TENUE ■ En toute honnêteté j’aurais préféré un endroit rempli d’eau où exercer mon talent, les endroits remplis de végétations, de bêtes et de choses non identifier en tous genres ne me rassurez pas, ce n'était pas mon élément, même si je ne suis pas du genre à jouer les poules mouillées et à prendre peur pour si peu. Mais encore une fois j’avais choisi mon activité bien trop vite sans prendre le temps de peser les bons côtés que pouvait m’offrir la recherche de nourriture ! Pécher. Pour pécher il doit y avoir de l’eau et là où il y a de l’eau je suis vivant ! Lac, rivière, tout ce qui sera possible de trouver me faisant oublier que je suis peut-être sur la liste du prochain repas d’un des prédateurs avoisinant ! Oui je me faisais des films, mais si on doit se la jouer aventurière et agir en tant que tel pour survivre, autant se mettre en tête que la forêt regorge peut-être de tas de choses dangereuses, genre une vraie jungle ! Le roi lion, le tigre, Tarzan, les ours, gorilles ! Ahaha, qui sait encore, c’est peut-être un véritable zoo ! Mais ce qui était bien c’est que je partageais ma tente avec Loukas, je pensais avoir Raylai à mes côtés, mais il s’est retrouvé avec un type... Je ne sais même pas qui c’est, j’aimerai biens lui demander, mais depuis qu’on est arrivé je n’ai pu croiser mon meilleur ami, dernièrement il m’inquiète vraiment. Il a perdu son sourire et sa vigueur, il s’enferme dans sa chambre et c’est à peine si je le croise, je l’adore, c’est mon best... Mais malgré mes tentatives pour lui parler il reste muet, j’espère qu’il m’expliquera rapidement ce qui le met dans cet état.

Notre emplacement était plutôt éloigné des autres, je ne sais pas vraiment pourquoi on c’était mis là, mais maintenant qu’on avait monté notre « lit » ici je n’avais aucune envie de le déplacer. Installant mon sac de couchage à l’intérieur je me jette dessus en prenant toute la place, baragouinant d’une manière peu compréhensible.

« Au eux qu’Oun va chorchi di boa ? » Remarquant que je ne recevais pas de réponse après quelques longues secondes, je lève ma tête pour regarder mon partenaire en le lorgnant l’air de dire « tu me réponds pas ? » insistant en recommençant plus clairement. « Je t’ai demandé si tu voulais qu’on aille chercher du bois, il devrait y en avoir proche du campement, ça sera déjà quelques réserves de côté non ? » J’avais bien envie de pêcher aussi, mais je parie que l’endroit pour ça était trop éloigné pour s’y infiltrer à deux... La poisse.  

TENUE ■ La nature ne me fait pas peur. J'y ai vécu une grande partie de ma vie, entre mer et montagne. Je connais les hors-pistes, les pistes noires, les chemins non banalisés. Bref, je suis un aventurier né, qui demande toujours plus de parcours à découvrir. London n'a rien à craindre avec un indiana jones dans mon genre, prêt à battre sherkan et même le grand méchant loup, s'il le faut. Je suis remonté depuis l'annonce de cette sortie en forêt comme si j'y voyais une belle opportunité de retrouver quelques racines. Les arbres, l'herbe, l'odeur du frais, mes poumons reprennent doucement vie après ses jours à vivre dans une ville. Mon sourire ne m'abandonne plus, toujours collé à mon visage éblouissant et rayonnant de joie. ça contraste tellement avec l'ami du dauphin qui en plus de perdre de sa hargne naturelle, semble complètement dévasé. Peut-être qu'il voudra m'en parler pour se soulager d'un poids ? J'en sais trop rien, et je ne tiens pas à nouveau le forcer. London est déjà bien sympa de partager sa tente avec moi, alors que j'en connais un rayon sur ce genre de truc inhabituel. Monter une maison de toile, c'est facile! Piliers, barres, toile, clous. à croire que je suis né dedans et que j'ai grandis à l'intérieur. De tous, London a trouvé le bon partenaire.

Tenté montée, j'essaye de caler mon sac de couchage dans un coin où London ne prend pas la place... Parce qu'il est envahissant ce gosse. Collé à la toile, j'y trouve finalement mon bonheur. J'aime bien être serré contre le mur, même si celui-ci n'est pas fait de brique ou de ciment. Boa ? Pourquoi il parle de serpent ? Je le regarde d'une manière interloquée, sans comprendre. Faut vraiment qu'il apprenne à parler l'humain, parce que je ne vais pas devenir poisson pour lui. Du bois ? Boa, bois, ah ouais. Je fais mine de réfléchir en levant mes yeux au ciel.

« Pourquoi pas ? Autant faire un truc utile, non ? » Le coin de mes lèvres s'élargissent et je m'empresse de quitter notre tente pour m'étirer et l'attendre. Virée à deux dans les bois, que c'est génial! Je jubile d'avance, trépignant sur place. Dommage que je puisse pas pêcher avec lui, je pourrais lui montrer mon don ~ Rien qu'avec une branche, je peux pêcher plusieurs poissons, haha ~ Sans canne, sans filer, sans hameçon. Juste un pique en bois bien taillé. « Tu choisis la sécurité avec le bois, aurais-tu peur de faire la cueillette ? » Dis-je d'une façon moqueuse, avant de lui faire signe. Entre temps, j'avais balancé mon sac d'affaire dans la tente, pensant qu'il la refermerait derrière lui.

 

TENUE ■ J’aurais bien pu choisir de rester allonger là dans la tente, dormir c’était une activité bien agréable ou encore parler ? Après tout Loukas et moi on apprenait encore à se connaitre, on aurait pu aussi faire un planning pour nos journées et s'organiser, mais j’avais envie d’aller faire un tour dans la forêt, en grosse partie par curiosité et chercher quelques bois au passage pourquoi pas, ça pourrait tout aussi bien être de la nourriture, je ne pense pas qu’en ramenant de quoi manger on vienne nous dire « non aller le reposer, ce n’est pas à vous d’en ramener » ça serait complètement débile. Mais ma phrase n’était pas sortie telle que je le voulais apparemment, Loukas semblait ne pas m’avoir compris si j’écoute son silence, oui je l’écoute... Le regardant pour lui répéter avec plus de clarté il me répond qu’il est ok et je finis par me lever pour sortir de la tente, une fois dehors j'arrange mes vêtements et referme notre « chambre » du moment, je jette un coup d’œil aux alentours pour essayer d’y voir Raylai, peut être l’emmener avec nous... Mais je ne sais pas où il est, décidément.

Je souffle et finis par entendre la nouvelle phrase de mon partenaire, le regardant en prenant un air vexé, gonflant mes joues. « Arrête... je regrette ! Je n'ai pas réfléchi et j’ai pris au hasard, j’aurais préféré pécher et chercher à manger, mais bon. » Je grommèle un peu en rajouter. « Quoique rien ne nous empêche de le faire après tout non ? » Mon visage s’illuminant avec un sourire rayonnant, on était libre ici, tout ce qu’il fallait garder en tête c’était de survivre.

« Après c’est vrai que je ne suis pas vraiment à l’aise en forêt, je préfère les coins d’eau, on devrait peut-être en cherche un ? » 

TENUE ■ Ce gamin est un fatiguée de nature ou quoi ? Même pas l'effort d'articuler correctement ses phrases, je vous jure. Il me donne envie de l'enfermer dans la tente et partir en traître me promener. Hors, il se répète et cela semble vachement plus claire qu'auparavant. ça me convient, de toute façon, qu'ai-je de mieux à faire ? Puis il choisit vraiment au plus simple en participant à cette activité. Ramasser du bois, comme si c'était compliqué de trouver de quoi brûler dans un feu de camp ou un barbecue. Il semble regretter et je ricane tandis qu'il s'explique. « La prochaine fois, Robinson. » Fis-je en le comparant à ce personnage culte. Il est Robinson Crusoé, je suis Vendredi son partenaire.  Effectivement, rien ne nous empêche de ramasser ce que l'on trouve d'appétissant. « Vrai, mais faut revenir avec du bois surtout. » Lui rappelais-je avec mon fameux sourire. Puis, qu'est-ce qu'on s'en fiche que ce soit du bois ou des champignons, hein ? Mes grands-parents m'ont fait des leçons sur la nourriture que l'on trouve dehors, j'en connais pas mal dans ce domaine.

J'aurai dû m'en douter que Flipper n'est pas à l'aise en dehors de son bassin. La forêt n'est pas le meilleur endroit pour un dauphin, et la rivière serait un bon substitue. « Si on trouve en route, pourquoi pas ? ça semble grand ici, j'ignore où elle peut être. » Pour moi, ce sera toujours la même. Dans la forêt ou dans la rivière, j'arriverai toujours à me repérer. Pour une fois, je devrais peut-être écouter London et lui accorder ce qu'il veut ?

« Ne perdons pas d'temps, sinon on sera toujours là ce soir. » Je lui fais signe de venir et de s'enfoncer avec moi dans la forêt, sans prévenir qui que ce soit dans ce camping. Nous sommes grands, pas besoin d'accord ou de signaler notre départ, puis j'aime réellement faire de l'hors-piste.  

 

TENUE ■ J’aurais dû réfléchir plus sérieusement en choisissant mon activité, mais je peux parfois agir de manière empressée et donc perdre l’opportunité de faire ce qui me plaît, enfin... Je ne sais pas si chercher de la nourriture m’aurait plu, mais surement que pécher aurait était plus dans mes cordes que casser des branches ou porter des bûches. Finalement on sort de la tente et je le fais justement remarquer à Loukas qui comme à son habitude s’en amuse en me comparant à un personnage célèbre qui revient surement dans la mémoire de tout le monde en ce moment.

« Comme si j’allais revenir jouer les Robinsons tous les ans ! » Pourtant j’avais l’impression que je pouvais m’amuser durant ce séjour, il fallait simplement que je prenne mes marques et m’habitue à ce monde hostile bien différent de mon monde sous-marin, mais peuplé au final des mêmes dangers. « On verra bien ce qu’on aura sous la main vendredi ! » Dis comme ça on pourrait croire que je parle du jour de la semaine, lui tapotant le bras de légers coups de coudes, j’étais prêt à affronter la forêt. Le suivant donc dans les bois, s’éloignant un peu en suivant le chemin, je lève les yeux au ciel, bouché par de grands arbres surement peuplé de bêtes en tous genres, peu rassuré, je ne m’éloigne pas trop de Loukas, sans pour autant montrer mon inquiétude sur le sujet. « Et si on rencontre un ours, un sanglier, un serpent, des singes, un lion ! Tu fais quoi ? » Simple curiosité, je me mets à sa hauteur en le regardant d’un air suspicieux. « Tu ne me jette pas en sacrifice pour t’échapper hein ? » Comment ça je psychote ? Non, c’était juste une petite remarque qui semblait « sérieuse » mais qu’était un moyen comme un autre de s’amuser.

Riant finalement, je manque de me casser la gueule en ne regardant pas où je marche, accrochant mon t-shirt à une branche qui vient de me le trouer... Grognant contre cette dernière je regarde le tissu déchiré, je pourrais presque pleurer devant cette malchance ou était-ce une forme de maladresse ?

TENUE ■ Nos cerveaux ont dû tourner de date pour sortir des vannes aussi pourri. Il est robinson et je suis vendredi, d'où les surnoms un peu débile mais qui me font toujours sourire. Je veux bien être son partenaire d'infortune et progresser dans notre activité comme ils ont su progresser pour leur survis. De toute façon, nous allons seulement chercher quelques morceaux de bois dans la forêt, pas la peine de s'éloigner du campement non plus. à ses paroles, je dépose mes yeux sur lui et répondit en me retenant vivement de rire, l'air plutôt sérieux. « Je leur demande mon horoscope ? » Après tout, il a énumérer quasiment que des signes du zodiaque, sauf peut-être l'ours ? Pourquoi il s'inquiète, d'abord ? C'est beau la nature, je serais bien content de croiser des animaux sauvages et de taper un peu la discute avec eux! Quoi que, ça reste à voir.

« Que feraient-ils d'un corps aussi maigre ? Jouer au osselet ? Tu me serais plus utile à moi, qu'à eux ~ » Est-ce réellement sympa de le traiter de maigrichon ? Il est légèrement plus haut que moi, mais aussi plus mince. J'ai l'impression d'être gros et d'avoir des bourrelets en étant à ses côtés. Puis London manque de se vautrer minablement par terre, s'accrochant à une branche au passage. Il garde l'équilibre mais je n'en dirais pas autant de son vêtement, le pauvre. « Tête en l'air. » Commentais-je en roulant des yeux. « Tu vas vraiment nous attirer des ennuies avec ta malchance. Ce serait de garder une distance de sécurité, non ? Genre, deux mètres d'intervalles ? » Je plaisante, mais il est plutôt difficile de s'en rendre compte.

Puis je viens taper sur son épaule en rigolant. « Je plaisante! Allez viens, nous avons du bois à ramasser! » Tellement motivant, mais je commence en arrachant la méchante branche qui a troué son t-shirt. « Ce crime ne restera pas impuni! » J'ai l'air d'un timbré à brandir ma branche, les sourcils froncés. Je pense déjà à la jeter dans le feu et la laisser partir en cendre par la suite. Bon, ramasser du bois, ce n'est pas si passionnant.

 

TENUE ■  « Idiot. » Sérieux il en avait toujours à sortir des comme ça ? Après tout il était possible de rencontrer ses bébêtes sur le chemin non ? Je n'avais pas franchement envie de tomber nez à nez avec un sanglier affamé, je préférais encore rencontrer un requin... Ouai j’ai de drôle de priorité sur ma survie, je sais. En tout cas j'avais pas super confiance dans cette forêt et ça se voyait, j’avais simplement hâte de trouver un coin avec de l’eau, une rivière, un lac, une cascade qu’en sais-je, quelque chose où je me sentirais un peu plus « chez moi ». Mais le voilà qu’il fait de l’humour de nouveau, mes pas ralentissent tandis que je le regarde non sans grommeler.

« Plus utile à toi ? En quoi puis-je t’être utile, tu voudrais me jeter sur eux pour t’enfuir pendant qu’il dévorerait mes osselets !? » Je gonfle les joues. « Et je ne suis pas maigre ! Juste plus grand que toi, ce n’est pas pareil... » Je m’approche tapote son ventre. « Ou alors c’est juste que tu es gros, après chacun son point de vue, mais je suis sûr qu’il se régalerait plus avec ta chair que la mienne haha » Je lui tire la langue tout en continuant d’avancer en manquant de me casser royalement la gueule. C’était limite, mais pas pour mon t-shirt...

« Chut. » Genre il me traite de tête en l’air, ce n'est pas ma faute si la forêt en a après moi ! Ouai je vais psychoter maintenant ! Je soupire fortement en exagérant même un peu. « Tu m’agaces. » Râlais-je en donnant un coup sur son bras. « Vas-y casse toi, mets donc tes deux mètres de distance ! Pff, abrutit. » Oui oui je suis de mauvaise foi, mais c’est vexant. Je boude tel un gamin en regardant le trou sur mon vêtement. Je le regarde quand il tape mon épaule et dit qu’il plaisante... Le fixant avec une moue à la fois mignonne et frustré.

« Tu m’agaces vraiment tu sais ? » J’entends un « crack » et regarde la branche qu’il vient d’arracher. J’écarquille les yeux devant sa phrase et son geste, il est complètement...

« Lou' tu as déjà pensé à consulter ? » Je dis cela d’une manière sérieuse, mais au fond j’adore comme il est, bien qu’il m’agace vraiment... combien de fois l’ai-je dis ? Ah, trois ? Et bien encore une fois, il m’agace vraiment... Voilà.

Riant simplement je tapote son dos plus motivé qu’auparavant. « Aller le gros, un petit effort ! » Genre je me moque de lui maintenant.

TENUE ■ London prend vraiment tout au premier degré, ma parole. Est-ce qu'il panique ? ça ne doit pas le rassure d'être dans cette forêt, surtout en étant habitué à l'eau. Je souris à sa façon de me répondre, me moquant un peu de lui au passage. « Qui sait, si ça peut m'aider à fuir. » Je change d'avis comme de chemise, puis il vient me tapoter le ventre avec une réplique bidon. « Musclé, pas gros. Ce n'est pas du gras, mais des tablettes de chocolat, regarde! » Dis-je en relevant mon t-shirt pour qu'il admire mes formes. Ce n'est pas digne d'un mannequin, mais y a de quoi faire quand même. Je suis sûr qu'il a le ventre plat, lui. De toute façon, mes formes n'ont rien à envier aux siennes, je suis bien en chaire puis c'est tout.

Finalement, il a ce qu'il mérite en manquant de se vautrer, et je me moque encore de sa maladresse. Tête en l'air. Quel effet! Je n'en attendais pas moins de moi. Je l'agace, c'est une bonne chose. Il parvient quand même à me taper tandis que je me recule pour marquer une bonne distance de sécurité. Là encore, il le prend au sérieux et boude. « Qu'est-ce que tu peux être susceptible, London. » Même si son air vexé s'en va quand je reviens vers lui en avouant ma plaisanterie. Il est stupide ou il le fait exprès ? Je ne compte pas m'éloigner de lui sous prétexte qu'il est maladroit et pas très attentif à son environnement.

« Tu me l'as déjà dit. » Lui rappelais-je avec un fin sourire comme s'il perdait la boule. Puis je viens arracher la méchante branche qui l'a attaqué pour m'en servir comme épée, l'air héroïque. « Non pourquoi ? J'ai toujours été très normal. » Avant d'arriver ici. Mieux vaut rire que tirer la tronche, non ? Je suis sûr qu'il me trouve marrant et en redemande! Puis, c'est ma première brindille à mettre au feu, soyons fier et heureux.

Gros ? Je secoue mon corps pour qu'il arrête de taper mon dos et lâche une réplique culte; « C'est monsieur le gros! » Et bêtement, je pars à rire. Le temps de me calmer deux secondes, j'attrape sa main et glisse mes doigts entre les siennes pour le tirer à ma suite, m'enfonçant aussitôt dans la forêt. Qu'il n'est crainte, je le protégerais de mon corps s'il le faut! Même si niveau course, il risque de courir plus vite avec ses grandes et fines jambes.

 

TENUE ■  « Salaud. » Ouai tout en finesse, mais je n’ai jamais dit que j’étais quelqu’un sur la retenue, puis il parle quand même de me sacrifier pour se sauver ! Je bouderai presque, déçut d’entendre ça. Mais je sais qu’il se moque de moi, ça se voit sur son visage, ce qui est encore plus frustrant ! Enfin je finis par l’embêter sur le même terrain que lui, s’il me traite de maigrichon alors je le traiterai de gros, donnant - donnant. Il relève son t-shirt et je pose mes yeux sur ses soi-disant tablettes. « Je t’ai déjà vu torse nu i.d.i.o.t. Je n’ai pas besoin de preuve ! » Mais parce qu’il tente de se défendre et se justifier, je suis prêt à relever mon haut à mon tour pour montrer que je ne suis pas maigre ! Mais j’arrête mon mouvement au dernier moment... « Non, je ne m’abaisserai pas à quelque chose d’aussi puéril ! » J’avais pris un faux air hautain en secouant la main nonchalamment, mais c’était pour me moquer à mon tour, riant de cette atmosphère toujours aussi étrange entre nous.

Mais mon haut en a décidé autrement en faisant la rencontre d’une branche, celle-ci le déchire et je me retrouve avec un gros trou, bon... la prochaine fois je l’enlèverai, peut-être que ça le sauvera, dans tous les cas il m’agace. Et je n’hésite pas à le répéter plusieurs fois.

« Oh c’est vrai ? Je n'avais pas remarqué désolé. » Ironie~ Je repris. « Je t’ai dit que tu m’agacer ? » Genre, ça va vite tourner en rond, mais j’aime bien ce genre de délire idiot. Puis il se la joue avec son bâton et sérieux, il m’inquiète...

« C’est ce qu’ils disent tous. » C’est vrai, il y a que ceux qui avouent être normaux qui ne le sont pas, faut avoue sa part de folie dans la vie ! Le traitant de gros pour avancer, il me fait rire avec sa réplique, me marrant généreusement avant de lui dire. « Ok pumba, tu as gagné ! » Voilà, j’ai trouvé son surnom, c’est foutu. Ce que je n'avais pas prévu c’est qu’il entrelace nos doigts, mon rire se calmant net en fixant nos mains... Mais je ne trouve rien à dire, je ne veux pas lâcher et briser l’ambiance surtout que ce geste ne veut rien dire ! Mais... On s’enfonce dans la forêt et j’entends un bruit derrière des buissons, me faisant sursauter. « Que... Lou’ tu sais grimper aux arbres ? » Non parce que si un truc sort, je le lâche et monte sur le tronc le plus proche ! C’est flippant sérieux...

TENUE ■ Ah oui, c'est vrai. Il m'a déjà vu en maillot à la plage, suis-je bête. Mais peut-être qu'il  n'a pas pu constater de mes abdos à ce moment-là ? Il devrait regarder de plus prêt, je ne suis pas gros, juste... Musclé. Ouais, voilà. Musclé, pas enrobé. Cet idiot allait jouer mon jeu, avant de se résigner en râlant un peu. Je souris, amusé par ses réactions. « Quoi ? Tu sous-entends que je suis puéril ? » Je joue réellement sur les mots, penchant légèrement ma tête de côté comme un clébard qui ne comprends pas un son. L'entendre rire, c'est agréable. Quand il rigole, je sais qu'il n'est pas méchant et ne pense pas vraiment ses mots. Même si je peux être puéril et immature, par moment. Mieux vaut cela, plutôt que supporter un mec toujours sérieux et avec un bâton dans les fesses. Je suis relax, penaud et souvent trop irresponsable.

London n'a pas voulu me montrer son ventre plat, et voilà qu'une branche s'occupe de déchiré le pauvre tissu. Punition divine ? Je m'en moque largement, continuant à jouer avec sa patience et ses nerfs. Il boude sans arrêt, c'est marrant. Il se paye ma tête à faire le papy sénile, répétant encore sa phrase d'avant. « Non, c'est la première fois ~ » Répondis-je de la même façon que lui, un sourire en coin. De toute façon, je suis un superhéros, il ne peut pas m'atteindre avec ses paroles mauvaises et ses sorts... Ouais, je déraille. C'est la chaleur.

« Tous ? Je suis seul dans ma tête, je te rassure. » Je plaisante, même si je prend un air de psychopathe. ça ne dure pas longtemps, avant que je m’esclaffe tel un abruti. Pumba, je préfère ça que le gros. à sa réplique, je bombe le torse et fais le fier. « ça tombe bien, t'as vraiment une tête de timon. » Avançais-je avec fierté, comme si je venais de trouver la perle rare. Timon et pumba, quel magnifique duo.

Instinctivement, j'attrape sa main en entrelaçant nos doigts pour le tirer et ne pas le perdre. Pour moi, c'est un geste naturel qui ne veut rien dire, mais je ne me suis pas  une seconde projeter dans la tête de mon partenaire. à quoi pense-t-il en regardant nos mains liées ? Aucune idée, mais je m'en inquiète finalement pas. à ses mots, je tourne ma tête vers lui et prête attention à ce buisson. « Euh ouais...  Pourquoi ? » J'ai l'air insouciant, resserrant mes doigts autour des siens.. Sait-on jamais s'il prend la fuite sans moi. « Tu crois que Simba est là ? Enfin, plutôt scar. Simba est notre ami. » Ferme-là, Loukas.

Curieux comme je suis, je lâche la main de London pour m'approcher du buisson, m'attendant à voir un lion sortir de derrière mais... Non. La taille est quasiment la même, mais  pas la nature de l'animal. Le truc me saute limite dessus et je pousse un cri en tombant sur les fesses, face à... Une biche. La maman de bambi! Elle est magnifique, mais complètement apeurée aussi, filant en vitesse en croyant que j'allais la chasser. Je suis un porc, pas un lion. « La peur, pouah! »

 

TENUE ■  « Je ne sous-entends rien du tout, mais si tu le prends comme ça~ » Je le nargue de nouveau, roulant des yeux l’air de dire « je n'y peux rien moi », mais petit à petit le jeu prend du terrain, il me cherche, je le cherche, il me trouve, je le... Ouai Loukas est chiant, il retourne généralement les choses contre moi, encore une fois j’ai parfois l’impression de courir devant ses remarques, boudant la plupart du temps, mais ce n’est qu’une façade, je m’amuse de mes propres expressions, de cette façon ça fait plus cool non ? Mouai.

Comme quand je lui répète qu’il m’agace et lui rentre dans mon jeu, quelle tristesse, que puis-je répondre à part gonfler des joues et mettre un terme à cet échange. « Je me disais aussi, j’ai dû le pensais très fort jusque-là » bon en clair il aura compris qu’il m’agaçait ! Mais malgré tout ce n’est pas une mauvaise chose contrairement à ce qu’on pourrait croire, de toute façon si ça l’était je ne rirais pas avec lui et n’essayerai pas de l’embêter à mon tour. Je pense vraiment qu’il lui manque une case, je sais qu’il plaisante en tout cas je l’espère pour lui, mais il est naturellement étrange et ça me rire, ce mec est un mystère, mais délirant et ça fait du bien.

« Tu me rassures pas vraiment mec, mais je ferais avec ! » Je ris toujours, bon sang. Surtout que maintenant on est plus robinson et vendredi, mais timon et pumba ! Je préfère encore ça, c’est plus notre génération et là, je fredonne simplement.

« Hakuna matataaaa quelle phrase magnifique, Hakuna matata, quel chant fantastique ! » Motivé. Non mais ça met de bonne humeur c’est vrai. Je me retrouve à avoir ma main dans la sienne et pas n’importe comment, il ne tient pas juste mon poignet ou autres, non il entrelace nos doigts... Est-ce qu’il pourrait penser qu’on n'est pas tous habitué à ce genre de geste ? Je suis perturbé, je ne veux pas le montrer, mais ça m’a surpris et je ne sais pas vraiment comment agir, même si je me contente de laisser faire... Je pose une question quand j’entends un bruit derrière les buissons, mais son étreinte se resserre et j’imagine qu’il me voit déjà partir en courant ! « Tss. » Pestais-je malgré tout amuser.

« Tu es con... » Franchement. « Mais je veux bien croiser Simba !» Pas très rassurant, mais on est dans notre délire, autant continuer, surtout quand il me lâche pour approcher, je recule déjà prêt à filer. Mais quand le gros truc sort et que je vois Loukas s’écrouler les fesses au sol, voyant que ce n’est qu’une biche, je me mets à rire, me tenant le ventre à la fois rassuré et surpris. Je m’approche en la regardant filée, un peu déçut, j’aurais voulu la regarder plus longtemps, rejoignant mon ami, pour m’accroupir à côté de lui. « Quel courage ! » Je lui tire la langue un peu taquin, avant de lui tendre la main pour l’aider à se relever. « Aller mon porc, viens là. » Décidément je crois que ce truc va nous suivre tout le long de l’aventure !

TENUE ■ Quel sale gosse, sérieux. Il s'entête à me répondre, en plus! Bon, c'est vrai que c'est amusant de parler avec lui, surtout quand je peux retourner ses paroles contre sa personne et en rire aussitôt. En vérité, nous nous amusons bien, sans être vraiment très sérieux. Il rigole, moi aussi. à chaque fois, j'ai le chic pour lui renvoyer la balle, tourner la situation à mon avantage et là encore, une réplique me brûle la langue. « Tu penses toujours trop fort. » C'était couru d'avance que j'ouvre encore ma bouche. Les gens m'ont toujours vu comme un garçon cool et méritant, celui qui bosse pour obtenir ce qu'il veut. Avec London, j'exploite beaucoup plus mon côté spécial et un peu étrange, comme si je pouvais réellement être cinglé. à part faire du surf et du snowboard, comment puis-je m'amuser sans ça ? En Australie, j'avais une bande d'ami, même deux puisque je ne vivais pas toujours au même endroit, mais ici je n'ai que lui. Alors je m'éclate comme je peux, à ma façon, quitte à passer pour un fou.

« Je n'ai jamais dit que j'étais rassurant, haha! » Et je ris encore, jouant de mes mots. Finalement, il n'est pas si net que moi, surtout pas en fredonnant puis... Je sais pas pourquoi, mais  je poursuis la chanson avec ironie. « Ces mots signifient que tu vivras ta vie sans aucun soucis, philosophie, Hakuna Matataaa~ » Avant de réaliser que je déteste ma voix et que j'ai osé la chantonner avec le sourire, eurf.

Feintant l'ignorance, je récupère sa main sans me soucier de la façon dont j'entrelace nos doigts, pensant qu'à filer un peu plus loin. Si ça le perturbe, je m'en excuse. J'avoue ne pas trop faire attention à ce genre de détail, comme si c'était naturel en soit. Puis, London devient rapidement trouillard en entendant un bruit derrière un buisson. Wait wait, je viens d’Australie quand même! Ce n'est pas une petite forêt du Japon qui va me faire peur, surtout quand on a déjà nagé avec un requin. Il risque de partir en courant, je m'en doute déjà, alors je le retiens en serrant mes doigts. Il peut bien râler, je m'en moque ~ Con ? C'est pas sympa... Je lui tire la langue avec une grimace, avant de venir tapoter le haut de son crâne. « Bébé timon n'a peur de rien ~ »

Aventurier comme je suis, mon corps est déjà en mouvement pour m'approcher de la bête sauvage tapis dans ce buisson. Un lion ? Un loup ? Un renard ? Non, rien de tout cela. Juste une biche qui sort de nulle part, créant un effet de surprise digne d'un film d'horreur. J'en perds l'équilibre et tombe par terre, le coeur battant. L'animal est magnifique, mais  je n'ai pas tellement le temps de l'observer qu'elle s'enfuit déjà dans la forêt. Bon au moins, je sais qu'il y a des biches et des cerfs ici. « J'aurai pu me faire piétiner! » Râlais-je aussitôt, avant d'attraper sa main tendue pour me relever et nettoyer rapidement la poussière sur mes vêtements. « Ton ? Depuis quand je suis à toi ? » Je demande avec un faux air hautain, amusé malgré moi. Puis je viens lui pincer la joue en rigolant. « Tu es vraiment adorable! Je vais vraiment t'adopter comme petit frère ~ » Une case en moins, comme il dit.

 

TENUE ■  « Oh la ferme~ » Je le regarde « ah mince... J’ai encore pensé trop fort ? » Je me moque de lui en tirant la langue une nouvelle fois, moi aussi je peux être doué pour ce genre de réplique, avant d’arrivée au Japon et pendant les premiers mois ici c’était ma capacité, je pouvais clouer sur place n’importe qui parce que j’avais les mots pour rebeller, je me suis toujours défendu de cette façon quand on s’en prenait à moi à Londres parce que j’étais « différent » je pouvais maitriser les mots et les retourner comme il le fait, c’est juste que depuis Wolfram j’ai... oublié ? Je me suis laissé emporté dans un moule qui m’a fait changer et petit à petit je me redécouvre tel que je suis, tel que j’étais, Loukas m’y aide malgré lui et ça me fait rire, j’aime cette relation no prise de tête, car même si je boude ou en tout cas, agi comme tel, tout reste « léger » je ne vais pas lui tourner le dos et m’en aller, peu importe ce qui se passe on en rit et on recommence.

« Non, mais je l’ai pensé un instant, que tu serais capable de me montrer que tu n’étais pas un cas désespéré... mais mes espoirs son vain, je l’ai bien compris. » Je tapote son épaule avec une mine affligée, pat-pat. Puis on délire et finalement je me mets à chanter Hakuna matata, je n’avais pas prévu que Loukas le fasse aussi et pourtant quand il chante, je stop mon élan pour l’écouter un instant en le regardant. « Tu as une voix potable. » traduction = j’aime ta voix. Mais je ne vais pas lui dire que je trouve son timbre super-cool ! Je souris simplement jusqu’à ce qu’on se retrouve main dans la main -non nous ne sommes pas des amoureux ! - et qu’on avance tranquillement, bien qu’au fond je ne suis pas vraiment « tranquille » je viens de Londres donc les contacts tout ça, ça ne devrait pas me déranger, c’est juste que j’ai évité à cause de ma phobie de prendre trop les aises des Occidentaux et je ne suis pas forcément habitué à ce qu’on agrippe ma main en entrelaçant nos doigts de cette manière ! Mais je fais avec, ce n’est pas la fin du monde ! Puis Loukas n’a clairement rien derrière la tête en faisant ça, ce qui rassure un peu mon côtés légèrement « paniqué », entre ici et la plage ça deviendra une habitude bientôt.

Puis une biche s’en mêle, faisant tomber Lou au sol, j’aurais préféré voir un lion, mais pas sur qu’on en soit sorti indemne et je n'ai pas vraiment le désir de mourir tout de suite ! Enfin de mourir tout court...

« Ohoh, ça va tu es gros tu aurais survécu à quelques pied-de-biche ! » Je ris de bon cœur, tout en lui tendant la main pour l’aider à se relever. Et à sa question je fais style de réfléchir un quart de seconde avant de lui répondre. « Depuis que je suis devenu ton dauphin ? » Au cas où il se souvient pas, la plage ne remonte à loin pourtant. Je garde mon sourire, qui finalement disparaît quand il vient me pincer la joue, râlant contre lui comme un enfant pas content.

« Non non non, je ne veux pas finir dans ton placard ! » Je suis claustrophobe à ses yeux, je ne l’ai pas oublié... Le tapant à mon tour, je reprends. « Puis tu es trop chiant je refuse. » Je grimace alors qu’intérieurement je ris devant ce jeu « puéril » qu’on créait sans arrêt.

TENUE ■ « Aucun respect... » Je me plains comme une grand-mère, outré par sa manière de me parler. Comme si j'allais me la fermer pour autant, haha. Nous sommes un peu stupide, quand même. Je m'amuse avec lui, je devrais être content. Faut dire, je me suis toujours amusé avec qui que ce soit, nouant des liens facilement. London est une perle rare à mes yeux, il est ce garçon qui m'entraîne où il veut, pour faire ce qu'il veut, et cela sans que je ne puisse choisir ou dire mon mot. Un ami, c'est ainsi que je peux le nommer à présent. D'une simple connaissance, il est devenu un bon ami. Avec lui, je peux être naturel, un peu comme je l'ai toujours été avec tout le monde. Sauf qu'il ne se prend pas non plus la tête, m'acceptant comme je suis. Ce n'est pas donné à tous de me supporter, mine de rien. Trop penaud, trop light, trop strange. Bref, jamais au goût des autres.

« Cas désespéré ? Ah bon ? » Je m'enfonce, ne voulant pas prouver le contraire. Je m'en fiche d'être un cas ou pas, moi je suis bien dans ma peau et c'est ce qui compte. Je n'en suis pas triste, qu'il ne croit pas. Puis j'en viens à chanter après lui, poursuivant la chanson de ma voix que je déteste tant. Certains adorent chanter et disent qu'ils savent très bien le faire, pas moi. à l'écouter parler, je fronce doucement les sourcils avant de secouer ma tête. « Pas trop. » Traduction = je n'aime pas ma voix. Elle est affreuse, moche, bref je ne devrais pas chanter. Autant j'aime beaucoup traîner sur un sujet, autant celui-là  je le vire volontiers, attrapant sa main pour filer ailleurs. Je ne percute pas de suite pour nos mains entrelacées, prenant cela pour un geste naturel. En Australie, ce n'est pas un mal de se faire la bise ou de se tenir la main, des manières d'occidentaux. J'agis trop naturellement avec London, je pense.

Finalement, j'aurai dû garder sa main dans la mienne, plutôt qu'aller chasser le danger. Une biche m'effraie, une biche sortant d'un buisson, de la forêt ou qu'importe d'où. J'en suis tombé sur les fesses, râlant après London quand l'animal s'en va et qu'il s'approche. J'aurai pu mourir d'un coup de patte, mine de rien. Il se moque, mais je vais le jeter dans un trou, sérieux. « Je t'en foutrais des pied-de-biche, brin d'herbe. » Je grogne en hérissant mes poils, tel un renard face à un animal ennemi. Bon, je prend quand même son aide pour me relever, voulant savoir depuis quand je suis « son » à lui. Bonne réplique, je souris, j'en ris un peu même. « On s'appartiens, alors ? Je suis à toi, toi à moi ? Cool, j'ai toujours voulu avoir ce genre de relation fusionnel. » Je le taquine, même si c'est une bonne définition pour meilleur ami, non ? Au point où j'en deviens même proche dans mes gestes.

« Dommage, il est confortable. » Je n'ai pas oublié qu'il est claustrophobe, non non. Je m'en souviens même parfaitement. Chiant ? Morveux. Je lui rend son petit coup. « Au fait, tu vas pouvoir dormir dans une tente ? C'est petit, étroit et fermé, non ? » Ouais ouais, j'y pense aussi! Faudrait peut-être trouver un coin à l'air libre, s'il préfère ? « Je peux dormir à la belle étoile avec toi, si tu veux ? Je m'habitue à tout ~ » Il me berne avec son histoire à deux yens, et je cours comme un débile.

 

TENUE ■  Le respect est une illusion, je suis un gamin, un « mauvais garçon », c’est ce que certaines personnes me disent quand je les fais tourné en bourrique ou que je réponds à leurs remarques, même les profs j’arrive à leur tenir tête, mais je ne me bats pas, je tiens trop à la natation pour me frotter à ce genre de pratique qui au final ne blessera que moi. Puis plus que de manquer de respect, je m’amuse, je nargue, je taquine et on finit par se laisser emporter dans ce moule sans savoir comment en sortir, surtout que je ne suis pas sur de vouloir changer ça, ce serait trop ennuyeux après. Même quand je lui fais comprendre que c’est un cas désespéré il l’accepte, voilà pourquoi il est bizarre, il aurait dû être dans la bande à Bob Marley avec son petit joint et Peace and love Baby ! Sérieux. Ce mec je me demande s’il peut se mettre en colère réellement ? J’ai des doutes, mais je n'ai pas forcément envie d’essayer de jouer avec le feu, surtout que je suis certain qu’aucune de mes phrases ne l’atteindra de manière « négative ».

Je chante. Il chante. Nous chantons. J’aime sa voix, mais je ne le lui dirais pas, ce serait trop bizarre de le complimenter sur ça aussi facilement, je tente d’ailleurs de restreindre un minimum mes compliments, question de sécurité. Mais lui ne semble pas l’apprécier, je l’observe silencieux et je souris. Un jour je lui demanderai, mais pas aujourd’hui, peut-être ce soir ? Comment ça c’est « aujourd’hui » ? Bah après minuit alors ! Puis on se retrouve à marcher donc main dans la main jusqu’à ce qu’on arrive au bruit derrière les buissons qui après une expertise de Loukas se trouve être une biche ! Une jolie biche cela dit ! Mais elle s’en va, tristesse. Cul au sol, je ne manque pas de me moquer de lui.

« Oooh vexé le petit Lou' ? » Il m’a quand même appelé brin d’herbe, mais je m’en fiche, ricanant devant sa réaction, avant de le relever, quant au fait que j’ai dis « mon » il devrait simplement revenir plusieurs jours plus tôt pour comprendre. Mais sa remarque est étrange et me mettrait surement mal à l’aise si je n’avais pas gardé le côté « léger » de la situation.

« Mais oui, mais oui, tu es à moi, je suis à toi, la vie est belle coco ! » Je le tapote pour appuyer mes dires en riant simplement. « Confortable ou non, je refuse ! » Celui-là alors... Mais il marque un point avec sa nouvelle réplique et là, mon cerveau se met à chercher une raison, tout en marchant.

« Je n’avais pas pensé à ça... » Passé pour un boulet c’est bien aussi, mais le pire c’est que c’est vrai ! Sauf qu’à force de lui mentir sur cette phobie je vais finir par y croire moi-même... « Et tu accepterais de te faire manger par les moustiques pour moi ? » Je ramène mes deux paumes l’une contre elle, l’air suppliant, avec une expression toute mignonne. « Ahaha, je pourrais surement le supporter si tu es avec moi~ puis si j’étouffe on sortira ?»

TENUE ■ Colère ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je peux être beaucoup, mais jamais négatif. Du moins, c'est très rare. Même quand ma copine m'a largué, je n'ai pas été énervé ou triste. Le seul moment dans ma vie qui m'a fait tergiverser, c'est le divorce de mes parents. Même l'état de santé de mes grands-parents ne m'inquiètent pas, ou pas encore plutôt. Je suis une boule de positive attitude, un bob marley des temps moderne. Il pourrait me dire n'importe quoi que je le prendrais toujours avec un sourire ou une fausse émotion négative comme bouder ou râler. Dans le fond, je suis toujours penaud et décontracter, et il ne pourrait pas me le retirer. à moins de briser l'une de mes planches, juste pour voir le résultat. Je ne lui donnerai pas l'idée, voilà tout. Qu'il pense ne jamais m'avoir à ce petit jeu, c'est déjà pas mal. Il peut être sournois et enfantin, je ne serais jamais impulsif et désagréable.

Chanter n'a jamais été mon fort. à une époque, ma mère adorait m'écouter, elle tentait toujours de me faire chanter sur les vieilles chansons de son enfance, mais je n'ai jamais aimé le faire. Chanter, c'est délicat à mes yeux. Mon timbre de voix ne me plait pas, je trouve ça pas si incroyable, ni précieux. Alors j'évite de chanter en publique, je le fais quand je suis seul, pour me concentrer ou parce que j'aime bien parfois. Heureusement, London ne pose aucune question et soupir intérieurement de soulagement. Puis j'en viens à me retrouver face à face avec une biche, magnifique animal qui prend la fuite suite à cet échange de regard. J'ai eu peur, je l'avoue ouvertement. Même si c'est une bestiole pacifique et gentil, ça n'empêche qu'elle m'a surpris. Vexé ? Non, je ne vois pas de quoi il parle.

Je passe, attrapant juste sa main pour me relever et noter qu'il utilise aussi « mon » pour me désigner. J'en profite pour l'embêter à mon tour, cherchant à le déstabiliser. Il sait que ce n'est pas sérieux, et je sais qu'il sait quand il plaisante comme ça. Un fin sourire sur les lèvres, je termine par ricaner d'une manière amusée. Mon placard lui irait à merveille, j'en suis sûr. Placard que je n'ai pas, notons-le. Puis, il supporte de dormir dans une tente alors qu'il est claustrophobe ? ça m'aurait de suite perturbé, à sa place.

Pas pensé ? C'est possible de ne pas penser à l'une de ses phobies ? Je le regarde, perplexe. Sa question me fait soudainement rire. « Je n'ai rien contre les moustiques. Ils m'apprécient plutôt bien, même. » Comme si je parlais d'un animal quelconque. Il fait son mignon et je me retiens de rire, acceptant quand même ses paroles. « Si jamais ça ne va pas, on ira faire un tour ~ Mais je te tiendrais toujours compagnie! » Je tapote son épaule pour compatir à son malheur, même s'il n'est pas claustrophobe en réalité. J'y crois, ça devrait lui suffire. « Ah... J'ai perdu ma brindille. » Belle observation, je crois que je l'ai lâché à cause de la biche. Bah tant pis, je ne pourrais pas venger mon ami.
 

TENUE ■ Que Loukas soit capable de se mettre en colère ou non au fond je m’en fiche, le but n’est pas de savoir qui va énerver l’autre en premier, tant qu’on peut rire et s’amuser, se narguer et se taquiner sans se faire chier à se demander si cela va vexer l’un ou l’autre, c’est le principal pas vrai ? Notre route continue jusqu’à la biche qui a effrayé mon ami, je n’ai pas pu m’empêcher de rire devant cette scène et le taquiner en retour, il a voulu faire le malin et il sait retrouver le cul par terre ! Il me pose alors une question concernant ma phobie, qui au par ailleurs ne l’est pas, mais je me rends compte que tant qu’elle « existera » on ne se posera pas de question sur celle qui est réellement là, présente et qui me bouffe la vie. N’empêche que je suis bien embêté, parce que c’est vrai qu’une tente ce n’est pas le meilleur endroit pour un gars souffrant de claustrophobie, mais ça j’aurais peut-être dû y penser avant... Pour la peine je suis honnête, c’est mieux que de sortir une excuse bidon ou d’imposer des soupçons. Il m’éclate ce mec avec ses moustiques, je ris en rajoutant.

« Tant mieux alors, s'ils t’apprécient peut-être qu’ils me laisseront tranquille. » Je tire la langue un peu taquin, mais je n’ai pas envie de finir en spot-man après une nuit passée ici. « Tu es trop gentil, fais gaffe je pourrais en profiter~ » comme l’argent à la plage, mais je plaisante, c’est juste que j’aime le taquiner, puis c’est vrai que Loukas n’est pas un méchant garçon, il est taquin, joueur et provocateur, il est cool, mais jusque-là il n’a jamais rien fait ou refusé quoique ce que soit envers moi. Un bon ami en perspective. A ça nouvelle phrase je prends genre une expression choqué, mais c’est surtout pour sur-jouer un peu et m’amuser.

« Sérieux !? Attends c’est celle qui m’a attaqué et tout ! ... Bon ce n'est pas grave, de toute façon elle a ruiné mon haut... » Je mime une mine un peu triste avec de fausses larmes avant de sourire. « Bon, qu’est-ce qu’on fait mon cher pumba, bien que je sois le cerveau je te laisse le choix~ » Je ris un peu me demandant si on continue à chercher du bois ou pas?

TENUE ■ Outre cette histoire de biche qui a faillit me faire perdre mon coeur, on en vient à parler de sa phobie. Qu'est-ce que ne doit pas un claustrophobe ? Peut-il dormir dans une tente sans soucis ? Au pire, on peut toujours la laisser ouverte pour qu'il se sente bien ? J'en sais trop rien, je n'ai jamais eu à faire avec un claustrophobe avant lui. Une première dans ma vie, c'est cool! Ou pas, en fait. Faudrait tester pour voir, je pense ? Je ne suis pas médecin après tout, je n'y connais rien en cas de maladie ou phobie quelconque. Qu'importe, ça n'empêche que je lui propose de dormir à la belle étoile, quitte à se faire manger par des moustiques affamés et voraces. « Qui sait ? Y a beaucoup plus à manger chez moi. » Dis-je en pliant mon bras pour en faire ressortir mon muscle. Ouais ouais, je frime un peu, même devant London. De toute, ça ne changera rien à ma vie d'être mangé par les moustiques, ça ne durera que quelques jours et après j'irai mieux.

« Tu remet ça sur le tapis, Big Ben ? Tu admets que je suis gentil, c'est déjà ça. » Je lui fais un jeu de sourcil avant de rire bêtement, amusé par ma bêtise. Il me connait de plus en plus, c'est déjà ça. Il sait que je ne suis pas mauvais, ni bad boy. J'ai une certaines tonnes de qualité, mais aussi quelques défauts qui traînent. Je ne suis pas parfait, mais lui non plus. Personne ne l'est, au final. Je sais pas pourquoi j'en viens à parler de cette branche, mais je l'ai perdu dans tout ce remue-ménage. La tête de London me fait sourire, je me retiens de rire, gardant une mine à demi-sérieuse. Oui oui, c'est bien celle qui l'a attaqué plus tôt et qui a ruiné son haut. « Désolé. » J'ai l'air grave, mais je m'en amuse quand même.

Ma main s'écrase sur sa tête et je le décoiffe avec une mine désolée, me retenant toujours de pouffer. Qu'est-ce qu'on fait ? Pourquoi est-ce à moi de choisir ? Je fais la moue en réfléchissant, me penchant pour ramasser un nouveau morceau de bois. « On ramasse du bois ? C'est pas ça notre boulot à nous ? » Je lui souris de toute mes dents. Je n'ai pas tellement d'idée, en fait. De base, nous nous sommes inscris à l'activité pour ramasser le bois, ce serait bien de retourner au campement avec ça justement, mais je me contente de jeter la brindille par terre en haussant les épaules. « Ou on peut continuer à s'enfoncer dans la forêt ? » J'aime le danger, quitte à me perdre, je m'en fiche. Je veux m'amuser, le défier. « Rattrape-moi ? » Je ne lui laisse pas le temps de comprendre que je donne une tape derrière sa tête en partant en courant dans la forêt, passant entre arbres et buissons.
 

TENUE ■  « J’approuve ! » Avec une expression explicite, je ne peux que le montrer du doigt en disant qu’ils se régaleraient plus chez lui que chez moi, mais c’est encore un petit jeu de surnom entre nous, après tout pumba, timon, tout est dit. Après ça je ne peux le complimenter sur sa gentillesse, mais à être trop gentil on se fait vite avoir, je suppose que Loukas sait quand il doit montrer les crocs, je l’espère pour lui, sinon il serait juste un pion parfait et naïf dans la vie des gens et je n’ai pas trop envie de le visualiser de cette manière. « N’en profite pas~ » un sourire amical et nous voilà à nous demander ce qu’on peut faire après m’avoir avoué qu’il avait perdu le coupable de ce trou dans mon t-shirt, mais ce n’est pas grave, je surjoue un peu pour le fun, mais lui comme moi savons qu’on est dans une sorte de délire et le pire c’est qu’on aime s’y enfoncer davantage.

« Ah oui, c’est vrai. Putain quelle idée j’ai eu sérieux. » Ramasser du bois ! Je serais surement mieux dans une rivière à pêcher, je suis dégouté... Mais tant pis, j’ai signé je dois assumer. Pas super-motivé à l’idée de ramasser des brindilles au sol, je le vois jeter celle qu’il a dans les mains, le fixant d’un regard curieux sur ce qu’il fait, me proposant une autre alternative et j’aime l’idée, je lui rends un large sourire pour approuver avant de l’entendre me défier en partant à travers les arbres, me relevant, je...

« Nan, mais...» Je me mets à courir en sautant au-dessus des buissons sans me dire que je pourrais tomber face à face avec une bête sauvage qui ne ferait qu’un boucher de moi, puis rapidement je le vois et coupe sur le côté pour lui sauter dessus, tombant tous deux en roulant dans l’herbe, un peu effrayant comme descente, mais fier de moi je me redresse en le regardant dans les yeux un air de vainqueur, les pupilles brillantes et mon sourire élargi.

« Attrapé ! » Héhéhé, sauf que je suis un peu sur lui là, chose que je n’ai pas encore réalisée.

TENUE ■ London approuve surtout ma graisse, ouais. Je ne peux pas lui en vouloir quand on voit la différence de gabarit entre lui et moi. Il est grand et mince, je suis moyen et moyen, pour ne pas dire petit et gros -ce qui est strictement faux-. Au moins, je suis gentil et il l'admet. Sauf que gentil n'a qu'un oeil comme dirait le dicton. Il devrait savoir qu'un renard à l'apparence d'une peluche mais bien souvent les idées fourbes. S'il pense que je me laisse facilement faire, il se trompe. Je vois quand quelqu'un a un bon ou un mauvais fond. London est quelqu'un de sympathique, mais cache bien des choses malgré tout. Je l'apprécie en sachant cela, en me doutant qu'il se braque parfois pour des raisons inconnues. Je fais avec, je m'en accommode jusqu'à comprendre pourquoi. Sauf que parfois, je ne sais justement pas pourquoi il réagit aussi hâtivement. Je souris à sa remarque, sans y répondre. Comment ne pas en profiter, de toute façon ? Bref, nous  ne savons pas trop quoi faire finalement. J'ai perdu l'agresseur de son tee-shirt et je me retrouve rapidement les mains vides, comme un idiot. ça ne répond toujours pas à notre question, et au final, nous n'en avons rien.

« J'avoue que tu n'as pas été très intelligent. » Surenchéris-je pour la forme. C'est très amusant de ramasser du bois, je dois bien l'avouer. Ironiquement, ça passe. J'ai l'habitude de faire des sports extrême, de me jeter dans le vide seulement accroché à un élastique, de faire du parapente ou de sauter du plus haut rocher. Ramasser du bois, ça devient vite lassant et long, ennuyant à mourir même. à mes yeux, ce n'est pas amusant. J'aime l'aventure, les sensations fortes et son épreuve n'est en rien entraînante. J'y ajoute ma touche d'originalité, ma pointe d'épice pour relever le tout et sans prévenir, après ma belle charade, je prends mes jambes à mon cou. Courir, c'est beaucoup plus amusant que faire du sur-place en ramassant des bouts de bois. Courir, c'est me sentir vivre et respirer l'air qui s'engouffre violemment dans mes poumons.

Je me doute qu'il me suit de près, surtout s'il veut me rattraper pour me mettre la main dessus. Je n'ai pas le temps de jeter un coup d'oeil dans mon dos, regardant droit devant moi pour ne pas me manger un arbre ou trébucher sur un caillou. C'était à prévoir mais London a des jambes de girafe, il ne tarde pas à me rattraper et même à me devancer, jusqu'à me faire tomber dans son élan et m'entraîner dans un roulé-boulé qui me fait tourner la tête. Mort de rire, je reste sur le dos en reprenant mon souffle, le visage rougit par ma course. « Bravo petite tête ~ » Souriais-je en le regardant à mon tour, remarquant bien assez vite qu'il est perché au dessus de moi, plutôt sur moi.

Mon bras se soulève pour permettre à ma main d'atteindre ses cheveux et les décoiffer avec énergie. « Tu m'écrases un peu. » Le coin de mes lèvres s'élargit un peu plus, mais je n'attends pas qu'il se lève pour le forcer à rouler et reprendre le dessus sur lui. à présent, je suis au dessus et lui, en dessous. C'est à ce moment-là que je remarque l'endroit où nous avons atterri... Une clairière parsemé de fleur.
 

TENUE ■ Il enfonce le clou, je sais très bien que je n’ai pas assez réfléchi avant de me jeter dans la recherche du bois, je le regrette assez, c’est pourquoi à ses mots je ne dis rien grognant simplement en prenant un air boudeur pour la énième fois, ce mec m’agace toujours autant. Pumba n'est pas aussi chiant habituellement pas vrai ? Enfin je dois faire face, mon « travail » au camping risque d’être d’un ennui indescriptible. Mais Loukas semble penser la même chose que moi sur l’intérêt de ramasser quelques brindilles et après avoir jeté la sienne je le vois courir à toute vitesse, s’éloignant de seconde en seconde, au début je n’ai pas compris, mais il me demande de le rattraper alors sans chercher plus loin je lance mes gambettes à sa poursuite, accélérant en sautant au-dessus de chaque buisson diminuant un peu plus l’écart jusqu’à ce que je puisse enfin l’avoir à porter de main et faisant un saut sur lui pour le stopper c’est un rouler boulet dans l’herbe qu’on gagne, ralentissant petit à petit avant que nos corps se stop pour de bon. Riant amusé par cet instant plutôt « intense » et amusant, je ne peux que proclamer ma « victoire » de l’avoir attrapé, sa main venant décoiffer mes cheveux, je garde mon large sourire sur les lèvres n’ayant pas vraiment encore fait le point sur notre situation ou plutôt nos positions, jusqu’à ce que Loukas me le fasse remarquer... Mon visage se fige et je détail ma façon d’être installé sur lui sans bouger. Basculant je me retrouve ... en dessous et mes yeux bloquent sur le blond, j’avoue que mon cœur se met à accélérer, pas du tout à l’aise, je laisse mes mains serrer l’herbe pour ne pas tout de suite laisser mon instabilité inutile reprendre le dessus, soufflant un bon coup avant le faire chavirer et retrouver ma liberté, me redressant comme si de rien n’était en secouant mes vêtements salis, ils auront pris cher, entre les trous et le reste, mais c’est ce qui est fun, on ne s’occupe pas vraiment d’être « sale » quand on vit en forêt. Puis je lève les yeux et remarque l’endroit. Je bloque de nouveau sans un mot sur toutes ses fleurs qui nous entoure, un paysage magnifique que je ne soupçonne pas dans le coin, bien que je ne sois pas une fille, je sais quand même reconnaitre certaine « beauté » qui nous entourent, puis ça dégage une bonne odeur me faisant retrouver rapidement le sourire.

Attrapant une fleur qui était déjà « arrachée » au sol, je la ramène à mon nez pour la sentir, avant de regarder mon pote et de m’approcher de lui. « Je suis sur que... » Avant de finir ma phrase je la pose derrière son oreille. « Ça t’irait bien haha ! » Je ris simplement devant mon geste en me reculant pour l’admirer, levant même le pouce pour approuver, qu'il est joli ! Pff. Bon au moins j’ai complètement mis de coté le malaise que j’ai ressenti quelques instants plus tôt, comme quoi les fleurs ont quelques pouvoirs finalement héhé.

TENUE ■ Au pire, on pourra toujours dériver de notre tâche originel pour aller pêcher quelques poissons. Si ce n'est pas pour le camp, ça pourrait toujours être pour nous. Je ne suis pas du genre à suivre des règles, ni à rentrer dans un moule que l'on m'impose. J'aime franchir les limites, déroger les principes, n'en faire qu'à ma tête. London s'en rendra compte bien assez vite, à force de traîner avec moi. Quand j'ai un truc en tête, je ne l'ai pas ailleurs. De toute façon, ramasser du bois va rapidement être lassant et je trouverai bien autre chose à faire pour m'occuper un peu plus. à commencer par narguer London en partant à toute vitesse à travers les arbres, m'enfonçant inexorablement dans la forêt sans l'attendre. C'est le but du jeu, de toute évidence. C'est comme jouer au chat, je suis la souris, il est le matou. Je cours, il m'attrape. Personnellement, ça m'amuse bien plus que prévu. Je cours vite, mais je ne pensais pas qu'il serait beaucoup plus rapidement que moi. Ses jambes, bien sûr. Il est plus grand, ça y joue beaucoup. En à peine quelques minutes, je me trouve attrapé par le chat et parti pour quelques tonneaux jusqu'à l'arrêt complet de nos corps. Essoufflé mais amusé, je ne peux m'empêcher de rire en reprenant ma respiration. C'est éprouvant mine de rien, même si c'est bien marrant de le faire courir de la sorte. Puis, je viens le décoiffer en le félicitant, appréciant étrangement ce grand sourire qui orne son visage. Il est mignon, n'empêche. Je me gifle mentalement en reprenant le dessus, faisant rouler son corps sur le côté pour être en haut. Je préfère ça que l'inverse, sans arrière pensée, pourtant London ne tarde pas à me repousser et je me retrouve assis dans l'herbe. En relevant les yeux, je remarque aussi l'immense champ fleurie et siffle sous l'effet de la surprise. C'est magnifique ici, je n'aurai  jamais pensé à un tel endroit dans un coin si perdu. Je ne suis pas fan des fleurs, mais ce n'est pas pour autant que je les néglige ou les ignore. C'est super beau, voilà tout.

Mes yeux se ramène vers London tandis qu'il hume une fleur avec un air de paysan. On dirait la gamine-là, Heidi. Je ne dis rien, me contentant de sourire bêtement, jusqu'à qu'il se rapproche et coince la fleur derrière mon oreille. Saleté! Je ricane sans la retirer, sifflant un petit air de dessin animé. « Tu me trouve jolie ? » Demandais-je avec une fausse voix de fille, me remettant à rire aussitôt. Ce gamin est stupide, je vous jure. « C'est sympathique de m'embellir, merci. » Je me redresse en époussetant mes vêtements sales, lâchant un soupir en m'étirant. ça été une belle course, n'empêche. L'instant d'après, je vais m'étaler dans le parterre de fleur, souriant comme un bien heureux. « Je pourrais faire une petite sieste ici ~ » Et je baîlle pour appuyé mes paroles, même si je ne suis pas fatigué pour autant.  « Tu aimes les fleurs, London ? » Qui sait, il a peut-être une passion cachée.
 

TENUE ■ Je ne sais pas vraiment si je suis doué pour pêcher, mais surement plus que pour ramasser du bois, l’eau me manque, j’ai envie de nager... Mais au lieu de ça je me mets à courir après Loukas, après qu’il m’est demandé de l’attraper et je devrais remercier mes jambes qui me permettent de rapidement raccourcir la distance et de le toucher pour lui sauter dessus et tomber dans une clairière, par chance je ne suis pas lourd, heureusement pour lui, sinon je l’aurais littéralement écrasé à cet instant, mais c’est lui pumba ! Moi je ne suis que ce petit maigrichon de timon, haha. Voilà que je pars complètement en couille mes amis. Mais je ris, ça fait du bien sérieux, je suis heureux, bien et j’ai l’impression de revivre quand je suis avec Loukas, s’occupant de rien, de vrai gamin qui aime juste s’amuser, même si j’aimerais que Raylai partage ça avec nous, en ce moment j’ai l’impression de ne pas être une bonne compagnie pour lui... Mais après cet instant un peu stressant où il s’est installé sur moi, la proximité en elle-même ne me dérange pas, mais la position est encore difficile à accepter, je ne me sens simplement pas bien quand ça peut porter à confusion. Du coup je le repousse et vois le paysage, ramassant une fleur qui traine pas loin de moi pour sentir son odorat, simple curiosité, je finis par avoir l’idée de la déposer derrière l’oreille du blond, m’amusant simplement en riant de son style évolué.

Ne pouvant empêcher mon rire de s’élargir un peu plus devant son jeu peu convaincant avec sa voix trafiqué, je secoue de la main l’air de dire « arrête » m’accroupissant au sol. « Je t’en prie, je me disais qu’il te manquait un petit quelque chose, une touche finale tu vois ? » Je me moque de lui en tirant la langue, il en faut peu pour être heureux hein ? Le voyant s’étaler au sol avec les fleurs, je rampe jusqu’à lui pour faire de même, prenant beaucoup d’espace en regardant le ciel. « Ça fait du bien ! » Dis-je en m’étirant simplement. Je tourne la tête vers lui à sa question, pour répondre. « Pas spécialement, mais je ne les déteste pas non plus, ça sent bon, c’est agréable, mais je ne suis pas fan. Pourquoi tu me demandes ça ? » Voyant le ciel bleu, je souffle un bon cou en gueulant simplement.

« JE VEUX NAGEEEER ! » Sérieux, je suis en manque là !

TENUE ■ Courir, c'est un plaisir. Je me sens toujours bien quand je pousse mon corps à se dépenser et à s'activer. L'extrême me fait vivre, sentir le vent s'engouffrer dans mes poumons, mes muscles qui tirent et chauffent, mes lèvres qui s'étirent dans un sourire vainqueur. J'ai la sensation d'être un guépard, de filer à toute allure, de briser le mur du son. Jusqu'à qu'il me rattrape et me saute dessus, poussant mon corps dans une chute sur plusieurs mètres dans un immense champs de fleurs. C'est beau, mais j'ai le corps en sueur et le souffle court, mort de rire. Y a que moi pour rire alors que je peine à retrouver ma respiration, les yeux embués de larme à cause de mon état hilare. London est sur moi mais je n'y prête pas de suite attention, avant de le voir quand je le félicite. La seconde suivante, j'inverse les rôles et le plaque presque contre le sol, au dessus. Je me sens d'attaque, tel un fauve sur sa proie, mais je ne fais rien de plus que sourire à mon camarade. Comparé à moi, London perd rapidement ses moyens et je retrouve ensuite sur les fesses, étrangement étonné. Pourquoi m'a-t-il repoussé aussi vite ? Il fait mine de rien comme si c'était normal, mais je ne trouve pas ça banal. Pendant qu'il sent sa fleur, je l'observe en silence, largement dépassé par son comportement. Cette fleur derrière mon oreille, je continue de le regarder avant de sourire franchement et m'amuser de la situation. D'accord, relax Loukas. Je joue la fille avec ma petite fleur, riant bêtement juste après. London n'est pas convaincu et moi non plus.

« Ah oui ? ça me fait plaisir de le savoir. » J'hausse un sourcil, moqueur. Finalement, je vais m'étaler un peu plus loin en continuant de discuter tranquillement. ça permet de se reposer après cette course, même si je meurs de soif maintenant. Beaucoup de bien, même. Je souris doucement en regardant le ciel, trouvant des formes aux nuages. Est-ce qu'il aime les fleurs ? Question stupide pour alimenter la conversation. « Pour savoir ~ » C'est toujours bien de savoir, non ? Puis il cri sa frustration et je tourne ma tête vers lui. « Je n'ai pas prit une seule planche... » Je ris deux secondes après, pointant le ciel du doigt. « Regarde! On dirait un poisson! Si seulement on pouvait nager dans le ciel. » Ce serait bien, mais malheureusement c'est impossible. Je me relève rapidement pour faire quelques étirements. « Trouvons de l'eau! Doit bien y avoir une rivière dans les environs, non ? Viens, on bouge! » Et je lui fais signe de me suivre pour traverser la prairie.
 

TENUE ■ Je ne veux pas qu’on apprenne mon secret, mais au final je suis toujours celui qui le met en danger en ne pouvant pas maitriser mon comportement face à des situations qui semblent anodines pour les autres, mais compliqué à supporter pour moi. Heureusement j’ai gardé un minimum mon calme et bien que je l’ai repoussé, j’espère que cela n’a attisé d’aucune manière sa curiosité sur un quelconque souci cacher derrière mon geste de « rejet ». Mais toutes ses questions sont rapidement balayées par l’endroit où nous avons mis les pieds, une clairière entièrement recouverte de fleurs, de toutes sortes, de toutes couleurs, c’est beau, même moi qui suis un garçon je peux le dire sans mentir, l’endroit est agréable autant visuellement que par l’odorat qui s’en dégage et j’agis en conséquence en humant le parfum de l’une des fleurs ramassées au sol avant de m’amuser avec Loukas, ce mec me fait déliré, il joue toujours le jeu et je m’éclate ne pouvant m’empêcher de rire tout simplement de bon cœur. Bien que je me moque de lui, il surenchérit et au final cela n’en finit pas, délirant sans cesses dans des sujets complètement dingues. Allongé sur le parterre de fleurs, il me questionne et je réponds sans problème.

« C’est vrai que tu es un curieux de nature~ » j’aurais presque oublié qu’il aime savoir les choses, haha. Je m’exprime alors sur mon envie de nager, le ciel bleu me fait penser à la mer et me donne envie d’y plonger et de sentir l’eau fraiche sur ma peau, aah, c’est frustrant. « Je doute qu’il y ait un endroit pour faire du surf dans le coin idiot. » Si on trouve une source, une rivière, ce sera déjà ça ! Suivant son regard face à son exclamation, je fixe le nuage. « Ah, je commence à avoir faim ! Je veux des moules fritte ! » Je ris encore une fois, souvenirs~ Je le regarde se lever, l’observant pendant qu’il me propose une autre activité, trouver un coin d’eau, ça me motive à 200% me relevant à mon tour, je le suis à travers la prairie. «[b] J’espère qu’on trouvera rapidement, je meurs de soif ! [/b]» Et forcément on n'a rien à boire sur nous, ça serait trop beau.