Tenue.

Tenue. ■ « Je m’en rappellerai » ces mots qu’il a prononcés était un mensonge et je le savais déjà, pourtant je suis heureux de les entendre, simplement sentir son désir de s’en souvenir, je ne sais pas comment les choses vont finir entre nous ni comment je vais réussir à gérer cette crise encore une fois, mais à cet instant même si mon corps crie de fatigue et mes muscles de douleurs, je suis l’homme le plus heureux au monde. Il m’a aimé, désiré, emporté vers les étoiles et si c’est un rêve passager, alors il sera le plus beau rêve que je n'ai jamais fait. Sans un mot je le laisse me laver les cheveux alors que je clos mes paupières, ses doigts passant dans chaque mèche m’apaisent, il a un effet incroyable sur moi, sur mon moral. Que je sois triste ou heureux, en pleure ou souriant, il est celui qui est la cause de mes émotions. J’attrape le gel douche pour me savonner le corps, c’est terminé. Une fois rincé et au lit tout sera fini, je pince ma lèvre entre mes dents devant cette vérité blessante, mais je ne peux rien y changer. L’eau coule à flots sur nos peaux, ma tête en arrière je prends le jet en plein visage, faisant durer encore plus notre temps éveillé. Je ne veux pas sortir, je ne veux pas bouger, serrant les poings, j’ai cette douleur dans mon cœur qui commence doucement à revenir, je le savais, mais je ne peux rien faire pour l’en empêcher. Enfilant le peignoir à mon tour avec l’aide de Natsu, je le regarde simplement, lui tenant fermement la main, m’y cramponnant désespérément, devant se lit qui nous faisait face. Le regardant prendre sa place, je souris en montant dessus après avoir enlevé les draps salis par nos ébats, pensé qu’on venait de faire l’amour dessus venait surement de rougir mes joues sans que je ne puisse le remarquer, m’installant confortablement au creux de ses bras, au moins j’aurais droit à m’endormir avec son odeur et une étreinte autour de moi. Me faire encore l’amour ? Je l’espérai tant, même si je gardais le silence en le regardant s’endormir. Il était déjà parti rejoindre Morphée, quant à moi je me redressai doucement pour déposer un baiser sur ses lèvres, si c’était la dernière fois, je voulais pouvoir terminer en beauté. Un fin sourire et je repris ma place entourant sa taille, pour rejoindre le pays des songes à mon tour, totalement épuisé.


Ce fut une légère secousse qui me fit doucement quitter le sommeil profond, mais rapidement Natsu me réveilla complètement, j’ouvris une paupière, la refermant aussitôt en râlant de bon cœur, m’agitant sur le lit l’air de dire « laisse-moi dormir ! » attrapant même un coussin pour me cacher dessous, mais mon meilleur ami était tenace, et je jette l’oreiller on ne sait où avant du regarde en gonflant des joues comme si ça pouvait changer quelque chose. Je rouspète en ne bougeant pas pour autant gardant mon regard fixé sur lui, jusqu’à ce qu’il le croise et réalise que j’étais cette fois belle et bien sortir du monde de Morphée. Son comportement montrait bien que l’alcool avait totalement disparu et notre nuit avec lui... Un pincement au cœur apparu doucement, alors que sa prochaine phrase eut l’effet d’un coup de poignard, je le savais... Mais le fait qu’il sache qu’il doit se rappeler sans arriver à le faire est frustrant, vexant, agaçant, blessant... J’étais préparé à ressentir tout ça, je me suis donné à lui en le sachant très bien et c’est pour ça que je n’allais pas changer mon comportement, retenant simplement les sanglots de déception pour lui sourire.

« Non, mais ce n’est pas grave... Si tu ne t’en souviens pas, c’est que cela ne doit pas être important. » C’est dur à dire, mais c’est la réalité pourtant. Je me redresse en lui disant quoi commander pour mon déjeuner, même si je n’avais plus trop faim, avec la veille mon estomac réclamer à manger. Quittant le lit, mes jambes engourdies me font retomber n’ayant pas réussi à me porter du premier coup... Pestant un peu contre elle par « vengeance » je soupire pour réitérer le même mouvement, y arrivant cette fois marchant vers la salle de bain. « Je vais me laver le visage. » Au cas où il se demandait ce que j’allais faire~ Fermant derrière moi je me laisse glisser au sol, le dos contre la porte, ma tête tapant dessus tandis que mon regard vague dans la pièce jusqu’à la douche... Les images de la veille me reviennent et ma poitrine me fait mal, je suis vraiment maso en fait, je dois profiter de pouvoir m’unir à lui, mais si à chaque fois il ne s’en souvient pas, au fond je serais continuellement blessé ? Ryoma tu es toujours un gamin idiot ! Quelques larmes de frustration coulent sur mes joues, je ne veux pas craquer devant lui, préférant m’isoler pour extérioriser ce qui me fait mal, mon visage est surement rougi par mes sanglots, mais je laisse couler l’eau du robinet pour qu’il ne m’entende pas... Après plusieurs minutes je me relève pour me passer le visage sous l’eau froide, tapant mes joues pour me redonner un peu de punch, ce n'est pas la fin du monde ! J’ai eu ce que je voulais au fond, je dois arrêter d’être sensible et juste en profiter...

Quittant la salle de bain, je saute sur le lit rejoignant Natsu. « Tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui ? » Après tout il a peut-être déjà un planning en tête où autre... vu que son idée délicieuse semble compromise.

Tenue. Si c'était si évident... Si penser n'était pas aussi difficile. Tout ce qu'il pouvait vivre sous l'alcool, c'était comme le torturer intérieurement et l'empêcher de ce souvenir de ce genre de chose était vraiment très perturbant. Il y avait de quoi se demander si le destin était vraiment de leur côté ou pas du tout. Il ne fallait pas jouer avec le feu et c'est, malgré tout, ce qu'ils faisaient à chaque fois. Ils jouaient, se brûlaient et finissaient par souffrir forcément. Ryoma parce qu'il s'était donné et qu'il voyait l'amnésie en retour. Natsu parce qu'il voyait le mal être de son meilleur ami sans pouvoir y mettre une raison et ça le blessait. Il souhaitait être là, toujours pour lui, comme il l'avait toujours été mais il y a des choses qui le dépassaient complètement et ne pas savoir commençait sérieusement à l'agacer. Voilà pourquoi il l'avait emmené ici. Pour le retrouver, pour le calmer, le rendre plus heureux, le soulager. Il ne se souvenait pas d'être la cause, bien qu'il le soit vraiment pour le coup, mais il était tout de même quelqu'un qui n'en était pas moins soucieux et désirait se faire pardonner même s'il n'arrivait pas à pointer du doigt ses propres erreurs... Il se promettait d'être toujours là pour lui, quoi qu'il arrive. Le protéger autant qu'il le pouvait, sans se douter qu'il était également celui qui le détruisait. De telles choses ne devraient pas se passer et pourtant...

Ce réveil, il le voulait délicat. Il savait, qu'hier, ils en avaient profité pour boire. Il le savait parce qu'il s'en rappelait, il se souvenait aussi d'avoir eu la tête qui tourne puis plus rien à part un rêve étrange qu'il avait fait. Il espérait juste ne pas avoir gâché leur première soirée en faisant n'importe quoi, il savait qu'il ne tenait pas l'alcool. D'ailleurs, il ne boirait pas. Plus du moins, de toutes ses petites vacances. Il ne pouvait pas tout gâcher avec une boisson qui le rendait complètement con... bien qu'il ne savait pas, qu'en réalité, il était complètement pervers aussi. Il fallait qu'il arrive à sortir Ryoma de ses songes et ça allait être vraiment très compliqué si ce dernier ne faisait pas le moindre effort. Dormir. Dormir oui, mais pas aussi longtemps. S'il dormait encore, ses yeux seraient gonflés et il finira par avoir des poches ! Et il fallait qu'ils profitent de leur séjour ici après tout, il n'avait pas dépenser autant d'argent pour qu'ils passent leur journée à dormir ! Ah, voilà, il était réveillé maintenant ! Il réitéra sa demande et, une fois ayant eut l'idée de son repas, il commanda le tout. Il devra arriver dans une vingtaine de minutes, de quoi les laisser se remettre dans un bon état. En sentant sa propre peau, légèrement parfumé, il en conclu s'être douché la veille... il fut donc bien heureux de n'avoir qu'à s'habiller. Il sortit, de sa valise, un pantalon en toile et un t-shirt qu'il enfila. Assit, sur le lit, il remettait les draps en état, constatant que l'un était roulé en boule dans un coin. L'avaient-ils salis on ne sait comment ? Il jugea que oui et le poussa du pied avant d'en faire de même avec sa valise. Il sauta légèrement sur le lit sous le mouvement de Ryoma qui venait d'y sauter et tourna la tête vers lui. Oh, il est autant fatigué que ça pour avoir les yeux un peu rouge ? Il sourit et lui tapota la joue. « On va aller visiter un peu les environs. Il y a une montagne en face, ça peut être sympa une petite promenade dans les falaises~ » Il était joyeux. Joyeux de retrouver son meilleur ami et de n'avoir personne pour les déranger. Pas de miyuki pour s'incruster, pas d'homme pour aguicher son Ryoma.

Le peignoir légèrement entrouvert de Ryoma laissa apparaître une petite marque rouge sur son torse. Comme une sorte de griffure. Il loucha sur cette dernière un petit instant, se rappelant de la griffure de son rêve, celle qu'il lui avait infligé sous l'extase. Il se leva rapidement, les joues rouges, contournant le lit pour aller dans la salle de bain sans un mot. Il s'appuya contre la porte, à la fois mal à l'aise et franchement gêné. C'était une coïncidence, mais une drôle de coïncidence quand même. Il poussa un profond soupir et se passa la main dans ses cheveux, allant les coiffer rapidement tout en essayant de penser à autre chose. Bien sur que non, ils ne l'avaient pas fait sinon il s'en serait souvenu et, de plus, leur amitié aurait été complètement fichue. Et puis c'était tellement impensable que l'idée ne lui traversa pas la tête plus longtemps. Il pensa juste à une grosse coïncidence qui lui avait encore fait revenir ce rêve qu'il aurait bien aimé oublier un peu. Il secoua la tête et cessa de se coiffer enfin, constatant que ses cheveux rebelles n'allaient pas aller dans son sens et retourna dans la chambre. Il se racla la gorge, décidé à chasser ses pensées pour parler d'autre chose. « On ira acheter des souvenirs en passant, pour les autres ? »

Tenue. ■ Ce genre de réveil me déprimait un peu, je pouvais encore sentir ses caresses de la veille et la brutalité de ses mouvements, mon corps en était encore courbaturé par quelque légère douleur en bas des reins et mes jambes engourdis, mais il ne se souvenait de rien, je le savais et je l’avais directement compris... Il n’avait vraiment aucun souvenir, aucun ? C’est douloureux d’être encore le seul idiot à pouvoir revivre chaque scène, cette fois c’était différent je me suis donné entièrement en prenant même les devant, je me souviens de la première, j’étais à la fois excité et effrayé... mais cette nuit je ne ressentais qu’envie et désir, une tentation trop forte pour me faire reculer, même maintenant je ne pouvais pas regretter. Blessé ou torturé, j’étais heureux d’avoir partagé cet instant avec Natsu et maintenant j’avais juste besoin de m’isoler pour pleurer ses larmes qui souhaitait évacuer avant de pouvoir lui sourire sans arrière-pensée. La maison était remplie de preuve concernant nos ébats, les marques sur nos corps, les draps salis, où que je pose mon regard ça me rappelé très clairement chaque chose qu’on a faite. La source, le lit, la douche, il n’y avait rien d’innocent là-dedans. Mais je ne voulais pas gâcher notre voyage en Chine, ici nous étions que tous les deux et aussi dur que cela puisse être, je veux faire l’effort d’être son meilleur ami et uniquement... son meilleur ami, laissant disparaitre l’amant dans l’oubli, après tout il ne me voit comme ça que sous l’emprise de l’alcool, ce qui prouve bien que je ne peux pas espérer le faire en état de sobriété et qu’ainsi il n’agira jamais. Je n’ai pas pensé à mes yeux rougis par les sanglots en sortant bien que je me sois lavé le visage, mais par chance Natsu est un idiot et je finis par lui demander ce qu’il prévoyait pour notre journée.

« Ok, je te suis, ça fait longtemps que je n’ai pas mis les pieds dans une montagne. » Pas le temps de partir explorer les lieux avec notre métier et le peu de temps pour nous reposer. Natsu disparut tout à coup, bien que je ne compris pas sa réaction, je me lève du lit en retirant le peignoir, pour le troquet contre une nouvelle tenue sorti tout droit de ma valise, un t-shirt imprimé avec un pantalon plutôt style jogging pour être à l’aise pendant notre balade, ici on avait plus de liberté, même si on devait surement avoir des fans en Chine vu notre popularité ce n’était pas le Japon, les gens ne penseraient surement pas nous voir nous balader ici et ne ferait pas attention à nous, ce qui risque de nous faire un peu du bien de retrouver une certaine banalité qu’on a perdue. Regardant Natsu revenir je le fixe un instant en lui demandant. « Ça va ? » simple curiosité, j’aimerais vraiment le pousser davantage pour connaitre ses pensées, n’a-t-il vraiment rien qui lui revient ? Je ne peux pas le forcer à se rappeler, mais ce sentiment de peine et de déception ne cesse d’augmenter, je maudis ma capacité à me souvenir, j’aimerais pouvoir être capable d’oublier aussi pour ne pas être le seul à souffrir. Un soupir, je dois arrêter de penser à tout ça, sinon je n’arriverai pas à accepter cette fatalité, j’ai décidé de ne pas être sauvage avec lui, de ne pas le fuir parce que cette nuit je l’ai désiré plus que jamais et je ne peux pas lui rejeter la faute, il m’a fait vibrer et retrouver des sensations que j’étais sur le point d’oublier. Pour tout ça je l’en remercie silencieusement.

« Ah oui ! Sinon Miyuki pourrait me faire la tête~ Faut que je trouve un truc assez branché mode pour lui. Puis Shoji et Shun ça sera surement facile à trouver. » Mais vaut mieux s’y prendre tôt comme ça on est tranquille. « Tu connais la Chine ? » Pour savoir s’il sait où on pourrait aller ou si on doit emporter un plan.

Tenue. Il est vrai que Natsu se sentait un peu courbaturé à certains endroits. Ses jambes, ses cuisses surtout. Ses bras aussi. Peut-être était-ce l'avion qui lui avait fait ça ? La fatigue qu'il avait accumulée et qu'il avait toute relâchée le même soir. Qui plus est, le soir ils avaient été dans les sources chaudes et, il faut avouer qu'en matière de détente, il n'y avait pas mieux. Alors oui, accumuler toutes les raisons de la détente aurait forcément fait venir les courbatures. De plus, il avait bu la veille, le fait qu'il ne se souvienne pas de tout, prouvait qu'il avait peut-être encore abusé. Les marques sur son corps, il avait pu se les infliger lui-même en trébuchant, qui sait. Quand à celles sur le corps de Ryoma, il avait pu les lui infliger ça, il espérait que c'était sans le vouloir. A voir comme il n'avait pas l'air énervé après lui, Natsu supposait que ça ne tenait pas d'une bagarre ou de quelque chose de violent. Peut-être même qu'ils avaient joué et qu'ils s'étaient fait mal. Il faut dire que, parfois, ils avaient des jeux franchement bourrin mais passons. Ryoma était sortit, ses yeux étaient rougies mais il ne pensa pas un seul instant qu'il aurait pu pleurer. Lui qui lui souriait, comment croire que peu de temps avant il pleurait dans la salle de bain ? Non, pour Natsu ça sonna juste comme une fatigue intense. Peut-être devrait-il le laisser se reposer ? Mais d'un côté, le faire sortir pour aller voir tous les recoins ça pourrait être pas mal... Il hocha la tête à l'affirmation de Ryoma. « Moi je crois que je ne les ai mit que quand j'étais plus jeune. Et encore, je ne sais pas si c'était vraiment sur une montagne. » ça lui permettrait de faire tout ça, de voir tout ce qu'ils avaient à voir, pourvu que ça soit beau et que ça leur soit un bon souvenir.

Mais cette marque sur son corps était à la même place que dans son rêve. D'accord, c'était une coïncidence et ce qui l'avait mit mal à l'aise, ça avait été de se rappeler de ses images. Rien d'autre... Il ne pensait pas que tout ça s'était passé. Il pensait juste que c'était le hasard mais qu'il jouait en sa défaveur, désirant lui rappeler sans arrêt l'image de son rêve des plus érotique. Ah, promis, il arrête l'alcool ! Avec les ravages que ça lui faisait, il ferait mieux de se dire que ça n'était pas bon pour sa propre santé. Non pas que de rêver de Ryoma soit mauvais mais s'il faisait des rêves de ce genre, comment pourrait-il le regarder en face ? Il retourna dans la chambre, Ryoma semblant s'inquiéter pour lui. « Oui, tout vas bien. Juste... Juste un petit truc qui me chiffonne mais rien de grave, rassure-toi. Bon, t'es prêt ? » En effet, Ryoma était habillé. Il avait du profiter de sa petite absence pour enfiler ses vêtements et il était dans un état de mec qui veut se la couler douce. Même comme ça, Ryoma puait la classe à plein nez. Il soupira et lui ébouriffa les cheveux. Ne soit pas aussi mignon.

Des cadeaux, d'accord, mais que Ryoma pense directement à Miyuki l'agaça. Natsu avait réussi à les éloigner mais Ryoma le remettait sur le tapis. Ne seraient-ils donc jamais tous les deux ? Son ton se fit un peu froid et sec. « Je m'occupe du cadeau de Miyuki, toi, trouve pour Shoji. » Ouais, voilà. Natsu l'empêcherait de s'occuper de ce cadeau, surtout qu'il semblait ravie de vouloir chercher un petit souvenir pour la diva. Il attrapa les clés de la villa, et prit son portable ainsi que son porte-feuille, se délestant de tous le reste. Il ne voulait pas avoir de sac à porter autre que le sac de souvenir. Ils sortirent de la pièce et filaient déjà en direction de l'extérieur des sources chaudes, leur petit gîte bien confortable et luxueux troqué contre la vie sauvage de chine. C'était beau. Tout avait de quoi être regardé. Sur le chemin menant au village qui contenait les boutiques de souvenir, Ryoma ne put s'empêcher d'ajouter. « Ne t'occupe pas du souvenir de Miyuki, c'est moi qui m'en charge. Je le dois parce que... parce que ça prouvera que je ne lui en veux plus pour rien. Tu vois ? Enterrer la hache de guerre et tout. » Bien qu'il pensait déjà acheter un cadeau que Miyuki serait sûr de détester, tiens. Pourquoi pas un t-shirt avec un message ridicule dessus ? J'aime les onsens, surtout quand c'est bien chaud. Il doit y avoir ça quelque part, non ? Il sourit, amusé, et sadique pour tout avouer. Presque instinctivement, Natsu passa son bras autour des épaules de Ryoma, marchant ainsi avec lui, sans vraiment s'apercevoir de la portée de son geste. C'était comme si c'était tout à fait normal... sans compter ce qu'ils avaient fait la veille au soir...

Tenue. ■ Même si j’avais encore la tête sur ce qu’il c’était passé la veille je ne devais pas continuer d’être piégé dans ce « rêve » Natsu ne s’en souvenait plus et j’étais juste le seul idiot à comprendre d’où provenait les marques sur nos corps, la douleur dans nos muscles, celle encore présente dans mes reins, c’était si intense, si incroyable que j’allais surement finir par croire aussi que ce n’était pas réel, j’étais fatigué de résister aux effets de l’alcool sur mon meilleur ami, s'il devait oublier à chaque fois qu’il se passera un truc entre nous, alors tant pis, je me disais que quitte à souffrir autant le faire dans le plaisir. Peut-être qu’un jour il se réveillera en se souvenant de ce qu’il s’est passé ? Je fondrais surement en larmes quand ça arrivera, mais je ne voulais pas espérer, ce serait plus douloureux encore quand je comprendrais que ça n’arrivera jamais, quand il me présentera sa petite amie et que mon cœur se brisera en miles morceaux, je suis juste stupide, mais c’est surement ainsi que les choses doivent se passer. Pour l’instant je préférais mettre tout ça de côté et accepter sa proposition d’aller faire un tour dans la ville, visiter la chine, c’était une bonne idée ! Puis la montagne, depuis quand je n’y avais pas mis les pieds, j’étais redevenu en un instant le gamin impatient.

« Moi aussi, mais j’y suis allé lors de plusieurs tournages d’émission en solo, mais ce n’est pas pareil que lorsqu’on y va pour le plaisir ! » Pendant qu’il était parti dans la salle de bain je me suis rapidement préparé en me changeant, mettant une tenue plus décontractée pour pouvoir grimper sans galérer, je ne sais pas si mes marques sont voyantes, mais je m’en fiche pour l’instant, de plus je ne pense pas qu’on rencontrera des fans pour nous canarder de photos. Je l’espère en tout cas. Je remarque que quelque chose semble troublé Natsu et je prends le risque de le questionner pour savoir s’il va bien. Je souris à sa réponse. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » Je suis curieux, mais je regrette un peu ma question de peur que cela soit en rapport avec la nuit dernière et que je me retrouve piéger dans mes expressions communicatives. Tournant la tête pour faire genre de terminer de me préparer, je hoche la tête en répondant plus enjoué. « Yep ! » J’étais complètement paré à l’aventure ! Mais penser au cadeau était une bonne idée, bien entendu je ne sais pas si cela est fait exprès ou non, mais je sais que Natsu n’aime pas quand je porte de l’attention à Miyuki, inconsciemment je veux surement le rendre jaloux, me venger de ce qu’il me fait subir, de plus pourquoi était-il jaloux au juste ? Vu le ton qu’il employa, je compris sans mal que ça avait eu l’effet escompté et d’un large sourire je répondis sur un ton narquois.

« Mais tu ne sais pas ce que Miyuki aime, moi si~ » Je lui tire la langue. « je peux m’occuper aussi de Shoji et tu prends pour Shun ? » Je suis un petit diablotin têtu quand je m’y mets, mais ça me permet de ne pas penser à tout ce qui me tracasse réellement intérieurement. Quittant les lieux on se retrouva vite à marcher à l’extérieur visitant du regard les architectures et la nature qui nous entourait, c’était vraiment beau à voir, on devrait venir en Chine plus souvent. Je le fixe un peu perplexe quand il parle de nouveau du cadeau de Miyuki et je finis par soupirer devant toutes ses tentatives. « Ok, ok, je te laisse faire ! » Je ris doucement. Mais je sentis le bras de Natsu s’entourer autour de mes épaules et bien que je sois habitué au contact entre nous, j’étais partagé entre la joie et la frustration. Approchant des boutiques je retire sa main sans gestes brusques en tournant sur moi-même courant vers les marchands pour regarder les produits, dans ma tête un « safe » résonna lentement. « Bon on regarde et on décide après pour les souvenirs ? Puis je veux gouter leur nourriture ! » Je me croyais sur un marché ou je voulais tout tester, un vrai gamin avec les yeux illuminés, mais j’aime découvrir et profiter, c’est pour ça qu’on n'est là pas vrai ?

Tenue. Les courbatures, comparable aux traces sur son corps, laissait présager qu'ils n'avaient pas forcément fait que barboter dans l'eau. Pour lui, ils avaient forcément du se battre. Peut-être que si ça se passait mieux entre eux, c'était qu'ils s'étaient expliqués. Tout d'abord, ils l'avaient fait de manière brusque puis ensuite ça avait débouché sur une nouvelle relation amicale saine. Natsu se plaisait à y croire et à penser que jamais plus ils n'auraient à se séparer. Que plus jamais rien ne se mettrait en travers de leur chemin pas même Miyuki. Le pire étant qu'ils commençaient tous les deux à devenir de parfaits étrangers. Natsu l'évitait au maximum et devenait froid, voir un peu sec envers lui. Souvent Miyuki lui avait demandé la raison mais jamais Natsu n'avait pu la lui donner. Il était totalement incapable de mettre des mots là dessus. Un sentiment haineux de le voir s'approcher trop près de son meilleur ami. Il lui volait littéralement son ami de toujours. C'était presque puéril de penser ainsi, de parler de vol ou d'autre chose, de faire une crise pour ça... mais c'était grave selon Natsu qui commençait à croire que Ryoma lui échappait. Et sans aucune raison évidemment apparante, il se sentait vraiment touché par ça.

« Il m'arrive que j'ai fais un drôle de rêve où on... » il n'allait quand même pas lui sortir "où on couchait ensemble" ça aurait été vraiment déplacé et certainement que Ryoma aurait trouvé ça étrange, dégoûtant, à la limite du malsain, bien que sur scène, ils se frôlent, se touchent, manquent de s'embrasser... bref. « où on se battait. » Il inclina la tête. c'était mieux mais moins bien que dans son rêve. Se battre au corps à corps... s'il pouvait, il se battrait tout les jours de cette façon. Allons, à quoi pensait-il ! Il secoua la tête et entreprit de finir de se préparer.  « Je connais très bien les goûts de Miyuki, pas besoin d'être son ami pour le savoir. » Miyuki criait toujours sur tous les toits ses goûts. Il n'avait qu'à se rappeler des interviews. Non, il ne voulait pas s'en rappeler. Il lui apporterait un cadeau pourri. Un truc qu'il sera sûr de ne pas aimer et qui sera plutôt encombrant pour lui. Ou bien quelque chose d'assez drôle du genre un t-shirt avec un message subliminal, qui le rendrait bien honteux ou gêné s'il devait le porter. Bref, les voilà qui s'approchait d'une boutique et Ryoma lui échappa rapidement, joyeux et sautillant vers les vitrines. Comment pouvait-il se montrer comme un enfant devant un arbre de noël remplie de cadeau ? Il était à la fois touchant et risible. Il s'approcha de lui, manquant de peu de vouloir lui caresser la joue, se retenant pour ensuite pénétrer dans la boutique en hochant la tête. Il fallait qu'il oublie ces gestes banales pour le moment, le temps que son rêve soit moins frais. « On fait le tour avant, ça marche. Mais tout de même, n'oublie pas qu'on achète avant de faire tout les restaurants. Je suis sûr qu'avec toi, à force de manger, tu oublieras les cadeaux à acheter. » Il frôla, de son doigt, un porte-clé. Une mini source chaude en porcelaine. Ou bien un service à thé. Tiens, du thé pour Shun, ça peut être pas mal, lui qui avait souvent les nerfs à fleur de peau, il aurait de quoi se poser un peu pour méditer. Tout avait l'air presque trop bien pour Miyuki. Il n'y avait pas des t-shirt ou des magnettes avec écris "touche pas à Ryoma" ?  Visiblement non. Il fit le tour de la boutique avant de retourner au point de départ. Il avait, plusieurs tissus dans la main. Il avait acheté un t-shirt à chacun des membres, y comprit à Ryoma, sans même lui montrer. Il verra bien ce que c'était plus tard. Il avait également penser à Miyuki et le message qu'il contenait était parfait pour lui. "Source chaude, comme moi" Un message à double sens. Qui allait forcément faire rire tout le monde.

« J'ai terminé pour ma part. J'ai trouvé ça assez marrant, j'en ai pris un chacun. » Il montra la petite pile de vêtement sur son bras et observa ceux de Ryoma, en quête d'une trouvaille, des trésors qu'il avait déniché. Finalement c'était plutôt bien de faire les boutiques. ça permettait de trouver des choses à offrir. Notamment ce petit bijoux qu'il avait déjà payé et qui se trouvait bien au fond de sa poche déjà. Un bijou pour Ryoma. Pourquoi avait-il acheté ça ? Bonne question, ça lui était venu comme ça, un sursaut d'envie, il l'avait fait et voilà. Se faire pardonner peut-être ? Essayer de faire comme si tout allait bien entre eux maintenant ? Qu'est-ce que ça pourrait lui coûter de devenir meilleur ami à nouveau ? Comme au bon vieux temps. Comme avant... comme quand ils étaient vraiment proche. Il s'approcha de la caisse et paya ses nouveaux articles avant d'attendre Ryoma à l'extérieur. Il balaya les lieux du regard, se contentant de chercher où se trouvait les spécialités les plus délicieuses à goûter. Lui qui n'y connaissait rien pour tout avouer... Un mouvement derrière lui et il se tourna pour faire face à Ryoma. Il pointa une enseigne plus loin et lui adressa un large sourire. « On va manger maintenant ? » C'était un bon plan. Manger et visiter la montagne, si c'est pas génial ça... Ils marchèrent jusqu'à la devanture du petit restaurant et commanda un mélange de toutes les spécialités qui s'étalaient devant leurs yeux. Il voulait tout goûter. ça changeait de l'éternel poulet qui leur était servit sans cesse par Shojiro. Au moins, là, il pouvait goûter à tout ce qu'ils voulaient sans s'en priver. Reprendre des forces avant de retrouver poulet man. Dans tous les cas, ils étaient décidés à faire ce dont ils avaient envie, de manger jusqu'à avoir le ventre plein à craquer. Natsu porta une drôle de brochette à ses lèvres et croqua dedans. C'était aussi bon que beau visiblement. Il émit une petite exclamation de délice tout en se régalant de la viande qu'il était en train d'ingurgité. Et enfin, il sortit le petit bijoux de sa poche, dans une petite boite, pour la tendre à Ryoma. « Tiens, j'te l'offre maintenant. » Parce qu'il était le seul à avoir eu un cadeau différent. Forcément, ils auraient tous hurlé à l'injustice surtout que ce petit bijoux, même Miyuki aurait pu l'envier. Un bracelet avec une jolie pierre bleu. Il paraitrait qu'elles sont retrouvées dans les onsens, créées par ses derniers. Sans que l'on ne puisse expliquer leur création. En gros, soit c'était une légende pour amuser, soit c'était vrai. Dans tous les cas, il avait voulu que Ryoma en porte une, c'était plutôt beau et il était sûr que ça lui irait à la perfection.

Tenue. ■ L’entendre parler de rêve m’interpelle rapidement, je me demande s’il peut voir ce qu’on a fait comme tel ? Je ne sais pas vraiment ce qui se passe dans la tête de Natsu, a-t-il des souvenirs même vague de m’avoir touché ou est-ce le blanc complet dans son esprit ? Je l’ignore et je pense que je préfère l’ignorer. J’ai peur de découvrir ce qu’il pense réellement de tout ça, quand il boit il me voit, me désire, mais une fois sobre je redeviens cet ami d’enfance sans plus d’importance, du moins j’ai conscience que je n’ai pas le droit d’en désirer davantage, je dois faire un choix, me contenter de le saouler pour pouvoir profiter de ses bras ou tout oublier. Mais il me parle de bagarre et tout de suite, mes espoirs semblent s’évaporer, peut-être que je me voile la face, mais il pense que ses marques sont dues à une dispute entre nous... À quel point Natsu est-il con ? Je me le demande parfois, pardonnez mon langage, mais pour le coup je m’octroye le droit de l’insulter vaguement dans mes pensées, bien que je reste souriant je suis toujours aussi blessé par la situation, fermant simplement les yeux en réalisant que ce que j’ai est surement mieux que rien au fond et que la gourmandise risquerait simplement de tout m’arracher.

« Maintenant tu me frappes dans tes rêves ? » Je souris l’air évasif, laissant en suspens si cela est réel ou non, à lui de se débrouiller pour obtenir les réponses, je n'ai aucune envie de lui faciliter la tâche ni de lui mentir en confirmant notre petite bagarre, c’était certes sauvage, mais cela n’avait rien d’une dispute, bien au contraire. Dans tous les cas il m’amuse à vouloir absolument prendre le cadeau de Miyuki, est-ce par jalousie ? J’ai parfois l’impression de voir des ouvertures, mais je décide de les ignorer en me disant que cette possessivité qu’il a envers mois est seulement dû à notre forte amitié, après tout je déteste aussi qu’il soit proche des autres, par peur qu’on me l’enlève... Je le comprends parfaitement, sauf que j’ai conscience que ce n’est pas seulement par amitié que je désire me l’accaparer contrairement à lui.

En tout cas j’étais bien décidé à profiter d’être loin de Tokyo pour décompresser, faire les boutiques sans se cacher c’était tout de même le pied, puis j’adorai l’idée de chercher des cadeaux pour les membres, je n’avais encore aucune idée de ce que je pourrais leur acheter, mais c’était excitant, bien que j’avais aussi très envie de gouter toutes les spécialités du coin, en fait... C’est à peine si je tenais en place, oubliant tous mes tracas pour les troquer contre une innocence que j’avais fini par mettre de côté. Je gonfle les joues devant sa remarque en prenant une bouille faussement vexée. « Même pas vrai ! » Natsu était surement celui qui me connaissait le mieux, je ne pouvais pas le tromper sur ma façon d’être ou de penser, il avait totalement raison et il le sait.

Dans la boutique on s’est séparé pour partir un peu chacun de notre côté, je passais entre les rayons tranquillement en ayant envie de tout acheter, cependant je n’avais pas vraiment assez de place sur moi pour des achats compulsifs. Il y avait pas mal de chose, trop de choses en fait, je ne savais pas du tout comment j’allais me décider... Mais j’ai finalement craqué pour des cadeaux différents, pour Miyuki j’ai trouvé un chapeau super à la mode, en fait je l’ai tellement imaginé avec que c’était celui dont j’étais le plus sûr de prendre, avant de trouver une nouvelle coque avec son jeu préféré pour Shun, il a récemment changé de portable donc je me suis dit qu’il serait content d’en avoir une toute neuve. Pour Shojiro j’ai pris un réveil en forme de poule, sonnant en imitant l’animal je trouvais ça drôle sachant qu’il a souvent du mal à se lever, j’aime les cadeaux assez originaux. Avec ça en main, je n’ai pas encore fini, même si je vois Natsu plus loin je l’évite, lui aussi je veux lui prendre quelque chose... Mais j’avoue que mes pensées fausses mes choix. J’ai tendance à me jeter sur des choses puant « l’amour » alors que ce n’est pas du tout ce que je dois regarder, soupirant pour moi-même, je finis par tomber sur un pendentif en onyx, ce qui me rappelle la couleur de Natsu dans le groupe, des signes chinois sont incrusté dans la pierre, l'un avec le symbole « amour » l’autre avec le signe « amitié »... J’hésite, je ne sais pas pourquoi, mais finalement entendre Natsu s’approcher me pousse à attraper les deux encore hésitant, tant pis... « J’ai fini aussi ! » M’exclamais-je avec un sourire cachant mon malaise naissant devant mes bêtises sentimentales. On se dirige vers la caisse payant chacun notre tour, je suis plutôt content de mes acquisitions et Natsu semble avoir aussi trouvé son bonheur, puis on aura tous un truc en commun ! « Yep ! Allons-y, j’ai faim. » Pour changer, Natsu est censée manger plus que moi au passage. Pénétrant dans un restaurant, je laisse le brun commander pour nous, prenant place à une table l’un en face de l’autre. De bonnes odeurs se dégage dans la salle, ça donne l’appétit, je serai tenté d’attraper mes baguettes et de taper sur la table en mode « on a faim, on a faim », mais un peu de tenu tout de même haha !

Servis, je me presse de gouter la même chose que Natsu, on produit le même son de satisfaction ce qui m’amuse, me faisant sourire avec la bouche pleine, tellement classe... ma main devant, je tente de ne pas me bruler bêtement. Puis je fixe alors cette boîte qu’il me tend, levant les yeux pour les planter dans les siens le questionnant du regard, je pose mes couverts, essuyant mes mains sur une serviette avant de l’attraper. « Qu’est-ce que c’est ? » Je le questionne, mais je n’attends pas de réponse pour l’ouvrir. « Haan, c’est super beau ! » J’adorai la couleur de la pierre et puis que ce soit Natsu qui me l’offre dupliquer le plaisir et la joie de le recevoir. Mon sourire et mon regard brillant étaient bien plus explicite que mes mots, alors que je tends le bras vers lui... « Tu me le mets ? » Tirant la langue de façon joueuse, je me dis alors que nous avons eu la même idée, bien que pour ma part ce soit un pendentif pour décorer ses chaines. Cependant j’ai l’air malin parce que je ne sais plus lequel est quoi... Je déglutis un instant, en réfléchissant comme si ça pouvait m’aider. Mais je voulais le remercier pour le cadeau et je mesurais l’étendue de mes mots pour ne pas faire de conneries, c’était parfois fatigant, mais je n’avais pas le choix... « Tiens, j'ai quelque chose pour toi aussi ~ » J’ai plus qu’à prier pour que le symbole incrusté est bien celui de l’amitié, sinon je risque de devoir m’expliquer et j’avoue que je n’ai pas envie d’inventer des histoires à mon... meilleur ami ?

Tenue. Natsu ne pouvait pas savoir si c'était plus rassurant de l'imaginer le tabasser ou lui avouer qu'ils copulaient clairement dans son rêve. L'un comme l'autre ce n'était pas pensable ni avouable. Autant essayer de jouer un double-jeu pour cacher la plus grande vérité qui ferait sûrement de gros dégâts. Leur amitié en pâtirais, Ryoma aurait raison d'avoir peur de lui et de ses prochains agissements. Quand on avoue rêver sexuellement de son meilleur ami, forcément, ça fait un peu flipper et on s'imagine tout de suite que notre meilleur ami va nous sauter dessus à la moindre occasion. Et si c'était l'inverse ? Et si c'était Ryoma qui lui avouait rêver de ça ? En y réfléchissant bien, Natsu n'en serait pas particulièrement gêné même s'il serait probablement choqué. Pourrait-il y trouver une once de dégoût ? Aucunement. Natsu posa un regard inquiet sur Ryoma. Sa phrase... il avait nettement l'impression de se recevoir un tout petit reproche dans la figure. Est-ce que leurs eventuelles traces étaient dû à un combat hier soir ? L'alcool qu'il avait bu avait-il pu le rendre méchant à ce point ? Non, Ryoma ne lui aurait pas pardonné et il n'aurait pas pu être aimable avec lui aujourd'hui. Sûrement avaient-ils chahutés au point de s'en faire des marques. Il poussa un profond soupire. « Je suis désolé si je t'ai fais mal. Mais tu n'as pas dû y aller de mains mortes non plus ! » Il tira sur le col de son vêtement pour y montrer... une morsure. Celle là, il l'avait vu quand il était allé dans la salle de bain et il avait franchement eut la peur de sa vie. C'est vrai quoi, n'importe qui aurait pu croire qu'il s'était fait agressé par une fan enragée.

Qu'est-ce que sa bouille boudeuse lui plaisait. Ryoma pouvait aussi bien se faire passer pour un mec adulte qu'en vrai gamin. Il avait cette facilité à changer de facette qui l'étonnerait toujours. Son truc c'était de fondre à chaque fois et d'oublier n'importe quelle colère. Autant dire que Ryoma savait y faire. Il eut un large sourire amusé et lui donna un petit coup sur son épaule avant de disparaître parmi les rayons. Natsu n'est pas quelqu'un de radin mais il n'avait pas non plus la science infuse de prendre un cadeau personnalisé à chacun des membres du groupe. Il avait prit à chacun la même chose pour éviter les bagarres. Bon, d'accord, les messages sur les t-shirts étaient tous différent mais il avait prit soin d'éviter de choisir un objet différent à chaque fois. D'un côté, ça lui évitait de se prendre la tête quant à savoir ce qui plairait le plus. Question de facilité. Malgré tout, il prit un cadeau différent à Ryoma. Pourquoi ? Il jugeait que c'était son meilleur ami, il était donc différent des autres. Incomparable. Ils payèrent chacun de leur côté et finir par sortir de la boutique. Le plan, maintenant, c'était d'aller manger quelque chose. Forcément, puisqu'ils se l'étaient promis et qu'il était hors de question de sauter cette étape. Il en avait trop envie. Rien que d'imaginer toutes les spécialités qu'ils pourraient engloutir, lui donnait l'eau à la bouche. Ils se dirigèrent rapidement dans une des boutiques spécialisées et s'installèrent à une place à l'écart, comme si c'était devenu une habitude de se mettre à l'écart pour éviter le peuple alors, qu'ici, il y avait peu de chance qu'ils soient reconnu. Qui aurait pu les connaître ? De vieux bons hommes ? De vieilles dames ?

Ce qu'ils mangent est tellement bon, tellement différent du quotidien qu'il ne peut s'empêcher de relâcher un soupir de satisfaction, accompagné par Ryoma. Il sourit et il trouva le moment opportun pour lui donner le cadeau. Face à sa réaction, il ne put que sentir une grosse bouffée de chaleur l'envahir au niveau de la poitrine. Tant mieux. C'était comme s'il avait frappé dans le mille. Il était arrivé à lui faire plaisir et c'est tout ce qui comptait. Il attrapa le bracelet et lui accrocha à son poignet dès qu'il le lui demanda. En effet, il ne s'était pas trompé, le bracelet était bien plus joli sur lui. C'est fou comme, tout ce que portait Ryoma, semblait briller davantage quand c'est lui qui les mettait en valeur. Natsu allait manger à nouveau une brochette qui lui semblait appétissante quand une petite boite apparut sous ses yeux. Un cadeau à lui aussi ? Il attrapa la boite, curieux et l'ouvrit. C'était à la fois une mine ravie mais aussi une mine surprise. Devant ses yeux, un magnifique pendentif qui lui plaisait énormément... mais pourquoi cette inscription « amour » ? On offre ça plutôt à... non, c'était juste parce qu'ils étaient meilleur ami et qu'il s'aimait, c'est tout. Une amitié plus fort était forcément de l'amour. De l'amour amical. Il attrapa le pendentif, le faisant tourner entre ses doigts en souriant. « Il est superbe. Je suis surpris je t'avouerais d'une telle déclaration mais ça me va. » Enterré la hache de guerre, fini de s'éviter et tout ça. Il décrocha son collier, retira le pendentif qu'il portait et glissa celui de Ryoma, le glissant autour de son cou à nouveau pour arborer le cadeau de son meilleur ami, dévoilant alors le médaillon « amour » à son meilleur ami qui allait sûrement pâlir en voyant qu'il avait donné le mauvais... Mais passons. Le destin semblait vouloir leur donner un coup de pouce. « Tu m'as manqué Ryoma. Même si tu n'es jamais parti, tu m'as vraiment manqué. » Il lui adressa un sourire sincère et reporta son attention sur la brochette dont il s'empara pour la goûter cette fois. Il n'allait pas le montrer ouvertement par des exclamations de joie mais rien que son sourire et le fait que son doigt retrace le collier qu'il portait prouvait qu'il était vraiment content du cadeau. C'était bien le plus beau qu'on pourrait lui faire. D'ailleurs, face à ce cadeau, il avait l'impression que le sien semblait bien insignifiant maintenant. Il avait même l'impression de ne pas être à la hauteur. A la hauteur de quoi ? Il n'en savait rien mais il aurait souhaité en faire plus. Une vieille dame s'approcha alors avec une carafe bien usée qui laissait entrevoir un liquide brun et quelque peu douteux. Elle déclara que c'était un alcool de la région, inconnu d'ailleurs et que, comme elle avait remarqué qu'ils n'étaient pas d'ici, serait ravi de leur faire goûter. Natsu regarda la carafe puis Ryoma. Goûter alors qu'il... qu'il s'était promis de ne plus boire. Impossible de refuser, déjà elle lui avait servit un verre et il observait le verre d'un air un peu suspicieux. Pouvait-il vraiment goûter ça ? Puis il y avait quoi déjà dedans ? Il n'allait pas mourir en le buvant hein ? Ryoma, sauve-moi...

Tenue. ■ Natsu était un idiot, un véritable abruti, il sautait aux conclusions qui semblaient les plus logiques, mais au fond que savait-il vraiment de ce qu’il c’était passé, je suppose que voir notre acte comme une bagarre est plus acceptable que comme une baisse sauvage et désirée. D’ailleurs pourquoi acceptait-il de coucher avec moi une fois saoul ? Je n’arrive pas à comprendre, en fait même en essayant d’en venir à des conclusions il n’y en avait aucune de plausible, mais je devais être vraiment cruel pour en profiter... Si à mes yeux il est le fautif de tous ses problèmes sentimentaux, je ne suis pas innocent non plus pour l’utiliser et combler mes désir ainsi que se vide dans ma poitrine, cette douleur, cette frustration. Je fixe cette morsure qu’il me montre me rappelant sans peine le moment où je lui ai faite, je voulais le marquer, sur le moment je me fichais de penser à ce qu’il y virait l’esprit sobre, je voulais naturellement apposer ma propriété sur une personne qui ne m’appartenait pas... étrange encore une fois. Je souris ne voyant rien à rajouter, bagarre, sexe, qu’est-ce que ça chance, je n’avais qu’a le laissé croire et penser ce qu’il voulait, je savais d’où cela provenait et encore une fois j’étais toujours le seul, mais j’avais l’habitude maintenant.

Sortir était une bonne chose, découvrir les environs, visiter les lieux et faire les boutiques, nous n’avions plus cette liberté à Tokyo, bien qu’on a tendance à la prendre en jouant avec le feu, mais ici il n’était pas question de se demander si une horde de fan allaient débouler au coin de la rue pour nous sauter dessus par surprise, nous étions seulement tous les deux, profitant de chaque instant, j’avais une expression enfantine, je pouvais changer de mood très facilement. Entre les rayons Natsu et moi nous sommes séparés pour une recherche de cadeaux, plus tôt c’était fait et plus tôt on aurait la liberté de faire tout ce qu’on voudrait sans s’inquiéter au dernier moment de savoir qu’est-ce qu’on prend comme souvenirs. Les mains pleines par mes acquisitions je me suis senti stupide d’avoir pris deux pendentifs sur le moment me demandant comment j’allais bien faire pour les différencier, certes à mes yeux les deux étaient significatif... Payant nos biens c’est dans un restaurant du coin avec toutes les spécialités que nos pas se sont arrêtés, l’odeur, l’ambiance, tout était un régal et encore plus quand le goût s’y joignit a en faire trembler nos palais dans un plaisir gourmand. Nous étions loin, très loin du poulet habituel, de vrais plats chinois. Brochette en main, je posa tout lorsqu’il me tendit une boîte, un cadeau. Curieux et pressé de le découvrir j’avais essuyé mes mains en ayant un regard explicite sur la joie que je ressentais, le bracelet était superbe, mais j’étais encore plus heureux que ce soi lui qui me l’offre, lui demandant de me l’attacher avec un sourire, je le remerciais sincèrement en admirant mon poignet habillé par cette merveille.

Mais j’avais aussi quelque chose pour lui, j’ai hésité, mais finalement j’ai attrapé une des deux boîtes sans savoir ce qu’elle contenait comme symbole, faisant confiance au destin, il l’ouvrit surement tout aussi curieux que je pus l’être un instant plus tôt. Autant dire que je déglutis en me traitant d’idiot mentalement tout en perdant quelques couleurs lorsque je remarqua sans peine son expression d'’incompréhension, j’avais deviné que l’amitié se trouvait toujours dans mon sac et bon sang, je me sens stupide, mes joues devaient être les seules à prendre doucement des couleurs sous cette offrande qui pourrait être prise comme une déclaration, enfin... faudrait-il que Natsu soit assez fou et malin pour en venir à cette déduction complètement insensée, mais pourtant bien réelle.

« Je me disais que ça te surprendrait justement, héhé. » Jouer l’innocent ça marche a tout les coups, détournant ainsi mes sentiments, j’étais pourtant heureux qu’il l’accepte, même si cela n’avait pas la même signification à ses yeux qu’aux miens, savoir qu’il allait se promener avec mon cadeau et ce symbole suffisait à ce que mon cœur s’accélère.

« Idiot~ » Je lui offre un sourire sincère, je ne sais pas comment ça va se passer à l’avenir, mais à cet instant je n’avais aucune envie de me poser de questions, j’étais bien avec Natsu, depuis tellement d'années on a toujours tout partagé et qu’il soit mon meilleur ami ou mon amant le principal c’est que je me sens a ma place à ses côtés. Même si une erreur de taille c'était incrustée dans notre relation je devais m’adapter et simplement prendre toutes les opportunités qu’on mettait sur ma route, comme celle qui arriva sans prévenir, cette femme et sa carafe... Au début je l’observe, un regard interrogateur, avant de comprendre qu’elle voulait nous offrir à boire et là mes yeux percutèrent ceux de Natsu... Il ne peut pas boire, pas ici... Mais d’un autre côté il n’allait pas forcément avoir envie de moi à chaque fois qu’il aurait de l’alcool dans le sang, je soupire en me giflant mentalement, pourquoi se prendre la tête avec des bêtises, j’attrape mon verre pour la laisser me servir avec un sourire gratifiant ainsi qu’à Natsu. « Un verre ne te fera pas de mal, je pense. » Même si je n’avais aucune idée de ce que cette boisson contenant ou du degré qu’elle représentait en bouteille. Buvant cul sec, ça m’arracha la gorge en m'en arrachant des larmes ! Mais j’avais besoin d’un petit coup de folie, simplement pour me détendre et ne pas faire de conneries, j’avais vraiment peur de changer de comportement à son contact, je l’aime, mais le déteste aussi pour ce qu’il a fait de moi, pour ce tourbillon qu’il a déclenché, j’ai peur de craquer, peur d’un jour tout gâcher, mais ici je voulais mettre mes craintes de côté, boire, manger, rire et jouer, même coucher ensemble, c’était comme si nous étions dans une autre dimension. Jetant un regard au brun je souris en le laissant avec son verre et la carafe pour me lever et : « Je vais aux toilettes, ne t'amuse pas à tout boire dans mon dos ! » J’avais chaud tout a coup, j’avais besoin de me rafraichir, les effets secondaires d’une boisson bien trop forte ingurgitée bien trop vite... Si ça me faisait cet effet, alors qu'est-ce que cela fera à Natsu... Sur le coup j'avoue ne pas y avoir penser.

Tenue. Bien sûr qu'il devait être franchement idiot pour ne pas pouvoir remettre correctement tout ses détails l'un derrière l'autre pour pouvoir arriver à LA conclusion qui aurait peut-être fait des dégâts ou, au contraire, leur aurait permis d'ouvrir les yeux. Hélas, l'un comme l'autre était trop idiot. L'un ne voyait et ne remarquait rien. L'autre ne désirait rien avouer, comme si ça permettrait de tout effacer. Ce qui était fait était fait, même si l'un avait plus de facilité que l'autre à pouvoir oublier...
Ils se retrouvaient à présent dans le restaurant, s'offrant l'un et l'autre des cadeaux qui rendait l'instant touchant et particulier. Natsu était touché qu'il pense ainsi à lui. Le symbole était peut-être curieux, il n'en restait pas moins ravi. Il avait ce qu'aucun autre ne pouvait avoir. Et s'il pouvait deviner qu'il avait le cœur de Ryoma, alors ça serait sûrement encore différent. Il pourrait alors comprendre la véritable intention de son ami. Quoi qu'il en soit, il ne regrettait pas de l'avoir emmené jusqu'en Chine. Il ne regrettait pas d'avoir dépensé autant d'argent rien que pour qu'ils puissent partager un moment aussi parfait que celui-là. Certes, il n'en retiendrait pas tout les souvenirs sans exception mais le peu dont il se souvenait étaient rares et privilégiés. Il n'y avait pas Miyuki dans le coin pour tout foutre en bordel. Il n'y avait qu'eux. Eux et la nature sauvage et reposante de ce village atypique.

« Pour me surprendre, tu y arrives toujours très bien. Ça n'a pas changé. » Il releva son regard sur le sien, non sans avoir une petite moue. Pourquoi devait-il toujours avoir cet air du gamin qui cherchait à faire passer quelque chose comme une lettre à la poste ? Incroyable que ça puisse marcher aussi bien. Ryoma était un véritable démon dans un corps d'ange. Puis il fallut que cette femme débarque, annulant leur plan de passer une bonne fin d'après midi. Il était l'heure de l'apéritif d'un côté, ils pouvaient se permettre un verre même si, suspicieux, Natsu aurait préféré que Ryoma décline l'offre. On ne peut pas toujours compter sur lui apparemment... Il observa le verre servit devant lui et s'en empara, hésitant. Ryoma, lui, ne sembla pas hésiter bien longtemps avant de gober le liquide. Il avait une bonne descente ! A son tour, Natsu vida le verre d'une gorgée et... putain. Ça arrache ce truc ! Il avait la bouche et la gorge en feu. C'était bien la première fois qu'un alcool lui provoquait pareil réaction dans son gosier. Il ne put s'empêcher de rire en voyant Ryoma s'eclipsé. Ne supportait-il pas le peu qu'il avait bu ? C'était fort, n'est-ce pas ? C'était prévu pour des hommes virils, pas pour eux ! Il remercia la vieille dame qui lui servit un dernier verre. Elle semblait vouloir des pourboire en retour, qu'il lui donna histoire de vite la faire partir pour éviter qu'elle ne le resserve une troisième fois. Il but son second verre rapidement et ce dernier eut bien moins de mal à passer que le premier. Il grimaça et toussa un bref instant avant de poser ses mains à plat sur le bois de la table. Bon dieu, c'était violent ce machin ! Tiens, d'ailleurs, il avait oublié de lui demander ce dont il s'agissait, tant pis...

Que faisais Ryoma ? En avait-il pour longtemps ? Un petit groupe de fille entra. Et ce groupe ne lui disait rien qui vaille. Des adolescentes chinoises ? Non, elles parlaient trop bien le japonais. Une sortie scolaire ? Éviter qu'elle ne le voit, sait-on jamais qu'elles soient au top de la mode de leur pays... elles devaient, après tout, en connaître un peu, non ? Il se leva et s'éclipsa rapidement dans les toilettes. Vite, vite, retrouver Ryoma et l'empêcher de sortir de façon découverte. Surtout que l'heure du repas arrivait, le restaurant se remplissait et il serait difficile qu'ils sortent sans se faire repérer maintenant que toute la classe nipponne avait pris place dans ce petit restaurant traditionnel. C'était bien leur veine... Il se rattrapa au chambranle de la porte menant au couloir des toilettes. Il s'aida de sa main contre le mur pour marcher droit. Sa vue était trouble, tout semblait tanguer. Il avait l'impression d'être complètement drogué. La vieille femme avait-elle pu le droguer ? Non, l'effet de ce drôle d'alcool. Il tira sur le col de son haut, essayant de trouver ainsi un peu de fraîcheur. Il avait horriblement chaud et il était persuadé que des gouttes de sueurs perlaient sur son front. Sa main se posa sur la poignée des toilettes et la poussa un peu brusquement tout en trébuchant maladroitement. Il faut dire qu'il y a toujours ses fines marches traitresses... Le regard de Ryoma croisa le sien et il avala les derniers centimètres pour se cogner à lui en même temps qu'il l'agrippait pour l'enfermer, avec lui, dans une cabine de toilette. « Y'a des jeunes. J'ai entendu, ils parlaient comme nous. Une école ici. On est grillé. Chut. » Ouais, comme s'ils étaient déjà grillés alors que non. Il avait une main sur la bouche de Ryoma, et le tenait prisonnier entre lui et le mur de la cabine de toilette. Il secoua la tête légèrement tout en chuchotant « C'était quoi son truc ? » C'était horrible, il éviterait au maximum d'en boire à nouveau. Il avait l'impression que sa tête allait éclater. Il ôta sa main de la bouche de Ryoma mais resta contre lui, ses mains appuyés contre le mur de chaque côté de sa tête. Il soupira, ayant comme l'impression que sa bouche rejetait des flammes. « chaud... » Incapable de faire autrement, il tira sur son t-shirt, le relevant un peu, mais il ne sentit même pas un brin de frais frôler son torse. Il abandonna l'idée en relâchant son t-shirt et posa son front sur l'épaule de son meilleur ami.

Quelques minutes après, jugeant qu'ils ne pourraient pas rester ici indéfiniment, ils allèrent pour sortir de la cabine quand quelqu'un pénétra dans les toilettes. Paniqué, Natsu attrapa Ryoma par la taille, reculant à nouveau à l'intérieur de la cabine, refermant la porte sur eux. Il posa son doigt sur la bouche de Ryoma en signe de silence, alors qu'il l'enlaçait toujours, son torse plaqué contre son dos, lui-même coincé entre le mur derrière lui, les toilettes sur sa gauche, l'autre mur à sa droite et Ryoma qui lui tournait le dos, devant lui. « Chut... pas un bruit... » Combien de temps l'autre allait-il rester dans les toilettes ? 10 secondes... 11... 12... 20 Un soupire lui échappa qui cogna l'oreille de Ryoma à cause de leur position. Un soupire qui n'avait rien d'un soupir de soulagement ou de peur. Rien à voir non plus avec sa main qui glissait lentement de la hanche de Ryoma pour se diriger, sans vergogne, avec une lenteur affolante, jusqu'à la ceinture du chanteur. Il faisait toujours aussi chaud. Non. Natsu était en train de bouillir de l'intérieure. Et cette envie soudaine et incontrôlable qui l'avait enveloppé et ne semblait pas décidé à le lacher. Un nouveau soupir qui s'extirpa de ses lèvres et sa main se stoppait au bord de l'elastique du jogging que Ryoma portait. Ça y est. Natsu était à nouveau perdu dans cet enfer, ces limbes des plus érotiques qu'il soit. « Chut... » Juste très discrètement à l'intention de Ryoma si au cas où il désirait se faire repérer et ses doigts poussèrent le tissus de coton, disparaissant à l'intérieur de son pantalon.

Tenue. ■ Si jamais il pouvait seulement voir à quel point je suis tourmenté, donner un symbole amoureux à l’homme que j’aime c’est frustrant, surtout quand il y voit qu’un amour amical, je suppose au fond que je me suis simplement inquiété pour rien, il faut bien l’avouer. Je pensais que ça le choquerait, qu’il demanderait des explications, mais pour lui c’est « normal » et je me rends alors de plus en plus compte que je suis juste un abruti, à quoi cela sert que je me prenne la tête avec les détails si je suis le seul à les voir comme étant inaccoutumé et biscornu. Bon l’avantage c’est qu’il est heureux et si Natsu se sent comblé par mon cadeau, je suis soulagé, je préfère cela au fait qu’il se mette à m’éviter en comprenant doucement mes sentiments, c’est stupide je sais, mais même si à mes yeux il est coupable de bien des choses, même si je l’évite pour protéger mon cœur de ses attaques injuste, il est aussi mon meilleur ami, je ne veux pas le perdre, encore moins à cause de ce que je peux ressentir pour lui, je ne veux pas voir de jugement sur son visage et dans son regard, ni causer notre séparation, j’ai peur souvent qu’un jour il découvre mes sentiments, mais qu’il ne comprenne pas. Je suis souvent incompréhensible moi-même, par mes actes et mes mots, mais c’est frustrant, agaçant souvent, avez-vous déjà expérimenté le fait de tomber amoureux d’un homme, de votre ami d’enfance, votre partenaire, votre binôme et votre meilleur ami ? Je vous assure que cela n’a rien de facile à gérer, sentimentalement parlant c’est un vrai bordel !

Aujourd’hui je peux voir ce collier trôner autour de son cou, un de mes cadeaux, mais aussi une déclaration sous scellés, silencieuse dont moi seul en connaît la signification réelle, si je peux le surprendre je continuerai, je me rends compte que le fur ne mènera à rien, l’éviter ne me fera aucun bien. Je dois prendre sur moi et avancer, profiter, ne jamais laisser passer la moindre opportunité, tout simplement. Puis en parlant de situation adéquate, on dirait qu’une aubaine se présente à moi, enfin je ne pense pas qu’à le faire boire pour profiter du Natsu qui s’intéresse à moi, mais voir cette femme venir avec cette bouteille d’alcool me semble réellement comme une bonne occasion, en fait j’ai cette impression d’avoir deux Natsu pour le prix d’un, le sobre est mon meilleur ami, quand le saoul est mon amant, mais j’aime les deux, pour moi ça ne fait aucune différence, l’un comme l’autre représentent la même âme, le même cœur et le même corps, l’un est juste trop con pour se souvenir de ses actes, là est la différence.

Boire cul sec ne m’aide pas vraiment, arrachant ma gorge au passage, c’est fort, trop fort... Ça pique et je transpire presque sous la sensation de chaleur qui coule dans mon sang, c’est quoi cette boisson au juste ? Ça semble tellement puissant, comme si on buvait un verre de Cocoroco est que tout a coup, tout s’arrête de fonctionner normalement. J’ai besoin d’air, de me rincer le visage, de m’isoler un instant, les toilettes semblent alors le seul endroit où je pourrais trouver un peu de tranquillité, rinçant mon visage a l’eau froide, je suis rouge, fixant simplement le miroir, je tape lentement le front contre ce dernier. Je me demande ce que fais Natsu, espérant qu’il n’a pas tombé la bouteille car si je rougis de chaleur après un verre, je n’imagine même pas l’effet que cela peut avoir sur mon ami. Entendant du bruit, je tourne la tête vers la porte pour voir pénétré le brun dans la pièce, nos regards se croisent et je sens son poids sur moi, il me fait reculer d’un, deux, trois pas jusqu’à me retrouver contre le mur d'une cabine, je ne comprends pas trop ce qui se passe.

« Des japo... ? » Je ne peux pas parler vu qu’il a sa main plaquée sur mes lèvres, mais j’ai compris malgré sa façon étrange de l’expliquer, surement un effet de l’alcool, cela reste peu rassurant, si on se fait remarque ici tous les deux, notre séjour deviendrait compromis, je ne veux pas ça ! De nouveau capable de parler, je souffle à sa question comme pour accentuer le fait que ce n’était pas une chose « normale ». « C’était fort. » Rajoutais-je sur un ton évident. Natsu était trop proche, je pouvais sentir son souffle sur ma peau, prisonnier entre ses deux bras plaqué sur le mur, c’est étroit et ça risque de ne pas m’aider à rester calme, je dois me contenir, autant mes envies que le reste. J’admire son côté en chaleur avec un sourire sur les lèvres, le voir jouer avec son haut ou rougir à cause de la température, c’était séduisant... Enfin qu’est-ce que je ne trouve pas sexy chez lui aussi, c’est une perte de temps que de tenter de répondre à cette question... Tentant de quitter les toilettes après quelques soixante secondes écoulées, Natsu me rattrapa par la taille soudainement et son doigt quémandant mon silence lorsque l’endroit fut occupé par des arrivants, gardant le silence comme si nous n’étions pas présent, enfermé dans cette cabine...

J’avais de plus en plus chaud alors que nos corps était collé, je devenais vraiment accroc. Rougissant surement malgré moi devant les visions traversant mon esprit. Sentant son torse dans mon dos, si proche, si chaud, je déglutis en gardant mes lèvres closes. Un soupir s’échappa finalement quand sa main s’aventura à descendre lentement, sentant cette dernière s’arrêter à l’élasticité de mon bas, je soupire à nouveau, l’entendre me demander de garder le silence tout en me caressant ainsi c’était une torture. Pinçant ma lèvre inférieure, dans un souffle bas je laisse échapper. « Natsu... » sensuellement, je joue avec le feu, je le sais parfaitement. Ma main descendit sur mon entre-jambe ou je pouvais sentir la main de Natsu, seuls les tissus séparés nos peaux, mais je suivais ses mouvements en gardant son « chut » en mémoire, quoi qu'il tente je devrai rester le plus silencieux possible...

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? » Je chuchote en tournant doucement la tête pour le regarder, curieux d’entendre ses intentions, aussi flagrantes soient-elles, était-il assez bourré pour me désirer ? je suis perdu à force, mais bon sang j’en ai envie là... je suis vraiment un putain de nymphomane... Avec lui bien sûr, même si je couche avec d'autres mecs, il est le seul à me procurer cette sensation de manque même en me touchant, c’est tout aussi frustrant et crispant.

Tenue.

Tout avait l'air pourtant si réel. Il y a des choses qui ne trompent pas. La douleur en était une. Quand, en se reculant, Natsu trébucha et que l'arrière de son crâne rencontra durement le mur, c'est un gémissement qui lui échappa. Il avait oublié de remonter son pantalon et il s'était prit les pieds dedans, s'étalant lamentablement, l'alcool n'aidant pas à avoir un bon équilibre. « Putain... » Il se massa l'arrière de son crâne après avoir essuyé sa main à l'aide d'un bout de papier toilette, il constata, qu'heureusement, il ne saignait pas et ne s'était pas gravement blessé mais, au moins, ça l'avait éveillé un peu plus vite que prévu. Il porta son regard sur Ryoma, encore à demi-nu devant lui. C'était étrange comme tout avait l'air d'être bien trop réel. L'esprit encore embrumé par l'alcool, il fixa son meilleur ami avec un air perdu. La veille, ça lui avait fait le même effet et ce matin encore. Pouvait-il vraiment prétendre dormir encore ? Même après s'être fait mal ? Il posa sa main sur le sol et s'aida pour se relever non sans longer le mur pour être le plus éloigné possible de Ryoma. Il ne comprenait plus rien. Il remonta son pantalon qu'il ferma avant de sortir de la cabine, se rendant jusqu'au lavabo. Le chemin lui paraissait long et c'est comme s'il marchait sur du coton. Il ouvrit le robinet et s'envoya plusieurs giclée d'eau sur le visage. Le contact froid termina de lui remettre les idées à peu près en place. Et quand il porta son regard sur son reflet et qu'il y vit également celui de Ryoma, ce fut la véritable douche froide. D'ailleurs, le visage de Natsu ne traduisait rien d'autre que la peur et l'état de perdition dans lequelle il se trouvait. « Ryoma. Fallait pas que j'me réveil. » Même sa voix qui sortait de ses lèvres étaient trop réelle. Il posa sa main sur son torse, sentant son propre cœur battre la chamade. C'était la panique totale. Il avait vraiment couché avec lui alors ? Et hier, c'était vrai aussi ? Cette bagarre... ou cette coucherie qu'il avait rêvé. « On l'a vraiment fait hier aussi ? » Fallait qu'il sache. Maintenant, il fallait qu'il soit au courant. Qu'il arrête d'être perdu entre le rêve et la réalité. Il avait l'impression d'être fou, d'être complètement schyzo. C'est comme si, soudainement, le cauchemars était devenu réalité. Il s'approcha de Ryoma qu'il attrapa par les épaules, le secouant. « On a fait quoi Ryo ? On a fait quoi comme connerie, putain ! » Soit il devenait fou, soit il s'inventait des symptômes, soit il était complètement malade. Ou alors tout ça était vrai. C'était horrible comme sensation. C'était vraiment horrible ce qu'il vivait. Il planait encore un peu à cause de l'alcool mais il avait cette conscience qui ne pouvait pas le tromper et l'empêcher de « voir » ce qu'ils avaient fait et de prendre conscience de leur geste. Il planait mais il comprenait. C'était pire que tout comme état. « Faut qu'on rentre. » Ouais, et tout de suite. Ça n'allait pas, il fallait qu'il prenne un médoc et qu'il se couche. Qu'il aille voir un médecin, il devenait dingue. Il saisit le poignet de Ryoma et l'entraîna en dehors des toilettes. En dehors même du restaurant se fichant pas mal d'être vu par le groupe de japonais. Il n'en avait rien à foutre, fallait qu'il sache tout de A à Z.

Tout le long du chemin, il n'ajouta pas à un mot. Malgré que tout ses muscles lui faisaient un mal de chien, il trouva la force on ne sait où pour rentrer à la villa et se laisser tomber sur le lit dans un râle bruyant de souffrance. Il porta ses mains à son visage et essuya la sueur qui perlait sur son front. « Me dit pas qu'on a vraiment couché ensemble. Que tout ça n'était pas un rêve. » Il tourna son visage vers Ryoma, espérant presque le voir rire de ses conneries mais d'un côté, il le savait au fond de lui. Tout devenait clair maintenant que l'alcool semblait s'extirper.

Je n’ai pas le temps de réagir lorsque j’ai vu Natsu partir en arrière en se tapant la tête, ma main se positionnant sur mes lèvres inquiètes, espérant qu’il aille bien, mais il ne semble pas avoir perdu connaissance, Dieu merci, soupirant j’en oublie de remonter mes vêtements, mais là je suis encore dans les vapes, pas l’esprit très vif. Je pensais pas que ce coup serait le début de mon « cauchemar », je croise son regard et remarque qu’il semble différent, même ses gestes deviennent distants, ne me dite pas que... Je remonte mes affaires en vitesse, surtout après l’avoir vu faire de même et quitter la cabine, geste trop brusque je me retiens à la porte en grimaçant sous la douleur qui traverse mes reins, bordel... J’inspire et j’expire en écoutant l’eau coulé du robinet, une fois prêt, je sors en alignant mes pas me positionnant derrière lui, voyant son reflet dans le miroir, mon expression doit semblait perdue et paniquée, mais que dois-je dire ou faire s’il se souvenait vraiment de tout ça. J’en ai la confirmation avec ses mots, mais je n’ai plus de voix, rien ne veut franchir la barrière du son, comme si j’avais la gorge nouée, je n’arrive pas à parler, l’écoutant simplement en me retenant de craquer, je viens de passer du « rêve » à la « réalité », même si moi j’ai toujours pu faire la part des choses, je suis face à un Natsu qui réalise ses erreurs, sauf qu’à mes yeux... rien de tout cela n’était une erreur et c’est surement le plus douloureux, encore une fois...

Il me prend ma virginité, il s’en souvient pas, il me baise sous le coup de l’alcool il s’en souvient pas et quand il finit par se souvenir... ne pourrait-il pas juste l’accepter, pourquoi je vois cette détresse dans son regard, je sais que cela n’est pas commun, je sais que je suis en tort pour ne pas l’avoir arrêté, mais est-ce si... répugnant ? Dégoutant ? Ou... Je ne sais plus quoi penser. Me secouer comme un prunier ne changera rien, j’ai mal... mon corps, mon cœur, ma tête... j’ai mal. Je n’entends même plus ce qu’il dit, le voyant simplement me tirer à l’extérieur, attrapé par mon poignet je serrai les dents, je n'étais encore pas tout a fait frais, mais ça aussi, je m’en fichais. Qu’est-ce que la douleur physique ? Il m’a pris comme un sauvage et là je lui dois des explications, je ne veux pas... je veux juste... en fait je ne sais même pas ce que je veux.

Arrivé à l’endroit où on loge je le regarde s’allonger, debout à quelques pas du lit, je le fixe écoutant sa question... j’ouvre ma bouche, mais la refermer instantanément, avant de soupirer et de me reprendre un minimum.

« Alors je le dirai pas. » Ça pouvait sembler une remarque comique ou provocante, mais c'est faux, s’il ne veut pas l’entendre, s’il ne peut pas l’assumer, pourquoi devrais-je en parler ? Je devrais peut-être en rire et lui dire que ce n’était qu’une partie de jambe en l’air, que je le fais avec tout le monde ? Je suis une pute après tout, peut-être qu’ainsi il ne verrait pas ça d'une façon aussi dramatique ou qu’il ne culpabiliserait pas, de toute façon, de quoi voudrait-il s’en vouloir ?

« J’ai envie de dormir... On n'est pas obligé d’en parler, tu n’as qu’à oublier. » Il est doué pour ça après tout et je pense que mon ton l'a bien laisser entrevoir malgré moi.

Tenue. Oui Natsu était cruel. Oui il s'en rendait compte... mais il n'arrivait pas à se dire qu'il était complètement en tord. Bien sûr il savait qu'il avait fait une grosse connerie mais, d'un côté, il se disait qu'il n'aurait pas fait ça si Ryoma l'avait repoussé. Ça n'avait pas l'air d'être franchement un viol, parce qu'à s'en rappeler, les images qu'il avait de Ryoma c'était de quelqu'un qui en redemandait. Bordel, comment avaient-ils pus faire ça ? N'étaient-ils pas des amis à la base ? De meilleurs amis ? Et puis s'ils l'avaient fait, que Ryoma le faisait aussi avec des inconnus peut-être que Ryoma le faisait aussi avec Miyuki. A cette idée toute fois rationnelle, ses doigts se serrèrent sur le poignet de son meilleur ami, accélérant le pas sans même s'en rendre compte. Puis, à nouveau, ils se retrouvèrent seuls, dans la villa. Natsu avait besoin de réponse. Il avait besoin de comprendre, de savoir. Et il ne parviendrait à rien si Ryoma ne se décidait pas à parler. Rien que sa réponse à sa première interrogation suffisait pour lui donner une réponse. Ils l'avaient bien fait. Et ça n'avait pas dû se passer qu'une fois. Depuis combien de temps ça durait ? Depuis combien de temps couchaient-ils ensemble sans même qu'il ne s'en souvienne ? « Tu plaisantes ? Oublier ? Comme ça ? Tu crois que j'en suis capable ? » Il se redressa en position assise sur le lit et saisit le bras de Ryoma quand il passa à ses côtés le forçant à rester là, à ne pas fuir, à lui faire face. « Ryoma. On l'a fait combien de fois. Depuis quand ? Pourquoi tu... enfin j'm'en suis pas souvenu, tu m'as rien dit. » tout était encore brouillé dans son esprit, il arrivait pas pleinement à se souvenir de tout et il avait l'impression d'oublier encore trop de choses. Il tira sur le bras de Ryoma qui n'eut pas d'autre choix que de s'asseoir à ses côtés.

« Ryo, s'il te plaît. J'ai pas envie d'oublier. J'peux pas. J'sais même pas ce que tu veux dire par oublier mais on l'a fait et... on devrait peut-être juste se dire que c'était une erreur, une connerie ? » ses mots allaient faire mal, mais il ne pouvait pas se douter que ça lui ferait mal à ce point. Natsu était déjà assez mal à l'aise comme ça. « On est pote depuis longtemps. On aurait jamais du faire ça. Est-ce que je t'ai forcé ? Je t'ai obligé à faire ça ou... ou toi aussi tu... » l'as voulu. C'est ce qu'il allait dire mais il s'était stoppé là. Est-ce que lui-même l'avait voulu pour le faire ? Dans quelles circonstances avaient-ils pu se laisser entraîner là-dedans ? C'était presque irréel. Il aurait aimé retourner en arrière pour que rien ne se passe. Il soupira, se laissant tomber en arrière, allongé sur le matelas ses mains à nouveau sur son visage. Les traces sur leur corps lui revint et il frémit tout en se relevant, s'éloignant de Ryoma. Il remonta le col de son t-shirt, comme si ça pouvait tout cacher. Et il n'osait même pas regarder Ryoma et les traces qu'il avait lui aussi sur son cou. En avait-il autre part d'ailleurs ? Non, il ne chercherait pas à savoir ça, il n'avait pas envie de savoir. Son seul soucis était de savoir s'il pourrait facilement oublier comme lui suggérait Ryo.

« J'peux juste savoir un truc ? » Il lui tournait le dos, n'ayant pas envie d'affronter son regard. Peut-être que ça serait plus facilement, également, pour Ryoma de lui répondre. « J'suis le seul du groupe ou il y a quelqu'un d'autre ? » Par là, il espérait qu'il comprenne qu'il parlait de Miyuki. Il espérait franchement que ça ne soit pas le cas. Pourquoi ? Bonne question, il ne voulait pas, c'est tout. Il souhaitait juste être le seul, ça lui éviterait de l'imaginer avec trop de monde à la fois. Déjà que de savoir qu'il pouvait coucher avec des inconnus l'agaçaient alors si en plus il devait savoir qu'il couchait avec Miyuki, il ne donnerait pas cher de la peau de ce dernier. Est-ce que le groupe allait en pâtir ? Est-ce qu'ils allaient finalement s'éloigner au point de se séparer ? Déjà que la fin de leur week-end était potentiellement gâché... il soupira, se frottant les tempes. Pourquoi ça ne pouvait pas être un cauchemar ? Peut-être devaient-ils rentrer sur le sol nippon ? Ça ne servait plus à rien d'être là, pour s'éviter, pour laisser la gêne s'emparer d'eux. « J'suis désolé... » Il avait senti le besoin de s'excuser. Pour quoi ? Pour un tas de choses. Son oubli, ses gestes, sa réaction. Tout à la fois. Mais pouvait-il juste oublier dorénavant ? Pas du tout.

Tenue. ■ Je me doutai que les choses allaient dégénérer le jour où il ferait face à la vérité, cependant je n’étais pas prêt à la lui dévoiler, certes on a « baiser » ensemble ou fait l’amour, ou tout ce que vous voulez, mais il n’a aucunement besoin de savoir comment ça a commencé ou pour quelle raison... Je ne lui dirais pas mes sentiments, je retiendrais mes larmes et jouerai de la situation, mais sur le chemin du retour je savais déjà que j’allais souffrir, mon cœur s’apprêter à prendre cher et aucun coup de rein échangé ne me consolerait de cette peine, j’en ai eu confirmation une fois à la villa, j’ai tenté d’y échapper, je ne voulais vraiment pas en entendre plus, pas qu’il me dise que c’était une erreur où des mots vexant et blessant pour moi, après tout je suis en tort pour l’avoir laissé faire, mais mes sentiments ont été les premiers piétinés, ne puis-je pas profiter de ce réconfort qu’il a bien voulu me donner ? Je suis fatigué... Quoiqu’il se passe Natsu oublie, il oublie tout... Ne peut-il pas le faire encore aujourd’hui ? Je suis légèrement sarcastique dans mes paroles, mais cela ne semble pas le toucher. À ses mots je ris d'une façon exagéré pour laisser affiché l'ironie de la chose en lâchant sans une once d’hésitation. « Bien sûr, tu es plutôt doué dans ce domaine » Je suis méchant, mais il n’aura pas grand-chose de moi, s’il attend des réponses je ne serai pas en mesure de lui en donner, pas ce soir.

Il me rattrape par le bras et je le regarde simplement, des questions, encore des questions, je garde le silence, le laissant enchainer, il semble bien parti, même en étant assis sur le lit je tente de dévier le regard l’air de rien, comme si les phrases qu’il exprime ne me touchez pas, mais c’est faux. J’essaie simplement de ne pas fondre en larmes, j’essaie juste de ne pas écouter mon cœur se briser encore une fois, je pense que je suis arrivé au bout, j’étais heureux de faire l’amour avec lui, de le sentir et de pouvoir imaginé le temps de quelques heures qu'il puisse m’aimait de la même façon que moi, mais tout est faux, pour lui c’est une simple erreur, m’avoir pris ma première fois était une erreur aussi, je suis tombé amoureux de lui par erreur, et il couche avec moi par erreur, tout n’est qu’erreur entre nous... Puis-je penser que notre relation en elle-même est également une erreur ? Notre amitié a-t-elle un sens au fond ? Je suis perdu...

Il a raison, c’est une connerie, dès l’instant ou mon cœur a battu pour lui c’était déjà la bêtise de ma vie, je ferme discrètement les poings jusqu’à rendre les dermatoglyphes rouges, mais aucun mot n’a encore franchi mes lèvres, je prends sur moi... Quand il s’éloigne je soupire en espérant pouvoir mettre fin à cette discussion à sens unique, mais il me questionne à nouveau, je lève le regard pour apercevoir simplement son dos et finalement je réponds.

« Pense ce que tu veux. Que tu sois le seul ou non qu’est-ce que ça change au fond, nous c’était une erreur, peut-être pas avec les autres. » Je ne peux pas retenir mon amertume, c’est difficile, j’ai envie d’exploser, je ne me contiens pas, Natsu n’est pas en tort, enfin... l’alcool l’est, mais même si ces mots font mal il a raison, surement... Et voilà qu’il s’excuse, c’est trop. Je souffle en inspirant pour quitter le lit et lui passer devant en lâchant. « Ne t'excuse pas. Assume de m’avoir baisé et on en parle plus, tu n'es pas le premier et tu ne seras pas le dernier~ maintenant si tu permets je vais prendre une douche et me coucher, tu m’as épuisé. » Je me maudis, je me maudis, mais je n’arrive pas à être gentil, je suis trop blessé et j’ai juste besoin de craquer et à peine la porte de la salle de bain close c’est ce que je fais à nouveau, j’en ai marre, je pleure toujours à cause de lui, j’en ai marre, j’en ai marre. Écroulé au sol je craque littéralement, mon cœur est trop lourd, on dirait que cette fois c’est finir pour de bon, je devrais peut-être en profiter pour tourner la page réellement ? En suis-je capable ? Je l’ignore, mais je ne peux plus vivre à attendre après lui, ce soir j’ai bien compris...A son regarde, ses expressions, puis chacun de ses mots, sa gêne... Je ne serai jamais plus qu’un ami à ses yeux et c’est ce qu’il doit redevenir aux miens avant que le groupe en pâtisse et que je devienne invivable... En sortant d’ici, je serais calmé et tout devra être oublié, alors pour l’instant... laissez-moi juste quelques minutes pour extérioriser cette douleur....

Tenue. C'était comme un cauchemar dont il ne parvenait pas à se sortir. Il dormait et il n'arrivait pas à se sortir de son sommeil pour échapper à ce genre de cauchemar dans lequel il se trouvait. Il étouffait. Mais tout ça était la vérité. Une putain de vérité dont il devrait faire face sans quoi il finirait par devenir fou. Tout s'accumulait dans son esprit. Les images érotiques défilaient avec, pour seuls acteurs, Ryoma et lui. Son cœur battait à tout rompre. Il était à la fois mort de trouille, en colère et terriblement excité. Il n'aurait jamais imaginé tout ça, même dans ses rêves. La réalité était pourtant bien plus surprenante qu'il ne l'aurait cru. Arrivé à la chambre, Natsu avait cherché à avoir des réponses mais il semblerait que son meilleur ami, devenu amant en peu de temps, en avait décidé autrement. Pire encore, il lui tendait, sur un plateau d'argent, des propos des plus énervant et blessant. Quoi qu'il n'était pas mieux non plus de son côté. « Arrête ça. » Son ton avait été froid. Il se fichait d'être bon ou pas dans ce domaine. Il ne cherchait pas ce genre de réponse là. Il soupira, se massant les tempes, sa tête était douloureuse. Son silence le tue et même s'il se trouve à côté de lui, il préféra s'éloigner pour ne pas le secouer ou craindre de s'énerver physiquement sur lui. Il perdait littéralement la tête. Trop. Il y avait trop de choses qui n'allait pas et il était épuisé mentalement. C'était pire que quand ils devaient répéter des jours durant. Là, c'était comme s'ils étaient devenus des étrangers, et cette simple idée lui faisait peur. Il ne désirait certainement pas le perdre. Hors de question qu'il le perde comme ça. Il était son meilleur ami après tout.

Peut-être pas avec les autres ? Il ne savait pas ce qu'était cette boule qui venait de lui monter jusque dans la gorge mais ça n'était pas quelque chose d'agréable. Il se tourna, lui fit face, les poings serrés.  Juste à temps pour subir encore une slave de propos qu'il aurait apprécié ne pas entendre. De la baise, ça n'avait été que ça puisque Natsu ne pensait pas un seul instant l'avoir fait avec des sentiments, sinon, il s'en serait souvenu. S'il aimait Ryoma, ils l'auraient peut-être fait mais avec des sentiments, à se dire des mots d'amour et à se tenir la main tendrement, pas à se foutre des reproches dans la tronche ou à se lancer des piques comme ils le faisaient. Quel était ce genre d'amour ? Avant même que Natsu ne réagisse, Ryoma avait disparut dans la salle de bain. Il avale les centimètres qui le sépare de la porte et tente de l'ouvrir mais celle-ci résiste. Il a fermé à clé. Le tricheur. Le sale tricheur. Il ne pouvait pas se contenter de disparaître comme ça et de le laisser dans l'indifférence la plus totale. Il avait aussi des choses à lui dire, il avait également son sac à verser. « Ryoma, ouvre. » Il tenta à nouveau d'ouvrir la porte mais la poignée continuait encore à lui résister. Son poing s'abattit sur la porte assez fermement mais sans qu'il ne puisse se blesser. « Tu peux pas juste devenir une pute et t'enfuir dès qu'on te pose des questions. » Ses doigts tremblaient sur la porte, ses phalanges crispés sur le bois. « C'est consternant de savoir que tu peux faire des choses aussi dégradantes. T'es pas sensé devenir une personne comme ça. C'est pas toi ça. T'es pas sensé me dégoûter à ce point. » Il avait peut-être été trop loin mais c'est la vision de Ryoma dans des bras inconnus qui le répugnait. Il ne supportait pas ça. Son poing frappa à nouveau contre la porte avec un peu plus de force néanmoins. Il secoua la tête, fixant le bois qui le séparait de son meilleur ami. Il tenta même, une énième fois de tourner la poignée avec plus d'énervement. « Si tu crois pouvoir devenir ce genre de personne, Ryoma, tu te trompes. J'te laisserais pas te faire salir comme ça. T'es pas aussi bas. Hein ? »

Il poussa un profond soupir et laissa retomber ses mains, se reculant de la porte. Il la fixa, comme s'il s'apprêtait à la voir s'ouvrir. Bien entendu, il n'aurait pas pu s'attendre à le voir sortir, la bouche en cœur, comme si ce qu'il lui avait dit ne l'aurait pas blessé. Il était conscient d'avoir été dur. De l'avoir insulté même. Peu importe, il avait fallut qu'il lui débale tout ça. Non pas pour se sentir soulagé ou allégé mais. En fait, il ne savait pas mais il l'avait fait, c'est tout. Il s'éloigna et sortit à l'extérieur, il avait besoin de prendre l'air. Une fois sur la terrasse, il se laissa tomber sur une des chaises longues et planta son regard sur le ciel. Où en était-il ? Il n'en avait aucune idée.

Tenue. ■ Arrêter ? Peut-être que je le devrai, mais les choses étaient devenues compliquées si vite que je n’étais pas non plus disposé à accepter et comprendre son état actuel. Je suis celui qui était conscient et consentant, mais Natsu n’est pas innocent, l’entendre parler et agir comme si c’était la pire des choses est blessant, une honte ou une erreur, je n’étais plus à ça prêt depuis le temps, il n’a surement pas idée du mal qu’il me fait, cette douleur que je pensais pouvoir maitriser et devenu rapidement incontrôlable, je veux disparaitre et lui jeter la vérité au visage, être aussi distant qu’il l’est. Son ton pouvait être froid, je ne lésine pas non plus, la colère me faisait dire des choses qui se baser uniquement sur la douleur que je pourrais lui procurer, qu’il soit en colère contre moi, me haïssent même, je m’en fiche... Mais j’en avais marre de trouver des excuses à tout ça, je l’aime... Mais lui n’use de mon corps qu’une fois bourré, suis-je une sorte se substitue ? Un vide couille ? Je ne sais plus ce que je dois penser, j’en ai simplement ras le bol, il ne tente pas de me comprendre et ne pense qu’au fait que tout ça est un péché, alors au point où j’en suis il peut bien me voir avec n’importe qui, dans les bras de qui il voudra, je suis épuisé, fatigué et je finis simplement par m’isoler. Enfermé sans lui laisser le temps de répondre, contre la porte je pleure en brisant les barrières que j’avais hissées pour paraître fort, mais je ne le suis pas, je suis faible... Un idiot amoureux qui profite de la faiblesse de son meilleur ami pour assouvir ses désirs et rêver le temps de quelques heures, mais cette fois... Le rêve est devenu cauchemar.

Je l’entends tenter d’ouvrir la porte, le robinet qui coule je ne réponds pas, je n’ouvre pas... Qu’il me laisse tranquille. Le coup contre la porte me surprit, les yeux larmoyant je lève le visage vers elle comme si je pouvais voir à travers, il était de l’autre côté et pourtant c’est exactement l’image que notre relation à prise, une porte entre nous... Est-ce qu’on redeviendra comme avant ? Impossible, j’ai cette drôle d’impression que rien ne sera plus jamais comme ça l’était et j’ai peur. Serrant des dents, pinçant ma lèvre à sang alors que mon cœur est roué de coups par ses mots, il a raison. Je suis une pute... Voilà ce que je suis devenu, ricanant envers cette réalité affligeant mes mains contre mon visage, j’ai mal.

Le dégouter. j’ai l’impression d’étouffer devant les sanglots qui accrut, pourquoi doit-il être aussi méchant, pourquoi ne tente-t-il pas de voir par dessus les apparences, depuis quand ne nous comprenons plus ? On est comme des étrangers, des inconnus... Je suis en colère, triste à en mourir, mais je vais exploser. Une fois le calme revenu de l’autre côté de la porte je pris cinq minutes pour me reprendre, me relevant pour me regarder dans le miroir, je ne ressemble à rien, les yeux rouges, le visage trempée, je suis sale... sale de l’intérieur et l’entendre de la bouche de Natsu c’est le plus douloureux, pourtant a-t-il le droit de me juger ? Je cogne ma tête contre la glace avant de serrer mes doigts entre eux, les refermant en poing pour sortir une fois le visage essuyé à la va-vite. Sortant à l’extérieur je me plante devant lui et le fixe simplement avant de lâcher sans détour.

« Qu’est-ce que ça peut te faire que je sois une pute ? Qu’est-ce qui n’est pas moi, que je m’envoie en l’air avec le premier qui passe ? » Je ris de nervosité avant de reprendre. « Tu n’as aucun droit de me juger Natsu, de plus je suis déjà sale, que pourrais-tu faire ? » J’aimerai biens savoir.

« Ferme les yeux, fais comme si rien ne c’était passé, comme si tu ne savais rien, c’est encore la meilleure chose que tu peux faire, parce qu'au risque de te décevoir je ne changerai pas. »

Tenue. Il avait mal. Au fond de lui, il avait vraiment mal. Pas d'avoir fait ce qu'ils avaient fait mais que tout tourne au cauchemar comme ça se passait dans le cas présent. C'est un peu comme si le sol se dérobait sous lui. Il avait l'impression de tout perdre et c'est ce qui se passerait. S'il perdait Ryoma, il perdait tout, c'était un fait. Il ne pouvait pas s'imaginer faire sa vie sans son meilleur ami à ses côtés. Imaginer traverser les événements joyeux ou triste sans lui était impensable. Il fallait à tout prix qu'il répare cette erreur mais comment ? Bien que Ryoma lui avait dit de tout oublier, de fermer les yeux, c'était impossible. Ou alors, il fallait être sacrément inhumain pour ça. Avoir un problème mental. Ne pas tenir à son meilleur ami. S'il pouvait oublier d'un claquement de doigt, ça signifiait qu'il ne considérait pas Ryoma comme son meilleur ami mais comme un simple coup d'un soir. Ça avait été le cas, non ? Ils n'avaient eu qu'un simple coup... oui mais il l'avait fait sous le coup de l'alcool, il n'avait pas vraiment voulu ça, c'était pas lui qui l'avait voulu. Enfin à y réfléchir, c'est vrai que ça n'était pas désagréable mais c'était immoral. Ils étaient meilleur ami voir comme des frères, comment pouvaient-ils s'adonner à ce genre de chose du jour au lendemain ? Il devait forcément y avoir des conséquences...

Quoi qu'il en soit, il était sûr de ne pas pouvoir oublier. Dès qu'il fermait les yeux, là tranquillement allongé sur le relax sur la vaste terrasse, il revoyait des images torrides qui le faisait frissonner autant de peur que de plaisir. Merde, il ne pouvait pas être comme ça. Il se ressaisit, se redressa sur le transat et se frotta le visage pour essayer de se sortir de la torpeur dans laquelle il se trouvait. Il se mit à penser que, peut-être, il fallait mieux qu'ils repartent tout deux au plus vite, qu'ils reprennent les entraînements et qu'il chasse ses pensées de son esprit sans pour autant être capable de totalement les oublier. C'est à ce moment-là que fit irruption, devant lui, son meilleur ami. Il leva les yeux sur son visage et remarqua ses yeux rouges. Avait-il pleuré ? Sans nul doute, comment aurait-il pu avoir cet air bouffi sinon ? Mais pourquoi avoir pleuré après tout ce qu'il lui demandait de faire comme si c'était normal et banal ce qu'ils avaient pu faire ? Il allait lui en poser la question mais il n'en eu pas le temps. Ryoma lui assenait des paroles comme des coups de poignard et plus ils étaient nombreux, plus il avait l'impression que ce n'était pas réel. Tout ça ne pouvait pas être réel, c'était comme s'il était dans un songe à imaginer tout ça. Au réveil il en rigolerait et lui raconterait tout. Mais malgré tout, depuis le début, il savait que ça n'avait rien d'imaginaire.

Il accusait le coup, mais plus il devait en subir, plus il avait l'impression d'être poussé à bout, d'être arrivé à ses limites. Il se leva et avant même que Ryoma ai pu terminer le ton de sa phrase que sa main s'écrasa contre sa joue dans une gifle plutôt cinglante. Il n'avait pas mesurer l'impact, certes, mais il n'avait pas non plus mesurer sa douleur. L'avoir frappé ne l'avait que très peu soulager mais ça avait eut l'effet de le faire taire, c'est tout ce qui comptait. Il aurait aimé s'excuser, lui demander pardon pour son agissement, le prendre dans ses bras et lui dire qu'ils avanceront ensemble avec ce qu'ils avaient fait et puis voilà. Mais quand sa bouche s'ouvrit, ce n'est pas les bonnes paroles qui sortirent. « Tu te rends compte dans quel état tu es ? Tu vois un peu ce que tu es devenu ? Je ne te juge pas, j'essaie juste de te secouer pour que tu comprennes que tu ne files pas sur le bon chemin. Tu crois que c'est facile pour toi de fermer les yeux, d'oublier en un claquement de doigt ? J'en serais incapable, même avec la meilleure volonté du monde et à la rigueur, ça ne me dérange pas ce qu'on fait, ce qui me dérange c'est que notre amitié en pâtisse à ce point. Pourquoi tu m'as laissé faire si tu savais que je n'étais pas dans mon état normal ? Pourquoi tu m'as pas repoussé en sachant qu'on finirait par en venir à ce stade où nous sommes actuellement ? Tu fais bien ce que tu veux de ton corps Ryoma, ça c'est pas à moi de te dire ce que tu dois faire ou non, mais personnellement, je ne te voyais pas comme ça. A la limite, ça me dégoûte de te savoir comme ça. » Il prit une profonde inspiration, laissant planer un silence de quelques secondes seulement avant de reprendre, d'une voix plus grave. « Je regrette de ne pas avoir remarqué plus tôt que tu changeais à ce point... j'aurais peut-être pu sauver notre amitié. » Il détourna le regard et rentra dans la chambre pour ensuite sortir complètement de la villa. Il avait besoin de prendre l'air. D'aller ailleurs, de ne pas être dans la même pièce que lui, de faire quelque chose qui pourrait l'aider à oublier un tant soit peu la terreur dans laquelle il se trouvait. Il ne savait pas où aller mais il allait bien finir par trouver.

Tenue. ■ Je me fichais que Natsu puisse remarquer mes yeux rougis par mes larmes, en fait ça n’avait plus aucune importance, j’étais partagé entre la tristesse et la colère que je ressentais, je ne pensais pas qu’un jour je puisse aimer autant, mais le détester aussi, pourquoi ne peut-il pas se remettre en question, poser les bonnes question, tenter de me comprendre avant de me juger. Oui je fais le con et je le sais, mais comment puis-je faire autrement quand cette boule dans ma poitrine me consume et me tue à petit feu, l’amour est un poison, il était mon frère, mon meilleur ami et pourtant il a suffit d’un soir pour qu’il dépasse les bornes et devienne mon amant, je pense avoir le droit de réclamer ma part dans tout ça, le premier à avoir abusé ce n’est pas moi... Ce n’est pas moi.

Automatiquement une fois devant Natsu voilà que je me laisse emporter en mettant les choses au clair, il n’a aucun droit sur ma vie, on est ami, meilleur ami certes, mais ce que je fais et avec qui je couche n’a d’impact que sur moi, mon corps et mon ressenti, pas le sien. S’il ne veut pas avoir affaire a tout ça, alors autant qu’il ne s’implique pas et oublie simplement ce qui s’est passé, il ne s’est jamais rappelé de notre « première » fois, de ce moment où il m’a pris toute mon innocence, alors pourquoi devrait-il se souvenir de celle-ci ? L’alcool a de l’impact sur ses souvenirs, pas sur les miens. Mais je n’ai même pas le temps d’imposer mes dernières « volontés » concernant cette histoire que je sens la main de Natsu se claquer sur ma joue avec un impact soudain et douloureux, ce coup l’ai-je vraiment mérité ? J’ai envie de pleurer, encore... Mais pas pour la douleur de cette gifle qui pourtant n’est pas moindre, mais pour l’agonie dans mon cœur, il ne comprend pas, je ne peux rien dire... C’est déprimant, affligeant, je suis comme mort à l’intérieur devant tant de souffrance qui s’accumule, que vais-je devenir après ça, après ses mots qui ne sont pas tendres et qui ne font que me rendre encore plus misérable. J’ai les réponses à toutes ses questions, toute sans exception, mais je ne les lui donnerai pas... il pense avoir surement raison, avoir le bon rôle, mais je suis une âme torturée, un homme amoureux qui s’effrite petit à petit pour fuir la réalité. J’ai voulu croire que ça marcherait, je me suis trompé et le résultat est simplement catastrophique. Que notre amitié en pâtisse ? Elle en pâtissait déjà avant, seulement il n’en avait surement pas conscience, pourquoi je le fuyais hors caméra ? Ne peut-il pas faire le rapprochement avec tout ça ? Non, bien sûr... C’est plus facile de me rejeter la faute dessus, de me traiter comme un moins que rien, j’ai envie de rire, nerveux et frustré, j’ai juste envie d’éclater.

Sauver notre amitié, il est peut-être trop tard pour ça, ça fait mal. L’entendre de la bouche de Natsu est un supplice, que je le dégoute passe, mais qu’on puisse perdre notre passé commun est bien plus douloureux, même si je pense m’y être déjà préparé depuis longtemps... Je le regarde s’en aller sans rien dire, sans même le retenir ou répondre à son long monologue, il est temps de rentrer chez nous et d’oublier ses instants magiques partagés ici, ce fut court, mais parfait pour un cadeau « d’adieu » non ?