A ses yeux, cela n’avait jamais été question de physique. Certains diraient qu’il s’agissait là que de belles paroles, qu’on portait toujours une plus grande attention à l’apparence d’une personne et Kazuya ne le niait pas. Une belle femme attirerait plus facilement son regard, ça ne le laisserait pas indifférent toutefois selon lui, ça ne signifiait pas pour autant qu’il tomberait sous le charme de cette dernière si elle n’avait pas cette chose qui la rendait si particulière. Sa couleur de cheveux n’avait pas d’importance, son tour de taille, sa poitrine non plus. Du moment qu’elle restait elle-même, qu’elle ne cherchait pas à chasser ce qui faisait d’elle son naturel, le jeun homme ne demandait rien d’autre. Et chez Heaven, ça avait été plus fragrant que chez une autre. Elle n’avait jamais cherché à le fuir ni à jouer un rôle. Même s’il était célèbre, même si elle l’appréciait en tant que tel, elle n’avait pas cherché à se rendre mieux que ce qu’elle était. Elle ne s’en était pas caché et lui en avait sincèrement été charmé. Dés le départ, il avait su qu’elle serait exactement le genre de personne pour qui il pourrait s’enticher. Il ne s’était pas trompé puisque l’attirance entre eux s’était installée rapidement. La connerie aussi d’ailleurs néanmoins il était inutile de préciser un tel détail. Le fait était que pour lui, ce qui l’avait charmé, ce n’était pas ses cheveux blonds ni même son regard océan mais chacun des gestes qu’elle avait eu à son égard, ses réactions enfantines, son sourire aussi. Tout un tas de chose qui la rendait unique et qui le motivait à croire en une éventuelle relation. Peut-être qu’il se trompait, peut-être que sa petite amie n’était pas aussi exceptionnelle qu’il le pensait cependant l’idole avait envie de lui faire confiance et il ne voulait pas non plus prendre le risque de passer à côté d’une belle histoire. Si cela ne fonctionnait pas, ce n’était pas grave. Il aurait au moins l’honneur de se dire qu’il avait essayé.

Un doux rire avait résonné dans la pièce tandis qu’il songeait ô combien cette demoiselle était incorrigible néanmoins il n’avait pu résister à répondre un « On peut dire ça comme ça » à sa remarque. Il ne la considérait pas comme une « propriété privée » puisqu’elle n’était pas un objet cependant d’une certaine façon, elle était sienne quand même. Pas celle d’un autre. La jalousie était un vilain défaut et encore, ce n’était que le début. Voilà pourquoi, le jeune homme n’avait pu répondre à sa demande et s’était contenté de lui sourire, déposant un vif baiser sur ses lèvres ensuite. Leur situation était différente. Rien ne disait qu’elle ne se lasserait pas de lui, qu’elle ne supporterait plus ses longues absences à cause du travail et qu’elle arriverait à se faire à toutes ses fans dont certaines étaient plutôt folles. Il ne comptait plus les certificats de mariage qu’il avait reçu depuis qu’il était devenu une star. Plus qu’une certaine jalousie, c’était un manque de confiance en soi et rien ne présageait qu’Heaven préférerait une vie moins compliquée que celle qu’elle aurait à ses côtés.

Il n’avait pas relevé non plus lorsqu’elle avait quelque peu bégayé dans sa phrase et sans rien dire, cette esquisse toujours au coin de la bouche, il l’avait contemplé dans le plus grand des silences, amusé. Se laissant tirer sans broncher, il avait repris part à la discussion, lui expliquant ce qu’il pensait de tout ça et ce que lui répondit sa petite amie le toucha plus qu’il n’osait l’admettre. Qu’elle s’inquiète autant pour sa carrière le surprenait réellement et sa dernière longue relation en était assurément la raison principale. Thaïs ne l’avait jamais supporté alors par pure réflex, Kazuya avait commencé à s’entêter que toutes les femmes réagiraient sûrement comme elle. A nouveau, Heaven lui montrait qu’elle était différente mais cela, il ne pourrait que le juger sur le long terme.

« Ca tombe bien, moi non plus je n’aime pas partager. »

Encore heureux. Il ne manquerait plus que ça, tient. Un léger frisson le parcourut sous les caresses que sa vis-à-vis lui accordait avant qu’un doux rire ne franchisse la barrière de ses lèvres à cause des bêtises qu’elle prononçait. Certes, c’était dommage mais il n’avait pas l’intention de dormir en costard et avec ce qu’il s’était déroulé la veille, il doutait sincèrement que porter un costume aurait changé quoi que ce soit quant à la réaction de la demoiselle. Pour lui aussi d’ailleurs. Amusé par ses reproches enfanté, le chanteur se saisit de ses poignets afin de la motiver à arrêter et sans les lâcher, souriant, il s’approcha d’elle pour l’embrasser tendrement.

- Si ce n’est que ça, tu aurais du le dire plus tôt, Déclara-t-il avant de se décaler et de quitter le lit.

En quelques secondes, il farfouilla prestement dans son armoire pour en sortir une veste de costume noir qu’il enfila sur ses épaules, la refermant ensuite. En accompagnement avec un jogging, on le notait, c’était tout sauf classe mais nous dirions que c’était l’intention qui comptait. D’un sourire charmeur, la regardant dans les yeux, il lui tendit sa main dans un « Tu danses ? » alors que lui-même luttait pour ne pas rire de sa propre bêtise. Il n’avait pas dormi, certainement que la fatigue lui jouait des tours. Ou pas vraiment. A peine la jeune femme eut-elle glissé ses doigts dans les siens qu’il la tira doucement, l’amenant contre lui avant d’entremêler ses phalanges aux siens et de faufiler sa main libre derrière son dos. Ses pas se mouvaient légèrement, prenant l’allure d’un slow tandis que ses iris ne se détachèrent pas des siennes et qu’un sourire amusé égayé son visage.

- Ce n’est pas la même ambiance et je n’ai pas la musique mais j’espère pour toi que ça fera l’affaire. C’est tout ce que j’ai.

Abruti.