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TENUE - Je balance soudainement ma crosse contre le rebord de la patinoire. Ce geste provoque un grand bruit qui résonne dans tout le bâtiment. Je m’en fou, je suis seul et s’il y a quelqu’un, je les emmerde tout autant qu’ils sont. Bref, autant dire que je ne suis pas dans une très bonne humeur. Je jette mes gants sur la glace. Je pensais que faire du hockey allait m’apaiser mais je n’ai vraiment pas la tête à ça. Je me colle contre la paroi et me laisse glisser vers le bas afin de tomber sur les fesses. Jambes pliés, je cale ma tête entre mes deux genoux. Putain, j’en ai marre. J’ai beau à montrer de la colère, en réalité je suis dévasté.

J’ai revu ma mère, qui avait disparu quelques mois. Je pensais qu’elle allait être aussi contente que moi de se revoir mais les retrouvailles n’étaient pas aussi joyeuses que je ne l’été imaginé. Nous ne sommes pas originaire de Tokyo, donc ce fut une vraie surprise de l’avoir retrouvée de l’autre côté de la rue. C’est pourquoi, je voulais la surprendre à son tour, en apparaissant soudainement devant elle. Je me suis mis à la suivre discrètement. Elle allait rejoindre une de ses amies dans un café. Je n’aurai pas du. Car à cause de ce stupide comportement, j’ai entendu ce que je n’aurai jamais du entendre. Elle ne m’aime pas et ne m’a jamais aimé. Je ne suis qu’un enfant capricieux et insupportable. C’est fou comment ce genre de remarque peut me faire mal venant de sa part. Elle était mon tout et finalement, je n’étais rien pour elle. Je me sens con, très con. Je soupire un grand coup et passe mes mains à l’arrière de mon crâne. Et puis, pourquoi j’ai les mots de l’autre con qui ressassent dans ma tête ? S’il me voyait dans cet état, il me sortirait un « je te l’avais dit. », ou un « tu vois, tu n’es qu’un con. » J’entends le bruit d’une porte qui s’ouvre. Je ne prends pas la peine de relever la tête. J’ignore de qui il s’agit et je m’en fou. « Dégage, je veux être seul.  » … ou pas.

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TENUE - Faisant la queue à la cafétéria j’ai pu commander de quoi manger à emporter, au début j’avais en tête de monter sur le toit pour grignoter tranquillement, l’entrainement me donnait faim et je dois avouer que je ne faisais pas semblant lorsque je courrais sur le terrain. Mine de rien après la bagarre de l’autre fois j’ai eu pas mal de bleues, je me suis pris quelques coups aussi, donc les jours qui ont suivi n’ont pas été tendre pour mes cours, par chance je peux aisément supporter ce genre de petites douleurs, bien que les étirements furent une épreuve lorsqu’on me plié en deux. Finalement en voyant le monde sur le chemin je me suis rétracté et j’ai pensé à aller voir Gareki, j’ignore s’il se trouve ici ou non, mais j’ai l’habitude de m’incruster durant ses entrainements donc il ne va pas trouver ça étrange de me voir débarqué haha, de toute manière en ce moment j’aime assez le temps que je passe avec lui, aussi con qu’il puisse être, je pense vraiment qu’il n’est pas aussi insensible et idiot qu’il veut bien le montrer dans ses actions, pas seulement parce qu’il a le cœur de Moe, mais parce que mine de rien, il aboie beaucoup, mais ne m’a jamais réellement tourné le dos. Je ne vois personne sur la patinoire, il ne doit pas être là, en tout cas c’est ce que je pensais avant d’entendre sa voix, me retournant, alors que j’étais sur le point de sortir, je descends jusqu’en bas pour m’appuyer au rebord et regarder par-dessus pour le voir là, assis au sol replié sur lui-même. « Wow, qu’est-ce qui t’arrive pour être si abattu ? » Ce n'est pas son genre, il a dû se passer un truc. « Si tu voulais être seul tu aurais dû te taire idiot. » Je le taquine alors que je rentre sur la patinoire pour le rejoindre, me laissant tomber face à lui. « Ô c’est froid. » Sans blague. Je ris de ma remarque idiote, en le regardant. « J’ai acheté à manger, t’as faim ? » Je suis tellement spontané et naturel que le « dramatique » n’a presque pas de place dans l’ambiance. Même si je serais une oreille attentive pour l’écouter s’il souhaite me parler, je doute simplement qu’il en a envie, donc je ne le harcèle pas dessus, le laissant prendre lui-même sa décision. N’empêche que ça donne froid aux fesses là. Quelle idée aussi.

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TENUE - S’asseoir sur la glace n’est pas la meilleure idée qui soit, mais dans ma colère, je me fou de tout. Je me suis rétamé assez de fois sur la glace que me poser mes fesses dessus ne me pose pas de problème. Ce froid va bien avec ma colère, si seulement ça pouvait apaiser cette douleur au cœur. J’ai merdé, foiré mais le pire est que je ne vois pas où. Je ne comprends pas comment elle peut me voir ainsi. Ma confiance en moi est grande mais elle a remis en question ma façon d’être. Tout ce que je voulais c’était qu’elle m’aime. J’ai toujours fait ce qu’elle m’a dit. Tout ceci n’était que mensonge ? J’ai envie de la détester mais je ne peux pas. Je l’aime tellement que même si elle venait de me planter un poignard je ne peux pas lui vouloir éternellement. Je suis déçu par elle. Ayant la tête baissée, j’ignore que la personne que je voulais chasser était sur le point de partir. Je me suis contentais de gueuler pour la faire fuir. J’aurai pu avoir ce que je voulais si cette personne n’était pas Nai. Je l’ai reconnu à sa voix. Je soupire exagérément avant de relever la tête. J’avais raison, c’était bien lui. « C’est pas tes affaires.  » Je n’ai pas envie de lui dire ce que je ressens, nous ne sommes pas si proches que ça. Haru est le seul sur qui je puisse compter, mais je n’ai pas la force de l’appeler pour lui dire que je déprime. Oui, j’aurai du me taire, comme ça je serai seul à l’heure qu’il est. « Je ne suis pas d’humeur à m’amuser avec toi. Dégage.  » Je le regarde de travers à sa plainte. Il a l’air tellement idiot, comme s’il n’a aucuns soucis. C’est chiant. J’affiche un sourire et prends le sac remplit de son manger avant de le jeter de loin sur la patinoire. « J’ai dit : Dégage ! » Je suis un connard, un « colérique d’enfant pourri gaté », alors autant continuer à faire ce dont je sais faire de mieux !

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TENUE - Je ne suis pas habitué à le voir ainsi, il a cette arrogance dans son comportement que je ne pouvais presque pas l’imaginer capable de paraître si abattu et désarçonné. J’agis spontanément avec lui, mais s’il me dit de partir, je reste et m’incruste même sur la glace quitte à avoir les fesses toutes gelées, car faut bien avouer que ce n’est pas avec ma tenue que le froid évitera de m’atteindre. Enfin cela n’est qu’un détail. J’ignore ce qui se passe, qu’est-ce qui a pu arriver à Gareki pour être ainsi, mais je lui demande clairement, n’étant pas surpris par son rejet, il peut bien me renvoyer encore et encore ou garder ses lèvres scellées je ne bougerai pas pour autant. « Personne ne t’a demandé de t’amuser, je suis sérieux. » Le regardant avec mon expression qui semble en effet « légère », mais pourtant confiante. « Tu ne serais certainement pas dans cet état pour rien, tu te fiches tellement du monde ou des autres que ça doit être grave. » Au moins je l’ai cerné, il devrait être content. Je partage même ma bouffe avec lui que je viens d’acheter quelques minutes plus tôt, bien entendu je ne prends pas d’air colérique ou autres quand il l’envoie sur la patinoire quelques mettre plus loin, jugeant la distance avant de le regarder à nouveau et soupirer. « Tu es vraiment désespérant mais... »  Je me redresse en allant chercher le sac encore intact sur la glace non sans manquer de me casser la gueule, n’ayant pas les chaussures adaptées, revenant sans y penser, si je tombe tant pis... Je me relèverai, m’accroupissant devant lui, je lui colle ce dernier sur le torse. « Arrête de faire le gamin ! Je ne compte pas dégagé, même si je finis le cul gelé. » Plus déterminé que moi tu meurs, mais je ne vais pas changer et puis même si à ses yeux je peux sembler insouciant ou sans problème, ce n’est qu’une façon, chose qu’il ne peut pas voir ou comprendre.

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TENUE - Moi même je ne suis pas habitué à être ainsi. Du haut de mes vingt deux ans d’existence, c’est la première fois que je me sens si abattu. J’ai toujours été heureux et n’ai manqué  de rien. Pourtant, après avoir entendu ces mots durs de ma mère, je remarque que la seule chose que je voulais réellement n’était qu’une illusion. J’ignore si ce que je ressens se rapproche plus de la colère ou de la tristesse. C’est chiant et je ne veux pas me comporter comme un loser. Mais c’est au dessus de moi, je n’ai pas encore assez de force pour me relever et surtout pas celle de jouer avec Nai… Parmi toutes les personnes qui pouvaient passer à la patinoire, il a fallu que je tombe sur lui. Quoi que depuis le temps, je ne devrais plus être étonné par les rencontres « hasardeuses » avec lui. Il est sérieux ? Mon cul. Moi aussi je suis sérieux quand je disais que je voulais qu’il dégage. Mais le regard de Nai est déterminé, en fait, il l’a toujours été. Bingo. Il a tapé dans le mille. Je ne sais pas si c’est moi qui suis facilement expressif ou si c’est lui qui est particulièrement attentif, mais ce con m’a cerné. Même si ça peut paraitre être une bonne chose, je ne le vois pas de cette manière. C’est ridicule, pourquoi la personne qui arrive à me comprendre soit cet imbécile de Nai ? Devrais-je lui en parler ? A quoi bon, il va se foutre de moi, me dire que je n’ai eu que ce que je mérite. Je ne devrais pas compter sur lui… Je jette sa bonne volonté car elle m’énerve. Pourquoi reste-t-il encore là ?! Ah il se lève ! J’espère qu’il va se barrer et ne plus jamais revenir… Mais non, il n’est parti que pour aller chercher le sac de nourriture que j’ai balancé. Il me le colle contre mon torse. Le cul gelé ? « T’es con. » C’est une phrase qu’il est habitué à entendre, mais mon ton parait moins agressif. Savoir qu’il reste là me rassure en quelque sorte. Je choppe le sac sans l’ouvrir. Je n’ai pas faim. Je ne dis rien d’autres, je ne vais plus le chasser. Pendant une bonne dizaine de minutes, c’est le silence totale. Ce n’est pas plus mal, ça me permet de réfléchir sauf qu’à la différence de tout à l’heure, c’est que je ne suis plus seul. Je finis par briser le silence. Mon regard se fait au loin, regardant l’autre côté de la patinoire. « Tu as déjà connu ce que ça fait d’être abandonné par la seule personne qu’on aime ?  »  

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TENUE - Il a déjà dû comprendre quel genre de personne j’étais depuis le temps, bien qu’en fait cela ne fasse pas une éternité qu’on se connaisse, nos rencontres nous en ont déjà dit pas mal l’un sur l’autre. Il a beau vouloir me fait partir je ne compte pas quitter cet endroit et cela peu importe ce qu’il fera. Je suis sérieux. Je l’ai cerné, j’ignore si les gens le voient habituellement autant que moi, mais c’est normal que je remarque ces choses-là, je suis attentif à lui et une part de moi court encore après ce cœur qu’il possède aujourd’hui. Je ne suis pas du genre à croire que Moe est vivant en lui ou je ne sais quelle bêtise du genre, mais peut-être qu’il pourrait changer, apprendre à vivre d’une façon moins fatigante, voilà pourquoi je compte lui montrer ce chemin-là avec le temps et lui faire voir cette chance qu’il a et qu’il gâche pourtant avec ses conneries et son caractère de merde. S’il pense que je vais partir, il se trompe abondement. Je suis simplement allé ramasser le sachet qu’il a envoyé valser pour lui plaquer sur le torse. « Non, juste réaliste. » Je vais vraiment finir le cul gelé, mais je souris en ne bougeant pas de là, mangeant mon pain, tant pis s’il n’a pas faim il pourra le manger plus tard, tant qu’il le garde c’est déjà bien. Les minutes passent, j’ignore combien, mais je garde le silence attendant qu’il se décide à bien vouloir dire un truc, appréciant mon « repas ».   Il me lance enfin un indice avec ses paroles, comme si une petite ouverture venait de se faire et qu’il ne me rejetait plus, cherchant plutôt des réponses. Mon expression se fait légèrement moins joyeuse malgré que je reste souriant, seul ceux qui pourraient vraiment me connaitre le remarquerait, mais je ne suis pas une personne mélancolique, ayant appris à rester secret et fort surtout face à lui. « Il se pourrait que je le sache. » Même là je ne suis pas catégorique, mais voyant son mal, je finis par reprendre. « Il n’y a pas plus douloureux comme sentiment. » Croquant dans mon pain pour terminer le dernier morceau avant de faire une boule avec le papier et le mettre dans ma poche. « Je suis surpris de voir que tu peux aimer quelqu’un. » Je le taquine, mais reprends rapidement mon sérieux. « Tu as surement l’impression que ton monde s’écroule en ce moment, mais on finit toujours par se relever. » Je parle en connaissance de cause bien sûr, bien que ça il l’ignore.

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TENUE - Je n’ai pas choisi à être détestable. Enfin…si c’est un choix mais puisque ma mère ne m’avait rien dit, ça me paraissait pas dérangeant. Elle m’a expliqué que chacune avait sa place dans ce monde, elle et moi faisons partis des personnes qui ne sont pas comme les autres. J’allais hériter de la société de mon père et cela faisait de moi une personne spéciale, voire supérieure aux autres. Je n’ai pas à me préoccuper de ce qu’ils ressentent, ni à comment ils pensent de moi car ça n’en vaut pas la peine. Je croyais qu’en étant de plus en plus arrogant, ma mère serait heureuse. Petit, ce fut un choix, mais maintenant, ça faisait partie de moi. C’est dans ma nature d’avoir une explosion de confiance en moi. Alors pourquoi la personne qui m’a appris cela me déteste pour ce que je suis ? C’est à elle qu’elle devrait se plaindre. Si je suis comme ça, c’est de sa faute et aucunement de la mienne. Pourtant, je n’arrive pas à rejeter complètement ma haine sur elle. Je suis incapable de la détester, elle qui me rend dans un état lamentable. Etat que je n’aimerai pas que d’autres le sache. Je n’ai pas envie qu’on me voit si faible. Mais même après plusieurs rejets, Nai est toujours présent. Je ne peux pas lui dire ce qui me tracasse. On n’est pas aussi proche que ça. Mais ce serait mentir de dire que sa présence m’est inutile. Je ne veux pas spécialement lui, mais me dire que je ne suis pas si seul que ça est rassurant. Je ne lui parle pas et ce n’est pas plus mal car au moins je ne l’insulte pas. Je réfléchis dans mon coin. Je finis par rompre le silence, ma question n’est pas joyeuse mais il n’a pas l’air d’avoir perdu son entrain. Je fronce légèrement les sourcils à sa réponse. Ce gars est mystérieux, j’ai réellement l’impression que chacune de ses réponses sont des énigmes. Est-ce qu’il est encore en train de se foutre de moi ?! Avant que je ne lui reproche quoi que ce soit, il continue. Pour une fois, je suis d’accord avec lui. Cette douleur est atroce. Mes paroles peuvent insinuer que je souffre d’une rupture amoureuse, or c’est pire que ça. Les petites copines, ça se change mais pas une mère. « Connard. Je suis un humain aussi. Ce n’est pas parce que je t’aime pas que je suis incapable d’aimer. » Faut toujours qu’il trouve une occasion pour me faire rager. « Ah bon ? Comment ?  » C’est bien facile de parler, il n’est pas à ma place.

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TENUE - Il devrait se doutait que quoi qu'il fasse je ne partirais pas d’ici comme ça, il a beau avoir un caractère de merde ou encore être détestable en permanence je ne suis pas du genre à faiblir et à m’enfuir devant son comportement, au contraire. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête, j’ignore qui l’a blessé à ce point pour le mettre dans cet état, je ne connais pas vraiment Gareki à part ce que j’ai pu deviner ou voir de ce qu’il a bien voulu à me montrer. Bien entendu ce n’est pas difficile de le cerner donc je suppose que je le connais plus qu’il ne peut me connaitre et je peux deviner certaines choses rien qu’en le regardant. Il a beau me rejeter je garderai les fesses bien au frais. Quand il rompt le silence pour me poser une question je reste d’abord évasif, je n’ai pas envie de me lancer sur ce terrain car je sais parfaitement la douleur que c’est d’être « abandonné » par la personne qu’on aime. Je ris devant sa réponse quand j’ai insinué qu’il était incapable d’aimer. « Ça reste surprenant, mais je suis content de savoir que tu es humain, j’en aurais presque douté tu sais. » Je le taquine un peu, mais ayant repris mon sérieux je lui dis ce qu’on ressens dans ses moments-là, en tout cas ce qu’on est censé ressentir car ce n’est pas toujours le cas. La seule chose qui me fait tenir c’est lui au final, pouvoir le suivre et ayant l’ambition de le changer, de protéger ce cœur dans sa poitrine c’est une chose qui me permet de sourire et de ne pas m’effondrer dans la solitude et la douleur que je peux ressentir quand je suis seul. « Tu as plusieurs solutions. Si tu peux parler à la personne qui t’a blessé, fait le. Si tu ne peux pas alors trouve quelqu’un capable de te faire oublier cette douleur. » Même si c’est passager, c’est mieux que de se morfondre.

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TENUE - J’ai eu, pendant quelques instants, un moment d’hésitation. Après lui avoir posé ma question, j’ai cru que l’expression de Nai avait légèrement changé. Il a toujours ce sourire sur ses lèvres mais je ne sais pas, la sensation me parait un tout petit peu différent. Mais la remarque de ce débile me fait totalement oublier cette observation. Il me parle comme si j’étais un sans cœur. Certes, ce n’est pas totalement faux mais je suis moi aussi capable d’aimer. Je fronce les sourcils. Mais qu’est ce que je fais encore ici avec lui ? Il m’énerve ! Il pourrait presque remplacer ma tristesse par ma colère si je parlais plus longtemps avec lui. Cette discussion mène à rien, je perds mon temps. Pour une fois que j’essaye de lui parler franchement, il arrive toujours à me mettre en rogne. J’ai été con de croire en lui. Mais la suite de ses mots me fait un peu changer d’avis. Se relever. Facile à dire mais concrètement faut faire quoi ? Parler à ma mère ? Est ce possible ? L’autre solution me parait encore plus improbable. Comment pourrai-je trouver une nouvelle mère ? Je soupire en souriant. Nai ne sait rien de moi et s’il savait que la personne qui me fait tant souffrir est ma mère, il n’aurait surement pas dit ça. Enfin, sa réponse me fait un peu sourire. Je ne sais pas quoi faire. Les deux propositions ne marcheront pas. Enfin, la première peut être mais pas tant que je suis « moi ». Rester ici à ne rien faire n’arrangera pas les choses. Se relever. Je crois que c’est ce qu’il veut dire par là.  «  Tu crois réellement que je peux changer ? » murmurai-je dans ma barbe, mais de façon assez claire pour que Nai puisse entendre. J’aimerai devenir quelqu’un dont elle puisse en être fière. Changer est le seul objectif que je vois pour le moment. Mais est ce que je serai réellement capable de le faire ? On ne change pas du jour au lendemain, surtout que j’ai déjà mon caractère de défini. Et ce n’est pas avec la simple pensée que les choses se font. «  Non rien oublie. » Je me lève de la glace.

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TENUE - Je sais que Gareki a un cœur, je le sais que trop bien même... Vu les circonstances, mais je veux dire qu’il est normal qu’en tant qu’être humain il puisse être blessé. Bien que forcément cela soit étrange et soudain, jusque-là il n’a jamais montré une facette aussi vulnérable que celle qu’il affiche en ce moment. Je ne le connais pas c’est vrai, j’ignore qui lui fait ressentir ça ou l’a assez touché pour qu’il agisse ainsi, mais je ne peux simplement pas tourner le dos à sa détresse, même s’il me repousse je compte bien être à ses côtés, quitte à lui casser les pieds et le voir me rejeter encore et toujours je prends le risque pour qu’il puisse réaliser qu’il n’est pas seul malgré tout et que même si la vie est garce il faut savoir se relever de cette peine et cette douleur qu’on sent pourtant insurmontable. Est-ce qu’il peut changer ? Je suis étonné qu’il me pose vraiment cette question. Tout le monde en est capable, la volonté de changer ne dépend que de nous, de nos efforts et de notre détermination. Je souris en l’écoutant se rétracter, puis soupire finalement. « Pourquoi tu ne pourrais pas ? » Il est con de penser que c’est impossible. « Tu as oublié pourquoi je suis là ? » Justement pour le changer, mais pas forcément dans le sens qu’il doit penser. « Tu n’as pas besoin de devenir une autre personne, il te suffit de réaliser ce qui te fait défaut et de l’améliorer, on passe tous par là un jour ou l’autre, la remise en question et l’évolution c’est aussi ce qui fait qu’on soit humains. » Il n’a aucune raison de douter de cette possibilité, en effet il ne changera pas du jour au lendemain, mais cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas le faire petit à petits pas vrais ? Bien qu’il se soit levé de la glace pendant que je parlais, je suis rester les fesses au sol, en me décollant je peux sentir que c’est paralysé par le froid, c’est malin.

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TENUE - Je suis en plein phase de doutes. Je suis tiraillé entre deux phases. Devrais-je me considérer comme la victime ou c’est réellement bien fait pour ma gueule ? Ce con doit avoir un fond vérité pour avoir plaisanté sur mon côté « sans cœur ». Putain, je me sens tellement con de douter de moi. J’ai été débile de lui avoir posé cette question inutile et complètement stupide. Pourquoi est-ce que j’ai ouvert ma bouche ? Cette discussion a assez duré, je préfère qu’il oublie tout ce qu’il vient de voir. Je quitte ma position assise pour me remettre debout, sur mes deux patins. Je comptai partir, mais il m’intercepte avant. Je me tourne vers lui et le regarde, toujours assis. Mes yeux s’agrandissent légèrement, pas de beaucoup mais je suis surpris par ses mots. Je ne le pensais pas capable de dire quelque chose de sensé et sans mentir, ses paroles font un réfléchir. Ce qui me fait défaut ?! C’est justement ça mon problème, je n’en sais rien. Enfin bon, je ne vais pas me lamenter sur lui non plus. Je n’aime déjà pas le fait de m’être confié à lui alors je ne vais pas continuer davantage à lui demander ce que je compte faire de ma vie. Ma fierté a déjà assez pris pour le moment. Le voyant galérer à se lever, je ne peux m’empêcher de soupirer. Lui qui avait l’air tellement « mature », le revoilà qui est devenu un idiot. « Tu ne devrais pas faire ce genre de tête après avoir dit ces mots. Ça casse tout. » Il n’empêche que je garde ce qu’il vient de dire quelque part dans ma tête. « T’es vraiment con. » Je lui tends ma main, il ne s’agit pas d’un geste amical, mais juste histoire de lui « rembourser » ce que je lui dois. Je remarque enfin ses chaussures, qui justement ne sont pas des patins. « En fait, pourquoi tu es venu jusqu’à la patinoire ?  »

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TENUE - Je ne peux pas savoir pourquoi il m’en parle, mais il peut dire ce qu’il veut quand on est perdu il faut toujours une personne pour nous aider, même lui a besoin de soutien et ce n’est pas parce que c’est un idiot et un abruti avec ses airs hautains que je vais l’abandonner à son sort sans rien dire ou sans rien faire. Il peut me dire de me taire je ne l’ai jamais écouté, ses mises en garde ne sont que des aboiements pour moi, au fond même si on ne se connaît pas depuis longtemps et que nous avons l’un comme l’autre des secrets, j’ai l’impression d’être celui qui peut le mieux comprendre Gareki et surtout le seul capable de le conseiller et l’aider dans ses doutes pour avoir eu des passages compliqués et douloureux moi aussi. Après lui avoir balancé quelques mots je tente de me levé, mais mes membres sont complètement gelés par la température de la patinoire, je ne sens même plus mes fesses, donc forcément me relever est un peu compliqué. Je souris face à ses mots, je ne vois pas de quelle tête il parle. « Tu peux juste dire merci tu sais. » Au cas où. J’attrape sa main lorsqu’il me la tend pour me relever. « Thank you. » Une fois debout je tapote un peu mes fesses et mes jambes gelées, puis lève de nouveau le regard sur lui à sa question. « Pour te voir. » Quelle question idiote. « Pourquoi est-ce que je viendrais ici sinon ? Je suis footballeur pas patineur. » Au cas où ça lui aurait échappé. « J’avais acheté ça pour toi, donc n’oublie pas de le manger. » Pointant du doigt le sandwich qu’il n’a toujours pas ouvert. « Tu comptes faire quoi maintenant ? »

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TENUE - En y réfléchissant, c’est peut être une bonne chose que je sois tombé sur lui. Enfin, non, j’aurai préféré être seul, mais parmi toutes les personnes de Royal, il est celui qui a été sincère avec moi. Sincère dans le sens où il ne veut pas me blesser. Ça m’a permis d’y voir un peu plus clair après avoir échangé avec lui. Mon problème n’est pas réglé mais c’est un peu grâce à lui que je me dis qu’il existe une solution. Bien sur, je suis juste trop borné et fier pour l’admettre. Mais il n’y a pas de doute, mon point de vue sur Nai a effectivement changé. Il reste toujours aussi détestable mais je pense que j’arrive à le supporter un peu plus qu’avant. Juste un peu, mais vraiment un tout petit peu. Parce qu’il reste un imbécile qui a oublié qu’il avait son cul sur la patinoire. Il est vraiment fragile, mes fesses vont très bien alors que je suis resté plus longtemps que lui. «  Merci ? Pour ?  » J’hausse un sourcil avant de lui tendre la main. Il se lève grâce à mon aide, sauf qu’à mon avis, il ne va pas tarder à tomber à cause de ses chaussures. Quelle idée de venir à la patinoire sans patin ! C’est comme aller sur un terrain de foot sans balle ou d’aller à la piscine sans maillot. C’est ridicule, à moins de ne pas vouloir en faire, et ça, ça ne m’était pas venu à l’esprit. C’est pour quoi, je suis resté momentanément immobile avec sa réponse. «  Me voir ?  » Le pire, c’est que ça avait l’air, pour lui, tellement évidement. «  C’était justement là tout l’intérêt de ma question !  » ralai-je pour me justifier. Après tout, il n’avait aucune raison d’être là, lui le footballeur. Il me désigne le sandwich. Je l’avais complètement oublié. Je soupire. «  Je vais commencer par le manger. Mais attends…Ne me dit pas que tu as mangé sur la patinoire ?!  » Je grimace avant de soupirer. «  Suis moi…Vite !  » Je me dirige rapidement vers les vestiaires où je range mes patins ainsi que les affaires que j’avais laissé sur la patinoire. «  Le concierge déteste de voir des traces de nourritures sur la glace.  » dis-je tout en quittant les vestiaires pour aller vers la sortie. Bon, Nai n’a pas mangé comme un porc non plus mais j’ai pas envie de me faire engueuler non plus. Putain, je n’aurai pas du parler du loup…le voilà, au bout du couloir. Nai n’a rien à craindre, puisque le concierge ne le connait pas, donc même si ce dernier découvrirait que c’est lui qui a mangé, il ne pourra le retrouver, alors que moi…il me connait. Je me cache vite dans l’angle, à l’intersection des couloirs et force Nai à se mettre devant moi pour me cacher.

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TENUE - Je ne peux pas vraiment lui donner de solution étant donné que j’ignore réellement ce qui lui arrive il ne m’en a dit que la surface, je n’ai rien d’autre pour explorer et comprendre ce qui se trame, ce qu’il ressent ou ce qu’il compte faire. J’ai beau ne pas lui parler de moi, de mes secrets, rester mystérieux à ses yeux est une manière de me protéger, nous protéger, car au final je suis une personne ayant été lié au cœur qui bat dans sa poitrine, ce cœur qui autrefois ne battait que pour moi. C’est difficile de faire face à cette situation, pourtant j’y arrive et je me bats contre les pensées négatives et douloureuses qui pourraient me submerger, la vie n’est pas toujours simple, on a des coups durs et des coups battent, mais il faut garder espoir et se battre, y croire et ne jamais baisser les bras, parce que c’est lorsqu’on abandonne que tout est perdu. « Pour te donner des conseils ? Pour être là ? Pour t’emmener à bouffer ? Je ne sais pas. Pour tout ? Pour rien ? » Je le cherche un peu, mais faudrait au moins qu’il apprenne déjà à être un minimum reconnaissant et à accepter l’aide des autres, ou la mienne en l’occurrence. Quel gosse borné. Forcément que je n’ai pas les chaussures pour venir sur la glace, je ne suis pas ici pour faire du patinage, il réfléchit deux secondes parfois ? « T’es idiot ou tu le fais exprès, ça me semblait évident pourtant. » Je souris en lui parlant du sandwich. « Good. Et tu m’as bien vu manger non ? » Il se réveille à peine ou quoi ? Je suis bien forcé de le suivre quand il me le demande, ne comprenant pas tout de suite ce qui se passe. « Tu auras pu le dire avant. » Je ne pouvais pas le deviner, puis je n’en ai pas mis partout non plus, je ne suis pas un porc ! M’enfin vaut mieux ne pas prendre le risque. Alors qu’on sort un homme arrive vers nous, Gareki se cache et je l’observe deux secondes avant de comprendre qu’il ne souhaite pas se faire remarquer. « Je pourrais l’appeler ? » Je souris, le provoquant un peu, mais je ne ferais jamais rien de tel, balancé quelqu’un c’est loin d’être mon genre, mon but n’est pas qu’il est quelconque problème, je ne suis pas celui qui lui fera du mal ou lui mettra des bâtons dans les roues, depuis le début il est le seul à avoir levé la main sur moi ou m’avoir repoussé, pourtant je suis toujours là. Je cache Gareki au mieux pendant que le concierge approche, me collant contre lui pour qu’il s’écrase bien dans l’angle. S’il pouvait ne pas me capter aussi ça m’arrangerait, je n'ai pas envie de paraître louche, même si pour le coup c’est déjà trop tard.

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TENUE - Je ne lui ai jamais demandé de venir me parler, de rester avec moi ou de me donner à manger. Alors non, je ne vois pas pourquoi je devrais le remercier. Il a toujours fait le contraire de ce que j’ai dit donc je ne vais pas le remercier pour ça. C’est con, mais je ne peux pas m’empêcher d’être ainsi. Au plus profond de moi-même, je reconnais qu’avoir eu ce petit entretien m’a été un peu utile, mais vraiment qu’un tout petit peu. Ma vision des choses est altérée à cause de cette stupide fierté. Je vais avoir bien du mal à changer cet aspect de moi. Je le mitraille du regard. Faut qu’il arrête réellement de me traiter d’idiot à chaque fois qu’il ouvre la bouche ! A force, ça ne devrait pas me faire réagir mais non, ça ne marche pas comme ça chez moi. « Ça n’a rien d’évident !   » C’est lui qui est idiot ! Je ne prends conscience que Nai a mangé sur la patinoire que maintenant. J’ai un coup de stress qui monte d’un coup. Je ne veux pas me faire chopper par l’employé. Je range vite mes affaires tout en pressant l’autre gaillard de me suivre. « Ça me semblait évident pourtant.   » Est-ce qu’on mange sur un terrain de basket ? A côté d’une piscine ? Je vois là une occasion de me venger et j’aurai pu sourire si ça ne m’allait pas me retomber dessus. Déjà que le concierge ne m’aime pas, je ne vais pas lui donner une autre raison de m’engueuler et de faire perdre mon temps. L’employé apparait soudainement dans mon champ de vision et je me cache aussitôt en me servant de Nai comme diversion. Je lui donne un coup ferme sur son bras après cette provocation. Je lui lance un regard menaçant. Quand on me provoque, je tombe tout de suite dans le panneau. Mais le concierge s’approche et j’essaye de me faire le plus petit possible. Je ne vois pas où il est mais je compte sur Nai pour me cacher du mieux qu’il peut. Je devine approximativement la localisation de l’homme grâce aux bruits de pas. Mais ces bruits s’arrêtent, ma respiration avec. « Que fais tu ? » Putain, depuis quand j’ai peur de me faire tirer les oreilles ?

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TENUE - Il ne m’a rien demandé, mais a-t-il besoin de le faire quand tout semble être affiché sur son visage ? Je ne cherche pas vraiment à ce qu’il me remercie, le jour où il le fra j’imagine que ça sera un signe qu’il change, pour l’instant ce n’est pas encore ça. Ce qui semble évident pour moi ne semble pas l’être pour lui de cette manière il m’est facile de le traiter d’idiot dès que l’occasion se présente, il devrait essayer de comprendre par lui-même certaines choses aussi. Mais en plus il réagit aussi après coup pour le sandwich, je n’ai pas mangé comme un porc donc je n’imagine même avoir laissé des miettes sur la glace, mais par principe il aurait quand même pu me prévenir avant que je n’ai terminé et qu’on l’est quitté. Il me renvoie l’ascenseur et je souris face à ça, mot pour mot hein. « C’est vrai. » Je ne le contredis pas, j’aurais pu me faire cette conclusion tout seul finalement, contrairement à lui je ne cherche pas vraiment à avoir le dernier mot ou avoir raison justement. Dès que le concierge apparaît je le vois se cacher derrière moi, je tente au mieux de le cacher, même si je n’aurais jamais pensé qu’il fuirait quelqu’un un jour, mais plus que surpris je sers quand même de protecteur. Bon je le taquine quand même, mais en même temps il faut bien que je le charrie. La voix du concierge me surprends un peu, alors qu’il me questionne, je le regarde sans trop savoir ce que je suis censé répondre, puis... « Je cherchais le frais. » Dis-je en secouant mon haut. Bah ouai, une patinoire c’est l’endroit idéal pour s'abriter de la chaleur, puis les lieux ne sont pas interdits aux publics, il n’y a pas d’entrainements encore. Il me juge du regard comme si je venais de sortir une débilité extrême alors que je continue de sourire, il va devoir se contenter de ça. « Et vous ? » Je ne suis pas censé lui retourner la question, d’ailleurs il s’en va sans me répondre, bah... malpolie. Regardant Gareki en biais je lui chuchote. « Pourquoi tu te caches au juste ? » Si le concierge trouve des miettes au pire je n’aurais qu’à m’excuser, y a pas mort d’homme.

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TENUE - Je sais ce que c’est que la politesse. La preuve, si quelqu’un ose ne pas me remercier si jamais je fais quelque chose pour lui, je serai capable d’aller faire tout une crise parce qu’on m’a manqué de politesse. C’est juste que je n’aie jamais ressenti le besoin de dire merci aux autres. J’ai en tête depuis tout petit que si les gens font des choses pour moi, c’est normal et que je n’ai pas besoin de les remercier. C’est leur boulot de m’écouter. Enfin, c’est surtout que je ne dis merci qu’à des gens que je considère comme à mon égal. Si Nai veut que je lui dise merci, il faut d’abord que je change d’opinion sur lui. Pour le moment, c’est très mal parti car j’ai toujours droit à des reproches. Est-ce ma faute si j’avais la tête ailleurs pendant qu’il mangeait sur la glace ? Ce mec n’a pas de compassion. Je suis même certain qu’il a laissé des miettes partout ! Même si ce n’est pas la situation rêvé, j’affiche un sourire de vainqueur. J’ai réussi à le faire taire. Je perds tout de suite mon expression à la vue du concierge. Je fais moins le fier et file me cacher derrière Nai. Je n’aime pas du tout cet homme, moins je le voyais, mieux je me portais. Ça a été un réflexe total de venir me planquer dans le coin. Nai trouve une vieille excuse et je lui donne un petit coup discret pour qu’il soit plus « sérieux » dans sa tentative de détournement d’attention. Mais comme l’autre est con, il laisse passer et s’en va. « Ça se voit que tu ne le connais pas. Il est chiant, il profite de son autorité pour me punir. On croirait presque que cette patinoire lui appartient.    » Je claque ma langue en le regardant de travers avant de croiser le regard de Nai. J’ai peut être mon tempérament, mais je n’ai pas encore levé la main sur un membre du personnel. Je n’ai pas envie de me faire expulser de Royal.

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TENUE - Je me fiche totalement de paraître idiot avec mes remarques, je me fiche aussi d’avoir raison ou tort, je sais assumer quand je me trompe ou que j’ai faits une erreur, je ne cherche pas à avoir le dernier mot non plus même si c’est l’impression que je donne, ça m’arrive d’en jouer tout simplement. Cependant, quand j’ai une idée en tête, personne ne peut me l’enlever. C’est pour ça que je suis encore là, après Gareki alors qu’il s’en contre fiche, si je peux le faire changer je le ferai, il se pose déjà des questions, je suppose que c’est un pas en avant vers la réussite ! Même si ne pense pas à dire merci, plutôt du genre à penser que tout lui ait dû, c’est là son problème, petit à petit il va surement comprendre que ce n’est pas le cas et que derrière cette façon de penser il tombera de haut comme aujourd’hui. Face au concierge il se cache pendant que je l’affronte avec aise, je ne prends pas peur des gens, qu’il ait l’air effrayant, froid, distant, méchant, je m’en fiche, je ne juge pas sur les apparences et si ça correspond à leur personnalité alors je n’aurais qu’à y faire face. Me cacher ou me montrer fuyant ce n'est pas dans mes gênes. Je lui sors des phrases naturellement alors qu’il doit être exaspéré par mon comportement et mes paroles, il s’en va assez vite, heureusement pour Gareki à l’abri dans mon dos. « S’il te punit c’est que tu l’as mérité. » Soufflais-je avec un sourire. « Puis il s’occupe de l’endroit, je suis sûr que ce n’est pas une mauvaise personne, sinon il m’aurait mis dehors un coup de pied aux fesses, tu ne penses pas ? » Il devrait parler avec ou être moins arrogant ça l’aiderait pour ne pas être la cible des adultes et responsable. « Au moins il n’y a pas que les joueurs qui en ont après toi. » Il devrait réaliser que c’est lui le problème à la fin. Mais bon je suis d’un naturel franc, forcément je ne mâche pas mes mots ou mes commentaires pour qu’il en prenne conscience, bien que je ne sois pas non plus là pour lui faire la leçon. « Bon, sortons de là avant que le grand méchant loup ne vienne te manger ! » Me moquais-je en riant, marchant vers la sortie, fier de moi.

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TENUE - Nai est une personne complètement différente de moi. Je suis impulsif et m’énerve rapidement alors qu’il garde constamment son sourire aux lèvres. Je n’arriverai jamais à le mettre en colère ou à lui faire enlever son sourire agaçant. Même si ça m’énerve, je me suis fait à cette idée. Il m’intrigue fortement. J’ai certes, cessé, pour le moment, de chercher ce qui le motive à être près de moi, mais il ne reste pas moins une personne mystérieuse. Est-ce réellement possible pour une personne de toujours garder la pêche ainsi ? Est-ce qu’il est capable de s’énerver ? De se sentir mal ? Il doit être une de ces personnes qui a toujours eu la vie facile et qui se permet de faire la morale aux autres. (Et celui que dit que je ne suis pas le meilleur placé pour le dire, qu’il aille se faire foutre.) Mais aussi chiant qu’il soit, il ne m’a pas trahi et m’a caché pendant que le concierge passe. Pourquoi j’ai toujours l’impression d’être en tort à chaque fois qu’il me parle. Je lui donne un coup de coude rapide mais pas fort au niveau de ses côtes. « Et ça ? Tu l’as mérité ?  » Bla bla bla, il n’en a pas marre de me faire la morale ? A sa place, je me serai déjà lassé. Je sors de ma cachette et me redresse. « Tu vas arrêter oui! » Je n’ai pas eu peur du concierge, je me suis juste évité des ennuis. Il devrait plutôt être content non ? Inconsciemment, je le suis, marchant à sa hauteur. « T’as pas intérêt à en reparler. » Enfin, même si je dis ça, je suis certains qu’il ne m’écoutera pas. C’est vraiment par principe que je le dis car au fond de moi, une partie a déjà accepté cet aspect insolent de Nai.

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TENUE - Il n’y a pas besoin d’être perspicace pour voir que nous sommes différents, si je ne m’étais pas approché de lui au début on n’aurait surement rien à voir l’un envers l’autre, pourtant les choses sont autrement et différences ou pas je ne vais pas le lâcher. Je sais qu’il y a du travail pour lui faire ouvrir les yeux sur certaines choses et changer ses mauvaises habitudes en quelque chose de plus positif, mais malgré tout je ne le déteste pas, qu’il soit arrogant, parfois violent ou même chiant, je ne peux pas le détester et je continue de rester à ses côtés en lui parlant avec honnêteté sans filtre et sans peur. Ça doit donné l’image de quelqu’un qui n’a aucun problème, qui ne connaît pas les doutes ou la souffrance, mais c’est justement parce que je les connais que je peux arriver à les surpasser et a semblé si désinvolte et simplet sur les bords, une image qui me permet de me protéger de celle que je trimballe dans mon cœur beaucoup moins joyeuse et vivace. Je l’ai caché du concierge, mais ce n’est pas sans lui faire quelques commentaires, m’offrant un coup de coude dans les côtes, pas assez fort pour que j’ai mal, ce que je trouve assez amusant au final, ça semble être plus un geste amical qu’autre chose et ça me fait sourire. « Râleur. » Me moquais-je en l’écoutant. « haha, ça va. » On marche ensemble vers la sortie, tandis qu’il rajoute une couche. « Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? » Je lui tire la langue de manière à le narguer. « Tu sais on a tous peur de quelque chose ou de quelqu’un, faut pas avoir honte. » Faut croire que je cherche les ennuis à le provoquer, mais je lui donne un coup de coude en retour. « Sortons d’ici, tu comptes faire quoi ? »

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TENUE - Finalement, l’apparition de Nai m’aura fait un peu oublier mon problème pour la journée. J’ai l’impression d’avoir eu une journée normale alors qu’elle ne l’est pas. Finalement avoir un bouffon à ses côtés rend la vie un peu moins monotone. Je ne compte pas sur lui pour que les choses s’arrangent mais sa présence m’a tout de même fait ouvrir les yeux. Sur quoi ? Je ne pourrai le dire précisément mais il m’a fait  réfléchir, ne serait-ce que pendant qu’un instant, à mon comportement. Je ne pourrai changer du jour au lendemain et j’ignore si j’ai réellement l’envie de le faire. Pour le moment, je choisis la voie la plus facile, c’est-à-dire celle de ne rien changer. Si je dois changer, je ne pourrai le faire tout seul. Je me connais. Et pour le moment, je ne vois pas qui pourrait m’aider. Peut être Haru tiens. Nai me saoule avec ses remarques et je lui balance un coup dans les côtes en guise de réponse. Je n’ai pas conscience que ce coup n’est pas aussi fort que je ne le pensais car si ça ne tenait qu’à moi, je lui aurai déjà brisé ses côtes. Nai ne se tait jamais. Il ne voudra jamais me faire ce plaisir de fermer sa bouche. Et en plus il ne me croit pas capable de le frapper ! Je vais le tuer et il ne va rien comprendre ce petit Nai. Il me tire la langue et ça me fait encore plus rager. « Et tu n’as pas intérêt que je trouve c’est quoi tes peurs. » Car il fera moins le malin quand ce jour arrivera. Plus que le concierge, je n’aime pas l’obscurité, alors tant qu’il croit que j’ai peur du concierge, ce n’est pas si grave que ça. Je le toise du regard à son coup. « Me débarrasser de toi. » dis-je avec un sourire. Sans rancune hein.

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