Assis sur le brancard, le bras ballant, Roy restait extrêmement silencieux tandis que l’infirmière à côté de lui paraissait passionnée de faire la conversation pour deux. Il savait jouer la comédie, il était capable de faire comme s’il allait bien la plupart du temps néanmoins à chaque fois qu’il mettait les pieds à l’hôpital, l’angoisse le gagnait tellement qu’il ne parvenait pas à être cent pourcents lui-même. De temps en temps, il souriait à ce que la femme racontait, il essayait de lancer une blague par ci et par là néanmoins il préférait encore se taire s’il n’avait rien à dire. Ses yeux vaquaient autour de lui la pièce, guettant ses murs blancs qui maintenant qu’il s’y trouvait lui semblait si terrifiant. Tout était si fade, si vide et si froid... Il en avait les frissons alors que trop concentré dans son exploration, il n’avait pas senti cette aiguille qu’on avait implanté dans sa peau afin d’obtenir quelques gouttes de son sang. Ce n’était pas comme si une infime piqure allait l’effrayer de toute manière. L’aide-soignante ne s’était jamais tu, continuant sans arrêt à parler de sa vie, de ses patients qui étaient pour la plupart des cas mais qu’elle était heureuse d’avoir à s’occuper d’un garçon aussi jeune et aussi mignon que lui. Bien qu’il ne croyait pas vraiment en ses paroles, le concerné n’avait pu s’empêcher de sourire à cette remarque et de la remercier. Il n’avait jamais été très admiratif de son physique et principalement son visage qu’il avait toujours trouvé trop fin à son goût. Aujourd’hui, cela ne devait pas être mieux quand il songeait à la pâleur de sa figure, aux cernes qui dessinaient ses yeux et son corps qui avait bien maigri. Hors, il avait préféré ne pas relever et restait flatter par les paroles de l’infirmière qui s’était mise à lui parler maintenant de son fils.
Par moment, le garçon riait, ça lui changeait les idées et il se disait que l’hôpital devrait comporter beaucoup plus d’employé comme elle. Ca rendait l’atmosphère plus agréable et ça lui avait permis d’évacuer son stress pendant quelques minutes. Il était sorti ensuite, sachant qu’il ne pouvait pas rentrer puisque d’autres examens l’attendaient pour plus tard et que de toute façon, il devait attendre les résultats de la prise de sang.
Avec son écharpe autour de son cou et les lunettes de soleil devant ses yeux qui cachaient sa fatigue, le jeune homme avait quitté la clinique afin de se prendre quelque chose à boire au distributeur extérieur. Mettant quelques yens à l’intérieur, il en sortit un café chaud avant de tremper ses lèvres dans le gobelet en plastique et de soupirer d’aise face au bien être que cela lui procurait. Prêt à sortir une cigarette, il avait fait demi-tour mais s’était arrêté net dans son élan à la vue de la demoiselle qui franchissait les portes coulissantes. D’un certain point de vue, à présent qu’il l’observait, un sentiment bizarre traversait son être. Il fallait dire que la situation l’était également en songeant qu’elle avait eu un enfant avec son meilleur ami et que lui avait couché avec ce dernier. C’était complètement glauque néanmoins au bout du compte, Roy n’avait que faire de ce détail. S’il avait envie de profiter et de faire n’importe quoi de sa vie, c’était son problème. Tant pis pour les personnes qui croiseraient son chemin et qui risquerait d’être offusqué d’une telle attitude si elles le découvraient. Seulement, elles croiseraient son chemin pendant très longtemps.
Curieux malgré tout, et probablement stupide aussi, le garçon n’avait pu s’empêcher de s’approcher d’elle lorsque son regard s’était redressé vers lui. Sa main s’était agitée en sa direction en guise de salue, un léger sourire flottant sur ses lèvres. C’était vrai que la dernière fois où tous deux s’étaient vus s’était très mal terminé cependant Roy n’était pas quelqu’un de rancunier, il s’emportait juste trop rapidement puis il était le mieux placé pour savoir qu’il y avait bien plus grave dans la vie que de se prendre la tête pour une misérable dispute. Ce n’était peut-être pas le cas de Yun Hua toutefois ça aussi, le garçon s’en fichait. Son verre à la main, il était arrivé à sa hauteur, la détaillant de haut en bas au travers de ses lunettes avant de reporter son attention sur elle.
- Tout va bien ? Lui demanda-t-il poliment, sans jamais éteindre l’éclat qui égayait son visage pâle, Rien de grave ?
Il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet malgré le fait qu’il peinait tout de même à rester totalement serein face à elle. Cette situation était extrêmement bizarre et bien qu’il n’en montrait rien, un sentiment de malaise le gagnait de plus en plus. En soit, il n’avait rien à se reprocher, il faisait ce qu’il voulait mais ce n’était pas une situation des plus normales. Ca, c’était certain.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Tenue ♦ Si seulement donner la vie était aussi simple qu’on peut parfois le penser, ce serait vraiment le rêve. Déjà qu’en soi, ce n’est pas chose aisée, sans compter tout l’amas d’éléments à prendre en charge pour s’occuper du nouveau-né après coup, mais en plus il y a tout un tas d’examens à passer par la suite. Soit, j’exagère sans doute beaucoup, ce n’est qu’une consultation dans l’absolu, mais il y a un tas de données à vérifier avec les diverses complications que j’ai pu avoir pendant la grossesse. Et qui détermineront ainsi s’il est nécessaire pour moi d’avoir des rendez-vous chez le kinésithérapeute pour des exercices postnataux, histoire que mon corps ne tombe pas en décomposition. A priori je n’ai pas l’impression d’avoir conservé le ballon qu’était devenu mon ventre mais il semblerait que ça ne se limite pas à cela, il y a les muscles, tout ça, bref, plein de choses que s’évertue à m’expliquer le médecin que j’écoute d’un air distrait. Pour une raison qui serait apparemment scientifique d’après les divers sites que j’ai consultés, j’ai la tête ailleurs et je ne suis pas vraiment dans mon assiette en ce moment. La dépression post-natale qu’ils appellent ça, bien que je pense de mon point de vue que ce serait plus apparenté au stress sur la façon dont je vais pouvoir gérer tout cela plus qu’au fait que je n’ai plus de contact « direct » avec le bébé.
C’est donc avec un soupir de lassitude que je me lève finalement du siège, après que le médecin a finalement décrété que cinq séances suffiront à remettre mes muscles d’aplomb, non sans manquer de stipuler que c’est surtout grâce à mon jeune âge. Merci de renfoncer le couteau dans la plaie, c’est toujours charmant. Pourquoi l’autre est en vacances et que c’est à son remplaçant cynique que je dois avoir affaire ? Sans rire à l’entendre, j’ai l’impression d’être une anomalie qui a fichu sa vie en l’air. Autant dire que je ne me fais pas prier pour sortir du cabinet après avoir réglé la consultation et c’est d’un pas déterminé que je me dirige vers le secrétariat pour programmer ces séances à la noix. J’ai au moins la chance d’avoir affaire à quelqu’un de plus aimable à cet instant, et de très efficace aussi, puisqu’il suffit de deux minutes à peine pour que mon agenda soit au point et que je puisse enfin entrevoir la perspective de sortir de l’hôpital. Et d’avoir de l’air à respirer.
Cigarette déjà en bouche, je suis occupée de chercher mon satané briquet qui semble aussi me faire la guerre, au moment où je franchis les portes de l’hôpital, non sans être gratifiée de regards sévères par les gens que je croise en sens inverse. Quoi, parce que je vais à l’hôpital je suis forcément malade au point de ne pas pouvoir fumer ? Déjà que j’ai sagement stoppé ma consommation pendant neuf mois, on ne va pas me jeter la pierre maintenant alors que ça ne met plus en danger la santé d’un bébé. Bon sang. Et le briquet qui ne peut pas faire son apparition. J’entreprends de le chercher avec violence dans mon sac, puis finis par relever la tête en voyant une silhouette s’approcher de moi. Quoi, on va me dire que je suis trop à proximité de la clinique pour pouvoir fumer aussi ? A vrai dire, je me demande si je n’aurais pas préféré que ça soit simplement cela. Je dévisage mon vis-à-vis de la tête, en réfléchissant à la probabilité existante pour qu’une telle coïncidence soit possible. Non parce que croiser le meilleur ami du père de mon enfant devant l’hôpital est assez atypique.
Or, la finalité de notre dernier échange résonnant encore clairement dans mon esprit, notamment l’engueulade cinglante à laquelle j’ai eu droit, je ne peux pas dire que cette vision me réjouit. Je n’ai plus besoin qu’on vienne me gratifier de précautions et de mises en garde en tous gens, c’est bon, là j’ai eu ma dose. J’ignore ce qu’il compte me dire, puisqu’apparemment il s’est avancé pour me parler a priori, mais je préfère reprendre mes recherches dans mon sac, ma cigarette à la main, plutôt que d’attendre qu’il prenne la parole en le regardant dans le blanc des yeux. Enfin plutôt dans le verre foncé de ses lunettes dirons-nous. Et c’est plus fort que moi, je ne manque pas de lâcher un rire sarcastique à l’entente de sa question.
« Pourquoi, ça vous intéresse ?, j’ironise, suffisamment « polie » toutefois pour ne pas oublier le vouvoiement au passage, si je me souviens bien, la dernière fois, vous n’en aviez pas grand-chose à faire de comment j’allais. »
Non je n’ai pas oublié le long discours réprobateur auquel j’ai eu droit quand je lui ai expliqué que je comptais partir en Corée et y rester jusqu’à l’accouchement, mes sentiments personnels n’ayant eu aucune valeur à ses yeux à cet instant-là. C’est sans doute excessif et je sais bien que plusieurs mois ont passé depuis mais le fait que je ne suis pas du genre à oublier ou à passer l’éponge facilement sur ce qu’on a pu me dire. Quand bien même les choses ont finalement plus ou moins bien tourné depuis.
« Mais sinon ça va, oui, je concède en soulevant les épaules, le bébé va bien si c’est ça que vous voulez savoir. »
Parce que je me doute que sa question ne me concerne pas tant personnellement que l’enfant de son meilleur ami au fond, des fois que j’aurais fait une connerie entre-temps qui l’aurait mis en danger. Et on peut dire que le fait que je ne trouve pas ce fichu briquet ne m’aide pas à calmer mon énervement. Y’a vraiment des jours où rien ne va, mais rien du tout. Je me résigne donc à abandonner les fouilles et à enfin lever les yeux vers lui, un air excédé sur le visage.
« Vous n’auriez pas un briquet ou des allumettes par hasard ? »
Pas sûr qu’il ait vraiment le cœur à m’accorder ce souhait après ma réponse plutôt sèche, mais qui ne tente rien n’a rien. Et j’ai vraiment besoin de cette cigarette.
Il avait essayé d’être gentil, vraiment, de tenter de passer outre certaines choses qui s’étaient déroulées il y a quelques mois. Roy était un adulte, il était encore assez mature pour oublier une dispute, surtout qu’au bout du compte, il n’avait fait que défendre son meilleur ami. Il n’allait pas la soutenir alors qu’elle ne s’était pas gênée à « rabaisser » plus ou moins le jeune homme. Il n’avait fait qu’exprimer le fond de sa pensée alors qu’au bout du compte, il avait fait de son mieux pour l’aider, pour la conseiller aussi mais Yun Hua n’avait pas cherché à comprendre. Il se mettait à sa place, il saisit ce par quoi elle avait pu traverser et les peurs qui pouvaient l’effrayer néanmoins elle n’avait pas tenté de se mettre à la position de Ryû non plus. Mais, ce n’était plus le sujet et si elle lui en voulait encore à l’heure actuelle, lui ne pouvait rien y faire non plus. Il n’était pas venu dans l’optique de se prendre la tête mais parce qu’il avait voulu s’assurer que tout allait bien, qu’il n’y ait pas une galère de plus dans la vie de son camarade. Il était curieux aussi puisqu’il ne l’avait toujours rencontré ce bébé et forcément, parler d’enfant, le ramenait quelques années en arrière. Il y a cinq ans, c’était lui qui s’était retrouvé à la clinique, qui avait assisté à l’accouchement de sa fiancée et qui avait porté ce merveilleux petit garçon dans ses bras. Certes la situation était différente - complètement différente - toutefois cela ne l’empêchait pas de se replonger dans certains souvenir et d’être curieux à ce propos. Tout comme ça l’avait surpris de la croiser à l’hôpital alors que cela faisait déjà quelques jours que le bébé était venu au monde donc ça l’avait intrigué. Il aurait du s’attendre à ce qu’elle ne l’accueille pas les bras grand ouvert néanmoins Roy avait songé que si lui était capable de passer rapidement au-dessus des choses, cela valait pour tout le monde. Donc, malgré lui, le ton qu’elle avait employé l’avait légèrement irrité et il n’avait pu retenir sa langue qui s’était plaqué à son palet.
« Du temps s’est écoulé depuis la dernière fois et beaucoup de choses se sont passées. »
Ca avait été plus fort que lui, enfant dans l’âme, sa voix avait été plus sèche que le jeune homme ne l’aurait souhaité. Hors, en vérité, il état trop épuisé pour subir un nouveau conflit aujourd’hui. Il n’était pas vraiment d’humeur non plus. Il avait eu le droit à sa dose de stresse pour la journée et encore, ce n’était pas terminé. Du coup plutôt que de s’emporter, que de jouer au jeune homme impulsif, il avait soufflé doucement avant de sortir un briquet de sa poche et le lui donner en silence.
- Un s’il vous plaît n’aurait pas été de refus mais bon, Avait-il déclaré d’un sourire pour hausser les épaules ensuite.
Jetant un coup d’oeil à sa montre, il partit s’installer sur le banc non loin d’eux et porta son café à ses lèvres. Il ne savait même pas ce qu’il pourrait lui rétorquer, il n’avait pas tant de choses que ça à lui dire de toute manière et puis du moment que tout allait bien, Roy supposait qu’il n’y avait pas de quoi s’en faire.
- Si tout le monde est en forme, c’est ce qui compte, Reprit finalement le garçon après quelques minutes, fixant son gobelet qui était déjà presque vide puis arborant une nouvelle esquisse, il releva son visage en sa direction, Faite quand même attention, autant pour vous que le bébé, on tombe plus facilement malade quand on est fragile.
Plus l’enfant que la maman néanmoins ça valait pour les deux et il était sincère dans ce qu’il racontait. Il parlait en connaissance de cause puis avec tous ses tracas qui le tourmentaient à propos de sa santé, il devenait plus aisément paranoïaque. Et, ce n’était pas la solution, il le savait.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
La compréhension n’est pas franchement mon fort en ce moment, bien qu’il soit peut-être plus juste de préciser que ça n’a jamais fait partie de mes qualités premières en vérité. Autant je peux me montrer plus compatissante qu’on peut s’y attendre par moments, autant dernièrement je ne suis pas d’humeur généreuse à passer outre sur les différentes réflexions sévères qu’on a pu avoir à mon égard, encore moins quand il s’agit d’un sujet aussi sensible que l’a été ma grossesse. Que ma façon de faire ne lui ait pas plu, c’est une chose, mais me cracher au visage que je ne pensais qu’à moi et me faire comprendre que j’étais irresponsable et que c’était ma faute si tout était compliqué, non, je ne peux pas simplement fermer les yeux et faire comme si rien ne s’était passé. Quand bien même Ryû et moi avons enterré la hache de guerre depuis pour construire une paix plutôt stable jusqu’ici. Alors oui, je suis étonnée de voir que l’enseignant fasse à moi ait l’air de faire preuve d’un quelconque intérêt quant à l’évolution de la situation, j’en viens même à songer que c’est sans doute par simple curiosité, parce qu’il n’a certainement pas eu le temps d’en discuter avec son meilleur ami depuis. Certainement pas parce que j’occupe ses préoccupations concernant le sujet.
Pourtant, son point de vue a l’air de largement différer du mien et je me demande bien ce qu’il entend par « beaucoup de choses se sont passées ». A vrai dire, je n’arrive pas vraiment à imaginer ce qui a pu se passer pour qu’il puisse concevoir qu’au final notre dernier échange n’est pas bien important, mais pour l’heure, ma préoccupation première demeure l’acquisition d’un briquet, ou tout autre moyen me permettant d’allumer ma cigarette tant désirée. Et même si je n’y mets pas beaucoup de bonne volonté et que je ne suis pas particulièrement attendrie par sa réponse, j’accueille de bon cœur le précieux objet que me tend mon vis-à-vis sans protester. J’aurais presque l’impression d’être le roi Arthur qui met enfin la main sur le Graal, sauf que moi je l’ai vraiment trouvé. C’est fou, j’ai la sensation de respirer à nouveau en expirant la fumée pour la première fois, avant de rendre le petit objet à son propriétaire.
« Merci. J’en avais vraiment besoin. »
Non pas que je sois convaincue que ça lui importe ne serait-ce qu’un peu, mais bon, c’est une manière comme une autre de justifier ce service demandé alors que je n’ai pas été très aimable un peu plus tôt. Je devrais songer à ne penser que chaque personne qui croise mon chemin est responsable des quelques embûches qui parsèment mon chemin en ce moment. Même si mes raisons de lui en vouloir demeuraient valables à mes yeux, néanmoins, si je me souviens bien, j’ai dernièrement pris la résolution de moins me braquer envers les gens alors je peux bien tenter de faire un petit effort. Tenter hein, dans la concrétisation des choses, en soi, je ne promets rien. Cela dit, j’arque un sourcil, sous le coup de la curiosité, à l’entente des mots suivants qu’il prononce. Faire attention ? Il ne me croit quand même pas inconsciente au point de ne pas savoir mettre un bébé au chaud ? Non, ce n’est pas ça, il y a anguille sous roche, c’est certain. Et puis d’ailleurs, qu’est-ce qu’il fait lui à l’hôpital au juste ?
« J’y veillerai. Je dois connaître la liste des risques possibles par cœur à force, j’énonce avec un petit ricanement, il s’est passé quelque chose ? Haru va bien ? »
C’est la première chose qui m’est venue à l’esprit, sans doute parce que c’est le parallèle le plus évident à faire. Pressentant que tout n’a pas forcément été calme pour lui aussi, je me décide à avancer vers lui et à m’asseoir sur le banc à ses côtés, ayant comme une espèce d’impression de déjà-vu. J’espère simplement que cette fois je ne le quitterai pas hors de moi, ne serait-ce que pour la tension, tout ça, les joies habituelles en ce moment.
« Vous n’êtes pas obligé de m’en parler, c’est pas comme si vous aviez des comptes à me rendre. Et je comprendrais si vous n’avez pas vraiment envie de discuter avec moi non plus. Mais, même si ça se voit pas trop en ce moment, sachez que j’ai changé. Un peu. Enfin, j'essaie. »
Le fait que je veuille relancer le dialogue en atteste suffisamment, non ? Au moins, ça signifie que je ne me montre plus aussi détachée de ce que pensent ou ressentent les autres, point majeur qu’il m’avait reproché la dernière fois. Souhaitons juste que je ne m’arrête pas en si bon chemin, retrouver la cigarette devrait au moins m'aider à agir dans ce sens.
Ses lunettes de soleil étaient toujours rivées devant ses yeux alors qu’en silence, le jeune homme avait porté ce qu’il lui restait de son verre à ses lèvres. Des images passés défilaient dans son esprit alors que malgré lui, un tendre - mais discret - sourire était venu s’installer sur son visage pâle. Parler d’enfant le faisait obligatoirement revenir à cette époque. Si une partie de lui était brisée à cause de l’attitude de sa fiancée, l’autre avait une force immesurable et brillait de bonheur à la vue de ce petit ange qui avait montré le bout de son nez. Saori avait beau l’avoir détesté dés le départ, Roy l’avait adoré et avait fait tout son possible pour le couvrir d’amour. Il se rappelait très bien ô combien rien n’avait été simple au début, la panique qu’il ressentait à chaque fois qu’il l’entendait pleurer de peur que son bébé ait mal quelque part, qu’il soit malade et qu’il ne puisse pas le lui communiquer autrement que par les larmes. Quand on le voyait aujourd’hui, on imaginait le père modèle, celui qui s’occupait bien de son fils et serait capable de tout pour lui. On le voyait sérieux, respectable, patient cependant à l’époque, ça avait été loin d’être le cas. Il était terriblement impatient, angoissé par le moindre détail et il s’était surpris à s’inscrire dans des organisations exprès afin qu’on lui enseigne sérieusement comment s’occuper d’un bébé, principalement lorsqu’on était père célibataire. Il avait acheté tout un tas de bouquin, étudier sur internet puis petit à petit, il avait appris jusqu’à devenir un véritable « papa poule » qui n’avait d’yeux que pour son enfant. Il se souvenait de tout, de ses premiers mots, de ses premiers pas, ses premières dents, les crises d’angoisse qu’Haru avait pu lui provoquer en étant si facilement les malades...
L’après accouchement n’aurait pas du être l’un des plus beaux jours de sa vie, il l’avait longtemps renié néanmoins à l’heure actuelle, le jeune homme admettait que ça l’était. La naissance de son fils était le plus merveilleux des cadeaux qu’on avait pu lui faire. Il ne regretterait jamais ce jour pour rien au monde et bien qu’il ne serait sûrement plus là pour le voir grandir, il espérait qu’Haru aurait conscience du ô combien son géniteur aurait fait énormément pour lui.
Le fait que Yun Hua lui déclare qu’elle connaissait la liste des risques par coeur l’avait amusé, permettant à cette esquisse de rester quelques secondes de plus sur ses lèvres. On s’attache si vite à un enfant, encore plus lorsqu’il s’agit du notre. S’il n’en dit rien, le garçon fut étonné de sa question, touché malgré lui que l’étudiante en vienne à s’inquiéter pour son fils.
« Il va bien. Depuis qu’il est dans sa nouvelle école, il semble aller mieux. Ca me rassure car il se battait tout le temps avant. »
A moins que cela ne soit autre chose cependant Roy n’avait pas voulu chercher à comprendre. Il était simplement soulagé de voir Haru moins renfermé et plus épanoui. Il s’était même fait des copains, devoir revenir à Tokyo risquait d’être difficile pour lui néanmoins il le savait qu’un jour ou l’autre, son père et lui retournerait dans la capitale. Ce dernier le lui avait déjà expliqué et l’enfant avait l’air d’avoir compris. Il comprenait tant de choses pour son si jeune âge. Lui ne pouvait qu’être fier de son fils et de la manière dont il grandissait.
Toutefois, il avait volontairement évité la question qui le concernait, sur le fait qu’il se passait peut-être quelque chose. Même ensuite, lorsque la demoiselle avait reprit, le garçon avait gardé cet air serein sur le visage, n’affichant aucune faiblesse alors qu’il en avait pourtant bien plus d’une qui le tourmentait.
- Si je t’ai accosté, c’est que cela ne me dérangeait pas, Répliqua-t-il posément, ne prêtant pas attention au fait qu’il l’avait tutoyé à nouveau, Mais c’est bien si tu as changé, ou que tu essaies. C’est déjà un pas en avant puis pour l’enfant, c’est ce qu’il faut de toute façon. Vous avez décidé de ce que vous voulez en faire ? Il faudra que je passe le voir.
Il était vraiment curieux de voir sa petite bouille en temps réelle bien qu’en vérité, Roy déclarait surtout cela afin de fuir les sujets qui le concernaient. Parler des autres était mieux. Il avait envie de s’assurer que tout allait pour le mieux pour eux, vraiment. Que cela soit Yun Hua, Ryû ou leur enfant, il ne leur souhaitait aucun mal mais qu’il réussisse chacun dans leur vie, qu’il trouve un terrain d’entente et soit heureux avec la décision qu’ils auraient choisi. Rien de plus.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
On ne croirait pas comme cela mais mine de rien, j’ai fait des progrès fulgurants en matière de sociabilité au cours des derniers mois, au point que ça me paraît presque naturel de passer outre sur un souvenir plutôt désagréable. Au fond de moi, je ne sais pas si c’est parce que d’une certaine façon j’admets plus ou moins que pour le coup, il n’avait pas tout à fait tort – mais qu’on ne compte pas sur moi pour le reconnaître ouvertement un jour – ou si c’est simplement parce que j’en viens à penser que ce n’est pas la fin du monde. Alors que d’ordinaire, j’ai la rancune tenace. Ok, même si je fais des efforts pour ne pas rejeter les gens dès que j’en ai l’occasion, je doute que cela signifie que je suis plus laxiste sur les torts qu’on peut me faire, alors, de façon très implicite et pas du tout assumée, j’opterais davantage pour la première option. Il faut reconnaître que j’ai fini par me rendre compte par moi-même que mes décisions étaient désastreuses et que ça aurait pu être catastrophique dans l’absolu si j’avais continué de foncer droit dans le mur. De là à dire que je suis reconnaissante envers ma mère de m’avoir forcée à loger chez Ryû, c’est peut-être beaucoup, mais disons que le tableau aurait été tout autre si j’étais restée chez elle à faire l’autruche. Je préfère ne même pas essayer d’imaginer en vérité. La situation actuelle n’est peut-être pas toute rose, mais au moins, je sais à quoi m’en tenir. Et sur qui compter.
C’est spontanément que je tire une tête de trois mètres de long, ne pouvant rétorquer qu’un simple «Oh. », suite à sa réponse concernant Haru. Non pas que je sois atterrée de savoir qu’il va bien, je me doute qu’il est entre de bonnes mains malgré notre désaccord de la dernière fois, mais c’est plutôt la mention de sa nouvelle école qui me fait tiquer. Soit, je sais bien que je n’ai rien fait pour être au courant des récents évènements le concernant, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait un changement soudain d’école pour le petit garçon. S’est-il finalement fait exclure de sa précédente ? Ce ne sont pas les écoles qui manquent dans la capitale, cela pourrait être un simple changement pour essayer de lui trouver un environnement plus confortable, bien entendu. Pourtant, quelque chose me dit que ce n’est pas par simple loisir que l’enfant a été transféré, je veux dire, cela ne me paraissait pas être si épouvantable la dernière fois, ou alors j’étais vraiment trop préoccupée par mes problèmes personnels pour m’en rendre compte. Ou alors il y a eu du déménagement dans l’air. A suivre.
En fait, qu’il ne m’en tienne pas rigueur plus que cela me soulage un peu, mais ne m’étonne qu’à moitié. J’ai beau avoir passé les derniers mois à pester intérieurement contre lui et à lui tenir rancœur pour la dernière fois, il s’est toujours montré très compréhensif, même à mon égard alors que j’étais clairement paumée et que je m’étais pour ainsi dire plutôt mal comportée envers son meilleur ami. Une idiote de première catégorie dirons-nous. A croire que j’ai pris dix ans depuis le temps, ça me ferait presque flipper. Pourtant, son intérêt envers moi a beau me toucher, je ne suis pas stupide pour autant, j’ai bien remarqué que c’est aussi une manière d’éluder volontairement ma question. On n’apprend pas au vieux singe à faire des grimaces, et dans l’art de détourner la conversation de soi, je suis passée maître. En plus de Kingdom Hearts évidemment.
« C’est assez flou niveau organisation pour l’instant, je reconnais, en songeant qu’il faudrait peut-être voir comment établir un plan stable avec le père en question, mais je pense sincèrement qu’on va le garder. Je veux dire, je peux pas me séparer de cette petite bouille. Je sais vraiment pas ce que ça va donner mais je suis prête à prendre le risque. Et oui, vous devriez venir le voir, vous comprendriez en voyant ces petits yeux dévorer votre âme, j’ajoute avec un petit rire. »
Soit, je sais bien que c’est terriblement cliché de vouloir assurer que son bébé est le plus beau de tous, mais honnêtement, il suffit d’un coup d’œil pour me faire craquer devant ces jolies prunelles et me faire oublier tous mes soucis de la journée. C’est magique. Je termine rapidement ma cigarette, que j’écrase négligemment par terre, avant de croiser les bras, un air on ne peut plus sérieux sur le visage. J’aurais dû postuler pour faire passer des interrogatoires, je suis certaine que ma tête est suffisamment intimidante. Ou pas. Pas du tout en fait même je pense.
« Sinon, je crois que vous avez volontairement omis de répondre à ma question, je lance avec un sourire en coin, je vous l’ai dit, je ne vous force pas à m’en parler, je comprends que vous n’ayez pas envie de vous confier à moi. Par contre, j’apprécierais si vous pouviez ne pas jouer les sourdes oreilles ou me prendre pour une imbécile. »
J’admets que je ne suis pas la compassion ni la sagesse incarnée mais de là à me mettre un vent royal, il y a une juste mesure, non ? S’il ne veut pas répondre, il peut simplement le dire au lieu de faire comme s’il n’avait pas entendu, il n’y a rien de plus désagréable. Après, je ne dis pas non plus que je ne vais pas le harceler pour savoir ce qui cloche, c’est une autre affaire, mais être honnête serait déjà un bon point.
« Et ne dites pas que ce n’est rien aussi. Je suis suffisamment lucide pour savoir que vous croiser à l’hôpital n’est pas forcément annonciateur de bonnes choses. »
Elémentaire mon cher Watson. J’aurais aussi pu me lancer en tant que détective privé. Pour les nuls bien sûr.
Il n’avait pas vraiment envie de parler de ça avec Yun Hua. Il ne la connaissait pas tant que ça et ce n’était pas parce qu’elle portait l’enfant de son meilleur ami que cela jouait certainement quelque chose. Et Roy était malgré tout sincère lorsqu’il déclarait avoir envie de le voir. Ca le rendait curieux toute cette histoire puis ça le reportait obligatoirement des années en arrière. Peu importait comment il était venu, un fils restait un fils. Même s’ils l’avaient eu par accident, est-ce que cela devait changer l’amour qu’ils pourraient lui apporter ? Le jeune homme pensait que non. Il aurait pu haïr Haru, lui reprocher le comportement de sa mère et se dire qu’à cause de lui, il avait perdu celle qu’il aimait, qu’elle en était complètement devenu folle. Hors, il n’avait jamais visualisé les choses ainsi parce que ce n’était pas la faute d’un bambin si une personne telle que Saori avait changé et pris la mauvaise voie. Les choix que Roy avait fait ensuite, il les avait fait seul. Cela serait cruel de sa part d’en vouloir à un bébé innocent pour les divers obstacles qui s’immiscent dans son existence. Cela valait pareil pour son camarade et cette étudiante qui paraissaient d’eux-mêmes avoir constaté ô combien, un enfant pouvait transformer un monde entier. Quelque part, il était heureux qu’ils aient pris cette décision là puisque probablement que la vie de leur fils ne serait pas facile, probablement qu’ils vivraient de nombreuses galères mais ils l’auraient sûrement regretté tôt ou tard s’ils l’avaient donné à quelqu’un d’autre. Tout était question de responsabilité toutefois Roy connaissait assez son meilleur ami pour savoir qu’il ferait attention à son enfant, qu’il lui donnerait beaucoup d’amour aussi et que pour l’argent, ce n’était pas vraiment un problème. S’il avait été à leur place, accident ou pas, il doutait pouvoir abandonner son fils au bras d’une autre famille. Son coeur se serait fendu s’il avait du commettre un tel sacrifice donc il était sincèrement heureux d’apprendre cette nouvelle et le sourire qu’il avait affiché en avait été la preuve. Raison de plus pour vouloir rencontrer le petit bonhomme.
Néanmoins plutôt qu’une réponse, en premier lieu ça avait été un doux rire, franc, qui s’était enfui de ses lèvres face à la déclaration de la demoiselle. « Dévorer son âme » ? C’était un peu effrayant dit comme cela toutefois il voyait ce qu’elle voulait dire et il comprenait exactement ce qu’elle pouvait ressentir. Ses petits yeux noirauds qui le fixaient avec innocence et ce grand sourire quand il s’amusait à lui faire des chatouilles, que lui-même le contemplait comme le plus beau miracle qu’on avait pu poser sur la Terre, le garçon s’en souvenait parfaitement.
« Je n’en doute pas ! Même s’il ne vaudra jamais Haru à mes yeux. »
Abruti. La n’était pas la question. C’est quoi cet esprit de compétition tout à coup ? Un genre de « mon bébé est mieux que le tien » ? N’importe quoi. Malheureusement, il fut rappeler à l’ordre trop rapidement à son goût et ses sourcils se froncèrent par réflex tel un enfant qu’on réprimandait après avoir commis une bêtise. Qu’est-ce qu’il pouvait lui dire ? Cela devait pourtant se voir qu’il n’avait pas réellement envie d’en parler non ? Pourquoi donc insister ?
« Désolé » S’était-il excusé sans chercher à la regarder.
Au lieu de s’excuser, il devrait penser à lui répondre, à s’expliquer et avouer à haute voix qu’il ne souhaitait pas aborder un tel sujet. Seulement Yun Hua insistait, ce qu’il aurait sûrement fait à sa place donc il ne pouvait pas lui en vouloir. Une nouvelle esquisse se forma sur sa figure alors qu’il détourna son attention en sa direction.
- Je suis venu pour un simple contrôle. Rien de bien dramatique en soit mais je l’admets, je n’ai pas plus que ça envie de parler de moi.
Il n’avait pas menti mais n’était pas entré dans les détails non plus. Il ne souhaitait pas se plaindre ni qu’une nouvelle personne le prenne encore en pitié parce qu’il était malade.
- Du coup tu vas faire quoi ? Reprit le jeune homme calmement, Tu vas continuer les études ?
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Jamais je n’aurais pensé pouvoir aborder le sujet en étant si détendue. Je veux dire, mince, je suis tombée enceinte et j’ai accouché quelques mois à peine avant mes vingt-et-un ans, ce n’est pas anodin tout de même. Alors oui, parler de cela sans craindre d’être jugée par la personne en face de moi, c’est agréable, à vrai dire, c’est certainement bien que je ne puisse pas uniquement me référer à ma mère et à Ryû pour cela. Ou à ses parents. Sans commentaire. Cependant, même si partager mes diverses émotions sur le sujet, comme le fait que je trouve ce bout de chou à tomber, sentiment apparemment commun à tout parent épris de son enfant si j’en crois les dires de l’enseignant, est agréable, je ne peux pas ignorer l’acharnement dont il fait preuve pour éviter que la discussion n’en arrive à se concentrer sur lui. Evidemment qu’il se passe quelque chose, ma question n’était dans un premier temps que rhétorique, on ne se rend pas dans un hôpital juste pour le plaisir ou pour s’offrir une promenade sur un coup de tête, aussi ma première inquiétude avait été que cela ait un lien direct avec Haru. Fort heureusement, ce n’est pas le cas, mais cela ne m’empêche pas de faire preuve d’un minimum d’intérêt envers sa personne. Je suppose que quand quelqu’un a passé du temps à écouter mes inquiétudes et à tenter tant bien que mal de conseiller la tête de mule que je suis, il n’est pas bien étonnant que je me préoccupe un minimum à son égard.
Touché. Je lève aussitôt les yeux au ciel à l’écoute de sa brève excuse : là n’est pas la question, je ne cherche pas à lui faire reconnaître qu’il a eu tort et – pour une fois grand évènement – que j’ai raison. Jouer la comédie pour me faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes n’est simplement pas quelque chose que j’apprécie, l’université en elle-même est un grand théâtre de farces où nombre de ses élèves portent un masque en permanence. Finalement, en être coupée durant plusieurs mois ne m’a pas fait tant de mal je pense, une petite coupure avec cet univers ne peut pas être néfaste. Seul le retour s’annonce épique et ô combien dramatique à souhait. On y croit. J’esquisse une petite moue quand il affirme qu’il ne s’agit que d’un contrôle insignifiant et, sans rire, il suffit de prêter un semblant d’attention pour comprendre que l’ampleur de la chose doit s’avérer être toute autre. Si c’était le cas, il n’aurait certainement pas eu autant de réticence à m’en parler, si ? A moins que ce soit le tweet de Royal Shit qui le perturbe au point qu’il n’ait pas vraiment envie de me parler de lui. Mouais. Je ne crois pas qu’il soit du genre à prêter une oreille attentive à ces bêtises. Y’en a qui ont vraiment du temps à perdre.
Et de façon très prévisible, la conversation se reporte sur ma situation et, si je ne montre aucun signe pour essayer de le relancer, je garde bien précieusement l’intention d’en savoir davantage en tête. Mes études ? C’est vrai que pour l’heure, c’est encore un sujet épineux que je dois bien considérer, je veux dire, jongler entre un nouveau-né et la fac ne sera pas de tout repos et j’ignore même si je suis en mesure d’y arriver. Cela double, voire triple, les responsabilités que j’avais jusqu’alors, et n’oublions pas bien entendu la question fondamentale : Royal Private School voudra-t-elle encore de moi ? Avec les rumeurs qui ont couru bon vent dans l’enceinte de l’université et sur le blog de Royal Shit, pas sûr qu’ils aient forcément envie de me revoir au sein de leurs murs. Sait-on jamais, le doyen aura peut-être un élan de générosité pour la nouvelle année.
« Je vais essayer oui. Ce serait dommage d’avoir travaillé tout ce temps pour finalement abandonner, je déclare avec un petit rire, je verrai bien si je peux y arriver. Mais si je dois choisir, je sais déjà de quel côté mon cœur balance, j’ajoute en haussant les épaules. »
Qui ne tente rien n’a rien comme on dit. Au pire, oui, j’abandonnerai, cela me fait froid dans le dos rien que d’y penser mais si je produis des dessins, voire des peintures, suffisamment satisfaisants, je pourrais toujours trouver un moyen de m’en sortir. Sans oublier l’Angel Entertainment avec laquelle je dois encore faire le point sur la suite des activités, ou leur début plus exactement. Que de choses à faire en perspective.
« Vous faisiez quoi quand Haru est né, si ce n’est pas trop indiscret ?, je demande alors, pensive, vous faisiez encore vos études ou vous aviez déjà un travail ? »
Certes, il m’a plus ou moins fait comprendre la première fois que j’étais venue le voir que la naissance d’Haru n’avait été particulièrement propice non plus, mais sans me donner les détails. Peut-être qu’il n’avait pas envie de m’en faire part, mais peut-être aussi qu’il s’agissait simplement d’une omission hasardeuse et ce n'est pas quelque chose que je peux aisément deviner, je ne sais même pas quel âge il a en fait. Disons que si je peux avoir des indices sur ce qui risque de m’attendre pour les prochains mois, je suis preneuse. En attendant, je ne peux que m’armer à flots de cigarettes, ayant brillamment retrouvé mon maudit briquet dans ma poche de manteau.
Bien sur que fuir le sujet était une de ses spécialités néanmoins sans parler de maladie, Roy n’était pas le genre d’individu qui aimait parler de lui. Il ne se confiait rarement et préférait écouter les autres plutôt qu’être celui qui emploie souvent les « moi je... ». Cela lui arrivait parfois de se servir de son expérience pour donner des conseils mais la plupart du temps qu’il le faisait, c’était lorsque son vécu à cet instant là était quelque chose de plutôt positif. Le reste, il le rangeait dans une boîte et s’il pouvait éviter de le ressortir, il le faisait. Ca valait pour aujourd’hui également, il n’avait pas envie de se plaindre ni qu’on est pitié de lui à nouveau. Il aimerait ne pas penser à sa santé puis en toute vérité, si même ses propres parents n’étaient pas au courant, il n’était pas certain d’avoir envie d’en discuter avec une étudiante. Certes, Yun Hua n’était pas n’importe qui, elle était la mère de l’enfant de son meilleur ami seulement était-ce une raison pour tout à coup lui étaler sa vie privée ? Le jeune homme n’était pas d’accord sur ce point. Surtout qu’à part un fils qu’ils avaient ensemble, il n’y avait rien d’autres qui les unissait tous les deux. Au fond, il ne lui devait rien même s’il était touché de voir cette demoiselle, apparemment, se tracasser un minimum à son sujet.
Et il était bien ravi de voir qu’elle n’essayait pas de revenir une nouvelle fois sur le pourquoi il avait été à l’hôpital aujourd’hui. Tout en sachant qu’il ne lui avait pas menti non plus, il était vraiment venu pour un simple contrôle. Le sourire aux lèvres, ses lunettes de soleil toujours devant ses yeux, Roy l’écoutait avec attention, se décidant finalement à sortir lui-même son paquet de cigarettes. Il s’était promis de ne pas le faire devant des connaissances cependant la tentation était trop forte quand on pensait au fait que la jeune fille ne se gênait pas pour fumer à côté de lui et qu’il en avait drôlement besoin.
« C’est sur que joindre les deux risque d’être compliqué mais avec de l’organisation, tu peux t’en sortir. »
Elle n’était pas seule. Ryû était là lui aussi et il savait que son camarade se démènerait pour l’éducation de son enfant, pour faire en sorte qu’il soit bien sans que la mère n’ait besoin de tout quitter. Lui aurait également voulu être présent pour tous les deux néanmoins il doutait sérieusement d’être là assez longtemps pour leur filer le coup de main dont ils auraient besoin.
A la question de sa vis-à-vis, machinalement il détourna son visage en sa direction tandis qu’une autre esquisse borda ses lèvres, le laissant se plonger dans ses réflexions. C’était en plaçant la cigarette dans sa bouche qu’il revoyait encore cette époque qui ne lui paraissait pas si loin quand il y songeait. Parfois, il avait l’impression que la naissance de son veille avait eu lieu la veille et que tout le cheminement de son existence s’était retrouvé chamboulé. Et pourtant... Cela faisait plus de cinq ans, bientôt six. Roy ne regrettait et ne regretterait jamais aucun de ses choix qu’il avait effectué à l’époque. Peut-être aurait-il été plus heureux autrement cependant son fils avait suffi à lui créer un nouveau monde, une bulle de bonheur qui lui avait permis d’être cet adulte respectable à l’heure actuelle.
- Je travaillais déjà, Répondit finalement le garçon, un brin pensif, J’ai commencé à travailler assez tôt mais je voulais devenir joueur professionnel. J’ai longtemps hésité mais quand j’ai su que j’allais avoir un fils, le choix a été vite fait.
Puisqu’il n’aurait jamais pu être aussi présent s’il avait rejoint une league officielle et en tant que père célibataire, ça aurait été catastrophique bien qu’à cet instant là, il ne connaissait pas encore ce que lui réservait l’avenir. Cela n’avait pas été question de pressentiment mais plus que lui-même avait envie de voir grandir son enfant, être de ceux qui le conduiraient et viendraient le chercher à l’école. Il s’était refusé d’être loin de ce dernier et il avait bien fait.
- Je ne regrette pas ce choix mais je ne peux pas le comparer à des études. Je n’ai jamais été une grosse tête.
Il n’était pas du genre studieux. Il était cet élève rêveur qui regardait toujours l’extérieur au travers de la fenêtre de sa classe et ne pensait qu’à retourner sur le terrain. En vérité, que cela soit dans son enfance ou plus tard, le baseball avait longtemps été sa principale obsession. Se remémorant cette époque, le jeune homme ne pouvait qu’en sourire légèrement alors qu’il soupirait d’aise face à la nicotine qui s’infiltrait dans son être et lui procurait un bien fou.
- Finalement, ce n’est pas si mal. J’ai fini par être professeur d’un sport qui me passionne et j’ai pu élever mon fils. Donc, je ne vois pas pourquoi toi, tu ne pourrais pas le faire.
Bien sûr l’argent pouvait être un problème cependant Roy ne pensait pas que pour eux, cela serait un souci. Comme Yun Hua l’avait si bien dit, ce serait dommage de tout abandonner maintenant donc il espérait sincèrement pour elle qu’elle y parviendrait. La vie n’était pas simple, il le savait toutefois il y avait toujours ces moments où il fallait se donner la peine pour la rendre moins compliqué qu’elle n’y paraissait.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Ce n’est certainement pas moi qui lui ferais le reproche de vouloir garder ses problèmes personnels pour lui seul et de parler d’autre chose, peut-être pour se changer les idées et ne pas se morfondre indéfiniment sur ce qui le contrariait. Je ne peux que trop comprendre qu’on puisse avoir des choses qu’on préfère garder secrètes, bien enfouies au loin dans notre esprit et qu’on n’a pas envie d’étaler sur la place publique comme ça, simplement parce qu’une connaissance souhaite savoir ce qu’il se passe. Parce qu’au fond, je ne suis assurément pas ce qu’on peut appeler une personne « proche » de monsieur Kasahara, nous ne sommes croisés que quelques fois, trois avec celle-ci si je me souviens bien, et ça ne me donne en rien le droit d’enquêter sur ses affaires privées, encore moins au nom du fait que je viens d’avoir un enfant avec son meilleur ami. Déjà que les histoires personnelles de Ryû ne me concernent pas, il n’y a pas de raison que ce soit le cas pour lui. Ce qui ne m’empêche pas de me préoccuper, pour l’un comme pour l’autre quand quelque chose m’interpelle et donc de vouloir en savoir davantage. Paie ta logique Yun Hua, ne vouloir rien dire mais de vouloir tout savoir, merci. Incohérence qui explique sans doute pourquoi je m’en tiens à ses brèves explications sans chercher à lui tirer les vers du nez pour l’instant.
Alors je préfère embrayer sur un sujet qui le met moins mal à l’aise, à savoir ma propre situation, pour le moins épineuse. Car ce n’est pas simplement pour combler un manque de plusieurs mois que j’en viens à me saisir d’une nouvelle cigarette – non sans manquer de remarquer que l’enseignant se joint subitement à moi, j’ignorais qu’il fumait, mais je ne vais certainement pas lui faire la morale, fumer avec un professeur est dérisoire avec mes antécédents – mais également pour atténuer l’appréhension qui m’habite quand je songe aux prochaines épreuves qui m’attendent. Me promener avec un ballon en guise de ventre me paraissait être déjà un défi insurmontable, mais là, devoir élever un enfant en poursuivant mes études et en me tenant à mon contrat avec l’agence, que du bonheur en somme. Malgré tout, je suis plus que déterminée à prendre ce pari et à faire de mon mieux pour que tout se passe bien. En souhaitant n’avoir aucune visite extérieure indésirable.
Aussi je redouble d’attention quand il me fait le récit de son propre cas lors de la naissance de Haru. Joueur professionnel hein ? Si on associe à cela le fait qu’il soit professeur de sport et le fait qu’il semble être un expert au baseball, je suppose que c’est de ce sport dont il s’agit, mais je préfère ne pas l’interrompre, même pour confirmer mes soupçons à ce sujet. Ce n’est pas l’élément le plus important dans ce qu’il me raconte après tout. Non, ce que j’en retiens essentiellement, c’est que, peu importe que les hautes ambitions auxquelles on aspire deviennent hors de portée avec la naissance d’un enfant, cela apparaît dérisoire à côté du bonheur que lui a procuré Haru. Surtout quand on sait retomber sur ses pattes en enseignant le sport qui lui plaisait tant. Même si franchement, je ne me vois pas enseigner le dessin et la peinture, mais alors vraiment pas, je n’aurais pas la patience nécessaire je pense.
« C’est gentil de croire en moi après tout ce que j’ai fait, je finis par répondre après une énième bouffée de cigarette, j’espère que je m’en sortirai aussi bien que vous. Qu’on s’en sortira aussi bien, je rectifie de suite en fronçant les sourcils, vous voyez que je progresse. »
Un petit rire s’échappe de mes lèvres pour ponctuer mes dires. Ce n’est peut-être qu’un détail de pronom personnel qui n’a pas vraiment un sens important, mais au moins, cela appuie ma volonté de ne pas vouloir jouer les fortes têtes dans mon coin, c’est déjà un début.
« Les études n’ont jamais été franchement ma tasse de thé non plus. Il n’y a vraiment que le dessin qui m’intéresse. Et la musique. Mais je ne pense pas que si je dois arrêter un jour les portes seront totalement fermées. Il y a toujours moyen de s’en sortir. »
Et il y a aussi moyen que ce ne soit pas le cas, j’en suis parfaitement consciente. On n’accepte pas facilement quelqu’un dans un domaine artistique et il faut prouver qu’on a du talent et qu’on a la rage de réussir pour s’en sortir, alors un joli diplôme qu’une école de renom, ça peut être bien utile tout de même. Au pire j’enchaînerais les petits boulots en attendant, ce n’est pas comme si je n’étais pas habituée à travailler à mi-temps ces dernières années pour avoir un peu d’argent de poche.
« Par contre, pour l’organisation, je ne sais pas trop ce que ça va donner, je déclare soudainement après avoir fini la seconde cigarette, je n’ai pas de logement personnel à Tokyo, donc je crois qu’on est partis pour cohabiter encore un moment. C’est un peu bizarre, non ? »
Non pas qu’il puisse y faire grand-chose, mais je ne sais pas, j’ai comme le besoin d’avoir son avis sur la suite des évènements. Un peu comme une figure paternelle. Ouais non. Disons plutôt un semblant de conseiller d’orientation plus personnel, on se rapproche plus de l’idée déjà. Evitons de compliquer les choses plus qu’elles ne le sont déjà.
Roy n’était pas rancunier. Il l’avait dit pour ce qui était passé, c’était oublié. Il n’y avait rien eu de dramatiques et il lui en fallait beaucoup pour qu’il en veuille à quelqu’un. A l’heure actuelle, il y avait deux personnes que le garçon ne pouvait pardonner et envers qui, il éprouvait une profonde rancoeur : Saori et son frère, Koji. Parce qu’ils étaient ceux qui lui avaient causé le plus de tort, à son fils aussi, et il leur en voulait énormément. Donc à côté ce que Yun Hua avait pu lui dire, c’était infime. Elle n’avait que vingt ans, elle était encore jeune et à cet âge, on ne réfléchit pas toujours quand on parle, on pense souvent tout savoir puis on finit par s’apercevoir qu’au bout du compte on avait tort. Parfois, il fallait un peu de temps mais à présent qu’il l’observait, l’étudiante semblait avoir changé. Du moins, elle essayait de faire des efforts et à ses yeux, c’était déjà quelque chose de beaucoup. Si bien qu’il n’avait pas résisté à lui sourire face à sa rétorque lorsqu’elle s’était reprise, précisant le « on » afin d’y inclure son meilleur ami. Avoir un enfant demandait beaucoup de responsabilité cependant ni elle ni Ryû ne devait le savoir encore pour le moment toutefois ça change vraiment la vie. Ca nous change tout court et nous fait encore plus grandir que ce qu’on pouvait imaginer. Lui à l’époque n’avait que vingt trois ans, il était dans ces années où on ne pense qu’à profiter, qu’à s’amuser et participer aux soirées étudiantes de l’université néanmoins s’il avait pu sortir autant de fois qu’il l’avait pu, Roy avait tout cessé du jour au lendemain. Il avait arrêté de faire le fou, il avait arrêté de boire pour s’éclater et il avait arrêté de fumer aussi. Non pas qu’il fumait beaucoup auparavant cependant une infime dose de tabac suffisait pour toucher sa fiancé et ainsi donc l’enfant qui grandissait dans son ventre. Heureusement, Haru n’avait jamais eu de gros soucis de santé jusqu’alors. Il avait déjà fait une ou deux crises d’asthmes quand il était malade néanmoins ça s’arrêtait là, il n’avait jamais eu besoin d’être traité et le garçon priait sincèrement à ce que sa maladie à lui ne soit pas héréditaire. Il n’avait pas osé poser la question au médecin mais peut-être aurait-il du le faire... Si on lui répondait que oui, lâchement, il avait eu peur que ça ne l’anéantisse. Déjà que lui devait y passer, qu’il ne serait probablement plus là pour voir son fils grandir, il n’avait pas envie de s’imaginer le pire, de se dire que peut-être lui non plus ne pourrait pas vivre longtemps. Hors d’un côté, s’il le savait à l’avance, Haru aurait sûrement plus de chance de se faire soigner... La prochaine fois qu’il viendrait, Roy poserait la question.
« La musique et le dessin sont quand même des domaines difficiles d’accès » N’avait-il pu s’empêcher de déclarer calmement « Mais après, on ne sait pas, si tu es motivée, peut-être que tu auras toi aussi une opportunité. »
Il savait que là-dedans la motivation et la détermination ne suffirait pas. Pour percer, il fallait du talent, beaucoup de talent. Même pour lui, dans le baseball, ce n’était pas n’importe qui qui pouvait parvenir à intégrer une équipe professionnelle. Et il s’était entraîné dur pendant des années pour en arriver à ce niveau-là mais il souhaitait sincèrement à cette jeune fille qu’elle puisse exercer un métier qui lui convienne, qui la passionne.
Ca avait été plus fort que lui, quand Yun Hua avait énoncé le mot « bizarre », le garçon n’avait pu retenir le léger rire qui s’était enfui de ses lèvres. Ce n’était pourtant pas drôle seulement l’étudiante n’avait pas idée du ô combien il y avait une situation encore plus étrange que celle qu’elle mentionnait. Par exemple, parler avec la mère d’un enfant qui vit avec votre meilleur ami qui soit dit en passant est le père de ce dit « enfant » et avec qui vous couchez avec. D’un certain point de vue, s’il ne le montrait pas, Roy en était un peu mal à l’aise parce que justement c’était plus que saugrenue à ses yeux et en plus, il était celui qui devait la conseiller alors qu’il était le premier à adopter une relation bizarre avec Ryû.
- Je ne pense pas que cela soit bizarre. C’est peut-être même mieux ainsi. Au moins, vous pouvez vous occuper de cet enfant ensemble. Et si ça peut vous permettre d’apprendre à mieux vous connaître et vous entendre, pourquoi pas non ?
Il ne pouvait pas dire s’il pensait sincèrement ses paroles ou pas néanmoins les mots étaient sortis d’eux-mêmes. De toute manière, il n’aurait pas su quoi lui dire d’autre.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Au fond, je ne sais pas ce qui m’attend durant les prochains mois, je ne sais pas comment va se passer la reprise des cours, si je dois venir toute vêtue de noir avec une cagoule sur la tête ou si les gens sont déjà passés à autre chose et m’ont complètement oubliée. Je ne sais pas si j’arriverais à concilier les devoirs et les examens de la fac avec le fait d’avoir un bébé, de devoir s’en occuper et de le protéger autant que possible, en particulier d’un certain grand-père qui pourrait venir obscurcir le tableau d’un moment à l’autre. Je pense que pour l’heure, tout ce que je peux faire, c’est de gérer une chose à la fois, vivre le moment présent et juste prier pour que tout ne foute pas le camp du jour au lendemain. C’est déjà une bonne chose de n’avoir eu aucune complication ultérieure à l’accouchement, avec mes problèmes de tension ce n’était pas gagné, et aussi que le bébé aille parfaitement bien, surtout quand on entend la palette de difficultés possibles pour un nourrisson. Croyez-moi, ce n’est certainement pas moi qui serais suffisamment distraite pour oublier de faire un vaccin à l’avenir, je crois même que je risque légèrement d’être surprotectrice. Du moins les premières années. Ou plus si j’en crois l’expérience de mon interlocuteur. On verra bien, j’espère simplement ne pas devenir une mère chiante. Et je devrais arrêter de faire des projections sur le long terme pour le moment.
Surtout qu’au final, l’organisation, ce n’est pas encore ça. En bonne étudiante non héritière d’une grande firme comme la majorité des élèves de l’université, je ne possède malheureusement pas d’appartement – ni de villa il ne faut pas rêver – et donc forcément, quand on a un nouveau-né sur les bras, c’est tout de suite plus compliqué quand on est habitué à loger dans les dortoirs. Je m’imagine mal passer dans les couloirs, croiser mes camarades avec Roxas dans les bras, et de toute façon, il en est hors de question, ne serait-ce que du point de vue de l’administration. Je vois d’ici un responsable m’expliquer que ce n’est pas une garderie et faire des grandes leçons d’éthique sur la jeunesse décadente et blablabla. D’où le fait que je suis plutôt partie pour demeurer chez Ryû un moment, le temps de retomber sur mes pattes et de voir comment gérer cela. Parce que son appartement n’est pas non plus très adapté pour un bébé, un berceau, un landau et toutes sortes d’affaires dans le genre, ça prend de la place. Je ne suis pas certaine qu’Arisu soit de l’avis de devoir céder des parts de son territoire très longtemps, même si elle m’aime bien, elle ne me fera pas cette fleur.
C’est plus fort que moi, je hausse spontanément les sourcils à l’écoute de la réponse de l’enseignant. Pas bizarre ? Soit, que son meilleur ami loge avec l’étudiante qu’il a accidentellement mise enceinte, ça ne lui paraît pas un minimum saugrenu ? Pire encore, il trouve que ce serait « mieux » ? Mieux dans quel sens au juste ? Je veux dire, il y a quand même un décalage significatif entre nous, on a beau être des fans acharnés de Kingdom Hearts, et de jeux vidéo en général, je ne crois pas que cela soit suffisant pour tenir pendant une période de colocation indéterminée. Reconnaissons qu’on s’en est bien tirés dernièrement, mais j’étais enceinte, donc rarement en mouvement, chose inhabituelle en temps normal, et désormais, nous ne sommes plus deux mais trois – quatre avec Arisu – cela s’annonce plutôt rock’n’roll non ? Et non, apparemment, cela ne peut avoir que de bons côtés si j’en crois mon vis-à-vis. Mouais, je reste sceptique.
« Vraiment ?, je rétorque, non sans cacher mon manque total d’engouement, je n’en suis pas si certaine. Et si on n’arrive pas à se mettre d’accord sur la façon de s’occuper du bébé ? Et si on s’engueule à côté du bébé ? Pour des broutilles ?, je demande avec un air soudainement inquiet. »
Non parce que ce ne serait pas une première et honnêtement, je crois qu’il serait bien que Roxas n’ait pas à entendre nos échanges peu glorieux. Même si cela fait un moment que ce n’est pas arrivé, ce qui ne veut pas dire que ça n’arrivera plus jamais. Instant philosophique bonjour. De toute façon, comme je suis déjà à moitié en train de m’adresser à monsieur Kasahara comme à un psychologue, je ne suis plus à ça près.
« Je suis pas douée pour me montrer conciliante avec les gens, je reprends en faisant la moue, mais ça, je crois que vous l’avez déjà compris. Mais côtoyer des gens est déjà pas simple en général, alors imaginez un peu cohabiter avec quelqu’un pour plusieurs mois. Voire un an, j’explique non sans retenir une petite grimace à cette perspective, j’ai pas envie de l’encombrer avec mes problèmes. Pas plus que je ne l’ai déjà fait. »
C’est officiel, je le prends définitivement pour un psy, et peut-être que ça pourrait le déranger. Après tout, il n’avait pas signé pour cela en devenant le meilleur ami de Ryû et je m’en voudrais de l’ennuyer, surtout que je viens de dire que c’est justement quelque chose que je ne veux pas.
Lui-même ignorait si c’était une bonne idée qu’il cohabite ensemble. Parce qu’ils n’avaient pas le même âge, que Yun Hua avait ses défauts, que Ryû avait les siens et que leur mentalité était forcément différente. Mais après plus qu’à eux, il fallait justement penser à cet enfant qui était le leur. Peu importait s’ils ne parvenaient pas à s’entendre, c’était à eux de faire cet effort là pour leur fils. Ce n’était pas grave s’ils l’éduquaient séparément à l’avenir néanmoins pour un enfant, avoir ses deux parents qui s’entendent bien, qui sont capables de gérer la chose convenablement, c’est déjà énorme. La situation n’était pas facile, il en avait conscience et s’excusait encore intérieurement de ne pas être en mesure d’intervenir dans tout ça. Il aurait tellement pu les aider, leur donner de bons conseils cependant il n’en avait pas la force. Cela lui était déjà difficile de gérer sa propre vie alors s’occuper de celle des autres ces derniers temps était compliqué. Evidemment, Roy n’avait pas l’intention d’abandonner son meilleur ami et si ce dernier avait besoin de lui, il le soutiendrait comme il l’avait toujours fait. Toutefois, il ne pouvait pas être autant présent que ce qu’il l’aurait été si cette maladie n’était pas venu bousiller son existence. En plus, il y avait ce problème de distance désormais... Peut-être que si un jour il revenait sur Tokyo, ça serait différent.
Le sourire aux lèvres, il l’écoutait sans l’interrompre, songeant sincèrement que Yun Hua avait bel et bien changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle se souciait plus de son camarade et quelque part ça le rassurait plus qu’il ne l’avouait. Parce que si lui n’était pas là, il serait moins inquiet de savoir que Ryû avait quelqu’un auprès de lui pour l’aider. C’était probablement égoïste de sa part de penser ainsi néanmoins en plus, s’il ne vivait pas seul, il ne pouvait pas faire autant de bêtises qu’il le souhaiterait. Puis, si un jour il n’allait pas bien, peut-être que l’étudiante pourrait aussi lui filer un coup de main. Cela le dérangeait qu’une autre personne fasse ça à sa place cependant si lui n’était pas capable de le faire, il n’avait pas à râler et au contraire, prier à ce que tout se passe bien entre eux.
- Tu te poses trop de question, Rétorqua l’enseignant dans un léger rire, Je ne pense pas que cela sera tout rose non plus mais c’est à vous d’agir comme des adultes et de discuter quand il y a un souci. Si vous ne savez pas le faire pour vous, faites le pour votre fils.
Si Yun Hua ne savait pas être conciliante avec les gens, la réponse était simple, il fallait qu’elle apprenne à le faire. Surtout que Ryû n’était pas une personne au caractère facile cependant cela n’empêchait pas que derrière ses défauts se cachait un homme au grand coeur. Il était quelqu’un de bien, Roy l’avait toujours pensé. Et ce n’était pas parce qu’il peinait à se défaire de tous ses problèmes, qu’il était mauvais. A lui aussi, il lui fallait du temps, de la compassion et du soutien.
- Tu sais Ryû peut être un idiot parfois mais je sais que quand il tient à quelqu’un, il ne le fait pas à moitié. Il est juste maladroit et je pense qu’il faut vraiment le connaître pour comprendre ça.
C’était certain qu’il ferait des erreurs à l’avenir, qu’il la décevrait néanmoins elle aussi le ferait sûrement. Quel être-humain n’avait jamais fauté dans son existence ? Personne n’était parfait cependant le devoir de chacun était de s’accepter les uns les autres. Et c’était en apprenant à se connaître qu’on découvrait ô combien une apparence pouvait être terriblement trompeuse.
- Prend soin de lui d’accord ? C’est moi qui te le demande. Quoi qu’il arrive, ne le laisse pas plonger.
Tu sous entends quoi par « quoi qu’il arrive » abruti ? Certainement que Roy ne répondrait jamais à cette question et plutôt que se justifier, il avait préféré lui arborer un tendre sourire. Un sourire qui exprimait toute sa sincérité mais également ô combien, il tenait à son meilleur ami, ô combien, il voulait juste le savoir bien et heureux. N’était-ce pas ce que n’importe quel personne devrait souhaiter à ses proches ? Lui ne demandait rien d’autre.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Que je me pose trop de questions, j’en suis parfaitement conscience, oui oui. Pour quelqu’un qui d’ordinaire ne réfléchit pas tant que cela avant d’agir et qui n’anticipe pas souvent, voire très rarement, les conséquences de ses actes, c’est assez inédit. Ce n’est pas mon genre de me préoccuper de l’impact que peuvent avoir mes paroles ou mes actes sur les autres, à vrai dire, je m’en fiche pas mal la plupart du temps, parce que je me tiens à l’écart des gens autant que possible. Mais les choses ont changé et je pense que penser à la portée de la moindre de mes actions n’est pas insensé quand cela peut bouleverser la vie d’un enfant. Je veux dire, ce n’est pas si simple d’ignorer ce qui peut s’ensuivre pour lui que pour quelqu’un d’autre, je l’ai quand même porté pendant neuf mois, ou presque, et j’ai passé plusieurs heures à hurler pour le mettre au monde, alors dire que je me fiche d’agir ou non dans son intérêt, ce n’est juste pas possible. Et même si j’ai un certain penchant pour me prendre constamment la tête avec Ryû, je ne peux que redouter que cela puisse avoir des répercussions négatives sur Roxas un jour ou l’autre. Parce qu’à choisir, je crois qu’il est encore préférable de ne voir qu’un de ses parents à la fois plutôt que de les observer se hurler dessus constamment. Même si je n’ai jamais pu en faire l’expérience pour me faire une idée concrète de la chose.
De toute évidence, la résolution à prendre est claire et je ne peux que lâcher un léger soupir quand j’entends l’enseignant l’énoncer à voix haute. Agir en adulte et discuter calmement. Ouais, personnellement, je suis sceptique, je suis plutôt du genre à y aller franco quand j’ai un problème, la diplomatie n’est pas vraiment mon fort et je doute pouvoir apprendre à faire des reproches gentiment du jour au lendemain. Ou au bout du compte tout simplement, je n’aime pas enjoliver les choses, quand il y a un problème, il faut que ça explose, tout simplement. Mais avec un nouveau-né à proximité, cela rend tout cela bien plus compliqué. Mais bon, je pense que le jeu en vaut la chandelle alors je n’ai plus qu’à prier pour que ma bonne volonté finisse par prendre un jour le dessus sur mon impulsivité naturelle. A la rigueur, je devrais songer à réintégrer un club de sport de combat, afin de pouvoir me défouler comme il se doit, en dehors de l’appartement du brun. Taper sur un punching-ball est sans doute plus sage comme perspective que de se défouler sur le père de l’enfant. Quand bien même ce dernier se révèle « maladroit » comme l’énonce si bien mon interlocuteur. C’est probablement l’euphémisme de l’année.
En revanche, sa phrase suivant m’interpelle quelque peu. Non en fait, je suis carrément choquée. Pourquoi veut-il que je lui assure à tout prix que je vais prendre soin de son meilleur ami, « quoiqu’il arrive » ? C’est pas son rôle à lui normalement ? Je veux dire, je veux bien qu’on se serre les coudes pour élever Roxas comme il se doit et qu’on lui offre le maximum de bonheur, voire même qu’on fasse le maximum pour bien s’entendre, mais à ce point, ça me sidère. Sur le papier, je ne pense même pas qu’on puisse affirmer qu’on se rapproche en quoi que ce soit du stade d’ « amis », rien que d’y songer, ça sonne franchement bizarre. Alors pourquoi ce serait à moi de m’occuper de lui quand il a un meilleur ami aussi dévoué que lui ? Et c’est à ce moment-là que mon intuition qui présumait que quelque chose d’important était arrivé à monsieur Kasahara refait irruption. Il compte déserter le champ de bataille comme ça ?
« Franchement, je me demande si vous êtes sérieux quand vous me demandez ça, je finis par répondre avec un petit ricanement, je ne suis pas douée non plus pour prendre soin des gens et si vous voulez mon avis, il vaut mieux qu’ils ne s’approchent pas trop de moi. Vous n’imaginez même pas les conséquences que ça peut avoir. »
Non parce que si j’ai eu quelques mois de répit jusque-là, ça ne veut pas dire pour autant que mon satané père s’est tué dans un accident de voiture et que j’aurais la paix pour de bon. Je n’ose même pas imaginer sa réaction s’il vient à apprendre que j’ai eu un enfant, ou les circonstances qui l’accompagnent. Alors avec des données en tête, il apparaît évident que je ne suis définitivement pas la personne adéquate pour prendre soin de quelqu’un, encore moins de Ryû. Qui de surcroît est un adulte en théorie responsable à qui je n’ai a priori rien à apprendre. Après, est-ce que ça me coûte réellement quelque chose d’essayer ? Mon vis-à-vis a l’air réellement préoccupé par cela, j’aurais presque la sensation que c’est une question de vie ou de mort. C’est la raison pour laquelle je finis par abdiquer de moi-même avec un nouveau soupir.
« Bon, soit. Je vous promets que je vais essayer de faire mon possible, ça vous va ? »
Après tout, c’est peut-être aussi la santé mentale de mon fils qui est en jeu. Ça vaut probablement mieux pour lui aussi qu’il ait un père sur pieds, qui soit en mesure de faire les bons choix. Non pas que je pense être une référence pour cela, mais sait-on jamais, je pourrais avoir une illumination soudaine de clairvoyance sur certaines choses.
« C’est grave à ce point votre truc ?, je demande soudainement, un peu préoccupée par ses mots précédents. »
Evidemment que ça doit l’être, s’il en vient à me faire une telle demande. Mais peut-être pas autant que je l’imagine, ou peut-être pire en fait. Je ne lui demande pas de me faire un debriefing complet, juste d’avoir une idée de l’ampleur de la chose.
Probablement qu’il était idiot d’être si pessimiste, de voir toujours le pire cependant le médecin avait été assez clair le concernant. Ses jours étaient comptés et il vivait avec un compte à rebours dans le coeur. Personne ne pouvait prédire jusqu’à quand il tiendrait et s’il était stable aujourd’hui, rien ne prévoyait qu’il le serait encore demain. Le monde n’était pas parfait, on n’avait pas toujours ce qu’on désirait et donc s’il devait mourir, à choisir, il serait rassuré de savoir que son meilleur ami n’était pas seul. Pourquoi cette étudiante plus qu’une autre ? Il aurait tout aussi bien pu chercher Hikari, lui en parler et lui demander ce service cependant il ne faisait pas confiance à cette femme. Et puis Yun Hua avait quelque chose de tellement plus important. Peut-être qu’elle et Ryû n’étaient pas proches cependant ils n’avaient pas d’autres choix que d’essayer de communiquer correctement si ce qu’ils souhaitaient le plus était le bonheur de cet enfant. Il n’avait pas envie que comme lui, ce garçon naisse sans avoir la joie de connaître ses deux parents puis il savait que malgré tout, tous deux devaient tenir un minimum à l’autre. Tout ceci ne serait pas arrivé si ça n’avait pas été le cas, la jeune fille ne serait pas là en train de lui poser toutes ces questions non plus et aussi stupide que cela puisse être, le professeur souhaitait lui faire confiance. Il avait vraiment envie de croire en elle. Peu importait les soucis qu’elle pouvait avoir dans son existence, il n’en avait que faire, ce n’était pas de ça qu’il parlait.
Chacun avait ses problèmes, certains plus difficiles que d’autres mais du moment que Ryû avait une raison pour pouvoir les surmonter, il s’en sortirait. Il était juste un garçon particulièrement sensible, il avait vécu des tas de choses qui l’ont fait souffrir et le tourmentent encore à l’heure actuelle. Il s’était laissé mener par l’alcool, tombant dans une sorte de débauche incontrôlable cependant il essayait durement de s’en sortir. Roy savait que ce n’était pas uniquement pour sa propre personne mais aussi parce que son ami avait conscience des responsabilités qu’il avait, de ce fils qu’il devrait éduquer correctement. Hors, un rien suffisait à le faire flancher et s’il était seul, rien n’était sur à ce que son camarade soit en mesure de se relever encore une fois.
« Je suis sérieux » Avait rétorqué le jeune homme en souriant sincèrement.
Plus que sérieux même. Pour le reste, il s’était contenté d’hausser les épaules, songeant donc que ce n’était pas de cela qu’il s’agissait et qu’il n’avait que faire des conséquences du moment qu’elle, elle était présente pour son camarade. Il aimerait juste que Ryû ne replonge pas encore... Surtout, si lui n’était plus là pour le relever.
- Ca me va. Mais n’essaie pas, fait-le.
Un léger rire avait traversé sa bouche sur ses dires avant qu’il ne porte à nouveau sa cigarette à ses lèvres, ne répondant pas de suite à la question qui suivit. En premier lieu, il avait préféré sourire comme si au fond, n’était-ce pas évident ? S’il était capable de gérer le problème lui-même, Roy ne lui aurait jamais fait une demande aussi sérieuse. Il aurait été le premier à être au côté de son camarade néanmoins malheureusement, ça ne serait pas toujours le cas.
- On peut dire ça, Déclara-t-il finalement, étendant ses jambes devant lui avant d’étirer ses bras et de dresser ses prunelles vers le ciel, Mais je ne suis pas le genre qui se laisse abattre donc ça ira. C’est juste que je serais moins présent qu’avant et je ne pourrais pas tout le temps être là pour lui non plus.
Ecrasant le mégot dans son cendrier portable, il lui arbora un tendre sourire tandis que son regard était enfin venue se poser sur elle.
- Alors c'est pour ça que toi qui sera auprès de lui pendant on ne sait combien de temps, je te demande d’y faire attention. C’est quelqu’un de bien et s’il a fait pas mal d’erreurs, je sais qu’il essaie de s’en sortir. Je ne veux pas qu’il perde cette volonté là.
Et c’était sûrement ce qui le terrifiait le plus. Roy avait toujours désiré le bonheur de ses proches et particulièrement celui de son meilleur ami. Ryû en avait tant pâti pendant des années qu’il méritait enfin d’aller de l’avant et de sourire sincèrement, d’avoir une vie pour laquelle il serait fier. C’était tout ce qu’il lui souhaitait.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Jouer les anges gardiens n’est pas vraiment une de mes qualités premières, je suis assurément plus douée pour guider les gens vers le côté obscur que pour leur apprendre à faire les bons choix et à les soutenir quand ils doivent prendre une décision importante. Bon, quand j’y mets de la bonne volonté, je peux effectivement faire preuve d’attention et donner mon avis sur la chose, mais c’est loin d’être une référence fiable, j’en suis consciente. Alors oui, ça me fait un peu rire qu’on me demande à moi, étudiante paumée, jeune maman en pleine crise, de prendre soin d’un trentenaire, quand bien même ce dernier a quelques troubles que je suis en mesure d’observer. Cela ne signifie pas pour autant que je possède la solution miracle pour y remédier, loin de là et si monsieur Kasahara se tourne vers moi, cela ne peut que signifier qu’il y a anguille sous roche, que la situation est plus grave qu’il ne veut bien le laisser croire. Parce que si je dois prendre le relais, ce doit être assez sérieux – et puis pourquoi moi ? y’a personne de plus qualifié dans son entourage ? – ce qui explique pourquoi je finis par acquiescer de mon plein gré sans faire d’histoire. Après tout, on peut dire que je ne suis plus à ça près, j’en suis au stade de vivre avec Ryû pour une période indéterminée, rien ne m’empêche de m’assurer qu’il va bien au passage.
La question n’est pourtant pas tellement de savoir si je suis suffisamment motivée pour m’occuper du brun – même si son meilleur ami m’encourage fortement à ne pas me limiter au stade de l’essai, chose qui ne manque pas de me faire lever les yeux au ciel – mais de comprendre pourquoi je vais hériter de cette tâche, qui a priori revient de droit à mon interlocuteur. J’avais de suite senti qu’il y avait quelque chose dès nos premiers échanges et le croiser aux alentours d’un hôpital n’a rien d’anodin. D’ailleurs, on ne tire pas une tête pareille quand on vient pour un simple contrôle sans impact majeur sur la santé, cela n’a rien de réjouissant mais je pense qu’il y aurait suffisamment de distance vis-à-vis de la chose, quitte à être blasé même. Alors quand on vient à faire des déclarations pareilles, c’est que vraiment il se passe quelque chose et que ça implique des répercussions conséquentes, alors j’aime autant y être préparée, sans, encore une fois, l’obliger à se confier entièrement à moi.
On ne peut pas dire que sa réponse me rassure réellement, il a beau estimer qu’il ne se laisse pas abattre, je trouve qu’il ne transpire pas la joie de vivre non plus. Soit, c’est déjà un miracle qu’il prenne encore le temps d’étudier mon cas et de me conseiller comme il peut, quand bien même je suis peut-être une cause perdue, mais c’est comme si un poids invisible se tenait désormais sur ses épaules. Cela m’attristerait presque de voir que même lui n’est pas invincible quand un adversaire de taille entre dans la partie. J’ignore quelle espèce de maladie l’a frappé, ce n’est pas forcément essentiel que je le sache – qu’est-ce que ça changerait au fond ? je ne suis pas une experte en médecine susceptible de trouver un vaccin prochainement – j’espère simplement que tout ira bien pour lui si c’est possible. Et qu’il ne passera pas les jours et les mois à venir à se rendre malade à cause de cela.
« Ne vous en faites pas, je m’en occupe, je reprends avec amusement, il n’est pas question que Roxas ait un père qui broie du noir en permanence et qui rame sans arrêt. Alors même si mes moyens restent limités, je ferai ce que je pourrai. »
Je n’entends pas par-là que je suis prête à jouer les baby-sitters sans problème, il y a une limite à tout. Mais quand ce sera en mon pouvoir, je pense ne voir aucune objection au fait d’épauler Ryû si jamais il en a besoin, après tout, n’oublions pas qu’il a dû supporter la femme enceinte que j’étais chez lui ces derniers mois. Et qu’il s’est appliqué pour que mes complications de tensions restent aussi limitées que possible, surtout au niveau de la nourriture. Je pense que lui rendre la pareille ne peut être que bénéfique.
« J’espère que tout ira bien pour vous alors, je poursuis avec un sourire sincère, vous le méritez. Je vous connais pas tellement mais vous êtes quelqu’un de bien. Juste, ne pensez pas que c’est mieux d’affronter cela tout seul et que vous embêtez les autres avec votre problème. Croyez-en quelqu’un qui en a fait l’expérience. Surtout n’hésitez pas si vous voulez passer un jour à l’appartement, c’est pas parce que j’y suis de temps en temps ou que y’a Roxas que vous serez une gêne, au contraire. Vous auriez peut-être des astuces intéressantes à nous donner, qui sait ? »
La dernière chose que je souhaite ce serait qu’il s’éloigne de Ryû parce que cette histoire de bébé devient trop envahissante, surtout s’il traverse une mauvaise passe. Je ne suis pas douée pour réconforter les gens et je ne sais pas mentir quand il faut dire que tout se passera bien alors qu’on n’en sait rien du tout, mais déjà si je peux lui ôter cette impression d’être une gêne potentielle, ce sera bien.
Pourquoi devait-il être autant dramatique ? Il savait très bien qu’en émettant de telle rétorque, cela attiserait la curiosité de sa vis-à-vis. N’importe qui aurait compris que ses problèmes à lui n’était pas aussi peu grave que ce qu’il tentait de faire croire. Roy essayait de minimiser la chose par ses mots cependant si on omettait son visage qui était pâle, cerné bien que caché par ses lunettes de soleil, le fait qu’il ait perdu quelques kilos, ses remarques étaient des plus douteuses. S’il était là pour son meilleur ami, pourquoi s’entêterait-il à demander de l’aide à quelqu’un d’autre ? S’il allait bien, même à des milliers de kilomètres de là, il aurait pu le faire parce qu’il trouvait toujours des solutions. Sauf que face à cette maladie, il n’en avait pas. Un jour ou l’autre, lui ne serait plus là pour gérer son camarade, pour lui prêter main forte, l’aider à sourire ou à pleurer, encore moins pour le soutenir, pour le rassurer. Il en était tellement désolé au fond parce qu’il aurait aimé être capable de vivre un peu plus longtemps, ne serait-ce que pour voir Haru et Roxas devenir à leur tour les deux meilleurs amis du monde. Quoi ? N’avait-il pas le droit de penser ainsi ? Au moins, ça avait le don de le faire sourire rien qu’à imaginer la relation de ces deux là et de se dire qu’à l’avenir, ils pourraient être étroitement liés. Peut-être que son fils protégerait celui de son collègue ou peut-être que cela serait le contraire. C’était stupide de souhaiter ça, innocent également toutefois il aurait désiré voir ça plus que tout le reste. Parce que cela signifiait que si une telle chose arrivait, c’était que Ryû et lui étaient restés en contact, qu’ils étaient toujours présents l’un pour l’autre et qu’ils étaient devenus des adultes respectables. Ah. Il le sentait ce sentiment de mélancolie le gagnait et pour sûr que s’il était seul, Roy serait encore en mesure de flancher, de broyer du noir. Ce n’était pas la solution non plus. Il devait profiter un maximum.
« Parfois, il suffit de pas grand chose » Lui avait-il répliqué en souriant.
Une simple présence pouvait suffire, savoir que quoi qu’il arrive, on n’est pas seul, il n’y a rien de plus important dans une vie au final. Si on est soutenu, qu’on sait que quelqu’un de nous attend, il y a toujours un espoir, toujours une volonté de se redresser non ? Certes, cela dépendait de la force de la personne en question mais à ce niveau là, lui avait envie de croire en Ryû.
Pour ce qui était du reste, le jeune homme n’avait pu s’empêcher de rire légèrement au propos de l’étudiante. Non pas que c’était drôle mais en vérité, ça le touchait sincèrement. Elle était mignonne comme ça et bien qu’il avait conscience que c’était peine perdu, entendre de telles paroles mettaient toujours du baume au coeur.
- Je te remercie. Et je passerais sûrement. Mais, ne t’inquiète pas, je ne suis pas seul. Je n’ai pas à m’inquiéter à ce niveau là. Même si je le voulais, y en a un qui ne me laisserait pas faire non plus.
De toute manière, il était incapable de s’en sortir seul dans cette impasse. Si ça avait été le cas, il ne serait pas allé frapper à la porte de Ryû alors que tous deux étaient littéralement en froid. Plus que sa famille, plus que tous ses proches réunis, c’était de lui qu’il avait besoin. Puisque à sa façon, son camarade avait toujours su comment le rassurer bien qu’il ne s’en rendait certainement pas compte.
- Je ne pourrais pas passer souvent seulement si tu veux, je peux te laisser mon numéro ? Comme ça, si jamais il y a un souci, tu peux m’appeler.
Ah oui ? Tu es comme ça toi ? Tu lâches ton numéro si facilement... En soit, cette réflexion était fausse et s’il le faisait, c’était parce que Yun Hua avait porté l’enfant de son meilleur ami, qu’avant de penser à elle, Roy pensait surtout à lui. Si elle avait besoin d’astuce pour gérer leur vie à tous les deux, celle du bébé, il ne pouvait que faire ça afin de les aider. Quand son coeur aura choisi de s’arrêter pour de bon, il ne serait plus là et si c’était possible, il aimerait qu’ils aient tous une vie heureuse. Réellement.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Au fond, cela me terrifie plus que cela ne me dérange, cette idée de devoir prendre soin de quelqu’un. La peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir quoi faire ou de le faire mal, autant de choses qui peuvent arriver et qui arriveront certainement. D’où le fait que j’ai longtemps hésité avant d’accepter l’idée que je ne pouvais pas me résigner à abandonner Roxas, malgré les facteurs peu favorables du contexte. C’est à peine si j’arrive à m’occuper de moi-même correctement, alors d’autres personnes, ce n’est même pas la peine d’y penser. J’apprends sur le tas comment ne pas trop me louper avec un nouveau-né, ce n’est pas évident mais en plus s’il s’agit d’un adulte avec lequel je n’ai pas beaucoup d’affinités, je ne suis pas certaine de réussir. Encore moins en ayant à l’esprit que cette même personne a en fait une dizaine d’années de plus que moi et n’a donc aucune raison de tenir compte de mon avis à première vue. Mais bon, selon l’enseignant, il ne faudrait pas grand-chose, sauf qu’en l’occurrence, « pas grand-chose » c’est déjà quelque chose pour moi. Trouver les bons mots par exemple, ce n’est pas aussi simple qu’on voudrait le croire, bien qu’on soit rempli de la meilleure volonté qui soit. Enfin bon, je pourrais toujours lui montrer qu’il y a plus pourri comme scénario dans la vie en rappelant mes malheurs, ça peut soulager, non ? Pas sûr. Il y en a au moins un qui croit en moi ici, c’est toujours ça je suppose.
En tout cas, pour l’heure, le plus important est de tenter d’aider mon interlocuteur à ne pas se laisser abattre par la situation. Peut-être suis-je trop ignorante pour n’imaginer qu’un peu ce qu’il doit traverser actuellement, mais si je peux faire en sorte qu’il ne se sente pas isolé dans son mal, ce serait bien. Même si je doute que ce soit de moi qu’il ait réellement besoin pour cela, je veux lui faire comprendre que même de mon point de vue, à moi qui ne le connais pas tellement au fond, il apparaît comme quelqu’un d’admirable, presque un modèle à suivre et qu’il est en droit de passer un coucou à Ryû si l’envie lui prend. Ce n’est pas parce que son meilleur ami a eu le malheur d’avoir un enfant avec une étudiante qu’il doit renoncer à solliciter sa présence par peur de gêner son lien paternel avec le bébé. Je ne voudrais pas devenir le boulet que je redoutais tant d’être, cet obstacle indésiré dans la vie de Ryû, une fatalité contre laquelle on ne peut rien faire parce que c’est inscrit dans la génétique. Et franchement, avoir un arbitre de temps à autre ne peut pas faire de mal je suppose, on va en avoir assez de ne voir que nos têtes entre ces quatre murs à force je pense.
C’est rassurant de savoir qu’il ne doute pas un instant que son ami sera là pour lui, tant mieux à vrai, ça me rassure sur les doutes que je pouvais avoir. En revanche, je fais une petite moue en apprenant que ce ne sera pas si facile pour lui de passer à l’appartement – dommage pour le coup – ce que je comprends néanmoins. Si c’est grave comme il le laisse entendre, cela doit nécessiter pas mal d’examens et donc empiéter sur un temps non négligeable. C’est tout naturel qu’il veuille disposer du temps libre dont il possède à côté pour s’occuper de Haru par exemple. La solution du numéro de téléphone ne me paraît pas si mal, je veux dire, je ne peux pas appeler ma mère à tout va dès que j’ai un doute sur telle ou telle manière de procéder en cas de pépin. Non pas qu’il doive être disponible H24 mais entre ses horaires et ceux d’un mannequin ultra-sollicité, il n’y a pas photo.
« Ah oui, c’est une bonne idée, je reconnais avec un certain enthousiasme, ça peut être utile si je suis prise au dépourvu sans prévenir. C’est un expert pour ça. Je vous enverrai un message pour que vous ayez le mien, histoire que vous ne vous demandiez pas qui vous appelle à deux heures du matin, je poursuis avec un petit ricanement. »
Eh oui, les bébés sont diaboliques, ils pleurent souvent pour une raison inconnue, ce qui fait que je ne sais jamais trop s’il y a vraiment un problème ou s’il fait juste une crise d’affection pour avoir des câlins. Autant dire que c’est peut-être mieux de l’appeler lui plutôt que de sauter immédiatement sur le numéro des urgences pour ce qui pourrait s’avérer être une broutille. No comment.
« Mais ce serait bien si vous passez prochainement. Avec Haru aussi, si ça ne tombe pas pendant ses heures d’école. Histoire de faire les présentations. Et s’il veut toujours mettre mes piètres compétences au baseball à l’épreuve. »
Au moins, si je peux aider à rassurer un enfant quant à ses compétences athlétiques, c’est toujours ça de pris. En tout cas, je m’avise bien de lui demander comment il fait pour gérer la situation avec lui, ce ne doit pas être évident, je ne voudrais pas m’avancer sur un sujet qui peut être sensible.
Et oui, même dans les moments comme ceux là, Roy arrivait encore à se montrer serviable. Mais c’était sûrement sa manière à lui de ne pas se laisser abattre, de trouver assez de volonté pour ne pas flancher pour de bon. Il n’aiderait personne s’il agissait de la sorte et ce n’était pas son rôle de se porter en victime bien qu’il avait l’impression de le faire un peu trop souvent ces derniers temps. Face à cette étudiante, il préférait garder la tête haute, le sourire et l’encourager du mieux qu’il le pouvait. Quitte à lui mentir s’il le fallait. La seule personne en face de qui le jeune homme acceptait de se montrer plus vulnérable, c’était Ryû, rien que Ryû et c’était amplement suffisant. Il s’en voulait déjà assez de l’inquiéter lui qu’il refusait d’alerter tout son entourage. Il y avait sûrement des choses bien plus importantes à gérer que sa santé et c’était la raison pour laquelle, il aimerait être capable de donner ne serait-ce qu’un petit coup de main si Yun Hua ainsi que son meilleur ami en avait besoin.
Dans d’autres circonstances, probablement que le professeur aurait réfléchi un moment avant de donner son numéro de téléphone puisque à ce niveau là, il était plus réservé qu’il n’y paraissait. Néanmoins, il n’avait plus réellement le choix à présent puis il vivait à des tas de kilomètres de la capitale. Il ne pouvait donc que les soutenir par interférence et vu qu’il imaginait déjà très bien son collègue galérait, il n’avait rien contre le fait d’entendre les petits potins avec le fils de ce dernier. C’était mesquin, et très vilain de se moquer cependant leur lien était aussi conçu ainsi. Ils ne seraient pas l’un sans l’autre s’ils n’étaient pas capable de blaguer de temps en temps.
«Ah ! Ah ! Tous les enfants sont des experts pour ça » Avait ri le garçon à son tour « Je suis passé par là aussi. »
Sauf que lui il était tout seul. Il n’avait pas de demoiselles pour lui apprendre comment on devait changer une couche, ni comment on l’aidait à arrêter de pleurer et comment on préparait ce « putain » de biberon. Cela avait été sûrement encore plus difficile que lui changer les couches d’ailleurs. Il se trompait toujours de dosage et à chaque fois, il n’avait pas d’autres choix que de recommencer.
« Mais n’hésitez vraiment pas à m’appeler. Je ferais mon possible pour vous aider. »
Lui aussi était devenu un véritable expert après cela et il en était plutôt fier.
- Ce serait avec plaisir, Reprit-il en souriant, Je suis sûr que Haru serait content. Il s’est encore amélioré depuis, il risque de te donner du fil à retordre.
Roy se redressa sur ses dires, n’oubliant pas de lui donner son numéro avant de jeter un coup d’oeil à son montre.
- Je vais devoir te laisser maintenant, peut-être à plus tard.
Ou à dans quelques jours sûrement pour être plus précis. Hors, il avait encore des examens à faire ici, il ne pouvait pas rester plus longtemps bien qu’au fond, il aurait préféré. Cela lui éviterait d’angoisser constamment. Ca aurait été trop simple.
■ Age : 24 ans ■ Date de naissance : 13/03/1995 ■ Astrologie : poisson & cochon ■ Métier : travaille dans une petite animalerie ■ Année : 4ème année ■ Résidant à : un petit appart à shinjuku avec Roxas ♥ ■ Notes :
arrêter de prendre les gens pour des menaces potentielles † arrêter de jouer la forte quand je suis au bout de ma vie † disparaître du champ de vision de Royal Shit † prendre soin de Roxas autant que possible † essayer de ne pas aller voir ma psy pour aller l'étrangler † idem pour mon paternel sauf que ce serait plus violent & que je devrais le sortir de sa tombe † faire mon deuil † fuir le regard anéanti & peiné de ma mère † penser à me confier à quelqu'un de confiance au sujet de mes problèmes † ne plus jamais redoubler † dessiner pour évacuer mon surplus de stress... mais pas des trucs glauques ou morbides... ou même en rapport une figure abstraite de la mort
essayer de ne pas penser que ma vie sentimentale est certainement condamnée pour de bon † faire attention à mon alimentation pour retrouver ma silhouette d'avant la grossesse † mais en même temps je n'aime pas non plus être si fine... dilemme † m'entraîner autant que possible au taekwondo pour être plus forte & savoir faire face à un potentiel danger † arrêter de loucher sur les annonces de la Angel Entertainment †passer plus de temps avec Yuto en dehors du drama familial... enfin essayer, en ne le regardant pas comme un meurtrier ■ Navigation :
Partager mes inquiétudes et mes premières impressions de jeune mère avec quelqu’un qui est déjà passé par là a quelque chose de réconfortant et d’apaisant. J’ai beau faire de mon mieux pour aiguiller Astéria quand elle a besoin de conseils ou quand des questions lui trottent en tête, je suis encore loin d’être rôdée pour ce qui est de s’occuper d’un bébé d’à peine deux mois. Soit, je ne m’y prends pas trop comme un manche pour changer une couche ou pour lui donner le biberon, ou même ne serait-ce que pour le porter convenablement, mais franchement, si être une bonne mère digne de ce nom se résumait à cela, ça se saurait. Alors oui, je suis preneuse de conseils judicieux, d’astuces et de recours d’urgence si jamais je me trouve soudainement prise au dépourvue et que Ryû n’est pas dans les parages. Et j’aimerais autant ne pas passer pour la jeune maman paranoïaque et excessivement affolée auprès des médecins des urgences si possible, alors qu’il suffit de quelques gestes bateau pour que Roxas aille mieux. Dommage que la télépathie n’existe pas encore ou que ces appareils permettant de déceler les pensées des bambins ne soient pas encore assez performants pour être vendus en masse. Peut-être pour le prochain ? S’il y a un prochain, pas sûr que j’aie des envies de nouveau bébé à l’avenir, même dans plusieurs années. Je vais me contenter de m’occuper de celui-ci, ce sera déjà bien, pour ne pas dire miraculeux.
Il va de soi que je suis soulagée d’entendre l’enseignant appuyer mes dires sur les bébés qui mènent la vie dure. Au moins, je peux déjà être convaincue que Roxas n’est plus diabolique qu’un autre nouveau-né, non parce qu’en plus je n’ai pas envie de me retrouver avec la réincarnation de Damien sur les bras. La vie est suffisamment difficile et elle me nargue bien assez comme cela. Même si avec le grand-père biologique qu’il a, ça aurait du sens, mais gardons espoir, la génétique aura fait son tri comme il faut avec un peu de chance. On y croit.
« Bon, puisque vous êtes un expert, je pourrais me référer à vous alors pour distinguer une simulation d’une vraie crise de larmes alors ?, je réponds en riant, non je ne mets pas du tout la pression, il faut bien se serrer les coudes face à ces petits démons. »
Et surtout s’armer de courage pour ne pas fondre à la vue de leur bouille adorable. Je vous jure, il va falloir que je m’entraîne parce que si ça continue comme ça, il va finir par me mener par le bout du nez dans quelques années. Et il n’en est pas question. Je ne suis pas pour l’éducation autoritaire en tous points, mais malgré tout, ce n’est pas aux enfants de faire la loi. Ce serait le comble, surtout en pensant qu’il ne sait pas encore parler. La faiblesse du sentimentalisme. Heureusement que je ne me retrouve pas seule avec cette charge sur les épaules, espérons que Ryû soit plus doué que moi pour sévir si besoin.
« Merci c’est très gentil de votre part. Même si c’est de temps en temps, ça me sauvera la vie. »
Ce n’est pas vraiment comme si j’avais un nombre incalculable d’experts pour ce qui est d’élever des enfants dans mon entourage. Même ma mère a dû recourir aux services d’une nounou, alors je ne sais pas vraiment si elle connaît les périodes d’angoisse face aux pleurs incessants qui prennent un bambin d’un coup, sans qu’on sache pourquoi. Bon, un peu quand même je suppose, mais le fait est qu’elle ne s’y connaît peut-être tant que cela pour ce qui est de gérer des enfants en bas âge. Quant à ma nounou, elle serait capable de me renier si elle apprenait que j’avais eu un enfant au Japon. D’un père japonais de surcroît. Il faudrait vraiment que je trouve pourquoi elle a une dent contre ce pays et que je lui explique que c’est idiot.
« Je n’en doute pas, il a l’air d’être très doué et très vif d’esprit, j’énonce avec un sourire, ce sera avec plaisir que je prendrais une nouvelle raclée. »
Si ça peut servir à faire plaisir à quelqu’un – mais pas trop quand même parce que sinon je gâche le jeu – c’est tant mieux. C’est avec grand soin que je range le fameux numéro de téléphone, prévoyant de l’enregistrer plus tard et d’envoyer un message pour qu’il ait le mien de son côté. Je hoche la tête en l’écoutant déclarer qu’il est l’heure d’y aller, c’est vrai, avec toute cette conversation, j’en avais presque oublié l’heure. Et qu’il est peut-être temps pour moi de retourner auprès de Roxas pour voir s’il va bien, et si Ryû n’est pas trop exténué de prendre soin de lui. Ne serait-ce que pour lui accorder une pause, ça ne fait jamais de mal.
« Il faut que j’y aille aussi, histoire de voir que l’appartement n’ait pas sombré entre-temps, j’acquiesce avec un petit rire, bon eh bien, à la prochaine. Prenez soin de vous surtout. »
Sincèrement, j’espère que son histoire de maladie étrange ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. C’est donc en lui adressant un dernier sourire encourageant que je reprends mon chemin, clairement de meilleure humeur qu’à ma sortie de l’hôpital, qui l’eût cru ?
Ah ! Ah ! Roy n’était pas certain d’être capable de l’aider sur le coup de la crise de larmes. Il s’était tellement fait avoir quand il était plus jeune. Haru était doué pour l’avoir sur ce point là bien qu’en grandissant, le père arrivait plus facilement à distinguer le faux du vrai. Son problème était qu’il avait du mal à ne pas céder à ses caprices, qu’il se faisait avoir par les yeux de chiens battus que son fils lui montrait. Même le chat Potté ne le battait pas dans ce domaine là, son enfant était si malin lorsqu’il le désirait, probablement qu’il avait hérité cela de son père en réalité. Roy pouvait faire extrêmement preuve de malice s’il le souhaitait et assurément que quand il était petit, il en avait fait voir de toutes les couleurs à ses parents. Il avait compris leur douleur et ô combien, il avait pu être « cruel » quand il constatait certaines réactions d’Haru avec lui. Heureusement celui-ci s’était assagi avec le temps et était complètement fou d’amour envers son géniteur. Mais, rien n’était facile et le professeur en avait amplement conscience. Yun Hua n’était pas au bout de ses surprises car un enfant ne demandait pas qu’une énorme responsabilité, c’était tellement tout à la fois mais l’avantage était qu’en général, ça changeait les gens. Ca les faisait grandir, avoir un point de vue différent sur le monde et on se rendait compte à quel point la vie était un véritable cadeau. Du moins, à ses yeux, c’était ainsi qu’il voyait la venue d’Haru dans son existence, il était le plus beau cadeau qu’on avait pu lui offrir sur la Terre et ce, peu importait que sa mère soit là ou non. Il espérait que cela ne l’affecterait pas à l’avenir, que son fils ne lui reprocherait pas d’avoir choisi de l’élever seul et s’il n’en parlait jamais, lorsqu’il y pensait, Roy en avait un peu peur. Tout était imprévisible, les être humains en particulier et chacun réagissait le plus souvent différemment. Il n’était pas en mesure de prédire l’avenir donc il l’ignorait toutefois il ferait tout son possible afin que son fils ne se sente jamais délaisser et qu’il ait une vie heureuse. Il ne demandait que son bonheur, rien de plus.
« Tu as raison » Avait ri légèrement l’enseignant « J’essaierais de faire de mon mieux pour t’aider. »
Et c’était clair qu’il valait mieux « de temps en temps » que jamais. En tout cas, il ferait sincèrement son possible pour les aider tous les deux, du moment que ça restait dans ses capacités. Bien que d’Okinawa à Tokyo, c’était plus compliqué cependant il savait qu’à un moment ou un autre, il n’aurait pas d’autres choix que de revenir sur le capitale. Il pourrait sûrement passer les voir plus souvent qui savait.
« Pour être vif d’esprit, c’est vrai qu’il est. Il court de partout. »
C’était à la fois agréable, à la fois terriblement épuisant parfois. Rien que de le mentionner, Roy ne put qu’en rire en pensant que ces jours où son fils marchait à peine étaient si loin à présent. Il avait encore l’impression que c’était hier qu’il avait vu sa bouille pour la première fois mais quand il partait le chercher à l’école, qu’il contemplait ce sourire radieux qu’Haru lui affichait avant de courir pour le rejoindre, il n’avait d’autres choix que de constater ô combien ce dernier avait grandi.
La remerciant ensuite, le professeur l’avait laissé s’en aller pour faire demi-tour et rejoindre l’enceinte du bâtiment, pas grandement motivé. Il en avait réellement assez de tous ses examens mais ce n’était pas comme si à ce niveau là, Roy avait vraiment le choix. Le point positif dans tout cela était que malgré tout, ça lui avait fait plaisir de croiser cette jeune fille et de discuter avec elle. Leur dernière confrontation avait été plus tumultueuse, aujourd’hui ça le rassurait de voir qu’elle faisait des efforts mais particulièrement qu’elle n’avait pas l’air entrain à laisser tomber son meilleur ami. Et ça, c’était important.
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