TENUE ღღ Ce n’était réellement pas mon jour, je n’avais qu’une envie c’était que la nuit se termine et que je puisse rentrer chez moi dormir et passer à la prochaine. Ce matin mon réveil ne s’est pas déclenché donc j’ai emmené mon petit frère à l’école en retard, puis à l’hôpital mon ainé avait fait un arrêt soudain, mais heureusement son cœur est reparti, je n’ai jamais eu aussi peur qu’a ce moment-là. Plein de petites choses se sont enchaînées tout le long de cette interminable journée. Je ne voulais pas bosser, mais je n’avais pas le choix, du coup j’ai faits mon show comme tous les soirs, me prenant au jeu en oubliant mes soucis pour ne pas laisser se mélanger ma vie personnelle et professionnelle devant les clients. Fatigué, j’ai poussé un soupir digne de ce nom avant de quitter les coulisses du bar. Passant par la porte de service, celle pour les employés à l’arrière j’ai pris la route jusqu’à retourner dans mon quartier, a cette heure-ci c’est calme, il n’y a pas grand monde. Mon téléphone en main, je tombe sur le nom de Min Hui dans mon répertoire, c’est idiot mais un sourire se dessine sur mes lèvres rien qu’en pensant à lui. On a passé une bonne journée la dernière fois et j’apprécie sa compagnie. Je voulais appeler Keith pour discuter un peu avec mon meilleur ami, mais à cette heure tardive il doit surement dormir ou être avec son mec, je ne veux pas le déranger. Inconsciemment j’ai appuyé sur la touche appel sur le nom du barman, ce n’est qu’en entendant sa voix à l’autre bout du fil que j’ai compris mon geste, m’empressant de coller l’appareil à mon oreille. « Allo ? Ah désolé je te dérange ? » Je me sens bête. Continuant ma route, il doit se demander pourquoi je l’appelle, moi-même je l’ignore, juste pour entendre sa voix ou pouvoir parler à quelqu’un, après cette journée épuisante. Sauf que mon attention est détournée par un bruit derrière moi, je me retourne et vois rapidement une ombre se cacher derrière un mur à quelque mètre de moi. Gardant mon calme, j’évite de m’inquiéter, mais ce n’est pas rassurant. « Tu vas bien ? » Repris-je l’air de rien, non sans être gardé un œil derrière moi malgré tout. Mon appréhension doit se sentir dans ma voix malgré moi. « Je sors du boulot et je me disais que peut-être tu étais encore réveillé. » un pas plus rapide se fait attendre quand je sens des mains m’attraper et me tirer dans une ruelle isolée et sombre. « Lâche-moi ! » Je me débats comme je peux, mon portable est tombé au sol dans l’agression, j’ai dit à Min Hui vers où j’étais en parlant de mon job, mais là tout de suite je suis plutôt inquiet pour ma vie. L’autre gars défait mes vêtements en posant une main sur ma bouche pour m’empêcher de crier, la peur commence véritablement à grimper là, me sentant bloqué et impuissant. C’est quoi cette journée de merde…

Alors que le jeune Min Hui avait enfin fermé l’œil, son ours en peluche tout contre lui une étrange sonnerie vient le réveiller. Peinant à ouvrir les yeux, il vient difficilement tâtonner sa table de nuit à la recherche de la provenance du son avant de subitement se redresser. A quatre pattes sur son lit il vient tendre le bras pour attraper son téléphone couinant piteusement lorsque la lumière de celui-ci vient l’éblouir, avant de le porter à son oreille. [color=#73cfc5 « Allô ? Miyabi ? » [/color] questionne-t-il lorsqu’il n’entend personne au bout du fil alors qu’un sourire vient germer sur le bord de ses lèvres, lorsque finalement la voix de son ami s’élève à travers le combiné « Oh non, tu ne me déranges absolument pas » lui dit-il en se laissant retomber sur le lit. « Je vais bien et toi ? ça a été ta journée ? » le questionne-t-il en retour avant de rire discrètement «  A ce que tu peux voir je suis éveillé et en forme. Tu rentres chez toi là ? Reposes toi bien Miyabi. » lui dit-il avant de froncer les sourcils lorsqu’il n’entend plus rien « Miyabi ? Miyabi, t’es là ? » tente-t-il avant d’écarquiller les yeux lorsqu’il l’entend crier « Putain Miyabi ! » hurle-t-il en se redressant pour de suite enfiler un bas de jogging et ses baskets avant d’attraper son manteau et filer hors du dortoir. « T’inquiètes pas Miyabi, j’arrive ! » lui dit-il bien qu’il ne l’entende pas. Très vite il sort de la faculté, le froid verglaçant de la nuit lui fouettant le visage alors qu’il s’élance à toute allure vers la boite où travaille son ami. Le cœur battant, Min Hui ne s’arrête pas essayant encore de contacter Miyabi avant de finalement se résigner et ranger son téléphone dans sa poche. Lorsqu’il arrive devant le club, il inspecte rapidement les lieux criant le nom de son ami tandis qu’il s’avance essayant de se rappeler par quel côté celui-ci aurait pu aller, et finalement il l’entend. Le son est discret mais celui-ci suffit à le guider vers une ruelle, une ruelle dans laquelle se passe une scène qu’il n’aurait jamais voulu voir. « Dégages de là putain ! » hurle-t-il alors qu’il est rapide à sauter sur l’inconnu le forçant à lâcher Miyabi et la seconde suivante il est là à le ruer de coups de poings. Encore, encore et encore. Le sang giclant sur ses mains en rafales et fou de rage il frappe, encore, encore, encore. Sans s’arrêter, ne se souciant guère de le tuer si il n’est pas déjà mort. « Espèce de fils de pute ! » hurle-t-il, craignant qu’il ait pu véritablement toucher au japonais. « Je vais te crever bâtard ! Je vais te tuer ! » continu-t-il en frappant une fois de plus, le pauvre homme gémissant sous lui alors qu’il ajoute entre deux coups « Personne ne touche à ce qui m’appartient ! »

TENUE ღღ Parler avec Min Hui est devenu naturel, je pense que notre lien évolue à son rythme sans même que nous le réalisions l’un et l’autre. Il est tard, pourtant cela ne m’empêche pas de l’appeler et de prendre ainsi le risque de le réveiller pendant qu’il dort. Le Chinois pourrait me rejeter, m’envoyer chier, mais il ne fait rien de tel, bien au contraire. Je souris en entendant sa voix au bout du fil malgré moi, mais je n’avais pas prévu que notre conversation soit interrompue par un mec qui m’a rapidement tiré dans une ruelle sans que je ne m’y attende, le cœur battant je me débats comme je peux, bien que je ne sois pas d’une corpulence très imposante. Je ne reste pas là à me laisser faire et toucher, trouvant les mains de cet enfoiré sur ma peau dégoutante, d’où il ose me toucher de la sorte ! Je ne suis pas une pute merde… J’aurais dû me douter que ce genre de chose puisse arriver, étais-je trop naïf pour croire que ça ne pouvais pas être mon cas ? Que j’étais intouchable. Je mentirais si je disais que je n’ai pas peur, mon téléphone est tombé au sol, je ne sais même pas si l’appel est encore en cours avec Min Hui, je tente de crier pour alerter qui voudra bien m’entendre. Il m’a arraché mon haut, le froid me glace l’épiderme et je le mords quand il tente d’approcher son visage de moi, me prenant un coup dans la mâchoire surement pour me faire taire, le gout du sang m’annonce une coupure sur mes lèvres, je me débats, mais il me bloque les bras et les jambes, alors que je n’ai que ma bouche pour pester et lui dire de ne pas me toucher, de dégager, cette journée de merde ne peut pas se terminer ainsi, je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Criant une nouvelle fois en priant que quelqu’un m’aide, je réalise à retardement que le poids contre moi n’est plus. La voix qui s’impose, je la connais… Ouvrant les paupières, je ne réalise même pas que des larmes coulent sur mes jours, relâchant la pression. Je tentais d’être fort en résistant, mais j’étais honnêtement terrifié. Glissant au sol, je ne me rhabille même pas, regardant seulement la scène sous mes yeux, Min Hui est là, remplie d’une rage que je ne pensais pas voir pour moi, pourtant, il est venu pour me sauver. Ses paroles me réchauffent le cœur, je ne sais que penser, je me sens si soulagé d’être libéré de cette personne et en même temps complètement perdu. Dans cette ruée de coup qu'il fait gratifier à cet homme, je reste au sol paralysé et la chemise ouverte glissant sur mon épaule. Finalement j’arrive à souffler. « Minuit… » Voulant qu’il se calme et par la même occasion l’empêcher de tuer cet homme, pas qu’il ne le mérite pas à mes yeux, mais je ne souhaite pas voir cette situation empirée au point de non-retour. Moi aussi je suis bien placé pour souhaiter sa mort, après tout j’ai encore son odeur, la sensation de ses mains sur ma peau, son regard pervers et ses sourires malsains en tête, je me sens dégouté, sale, c'est horrible. J'ai au moins la chance qu'il ne soit pas arrivé à aller au bout et atteindre son but, grâce au Chinois qui m'a sauvé la vie. Le regardant, je remarque sans peine qu'il a les mains en sang... C'est ma faute. Je me sens si coupable, ne détournant pas le regard de son visage, mes yeux humides, mes joues trempées par les larmes, je le fixe simplement jusqu’à ce que je finisse par réaliser que je ne porte aucun masque… Je n’ai absolument rien pour l’empêcher de me voir, c’est idiot de penser à ça maintenant, il y a pire non ? Mais je ne veux pas qu’il me regarde avec crainte, je ne veux pas qu'il ait peur de moi ou me sentir rejeter, pas ce soir... Je ne veux pas avoir ce genre de regard posé sur moi après ce qui vient de se passer. Tout ce que je trouve à faire c’est de rapidement plaquer mes mains tremblantes sur mon visage, me cachant derrière en lâchant un. « Désolé… » Je ne voulais qu’il voie ça, si je ne l’avais pas appelé il n’’aurait pas été impliqué, je me sens si désolé et en même temps si reconnaissant. Ce mec voulait me violer, j’en ai conscience et au fond je cherche surtout à ne pas voir cette réalité alors que justement, ce n’est pas rien ! Je tente de minimiser la chose alors que c’est grave et traumatisant. Sauf que dans ces moments-là j’’ai tendance à jouer le fort, à prendre sr moi. C’est comme ça que je vis au quotidien.

Fou de rage le sportif n’avait pas attendu une seule seconde pour sauter au cou de l’inconnu et le ruer de coups jusqu’à ce que le sang de celui-ci ne vienne tâcher son haut et ses mains d’une couleur vermeille. Min Hui aurait pu continuer ainsi, à le frapper encore et encore sans s’arrêter jusqu’à ce que mort s’en suive mais ce ne fut sans compter sur l’intervention de Miyabi. Sa voix était faible et pourtant Min Hui avait attendu son appel, néanmoins il asséna encore quelques coups bien placés au plus vieux avant de se laisser retomber au sol la respiration lourde. Il resta alors quelques secondes à observer le garçon gémir de douleur, avant de finalement se redresser et accourir auprès de son ami « Miyabi ! Est-ce que ça va ? Il t’a touché ? » lui demande-t-il en venant poser ses mains sur ses épaules, les tachant de sang dans le but de le secouer doucement. Une fois certain qu’il était conscient le garçon afficha un léger sourire avant de venir retirer précipitamment son manteau et venir l’enrouler autour des épaules du japonais. « Tiens mets-ça tu vas attraper froid. » le prévient-t-il en venant l’enserrer un maximum dans son manteau afin de le réchauffer, et tandis qu’il frottait énergiquement le tissus de celui-ci, quelque chose attira enfin le regard du chinois. « Miyabi … Ne fais pas ça. » murmure-t-il en venant déposer ses doigts sur ses mains avec délicatesse et les lui retirer de sur son visage « Ne te caches pas, ce n’est pas le moment. » lui dit-il avant de venir empoigner son menton et le forcer à le regarder, l’analysant dans les moindres détails, semblant faire abstraction de son visage dans le noir et finalement il vient murmurer « Il t’a frappé ? Je devrais lui arracher les couilles à ce bâtard. » lui dit-il avec rage avant de venir essuyer légèrement le sang ayant perlé sur les jolies lippes du garçon. « Par contre il faut qu’on bouge, on va finir par le trouver et j’ai pas tellement envie d’être là quand les flics débarqueront. » annonce alors Min Hui tandis qu’il vient délicatement aider le jeune homme à se lever « Tu vas réussir à marcher ? Non attends n’essayes même pas. » commence-t-il avant de s’agenouiller dos à lui « Grimpes. » lui ordonne-t-il tout simplement.

TENUE ღღ Je n’aurais jamais cru le voir dans cet état pour moi, c’est assez étrange en fait quand on y pense, mais d’un autre côté il vient clairement de me sauver. Sans lui je n’ose même pas imaginer ce que j’aurais vécu comme enfer, cela m’est trop difficile à penser. Le sang se transmettant de ses mains à ma peau ne me choque pas, ça ne m’interpelle même pas, je suis bien trop occupé à le regarder, essayant de répondre, mais ma voix ne sort pas. Je suis surement encore en état de choc, surpris par ce qui vient de se passer, je n’aurais jamais cru être une victime de tentatives de viol et pourtant… Mon cœur bat plus vite et mes larmes sèches sont revigorées par des nouvelles qui se remettent à glisser, j’ai eu peur. Je ne sais pas si je serais capable de le dire de vive voix, mais j’étais réellement terrifié, bien que je ne sois surement pas obligé de le dire, il n’y a qu’à me regarder pour le remarquer. Même le froid ne me semble pas si terrible, sentant pourtant la chaleur de sa veste sur mon corps figé. Cacher mon visage fut idiot, mais c’est la seule chose que j’ai trouvé à faire en ayant fixé son regard, me rappelant que l’image que je renvoie est un supplice pour ses yeux. Pourtant, Min Hui me dis de ne pas le faire et retirent mes mains, pourquoi ? Est-ce qu’il a pitié de moi ou est-il vraiment capable de me regarder ? Je suis complètement perdu, toute la situation actuelle me rend fou et petit à petit j’ai l’impression de perdre pied. « C’est bon... » Soupirais-je, l’air de dire de laisser tomber, ce mec a eu son compte, même si je sais que je n’oublierais pas son visage. Le laissant essuyer le sang, je hoche la tête en acquiesçant pour partir d’ici, honnêtement je n’ai aucune envie de rester là plus longtemps, à sa question je ne sais quoi répondre. Puis-je me lever ? J’ai l’impression d’avoir les jambes en compote, mais je n’ai pas à parler qu’il a déjà pris sa décision. Sans un mot je passe mes bras autour de son cou et me laisse tomber sur son dos, mes tremblements sont encore présents, mais grâce à Min Hui ça s’est apaisé et je me sens en sécurité, bien que je vais avoir besoin de temps pour me calmer entièrement. « Où tu m’emmènes ? » Demandais-je en me doutant que je ne peux rentrer chez moi dans cet état. « Je suis désolé. » Murmurais-je en ressentant mon étreinte, me sentant coupable de l’avoir impliqué et de l’impliquer encore d’ailleurs en m’appuyant sur lui ainsi.

C’est bon. Voilà les seules paroles que vient lui adresse Miyabi, alors que le sportif tente de le réchauffer du mieux que possible, tandis que très vite il vient retirer les mains du japonais de sur son visage l’obligeant à le regarder. Il ne voulait pas l’accabler plus qu’il ne l’était déjà, et malgré les mots du garçon Min Hui n’était pas rassuré par son état psychologique et il prend rapidement la décision de l’aider à quitter la ruelle. Tout d’abord il l’aide à se relever avant de le questionner sur son état, mais Miyabi n’a même pas besoin de dire quoi que se soit que la seconde suivante Min Hui se retrouve à genoux et dos à lui l’invitant à grimper sur son dos. Une fois que celui-ci eut glissé ses bras autour de son cou, Min Hui vient descendre ses mains sur ses hanches l’aidant à se maintenir alors qu’il se redresse avec prudence pour ne pas perdre l’équilibre et c’est en silence qu’il s’avance hors de la ruelle. « A mon dortoir. Ce n’est pas aussi confortable qu’un appartement, mais tu y seras bien pour dormir. » lui dit-il avant de froncer les sourcils sous ses mots « Désolé ? Tu rigoles Miyabi ?! » s’écrit subitement Min Hui alors qu’il sent ses muscles se tendent sous la rage, tandis qu’il tente de reprendre plus calmement. « T’as pas à t’excuser Miyabi. Tu n’as rien fait de mal … » lui dit-il d’une voix dénuée d’émotion alors qu’il finit par sortir de la ruelle, et prendre la route du dortoir. « C’est moi qui devrait m’excuser de ne pas avoir pu t’éviter une telle chose. » murmure simplement le chinois dont la culpabilité ne faisait aucun doute. Parce que ce soir il avait fini son entraînement plus tôt et que si seulement il était venu chercher son ami, rien de tout cela ne serait arrivé.

TENUE ღღ Ce n'est pas une situation simple, évidemment que je ne peux pas juste balayer ce qui vient de se passer comme un coup de vent, mais je m’en sors bien malgré tout, certes mes vêtements ont été arrachés et j’ai été touché par une personne sale à mes yeux, rêvant d’une douche pour me lever cette sensation d’être aussi sale que lui, pourtant je tente de ne pas succomber à mes sentiments de crainte et de dégout, figé, j’ai pourtant tenté de me cacher pour que Min Hui ne me regarde pas, mais il a balayé mes actes et quelque part son geste m’a réchauffé un peu de l’intérieur, qu’il prenne sur lui pour ne pas me forcé à vivre plus que ce que je subis, je suis finalement monté sur son dos sans chercher à refuser. Je connais mon corps mieux que personne, actuellement je doute pouvoir marcher et dans mon état j’attirerais bien trop l’attention, m’appuyant un peu plus sur mon ami, je me sens coupable de l’avoir impliqué ou de lui causer du tort. Son dortoir ? « Tu ne penses pas que c’est risqué ? » Si on me trouve aux dortoirs il pourrait avoir des problèmes et je ne veux pas… De plus j’ai vraiment besoin de me laver, dormir ne sera pas aisé avec mes pensées aussi encombrées et ce traumatisme encore présent. Malgré tout j’ai eu beaucoup de chance et j’en ai conscience. « Tu l’as évité… Si tu n’étais pas venu il aurait surement eu ce qu’il voulait. » Autant ne pas se voiler la face, je n’avais pas la force pour le repousser et je me sens vraiment minable, comme une fille prise aux pièges, c’est frustrant. Je suis un mec. « J’ai eu beaucoup de chance. » Soufflais-je doucement. Si je ne l’avais pas appelé personne ne m’aurait sauvé et il n’aurait rien su de tout ça. « C’est vraiment la honte. » Ce qui s’est passé, je n’en suis pas fier du tout. Posant mon front contre son épaule, j’aimerais disparaitre et me cacher.

« On s’en moque que ce soit risqué Miyabi » répond alors sèchement le jeune homme lorsque son ami lui fait part des risques qu’il encoure si par malheurs quelqu’un le découvre dans son dortoir, là où seul les étudiants de la Royale Private School peuvent se rendre. « De toute manière je ne te laisse pas le choix. Tu vas rentrer avec moi car il est hors de question que tu passes la nuit seul après ce qui vient de se passer. » ajoute le chinois avec un maigre sourire aux lèvres, tandis que très rapidement il s’excuse auprès du japonais, culpabilisant de ne pas être arrivé plus tôt. « Je … Je sais Miyabi mais si seulement j’étais venu te chercher rien de tout ça ne serait arrivé. » lui avoue-t-il d’une petit voix alors que très vite les deux jeunes gens rejoignent la route les menant à l’université, mais alors qu’ils étaient à quelques minutes de la Royale, le chinois s’arrête soudainement dans sa marche. Sa mâchoire se contracte alors violemment, tandis qu’il s’abaisse pour faire descendre Miyabi et rapidement se retourner pour venir attraper entre ses doigts le menton du garçon et le forcer à ancrer son regard dans les siens. Min Hui ne se concentrant que sur lui, tentant de faire abstraction de ce visage qui le faisait d’ores et déjà trembler. C’était dur mais pourtant il le fait, le regardant dans les yeux alors qu’il murmure « Ne redis plus jamais ça Miyabi ! Tu m’entends !? » lui hurle-t-il fou de colère, alors que ses doigts empoignent un peu plus fortement son menton. « Ce n’est pas à toi d’avoir honte mais à lui. Toi tu n’as aucun raison de te sentir gêné de ce qui vient de se passer, c’est clair ? »

TENUE ღღ En temps normal j’aurais pensé comme lui, même si dans un dortoir nous avons des colocataires et plusieurs chambres, j’aurais pu faire ça aussi par le passé. Sauf que cette fois je suis celui qui le force à enfreindre les règles. Je m sens coupable c’est plus fort que moi. À sa réponse je garde donc le silence sans y ajouter quoi que ce soit, me contentant de le tenir solidement. Passer la nuit seul ? Il a raison, je ne pense pas que je puisse faire une chose pareil ni même rentrer chez moi, donc je suis reconnaissant encore une fois qu’il s’en inquiète et ne m’abandonne pas. Venir me chercher ? Je le regarde, même si je ne peux voir que son profil de ma position, me demandant comment il peut se dire ça alors qu’il n’est jamais venu me chercher au boulot. Je n’ai jamais eu besoin d’escorte, malgré mon métier je n’avais pas vraiment eu de situation comme celle-ci, j’ai connu des dragues lourdes, des gars insistant, mais jamais personne ne m’a levé la main dessus comme ce soir. « Pourquoi serais-tu venu me chercher ? Tu ne l’as jamais fait et ce n’est pas ton rôle. Tu n’as pas à t’en vouloir pour ça… » Répondis-je pour faire comprendre qu’il a déjà fait beaucoup en venant après mon coup de téléphone, je ne sais pas si c’est un coup du sort que j’ai voulu l’appeler à ce moment-là, mais ça m’a sauvé. Son inquiétude envers moi me touche beaucoup, j’en attendais peut-être pas autant de sa part, mais je me rends compte que notre relation a tout de même bien évolué ses derniers mois et ça me fait du bien d’avoir quelqu’un sur qui m’appuyait, bien que j’aie Keith, je n’aurais pas aimé que mon meilleur ami soit impliqué lui non plus dans tout ça. Je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il me pose subitement, essayant de tenir sur mes jambes, je le fixe quand il me tien le menton, me demandant ce qu’il pense à cet instant en voyant mon visage. Ça m’inquiète toujours et me tracasse forcément, mais je suis concentré sur ses mots. Pourquoi est-il aussi en colère ? Je sens la pression sur mon menton me prouvant que ça lui tien à cœur, continuant de le fixer sans un mot. C’est facile à dire, mais la honte est présente. J’aurais dû être capable de me défendre, j’aurais dû pouvoir fuir ou éviter ça, je suis un homme et pourtant je me suis fait avoir comme un bleu. Baissant le regard, je garde le silence, ne sachant pas quoi répondre. Pour l’instant j’aimerais juste me mettre à l’abri et prendre une douche, peut-être qu’après ça je pourrais me calmer. C’est en venant lui attraper la main avec laquelle il tient mon menton, la serrant doucement dans la mienne que je l’incite à y aller.  

« Je ne sais pas, mais j’aurais dû le faire. » murmure alors tristement le jeune homme, ne pouvant s’empêcher de culpabiliser à la simple idée que ce vieux dégeulasse ait eu le temps de glisser ses mains sur la délicieuse œuvre d’art et le petit ange qu’était Miyabi. « Ce n’est pas mon rôle certes, mais désormais ça le sera Miyabi. Je ne te laisserais plus jamais rentrer seul. » lui dit-il avec un fin sourire aux lèvres tandis qu’il avance tranquillement jusqu’à l’université, s’arrêtant subitement dans sa marche lorsque Miyabi reprend la parole. Fou de rage Min Hui tente bien que mal de se contrôler tandis qu’il dépose le jeune homme au sol, le retenant discrètement à la vue de ses jambes flageolantes tandis qu’il s’empresse de venir agripper son menton entre ses doigts et l’inviter à le regarder dans les yeux, commençant à lui expliquer qu’il n’avait aucune honte à avoir. Mais à nouveau Miyabi baisse les yeux et sous cette vue le garçon ne peut s’empêcher de se sentir terriblement mal. Il n’aimait pas voir ça alors lorsque le japonais vient glisser ses doigts sur la main avec laquelle il tient son menton, Min Hui ne se fait pas attendre lâchant celui-ci pour subitement attirer Miyabi contre lui et le coller contre son torse, sa main venant se glisser dans ses cheveux tandis qu’il pose son menton sur le haut de son crâne. Silencieux, il reste alors quelques longues secondes voire minute avec le jeune homme dans ses bras avant de finalement se retourner et l’inciter à reprendre sa position sur son dos. Cette fois-ci le reste du chemin se fait en silence, Min Hui ne pipant plus un mot tandis qu’ils arrivent finalement devant le dortoir mais cependant le chinois refuse que Miyabi descende de son dos, grimpant prudemment les marches jusqu’à son dortoir où il le dépose enfin. Devant la porte il vient alors déposer son doigt sur sa lèvre lui faisant comprendre d’être silencieux tandis qu’il ouvre finalement la porte et le guide vers sa propre chambre où il ferme la porte pour disparaître afin de vérifier que ses camarades dorment. Ainsi, lorsqu’il revient vers Miyabi, un immense sourire se dessine sur ses lèvres« Ils dorment. » lui dit il alors qu’il s’avance vers son armoire pour en sortir des vêtements qu’il vient tendre au japonais. C’est-à-dire un de ses boxer ainsi qu’un haut blanc, tout ce qu’il y a de plus simple. « Tiens. Je vais te passer une serviette et tu pourras aller te doucher si tu veux. »

TENUE ღღ Je ne peux pas vraiment accepter qu’il se sente coupable alors que ce n’est pas de sa responsabilité, jusque-là je pouvais rentrer seul, je suis un homme, un garçon qui ne se laisse pas faire aisément, pourtant ce soir je me suis laissé avoir et mes réflexes n’ont absolument servi à rien, j’ai beau avoir des jambes rapides dues à mon talent dans la course cela n’a en rien été utile face à cet abruti. Je suis surpris qu’il me dise ça, pourquoi cela deviendrait son rôle ? C’est impossible. « Ne dis pas de bêtises. » Mes horaires de boulot tombent le soir quand il bosse au bar, comment pourrait-il être à deux endroits à la fois ? De plus je ne veux pas qu’il fasse une telle chose. Une fois que le choc sera passé, que j’aurais tourné la page sur ce qu’il vient d’arriver tout ira mieux. Je ne me laisse pas abattre, je me bats toujours face aux épreuves de la vie et je continuerais ainsi. Je n’aime pas dépendre de quelqu’un, je ne suis pas du genre à m’appuyer sur une personne, je n’ai plus ce loisir depuis la chute volontaire de mon frère ainé. Ce soir je n’ai pas le choix, j’ai besoin d’avoir ce soutien qu’il m’apporte, j’ai besoin de ses épaules, de sa présence, mais je ne veux pas être une gêne. Son regard ancré dans le mien, mes paroles semblent l’avoir déplu alors que c’est mon propre ressenti, je ne peux pas aller contre ça, c’est la honte et ce sentiment ne va pas disparaitre facilement… Lui faisant comprendre en baisant le regard, je sens subitement sa main m’attirait contre lui dans une étreinte chaleureuse et confortable. C’est un sentiment doux, être dans ses bras me permets de m’appuyer davantage contre lui, je joue les forts, mais le suis-je réellement ? Je ne suis qu’un gamin de vingt ans après tout. Cette étreinte aurait pu paraître longue, mais elle fut au contraire bien trop courte à mes yeux, me replaçant sur son dos en silence, les mots semblent s’être subitement envolés, comme s’il n’y avait plus besoin de parler. Le laissant me guider jusqu’à son dortoir, j’ai vécu ici entre ses murs il y a quelques années moi aussi, mais ce fut de courte durée quand on y pense. Sans faire de bruit je suis les instructions de Min Hui, puis quand il revient vers moi avec un sourire, je suis presque charmé par cette expression qui me fait doucement esquisser un sourire, bien que moins visible que le sien, j’ai encore du mal à me sortir de la tête ce qui m’est arrivé, alors la douche est forcément la bienvenue. « Merci. » Dis-je simplement en hochant la tête, confirmant que je veux vraiment me laver, je me sens tellement sale que je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir avec la sensation de ses mains sur ma peau qui revient et me brule mon épiderme. Heureusement que les douches sont dans chacune des chambres, je peux y aller sans crainte de croiser un de ses colocataires. Attrapant donc les vêtements qu’il m’a tendu, allant dans la pièce voisine, je ne ferme pas à clef car j’ignore comment je vais réagir en étant seul, mon esprit pourrait faire des siens. Retirant sa veste, je la pose dans un endroit sec, visualisant mon reflet dans le miroir… Mes vêtements déchirés, ma peau à découverte et rougie, mes yeux gonflés par les larmes, mes lèvres blessées par mes dents, je fais peine à voir. Fermant mes paupières comme pour éviter de faire face à cette réalité, je soupire lourdement et allume l’eau pour me jeter dessous encore habillé. C’est idiot, mais je ne vais pas bien, je dois me nettoyer, tout nettoyer et oublier tout. Finissant par me laisser glisser jusqu’au sol de la douche, me recroquevillant en laissant l’eau couler sur moi, l’eau est chaude, pourtant j’ai froid… J’ai subitement cette impression que rien ne tourne rond, encore une fois. 

La vie était étrange, beaucoup trop étrange, elle était vicieuse aussi et parfois très cruelle, et ce soir Min Hui en avait pour la seconde fois remarqué les effets. Miyabi, ce petit ange était tombé entre les mains d’un pervers, ce petit ange avait été sali et bafoué par un être qui ne méritait pas la vie. Mais le pire, c’est que Miyabi avait honte, le pire c’est qu’il se sentait honteux et coupable alors qu’il ne devrait pas l’être et ça Min Hui ne pouvait pas l’accepter, alàors il l’avait forcé à descendre de son dos pour rapidement se retourner et attraper son menton entre ses doigts. Puis le sportif avait pris la parole, il lui avait lancé tout ce qu’il avait sur le cœur sans ce soucier de ce visage qui n’avait de cesse de hanter ses nuits. Non, il n’y fit pas attention tentant de le rassurer pour finalement l’attirer contre lui dans une étreinte qui se voulait rassurante et ainsi ils étaient restés de longues secondes ainsi, l’un contre l’autre tandis que les doigts du sportif venaient se faufiler de temps à autre dans la chevelure du plus petit. Puis finalement, ils s’étaient séparés et Min Hui l’avait réinstallé sur son dos pour rejoindre sa chambre. La route avait été courte mais le silence quant à lui fut pesant pour le sportif qui une fois dans sa chambre proposa à Miyabi d’aller se doucher, chose que le petit blond fit. Ainsi, il profita de son absence pour s’empresser de ranger sa chambre faisant disparaitre caleçon et jogging en dessous de son lit avant de finalement froncer les sourcils, lorsqu’il se rendit compte que le garçon était bien long. Inquiet le chinois hésita quelques instants avant de pousser discrètement la porte de la salle de bain pour y jeter un coup d’œil, et ce qu’il vit lui brisa le cœur. Miyabi était là, encore totalement habillé et assis sur le sol de la douche, le corps recroquevillé sur lui-même. Il était mal. Très mal, et Min Hui n’attendit pas une seconde de plus pour pénétrer dans la pièce, et quelques pas plus tard il se glissa à son tour sur la douche. Il se laissa tomber sur le sol de celle-ci, l’eau ne tardant pas à pénétrer ses vêtements tandis qu’il vient glisser ses bras autour de la taille de Miyabi pour l’attirer contre son torse laissant celui-ci se reposer sur son corps tandis qu’il glissa ses mains jusqu’aux siennes pour venir les emprisonner dans un tendre étau. « Miyabi … »fut alors le premier mot qui s’échappa des lèvres du plus grand qui resserra un peu plus son étreinte « Je suis là. Ça va aller maintenant … ça va aller. » dit-il d’une petite voix en venant glisser son menton contre l’épaule du jeune homme, venant répéter « Je suis là…Tu peux pleurer Miyabi, tu en as le droit mais tu n’as pas à souffrir seul parce que je suis là, et je serais toujours là pour toi. »

TENUE ღღ Me retrouver seul n’était pas forcément la meilleure chose, je cogite et lâche prise. Le reflet que renvoi ce miroir ne me plaît pas, je me sens si humilié, j’ai beau ne pas avoir été violé -et heureusement- la sensation de saleté prend le dessus sur le reste, j’ai besoin de me désinfecter, de retrouver mon corps, comme si subitement je n’étais plus à ma place dans cette enveloppe charnelle qu’est la mienne. Je peux encore sentir l’odeur horrible émanent de cet homme, son haleine dégueulasse qui souffle sur moi avec ce petit gémissement excité à l’idée de me faire « ça » je me suis mis sous la douche sans prendre le temps de me déshabiller, sentant l’eau couler, rendant mes vêtements lourd alors que je frisonne sentant ce froid me glacer le sang malgré la chaleur. J’ignore à quoi je pense, j’ignore même combien de temps passé sans que je ne bouge de là, je n’entends même pas la porte de la pièce s’ouvrir et Min Hui approcher, comme si j’étais dans un état second. Ce n’est qu’en sentant ses bras sur moi que je sursaute prêt à les retirer par « peur » mais en voyant son visage je me calme doucement et me sens encore plus idiot de réagir ainsi, pourquoi suis-je ainsi ? J’ai l’impression d’être complètement perdu ce soir, j’aimerais que le temps avance et que j’oublie cette soirée. La voix du garçon répétant que ça va aller m’apaise lentement, je prends doucement mes aises en m’appuyant contre lui et en accepter de lâcher prise en sa présence. Il suffit qu’il me dise que je peux pleurer pour sentir les larmes monter d’un coup, un sanglot éclatant subitement accompagnant le son de l’eau qui coule sur nous, je suis tellement habitué à gérer les choses seules dernièrement que j’avais un peu oublié ce que ça faisait d’avoir une personne pour me soutenir comme le fait Min Hui à cet instant. Je ne sais pas s’il sera toujours là comme il le dit, mais je m’en fiche, parce qu’il est là maintenant et c’est tout ce qui compte. Serrant une de ses mains, je voudrais oublier cet homme, la sensation de ses doigts sur ma peau… « Min Hui, touche-moi. » Ma requête sort surement de nulle part et paraît osée voir complètement folle et idiote. Je sanglote et tremble, mais je suis sérieux. Je dois combattre le feu par le feu et le seul qui puisse m’aider c’est lui. 

Lorsque Min Hui vient passer ses bras autour du corps du jeune homme, il peut clairement le sentir sursauter et se tendre sous son étreinte mais pourtant le chinois ne le lâche pas attendant qu’il comprenne qu’il s’agisse de lui pour prendre la parole. Très vite il lui signale le fait qu’il peut pleurer si le cœur lui en dit, qu’il n’a pas à en avoir honte de le faire et rapidement Miyabi craque dans les bras du sportif. Durant de longues secondes ils restent alors silencieux tous les deux, Min Hui caressant délicatement ses bras l’incitant à se libérer de ses peurs, de ses tristesses, de ses craintes et de tout ce qui pouvait lui peser sur le cœur et Miyabi l’écoute, se laisser aller dans les bras de Min Hui dont le cœur se serre violemment en l’entendant pleurer. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas le voir si mal, le voir pleurer, sentir son corps trembler entre ses doigts, savoir qu’il souffre. Il n’aimait pas ça. Alors il l’attire un peu plus contre lui le serrant dans ses bras avec toute sa force, puis finalement il l’entend. Il entend sa voix s’élever à travers le bruit de l’eau qui coule sur eux, mais les mots qui s’échappent des jolies lèvres du japonais étonnent Min Hui. Surpris, celui-ci vient desserrer sa prise autour de son corps « Qu’est-ce …. Qu’est-ce que tu racontes ? » le questionne-t-il d’une voix à la fois choquée et paniquée. Miyabi était-il devenu fou ? En avait-il réellement besoin ? Ce besoin d’être touché, d’être caressé … Pour oublier. Encore sous le choc le jeune homme reste quelques secondes sans rien dire, observant simplement le dos de Miyabi secoué de soubresauts et c’est seulement là qu’il se rend compte que Miyabi a réellement besoin de lui. Alors il s’exécute, il vient déposer délicatement ses doigts sur ses épaules avant de glisser le long de ses bras pour venir encercler sa taille et glisser sur son ventre avec délicatesse. Lentement, il se penche alors sur lui laissant ses lèvres se déposer sur la peau nue de son cou, l’embrassant avec délicatesse alors que ses doigts se glissent sur son torse à travers ses vêtements remontant lentement très lentement le long de son corps. « Miyabi … Dis quelque chose … » supplie le jeune homme dont les doigts s’étaient mis à trembler sous la peur de mal faire … De lui faire plus de mal que de bien.

TENUE ღღ Je suis un bel égoïste, on pourrait croire que je profite de la situation, mais c’est faux. Je sais que ça doit paraître fou, ma demande sort de nulle part et après ce qui m’est arrivé je devrais au contraire ne rien vouloir sentir sur moi, sauf qu’à cet instant je me dégoute entièrement. Je me sens sale et je me souviens des mains de l’autre gars, imaginant ce qu’il aurait pu faire sans l’arrivée de Min Hui et cela me terrifie encore plus. Je déteste dépendre de quelqu’un d’autre, je déteste être faible et me sentir ainsi, j’ai besoin d’oublier et de focaliser mon esprit sur quelque chose de plus « agréable » sur une action que j’aurais moi-même décidée et non qu’on m’aura infligé contre mon gré. Mon corps est comme subitement devenu un étranger, je ne me sens pas à ma place et c’est vraiment flippant. Mes réactions quand on me touche, mes sursauts, je ne veux pas avoir peur du contact avec les gens, je ne veux pas qu’un traumatisme né de cette soirée, je veux la combattre et me relever sans faire plaisir à cet homme qui voulait me détruire. Alors oui, je viens de demander à Min Hui de me toucher, si quelqu’un peut poser les mains sur moi c’est lui, j’ai confiance en lui et à cet instant, j’ai besoin de lui. Je suis donc un égoïste qui impose une telle demande à mon ami, mais si je fais cette requête ce n’est pas y avoir réfléchis, je le surprends et je n’en suis pas étonné. Toujours blottit contre lui, je tremble sans cesse malgré mon envie de prendre le dessus, je suis sérieux, mais s’il ne veut pas je ne l’y forcerais pas… C’était vraiment idiot de ma part… Puis les doigts de Min Hui sur ma peau me font sursauter, quelque part je suis à la fois effrayé et soulagé, c’est un sentiment étrange, mais qu’il accepte de m’aider… ça me touche vraiment. Ses lèvres dans mon cou, ses mains glissant sur mon corps à travers les vêtements, la seule chose à laquelle je pense c'est au fait que ce sont les mains de Min Hui, que je ne dois pas le repousser. « Ne t’arrête pas. Je t’en supplie Min Hui, continue. » Même si je tremble, même si je donne la sensation de vouloir fuir, il ne doit pas arrêter, je veux qu’il me fasse oublier ce qui s’est passé. À travers ses mains, ses baisers, son corps, je dois réussir à ne penser qu’à lui. Attrapant maladroitement la main du garçon qui tremble aussi, je la guide volontairement sous mon haut, le mal est déjà fait et il m’aide à le combattre.  

Sous les supplications de son ami Min Hui se refuse à s’arrêter, glissant timidement ses mains sur son corps tandis qu’il tente de le détendre en embrassant sa nuque. La scène lui était étrange, beaucoup trop étrange mais pourtant une part de lui ne pouvait s’empêcher d’apprécier cet instant. Leurs deux corps étaient collés l’un à l’autre, l’eau s’abattant en trombe sur eux ne faisait qu’accentuer l’intimité du moment, et lorsque finalement Miyabi vient initier un nouveau contact entre eux le sportif ne peut s’empêcher de sursauter. Surpris, il le laisse faire, sentant son cœur se comprimer douloureusement dans sa poitrine à la sensation des doigts tremblants du japonais. Pourtant il ne dit rien, se contentant de le laisser faire, ne pouvant empêcher son cœur de s’emballer lorsque ses doigts viennent finalement se faufiler sous le haut de Miyabi. Il était entrain de le toucher … Et pour la première fois depuis longtemps le chinois s’était senti pris dans un sentiment nouveau. Il faisait chaud et peut-être l’eau en était pour quelque chose mais pourtant Min Hui savait que Miyabi en était pour quelque chose. Alors, timidement il abandonna les doigts du stripteaseur pour de lui-même glisser sa main sous son haut caressant délicatement sa peau, rapidement sa deuxième main vient rejoindre sa jumelle sur le ventre du jeune homme. Doucement, elles montèrent, caressant du bout des doigts ses fins abdos, remontant sur son torse avant de se poser sur ses pectoraux et à nouveau Min Hui se laissa entièrement guider par ses envies et doucement, délicatement même il vient frôler les perles de chers du danseur, ses lèvres ne cessant pas d’embrasser sa peau, s’attaquant plus ardemment à celles-ci tandis qu’un murmure vient rompre le silence de la pièce. « Arrêtes-moi … » une demande, un ordre … Une supplication.

TENUE ღღ Les choses sensées ne sont pas toujours celles qu’on croit. Ce que je demande n’a rien de logique et pourtant je sais parfaitement que c’est la seule solution pour que j’arrête de me focaliser sur l’homme qui m’a touché, il ne m’a pas violé heureusement, j’ignore comment je serais si c’était le cas, mais je peux supposer que je n’aurais pas demandé à Min hui de me toucher. Si je le fais actuellement c’est bien parce que je veux sentir ses mains à lui plus que celles qui m’ont sali et je veux que mon esprit se souvienne de celle de mon ami avant tout, comme si je formatais ma soirée en l’écrasant avec cette relation que j’implore presque au barman. Je suis égoïste de lui demander une telle chose, mais je lui laisse le choix… S’il ne veut pas me toucher il peut retirer ses mains, même si j’aimerais qu’il ne le fasse pas. Je tremble encore, mais cela ne m’a pas empêché de prendre la main du garçon pour la poser sous mon haut, sur ma peau, de cette façon je veux qu’il comprenne ce que je veux et qu’il n’a pas à prendre des pincettes, je ne vais pas me casser en morceaux à son contact. Les doigts de Min Hui ne sont en rien comparables à ceux de ce porc, il ne me donne pas cette sensation de me salir, mais au contraire, c’est comme s’il dépose une sorte de pommade sur mes « plaies » en me caressant, je pourrais me sentir honteux pour bien des choses, encore plus ce soir… Car dans tous les cas j’ai honte d’avoir été cette victime, mais je n’ai en aucun cas honte de cette situation avec lui. L’eau coule sur nos corps encore vêtus, mais ça ne me dérange pas, je voudrais purifier mon corps autant que mon âme ce soir, comme un besoin de vider ma tête bien trop remplie et encombre. Dans mes tremblements des frissons s’imposent au rythme des caresses de mon ami, de ses lèvres sur ma peau. « Non. » Murmurais-je en retour à sa requête. « Je ne veux pas que tu t’arrêtes. » Tant pis si j’ai l’air d’un débauché en faisant cette demande, mais j’espère qu’il verra plus ma détresse que cette image-là de moi. J’en ai même oublié le fait qu’il ne puisse pas regarder mon visage, mais je finis par poser mes mains sur lui comme en réponse à ses gestes, cherchant une chaleur différente que celle de l’eau coulant sur nos peaux. 

Non … Je ne veux pas que tu t’arrêtes. Une simple phrase, rien qu’une phrase qui fait voler en éclat les beaux principes de Min Hui. Il ne voulait pas le toucher plus qu’il ne le devrait, pourtant sous ses mots, ses caresses deviennent alors moins hésitantes, plus vivaces. Ses doigts glissent alors sur sa peau si délicate à ses yeux, alors qu’il le sent se détendre sous ses doigts, doucement il lui fait oublier les traces de cet homme qu’il a laissé dans cette ruelle entre la vie et la mort. Lentement Min Hui vient abattre ses propres barrières au rythme de ses lèvres qui glissent sur la peau de Miyabi, de ces mêmes lèvres qui vinrent progressivement sucer la peau du jeune homme, y laissant de douces traces violettes. Min Hui sait qu’il ne devrait pas, pourtant il le fait, il le marque comme il le fait avec tout ceux qui passent la nuit avec lui. Il le marque, mais pour la première fois son cœur bat dans sa poitrine comme jamais auparavant. Il ne sait pas ce qu’il lui arrive. Il ne comprend pas pourquoi il tremble, pourquoi il a si chaud, pourquoi il a si peur de mal faire … Pourquoi son cœur s’éveille. Il ne comprend pas, pourtant il continu ses mouvements, caressant son torse pour finalement lui retirer son haut et doucement il se penche à son oreille pour murmurer « Qu’est-ce que tu m’as fais Miyabi ? » demande-t-il presque suppliant alors que ses doigts partent de nouveau à la découverte des tétons du garçon, qu’il fait glisser entre ses doigts « Miyabi … Sortons d’ici… » demande-t-il suppliant. Il ne pouvait pas, c’était plus fort que lui, si il continuait à le toucher, très vite tout allait déraper et ça il ne voulait pas … pas dans cette situation. Finalement il vient éteindre l’eau pour sans demander l’accord au petit blond, se pencher sur lui et le prendre dans ses bras afin de le faire sortir de la douche. Délicatement il le dépose alors au sol avant de s’empresser de récupérer une serviette pour venir l’enrouler autour du corps à demi dénudé du jeune homme, tandis qu’il commence à frotter la serviette contre son corps dans le but de se réchauffer. Oubliant lui-même l’état de ses vêtements.

TENUE ღღ Cette soirée ne peut pas être effacée aussi vite que je le voudrais, mais le fait de laisser Min Hui me toucher malgré mes craintes et ce dégoût de moi-même me permet au moins de me focaliser sur lui et non sur ce pervers qui m’a sali. En lui disant de continuer, que je ne veux pas qu’il arrête je peux sentir le chinois se détendre et avoir moins « peur » de me toucher, sentant ses mains sur ma peau avec plus d’assurance, je ne devrais pas ressentir ça, mais il me donne des frissons et c’est même agréable. Je me laisse emporter par le rythme de ses caresses ou de ses lèvres s’abattant sur mon épiderme, je n’ai pas besoin de miroir pour sentir les traces qu’il laisse sur ma peau, sa façon de l’aspirer, cette chaleur que je ressens à certains endroits, c’est facile à deviner. Je ne cherche pas à résister quand il retire mon vêtement abîmé, me laisse torse nu sous l’eau qui continue de nous accompagner dans cette folie. Je ne m’attendais pas à cette question de sa part, que lui ai-je fait ? J’aimerais lui demander, mais je garde ça pour plus tard, le temps de caresser sa peau à mon tour, mais il me dit de sortir et je le regarde un peu perplexe. Pourquoi sortir maintenant ? De plus je ne me suis pas lavé encore et subitement j’ai l’impression que tout revient et me paralyse, mais Min Hui éteint déjà l’eau et me fait sortir de l’eau pour passer une serviette autour de mon corps trempé. Je continue de l’observer en silence, cherchant des réponses dans son regard. « Suis-je repoussant ? »  Ma question sort naturellement, je veux savoir si c’est pour ça qu’il a arrêté ou peut-être que je lui ai juste forcé la main ? Je me sens idiot dans cette situation maintenant, mais après avoir baissé les yeux sur lui j’attrape ses mains qui me réchauffent pour qu’il s’occupe de lui. « Tu es trempé aussi, sèches-toi avant d’attraper froid à cause de moi. » Je m’en voudrais que ce soit le cas. Je souris doucement avant de m’occuper moi-même de m’essuyer, lentement. Je vais devoir me changer avec les vêtements qu’il m’a apportés de toute façon, donc ce n’est pas grave si mes vêtements sont foutus. « Merci… » Soufflais-je doucement, il m’a aidé plus qu’il n’aurait dû le faire, j’en ai conscience et je me sens désolé de l’avoir impliqué dans cette histoire, surtout avec cette dernière requête.

Doucement Min Hui commence à laisser sa marque sur la peau blanchâtre du garçon et au lieu de s’en sentir coupable il s’en délecte d’une bien étrange manière. Il est heureux, il aime le sentir frissonner sous ses doigts et ses lèvres, il aime apercevoir cette même peau virer progressivement au bleu sous ses douces attaques. Oh oui, il adore ça. Alors il continu, il continua jusqu’à finalement s’arrêter. S’arrêter avant de ne déraper pour de bon pour ses si jolis yeux. Ainsi, il est rapide à attirer Miyabi hors de l’eau l’emmitouflant tout aussi vite dans une serviette qu’il se met à frotter délicatement sur le corps trempé de son ami. Silencieux, il ne dit point un mot se contentant de le sécher avant de soudainement arrêter tout mouvement. Repoussant ? C’est le mot qu’il entend. Un simple mot qui lui fait relever les yeux vers Miyabi, ancrant son regard dans le sien et uniquement le sien, faisant miraculeusement abstraction de son visage pour s’exclamer «  Jamais. Tu n’es pas repoussant Miyabi, moins encore à mes yeux. » lui dit-il froidement, son regard traduisant sa colère alors qu’il vient encercler le visage du japonais entre ses doigts pour l’obliger à le regarder « Tu n’es pas repoussant. Tu ne l’es pas et tu ne le seras jamais d’accord ? » lui répète-t-il d’une petite voix, à la fois froide et inquiète, douce et aimante … Tout un mélange d’émotion que lui-même ne comprends pas. Puis finalement, Miyabi vient rompre leur contact, ses mains venant attraper celles qui entouraient son visage pour l’éloigner. Min Hui fronce alors les sourcils avant d’hausser les épaules et directement se remettre à frotter le corps du garçon à l’aide de la serviette « Moi ça peut attendre. » dit-il tout simplement avant de sourire tristement lorsque le garçon vient s’occuper lui-même de s’essuyer. Alors, sous cet ordre silencieux il obéit venant alors à son tour attraper une serviette pour commencer à se sécher alors qu’un petit sourire vient se peindre sur ses lèvres « T’as pas à me remercier. » lui dit-il simplement.

TENUE ღღ Après cette soirée je ne sais plus trop quoi penser, je suis désorienté et complètement paumé. Je fais une requête folle à mon ami tout en me doutant bien que ce ne soit pas le genre de chose que je devrais lui demander, mais c’était bien parti, ses caresses et sa chaleur m’apaisait et j’essayais de me focaliser entièrement sur lui plus que sur ce porc qui a osé mettre ses doigts sur moi. Alors pourquoi suis-je déçu lorsqu’il s’arrête et me fait sortir de la douche ? Qu’est-ce que j’espérais au fond ? Je suis un idiot jusqu’au bout, tout comme cette question que je pose et qui sort de nulle part, pourtant c’est le sentiment que j’ai, d’être repoussant. Croisant son regard, je me sens comme un enfant qui se fait réprimander, j’ai perdu toute contenance, mais je n’arrive pas à comprendre Min Hui… Il déteste ce visage que je porte, mais il me dit ces mots si sincèrement que je veux y croire. Je ne saisis pas le sens de toutes ces paroles car ce n’est pas très clair, mais que veut-t-il dire par « moins encore à mes yeux » est-ce que c’est un aveu silencieux, une sorte de déclaration importante que je devrais retenir ? Aucun mot ne sort de mes lèvres, mais je continue de le regarder et de l’écouter. Il me répète que je ne suis pas repoussant, mais ça n’explique pas pourquoi il n’a pas continué, pourquoi s’est-il arrêté ? Quelque part j’ai envie de demander et d’un autre côté la réponse me fait peur. Je lui rends ses mains pour qu’il s’occupe de lui, je ne le repousse pas ou ce genre de chose, je ne veux simplement pas qu’il tombe malade par ma faute, j’ai déjà bien assez de chose à gérer. Je le remercie, terminant de m’essuyer, je vais me changer de toute façon donc ce n’est pas grave si je suis mouillé. Le calme est pensant, l’ambiance est subitement devenue plus lourde et je me rends compte que ce n’est pas ce dont j’ai besoin. Je ne voulais pas que cela se termine ainsi. « Qu’est-ce que tu voulais dire par le fait que je suis pas repoussant à tes yeux ? » Quitte à avoir des réponses autant poser les questions qui me trottent dans la tête. Pendant ce temps je me déshabille pour pouvoir mettre les affaires propres et sèches qu’il m’a prêtées. « Si je ne suis pas repoussant pourquoi avoir arrêté ? » Je balance mes interrogations sans le regarder comme si je marchais sur des œufs en insistant sur ce sujet, je n’ai pas envie de passer pour quelqu’un d’ingrat après tout ce qu’il a fait pour moi ce soir. Finalement je pousse un soupire en fixant le sol. « Désolé… » je ne devrais pas être ainsi, je suis en train de devenir fou, j'ai l'impression de ne plus gérer mes propres pensées, ça ne me ressemble pas.

Quittant alors Miyabi le chinois se recule de quelques mètres pour aller chercher une serviette et commencer à se sécher du mieux que possible, tentant de calmer son cœur affolé. Mais alors qu’il était entrain de s’attaquer à ses cheveux la douce voix de Miyabi se fait de nouveau entendre, l’arrêtant dans ses actions. Intrigué, il fronce alors les sourcils avant de retirer la serviette de sa chevelure pour concentrer son attention sur le jeune homme et quelques secondes plus tard il affiche un petit sourire incertain. « Que … Je … Tu es … Comment dire ça … Tu m’attires Miyabi. » tente-t-il piteusement avant de venir mordre sa lèvre et reprendre « Enfin … Je veux dire … Miyabi … » murmure-t-il avant de soupirer et retourner à ses occupations. Il ne savait pas quoi dire, du moins rien qui n’allait pas le foutre dans l’embarras. Alors, pour oublier tout ça il s’atterre à la tâche de retirer son haut trempé dévoilant son torse avant de se tourner à nouveau vers le japonais pour simplement déclarer « Parce que j’allais te sauter dessus Miyabi. Et ce n’est pas le bon moment. » lui dit-il avant d’écarquiller les yeux lorsque celui-ci s’excuse et il s’empresse alors de le rejoindre en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf. Rapidement, il se retrouve devant le jeune homme et tout aussi vite il vient attraper son menton entre ses doigts pour la deuxième fois de la soirée, l’obligeant ainsi à le regarder alors qu’il murmure « Ne t’excuses pas je t’en prie Miyabi. » lui dit-il avec un petit sourire alors que de son autre main il caresse délicatement sa joue. « Miyabi … Tu … Je ne sais pas comment te dire ça mais … Tu me rends si … étrange depuis plusieurs jours déjà et je … Je ne pouvais pas continuer à te toucher car … Je t’aurais moins aussi souillé Miyabi. Et je ne veux pas te faire de mal. »

TENUE ღღ Dans la vie je pense qu’il y a toujours des moments où on a cette impression de chuter, tombant sans avoir quoi que ce soit pour se rattraper. C’est long, rapide, effrayant, puis une fois qu’on touche le fond c’est terminé. Je suis encore jeune et pourtant ça m’est souvent arrivé de perdre confiance ou de me demander pourquoi au juste je me bats quand je vois le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Mon frère dans le coma, mes responsabilités parfois trop lourdes, le passé de Min Hui qui l’a fait me voir comme un monstre, puis cet homme qui a tenté de me violer. C’est à se demander ce que sera la suite ? Qu’est-ce que je vais encore devoir surmonter avant de connaitre ce long fleuve tranquille dont beaucoup parlent. Je suis celui qui est traumatisé, je suis l'âme tourmentée de ce soir, pourtant je fais des demandes osées et je pose des questions en quête de réponses qui pourraient me surprendre ou me blessé, c’est comme si j’essayais de me faire du mal volontairement ou alors est-ce un remède que je vois à travers le Chinois ? Je ne pensais pas avoir de réponse à mes questions, du moins pas celle qu’il me donne. Je l’attire ? Est-ce réel ? Je ne suis pas certain d’avoir bien compris, depuis qu’on se connaît je me démène pour cacher mon visage afin de passer du temps avec lui, s'il ressent réellement ce genre d’attirance envers moi, sera-t-il capable de me voir comme Miyabi et non ce monstre qui hante ses pensées et ses cauchemars. Pourquoi avoir arrêté de me toucher alors ? J’en avais besoin, le fait qu’il ne continue pas m’a fait replonger dans quelque chose d’inconfortable. Pas le bon moment ? À son geste je le regarde et fixe son regard en l’écoutant. Je secoue la tête à ses paroles pour exprimer mon désaccord sur une chose. « Comment tu peux me souiller si je suis celui qui en a envie ? » De plus, jamais je ne verrais Min Hui comme cet homme, je ne suis pas pur et innocent même si j’en ai l’air… Je n’aime pas le fait qu’il parle de me souiller car c’est comme s’il se mettait dans la même catégorie que l’autre enfoiré. « Donc, tu n’as pas arrêté parce que je t’ai forcé la main ? », soufflais-je d'un ton rassuré, un sourire vient discrètement étirer mes lèvres. « Mon visage… Est-ce difficile pour toi de le voir ? » Je ramène ma main sur celle qui caresse ma joue et le fixe dans les yeux.

Il l’avait fait. Il lui avait dit, il avait avoué au jeune japonais que celui-ci l’attirait bien plus qu’il ne le devrait. Rapidement il s’était alors avancé vers Miyabi d’un pas assuré et très vite ses doigts étaient venus kidnapper à nouveau son menton dans le but de le forcer à le regarder. A nouveau face à face, les lèvres de Min Hui s’étaient alors étirées en un triste sourire sous les mots du jeune homme. Non, il ne s’était pas arrêté pour une question de dégoût, loin de là … Non, la raison était toute autre et cette raison le sportif n’attend pas plus longtemps pour la lui donner. Hésitant, peur sûr de lui certes, mais il lui avait dit. Et la réponse du blondinet fit bondir son cœur dans sa poitrine, surpris il ancra alors son regard dans le sien avant de murmurer « Tu … Tu ne devrais pas … Avoir envie. » lui dit-il tout simplement, alors que ses dents viennent à nouveau martyriser signe de sa nervosité alors que doucement il vient faire glisser sa seconde main sur sa joue, caressant tendrement sa peau avant de sourire sous ses mots « Loin de là… » murmure-t-il en souriant de plus belle à la vue de son si joli sourire, mais rapidement ce même sourire vient disparaître, subitement, soudainement à cause d’une simple question. « Je … » commence-t-il son regard rompant alors tout contact avec les yeux du plus petit « Je … » continu-t-il avant de fermer les yeux et retirer vivement sa main, sentant son cœur se serrer violemment dans sa poitrine lorsque le doux contact de la main de Miyabi contre la sienne vient à disparaître. « Tu connais la réponse … Je … J’essaye mais … » recommence-t-il avant de baisser les yeux, venant attraper délicatement sa main pour la déposer sur son torse nu, faisant glisser lentement cette même main le long de sa cicatrice, alors que doucement il se rapproche de lui pour venir finalement murmurer « Aide-moi Miyabi … Aide-moi à ne voir que toi … Seulement toi, et pas ce monstre. Aide-moi à aimer ce visage … Ce si doux visage qui est le tien. »

TENUE ღღ C’était compliqué, je n’étais pas le genre de personne à m’attacher et pourtant je tenais à faire changer Min Hui sur mon compte depuis le début. J’imagine qu’il m’a tout de suite intrigué et attiré d’une certaine façon, là dans l’immédiat je ne saurais pas quoi répondre, quoi dire, je sais juste que je lui fais assez confiance pour le laisser me toucher et qu’avec lui je n’ai pas peur. Le regardant en lui expliquant qu’il ne risquait pas de me souiller car je lui ai demandé de le faire, je voulais qu’il le fasse, ce n’est pas une question devoir… c’est quelque chose qu’on ressent, un besoin ou une envie, pour ma part c’était plus vital dans ma situation, car j’avais vraiment besoin d’oublier l’autre mec, chose qui malheureusement risque finalement de mettre plus de temps pour que je puisse tourner la page sur cette soirée d’horreur. Je suis rassuré que ce ne soit pas moi, ma demande égoïste qui l’ai repoussé, affichant un sourire discret, je ne suis pas vraiment capable de faire de grandes expressions de joie ce soir, faudra se contenter de celle qui s’impose naturellement dans le fil de la conversation. Ma question semble forcément idiote quand on y pense, il me regarde, me touche, mais j’ai besoin de savoir ce que mon visage a comme effet sur lui. J’ai beau lui plaire, il est attiré par moi, mais si ma face lui fait du mal comment pourrais-je accepter de le laisser me regarder, c’est douloureux pour moi aussi, encore plus quand je comprends qu’on est encore loin d’une réponse positive, mais je dois faire avec malheureusement. « Hm... » Soufflais-je à ses premières paroles, je connais la réponse en effet, je n’ai qu’à l’observer pour la deviner. Quand il m’attrape la main je suis le mouvement jusqu’à son torse, l’endroit où se trouve sa cicatrice, la détaillant attentivement avec mon regard profond. Le laissant se rapprocher, j’écoute ses mots avec attention, puis retire ma main de sa marque pour y déposer mes lèvres, si je pouvais guérir ses plaies je le ferais, mais tout ce que je peux faire c’est l’aider comme il m’aide. Embrassant donc sa cicatrice, je profite de la proximité pour l’enlacer et rester blottit contre lui, ainsi il ne voit pas mon visage, mais à partir d’aujourd’hui j’arrêterais de le cacher. « Un jour, tu finiras par tellement l’aimer que tu ne pourras plus détourner le regard de mon visage. » Soufflais-je contre sa peau, j’espère en tout cas car je ne veux pas rester le visage du monstre qui l’a tant blessé. Je préfère être celui qui sera capable de le soigner, de le faire avancer. La vie est courte et nous n’avons pas le temps pour hésiter ou les regrets.