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 Somebody save me I don't care how you do it • |

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 22 Juin - 12:00

Somebody save me I don't care how you do it •
Comment en étais-je arrivé là ? Je ne m’en rappelais pas. Je ne me souvenais de rien. Sûrement que j’avais été trop naïf, que je n’avais pas pris en compte à quel point des êtres horribles, il y en a de partout dans le monde et que mes coéquipiers n’échappaient pas à la règle. La vie était au bout du compte injuste. Pire que ça, elle était cruelle, je suppose. J’avais beau être indifférent à de nombreuses choses, je ne pouvais pas l’être face à ça. Je les détestais, les maudissais et pour la première fois de toute mon existence, je souhaitais que leur vie soit brisée et qu’ils crèvent quelque part où je ne serais pas. Je n’étais pas encore assez vaillant pour oser les affronter de moi-même, pour oser me venger de mes mains néanmoins j’étais déjà assez fort pour le vouloir. J’étais peut-être une mauvaise personne, je l’ignorais, cependant je n’avais pas le souvenir de leur avoir fait quelque chose de mal. Pas volontairement en tout cas. Qui pouvais-je moi si j’étais doué au baseball, si on me m’était en avant et que notre entraîneur hésitait à me mettre capitaine de l’équipe des Giants ? J’avais refusé. J’avais dit que je n’étais pas d’accord avec cela puisque justement je savais à l’avance les dégâts que cela causerait, la pression médiatique qui s’accentuerait et les joueurs qui n’en seraient que plus énervés. Ce n’était pas de ma faute. Ce n’était même pas sur que je le sois de toute façon mais Takeshi-san avait dit que c’était à lui d’effectuer un tel choix et qu’avec mes capacités, je pourrais facilement représenter l’équipe. Hors, ce n’était pas une question de capacité. Je n’étais pas sociable, je ne m’entendais pas avec eux... Cela ne ferait qu’aggraver mon cas cependant je suppose qu’il croyait bien faire, qu’il croyait qu’ainsi nos liens se souderaient probablement mieux et que moi, je serais certainement plus ouvert. Mais non. Depuis lors, ils n’avaient cessé de discuter, s’en tracasser alors que moi je restais dans mon coin, ne me mêlant pas à leurs conversations bien qu’ils me cherchaient parfois. Je le regretterais. C’était ce qu’Hideo avait dit néanmoins il me le répliquait souvent alors j’avais haussé les épaules, songeant au fait que j’étais habitué à ce genre de remarque mais aussi à leurs attaques qu’ils m’offraient tout le temps. Seulement, je n’avais jamais imaginé qu’ils pourraient aller jusque là et je les haissais. Tellement que j’en tremblais et que j’aimerais avoir de la force pour me défendre, pour me battre. Mais je ne devais pas me battre. On m’avait toujours dit de ne pas utiliser la violence, peu importait la situation et je ne me voyais pas le faire de toute façon. J’étais seul contre eux. Qu’est-ce que je pourrais bien faire ? Prier qu’une personne extérieur vienne m’aider ? Que Takeshi-san arrive et voit à quel point tous en réalité étaient des être horribles pour enfin se décider à changer toute une équipe ? Je ne souhaitais mêler personne... Peut-être que finalement, c’était mieux ainsi. J’aurais enfin la raison pour abandonner le raison. Même si j’étais effrayé et que, au fond de moi, je ne voulais pas que cela se termine comme ça... Je préférais abandonner de moi-même plutôt de me dire que je ne pourrais plus jamais tenir une batte entre mes mains. Enfin, c’était trop tard pour voir les choses ainsi désormais.

Jusque là, la journée n’avait pas été très différente des autres. Après quelques temps d’entraînement le matin, on avait eu un match contre l’équipe des Tigers d’Osaka. On avait gagné de peu mais Takeshi-san nous avait réprimandé, disant qu’il n’avait pas été satisfait de notre jeu, qu’on avait déjà fait mieux et qu’il ne comprenait en rien quant aux agissements des Giants qui paraissaient particulièrement démotivés. Le stade avait commencé à se vider petit à petit et alors on était resté à discuter, mes coéquipiers ne se gênant pas de dire qu’il n’était pas d’accord quant au fait que je devienne capitaine. Je n’avais pas parlé, hochant simplement la tête comme pour dire que j’étais du même avis qu’eux - pour une fois. Mais notre coach les gronda, expliquant qu’on devait faire avec ses décisions et que pour le moment, il ne savait pas encore donc c’était inutile de se tourmenter pour des actions futurs. Ils avaient acquiescé donc j’avais eu la naïveté de penser qu’ils avaient compris. Je les laissais partir se changer pendant qu’en attendant qu’ils le fassent, je restai au sein du bâtiment, observant ce dernier. Quand j’y réfléchissais, je me disais que pendant un temps, j’avais rêvé de me tenir là, tenant fièrement ma batte entre les mains et aujourd’hui tout ceci était devenu dérisoire. J’avais tout perdu. C’était le cas de le dire. En particulier en ce jour où ils me montraient clairement que je n’avais rien à faire ici. Je les détestais tellement que oui, j’aurais aimé être assez courageux pour les briser un à un sur le champs et me venger de tout ce mal qu’ils m’avaient causé jusque là.

Il n’y avait plus personne. Je les avais vu sortir des vestiaires alors j’avais souhaité y aller à mon tour afin de pouvoir me rejoindre. Cependant Hideo était revenu sur le terrain avec deux d’entre eux, me fusillant de son air froid et hautain. Etant habitué, je m’étais attendu à subir encore des brimades de leur part néanmoins, je n’avais pas pensé que ça aurait pu être pire. Au début, ils m’avaient simplement insulté, me traitant d’imbécile et de « connard » sans oublier de dire pour la énième fois que je n’avais rien à faire dans cette équipe, que je ne serais jamais un Giants et que mon talent, eux, ils n’en avaient que faire. Pour la première fois, je fus surpris de voir qu’ils m’avaient obligé à m’agenouiller au sol, tenant fermement ma tête par leurs doigts qui agrippaient mes cheveux. Je n’avais pas réagi non plus, me laissant complètement faire en songeant que ce n’était qu’une question de quelques coups et que ça irait après une fois qu’ils se seraient défoulés.

- Puisque tu ne comprends pas Takeda. Je pense qu’on va devoir te le faire comprendre.

Le ton d’Hideo était sarcastique. Moi, je persistais à rester silencieux, ne saisissant pas où il voulait en venir avant que Seiji ne vienne à côté et m’attrape le bras. Hideo fut remplacer par un autre de mes coéquipiers, et une batte dans une main, il vint se positionner en face de moi, s’amusant à frapper l’objet contre sa paume. Machinalement, je déglutis, détournant mon regard ailleurs dans le dôme. N’y avait-il donc personne ? Non. Le match était fini depuis longtemps et Takeshi-san nous avait dit avant le match qu’il devrait partir rapidement à cause d’un rendez vous pour le championnat qui approchait. On était dans un petit coin du terrain et j’étais seul, complètement démuni alors que mes pupilles s’écarquillant, j’avais discerné ce qu’ils comptaient faire. Et c’était cruel. N’importe qui considérerait cet acte comme cruel. Moi-même qui ne prenait plus de plaisir dans le baseball était paniqué de leurs actes. Afin que je ne puisse plus jamais jouer, ils voulaient me casser le bras... Ils voulaient que tout se retourne contre moi et que je ne sois certainement pas capable d’aller le répéter à qui que ce soit. Parce que j’étais trop faible pour ça. En revanche, je ne voulais pas perdre l’usage de ce membre, je ne voulais pas être privé de baseball à vie. Je voulais garder cet espoir d’aimer à nouveau ce sport un jour. Toute mon indifférence et impassibilité disparu de mon regard sombre. La lueur était devenu plus brillante, plus inquiète alors que les secondes s’écoulaient. J’essayais de parler, de les supplier de ne pas faire ça néanmoins aucun son ne s’échappait de mes lèvres et j’étais incapable de bouger ni de me défendre. Je ne devais pas me battre et je ne pouvais m’enfuir à cause de cette emprise immense qu’ils avaient sur moi. Pour la première fois depuis longtemps, je réalisais ô combien, au fond, j’aimais le baseball et que je ne souhaitais pas qu’on me l’enlève. Même si je n’avais plus la passion ni tout cet enthousiasme à y jouer, il n’en restait pas moins un sport que j’appréciais et qui m’avait longtemps accompagné. Non. Je n’avais pas envie qu’on me prive de ça. Je pourrais faire tout ce qu’ils voulaient mais pas ça.


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Ce message a été posté Jeu 26 Juin - 16:28



I will save you

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Aucune idée d’où en était le matche. Emi m’avait convaincu – forcé – à venir le voir avec elle. Du baseball, franchement. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire pendant que ces guignols courent bêtement autour de la piste après avoir tapé dans une petite balle ? Ce sport était ridicule, avouons-le. Je crois que le matche commençait à peine que mes yeux se mirent à se fermer d’eux-mêmes sans que je puisse lutter davantage. D’accord, j’étais probablement un peu fatigué aujourd’hui. Malgré le bruit, je crois que je fus plongé dans un profond sommeil, puisque je me rappelle avoir rêvé de choses étranges, un voyage à Hawaii ou quelque chose comme ça. C’était plutôt drôle, j’avais l’impression d’être au soleil. Puis un froid me gagna, un vent s’était levé sur Hawaii, et des gens criaient des mots que je ne comprenais pas. Il me fallut quelques minutes avant d’ouvrir les yeux, de me souvenir qu’à Tokyo, il faisait un peu froid aujourd’hui, et que les voix, c’était ces idiots de joueurs. Je tournai ma tête vers les gradins, il n’y avait plus personne… Pas même Emi. Rah ! Elle m’avait abandonné là. Probablement pour me punir de n’avoir pas suivi ne serait-ce qu’une seule seconde du matche. Mais j’aurais pu regarder, sincèrement. Si ça avait été intéressant.

Je me levai, m’apprêtant à partir quand je lançai un vague regard vers les joueurs. Il tenait Keisuke par les bras et un autre s’approchait de lui avec une batte. Oui, en fait, j’avais tout de suite reconnu Keisuke, je savais qu’il jouait dans cette équipe. Je m’arrêtai, observant la scène. Je crois que ce type voulait lui casser le bras. Ils voulaient tous le lui casser en fait. La question était : pourquoi ? Ce serait idiot, ne sont-ils pas une équipe ? S’il perd l’usage de son bras, ils peuvent tous en pâtir. Je crois ? Décidément, j’avais du mal à comprendre ce sport. Mais la question n’était pas là. Je n’allais pas rester là à le regarder se faire bousiller comme ça ? Je devrais. Qu’aurait-il fait lui ? Monter doucement les escaliers et sortir d’ici, faire comme s’il n’avait rien vu. Oui, je n’en doute pas une seconde. Rien que pour cela, je devrais faire pareil.

Mais malheureusement, je ne suis pas comme ça. Je ne serais jamais comme ça.

Lâchant un profond soupir d’agacement, je sautai par-dessus la barrière qui me séparait d’eux, m’approchant rapidement d’eux alors que le chef du gang levait sa batte pour donner le coup « fatal » à son équipier. Juste à temps, je me saisis de son arme ridicule, poussant violemment l’autre en arrière pour qu’il tombe et lâche la batte, m’emparant de cette dernière.

-Mais qu’est-ce que vous êtes tous en train de foutre, là ? Demandais-je en le regardant lui, puis les autres. Lâchez le maintenant, ne vous enfoncez pas davantage.

Je suppose qu’ils durent comprendre que maintenant qu’il y avait un « témoin », les choses devenaient plus compliqué pour eux. J’espère qu’ils ne vont pas me tuer. J’avais une fille quand même, elle avait besoin de moi, ils ne pouvaient pas me faire de mal. Je regardai Keisuke une fois qu’il fut relâché, contenant un soupir à cause de la situation. Ça ne me plaisait pas d’être intervenu pour l’aider. Cependant, je sais que si j’étais parti et que j’aurais appris qu’ils l’avaient blessé, je m’en serais énormément voulu. Pas forcément parce que, fut un temps, je le voyais comme un ami. Peut-être y avait-il un peu de ça, certes, mais je n’étais pas ce genre d’homme, lâche, qui pense prioritairement à ce qu’il risquait en se jeter « dans le tas ».
Sans bouger, je serais ma batte entre mes doigts, les fixant les uns après les autres comme pour montrer qu’ils ne me faisaient pas peur et que je ne comptais pas partir. Du moins, pas tant qu’ils seraient là, avec Takeda. Je suis certain que si je m’en allais, ils finiraient simplement ce qu’ils avaient commencé un peu plus tôt. Lui briser le bras. J’étais curieux, j’avais envie de leur demander pourquoi ils avaient voulu faire cela, mais je doutais qu’ils me répondent, alors je gardai cette question pour moi. Du moins, pour le moment.

-Il est clair, repris-je en souriant, que si le bras de ce pauvre gars se brise mystérieusement, la presse n’aura pas de mal à savoir pourquoi. Surtout si une conversation un peu trop intime est dévoilée. Vous devriez rentrer chez vous maintenant.

Est-ce que bluff est compatible avec baseball ? Aucune idée. Je tapotais ma poche comme pour montrer d’où tout cela était « enregistré », leur faisant un signe de la main pour leur faire comprendre qu’il était vraiment temps de dégager pour chacun d’entre eux. Surtout après tout ça. Il me semble que ces hommes avaient décidément besoin d’un peu de vacances. En fait, je voulas qu’il s’en aille tous, sauf Takeda. Lui, il devait rester. Non pas que j’attende un quelconque remerciement. Je n’en voulais pas, pas de sa part. Actuellement, je voulais juste combler ma curiosité mal placé et qu’il me dise ce qui se passe dans cette équipe sordide.

 

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Ce message a été posté Ven 27 Juin - 12:23

Somebody save me I don't care how you do it  •
J’étais effrayé. Sincèrement, je l’étais. Je revoyais ces années fabuleuses où je courrais comme un fou sur le terrain de baseball du lycée, écoutant les encouragements du public alors que j’atteignais la dernière base. Je repensais aussi au premier jour où j’avais vu les joueurs du quartier s’entraîner et que j’avais été fasciné, des étoiles se reflétant au sein de mes pupilles. Et puis, levant mon regard vers Hideo, je me souvenais de mon arrivée chez les Giants et des jours qui avaient suivi. Je n’avais pas baissé les bras, j’avais continué de croire au baseball, j’avais continué de croire en mon équipe avec l’espoir qu’un jour, je parvienne à m’y intégrer. Sauf qu’au fil des mois et des années, j’avais fini par ne plus me rappeler quelle joie m’apportait ce sport autrefois. J’en étais écœuré, dégoûté. Mais malgré cela, je persistais à ne pas arrêter parce que je n’avais rien d’autre, parce que je voulais tout de même emmener mes coéquipiers en championnat et sûrement parce que quelque part au fond de moi, je n’avais pas envie d’arrêter. Pas si bêtement. Mon plus grand souhait était de retrouver cette passion que j’éprouvais auparavant, qui me mettait des étoiles dans les yeux, de l’adrénaline dans le cœur et qui par-dessus tout me donnait l’impression d’être libre dans tous les sens du terme. Aujourd’hui, c’était comme si je prenais conscience de tout ça, du à quel point j’aimais le baseball et refusais d’être en priver. Qu’on me renvoie des Giants, je l’accepterais et certainement assez facilement mais pas ça non, pas qu’on me retire la possibilité de jouer toute ma vie. Je regrettais d’être passé professionnel, je regrettais de m’être démené pour en arriver là et pour au bout du compte être victime d’une profonde déception.

Pourtant, j’avais envie de hurler, de lui crier de ne pas faire ça, de me laisser tranquille et de lui attraper le cou pour l’étrangler à cause de cette rage qui fulminait en moi. Seulement je n’avais pas assez de courage pour cela et ma respiration se bloquait alors qu’aucun son ne sortait de ma bouche. J’avais même envie de pleurer. Pour la première fois de ma vie, oui, j’avais envie de pleurer. Parce que j’étais terrifié, je ne voulais pas perdre ce bras qui m’était si important. Je refusais de ne plus pouvoir tenir une batte entre mes mains. Même les supplier, je n’y parvenais pas. Mes yeux brillaient et je n’avais pas d’autres choix que d’affronter la réalité. C’était fini. Je suppose qu’après ça, je ne serais plus rien. J’aurais peut-être du m’y intéresser plus, montrer ma motivation, ma détermination et prouver que le baseball n’était pas qu’un simple sport. Peut-être qu’ainsi ils auraient fini par me comprendre et m’auraient épargné. Néanmoins il était trop tard à présent. Hideo baragouinait encore des mots que je n’arrivais même plus à entendre tandis que les deux autres me tenaient fermement. Je ne voulais pas voir ça, j’allais souffrir je le savais mais après tout, j’étais préparé. Pas vraiment. Mes bras tremblant, je permis à mes paupières de se clore, plus effrayé que jamais. Je ne saisissais pas pourquoi tout ce mal s’acharnait sur moi depuis que j’étais gosse, pourquoi peu importait où j’allais, c’était à moi qu’on s’en prenait mais également, je ne comprenais pas quel plaisir ils avaient à tous se comporter ainsi envers ma personne. Peut-être qu’ils aimaient s’en prendre aux plus faibles, que cela leur offrait une certaine satisfaction et ils avaient l’impression d’être plus fort, supérieur aux autres. Mais je n’avais rien demandé. Je ne leur avais fait aucun mal, hormis le fait d’avoir essayé de m’intégrer.

Je ne m’arrêtais pas de trembler, attendant le coup fatal cependant celui-ci n’arriva jamais et une voix familière que j’eue du mal à discerner s’approcha de mes oreilles. J’ouvris doucement un œil après l’autre, peur de rêver, peur que cela ne soit pas fini et qu’Hideo compte bien me casser le bras. C’était là que je l’aperçus, lui. Shota. Il était là. Et si je discernais la situation, il venait de me sauver la vie. Je ne risquais donc plus rien. Du moins, pour le moment. Seulement je peinais à réaliser et j’étais toujours incapable de parler, mon corps tremblant de plus en plus alors que je pensais à ce qui serait arrivé si le jeune homme n’était pas intervenu. Au contraire de moi à l’époque, il n’avait pas été lâche et cela ne me faisait encore plus regretter mes actes passé bien que j’étais trop mal pour y réfléchir. Avec le recul, je m’en étais toujours voulu de n’avoir rien fait pour lui ce jour-là et je savais que si c’était à refaire, j’aurais été plus courageux.
Complètement déboussolé, je les regardais d’un air ailleurs, tentant vainement de reprendre mes esprits alors que Shota les provoquait. Je ne pensais pas que cela soit une bonne idée. Autant avant, je n’aurais pas songé que les Giants puissent être plus violents que de simples coups néanmoins après aujourd’hui, je ne pouvais pas dire de quoi ils étaient capables. Je remerciais le jeune homme d’être intervenu, c’était égoïste, cependant sans lui, j’ignorais ce que je serais devenu… Toutefois, j’avais peur. Je ne voulais pas que tout cela se retourne contre lui. Incapable de parler, j’attrapai faiblement le bas de son haut de mes doigts tremblants, désirant lui faire comprendre d’arrêter.

Un rire sarcastique résonna près de nous et machinalement, j’égarai mes yeux vers la provenance de ce son, apercevant Hideo qui vraisemblablement n’avait pas été touché par les propos du jeune homme.

- Tient, mais qui voilà. Tu te prends pour un super héros ?

Il ne lâchait pas Shota du regard, pas effrayé le moins du monde alors qu’il le poussait de sa main contre son épaule.

- Un enregistrement tu dis ? Peu importe.

Cela ne sentait pas bon. Je les observais tous, faisant des allers-retours entre mes coéquipiers et mon ami – puisque à mes yeux, je le considérais toujours ainsi. Je ne pus réellement prendre conscience de ce qui se passait qu’Hideo avait repris brutalement la batte des mains du jeune homme avant de la jeter au loin derrière. Il semblait en colère, probablement d’avoir interrompu mais aussi d’être provoqué de la sorte. Mes phalanges ne relâchaient pas le haut de mon camarade, le lui tirant pour qu’il n’en fasse pas plus, qu’il s’en aille de là. A choisir, je préférais qu’il ne soit pas blessé par ma faute. Je ne méritais pas ça de sa part. Même si j’étais effrayé, entièrement terrorisé, je préférais qu’il me laisse là plutôt qu’il ne soit touché. Sauf que malheureusement il n’en fit rien et Hideo, après lui avoir adressé une esquisse des plus espiègle lui élança un crochet en plein visage, ordonnant aux deux autres de s’occupaient de lui. Non. Non. J’avais l’impression de revivre l’agression de Sae Ra. En pire. Je voulais bouger, faire quelque chose, l’aider à se défendre, à ne pas être blessé. Mais encore une fois, j’étais trop faible. Mon corps n’écoutait rien de ce que je lui ordonnais, ne s’arrêtant pas de trembler, encore chamboulé par les évènements qui semblaient loin d’être terminés. Je les contemplais, paniqué, tentant vainement de laisser échapper quelques mots mais ma gorge restait sèche, j’avais l’impression que j’allais m’étouffer. Qu’on s’en prenne à moi, je l’acceptais, je m’y résignais mais pas mon entourage. Encore moins Shota. Hideo avançait vers moi alors que je reculais, fixant machinalement les deux autres dont un s’était emparé du col du jeune homme, s’apprêtant à le frapper. Je toussotais à cause de cette fichue gorge, de ce fichu blocage qui finalement s’estompa. Au début, ce n’était que murmure, mes mots n’étaient pas forts et personne ne les entendait cependant, la peur, la panique, la colère aussi me permis de libérer tout ça.

- Ca suffit !! M’écriais-je, essoufflé, Arrêtez ça !!

Qu’ils le laissent tranquilles. C’était tout ce que je demandais. Il n’avait rien fait de mal, juste essayer de m’aider. C’était une bonne personne. Il n’y avait probablement pas meilleur que lui. J’étais à demi-conscient de ce que je faisais, perdu dans mes émotions, par la haine que j’éprouvais à l’égard de mes coéquipiers, à l’égard du monde entier, mais aussi perdu par cette douleur que j’avais à cause de ces multiples évènements. Je me relevai, tentant de fuir à Hideo cependant il était bien trop près de moi et instinctivement, je le repoussai violemment avant de rejoindre Shota et de me placer devant lui tout en écartant les bras. Je tremblais encore, pas à cause des coups que je risquais de me prendre mais parce que je ne parvenais pas à enlever ce traumatisme de mon esprit.

- Qu’est-ce que tu essaies de faire Keisuke-kun ? Se moqua Seiji, apparemment amusé pour de bon, Tu te rebelles ?

Je secouai ma tête, ne réussissant pas à parler. Pourtant ça bouillonnait à l’intérieur de moi alors que mon unique pensée était qu’ils crèvent tous en enfer. J’irais certainement en prison si tout ce à quoi je songeais se réalisait mais on me pardonnerait non ? J’avais de bonnes raisons… Bien que je doutais qu’on ne m’écoute si je m’expliquais. Je ne voulais de mal à personne, néanmoins, des gens comme eux, plus le temps avançait, plus je les haïssais… Et je peinais à comprendre moi-même toute cette rage qui m’encombrait. Je le fixais alors que le joueur s’approchait de nous, accompagné du troisième, Hideo se relevant. Je fus dégagé rapidement, mes fesses se cognant au sol et hébété, je les regardais en train de s’en prendre à mon ami, souhaitant sûrement récupéré le fameux « enregistrement ». Etais-je le seul à avoir compris que Shota avait menti ? Je les détestais tellement. Encore plus aujourd’hui. Ils n’avaient décidément aucun cœur. Ils étaient pitoyables. Sans que je ne puisse les retenir, faible et minable que j’étais, des larmes avaient perlé sous mes yeux. Non pas par souffrance – peut être un peu certes – mais à cause de toute cette colère et cette haine que j’avais en moi tandis que je les voyais se rebeller contre le jeune homme. Je ne voulais pas tout ça… Hideo n’avait pas l’air content, pire, cependant alors qu’il souhaitait me frapper, je retins son coup en plaçant mon bras devant mon visage. Je pouvais lire dans son regard la surprise de ce geste mais je crois que je n’avais jamais été aussi énervé que ce que j’étais en ce moment précis.

- Connard… Connard… Répétais-je d’une petite voix et tremblotante, compressant mes poings pour me retenir.

Sauf que pour la première fois de ma vie, je ne sus suivre les conseils de mes parents : ne pas se battre, ne jamais utiliser la violence, être respectueux… J’étais fou de rage, hors de moi et je crois que non, je ne me maîtrisais plus. Mes mains encerclèrent son cou et tout en le bousculant, je serrai la pression autour de sa nuque, laissant les gouttes déferlaient contre mes joues.

- Je te hais !! Toi, les autres, tout le monde !! C’est quoi votre problème hein ?!! Vous vous croyez intéressant à faire ça ? Mais allez crever !!

Toute mon enfance, toute mon adolescence, j’ai du subir sans jamais réagir, j’ai été blessé, humilié et même si je ne montrais rien, évidemment que ça m’avait touché. Je pense qu’à force, j’avais atteint ma limite à cause de mon avenir qui était menacé, de mon passé qui avait été bousillé et du fait que plus qu’à moi, il avait l’intention de s’en prendre à Shota.

- T’es qu’un connard !! Un véritable connard ! Je te hais !

Je ne cessais de le répéter alors que mes bras tremblaient de frustration, que je ne relâchais aucunement l’emprise que j’avais sur lui et que mes pleurs ne s’atténuaient pas. Si seulement je pouvais lui faire vivre tout ce qui m’avait vivre jusque là… Malheureusement, j’étais incapable de ça. Bien qu’intérieurement, je les avais tué des centaines de fois. J’entendais les deux autres derrière moi, choqués, me disant de le lâcher. Ce que, étrangement, je fis presque aussitôt tout en le repoussant un peu plus loin, ne souhaitant pas qu’il ne s’approche de moi.« Dégagez » était le mot que je ressassais sans arrêt tandis que mes tremblements s’accentuaient. Cela faisait trop d’émotions et de péripéties d’un coup. Hideo avait du mal à reprendre sa respiration, se massant le cou, il fit signe aux deux autres d’y aller, n’oubliant pas de dire que je le regretterais. Je le savais. Ils disaient toujours ça. Et je m’y étais habitué néanmoins à présent, je vivrais avec toujours cette appréhension dans le cœur. Parce qu’il n’y aurait pas toujours quelqu’un pour m’aider et même si aujourd’hui, je ne m’étais pas laissé faire, c’était exceptionnel. Je n’étais pas assez fort mentalement pour les affronter à nouveau. Ils étaient partis. Enfin. Et toute la pression retombant, je m’écroulai avec elle sur le terrain du Tokyo Dôme, séchant mes pleurs d’un revers de bras alors que j’étais toujours aussi marqué. Mes yeux brillant d’une lueur vide - plus de regard impassible, plus de froideur, rien de tout ça, j’étais incapable d’être indifférent à une telle situation – Je les détournai en direction de mon ami qui même si son état ne semblait pas grave avait l’air bien amoché. J’étais inquiet et je m’en voulais. Néanmoins, de plus bel, trop chamboulé, je ne parvenais pas à parler. Je me contentais de l’observer, souhaitant lui demander comment il allait, le remercier pour ça, lui dire que je lui serais toujours redevable cependant aucun son ne sortit de mes lèvres. Je devais avoir l’air bien pitoyable. J’étais faible et Shota à côté me semblait tellement fort. Je l’admirais presque…
Prenant une position plus confortable, assis non loin de lui, je baissais mes yeux, tentant vainement d’éteindre mes tremblements et de parler. Dire quelque chose, peu importait ce que c’était, je devais dire quelque chose.

- Tu n’aurais jamais du intervenir, Avais-je alors chuchoté.

Encore une fois, ce n’était pas ce genre de parole que j’aurais souhaité prononcer cependant c’était toujours mieux que rien. Mon ton n’avait rien de froid – je ne réussissais pas à l’être de toute manière – au contraire, je regrettais simplement qu’il soit blessé à cause de moi.



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Ce message a été posté Sam 28 Juin - 16:11
Bravo Shota, une fois encore, tu as tout gagné. Je souris, un peu nerveusement quand il me demanda si je me prenais pour un superhéros. Peut-être bien, mais je crois que cette idée grotesque venait de me quitter. J’aurais dû juste les pousser, choper la loque qu’était Keisuke actuellement et fuir. Oui, j’aurais dû. J’avais tellement pris l’habitude de faire la morale à mes élèves et à me « moquer » d’eux que je reproduisais ça sur tout le monde. Le gros dur me poussa un peu en arrière. Je ne le lâchai pas du regard non plus, lui montrant qu’il ne m’effrayait pas. Je me fichais bien de ce qu’il pouvait me faire. Ce n’était pas moi qui risquais ma carrière ici. Impassible, je suivais ses gestes tandis qu’il me retira la batte et la jeta au sol, attendant la suite, bien que je sus d’avance ce qui allait se produire. Et ma prédiction se réalisa lorsque je reçu un coup qui me décrocha pratiquement la mâchoire. Il ne m’en fallait pas plus pour riposter. Je n’avais jamais été partisan du « tendre l’autre joue ». Bien au contraire. J’aimais les échanges équivalents, de ce fait, je m’approchais de lui, arrangeant également son visage à ma façon.

Néanmoins, l’équivalence de l’échange s’arrêtait là. Puisque lui n’était pas seul. Je me défendais comme je pouvais contre eux, encaissant les coups sans broncher et les rendant quand je pouvais. Ils étaient plusieurs, donc plus fort que moi, mais je me défendais au mieux, remerciant intérieurement Keisuke d’avoir opté pour le baseball et pas le rugby ou les sumos. Les joueurs de baseball n’étaient pas épais, donc ça allait, même s’ils pourraient bien me laminer, en fait. La voix de Takeda nous coupa dans notre élan et je repoussai machinalement le type près de moi, tournant mon regard vers lui. Le pire dans l’histoire, c’est que je l’avais oublié. Alors que c’était un peu à cause de lui que j’étais là. Il vint d’ailleurs se placer devant moi comme pour me « protéger » et les empêcher de reprendre ce que nous étions en train de faire. J’avais envie de rire. Même moi, je le trouvais ridicule. J’avais plus de chance de m’en sortir tout seul, mais quelque part, j’étais « touché » qu’il ne se défile pas pour une fois et qu’il ne fuit pas. Il aurait très bien pu le faire, me laisser me débrouiller maintenant qu’il était sain et sauf. Mais il ne l’a pas fait.

Toujours prêt à repousser Kei et à intervenir, je regardai le type qui tenait la batte tout à l’heure s’amuser du comportement de l’autre. visiblement, je ne devais pas être le seul qui n’était pas habitué à cela de sa part. Mais la suite était encore plus. Il allait tuer ce gars. Enfin, il l’étranglait, mais quand on étranglait quelqu’un, c’était pour le tuer, non ? Pétrifié sur place, les autres types semblaient aussi choqués que moi, puisqu’aucun ne bougeait. Aucun bruit, on entendait juste les insultes de Keisuke et les gémissements de l’autre jusqu’à ce que quelqu’un lui hurle d’arrêter. Heureusement, c’est ce qu’il fit, leur ordonnant de dégager… Et par chance, c’est ce qu’ils se décidèrent à faire.
Je repris mon souffle, sortant mon téléphone en essuyant un peu de sang sous ma lèvre, comme si tout ça était parfaitement naturel. Je ne voulais pas le brusquer en lui posant mille questions, je préférai qu’il rompe le silence de lui-même. Emi m’avait laissé un message, sans doute pour m’expliquer pourquoi elle était partie en m’abandonnant. Je le lus alors que les paroles de Keisuke raisonnaient dans mes oreilles.

-Ne sois pas débile, répondis-je tout en continuant ce que j’étais en train de faire. T’aurais voulu qu’il te casse le bras ? T’aurais fait quoi ?

Mon ton était parfaitement neutre alors que je m’adressai à lui et je rangeai mon téléphone, le poussant un peu en arrière pour le réveiller. Je me décidai à le regarder plus franchement, ajoutant avec toute l’honnêteté qui me caractérisait :

-Je ne voulais pas intervenir. Vraiment, je voulais partir en vous laissant vous débrouiller. Mais je ne sais pas faire ça Keisuke. Ne viens pas me dire que je n’aurais pas dû intervenir, tu sais très bien que c’était nécessaire. Et sans ça… Tu n’irais probablement pas aussi bien.

Ma main attrapa son bras, le secouant pour montrer de quoi je voulais parler. Il y avait fort à parier que sa carrière aurait coulé et qu’il aurait sombré avec. Si j’étais parti comme ça, ça serait arrivé. J’en étais certain. Relâchant son bras, je soupirai en levant mon regard vers lui, lançant un « Pourquoi ? » assez soudain. Mais il devait forcément comprendre ce que je voulais savoir par là. Pourquoi une équipe s’acharne-t-elle sur un des leurs ainsi ?

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Ce message a été posté Dim 29 Juin - 22:10

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Je vais avoir l’air pitoyable et je le reconnaissais. Parfois, encore plus après aujourd’hui, il m’arrivait de penser que j’aimerais être plus fort et pas cet être complètement stupide, lâche et misérable. Je me détestais de ne pas être capable de me défendre et encore moins de protéger mon entourage. Une petite pichenette sur le front et je tombais à terre parce que j’étais complètement impuissant. Plus je pensais aux paroles de mes parents, à leurs « conseils » je me disais qu’ils avaient tort, que bien sûr la violence ne résolvait pas les problèmes néanmoins si je l’avais utilisé jusqu’alors, j’aurais probablement été moins idiot non ? Moi-même, je n’aimais pas me battre mais je suppose si je n’appréciais pas cela, c’était à cause des réflexions que ma famille n’avait cessé de me lancer et à mon tour, je m’étais fié à ce qu’ils me racontaient. Pourtant, pour la première fois de toute mon existence, je souhaitais que quelqu’un m’apprenne ça, qu’on m’aide à devenir plus fort, meilleur également. Je voulais être une personne dont on pourrait être fier et non pas une qui faisait pitié. Je ne voulais plus avoir honte de moi en contemplant mon reflet dans le miroir le soir. Tant pis ce qu’en dirait mes parents, je voulais simplement être plus fort même si je savais à l’avance que me connaissant, ce ne serait pas une tâche facile à réaliser.

Soufflant discrètement, je détournai mon regard vers Shota qui venait de prendre la parole. Je n’aurais rien fait. Qu’aurait-il voulu que je fasse ? J’étais lâche et stupide. Je leur donnais ce qu’ils souhaitaient sans broncher. Parce que je ne savais faire que ça et c’était ce que j’avais fait jusqu’alors. Je comprenais qu’on puisse se moquer de moi, qu’on me traite de faibles et d’autres insultes puisque c’était exactement ce que j’étais. Je ne le niais pas et l’acceptais. Autant mentalement que physiquement, j’étais faible. Je regrettais beaucoup de chose à présent, comme ne pas avoir réalisé plus tôt que je devais arrêter de me laisser faire, que je devais être plus courageux et m’intéressait un peu plus à la population qui m’entoure. Mettre la faute sur les autres n’étaient pas une solution. Mon éducation n’était pas la seule cause de mon comportement, bien sûr elle en était l’une des plus importantes cependant je ne pensais pas qu’il n’y ait que cette raison là. Je me suis réfugié dans mon monde à peine enfant, ne parvenant pas à me faire des amis parce que j’étais trop maladroit. Les problèmes ont commencé et les choses ne sont pas allés en s’arrangeant. Oui, je songeais encore désormais que sûrement que ce que racontaient mes camarades de classe était véridique. Peut-être que j’étais une mauvaise personne, que je n’avais pas de coeur et que j’étais méchant. Je refusais de croire en cela parce que je me battais durement afin de faire des efforts et aujourd’hui, j’avais rencontré d’autres individus qui essayaient à leur manière de me prouver le contraire. J’avais envie de croire en eux mais pouvait-on alors me dire pourquoi on était si sévère avec moi ? J’étais stupide à me ressasser ces questions sans arrêt cependant je peinais à saisir ce qu’était en réalité ce qu’on appelait la vie.

Shota avait raison. Je n’irais certainement pas aussi bien s’il n’était pas intervenu. Je n’irais même pas bien du tout et je penserais sérieusement à vouloir crever au fond d’un trou à cause de ce que j’aurais perdu. Mais, et alors ? Il n’avait pas à venir. Qu’avais-je fait pour lui moi ? Dans le passé, c’était toujours lui qui faisait la discussion, c’était toujours lui qui cherchait à me faire sourire et même s’il ne savait pas ce que je subissais, il était celui qui était le plus là pour moi et qui me permettait de penser à autre chose rien qu’en racontant ses conneries. Moi, à côté, je l’avais regardé se faire agresser sans jamais agir avant de m’enfuir au lieu d’aller l’aider à panser ses plaies. J’aurais pu appeler la police, les pompiers mais j’avais juste fui. Pitoyablement. Pourquoi était-ce lui qui venait me donner un coup de main ? Je ne méritais tellement pas ça.
Quand je songeais à la fois où on s’était revu, mon coeur s’était aussi compressé comme il le faisait à présent parce que, au fond, Shota était quelqu’un d’admirable. J’aurais préféré qu’il me frappe en me reprochant mes actes puérils du passé ou qu’il me laisse crever par mes coéquipiers. Peu importait. Venant de sa part, je l’aurais mérité. Mais il ne s’était pas comporté ainsi et je ne le remercierais jamais assez pour cela. Grâce à lui, je n’étais même pas blessé, juste chamboulé, troublé et encore quelque peu effrayé.

J’égarai aussitôt mon regard ailleurs lorsque la question fatidique tomba. « Pourquoi ? » avait-il demandé. Je l’attendais néanmoins j’espérais que le jeune homme comprenne que je n’avais pas particulièrement envie de parler de tout ça. Qu’est-ce que je pouvais répondre de toute façon ? Je ne discernais pas moi-même leur comportement. Mais je les haïssais, un peu plus de jour en jour.

- Et pourquoi pas...

Mon ton n’avait rien de froid ni de neutre. Je ne savais juste pas quoi dire. Même si je lui serais pour toujours reconnaissant, je n’appréciais pas particulièrement qu’on s’immisce autant dans ma vie. Surtout qu’il risquait d’avoir des problèmes à son tour. J’ignorais ce dont était capable les Giants et je ne préférais même pas m’attarder à savoir. Rien que d’y penser me provoquait des frissons dans tout le corps. Mais je soufflai de plus bel, comprenant que je n’avais vraisemblablement pas le choix. Je suppose que Shota n’abandonnerait pas si facilement et que de toute manière, après avoir fait ça pour moi, je lui devais bien ça.

- Je ne sais pas, Déclarais-je en pliant mes jambes devant moi, La jalousie ? Je n’en sais rien. Ca a toujours été comme ça, j’ai l’habitude.

Que cela soit maintenant ou avant, oui j’avais l’habitude. Cependant, j’avais beau le dire, je pense que c’était triste de répliquer une telle chose. Avoir l’habitude de se faire frapper, oui , ça l’était certainement. J’haussai les épaules comme pour signifier qu’il n’y avait pas de souci à se faire et je lui fis signe que je revenais. A nouveau, j’agissais lâchement et tenter d’échapper à une conversation qui me touchait de plein fouet néanmoins, j’ignorais quoi rétorquer et je n’aimais pas en parler. Je n’avais pas non plus qu’on me plaigne, sachant que je faisais déjà bien pitié rien qu’à me voir simplement. Fouinant dans l’infirmerie du dôme, je retournai sur le terrain avec de quoi le soigner puis me réinstallant à côté de lui, je posais rapidement le tout sur ses cuisses, sans jamais le regarder.
Le silence régnant, je me doutais que mon ami attendait que je parle, que je dise quelque chose et moi je réfléchissais au fait que j’avais envie de m’excuser. Pour tout et rien à la fois. Pour le fait qu’il ait été blessé par ma faute, pour le fait qu’il se soit senti obligé d’intervenir mais par-dessus-tout, pour ne pas lui avoir porté secours autrefois. Je savais que je lui devais un grand nombre d’excuses, sans pour autant souhaiter être pardonné. Ceci serait trop demandé. Je mis un certain temps avant de reprendre la parole parce que j’avais toujours ma gorge complètement sèche et que les mots refusaient de franchir la commissure de mes lèvres. Pour une fois, j’essayais de me contrôler, de ne pas être impulsif et dire ce que j’avais vraiment envie de dire.

- Désolé... Je sais que ça ne change rien... Mais, je suis vraiment désolé Shota.

Je l’observais sérieusement, inclinant doucement mon visage devant lui. Je le pensais. Et même si l’autre jour j’avais déclaré le contraire, j’avais toujours souhaité m’excuser auprès de lui. Bien sûr, ce n’était pas la conversation principale puisque j’étais censé lui parler de moi cependant je me disais que si je ne saisissais pas l’occasion, une chance comme celle-ci ne se représenterait peut-être pas une seconde fois.

- Je n’ai pas d’explications, ni même d’excuses. Je l’ai juste amèrement regretté. Et j’en suis désolé.

Parce qu’il était le seul ami que j’avais à l’époque, le seul à ne pas se moquer de moi et à m’accepter. Peut-être avait-il su comprendre comme essayait de le faire à présent ceux que j’avais près de moi. Je ne pouvais pas lui dire que si je m’étais comporté de la sorte, c’était uniquement parce que tout comme moi, je pensais qu’il avait l’habitude, qu’il ne cherchait pas à être aidé et qu’il s’y était résigné. Je ne pouvais pas non plus dire que j’étais un idiot qui n’avait au bout du compte rien compris à la valeur des choses, encore moins à l’amitié. Parce qu’après tout, ceci n’était probablement que des excuses. Je n’avais pas à tergiverser, j’aurais du intervenir ce soir-là, quitte à rentrer le visage en sang à la maison. Ainsi, je n’aurais jamais perdu cet ami.  
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Ce message a été posté Jeu 3 Juil - 14:18
Étrangement, j'avais le sentiment que Keisuke n'allait pas répondre à mon interrogation. Pour une fois, il ne semblait même pas tellement froid, alors je me disais que je pouvais en profiter. Me dire qu'il quittait sa carapace bizarre parfois. Je l'écoutais sans l'interrompre, me demandant soudainement si lui-même savait réellement pourquoi est-ce qu'on s'en prenait à lui. Je pense qu'il devait avoir un début d'idée, sans connaître le fin mot de l'histoire. À mon avis, le plus important était que cela cesse désormais. Avoir l'habitude n'était pas une excuse, ça ne pouvait pas continuer, je pense que Keisuke en était conscient mais qu'il était bien trop habitué à subir sans broncher depuis longtemps. Et c'était sûrement ce qu'il y avait de plus triste dans l'histoire. Être révolté intérieurement et ne jamais oser le crier haut et fort. Je pense que je n'aurais jamais supporté ça à sa place et que j'aurais déjà craché ma haine depuis longtemps. Mais c'était une question de tempérament, sans doute.

Sans rien dire, il partit, me laissant seul sur le terrain. Je fronçais un peu les sourcils, haussant les épaules avant d'allumer une cigarette en me disant qu'il n'allait peut-être pas revenir. Ça ne serait pas tout à fait improbable, même s'il m'avait fait signe qu'il serait bientôt de retour. Heureusement, il revint, posant quelques produits sur mes cuisses. De quoi me soigner. Je ris tout en le remerciant, observant un peu les produits qu'il m'avait amené tout en écrasant la cigarette au sol.

-J'ai l'air si mal au point que ça ? C'est ma fille qui va prendre peur ce soir.

Il faudrait peut-être que je l'amène à Emi, ou à Juliet, puisqu'Emi avait de indisponibilités en ce moment. Je commençai à me débarbouiller un peu le visage, retirant le sang qui avait pu sécher ici et là. Pour mes élèves également, je dois trouver une solution. Je ne peux pas plaider la non-violence en permanence et débarquer demain avec un visage tuméfié. Bon, ça peut me donner un côté « bad boy » mais je crois que je préfère éviter que cela n'arrive.

Le silence se fit entre nous, mais ça ne me dérangeait pas. Ça faisait presque dix ans, mais je crois que j'étais toujours habitué à ses silences, et que je m'y faisais toujours autant. Je savais bien que cette fois-ci, il était silencieux parce qu'il était tracassé, mais je ne savais pas quoi lui dire. Néanmoins, je crois que la façon dont ce silence prit fin me surprit plus que d’accoutumé. Il s'excusait ? Vraiment, il s'excusait ? Ma tête se releva vers lui, un air de stupéfaction sur mes traits après ce qu'il venait de dire, ainsi que son geste de la tête. Honnêtement, je ne m'y étais pas attendu. À ces mots, ces excuses de sa part. Les regrets dont il parlait. Je crois que ça faisait longtemps que je m'étais fait à l'idée que ce n'était qu'utopique et que ça n'arrivera jamais. Je posais doucement tout ce que je tenais, peinant à y croire. Je devais avoir l'air de quelqu'un qui découvre quelque chose d'ahurissant, puisque mon air surpris restait collé à mon visage tandis que je le regardais. Je ne savais même pas quoi lui dire. Est-ce que c'était bien Keisuke qui était là ? Takeda Keisuke ?

-Je... commençais-je en cherchant encore mes mots. C'est assez soudain d'entendre ça mais... Merci.

À mon tour, je hochai la tête, un sourire sur les lèvres comme pour le remercier davantage. Oui, c'était soudain, mais mieux vaut tard que jamais. C'est ce que je me plaisais à dire. J'aurais pu lui dire que c'était trop tard, qu'il n'avait qu'à s'y prendre plus tôt, mais c'est moi qui aurait été odieux dans ce cas de figure. Hors, je refusais de l'être. Il faut savoir remarquer les efforts de chacun, et j'avais pu voir les siens. C'était déjà bien.

-C'est du passé, n'est-ce pas ? Des choses sont arrivées depuis, nos vies ont changé, et on a évolué, alors ne t'en fais pas,
repris-je en faisant un bref geste de la main. Je ne te redemanderais plus ce qui a poussé ces types à t'attaquer avant. Peut-être que tu ne veux pas en parler, et c'est ton choix. Mais si l'envie te prend, je serais là.

Ma présence et mon aide devait paraître infime, je m'en doutais. Mais cela ne voulait pas dire qu'elle était inutile. On avait toujours besoin de quelqu'un à qui parler, à qui se confier. Je pouvais être ce genre de personne pour lui s'il en avait envie. J'avais eu la chance d'être entouré lors des pires moments de ma vie, alors je souhaitais qu'il puisse avoir cela aussi. On ne pouvait pas se mentir, l'être humain était toujours terriblement faible lorsqu'il évoluait seul.

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Ce message a été posté Ven 4 Juil - 22:54

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Je n’avais pas réagi sur le coup. En fait je croyais même avoir mal entendu mais Shota m’avait parlé d’une fille non ? Surpris de me rendre compte de ça, je le contemplais discrètement, souriant intérieurement. Notre relation n’avait jamais été des plus fusionnelles, voir même pas du tout, mais même si je ne lui avais jamais dit, je l’appréciais et le considérais comme mon ami. Alors j’étais content pour lui. Bien qu’une partie de moi était jaloux, j’avais un fils quelque part dans ce monde et je ne connaissais rien de lui. Rien que pour cela, égoïstement, j’aurais voulu pouvoir rencontrer l’enfant de Shota, ou ne serait-ce qu’il me raconte comment elle était, quel effet ça faisait d’être papa, s’il était heureux... Mais je suppose que c’était trop indiscret, qu’au vue de ma position, je n’avais pas le droit de lui poser ce genre de questions... Même si je m’étais excusé, à mes yeux cela ne changeait rien et je me considérais toujours comme quelqu’un de misérable pour ne pas être intervenu ce soir-là. Oui, je culpabilisais, oui je me le reprochais et non, je ne comprenais pas pourquoi lui était venu me porter main forte aujourd’hui alors que je ne méritais nullement ce genre d’agissements. Encore moins de sa part. Il aurait du les laisser me casser le bras, cela n’aurait été que punition de mes actes passés. Je le remerciai de ne pas l’avoir fait, de m’avoir au contraire sorti de là néanmoins cela ne faisait qu’accentuer ma culpabilité parce que Shota n’avait pas hésité une seule seconde, il ne s’était pas enfui lâchement et s’était mis en danger devant mes deux coéquipiers. Je n’avais pas cette force d’esprit là et je ne pouvais être qu’admirateur d’un tel spectacle. Je savais que je ne devais pas me laisser faire, que je devais me défendre et utiliser la violence si nécessaire mais j’avais toujours été habitué à agir ainsi. Parce que je ne voyais pas de raison à ce que je me batte si je savais déjà que c’était perdu d’avance. Si j’aurais du perdre mon bras, alors tant pis. Bien que cette fois-ci, j’avais parfaitement réalisé que je ne voulais pas voir une telle chose arrivée, j’aurais au contraire voulu me battre et les crever un à un pour ne pas subir un tel châtiment. C’était réellement la première fois que je ressentais ce genre de choses et que je ne souhaitais plus abandonner. Je suppose que c’était la goutte d’eau qui avait fait débordé le vase, que c’était tout ce que je gardais inconsciemment en moi qui était ressorti et que j’avais enfin compris que si je n’agissais pas, alors là oui, je serais encore plus pitoyable.

Le jeune homme avait l’air choqué de mes excuses cependant je n’en fis aucune remarque, me contentant d’hausser les épaules à ses remerciements. Je reconnaissais être une personne un peu imprévisible sur certains points néanmoins, qui à ma place ne regretterait pas un tel comportement ? Il était mon ami et je l’avais laissé lamentablement tomber. Même des milliers d’excuses ne seraient pas suffisantes. Il était vraiment formidable... Tellement formidable que sans savoir pourquoi je me mis à rire faiblement. Faisais-je autant pitié que ça ? Réellement... Il y avait des situations dans la vie qui parfois m’était incompréhensible. Je ne comprenais pas comment on pouvait être aussi gentil. Non, c’était inconcevable. Peut-être étais-je simplement en train de rêver.

- Je ne pense pas avoir évolué ni même que ma vie ait grandement changé, Lançais-je d’un ton plus posé, Et pour ma part, je n’arrive pas à considérer ça comme du passé.

Parce que ça ne m’a jamais quitté. Vivre avec cette image et cette lâcheté n’était pas facile tous les jours cependant il s’agissait de mes propres agissements donc je n’avais le droit de ne rien dire.

- Bien que je n’ai pas envie de m’expliquer sur ça. De toute façon, tu ne comprendrais pas et je n’ai pas à le dire.

Même si inconsciemment, je lui en avais voulu pour cela mais ce n’était pas de sa faute. Si je ne me confiais pas, que je ne parlais pas de mes problèmes, je ne devais m’en prendre qu’à moi et pas à mes proches ni à ma famille pour ne pas l’avoir remarqué. Mais c’était le côté quelque peu égoïste qui ressortait.

- Et tu es bien gentil seulement je crois que tu es mieux placé que quiconque pour savoir que je ne parle pas de moi. S’ils ont envie de m’attaquer qu’il le fasse !

J’haussai les épaules avant d’égarer mes pensées sur toute autre chose. Un fin sourire étira la commissure de mes lèvres alors qu’un brin de mélancolie se reflétait dans mes traits.

- Alors comme ça tu as une fille... Dis-je simplement, un peu ailleurs pendant que je détournai mes yeux en sa direction, Je plains les autres si elle est comme son père.

Je n’avais pas vraiment de raison de dire ça, surtout que pour moi, Shota était une bonne personne. Mais je suppose qu’à ma manière, j’essayais de taquiner. Si seulement on pouvait revenir des années en arrière et être à nouveau ses amis qu’on était à l’époque. Enfin, en ce qui me concernait, j’aimerais être meilleur que celui que j’étais autrefois. Cependant j’aimerais tout simplement retrouver ne serait-ce qu’une once d’amitié entre nous. Je demandais très certainement l’impossible mais si on m’en offrait l’opportunité, oui j’aimerais.
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Ce message a été posté Dim 6 Juil - 0:34
Même s'il disait le contraire, j'étais certain qu'il avait évolué. Si ce n'était pas le cas, il ne me dirait pas cela aujourd'hui, il n'aurait pas eu la force d'être aussi franc avec moi, de s'opposer aux Giants. Il se sous-estimait probablement, mais ce n'était pas la solution. S'il était plus combatif, j'étais certain qu'il irait très loin. C'était ça qui lui manquait, un peu de volonté et d'indépendance. Il ressemblait un peu à une coquille vide comme ça, qui n'était habité que pour quelques rares occasions. C'était tellement triste d'être ainsi, surtout à son âge. Néanmoins, je ne me voilais pas la face et savais qu'il avait, en réalité, toujours été ainsi.

Sans insister, je haussai les épaules lorsqu'il refusa de m'expliquer, prétextant que je ne comprendrais pas. Tant pis alors. Je n'étais pas du genre à tellement insister. Après tout, il fallait bien que je respecte son choix. S'il souhaitait me parler, j'écouterais, sinon, je hausserais les épaules et nous n'aurons qu'à changer de sujet. C'était simple, vu comme ça. De toute façon, comme il le disait, je le connaissais. Je savais qu'il ne parlait pas de lui, ou très peu. Par contre, je levais les yeux au ciel quand il se la joua courageux lançant que s'ils avaient envie de l'attaquer, ils n'avaient qu'à le faire.

-Et après ? Tu vas passer ta vie à te dire ça et ne pas réagir ensuite ?

Je levai les yeux au ciel en le trouvant stupide. Il devrait dire que s'ils avaient envie de l'attaquer, il trouvera un moyen de leur faire passer cette envie. Pourquoi devait-il être aussi passif ? Je n'arrivais pas à le comprendre, je voudrais qu'il soit plus fort que ça. Qu'il quitte sa petite bulle et retombe dans ce monde une fois pour toute, qu'il comprenne que la vie, ce n'était pas vivre le dos tourné comme il le faisait, c'était aller vers les autres, tenter de les comprendre. Il y avait des cons un peu partout, mais ça ne faisait rien. Nous n'étions pas obligé de vivre avec eux. Il suffisait de choisir les bonnes personnes.

Depuis que je le connaissais, je crois que c'était la première fois que je voyais Keisuke tenter d'envoyer une boutade... Et c'était presque drôle. Je ne m'étais pas attendu non plus à ce que ma fille le fasse réagir. En fait, il avait l'air d'être ce genre de gars à oublier l'existence des enfants alors oui, j'étais surpris. Néanmoins, je dois dire que sa remarque m'avait amusé. Je crois que oui, l'entourage d'Aya était à plaindre. C'était une boule d'énergie, avec un sacré caractère. Elle ne se laissait pas faire, mais était toujours de bonne humeur, plutôt joyeuse.

-Rassure-toi, elle a quasiment tout pris de sa mère. Aussi bien son caractère que son physique. Enfin, ma paternité est prouvé à travers ses yeux en fait. J'essaie de me rassurer en me disant qu'on a les mêmes yeux et que c'est bien ma fille.

Je ne pus m'empêcher de rire de ce que je disais. Je savais parfaitement que c'était ma fille et qu'Hitomi ne m'aurait jamais trompé, mais c'est vrai qu'elle a quasiment tout hérité de sa mère. C'est sûrement pour ça que c'était aussi compliqué de m'en occuper, j'avais toujours l'image cette femme que j'avais tant aimé en tête. Mais j'étais heureux qu'Aya soit ainsi. C'était une vraie battante et je sais qu'elle ira loin dans la vie. J'aimais ma fille et j'étais fier d'elle comme elle était. Pour rien au monde je ne voudrais la voir changer.

-Enfin bref, je te la présenterais un jour, si tu veux, ajoutais-je en affichant un sourire narquois. Quoiqu'il en soit, Keisuke, bouge-toi un peu. Je veux dire, c'est pas contre toi, mais tu vas pas faire long feu sur terre en restant comme ça. Bombe le torse, impose toi et essaie d'être plus ouvert. Je ne sais pas ce qui te bloque, mais dis-toi qu'il y a toujours pire et que tu peux y arriver.

Quand Hitomi est parti, j'ai pensé que je ne m'en sortirais jamais. Je m'étais dit que je ne pourrais pas « survivre » sans elle. Au début, je le faisais pour Aya, puis je me suis rendu compte que la vie reprenait. Au fond de moi, elle me manque atrocement, il n'y a pas un jour où je ne souhaite pas qu'elle revienne. Mais je vais bien. Il devrait positivé, je suis certain que le rendrait moins froid, plus chaleureux. Il suffisait d'y mettre du sien, il pouvait le faire. Je voyais bien que ce n'était qu'une carapace qu'il portait en permanence. S'il pouvait l'enlever, ne serait-ce que quelques heures, je suis certain qu'il se sentirait bien mieux.

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Ce message a été posté Dim 6 Juil - 16:03
J’ignorais réellement comment je réagirais si les Giants m’attaquaient de nouveau. Bien sûr, j’aimerais être capable de me défendre mais si c’était perdu d’avance à quoi bon faire des efforts pour rien ? Honnêtement, je voulais me battre, je voulais qu’on m’apprenne à le faire et être plus fort. J’aimerais me venger et les blesser comme eux m’avaient blessé jusque là cependant dans mon état actuel, je n’étais pas capable de ça. Peut-être que oui je passerais le reste de ma vie à me dire ça mais à ce que je sache, je me suis toujours dit ça et ça n’a jamais changé. Parce que j’étais un idiot qui ne comprenait rien à la vie et qui ne savait rien faire d’autre que de laisser agir. Si petit, on m’avait dit que j’avais le droit de me battre, certainement que je me serais battu tout le temps sous prétexte que c’était autorisé et je serais plus fort aujourd’hui. J’ai toujours vécu dans l’ombre de ce qu’on me disait et j’ai toujours été quelqu’un de passif, d’indifférent et d’inexpressif. C’était dans mon caractère. Probablement que c’était une manière de me protéger de toute sorte d’émotions mais de mon point de vue, c’était juste que je ne connaissais rien de tout ça, que je n’avais pas été éduqué correctement et que le manque d’affection, l’absence de mes parents n’avaient pas aidé. Ni même tout ce que j’avais subi de mon enfance jusqu’à maintenant. Ma vision du monde était assez noir et je n’étais pas le genre de personnes qui positivaient facilement. Après tout, à chaque fois que j’essayais de songer ainsi, on me faisait clairement comprendre que c’était inutile en ce qui me concernait. Lorsque j’avais essayé de m’intégrer, j’avais été rejeté ou bien, on s’était fichu de moi. Tout le temps. J’avais tenté de comprendre mon entourage, à ma façon, mais celui qui en ressortait blessé à chaque fois, c’était moi. Donc j’avais fini par arrêter de comprendre et m’étais encore plus réfugié dans ma bulle, refusant de m’ouvrir au monde extérieur. Je l’étais déjà auparavant mais au fil des années, ça s’était empiré. Bien qu’à présent, par moment, j’avais l’impression de changer, ce n’était qu’en compagnie de certaines personnes. Et ça m’effrayait. Le changement me terrifiait, les sentiments, les émotions aussi. Je ne voulais pas souffrir. C’était égoïste et lâche, mais je ne voulais pas qu’on me fasse du mal. Que les Giants m’en fassent, ça passait encore néanmoins mon entourage, ces personnes à qui je leur avais donné l’opportunité d’entrer dans ma vie, je ne voulais pas qu’il s’en aille, qu’il m’abandonne. Parce qu’ils étaient tout ce que j’avais et même si je ne l’avouais jamais à voix haute, je tenais énormément à eux. Tout comme je tenais à Shota également. Mais là, c’était de ma faute... C’était moi qui avait mal agi. Parce que j’étais stupide.

D’ailleurs, il avait changé lui aussi. Il me paraissait tellement plus calme et je ne pouvais qu’être envieux lorsqu’il me parlait de sa fille. Automatiquement, cela me ramenait à ce petit garçon qui était là quelque part et que je ne pouvais pas voir.
Je l’écoutais parler silencieusement, rivant mon regard en sa direction pendant qu’il essayait de me donner des conseils. Mais je ne sais pas s’il comprenait réellement... Ce n’était pas si facile.

- Je suis comme ça Shota. J’ai toujours été comme ça. Et on ne change pas quelqu’un du jour au lendemain. Je ne dis pas que je ne veux pas me battre. Qu’est-ce que tu crois ? Au fond de moi, j’aimerais qu’ils crèvent tous en enfer.

Je ne savais pas pourquoi je lui disais cela néanmoins je suppose qu’au fond, j’avais besoin d’en parler. Seulement malgré moi, je ne pouvais enlever ce ton détaché que j’avais lorsque je parlais ni même ce regard froid alors que je pensais à mes coéquipiers.

- Mais je n’ai pas cette force là. Ni même d’être plus ouvert, tu ne le sais pas toi, mais à chaque fois que j’ai essayé, je le regrettais. Alors, j’ai fini par arrêter.

J’haussai les épaules, ramenant mes jambes contre mon torse et encerclant mes bras autour, je posai ma tête dessus, laissant mes paupières se clore doucement. Je me souvenais du passé, de ma première rencontre avec Shota et puis celles qui avaient suivi. Je me rappelais de ces horribles moments à l’école que je finissais par oublier lorsque je me rendais dans ce manga café.

- Tu étais mon seul ami, Shota, Parvins-je à avouer sans ouvrir mes yeux, Je ne me confiais jamais, encore même aujourd’hui et je crois que c’est la première fois que je le fais à quelqu’un. Mais vraiment, même si je n’en avais pas l’air, j’étais content de t’avoir.

Je reconnaissais que dire cela était en partie triste. A mes yeux, ça l’était. Parce que ne pas avoir d’amis, être seul, sans personne, je pense que beaucoup aurait fichu leur vie en l’air. Et maintenant que j’en parlais, je me rendais compte à quel point j’étais mal à cette époque là. A présent, j’avais l’impression que malgré tout ça allait mieux. Puisque je n’étais plus aussi seul. Bien que tout cela m’effrayait et que j’avais peur de les perdre, je les avais et ça, c’était le plus important.

- Si tu me présentes ta fille, j’en serais heureux, vraiment, Déclarais-je en me repositionnant correctement et le regardant dans les yeux, Parce que ça signifie que j’aurais peut-être une chance de me rattraper non ? En plus, j’adore les enfants.

Sur ses dires, je lui adressai un petit sourire timide avant de secouer mes cheveux d’une main quelque peu nerveuse. J’avais parlé un peu trop. Venant de moi, c’était assez rare puisque normalement mon débit de parole était assez limité. A croire que mes regrets étaient si forts que j’avais beaucoup de choses à lui dire. Et encore, cela n’était rien comparé à tout ce que j’avais sur le coeur. Pour la première fois, j’aurais voulu lui parler de tellement de choses et qu’on reste ici, sur le terrain du Tokyo Dôme, à se raconter nos vies.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 12 Juil - 23:29
Qu’ils crèvent tous en enfer, comme il disait, n’était pas la solution. Je soupirais comme pour souligner combien il pouvait m’exaspérer parfois. Bien sûr qu’il avait envie de se venger, mais pas de cette façon là. Il devait s’imposer, ouvrir sa bouche et leur montrer qu’il était là, qu’il n’avait pas peur. Je savais bien qu’il n’était pas ainsi, mais j’avais l’espoir qu’un jour il le fasse, qu’il surpasse sa nature d’être frêle et quasi-insignifiant et devienne « quelqu’un ». Plus qu’un bon joueur de baseball : un homme affirmé qui savait qui il était et ce qu’il voulait. Pas forcément un leader, mais au moins un homme accomplit.
On est souvent déçu dans la vie, on vit souvent des échecs, mais abandonner est la pire chose à faire. Il dit qu’il a arrêté d’essayer de s’ouvrir aux autres parce qu’il finissait toujours pas regretter, mais ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Ce n’est pas ainsi que ça marche, bien au contraire. Je poussais un soupire, haussant les épaules en le regardant.

-Tu sais, c’est un peu ça, monde dans lequel on vit. On essaie, puis on échoue, mais ça n’est jamais vain. On tombe toujours, un moment ou à un autre, sur la bonne personne avec qui on peut s’ouvrir et être soi-même. Même plusieurs personnes. Peut-être qu’un jour, ça finira, mais il n’y a rien de regrettable, on en tire toujours quelque chose de positif.

Si je pensais comme lui, ça ferait longtemps que j’aurais abandonné Aya, que j’aurais tout envoyé balader pour me morfondre après la mort d’Hitomi. C’était un véritable combat, la vie, mais on doit y arriver. Je me refuse de craquer ou d’abandonner, pour ma fille, principalement. C’est pour elle que je dois être fort, que je dois être quelqu’un de bien. Je n’étais pas le meilleur des pères, mais je n’avais pas le droit de baisser les bras devant elle.
« Tu étais mon seul ami, Shota, ». Oh, c’était inattendu. Je le regardais, surpris de cet aveu soudain. Pour moi, il avait été un ami, mais je n’aurais pas pensé que cela était réciproque. Je souris un peu quand il me dit qu’il était « content de m’avoir », vraiment heureux de l’entendre dire. Je n’aurais pas pensé cela de Takeda, mais c’était toujours bon à savoir que finalement, on ne s’était pas trompé sur une personne. J’avais toujours su qu’il était juste un peu renfermé mais qu’il n’avait pas un mauvais fond.

-C’est bon de te l’entendre dire, répondis-je simplement. Je te considérais comme un ami, même si je parlais souvent tout seul, j’étais content que quelqu’un m’écoute, ça n’arrivait pas souvent.

En général, j’avais tendance à exaspérer les gens à l’époque. Parce que je parlais beaucoup. Beaucoup trop. Je racontais tout et n’importe quoi. C’était aussi quelque chose qui avait changé après Hitomi. J’étais devenu beaucoup plus discret, presque taciturne parfois. J’avais des moments où je redevenais « comme avant » mais en général, je restais plutôt calme. Je n’appréciais plus vraiment de raconter ma vie de long en large comme avant.

-Tu adores les enfants ? M’étonnais-je soudainement après qu’il m’ait reparlé de ma fille. Sérieusement ? Je n’aurais pas pensé ça de toi ! Ecoute je serais ravi que tu te « rattrapes ». Tu sais, l’invitation de la dernière fois tien toujours. Et si Aya t’apprécie, tu pourras même la garder.

Je tentais d’avoir l’air sérieux quelques secondes avant de rire pour montrer que je plaisantais. Ça ne se faisait pas de vendre sa fille ainsi… Même si parfois, j’aimerais bien la refiler à n’importe qui. Mais c’était illégal et plutôt méchant pour ma fille. J’allais la garder, il se contentera de la regarder.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 13 Juil - 20:28
Je pense que Shota ne comprenait pas tout. Mais je n’avais pas envie de m’attarder sur le sujet et de lui dire qu’il y avait de nombreuses choses qu’il ignorait. Des tas de personnes auraient probablement fini par abandonner cette vie dont il parlait tant par faute d’être mal intégré, d’être brimé et de n’avoir personne avec qui discuter. Aujourd’hui, avec du recul, je pouvais dire à quel point la solitude était horrible et que j’en avais terriblement souffert. J’étais tombé plusieurs fois et je me suis toujours relevé sinon je suppose que je ne serais pas là à discuter avec lui si cela n’était pas arrivé. J’avais juste décidé d’arrêter de participer à ce monde et que si on avait envie de me parler, d’apprendre à me connaître comme lui l’avait fait à l’époque, j’accepterais peut-être d’élargir mon cercle social. Je n’avais plus envie d’être blessé comme je l’avais été, c’était sûrement lâche mais cela avait été si difficile et encore aujourd’hui, j’avais peur. Parce que ça avait changé, j’avais des personnes autour de moi à présent, des gens qui me tenaient à cœur et que je considérais comme de véritables amis ou comme ma famille parfois. Cependant j’avais peur qu’un jour ils se lassent de tout ça, ils se lassent de moi et que je finissais par les perdre. Je n’avais pas confiance en moi, loin de là, et je pensais souvent que cela ne me surprendrait pas si du jour au lendemain, on me laisse tomber. Seulement je ne désirais pas ça, je voulais faire pour eux tout ce qu’ils faisaient pour moi, les soutenir à mon façon, leur montrer que malgré mon sale caractère, je les appréciais et qu’ils étaient mes amis. Comme Shota l’était bien qu’il m’avait semblé étonné par cette déclaration. Pourtant, à mes yeux, cela m’avait toujours paru comme une évidence. Je ne serais jamais revenu au manga café si je ne l’aimais pas ou qu’il m’agaçait, je ne l’aurais jamais écouté et je serais partir sans rien lui dire. Même si je n’étais pas bavard, j’adorais les histoires qu’il me racontait et je trouvais ça drôle de temps à autre bien que je ne le disais pas et me contentait d’hocher simplement la tête. Je savais qu’en plus cette agression n’avait pas du arranger ses doutes et je le comprenais. Un ami ne ferait pas ça, j’en avais pleinement conscience et je le regrettais. Amèrement. Peut-être que Shota finira par me pardonner néanmoins malgré tout, j’avais encore du mal à me pardonner mes propres actes.

Je ne pus retenir le sourire timide lorsqu’il me parla de sa fille, disant qu’il pourrait la vendre si je me débrouillais bien. Mais, aussi méchant que cela puisse être, je n’en voulais pas. Bien sûr s’il n’avait pas d’autre choix, je suppose que j’accepterais, pour lui apporter un coup de main. Toutefois j’avais peur de ne pas être le meilleur babysitter qui puisse exister, pourtant je savais que si je rencontrais mon fils, je ferais tout pour être un bon père. J’essaierais tout du moins. Et songer à cela créait une sorte de mélancolie dans le creux de mon cœur. Oui, j’adorais les enfants. Sûrement à cause du fait que j’avais un enfant quelque part que je ne pouvais pas voir alors de ce fait, je le voyais souvent à travers les autres. J’essayais de l’imaginer et je les trouvais mignon avec leurs petits airs innocents.

- En fait, je pense que tu vas encore être surpris mais… J’ai un fils.

Je ne ressentais aucune envie de parler de mon histoire ni de comment tout ceci était arrivé cependant étrangement, sans savoir pourquoi, j’avais envie de le lui dire. Je ne voulais pas qu’il l’apprenne autrement, quitte à ce qu’il me pose encore des questions. Si je souhaitais sincèrement me rattraper, je pense que je devais faire des efforts et aussi apprendre à parler de moi non ?

- Seulement je ne le connais pas, Ajoutais-je sans le regarder, La mère s’est enfuie avant que je n’ai eu le temps de le connaître mais je ne désespère pas. Je me dis que je le rencontrerais un jour. Alors c’est probablement en partie pour ça que j’aime les enfants.

Il devait avoir quatre ans maintenant. Je me demandais comment il était s’il me ressemblait physiquement et quel genre de bonhomme était-ce, s’il était heureux, si sa mère était gentille avec lui et si parfois son vrai père lui manquait. A moi, il me manquait énormément.

- Et ne croit pas que j’ai laissé tomber. J’ai juste perdu confiance en beaucoup de choses mais je sais que je ne suis pas seul. Alors je suppose que c’est le plus important.

Mes yeux s’égarèrent en sa direction et je gardais cette esquisse discrète à la commissure de mes lèvres. Je le remerciais sincèrement d’être venu m’aider aujourd’hui et d’être resté avec moi ensuite, de m’avoir laissé l’opportunité de lui parler, de revivre un peu ce qu’on avait à l’époque. Ça aussi, ça m’avait manqué. Plus que ce que le jeune homme ne pourrait imaginer.

- Pour ce qui est de ta fille, tu peux te la garder, Finis-je par dire de mon ton détaché avant de me rendre compte que mes paroles pourraient être pris de travers, Enfin… Ce n’est pas ce que je voulais dire.

Je passais nerveusement ma main dans mes cheveux avant de soupirer, me désespérant de ma propre personne.

- Je serais ravie de la rencontrer mais je préfère que ça s’arrête là. Désolé, je suppose que tu devras la vendre à quelqu’un d’autre.

J’haussai les épaules, ne pouvant m’empêcher de penser que derrière ses airs sérieux, Shota avait tout de même gardé quelques traits de sa personnalité d’antan. Toujours quelque peu idiot mais cela ne me dérangeait pas. Au contraire. Sans qu’il ne puisse s’en apercevoir, ses bêtises m’avaient aidé un nombre incalculable de fois.

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Ce message a été posté Sam 26 Juil - 22:55
UN FILS ? Il avait un fils ? Je plissais un peu les yeux en le regardant, ayant énormément de mal à le voir en tant que père. Faire des enfants, même, j’avais du mal. Il avait l’air tellement coincé comme ça, c’était peut-être méchant, mais comment avait-il séduis cette pauvre femme ? Il était si froid. Vraiment j’avais du mal à l’imaginer, pourtant ça semblait être réellement le cas. Je n’allais pas chipoter davantage avec lui. Je restais perplexe quand il m’avoua qu’il ne l’avait jamais rencontré. Comment une femme pouvait-elle fuir avec son enfant ? Je trouvais ça tellement… Mesquin, égoïste. Je ne savais pas comment j’aurais réagi si Hitomi l’avait fait également. Je sais que ça ne serait jamais arrivé, j’avais confiance en elle, notre relation était sérieuse.

-Je me demande comment une femme peut faire ça. Je veux dire, c’est ton enfant aussi, non ? Je crois que j’aurais épluché le moindre mètre carré du Japon et du monde entier pour retrouve Aya si sa mère me l’avait enlevé.

Malgré l’impression que je pouvais donner, elle était tout pour moi, dès la seconde où je l’avais vu à la maternité. C’était ma plus grande fierté, ma plus belle réussite. Mon tout, depuis qu’Hitomi me l’a laissé en partant. Elle était aussi ce qui me rattachera éternellement à elle. J’aimais ma fille, et je n’imaginais pas ma vie sans elle. Je me mettais à la place de Keisuke et je comprenais qu’il veuille se battre pour la récupérer.
En me disant que je pouvais « me la garder », je souris légèrement en le fixant. Soit, j’y comptais bien. Elle était à moi après tout, c’était écrit sur les papiers officiels.

-Soit, je vais « me la garder », répondis-je, amusé. Elle est trop bien pour quelqu’un comme toi de toute façon.

Je ris, pensant sincèrement ce que je disais. Elle était trop bien pour le monde entier. Même si elle était parfois pénible, me faisait me lever tôt et était terriblement énergique, c’était ma fille, et elle était parfaite comme ainsi. Jamais je ne voudrais qu’elle chante ou devienne différente. Je savais que ça allait arriver, mais le plus tard possible serait le mieux. Je n’étais pas prêt à la voir grandir, devenir une adolescente puis une femme. Je pense que c’est ainsi pour chaque parent, on ne veut pas voir le petit bébé quitter le nid.

-D’ailleurs, je dois aller la chercher si je ne veux pas verser tout mon salaire en baby-sitting
! M’exclamais-je en me levant. Tu as toujours mon numéro, viens la voir quand tu veux. Et ne m’oblige pas à te courir après, hein ! Je ne le ferais plus, alors fais-le.

De toute façon, c’était aussi un peu à lui de faire un effort, et il me devait bien ça. Mon ordre donné, je fis le salut militaire en souriant avant de chercher comment sortir d’ici. Une fois la sortit repérer, je le laissais, vérifiant au passage que les autres étaient parti. C’était le cas, donc ça ira, il allait survivre. C’était le principal.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 28 Juil - 18:08
Je le savais, même s’il ne disait rien, je savais que quand je lui avais annoncé que j’avais un fils, Shota avait été surpris. Je n’étais pas le genre de garçon pour qui on pourrait imaginer une chose pareille. Je le reconnaissais moi-même. Mais je n’en restais pas moins un homme non plus et ce n’était pas parce que j’étais quelqu’un de froid, particulièrement refermé, que je n’avais jamais eu de relation. Bien que celle-ci, il y avait une parti de moi qui la regrettait au vue de la personne qu’était Natsuki et ce qu’il y avait entre nous. Cependant j’avais un fils et ça, je ne le regrettais pas. J’espérais le rencontrer un jour, pouvoir le serrer fortement dans mes bras et lui crier ô combien il m’avait manqué. J’avais remué ciel et terre pour le retrouver, on m’avait aidé mais j’avais fini par me dire qu’elle s’était bien cachée et que très certainement, elle avait du quitter le Japon. Mon espoir se dissipait peu à peu néanmoins j’avais toujours cette envie d’y croire. Je le rencontrerais un jour, j’y croyais. Je souhaitais juste que cela ne soit pas trop tard. Je voulais profiter, le voir grandir...

Je souris discrètement en voyant Shota rire ainsi, il se moquait de moi mais ce n’était pas grave. J’étais content de constater qu’il ne m’en voulait vraiment pas même si je culpabilisais à sa place, égoïstement j’avais espéré qu’il disait vrai, qu’il était prêt à rattraper tout ça. Si tel était le cas, je deviendrais meilleur et lui revaudrait tout ce qu’il a fait pour moi. Je me crispai quelque peu d’ailleurs lorsqu’il expliqua pour son baby-sitting mais en partie pour le fait que c’était moi qui devait le recontacter. Je ne faisais jamais ça. Habituellement c’étaient tout le temps les autres qui faisaient la démarche parce que je n’étais pas à l’aise avec ça. J’y pensais parfois, me disant je devrais appeler untel, lui proposer ça mais je n’osais jamais, songeant au fait que je le dérangerais certainement. Parce que j’avais toujours cette fâcheuse manie de penser que je dérangeais, qu’on me parlait juste pour me faire plaisir alors qu’au fond de moi, je savais que ce n’était pas le cas. Il ne s’agissait là que d’un manque de confiance en moi alors je corrigerais ça. Parce que je voulais changer... Encore plus après aujourd’hui, encore plus après avoir subi cette agression qui m’avait réellement effrayé. Je voulais devenir plus fort, physiquement et mentalement. Arrêter de me fier à ces « conseils » que me dictaient mon entourage, avancer de moi-même et devenir quelqu’un de respectable. Pour cela, il fallait commencer par vouloir faire des efforts n’est-ce pas ? Machinalement, je me frottai mon bras après m’être relevé et je finis par déclarer un « Je le ferais. » d’une voix déterminée. Et puis, Shota s’en était allé ensuite. J’espérais être plus fort et être capable de suivre les paroles que j’avais énoncé.

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