TENUE ■ J'ai appris avec le temps qu'il n'est pas bon de poser trop de question. Certes, son comportement m'a interloqué sur le coup, mais j'ai gardé ma bouche close pour m'éviter bien des soucis, autant à lui qu'à moi. Ce serait gênant et je ne tiens pas à pourrir l'ambiance parce que ça me surprend. Tant pis, un jour je le comprendrais,  un jour. En attendant, je fais face à ce magnifique paysage en clignant plusieurs fois des yeux, admiratif. Je n'ai jamais vu autant de fleurs différentes et colorés réuni au même endroit, en harmonie et en symbiose, c'est juste magnifique. Pour un mec, je m'extasie vraiment devant pas grand chose, même si ça vaut le détour. Finalement on en rit bien, il s'amuse avec une fleur et je fais genre. Une bonne ambiance que je ne regrette pas, même si ça change de notre contexte flotte, nage ou surf. Allongé dans les fleurs, c'est une situation que je dirais de reposante et délicate, au milieu des pétales multicolores et des abeilles qui butinent dans un doux bourdonnement. Le paradis, pensais-je en fermant mes paupières, tout en questionnant London. Je ne perds rien à savoir s'il aime les fleurs ou non, puis il répond naturellement alors ça prouve que ça ne lui fait rien non plus. « C'est vrai, je suis curieux de nature ~ » Approuvais-je en souriant.

Il devrait prendre peur en sachant que je suis curieux de nature, je pourrais lui poser des questions indélicates, m’immiscer dans des sujets sensibles, extirper des informations secrètes. Bref, une vraie torture. Puis on termine par observer le ciel en rêvant de la mer. Je pourrais très bien regarder les nuages en pensant à de la neige aussi, mais difficile de faire quoi que ce soit avec tout ça, c'est embêtant. Il marque un point, haha! « Je peux toujours trouver des rapides et faire du canoë kayak! » Il aura compris, j'aime le danger et l'extrême. Mon poisson nuageux donne des envies de moule frite à mon pote, c'est étrange. « Y a pas ça non plus. » Dis-je en riant, sachant d'avance qu'on ne trouverait ni moule, ni frite dans cette nature. Bon! On ne va pas s'éterniser dans les pâquerettes! Je me lève d'un coup en baragouinant quelque chose. Un point d'eau, faut qu'on trouve quelque chose! Finalement je marche à travers les fleurs jusqu'à l'autre bout du champ, pour retourner entre les arbres. « Tu crois qu'on peut boire l'eau d'une rivière ? » Avec les poissons et compagnie, j'ai un doute. Les fleurs laissent place aux buissons et aux arbres, assombrissant à nouveau l'endroit. C'est glauque quand on y pense, même si le soleil filtre entre les feuilles. « Dommage qu'on est pas une carte des lieux, ce serait plus simple que marcher à l'aveuglette. Imagine si on tombe n'importe où ou qu'on rencontre un animal sauvage avec des dents et des griffes, ou des cornes pointues! » J'abuse, ce n'est pas ici qu'on pourra rencontrer un lion ou un taureau.
 

TENUE ■ Même si Loukas est curieux je sais que face à son insistance sur un de mes sujets sensibles je me braquerai et ne donnerai aucune réponse fiable, c’est logique, je ne peux rien dévoiler, j’ai était trahis et blessé une fois, je ne veux pas que ça recommence. Mais le fait qu’il soit justement le genre de personnes à poser des tas de questions et à être plutôt perspicace malgré tout, ça pourrait m’être préjudice un jour, peut-être que je regretterai cette complicité qui naît chaque jour un peu plus, peut-être que je me brulerai les ailes de nouveau malgré moi, mais je ne sais pas de quoi est fait le futur, il y a quelques mois j’étais certain de rester toujours auprès de Wolfram et aujourd’hui il est parti, rien n’est sécurisé à vie, aujourd’hui je suis proche de Lou', peut-être que demain il s’éloignera, je m’éloignerais, on ne sait jamais.

C’est comme Raylai. Il est mon meilleur ami, celui à qui je parle et raconte tout, pourtant lui il ne m’explique pas ses soucis, je vois que quelque chose ne va pas, mais il se tait et continue à se cacher, s’enfermer, me fuir et m’ignorer, que dois-je faire dans ces moments-là ? Je ne sais pas. « Je ne suis pas mal dans mon genre. » C’est vrai que je suis curieux aussi, sauf que parfois j’évite simplement de le montrer pour que cela ne se retourne pas contre moi.

« Des rapides, sérieux ? haha. Tu es un malade ~ » Je sais déjà que Loukas aime le danger donc ça ne m’étonne pas, mais il a toujours des idées farfelues, puis je doute qu’il y ait des rapides dans le coin aussi. Lorsqu’il me montre son poisson nuageux, je ne peux pas m’empêcher de laisser parler mon ventre, mon pauvre estomac qui rêve encore de ses moules frittes qu’on a partagé il y a quelques jours ! Aaah~ j’ai faim. « Dommage... » Je pourrais laisser ma moue tristounette dominer les secondes, mais je la troque contre un nouveau sourire quand on parle de partir à la recherche d’un point d’eau ! « Je pense que oui ? Au pire on aura une diarrhée collective ! » Ça aussi c’est glauque et je ris simplement devant cette horreur ! Puis à sa nouvelle remarque-je réponds en le frappant à l’épaule.

« Arrête mec, tu vas nous porter la poo...- waaah.» oui oui je viens de glisser, heureusement ce n’est pas haut, mais je viens de me casser littéralement la gueule dans un petit faussé, grommelant simplement... Levant mes yeux vers lui. « POISSE ! » Gueulais-je fortement à en alerter tous les habitants de la forêt, tendant le bras vers lui pour qu'il m'aide à sortir de là.

TENUE ■ L'avenir n'est pas écrit. Je l'ai su assez jeune quand j'ai vu les choses évoluer dans des sens auxquelles je ne m'attendais pas. Le divorce de mes parents, le changement d'ami, ce déménagement, mes blessures dû à ma passion du danger. Rien n'est prévu d'avance, c'est comme les chutes. On ne peut pas deviner quand elles vont avoir lieu, ni même si elles vont avoir lieu. On subit, mais n'est-ce pas cela qui forge le caractère ? ça nous rend plus fort, moins naïf et au final, on y gagne un petit plus. Peut-être pas grand chose, mais c'est largement suffisant à la fin. Je ne dis pas que souffrir ou affronter des épreuves difficiles est une bonne chose, mais parfois, on en sort plus fort. Quand je repense à tous mes amis que j'ai dû laisser derrière, en Australie, pour me retrouver seul ici. On fait avec, malheureusement.

« Je t'entends pas souvent poser des questions. » Je le taquine un peu, surtout parce que je suis celui qui a toujours la bouche ouverte. En même temps, London est une sorte de livre à moitié ouvert. Il est facile de savoir quand un truc le tracasse ou qu'il a du vécu dans certains sujets et du coup, je me montre beaucoup plus curieux en le remarquant. J'ignore s'il capte quelque chose en moi quand nous discutons, ou si je laisse paraître des trucs ? J'en sais rien, je ne suis pas en face de moi-même pour en juger.

Malade, c'est bien ainsi qu'on me désigne quand je me retrouve à descendre une piste noire ou à prendre une vague qui fait trois fois ma taille. « Et encore, ce n'est rien de fou ~ » Je ris de bon coeur en me souvenant de ce précipice qui m'a immobilisé plusieurs semaines. Je suis malade, je ne peux pas dire le contraire. Quand on ne parle pas de nos conneries, on trouve à penser autre chose comme des nuages en forme de poisson ou de notre dernier repas à la plage. ça me manque, mais il n'y a pas l'ombre d'une moule ici. Dommage, comme il dit. Je me retiens de le patpat avec tristesse, préférant opter pour la meilleure solution, trouver un point d'eau! « Je te laisse tester en premier. » Sans vouloir être réellement malade.

London n'a pas le temps de formuler une phrase entièrement qu'il glisse dans une légère descente, m'arrachant un petit rire moqueur. « Alors ? On ne tient plus sur ses jambes monsieur l'asperge ? » Je pourrais presque le pointer du doigt pour me moquer davantage, mais je préfère lui tendre ma main pour l'aider à remonter. Fort comme je suis, je parviens surtout à glisser à mon tour et venir me taper dans lui, tombant encore par terre. « Aucun commentaire... » ça m'apprendra à me moquer. Au moins, on pourra découvrir une autre partie de cette forêt! ça semble continuer malgré tout, pourquoi s'en faire ? Je relativise à fond, mais c'est dans ma nature.

 

TENUE ■ Quand on y pense Loukas et moi ont quelques points communs, lui aussi a quitté son Pays laissant derrière lui famille et amis, il a même dû laisser ses passions chez lui, ici il n’y a pas autant de possibilité pour pratiquer son sport et je suppose que ça doit souvent lui manquer, si on m’empêcher de nager je deviendrai totalement fou, rien qu’ici je ne rêve que de ça, sentir l’eau sur ma peau, je voudrais pouvoir plonger dans la fraicheur d’une piscine ou dans la grandeur d’un océan, tout m’irait, même un étang, Une rivière remplie de poisson ou de l'eau claire pour me laisser emporter des heures durant. Il a raison, je pose beaucoup moins de question, avant j’étais curieux de tout, aujourd’hui je suis prudent. Si je le questionne sur certain sujet, il me questionnera encore plus sur d'autres et cela n’en finira jamais, je veux me protéger en évitant de le déshabiller avec ma curiosité.

« Tu aimerais que j’en pause ? » Qui sait, peut-être qu’il veut que je montre mon intérêt pour lui, enfin pour le coup on décide de partir à la recherche d’eau et ça tombe à pic ! Il me parle de rapide et je me rends compte qu’il est encore plus fou qu’il n’y paraît, mais ça ne me déplaît pas, j’aime ceux qui font face au danger et même si je trouve ça parfois stupide de risquer sa vie inutilement, il y a des sensations auxquels on ne peut s’empêcher de vouloir gouter et je suppose que c’est à ça que Loukas est accro. « Montre moi ta folie un jour~ la vraie » Je veux voir ce qu’il voit, même si je ne le dis pas aussi franchement, peut-être qu’avec le temps je deviendrai encore plus curieux de ses passions au point de les tenter à ses côtés.

« Chochotte ! » Sérieux, c’est ça un homme ? Pff. Je me moque ouvertement de lui, mais ça paye et me voilà à tomber dans un trou, ça craint... « La ferme... » Oui j’ai de la répartie, mais ce n'est pas vraiment glorifiant de se voir regarder de haut. J’attrape sa main pour qu’il m’aide à sortir, mais ce gars est un...

« A.B.R.U.T.I. » Bien doucement, bien articulé, voilà, un idiot fini, comment il a pu tomber avec moi, il n’a pas de force dans les bras ? Que des paroles en l’air je vous jure ! « Et après ça fait le malin, Alalala. » Est-ce qu’il a dit « aucun commentaire » non parce que là j’en ai des tas à lui faire ! « On dirait que tu ne tiens pas sur tes jambes pumba, ça sert à quoi d’être gros si ton rien dans les bras, désolant. » Je fais exprès d’enchainer les remarque haha, mais j’aime l’embêter, puis maintenant on va où ? On continue par là ? Je ne sais pas... Ce n'est pas vraiment rassurant, mais bon, on n'a pas vraiment le choix.

TENUE ■ Être curieux ne m'a jamais posé de problème, autant pour moi qu'avec les autres. J'aime qu'on me demande des choses, qu'on s'intéresse un tant soit peu à moi, qu'on n'hésite pas à discuter. Alors quand il me pose sa question, je réponds sans aucun doute « Bien sûr. » Avec un grand sourire qui en dit long. Ce n'est pas tout, mais on doit encore trouver un point d'eau pour se baigner et pour empêcher à ce poisson de mourir. London est vraiment une sorte de dauphin, hors de son bassin il ne sert plus tellement à grand chose. Je suis méchant, il est utile pour un humain. Outre mon humour, j'aime bien étaler ma passion pour le danger, imaginant plusieurs scénarios intéressants et possible en camping. Des rapides, une cascade, des rochers. Bref, la grande aventure. ça prouve que je n'ai pas peur du danger, que je serais capable de n'importe quoi dans n'importe quelle situation. Sauver un ami au prix de sa vie ? Sans soucis! Je suis fou, mais London le sait déjà. « Dès que l'occasion se présentera ~ » Où dès qu'on tombera sur des rapides ou une cascade, qui sait. Ce serait marrant de lui faire goûter un cinquième de ma vision, quitte à pratiquer de l'escalade à plusieurs centaines de mètre du sol, avec très peu de protection. ça, c'est super marrant!

Chochotte ? Non non, je tiens à mon estomac. D'accord, je pourrais sauter d'un pont pour plonger dans la flotte ou sauter d'un avion avec seulement un parachute dans un sac... Mais boire de l'eau contaminé, très peu pour moi. Je n'appelle pas ça de l'extrême, sauf pour mes intestins. Puis London se casse la gueule dans une descente et je me marre tout seul, le narguant au passage. Plus il me dit de la fermer, plus je ricane en le regardant d'une manière moqueuse. C'est amusant vue d'ici, en tout cas.

Ma main tendue vers lui aurait dû l'aider à remonter cette légère pente glissante, mais non. C'est moi qui glisse vers lui et perd l'équilibre, pour le rejoindre un étage plus bas. Abruti, le mot est faible. Je me suis pavané comme un paon devant un dindon, et voilà que j'en perds quelques plumes. Aucun commentaire, c'est bien ce que j'ai dit en reconnaissant être dans la mouise et peu fier de cela, mais London s'en fiche. Il ouvre encore sa grande bouche. « Hey ho! Je pourrais en dire autant de toi, Timon. Qu'est-ce que tu es aller foutre dans ce trou, hein ? » Je bougonne tout seul, les poings sur les hanches. Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Je n'ai pas envie de me ruiner les bras et les jambes à vouloir remonter par là, autant tenter de l'autre côté.

« Suivons le chemin! » Criais-je en brandissant le bras devant moi, vers des tonnes d'obstacles encombrants. Va falloir dégager tout ça, sinon je me sers de cet idiot comme tabouret pour remonter jusqu'en haut. « Quoi que tu serais assez grand pour me faire la courte échelle. » C'est une option, pas sûr qu'il approuve.

 

TENUE ■ Avoir des questions qui brulent mes lèvres, mais qui ne sorte pas est devenu une habitude, j’aimerais tant le questionner, autant sur ce que ça fait quand il fait ses folies que sur certaines choses plus personnelles, mais j’ai peur du revers, il est déjà bien curieux à mon égard, par chance il chauffe parfois avec ses questions, mais ne brule jamais... Cependant ce n’est pas une raison pour que je lui donne la torche pour allumer le feu, non, j’ai bien assez de problème comme ça alors je me fais un peu discret, aux mesures du possible bien entendu.

« Hum~ je répondrai peut-être à tes attentes alors. » Je lui tire la langue, même si ce n’est pas aujourd’hui ça peut être demain, qui sait quand je me mettrai à l’emmerder avec des questions stupides et qu’il en aura marre regrettant m’avoir donné l’autorisation et l’envie d’être curieux... J’en rigole d’avance. N’empêche qu’encore une fois je veux assister à sa folie, je veux tester son monde ou du moins y assister, pas sur les petites vagues qu’on a vues à la plage, mais le voir repousser réellement ses limites, on ne dirait pas, mais je suis certain que Loukas est vraiment incroyable quand il s’y met. Sauf que notre petite conversation est écourtée par une maladresse dont il est rare de moi de faire usage. Je ne suis pas vraiment celui qui se casse la gueule dans un trou ! Bon, je tombe du lit, je peux faire des choses idiotes que je ne soupçonne pas, mais... ça, c’est le pompon. Dans tous les cas y a un pumba sauvage qui se moque littéralement de moi, ouai, il ne connaît pas le dicton ? Verra bien qui rira le dernier ! Et PAF. Je crois par tout hasard qu’il a voulu m’aider, simplement voulu parce que c’est plan ont malheureusement échoué... Eh oui, le voilà tombé à son tour, bravo pumba ! Je taperai des mains si je trouvais pas ça tellement ridicule que les mouvements n’ont pas suivi mes pensées. Abruti, c’est le cas de le dire !

« Je suis tombé... Mais tu t’es moqué. Tu as voulu m’aider. Et tu es tombé. Qui est le plus ridicule là ? » Non parce que bon, que ce soit clair, je ne cache pas que j’ai merdé, mais lui... il n'y a pas de mot devant sa bêtise. Et cette chose fait du sport extrême, wow. « Quel chemin !? » Tiens on est peut-être sur la route de l'Eldorado! Non, blague à part il est parti en couille là, n'y a rien devant nous ! Virer des branches, des herbes et toutes ses merdes pour tomber face à un cul-de-sac, non merci ! « Tu es con mec. » Je lui lance un regard assez franc avant de pointer la hauteur du doigt. « Tu crois que je vais te faire confiance, je peux monter sur toi et t’aider, je serai plus utile que ta force de femmelette. » Touchant son bras cherchant le muscle. « Regarde comme tu es mous ! » Oui je l’embête ! Mais j’aime l’embêter voilà.

TENUE ■ London peut bien me poser les questions qu'il désire, je ne serais jamais contre une réponse. Je m'en fiche qu'il soit indiscret avec moi, qu'il appuie sur des points sensibles ou qu'il abuse parfois. ça ne pourra jamais me mettre en rogne, ni me donner l'envie de lui clouer réellement le bec. Il me fait rire, c'est le plus important non ? Je ne pourrais jamais regretter de le pousser à être curieux, jamais. Un jour, je lui montrerais mon univers dangereux, celui où je n'ai peur de rien. Ni du vide, ni de l'eau, ni du ciel. Un monde où je ne connais aucune limite, où je pourrais foncer dans des murs sans cligner des yeux. Ce serait amusant, palpitant, de quoi sentir notre coeur battre à tout rompre. J'ai déjà hâte de le faire participer à mes folies, à l'inscrire avec moi à des épreuves de courage. Plus tard, qui sait. Ce n'est pas dans cette forêt que je pourrais lui montrer grand chose. Quoi que, si jamais je tombe sur un bon endroit pour laisser échapper mes tendances masochistes, haha. Pour le moment, nous sommes toujours à plat, dans un endroit trop calme à mes yeux... Jusqu'à qu'il tombe.

London et son équilibre, une grande histoire! Je l'ai vu glisser sur cette pente, puis crier quelque chose et je me suis marré comme un porc. Chose que je n'aurai pas dû, avouons-le. à peine je tente de l'aider que je le rejoins au fond de son trou, râlant autant contre lui que contre moi-même. Rira bien qui rira le dernier, hein. Je me sens ridicule pour la peine! Alors que je me suis moqué ouvertement de lui. Tiens, je crois qu'on appel cela le destin. Sérieux, ce gosse m'agace par moment. « Toi le premier, ça ne compte pas. » Répondis-je en soufflant comme un buffle, les bras croisés sur mon torse. Je suis tombé après lui, donc il est le plus ridicule des deux. Bref, suivons le chemin! « Le chemin que nous traçons! » J'ai dû décroiser mes bras pour indiquer une route, avant de capter qu'elle était trop barré pour passer, changeant de direction. « Ce chemin que nous traçons! » Là, c'est plus praticable. Con ? Heey! Il est pas cool avec moi, sérieux! Je réclame un avocat! En parlant d'avocat, je commence à avoir faim...

« Tu crois que je vais te faire confiance ? » Je l'imite en le répétant mot pour mot. Qui dit qu'il ne partira pas en me laissant là, hein ? Je suis sceptique pour le coup, plissant mes yeux d'une façon perplexe. Mou ? Je lâche un rire gras, avant de passer mon bras autour de sa nuque pour le forcer à se plier en deux en bloquant sa tête entre mes muscles. Dans cette position, je peux le décoiffer comme je le désire. Mon poing frotte sa tignasse blonde, et je me remet à rire bêtement avant de le lâcher, me moquant deux fois plus de sa nouvelle coupe. « Allez, on bouge de là ! » Je fis un pas vers ma direction, juste avant d'entendre un coup de tonnerre. Ah merde... L'orage s'annonce pour bientôt. Est-ce que le Japon est identique à l'Australie ? Sinon je ne donne pas cher de nous. Les averses tropicales, ce n'est pas trop mon truc.
 

TENUE ■ Loukas est plutôt le genre de gars qui semble ne pas avoir de secrets, celui qui pourrait tout révéler en trouvant cela normal, il est si « ouvert » qu’à côté je semble bien difficile, pourtant je peux être aussi curieux que lui, un sujet lancé je peux vite dévier d’un à l’autre sans m’arrêter, mais même ça je suis sur qu’il pourrait le supporter. Cependant, notre conversation est rapidement écourtée par le fait que je me casse la gueule littéralement comme une merde, mais bien que l’autre porc de pacotille se marre à s’en casser le ventre il me rejoint très rapidement, à croire que je lui manque trop pour attendre patiemment de me sortir de là, non forcément. « Quelle mauvaise foi ! » Hahaha, je prends un air hautain m’amusant de mes remarques contrant les siennes. Mais maintenant on fait quoi ? Suivre le chemin ? Mais quel chemin, de quoi il me parle encore ? Je l’écoute et je me frotte la tête complètement désespérée...

« Il y a plus d’espoir... J’abandonne. » J’avoue que là, il a touché le fond ! Mais intérieurement je ris de bon cœur, même si je fais exprès de montrer ma désespérance à travers mon expression. Je propose une alternative, mais il reprend mes mots tels quels et je viens simplement lui donner un coups de genou derrière le sien, pour le faire chavirer, lui tirant la langue avec exagération, mais il m’attrape et je suis courbé tenu par son bras, il me décoiffe cet enfoiré ! Bon je devais déjà plus trop avoir une apparence correcte entre ça et mon t-shirt déchiré, mais... Je gonfle les joues en râlant, avant de le suivre, cependant une goute tombe et rapidement on se prends une averse sur la tronche !

« LOUKAS ! IL PLEUT ! » Je suis content, c’est de l’eau, de l’eau ! Mais un tonnerre frappe juste à quelques pas de moi, me faisant sursauter en poussée un cri peu viril, mais Wow ! Il était flippant ! « tu crois que ça va se remplir et devenir une piscine ? » Je rêve hein ? On devrait surtout trouver un abri avant de devenir un humain tout cuit.

TENUE ■ Mauvaise foi ? Moi ? Même pas vrai! Ouais bon, tant que je râle, c'est de la mauvaise foi. De toute façon, on aura beau débattre sur le sujet, ça nous sortira pas de nos emmerdes. Nous sommes toujours en bas de la pente, dans un trou et sans échelle pour remonter vers le haut. Puis, il n'est pas d'avis à vouloir m'aider alors moi non plus. Deux gosses qui se chamaillent, sérieux. Autant continuer dans cette impasse en espérant qu'elle débouche quelque part, sinon je saurais que faire. London ne pige rien à mon délire, mais ce n'est pas grave, je lui pardonne d'être à la ramasse. Abandonner, c'est une bonne solution avec moi. Du coup, je mène la danse! C'est moi qui décide, il  ne peut pas faire autrement. J'ai des gênes d'aventurier, du sang de scout dans les veines, le petit fils d'indiana jones j'vous dit.

La confiance est une chose qui se gagne, mais là on se lance sur un sujet dangereux. Perdu comme nous sommes, à qui faire confiance ? Je me réceptionne rapidement à son coup de genou avant de l'attraper par le cou, le bloquant sous mon bras. Il va voir si je suis mou et sans muscle! Il devrait comprendre avec la punition que je lui inflige en frottant ses cheveux blonds de mon poing. Un London froissé, un! Je ris tout seul en voyant son allure, entre sa tignasse en désordre et son haut troué, trop marrant. Je n'ai pas le temps de rire plus que la pluie nous tombe dessus sans prévenir.... Si je me moquais de son tee-shirt, je pleures sur ma tenue blanche. Punaise, je me sens à poil à cause de l'effet transparent de mes vêtements! Le noir attire la chaleur, mais le blanc n'est pas évident avec la pluie. Je suis maudit.

« Sérieux ? Je n'avais pas vu... » Grommelais-je avec amertume, tirant sur mon haut collant à la peau. Bah voilà, je suis aussi beau que lui maintenant... Avec mes cheveux aplatit sur la tête. Le coup de tonnerre me surprend, mais je me contente de lever rapidement la tête vers London. « Tu crois que ça va noyer ton petit cerveau d'huître ? » Me moquais-je en ricanant. « Au pire des cas, tu auras une marre de boue pour patauger. » Ce n'est pas très réjouissant. Un abri, plus facile à dire qu'à trouver, hein ? Du coup, j'attrape un morceau de son vêtement pour le tirer avec moi vers le chemin indiqué précédemment. Faut pas rester là, sinon ça va être pire. Je n'ai rien contre l'orage, c'est souvent lui qui forme les meilleures vagues mais je n'ai pas la chance d'être à la mer. En tout cas, il fait sérieusement froid dans ces bois et j'en grellotte rapidement, claquant un peu des dents. « On peut oublier l'abri je crois... Y a que des arbres ici. » Et plus on s'enfonce, moins nous sommes en sécurité.
 

TENUE ■ Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il se mette à pleuvoir, on était en train de s’amuser, déliré, se chercher avec les bêtises qui s’enchainaient et Loukas me faisait même le remix de l’eldorado ! Mais comment rentrer entièrement dans son jeu quand j’ai juste envie d’éclater de rire devant son comportement ! C’est un gosse, un grand enfant, pire que moi parfois. Je suis tellement à fond dans les goutes qui devienne averse que je ne remarque pas tout de suite la tenue de Loukas, riant a m’en décrocher la mâchoire, ce dernier s’arrête en se posant sur lui, mon regard détaillant le corps qui s’affiche dessous cette couche de vêtements... Mais pas le temps de m’y attarder, je souris en le regardant. « Quelle idée de s’habiller en blanc~ » Je le nargue encore ouvertement, toute occasion est bonne hein !

« La boue c’est bon pour la peau on te l’a jamais dit ! » Je lui tire la langue en soulevant mes sourcils, riant doucement, n’empêche que même si je me baigne pas, recevoir de l’eau sur la tronche ça fait un bien fou ! Je lève la tête au ciel la bouche ouverte tentant d’attraper quelques goute d’eau pour boire, je meurs de soif ! Mais l’éclair m’a effrayé, encore et encore, ils sont de plus en plus nombreux et les tonnerres ne grondent pas loin non plus, où est-ce qu’on pourrait s’abriter ! Je me sens alors tirer par Loukas obligé de le suivre sur son « chemin », c’est assez bizarre, parfois j’ai l’impression qu’il m'« entretient » enfin, je ne sais pas comment l’expliquer, mais ça me fait bêtement sourire.

« Il fait froid, on devrait vraiment se poser quelque part pour se ... » réchauffer ? Mais comment, se coller l’un à l’autre ? Je suis bête, pourquoi je pense à ce genre de chose stupide ! Je reprends. « On va tomber malade si on continue comme ça... » Mais il y a que des arbres et pas grand-chose pour pouvoir se couvrir et s’abriter de la tempête, on est trop loin du camp. Il en fait lui-même la remarque, la nature a perte de vue. « Lou... » J’attrape à mon tour son haut en l’arrêtant dans ses mouvements. « Ce n'est pas un trou là ? » Je ne sais pas avec l’obscurité et c'est flou, mais on devrait ouvrir l’œil, on ne va pas attendre de se faire foudroyer ou d’attraper la mort... j’aime l’eau, mais le reste...

TENUE ■ Ce genre de temps, je le préfère largement quand je suis en mer avec une planche à profiter du remue ménage de l'eau avec les rafales de vent. Là je me sens comme un imbécile à me ramasser des tonnes de pluie dans la figure et sentir mes vêtements me coller à la peau... En plus, on voit la forme de mon corps par dessus, avec ma peau mate qui ressort de trop sous un tissu blanc transparent. La honte, je maudis cette tempête. « Je n'avais pas prévu l'orage. » Dis-je dans un soupir ennuyé. Il se moque, mais je me vengerai quoi qu'il arrive. Qu'il reste bien sur ses gardes, parce que je vais prendre ma revanche! « Je penserais à te jeter dedans.  » Vraiment de mauvaise foi, finalement. Je vous jure ce gosse, il mériterait qu'un insecte lui tombe dans la bouche à faire l'idiot de la sorte. Je roule des yeux avant de détourner mon regard de lui.

L'éclair a finalement attiré mon attention, tandis qu'elle a fait peur à London. « Attention de ne pas te pisser dessus ~ » Je le nargue à mon tour, nullement effrayé par les bruits ou les éclats lumineux qui zèbrent le ciel à présent sombre. Il fait beau quelques minutes plus tôt, dommage. Je ne tiens pas trop à rester là pour prendre la foudre et il nous est impossible de remonter la pente. Du coup, je le tire avec moi vers l'autre chemin imposé, ne sachant même pas où il débouche. Au pire, nous serons réellement perdu et les professeurs s'inquiéteront sûrement de notre absence après cette tempête surprise. Mais bon, je préfère toujours me débrouiller par moi-même plutôt qu'attendre les autres, les renforts ou les secours.

« Pour se ? » Repris-je en espérant qu'il termine sa phrase. Malade ? Je ris doucement à ses paroles. On risque très certainement de chopper une merde avec ce temps, c'est sûr et même prévu d'avance. « On y échappera pas, à mon avis. Regarde comme nous sommes trempés. » J'étire mes bras pour qu'il remarque la dégaine de mes vêtements mais aussi de mes cheveux et le reste de mon corps. Sans parler que la pluie ne cesse de nous marteler, donc d'empirer la chose. Je m'arrête quand il saisit mon t-shirt, me tournant vers lui en silence. Un trou ? « J'en sais rien ? » Je ne vois pas tellement avec cette flotte qui tombe partout. ça semble être sombre... Que faire à part le contourner ? « Contournons cet endroit. » Même si j'ignore l'efficacité de mes propos, je reprends simplement la marche en évitant le coin sombre qu'il m'a indiqué. Quelle galère, je n'aurai pas dû vouloir trouver un point d'eau, ni m'enfoncer trop loin dans la forêt. J'en paie les conséquences de mes idées absurdes et trop folles.
 

TENUE ■ « Il fallait le prévoir~ » Genre, un vrai gamin je vous jure, mais je m’amuse à aller à contresens avec lui simplement pour l’embêter. Non vraiment faut que j’arrête, à chaque fois qu’il dit un truc je me sens pousser l’envie de partir à l’opposé, mais c’est tellement amusant. « Oh tu ferais ça pour moi ? merci ! » Je ris en ayant pris un petit air gratifiant et ironique surtout, alalala, sérieux. Mais ça ne m’empêche pas de m’éclater sous la pluie, boire l’eau tombant du ciel et surtout sursauter à ce bruit que je n’avais pas prévu ! « Même si je me faisais pipi dessus tu n’en serais rien, je suis trempé de la tête aux pieds ! » Je lui tire la langue fièrement. Mais notre priorité était tout de même de trouver un abri et là ça devenait compliqué... Puis le vent se lève et il commence doucement, mais surement à faire froid, mais plus on va s’éloigner et plus on risque de se perdre et puis on n'a pas une bonne visibilité, c’est pas rassurant.

« Pour se réchauffer idiot. » Je le dis d’un ton naturel, je ne dois pas voir le mal dedans, je ne dois pas non plus tout le temps me poser de questions inutiles, le principal c’est de se sortir de là et d’éviter d’attraper la mort. « Je pense que tu peux y échapper ! On dit que les idiots ne tombent jamais malades~ » Je ris à nouveau, mais cette masse sombre pas loin de nous me semble étrange et je n'ai pas confiance. Je rattrape donc en tirant sur son vêtement tremper pour le questionner. « Ok contournons-le, mais on ne voit rien Lou' on va juste se perdre encore plus. » Je ne suis pas effrayé ! Juste que je n’ai pas envie d’encore me casser la gueule on ne sait où sans que personne nous trouve. « On devrait juste s’abriter sous un arbre en attendant ? Ou se recouvrir de feuille ! Je ne sais pas. » Je réfléchis en disant les trucs qui me passe par la tête, mais je ne suis pas non plus très exposé à la survie en forêt en temps normal, ce n'est pas vraiment mon élément.

TENUE ■ Je lui tire la langue à sa réflexion, comme si je pouvais prévoir la météo. Ce serait amusant de dire s'il va pleuvoir, neiger ou faire soleil. Malheureusement, je ne suis pas apte à cela et je ne possède aucun pouvoir. « Si ça peut te faire plaisir ~ » Il est timbré sur les bords ce gamin, mais il me fait bien rire pour le coup. Il se met à boire l'eau qui tombe du ciel, comme si c'était évident. Perso, je ne trouve pas ça cool d'avoir les cheveux collés à la face et les vêtements qui fusionnent avec mon corps gelé. Je pourrais être nu que cela ne changerait absolument rien, mais le plus amusant, c'est que je porte un boxer gris... « Je n'ai pas très envie de savoir, tu sais ? » Dis-je en l'imaginant faire sans rien dire. Du coup, je fais exprès de marquer une nouvelle distance entre nous avec une grimace évidente sur le visage, l'air de dire « trop dégueulasse ». London ne s'en soucis pas plus, puis nous devons trouver un endroit pour s'abriter, même si ça semble impossible dans un tel endroit. Je n'ai pas d'espoir là-dessus, même si je ne dis rien à mon ami. Il s'en rendre compte tôt ou tard, bien que je préfère que ce soit le plus tard possible.

Se réchauffer ? Comme un idiot, j'élabore une solution pour avoir chaud. « On aurait pu trouver du bois sec et de quoi allumer un feu... » Mais avec ce temps de chien, impossible. Je grogne à mon idée qui tombe à l'eau, sans jeu de mot. Haha, bonne blague. « Vrai, je serais donc le seul à survivre ~ » Je fais mon coq en bombant mon torse, me fichant pas mal de la transparence de mon t-shirt. Il est adorable à avoir peur comme ça, comparé à moi qui le prend encore à la légère. Contourner, c'est la seule réponse que je peux lui apporter. « Tu as une autre idée dans ce cas ? » Je le questionne du regard en me tournant vers lui, arrêtant ma progression. Est-ce qu'il a peur ? Je ne peux pas vraiment le savoir, même en observant longuement son visage. « Et prendre la foudre ? On ne t'a jamais dit qu'il  ne faut pas rester sous un arbre pendant un orage ? » Je dis ça au cas où il n'aurait jamais vu un éclair foudroyer un arbre et le brûler. Bon, souviens-toi de tes cours de survie Loukas. Qu'est-ce qu'il faut faire ou non. « Ne pas rester coller à un mur ou une paroi. » Nous n'avons rien de tout ça. Les arbres, je viens de le dire. « Pas de parapluie, éviter de rester dans sa tente, ne pas nager... S'abriter dans une grotte, sous une corniche plutôt large.... Ne pas rester coller à l'autre à moins de 3 mètres en cas de foudroiement... » Récitais-je en oubliant plusieurs points. Ah oui! « Il faut se peloter au sol, genou contre soi mais éloigné l'un de l'autre... éviter les arbres, surtout. Un endroit dégagé, espacé... » Autant trouver une grotte, mais marcher n'est pas en notre faveur non plus.
 

TENUE ■ Je ne sais pas trop où on va, on est des idiots compatibles, rapidement c’est devenu un jeu réciproque, je réponds, il répond, on se cherche, même la chose la plus ridicule semble permise, c’est cool et ça détend vraiment une relation sans prise de tête. Je ris à sa réaction quand je lui dis que je peux tout aussi bien me faire pipi dessus qu’il n’en saurait rien, cette expression qu’il affiche me donne envie de le frapper tellement il exagère, mais non je préfère m’en amuser avec exagération en riant fortement avant qu’on se rende compte qu’il vaudrait quand même mieux trouver un abri plutôt que rester planter là à attendre que la foudre nous tombe dessus.

« Du bois sec ? » Dur dur avec ce temps en effet, là à mon avis on ne risque pas d’en trouver à moins de fouiller justement dans les endroits que la tempête n’arrive pas à atteindre, mais là encore il faut trouver. « Je pense que tu peux oublier le feu, on fera comme on pourra. » Pour le moment on avait des priorités, même s'il commençait réellement à faire froid et que je n’étais pas du tout rassuré. « Idiot. » Soufflais-je simplement. Puis Loukas me fait un cours sur les choses à faire ou non pour survivre je l’écoute comme je peux bien que la pluie assourdisse un peu notre échange.

« Bon sang, on fait quoi alors ? On se sépare et on prie de ne pas être foudroyé ? » Je m’agrippe à son haut trempé en tirant dessus. « Hors de question. » Je m’en fiche de passer pour un peureux, mais je ne m’éloigne pas de lui, c’était perdu d’avance. « On trouvera bien un lieu pour s’abriter, continuons à chercher, tu aimes le danger pas vrai ? Ne me dis pas que tu préfères jouer la carte de la sécurité, je serais déçu. » Je souris, avant de sursauter face à un nouveau coup tout proche, on doit vraiment et rapidement se mettre au sec.

TENUE ■ Plutôt que de nous abriter, nous trouvons encore le moyen de plaisanter et de s'envoyer quelques gentils piques. Il tombe des cordes, le tonnerre gronde, la foudre n'est pas loin, mais nous nous amusons toujours autant en rigolant ou en se chamaillant sans gravité. L'idée de faire un feu n'aurait pas été aussi mauvaise si la forêt entière n'était pas trempé jusqu'aux racines. Idée qui tombe donc à l'eau, aussitôt qu'elle a germé dans ma tête. Dommage, je meurs d'envie d'être au chaud, sans la pluie qui me glace le sang. De toute façon, nous sommes en pleine tempête, autant ne pas chercher trop loin pour s'attirer le danger. « Ouais, je l'ai compris. » Je hausse des épaules, abandonnant direct mon idée de feu. Je m'en réserve un d'avance quand nous serons de retour au camp, et que l'orage sera passé. Comment se réchauffer, du coup ? à moins de l'étouffer dans mes bras ou de le caler sous mon tee-shirt tout mouillé ? Je n'ai réellement aucune idée, à dire vrai. Idiot, il aime tellement me traiter d'idiot, ça va devenir un surnom à force.

Pourtant, l'idiot que je suis lui fait un cours sur la survie en pleine nature. Je m'en souviens parce que j'avais déjà eu droit à celui-ci par le passé, encore plus quand je me suis retrouvé dans cet hôpital en piteux état. Le danger est n'importe où, mais faut juste savoir le dompter et réagir correctement. « C'est sûrement la meilleure idée, qui sait ? » Je dis ça à la légère alors que je devrais être vraiment plus sérieux. On pourrait se nicher chacun dans son coin en priant pour notre vie, peut-être que ça fonctionnerait mieux ? Mais au lieu de ça, London s'agrippe à moi par mon vêtement. Hors de question ? Qu'est-ce qu'il veut dire par-là ? Qu'il ne veut pas s'éloigner ? Il joue avec les mots ce petiot, mais je souris aussitôt à ses paroles. Il ravive la flamme en moi.

« J'adore le danger. Tu serais prêt à me suivre ? Je ne regarde pas en arrière, je te préviens. » Un sourire étrange se dessine sur mes lèvres et je glisse ma main vers la sienne qui retient mon tee-shirt, l'attrapant doucement pour la tenir. Ce sera une infime source de chaleur qui n'est nullement à négliger. « Ce ne sera jamais pire qu'un hors piste. » Dis-je pour rigoler, tirant sur son bras pour qu'il ne me perde pas et avance avec moi. La pluie bat son pleins, mais j'en oublie presque ce détail, continuant d'avancer à travers branche et eau, bien décidé à trouver de quoi nous abriter. Je fais quand même attention, regardant bien devant moi, sur les côtés et évitant les zones qui me semblent trop sombres ou profondes. « Pas trop peur, flipper ? » Même si je ne regarde pas en arrière, je tiens à le savoir saint et sauf.
 

TENUE ■ Je n'ai aucune envie de mettre en pratique toutes ses préventions qu’il s’amuse à énumérer, je suis égoïste, mais quitte à mourir foudroyé je préfère qu’on prenne le risque ensemble ! Je flippe un peu, même si je ne lui dirais pas... Mais hors de question que je le lâche, il peut me dire que c’est la meilleure solution ou autres, je resterai cramponner à son bout de tissu solidement, puis il n'est pas censé aimer le danger ? C’est quoi ce truc de se mettre à l’abri, de rester immobile, d’attendre ? Non non, ça ne ressemble pas à quelqu’un qui aime mettre sa vie en jeu... Et je ne me prive pas de le lui faire remarquer sans un petit pique pour qu’il comprenne un minimum qu’il doit se réveiller. Je souris à sa question.

« Fais donc, je ne vais pas te lâcher de toute façon. » Sauf qu’à peine mes mots prononcés, je vois malgré la mauvaise visibilité sa main descendre et venir agripper la mienne me faisant lâcher son haut au profil de ce lien plus « vivant ». Ce n’est pas la première fois qu’on se tient la main comme ça, est-ce vraiment normal entre amis ? Je devrais éviter de me poser toujours mile et une question... Finalement on reprend notre marche jetant au diable les conseils de sécurité, tant pis pour la survie on trouvera un moyen par nous-mêmes de rester vivant et rentrer au camp.

Pour le moment je ne sais pas où on va, mais je fais confiance à l’instinct de Loukas, encore une fois je ne le lui dirais pas, mais si je le suis sans rien dire c’est que cela va de soi non ? Je l’entends malgré le bouquant qui nous empêche de bien communiquer sans gueuler, lui répondant en resserrant l’éteinte de nos mains avant de lui donner un coup de pied.

« D’où j’ai peur ! Dépêches-toi de trouver un endroit idiot ! » J’avais bien entendu gueuler le « idiot » plus fort, une habitude qui allait devenir une routine, mais sérieux on va vite sortir de là pas vrai ? Je n'ai pas envie de tourner en rond pendant trois heures, je commence à être fatigué, je suis résistant, mais toute cette pluie, ce vent, ce temps, je le sens pas... je n'ai pas vraiment envie de tomber malade bon sang, ça craint.

TENUE ■ Je pense en premier à sa sécurité avant mon goût prononcé du danger. ça ne me fait pas peur d'aller au devant des problèmes et de les affronter comme un guerrier, mais London n'est pas comme moi. Il n'est pas un fan de sport extrême et dangereux, il n'est pas moi. Alors j'ai d'abord songé à lui, avant de penser réellement à moi. Si quelque chose devait lui arriver, je ne pourrais jamais me le pardonner. C'est l'un de mes premiers amis ici, l'un des véritables aussi. Je serais dévasté s'il venait à lui arriver un truc, encore plus par ma faute. « Très bien. » J'hoche ma tête pour acquiescer, avant d'avancer sans regarder derrière. Les yeux rivés vers l'horizon, ne jamais perdre le décor de vue, savoir où quoi se déplace, à quel moment, vers où. Bref, être très attentif à la nature qui m'entoure, surtout pendant un orage aussi violent.

Main dans la main, j'ai mon lien sécurisé avec lui. Ainsi, je ne pourrais pas le perdre par inadvertance ou sans m'en rendre compte, et s'il devait avoir un soucis, je pourrais le remarquer de suite. J'ai la sensation qu'il ne craint rien quand je lui tiens la main aussi fermement, le coeur battant sous l'effet de l'excitation. C'est étrange, mais je met ça sur le compte de la situation mouvementé et de l'adrénaline que j'éprouve. La route ne semble pas moins dangereuse, même si je suis raccordé à lui. Tout peut arriver, c'est bien pour cela que je ne le lâche pas, qu'il apprécie ou non ce genre de contact. Dans l'immédiat, je m'en fiche.

Malgré le temps capricieux, j'y vois suffisamment pour avancer sans ennui, contournant les zones qui me semblent à risque, sans me presser pour ne pas être surpris. Est-ce qu'il a peur ? C'est normal d'être effrayé par ce genre de chose. D'après lui, ce n'est pas le cas. « Qui a dit que je savais où aller ? » Fis-je en haussant la voix pour qu'il puisse m'entendre à travers ce boucan. Même dans ce genre de situation, j'adore plaisanter et l'embêter. C'est devenu naturel entre nous.

Un coup de tonnerre retentit et je sens mes poils s'hérisser sur mes bras... Ce n'est pas bon en général. Ma instinct de survie réagit par lui-même et je me tourne vers London à temps pour le prendre dans mes bras et le protéger de la foudre frappant l'arbre à quelques petits mètres de nous. J'en suis assourdi comme si un macaque jouait du tambour dans ma tête, infernal. « C'est passé près... » Soufflais-je, les bras crispés autour de son corps, sa tête au niveau de mon épaule. Si ça continue comme ça, on va finir en brochette grillé.
 

TENUE ■ Je suis têtu, mais même si je ne suis pas aussi « fou » que Loukas sur le fait de mettre ma vie en jeu, je ne compte pas non plus rester planter comme un piqué sans bouger dans cette forêt, je lui fais confiance et je ne veux pas qu’on se sépare, je flippe, mais je ne vais pas lui dire... Ce temps est complètement malade, la pluie aurait suffi, pourquoi fallait -il tout d’un coup. Finalement il cède et main dans la main on continue notre chemin, je ne sais pas trop où on va, mais de toute façon on n'a pas vraiment le choix. Je me demande si on est les seuls à se retrouver dans cette situation, on ne sait pas ce qu’il peut arriver à chaque instant, mais être lié par nos doigts entrelacés me soulage plus que ne me gêne maintenant. Je resserre moi-même l’étreinte, j’ai dit que je ne le lâcherai pas, que ce soit son haut ou sa main, je ne capitulerai pas et le suivrai partout où il va.

« Idiot ! » Mot d’ordre, il m’embête et voilà ! J’ai rebaptisé Loukas c’est définitif. Mais rapidement je clos mes paupières au son du tonnerre qui se rapproche, mais mon ami se retourne soudainement en me prenant dans ses bras, pas le temps d’être choqué que le son frappant l’arbre me fait sursauter, me collant davantage au blond, il... j’en ai les frissons à nouveau, ça fait deux fois, j’espère vraiment pouvoir éviter cette expression connue... « jamais deux sans trois ». « Hum... C'est clair. » Répondis-je alors que je réalisais que j’étais protégé contre lui, c’est trop bizarre. Ce temps n’est vraiment pas rassurant, rien ne l’est...

« C’est flippant sérieux. » Osais-je dire finalement. Tapant mon front contre son épaule. « Je maudis celui qui a fait la danse de la pluie ! » J’ironise un peu, mais au point où on en est autant plaisanté.

TENUE ■ Je n'ai pas fini de l'entendre, décidément. Idiot, comme s'il trouvait ça normal de me traîter d'idiot. Je fis mine de ne pas l'entendre et de l'ignorer en espérant que cela l'agace et qu'il cesse de le répéter à chaque fois. à la prochaine, je le tape sans gêne. Pourtant, pas le temps de réagir autrement que je sens l'atmosphère s’alourdir, signe que quelque chose ne va pas. Par réflexe, j'attrape London dans mes bras en espérant fortement que la foudre ne soit pas contre nous. Dieu merci, elle tombe sur un arbre pas très loin, dans un boucan assourdissant et un éclat aveuglant. Encore un peu, et nous aurions été électrisé à des millions de volte. Heureusement pour nous, nous sommes en un seul morceau. « Je m'en serais voulu si cela t'aurait touché. » Dis-je un peu à la légère, un sourire d'idiot aux lèvres.

Ainsi contre moi, je peux être sûr de sa sécurité. Aucun coup de foudre ne pourra l'atteindre, aucun éclair. Le tonnerre n'a qu'à bien se tenir. Flippant ? Le mot est carrément faible! Néanmoins, je trouve cela amusant et totalement excitant. Un petit rire m'échappe et je viens le décoiffer brusquement après sa blague. « C'est peut-être toi avec tes envies d'eau ? » Je joue son jeu de l'ironie, le décollant de moi pour le regarder un instant. « ça va ? » Mine de rien, je m'inquiète pour lui.

Le temps ne s'arrange pas, la pluie ne cesse de tomber à grosse goutte sur nous, tandis que le vent est à deux doigts de nous soulever. « J'ai super froid pour un mois d'été. » J'en claque des dents, un peu fatigué de lutter contre le temps. Pourtant je reprend sa main pour le tirer à nouveau à ma suite. à force de marcher, je vois un bout de roche se dessiner dans la brume, un sourire se peignant lentement sur mon visage. « Là-bas! On dirait une montagne! » Avec cette pénombre, je ne vois pas très bien, mais on pourrait trouver une corniche ou un creux dans la roche, qui sait. Dans le fond, je m'en fiche un peu, tant que nous sommes à l'abri de cet orage.
 

TENUE ■ Il faut bien avouer qu’être perdu en forêt avec ce temps me fait clairement flipper, je ne suis pas un peureux, mais là ce sont nos vies qui sont en jeu et même si je sais que Loukas adore ça, le danger et tout ce qui s’en rapproche cette fois ce n’est pas vraiment quelque chose contre quoi on peut faire quelque chose... À part subir, nous sommes des fourmis sous le ciel qui s’abat sur nos têtes. Il me protège et je me sens un peu bizarre il faut bien l’avouer, mais la peur joue surement beaucoup sur l’affolement de mon cœur à cet instant. Puis à ses mots je relève la tête vers lui. « Idiot. » Et c’est reparti. Mais je souris cette fois, c’est facile de balancer ce simple mot quand je suis démunie d'une réponse sensée. J’avoue que j’ai trouvé ça flippant, mais n’importe qui aurait pensé la même chose à ma place ! À notre place. Je balance une petite blague, maudissant réellement celui à cause de qui la tempête à choisit de se lever. Il m’a encore décoiffé, les cheveux, le visage mouillé, j’adore l’eau, mais là ça devient presque désagréable avec les vêtements qui me collent et ce froid qui me fait trembler doucement. « Ça va, on est vivant et toi ? » Une rafale s’abat encore plus fort sur nous, ça commence à devenir instable... À ses mots je rajoute. « Moi aussi... Il gèle. » Être frileux non plus ce n’est pas de moi, mais le vent n’aide en rien avec le corps trempé de la tête au pied.

Main dans la main on reprend notre route et un petit espoir de se reposer apparaît avec la voix de Loukas qui retentit. « Sérieux ? » Je me rapproche de lui et tente de regarder en voyant qu’en effet il y un truc plus loin, comme un trou dans la montagne, on va pouvoir s’abriter et ni une ni deux c’est moi qui tire le blond dans sa direction, je prends des risques ne sachant pas où je mets les pieds, je manque de me casser la gueule en glissant encore une fois, mais finalement on atteint ce petit abri, il semble assez grand pour nous deux abrité du vent et au sec, ça fait bizarre de revoir nettement le visage de Loukas.

« Je bouge plus ! » Dis-je en m’asseyant au centre me recroquevillant sur moi-même à cause du froid, ramenant mes genoux contre mon torse, tentant de me réchauffer, mais ça ne change rien...

TENUE ■ Il ne me semble pas avoir ajouté la catégorie « orage » à ma liste de sport extrême. J'adore le danger, mais surtout quand c'est relié à une activité. Or, si London a peur de ce temps et craint pour sa vie, je me dois d'être son pilier et celui qui tiens la cadence sans défaillir. Je ne dis pas n'avoir pas peur, je suis aussi effrayé à l'idée de le mettre en danger ou de l'être moi-même, pourtant je ne cesse de prendre les choses en main. On ne pourra pas dire que je n'ai rien fait, hein ? De toute façon, nous ne pouvons pas lutter contre le temps, ni même l'éviter. Faut surtout attendre et tenter au mieux d'être à l'abri du pire, ce qui nous est plutôt difficile, pour le moment. Mais qu'est-ce qu'il a à toujours me nommer ainsi ? Le nez retroussé, je réplique rapidement « Toi-même. » ça n'en finira jamais cette histoire. Il devrait se maudire lui-même d'aimer autant l'eau et d'avoir tenté de la boire, quelques minutes plus tôt. D'ailleurs, je devrais le charrier avec, parce que c'est tellement ironique maintenant! Il a juste à ouvrir la bouche pour boire un litre d'eau, haha. « On ? Tu es combien dans ta tête ? Moi, ça va je ne suis pas encore aveugle avec autant d'flotte. » ça ne serait tardé, je vous jure. Nous sommes deux poules mouillés qui tremblent de froid, génial. Je déteste quand le temps est à l'inverse de la saison, même si j'adore ça quand je peux être sur une planche face à une vague.

Au loin, j’aperçois un truc qui pourrait lui faire plaisir, un abri. Un truc qui dépasse de la roche et semble protéger de la pluie battante. Bonne nouvelle! « Sérieux, ouais! » Je dois encore crier pour qu'il puisse m'entendre, mais London reprend aussitôt du poil de la bête pour filer comme une flèche vers le trou dans la roche, sans même regarder où il met les pieds. Heureusement que je suis derrière pour le tirer si jamais, mais au final, on parvient sans encombre jusqu'au sorte de préau en pierre. à l'abri de la pluie, je peux lâcher la main de London, essuyer mon visage trempé et rabattre mes cheveux vers l'arrière. Je n'en peux plus, éreinté par cette course.

« Moi non plus, je te rassure. » Je le regarde se recroqueviller contre lui-même, sûrement à la recherche de la chaleur. Le mieux, ce serait la chaleur corporelle pour y arriver plus rapidement, mais je n'ose pas le proposer. Puis je décide de me placer dans son dos, pour m'asseoir par terre et contre lui. Qui sait, ça pourrait lui procurer un peu de chaud d'être côte à côte ? « Tu vas tenir le coup ? » Je demande en regardant le plafond plutôt bas, le souffle court et mes cheveux dégoulinant toujours de partout. Nous ne sommes pas encore sorti d'affaire, même en étant ici. 

TENUE ■ Il semblerait que Loukas commence à réagir face à son titre donné, un idiot reste un idiot et ça ne changera pas ! À mes yeux ce surnom lui va comme un gant et ça sort tout naturellement, il peut me le retourner je ne pense pas me lasser de le traiter ainsi aujourd’hui ou demain, c’est ce qu’il est pas vrai ? Je souris cependant devant cette conclusion que je me fais moi-même, il se moque de moi aussi après tout ce qui me fait gonfler les joues sans retenue, il est vraiment stupide !

« Toi et moi, « on » idiot, idiot idiot ! » Je rouspète à ma façon, mais bon cela ne dure jamais bien longtemps. « Tant mieux pour toi ! » Je suis de mauvaise foi moi aussi haha, mais bon c’est ce qui fait qu’on s’entend bien au fond, on se ressemble. Mais tout ça laisse place à un énorme soulagement alors qu’il parle d’un trou dans la montagne, là on donnerait presque l’impression de revivre face à cette trouvaille, sérieusement je pense que je n’aurais pas tenu plus longtemps sous cette tempête, le froid m’aurait gelé sur place... Je tire Loukas vers l’endroit en question alors qu’il me soutient derrière pour pas que je me casse la gueule, tellement pressé que je ne regarde pas où je mets les pieds et finalement nous y voilà ! Je ne perds pas de temps pour profiter de ce sec qui m’avait manqué, m’asseyant au centre de la « grotte » pour me recroqueviller sur moi-même. La tête entre mes genoux je sens du mouvement et Loukas s’installer derrière moi. À sa question je tourne la tête doucement vers lui, frigorifié, mais vivant... Je lui réponds simplement.

« Il faut bien... Je ne compte pas mourir ici, mais ça faisait long...longtemps que je n’avais pas eu aussi froid. » Ce qui est un comble en été... J’en claque même des dents. Mais le vent, la pluie, la météo aujourd’hui est presque apocalyptique ! Plus sérieusement je pense qu’on devrait vraiment se réchauffer, mais je n’ai aucun moyen... enfin si, mais...

« Donne moi chaud ! » Ouai bon... Ce n'est pas vraiment comme ça que je devrais demander de se réchauffer, faut dire que je ne suis pas doué pour ça. Ou plus on dira. Mon t-shirt dégouline, mes cheveux aussi, mon pantalon colle à la peau, j’imagine que même mon sous-vêtement est trempé, bref c’est la cata, mais garder tous nos vêtements dans cet état ne feraient qu’aggraver la situation, je prends l’initiative de virer mon haut le premier... « Déshabille-toi aussi, on risque d’attraper la crève sinon. »

TENUE ■ C'est l'orage qui a dû lui griller quelques neurones, à mon humble avis. « Si c'est « toi et moi », pourquoi me retourner la question ? » Je cherche la broutille juste pour l'embêter. Il a répondu pour nous deux, alors pourquoi redemander à part ? Dans tout les cas, nous sommes vivants et c'est tant mieux. Puis un abri s'offre miraculeusement à nous, que demander de plus ? Il est tellement content d'une telle  nouvelle qu'il m'embarque à sa suite, sans dire un mot de plus. London est trop pressé, manquant de se vautrer à plusieurs reprises si je ne l'empêchais pas de chavirer à chaque nouveau pas. Ce « trou » dans la paroi est bien tombé, comme si dieu a eut pitié de nous. Je ne crois pas en tout ça, malgré la religion de mes parents, mais c'est marrant de l'imaginer. Du coup, la pluie semble être secondaire maintenant que nous sommes au sec. London en profite pour se refermer comme un huître, sûrement à la recherche de chaleur et je me contente de m'asseoir dans son dos. Mieux vaut rester coller le plus proche possible l'un de l'autre, même si ce n'est pas la meilleure façon d'obtenir de la chaleur.

à présent que nous sommes hors danger, faudrait savoir si notre corps peut survivre à une telle température. D'après lui, nous n'avons pas le choix. évidement, sinon ce serait dramatique. « ça me rappelle la station de ski, sans la neige. » Je n'avais qu'à fermer les yeux pour l'imaginer, un sourire au coin des lèvres. Malheureusement, j'étais loin de chez moi. Pour me réchauffer, je frotte doucement mes mains l'une contre l'autre en soufflant chaudement dessus. Je donnerais n'importe quoi pour retourner au camp et me caler dans mon sac de couchage bien douillet.

Comment ?! J'aurai pu m'étouffer de surprise si j'avais un truc dans la bouche, mais ça n'empêche que j'en reste pantois devant ses mots. Lui donner chaud ? Comment je pourrais m'y prendre sagement ? London prend les choses en main -si je peux dire ça- en retirant son haut, beuglant que je dois faire pareil. ça ne me dérange pas, loin de là, mais c'est étrange quand même. Sans trop me poser de question, je vire aussi mon t-shirt blanc et j'attends. Il se plaint d'avoir froid, mais je ne connais qu'une façon de partager de la chaleur.

Je ne sais comment ni pourquoi, mais je me suis tourné vers lui en le bousculant brusquement pour que son dos heurte le sol, mes mains de part et d'autre de son visage. Il voulait que je lui donne chaud, non ? Mon torse collé au siens, allongé sur lui, je pourrais faire circuler ce dont nous avons besoin tous les deux plus facilement. Je devrais parler, dire un truc, mais je ne sais pas quoi faire de plus que le regarder dans les yeux sans bouger. De toute évidence, je n'ai rien à raconter.

TENUE ■ Il est vraiment stupide ou bien ? Je le fixe l’air de le lui faire comprendre... avant de soupirer fortement, assez pour qu’il soit entendu malgré la pluie et crier pour lui répondre, bien que j’aurai dû me taire et complètement tourner la page sur cette conversation qui n’a ni queue ni tête, bordel ça arrive trop souvent entre nous... « Parce que je suis soulagé qu’ON soit vivant ! Mais tu me demandes si ça va, donc je te retourne la question, t’es vraiment un idiot ma parole ! » Non mais je vous jure... Encore une fois ça me fait rouspéter toujours davantage, mais toute ma désespérance s’en va avec l’apparition de cet abri qui va nous sauver la vie, sincèrement je n’y croyais plus à force, mais là c’est une délivrance qui sous le coup du soulagement me fait presque courir pour rejoindre l’entrée quitte à me faire mal sur le chemin je m’en fiche, Loukas est là pour me rattraper dans tous les cas. Mais même abrité le froid est toujours là, j’en claque des dents et je ne sais pas vraiment comment me réchauffé, c’est vraiment abusé... Du coup je me suis recroquevillé comme j’ai pu, mais ça ne suffit pas, osant alors prononcer une phrase un peu... osé ? Je suppose que cela ne se dit pas de cette façon, mais pour le coup je ne mesure pas vraiment l’ampleur de mes mots et Loukas les comprendra pas vrai ?

Je retire mon haut en lui disant de faire de même, les choses prennent peut-être une tournure étrange, mais je suis tellement dans mon monde que je ne le réalise pas vraiment. Torse nu le vent tape directement sur ma peau, mais l'eau gelée du t-shirt en moins ça atténuera peut-être un peu la température... Je ne sais pas, mais là on n'a pas vraiment le choix, je ne veux pas mourir gelé en plein été qui plus est. Mais brusquement je sens Lou se retourner me plaquer au sol, je n’ai pas le temps de réagir que je le sens se positionner sur moi, son épiderme contre le mien, nos torses s’entre choc et s’écrase l’un contre l’autre alors que mes grands yeux le fixent sans qu’aucun mot ne sorte de ma bouche, nous sommes si proches et ce contact... Je devrais le repousser avant que mes pensées n’apportent des tremblements dans tout mon corps, mais je n’y arrive pas, en fait je suis au « chaud » contre lui et je sais que c’est seulement pour ça qu’il m’a « sauté » dessus, du coup je prends sur moi en « acceptant » cette position, tout en lui disant pourtant en essayant de rester calme.

« Si tu tentes quoi que ce soit, je te tue. » Je sais qu’il n’a rien en tête, mais ça me rassure de le dire. Le sentir coller me fait « peur » je ne suis pas habitué, mais Wolf m’a déjà plaqué de cette façon, je pense que je peux le supporter, puis Loukas est complètement différent, même si voir son visage si prêt active mon cœur dans des battements assourdissants que je tente vainement de calmer, heureusement le tonnerre gronde... et j’espère assez pour qu’il ne le remarque pas ou ne le ressente pas, sinon je suis mal.

TENUE ■ Je n'arrive décidément pas à le comprendre, mais j'hausse les épaules à peine sa réponse terminée. On ne va pas s'attarder sur le sujet, non ? Pour cela, je le clôture aussitôt sans même lui laisser le choix. « Si tu le dis. » Voilà, c'est dit. Puis finalement nous trouvons un abri et c'est sans réfléchir que London s'y précipite, moi sur ses talons. Il ne perd pas une seule seconde à attendre, se jetant presque sous la roche pour éviter cette tempête qui dure depuis bien trop longtemps à notre goût. Pourtant, nous ne sommes pas protégé du froid et je l'entends claquer des dents à des kilomètres à la ronde. En même temps, il est resté plus d'une bonne demi-heure sous la pluie à se prendre des rafales dans la figure et maintenant, même sa tenue est trempée jusqu'au moindre fil. Normal qu'il cherche un moyen de se réchauffer, non ? Recroquevillé ne fonctionne pas, alors il demande rapidement de l'aide. C'est surprenant sur le coup, je n'ai pas tellement l'habitude qu'on me demande une telle chose, mais à bien réfléchir, ça semble plus qu'évident. Deux corps l'un contre l'autre tiennent plus chaud qu'un corps tout seul refermé sur lui-même.

Si je venais de prendre le train en marche, sûrement que je ne comprendrais rien à la situation. Cette scène a un arrière goût de vieux porno, mais quand on suit l'histoire du début, cela devient presque enfantin et important. London réagit en premier, à présent torse nu et sûrement un peu sur les nerfs. Le temps, pensais-je en l'écoutant rouspéter encore une fois. Mon haut en moins, je ne perds pas une seconde pour le prendre au mot et le flanquer par terre, collant mon corps au siens dans une recherche de chaleur. C'est bien ce qu'il voulait, n'est-ce pas ? Serait-il content d'avoir enfin chaud ? J'en sais trop rien, j'ai d'abord pensé à lui et à son besoin vital avant de songer à moi-même. Une sorte d'automatisme qui devrait me causer bien des soucis à la longue. Avoir froid ne m'aurait pas tellement dérangé, puisque je suis habitué et que j'ai vécu pire, mais London n'est pas comme moi. Tenter quoi ? Je ris à sa remarque et fais exprès de m'écraser davantage contre lui, coude sur le sol. « Je fais seulement ça pour te tenir chaud. » Qu'il ne s'inquiète pas.

Néanmoins, je ne peux pas le fixer pendant plusieurs minutes, relevant rapidement mes yeux vers l'extérieur. Le temps est toujours aussi moche... Combien d'heure devrais-je rester ainsi, au risque de lui briser les côtes ? Quoi que, je ne suis pas si gros non plus. « Pas trop lourd ? » Mes pupilles reviennent sur lui et je lui offre un petit sourire affectueux. « Je ne crains pas vraiment le froid, même si c'est super chiant. » Avouais-je pour détendre l'atmosphère et taper un peu la discussion. On risque de s'ennuyer sinon, et l'un contre l'autre, ça pourrait vite devenir pesant.