Tenue ✘ C'était horrible comme cette cravate m'insupportait. Elle me serrait et j'aimais pas ça. Mais c'était pour le moment la seule chose qui arrivait à retenir mon attention, bien qu'elle doive normalement être fixée sur la réunion à laquelle j'avais été convié, un peu plutôt dans la journée. Ce genre de petite réunion arrivaient régulièrement. En temps normale, elle avait lieu pour faire part des nouveaux contrats que l'agence venait de signer avec de nouveaux groupes. Une manière de faire savoir à tous, que l'agence était prospère et leader dans l'industrie du divertissement. Cependant, j'y avais, cette fois, eu droit au premier blâme de ma carrière… Premier, mais sans doute pas le dernier. Cependant, je devais avouer que ce n'était pas vraiment très agréable. Tout ça parce que Ryoma, le maknae des Colorful Diamonds, avait eu envie de s'offrir une séance shopping sans prévenir personne et qu'il avait fini en première page des magazines people avec la petite sœur de Shun, un autre membre du groupe. Sérieusement, ces gamins allaient finir par me donner des cheveux blancs, surtout Ryo qui n'en faisait qu'à sa tête. Heureusement que Shojiro, le leader, était le plus responsable du groupe, même s'il n'avait pas encore beaucoup d'autorité sur les quatre autres. Mais j'étais certain qu'en le poussant un peu, il finirait par parfaitement prendre sa place de leader et s'imposer face à ses camarades. Enfin, toujours est-il que je m'étais fait remontrer les bretelles parce qu'il fallait – et je cite – que je te tienne un peu mieux mes poulains et qu'il en allait de l'image de l'agence. Genre, ce n'était pas non plus un drame. Personne n'était mort, Eri ne risquait rien et j'avais moi-même passé un savon à ce petit impertinent. Mais j'avais promis que ça ne se reproduirait plus. J'allais donc coller au train de mes jeunes protégés et surtout tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de Ryoma. Ce qui n'allait pas être de tout repos. En parlant de repos, j'avais tout de même réussi à négocier quelques semaines de repos avant qu'ils ne se remettent réellement au boulot. À côté de ça, nous étions occupés à négocier une mini-série de concert sur l'ensemble du territoire japonais, peut-être aussi en Corée où leur popularité ne cessait de croître. Il devrait y avoir une dizaine de dates tout au plus. J'avais également réussi à avoir quelques vacances pour Sehen, qui avait un planning plutôt chargé. Ce qui devrait lui faire plaisir. Nous pourrions ainsi profiter un peu d'Ihn Ja et, pourquoi pas, partir quelques jours. Je savais que les Colorful partaient à la montagne avec l'université, ce serait bien d'y aller aussi, d'être loin de toute la folie de la ville, de se retrouver à deux, d'être juste Sehen et Yujin… Et non pas Sehen, l'idole adulé, le chéri du Japon et son manager. En plus, ça me permettrait de garder un œil discret sur les autres gamins.

Sehen… J'avais encore du mal à croire que je l'avais retrouvé après de longues années séparé de lui, à vivre sans la chaleur de ses bras, la tendresse de ses baisers. Les retrouvailles n'avaient pas été simples, mais on avait fini par se retrouver, vraiment, même si ces longues années avaient laissé leurs séquelles. Certaines plus belles que d'autres. J'avais d'ailleurs récemment eu l'occasion de rencontrer son fils, Ihn Ja. Un petit bonhomme épatant et d'une grande gentillesse. Pour ça, il tenait de Sehen, pas de doute possible. Et si je n'avais encore jamais vraiment envisagé d'être père à mon tour, je me voyais assez élever ce petit ange comme s'il était mon propre fils, même si les liens du sang n'existaient pas entre nous… Puis le faire passer pour mon fils éviterait à Sehen d'avoir des ennuis comme ceux que le RS a failli créer et ça lui permettrait de le voir plus souvent. Puis je l'aimais bien ce petit, presque autant que son père, même si c'était un amour totalement différent. Écoutant d'une oreille distraite ce qu'il se racontait autour de moi, j'attrapais discrètement mon téléphone… du moins aussi discrètement que possible, mais sans doute pas assez vu le regard amusé que me lança un de mes collègues qui, de toutes évidences, écoutait autant que moi. Je pianotais rapidement sur le clavier tactile – arf que j'avais horreur de cette chose, la technologie n'avait pas forcément que du bon – rédigeant un texto à l'attention de ma moitié, que j'imaginais alanguis sur le canapé du salon, à moins qu'il ne se détendait dans un bon bain chaud en fredonnant l'une ou l'autre chanson. J'aimais tellement sa voix à la fois douce et sensuelle, le genre de voix qui vous réchauffait de l'intérieur.

Il ne fallu guère plus de quelques minutes avant que je sente mon téléphone vibrer contre ma cuisse. À travers ses quelques mots, je le senti aussi impatient que moi que je rentre. Oui, parce que notre appartement… Ça me faisait toujours bizarre de me dire que c'était notre appartement, celui qu'on partageait alors qu'il y a encore quelques mois on vivait chacun de notre côté sans se douter que nous finirions par nous retrouver et encore moins par bosser ensemble. Enfin, que je bosserais pour lui plutôt, parce que mon boulot consistait surtout à prendre soin de lui, à négocier pour bénéficier du meilleur pour lui, à gérer son agenda en plus du miens, à veiller sur sa sécurité dans n'importe qu'elle situation et aussi à veiller a ce qu'aucuns scandales ou rumeurs ne viennent ternir son image. C'était pour ça qu'on devait cacher notre relation. La liberté que nous avions en Corée n'avait plus sa place ici… Sauf entre les murs de notre appartement. Là et juste là, nous étions seulement Sehen et Yujin. C'était le seul lieu où nous pouvions nous aimer tout simplement, sans chichis et autres fioritures.

Nous échangions encore quelques textos avant que la réunion ne prenne fin, nous préparant une agréable petite soirée juste à deux, en amoureux… Chose qui n'était plus vraiment arrivée depuis un bout de temps. Cependant quelque chose me disait que ce genre de soirée allait se reproduire régulièrement. Du moins, aussi souvent que nos emplois du temps respectifs nous le permettaient. Ramassant mes affaires, à savoir: un porte document où s'entassaient des copies de contrats, des courriers, une étude de marché et d'autres divers documents concernant la prochaine promotion de Sehen, ainsi qu'une liste des diverses Arena réservées pour les prochains concerts des Colorful, un agenda et un stylo; je souhaitais rapidement une bonne soirée à mes collègues et supérieurs, avant de quitter d'un pas rapide la salle. Instinctivement mon regard se posa sur le cadrant de ma montre dont les petites aiguilles argentées indiquaient avec neutralité: 21 h 18. La réunion avait un peu traîné en longueur, mais je serais vite rentré parce que c'était à présent la seule chose que je désirais. Malgré tout, j'avais deux ou trois choses à aller chercher avant de retrouver la douceur de notre appartement.

C'est avec un plaisir non-feint que je me glissais au volant, non sans avoir posé mes affaires côté passager, du troisième – les deux premières places appartenant aux deux hommes de ma vie – amour de ma vie: ma superbe Ferrari 599 GTB Fiorano noire mat. Peut-être un peu prétentieux comme voiture, je vous l'accorde, mais c'était là le résultat de longues années de sacrifice et d'économie. Sans doute un peu un rêve de gamin aussi. Mais toujours est-il que je l'aimais ma voiture. Elle était belle, maniable et le moteur ronronnait comme un chaton. C'était un vrai plaisir de la conduire, même si les rues de la capitale nippone ne se prêtaient pas vraiment à une telle voiture, qui était avant tout taillé pour la vitesse. Après plusieurs minutes d'une conduite relativement souple, les rues étant assez dégagée à cette heure tardive, je me garais sur le parking d'un Konbini qui tenait plus d'un petit supermarché qu'autre chose. J'y faisais quelques achats, rien de trop recherché, juste de quoi mitonner rapidement un bon repas. Je laissais le sac dans la voiture, pour me diriger d'un pas assuré vers un restaurant que je connaissais plutôt bien, pour y avoir mangé plusieurs fois lors de précédente réunion tardive. Cependant, à l'époque, je ne vivais pas encore avec Sehen et notre relation était purement professionnelle. Difficile à croire, non ? Moi aussi, je doutais que nos relations puissent un jour s'en être tenue à du "strictement professionnel". Enfin, c'est un léger sourire aux lèvres que je poussais la porte de "Chez Toni", l'un des meilleurs petits restaurants italiens de la ville.

« Hey, Toni !! Tu vas bien ? » Je tendis presque aussitôt la main au chef derrière son comptoir, faisant fi des clients qui dînaient tranquillement. « Yujin, ça fait longtemps que t'es pas venu manger. J'ai cru que t'avais oublié l'adresse… » On échangea une franche et chaleureuse poignée de main. Toni c'est un mec sympa, un petit italien qui s'est installé au Japon depuis trois ans. Entre "étrangers", on avait tous de suite sympathisé. Après j'avais toujours trouvé sa cuisine fabuleuse. « Ma foi, tout roule… Qu'est-ce que je te sers ? » « Je ne reste pas manger ce soir Toni, je suis attendu… » « Oh une demoiselle ? » « Hum oui, on peut dire ça comme ça. » Il fallait vraiment le dire vite, parce que Sehen n'avait absolument rien d'une femme. « Qu'est-ce que je te prépare alors ? » « Je vais juste te prendre deux belles parts de ton Tiramisu et… un de tes Chauteau Grand Mayne 2009. » Un bon Bordeaux, ample, charnu et puissant, où se mêlaient des notes de cerise, de cassis, d'encens et de vanille. Le genre de vin qui se buvait seul et qui se marierait parfaitement avec ce que j'avais prévu, pour le repas. « Je te prépare ça tout de suite. »

Je patientais une petite dizaine de minutes avant de voir le chef italien revenir avec un carton aux couleurs du restaurant et la bouteille de vin. Après avoir réglé et saluer mon ami, je finis enfin par prendre le chemin de la maison, où Sehen devait m'attendre patiemment. Peut-être avait-il déjà choisi le film que nous regarderions… Quoique nous ne le regarderions peut-être pas en entier. Garant mon petit bijou au parking qui se trouvait au sous-sol, je grimpais les escaliers jusqu'au bon étage, les bras changés de quelques achats fait sur le chemin. Après avoir glissé les clés dans la serrure, je poussais doucement la porte du coude. « Tadaïma !! » D'un simple geste du pied, je repoussais la porte, posant mes achats sur le meuble de l'entrée pour retirer en vitesse mes chaussures et enfiler une paire de pantoufle. J'emportais rapidement les paquets à la cuisine et glissais le carton du restaurant dans le réfrigérateur.

TENUE ■ Allongé sur mon lit, tapotant sur les touches de mon clavier, j’avais terminé ma journée depuis quelques heures déjà, Yu Jin n’était pas là et si je me souviens bien il n’allait pas rentrer tout de suite, surement une de ses nombreuses réunions. Mon programme virtuel de composition ouvert, je m’assoie d’un geste agile pour brancher mon micro, j’avais envie de chanter et heureusement que c’était ma profession sinon je n’arrêtais surement jamais en longueur de temps. Ayant écrit de nouvelles paroles je voulais les tester sur le son que je venais de créer, impatient je ne pris même pas le temps de me chauffer la voix, ce qui au premier essaie se fit ressentir, toussotant pour dégager le passage dans des « ha-ha » répétitif, je me fis à chansonner doucement avant de m’emporter, ça sonner plutôt bien aux oreilles, je devrais la faire écouter à Yu Jin plus tard, voulant son avis professionnel avant son avis personnel bien entendu. Plusieurs minutes plus tard je pose mon casque en sentant mon portable vibrer, mon amant semblait comme je l’avais deviné a une de ses barbantes réunions, mais j’étais impatient qu’il rentre, avant je vivais seul avec mes chats, la solitude ne me pesé pas, mais depuis qu’il vit avec moi, il suffit qu’il ne soit pas là pour que le manque et le vide se fassent ressentir. C’est dans un soupir que je quitte mon lit pour me rendre dans le salon, le repas rapporté par Yu Jin je n’avais donc pas besoin de le préparer, italien hein ? C’était un bon choix, mon estomac en grogner déjà. Il me demande de choisir un film, ma liste est plutôt grande et je n'ai pas de préférences sur le sujet, plus occupé à penser au câlin que j’allais lui réclamer. Fouillant dans le meuble où étaient exposés les nombreux DVD je lis le nouveau SMS avec un sourire non dissimulé, le narguant donc sur le sujet. Je ris plus franchement en imaginant déjà comment la soirée risque de tournée, faisant grimper davantage mon taux d’impatience, sérieux je ne pensais pas un jour pouvoir retrouver ce sentiment, quand je l’ai perdu je n’aurais jamais imaginé pouvoir le récupéré comme dans le passé, m’installer avec et l’aimer sans compter comme ce fut le cas toutes ces années, même celles séparées.

Mes fesses au sol, je pose mon dos contre le canapé en laissant ma tête tomber, regardant le plafond, je ferme les yeux un instant pour laisser mes souvenirs et mon imagination se rencontrer. Mais cet instant fut coupé par la présence d’un de mes chats un peu trop câlin qui vient se frotter contre moi. Le regardant avec un nouveau sourire chaleureux, je l’attrape pour le porter contre mon torse, mes vêtements un peu froissés, je le caresse en écoutant son ronronnement mélodieux.

Mes cheveux blond un peu en bataille, je secoue la tête pour chasser les quelques mèches qui avaient élue domicile sur mes yeux, me relevant finalement quand mes yeux se posent sur le cadrant de l’horloge, le temps semble avancer trop lentement et pourtant il était déjà « tard ». Mes pas me menant à la cuisine je sors les couverts pour mettre la table, essayant d’occuper mon temps comme je le pouvais, guettant chaque instant la poignée en espérant la voir s’abaisser. Une fois tout préparé, je donne à manger à mes chats histoire d’être tranquille pour le restant de la soirée, me dirigeant vers la salle de bain pour me laver les mains quand la voix de mon amant résonne dans l’appartement, me dépêchant de rejoindre le salon, le cherchant du regard avant de le voir proche du frigo, profitant qu'il soit de dos pour taper ses jolies fesses sans aucune gêne en balançant. « O-ka-e-ri. » Dis-je en exagérant mon articulation témoignant de l’impatience que je ressentais pour finalement reprendre. « C’était long, comment ça c’est passé ? Pas trop fatigué ? » Le questionner était la moindre des choses, même si j’avais vraiment envie de l’embrasser, mais je pouvais bien attendre quelques minutes, même si mon désir pouvait surement se lire l’expression de mon visage.

Tenue ✘ « Hééé. » Le sourire aux lèvres en totale opposition avec mon cri de protestation, je referme rapidement le frigo avant de me tourner pour faire face à Sehen. À l'instant même où mes iris se posent sur son visage, je sens la fatigue de la journée s'enfuir comme une souris devant un chat et en même temps, je prends pleinement conscience du poids que cette longue journée a pu avoir. Et même si j'ai encore un peu de mal à réaliser que tout ça est bien réel, je suis heureux. Heureux qu'il soit LA personne qui m'accueille quand je rentre du boulot. Après notre rupture, j'avais pensé que ça n'arriverait jamais. Pas plus que je n'avais imaginé le retrouver, en dehors de mes rêves, en fait. Et pourtant, il est là, face à moi, me demandant comment s'est passée ma journée. Mais à l'instant, je me contrefiche totalement de ma journée, du blâme que j'ai reçu ou encore de Caféine qui se frotte affectueusement contre ma jambe pour me souhaiter, lui aussi, un bon retour à la maison. Non, la seule chose qui m'importe c'est la distance bien trop grande à mon goût entre nos lèvres… Ces mêmes lèvres qui ont hanté mon esprit une grande partie de la journée.

À peine ont-elles fini de remuer que je plaque avec douceur et envie les miennes dessus, saisissant son visage entre mes paumes et caressant au passage ses joues de mes pouces. C'est fou comme nos lèvres s'accordent parfaitement, comme si elles étaient faites exclusivement l'une pour l'autre. J'en savoure la texture souple, me noie dans leur douceur, me nourris de leur chaleur. Si des lèvres pouvaient tuer, nuls doutes que je serais mort à l'instant. D'instinct je suçote sa lèvre inférieure, quémandant par ce simple geste l'accès à sa bouche qu'il ne me refuse pas. Je peux parfaitement sentir chez lui ce même besoin de contact qui m'étreint quand je suis en sa présence, cette envie constante de le toucher même d'un geste infime et relativement banal. Ça avait toujours été comme ça entre nous, déjà lorsque nous étions ados, nous étions plutôt tactiles, même si j'y avais sans doute toujours accordé plus d'attention que lui. Après tout, j'avais toujours eu un peu de mal à mettre des mots sur ce que je ressentais, alors que les gestes avaient plus de facilités à passer.

Profitant encore quelques instants de ses lèvres, je finis tout de même par m'en éloigner, à regret toutefois. Mais je venais juste de rentrer et la soirée ne faisait que commencer, pas la peine de s'enflammer tout de suite. Après tout, tout vient à point à qui sait attendre, n'est-ce pas ? « Hum… C'était extrêmement long et pas franchement très joyeux. Le maknae des Colorful n'en fait qu'à sa tête… Il finira par avoir ma peau. Du coup, le patron m'est tombé dessus comme un rapace qui n'avait pas mangé depuis des mois. » Je grimace un peu, parce que sur le coup c'est vrai que ça n'avait pas vraiment été agréable et dès que je verrais Ryoma, je lui passerais le savon du siècle. « Mais je suis toujours vivant. » Je pose un rapide baisé sur ses lèvres, retrouvant aussitôt le sourire. « Et toi, ta journée ? » J'étais curieux de savoir comment il avait bien pu occuper son temps. Du moins son temps libre, parce que j'avais une copie de son emploi du temps de la journée étant donné que c'était moi qui l'organisais pour lui, avec son accord bien sûr. Et autant dire qu'entre les interviews, les shootings photos, les répétitions de chant et de danse et parfois quelques rendez-vous pour des rôles dans un Drama ou l'autre, son emploi du temps était assez chargé. J'essayais néanmoins de toujours lui ménager quelques heures au calme, du temps libre dont il pouvait disposer à sa guise, tant qu'il me prévenait en cas de sortie, que je m'arrange pour qu'il ne soit pas seul. Avec certains fans qui stalkaient leurs idoles, il valait mieux se montrer prudent.

Restant attentif à Sehen, j'en profite tout de même pour dénouer cette satanée cravate qui m'a ennuyé toute la soirée et ôter la veste de mon costume avant d'ouvrir quelques boutons pour être plus à l'aise.

TENUE ■ Bien que nous travaillions ensemble YuJin a d'autres priorités que d’être toujours collé à moi malheureusement et d'autres idoles à s’occuper plus si on rajoutes des réunions dont sa présence est une obligation. Je mentirai si je disais que ces longues journées ne faisaient pas naitre un énorme sentiment de manque et de solitude que je n’avais pourtant jamais ressenti jusqu'à maintenant. Avant de le retrouver je vivais avec mes chats et je n'avais pourtant jamais trouvé ma maison trop calme ou même ressenti une envie de présence supplémentaire, mais depuis qu'il est revenu dans ma vie c’est autre chose et j’ai constamment ce désir d’être égoïste et de l’avoir à mes côtés. Je suis occupé à bosser, j’ai toujours quelque chose à faire, mais quand il revient à la maison je laisse tout tomber, je veux juste profiter de sa présence et chasser cette frustration de ne pas avoir encore pu l’embrasser, le toucher ou simplement le regarder. Je résiste en l’embêtant et en le questionnant, mais quand il plaque ses lèvres de lui-même contrer les miennes je baisse les armes, closant mes paupières pour passer mes bras autour de son cou, mon cœur à immédiatement sursauter aux émotions toujours présentes quand il jette son masque de manager pour redevenir seulement mon amant, mon amour de toujours. J’avais vraiment besoin de ce contact, une envie insatiable qui m’aurait bouffé s'il n’avait pas agi rapidement, un baiser devenant plus avide avec les secondes, autorisant l’entrée de ma bouche sur sa demande, j’aime ce contact nous liants, j’ai encore parfois l’impression de rêver et pourtant c’est la réalité. Le passé qui, il y a encore quelques mois me semblait si loin me semble aujourd’hui si près, comme s’il avait repris le cours du destin en nous permettant de reprendre notre relation qui n’était pas censée se terminer. Mon bonheur est immense, j’ai Yu Jin, mon fils, le métier dont je rêvais, je suis comblé.

Mais le baiser doit bien s’arrêter, séparant nos lèvres en lui offrant un sourire satisfait dans un regard amoureux, je ne comptais pas qu’il me saute dessus à peine rentré, on avait encore pas mal de chose à faire au cours de la soirée, même si j’avais quand même mes projets pour le moyen de la terminer. « Mon pauvre~ il te donne du boulot haha. Ils sont jeunes encore, mais n’y pense plus, maintenant tu peux te détendre. » Je dis cela en ébouriffant un peu ses cheveux en riant simplement. « Manquerai plus que tu ne le sois pas, tu veux ma mort ? » Je lui donne une tape sur l’épaule avant de finir la tête dans le frigo pour prendre une bouteille d’eau, buvant plusieurs gorgées je le regarde du coin de l'oeil quand il pose sa question. « J’ai bossé sur ma nouvelle chanson, je te ferai écouter plus tard pour que tu me dises ce que t’en pense. » Ce n’était pas seulement à mon manager que je voulais montrer mon boulot, mais aussi et surtout à Yu Jin, au fond les deux ne font qu’un, mais c'est l’avis professionnel comme personnel que je rechercher en lui faisant écouter mes compositions. Je le regarde défaire ses vêtements un peu encombrant avant de m’approcher pour passer mes bras autour de lui une nouvelle en lui disant tout simplement. « Tu devrais aller te changer et te mettre à l’aise avant de manger ou tu préfères que je le fasse après ? » Un petit air coquin et amusé, je m'occuperais de le déshabiller sans problème et il le sait très bien, après peut-être qu'il voulait aussi se doucher, puis rester en costume à la maison s'était déconseillé ! Voilà tout. Regardant ce qu’avait ramené Yu Jin, je lui demande en m’approchant du carton. « Tu as rapporté quoi de bon~ ? » curieux de savoir ce qu’on allait déguster.

Tenue ✘ C'est tellement bon de le retrouver, de sentir ses lèvres contre les miennes alors que nos langues dansent ensemble, de sentir son corps étroitement collé au mien et dont les formes s'épousent à la perfection. Il m'a manqué… Horriblement manqué, bien qu'on se soit quitté le matin même. Je me fais parfois l'impression d'un junkie, totalement accro au crack, qui n'aurait pas eu sa dose. Et c'est tout à fait ça, je suis en manque de lui. Si je m'écoutais je l'allongerais sur le plan de travail de cette même cuisine pour le faire mien, encore et encore jusqu'à inscrire mon nom dans sa chaire, mais je passerais sans aucun doute pour un rustre sans aucun romantisme. Et Sehen est une fleur rare que je me dois de courtiser, même si de temps en temps j'aime jouer les hommes des cavernes. J'ai toujours eu plus de facilité pour faire l'amour que pour le dire. Enfin, il m'arrive quand même de le lui dire parfois, mais il sait que je ne suis pas un grand poète. Je n'ai pas son don pour écrire les choses, c'est sans doute pour ça que l'idole c'est lui et que je suis juste manager.

Mais pour le coup, il n'y a plus ni l'un ni l'autre, juste ses lèvres sur les miennes, ses bras autour de mon cou, son torse pressé contre moi. Je m'abandonne totalement à son amour, au mien aussi, parce que j'aime cet homme. C'est un fait indéniable. J'ai tenté une fois d'oublier ce sentiment, de rendre sa liberté à Sehen. J'ai cru que s'il me détestait, les choses seraient plus simples pour lui comme pour moi, parce qu'à l'époque, la distance qui allait s'imposer entre nous me semblait insurmontable. Ce n'est qu'une fois qu'il était vraiment parti que je m'étais rendu compte que la distance n'était rien comparée à l'amour immense que j'avais pour lui et que le plus difficile ne serait pas de le savoir loin, mais juste d'être la cause de sa douleur. Une douleur semblable à celle que j'avais ressentie chaque jour par la suite. Celui qui dit que le temps guéri toutes les blessures c'est sérieusement trompé, parce que la douleur était toujours aussi vive lorsque j'avais terminé mes études. Je sais aujourd'hui qu'il est la seule chose qui m'importe, la seule qui mérite que je me batte pour elle, la seule qui m'est vitale…

M'éloignant à regret de ses lèvres, je lui raconte ma réunion dans les grandes lignes, mais sans rien omettre de trop important, on a tout le restant de la soirée et la nuit entière pour se prouver qu'on s'aime. Rien ne presse. Enfin si, mais c'est aussi agréable de partager des choses "banale" du quotidien, de se comporter comme un couple normal. « Ils sont peut-être jeunes, mais ça ne les empêche pas d'avoir un minimum de respect pour mon boulot. Je me décarcasse pour eux et en retour, ils se comportent en gamins égocentriques. » Mes yeux se posent aussitôt sur lui, qui prend un malin plaisir à créer l'anarchie parmi mes mèches brunes. J'aime quand il est d'excellente humeur, qu'il se montre joueur et taquin. « Hum, quand je suis arrivé… T'avais toutes les raisons de m'en faire baver et pourtant, t'as pas fait la moitié de ce qu'ils font. » C'est vrai que Sehen aurait pu être infecte s'il l'avait voulu et le pire c'est que je n'aurais même pas pu lui en vouloir. J'étais le seul responsable de la situation. « Je ne te quitte plus… Rassure-toi. » Mais il faut croire qu'il est impossible pour lui d'être foncièrement mauvais, que ce soit au niveau professionnel comme dans le privé.

Je me demande d'ailleurs ce qu'il a bien pu faire pendant ma réunion. Question stupide parce que son boulot c'est toute sa vie et quand il n'est pas sur un plateau à chanter, à répondre à une série de questions idiotes ou en studio, il passe son temps à composer et écrire. Sehen est un génie et là, c'est le manager qui parle. C'est une idole très autonome dans son travail, il n'y a jamais besoin de le pousser, il a sans cesse de nouvelles idées que ce soit en terme de mélodie ou de paroles. Contrairement à certains, ses textes ne sont pour ainsi dire jamais modifiés par d'autre. Et il est toujours à la base des mélodies choisies pour les accompagner. Il sait ce qu'il veut et ce qui plait à ses fans. « Celle sur laquelle tu bossais déjà hier ? Je suis pressé d'écouter ça. » À cette vitesse, son prochain album devrait rapidement voir le jour. Après, plus personnellement, il sait qu'Ihn Ja et moi sommes ses premiers fans. Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil à mon lecteur mp3 pour s'en rendre compte. J'ai toujours trouvé sa voix magnifique, douce et caressante. Comme à cet instant où, les bras autour de moi et son petit air coquin sur le visage, il me propose d'aller me changer. Sa voix à elle seule est une terrible tentation, les fans seront d'accord avec moi, mais associé à ce regard plein de promesse, c'est encore pire. « Cruel dilemme que tu m'offres là… Mais dans tous les cas je suis gagnant. » Entourant possessivement sa taille, je l'attire un peu plus contre moi. « Que je me change ou pas, tu finiras quand même par me déshabiller. »

Mes lèvres se posent dans son cou un court instant, trop court à mon goût. Après c'est sûr qu'une douche me ferait du bien, mais j'ai pas franchement envie de la prendre seul alors l'eau chaude attendra un peu. Puis il est déjà "tard" et Sehen doit mourir de faim. Et comme pour me donner raison, le voilà qui fouine un peu. Pas la peine de se demander d'où Caféine tient cette manie de fouiner partout lorsqu'il a faim. « Hum… Risotto ai funghi porcini avec des copeaux de truffe. » Bon d'accord, un nom italien très savant juste pour dire que c'est un risotto aux cèpes. Parfois les Italiens cherchent un peu midi à quatorze heures, mais c'est un plat vraiment délicieux, même si c'est loin d'être de la très grande gastronomie. « Et en dessert,… Même si personnellement je me contenterais bien de toi, il y a du Tiramisu au frigo. » Je lui vole un rapide baiser avant d'aller nous chercher deux verres à pied dans l'armoire et débouche la bouteille de Grand Mayne, pour nous servir. Ce Bordeaux a vraiment un bouquet délicieux. Les verres remplis, j'en tends un à ma moitié et sors du carton notre repas qui est encore chaud avant d'inviter Sehen à s'installer à table. Je le suis presque aussitôt avec  le risotto et mon verre de vin.

TENUE ■ Je ne me lasserai jamais de cette douceur à la fois tendre et avide, ses lèvres sont une gourmandise que je ne peux m’empêcher de venir manger, mettre un mot sur les émotions qui me submerge serait faussé, il y a tant de choses en moi qui s'éveille, les papillons dansant joyeusement devant ce bonheur, cet amour que je partage aujourd’hui sans aucun tabou. Avec Yu Jin je redécouvre la passion, l’envie, le désir, le besoin, la tentation, mais aussi le manque, l’impatience, la frustration quand on ne peut se laisser aller pleinement à tout ce que nos corps réclames, poussé par un minimum de raison nous demandant d’y aller doucement. C’est pourquoi les ardeurs doivent être calmé avant de s’enflammer sans être capable de nous arrêter. Je suis aussi accro que Jin, il a laissé sa marque en moi déjà de nombreuses fois et il est d’ailleurs le seul à l’avoir fait, aucun homme ne m’a jamais touché car il était mon exclusivité, l’Unique à qui je voulais me donner entièrement, lui appartenir sans compter. J’aime ses mains sur ma peau, ses regards amoureux, ses gestes parfois doux et parfois rustre, je découvre une autre facette de mon amant quand on s’unit, devenant totalement friand de toutes ses émotions ressenties. Si par le passé on a dû se séparer, aujourd’hui c’est justement du passé. Nous sommes soudés et rien ne peut nous éloigner. Bien qu’on soit forcé de mettre un peu de distance entre nous avant de perdre nos moyens, déliant nos lèvres lentement et à regret, on a encore toute la soirée pour profiter et toute la nuit aussi.

Il me raconte sa réunion, je suis curieux de ce qu’il fait, des choses qu’il a à me dire une fois rentrer, on est un couple et j’aime parler avec lui de tout et de rien, du quotidien, de nos journées de travail séparé et même en commun, on ne peut pas toujours échanger les mots qu’on voudrait sans être protégé par les murs de notre appartement, ici on peut se lâcher sans hésiter et oublier les paparazzi, les appareils photos, les vidéos, les fans. Nous sommes justes nous deux et c’est tant mieux. « À ce point ? Tu veux que je leur fasse la morale pour toi ? » Je ris fièrement en le taquinant, ce n'était pas du tout mon but au contraire, même si je pourrais surement les supporter à ma manière vu que mon parcours est quand même plus ancien que le leur et je partageais une passion commune avec l’un des membres : Shun, ils sont plutôt cool comme Kohai et doué surtout, mais je ne doute pas qu’ils doivent souvent en faire qu’à leur tête, on passe tous par là au fond. « Ça va aller ~ Tu n’as qu’à discuter avec eux tranquillement, je suis sûr qu’ils comprendront. » Je suis plutôt un gars compatissant en général, donc je ne pense pas que ses gosses soit si « infernaux ». Je secoue quelques-unes de ses mèches en m’amusant comme un gamin rajoutant face à sa remarque. « Parce que malgré tout je t’aimais encore. Puis je t’ai ignoré et je n’étais pas non plus agréable avec toi, je t’en voulais et j’étais perdu, mais pour moi tu étais tout, pour eux tu es simplement leur manager, forcément les choses ne sont pas pareilles. » Je souris en tapotant son torse doucement. Il a intérêt à ne plus me quitter, je ne veux plus jamais être loin de cet homme, ce serait comme m’assassinait une nouvelle fois.

Quand il veut savoir ce que j’ai fait durant son absence il ne me faut pas longtemps pour lui parler de ma composition, en même temps j’aime tellement écrire, m’occuper de mes chansons comme de celles des autres d’ailleurs, partageant mon talent avec ceux que ça intéresse, la musique est toute ma vie en dehors de Yu Jin, mon fils, mon métier est un bol d’air qui m’a sauvé par le passé, bien qu’il fût aussi la cause de mes souffrances ou plutôt celle de mon amant, mais aujourd’hui on peut partager ensemble cette passion et je ne peux pas être plus comblé. Quand j’écris j’aime y mettre mes sentiments, je veux que lorsque mes chansons soient écoutez elle offre quelque chose a mes fans, je suis minutieux et méticuleux, je bosse dur et ils me le rendent bien, mais c’est un véritable plaisir. Je hoche joyeusement la tête aux mots de mon copain tout en rajoutant. « Yep ! J’ai hâte que tu l’entendes~ » Tirant doucement la langue, mais je change rapidement de sujet en lui proposant de prendre sa douche avant de manger ou s’il préfère la prendre après, je lui offre un sourire explicite, le petit côté coquin et provocateur lorsqu’il me tire vers lui, c’est dans un chuchotement que je souffle proche de ses lèvres. « Exactement, tu ne pourras pas y échapper mon chéri. » Je m’amuse à ma façon, c’est léger et sans prise de tête. Ses lèvres dans mon cou me donnent chaud, je suis déjà impatient d’être dans l’autre moitié de soirée, mais ça devra attendre, mon estomac réclame sa part du repas et je suis curieux de savoir ce qu’il a ramené. Pour ce qui est du désert c’est avec un regard aguicheur que je lui lance. « Tu as raison je suis bien consistant en plus~ » Je souris avant de l’observer prendre les verres et nous servir le vin, les repas sortis, je ne perds pas de temps pour le rejoindre autour de la table, regardant mon verre je m’amuse à le tendre vers lui pour un « tchin » mérité avant de le gouter. Délicieux. « Comme toujours tu sais choisir la bonne bouteille. »

Tenue ✘ Ses lèvres sont la pire des tentations, comme un verre d'eau fraîche offert à un homme assoiffé. Il est absolument impossible d'y résister tant elles donnent envie. Et une fois que les miennes y sont collées, il m'est juste trop difficile de m'en éloigner. Je ne peux que me noyer dans l'océan de sensations plus agréables les unes que les autres qu'elles font naître en moi au moindre toucher. Je suis véritablement un Junkie, drogué à l'amour que Sehen m'accorde. Ma vie tourne pratiquement uniquement autour de lui. Je vis Sehen, je dors Sehen, je mange Sehen… Chaque petite pensée que j'ai sur la journée est tournée vers lui, que nous soyons ensemble où pas. Ce soir encore, alors que ma réunion s'éternisait une nouvelle fois, c'est à lui que j'ai pensé, à nous, à notre histoire atypique, mais qui me comble un peu plus chaque jour. J'ai une chance infinie de l'avoir à mes côtés, que ce soit moi que son cœur ai choisi lorsque nous étions adolescents. Et encore plus de chance qu'il ait été enclin à me pardonner, que son cœur n'ait jamais cessé de battre en rythme avec le mien, même si nous avons tous deux essayé tant bien que mal de prendre nos distances. Si on a longuement été séparé, aujourd'hui nous le sommes beaucoup moins. Étant son manager, je passe un maximum de temps avec lui, même si c'est avant tout pour le boulot, mais également manager des Colorful Diamonds, je dois partager mon temps entre eux. Il me manque toujours terriblement lorsque je travaille loin de lui. En fait, j'aime pouvoir garder un œil sur lui… Presque autant que j'aime le toucher, sentir sa peau sous mes doigts, sa douceur, sa chaleur. Comme notre relation est secrète, d'une certaine façon c'est un peu le seul moyen que j'ai de le caresser, de lui faire savoir que je l'aime. Parce que même s'il le sait j'ai parfois besoin de le lui dire ou de le lui montrer. Comme à cet instant où à peine rentré de cette interminable réunion, je n'ai pas pu m'empêcher de fondre sur ses lèvres sans même répondre à ses questions. Il m'a manqué et j'ai juste eu besoin de le sentir contre moi, de sentir qu'il est là.

Ce baiser, que je voulais doux et amoureux, gagne rapidement en intensité, nos langues se mêlant dans un ballet passionné dirigé par ce besoin désir constant que nous avons l'un de l'autre. C'est fou comme, il peut m'enflammer les sens en un rien de temps. Pour le coup ce besoin de contact se transforme en un impérieux besoin de possession auquel il me faut tout de suite mettre fin si je ne veux pas envoyer valser tout se quitte se trouve sur le plan de travail pour l'y allonger. L'espace d'un instant, j'hésite à le soulever pour l'y asseoir avant de me glisser entre ses jambes, mais à bout de souffle je m'éloigne légèrement avec regret. Et si le besoin de le faire mien, de marquer son corps de toutes les façons possibles, ne me quitte pas une seconde, je me force à répondre à ses questions. Étonnamment c'est tout naturellement que les mots me viennent. Je lui parle de cette fameuse réunion qui m'a tenue loin de lui si tard et des petits problèmes que je peux rencontrer avec les Colorful. C'est ces petits moments qui font vraiment de nous un couple, même si sur le plan sexuel il n'y a aucun doute à avoir. Mais ce sont tous ces petits moments qu'on peut penser banals qui donnent tous leurs sens à notre vie commune. Échanger, discuter, se raconter nos journées respectives, ça a autant d'importance que lorsque nous faisons l'amour. Et j'aime parler de tout et de rien avec Sehen, échanger nos points de vues, faire des projets qui changeront peut-être quelques jours plus tard, mais qui sur le moment nous font totalement rêver. « Hm. J'exagère peut-être un peu, mais s'ils n'en font qu'à leur tête, ça ne va pas fonctionner correctement. » S'ils faisaient toujours tout comme bon leur semblait sans tenir compte de ce que je disais, ça allait sérieusement poser des problèmes. J'en avais encore eu la preuve avec cette histoire de photo de Ryoma avec la sœur de Shun. Tout ça parce qu'il avait eu envie de se balader sans même prendre la peine de m'avertir, ou de prévenir qui que ce soit d'autre à vrai dire. Du coup, la toile avait été secouée par les rumeurs d'une relation entre les deux. J'avais par ailleurs crû comprendre que Shun avait passé un sacré savon à sa petite sœur. Pour ce qui était de Ryo, je n'avais pas encore décidé de la marche à suivre. Après tout, je n'étais pas son père, alors lui passer un savon… très peu pour moi. Mais je devrais peut-être lui en touché un mot, ne serais-ce qu'au sujet du chauffeur qui était à leur disposition et de la nécessité d'échapper au maximum à la presse à scandale qui n'attendait qu'un seul faux pas. « Oui, j'essayerai de trouver un moment pour leur parler. » La main de Sehen dans les cheveux, vu presque envie de ronronner comme Caféine le faisait lorsqu'il la grattouillait. C'était agréable de sentir ses doigts farfouiller ici et là parmi mes mèches brunes. « Je suis responsable de ton comportement. Si… Si j'avais été honnête avec moi-même, jamais je ne t'aurais laissé partir et tout ça ne serait pas arrivé. » Je m'en voudrais toute ma vie de l'avoir laissé filer, même si la situation était à présent arranger, mais qui sait ce qu'aurait été notre avenir si je ne m'étais pas comporté comme le dernier des cons. Peut-être que nous serions officiellement ensemble aux yeux de tous. Enfin, ce qui était fait, était fait et personne ne pouvait changer le passé. L'important c'est qu'aujourd'hui, je n'avais plus l'intention de partir où que ce soit sans lui. Maintenant que je l'ai retrouvé, il est juste hors de question que je m'éloigne de lui à nouveau. Plutôt mourir. Alors que mes yeux croisent les siens, je peux y lire la douleur qu'il a ressentie au moment de quitter Séoul et plus encore, la peur informulée que je l'abandonne à nouveau. J'attrape sa main avec douceur, celle-là même qui cognait doucement contre mon torse, et pose mes lèvres sur sa paume. Je veux qu'il sente combien je l'aime et combien je regrette, combien je donnerais tout pour pouvoir revenir en arrière, combien j'aimerais pouvoir l'empêcher de monter dans cet avion. Comme dans ces films à l'eau de rose, où le héros se rend soudainement compte combien il est amoureux et qu'il ne peut pas laisser partir son âme sœur sans le lui avoir dit. Parce qu'au fond j'ai toujours su que Sehen était mon âme sœur, ma moitié, le seul et unique avec qui je voulais partager ma vie. J'aurais juste aimé être ce héros.

J'échange rapidement les rôles, moi aussi je veux savoir ce qu'il a fait de sa journée. Et là ce n'est pas le manager qui parle pour savoir s'il a vraiment bossé de la journée, ou s'il s'est tourné les pouces devant un Drama. Non. Loin de moi l'idée de contrôler le moindre de ses faits et gestes en mon absence. Je m'intéresse vraiment à ce qu'il a fait dans sa journée, que ce soit dans le cas professionnel ou personnel m'importe peu. L'important pour moi c'est que sa journée ce soit bien passée et qu'elle lui laisse une agréable impression, qu'il ait l'impression qu'il ne l'a pas perdue et qu'il en soit content. Bien sûr lorsqu'il me parle de la composition sur laquelle il a travaillé, je lui souris. Il a tout de suite attiré mon attention et c'est le manager en moi qui réagi d'instinct, mais c'est avant tout le petit ami qui parle lorsque je lui avoue être pressé de l'entendre. Je sais qu'il attend autant de moi un avis professionnel, qu'un avis personnel. Et il a l'air aussi désireux de me la faire entendre, que je ne le suis de l'écouter. J'aime sa voix et je passerais volontiers ma vie à l'écouter, que ce soit sa voix chantante, claire, douce et puissante ou sa voix basse, caressante, féline, qui me susurre de doux mots, gémit à mon oreille et m'enflamme. J'aime juste entendre le son de sa voix. « On prend du temps quand tu veux pour voir ça. » Aussi rapidement que je lui ai demandé de me parler de sa journée Sehen me propose de me doucher avant de passer à table, histoire que je me sente plus à l'aise. Mais j'ai déjà ôté ma satanée cravate et déboutonné légèrement ma chemise, ce qui me donne déjà plus de confort. Après j'ai parfaitement noté les sous-entendus entre ses mots et du coup, je refuse juste de prendre ma douche sans lui, donc l'eau chaude attendra. Parce que ce serait bête de louper une occasion pareille juste pour une histoire de confort. Puis je m'accommode assez bien de la chemise et du pantalon, tant que je n'ai ni à porter la veste, ni la cravate. Un véritable objet de torture qui n'a éventuellement sa place que lors des jeux érotiques. Érotique. C'est tout à fait le mot qui convient à Sehen alors qu'il chuchote à quelques centimètres de mes lèvres seulement, son souffle chaud se mélangeant sans peine au mien. Quoi que mutin, joueur et luxurieux, lui conviennent parfaitement aussi. Mon chéri. Deux mots qui sonnent à mon oreille comme un appel au viol et qui me mettent intérieurement dans un état chaotique. Encore un peu et je plaide la folie. Pour toute réponse, mes lèvres se posent sur son cou gracile un trop court instant, mais suffisamment pour me donner envie de bien plus. Cependant, l'estomac de Sehen réclame son dû, ce qui au final n'est pas plus mal... Autant qu'il prenne des force, parce que pas la suite je vais lui faire brûler des calories et il risque d'avoir faim. Sans compter qu'il a attendu bien sagement que je rentre pour dîner. À le voir fouiner ici et là ainsi que demander ce qu'on mange, je ne peux décemment pas le faire attendre plus longtemps. Même si son air franchement aguicheur me donne juste envie de sauter le plat et le désert pour passer aux choses sérieuses. « Hmm Sehen. Ne me tente pas trop, sinon on ne tiendra jamais jusqu'à la douche.´ » On décide finalement de passer à table et je finis, une fois encore, par m'éloigner un peu de lui après lui avoir volé un nouveau baiser. Avant toute chose, je nous remplis deux verres de vin et sers le repas pendant qu'il s'installe avant de prendre place à mon tour. À peine me suis-je assis qu'il me tend son verre pour trinquer. Avec le sourire, je cogne légèrement mon propre verre contre le sien dans un "tchin"  agréable et le regarde tremper ses lèvres dans le breuvage carmin foncé. «  C'est parce que je ne veux que le meilleur pour toi. » A mon tour j'avale une gorgée de vin. C'est une note de cerise, directement suivie de cassis, qui m'éclate en bouche, alors qu'une très légère touche de vanille se joint au mélange de saveur. C'est vrai que ce vin est bon. Et sans être alcoolique pour autant, je peux sans peine dire qu'il est même excellent vu le nombre impressionnant de vin que j'ai pu goûter.

TENUE ■ Notre histoire est quand même incroyable non ? Digne d’un scénario pour drama, je devrai peut-être l’écrire et la diffuser au grand public pour voir leur réaction et tâter le terrain avant de faire éclater un jour notre relation. Je sais que ce n’est pas pour demain et en fait je ne sais même pas si un jour on pourra réellement le dire au monde entier, mais j’aimerai être libre de vivre ma passion tout en ne me cachant pas derrière les caméras avec Jin, n’est-ce pas fou de penser qu’on se connaît depuis toutes ses années et qu’on s’aime depuis presque autant de temps ? Je me fiche des épreuves que j’ai du passer ou plutôt qu’on a dû passer, notre séparation fut dure, mais j’en ai compris les raisons quand il est revenu, on ne peut pas revenir en arrière et s’il était possible de le faire je n’aurais jamais eu Ihn Ja, certes ma vie sentimentale fut un chaos et sexuelle tout autant, jeter dans le travail pour grimper toujours plus haut, mais ma réussite durant ses cinq ans de séparation, c’est mon fils. Lui aussi j’aimerai pouvoir être un père plus présent au quotidien, il comprend peut-être certaines choses, mais je ne peux pas aller aux réunions de famille, je ne peux pas l’emmener partout sans me cacher un minimum ou alors mentir sur notre lien, c’est cruel n’est-ce pas ? Mais ai-je le choix ? Pour l’instant il va falloir vivre ainsi et je sais que mon petit ami a ses soucis aussi, mais je suis certain qu’il en viendra à bout, il lui suffit de communiquer et de leur parler pour expliquer. Les jeunes en font souvent qu’à leur tête, je souris donc à cette remarque qu’il me balance, nous-mêmes on a été à leur place, certes la vie de célébrité et celle d’un adolescent « normal » n’est pas la même, mais il faut parfois faire face aux choses pour comprendre nos erreurs. Nous le savons mieux que personnes.

« Tu es un formidable manager, je suis sûr que tu trouveras le moyen d’arranger tout ça, je place tous mes espoirs en toi mon petit~ » Je le taquine encore, mais je veux profiter de cette proximité quand il rentre à la maison, de notre liberté, de chaque chose qu’on peut faire sans se poser aucune question, ici c’est comme si nous étions dans une sorte d’espace temps et ou ce dernier s’arrêter pour nous permettre de vivre comme on l’entend, de rattraper le temps perdu et de profiter du présent. Je pense souvent que je suis vraiment intenable, je le cherche toujours et ce n’est pas souvent avec des idées innocentes, mais je l’aime tellement que si je n’ai aucun « contact » physique avec lui quand on est seul je ressens réellement une sorte d’absence, d’insuffisance. Il est dur de pouvoir réellement faire comprendre à quel point je l’aime, je l’ai fui et j’ai voulu le blesser quand il est arrivé à Tokyo, mais au fond j'espérai simplement finir à nouveau dans ses bras, pouvoir encore toucher ses lèvres et entendre sa voix, ses mots qu’il aimait tant me prononcer avec honnêteté et sensualité, j’aime YuJin plus que tout et je sais qu’il me serait tout simplement impossible aujourd’hui de mettre un trait sur lui. Impossible. Ma main parcourant ses cheveux, les mettant un peu plus en désordre lui enlevant un peu son côté « homme d'affaires » sérieux. Je souris devant ses mots, alors que mes doigts fins, glissent doucement dans quelques mèches, hochant ma tête lentement de droite à gauche.

« Ce qui est arrivé nous a rendus plus fort. Aujourd’hui on sait qu’on ne peut pas vivre l’un sans l’autre, il faut accepter les difficultés si ça nous permet d’arpenter un futur sans encombre tu ne crois pas ? » Je suis sérieux, je ne veux plus jamais le voir disparaitre, j’ai survécu à son absence la première fois, mais je ne le supporterai pas à nouveau, il serait responsable de ma mort s’il cela arrivé et je n’hésite pas à taper sur son torse pour appuyer mes aveux silencieux, Yu Jin les comprend en un regard et je frisonne doucement sous ses lèvres contre ma paume, pinçant ma lèvre inférieure. Il sait comment contrer mes pensées. Lui offrant un sourire rassuré et amoureux en entrelaçant rapidement mes doigts aux siens, avant de lui raconter ma journée, celle même où j’ai écrit une nouvelle chanson et je veux la lui faire entendre plus tard, avoir son avis. « Ok, peut-être après le dessert~ » Je lui tire la langue explicitement sur la nature du « dessert » en question. D’ailleurs je n’arrête pas avec mes sous-entendus, mais je veux être sûr qu’il est assez « chaud » pour avoir les mêmes « attentes » que moi, puis soyons honnêtes on est souvent ainsi, comme deux gamins tendant la perche à l’autre et ainsi de suite. Dans un souffle chaud je murmure à son oreille, je risque de le faire craquer avant à force de jouer avec le feu, mais s'il a une emprise totale sur moi, mes envies, mes désirs, je sais aussi faire en sorte que cela en soi de même pour lui.

« Qui a dit que je voulais tenir jusque-là ? » Je ne nargue encore, je suis un petit coquin, pervers et vicieux quand je m’y mets et un « héhé » le montre sans peine, alors que je m’installe à table après avoir eu droit à un rapide baiser, gourmand comme je suis c’est à peine si j’en réclame pas un autre, mais manger avant tout, après il n’y aura rien pour se mettre sur notre « chemin » on pourra autant jouer que craquer. Se faire désirer pour finalement amorcer cette monté de plaisir.

Mon verre servi je trinque avec mon petit ami avant de gouter le vin et d’avouer qu’il est délicieux, contrairement à Jin je ne suis pas vraiment un connaisseur dans ce domaine, mais à force je sais voir un peu ceux qui se démarquent.

« J’ai un magnifique beau parleur comme petit ami~ » Je l’embête bien sur, je ne doute pas de son envie de me donner que le meilleur, c’est ainsi qu’est Jin après tout. Et de mon côté je ferai également ce que je peux pour être à la hauteur. Buvant une autre gorgée, il est temps d’attaquer le plat principal, la bonne odeur se dégage, j’attrape mes couverts pour attraper une bouchée et la porter jusqu’à mes lèvres, mon visage montre sans peine que je trouve la saveur a mon goût. « C’est délicieux~ » Je ne m’arrête plus de manger, totalement affamé je dévore mon assiette dans de petits sons de plaisir, ça fait du bien.

Une fois terminé je passe ma langue sur mes lèvres pour y choper la sauce s’y trouvant, adossé à ma chaise, tapotant mon ventre en observant mon amant, je souris avant d'agir de manière spontané en voyant ses lèvres légèrement brillantes sous la sauce du plat et je me relève, me penchant pour passer ma langue sur ses lippes, gardant les yeux ouverts pour ancré mes iris dans les siens, c'est plus voluptueux ainsi, de petit coup ici et là avant de sourire et reposer mes fesses sur la chaise. « Je ne peux pas résister face aux bonnes choses~ » un petit clin d’œil et je tends juste mon bras pour attraper mon verre, terminant la dernière lampée.

Tenue ✘ Mon petit. Je ne peux m'empêcher de sourire face à la taquinerie. Sa capacité à plaisanter m'étonne souvent, mais c'est aussi pour ça que je l'aime. Il a cette personnalité à la fois légère, attrayante et sérieuse, qui le rend facilement sociable. C'est sans doute ce qui fait qu'il est tant aimé de ses fans. Il sait se rendre agréable auprès de tout le monde, même s'il n'est jamais hypocrite pour autant. On peut parler de mille-et-une choses avec lui. Il sait d'instinct quand il faut être sérieux et quand il peut se permettre de rire. Et hormis lorsque nous parlons travail, ce qui nous passionne tous deux, ou que nous ne sommes pas seuls, il a tout le loisir de pouvoir se montrer plein d'humour. À vrai dire, j'aime qu'il me cherche et me provoque à longueur de temps. Ça me donne en quelques sortes une excuse pour me laisser aller. Un peu comme un signal qui annonce réellement le passage du professionnel au privé, bien qu'il nous arrive parfois de mélanger les deux. Mais lorsque nous sommes seuls, on peut se le permettre. Si lorsqu'il veut me faire écouter une nouvelle mélodie, j'ai besoin de le toucher je ne m'en prive pas et vice-versa. Au sein de notre "chez nous", la seule règle à suivre est celle que nous impose notre cœur. Ici la raison et la retenue n'ont aucun pouvoir. De plus, c'est extrêmement difficile de se retenir d'avoir le moindre contact physique, du moins de vrais contacts physiques, avec Sehen. Ça nous laisse souvent, aussi bien lui que moi, dans un état de manque très prononcé. Dans ces cas-là, c'est limite si on ne se saute pas dessus dès que la porte est fermée, tant on a soif l'un de l'autre.

Après c'est vrai que nos retrouvailles n'ont pas été faciles. Sehen m'en voulait d'avoir mis fin à notre histoire, de lui avoir fait mal. De mon côté, je m'en voulais de nous avoir fait souffrir. Et il n'avait franchement pas été facile à vivre. Il m'avait fui comme la peste, avoir tenté de me blesser comme je l'avais fait avec lui, mais à force de patience, sans doute aussi parce que malgré tout on s'aimait encore à en crever, les choses s'étaient naturellement apaisée. Et si aujourd'hui rien n'est plus comme ce que nous avions vécu à Séoul, notre histoire a pris un nouveau tournant et nous sommes plus proches que jamais. Sehen est le centre de mon univers et j'ai l'intime conviction que nos destins sont profondément enlacés. Mais si je suis aussi irrémédiablement amoureux de lui que je ne l'étais avant de le laisser partir, je suis cette fois totalement incapable de le laisser filer. Perdre la seule personne qui ait vraiment compté pour moi, m'a fait prendre conscience que je ne serais heureux avec personne d'autre que lui. Il est mon âme sœur. Ma moitié. Nous sommes liés comme le jour et la nuit, l'ombre et la lumière,… Nous sommes comme ces oiseaux qui n'ont qu'un seul partenaire et qui se laissent mourir lorsqu'ils le perdent. Cette triste et heureuse constatation me saute aux yeux alors qu'un frisson me parcoure, les doigts de Sehen dans mes cheveux.

« Tant qu'on est ensemble, je suis prêt à affronter tout et tout le monde. » Je suis même prêt à taire indéfiniment notre relation, même au fond je meurs d'envie de l'annoncer officiellement. Parce que même si je le vis plutôt bien, ça me tue de ne pas pouvoir le toucher quand j'en ai envie. Parfois je me contente d'une petite tape amical et d'un sourire, alors que je voudrais pouvoir l'embrasser, le prendre dans mes bras. Ceci dit, je remercie le ciel chaque jour de pouvoir au moins le faire en privé et le reste du temps, je prends sur moi et compte le nombre d'heure qui nous retient encore loin de notre appartement. Nous avons sans cesse besoin de contact. Peut-être qu'inconsciemment, on a besoin d'être rassuré, de savoir que l'autre est là, de se sentir aimé. C'est sans aucun doute le cas pour moi. Depuis toujours, je besoin de savoir que Sehen m'aime, autant que j'ai besoin de le lui faire savoir… et pas que par de belles paroles. Il m'arrive parfois de le réveiller en pleine nuit pour lui faire l'amour. J'essaie tout de même de le laisser dormir, mais parfois c'est juste plus fort que moi. On a tous besoin d'être rassuré de temps à autre, même si au fond on le sait qu'on s'aime. Mais là, à l'instant, je ne perçois que sa peur silencieuse que je l'abandonne encore une fois. Il n'a pas besoin de parler pour se faire comprendre, je le vois dans ses iris. Cette peur insidieuse qui se glisse lentement partout où elle le peut. Et à la façon qu'il a de frapper mon torse, je sais que si ça arrivait, il ne s'en relèverait pas. Il n'y a aucune joie dans cette constatation. Là où certain ne voit juste qu'un amour immense et magnifique, j'y vois aussi ce même amour qui a poussé Roméo et Juliette au destin tragique qui a été le leur. Un amour si fort et puissant qu'il pourrait facilement déraper et prendre des proportions dramatiques. Je glisse aussitôt un baiser au creux de sa paume, tentant de le rassurer au mieux sur mes projets futurs dans lesquels il apparaît à chaque instant. Parce que non, je n'ai pas l'intention de partir… Ou du moins pas sans lui. Son sourire illumine soudainement son visage et instinctivement le mien lui répond alors qu'il enlace nos doigts. J'aime voir nos mains jointes. Elles sont pour moi le symbole le plus pur de notre amour.

Attentivement, je l'écoute me raconter sa journée, me parler de sa nouvelle compo que j'ai aussitôt envie d'entendre. Je suis toujours curieux et admiratif du travail de Sehen. Il a une facilité déconcertante pour traduire littéralement tout ce qu'il veut faire savoir. Il joue avec les mots sans aucun problème, fait passer tous les sentiments qui l'animent avec une aisance folle. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. J'en serais personnellement incapable. Après tout, ce n'est pas pour rien qu'il est la meilleure idole solo de la Angel. Lorsqu'il me propose d'éventuellement me la faire écouter après le dessert, accentuant de sa langue mutine ce dernier mot, mon sang ne fait qu'un tour. Je ne peux qu'émettre un vague « Hm… On fait comme ça. » Parce qu'en un mot, il vient de me promettre monts et merveilles. Je suis certain que je dois avoir l'air d'un gamin à qui on vient d'annoncer que le père Noël allait passer. Sauf que ce n'est absolument pas papa Noël que je veux voir. Si j'ai réussi à me contrôler toute la journée, je dois avouer que j'ai envie de lui depuis le matin même. Et les sous-entendus qu'il place ici et là ne me donne pas vraiment envie de prendre mon temps, bien au contraire. Pas plus que ses lèvres qui susurrent aguicheuse à mon oreille. À croire qu'il cherche vraiment à me fait craquer. Toujours contre lui, des papillons virevoltant dans mon bas-ventre, je jette un rapide coup d'œil au plan de travail de notre cuisine. Je suis certain de pouvoir le débarrasser en un rien de temps.

Je m'apprête à amorcer un geste quand il en rajoute une couche. Et bien que j'ai plus tout envie de me laisser aller, je passe une main à quelques centimètres au-dessus de ses cheveux, faisant semblant de chercher quelques choses alors que je n'y trouve que le vide. « Mon ange, où est donc passée ton auréole ? » Sehen peut vraiment être un démon quand il s'y met. Ce qui n'est pas pour me déplaire loin de là. Les papillons dans mon ventre semblent être du même avis. C'est fou, mais parfois j'ai l'impression que les ados que nous étions ne sont jamais bien loin. On se cherche, on se vanne, on se provoque, toujours guidé par notre désir l'un pour l'autre. On dirait des adolescents aux hormones en feu. Un léger sourire aux lèvres, je vole les siennes pour un baiser court, mais qui me donne encore plus envie que le dessert arrive vite. À regret, je m'éloigne de ma moitié. Autant manger tant que c'est chaud. Du coin de l'œil je suis les hanches de Sehen qui se balancent doucement au rythme de ses pas, alors qu'il rejoint là table après que je nous ai servi un verre de vin. Je fini par le rejoindre avec le repas.

Naturellement, je le laisse tremper ses lèvres en premier dans son verre, ayant déjà eu l'occasion de le goûter quelques temps avant. Mes iris se posent instinctivement sur ses lippes. Sehen et le vin, un cocktail dangereux si je veux garder un minimum de maîtrise.

J'avale une gorgée avant de reposer mon verre. « Magnifique ? » Je lève vers lui une moue un peu perplexe, mais franchement amusée. « C'est sûr que pour le coup, on se demande qui est le beau parleur entre nous. » Et voilà, on se chamaille à nouveau comme des gamins, mais c'est agréable. Ça donne une ambiance chaleureuse à notre appartement. La seule chose qu'il nous manque, c'est Ihn Ja et ses rires enfantins. Pour peu, on passerait pour une vraie famille, même si c'est déjà un peu ce que nous sommes. Tout du moins, je considère le fils de Sehen comme étant le mien, même si je ne le connais pas depuis longtemps. Cependant, j'avoue que même si je l'adore, je n'ai pas franchement envie qu'il soit ici ce soir. À force de me provoquer, ma moitié a réussi à me mettre l'eau à la bouche et si j'attaque le repas en même temps que lui, c'est avant tout pour le finir rapidement, pressé de retrouver son corps contre le mien. Je souris devant le contentement de Sehen, qui ne cache pas un instant qu'il apprécie le plat. « Tony serait content de savoir que ça te plait. » Alternant entre le vin et le risotto, nous mangeons tranquillement.

La dernière bouchée enfournée, j'en savoure une dernière fois le goût, mais mon regard est rapidement attiré par la langue de mon petit ami qui glisse sur ses lèvres pour y récupérer la moindre goutte de sauce. C'est stupide parce que c'est assez banal, mais je ne peux détacher mon regard du muscle rose qui coure ici et là sensuellement. Et c'est totalement hypnotisé que je le vois se lever et se pencher pour venir cueillir les restants de sauce sur mes propres lèvres. J'hésite sérieusement entre la gourmandise ou la provocation. De toutes façons, le résulta est le même. Les papillons au creux de mon ventre flambent royalement et inconsciemment mon corps réagit. « Hm. » La langue de Sehen sur ma lèvre inférieure me fait soupirer tant c'est agréable, bien plus que le vide immense qu'il laisse en se rasseyant. Mes yeux ne l'on pas quitter une seconde depuis qu'il a commencé son petit manège. « T'as vraiment décidé de me tuer, n'est-ce pas ? » C'est étrange comme ma voix sonne plus grave et rauque d'un coup. Dans ma poitrine, mon cœur qui a raté un battement, peine à reprendre un rythme normal. Un vague « Dans quel état tu me mets… » franchit mes lèvres, à peine murmuré pour moi-même. Je vide le restant de mon verre de vin d'une traite. Je vais en avoir besoin parce qu'après ça, je suis un peu tendu. Mais qui ne le serait pas à ma place ? Je me lève pour débarrasser la table. Me tenir un peu occupé m'aide à ne pas sauter tout de suite sur Sehen et à lui laisser un peu de temps. J'essaie de prendre mon temps, mets la vaisselle dans le lave-vaisselle, jette tout ce qu'il y a à jeter, mais vient forcément un moment où il n'y a plus rien. Plus rien pour me retenir. Oh il y a bien le Tiramisu au frigo, mais on le mangera plus tard. Pour le moment, j'ai surtout faim de Sehen.

TENUE ■ « Nous sommes deux. » Je lui souris tendrement, mais on pense toujours la même chose, on est prêt à tout juste pour être ensemble, ce n’est pas une simple phrase, une déduction à la hâte, non, c’est une question de sentiments, d’émotion, de désir, je veux être avec lui et c’est tout ce qui compte, mon monde est depuis des années envahies par sa présence, même durant son absence il n’était jamais bien loin, sans Yu Jin, mon monde s’écroule tout simplement. Quand je suis rempli de doute, même si ce n’est pas tous les jours, il m’arrive d’avoir des coups de mou comme tout le monde, il suffit qu’il me prenne dans ses bras, sentir sa présence, sa chaleur, me revigore entièrement, je me sens à l’abri et tellement aimé, avec lui j’attaque chaque journée motivée car je sais que le soir je peux le retrouver, je fais ce que j’aime, avec celui que j’aime, n’est-ce pas la meilleure chose au monde ? Il me comprend, ne me rejette pas le fait que mon boulot soit prenant, comme à l’époque où j’étais encore trainee, mais là il vit sur mes pas, il est tout le temps à mes côtés, me soutenant, me conseillant, je peux m’appuyer sur lui, parler rire et pleurer aussi. Yu Jin est ce pilier, le seul dont j’ai besoin, le seul qui me retient. Si je perds ce pilier toutes mes fondations s’écroulent, je risque d’être vidé de mes forces et de me laisser mourir sous le manque qu’il créera en moi, j’ai besoin de lui et parfois cette « peur » de le voir s’en aller, même si je lui fais entièrement confiance à tendance à se manifester silencieusement, dans des regards, dans des gestes, peu importe le moyen, je veux qu’il sache tout le temps à quel point je l’aime, tout le temps à quel point je ne le laisserai plus partir, comme relié par un fil ou plus intéressant encore, par des menottes dont la clef a été détruite, à jamais forcé d’être attaché, pour mon plus grand plaisir.

Il me rassure par ce baiser sur ma paume, alors que je frappe son torse pour lui faire passer le message, aimer c’est beau, mais je l’aime trop. Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est juste que si mon cœur bat pour lui si vite, si fort, si intensément, il pourrait tout aussi bien se briser aussi rapidement. Mais le sourire retrouvé je raconte ma journée et lui parle de cette chanson, celle que je lui ferais écouter après le « dessert » comme je viens si bien de lui annoncer sans manquer de l’aguicher un peu au passage, le laissant imaginer la suite des évènements. Je n’arrête pas de le provoquer, j’aimerais oublier le repas et juste profiter de le sentir contre moi, mais je dois calmer mes ardeurs, en fait je le chauffe un peu autant avec mes mots, mes allusions que les regards et mes expressions. Je souris devant la recherche de mon auréole, riant plus franchement a ses mots, lui tirant ouvertement la langue pour le narguer. « Tu devrais plutôt chercher ma queue et mes cornes~ » Je ris intérieurement devant cette image et une phrase un peu étrange si on a la situé dans un contexte différent, mais je garde un minimum de contenance, en profitant de ce rapide baiser qu’il vient chercher, bon sang comment on fait déjà pour résister ? Je me le demande. Nous sommes comme des gosses, des adolescents, ensemble on se laisse juste aller et consumer, laissant de côté les adultes qu’on est, oubliant la vie qui continue d’avancer hors de notre appartement, ici c’est notre bulle où tout est permis.

L’heure du repas a sonné, enfin, plus vite on mangera et plus rapidement il pourra craquer devant mes provocations répétées. Le vin est délicieux et je relève la capacité à YuJin d’annoncer ses belles paroles, le taquinant légèrement, alors qu’il retourne mes mots contre moi. Mais à mes yeux mon petit ami est magnifique... Il est parfait sous-tout les plans, il n’y a rien de « beaux parleurs » que de vrais sentiments et c’est pourquoi je me contente de juste faire un clin d’œil avant d’attaquer le repas. Lui aussi, rien à redire, ça fait du bien au palais et je dévore l’assiette sans tarder, me régalant sur chaque bouchée. La dernière est la plus sensuelle, vu que je laisse ma langue caresser mes lèvres devant le regard envieux de mon amant, récoltant la sauce autour, mais je ne m’arrête pas là, ce serait trop triste. Gourmand et provocant, je crois que je veux vraiment réveiller la bête en lui, me penchant pour lécher ses lèvres en prenant la sauce qui y avait élu domicile, mais je m’y attarde un peu, gardant mon regard dans le sien, il semble apprécier ce petit manège, mais je m’en sépare pour me rasseoir à ma place, en offrant un regard explicite à sa question.

« Te tuer ? Je ne vois pas de quoi tu parles~ » Voilà que je fais l’innocent, mais mon expression montre sans gêne mes pensées actuelles. « Dans quel état tu es ? » Je retourne ses mots avec cette pointe d’amusement et de tentation, ne voit-t-il pas dans quel état je suis moi-même ? Impatient, je le cherche à chaque occasion, il est fort pour me résister, mais je vais bien le faire craquer. Je termine mon verre de vin en le regardant débarrasser la table, je n’ai pas le temps de l’aider qu’il ait déjà tout emporté, ne le quittant pas du regard, je l’observe faire les derniers rangements, avant de me lever, marchant lentement jusqu’à lui.

« Terminé ? » Dis-je en venant chuchoter à son oreille, passant mes bras autour de sa taille. « Prêt pour le dessert ou... ? » Je suis sans pitié quand même, mais n’est-ce pas intéressant de me voir aussi « entreprenant » ? Je ne vais pas cacher que je n’attends que ça et lui, vais t’il céder ou non ? J’ai encore quelques ressources en réserves si jamais.

Tenue ✘ Sehen est mon monde depuis nos premiers instants, depuis que nous sommes devenu amis, avant même que nous ne soyons amoureux l'un de l'autre. Il est le soleil de ma vie et je gravite autour de lui comme une planète autour d'un astre. Chacun de ses mouvements entraient l'un des miens. C'est parfois étrange, mais on dirait deux aimants, c'est assez amusant. Il bouge, je bouge et inversement, sans pour autant avoir besoin de la moindre parole. C'est comme si on était en pilote automatique. Même si on se cherche sans cesse du regard, on sait toujours où se trouve l'autre. C'est instinctif ou c'est peut-être parce qu'on se connait depuis longtemps maintenant et qu'un profond lien nous unis. C'est vrai que même si nous avons été séparés, ça fait longtemps qu'on se connait et plus j'y pense, plus la certitude que nous étions destinés l'un à l'autre. Du moins si ce n'était pas le cas, je sais sans aucun doute possible qu'il est le seul que je veux dans ma vie. C'est avec lui que j'aime me réveiller, avec lui que j'aime passer du temps et pas forcément que pour faire l'amour, même si j'ai besoin de sentir son corps s'emboîter à la perfection avec le mien. Non. J'aime aussi juste passer du temps avec lui, regarder un film, manger en tête-à-tête, lui frotter le dos dans la baignoire, se chamailler comme des ados, parler musique… Oui, j'aime parler avec Sehen. De tout et de rien. De la pluie et du beau temps, de choses futiles et d'autres plus importantes, plus intimes et personnelles. J'aime entendre sa voix que ce soit lorsqu'il gémit à mon oreille, qu'il chante ou qu'il me raconte sa journée, lorsque exceptionnellement j'ai dû passer la mienne loin de lui. En fait, j'aime cet homme un peu plus chaque jour.

Un amour réciproque pour lequel nous serions, tous deux, capable de faire tout et n'importe quoi, de la chose à la plus banale à la plus folle. Je me sens d'ailleurs un peu fou depuis quelques temps. Si pendant cinq ans, je ne me suis pas réellement projeté dans l'avenir, me contentent de vivre au jour le jour, j'ai à présent la tête pleine de projet en tous genres. Dont notamment un, qui me tient particulièrement à cœur et qui en même temps m'angoisse un peu, même si je sais au fond que je n'ai pas de doute à avoir. Encore moins quand je perçois par moment la peur de Sehen. Cette peur insidieuse qu'il a de me voir partir à nouveau loin de lui. Lui non plus n'a pas de doute à avoir. Ces cinq longues années passées loin de lui m'ont laissé un goût amer à moi aussi. J'ai eu le temps de comprendre que je ne me sens vivant et complet que lorsqu'il est près de moi, alors jamais plus je ne m'éloignerai de lui. Je compte bien faire partie de sa vie jusqu'à la fin, même si on ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir. Je veux donc profiter de chaque moment avec lui, comme un boulimique s'empiffrerait jusqu'à ne plus rien pouvoir avaler. Je veux me rassasié de lui au point d'en finir dégoûté, même si je doute sérieusement que cela puisse arriver un jour. Je veux grappiller avec lui chaque seconde possible, les graver au fer rouge dans mon cœur, tout comme sa présence sur ma peau. Je veux envahir chaque infime recoin de sa vie pour qu'il ait autant besoin de moi, que j'ai besoin de lui. C'est égoïste, égocentrique et un brin narcissique, j'en ai conscience, mais j'aime savoir qu'il m'aime avec cette même passion et qu'il brûle de ce même désir lorsque mes doigts enfleurent sa peau, même infimement.

Je rassure Sehen du mieux que je peux concernant mes intentions pour notre futur. Ce n'est pas forcément chose facile parce qu'en dehors de ma parole et de mon amour inconditionnel, rien ne lui certifie que je ne vais pas prendre la poudre d'escampette dès qu'il aura le dos tourné. De ce fait, je comprends la peur qu'il peut ressentir. Il m'arrive encore de rêver de son départ et des mots blessant que j'ai pu lui sortir à ce moment. Mais même si ça doit me prendre la vie entière pour lui faire pleinement comprendre qu'il est désormais mon unique point d'attache, je me ferai un plaisir de le lui faire savoir jour après jour. Et ça a pour le moment l'effet escompté, puisqu'il se met à me parler de sa journée. Et sans le quitter des yeux, je l'écoute. Je dois avoir l'air d'un idiot à le couver du regard comme un bienheureux alors qu'il me parle de sa nouvelle chanson. Cela même qu'il me promet de me faire écouter après  le "désert". Il ne me faut guère plus d'une fraction de seconde pour noter le sous-entendu. Si bien que si je n'avais pas vraiment l'air d'un idiot avant, ce doit être chose faite à présent. Je n'ai absolument aucune idée de comment j'arrive à résister à la pire des tentations, parce que pour le coup, j'ai juste terriblement envie de lui. Surtout qu'il ne cesse de m'aguicher depuis que je suis rentré. Il use de tous ses dons pour me faire craquer et je suis vraiment à la limite de me laisser aller, quand je décide de lui faire remarquer de manière détournée combien il peut-être démoniaque quand il le veut. La remarque le fait rire et ça a le mérite de faire retomber un peu la pression, même si mon sang semble être devenu de la lave en fusion et que les papillons au creux de mon estomac s'en donnent à cœur joie. Ça vole et sa virevolte dans tous les sens, au point que si ça continue je vais finir par avoir le tournis. Heureusement la petite langue taquine de Sehen capte mon attention aussi rapidement qu'elle est apparue et devant ses propres mots, c'est à mon tour cette fois de rire franchement tant la phrase semble étrange. Même dans ce contexte, je ne peux m'empêcher de penser à tout autre chose. Il faut dire qu'il a le sens de la formulation. Une moue amusée sur le visage, je me penche vers  son oreille. « Je pense pouvoir trouver la première sans trop de soucis... Tu veux qu'on vérifie ? » Taquin, mes lèvres happent son lobe, quelques trop courtes secondes, pour le sucer. Il n'est pas le seul à savoir jouer à ce jeu et je peux tout aussi bien lui rendre chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, chacun de ses regards. Un léger coup de langue sur le contour de son oreille et je fais comme si de rien n'était. « Si tu en as, tu caches plutôt bien tes cornes. »

Un léger sourire aux lèvres, je les pose sur les siennes pour un baiser doux et tendre, que je rêverais pourtant d'approfondir. Ses lippes sont une drogue dont je voudrais me repaître à chaque instant. Malheureusement nos estomacs vides nous intiment de manger avant toutes autres choses. Puis plus vite nous auront avalé notre délicieux repas et plus vite notre soirée pourra prendre une tournure plus charnelle, plus agréable qu'elle ne l'est déjà.

Si le repas est l'occasion de goûter le délicieux risotto de Tony et de boire du bon vin, c'est aussi et surtout un moment qu'on partage à deux avec plaisir. Comme bien souvent on se chamaille comme deux ados, on se taquine. Sehen n'hésite pas un instant à me faire remarquer quel beau parleur je peux être par moment et de mon côté, je joue sur les mots qu'il emploi pour retourner ça contre lui. C'est un peu le coup de l'arroseur arrosé. Mais tout ça est bien plus léger qu'il n'y parait. Il n'y a aucune critique, ni aucun reproche échanger. Juste de la plaisanterie, beaucoup de complicité et d'amour. C'est notre manière à nous de nous détendre, de rendre le repas conviviale. Du moins, jusqu'au moment où mes yeux se posent sur Sehen qui avale avec délectation sa dernière bouchée. Comme un enfant, il passe la langue sur ses lèvres pour y récupérer la moindre goutte de sauce… Si ce n'est qu'à mes yeux, ce geste n'a absolument rien d'enfantin. Bien au contraire. Il est juste à damner. Totalement hypnotisé, je suis des yeux le muscle rose courir sur ses lippes et les nettoyer consciencieusement. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que c'est une nouvelle technique pour me faire craquer. Plus encore lorsque son regard se pose sur moi et qu'il se lève pour venir caresser mes lèvres du bout de la langue, cette petite flamme totalement mutine au fond des yeux. Inconsciemment mon corps réagi à son geste et aussitôt je me retrouve un peu à l'étroit dans mon pantalon.

Sérieusement, j'ai vraiment l'impression qu'il tente de me tuer. Il joue avec moi comme un chat avec une souris et le pire dans tout ça, c'est que j'aime ça. Je retiens un nouveau soupire, mais cette fois de frustration alors qu'il se rassoit sagement à sa place comme s'il ne s'était rien passé. Oui, il veut vraiment me tuer. Je perçois instantanément son regard quand je lui demande si c'est son intention. Et malgré ça, il fait celui qui ne sait rien, celui qui ne comprend pas. Mais son petit air innocent ne trompe personne. Je peux sans peine imaginer la queue et les cornes. Il ne fait plus nuls doutes que Sehen, derrière ses airs d'ange, est un démon… un vrai de vrai. « Par moment tu n'as vraiment rien d'angélique. » Mais c'est justement ça que j'aime chez lui. Il est capable de se laisser porter par ses envies, sans aucune gène, il ne s'entoure pas de faux-semblants. Il est vrai, sincère, entier et juste lui-même. J'avale d'une traite le restant de mon verre de vin, sans vraiment savoir si c'est pour m'aider à me détendre ou juste pour bouger et me tenir un minimum occupé. Mais toutes mes pensées sont tournées vers lui et le souvenir de sa langue tentatrice, plus encore lorsqu'il me retourne mes propres mots. Connaissant Sehen, il doit être dans le même état que moi. Après le nombre de tentative pour me faire craquer, je suis persuadée qu'il l'est. Et pourtant, il se tient là, relativement tranquille alors que je me lève pour débarrasser, ne lui laissant pas l'occasion de m'aider. Malgré tout, je lui lance de temps en temps un regard à la dérobée.

Son verre de vin, entre ses doigts graciles, qu'il porte par moment à ses lèvres tout en me suivant du regard alors que je range un peu, je le trouve beau. Il me fait penser à ces gravures de mode, qu'on trouve dans les magazines et une bouffée de fierté m'assaille. C'est moi qui ai la chance de partager sa vie. Moi et personne d'autre. Mais à vrai dire, je ne laisserai plus jamais personne prendre ma place. Sehen est mien et aussi possessif que cela puisse paraître, j'entends bien que ça reste ainsi.Il y a des moments où j'aimerais pouvoir le séquestrer, le garder à l'abri des regards tellement envieux de ses fans, seulement offert à mon bon plaisir et non à celui du monde entier. Je ne le montre pas toujours, mais ça m'énerve assez d'avoir à le partager, même si j'ai conscience que ça fait aussi partie de son boulot. Sehen est beau, adorable, avec un talent infini certes, mais il est à moi. Je sursaute légèrement en sentant ses bras passer autour de ma taille. J'étais tellement focalisé ce besoin de possession qu'il éveille en moi, que je ne l'ai même pas entendu se glisser dans mon dos. Mais j'aime le sentir derrière moi et sa voix contre mon oreille me tire un long frisson, tant à cause du sens des mots qu'il y prononce que de son timbre suave. « Hm, terminé. Je suis tout à toi à présent. » Je pose une main sur l'un de ses avant-bras et me tourne pour lui faire face. Aussitôt nos regards se croisent, pour un bref instant seulement. Il n'a pas vraiment le temps de parler du "dessert" que mes lèvres partent furieusement à la recherche des siennes. Je suis un junkie en état de manque avancé et je réclame à présent ma dose.

TENUE ■ On part parfois dans nos délires et j’aime cette légèreté qui nous unit, je n’ai aucune honte avec Yu Jin, aucun besoin de me retenir je peux faire et dire ce que je veux sans retenue parce que je sais qu’au fond il m’acceptera pour ce que je suis. Notre amour n’est plus à prouver, c’est vrai que j’ai encore peur de le perdre et même il m’arrive de revoir cette scène du passé qui m’a détruit, ce jour là où mon cœur a cessé de battre pour devenir si douloureux que j’ai cru mourir, ses mots, son absence, bien sûr que j’en fais des cauchemars, c’est du passé, mais quand il n’est pas près de moi c’est cette solitude qui m’effraie, je ne veux plus jamais avoir à le perdre, plus jamais le voir s’éloigner et pour ça je m’agripperai à lui comme une moule à son rocher.

Bien que pour le moment je préfère tenter Yu Jin, le voir perdre ses moyens en lui lançant remarque après remarque, regard après regard, des mots aguicheurs, je veux lui faire perdre ses moyens, le voir craquer et même s'il devient sauvage je m’en fiche, mais je ferai tout pour qu’il jette les armes, en petit démon que je suis dans ses moments-là je n’ai aucune limite pour le frustrer chaque seconde un peu plus. Un nouveau sourire alors que je réponds simplement en tirant la langue de façon narquoise, qu’il vienne vérifier, qu’il la cherche, la dévoile, la trouve, qu’il fasse ce qu’il veut. Mais je me fais prendre à mon propre piège aussi, sentant ses lèvres sur mon lobe, ça me fait frissonner, c’est un endroit sensible et je soupire d’aise alors que je sens sa langue en faire le contour, je fais une petite moue quand il s'en éloigne, j’en aurais voulu davantage, mais il faut croire que je vais devoir être patient encore un peu.

« Si elles étaient aussi faciles à trouver ce ne serait pas drôle. » Un petit air provocateur et nos lèvres se heurtent dans un baiser amoureux, doux et tendre, tout comme Yu Jin j’aimerais le rendre plus avide et me laisser emporter dans cette union qui fait battre mon cœur, mais il est temps de faire une pause. Le diner prêt, servis, on ne se prive pas de partager un petit moment tranquille, bien que cela n’ait pas stoppé mon envie de le rendre dingue, intentionnellement ou non, je joue avec ma langue sur mes lèvres, avant de récolter la sauce sur les siennes, un regard explicite, j’aime quand il réagit, quand il sent qu’il arrive au bout et craque face à la tentation. Je n’attends que ça au fond, j’ai surement l’air d’un pervers, mais avec Yu Jin j’ai simplement tendance à être un ados, je joue avec le feu, je profite, je vis. Tout naturellement. « Tu le découvres que maintenant, déçut ? » Je lui fais un clin d’œil amusé.

Tenue ✘ C'est fou, mais Sehen à le don de me faire oublier d'un geste ou d'un regard toutes ces choses futiles qui ne nous concernent pas exclusivement. Je suis rentré la tête encore pleine de ma réunion de ce soir, avec un peu de ressentiment et d'exaspération, mais avec subtilité – ou pas – il a réussi à détourner mon attention. Je suis dés à présent focaliser sur lui, sur le moindre de ses regards, le plus infimes de ses gestes. Mon cœur bat au rythme effréné qu'il lui impose inconsciemment. Les Colorful, les concerts et mon patron, tout est à des années lumières de ce qui anime mon esprit. En plus d'être un démon, c'est aussi un magicien. Fini la fatigue de la longue journée, je me sens prêt à courir un marathon. Quoi que courir n'est pas vraiment la principale de mes priorités pour le moment. Totalement sous l'emprise de Sehen, je tente comme je peux de résister aux cruelles tentations qu'il place sur mon chemin, même si je n'ai qu'une envie c'est de craquer. Il faut dire qu'il met mon self-control à rude épreuve, mais je tiens bon pour le moment. Pour combien de temps? Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai seulement conscience des papillons qui virevoltent ici et là, de mon bas-ventre qui se contracte au moindre regard sulfureux, aux gestes qui peuvent paraître insignifiant et qui pourtant sont tout le contraire pour moi. Je ne suis pas sûr qu'il se rend compte de la sensualité qu'il dégage au naturel, sans avoir à faire le moindre effort. Je vous laisse imaginer la chose lorsqu'il s'évertue à me pousser dans mes retranchements, qu'il met toute sa science pour me faire céder.

L'espace d'un instant, frustré au possible, je manque de craquer sérieusement alors qu'il me nargue toujours plus. Je finis cependant par me venger sur son oreille. Il n'est pas le seul à être frustrant. Je peux l'être aussi si j'en ai vraiment envie, mais bien souvent, j'ai trop justement envie de lui que pour prendre le temps de le frustrer ou bien je craque avant lui face à sa propre frustration. Quoi qu'il serait peut-être amusant de voir ce dont il est capable lorsqu'il est vraiment frustré au plus haut point. Il est déjà tellement aguicheur ce soir, que je l'imagine difficilement être plus indécent, même si certains le trouveraient sans doute encore bien trop sage. J'attise dans une moindre mesure son désir et lorsque je le sens frissonner sous mes lèvres, je ne peux retenir un sourire. C'est toujours agréable de le sentir réagir à la moindre sollicitation. Je relâche néanmoins rapidement son lobe, non sans un regard satisfait devant sa petite moue. Je sais qu'il en veut plus, autant que j'aimerais lui en donner plus, mais il va devoir se montrer patient.  

« Je vais devoir chercher dans les moindres détails alors… Inspecter ton corps, centimètre après centimètre, jusqu'au moment où je les trouverai. » Rien que l'idée me parait terriblement alléchantes. Passé au peigne fin chaque millimètre de sa peau d'albâtre, la cajoler, la caresser, la mordiller, la sucer… Je me frustre moi-même en imaginant mes lèvres sur son corps, ses soupires à mon oreille. Une nouvelle fois, je pose mes lippes sur les siennes, pour un baiser tout ce qu'il y a de plus amoureux, totalement avide de contact avec lui. Mais encore, je me retiens alors que j'ai juste envie de plus, de bien plus. Je finis par m'éloigner sinon Sehen n'avalera aucun repas ce soir. Je prends sur moi pendant qu'on mange, mais tous ces petits sons de contentement qu'il lâche pendant ce temps attisent avec force mon désir. Et voir sa langue courir sur sa bouche m'hypnotise, autant qu'elle m'allume lorsqu'elle vient caresser les miennes. Instinctivement mon corps réagit. Il faudrait être plus que frigide pour rester de marbre face à lui, quand il met tant de volonté à me faire réagir, à me pousser à bout. Alors qu'il se rassoit, j'accroche son regard brûlant. « Je te donne vraiment l'impression d'être déçu ? » Non, en fait c'est loin d'être la première fois que je vois sa part démoniaque, son jumeau maléfique… C'est juste qu'elle contraste tellement avec l'impression angélique qui se dégage de lui. Mais au final ça m'arrange plutôt qu'il ne soit pas aussi sage qu'il le laisse paraître.

TENUE ■ J’aimais autant nos instants calme et sérieux où ont partagé des conversations banales du quotidien en se posant tranquille tous les deux loin des regards curieux, je n’ai pas besoin de surveiller si on m’épie ou m’écoute, si cela va se finir sur le internet, bien que je sois une célébrité « clean » qui ne fait rien dont je pourrais avoir honte, les ragots, les scandales, tous les moyens sont bons pour faire tomber une idole alors depuis le début je fais attention, mes fans sont autour de moi et me soutiennent, je n'ai rien à envier à personne et je suis comblé autant dans ma vie professionnelle que personnelle; parfois ça me fait peur. Bien sûr, je doute, j’ai « tout » perdu une fois et je sais la douleur que cela engendre, alors maintenant je veux juste profiter, garder la personne que j’aime proche de moi et si on me demande ce que j’ai le plus peur de voir disparaitre, de perdre, ce ne serait pas mon boulot, mais bel et bien Han Yu Jin. Sans aucune hésitation.

Tenue ✘ Je n'ai sans doute aucun droit de dire ça parce que tout est ma faute, mais j'ai mal vécu ces années passé loin de Sehen, loin de ses bras, loin de son amour et de son sourire. C'est peut-être pour ça qu'aujourd'hui, je savoure et chéri chaque instants passés à ses côtés, que se soit lors de nos câlins, de nos longues discussions sur tout et n'importe quoi où lorsqu'on travail ensemble, qu'on partage cette passion commune que nous avons pour la musique… même si au départ la musique est avant tout sa passion, Sehen m'y a indirectement plongé également. Je me suis toujours intéressé a ce qui le passionnait et forcément avoir un petit ami trainee qui ne vie pratiquement que pour la musique, forcément ça vous plonge directement dedans aussi. C'est sans doute… Non!! C'est à lui et rien qu'à lui que je dois mon choix de carrière, il n'y a aucun doute la dessus. Et a vrai dire, il n'y a pas un seul instant où je regrette ce choix. Sans ça, je serais passé à côté de l'amour de ma vie. Je ne vivrais pas avec lui et peut-être que je ne serais même pas au japon. C'est juste inimaginable. J'ai besoin de Sehen pour vivre, de croiser son regard malicieux et si plein de vie, de l'entendre rire, d'être l'épaule sur laquelle il peut pleurer en toute sécurité dans les moments difficiles. Notre relation ne se limite pas au sexe, même si c'est une partie très agréable de ce qui nous lie et que j'en ai autant besoin que tout le reste, mais non… notre relation est bien plus profonde que ça. Elle dépasse les frontières du physique, elle est cérébrale, émotionnelle. On s'aime tout simplement. Si j'ai besoin de nos corps à corps passionnés, j'ai aussi besoin de tous ces autres petits moments qu'il peut m'offrir. J'aime particulièrement le sentir se coller à moi et glisser son nez dans mon cou lorsque je nous prépare un copieux petit déjeuner, le regarder câliner ses chats sur le canapé du salon, l'écouter fredonner en se trémoussant au rythme de la radio ou le voir s'occuper d'Ihn Ja. J'aime le regard émerveillé qu'ils ont tous les deux lorsqu'ils passent du temps ensemble. C'est avant tout, toutes ces petites choses qui me font l'aimer. Le sexe n'est qu'un plus dont nous avons tout deux régulièrement besoin.

Si Sehen redouble d'effort pour me faire craquer depuis que j'ai franchis le seuil de notre appartement, il est loin d'être le seul à avoir envie de câlins. J'ai rêvé de sa peau contre la mienne durant toute la réunion. Étrangement et bien que ce soit lui l'artiste, j'ai l'imagination plutôt fertile et il est l'aphrodisiaque le plus puissant que je connaisse. Autant dire que je pourrais parfaitement lui "sauter dessus" si je n'avais pas aussi très envie de passer simplement du temps avec lui. De plus, la soirée ne fait que commencer, nous avons largement le temps d'en profiter. Ça ne sert à rien de se presser, la nuit nous appartient.

TENUE ■

Tenue ✘

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