TENUE  ♦ Récompense. Ce mot sonne étrangement à mon oreille, pas comme s'il parlait d'un bonbon que l'on donne à un gamin ou d'une friandise à un chien mais plus... Un truc d'un adulte à un autre. à penser comme ça, c'est de suite plus pervers et malsain, mais entre nous ça n'est même pas étonnant. Un sourire prend place sur mon visage et je le penche légèrement pour prendre cette mine sournoise et taquine à la fois. « ça dépend quelle récompense ? » J'hausse mes sourcils de manière provocante, avant de mettre à rire de bon coeur. Il sait autant que moi, mais j'aime toujours l'embêter avec ce regard de félin. Nous sommes les mêmes, nous pensons pareil et ce n'est pas surprenant de nous entendre rire à cause de tout ça. Rien que pour lui, je me prêterai au jeu et irai me cacher n'importe tout jusqu'à qu'il me trouve, qu'importe si nous sommes proches de la vingtaine ou pas. Il a raison, il n'y a pas d'âge pour s'amuser, au pire nous trouverons bien un moyen pour rendre cela « adulte ». De toute façon, je n'ai aucune envie de grandir, ni d'avoir des responsabilités trop grosse. Je veux juste profiter de la vie, d'être jeune et d'être en couple avec un garçon aussi formidable que Kyann. Le reste, ça passe largement après. Boulot, maison -même si je veux vivre avec lui-, retraite, tout ça... Je préfère attendre le bon moment en continuant de m'amuser à côté.

Ce moment passé sur le terrain m'a fait du bien, j'ai repris un coup de fouet à parler avec Kyann, à rire avec lui, à l'embrasser tendrement. Malheureusement, il y a une fin à toute bonne chose. On ne peut pas rester là, qu'importe la raison qui nous pousse à partir. à peine en dehors de la pelouse bien entretenue, je pense à nos glaces et me précipite vers le marchand pour farfouiller dans le congélateur à l'extérieur. Il y a du choix, mais je prend un sachet au coca pour le montrer fièrement à mon copain. Il est content aussi, levant son pouce en approuvant mon choix. Sachet ouvert, je tend une moitié vers lui pour la couper en deux, tout sourire. Notre consommation réglée, je lèche ma glace en frissonnant, me plaignant rapidement que c'est froid. Kyann se moque de moi mais je lui tire la langue sans répondre, montrant bien que ça ne me fait rien comme petite moquerie. J'ai l'habitude de sortir les bons mots au bon moment, surtout les plus stupides, faut bien l'avouer.

Main dans la main, je lance un rapide coup d'oeil au vendeur pour le remercier encore, portant ensuite mon attention vers ma glace. Ah, ça coule justement! Je passe ma langue sur les gouttes qui coule sur ma main, puis je lèche mes doigts dans un « huuuu » insistant. J'ai l'air d'un idiot à vouloir retenir ma glace de fondre, me dépêchant de la manger avant d'en être recouvert. Kyann me parle de tenue vestimentaire pour affronter mon père et je pouffe de rire en terminant ma glace, mordillant un peu le bâton avant de prendre la parole. « Des vêtements humbles. Une pantalon simple et une chemise, ça devrait faire l'affaire ? » Fis-je en souriant, le bâton coincé entre mes dents. Pour le coup, je ne stresse pas à l'idée de voir mon père, ne réalisant pas complètement la chose. Quand le moment sera venu, j'aurai sûrement trop peur pour être honnête, mais pas pour l'instant. Là, je souris quand Kyann me plaque contre le mur de chez lui, partageant ce baiser sucré au goût de coca. ça me donne des envies bizarres mais je me calme en mordillant légèrement sa lèvre inférieure, avant que nos bouches se séparent. à son signe de tête, je le suis jusqu'à dans sa chambre, émerveillé par cette pièce décorée avec des photos de lui en tenue ou avec des gens que je ne connais pas. Alors, il était comme ça en étant plus jeune ? Je ne me souviens pas l'avoir déjà croisé à Séoul, aussi loin que mes souvenirs remontent. Sa chambre est un sanctuaire de footballeur et ça me pince soudainement le coeur en pensant qu'il a dû tout abandonner. Comment fait-il pour revenir ici sans déprimer ? Je ne pourrais pas vivre dans une pièce avec autant de photo de ma soeur, impossible. à sa question, je tourne ma tête vers lui, étant obnubilé par ses trophées deux secondes plus tôt.

« Je n'ai pas prit de costard dans ma valise, je te rassure. » Répondis-je avec un nouveau sourire,  détachant complètement mon attention de ses trésors pour venir m'asseoir à côté de lui sur le lit. « Je te l'ai dit, une chemise et un pantalon simple, ça ira parfaitement. » Un clin d'oeil et j'attrape sa main pour la garder dans la mienne, l'empêchant sûrement de fouiller dans sa valise. « Tu sais, je pense pas que la tenue change grand chose au comportement de mon père... Il ne risque pas d'être heureux même si tu portes l'uniforme militaire. » et ça me désole que sur ça, il soit autant fermé. Mes doigts se desserrent et je lâche sa main pour fourrager moi-même dans ses affaires, cherchant des trucs simples. Il n'est pas sans rien non plus, je ne cherche pas à lui faire porter un costume, ni le mettre sur son 31. Ce n'est pas ... Un mariage.

NOUVELLE TENUE  ♦ J’ai toujours cette âme d’enfant, en fait je pense que je l’ai encore plus avec Ji Hyuk, j’aime m’amuser, passer mon temps à profiter de la vie, je voudrais qu’on puisse sortir, retourner au parc d’attractions, voyager, mais faire aussi des jeux d’enfants à notre manière. Je n’ai pas profité plus jeune pour participer au cache-cache, au jeu du loup ou encore un, deux, trois soleils avec mes camarades, tout ce qui m’importait était le football. Mais aujourd’hui on a le temps, même si nous sommes bientôt des adultes de vingt ans, on peut toujours rajouter nos propres règles. J’ai des idées bien précise en parlant de « récompense » en même temps Hyuk semble avoir tout de suite compris, lui et moi somme comme ça, avide d’amour et de nos moments intimes. Toutes raisons est bonne à prendre pour « jouer » et se laisser aller à des plaisirs qui me tentent déjà à l’avance. J’aime son regard, le ton qu’il emploi, il sait très bien et pourtant il tente le diable pour me faire cracher le morceau ou encore pire, me donner davantage d’idée. Je lui tire la langue en me penchant sur lui pour lui souffler. « Ne t’inquiète pas, je sais très bien ce que tu aimes. » Je me veux provocant et allumeur en lui susurrant ses mots là, avant de rire un bon coup avec lui, mais rapidement on s’éloigne de cette magie, ce calme qu’on vient de partager en amoureux pour débuter notre prochain périple, bien qu’on fasse une pause au marchand de glace. Goût coca , c'est parfait ! Hyuk semble comme un enfant, j’aime cet expression qui affiche son « bonheur », il me fait craquer toujours plus cet idiot. Mangeant nos bâtonnets assez rapidement pour éviter qu’elles fondent, surtout en regardant celle de Hyuk qu’il s’empresse de récupérer les goutes tombée, je ris amoureusement devant cette vision, alors que nos mains sont liées, marchant tranquillement en direction de la maison de mes parents pour nous préparer. Mais je réfléchis un instant à ce que je pourrais mettre, je ne suis pas habitué à rencontrer des adultes pour dire « j’aime votre fils » et encore moins quand l’un des deux parents va me détester et me rejeter avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, mais à mes yeux, même si ça paraît totalement fou, je suis plutôt serein, car même si on ne veut pas de moi, je voudrais toujours de Ji Hyuk, n’est-ce pas le principal ?

« Tu m’as dit de me mettre sur mon 31 ~ » Je lui souris, mais j’approuve son choix, j’ai plus de vêtement « classe » que de réels « costumes de cérémonie » il faut bien l’avouer. Arrivé devant chez moi j’ai juste envie de capturer ses lèvres, j’ai toujours envie de l’embrasser de toute façon, il est ma drogue et j’ai l’impression de mourir quand je me force à résister. Le gout sucré du coca s’impose dans notre échange, mais je ne peux rien faire de plus, rentrant pour qu’on puisse se changer, je le laisse découvrir ma chambre, elle est remplis de souvenirs du passé, si je n’enlève rien ou ne change pas de décors, c’est parce que je n’ai aucune honte, ni plus aucune « peur » d’y faire face, je ne suis fier de mon parcours et je ne vis plus ici, alors ça ne dérange personne que je laisse mes photos, mes trophées exposés comme dans un musée que je viendrai visiter de temps en temps pour me ressourcer ou me rappeler. Il est temps de chercher une tenue et j’avoue que je veux tout de même que Hyuk soit content que je « tente » de plaire à ses géniteurs. Je ne le fais pas pour ses parents en toute honnêteté, je le fais seulement pour lui. Le regardant en souriant, sa main dans la mienne, je l’écoute et le regarde avant de « cogner » ma tête délicatement contre la sienne. « Je le sais chaton. Ne t’inquiète pas je suis prêt à affronter tout ce qu’il pourra dire ou faire et je fais tout ça pour toi, pour nous, alors ça me rend plus fort. » Déposant mes lèvres au niveau de sa tempe, je veux qu’il soit rassuré, nos mains resteront liées, ça je ne permettrai à personne de les séparer.

« Je t’aime bébé, quand ton père dira quelque chose, rappelles-toi de ça, je t’aime. C’est la seule chose qui compte. » Un regard amoureux et je le laisse fouiller dans mes affaires, je ne vais pas mettre trois heures pour choisir une tenue... Me levant pour trifouiller aussi, je lui montre une chemise, un pantalon noir en disant. « Ça ? » J’ai aussi une cravate, mais ça ferait trop cérémonieux, du coup j’attends l’avis de Hyuk pour me changer.

NOUVELLE TENUE  ♦ « Ah bon ? Tu sais ? Que sais-tu ? » ça toujours été un plaisir de chercher les ennuies, de le tenter, de le provoquer. Je sais d'avance qu'il pourrait me répondre franchement, ou faire durer le suspence. Je suis têtu et fourbe, ce n'est pas dans mes habitudes de lâcher le morceau ou d'abandonner. Nous sommes des diablotins ne pensant qu'à une chose, la plus part du temps, plutôt. Généralement quand on a envie, on ne s'en prive pas, mais même quand ce n'est pas au programme, on parle de ça façon détourné. ça m'amuse, autant que je suis sérieux. Ce serait bien de rattraper le temps passé, quitte à faire un bon dans notre enfance et revivre des jeux d'enfants. Je l'aime, je m'en fiche d'avoir trois ans d'âge mental et de jouer à cache-cache dans l'appartement. Quand nous sommes petits, c'est facile de se cacher n'importe où, mais en étant grand, c'est plutôt difficile. ça reste une bonne idée pour s'amuser et avoir des « récompenses » comme il dit. Finalement, on laisse nos petits jeux de côté pour avancer vers une autre aventure, nous arrêtant par la case « glace » où je choisis une au parfum coca. C'est le genre de petit truc qui m'a manqué depuis les années où j'ai dû me forcer à grandir sans regarder derrière moi. Je la dévore tel un gamin, heureux de manger cette glace qui commence à dégouliner sur mes doigts devenu collant à force. Elles ne font pas long feu durant le trajet, main dans la main, je souris chaleureusement à Kyann. Le calme avant la tempête, pensais-je en terminant mon dessert et en mordillant le bâton. La question importante arrive sur le tapis, du moins elle est pour Kyann qui s'inquiète forcément pour ce détail. J'ai dû l'inquiéter plus tôt avec ma remarque, mais en fin de compte, est-ce que ça compte réellement ? à bien y réfléchir, il peut porter ce qu'il veut tant que ce n'est pas provoquant ou trop jeune, moderne ? Dans le fond, ça n'a aucune importance tant qu'on s'aime et qu'on repart ensemble à la fin du week-end. De toute façon, mon père ne changera pas d'avis, je pense. Il va être contre, m’interdire de continuer ce manège stupide, et voilà tout.

« C'est vrai ~ » Je ne démens pas, autant que je n'approuve pas à 100% pour autant. Tant qu'il est classe et sexy à la fois, ça me va parfaitement. Arrivée chez lui, mon bâton entre mes doigts, je le sens me pousser contre le mur et voler mes lèvres dans un doux baiser. Je suis heureux qu'il agisse à sa guise et ne se prive pas, partageant cet échange en sentant mon coeur battre rapidement dans ma poitrine. Je voudrais rester là éternellement, sans avancer vers la prochaine étape. Le goût sucré s'estompe lentement quand nos bouches reprennent une distance raisonnable, puis il me guide jusqu'à sa chambre où je m'y infiltre pour voir les nombreux posters et photo. Le foot, c'était bien plus qu'une simple passion. Je suis pourtant triste d’affronter ce monde, tel un vieux fantôme qui persiste à hanter ces murs. Il dit que cela ne le touche plus, mais je me demande s'il a vraiment raison. En regardant ses coupes, ses trophées... Peut-il vraiment m'affirmer que cela ne lui fait plus rien, qu'il ne voudrait pas recommencer comme auparavant ? J'abandonne rapidement ma contemplation pour venir m'asseoir sur son lit et attraper sa main, prenant doucement la parole. Je m'en fiche de sa tenue, franchement. Je l'aime qu'importe ce qu'il porte, puis nos têtes se cognent et je souris un peu plus. « Je t'aime, idiot. » Je ferme mes paupières en sentant mes lèvres creuser plus mes joues, content. Il me rend dingue à chaque seconde qui défile, c'est tellement plaisant. « Ne change jamais, tu es parfait comme ça. » Qu'il continue à affronter le monde pour moi, et je continuerai à tenir debout pour lui, à le soutenir sans fléchir.

« Je m'en souviendrai, Kyann, sois en sûr. Quoi qu'il arrive, dis-toi que je pense exactement la même chose. » Si jamais ça se passe mal, je veux qu'il y pense aussi sans hésiter, ni douter de moi. Un dernier regard et je m'occupe de sa tenue, dégotant deux ou trois trucs pas mal pour faire face à mon géniteur. Il cherche de son côté aussi et son choix est mille fois mieux! J'approuve en levant le pouce, tout sourire. « C'est parfait! » Quittant son lit, je lui vole un baiser avant de filer vers ma valise pour prendre de quoi me vêtir. Pantalon noir, chemise blanche, veste dans le même genre. On se ressemblera avec ça, haha. « J'ai l'impression d'aller à un enterrement, j'espère que ce ne sera pas notre dernier jour ensemble. » Je plaisante, quel humour noir. Sans attendre, je retire ma tenue précédente pour enfiler l'autre, tenant à passer au plus vite ce cauchemar. Une fois terminé, je serais entièrement libre, sans plus aucune chaîne.

NOUVELLE TENUE  ♦Ce que je sais ? Je le regarde avec un de ces sourires qui en dis long, il ne va pas me piéger avec ses questions, lui tirant la langue ouvertement je n’hésite pas une seconde à souffler contre ses lèvres. « Tu verras le moment venu~ Ça pourrait gâcher la surprise. » Genre, je ris devant nos bêtises, mais c’est ce qu'on est et on ne se cache pas d’y penser plusieurs fois dans la journée, le sexe est aussi un besoin entre nous, ça dépasse le plan seulement physique, c’est bien plus que le simple plaisir corporel, je le désir pour lui faire l’amour au véritable sens du terme, partager émotions, sentiments, on recherche toujours à s’unir parce qu’on s’aime tout simplement, est-ce un crime ? Non, c’est une « preuve ». Dans tous les cas on a plus vraiment le temps de trainer des pieds malheureusement, l’heure tourne et on doit affronter la dernière étape avant de rentrer, la plus difficile, mais celle qui libérera mon petit ami de tous ses tracas, j’en suis convaincu. L’embrasser à l’entrée de la maison de mes parents pourrait devenir une habitude, mais j’aime tellement capturer ses lèvres, sentir son souffle, sa respiration s’accélérer et son cœur battre plus fort au même rythme que le mien, dans ces instants nos regards transmettent tellement de choses, il n’y a pas besoin de son, ni de voix pour se crier des « je t'aime ».

Dans ma chambre Hyuk fait face à mon sanctuaire, tout mon passé est dans cette pièce, mais j’aurai surement le temps plus tard de lui faire la visite guider des photos et du reste, pour le moment je suis plus préoccupé par la tenue que je vais porter. Mon amant venant me rejoindre sur le lit, je souris en lui faisant de sincère, mais beaux discours pour le rassurer, pour moi rien ne peut nous séparer. Je souris à sa déclaration, riant doucement a son rajout adorable, oui après tout je suis habitué à être un idiot, il n’y a aucun mal à ça. « Je ne compte pas changer, mais pour moi tu es bien plus parfait. Qui a dit que la perfection n’existe pas ? » Je ris en prenant ses lèvres d’assaut, souriant contre elles. Je sais que son père fera tout pour le briser, moi je suis solide, mes fondations sont loin d’être facilement atteinte et je peux faire face, mais je sais que Hyuk est fragile, je veux qu’il se souvienne que quoiqu’il arrive je suis fou de lui, je l’aime, je l’aime à en mourir et ça quoi que son père dise, quoi qu'il fasse, ça ne changera pas, je pourrais le déclarer haut et fort devant le monde entier et il le sait. C’est de cette façon que je suis amoureux de lui, il est mon tout, mon univers.

« Je le sais, je ne douterai pas Hyuk, je te le promets. » Mais finis les déclarations, on cherche une tenue et je finis par trouver quelque chose qui semble plutôt convaincant, Hyuk approuve et je souris rassuré en commençant a me déshabiller sans tarder. « Tes parents sont tous les deux chez toi ? » Qu’on s’y pointe pas sans les voir, ça serait dommage. Je grogne à ses mots avant de m’approcher de lui et de venir mordre son oreille. « Idiot. Je ne le permettrai pas. » Blague ou autres, je ne plaisante pas, on rentrera ensemble et on prendra notre maison, quoiqu’il arrive c’est de cette façon que je retournerai au Japon.

Une fois habillé je me recoiffe rapidement et m’arrange un minimum. « Je préfère aller à notre mariage qu’à un enterrement personnellement, alors dépêchons-nous de faire ce qu’on doit faire. » Je souris et j’attends qu’il soit prêt pour y aller, on dirait qu’il va falloir foncer maintenant sans nous arrêter, c’est la montagne rocheuse avant la ligne droite et faut qu’on la franchisse avec succès... ensemble.

NOUVELLE TENUE  ♦ « Tu es fourbe, sale macaque. » Je me répète souvent, décidément. Si personne n'a compris que Kyann était fourbe et macaque, alors ils sont tous débiles. Vais-je devoir jouer son jeu, perdre ou gagner, pour voir la récompense qu'il me réserve ? Ce serait malin, et pas malin à la fois. Nous sommes tordus en réalité, mais ce serait mentir d'avouer n'être heureux quand on se touche ou que l'on couche ensemble. J'aime ces moments-là, autant que j'aime tout le reste avec lui. Que ce soit manger une glace, parler à un brin d'herbe ou regarder le ciel avec lui en retracer des bons ou mauvais souvenirs. J'ai besoin de lui, dans tout les sens du terme. J'ai besoin de sa présence, de sa chaleur, de son touché, de sa voix, de ses bras, de ses sentiments, de tout absolument tout. C'est un crime de m'en priver, et j'en ferais un meurtre si on m'empêchait d'être heureux avec lui. Les choses se déroulent comme si elles étaient hors du temps, puis on termine une nouvelle fois chez lui, à s'embrasser devant la porte comme il rêvait de le faire. Son fantasme, qu'il a dit non ? Ou un truc du genre, mais je ne me prive pas de lui rendre avec le sourire et la bonne humeur qui va avec. Je suis heureux de partager ça avec mon copain, d'entendre nos coeur battre à l'unisson et nos souffles se mêler dans une valse bouillante et haletante. C'est magique, mais pas besoin de mot pour briser ce moment au-delà de toute espérance.

Après l'entrée de sa maison, nous sommes dans sa chambre. Je me perds dans sa décoration qui me pique le coeur, malgré que je sache pour lui. Je sais que le foot est derrière, qu'il n'y pense plus vraiment depuis le temps et notre relation officielle mais ... Mais c'est douloureux de revenir là, dans les souvenirs. Du moins, ça le serait pour moi. J'abandonne rapidement ma contemplation pour le rejoindre et l'aider à choisir, connaissant mieux les goûts de mon père. Ils sont chiants, mais ce n'est que pour cette fois. Il me rassure, faire un dialogue digne d'un ministre et je souris amoureusement avant de me déclarer à lui. C'est devenu facile à présent, comme un bonjour mais avec beaucoup plus de sentiment. C'est un idiot, mais il le sait parfaitement. « Ne détourne pas mes mots pour me les rendre, idiot. » Je ris doucement en venant taper son bras, sans violence mais avec douceur. Pas une seconde après qu'il m'embrasse et que je m'accroche à ce même bras, rendant son baiser avec tendresse. Il me rassure, me prépare à affronter la tempête et je souris à mon tour contre ses lèvres. Nous allons vaincre, c'est certain, même couru d'avance. Personne ne peut nous briser, ni nous atteindre dans notre cocon sécurisé. C'est peine perdu pour le plus vile d'entre eux, nous nous aimons beaucoup trop pour perdre.

à ses mots, je souris encore plus, ayant chaud au coeur. Il me le promet, alors je ne doute pas non plus. Passé les mots d'amour, on se penche plus sur le sujet sérieux en choisissant des tenues. Kyann trouve rapidement des vêtements simple mais classe et j'approuve avec joie. ça lui ira bien, tout lui va bien de toute évidence. Il est beau quoi qu'il porte, et je serais toujours amoureux même s'il enfile un sac poubelle. « Oui, ma mère ne travaille pas. » Si c'est une question de boulot, ma mère n'a pas trop cette peine grâce à mon père et sa position. ça ne l'a jamais dérangé, puisqu'elle a pu profiter de ses enfants jusqu'à perdre l'un d'eux et voir le second partir. Un couinement m'échappe quand il me mord l'oreille et je lui lance un regard circonspect. « Yah! Je n'étais pas sérieux... » Je boude rapidement, gonflant mes joues. Il n'a pas le même humour que moi, parce que je ne le permettrais pas non plus.

Niveau coiffure, ce n'est pas bien compliqué avec moi. Un coup de peine et le tour est joué. J'ai toujours eu les cheveux raides, dans la face et d'une couleur noire de jais. « Tu crois qu'ils nous laisseraient faire ? Je veux dire, ce n'est pas autorisé dans le pays, si ? » Je devrais le savoir, puisque j'étudie le droit et la politique. Finalement, j'hoche ma tête pour acquiescer, terminant de me préparer en vitesse, sans trop en faire non plus. C'est mon père, pas l'ambassadeur de la Corée du sud. « Allons-y, je suis prêt. » Je m'approche de lui pour l'embrasser en vitesse, souriant de toute mes dents avant d'attraper sa main, pour le tirer vers la sortie de sa chambre. Pour le reste, c'est moi qui guide. Après tout, je connais le chemin de ma maison mieux que quiconque. « On y va à pied, ce n'est pas bien loin de là. » J'ai surtout envie de marcher avant d'affronter mon cauchemar, histoire de me détendre au maximum. Sur ce, je tire sur son bras et l'entraîne vers l'extérieur.

NOUVELLE TENUE  ♦ N’empêche, lorsqu’on se remémore notre rencontre, notre première soirée, jamais je n’aurais pensé qu’il deviendrait aussi vital à mon existence. Je me souviens sans mal de ce petit jeu qui avait rapidement émergé, entre provocation et réalité on s’est rapidement emmêlé les pinceaux, Hyuk posé beaucoup de questions, il était plus prudent et fuyant, mais tout ça c’est du passé. Je ris en me souvenant de ses mots, de cette curiosité dont il faisait preuve à notre rencontre, pour moi tout est magique, du début à la fin je pense sincèrement qu’on attendait de se trouver. Aujourd’hui je ne peux plus m’en passé, tout en lui m’est indispensable, j’aime sa façon d’être, sa façon de parler, de rire, de me regarder, sa voix, son cœur qui bat, le toucher, l’embrasser, lui faire l’amour dans des endroits totalement fou, j’aime notre vie ensemble, je ne l’échangerai pour rien au monde, avec de telles pensées comment pourrais-je avoir peur d’affronter son père ? Je dois rester solide et déterminé, comme je l’ai toujours été.

Chez moi-même si on prend quelques minutes pour se rassurer, se dire des mots d’amour et profiter d’un nouveau moment d’intimité, nous avons surement la tête déjà ailleurs, la prochaine et dernière étape de notre voyage. Je lui tire la langue, il aime me traiter d’idiot, mais je m’y habitue avec lui, il faut croire que j’en suis vraiment un. Puis on doit se préparer, par chance nous trouvons rapidement de quoi nous changer, je n’hésite pas à me déshabiller pour mettre les nouveaux vêtements, sans oublier de le questionner concernant ses parents, j’ai plus hâte de rencontrer sa mère que son père il faut bien l’avouer, mais bon... la tempête ne pourra pas s’arrêter de souffler sur nos vies si je ne fais rien, qu’il nous souhaite bon vent serait surement la meilleure fin possible, mais concernant notre couple je suis serein, je n’ai aucun doute ni sur mes sentiments, ni sur les siens. Et si je dois affronter le pouvoir de son père je n’aurais qu'à élever une armée pour lui montrer que j’ai la force de soutenir Ji Hyuk, si j’ai l’air peu fiable, je suis pourtant certain d’être le seul capable de le rendre heureux tout au long de sa vie et ça... J’en suis convaincu à deux cents pourcents.

« C’est bon à savoir, j’espère avoir l’occasion de discuter avec ta mère avant de faire face à la bête. » Je lui tire la langue en souriant, je ne devrai pas parler ainsi de son père, mais depuis le temps on sait tous les deux qu’il est le boss final à vaincre avant une utopie plus « banale » et calme, ou plutôt avant de reprendre entièrement notre vie amoureuse en main et d’être libre de tout sans aucune restriction par peur que les photos terminent sur le net ou je ne sais quoi. À ses prochains mots je viens lui mordre l’oreille, même si c’est une blague, l’entendre dire « j'espère que ce ne sera pas notre dernier jour ensemble » ne me plaît pas. « je sais, mais les dires c’est les pensées et je n’ai aucune envie que ça te traverse l’esprit. » Je n’ai pas pensé une seule seconde que ça pourrait être notre dernier jour, c’est insensé et totalement impossible de toute façon.

« Je n'aurai qu’à t'emmener dans un autre pays pour t’épouser, ce n’est pas un souci. » Je lui tire la langue, les projets sont aussi l’essence pour croire à notre futur, même si je vis toujours au jour, le fait d’être avec Hyuk a changé quelque chose, je vois plus loin que le bout de mon nez quand ça concerne notre couple et c’est à lui que je dois ça. « Ok c’est parti. » je réceptionne son baiser avec un doux sourire et nos doigts entrelacés on part mener le combat. « Je te suis bébé. » Quittant la maison de mes parents nous voilà en route, je commence à doucement stresser, mais rien de bien méchant, juste que je lui ai promis de ne pas l’affronter et ça risque d’être dur me connaissant, je suis plutôt du genre à imposer mes choix et mes idées... On verra bien comme ça tournera.

NOUVELLE TENUE  ♦ Nous laissons tout de côté en étant dans notre bulle, partageant un petit instant de bonheur avant d'affronter la dernière bataille, sûrement la plus dure. J'aime prendre mon temps, profiter de mon copain et ne surtout pas me prendre à nouveau la tête avec des sujets que j'aurai préféré éviter. Malheureusement, on va devoir y faire face tôt ou tard, et c'est le bon moment pour se préparer, autant pour la tenue que le mental. J'ai besoin d'être sûr, d'avoir totalement confiance en moi avant de me jeter tête la première dans la gueule du loup. ça me terrorise, mais une fois passé, je serais enfin libre. Heureusement, Kyann a pensé à prendre des trucs soft et classes, qui n'attire pas vraiment l'oeil et qui pourrait totalement séduire n'importe qui au monde. Je l'imagine déjà dans cette tenue, alors qu'il a à peine retiré les vêtements de sa valise. En même temps, il me pose des questions et je tente d'y répondre au mieux. Moi aussi, j'ai envie de revoir ma mère et de la serrer dans mes bras, de lui dire que je l'aime et qu'elle compte énormément pour moi. Quant à mon père, le simple fait de lui parler me donne déjà des frissons. Par quoi vais-je commencer, hein ? Je soupire d'avance, réfléchissant malgré moi à notre confrontation qui risque d'être plutôt chaotique. J'aurai préféré prendre un billet d'avion pour tahiti ou une île paradisiaque quelconque, tant que c'est loin d'ici, loin de chez moi. On se rassure mutuellement, prouvant à mon chéri que je ne doute ni de lui, ni de moi et encore moins de nos sentiments respectifs. Nous allons gagner, quoi que je puisse penser, nous vaincrons ce mauvais rêve.

« J'espère aussi, elle serait tellement ravi de te rencontrer. » Dis-je en le regardant des étoiles pleins les yeux. Ma mère se réjouit de mon bonheur, comparé à mon père qui préfère le détruire. Il peut bien le traiter de bête, ce n'est pas moi qui le défendrait. C'est mon père, d'accord, mais j'ai trop souvent été en désaccord avec lui pour le traiter comme une figure paternelle ou avec fierté. Je m'en fiche de comment Kyann le voit, ça n'a pas d'importance si c'est mon père, s'il ne considère comme un ennemie ou s'il ne l'apprécie tout simplement pas. De toute évidence, cet homme ne mérite pas l'affection de son fils, ni de son gendre. Outre le fait que cette idée me fait intérieurement rougir, faut que j'ouvre ma bouche une fois de trop, parlant d'un sujet qui fâche d'après la réaction de Kyann. Il m'a mordu l'oreille! Ce babouin m'a mordu l'oreille, nan mais oh! « Désolé... Je ne le redirais plus... » Comme si j'étais un gamin prit sur le fait et durement disputé par son papa ou sa maman, le regard vers le sol et les joues gonflées. Je ne disais pas ça pour l'inquiéter, ni pour lui faire peur ou quoi... Je n'ai pas non plus pensé que ce jour-là pourrait être le dernier, c'est venu sans prévenir en regardant nos tenues. Qu'importe, ça ne change pas ce que j'ai dit, finalement.

Le mariage gay, parlons-en. Nous sommes en couple, entre homme, mais nous n'avons pas encore abordé un quelconque sujet sur le mariage. Pourtant, cette idée ne me repousse pas, bien au contraire. Je voudrais m'unir à lui d'une autre façon, plus officiellement, qu'importe les langues de vipère qui pourraient nous cracher dessus. Ne dit-on pas « la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe » ? Je pourrais toujours le ressortir à Kyann, si jamais il vient à écouter les mauvaises paroles des gens qui nous entourent. « On ira à Las Vegas ? » Ce n'est pas là-bas que les gens s'épousent en cinq minutes ? Puis, c'est légal d'être homosexuel, il me semble. Légal, et autorisé dans ce pays. Bref! Nous sommes habillés, possiblement coiffés et fin prêt pour partir à l'aventure, la dernière de ce chapitre là. « Jikyann, l'ère du père-démon » prendra fin et on pourra débuter un nouveau chapitre, que nous intitulerons plus tard. Un baiser pour s'encourager et j'attrape sa main pour le tirer à travers la pièce, puis dans la maison et enfin jusqu'à la porte d'entrée pour sortir dehors. Un sourire sur le visage, je resserre mes doigts autours des siens en le guidant vers la rue que  nous avons précédemment pris, remontant vers le magasin de glace avant de bifurquer.

« Quand on aura notre chez nous, je voudrais bien acheter des oiseaux~ Si on a un grand jardin, on pourrait même construire une volière ? » Je tape la discussion pour ne pas stresser et aussi pour le détendre. Le chemin n'est pas si long, mais à mes yeux, il est beaucoup trop rapide. Pas après pas, j'ai la sensation que mes jambes pèsent lourdes et cherchent à ralentir. Je dois me motiver, penser à après quand nous serons dans l'avion du retour. « J'ai déjà hâte de reprendre l'avion pour rentrer, même si ma mère me manque beaucoup. » Je ne pourrais pas rester en sachant que mon père est là, sous le même toit. Finalement, on arrive rapidement dans mon quartier et je tire encore sur son bras pour l'amener devant un grand portail en fer forgé, d'une couleur dorée et tenu par des piliers en pierre massive, façon grecque avec un aigle en statuette sur chaque sommet. « Mon portail, les aigles du jugement dernier... Ouais, je suis bien chez moi. » Et je tape le code sur le boitier à côté du portail, entendant le fameux déclic qui annoncera le début de la dernière épreuve. « Bienvenue chez moi. » Dis-je en ouvrant le battant sur une allée en pierre coupant le jardin grecque en deux.

NOUVELLE TENUE  ♦ Il est facile pour nous de créer une bulle où on se retrouve tous les deux, coupé du monde on est capable de faire tout ce que l’on souhaite en suivant nos envies et nos désirs, mais il est difficile de la quitter pour affronter le monde réel, le boss final du premier opus, son père. Je me change en le questionnant sur sa mère, elle semble beaucoup plus ouverte et concernée sur le bonheur de son fils, un peu comme mes parents et je pense alors que j’ai vraiment envie de la rencontrer, de faire sa connaissance, de voir à quoi elle ressemble, peut-être même que je l’ai déjà vu sans l’avoir su, nous habitons si proches, que ce soit à la supérette du coin ou autres, j’aurai même pu déjà voir son père, cependant je ne m’en souviendrai surement pas, même si c’était le cas. Pour moi c’est une première et même si je devrai être paralysé, je suis à fois impatient et excité, tout en ayant cette légère boule au ventre qui grossit, je ne sais pas comment je vais affronter son père encore, n’ayant aucune idée de sa réaction, de ses mots, mais il y a une chose dont je suis sûr, c’est que s'il s’entête à vouloir refuser notre histoire en m’enlevant mon amant, je risque de perdre mon calme, aussi rare que ça puisse être, si ça touche mon petit ami, notre couple, je ne vais pas rester sans rien faire en disant « amen ».

« Deux personnes sur trois on a l'avantage. » J'inclue volontairement sa sœur. Je lui tire la langue, terminant de me vêtir, alors que ses mots ne me plaise pas du tout, venant pincer son oreille entre mes dents, il ne peut pas penser ou dire ce genre de chose, je ne le permettrai pas. « Je préfère ça. » Je dépose mes lèvres doucement contre sa peau, avant de m’éloigner pour me donner un coup de peigne, maintenant tout est ok, prêt à partir au combat. Bien sûr ce n’est pas sans dire à Hyuk que je peux toujours l’emmener dans un autre pays pour l’épouser, un jour on officialisa notre relation, tout comme on prendra notre maison, nous sommes jeune, mais je peux dire sans hésiter qu’il deviendra mon petit mari, mariage gay, mariage hétéro, on s’en fout tant qu’on est fou amoureux l’un de l’autre pas vrai ?

« Si c’est là-bas que tu veux te marier, je me ferai une joie de t’y emmener ~ » Je lui fait un clin d’œil, pour ma part si c’est avec lui j’irai n’importe où, le plus important ce n’est pas où on va, mais avec qui on est. Quittant la maison de mes parents ont refait le chemin jusqu’à suivre celui opposé, le laissant me guider main dans la main approchant de plus en plus de chez lui, il va affronter une de ses plus grandes peurs, mais il n’est pas tout seul et même en appréhendant certaines choses je resterai serein et fort pour pouvoir soutenir Hyuk en toutes circonstances. « Tout ce que tu voudras~ je compte bien à ce qu’on ait un jardin, si on doit se prendre une maison autant se faire plaisir~ puis tes chiens seront heureux eux aussi. » Je souris en rajoutant. « Mais je ne savais pas que tu aimais les oiseaux. » C’est mignon puis ce serait joli donc je ne vais pas refuser. « On rentrera rapidement une fois terminé, j’ai aussi hâte de passer cette étape, plus rien ne se mettra sur notre chemin après ça. » Je serre l’étreinte de nos doigts, puis je le tire contre moi lorsqu’on arrive chez lui, avant de passer le portail, je le serre contre moi, l’enlaçant amoureusement, une manière de se donner du courage. « Prêt ? » On ne doit pas avoir peur, nous ne sommes pas des criminels, même si aux yeux de certaines religions on est des pêcheurs, nos seul « crimes » est de nous aimer, si pour cela je dois finir en enfer alors je m’y rendrai avec le sourire quand le moment viendra.

« Je te suis bébé. » terminais-je par dire avec un fin sourire.

NOUVELLE TENUE  ♦ Nos mondes sont si rapprochés l'un de l'autre sans même qu'on est pu le remarquer avant aujourd'hui. Nous ne vivons pas tellement loin en réalité. Peut-être que nous faisons les courses au même endroit, qu'on traînait dans les mêmes coins ou qu'on parlait aux mêmes personnes. On ne peut pas savoir, comme nous nous en souvenons sûrement pas. Les années ont défiles, les événements se sont succédé et même si je l'avais rencontré au jardin d'enfant, celui-ci ne serait qu'un doux souvenir du passé. Aujourd'hui, nous vivons dans le présent, parmi les vivants. Je ne veux pas tourner à nouveau la tête pour affronter le passé, je veux qu'il reste là où il est pour avancer. Malheureusement pour fermer les portes, je dois encore y repousser un dernier obstacle tel un démon qu'il faut sceller. Mon père reste un lien avec les années précédentes, mais une fois que j'aurai mit les choses au clair avec lui, ce serait enfin terminé et nous pourrons continuer. En attendant, on se prépare pour l'heure H, légèrement en proie au stresse. J'ai toujours eu cette manie de prier dieu quand les choses sont difficiles et mentalement, je lui demande de faire un effort pour nous, pour notre couple. S'il détourne son regard et m'ignore, alors je serais sûrement perdu. C'est stupide de compter sur une chose qui n'existe pas, ou qui peut être réel seulement quand ça nous arrange. Je dois juste croire en moi et en lui.

Deux sur trois ? Je ne comprends pas de suite avant de réaliser qu'il parle de ma soeur. Stupide macaque, il me fait monter les larmes aux yeux, en plus de rougir bêtement. « Idiot. » La suite ne lui plait pas et mon oreille en pâtit sauvagement, tandis que je m'excuse pour mes paroles. Ce n'était pas volontaire, ni déprimant, juste... Bah qu'une plaisanterie stupide. C'est étrange de penser au mariage, alors que nous sommes sûrement pas en droit de le faire. Peut-être dans un autre pays, mais il va falloir bouger loin alors. En fait, je rêverai d'aller à las vegas! ça me donne des envies d'en parler, c'est dingue ~ Je garde cette idée pour plus tard, sûrement que je lui demanderai une farveur pour un petit voyage à l'étranger. En attendant, on a d'autres chats à fouetter. « Tu as intérêt à t'en souvenir, Lee Kyann. Je veux me marier à Las Vegas et passer ma nuit de noce dans un luxueux hotel. » J'en fais trop, riant de mes mots. Las Vegas, jouer dans les casinos, dormir dans un riche hôtel puis voyager d'état en état jusqu'à faire le tour de l’Amérique. Si je ne deviens pas une idole, je le ferais avec mon copain.

Pour le moment, on prend la route jusqu'à chez moi, main dans la main, rue après rue. Quelques minutes plus tard, on arrive dans le bon quartier, là où sont placés les plus riches de la ville. Ma maison est remarque à des kilomètres, pourtant je ne l'affectionne pas particulièrement. Je pense plutôt à la mienne, celle que je voudrais avoir avec lui et... Je dérive complètement. « Oui tu as raison, je ne peux pas l'imaginer sans. » Je rougis en me pinçant les lèvres, conquis. « Je n'ai jamais eu l'occasion d'en avoir ? C'est joli, et ça représente la liberté. » Même si en cage, ils n'ont plus rien de libre. Pour cela que je veux une grande volière aménagé, pour qu'ils se sentent libre malgré tout. Au moins, Kyann pense comme moi et je lui souris comme unique réponse. Plus qu'un pas, une épreuve et tout sera terminé. Le portail ouvert, je profite d'être à l'extérieur pour l'enlacer à mon tour et reprendre mon courage à deux mains. « Prêt. » Je glisse ma main à nouveau dans la sienne et je le tire dans l'allée en pierre, jusqu'aux marches menant à la maison. La boule au ventre, je m'arrête devant l'imposante porte d'entrée, regardant rapidement Kyann avec un sourire, séparant nos mains pour taper à la porte.

« Maman ? C'est Jihyuk... Je suis rentré. » Dis-je en sentant ma voix trembler, faisant un pas dans l'entrée en invitant Kyann à me suivre. C'est tellement grand que j'ignore où ils sont. Si je vais dans le salon, je risque de croiser la mauvaise personne, du coup je l'entraîne dans un couloir pour le mener aux cuisines, passant l’alcôve en pierre pour voir ma mère installé à la grande table en bois. « Maman! » Je suis tellement heureux de la voir, coupant sa lecture pour me précipiter vers elle. « Hyuk ? Mon chéri! » Il ne suffit pas de plus pour qu'on s'enlace, manquant de la porter dans mes bras tellement la joie se fait sentir. Je suis heureux de la revoir, de pouvoir l'enlacer. Une fois détaché d'elle, je me décale un peu pour qu'elle puisse voir mon copain, un sourire timide aux lèvres. « Maman... Je te présente Kyann. C'est ... C'est mon copain. » Avouais-je doucement, profitant qu'on soit seuls avec elle pour lui dire directement. Son regard se pose sur Kyann, elle le détaille rapidement puis sourit, nullement choqué par la nouvelle. Chaleureusement, elle tends ses bras vers lui pour l'inviter à s'approcher, mais aussi pour le prendre dans ses bras sans que je ne sache la raison. ça me fait chaud au coeur, je dois bien l'avouer. « Enchantée Kyann, je suis heureuse de faire ta connaissance. Tu es donc celui qui va aider mon fils ? Il n'a pas la vie facile à cause de son père, j'espérais vraiment qu'il trouve quelqu'un de fort pour le raisonner. » Je me sens gêner de  l'entendre dire, n'ayant jamais su pour son inquiétude.

NOUVELLE TENUE  ♦ Si au début je n’osais pas parler de sa sœur pour ne pas le blesser, aujourd’hui je veux qu’il sache que je la considère aussi comme une de mes proches, je ne la connaissais pas, je ne l’ai même jamais vu, mais je sais à quel point mon petit ami l’aimait, de plus c’était sa jumelle et rien que pour ça je suis certain qu’on aurait tissé des liens solides si elle était encore en vie. Mais le passé est le passé et rien ne pourra changer ce qui est arrivé, on doit vivre avec, hors, ça ne veut pas dire qu’on doit l’oublier c’est pourquoi je l’inclus dans nos conversations, une sorte de voix bonus, un joker permanent. Je peux voir que ça lui fait plaisir, même si je ne fais pas ça avec des arrière-pensées je suis heureux quand je peux le combler, c’est normal pas vrai ? Tout comme cette nouvelle promesse ne se marier à Las Vegas, si c’est son désir alors ça deviendra le mien, le bonheur de Hyuk est aussi mon bonheur, quand il sourit je souris, dans un couple on doit être capable de tout partager, sentiments, émotions, peine, douleur, force, je ne veux rien laisser de côté. Me rapprochant de lui sous sa demande plus qu’alléchante je ne me prive pas de rajouter une couche en bon pervers que je suis, ça serait un crime de taire mes pensées irréprochables -ironisons le tout- « si tu veux qu’on passe « notre » voyage de noce dans un hôtel de luxe, tu risques de ne pas en sortir pendant plusieurs jours. » Je souris explicitement en posant mes lèvres sur les siennes, c’est tentant, même plus que ça, c’est pourquoi l’idée va s’installer dans un coin de mon esprit jusqu’au jour où le bon moment viendra et où on pourra s’envoler réaliser ce projet.

Nous voilà en route pour sa maison, les mains liées qui commencent à devenir légèrement moites, je suis confiant, mais ça n’empêche pas que je reste stressé par l’affrontement que je vais devoir mener. Il me parle de son envie de posséder des oiseaux et là encore je lui accorderai son souhait sans hésiter, il sait que j’aime les animaux, je n’aurais aucun mal à vivre entouré par eux, autant ses chiens que nos futures acquisitions. Un dernier câlin pour s’encourager, on doit y aller, plus vite ce sera fait, plus vite on pourra rentrer chez nous. Mon regard s’évade sur la maison, elle est grande, belle, mais il ressort de l’atmosphère un côté bien trop strict, que ce soit la décoration manquante ou le manque d’animation, je ne peux pas l’expliquer, mais son père doit déteindre sur son logement surement. Je ne m’attarde pas à des détails pareils, suivant mon amant jusqu’à la cuisine, il semble pressé de voir sa mère et je le comprends, sa voix, sa façon de l’appeler, puis une fois en vue de lui sauter dans les bras, il est touchant et adorable, un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je ne puisse l’effacer, l’amour me fait oublier que je suis dans la tanière de la bête, prenant presque émotionnellement mes aises. Quand il s’en détache mon regard se pose sur sa mère, je l’observe un instant, il y a des airs de famille, m’inclinant doucement pour la saluer poliment, je m’approche quand elle me tend les bras.

Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’enlace, jetant un regard surpris à mon petit ami avant de sourire pleinement, elle est chou sa maman. Mais je n’ai pas encore parlé, préférant écouter ses mots, j’ai l’impression de voir ma mère, elles sont toujours si inquiètes pour leurs enfants... Je suis touché et mon expression devient chaleureuse alors que je hoche délicatement la tête de droite à gauche.

« Votre fils est bien plus fort qu’il en a l’air madame, mais je le soutiendrai quoiqu’il se passe, par ailleurs je m’excuse d’avance si la situation prend des tournures imprévues. » Je souris de plus belle avant de reprendre. « J’étais vraiment impatient de vous rencontrer et j’espère pouvoir parler avec vous plus longtemps, mais... » Je regarde Hyuk. « Allons voir ton père chaton. » Je ne fais pas attention au surnom qui m’a échappé devant sa génitrice, mais j’ai toujours pensé que la meilleure des défenses était l’attaque, alors je préfère qu’on entame le pas par nous-mêmes plutôt que d’être pris au dépourvu, après ça et seulement après ça nous serons libres de rire et parler sans avoir la tête préoccupé par la « peur » de ce qui viendra après.

NOUVELLE TENUE  ♦ Cette idée de mariage à Las Vegas me tente beaucoup plus que prévu. Je commence à imaginer le voyage à l'autre bout du globe, sous les nombreuses lumières de la film et cette ambiance endiablée qui donne envie de jouer jusqu'à pas d'heure. Ce serait une bonne expérience pour nous deux, surtout pour notre petit couple qui ne cesse de se renforcer avec le temps et les événements. évidement, faut que Kyann ajoute sa touche perverse à mon petit rêve déjà bien intéressant et envieux. Un sourire se calque sur mon visage et je ne peux empêcher ce rire de m'échapper. « On pourra tout tester là-bas, chéri... Même le mobilier ou le room service. » Une voix aguicheuse, un haussement de sourcil provocant, une morsure en coin de lèvre, puis je tire aussi ma langue en ricanant. S'embrasser après avoir parlé de ça, c'est trop cruel et tentant! Mais je me calme aussitôt en souriant contre ses lippes, heureux et apaisé. Ce serait presque une faveur à réaliser plus tard, quand l'occasion se présentera pour nous de s'envoler vers d'autres horizon pour plus d'un week-end. En attendant, nous partons seulement vers chez moi et pas pour se marier, ni faire l'amour. Malheureusement, nous allons affronter le dragon qui se cache dans mon château pour avoir l'honneur de sauver notre couple royal. Un scénario digne d'un dessin-animé dessin, ou d'un remake de shreck.

Des oiseaux. C'est une fantaisie de ma part, mais j'aime autant les animaux que lui. On pourrait adopter billy the cat et lui donner un toit convenable ? S'il n'est pas mort d'ici là, évidement. Je me suis attaché aux boules de poil que Kyann nourrit chaque jour, bien qu'elles ne soient pas autant habitués à moi qu'à lui. Dans le fond, j'ai tellement de projet d'avenir avec mon copain que je ne sais même plus quoi en faire. Devant mon portail, nous nous enlaçons amoureusement avant d'aller de l'avant, d'entrer dans ce terrain miné. Ma maison est le reflet de l'autorité de mon père, de ses désirs de grandeur mais de la froideur de son coeur. Elle est grande, belle, impressionnante, mais d'une tristesse à faire pleurer un criminel. Dire que j'ai vécu là-dedans durant des années, quasiment toute ma vie. Prenant l'allée qui mène à l'escalier, je guide mon petit ami à travers ce labyrinthe pour rejoindre la porte massive qui nous fait fièrement face. C'est difficile de revenir là, de détailler à nouveau ce battant imposant et finement sculpté dans le bois épais et sombre. Passant cette porte, je retrouve ma mère dans la cuisine, abordant des retrouvailles attendues et réjouissantes. Ma mère m'a réellement manqué en une année, je ne pensais pas être aussi heureux de la revoir et de pouvoir la serrer dans mes bras.

Kyann est bien accueillit par ma mère, jusqu'à l'enlacer doucement pour donner officieusement sa bénédiction sans savoir qui il peut être à mes yeux. à son coup d'oeil, je souris jusqu'aux oreilles en l'invitant à ne pas hésiter une seconde. Je le présente aussitôt comme mon petit ami, appréciant son accord et ses paroles. Ma mère est d'une nature calme et compatissante, toujours le sourire aux lèvres et le regard rassurant. Elle veut toujours le bonheur pour sa famille, espérant malgré tout que son mari change un jour de comportement. Kyann prend la parole et je me pince les lèvres en l'écoutant, observant le visage rayonnant de ma mère. évidement, mon père. Mon sourire s'efface et l’inquiétude se forme sur mon visage. « Maman, on reviendra pour parler plus longtemps. » Dis-je en l'embrassant sur la joue, tandis qu'elle hoche positivement la tête. Son surnom ne l'a pas choqué, au contraire. Suite à ça, j'attrape la main de Kyann et le regarde sérieusement pour me donner du courage.

Tirant à nouveau sur son bras, je le ramène dans l'entrée pour prendre le chemin vers le salon. Pas là. Le salon est calme, peu décoré, étrangement blanc mais riche par son mobiliers imposants. Pourtant, mon père n'est pas là. « Viens, je sais où il est. » J'ai l'air las, un peu sur les nerfs, mais je ne lâche pas sa main jusqu'à atteindre une porte dans un autre couloir. Je tape deux coups avant de lâcher les doigts de mon amant, poussant la porte à un « Entré. » Sec et froid. J'entre en premier, saluant mon père d'un regard avant de laisser Kyann entrer à ma suite. « Bonjour père. » là, ça se complique. Ma langue semble se figer dans ma bouche, une impression de sécheresse dans la gorge. Son regard me transperce l'espace de dix secondes, puis se pose sur Kyann. « Jihyuk, qui est-ce ? » La peur me tord les entrailles et je baisse les yeux vers le tapis de son bureau, incapable d'ouvrir la bouche... Merde, je suis pétrifié de l'avouer ouvertement à mon géniteur, perdant mes moyens.

NOUVELLE TENUE  ♦ « Vas-y, tente-moi ta raison~ » Je m’imagine déjà là-bas, profitant de notre liberté, ça me donne tellement d’idée que j’ai envie d’exploiter, même ce dernier baiser devient un supplice nous tentant dangereusement. Mais nous ne pouvons pas craquer sous des impulsions incontrôlées, souriant devant nos airs aguicheurs, c’est sous un ton léger qu’on quitte la maison, mais rapidement on est forcé de troquer notre envie d’intimité contre des sentiments un peu plus inquiètent, plus sérieux, mettant de côté nos projets alléchants. Sur le chemin Ji Hyuk tenté a sa manière de décompressé en entamant un sujet qu’on est pressé de voir se réaliser une voie rentrée, notre maison, les animaux, ce sera un peu notre petit paradis pour tous les deux, enfin loin des tracas et heureux sans nuages sur nos têtes. Mais le trajet est rapide et nous voilà déjà arrivé chez lui, un câlin qui revigore et encourage, je le suis, curieux d’en découvrir plus sur l’endroit qui l’a vu grandir. Hyuk a vécu toute sa vie dans cette maison, lui, sa sœur, ils ont frôlés les portes et marcher sur se plancher, je suppose que c’est là que se trouve tous ses souvenirs, les plus beaux, les plus tristes, ses premiers pleurs, ses premiers mots, cette maison a vu tellement de choses, je pourrai être jaloux de ses murs, de ses meubles, mais tout cela est froid, ce ne sont que des biens matériels sans vie, ici j’ai l’impression qu’un vent souffle, mais un vent glacial. Vide de vie, vide de chaleur, je comprends tout de suite l’homme à qui je vais devoir faire face. Mais heureusement avant ça j’ai la chance de rencontrer sa maman, une femme qui semble aussi douce et gentille que la mienne, surement qu’elles pourraient réellement bien s’entendre toutes les deux, ce serait surement une bonne chose de les faire se rencontrer une fois toute cette épreuve passée. Mais même si j’aimerai me poser ici avec cette femme chaleureuse, boire et discuter tous les trois, en apprendre plus les uns des autres, je suis sûr qu’elle pourrait me parler de Hyuk, de celui que je n’ai pas vu grandir, de ses bêtises, me montrer des photos aussi. Mais je préfère garder les bonnes choses pour plus tard, je suis prêt à affronter son paternel comme il se doit...

Je souris à sa mère qui semble nous encourager silencieusement, ma main tirée par mon amant, je le suis jusqu’à ce bureau où semble se trouver le boss final. Sa voix résonne après deux coups sur la porte, c’est stressant, même moi je ressens une certaine pression, mais Hyuk me lâche pour pénétrer le premier dans cette pièce encore plus froide que le reste de la maison, on dirait que seule la cuisine est à l’image de sa mère. Je dois avouer que mes yeux entrant au contact de son géniteur face à sa question, j’hésite à répondre, souhaitant laisser Hyuk le faire, mais son visage, son expression, tout m’annonce que mon copain n’a pas la force d'agir, j’inspire doucement avant de faire un pas jusqu’à lui, chuchotant simplement. « N’oublie pas. » Il doit se rappeler ce que je lui ai dit dans la chambre, si j’ai le courage de faire face c’est simplement parce que je crois en nous, je crois en lui. M’inclinant devant son père, il m’a demandé de ne pas l’attaquer, de ne pas lui rentrer dedans, alors je vais le faire d’une manière différente et peser mes mots.

« Je m’appelle Lee Kyann monsieur. » Relevant la tête pour croiser son regard, je garde mon sérieux malgré tout avant de lui dire : « si votre question se traduit par « qui est-il pour toi ? » je dirais avec certitude que je suis sa force et sa faiblesse ? » Un peu de subtilité, mais ce n’est pas mon genre de jouer sur les mots, bien que sans mentir je sois tremblant, je me montre totalement rassurant et c’est dans des mots assurés que je combats ma douce appréhension en jetant la bombe tout en finesse. « Vous semblait être un homme occupé, alors je vais arrêter de jouer sur les mots, si vous ne l’avez pas encore deviné, je suis son petit ami. » Au moins une chose de dite, à voir sa réaction maintenant, en espérant que mon amant se reprenne, je peux faire face à son père, mais je ne peux pas y arriver tout seul.

NOUVELLE TENUE  ♦ C'est amusant de le tenter, de le provoquer, de lui donner toute sorte d'envie malgré les interdictions du moment. Nous pourrions être en proie au désir, au plaisir charnel qui s'infiltre doucement dans nos veines, mais nous rejetons tout cela dans un coin pour accomplir notre mission. Nous ne sommes pas là pour coucher ensemble, mais bien pour parler à nos parents. Ceux de Kyann ont été complètement cool avec moi, ils ont acceptés sans peine que leur fils soit homosexuel et en couple avec un homme, mais à présent va falloir affronter le pire. Inquiétude et peur sont au rendez-vous, bien que je ne laisse rien paraître et tente de penser à des choses positives, pour ne pas céder à l’effroi de la situation. à tout moment, nous risquons d'être séparé de force et je crains vraiment que cela n'arrive en venant dans cette demeure. Ce portail me donne plus envie de fuir que d'y entrer, malgré le câlin échangé avec Kyann qui me redonne du courage. Je fais ça pour lui, pour notre amour, pour notre avenir. Je ne dois pas flancher et penser à rebrousser chemin. Nous montons rapidement jusqu'à la maison, laissant entrevoir ce monde froid dans lequel j'ai vécu et grandi. Il n'y a pas de chaleur dans ces murs, sauf quand ma soeur était encore là et que nous jouons malgré l'apparence fantomatique de cette villa. ça n'a jamais empêché Minah et moi de nous amuser dans les couloirs, de se cacher dans les différentes pièces, derrière le mobilier ou dans le jardin. Chaque chose possède un souvenir, des images plutôt douloureuses quand j'y songe... Parce qu'elle me ramène inévitablement à elle. ça n'a pas d'importance, j'amène Kyann vers ma mère et le présente rapidement comme étant mon petit ami. Je savais déjà qu'elle accepterait, qu'elle serait heureuse pour son fils qui a trop longtemps vécu derrière des barreaux sans pouvoir s'envoler de ses propres ailes. De là à enlacer mon copain, je ne peux pas être plus heureux. Les bonnes choses ont toujours une fin, malheureusement. Ma mère nous encourage du regard et je l'embrasse chaleureusement avant de filer avec mon petit ami.

Le salon est vide, alors je nous dirige vers son bureau où la porte est toujours fermée. à voir comme cela, ça fait froid dans le dos. Deux coups sur le battant et j'entre en premier pour me monter à mon géniteur. Ce dernier me regard à peine avec ses yeux sombres et son expression sévère. Je ravale ma salive, parvenant à le saluer sans m'étrangler avec. ça va bien se passer, Jihyuk, ça va ... Pas bien se passer. à peine pose-t-il la question en observant Kyann que je perds mes moyens, la parole avec. Ma langue fait grève, mon cerveau manque d'oxygène, je vais suffoquer si ça continue. Ses iris ne cessent de nous percer avec froideur, cherchant sûrement à décrypter la personne en face de lui, la relation qui le lien à sa progéniture. Et moi, je suis incapable d'ouvrir la bouche, me résignant à m'écraser. N'oublie pas. Je ne dois pas oublier qu'il m'aime, qu'il fait ça pour nous. Si nous sommes là, c'est pour être libre, pour s'aimer sans tabou. Je relève doucement ma tête pour regarder Kyann, les lèvres pincées et le coeur en désordre. Il s'incline devant mon père, mais le silence perdure avec malsainité. Ce n'est pas moi qui parle, bon sang. C'est mon père, c'est moi le fils et c'est mon copain qui prend la parole à ma place. Je me sens minable pour le coup, observant les lèvres de vis-à-vis remué pendant que les mots s'en échappent avec sérénité et douceur. Il ne provoque pas vraiment mon père, il cherche juste à être clair et précis, sans moyen de refus.

Je suis son petit ami. Il vient de le dire. Kyann a lâcher la bombe et je tourne mes yeux vers mon père pour voir qu'il  n'a pas bouger, ni ciller. « Pardon ? Je crois avoir mal entendu, Monsieur Lee. » Il joue de la politesse alors que ses yeux transperce Kyann comme une lame fine et aiguisée. Sans sourire, il se relève de son siège, fait le tour de son bureau et se poste à quelques pas de nous, gardant une distance raisonnable mais trop dangereuse à mes yeux. « Papa... » Commençais-je sans faire attention à ma prononciation. « Je ne t'ai pas donné la parole, Jihyuk. » Je me ratatine sur moi-même, frissonnant de peur. Bon sang, fait quelque chose jihyuk. « Tu sembles être un jeune homme intelligent, Lee Kyann. Tu dois savoir comme je fonctionne puisque tu connais mon fils, n'est-ce pas ? Tu sauras aussi que ta petite plaisanterie m'insupporte et que je vais donc te demander de partir d'ici, seul. Jihyuk, va falloir qu'on parle. » Cette façon de parler calmement avec professionnalisme, ça me tue. Mon père n'a pas cessé de fixer Kyann dans les yeux en parlant, avant de détourner son regard vers moi, intransigeant. « Père... Il ne peut pas partir sans moi et je ne peux pas partir sans lui. » Une aura sombre semble plané subitement autour de mon père, signe que la colère le gagne. « Je... Je l'aime! C'est à moi de décider, pas à toi. Laisse-moi faire ma vie, arrête d'espérer après un fils qui n'a aucune envie d'être comme son père. » Et là, je crois que c'est le drame. Une lueur de haine scintille dans les orbes de mon père et je le vois calmement se rapprocher en toisant Kyann, puis moi et encore Kyann. Je redoute le pire, jusqu'à sentir sa main claquer ma joue, la douleur remontant brusquement à mon cerveau. Je l'attendais sans l'attendre, à dire vrai. « Je refuse! Dehors! » Et là, c'est à Kyann qu'il l'ordonne.

NOUVELLE TENUE  ♦ C’est étrange d’être chez lui, je suppose qu’il a ressenti la même chose en arrivant dans la maison de mes parents, mais en traversant les murs je sais que je ne vais pas seulement admirer les images de son passé, je suis heureux et curieux de pouvoir frôler de mes doigts ses meubles qui l’ont vue grandir, de marcher là où il a gambadé quand il était gosse, je pouvais l’imaginer jouer à cache-cache avec sa sœur et Dae Jun comme il me l’a raconté plus tôt, j’avais la vision claire, mais je n’aimais pas l’atmosphère. On dit souvent qu’une maison est le reflet de ses habitants, j’ai donc compris sans même avoir vu son père que j’allais vraiment avoir affaire à un homme difficile, mais ça n’allait pas m’arrêter, j’avais la bénédiction de sa mère, son soutien, elle ne nous regardait pas comme des bêtes de foire, elle ne nous jugeait pas, elle accepter que je sois avec son fils, elle me remercié même. Tout comme mes parents elle était à l’écoute du bonheur de son fils, elle ne se demandait pas si ça serait bien ou non pour la société, tant que Hyuk était heureux c’est tout ce qui compter et j’étais le seul à pouvoir le faire avancer, tout comme il était celui dont j’avais besoin de mon côté. On aurait pu parler pendant des heures attendant que son géniteur descende de lui-même, tomber dessus par hasard et l’affronter devant sa mère, mais j’avais l’ambition de lui montrer que ce n’était pas un jeu, je voulais lui imposer nos choix, notre amour, qu’il voit par lui-même que ce n’était en aucun cas une blague ou une amourette passagère, hors de question que j’échoue sur ce coup-là, non... Nous allions réussir, ça ne pouvait pas en être autrement.

Quand on finit par monter, mes yeux se posant sur son père dans un échange de regards et Ji Hyuk était tétanisé, il semblait avoir perdu totalement sa voix, il me paraissait impossible pour lui de faire un pas, c’est ce qui me poussa à prendre les devants, ce n’était pas à moi de le faire, mais j’ai promis que je le soutiendrai et je ne vais pas le laisser s’enfoncer dans ses craintes tout seul, soufflant des mots qu’il comprendrait, je prends donc la parole, bien sûr que je suis effrayé, pas comme mon petit ami certes et je ne l’affiche pas restant plutôt calme, je m’impose comme son petit ami, je ne voulais pas tourner autour du pot. Je peux voir l’expression de monsieur Kwon changer et devenir bien plus dure et piquante, mais je ne démens pas une seconde, même face à ses mots, je garde mon regard assuré ancrer dans le sien, je n’ai pas peur. J’aime Ji Hyuk, si je m’abaisse à abandonner dès qu’une épreuve de taille se met sur ma route alors je ne le mérite pas.

Je garde contenance bien que je n’apprécie pas la manière qu'il a de parler, j’ai promis de ne pas lui sauter au cou et je tiendrai parole. « Je refuse monsieur. Si vous voulez que je quitte les lieux alors je l’emmène avec moi. » Je ne plaisantais pas du tout moi non plus, restant tout de même polis. Hyuk prend la parole même tremblant et apeuré, mais voir son père approché, la haine dans le regard, autant dire que je serre les poings quand il gifle son fils sous mes yeux. Un sourire nerveux prit place sur mes lèvres alors que mon bras s’interpose entre Hyuk et son père, poussant mon petit ami, pour me mettre devant lui, les yeux rivé toujours sur son père, de devons nous avoir peur au juste ? De sa violence ? De son pouvoir ? Je rirai presque devant ce côté dictateur qu’il semble fier d’imposer. Je ne suis pas du tout du genre à courber l’échine et à m’en aller la queue entre les jambes.

« J’ai dit que je refusais moi aussi. Alors c’est comme ça que les hommes de pouvoir agissent, frappant leurs gosses quand ils ne vont pas dans votre sens, vous voulez des soldats obéissant, mais a trop espéré vous allez perdre le seul enfant qu'il vous reste, quoiqu’il se passe je ne vais pas obéir à votre demande, j’aime Ji Hyuk, je me fiche qu’on me juge pour ça, on est venue vous l’annoncer, mais si vous vous entêtez... Je vais le dire qu’une manière différente. Nous ne sommes pas venue demander votre avis monsieur Kwon. Nous sommes venues vous l’imposer. » Qu’il comprenne bien que quoiqu’il veuille me faire, même s’il use de sa position pour tout me prendre, je me reconstruirai, encore et encore, tant que Hyuk sera là je peux tout accepter, repartir à zéro ne m’effraie pas.

NOUVELLE TENUE  ♦ Cette maison est à l'image de mon père, froid et stricte. S'il regarde bien dans chacune des pièces, il ne verra aucune photo. ça toujours été ainsi, pas une once de chaleur laissant imaginer que cet endroit est réellement habité et vivant, qu'il a pu être joyeux à une époque ou animé avant ce triste drame. Kyann contemple le vestige d'un habitat où deux enfants ont essayés de grandir sans perdre leur enfance de vue. Ma mère est précieuse à mes yeux parce qu'elle n'a jamais été comme mon père, elle n'a jamais essayé de nous faire devenir ce que nous ne voulons pas. Elle n'a pas non plus empêché mon père d'exercer son pouvoir, du moins elle a cessé de le faire en voyant que ses barrières étaient infranchissable. Je me souviens encore de ses mots « Un jour, ça ira mieux. » mais je n'ai jamais compris pourquoi, jusqu'à rencontrer Kyann. Ce même Kyann qui discute avec elle, ce Kyann qui se laisse enlacer par ma mère, celui qui sourit chaleureusement à cet être important de mon existence. Je ne veux pas faire une croix sur elle, pourtant je serais prêt à partir loin pour sauver mes sentiments, mon couple et mon copain. à présent, nous devons simplement affronter la bête qui me terrorise et à marqué mon enfance. Nous ne pouvons pas attendre qu'il daigne se montrer, surtout si c'est pour poireauter des heures, perdre doucement courage et finir par se démotiver. Sur un commun accord, nous partons au devant du soucis, bien décidé à affronter ce problème.

Mon père est la description exacte du diable à mes yeux. Il règne sur son empire d'une main de fer, capable de faire plier n'importe quel ennemie avec son pouvoir. Il est froid, désagréable et ne manque pas d'écraser le premier qui se met en travers de sa route. Pourtant mon copain ose le regarder sans ciller, sans baisser les yeux... Alors que je suis trop faible pour me battre au corps à corps, détournant mon regard vers son vieux tapis nettoyé au grain de poussière près. Je frissonne au son de sa voix, me recroqueville mentalement sous son regard et sens mes mains lâcher les armes pour me retrouver bras ballant. Je suis nul, n'étais-je pas plus courageux quelques secondes plus tôt ? Au final, ce n'est même pas qui prend les devants pour m'imposer à mon père, mais bien mon petit ami qui se manifeste par lui-même, seul. Bah alors, Jihyuk ? Tu as avalé ta bonne foi avec ta langue ? Serait temps que tu te sortes les doigts du c*l et défendes ta cause. Tu ne dois pas oublier ce pourquoi tu te bats. Kyann a raison, je ne dois pas oublier.

Mon père cherche à imposer sa puissance devant Kyann, le forçant sûrement à lâcher le morceau et partir, mais je sais qu'il ne fera rien de tel. Quand il parle, je sens son assurance dans sa voix et je ne peux faire autrement que tourner ma tête dans sa direction, en admiration devant mon copain. Il tient tête à mon père, le dos et les épaules droites. Je me sens à l'abri avec lui, j'ai la sensation de reprendre des forces. à mon tour de m'imposer, à travers des mots je fais comprendre à mon père que je tiens à Kyann, que j'ai besoin de lui et que je ne céderais pas à ses désires pour son propre plaisir. Moi aussi j'ai le droit de vivre comme je l'entends, j'ai le droit d'être heureux avec qui je veux, sans prévoir ni être forcé. Malheureusement, autant mes paroles que celles de Kyann ne plaisent pas à mon père et je suis le premier à subir les conséquences. J'ai l'habitude de ses gifles, à chaque que j'ouvre ma bouche, me rebelle ou désobéis, j'y ai droit. Kyann n'est pas habitué, lui par contre. Suite à la baffe, mes yeux se rabaisse difficilement vers le sol et je sens mon estomac se noué. Il prend ma défense mais je me sens encore plus atteint qu'auparavant. S'il est capable de taper son fils, il serait capable de démonter un pauvre inconnu comme Kyann. Et là... J'ai réellement peur pour lui.

Les paroles de Kyann devraient me faire plaisir, même sourire mais simplement en voyant le regard noir et assassin de mon père, je perds courage. « K-Kyann... » Commençais-je à dire avant que mon père ne me coupe la parole, tranchant et mauvais. « Je pourrais te faire enfermer pour des années dans une prison pour atteinte à un sénateur, le sais-tu ? Je pourrais détruire ta petite vie pour avoir touché à mon fils, pour l'avoir pervertie et détourné du droit chemin. Je pourrais t'anéantir, Lee Kyann. » C'est si facile pour lui, son regard en dit long sur ses intentions et je déglutis en attrapant la chemise de Kyann entre mes doigts. « ça suffit, Kyann.... Arrêtons-nous là. » Ma gorge me brûle, mon cerveau m'interdit de faire ça mais j'ai trop peur que mon père lui colle un procès pour une quelconque raison. Je voulais repartir avec lui, pas qu'il soit envoyé en prison ou ailleurs, loin de moi. « Rentre chez toi, Kyann. » Ce n'était pas une demande, mais plutôt un ordre. Je ne laisse rien paraître dans ma voix monotone, presque absente, lâchant son vêtement en continuant de fixer le sol. Je baisse les armes, pour ne pas l'enfoncer davantage.

NOUVELLE TENUE  ♦ Tout ce que je sais concernant son père est ce que Ji Hyuk a bien voulu me dire, j’ai vu la peur, la crainte, l’obéissance dans ses yeux quand on s’est rencontrés, les mots qu’il m’a alors dit sur les exigences de son paternel, je sais que c’est difficile de devoir sans cesses vivre la vie d’un autre comme si nos propres sentiments n’avaient aucune valeur, je ne veux plus que mon petit ami ressente un jour ce genre de chose, tant que je serai à ses côtés je veux qu’il goute a la liberté, une vie souhaitait et non attaché par des menottes invisibles dont seul son géniteur aurait la clef. Alors bien entendu que je le défis, je déteste même l’idée de devoir rester calme, bien que ce soit mon caractère et que je ne suis pas une personne aigrie et agressive, j’en veux à cet homme pour les souffrances, les hésitations, les larmes, la distance qu’il a mise entre nous, qu’il a ressenti toute sa vie, alors qu’il a perdu sa sœur qui l’a soutenu dans cette épreuve ? Un père devrait montrer ses sentiments et sa chaleur, le mien n’est pas comparable à côté de cette montagne de glace, un véritable iceberg de pouvoir, mais je n’ai pas peur de ses menaces, de ses regards perçant, si Hyuk ne peut pas l’affronter... Je le ferai pour deux, je me fiche de ce qu’il peut m’arriver, des choses qu’il peut déclencher, même si ma vie est mise en miettes, tout ce que je veux c’est Hyuk à mes côtés, il doit le comprendre... Pas cet homme, mais Hyuk lui-même, après ce que je lui ai dit-il doit comprendre que je ne baisserai pas les bras, la seule raison est que je repartirai assurément avec lui, on s’aime, se laisser briser par un homme au cœur de pierre n’a aucun sens, aucun.

Mon amant se prend une claque, je vois rouge me positionnant devant lui, qu’il me frappe je resterai debout sans broncher, mais qu’il ne touche pas mon bébé... Même si son regard me transperce je ne vais pas bouger, même si ses mots sont effrayants je ne vais pas bouger, même s’il met ses menaces à exécutions... Je ne vais pas bouger. Le fixant avec assurance et détermination, je n’ai pas peur, je n’ai pas honte, ce que je fais, c’est par amour et simplement par amour, alors ses petites conneries du genre... « pour avoir perverti et détourné du droit chemin mon fils » autant vous avouez que cela me fait rire, il ne cherchait réellement pas à comprendre, il est têtu, borné et totalement fermé dans un monde où il tient toutes les ficelles, mais j’ai une paire de ciseaux sur moi, tout le temps, je peux couper les fils sans problème d’un seul mouvement.

« Vous n’avez qu’à le faire, détruisez là, enfermez-moi, que vous soyez Sénateur ou cuisinier ne m’intéresse pas. La seule personne qui m’importe est votre fils, vous pensez qu’il va vitre sa vie à travers la vôtre ? Vous voulez tout lui prendre, vous vous ennuyez tant que ça pour vouloir commander ses moins faits et gestes ? J’ai l’impression que vous avez tout, mais au fond... à mes yeux vous n’avez rien. Je n’ai pas peur d’un homme égoïste et avide simplement de pouvoir monsieur Kwon, allez-y... détruisez-moi, exécutez-moi, inventer des preuves comme quoi je suis un criminel, faite ce que vous voulez, mais ça ne m’empêchera jamais d’aimer Kwon Ji Hyuk plus que ma propre vie, si vous ne pas réaliser ça, c’est que vous avez apparemment aussi perdu votre âme. » Je n’ai pas détourné le regard, je l’ai affronté et surement qu’il ne doit pas avoir l’habitude d’une telle franchise si j’en crois son expression, pourtant je sens qu’il va m’attaquer à nouveau cependant, Hyuk arrête tout avec ses mots, me paralysant sur place un instant... Mon regard se vide et le silence est tout a coup pesant.

« Tu es sérieux ? » Prenant un ton grave, serrant les poings je lui dis alors sans même le regarder. « J’attendais plus de soutien de l’homme que j’aime Hyuk. Je suis en train de mener un combat pour nous, ne me plante pas un couteau dans le dos comme ça. » Honnêtement je suis déçu, je voulais qu’il affronte ses peurs, qu’il me soutienne et que toute notre conversation échangée plus tôt soit ancré dans son esprit, mais en l’entendant j’ai l’impression qu’il m’a pris mon énergie, blessé et pour une fois je ne fais pas semblant en lui lançant un regard explicite sur la douleur que je ressens. Hochant la tête d’un air dépité je jette un dernier regard à son père. « Soyez fier de vous, brisez des vies, brisez des rêves, elle doit être belle la carrière d’un sénateur, mais quand est-ce que vous agissez en père au juste ? » Je lui lance un regard mauvais avant de me diriger vers la sortir sans regarder Hyuk. Certes je suis blessé qu’il ait préféré mettre un terme à cet affrontement pour me « protéger » des menaces de son père, mais on ne gagnera jamais en fuyant sans cesse ou en prenant peur... pourquoi ne le comprends t-il pas au juste ? J’avais juré de quitter cette maison ensemble et il m’ordonne de m’en aller, une promesse de briser et un cœur torturé, pourtant avant de quitter les lieux je passe par la cuisine pour voir sa mère et lui expliquer la situation, tout en lui disant.

« Quand vous serez seule avec votre fils, dite lui que je sais très bien pourquoi il a fait ça, mais que baisser les bras ne fera que nous tuer à petit feu. Je crois sincèrement qu’il a plus de force que ça au fond de lui. Il pourra me retrouver chez moi, je suis toujours prêt à m’enfuir à l’autre bout du monde avec lui, rappelez-lui s’il vous plaît. Aider le à ouvrir les yeux, je suis sûr que vous pouvez le faire. » M’inclinant en pinçant mes lèvres m’empêchant de craquer sous les nerfs, je ne peux compter que sur notre promesse de rentrer ensemble, notre maison, notre mariage, il doit me présenter Minah... Pour moi c’est toujours là, toujours d’actualité, je sais que Hyuk m’aime, mais il doit briser ses chaines avant de me retrouver... Sinon nous ne serons jamais en sécurité malgré nos sentiments, il doit voler la clef de son père et détruire les menottes à ses poignets. Souriant à sa mère, je quitte la maison après mettre incliné, jetant un dernier coup d’œil vers l’étage avant de souffler et sortir par la porte d’entrée, refaisant seul le chemin que j’avais abordé à ses côtés... Je ne m’attendais pas à ça et malgré tout je suis si torturé, agacé, frustré, énervé, que je pourrais exploser littéralement... Hyuk ne m’a laissé aucune chance, il a décidé par lui-même d’y mettre un terme et je ne peux pas être d’accord avec ça, mais je crois en notre amour et en nos promesses, je vais simplement rentrer et attendre...

Dire que j’étais tellement sûr de moi, encore une fois je tombe de haut... riant nerveusement la main sur le visage devant cette vérité, j’ai échoué et ça me donne juste envie de hurler et pleurer devant la colère qui m’anime à cet instant, j’aurai dû lui attraper la main et l’emmener avec moi, l’enlever comme ont ce l’était dit, mais ça aussi... Hyuk a tout brisé avec une seule phrase, haha, vraiment... Il n’était peut-être pas prêt au fond.