TENUE ✘ Jamais je n’aurais pensé que si prêt du « but » d’autres personnes découvrirait pour ma maladie, pour Kaoru j’avais l’habitude de trainer dans sa chambre, le regarder jouer, lui parler et passer outre son manque total d’expression ou de réaction parce que j’avais bien compris que ce n’était pas une mauvaise personne et qu’il était simplement comme ça. Savoir qu’il « fréquente » mon cadet m’a surpris, je sais que ce n’est pas officiel, mais connaissant Orion il ne va pas définitivement pas lâcher l’affaire et si Kaoru n’a pas encore fui c’est qu’au final cela ne lui déplaît pas tant que ça n’est-ce pas ? Je souris alors que je suis allongé sur mon lit, on m’a dit de me reposer et à peine sortie de l’hôpital j’avais déjà à l’idée de sortir, promener, trainer et finalement je suis épuisé. Je n’ai pas tout raconté à Kaien non plus, je ne suis pas du genre à cafter dès qu’un truc m’arrive, ceux qui me connaissent l’ont surement déjà deviné, quant à Momiji j’ai décidé de ne vraiment plus m’en approcher, puis même s’il sait que je suis mourant ça ne changera rien à notre « relation » et d’un côté tant mieux, s’il avait voulu devenir mon ami après l’avoir découvert j’aurais pu sentir sa pitié et par chance, aussi douloureux et frustrant que cela puisse être, il n’en a pas. C’est ainsi dans mon lit, mon esprit rempli de pensées relatant ces derniers jours, mon petit frère est même parti en voyage avec l’école, Kaoru et des tas d’autres élèves, professeurs... Trois mois. J’espère pouvoir tenir jusque-là, ne pas mourir quand Orion sera absent, je suis sûr qu’il m’en voudrait éternellement si ça arrivé. Mon téléphone se mit à sonner, vérifiant le numéro je ne le connais pas, mais je réponds tout de même. Il se trouve que ce sont les potes de Momo, je ne sais pas pourquoi ils m’appellent, mais je n’ai pas pour habitude de raccrocher ou de ne pas écouter ce qu’ils ont à me dire.

Momiji a disparu ? Je reste silencieux en fixant un point du mur en face du mois sans réellement comprendre ce que cette phrase signifie, qu’est-ce qu’ils veulent dire ? « Tu peux nous rejoindre en ville ? » Je pourrais refuser, dire que cela ne me concerne pas, mais je ne suis pas comme ça et c’est presque naturel pour moi d’accepter sans même hésiter, raccrochant pour m’habiller malgré la fatigue je passerais outre, je le fais toujours. Je me dépêche au mieux de rejoindre ses deux amis, il me faut quelques minutes pour les trouver, il fait nuit et il est assez tard, le campus était vide avec tous ses départs en voyage et l’heure tardive. « Merci d’être venu ! » Je souris, malgré ce qui s’est passé je ne suis pas rancunier. « Qu’est-ce que tu voulais dire par « Momiji a disparu » ? »  Je les regarde à tour de rôle. « On n'arrive pas à le joindre, on ne sait pas où il est, il semble assez distant ces derniers jours. » Ils se regardent comme pour confirmer que c’est ce qu’ils pensent l’un comme l’autre, ils me demandent de les aider à le trouver, mais je ne connais pas Momiji aussi bien qu’eux, de plus il ne voudrait pas me voir de toute façon... Enfin, ça ne me coute rien de le chercher, même si c’est pour me faire jeter ensuite, il ne se cache pas de ses amis pour rien. J’ai encore son numéro, tentant de l’appelé une fois il ne répond pas et on décide de se séparer pour le chercher. Inconsciemment je me mets à m’activer pour passer dans tous les endroits où j’ai pu le croisé, devant l’animalerie, le café, je marche vite et m’essouffle aussi rapidement, mais je ne fais pas de pause pour autant, au fond j’ai vraiment envie de le trouver et de comprendre pourquoi il répond par ou s’isole de ses potes, il n’est pas du genre à agir de cette façon, du moins le Momiji que j’ai connu durant quelque temps se fiche de tout, alors qu’est-ce qui lui arrive ? Je veux savoir.

On s’est partagé les lieux avec Tora et Saru. Descendant dans le métro désert, seul le bruit du train passant anime un peu la station, décidant d’élargir mes recherches je comptais le prendre jusqu’au prochain arrêt, mais je reste assez surpris devant la silhouette assise là. Je ne m’attendais pas à le trouver dans cet endroit et aussi « soudainement », je transpire d’avoir « couru » partout pour le chercher, tentant de retrouver mon souffle je m’approche de lui pour me planter devant sans un mot, mon regard l’interroge de lui-même, bon sang qu’est-ce qu’il fout là tout seul.

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TENUE ✘ Ce ne devrait pas être des choses qui me perturbent, pourtant elles m'ont occupés l'esprit dès l'instant où j'ai quitté cette chambre d'hôpital en laissant les trois autres derrière moi. C'était censé être la fin de notre rencontre, la fin de toutes nos interrogations, alors pourquoi suis-je encore entrain de me prendre la tête avec ça ? C'est Kellian qui a voulu entrer dans ma vie, Kellian qui a voulu me suivre où j'allais en croyant pouvoir devenir mon ami ou me changer, Kellian qui n'a pas tenu le choc et c'est encore ce même Kellian qui n'a rien assumé à la fin. Il l'a voulu, il l'a eu. Sûrement pas comme il le pensait, mais je l'avais prévenu qu'on ne change pas les gens si facilement et qu'il ne pourrait jamais le faire avec moi. Ce n'est pas comme si je l'avais laissé agir à sa guise en fermant les yeux, mes menaces ont été veines jusqu'au moment fatidique où il a comprit son erreur. à cet instant-là, il était déjà trop tard. Est-ce moi qui l'ait condamné à vivre quelques temps en moins ? C'est la question que je me pose depuis des jours déjà. Culpabiliserais-je une fois qu'il sera mort ? ça aussi, je me le demande bien. Ce n'est pas mon genre. Je n'ai jamais éprouvé du remord à taper quelqu'un, ni à l'envoyer à l'hosto, mais dans ces cas-là, aucun n'a rendu l'âme. Kellian sera donc le premier à en mourir, bien que ce ne soit pas de ma faute, je sais que je dispose d'un certains pourcentage qui l'aura précipité plus vite dans la tombe. Je commence à m'en ronger les ongles, à me dire que ce n'est pas réellement ce que je voulais en essayant de l'effrayer. Ai-je eu tord ? Peut-être, mais je ne regrette pas de m'être comporté comme un imbécile. Ou alors je ne m'en rends pas compte et c'est intentionnel. Mes agissements m'étonnent moi-même, comme si je n'étais pas totalement maître de mes propres actions. Mon cerveau pense un truc, mon subconscient un autre. Quant à mon corps, il ne sait vers qui se tourner, partagé entre l'ange et le démon.

Depuis l'incident, depuis qu'avec Tora et Saru, on a vu Kellian tomber et être emporter par les ambulances, rien n'est comme d'habitude. Mes amis se doutent que ça a changé quelque chose en moi, bien que je dise toujours le contraire et assure à chaque fois que tout va bien. Je n'ai tapé personne depuis, ni touché à aucune merde telle la drogue, le tabac ou l'alcool. Je suis vraiment en phase de réflexion, à croire que ça va changer quelque chose à ma vie de me poser des questions ou de m'isoler de la sorte. Tora et Saru doivent me chercher partout, ils n'ont pas cessé de m'appeler de la journée ou même de laisser des messages sur ma boite vocale, même mes sms sont pleins à craquer. Sont-ils inquiet ? évidement, ils sont mes meilleurs amis. Qui ne s'en ferait pas pour ceux qui partagent bien trop souvent leur vie ? Pourtant je n'ai pas envie de parler, ni de leur répondre ou d'indiquer ma position. Je suis venu dans cette station de métro en sachant que c'est le dernier des endroits où ils penseront me chercher, où ils ne songeront même pas à m'imaginer. Entre temps, mon père a ajouté sa couche. L'hôpital l'a prévenu de ma présence là-bas et cette fois-ci, pas pour les mêmes raisons qu'à l'accoutume. Flic dans l'âme, il a passé une bonne heure à m'harceler, sans résultat. Je n'ai pas voulu dire pour Kellian, sinon il aurait su pour le hapslap. Une heure à me murer dans le silence avant qu'il ne s'en aille travailler, me menaçant de recommencer le soir-même. ça fait plusieurs jours que je fuis la maison, plusieurs jours que j'inquiète tout le monde. Ils me gavent tous à vouloir savoir, à vouloir parler, à vouloir s'inquiéter.

Assis sur ce siège, les avants-bras contre mes genoux, je continue de me perdre dans mes pensées sans faire attention aux gens qui circulent autour de moi depuis des heures. Ils prennent le métro, le quittent, remontent à la surface. Ils font leur vie, quoi. Pendant que moi, je reste là à fixer le sol d'un regard morne. Je n'ai ni faim, ni soif. Sûrement est-ce dû au manque, au fait que mon corps a été habitué au pire pendant trop longtemps et qu'une fois le calme plat, il l'accepte beaucoup moins bien. Je me sens simplement hors de mon assiette, même hors de la table à ce niveau-là. Mon attention se porte à peine sur les chaussures qui viennent d'entrer dans mon champ de vision. Chaussure que j'examine un instant, avant de parcourir les jambes et le corps de la personne, jusqu'à son visage. Une hallucination ? Il est mort et vient déjà me hanter ? Je dois faire peur avec mes cernes et mon teint pâle, puis ce sourire qui se peint sur mes lèvres quand je crois délirer. « Va faire peur à quelqu'un d'autre.. » Marmonnais-je d'une voix chevrotante, essayant de le chasser d'un mouvement de main désinvolte et dédaigneux. Je n'ai pas besoin d'un fantôme pour me gâcher la vie.

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TENUE ✘ Lorsque l’on m’a dit que Momiji était introuvable j’ai trouvé ça étrange, connaissant le garçon je ne l’imagine pas une seconde se prendre la tête avec des futilités, bien sûr il ne doit y avoir que moi pour pensé que ma mort est futile, mais il voulait me virer de son entourage, donc maintenant que c’est fait il devrait être content et reprendre sa vie comme il l’a mené jusqu’à maintenant. Pourquoi je suis là, à le chercher malgré l’heure tardive, la fatigue et le fait qu’il va surement me rejeter dès qu’il me verra, une part de moi ne peux simplement pas l’abandonner malgré que je sache très bien qu’on ne pourra jamais être amis, il reste trop peu de temps pour ça de toute façon. Il n’y en avait déjà pas assez quand je « croyais » en lui, alors maintenant... J’ai cherché dans tous les lieux où nous nous étions rencontré, je ne pense pas qu’il s’y trouve, mais sait-on jamais, si Tora et Saru n’ont pas trouvé Momiji dans leurs endroits habituels, il est surement là où personne n’ira le chercher. Même ainsi je ne baisse pas les bras et en descendant dans un métro pour me rendre au quartier suivant je le vois, assis sur un des sièges en solitaire la tête baissée... Cette vision me semble assez étrange, mais je m’avance et sans un mot je reste face à lui, quand enfin il remarque ma présence, je le laisse me détailler, avant d’entendre ses mots. Peur a quelqu’un d’autre ? Pense-t-il que je suis mort ? Vu comment il me « chasse » ça ne fait aucun doute et finalement je souris malgré moi avant de m’asseoir à côté de lui toujours silencieux le regard ciblé droit devant moi, s’il pense que je suis un fantôme je vais lui laisser croire un peu plus. Après plusieurs minutes à rester ainsi je brise finalement le silence. « Mort je peux te suivre partout même si tu ne le veux pas. » Malheureusement ou plutôt heureusement pour lui, je suis encore vivant.

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TENUE ✘ C'est complètement idiot de me prendre la tête pour ça. Il y a des tonnes de personne qui meurt dans le monde et ce n'est pas pour autant que ma vie change. Pourquoi faut-il qu'avec lui, je me pose autant de question ? Parce que, que je le veuille ou non, Kellian est lié  moi. Nous avons vécus peu de chose, mais malgré ça nous nous sommes liés sans vraiment le vouloir, du moins moi. Je rechigne toujours à l'avoir à mes côtés, le chassant à chaque fois. La dernière fut la bonne, jusqu'à le dégoûté purement et simplement. Je n'en demandais pas autant, je devrais même être content. Alors quoi ? Pourquoi je suis là à réfléchir ? Moi qui ne le fait jamais, qu'importe mes intentions. Les métros défilent, les gens s'en vont et je ne bouge pas de là. Assis sur mon siège inconfortable, j'attends que le temps passe pour rentrer chez moi, si jamais je le fais ce soir. Rentrer ou rester dehors, c'est la même chose pour moi. Je suis toujours en pleine réflexion quand je le remarque, lui et son regard scrutateur. Qu'est-ce qu'il me veut ? Je croyais m'être débarrassé de lui, mais voilà qu'il réapparaît. Même en le chassant, Kellian ne s'en va pas. Je commence à croire qu'il m'adore, ou alors il vient me hanter parce qu'il aura vraiment rendu l'âme. Autant croire qu'il est mort, je ne suis plus à ça près. Le fantôme vient s'asseoir à côté de moi, mais je ne tourne pas ma tête pour le voir, ramenant mes yeux vers le sol. « Si tu ne dégages pas, je t'exorciste. » Le menaçais-je, portant mes mains à mes oreilles comme pour me couper du monde entier. La migraine était déjà présente, mais elle s'amplifie à trop vouloir réfléchir et mettre de l'ordre dans ma vie. J'en ai des frissons et le corps qui refroidit de plus en plus, mais au lieu de m'interroger sur mon état, je rejette la faute sur l'autre. « Va-t-en. » Ce n'est qu'un soupir, mais je n'ai pas la force d'hausser plus la voix.

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TENUE ✘ Je ne peux même pas imaginer une seule seconde que Momiji puisse être réellement préoccupé par tout ça, j’aurais préféré que cela ne l’atteigne pas pour être honnête, de toute façon ça ne changera rien, je vais mourir et même lui ne peux rien y changer, même s'il le voulait. Garder mes distances est finalement une bonne idée, je voulais être son ami, mais cela a échoué, pourtant quand on m’appelle pour me dire qu’il a disparu je n’hésite pas à retourner tous les endroits que je connais pour le trouver et c’est dans le métro que finalement ma route prend fin, il me prend pour un fantôme et au point où j’en suis je joué le jeu pour essayer de le comprendre ou simplement parce que je trouve ça amusant, peut-être qu’un jour je pourrais vraiment hanter les gens, mais pour le moment je suis encore vivant. Je souris à ses paroles alors que je trouve assis à côté de lui. D’abord silencieux de nouveau, je brise ce silence pour répondre : « Je n’ai aucune intention de partir, si tu veux m’exorciser te gêne pas. » Je souris en me penchant un peu en avant, mes coudes sur mes genoux, regardant vers la ligne de métro, les passagers rentrent et sorte sans faire attention à nous, ici c’est du rapide, tout va vite. « Pourquoi tu es ici ? » Demandais-je simplement, tournant mon regard vers lui. « Tu pourrais quand même avoir un peu plus peur des fantômes, ce n’est pas drôle si tu réagis pas, je suis pas assez effrayant c'est ça ? » Je plaisante, c’est surtout pour faire un peu d’humour, c’est vraiment étrange de le voir ainsi, même si on ne se connaît pas depuis longtemps, Momiji n’est pas du genre à s’isoler où se couper du monde pour réfléchir, même ses amis m’ont dit qu’il a changé et même si je ne suis pas prétentieux, j’ai l’impression que je ne suis pas innocent à son état, ce qui me trouble encore plus pour dire vrai.

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TENUE ✘ S'il ne veut pas que ça m'atteigne, pourquoi se préoccupe-t-il que je sois là ou non ? Les garçons abusent à faire appel à lui, alors que je suis seulement tranquille dans mon coin. Ils ont cru quoi ? Que j'allais me jeter sous un train ? Ces idiots ont inquiétés Kellian pour rien, alors qu'il ne tient sûrement pas à me revoir après la dernière fois à l'hôpital. ça été pourtant clair entre nous, nous ne serons jamais des amis et nos chemins n'étaient pas censés se recroiser de si tôt, même jamais de la vie. évidement, faut que ça aille à contre sens et que les choses ne se passent pas comme voulu. Alarmé, Kellian m'a cherché un peu partout avant de me trouver là, assis sur ce siège à méditer sur tout et n'importe quoi. Est-ce que je suis réellement affecté par son état de santé ou par ma dernière connerie ? Aucune idée, je n'ai pas encore trouvé la réponse à cette question. En tout cas, je n'ai pas envie d'admettre qu'il soit vraiment là devant moi, le prenant volontairement pour un esprit vengeresse. Je roule des yeux à ses paroles, aussi tenace qu'une sangsue. Il risque d'être beaucoup chiant une fois mort. Silence, je préfère même pas parlementer avec lui, surtout que je ne sais pas comment on exorciste un revenant. Ce n'est pas à lui de poser des questions, en fait je crois même qu'on a rien à se dire. « Pourquoi toi, tu es ici ? » Répondre à une question par une question, comme toujours. Je soupire, glisse une main dans mes cheveux et me redresse pour appuyer mon dos contre le dossier de ce siège en plastique dure. « Effrayant ? Un gars mignon ne peut pas être effrayant, tu m'excuseras. » Oui, j'ai bien dit qu'il était mignon. « J'ai peur de rien, ni personne. » Fis-je avec confiance et un brin hautain. Le genre à bomber le torse face aux autres, sans crainte. « Alors pourquoi es-tu là, si tu n'es pas mort. » Il y a bien une raison pour qu'il soit là, comme par hasard. J'ignore complètement que Tora et Saru l'ont contactés pour me trouver ou qu'ils s'inquiètent de ma soudaine isolation. Je n'ai pensé qu'à moi, tel un pauvre égoïste.

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TENUE ✘ Je suis curieux, je mentirai si je disais le contraire. En même temps je n’arrive pas à comprendre ce qui se trame dans l’esprit de Momiji, pourquoi soudainement il pourrait ressentir quelque chose ? De la compassion ? Non je ne pense pas, il ne pourrait pas ressentir de pitié pour moi où se sentir désolé et c’est tant mieux, alors quoi ? J’ai beau y penser je me demande si je suis vraiment en cause dans cette histoire, peut-être que quelque chose d’autre le tracasse ? Son père ? Sa famille ? Ou je ne sais pas. Pourtant quand il me voit il me prend pour un fantôme, il ne s’énerve pas non plus alors qu’on est censé avoir fait nos adieux dans ma chambre d’hôpital ce jour-là. Je décide quand même de le questionner, de toute façon je suis là maintenant, assis à côté de lui et je ne compte pas partir sans réponse. Je ne réponds pas de suite à son interrogation, parlant du fait qu’il devrait me trouver un peu plus effrayant ! Mais ce qu’il dit me surprends assez en fait et je souris, je ne m’attendais pas à ce qu’il me complimente haha. « Tu viens quand même de dire que je suis mignon, j'ignorais que tu savais faire des compliments ~» Je le taquine, mais en même temps on parle quand même de Momiji hein. « Oui, je sais. » Je l’observe en demandant naturellement. « Donc tu n’as pas peur de mourir aussi ? » Moi non plus je ne suis pas facilement effrayé, la vie que je mène ne me permet pas de m’imposer quelconque freins et ça a toujours été le cas. « Parce que tu es ici. » Ça répond à sa question non . Je garde le sourire en m’adossant aussi au dossier, le regard droit devant moi. « Tes amis m’ont appelé, il s’inquiète pour toi, ils ont dit que tu avais changé. » Je dépose mes iris sur lui en ajoutant. « Ça n'a rien avoir avec moi pas vrai ? » Pourquoi tourner autour du pot.

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TENUE ✘ Au départ, il croyait que je pouvais changer, que j'avais forcément vécu une mauvaise expérience dans le passé pour être devenu violent, puis il a comprit que j'étais tout simplement con à enfermer. Il n'y a plus d'espoir pour me sauver, s'il veut mon avis. J'ai déjà atteint le point de non-retour, à chaque fois que je tabasse quelqu'un. Certes, je ne tue pas la personne, mais ça ne m'a jamais dérangé de lui casser quelque chose. Pourquoi maintenant que j'ai failli l'envoyer à la morgue, je m'inquiète autant ? Mon avenir ? Rien à foutre. Mes parents ? Ils prendront toujours ma défense. Ma conscience ? Je ne sais même si j'en ai une. Je ne sais pas pourquoi je me tracasse, je n'ai aucune explication autant que je ne trouve pas de raison. C'est juste là, quelque part dans ma tête. Kellian s'interroge, mais moi aussi. Pourquoi suis-je ainsi ? Tout juste après l'incident. Sa présence ne me dérange pas autant que je le voudrais, qu'il soit un fantôme ou en chaire et en os. Je pourrais très bien le fuir aussi, mais je reste assis là à parlementer avec lui, à lui dire qu'il est mignon... Bah, je me donnerais presque envie de vomir. « J'ai des yeux pour voir, c'est tout. » S'il était vraiment moche, je lui aurais clairement dit. Comme cette fille à l'école, il y a quelques années en arrière. Je ne me suis pas gêné pour me moquer de son poids, ni pour lui casser le nez. Peur de mourir ? Je ne réponds pas. Il doit se douter de comment je fonctionne ou de comment je peux voir tout ça. Si j'avais réellement peur de mourir, je ne ferais pas mes sales tours, ni des consommations illégales. « Tu me suis ? » Merde, je croyais qu'il ne voulait plus me voir, fallait savoir. Nous nous sommes fait nos adieux, ce n'était pas pour rien. à présent droit sur mon siège, je peux enfin voir les gens défiler et se presser pour ne pas louper leur wagon. Mes amis ? Tora et Saru auraient fait ça ? Pourquoi ? Ils savent que je ne suis jamais très loin, quelque part dans la ville et je réapparaître toujours. Changé. Je lâche un petit rire, vachement amusé par ses paroles. Comme si je pouvais changer. « Toi ? » Mes yeux se tournent vers lui et nos iris se croisent un court instant, avant que je souris et me relève de mon siège. Face à lui, je fais un pas en arrière, puis un autre, évitant le peu de gens qui patientent sur le quai. « Tu m'as demandé si je n'avais pas peur de mourir. » Commençais-je avec une expression malsaine, la pensée tordue. Je ne vois pas où je vais, il se doute que je teste mes limites, ainsi que les siennes. Il n'y a pas de wagon en approche pour le moment, mais il suffit d'un signal pour que ce dernier mette moins d'une minute à venir. Ai-je peur de mourir ? Est-ce de sa faute ? Qui va répondre à tout ça.

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TENUE ✘ J’ai été naïf avec Momiji, croire qu’il pouvait changer était mon erreur, quand on le voit on ne pense simplement pas qu’il puisse avoir ce côté caché avec lequel il m’a piégé. Je ne voulais plus perdre mon temps avec lui sachant que de toute façon il n’accepterait jamais de changer, pourtant malgré nos adieux évident à l’hôpital nous sommes assis ici tous les deux, il peut me prendre pour ce qu’il veut, fantôme ou non ça ne me dérange pas, j’en serais un bien assez tôt de toute façon. Ses amis m’ont appelé et j’ai simplement accouru pour le chercher et le trouver partout, heureusement que j’ai besoin de repos haha, mais je ne suis pas facilement mis aux arrêts sous prétexte que je peuvent mourir, de toute manière je suis déjà préparé à ça et plus la date limite approche, plus je suis obligé de me dire tous les matins, que c’est peut-être mon dernier jour avec le sourire, car je suis optimiste dans ma situation désespérée. Il m’a complimenté en disant de moi que je suis mignon, chose que je ne manque pas de relever. Je souris simplement à sa réponse, s’il le dit. Si je le suis ? Je ris en expliquant la situation rapidement, ce sont ses potes qui m’ont appelé pour que je le retrouve. Je veux être certain que je n’ai rien à jour avec son comportement et son état d’âme, il ne me donne pas de réponse, nos iris se croisent plusieurs secondes avant de suivre ses mouvements, le voyant se lever et reculer dangereusement jusqu’au bord du quai je me redresse à mon tour sans pour autant faire le moindre pas, juste l’observant avec intensité. À ses paroles je comprends où il veut en venir avançant vers lui lentement. M’arrêtant à la limite. « Tu veux mourir avec moi ? » Le sourire aux lèvres, je le regarde sans laisser planer de doutes pendant quelques secondes, puis je ris doucement. « Je plaisante. » Je ne suis pas aussi fou pour emmener qui que ce soit avec moi ni pour me suicider. « Je n’ai pas peur. » Le bruit du train résonne, il arrive à toute vitesse et nous sommes encore à la limite de la ligne, regardant en direction de l’arrivée du wagon, j’attends le dernier moment pour tirer Momiji en reculant d'un pas et éviter un accident inutile. « Mais il est trop tôt pour mourir. » Surtout pour lui.

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TENUE ✘ Qu'il soit là par l'intervention de mes amis ou par celle du saint esprit ne change rien à ma vie. Il est là, voilà tout. J'ignore où il devrait être à l'heure actuelle, ni ce qu'il devrait faire et franchement, ça m'importe peu. Il doit déjà le savoir ou le voir à ma tête. Je l'ai chassé en tant que fantôme, je pourrais très bien le faire en tant qu'être humain toujours vivant. Même en manque, je sais qu'il n'est pas mort et, bel et bien devant mes yeux, en chaire et en os. Je dis qu'il est mignon parce qu'il n'a rien de moche, je vois pas où est le mal. Je suis peut-être un connard, mais pas un menteur pour autant. Je dis les choses comme elles viennent, bien que je ne sois pas le premier à les accepter. Bref, je m'égare. L'espace de trente secondes, j'ai bien cru que Kellian m'avait suivi ici mais non, ce n'est que Saru et Tora qui l'ont prévenu de ma soudaine disparition. Ils me font intérieurement rire ces deux-là, toujours à s'inquiéter. Puis l'autre qui s'interroge sur la raison de ma fuite, si c'est à cause de lui ou non. J'ai dû le cramer avec mes yeux, à force de le fixer. Est-ce vraiment pour lui que je me suis isolé ? Faut croire que je ne suis pas insensible, parce qu'il m'arrive de penser au fait qu'il va vraiment mourir un jour ou l'autre, et que j'ai failli le précipiter dans la tombe. Pour seule réponse, je me lève et me recule vers la limite du quai, parlant de façon assez morbide. Ce n'est qu'un jeu, comme nos vies. Mourir avec lui ? Il plaisante. Nous n'avons pas peur autant l'un que l'autre, lui parce qu'il sait que tôt ou tard il rendra l'âme, et moi parce que je n'ai pas d'attache suffisamment solide. Les gens ne font pas attention, ils s'impatientent tous pour le train qui arrive, tandis qu'on se fait un duel de regard. Ses orbes quittent les miennes pour voir le wagon arriver, me tirant vers lui pour éviter un acte suicidaire et futile. « Qui es-tu pour décider ? » Je demande, pendant que les gens s'agglutinent dans le métro derrière moi. Qui est-il pour savoir que c'est mon heure ou pas encore ? « Le seul moyen de le savoir, c'est en poussant la personne. » Chose qu'il ne fera jamais, connaissant son tempérament d'agneau.

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TENUE ✘ Il est normal que je m’interroge un minimum sur son état, enfin j’avais dit que je m’en approcherai plus, qu’il était une perte de temps, mais il a « changé » après toute cette histoire et je suis simplement curieux, espérant au fond n’y être pour rien, si certain aime ça, moi je ne souhaite pas créer de la compassion ou je ne sais quoi d’autre chez les gens, de toute façon peu importe ce qu’ils ressentent, ça ne m’empêchera pas de mourir dans quelques semaines, quelques mois, mon heure est programmée depuis tellement longtemps et j’ai assez joué avec la mort en la contournant une première fois, je suis prêt à partir quand il sera temps. Momiji s’amuse à un jeu dangereux en s’approchant des rails comme pour se jeter sous le train ou en tout cas dépasser ses limites dans un test morbide, je pourrais m’affoler, lui dire de ne pas faire l’idiot, mais de toute manière il ne m’écouterait pas et de mon côté je n’ai pas peur non plus, le suivant sans son délire. Cependant, quand le train approche je l’écarte pour éviter l’accident, il n’a pas à mourir aujourd’hui, ce n’est pas encore son heure. « Quelles raisons aurais tu de mourir maintenant ? Puis si tu meurs il y a des chances pour qu’on me donne ton cœur, j’en veux pas. » Plaisantais-je en souriant comme si c’était une conversation tout à fait banal. Surtout que Momiji est clairement pas un donneur d'organe, donc c'est impossible « Puis tes potes me le pardonneraient jamais si je te tuais ou te laisser mourir bêtement. » Il n’est pas tout seul, il a des amis qui s’inquiètent pour lui, puis franchement... C’est moi qui vais mourir pourquoi faut que je fasse ce genre de commentaires, moi aussi j’ai mes proches, mais eux ne peuvent pas me sauver, c’est là la différence. « Si tu as fini on pourrait peut-être sortir d’ici ? » Il y a des tas d’endroit plus sympa qu’un métro pour parler.

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TENUE ✘ « Changer » est un grand mot, je n'ai pas réellement changé ou pas dans le bon, celui que tout le monde voudrait voir chez moi. Je ne suis ni devenu un ange, ni un bon enfant. Je reste le même con qu'à l'accoutume et je suis sûr que Kellian va s'en rendre compte d'ici quelques minutes et lâcher à nouveau l'affaire, en jurant qu'il n'aurait jamais dû tenter de me retrouver, ni de décrocher son téléphone. Le seul truc qui a pu changer chez moi, c'est le fait que je m'interroge un peu plus sur les choses qui m'entourent, comme le fait que j'ai failli tuer Kellian. En temps normal, je m'en fou de blesser les gens, mais ce n'est pas pour autant que je veux leur mort. Je n'ai jamais poussé quelqu'un au suicide non plus, normalement. Faut dire que je n'ai pas prit de nouvelle de mes victimes non plus, comme si cela me passait par dessus la tête. Qu'importe, j'agis selon moi, jouant le timbré à m'approcher trop près des limites, mais personne autour de moi ne fait attention à la distance entre mon corps et le bord. Il n'y a que Kellian pour me suivre, plaisanter, mais m'empêcher d'aller trop loin dans ma plaisanterie. Parce que oui, je blague vraisemblablement. Je ne compte pas me jeter sur les rails, je n'ai aucune raison de le faire, ni aucun intérêt. Il m'éloigne de l'engin qui arrive à toute vitesse et je le laisse faire, n'ayant pas pour but de me jeter sous les engrenages mortels. « Aucune. » C'est clair et net, je n'ai vraiment aucune raison de m'ôter la vie. « Qui dit que j'accepte d'être un donneur ? » Il ne peut pas savoir si j'ai refusé ou non d'être un donneur, puisqu'on a tous le choix de le faire ou au contraire, de ne pas le faire. Ce n'est pas de ma faute si les gens vont mal, je vois pas pourquoi je devrais leur donner quelque chose qui m'appartient pour les sauver, surtout si je ne connais pas la personne. Mes potes ? C'est vrai que je ne suis pas seul, égoïste peut-être, mais pas seul. Finalement j'hausse mes épaules, faisant genre que cela ne m'atteint pas. Fini ? Il parle comme si je faisais une crise ou un truc dans le genre, où il ne semble pas impliqué. Encore un mouvement des épaules, l'air de dire que ouais, j'ai terminé. « Pour aller où ? » Je croyais qu'on ne devait plus se voir ou que du moins, qu'il ne le voulait plus. Parce que je n'ai toujours pas dit si je voulais rester avec lui ou me barrer, bien que je n'ai pas encore pensé à cela. « Tu comptes rester avec moi ? Il me semblait que c'était la dernière fois à l'hôpital. » Dois-je lui rappeler à quel point je l'ai déçu et mise en danger ou ce ne sera pas la peine ?

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TENUE ✘ Je ne m’attendais clairement pas à avoir une conversation avec Momiji à ce sujet, la mort, ma maladie, toutes ses choses que je n’évoque qu’avec mes proches et encore, je préfère les laisser espéré que je vais bien eux. Le suicide est une chose inutile, moi qui n’ai plus beaucoup de temps à vivre je ne conçois pas qu’une personne puisse précipiter sa mort, surtout que souvent c’est pour des raisons bêtes et futiles, des choses qui seraient passées avec un peu de temps, mais non, les gens sont incompréhensibles... Je sais que Momiji ne compte pas le faire, pour lui tout ça est un jeu auquel je participe d’ailleurs, il n’a aucune raison de mourir et puis je savais qu’il n’était pas un donneur je disais ça surtout pour l’ironie de la chose. « Je sais déjà que tu ne l’es pas. Quelqu’un comme toi n’en a rien à faire de sauver une vie. » Je dis ça avec le sourire comme c’était normal, mais bon, j’ai cerné le personnage, il n’a pas de compassion ou de pitié quelconque, bien que j’ignore pourquoi il agit ainsi, ça ne change pas l’image que j’ai de lui. « Tu veux rejoindre tes potes ? » Je le questionne simplement quand il me demande où il va, je m’en fiche s’il me lâche une fois sorti du métro, mais qu’il arrête de rester comme un idiot, surtout s’il n’a aucune raison d’agir ainsi. Je suis fatigué. Même si ça ne se voit pas parce que je sais très bien donné le change, je suis réellement épuisé, j’enchaine les crises en ce moment et j’ai juste besoin de repos, pourquoi je l’ai cherché, je n’ai pas hésité à aller dans tous les lieux possible où j’avais une chance de le rencontrer. « Je pensais que c’était toi qui allé me lâcher dès qu’on serait sorti d’ici. » Je souris doucement. « Je suis déjà là, je t’ai trouvé, si tu ne t’enfuis pas je reste avec toi. » Je n’aime pas ce terme de « dernière fois » même si on s’est dit adieu, on est ensemble en ce moment, c’est tout ce qui compte. « Tu as mangé ? » j’ignore depuis quand il est là.

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TENUE ✘ La vie est un échiquier géant pour moi, où je décide de déplacer mes pièces selon mes envies. Si je me considère comme le roi, Saru et Tora seraient le cavalier et le fou, quant aux autres ils ne seraient que des pions sans importances, dont je me fiche qu'ils tombent ou restent. Vouloir sauter sous un train serait un échec et mat, ce que je ne conçois pas réellement. J'ignore où se situe Kellian, s'il est le roi ou la reine adverse, ou alors une tout autre pièce de ce jeu sans fin. Malgré tout, il a raison, je ne songe pas à mourir. « Tu me connais de mieux en mieux, Keke. » Une fois que tu saisis le personnage, plus rien ne t'échappe venant de lui. Kellian m'a cerné, maintenant il sait comment j'agis ou comment je pense. Pourtant, il ne sait toujours pas pourquoi j'étais là à méditer. Si j'analyse cet événement par rapport à une partie, alors je dirais qu'il a joué un coup stratégique et dangereux, capable de me faire perdre le jeu. Mes potes ? Un haussement d'épaule s'en suit. « Si j'étais là, c'était pour ne pas être avec eux. » Je n'ai rien contre mes potes, mais ils sont soit bruyant, soit chiant. Comparé à eux, Kellian serait d'un tout autre niveau. Ce n'est ni mon ami, ni mon pote, ni rien avec quoi je pourrais être sympathique. J'ignore à quel point il peut être fatigué, autant que j'ignore si cela pourrait me faire quelque chose, à nouveau. « Je n'ai rien dit là-dessus. » Je m'en fiche s'il veut me suivre ou juste rester avec moi. « Donc, si je m'enfuis tu ne me suis pas ? » Logique, il a déjà eu sa dose jusqu'à maintenant. Je souris, haussant encore des épaules. Bah, qu'il fasse. Mangé ? Non, effectivement je n'ai rien avalé de la journée. D'ailleurs, mon ventre se fait entendre et je souffle. « Non. » Je n'ai pas bougé de là depuis que je suis arrivé, et ça ne date pas d'une heure ou deux. Je ne me vois pas lui demander de m'inviter, ni de le faire avec lui... Du coup je reste là comme un idiot, soit à le juger, soit à regarder rapidement autour de nous. C'est étrange comme situation, je n'aime pas trop ce genre d'ambiance insoutenable.

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TENUE ✘ Il ne fallait pas être devin pour cerner Momiji, bien que j’aie faits l’erreur de croire en lui et en notre amitié, je suis tombé de haut, maintenant c’est terminé. Je savais déjà qu’il ne donnerait jamais ses organes pour sauver qui que ce soit, ce mec pour au contraire en tué certain avec ses coups comme l’autre soir sans même le savoir, c’est là la réalité. « Il faut croire Momo. » Keke et Momo quelle belle paire de surnoms. Bien entendu je ne sais de lui que ce qui semble évident, ce n’est pas comme si j’avais la prétention de tout savoir le concernant. Maintenant que je l’ai trouvé il peut retourner avec ses amis s’il le souhaite, je n’imagine pas qu’il veuille rester avec moi donc je le « libère » avant de me faire encore jeter, pas que ça me blesse, mais je pense avoir déjà bien compris son message. « Je vois. » Même fatigué et épuisé je peux toujours donner le change, je l’ai toujours fait, dans la mesure du possible, rester avec Momo ne me pose pas de problème malgré nos récent « adieu » fait à l’hôpital. Rien dit là-dessus ? Je le regarde avant de sourire. « Non, mais tu me l’as bien fait comprendre. » Qu’il ne voulait pas trainer avec moi ou ce genre de chose. « Non, je ne te suivrais pas. » Je suis honnête, le regardant toujours. « Je pense que j’ai eu ma dose. » Je hausse les épaules en gardant toujours mon sourire, mais vu que ça ne semble pas le dérangé je propose indirectement d’aller manger un morceau, déduisant qu’il n’avait rien avaler depuis qu’il est ici, j’ignore même depuis quand il est là. Son ventre me répond autant que sa voix. « Bien, allons manger alors, il y encore des fast-foods ouverts, sauf si tu n’aimes pas ça ? »

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TENUE ✘ ça change de sa première vision, quand il croyait encore pouvoir me changer et devenir une bonne personne. Là au moins, on met carte sur table à chaque fois qu'on ouvre la bouche. Il ne s'entête plus à une cause perdue et accepte derechef que je sois la pire personne sur terre. J'exagère, je ne suis pas la pire mais sûrement pas la meilleure non plus. Finalement, il m'a même super bien cerné et j'en suis plutôt fier. Il n'y a rien à savoir sur moi, mes parents n'ont pas causés de dérèglement dans ma vie, aucune autre personne non plus. J'ai simplement suivi ce chemin de moi-même, par envie, par désir, par besoin ou qu'importe pourquoi. Même s'il recommence à creuser, il ne trouvera rien de plus que la mesquinerie gratuite et incompréhensible. Quand il parle de mes amis, j'ose dire que je n'ai pas envie de les voir dans l'immédiat, sinon je me seras pas isolé jusqu'à maintenant. En même temps, je n'ai pas dit vouloir passer du temps avec lui, mais puisqu'il m'a trouvé et dérangé. Oui, c'est vrai, je l'ai bien fait comprendre la dernière fois. Alors pourquoi m'a-t-il cherché dans ce cas-là ? S'il avait bien compris mes paroles, Kellian ne serait jamais venu me trouver, ni perdre son temps à courir après moi pour une quelconque raison. Le contrat est caduque, périmé, invalide. « Alors qu'est-ce que tu fous encore là ? » Il dit ne pas me suivre mais je le vois toujours pas partir. Où est le soucis ? Dose ? Je frissonne à ce mot, me rappelant d'un truc. « Pas moi. » Ce n'est pas la même chose, j'ai aussi eu ma dose de naïveté et d'incrédulité, mais pas l'autre dose. Puis, c'est la faim qui se manifeste avant le manque, tel un enfant qui a sauté un repas. Il parle d'aller manger et je ne réponds pas, soufflant de résignation. D'accord, qu'il fasse. C'est moi qui vais le suivre cette fois. « M'en fou. » Dans le sens où ça me va. Il a sûrement dû comprendre où je voulais en venir, pas besoin d'être délicat avec lui non plus. C'est déjà un miracle que je sois conciliant et collé à ses bask'.

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TENUE ✘ Je ne me fais plus d’illusions sur Momiji, je ne suis pas idiot, j’ai compris la leçon, mais je suis pourtant là devant lui, je l’ai cherché et trouvé plus vite que ses propres amis, il faut le faire quand même, je pourrais partir ou prévenir juste de l’endroit où il se trouve, mais même si je ne me ferais plus avoir par lui, je n’ai jamais été rancunier, au fond dans cette histoire je suis celui qui me blâme le plus, j’ai fais une erreur de jugement et ça m’a porté préjudice, je n’ai rien à en vouloir à Momo; ma santé n’est pas de sa faute non plus, si j’ai eu une crise devant eux, j’aurais pu l’avoir devant n’importe qui, voilà, je préfère voir les choses ainsi plutôt que m’attarder sur des détails qui gaspilleront mon temps, j’en ai déjà plus beaucoup. Pourquoi je suis encore là ? « J’ai dit que je ne te suivrais pas si tu ne voulais pas de moi, pas que j’allais partir et te laisser. » Je me fiche de savoir de quelle dose il parle, ça ne me regarde pas, je préfère même pas le demander, parlant plutôt de nourriture. Il semble disposé à venir, bien, s’il souhaite me suivre c’est à sa guise maintenant. Je souris et me dirige vers la sortie, il va cependant falloir que je fasse attention, la dernière fois que j’ai mangé au fastfood j’ai fini a l’hôpital, mes amis avaient mis du sel dans mon burger, or j’ai des limites et des restrictions en alimentation aussi, heureusement j’ai tout dans ma tête. Le McDonald’s est à une station de métro. S’il est là c’est qu’il a fait valider un ticket de métro, donc pas besoin d’aller en acheter, le train arrive et j’attends que les porte s’ouvre pour entrer, il est bondé, forcé de rester debout je me tiens à la barre et regarde Momiji. « Je devrais peut-être prévenir tes potes que tu vas bien, je ne sais pas s’il te cherche encore. »

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TENUE ✘ Sa logique m'échappe, peut-être que je ne devrais pas chercher à comprendre comment il raisonne, mais je crois bien que je ne l'ai jamais fait, que ce soit maintenant ou depuis le départ. Quoi qu'il dise, je m'en fiche. S'il veut me suivre, tant mieux pour lui. S'il ne veut pas, bah tant mieux quand même. J'ignore si c'est dû à sa dernière crise, mais je ne tente ni de le repousser, ni de le blesser à nouveau, comme si c'était inscrit « fragile » sur chaque partie de son corps. Je ne le prends pas en pitié, sa santé m'importe peu et pourtant je ne suis pas brusque non plus. Finalement c'est moi qui marche derrière lui et lui qui guide la marche. Il comptait aller vers la sortie, mais décide de changer pour attendre le prochain métro. Où veut-il se rendre comme ça ? Kellian doit aussi bien connaître la ville que moi, pas besoin d'être suspicieux, ni de douter. Je le laisse choisir, grimpant dans le train une fois les portes ouvertes. Il y a du monde, ce que je déteste dans ce genre de transport. Les gens sont collés les uns aux autres, limite à se marcher sur les pieds. Si Kellian se tient à la barre, moi je fais le malin en restant juste debout. « J'peux très bien le faire. Après. » Quand j'aurai envie quoi. Là, c'est plutôt difficile de tenir un portable dans ses mains, surtout quand le wagon se met en marche. Le démarrage est assez brutal, propulsant mon corps de côté pour heurter celui de Kellian, sans le vouloir. Je devrais m'excuser, mais je ne le fais pas, m'accrochant à la même barre que lui pour ne pas réitérer la même erreur. Pourquoi a-t-il fallut qu'il se décide à prendre ce fichu métro ? Y avait pas de quoi manger dans le quartier où nous étions ? Franchement, il va chercher loin pour pas grand chose. Au pire j'aurai mangé chez moi, plus tard. Mon cerveau carbure sans raison, à penser à dix milles choses à la fois.

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TENUE ✘ Ce n’est pas vraiment la peine qu’il me comprenne, tant pis si ce que je dis lui semble totalement illogique ou incompréhensible, tant que je sais ce que je veux dire c’est déjà bien. Je ne me fais aucune illusion, Momiji se fiche de moi ou de ma santé, mais le fait qu’il ne rejette pas l’idée de manger un morceau avec moi ou de simplement me suivre et déjà un miracle, je vais simplement en profiter pour ce soir, peu importe ce qui se passera demain où les autres jours, je ne me suis jamais pris la tête, chaque jour est à vivre à fond pour moi, parce que j’ai cette obligation de vivre une vie pleine en seulement vingt ans, ce que certain ne sera pas capable de faire. Je comptais sortir, mais pensant au fastfood qui se trouve à une station de métro je reviens sur mes pas pour entrer dans le prochain train qui arrive, bien entendu il est blindé, mais ça ne m’étonne pas, c’est souvent le cas, même quand je vais à l’hôpital j’ai rarement des places assises. Me tenant à la barre pour ne pas tomber, ce n’est pas le moment de prendre des risques inutiles comme ce qu’est en train de faire Momo en restant debout simplement, je parle de prévenir ses amis, mais il semble vouloir le faire plus tard. « Il te cherche peut-être encore. » Je ne sais pas s’ils attendaient après moi ou non pour avoir des nouvelles de Momiji, mais s’ils le cherchent aussi on devrait leur dire d’arrêter, sortant mon portable j’allais juste envoyé un message, mais quand le wagon démarre, je me fais heurté par Momo, grimaçant sous la surprise et lâchant mon téléphone au sol... Je regarde où ce dernier est tombé, alors qu’il glisse entre les gens, mince... Je me lâche de la barre sans regarder Momiji, tentant de me frôler un passage pour récupérer mon bien, mais c’est difficile, je me prends même un coup de coude, aah je veux juste attraper mon portable. Accroupi je tends ma main, mais les gens ne font pas attention à moi, je me font même écraser cette dernière et le coupable ne le remarque pas...  Mais j’ai réussi à reprendre mon téléphone, bien que cela n’ait pas été de tout repos. Me redressant en massant ma main et ma poitrine où j’ai été touché, je me tiens en revenant vers l’autre garçon un peu essoufflé, mais le sourire aux lèvres, me retenant à la barre, il n’a rien de cassé. « Ah mon message s'est envoyé avant que je ne le finisse. » Oups... Bon tant pis s’ils comprennent de travers, on les appellera au fastfood, là je prends pas le risque de recommencer, surtout qu’il ne reste qu’une poignée de secondes avant notre arrêt.

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TENUE ✘ La santé des gens m'a peu inquiété, même quand mes potes tombent malade, je leur dis simplement de se bouger à se rétablir, mais je ne leur souhaite pas un bon rétablissement pour autant. ça m'arrive de leur rapporter des trucs mais ça sonne toujours comme des fausses excuses pour ne pas exprimer clairement ce que je ressens, de l'inquiétude. C'est la même chose avec Kellian, qu'importe ce que je pense de son cas, je ne serais jamais tendre avec lui. Ce n'est pas avec moi qu'il pourra obtenir de la compassion, mais je ne pense pas que ce soit ce qu'il désire. N'importe qui peut le faire pour lui, c'est tellement peu original comme comportement de nos jours. J'ai été réticent jusqu'à présent à le suivre ou à passer du temps avec lui, mais je me résigne pour aller manger un morceau ensemble, prenant ainsi le métro. C'est blindé, ce que je n'aime pas avec les heures de pointe. Tandis qu'il se tient à la barre, je fais le malin en gardant mes mains dans mes poches. « Peut-être. » Ouais, bah ils attendront que l'on soit sortie de là avant, mais Kellian en fait qu'à sa tête en tentant d'envoyer un message, sauf que le train démarre et que je m'ébranle avec lui, heurtant le malade. Je ne remarque pas de suite qu'il a perdu quelque chose, trop occupé à récupérer mon équilibre et à saisir la barre. C'est seulement quand il disparaît brusquement de mon champ de vision que je comprends ce qu'il fout, fronçant doucement les sourcils. Avec ce monde, je ne peux pas trop voir ce qu'il fout mais je me doute que ce n'est pas une partie de plaisir. Il sera bête à ce point ? Je l'avais pourtant prévenu qu'on le ferait plus tard. Une fois revenu à la barre, je le fixe intensément, sans rien dire. Il m'exaspère à toujours faire n'importe quoi. ça m'énerve tellement. Sur le coup, je ne dis toujours rien, détournant mes yeux en canalisant mes émotions, mais une fois l'arrêt annoncé et les portes s'ouvrant, j'attrape son bras et force le passage pour sortir de là. Sur le quai, je lâche brusquement son membre et le regarde de la même manière que tout à l'heure. « Je t'avais dit que j'le ferais plus tard. C'est quoi ton problème ? » Il n'a juste pas envie de m'écouter ou comment ça se passe ? « ça aurait pu attendre qu'on ait quitté le métro! » Putain! Je m'énerve toujours pour rien à cause de lui. « Tu veux encore finir à l'hosto et faire rappliquer ton zinzin de frangin ? J'ne veux pas être concerné par ça, s'il t'arrive un truc, débrouilles-toi. » ça c'est dit, je le préviens encore. Agacé, je me dirige en premier vers la sortie, les mains à nouveau dans les poches.

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TENUE ✘ Si je cherchais de la compassion et de la pitié je ne serais pas avec Momiji, je le dis depuis le début, mais ça n’a aucun sens s’il était gentil ou compréhensif parce qu’il a appris que j’allais mourir. Oui j’ai voulu prévenir ses potes rapidement et oui je me suis retrouvé dans une situation compliquée avec tous ses gens et même si ma main en a pris un coup et mon souffle aussi je n’attends toujours rien de la part de mon camarade du jour, de toute façon nous arrivons à destination bien assez vite, il ne reste que quelques secondes avant qu’on ne puisse quitter ce train bondé. À peine ce dernier sur arrêt que je sens une main me tirer à l’extérieur, forçant le passage jusqu’aux portes coulissantes. Croisant son regard je garde le silence en l’écoutant. Pourquoi il s’énerve ? « Tu n’as aucune raison d’être en colère. » De toute façon il s’en fiche non, pourquoi ce que je fais le concerne autant. « À leurs places j’aurais voulu qu’on me prévienne directement si j’avais perdu un ami. » Je suis comme ça, il a beau me le reprocher, j’ai juste pensé qu’il ne le ferait pas avant plusieurs heures et je ne voulais pas que ses potes s’inquiètent davantage alors qu’il va bien, certes j’aurais dû attendre d’être sorti du train, mais ce qui s’est passé à l’intérieur il devrait s’en foutre plutôt que s’énerver non ? Je le vois partir vers la sortie, me mettant en route en le suivant de quelques pas. « Tu ne seras pas concerné, je ne compte pas m’écrouler à nouveau devant toi, de toute façon aujourd’hui est une exception pas vrai ? » Je garde mon sourire, ce n’est pas comme si Momo allait me suivre jusqu’à ma mort. « Puis mon frère est parti en vacances pendant trois mois, même si je le voulais il ne serait pas auprès de moi, tu n’as rien à craindre. » Il doit s’amuser aussi et moi je dois tenir trois mois, c’est difficile quand le pronostic des docteurs me donne moins, mais j’ai déjà battu la mort une fois.

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TENUE ✘ Ce gars est chiant et borné, il n'écoute que lui-même et se fiche pas mal de mes avertissements. Pourtant je lui ai dit qu'on les préviendrait plus tard, quitte à le faire directement en sortant du wagon, mais non. Il préfère n'en faire qu'à sa tête, perdre son portable, se faire bousculer, marcher dessus, blesser, s’essouffler. Tout ce qui m'insupporte le plus au monde, quand ça ne va pas dans mon sens. J'ai dit un truc, il a fait le contraire. De base, je m'en fiche, c'est son problème mais là je ne peux pas laisser passer. Je sais qu'il est souffrant, que sa vie est limitée et qu'il va crever tôt ou tard, mais s'il lui arrive un truc en ma présence, ce sera encore de ma faute. Je ne veux pas à avoir à me reprocher quoi que ce soit à son sujet, mort ou vivant. Le train à l'arrêt, je le tire vers l'extérieur et m'emporte aussitôt contre lui, rageux. « TU m'énerves. » Voilà LA raison de ma colère. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, ni pourquoi je réagis aussi violemment avec lui, et franchement je n'ai aucune envie de me poser la question. Je le fais, c'est tout. « Cinq minutes d'attentes, c'est trop te demander ? à leurs places, je n'aurai pas voulu qu'on prenne des risques inutiles pour me prévenir. » Mais je ne suis pas à leurs places. Merde, je ne devrais même pas le calculé. Finalement je mène la marche vers la sortie, toujours aussi ronchon et fermé. « Une exception ? En quoi ? » Je l'agresse presque, lui parlant froidement. Quelle genre d'exception parle-t-il ? « Cool, il reviendra pour tes funérailles. » Voilà, c'est dit. Je ne suis pas là pour pleurer sur son sort, ni pour en vouloir à son frère absent. Parce que je m'en fiche qu'il ne soit pas là, qu'il ne profite pas des derniers mois de son frère ou qu'il s'éclate à bab el oued.

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TENUE ✘ Je ne comprends pas pourquoi il s’énerve, il dit qu’il s’en fiche alors pourquoi faut-il qu’il se montre aussi désagréable pour si peu, que je sois essoufflé, que je ne l’écoute pas, que je me fasse marcher dessus, tout ça, en quoi ça le regarde au fond, j’ai compris qu’il en avait rien à foutre, je ne me voilerai pas la face à croire le contraire, mais sa réaction me rend perplexe malgré tout. « Pourquoi ? » Qu’est-ce que j’ai faits pour le foutre en colère au juste ? Je ne vais pas lâcher l’affaire de toute manière. « En quoi ça te regarde que je prenne des risques ? Je ne pige vraiment pas ta façon de réagir, ce sont tes amis, pense un peu à eux. » Il devrait courir vers ses potes plutôt que rester avec moi, je ne suis rien pour lui et ils sont ses complices, ses alliés, la différence est grande. Il fait exprès de ne pas comprendre ? Je souris en soufflant doucement. « Notre rencontre. Le fait de passer du temps ensemble, tout ça c’est une exception, pourquoi tu ne comprends pas ? » Ce n’est pas comme s’il voulait trainer avec moi, pourquoi il faut que je lui dise ce genre de choses évidentes... Puis même s’il me tienne compagnie aujourd’hui le temps passe vite et je n’ai plus beaucoup de jours pour exposer ma liberté et vivre normalement, je ne suis pas idiot, les mois de chaleur qui arrivent seront surement les derniers que je vivrais sur cette terre, mon frère est peut-être parti pendant cette période critique et cruciale, mais je ne lui en veux pas de profiter, ça ne changera rien au fait que je vais mourir, autant qu’il pense à lui avant moi. Personne ne sera là pour sauté au coup de Momo comme ça.  « J’espère pouvoir vivre jusqu’à son retour, je suis plus fort que j’en ai l’air. » Je ris en montrant mon biceps inexistant. « Bon, on va manger, nous sommes là pour ça. » Je passe devant pour sortir de la gare, pas la peine de s’attarder trois heures ici, je ne suis pas choqué par ses paroles, au contraire, ça lui correspond, il s’en fiche et ça me va. Aussi cru que puisse être Momo, il dit la vérité, même si je dois me battre pour que cela ne soit pas le cas, je ne veux pas que mon petit frère s’en veuille ou qu’il ait ma mort sur la conscience en ayant pas pu me voir avant.

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TENUE ✘ Pourquoi ? C'est bien le genre de question qu'il ne faut pas me poser. Je n'aurai jamais dû dire qu'il m'énervait mais les mots se sont formés d'eux-mêmes dans mon esprit pour finalement franchir la barrière de mes lèvres. Il m'énerve à agir de la sorte, point. Y a pas de pourquoi, ni de comment, ni rien de tout. D'ailleurs, je ne réponds pas à sa première question mais fallait s'en douter. Kellian devient agaçant, mais je me demande lequel des deux agace plus l'autre à ce moment précis. Parce qu'il doit être autant à fleur de peau que je peux l'être. « En rien du tout. » ça ne me concerne pas, mais je réagis quand même à l'inverse de mes paroles. C'est énervant, je suis rapidement en colère contre moi-même mais toute ma haine se dirige vers le malade. « Mes amis auraient compris, c'est toi qui es trop borné pour l'admettre. » N'a-t-il pas un putain de seul ami pour le comprendre ? Je suppose qu'il n'aurait pas voulu que son frère se blesse juste pour lui envoyer un message, alors qu'il pouvait le faire cinq minutes plus tard dans un lieu sûr. Mais ça me saoul, qu'il fasse comme il l'entend et qu'il ne vienne pas pleurer que j'avais raison. C'est son problème, c'est lui le condamné, pas moi. Kellian parle d'exception mais je ne vois pas de suite lesquelles, et quand il l'explique clairement, la lumière se fait. « Parce que je n'ai pas envie de comprendre. » Encore une fois, il doit déjà s'en douter. Même si je me rends compte de ces entorses, je ne veux pas les voir, ni porter une quelconque considération à ces petits changements. La vérité ne semble pas l'ébranler non plus quand j'accuse injustement son frère de lâcheté. Apparemment il s'est barré quand son aîné avait le plus besoin de lui, et malgré ça, Kellian n'en veut nullement à Orion. Je pige pas pourquoi. Il va crever et c'est sûrement la dernière fois qu'il voit son frère. De l'espoir, toujours de l'espoir. J'ai envie de le prendre cet espoir et de le tordre dans tous les sens jusqu'à le briser. L'espoir, c'est seulement pour les faibles dans son genre. « L'espoir fait vivre, quelle chance. » Toujours aussi sarcastique. Je commence déjà à l'enterrer à chaque nouvelle parole, comme si sa date limite se réduisait à vue d'oeil. Je ne dis rien à sa dernière phrase, ne voyant pas l'intérêt de répondre et me contente de le suivre en dehors de la station de métro, remontant dans les rues. Une fois qu'il sera mort, son frère sera seul et à cet instant-là, il n'y aura aucune difficulté pour le briser. Lui et ses espoirs vains qu'il a cru partagé avec l'autre idiot.

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TENUE ✘ En fait je pensais que Momiji était facile à décrypter, mais il est totalement imprévisible, avec ses coups de colère et ses remarques j’ai du mal à comprendre pourquoi tout ça l’agace ? De mon côté je suis tranquille, je ne me prends pas la tête, juste que je suis curieux concernant ses états d’âme, il est totalement incompréhensible, il a dit qu’il se fichait totalement de moi et c’est tant mieux, mais pourquoi s’énerver pour si peu, il devrait juste ignorer mes actes et continuer sa route. Je hausse les épaules, soit, je suis trop borné, mais j’ai faits ce qui me paraissait juste sur le moment, j’ai appris à ne pas remettre les choses qui doivent être faite a plus tard, car j’ignore si je serais encore là, dans mon existence chaque secondes compte, c’est lui qui ne comprend pas, même cinq minutes sont importantes car je peux tout à fait mourir dans ce laps de temps, c’est là toute la vérité. Puis nous étions convenus de ne plus nous voir, enfin c’est ce qui semblait ressortir de notre dernière rencontre, aujourd’hui je suis venu à lui et il reste avec moi, mais après les choses sera différentes, il reprendra ses magouilles loin de moi et je vivais mes derniers instants de mon côté. S’il n’a pas envie de comprendre je ne peux rien faire pour lui, même si ça donne l’illusion qu’il pourrait souhaiter me revoir au final, c’est stupide. Pour mon petit frère je ne lui en veux pas, il a le droit de vivre même si je suis condamné pas vrai ? Qui peut l’en empêcher. « Sans espoir je ne serais déjà plus là, je n’aurais jamais dû atteindre les 20 ans. Ne juge pas mes efforts pour vivre inutile, j’attendrais mon petit frère. » Je ne dis pas ça sur un ton agacé ou autre, au contraire, c’est serein et avec le sourire que je m’exprime, il devrait savoir que je ne perds pas mon temps à être en colère où m’énerver inutilement, entre notre rencontre en boîte et les autres il doit se faire une idée de ma personnalité. Je propose qu’on y aille, on est là pour manger, sortant de la station le fastfood est a quelques pas seulement. Poussant les portes je regarde les menus attachés en hauteur. « Tu vas prendre quoi ? »

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