TENUE ■ Plusieurs jours étaient passés depuis que j’ai laissé Raylai sur le toit du musée, j’avais bien l’intention de l’appelé rapidement pour mettre à exécution mes plans, mais je fus assez occupé, autant par mon boulot que par d'autres jouets qui ont rejoint la collection. J’ai aussi découvert des choses intéressantes à exploiter sur des connaissances et au final j’ai laissé bien trop de répits au petit caniche à mon gout, dans tous les cas il devrait être préparé maintenant, bien qu’il ignore surement ce qu’il pourrait avoir à affronter, moi je sais très bien où sa rébellion peut nous mener. Je ne suis pas un enfant de cœur et je ne le serai jamais, je ne peux pas tuer, mais martyrisé, violenté, blesser et torturer, ce sont mes mots d’ordre, s'il veut continuer à me tenir tête et à ne pas comprendre où est sa place, alors il me suffira de le lui rappeler d’une façon qu’il ne pourra jamais oublier, je veux le voir pleurer, m’implorer, qu’il comprenne enfin que ses efforts son vain et qu’il m’appartient.

C’est ainsi que je marche dans les rues pour rentrer chez moi après avoir quitté le groupe, une nuit blanche plutôt agité, mais j’étais encore plein de vitalité et ça n’allait pas m’arrêter, je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est et je m’en fiche royalement, attrapant mon portable, je compose le numéro de Raylai, j’imagine déjà combien il a pu se torturer en attendant ce moment, je suppose que mes mots ont fait leur boulot. Je ne lui laisse même pas se manifester que je prends la parole en balançant.

« Viens chez moi. Tout de suite. » Raccrochant simplement, je n’ai imposé aucun nombre de minutes à Raylai, mais le « tout de suite » voulait tout dire. Ouvrant la porte de chez moi, je pose le sac que j’ai ramené sur la table, enlevant mes chaussures, je passe devant un miroir, voyant ma tête affichaient un peu de fatigue, mais je suis pourtant loin de l’être. Mes cheveux blonds en bataille, je les recoiffe avec mes doigts avant de me servir un verre d’eau et de me poser à la fenêtre pour le boire doucement en prenant l’air. Guettant par la même occasion l’arrivée du gamin. La « fatigue » me permet aussi d’être encore moins tolérant qu’à l'accoutumée, du coup j’ai juste hâte de voir Raylai sourciller devant un de mes ordres pour lui sauter dessus, je ne suis pas patient et ça fait déjà un petit moment qu’il est ma victime, pourtant il s’entête désespérément et ça me donne simplement envie de le briser encore et encore, jusque-là j’en avais seulement envie, mais aujourd’hui je suis prêt à agir. Allumant ma clope je ferme la fenêtre et tire les rideaux, mon chien a sa place qui m’observe la tête posée au sol, je consume ma clope adossée debout au dossier de mon canapé, attendant que la sonnette veuille bien résonner, plus les minutes passent, plus je perds l’envie d’être gentil... Enfin, gentil... Tout le monde aura compris.

Pauvre Raylai, il va surement regretter encore plus d’être tombé dans mes filets, si seulement il faisait simplement ce que je lui demandais sans rechigner, tout se passerait mieux pour nous deux, mais ça aurait été ennuyeux je dois bien l’avouer.

TENUE ■ Plusieurs jours étaient passés depuis que Dakota avait sauté de ce toit en me laissant en plan d'une façon bien mystérieuse. Plusieurs jours où je n'ai pas cherché à savoir où il était, ni ce qu'il faisait. Plusieurs jours de répit, autant le dire. Je ne me suis même pas demandé quel serait son châtiment divin pour ma haute imprudence, ni même ce qu'il comptait me faire en échange. Des coups de fouet ? M'enfermer dans une pièce ? Me priver de nourriture ? De toute façon, il ne peut pas me retenir chez lui, sinon ma famille d'accueil s'inquiéterait. M'enfin, je ne me suis pas plus inquiété de ça, même si j'y pense de temps en temps, entre deux cours ou deux devoirs. Tant qu'il ne m'envoie pas de message ou qu'il ne passe pas un appel, je suis tranquille. Une tranquillité éphémère, je m'en doute bien. Il l'a dit, ou seulement sous-entendu, que je ne serais pas indiscipliné bien longtemps. Personne n'a réussi à me dresser jusqu'à aujourd'hui, aucun adulte du moins. Ils ont tous lâché l'affaire pour me renvoyer au foyer, ou dans cette maison de redressement. Même là, ils n'ont rien pu faire pour m'éduquer ou me donner un semblant d'humanité, de citoyenneté. Je vis à ma façon, sans me soucier du gouvernement ou des choses auxquels on s'inquiète généralement. Ma seule ombre à présent reste Dakota.

à cette heure tardive de la nuit, je ne traîne pas loin de chez moi. à dire vrai, je suis assis devant les marches de la maison, console portable à la main. C'est bien la première fois que j'ai droit à ma propre DS avec plusieurs jeux en plus! J'en profite à fond depuis des heures, le cul sur l'escalier. Les niveaux défilent, autant que les villes et les personnages. Je suis tellement à fond dedans que j'entends à peine mon portable sonner. Quand je le prends en mettant mon jeu en pause et remarque le numéro de l'autre psychopathe, je déglutis bruyamment en portant le combiné décroché à mon oreille. Un ordre. Un unique ordre puis il raccroche aussitôt et je sens mon sens se glacer dans mes veines. Dois-je prévenir ma famille que je sors faire un tour ? Non, sinon ils ne voudront pas que j'y aille. Sans un mot, j'enregistre ma partie puis cale ma console dans ma poche.

Le chemin jusqu'à chez lui, je le connais plutôt bien maintenant. D'abord, je me dirige vers le terrain de basket, et après je continue un peu plus loin pour tomber sur sa résidence. Pour une fois, je ne met pas plus de dix minutes comme la dernière fois. Je ne tiens pas à être puni pour être en retard, même s'il n'a pas fourni d'heure précise. Juste être rapide, ça devrait suffire. Un soupir franchit la barrière de mes lèvres, tandis que j'entre dans l'entrée pour me diriger vers l'ascenseur. à tout les coups, il m'attend derrière sa porte en mode rapace, prêt à me dépecer. Mais cette fois-ci, je n'ai rien fait de mal.

Un coup, puis deux et j'attends patiemment qu'il daigne ouvrir sa porte, sans me douter de sa mauvaise humeur qui s’accroître au fil des minutes. Pourtant, je n'ai pas perdu de temps à déambuler, j'ai filer directement et en vitesse jusqu'à chez lui. S'il trouve à redire, je ne saurais que faire, à part me taire.

TENUE ■ J’aurais pu tout aussi bien décider de me coucher et de récupérer les heures de sommeil que j’ai laissé tomber pour trainer avec les membres du groupe, bien que je ne sois pas un gros dormeur, j’ai tendance à avoir tout de même un quotidien réglé pour pouvoir gérer le long de la journée, la fatigue et ce qui me met de mauvaise humeur, m’énervant rapidement pour tout et n’importe quoi, si à la base je garde mon calme et agis en suivant les conséquences et en réfléchissant aux meilleures solutions quand mon lit s’est retrouvé trop longtemps éloigné c’est mon impulsivité qui prend le dessus mélanger à un sadisme toujours aussi élevé, en un mot. Dangereux. C’est ce que je suis présentement, car mes pensées sont embrouillées, mon envie entrelacée a ma raison, raison qui en temps normal est déjà plutôt irrationnelle, après tout, tout en moi l’est, je ne suis pas une personne qu’on peut qualité de « normal » toutes les âmes malchanceuses que je croise peuvent en témoigner, même si je peux parfois paraître « gentil » ce n’est qu’une image superposée au diable qui m’habite.

Alors pourquoi ai-je appelé Rayai a cette heure ? Parce que si je veux le mettre à genoux, lui montrer la réalité c’est dans cet état que j’en suis le plus disposé. Énervé de plus en plus que les secondes s’écoulent, impatient, ma cigarette a fini de se consumer entre mes doigts quand la sonnette résonne à mes oreilles. Soupirant je ne me décolle pas de mon canapé, mon fessier toujours contre le dossier, je souffle en essayant de me calmer, sachant qu’il est derrière la porte d’entrée, je jette la clope ayant perdu entièrement sa braise dans le cendrier, puis un pas, deux et finalement j’ouvre la porte tombant nez à nez avec ce gamin effronté. Je le fixe sans un mot, j’attends simplement de voir s’il va me manquer de respect ou pire, tenter de me résister, ce genre de comportement commence à m’agacer, déjà je me souviens de ce qu’il a dit sur le toit. Devrais-je mettre sa demande à exécution ? Mon regard vide devient rempli d’une lueur avide, ancré dans le sien, je me pousse légèrement pour qu’il entre, le silence domine toujours, va-t-il me questionner, j’attends simplement une réaction, après tout ne se demande-t-il pas pourquoi c’est à cette heure-ci que je lui demande de venir ? Marchant jusqu’à ma cuisine pour y prendre de l’eau à nouveau, je bois à la bouteille, le regardant du coin de l’œil.

Mes yeux lui ordonnent simplement de s’assoir, pourquoi parler quand les gestes peuvent le faire à ma place. Je  le fixe, il semblerait qu’on ait changé tous deux de coiffure, a cette réflexion je sourirais presque. Me rapprochant pour m’assoir à ses côtés la tête posée sur le dossier, les yeux fermés, les bras croisés, ce silence qui pourrait être pesant pour beaucoup et plutôt reposant pour moi, mais à ce moment-là vous allez surement encore me demander « pourquoi l’ai-je fais venir ? » finalement, j’ouvre mes paupières et laisse ma voix remplir la pièce sans aucune intonation quelconque.

« Tu sais pourquoi je t’ai appelé ? » Tout simplement, qu’il me dise ce qu’il a peut-être imaginé.

TENUE ■ Il n'y a pas un jour qui ne passe sans que je me demande pourquoi j'ai aussi bêtement et comment j'ai pu en arriver là. Chaque jour sa nouvelle épreuve, et je doute d'être aussi solide que je le pense pour tenir le coup jusqu'à la fin. Il y a-t-il seulement une fin à ce cauchemar ? Dès que je vois son numéro s'afficher sur l'écran de mon téléphone, je sens mon coeur s'arrêter et mon souffle me manquer. Qu'ai-je fait au bon dieu pour qu'il me mettre le diable aux trousses ? Inévitablement, je suis bien obligé de décrocher et de l'écouter me donner un ordre. Je ne peux faire autrement qu'obéir, prendre mon courage à deux mains et me bouger jusqu'à chez lui. L'envie n'y ait pas, mais je m'y force encore et toujours. Sans ça, qui sait où je pourrais finir. En prison, sûrement. Dans un égout, peut-être. Je ne sais pas trop, mais il pourrait engager n'importe qui pour me tuer, m'étriper et même cacher mon corps. Sur le trajet jusqu'à chez lui, plusieurs scénarios macabre se développent dans ma tête, comme si je n'étais pas suffisamment cinglé comme ça. Dakota fait disjoncter mes neurones, il me rend dingue dans un sens figuré, comme propre. à deux pas de chez lui, j'hésite toujours à exécuter son ordre, même si je ne tiens pas à perdre plus de temps. De toute façon, je ne peux pas l'éviter. Accablé par cette triste vérité, j'entre dans sa résidence et appel l'ascenseur.

Quelques étages plus haut, je m'attendais à voir la silhouette du jeune homme dans le couloir, mais c'est le calme pleins. Je dois traîner des pieds jusqu'à sa porte et y sonner. Deux secondes, puis trois et sûrement quatre ou cinq de plus. J'ignore combien de temps il met à venir, mais j'ai patienté un peu avant d'entendre le verrou de la porte. Quel silence, il en est glacial. Pourquoi me demande-t-il de venir cette fois ? Pour faire un brin de ménage ? J'ai oublié ô combien il l'avait mauvaise que je ne sois pas à ses pieds, ni prêt à me soumettre entièrement. Je le sais, je sais qu'il veut m'arracher des larmes et me faire chialer comme je ne l'ai jamais fait. Pourtant, j'ai juré que ce ne serait jamais le cas, qu'importe s'il me frappe de plus en plus fort.

Sans un mot, j'entre dans son appartement et attends un ordre. D'un regard, je comprend qu'il veut me voir assis. Tel un chien, je pose mes fesses sur son canapé, sans prononcer un mot. Dakota boit de l'eau, toujours sans me lâcher des yeux. Je déglutis, sentant la gêne s'installer en moi. Que compte-t-il me dire ? Installé à côté de moi, j'ai bien vite fait de détourner mes yeux pour fixer le sol, les lèvres pincées. Dis-le. Donne moi un ordre. Je ne mérite pas de punition, surtout sans raison. à quoi je m'attends ? Qu'est-ce que j'espère ? Sa question me prend au dépourvu, mais je tente l'ironie en ouvrant ma bouche. « Boire un verre ? » Ma plaisanterie est sûrement de mauvais goût, mais je ne sais pas ce qu'il veut.

« Tu vas me demander de faire ton ménage ? Promener ton chien ? Attends, attends, je sais! Tu veux tester une nouvelle technique de torture ? » Mes yeux sont revenus vers les siens, même si je ne capte rien de bon dans ceux-ci. Je vais trop loin, et peut-être que je ne suis pas si loin du compte ? Que voudrait-il bien tester sur moi qui fasse mal ? Combien parviendra-t-il à me faire pleurer ? Vais-je le regretter ? Finalement, je ne me sens pas du tout à ma place ici. J'ai peur, doucement peur.

TENUE ■ Le silence qui pèse et différent de d’habitude, il est lourd et en même temps piquant, mon esprit n’a pas de limite sur les choses qui pourraient se passer à cet instant, mais avant de le laisser s’évader à ses essais tous aussi sadique et cruel les uns que les autres je le questionne pour en apprendre davantage sur ce qu’il pense être venu faire ici à cette heure tardive ? Peut-être est-là une chance que je lui donne, s’il se montre docile et obéissant ça pourrait calmer mes pulsions dangereuses et agir en conséquences, mais il est fidèle à lui-même, et je ne sais pas si je dois être blasé ou impressionné par son aisance à me chercher, cette envie de me tenir tête et de pas comprendre où est sa place, quand va-t-il se mettre dans le crâne qu’il est mon esclave, nous ne sommes pas amis, je n’ai aucune envie de plaisanter en écoutant ses phrases, surtout quand il semble prendre tout cela comme un jeu, j’ai décidé de le faire pleurer, pas de le regarder s’amuser en imaginant des situations ridicules. Un soupire plutôt lourd de sens s’échappe de mes lèvres, imposant le silence, mon regard glacial en coin le fixe un instant avant de me redresser du canapé. Serrant la bouteille d’eau sur la table entre mes mains, lui tournant le dos je dévisse le bouchon et me tourne face à lui dans une expression effrayante. Renversant lentement l’eau sur lui, comme une cascade qui s’écoule durant quelques secondes ne lui laissant pas d’autre choix que de se laisser tremper, la dernière goute versée, je jette le plastique au sol en me penchant vers lui.

« Boire un verre ? » Un sourire malsain. « Une nouvelle technique de torture ? c’est déjà plus intéressant. » Je me relève de nouveau et fais quelques pas en lui faisant signe de me suivre, longeant le couloir de mon appartement assez large et spacieux on arrive devant la porte de ma chambre, le laissant rentrer en premier je lui donne un coup de pied aux fesses pour qu’il s’écrase sur le lit, sautant dessus en le surplombant, attrapant ses poignets au-dessus de sa tête, mon regard noir dans le sien, je n’ai aucune pitié, aucune compassion, aucune limite.

« Tu aurais simplement dû pleurer quand je te l’ai demandé, ta fierté mal placée c’est elle que tu devras détester. » Je peux devenir vraiment cruel, mais j’ai l’impression qu’il n’a pas encore saisi à quel point, il y a bien longtemps que je suis devenue un « criminel ». Un sourire des plus sanglants, j’écarte ses jambes avec mon genou pour me faufiler entre elles et reliant ses deux mains pour pouvoir les tenir avec une seule des miennes, j’utilise celle de libre pour agripper son entre-jambes avec une expression bien assez explicite, à savoir ce calme et cette indifférence à agir de la sorte prouve que je suis capable du pire et le pire en question...

« Tu penses toujours que je vais te demander de promener mon chien ? » Sadique jusqu’au bout, je veux lire son expression quand il comprendra ce qui se passe, voir son visage plutôt souriant être troqué contre la peur et son regard effrayé devant ce qui l’attend, car soyons honnêtes, je vais comme je lui ai promis,  tout naturellement le détruire.

TENUE ■ J'ai perdu là une occasion de me taire et d'être plus chanceux que prévu. J'aurai pu jouer son petit jeu, suivre ses intentions et m'éviter bien des soucis, mais non. Je n'ai toujours pas appris à baisser les oreilles et rentrer la queue entre les jambes, soumis et effrayé. Dans le fond, je le crains réellement. Dakota a cette lueur folle dans le regard qui ne me donne pas tellement envie de fanfaronner ou de le provoquer. Alors pourquoi j'ouvre ma bouche plus que je ne le devrais ? La plaisanterie n'a jamais été son kiffe, et moi, je sais à quoi m'en tenir quand je commence à blaguer de la sorte. Dakota n'est pas patient, je m'en doute. Il doit même avoir un certains humeur, et le miens ne doit pas lui plaire. En même temps, rien venant de moi ne l'amuse. Son soupir en dit long sur son humeur et je regrette aussitôt d'avoir parlé, d'avoir prit une once de confiance pour faire l'idiot. Je le regarde se lever, dévisser sa bouteille d'eau et mes paupières se ferment automatiquement quand il déverse le liquide sur moi. Je ne m'attendais pas à cela, gardant la bouche entrouverte, stupéfait. Il l'a fait ? Il m'a franchement vidé sa bouteille sur la tête ? Je rêve, il est trop con... Frissonnant, je rouvre mes yeux pour croiser les siens, rapidement calmé et refroidi. Il me fait de plus en plus peur et je regrette de ne mettre mordu la langue avant d'aller trop loin et d'en rajouter. Je déglutis difficilement, tenté de détourné les pupilles pour échapper à sa colère silence et aux flammes qui dansent dans ses rétines sombres. Il va me tuer. Je ne donne pas cher de ma peau, ni de moi.

Aucun mot ne veut à nouveau franchir la barrière de mes lèvres, paralysé par la frayeur qui grandit en moi. Il ne va pas être tendre avec moi... Peut-être va-t-il ressortir le fouet et rouvrir mes plaies ? J'ai à peine cicatrisé, même si les marques restent visibles et encore un peu enflées. Quand il me fait signe, je me redresse du canapé malgré l'eau qui coule de mes cheveux jusque dans ma nuque et sur une partie de mon visage, le suivant à travers le couloir pour rejoindre une autre pièce. Sa chambre, je suppose ? Pas le temps de l'analyser plus en détail que je tombe sur le lit après un coup de pied au fesse. Il est vraiment con ! Je rougis de colère en me retournant, rapidement dominé par sa présence et son corps qui me surplombe, les poignets emprisonnés. Qu'est-ce qu'il compte faire, là ? Ma colère disparaît aussitôt, ma respiration ralentissant au fur et à mesure que les secondes s'écoulent. Je le sens mal, vraiment mal.

Ma fierté ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Je le fixe sans un mot, la gorge sèche et la voix bloquée. Mes jambes s'écartent de force, sans que je ne comprenne de suite où il veut en venir. Son genoux au centre, une vague de stresse m'envahit quand il réunit mes poignets d'une main et laisse l'autre disparaît de mon champs de vision. La seconde d'après, ma respiration s'arrête net, mes yeux s'écarquillant au ralentis. Il ne vient pas de... Mon premier réflexe est de serrer les cuisses, mon souffle s'affolant à vitesse grand V. Non, non, non. Je ne veux pas qu'il me touche là! Ce n'est pas à lui de faire ça, ni même d'oser me toucher à un tel endroit. Mon corps réagit de lui-même, gesticulant et se tortillant comme un vers. Je ne veux pas qu'il abuse de la sorte, ni qu'il aille aussi loin. C'est déjà malsain de recevoir des coups de fouet, alors ça!

Je m'en fiche de son chien, bordel. Qu'il retire sa main de là avant que je ne pète un câble. Hors de question qu'il en fasse à sa tête sur ce coup. Je ne vais pas me laisser faire, ni lui offrir quoi que ce soit, ni larme, ni mon corps. Tel un gamin sauvage, j'essaye de me redresser pour mordre son bras proche de mon visage, celui qui retient mes mains. Si j'arrive à en libérer une, je pourrais toujours le frapper et partir en courant loin d'ici. Mon cerveau s'active au point de fumer, de surchauffer. Je dois trouver une solution avant que le pire n'arrive, sinon je suis marron.

TENUE ■ J’aurais pu être clément et prendre ses interventions comme une plaisanterie moi aussi, mais je ne suis pas d’humeur à jouer et à le laisser penser que je pourrais être abordé, je suis le maitre ici, lui l’esclave, notre relation et ainsi faite et cela ne va pas changer c’est ce que je voudrais qu’il comprenne au lieu de toujours chercher à me tenir tête. Pourquoi a-t-il besoin de se rebeller quand ça n’a pas lieu d’être, il pourrait simplement obéir et tout irait bien, mais cela semble trop compliquer pour Raylai. Agacé, mon envie de le faire pleurer et d’ancrer violemment cette fatalité dans son esprit grandit, il veut boire ? Je lui renverse la bouteille sur la tête, l’eau luisant sur son corps et ses vêtements, je me fiche de mouiller mon canapé ou encore le parqué, j’ai des gens pour nettoyer et cela va finir par sécher, mais lui je n’allais pas le laisser en paix. S'il était surpris et choqué par le fait que je puisse renverser une bouteille sur lui sans hésiter, le reste va surement l’achever, j’en ai assez de m’amuser, de patienté, de tenter de le raisonner, maintenant il devra faire face à la cruauté, celle dont je suis réellement animé et comprendre qu’il vient de mettre officiellement les deux pieds en enfer et que cette virée ne fait que commencer.

Finalement c’est sans un mot que je lui fais comprendre de me suivre, je suis déterminé et quand j’ai une idée ancré elle n’est pas prête de s’effacer, quoiqu’il arrive dès que Raylai a mis les pieds ici, il était déjà piégé sans possibilités de s’échapper. Ma chambre nous accueille et je ne perds pas une seconde pour le pousser brusquement sur le lit, allongé au-dessus de lui, je le surplombe, je ne ressens rien, je n’ai pas de sentiment et encore moins de compassion ou de honte face à ce que je m’apprête à faire, après tout s’il veut continuer à se rebeller, je passerai par son corps pour lui faire regretter.

Emprisonnant ses poignets, Raylai est coincé et je ne vais certainement pas lui laisser l’opportunité de s’en dégager. Alors que je lui fais comprendre par des mots mes intentions tout en observant son visage qui semble se décomposer avec les secondes qui passent, j’aime voir l’inquiétude et l’appréhension prendre place, je préfère de loin y lire ce genre de sentiment que colère et amusement. Il pense que je plaisante ? Ai-je seulement l’air de plaisanter ? Je ne suis pas doué pour ça, dommage pour lui, mais c’est la réalité. Quand son corps commence à se tortiller en dessous de moi sentant qu’il y met la force pour se dégager et m’échapper c’est un sourire satisfait que je laisse afficher, je suis bien plus fort qu’il ne le sera jamais et il peut toujours tenter de me blesser, la douleur est pour moi un plaisir dissimulé, je suis loin d’être douillet. Je l’observe dans un regard froid et sadique malgré mes lèvres doucement étirées. D’un geste violant je le soulève avec ma main tenant ses poignets pour le plaquer fortement afin de le calmer un instant. Ma main resserrant l’emprise de son entre-jambe à travers son pantalon, je me rapproche de lui pour lui souffler.

« Tu as deviné ce qui va se passer pas vrai ? Prépare tes larmes Raylai. » Je m’amuse de sa peur, mon sadisme est prononcé, je suis heureux de lui arracher cette fierté dont il a fait preuve jusque-là en oubliant un instant qu’il avait un démon sans pitié à ses côtés. Je ne me suis pas renseigné sur les préférences sexuelles de ma victime ni s'il a déjà eu droit à son baptême du sexe vu qu’il est encore jeune et « innocent », mais pour moi ce sont simplement des détails, que ce soit une première ou non ça ne m’arrêtera pas.

Cependant, qu’il soit rassuré je ne l’embrasserai pas, dans toutes mes relations je ne fais qu’utiliser le corps des gens pour me satisfaire, mais je ne me donne pas à eux. Mes lèvres sont trop précieuses pour être posée sur celle des humains insignifiants qui a mes yeux ne sont que des jouets. Gardant toujours prisonnier ses bras en haut de sa tête, ma main libre commence à descendre le pantalon du blond, je ne suis pas doux, je ne vais pas être patient et je ne compte pas non plus perdre mon temps avec des préliminaires, c’est loin d’être mon genre, au contraire, tout ce que je veux c’est le faire pleurer et pour ça je m’apprête à lui faire connaitre une des pires tortures pour un homme.

D’un rapide geste maitrisé, usant de mes mains et mes jambes je le fais tourner sur lui-même, le bloquant fortement contre le matelas. Ma main dans ses cheveux, j’écrase sa tête contre ce dernier en retirant agilement son vêtement entièrement. Une chance que je sois ordonné dans mes mouvements, j’espère qu’il se prépare mentalement, parce qu’à moins que ce soit la fin du monde, je vais simplement le baiser violemment.

TENUE ■ L'eau n'était qu'un avant goût de ma mauvaise chance. Ce n'était qu'un début avant le pire, avant la torture qu'il me réserve, mais comment pourrais-je me douter de quoi que ce soit ? Je le connais sadique et sans pitié, mais jamais je ne pourrais imaginer une telle chose. Quand je l'ai suivi dans ce couloir, je ne m'attendais pas à faire face à sa chambre, ni à être poussé sur son lit. Que voulait-il ? à quoi pensait-il ? J'aurai dû m'en douter dès la première seconde où j'ai mit les pieds chez lui. Il est en colère, fou de rage et je n'ai pas aidé la chose en jouant de la plaisanterie avec lui. Dakota doit avoir des tonnes d'idées malsaines en tête et je l'ai quelque peu poussé à exécuté ses désires diabolique. Le dos contre le matelas, je ne peux que le regarder prendre place au dessus de moi, d'abord sans vraiment comprendre. Qu'est-ce qu'il fiche ? Il veut me battre à mort, à coup de poing ? Je préfère largement qu'il me brise les os sous ses phalanges, plutôt qu'il s'immisce trop profondément en moi. ça me fait peur. Quand les images s'accumulent dans ma tête, je sens mon pouls s'accélérer et jouer du yoyo. Il monte pour mieux redescendre, précipitant mon coeur dans un saut à l'élastique... Sans élastique.

J'ai déjà vu par inadvertance des films traitant d'un sujet glauque et inhumain. Je sais que certaines victimes n'en ressortent pas vivante, d'autres complètement traumatisés. Quand je vois le regard de Dakota, quand je me perds dans ses yeux... Je n'y vois rien, rien de bon pour moi. Un vide, de la démence, aucune pitié, sans gêne. Je déglutis doucement, réalisant où j'en suis. L'eau était réellement insignifiant comparé à la scène qui risque de se jouer ici, dans cette pièce. Je ne veux pas. Si j'abandonne maintenant, il va m'avoir. Je ne veux pas qu'il me détruise, je veux rester entier. Je n'ai pas réussi à me reconstruire pour qu'un cinglé ruine mes efforts et me traîne plus bas que terre. La crainte m'envahit de seconde en seconde et je prie inconsciemment les dieux de m'épargner une telle humiliation, une telle souffrance. Il ne le sait pas, mais je n'ai jamais rien fait avec personne, j'ignore la douleur, le plaisir, l'effet que cela procure. Pourtant, je me doute qu'avec lui, je ne ressentirais aucun bien-être.

Le temps que je comprenne ma situation, je commence déjà à bouger, à me rebeller. Il doit s'en douter, non ? Je tenterai de me libérer, de reprendre un semblant de dessus pour mieux fuir. Sauf que j'oublie un truc... Dakota est bien plus costaud et fort que moi. D'un simple geste, il me maîtrise et m'empêche de me tortiller à nouveau. Ce n'est pas l'envie qui me manque, croyez moi, mais j'ai dû voir dans ses pupilles que le diable l'habitait beaucoup plus qu'à l'accoutume. Ma pression augmente, tandis que je me crispe sous lui, effrayé à l'idée qu'il aille plus loin, trop loin. Il doit arrêter. Il ne doit pas faire ça. J'ai peur. Mon corps se met doucement à trembler, ses mots résonnant durement dans ma tête, heurtant violemment ma conscience. Il ne va pas s'arrêter. Il va le faire. « N-non... Non, non, non. » Je me répète en tordant mes mains sans pouvoir récupérer mes poignets. Il n'aura pas mes larmes... Même si je ne peux plus rien promettre face à une telle gravité.

Heureusement, il ne compte pas m'embrasser. Mais qu'il me souille la bouche ou ailleurs, qu'est-ce que ça change ? Il ne ferait que m'achever en volant mes premières fois, une à une. Je me sens déjà salis rien qu'à l'idée qu'il me touche et serre mon entrejambe entre ses doigts. Je meurs à petit feu sous le poids de mes idées noires. Il va me détruire sans mal et je n'ai plus aucun doute là-dessus. Pleurer ? Je ne lui ferais pas ce petit plaisir... J'espère, du moins. Mon pantalon se fait doucement la malle, pendant qu'il tire dessus impatiemment. Ma respiration est irrégulière, je ne sais pas si je dois me calmer et accepter l'inévitable ou m'affoler et refuser qu'il le fasse. Je suis partagé et en attendant, il continue de retirer mon vêtement. Jusqu'à terminer face contre drap, ma tête appuyée sur le matelas. Bon dieu, que cela passe vite.

Mon coeur panique et je retiens mon souffle pendant qu'il vire carrément mon pantalon. Qu'est-ce que je suis, au final ? Un jouet ? Un déchet ? Une merde ? Il me traite comme un chien, me manipule comme une marionnette. Qu'est-ce que je fous là, franchement ? Je ne suis pas désiré par les adultes, je suis mal vu par eux... Une plaie se creuse dans mon coeur et je ferme les paupières, prenant doucement sur moi pour éviter de lui accorder ce qu'il désire. Si je parviens à tenir le coup, peut-être aurais-je encore une part de fierté ? Cas inverse, je ne saurais que faire.