De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse blanche ★ Cela fait plusieurs jours que nous bossons sur ces dossiers avec okazaki. Un dossier chacun, l'un sur la rumeur au cerveau, l'autre sur celle au niveau du coeur. Un cas grave et mortel, si jamais nous nous ratons. Comme dit à mon collègue, j'ai entièrement confiance en moi. Du moment où je sais que je ne vais pas me louper, je sais aussi que okazaki va réussir. Tant que j'ai confiance en moi, j'ai confiance en lui. A m'entendre ou me voir, on pourrait croire que je suis juste imbu de ma personne, prétentieux et enquiquinant, mais je vaux mieux que ça. Je vaux mieux que n'importe qui. Après de longues heures à bouffer du papier, nous n'avons plus une once d'hésitation ou de flou avec okazaki. Nous allons réussir cette intervention, voilà tout. Le jour j approche et chacun de nous est occupé à un poste, avec deux équipes différentes. J'ai la mienne, des gens plus vieux que moi et plus ancien dans le service, mais qui me font confiance malgré tout. Ils ne sont pas comme la plus part de nos supérieurs, du moins pour une bonne majorité, parce que je sais que certains d'eux ne me considèrent pas comme étant leur collègue. Dans le fond je m'en fiche, je suis là pour faire mon boulot et c'est tout. « on dirait que ça avance. » lançais-je au hasard à qui voudrait l'écouter, mais mes yeux se posent sur okazaki. La machine n'a pas déraper, elle bip régulièrement, ce qui annonce que du positif. « où en es-tu ? » autant se tenir au courant de nos progrès respectifs, ainsi la mission ne sera que plus satisfaisante et réussite. C'est surtout qu'il nous reste quelques heures devant nous, avant d'en avoir totalement terminé et autant le dire, c'est long quand personne ne parle. C'est bien de se concentrer, je ne dis pas le contraire, mais avoir un semblant de discussion est bien aussi. Au pire ils n'ont qu'à m'écouter bavasser et faire mon monologue, juste pour flatter mon égo.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse ★ Avant d’être prêt pour cette opération nous avons vraiment pris le temps de se poser les bonnes questions, nous avions beaucoup à voir car on allait toucher à deux parties vitales pour l’homme, le cœur de mon côté et le cerveau du sien. J’ai pas mal parlé avec le patient, évidemment il était terrifié et sa famille surtout, j’entendais souvent les questions habituelles du genre « il va s’en sortir ? » avec cet air inquiet sur le visage en quête d’une réponse positive. Je ne pouvais pas l’affirmer car dans mon métier nous avons des règles, on a beau être sûr de nous, on ne peut que dire qu’on fera de notre mieux pour éviter les dégâts. J’ai rassuré la famille au mieux, mais surtout encourager cette personne qui allait venir dans le bloc, car il fallait que son mental soit fort, qu’il veuille se battre. Notre intervention était là pour le sauver, mais il devait avoir envie de vivre, ce combat nous n’étions pas les seuls à le mener, il était celui qui avait les cartes en main avec sa volonté. Ça allait être une opération longue, rude, compliqué, une bataille qu’on allait mener sur les deux fronts. Le jour est arrivé et j’ai pu plusieurs verres de café avant, je suis allé aux toilettes car on ne quitterait pas la salle avant la fin, rafraichi le visage et écouté de la musique pour me mettre en condition, j’avais mon propre rituel dans ces moments-là. Une fois dans en tenue et prêt à commencer, le patient a été anesthésié et nous avons débuté. Les seuls mots que je prononce c’est pour demander les instruments à l’infirmière et dire ce que je fais au niveau de la cage thoracique pendant que mon collègue a son équipe du côté de la tête. Nous avons un espace réduit, mais on sait ce qu’on fait. « Pour l’instant tout se passe bien. » On a bien étudié donc il n’y avait aucune raison que ça change, après nous étions plus la tête dans les documents, mais a manipulé le corps d’un homme, c’était là où nous n’avions pas le droit à l’erreur. Dégageant le chemin jusqu’à la tumeur, je souffle sous mon masque en la découvrant. « Elle est plus grosse que je pensais. » Mais cela ne change rien, c’était plus pour faire un commentaire à Murakami. Prenant l’instrument approprié je fais attention de ne pas déchirer un vaisseau et coupe la masse collée au cœur, la retirant lentement en la posant dans une boite tendue. Évidemment je m’attendais à ce que cela créé une hémorragie, j’étais prêt à intervenir dans ce cas-là. Aspirant le sang avec l’aide de mes assistants on arrête ça rapidement, une des infirmières essuie la sueur sur mon front. Au bout de temps d’heure à opérer on a toujours besoin de quelqu’un pour notre propre confort. Il y a une pression, bien que ce soit une bonne sensation qui nous pousse à toujours se dépasser. M'attelant à bien suturer à l'intérieur pour éviter tout autres imprévus, je relâche mes épaules et bougeant mon cou puis arrive à la fin de cette intervention en espérant ne pas avoir de surprise. « tu t'en sors ? »

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blouse blanche ★ Comparé à Okazaki, je ne prends pas autant d'information de la part de mon patient. C'est sûrement mon plus gros défaut, d'être aussi peu empathique avec les gens, mais j'ai relevé l'essentiel à mon analyse. Savoir si le patient était prêt, c'est tout ce qu'il me faut pour passer à l'action. Si la personne a confiance en moi, alors c'est parti. Dans le cas inverse, je ne peux pas lui promettre des miracles. Ce genre de réplique fait toujours peur, mais ce n'est qu'une petite plaisanterie de ma part puisque, de toute façon, je sais que je ne vais pas échouer. Ce cas-là est parfait, il n'a pas le choix mais en même temps il nous confie sa vie sans hésitation, malgré sa crainte de mourir. Je peux le comprendre dans un sens, qui n'a pas peur de rencontrer la faucheuse ? Tôt ou tard, nous la retrouverons, mais le plus tard serait le mieux. Avant l'opération je n'ai rien pu boire de plus qu'un grand verre d'eau et deux cachets pour les nerfs. J'ai besoin d'une méthode particulière pour ne pas céder à mes émotions, celles qui ressortent parfois trop souvent quand j'abuse de l'alcool. La nuit dernière, j'ai justement évité de toucher à un seul verre, mieux encore je suis resté chez moi pour minimiser les dégâts. La gueule de bois ce n'est jamais bon pour une intervention, surtout de cette gamme-là. Une fois dans le bain, nous ne pouvons pas ressortir de si-tôt. Je me suis préparé à des longues heures de patience, que je ne verrais sûrement pas se dérouler dans le feu de l'action. Les intervenants discutent peu entre eux, comparé à moi qui cherche un dialogue pour m'occuper l'esprit et me concentrer davantage sur ma tâche. Je suis comme ça, je ne supporte pas le silence ou le bruit du matériel quand nous opérons. J'ai besoin de savoir ce qu'il se passe en temps réel, même si ça agace ceux qui m'entourent. Le schéma sur papier est différent de celui en réalité. Ce n'est pas évident de se faire un chemin dans le crâne d'un patient, c'est même complètement glauque, mais si « nous » nous ne le faisons pas, qui le ferait ? La tumeur s'annonce compliqué et dangereuse, mais j'ai bien étudier mon cas pour ne pas le foirer. « C'est toujours comme ça, il y a une différence entre les radios, un dessin et la réalité. » Malheureusement, elles sont toujours là et nous devons les faire disparaître avant de perdre le patient. Les heures s'enchaînent et notre boulot avance dans un rythme régulier, plutôt bon dirais-je même. Je suis parvenu à dégager la grosseur et à l'extirper aussi délicatement que possible pour ne pas endommager le cerveau. ça me prend beaucoup plus de temps que mon collègue, si je fais un seul écart, un simple faux mouvement, c'est la tête du patient que je risque de perdre. Une chance que je me sois « drogué » avant d'entrer dans cette pièce, sinon je sentirais déjà mes mains trembler et me supplier d'arrêter ce supplice. Quand je parviens enfin à sortir la tumeur, j'ai cette masse sur les épaules qui s'envole. « J'ai vécu mieux si tu veux mon avis. » Soufflais-je, pendant que mon assistante m'éponge le front. Une fois que tout est propre, je peux commencer à refermer le crâne de façon à ce que l'homme ne se retrouve pas avec une déformation de la tête. Ce serait mieux pour lui et sa famille, ainsi que les gens autour de lui. M'enfin, ce n'est qu'une question d'esthétique, mais j'apprécie quand tout est parfaitement parfait. « Bientôt terminé. Quel joie. » Mon timbre de voix ne colle pas du tout à mes mots, je n'ai pas l'air joyeux ou réjouissant, juste neutre. ça ne veut pas dire que je ne suis pas content de mon travail, au contraire, je sais comment flatter mon égo par moi-même, sans l'aide de personne.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse ★ Comme il venait de le dire c’est en effet toujours une surprise quand on ouvre le corps d’un patient car on ne sait jamais ce qu’on va trouver et forcément l’inconnu fait peur dans ces moments-là. Heureusement qu’on a bien étudié notre cas et qu’on sait parfaitement ce que nous avons à faire dans ce bloc. Chacun sa tumeur, chacun sa merde comme on dit. Certes elle est plus grosse, mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas entièrement la retirer, nous avons confiance l’un comme l’autre en cette opération et en nos capacités, je sais qu’il ne me décevra pas comme je ne le décevrais pas non plus, plus qu’une compétition ou un truc du genre, c’est un travail d’équipe où l’échec de l’autre ferait l’échec de la « mission ». De ce fait, la confiance est primordiale et je ne me fais pas de souci pour ça. Une fois que j’ai tout retiré, il ne reste qu’à recoudre les tissus et refermer, c’est un travail long, minutieux, mais une fois terminé on sait que nous avons sauvé une vie et qu’on a fait du bon boulot, c’est tout de même gratifiant, sachant que pas tout le monde est capable de cette précision et de ce talent dont nous avons hérité. Nous avons tous deux bientôt finis, vérifiant les dernières sutures, je peux dire que c’est un succès. Laissant les infirmières terminées leur travail, je fais signe à mon collègue que je sors et l’attend de l’autre côté, j’ai besoin de souffler deux secondes. Passant la porte du bloc, je me retrouve là où faut retirer notre blouse et tout le reste, les jetant dans une poubelle exprès. Je me lave les mains, regardant le sang coulé dans le lavabo, c’était une opération risqué, longue, mais on y est arrivé. Le regard dans la salle, j’attends que Murakami termine à son tour, on va devoir prévenir la famille que tout s’est bien passé, mais je veux le faire avec lui, c’est ensemble qu’on a réussi.

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blouse blanche ★ La tête de ce patient n'a plus aucun secret pour moi, je le connais comme je me connais moi, en apparence cette tumeur est une vieille amie dont je dois me débarrasser avant de périr avec elle. C'est une relation toxique à laquelle le patient doit dire au revoir pour avancer sur une meilleure voie. Il a eu tout le temps escompté pour faire ses adieux à ces trucs qui se trimballent depuis des lustres ou depuis peu, mais qui se sont accroché à son corps comme à une bouée de sauvetage pour rester à la surface et ne pas se noyer, sauf que c'est le patient qui risque de couler si nous ne faisons rien ou si nous échouons. L'intervention se déroule tranquille, sans encombre et même si ça nous prend des heures sans pouvoir s'arrêter une seule seconde, nous savons que c'est essentiel pour terminer en beauté. Je discute avec mes collègues comme si c'était des potes de longue date, je m'efforce de garder ma concentration en faisant des résumés, en donnant des nouvelles de mon avancée. Ma tumeur demande plus de temps que celle d'Okazaki, la tête n'est pas aussi simple à manipuler que la poitrine, ça demande une attention particulière pour ne pas toucher une zone sensible capable d'entraîner des dégâts irréversibles et de faire du patient un légume. Le coeur pourrait s'arrêter subitement qu'il y aura toujours un moyen pour le faire repartir, mais je doute de pouvoir réparer un cerveau endommagé. Une fois mon travail terminé, je me retire et laisse les dernières tâches aux infirmières. Retirant gants, masque et blouse, je jette ce qui doit être jeté à la poubelle et me ramène vers le lavabo pour me laver les mains. « ça c'est bien déroulé. » Fis-je à Okazaki, l'air grave. Ce n'est pas évident pour des jeunes comme nous de faire un tel métier, mais c'est la voie que nous avons choisi lui et moi, et c'est celle qui nous convient le mieux. « Tu es libre ce soir ? » Ce n'est qu'une question, mais je compte bien boire après cette longue journée de boulot. Mes nerfs ont besoin d'être relâché, de ne pas penser à des cerveaux jusqu'à en voir dans mes rêves la nuit.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse ★ Toutes opérations à son risque, il n’y a jamais cent pourcents de chance de réussir, même pour une petite intervention le patient peut mourir pour x ou y raison, l’anesthésie, la faiblesse du cœur ou tout autre truc insensé et incompréhensible que médecins et famille du patient seront incapables d’expliquer ou d’accepter. Dans mon domaine ou celui de Murakami c’est encore plus important, nous touchons à des organes vitaux, une erreur et c’est fini. Evidement je fais d’autres interventions en tant que généraliste quand j’y suis, mais aujourd’hui c’est différent, cette opération avait un grand taux de risques et pourtant nous étions confiants. On était deux sur le cas, deux en même temps à opéré dans le bloc, c’est rare, mais il faut croire qu’on est des exceptons sur beaucoup de choses. Dès que j’en ai terminé avec ma tumeur, je sors dans la petite pièce hors du bloc où je peux me rincer les mains et souffler, tout en observant l’autre côté à travers la vitre, remarquant assez vite qu’il a terminé à son tour, les infirmières n’ont qu’à gérer le reste et s’occuper des derniers soins, mais le patient devrait s’en remettre. « Je trouve aussi. » L’ayant pris comme une affirmation, je pense qu’on a bien travaillé, je suis content. Regardant l’heure dans la pièce, je réponds finalement à sa question. « Je finis ma garde dans une heure, le temps de prendre ma douche et me changer, je devrais être libre ensuite. Pourquoi, tu veux qu’on aille fêter ça quelque part ? » Je suis perspicace hein ? Normalement je ne prends pas vraiment le temps de sortir après une opération, trop fatigué ou occupé sur d’autres cas, mais celle-ci mérite bien que je lève le pied pour ce soir. « On devrait aller dire à la famille que tout c’est bien passé avant tout, ils doivent attendre. » Et vu le temps qu’on a mis, ils sont surement inquiets, autant qu’on mette fin à leurs supplices.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse blanche ★ Quand j'entre dans un bloc, ce n'est pas avec la défaite en tête. Je me mets en condition dès le départ, dès la veille. Je sais que ça va réussir, que le patient sera sauvé et guéri, qu'il ira mieux à l'avenir. C'est la seule chose qui me motive vraiment dans mon boulot, ma réussite et la santé du patient. La renommée de l'hôpital, l'argent, tout ça ne m'intéresse pas vraiment. C'est vrai que je suis prétentieux et vaniteux, que je pète plus haut que mon cul et que les autres ne m'arrivent pas à la cheville, mais tant que je fais du bon boulot, y a rien de plus à dire ou à corriger. Une fois dans le bain, il n'y a qu'à faire son travail jusqu'au bout. Quand nous sommes dans le bloc, nous ne pouvons plus reculer. La seule solution est d'avancer, d'en finir avec le problème, après nous pouvons souffler. Okazaki termine avant moi, mais je ne tarde pas à le rejoindre quand ma tâche est fini, laissant la suite aux infirmières. Elles sont capable de faire les derniers soins sans notre aide. Quittant la pièce, je retrouve mon collègue à côté, virant ma tenue de chirurgien et me lavant les mains. L'opération s'est bien déroulé, nous pouvons être fier. J'ai dit « ce soir », je me doute qu'il n'a pas terminé sa journée, moi non plus. « évidement. Il y a un bar pas très loin de l'hôpital. » C'est là que je vais souvent après le boulot, quasiment chaque soir quand je n'ai pas de grosse intervention le lendemain, comme celle d'aujourd'hui. La famille ? Ah oui. A-t-il vraiment besoin de moi pour aller voir la famille du patient ? Je hausse finalement les épaules, donnant mon approbation. « Allons-y. » Fis-je sereinement, déjà prêt à quitter cette pièce pour retourner dans les couloirs de l'hôpital à la rencontre de la famille. Le patient n'est pas encore en chambre, mais autant ne pas attendre que ce soit le cas et perdre encore plus de temps. Suffit de dire que la personne va bien, qu'il ne peut qu'aller bien après notre opération. « Tu es vraiment très attentionné avec tes patients. » Ce n'est pas un reproche, mais il devrait faire attention à ne pas trop s'attacher à eux. Je dis cela au cas où un cas soit intraitable et voué à la mort, sans autre forme de procès. De mon côté je n'ai jamais connu ça, la perte d'un patient, mais si ça devait arriver... ça arrivera.

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blouse ★ Faire du bon boulot c’est notre responsabilité, notre travail. Le jour où on merde c’est la vie d’une personne qu’on perd, il faut l’assumer derrière et j’espère ne jamais avoir à me retrouver dans cette situation. Aujourd’hui c’était une opération avec de gros risques, il y avait vraiment un pourcentage minime qu’on réussit aux yeux des autres résidents de l’hôpital, pourtant on l’a fait et c’est une victoire pour nous qui sommes sans cesse jugé sur nos compétences à cause de notre âge. Une fois terminé je l’attends dons dans la pièce à côté, me lavant les mains et me préparant à aller voir la famille car je sais qu’ils sont impatients d’avoir des nouvelles et que les heures ont vraiment dû paraître longue pour ses proches, en tant que médecin ils mettent leur confiance et leurs espoirs en nous, on ne peut pas penser qu’au patient et croire que tout est fini, rassurer et expliquer la situation c’est aussi notre job. Le bar ? Ah, je vois celui qu’il veut dire, c’est l’un de ceux qui est fréquenté par 80% des gens bossant à l’hôpital, un peu une sorte de lâcher prise après le boulot, même si de mon côté je préfère faire des heures supplémentaires ou rentrer chez moi que finir mes soirées là-bas, même si ça m’arrive aussi de temps en temps. J’ai plutôt tendance à décompresser en allant à la salle pour m’entrainer ou lancer des paniers de basket, chacun sa façon de souffler. « Ok, on n'a qu’à se retrouver là-bas à la fin de notre service. » Pas besoin de s’y rendre ensemble, on connaît le chemin. Pour le moment je pense surtout à la famille, sortant le premier suivi par mon confrère, on peut aller dans la salle d’attente pour s’occuper de ça. « On me le dis souvent. » Que je m’implique trop ou que je suis trop « gentil » et attentionné avec eux, mais je ne vais pas changer parce qu’on trouve que ça me fait défaut en tant que chirurgien. « Toi, tu ne l’est pas assez. » Plaisantais-je, mais ce n’est pas un reproche non plus, juste une constatation, disons qu’il est assez distant avec eux ou se contente de l’essentiel, ce qui est surement une bonne chose aussi, même si ce n’est pas ma philosophie. Dès que la famille nous aperçoit ils se lèvent tous avec le regard inquiet et les questions habituelles, à savoir comment ça c’est passé, comment il va etc. Je souris en prenant naturellement la parole avec Murakami à mes côtés. « Tout c’est bien déroulé, nous avons retiré les tumeurs, maintenant nous devons attendre qu’il se réveille pour voir s’il n’y a aucune séquelle et voir comment il se sent, mais nous sommes confiants. » Il est important de tout de même attendre un peu pour le confirmer, car il peut toujours y avoir un effet indésirable, mais au moins sur le plan chirurgical nous avons fait ce qu’il fallait. « Une infirmière viendra vous chercher quand vous pourrez le voir. » Concluais-je avant de les voir pleurer et nous remercier, soulagé de la nouvelle. Les laissant, on peut s’éloigner et reprendre nos occupations. « Bon travail Murakami, on se retrouve plus tard. » D’un signe de la main je m’éloigne pour aller voir mes autres patients une dernière fois avant la fin de ma journée.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
blouse blanche ★ Nous ne pouvons pas toujours réussir, malheureusement. Un jour nous serons face à un cas trop grave qui ne peut être soigné et faudra l'assumer. On m'a déjà prévenu tant de fois de ne pas prendre la grosse tête, de ne pas être arrogant et de savoir où sont mes limites. Les anciens me font comprendre qu'un jour je pourrais tomber sur un cas impossible à sauver et que, peu importe mes connaissances ou mes talents, je serais qu'un faible. Je déteste quand les gens doutent de moi ou parlent à ma place. Que savent-ils de l'avenir s'ils n'essayent pas ? Comment peuvent-ils dire que ce n'est pas possible sans tenter le coup ? Ils sont lâche d'abandonner dès le premier obstacle. Si j'étais comme eux, jamais je n'aurai choisi d'être médecin. Tant que le patient respire, tant qu'il vit, il faut tout faire pour le guérir. Je me doute qu'il est difficile de soigner un malade d'un virus incurable, mais nous pouvons lui rendre la vie moins dure, moins chiante. Le cancer ne disparaît pas toujours, il peut revenir, mais c'est à nous d'aider le patient à le supporter au maximum. Retrouvant Okazaki dans l'autre pièce, il pense déjà à rencontrer la famille du patient pour expliquer l'opération. Les infirmières peuvent passer le mot, mais s'il tient tant à le faire en personne. Avant qu'il ne reparte à ses occupations, je me permets de l'inviter à boire un verre avec moi. Pour célébrer, s'il veut. Peu importe la raison de sa présence, moi j'y vais juste pour boire et me détendre. La boisson a eu raison de moi, mais c'est mon secret. Personne ne doit découvrir cette dépendance à l'alcool, bien que je sache la gérer au maximum. « Très bien. » ça sera plus facile pour tous les deux si nous sommes déjà sur place. Okazaki porte beaucoup d'attention à ses patients, peut-être un peu trop d'ailleurs. Je lui fais remarquer, sans le côté reproche. Il fait ce qu'il veut, je ne vais pas l'empêcher d'être trop gentil avec la famille du malade ou le malade lui-même. Il fait bien plus que son boulot à mon avis, mais grand bien lui fasse. Il ira sûrement au paradis à sa mort. « Pourquoi le serais-je ? » J'aimerai bien savoir pourquoi je devrais être plus impliqué auprès des membres de la famille. Ne pas s'attacher, c'est le mot d'ordre pour moi. Si je commence à être intéressé par les autres, je vais en souffrir bêtement. à notre arrivée dans la salle d'attente, la famille est déjà là pour nous assommer de question. Okazaki prend la parole, tandis que je reste à côté de lui. « Il va vivre. » Ajoutais-je, comme pour dire que c'est le plus important. Suis-je encore trop distant ? Bah, m'en fiche. La famille est rassurée, voilà. Ils pleurent et nous remercie, mais je me contente d'une simple esquisse. C'est trop pour moi, d'habitude je ne fais pas ça. « Je te retourne le compliment, Okazaki. à plus tard. » Je réponds à son signe de main par un signe de tête, avant de partir de mon côté et continuer ma journée jusqu'à ce qu'elle se termine. Quand celle-ci touche à sa fin, je vais me prendre une douche rapide et changer de vêtement, enfilant quelques choses de simple et sobre. Okazaki a dit que nous nous retrouverons sur place, alors je ne m'attarde pas une seconde de plus à l'hôpital, prenant le chemin vers le bar d'à côté.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
TENUE ★ Même si nous n’avons pas la même approche avec les gens, la famille, on est de bons médecins, de bons chirurgiens qui au quotidien nous battons pour sauver des vies. Je m’implique peut-être plus auprès des gens, mais cela n’est en aucun cas une action que je contrôle, c’est plus naturel dans mon cas. Je ne reproche pas à Murakami de ne pas le faire, je souligne seulement qu’il est plus distant que je ne le suis et à sa réponse je hausse les épaules avec un léger sourire. Que pourrais-je dire, il a sa vision et j’ai la mienne, nos comportements et nos caractères sont opposés et en même temps lorsqu’il est question de travail on se complète. Comme sur cette opération. Allant voir la famille je les rassure en expliquant que tout s’est bien passé, les mots ajoutés par l’autre chirurgien aident évidemment, entendre que le patient va vivre est un fort soulagement pour la famille, bien que je ne l’aie pas dit aussi clairement préférant attendre que ce dernier soit réveillé pour voir si tout est ok, mais je n’ai aucune raison d’en douter. Une fois fait, je retourne bosse en faisait un signe à Murakami, étant convenu de se retrouver après le service pas loin de l’hôpital, c’est rare pour moi de rejoindre un collègue de cette façon, mais pas déplaisant non plus de fêter une réussite de se gabarie. Ayant fait le tour de mes patients, je peux enfin aller me doucher dans les vestiaires et me changer, retirant la blouse pour ma tenue casual, ça fait du bien après une telle journée de travail de se dire qu’on a fait du bon boulot et qu’on peut souffler pour la soirée. Une fois prêt, je quitte les locaux, saluant les membres du personnel encore présent à l’accueil pour les urgences de nuits puis file vers le bar, il ne faut que quelques minutes à peine pour y arriver, entrant à l’intérieur on peut y voir de nombreux internes en petite bande, des étudiants aussi qui sont en première année ou des docteurs aguerris. Ceux qui m’ont remarqué me salut, je suis jeune, mais hiérargiquement je suis un chirurgien, donc plus haut que la plupart des personnes présentes qui montrent un certain respect. Voyant Murakami au comptoir, je m’approche pour m’asseoir à côté de lui. « Tu es arrivé il y a longtemps ? » Demandais-je naturellement en faisant signe au serveur de venir prendre ma commande.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
tenue ★ ça ne m'apporte pas beaucoup d'intérêt de faire moi-même le compte rendu à la famille, les autres peuvent s'en charger à ma place et moi, je peux continuer mon travail de chirurgien. Okazaki est un professionnel, il fait ce qu'il veut avec ses patients ou les membres de la famille. Nous travaillons de manière différente, il a sa façon de faire et moi la mienne, c'est tout. Si ce n'est pas lui qui avait parlé de famille, jamais je n'aurai fait ce premier pas vers ses gens pour leur expliquer l'opération ou les étapes à venir. L'homme que nous avons sauvé va vivre, c'est sûr et certains. Je ne doute jamais de ce que je fais, pourquoi devrais-je inquiéter davantage ces gens-là quand j'ai la réponse évidente pour apaiser leur peur ? Okazaki est peut-être plus avenant que moi, il veut être sûr à 100% que son travail a fonctionné, sans trop faire confiance à sa propre confiance. C'est traitre parfois d'avoir trop d'estime pour son boulot, mais jusqu'à aujourd'hui ça m'a bien réussi. Sur cette bonne note, nous nous séparons pour poursuivre notre journée dans l'intention de se revoir plus tard en soirée, histoire de fêter cette double opération. Ce qu'il ignore, c'est que je ne bois pas toujours pour fêter un truc, ni pour aucune raison valable. Juste pour l'envie de me saouler, juste pour boire et m'amuser. Après une bonne douche, j'enfile des vêtements propres et pars devant, là où nous sommes censé se retrouver le soir, après nos horaires respectives. Les autres sont de bonne compagnie pour la plus part, mais quand je viens ici je fais attention de ne pas dégénérer comme je le fais si bien ailleurs. Trop de collègue, trop d'yeux indiscret. évidement, ce n'est pas facile de s'en tenir qu'à un verre, surtout quand j'ai la main légère. La serveuse m'a apporté un fond de whisky pour patienter, jusqu'à l'arrivée d'Okazaki. « J'ai à peine touché à mon verre, donc pas longtemps. » Répondis-je en agitant ma boisson, faisant teinter les glaçons. « Soyons raisonnable ce soir. » Comme si je me prévenais moi-même de ne pas abuser dans ce genre d'endroit, à deux pas de l'hôpital. Je suis connu ici comme étant l'un des plus jeunes chirurgien de l'hôpital, il ne faudrait pas briser cette image avec mon penchant pour la fête et l'alcool, ou bien pire encore, le tabac et quelques drogues légères.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
TENUE ★ La journée finie j’étais satisfait de ce qu’on avait accompli aujourd’hui, c’est la première fois que je travaille en binôme sur une telle intervention et je suis plutôt content que ça se soit passé ainsi. Murakami est quelqu’un de fiable, je le connais un peu dû à notre internat ici et puis on est tous les deux dans le même bateau, étant jeune et talentueux l’un comme l’autre, je sais qu’il est comme moi, il doit montrer des résultats et n’a pas le droit à l’erreur, donc j’ai forcément confiance en sa façon de gérer les opérations et les cas critiques, je pense qu’il pense la même de moi, donc c’est parfait. La preuve, le patient est sauvé. Evidement il devrait être suivi et faire des séances de chimio, mais sa vie est pour l’instant hors de danger. Fêter une réussite de cette ampleur pourrait être logique pour n’importe qui, pas pour moi. Si mon collègue ne m’avait pas invité je serais resté à l’hôpital ou simplement rentré chez moi, mais cela ne me fera pas de mal de sortir un peu. Quand je suis arrivé, Murakami était déjà sur place, je l’ai rejoint au comptoir pour pouvoir commander tout en l’interrogeant. Regardant son verre je souris en disant au serveur. « La même chose. » Pointant du doigt l’alcool de mon voisin, je retire ma veste, il fait chaud ici. Raisonnable ? « Je le suis toujours. » Ennuyeux hein ? « Par contre je ne pense pas qu’on puisse dire la même chose de toi, je me trompe ? » Je le détail avec un sourire discret, il semble être l’opposé de ma personnalité, mais je fais peut-être fausse route. Le serveur m’apporte mon verre, je le remercie avant de teinter les glaçons en agitant ma main et la rapprochant de lui, on est là pour fêter notre performance du jour n’est-ce pas ? Autant trinquer ensemble.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
tenue ★ Toute réussite est bonne à fêter, si je m'écoutais, je serais tous les soirs entrain de célébrer un truc, que ce soit un exploit ou presque rien. Okazaki connait qu'un petit pourcentage de ma personnalité, en fait il n'a vu que le chirurgien sérieux et talentueux que je suis à l'hôpital, mais en dehors de cette image il ne sait rien de moi. Ce n'est pas plus mal, qui voudrait savoir le doute et les appréhensions que je me trimbale au quotidien et qui pourrait me faire couler si je ne me persuadais pas que j'en vaux la peine ou si je n'appelais pas mon père pour me rassurer de la route que j'ai choisi. à me voir comme ça, j'ai l'air puissant, imbu de ma petite personne, mais en vérité je suis toujours un gamin hésitant et effrayé par ce monde d'adulte. C'est plus facile de le cacher en étant une personne confiante et hautaine, à prendre les autres de haut et à croire que c'est la meilleure façon de s'en sortir. Être trop gentil est le meilleur moyen de se faire marcher dessus et d'être considéré comme faible, ce qui n'est pas bon dans notre métier. Okazaki m'a rejoint au comptoir dès son arrivée, demandant la même chose que moi sans trop savoir c'est quoi. J'espère qu'il aime le whisky, parce que de mon côté j'adore les alcools forts. C'est rare que je mette plus d'eau que d'alcool dans mon verre, je préfère quand c'est pure. Raisonnable est une qualité que je ne possède pas toujours, faut bien l'avouer. Okazaki semble le remarquer, d'où son commentaire qui m'arrache une légère esquisse. « Et sur quoi tu te bases ? » Demandais-je avec une mine innocente, presque outré qu'il m'accuse ainsi d'abuser des bonnes choses. Son verre entre ses doigts, mon collègue lève son verre à notre succès et je viens trinquer bruyamment avec un nouveau sourire. « à notre talent naturel et supérieur. » Ceci est dit sans l'once d'une modestie, mais avec un sérieux camouflé derrière un timbre ironique, douce plaisanterie qui n'en est pas une. « Tu ne viens jamais boire ici ? » Sinon je l'aurai déjà vu auparavant, mais faut dire que je ne fais pas toujours attention aux personnes qui m'entourent. Je ne vois seulement que ceux dont j'ai envie de voir, aussi égoïste soit-il.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
TENUE ★ J’ai bien vu l’alcool dans son verre avant de commander la même chose, ce n’est pas comme si j’avais juste dit cela au hasard, je pense reconnaitre un whisky, mais si c’était autre chose alors tant pis, je le boirais aussi. Sur quoi est-ce que je base pour faire ce genre de remarque ? Un sourire peignant mes lèvres discrètement, je hausse les épaules avant de répondre. « Qui sait ? C’est peut-être écrit sur ton front ? » Je plaisante, mais d’un autre côté j’ai bien conscience d’une chose. « Tu sembles être mon parfait opposé quand on y pense, donc ce n’est pas difficile. » Après je ne fais que des suppositions, je ne confirme rien et ne donne que mon ressenti. La seule chose qui nous rapproche c’est notre talent en tant que chirurgien, ce qui d’après moi est déjà beaucoup car ce n’est pas donné à tout le monde. Mon verre en main je le lève pour trinquer avec mon camarade, cognant sa boisson bruyamment avant de boire une gorgée. Je pense qu’il a raison, nous avons un talent naturel, bien que je ne sois pas du genre à me montrer supérieur aux gens, je sais parfaitement avoir confiance en moi et je crois que dans mon domaine j’ai la maitrise de mon « art » et accepte ce terme de la part du chirurgien avec un sourire fier. « Rarement, mais ça m’est déjà arrivé. » Je ne suis pas de ceux qui viennent ici après le boulot en tout cas, disons que je peux venir quand j’en ressens simplement l’envie ou le besoin, sinon je passe le temps en faisant des choses plus « intelligentes » « Et toi ? Tu viens souvent ici ? » Je lui retourne simplement la question par curiosité. « J’ai l’impression que c’est le bar attitré de l’hôpital, si quelqu’un cherche un docteur comme partenaire ça semble être l’endroit idéal. » Je dis ça je ne dis rien.

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tenue ★ Est-ce que ça se voit à ma tête que j'aime boire ? Okazaki vient à peine d'arriver au comptoir qu'il trouve que je suis un habitué de ce genre d'endroit ou de ces boissons. Il n'a pas tort, il a même tout à fait raison, mais je me demande sur quoi il se base pour dire une telle chose. Sur mon front ? Par réflexe, je viens frôler cette zone du bout des doigts, comme si c'était écrit en braille au-dessus de mes sourcils. « Qui sait. » Rétorquais-je avec un sourire, délaissant mon front pour reprendre mon verre et le siroter lentement. Son parfait opposé, donc je suis totalement l'inverse de lui ? Je ris doucement, le regardant de haut en bas. « C'est vrai que je suis moins sentimental que toi. » Je lui rappel le passage des explications à la famille, ce que je ne fais jamais comparé à lui. Nous sommes tous les deux professionnels, nous faisons du bon boulot, mais nous faisons tout ceci à notre manière. Je ne ressemble en rien à ce Okazaki et lui non plus, il ne partage rien de semblable avec moi. « J'en déduis que tu n'es pas un habitué des bars. » Si c'est mon opposé, en disant cela j'affirme que c'est mon cas, mais à lui de voir s'il a compris mon sous-entendu assez évident. Trinquant à nous-même, je m'enfile une bonne gorgée après avoir manqué de fracasser mon verre contre le sien. à notre victoire et notre talent, comme je l'ai si bien résumé à voix haute. J'avais raison, il vient rarement ici. Je pense qu'il va rarement boire des verres, tout simplement. à vue d'oeil, je dirais que ce Okazaki est sérieux, qu'il ne tombe pas la déchéance et ces trucs-là qui peuvent arrêter subitement une vie de tourner rond. Moi ? Je souris, buvant une nouvelle gorgée en prenant mon temps pour répondre. « Ce n'est pas mon endroit préféré. » Trop proche de l'hôpital et des collègues, c'est rare que je m'attarde ici. Généralement, je m'éloigne suffisamment des autres et de mon lieu de travail, quitte à revenir en taxi une fois trop alcoolisé. « C'est justement pour cette raison que je ne m'attarde pas ici, sauf si on m'invite. » Ou, comme à l'instant, si j'invite moi. Partenaire ? « Quel genre de partenaire ? » Je suis gay, je pourrais le prendre d'une certaine façon.

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TENUE ★ Le voir toucher son front avec ses doigts me fait sourire, je ne pensais pas qu’il prendrait mes paroles au sérieux, mais non, je n’ai pas vu ceci marqué sur son visage. Je n’ai faits qu’une déduction, parfois on peut balancer quelque chose sans preuve ou conviction et finalement frapper juste. Il aurait pu me dire que j’avais tort cela ne m’aurait ni surpris, ni ennuyé. Sentimental ? Je sens que ça va rester un moment, mais je ne peux pas changer ce que je suis. Il est vrai que je m’implique beaucoup avec les gens, les patients, je fais passer mon boulot avant toute vie personnelle et je pense aux autres avant moi, mais ce n'est pas forcément la chose dont j’ai conscience, je suis simplement comme ça, je ne calcule rien et ne joue pas un rôle quelconque. « Bonne déduction. » Je ne vais pas mentir, je ne suis pas un mec expérimenter dans les folies, je ne cours après les relations sans lendemain, je n’ai même jamais joué à un tel jeu, bien trop pris par mes études et mon boulot, je n’ai ni le temps, ni l’envie de sortir boire ou rencontrer des gens après une journée de travail. J’imagine que je peux paraître ennuyant, mais j’ai mes propres priorités. Aller dans un bar ou dans un endroit fréquenté par les jeunes de mon âge n’en fait pas partie. C’est maintenant que je dois tout donner à l’hôpital et tant que je n’aurais pas remboursé la dette de mon père j’aurais toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Au fond je viens boire quand on m’invite ou que mes amis organisent une soirée, mais ce n’est pas fréquent. « On peut aller loin avec les oppositions comme ça. » J’ai bien saisi qu’il avait dit ceci parce qu’il était un habitué et par conclusion moi pas. Mais peut-être qu’on a aussi des points communs qu’on ignore, qui sait. « Tu n’as pas envie d’avoir une mauvaise réputation ? » Je souris, mais je pense que j’ai juste malgré tout, ici tout le monde peut juger facilement et ça peut déteindre sur les relations de boulots. « Une relation ? Les médecins sont de bons partis non ? » Rien que pour l’argent qu’on touche avec nos salaires, mais après c’était juste une remarque. « Je me fais draguer par mes patientes si souvent que je me demande si c’est l’effet blouse blanche qui fait ça. » Je ris en ramenant mon verre à ma bouche pour une nouvelle gorgée.

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tenue ★ Je n'ai rien à cacher à ce collègue de travail, peut-être vais-je un peu déformer la réalité pour la rendre meilleure à entendre, mais dans un sens ça ne sera pas totalement faux. Il a saisit plus ou moins mes habitudes à boire dans ce genre de lieu, c'est un observateur. à contrario, je trouve qu'il est sentimental et s'attache trop à ses patients. Chacun dit ce qu'il a à dire, qu'il ne le prenne pas personnellement, j'en ferais autant avec n'importe qui dans mon entourage. J'en profite pour en rajouter, remarquant qu'il n'est pas comme moi puisque nous sommes des opposés. Si je suis un fêtard et un gros buveur, Okazaki est sûrement trop sage pour traîner avec moi, mais je ne suis pas ici pour me saouler ou oublier ma journée de boulot, juste pour fêter une opération réussite avec un très bon collègue de travail. Il faut fêter ce duo de choc, c'est tout. Faudrait pas qu'il croit que je suis son contraire en tout, nous avons sûrement des choses en commun, bien qu'elles soient certainement peu nombreuse. En creusant, nous pouvons tout trouver, même le plus improbable. Okazaki est humain, moi aussi, c'est suffisant comme similitude pour ne pas s'entretuer comme des animaux de différentes espèces. Je serais un lion et lui, un zèbre ou un truc dans le genre, docile et amical. Bref. « Oui, c'est pour ça qu'il faut que je te prévienne avant que tu ne penses que je sois ton opposé en tout. » Sait-on jamais ce qu'il pense de moi ou de mes attitudes. Une mauvaise réputation ? Je ris, il marque encore un point mais en même temps ... « Qui le voudrait ? » N'importe qui tiendrait à sa réputation, plus encore ceux dans notre cas qui bossent dans des professions aussi sérieuses que la notre. Médecin, policier, avocat, pompier ou qu'importe, une réputation peut tout changer. Une relation ? Mon sourire se fait plus taquin, tandis que je fais tinter les glaçons dans mon verre à moitié vide. « La seule relation que je pourrais avoir avec un homme serait dans un lit. » Je n'ai pas honte d'avouer ma sexualité, de dire tout haut que je suis gay et que je pourrais coucher avec un collègue si l'envie me venait. « Je ne cherche pas ce genre de partenaire auquel tu peux penser. » Une relation sérieuse, que ce soit pour l'argent, l'amour, tout ça. Quant aux patientes, aucune ne m'attire puisqu'aucune n'a ce qu'il faut pour me plaire. « Tu devrais arrêter de sourire comme un bien heureux ou comme un mec facile à chopper, peut-être qu'elles arrêteraient de te draguer, monsieur le chirurgien en blouse blanche. » Me moquais-je en buvant mon verre, un sourire railleur au coin des lèvres.

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TENUE ★ Les opposés que nous sommes ce n’est qu’une image, une constatation, cela n’a pas vraiment d’impact dans notre façon de bosser ensemble ou de discuter, notre relation ne se limitant qu’à ce stade de connaissance. J’ai beau être un docteur avec des attentes sur les épaules, je n’ai pas le temps de me faire des amis au sein de l’hôpital, je ne cherche qu’à travailler et prendre soin de mes patients, le reste n’est pas important. Si j’ai accepté de sortir c’est parce que je trouve Murakami intéressant et qu’on a gagné une belle bataille aujourd’hui, même si on était déjà sûr de la conquérir. On pourrait parler des heures sur les caractéristiques qui semblent nous opposer, mais franchement je ne pense pas que ce soit utile et puis il y a surement quelque chose pour nous faire tomber d’accord dans tout ça, des similitudes, même quelconque. C’est surtout histoire de faire la conversation ça n’a aucune répercussion. Je souris à sa question, haussant les épaules. « C’est vrai, surtout pour des gens comme nous. » On doit déjà faire nos preuves au quotidien dans nos spécialités, ce serait pire si on y ajoutait aussi une réputation qui laisse à désirer. Buvant une gorgée de ma boisson, je manque pourtant de m’étouffer à ses paroles, recrachant une petite partie de ce que je venais de laisser glisser entre mes lèvres. Attrapant une serviette que je colle à mes lèvres en le regardant, j’ai failli m’étouffer avec sa franchise, je ne m’attendais pas à ce genre d’aveux de sa part, du coup j’avoue que ça m’a légèrement troublé, juste un peu. C’est loin d’être le genre de sujet que j’aborde avec les gens, surtout moi ! Je suis tellement impliqué dans mon métier que ça me semble impossible de trouver du temps pour ce genre de chose… « Tu es étonnant. » Surprenant même. Je m’essuie, j’en ai faits tomber un peu sur mon pantalon, mais ce n’est pas grave. « Encore quelque chose qui semble nous différencier. » Par le fait qu’il soit gay, mais qu’il ne cherche rien de sérieux. Je pense que de mon côté j’aimerais plus trouver une personne capable de faire du chemin avec moi que juste une période se comptant sur le cycle nocturne. Je l’écoute faire un topo sur mes actions. Un mec facile à chopper ? « J’ai l’air d’un mec facile juste parce que je suis souriant et prévenant ? » Non parce que là je ne comprends pas, faudrait que je me montre froid et distant pour qu’on me prenne au sérieux ? « Je pense qu’on a assez du mec cool et taciturne avec toi, tu ne penses pas ? » Je me moque aussi, comme un retour à l’envoyeur, mais c’est de bonne guerre.

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tenue ★ Tout prétexte est bon pour sortir boire un verre, peu importe la personne qui m'accompagne et bois à ma table. C'est la première fois que je parle vraiment avec Okazaki, jusqu'à aujourd'hui nous avons fait que nous croiser, nous saluer brièvement, mais c'est notre première opération ensemble et ça se fête, surtout après une telle réussite. Les opposés s'attirent, n'est-ce pas ce qu'ils disent tous ? Je n'ai rien contre ce gars, il est tout autant doué et sérieux dans son travail que moi, sur ces points-là nous sommes plutôt similaire, mais je ne peux pas en dire autant du reste. Faut bien de tout pour faire un monde, du plus détestable au plus louable, en passant par le plus fade. Notre réputation est importante, nous sauvons des vies, nous sommes proches de gens, nous ne pouvons nous ramener à eux avec une étiquette dégradante sur le visage. C'est bien la raison pour laquelle je ne m'affiche pas trop ici, dans un bar fréquenté par les employés de l'hôpital. J'ai une vie en dehors de mon boulot, je ne tiens pas à finir vieux et moche sans m'être fait plaisir un minimum. C'est bien joli de tirer mes patients des bras de la faucheuse, mais ce ne sont pas eux qui comblent ma vie sexuelle. Autant être franc avec mon collègue, j'ai une libido comme tout le monde, mais j'aime uniquement les hommes. Je n'ai aucune honte à dire que je préfère m'envoyer en l'air avec des gars que taper longuement la discute avec. à mes paroles sournoises, Okazaki manque de s'étouffer et de se salir avec sa boisson, m'arrachant un fin sourire moqueur. « Tu ne sais pas boire ou alors mes paroles te dérangent ? Tu ne t'attendais sûrement pas à entendre que je suis gay. » La franchise est mon pire défaut, je n'ai pas ma langue dans ma poche, ni la honte d'ailleurs. Être gay n'est pas un crime pour moi, je l'assume pleinement. étonnant ? Quel beau compliment. Je hausse les épaules, simulant la modestie avec un sourire presque trop parfait. « Oh, tu aimes les femmes et envisage une relation sérieuse avec l'une d'entre elles ? Donc ça ne te dérange pas que je dise que tu t'es tâché juste là. » Dis-je en montrant son pantalon, l'air de rien. Ce n'est pas très loin de son entre-jambe, mais si je ne m'offusque pas, ce n'est peut-être pas la même pour lui. C'est vrai que sur ce point nous sommes encore diamétralement opposé, j'aime les hommes pour ce qu'ils m'apportent sur une courte durée, c'est tout. « Hmm ~ Oui ? » D'après moi seulement, il ne devrait pas généraliser mon point de vue. « J'aime bien savoir que je suis cool, même si je le savais déjà. Merci du compliment, Okazaki. » Il n'y a presque rien qui me déstabilise à moi, qu'il me traite de taciturne ou d'enfoiré, je serais toujours capable de voir le bon côté de ses paroles.

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TENUE ★ Le fait que Murakami soit gay n’est pas la chose qui me surprends, évidemment que je ne m’attendais pas à cela, il faut bien avouer que physiquement il ne dégage pas forcément un comportement ou ne tiens pas une pancarte pour annoncer son orientation. Il n’a pas de manière spéciale, il ne parle pas étrangement, bref, il y a aucun « stéréotype » chez lui pour mettre sur la voie. Il est même viril, doué, hautain, il semble plaire aux femmes par son tempérament, d’après les retours que je peux avoir de mes patientes, bref… ça m’a forcément étonné, mais le fait qu’il l’assume ou me le dise si subitement est ce qui m’a fait recracher ma boisson. Le regardant avec une moue quand il se moque de moi, je me suis essuyé avant de répondre. « Je n’ai rien contre le fait que tu sois de ce genre-là, mais c’est vrai que tu m’as surpris à le dire avec tant de franchise. Enfin, j’imagine que je ne devrais pas l’être en sachant ce côté direct chez toi, je ne me laisserais plus surprendre à l’avenir. » Dis-je avec ce ton résolu. Ce n’est pas vraiment cet opposé-là auquel je faisais allusion, c’est vrai que je ne peux pas dire si je serais attiré par une femme ou un homme, je ne suis pas fermé aux genres, je n’ai jamais eu le temps de m’en préoccupé, surement parce que j’étais trop plongé dans mes études et maintenant dans mon boulot, puis la dette de mon enfoiré de père. Ce sont des questions que je ne me suis pas posé, je veux surement avoir une relation sérieuse parce que les relations d’une nuit ne me conviennent déjà pas aujourd’hui, si j’avais envie de quelque chose d’aussi éphémère ça fait longtemps que j’aurais franchi le cap. « Ce n’est pas ce que je… » J’allais terminer ma phrase, mais quand il a parlé de tâche ça m’a intrigué et j’ai regardé entre mes jambes, oh la loose. « Mince… » Je n’avais même pas remarqué. Ce sont des choses qui arrivent, ça va sécher, par contre… « Tu n’as pas besoin de me regarder ici… ! » Maintenant que je sais qu’il est gay cette remarque est sortie spontanément, c’est à mourir de rire sérieux. « Tu as de drôle de préjugé, si je souris c’est parce que je suis souriant, ça n’a rien à voir avec être un mec facile. » ça fait juste partie de mon tempérament, c’est mon caractère, je ne vais pas changer sous prétexte que ça peut donner de fausses idées aux patientes ou autres. « T’es du genre à entendre que ce que tu souhaites entendre c’est ça ? » Je souris en secouant la tête l’air faussement découragé. Demandant au serveur de me remplir mon verre après l’avoir à moitié renversé, je souris à mon collègue. « Comment tu as su que t’étais gay ? T’es déjà sorti avec une fille ? » S'il est direct, je ne manque pas de franchise non plus.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
tenue ★ Ce n'est pas tous les jours qu'il doit fréquenter des collègues homosexuels qui s'assument et le disent franchement sans détour. à quoi bon faire mon timide ? ça ne va pas avec mon caractère. J'aime dire les choses telles qu'elles sont, sans m'embêter avec des sous-entendus idiots que mon partenaire ne va saisir ou à peine. Ce n'est pas parce que je suis gay que je vais imiter une théière et parler comme une meuf qui a choppé la crève en parlant du nez. Non, je suis un homme et je reste un homme même en zieutant ceux de mon sexe. Je ne me considère pas comme une femme, ni un truc dans le genre. Mes patientes ou mes collègues féminines ont du soucis à se faire avec moi, aucune ne m'intéresse, aucune qui possèdent des seins et un vagin. Okazaki est transparent, suffit de le voir recracher son whisky et baver de partout sur ses vêtements. Ridicule. « Bien, voyons voir si tu apprends vite « à l'avenir ». » J'aimerai bien voir s'il va rester de marbre avec mes paroles ou si, encore une fois, il va manquer de s'étrangler avec ce qu'il boit ou respire. Personnellement, ça m'amuse et je pourrais en abuser si ce n'était pas un collègue hétéro et rêveur. Son idéal de la vie parfaite me ferait presque gerber, mais je n'ai pas à critiquer ses choix si c'est ce qu'il souhaite de meilleur pour lui. Avoir une femme, une maison, des enfants et un chien, le rêve de chaque couple ou chaque personne. J'ai beau être terre à terre et faire face à diverses réalités, je n'aime pas celle-ci. Personne ne peut me forcer ou me convaincre de rentrer dans les cases, fonder une famille et mourir aux côtés d'un être cher. Je lui fais ainsi remarquer que son pantalon est mouillé, tâché par son verre d'alcool. ça va sécher, rien de bien grave, sauf que ça me plaît de lui faire savoir. Regarder ici ? Je hausse à nouveau les épaules, une esquisse hautaine et railleuse sur les lèvres. « Je ne m'intéresse pas aux hétéros. » Plaisantais-je, toujours aussi moqueur. Des préjugés ? Il n'a pas tort, sourire ne veut rien dire. « D'accord, tu as raison sur ce point-là. » C'est juste une sorte d'imbécile heureux, y a rien de mal à ça. à la demande de mon partenaire de beuverie, je fais signe au serveur de remplir aussi le mien. « Après avoir été trompé deux fois par deux femmes différentes. » Aussi simple que ça, le dégoût, la rancœur. « Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant que j'étais gay, c'est juste que je ne suis pas fait pour les femmes. » Ouais voilà, disons cela ainsi pour simplifier les choses. Elles ne sont pas faite pour moi, plus précisément. Garces et libertines, un mec sérieux et impliqué dans sa vie n'est pas aussi intéressant qu'un pauvre type aveugle se fichant de voir sa femme se faire sauter par plus con et moche que lui.
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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
TENUE ★ Je retiens plutôt bien mes leçons, je suis comme ça donc je pense que je serais capable de réussir à me maitriser la prochaine fois, après je ne peux pas réellement l’affirmer avec Murakami, j’ai l’impression qu’il est le genre d’électron libre qui est capable d’emporter tout sur son passage, il peut surement me surprendre à nouveau, mais j’ose espérer que je ne sois pas assez naïf pour que ce soit aussi flagrant qu’à cet instant. Je n’ai jamais dit que j’étais hétéro, évidemment je n’ai pas dit non plus que ce n’était pas le cas et en vérité je ne pourrais pas vraiment affirmer l’un ou l’autre. C’est pour cela que je ne cherche pas à lui donner tort et le laisse croire à cette « normalité » cette envie de vie parfaite avec femme et enfants. Je n’ai jamais voulu avoir ce genre de vie, ma mère s’est mariée et elle a souffert toute sa vie avec mon père. Cet enfoiré m’a laissé des dettes que je dois rembourser avec les intérêts, je pourrais ne jamais en voir le bout à ce rythme… Je ne veux pas d’un idéal, je fais juste ce que je juge normal, soigner mes patients, gagner de l’argent, montrer que je ne suis pas qu’un gamin chanceux et que j’ai du talent. Mon orientation n’est pas vraiment ma priorité, même si cela m’intrigue lorsque j’en discute avec mon collègue. « Au moins tu sais avouer tes torts. » Je souris en laissant le serveur remplir nos verres, mes questions reviennent en essayant de comprendre, d’en savoir plus sur lui. « Les hommes ne trompent pas leur compagnon ? » C’est surement idiot, mais à l’entendre il a mis toutes les femmes dans le même panier avant de se détourner d’elle subitement. « Pour finir gay, tu devais déjà ressentir de l’attirance pour les hommes bien avant ça » Il n’est pas devenu gay du jour au lentement justement, il l’était peut-être déjà bien avant de le réalisé tout simplement ? Je ne sais pas, ce ne sont que des interrogations. Buvant mon verre, j’évite d’en renverser cette fois, ce n’est pas agréable d’en avoir sur les vêtements.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
tenue ★ Recracher de l'eau par les narines est flagrant, c'est certains. Tout en lui m'a donné cette impression qu'il était choqué de mon aveux ou qu'il ne s'attendait pas du tout à cela. Je suppose que dire mon orientation aussi naturellement est surprenant pour ceux qui ne sont pas comme moi, de ce penchant-là. Quand il parlait d'opposé, il m'a fait comprendre que nous étions différent sur beaucoup de point, j'en ai déduis que c'était pareil pour la sexualité. Je suis un homme libre, qui couche avec qui ça lui chante, quand ça lui chante, même si je ne touche pas aux femmes. J'ai arrêté de croire en elles à la seconde trahison, ce qui explique que je me sois tourné vers les hommes seulement. évidement, ma vie ne se résume pas seulement à cela, je ne suis pas qu'une paire de cou*lle ambulante cherchant à se vider à la moindre occasion, mon existence est bien plus passionnante que ça. Il y a mon métier de chirurgien, avant toute chose. Ce sont deux choses que je ne mélange pas, deux choses qui prennent énormément de place dans mes journées et dans ma vie surtout. « Je ne suis pas un idiot. » Je sais quand j'ai tort, bien que parfois je préfère me dire que j'ai entièrement raison et que les autres n'ont pas suffisamment de matière grise pour s'en rendre compte ou pour l'admettre eux-mêmes. Mon verre de nouveau plein, je peux continuer de le siroter en répondant aux questions de mon partenaire. « Certainement ? Mais aucun n'a pu le faire et aucun ne pourra le faire avec moi. » Puisque je ne veux pas de relation amoureuse, donc aucune chance d'être déçu par l'un d'entre eux. Cherche-t-il vraiment la bébête dans mon jugement ? J'ai mes raisons, il aurait sûrement les siennes à ma place. « C'est le cas, ils m'ont toujours intéressé. » Pourtant je me suis tourné vers les filles dans un premier temps, avant d'essayer les hommes et de me persuader qu'ils étaient mieux. « Et toi, pourquoi les femmes ? Tu n'as jamais essayé avec un homme ? » S'il pose des questions, moi aussi. Je ne vais pas me gêner pour savoir quel genre de médecin il est, que ce soit intéressant ou ennuyant. « Tu n'as pas encore fuis à mes aveux, j'en déduis que tu n'es pas répugné par ceux-ci, ni par moi. »

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
TENUE ★ Je souris à sa réponse. « Voilà un point commun. » Je ne le suis pas non plus, ça tombe bien. Murakami a au moins le don de me rendre curieux, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais disons que face à sa franchise je me sens libre de l’interroger même sur des sujets qui semblent un peu trop intimes et privés. On ne se connaît pas beaucoup, mais cela ne nous interdit en aucun cas de faire connaissance justement. « Parce que tu ne t’engage pas sérieusement c’est ça ? » J’imagine qu’il a sa propre façon de voir les choses, je ne peux pas vraiment dire quoi que ce soit ou donner mon avis, je n’ai aucune expérience ni aucun droit de juger ses décisions et son mode de vie. Nous sommes collègues, rien de plus, ce qu’il fait après le boulot ne me concerne en aucun cas. Quelque part je l’envie, il a toujours su qu’il était intéressé par un genre ou l’autre, tandis que de mon côté je n’ai à ce jour aucune idée de ce que je veux. Ça m’intrigue, mais je ne me suis jamais posé la question avant ce soir. Lui lançant un regard sérieux, je souris doucement avant de hausser les épaules. « Si je dis que je n’ai jamais essayé avec l’un ou l’autre ? » Ce n'est pas le genre de chose dont on peut se vanter, mais je n’ai pas de raison de mentir, je n’ai que vingt ans après tout et puis on n’est pas tous porté sur le sexe. « Si j’étais répugné tu penses que je te poserais toutes ses questions ? » Je ne serais pas curieux d’en savoir plus, j’aurais choisi de changer de sujet, mais non. « De nos jours est-ce qu’on doit encore être surpris par l’homosexualité ? » Je pense que je suis assez ouvert pour ne pas voir ça comme malsain ou je ne sais quoi. Vidant mon verre d’une traite, j’en redemande un. Je ne suis pas un grand buveur, mais faut croire que ce soir je me lâche un peu.

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De la tête au coeur ★ Mackenzie & Frane
tenue ★ Nous partageons enfin un point commun, nous ne sommes pas des idiots. J'aurai du mal à discuter avec quelqu'un d'intectuellement inférieur à moi, trop prise de tête et comme je l'ai dis, j'aime avoir raison même si je sais reconnaître mes torts. Autour d'un verre, nous ne pouvons que faire connaissance, même s'il y a du monde autour de nous, parler franchement ne me dérange pas du tout. « Bingo. » Je ne m'engage pas tout court, ce n'est pas question d'être sérieux ou pas, juste que je ne tente même pas d'essayer. Savoir ce que nous voulons dans la vie nous permet de ne pas se perdre, d'avoir qu'une voie à suivre et de ne pas se détourner de celle-ci. Je préfère les hommes aux femmes, les relations courtes à celles trop longues, c'est mon choix et je sais où je vais. Le jour où une nouvelle voie s'ouvrira à moi, alors je serais tellement perdu et envieux de mon passé, de ma routine d'antan. C'est bien pour cela que je ne dois pas craquer, ni changer. Rester fidèle à moi-même, continuer à arpenter la même route jusqu'au bout. Okazaki devrait faire comme moi, s'il ne peut choisir entre plusieurs femmes, autant qu'il ne s'attarde pas sur un choix précis et s'amuse tant qu'il est temps. La vieillesse arrive plus vite qu'on ne le croit, un jour il sera trop vieux pour coucher avec qui que ce soit et il exprimera son regret avec le coeur lourd. Je n'ai pas envie de vivre avec des remords, à me dire que j'aurai dû faire ci ou ça quand je le peux vraiment à ce jour. « Alors je te dirais que je peux te faire découvrir un côté. » Répondis-je avec un haussement de sourcil provocant, aguicheur. Je pourrais le séduir, faire de lui une conquête supplémentaire et lui donner un avant-goût de l'homosexualité. Si jamais ça ne lui plait pas, il peut toujours tout arrêter et se trouver une femme libre. « C'est ce que je viens d'dire. » Il ne serait pas resté à mes côtés s'il était dégoûté par mon penchant. Un énième haussement d'épaule, c'est ma réponse préférée quand je ne sais quoi dire. « Les vieux ont la vie dure, beaucoup n'ont pas évolué. » C'est dans leur gêne, dans leur coutume. Une homme doit être avec une femme et faire perdurer la race humaine, deux hommes ou deux femmes ensemble ne mènent à rien et c'est contre nature pour eux. Okazaki a déjà vidé son second verre, j'en fais de même et réclame un nouveau service, un sourire aux lèvres. « Pour quelqu'un de pas habitué, tu as une bonne descente. » Simple déduction, il s'enfile les verres à une vitesse hallucinante, sans savourer le goût de l'alcool. « Vas-y mollo, je ne tiens pas à te porter sur mon dos pour te ramener chez toi. » Si jamais il sait encore où il habite, avec autant de gramme dans le sang. Au pire, je le lâche dans la salle de repos à l'hôpital, ainsi il sera déjà prêt pour débuter une nouvelle journée le lendemain matin.

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