TENUE Cela fait depuis quelques jours que j’ai remarqué une nouvelle personne dans mon entourage. Je ne lui ai jamais parlé, mais pourtant, il traine toujours dans les parages. Je ne sais pas qui il est, ni d’où est ce qu’il vient. A vrai dire, au début je pensais à un jouer de lol qui voulait me défier mais c’était en croisant par hasard, son regard, que je reconnu son visage. Il était la personne qui avait mis le feu à la poubelle dans le parc lorsque je rentrais au dortoir. Même si ça pouvait paraitre un truc anodin, je n’ai pas été choqué par son comportement. En même temps, il est vraiment difficile qu’un truc me surprenne. Si je m’en souviens bien, l’étudiant avait paniqué en me voyant, il a tout de suite arrêté puis est parti. Comme le feu venait à peine de commencer, j’ai réussi à l’éteindre rapidement. Ce serait vraiment dommage qu’à cause du feu, on me bloquerait ce raccourci qui m’amène aux dortoirs de Royal.
Je soupire doucement après avoir gagné ma partie. Je ne devrai pas sécher les cours, mais je n’avais pas envie d’y aller. La compétition approche et je veux m’entrainer le plus possible pour être prêt lors du tournois. Cependant, je décide tout de même d’arrêter de jouer, après avoir passé 4h devant l’écran non stop. Je regarde l’heure. 15h37 et je n’ai toujours pas mangé. Je songe à aller au combini du coin pour m’acheter un bento et aller le manger au dortoir. De toute façon, je ne pouvais pas manger dans ce cybercafé alors c’était la meilleure solution qui s’offrait à moi. Je mets mon manteau puis sors du café pour commencer l’exécution de mon plan. Je ne suis pas du genre à me plaindre mais je n’aime pas le froid. Ça a tendance à rendre mes mouvements plus lents et mes doigts sont moins flexibles, c’est aussi une des raison pour laquelle je m’entraine plus ces temps ci.
Au bout d’une dizaine de marche, j’arrive à la supérette. Comme je sais ce que je veux, je trouve rapidement ce dont j’ai besoin. Je paye et m’apprête à rentrer au dortoir. Comme j’emprunte à chaque fois le même chemin, je passe par le même parc où la poubelle a été brulée. En me voyant fixé la poubelle, un vieil homme s’approche de moi et me parle. « Encore un de ces pyromanes qui a foutu le feu ! Ils sont fous ! » Je regarde de mon regard absent le monsieur avant de remarquer une silhouette derrière lui, un peu plus loin. C’était la personne que j’ai vu bruler la poubelle. Je ne fais pas attention au monsieur qui s'en va et fixe simplement le coupable sans la moindre pensée.
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Dernière édition par Hyakuya Kaoru le Jeu 10 Déc - 23:39, édité 1 fois
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Ce message a été posté Jeu 10 Déc - 17:57
Don't worry, i won't tell your secret.
Kaoru & Canaan.
tenue. Des témoins de ses actes de pyromane, il n’en a jamais connu. Quand il ne se soignait pas encore, personne ne pouvait se douter que Canaan aimait jouer avec le feu. C’était son petit secret, son mystère à lui. Mais depuis son arrivée au Japon, il a l’impression que tout dérape. Que son jardin secret a été éventré, et que ce qui se trouvait à l’intérieur dévoilé au grand monde, quand bien même les très rares personnes à être au parfum sont des gens de confiance… et le psychiatre qui est payé pour ne rien en dire. Mais voilà que tout s’écroule, avec plus de fracas encore que ce qu’il s’imaginait jusque-là. Quelqu’un l’a vu. Un inconnu. Une mystérieuse personne aux cheveux ardents comme le feu, comme quoi les choses sont bien faites parfois.
Depuis ce jour, depuis qu’on l’a vu, il se sent souillé et en danger. Cette personne côtoie le même monde que lui : Royal Private School. Est-ce une bonne chance ou au contraire, est-ce encore plus néfaste ? Dès lors, il n’a cessé de surveiller la petite tête rouge. La tension qui règne autour de cette personne ne le quitte plus, et il supporte de moins en moins l’idée de savoir cet inconnu parader dans les mêmes couloirs que lui ; une bombe à retardement qui le nargue sans qu’il puisse la désamorcer, ou fuir.
Seul, dans le froid, il y repense. Assis sur son banc, son esprit vagabonde, s’imaginant les pires scénarios quand finalement, la tête rouge passe devant lui. Canaan ne le surveillait pas, même si garder un œil dessus lui est déjà arrivé. Mais cette fois-ci, il n’en faisait rien, du moins pas jusqu’à ce qu’il le voit parler à un vieil homme aux alentours de la poubelle carbonisée. Il ne lui en faut pas plus pour commencer à paniquer. Il n’entend pas distinctement le vieil parler, mais il en capte assez pour comprendre que la discussion pourrait ne pas lui plaire. La tête rouge l’inquiète. Qu’est-ce qui l’empêcherait de parler de lui en cet instant présent ? Tous deux se regardent fixement, comme deux cowboys dans un vieux film hollywoodien. Le premier à sortir son arme sera le vainqueur… sauf que son arme à lui est vide. Il n’y a plus de munitions. Elles sont toutes aux pieds de l’adversaire. L’autre homme s’en est allé, et instinctivement, Canaan s’approche. « Salut. » C’est d’un ton monocorde, ni amical ni hostile, qu’il parle. « Tu as réussi à l’éteindre à ce que je vois… » Dit-il en faisant un signe de tête en direction de la poubelle. Les mains dans les poches et une allure faussement détendue, voilà à quoi il est réduit : donner l’impression d’en avoir que faire, alors qu’au fond il a juste envie de sauter sur ce jeune homme pour lui faire comprendre qu’il n’a pas intérêt à parler. La paranoïa le gagne. « Tu… l’as dit à quelqu’un ? »
TENUE Je me savais épier dès lorsque j’ai revu la personne qui a mis le feu dans les locaux de la Royal. Certes, je ne suis qu’au lycée et lui, il a l’air d’un étudiant, donc nos chances de rencontre auraient du être minimes. Mais j’ai du aller plusieurs fois à l’université pour rejoindre les membres de mon équipe. C’était lors de mes passages que je l’ai revu plus d’une fois, mais sans prêter réellement attention à lui. S’il ne persistait pas autant à me surveiller, j’aurai facilement oublié cette histoire de feu et lui avec. Je ne sais pas pour quelle raison il ne veut pas me lâcher mais il est tenace. D’un côté, comme je n’ai rien à cacher, je n’ai rien à craindre et comme il ne fait que de la surveillance passif, je m’en fiche un peu. J’ai connu des cas encore plus encombrants que lui alors je le laisse faire. Un jour, il finira pas s’en lasser et j’attends ce jour patiemment.
Empruntant par mon chemin habituel, il est donc inévitable de passer à côté de la poubelle cramée. Je n’ai aucun commentaire à faire sur cet incident, je ne sais pas ce que cette personne lui a pris, et je ne cherche pas à savoir. Si ça l’amuse à faire jouer avec le feu, ce n’est pas moi qui vais l’en empêcher. Cependant, je suis conscient que tout le monde ne pense pas comme moi. Et le vieil homme qui vient de me parler en est un exemple. Vu le ton qu’il a employé ainsi que ses mots, il est complètement révolté par l’action du ‘pyromane’. Ce pauvre monsieur ne le sait surement pas, mais le coupable se trouve juste derrière lui. Mais peut être que s’il le savait, il ne serait pas parti aussi sereinement. En contre partie, c’est le pyromane qui s’approche de moi. Il me salue et je courbe légèrement le haut de mon corps pour le répondre. Il me désigne la poubelle et je tourne légèrement la tête pour regarder. Je ne parle toujours pas. C’est peut être pour ça que son comportement change. Lui qui avait l’air détendu commence à être moins sur de lui. « Dire quoi ? Que tu t’amuses à jouer avec le feu et à bruler les biens publics ? » dis je comme si c’est une chose parfaitement normale. Le ton employé est neutre, ainsi que mon expression - comme toujours. Honnêtement, je ne vois pas en quoi c’est une honte d’avoir ce genre de passion, mais bon, à nouveau, ce ne sont pas mes affaires. J’arrête de le faire stresser d’avantage car même si je suis semble indifférent à tout, je sais qu’il n’a pas l’air à l’aise sur ce sujet. « Non. Et si c’est pour ça que tu me tournes autour, tu peux arrêter. Je peux t’assurer que je ne dirai rien à personne, ce n’est pas mon genre. » Libre à lui de me croire ou pas. Je ne mens pas, je ne suis pas du tout intéressé par le commérage, mais ça il ne le sait peut être pas.
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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 21:08
Don't worry, i won't tell your secret.
Kaoru & Canaan.
Au fur et à mesure que le temps passe, la tension le gagne. Le silence qui lui répond est pesant. Canaan aimerait pouvoir tout changer d’un claquement, au pire, puisse-t-il arranger la solution rapidement. Mais même comme ça, il ne parvient à oublier cette peur. Celle qu’il a ressenti quand ce jeune homme l’a surpris en train de bruler une poubelle, celle-là même qu’il a ressentie la première fois qu’il a consulté pour son « problème ». « Dire quoi ? Que tu t’amuses à jouer avec le feu et à bruler les biens publics ? » La colère monte en Canaan ; il se fou de lui ? Il aimerait pouvoir le frapper, juste un coup de poing pour relâcher toute cette pression et faire comprendre à cet inconnu qu’il ne voit pas les choses de cette façon. « Je ne m’amuse pas à bruler les biens publics ! » dit-il d’un ton sec. Qu’est-ce qu’il croit ce gosse ? Qu’il fait ça juste pour éclairer un peu la rue ?
L’allure détachée du jeune homme a quelque chose d’encore plus énervant. Quand il s’agit de pyromanie, Canaan perd facilement contrôle de lui-même et s’énerve très rapidement ; la moindre petite chose à tendance à le faire déraper. « En revanche, j’en connais un qui joue bel et bien avec le feu. » Et les provocations commencent. Il aurait dû se retenir de dire ça et passer son chemin : l’ignorer. Mais c’est plus fort que lui, il ne peut pas ignorer cette colère qui monte en lui, principalement agrémenté par la peur qui le tiraille depuis les évènements de l’autre soir.
Étrangement, l’assurance du jeune homme ne le calme pas. Il lui a pourtant dit qu’il ne raconterait pas ce qu’il s’est passé à d’autres personnes… mais qu’est-ce qui lui prouve qu’il dit vrai ? Et de toute manière, il le sait. C’est bien assez pour que Canaan se sente menacé. Son secret a été éventré, et c’est un gosse à l’attitude trop neutre pour être honnête qui le sait. L’Égyptien n’a clairement pas confiance en cette personne. « Je ne te tourne pas autour. » Pas ce soir du moins. D’autres fois, il ne peut nier qu’en effet, il l’a surveillé ; mais ce soir, il n’avait pas prévu de le croiser. Et d’ailleurs, le fait que le jeune homme soit revenu sur ces lieux ne l’aide absolument pas à avoir confiance en lui, quand bien même Canaan a parfaitement confiance qu’il puisse être là sans la moindre arrière-pensée. Lui, s’il est ici, ce n’est pas pour surveiller le « voyeur ». Il est juste venu pour se changer les esprits ; inconsciemment, il revient souvent non loin des endroits qu’il a brûlés. Le criminel revient toujours sur les lieux de son crime comme on dit…
TENUE - Ah ! Je crois que je l’ai énervé avec ma phrase. Ce n’était pas dans mes intentions mais tant pis si ça a eu cet effet là. Même si je ne comprends pas pourquoi ma phrase l’a tant mis sur ses gongs. Après tout, je n’ai dis que ce que j’ai vu, il était bel et bien en train de bruler un bien public. Certes, ce n’était qu’une poubelle, mais qui sait ce qu’il aurait pu bruler si je n’étais pas passé par là. Mais honnêtement, du moment qu’il ne cause pas la fermeture du parc, je n’ai pas d’avis sur ce qu’il fait. « Tu faisais quoi alors ? » lui demandai je en le fixant de mon air absent. C’était juste une question par simple « curiosité ». Personnellement, à part décrire ce que j’ai vu avec les mots que j’ai employé, je ne vois pas ce qu’il était en train de faire.
Est ce qu’il est énervé ? Je le pense, sa deuxième phrase trahit son tempérament. Mais il va me faire quoi ? Me frapper ? Juste parce que je suis un témoin de son passe temps secret ? Ou parce que j’ai dis quelque chose qui ne lui a pas plus ? J’ignore sa remarque. Je ne comprends pas les réactions des gens. S’emporter pour quelque chose comme ça. C’est pour ça que les provocations ne marchent pas avec moi. Je suis indifférent à tout donc à priori rien ne peut me mettre dans le même état que le pyromane. D’un côté, ça ‘m’amuse’ d’observer le comportement des autres. Je ne veux pas faire exprès d’énerver les autres, mais je ne prends pas en compte les sentiments des autres lorsque je parle. C’est une manière pour moi de tester leurs limites, et au fond, pour trouver les miennes.
Je finis par le ‘rassurer’ en lui révélant que je n’ai rien dit à personne. Son secret sera bien gardé avec moi car je n’ai nullement envie de le dire aux autres. Et puis, ce n’est pas comme si on s’intéressait à moi et que mes mots allaient changer le monde. Je suis connu dans le milieu des jeux vidéos mais on ne s’intéresse qu’à Mars, le pseudo que j’utilise, pas à Kaoru, le benjamin de l’équipe des Blue River. « Peut être pas aujourd’hui alors. Je te dis ça pour éviter que tu ne perdes ton temps. » Il l’avait surement remarqué. Mes journées sont toutes aussi monotones les unes des autres. Mais si ça l’amuse à gaspiller ainsi son temps, ça m’importe peu. Je n’ai rien à cacher, comparé à d’autres.
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