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 The person who said that life is beautiful was a liar • |

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Anonymous
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Ce message a été posté Lun 16 Juin - 22:16
The person who said that life is beautiful was a liar

Plus que d’habitude, aujourd’hui, j’avais été particulièrement tracassé, ailleurs. Mais plutôt que de me tourmenter, afin d’éviter de penser, je m’étais investi dans mon travail encore plus qu’à l’origine. Peut-être même un peu trop au vue des remarques que m’avaient fait mes collègues. Parfois certains me parlaient et tellement concentré dans ce que je faisais, je n’y répondais pas. Je voulais à tout prix ne pas y réfléchir, ne pas me torturer l’esprit, cependant quoi que je faisais, tout revenait en maître dans ma tête. C’était forcé que je sois tracassé par une telle chose. Qui ne le serait pas ? La veille, alors qu’on avait du se rendre à l’hôpital pour transférer les victimes blessées par l’incendie, je l’avais vu dans un magazine. En patientant, celui-ci était posé sur la table et m’avait clairement fait de l’oeil alors curieux, j’avais commencé à le feuilleter. Je n’étais pas très mode néanmoins la curiosité est un vilain défaut et puis c’était surtout pour m’occuper, pour passer le temps. Seulement peut-être que j’aurais mieux fait de ne pas y toucher et d’attendre patiemment, cela m’aurait évité tous ces tourments que j’avais à présent. Je l’avais vu. Dans cette revue. Lui, Nagao Shin. J’avais remarqué le nom aussitôt et j’en avais été énormément troublé. Comment cela pouvait-il être possible alors qu’il était censé être mort ? J’avais assisté à la scène de mes propres yeux et j’en avais tant pleuré. Les médecins m’avaient même annoncé son décès donc pourquoi il y avait ce mannequin qui se nommait exactement pareil que lui. Bien sûr je n’étais pas idiot et je savais très bien que sur Terre, je n’étais probablement pas le seul Tachibana Yano qui existait cependant j’étais obligé d’y penser. Je ne pouvais m’empêcher de me poser des questions tel que « Et si c’était lui ? », « Et s’il était en vie ? » Je savais pertinemment que c’était impossible néanmoins n’importe qui croirait comme moi non ? Il y avait toujours cette espoir... J’en étais même venu à trouver des ressemblances avec ce fichu mannequin, je commençais sérieusement à halluciner et je ne pensais pas que c’était une bonne chose. Si cela continuait, ça allait finir par me déprimer et je refusais ça. Shin, mon meilleur ami, ne souhaiterait pas ça et me dirait probablement d’être plus fort que ces détails qui avaient été mis sous mes yeux rien que pour rameuter le passé. J’essayais de ne plus y songer mais c’était plus fort que moi. Il me manquait. Plus que je n’osais l’avouer, plus que ce sourire que j’affichais à longueur de journée, ce vide était toujours là. Constamment et ne disparaissait pas.

Soufflant alors que je m’apprêtais à sortir, un de mes camarades me rejoignit en me tapant amicalement l’épaule avant de me déclarer qu’il m’offrait un verre. « Tu as une mine un peu effrayante aujourd’hui, on va arranger ça » Avait-il dit en plaisantant et ça m’avait arraché un doux rire de mes lèvres. Malgré tout, Hideki avait toujours les bonnes paroles et surtout les meilleures solutions afin de me changer les idées. Je ne comptais pas boire énormément, juste une ou deux bières, comme on le faisait habituellement et je savais qu’avec lui, je ne risquais pas de m’ennuyer. Il trouvait toujours un truc à dire. J’acquiesçais puis tandis qu’on sortait, il commençait déjà à me raconter un tas de bêtises que j’étais forcé de rire, amusé. On ne le changeait pas. Derrière ces airs sérieux se cachait en réalité un grand enfant assoiffé de vivre et de joie. Je l’écoutais tranquillement, lançant une ou deux vannes parfois avant de m’arrêter soudainement et d’effacer l’éclat encore dessiné sur mes lèvres il y a quelques instants. Ce mannequin... Il était là, devant le caserne. Mes yeux le fixèrent sans jamais vaciller, choqué. Je ne comprenais rien. Que faisait-il là ? Et maintenant que je pouvais l’observer de plus près, je ne pouvais que constater que la ressemblance était frappante. Et je commençais sérieusement à me sentir mal parce que j’avais comme un pressentiment qui ne me promettait rien qui vaille...

- Yano ?

Je fis face à mon collègue qui avait avancé de quelques mètres avant de se rendre compte que je ne suivais pas son rythme. Je m’excusais calmement avant de le rejoindre, passant à côté de cet individu sans même lui adresser un quelconque regard. Je ne voulais plus le contempler. Il avait cet aura qui m’effrayait et qui m’empêchait de l’approcher. Parce que mon cœur se compressait par peur de découvrir ce qui pouvait bien se cacher derrière tout ça. Parce qu’il était le portrait craché de mon meilleur ami.  



lumos maxima

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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 0:16
The person who said that life is beautiful was a Liar
Depuis que je suis rentré au Japon, je n’avais qu’une seule pensée : retrouver rapidement Yano. J’avais passé 10 ans à répondre aux attentes de ma mère, à me cacher de la surface du sol Nippon et à me faire passer pour mort, afin de ne pas accentuer les craintes de ma mère et surtout pour éviter qu’il se retrouve dans la misère la plus totale. Je m’en voulais tellement, je me sentais coupable d’avoir du lui faire vivre tout ça. Par moment, quand j’y pensais, je souhaitais pouvoir remonter le temps jusqu’à ce moment à l’hôpital, et me donner la force de me lever pour aller le voir lui et lui dire de suite que je ne suis pas mort, et prendre le risque que ma mère lui fasse du mal. Oui. Le Shin du passé n’était pas aussi endurci que celui d’aujourd’hui. Aujourd’hui, j’avais grandis, était plus mature et me sentait bien plus capable d’affronter les ultimatums futurs de ma mère. Mais justement, le destin avait pensé en ma faveur et ma mère était dans le coma. Alors oui. Ce ne pouvait être que l’occasion rêvée de retrouver mon meilleur ami. Mais je mentirai si je disais que j’étais parfaitement confiant. Je ne l’étais pas du tout. Comment réagiriez-vous si vous appreniez que votre meilleur ami, votre frère de coeur, mort il y a 10 ans est en fait en vie ? Je n’ose même pas imaginer sa réaction. Non je ne préfère pas, parce que j’en ai des frissons sans même y penser.

J’avais entamé les recherches sur mon meilleur ami. Ayant changé de mail et de numéro de téléphone, je me doutais qu’en 10 ans il avait aussi dû changé son numéro, changé d’adresse, changé de mails, et peut être même trouvé un travail. Je l’espérai en tout cas. J’osais aussi espérer qu’il allait vraiment bien et que ma mère ne m’ait pas non plus mentit en me disant qu’elle ne  lui ferait rien si je suis à l’étranger. Alors oui. Avec appréhension, j’étais allé m’informer à son sujet. Je m’étais simplement présenté comme un proche de Yano et j’avais juste demandé un moyen de le contacter. On m’avait alors donné son numéro. Mais au final, je me disais que non. Je ne voulais pas l’appeler. Cela ne pouvait qu’être pire pour lui. Entendre ma voix lui dire que j’étais en vie ? Il pensera direct que c’est une blague. Après tout un immitateur pouvait très bien prendre ma place. Je finis par demander s’ils n’avaient pas une adresse ou un lieu de travail. C’est alors que l’on m’annonça qu’il travaillait à la caserne des pompiers de Tokyo. Je n’étais pas un imbécile. Entendre ça me toucha bien plus que cela n’était possible pour quelqu’un qui n’avait pas vécu ce que nous avions vécu. Je n’étais pas dupe. Je comprenais qu’il avait finit par faire ce métier parce qu’il m’avait vu « mourir » sous ce hangar. Et qu’il aurait aimé pouvoir me sortir rapidement avant. Je ravalais un instant mes émotions pour pouvoir demander d’une voix moins tremblante l’adresse de la caserne. A cette heure-ci, il devait encore y être. Du moins je le désirai. J’en avais envie.

Ayant pu obtenir l’adresse, j’étais ensuite retourné à mon agence. J’hésitais trop. Devais-je vraiment y aller ? Cela me tracassais tellement que mon air était devenu assez mélancolique sur les photos que l’on faisait aujourd’hui. Fort heureusement cela plut au photographe. Cela change de d’habitude ! avait-il sorti avec enthousiasme. Mais moi j’avais simplement l’esprit ailleurs. « Devrais-je vraiment y aller ? » voilà ce que je me disais à chaque instant. « Et pour lui dire quoi ? Je sais même pas ce que je vais pouvoir bien lui dire en le voyant. » Cette pensée aussi me torturait. Dans le vestiaire où je me changeais pour mettre mes vêtements de tous les jours, je passais mon temps à me torturer l’esprit juste en regardant ce petit bout de papier où était noté l’adresse de la caserne. Rien à faire. Il fallait que j’y aille. Quitte à ce que je regrette de l’avoir fait. Quitte à ce que le choc soit tellement violent que ni lui ni moi on s’en remette. Quitte à ce que l’on se jette dans les bras l’un de l’autre. Quitte à ce que tous les scénarios se fasse.

Avec un taxi, j’allais dans le quartier où se trouvait son lieu de travail et puis je continuais à pied. Je n’aurais aucun prétexte. Non. Absolument aucun. Je ne ferai pas genre je vais chez un pote. Je vais pour le voir et pas autre chose. Je me sentais un peu comme… Ces amoureux là, qui tentait de se rapprocher de celle ou celui qu’ils ont perdu contre leur volonté. Sauf que je n’étais pas amoureux, et qu’il s’agissait seulement de mon meilleur ami. Mon « frère ». Il avait été tout pour moi. Dans chacun de mes souvenirs d’enfance, il s’y trouvait. Et plus je me perdais ainsi dans mes pensées, moins je remarquais que j’étais déjà devant la caserne. En voyant les portes de celle-ci, je ne pouvais que penser qu’il avait vraiment changé. Que je ne pouvais être que fier de lui. Oui. Fier. Fier de voir que le Yano délinquant et rebelle avait fini par être un Yano stable et sans doute heureux.

Et puis des rires attirèrent mon attention. Je baissais un peu le regard pour voir les gens qui sortaient de la caserne. Et je le reconnus de suite. Yano. Il n’avait pas du tout changé. A le voir ainsi sourire à quelqu’un me réchauffa le coeur. A le voir en bonne santé, je me sentais soulagé. Je me sentais si ému. Je n’en pleurais pas mais presque. Je ne disais rien pour le moment et ne bougeais même pas d’un pouce. Je le fixais simplement, les bras le long de mon corps ne sachant trop quoi faire. Et puis il y eu un contact visuel. Contact qui me troubla et qui me déstabilisa aussi en voyant sa réaction. Mon regard se fit déviant, mal à l’aise. J’avais bien lu son incompréhension, bien saisi sa surprise. Il me fixait, je le sentais et c’est seulement son ami qui le sortit de sa rêverie. Il passa à côté de moi, ne me regardant plus. C’était embarrassant, déstabilisant. Et pendant un moment je ne sus pas comment réagir. Il avait agi comme si je n’existais pas et ça me faisait assez mal. Cependant je ne pouvais pas lui en vouloir. Pour lui j’étais mort.

Ne voulant pas cependant qu’il le pense à jamais, et qu’il fasse comme s’il venait de voir un fantôme, je fis volte face, et marcha assez vite pour le rattraper et lui attraper le poignet. Peut-être que le contact physique lui fera prendre conscience que je suis réel, pas mort, mais vivant. Et pour vraiment lui montrer que j’étais vraiment là, devant lui, pour de vrai, et que j’avais besoin de lui parler, j’ouvris la bouche.

« Yano ! » Sans m’en rendre compte, je commençais à légèrement lui serrer le poignet. « … C’est moi !… » J’avais le coeur battant sous la pression, la tension, la peur. « C’est… C’est moi, Shin… » Par pitié! Ne me fuis pas… J’en avais trop sur le coeur, il fallait que je lui explique.  

© Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 11:55
The person who said that life is beautiful was a liar

Mon cœur ne cessait de se serrer de plus en plus. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ce mannequin était-il ici ? Je ne parvenais pas à réfléchir ni à écouter ce que me racontait Hideki. Même si je disais avoir surmonté la mort de mon meilleur ami, s’en souvenir m’était toujours aussi douloureux. Comme si l’accident avait eu lieu le matin-même. Je voulais me terrer quelque part, ne plus penser à rien et oublier tout ça. J’avais un sentiment étrange qui me parcourait le corps et ce gars m’effrayait. Il n’y avait pas d’explication à cela, juste qu’il lui ressemblait énormément et qu’il portait son nom. J’avais l’impression d’halluciner tel un mirage que l’on posait devant moi afin de me faire comprendre que je n’avais pas intérêt de l’oublier. Il était comme le fantôme du passé… Et ça m’étouffait. J’aurais préféré ne jamais avoir à me rappeler, ne jamais être torturé ainsi. Shin était le seul véritable ami que j’avais eu, mon frère. Il était tout à mes yeux, vraiment tout. Mon unique famille. J’avais tellement regretté ce jour-là de l’avoir suivi dans le hangar, de ne pas être rentré avec lui lorsqu’il était retourné à l’intérieur et de ne pas avoir su le protéger. Ne plus faire le trajet avec lui en sortant du lycée, ne plus l’entendre rire ni même me réprimander à longueur de journée, ni même recevoir les clopes qu’il m’achetait. C’était peut-être la seule chose qu’il m’accordait à l’époque parce que je restais tout de même raisonnable à ce propos. On avait un peu nos petits rituels, nos petites habitudes et ça m’avait aussitôt manqué lorsqu’il avait disparu de ma vie. Le vide qui s’était créé ne s’était jamais dissipé et je le ressentais encore aujourd’hui. C’était douloureux. Je faisais tout afin de ne pas rameuter le passé, d’avancer néanmoins il y avait toujours quelqu’un ou quelque chose pour me forcer à revenir des années en arrière où tout avait basculé. Bien sûr j’étais heureux, bien sûr j’avais su garder mon sourire cependant cela n’avait pas été facile et malgré tout, le manque de ne pas avoir ce frère à mes côtés restait présent. Ce qui me permettait de ne pas flancher était de songer au fait que peut-être il m’observait de là-haut, qu’il était fier de moi, de ce que j’étais devenu et qu’il soit heureux de me voir avec cet éclat accroché à mes lèvres. Pour lui, je n’avais pas abandonné et je m’étais battu avec acharnement, constamment. Malgré les durs moments, malgré la nostalgie et les soirs de coup de blues, j’étais resté fort. Seulement, je refusais qu’on me remette ce passé en pleine face, qu’on me rappelle l’importance de ce que j’avais perdu ce jour-là et qu’on me torture le cœur avec des réflexions toutes aussi étranges les unes que les autres.

Mon collègue semblait tracassé de mon silence soudain et arqua un sourcil, inquiet. Je n’eus le temps de lui répondre qu’une main attrapa subitement mon poignet, obligeant mon cœur à rater un battement à cause de la surprise éprouvée. J’étais tétanisé. Je ne pouvais expliquer le pourquoi mais je savais déjà qui m’avait retenu et c’était l’appréhension de la suite que me liquéfiait sur place. Ce pressentiment ne s’échappait pas et j’étais incapable de bouger, pas même de me retourner. Ma respiration se saccadait tandis que je tentais vainement de comprendre la situation, ce que tout cela signifiait mais cela m’était clairement impossible. Shin était mort. C’était inutile d’essayer de me faire croire le contraire, j’avais été présent le jour de l’accident. Ce n’était pas dix ans après qu’on pouvait me dire autre chose. Ce n’était pas ce mannequin, ni même ce sosie qui me ferait changer d’avis. Je n’avais d’ailleurs pas fait attention au fait qu’il connaissait mon nom. J’étais trop absorbé par le reste, les souvenirs de l’incident qui défilait dans mon esprit : le hangar qui s’écroule sous mes yeux, la douleur et la hantise de perdre quelqu’un de cher, les heures d’attente interminable à l’hôpital et puis… Le néant. Moi qui habituellement si fort, j’avais tant pleuré. J’avais cru mourir en même temps que lui. C’était horrible. Je ne voulais plus me souvenir de ça. Non. Plus jamais.

- Ne me touchez pas ! M’écriais-je en retirant brusquement mon poignet et lui faisant face.

De si près, je ne pouvais que constater cette forte ressemblance et machinalement, je reculais d’un pas, le foudroyant d’un air glacial. Mes bras tremblaient de frustration, d’incompréhension et de tristesse aussi. Ma main droite était venue se poser sur celle de gauche afin d’atténuer les tremblements néanmoins rien n’y faisait. Je me sentais mal. Démuni de toute conscience et j’avais l’impression de retomber des années en arrière. Ce moment où on m’avait annoncé que je ne verrais plus jamais mon meilleur ami, qu’à son âge, il avait rejoint le ciel et que je l’avais perdu.

- Je ne vous connais pas ! Et je ne connais pas de Shin non plus ! Laissez-moi tranquille !

Je suppose que je n’étais pas tout à fait crédible seulement pour la première fois de toute ma vie, je désirais agir comme un lâche et m’enfuir loin d’ici. J’étais de plus en plus effrayé. Je ne discernais rien de ce qui m’arrivait. Pourquoi un gars qui était le portrait craché de mon meilleur ami, portant le même nom que lui se présentait devant moi aujourd’hui ? Shin n’était pas sorti d’entre les morts. Alors pourquoi ? Hideki s’approchait de moi, me demandant de cet air inquiet si j’allais bien cependant il avait évidemment remarqué que non, je n’allais pas bien. Je n’étais pas comme d’habitude et cela devait être également une première fois de me voir dans un tel état.

- Calme-toi, Dit-il d’une voix posé avant de s’excuser auprès du mannequin, Tu ne le connais pas ?
- Non !

Ma voix était froide, en colère et tremblotante aussi. Mon camarade jugea bon de m’expliquer qu’il l’avait déjà vu dans des magazines, que sa sœur l’appréciait beaucoup et que s’il connaissait mon prénom, c’était probablement que je l’avais déjà rencontré. Et c’était là que je réalisai qu’en effet, le jeune homme m’avait appelé Yano… C’était encore plus absurde. Mes tremblements s’accentuaient. J’avais peur de comprendre. Hors, je ne voulais pas comprendre.

- Shin est mort ! M’exclamais-je subitement, fusillant l’autre Shin de mes yeux sombres.

Ma peine se reflétait très certainement dans le creux de mes pupilles mais aussi tous les reproches que je pouvais faire à cet inconnu se tenant devant moi. Parce qu’il lui ressemblait. Il n’avait pas le droit de lui ressembler et de porter exactement le même nom que lui. Non. Il n’avait pas le droit.

- Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ?
- Dégagez d’ici ! Ordonnais-je froidement au mannequin, ignorant la question d’Hideki qui ne saisissait rien à ce qui se déroulait, Je ne sais pas ce que vous me voulez mais partez !

Moi non plus, je ne comprenais pas. Et mon cœur se broyait un peu plus au fur et à mesure que je contemplais cet homme devant moi. C’était douloureux. Pire encore. Il n’y avait pas de mots pour décrire comment je me sentais en cet instant précis. Aucun.



lumos maxima

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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 16:33
The person who said that life is beautiful was a Liar
Faisais-je une bonne chose que d’aller le retrouver ainsi ? Je redoutais tellement sa réaction. J’avais tellement peur qu’il ne croit pas en ma présence, qu’il me fuit… J’avais pourtant tout imaginé. Tout. Les bons comme les mauvais scénarios. Cependant je ne pouvais pas non plus me résoudre à avoir peur de le voir me rejeter convaincu que j’étais mort et que jamais je ne pouvais être en vie. Je redoutais le plus qu’il ait définitivement tracé un trait sur ma propre existence. Je ne pouvais pas non plus lui en vouloir de l’avoir fait. Il fallait qu’il avance et je savais pertinemment que le simple fait d’avoir entendu les médecins et ma mère lui dire que j’étais mort avait été la pire des choses pour lui. On était tellement comme deux doigts d’une main. A sa place aussi j’en aurai sûrement beaucoup souffert, si c’était lui qui était « parti ». J’avais été cruel du fait de ma mère, et je ne devais être qu’égoïste à me présenter là devant son lieu de travail. Mais s’il s’avait. S’il savait combien j’avais toujours rêvé de pouvoir revenir ici, pour le trouver et lui dire toute la vérité. J’avais sans dout été lâche oui de n’obéir qu’à ma mère et de ne pas avoir voulu prendre un risque supplémentaire, mais elle m’avait posé un ultimatum tout de suite après avoir dit à mon meilleur ami que j’étais mort. J’avais été si perdu, si chamboulé que je n’avais pas su déjà prendre le parti de lui tenir tête. Je m’en voulais d’avoir été… incapable d’aller à l’encontre de ses désirs, et de trouver des solutions avec lui. Non. Je l’avais protégé et m’étais protégé aussi. Il aura le droit de me reprocher tout ça. Oui. Il en avait le droit.

Cependant, pourquoi étais-je toujours aussi chanceux ? Le pire des scénarios se déroulaient là sous mes yeux. Yano m’a vu, mais avait rapidement fait comme si je n’existais pas. C’était légitime et je pouvais lire sur son visage, son incompréhension et son trouble. Moi-même j’avais le coeur battant en le voyant. J’appréhendais. J’avais peur. Je ne pouvais pas le laisser filer comme ça cependant. Je ne voulais pas que.. Ca s’arrête comme ça. Il ne croyait pas en ma survie. Me le dire ainsi me rendait tellement triste. Du coup, malgré un moment d’hésitation, j’avais fini par lui attraper le poignet et lui dire que j’étais là, bien là devant lui. Mais il libéra sa main, son regard me fixant froidement, son corps opérant un mouvement de recul. Il tremblait, je le voyais, et je me sentais mal de le mettre dans un tel état. Je ne l’approchais pas plus que ça. Je l’effrayais. J’avais agi trop vite. Son ami ne pouvais pas tellement comprendre la situation. Par contre, même si je pouvais comprendre qu’il ait ce genre de réaction, ses paroles me frappèrent violemment.

- Je ne vous connais pas ! Et je ne connais pas de Shin non plus ! Laissez-moi tranquille !

Cela me figea sur place. J’en étais glacé, complètement refroidi. J’étais complètement perdu. Il ne connaissait pas de Shin ? Il ne me connaissait plus ? Ne me reconnaissait plus ? … Ou alors il ne voulait pas me reconnaître ? J’en avais si mal. Mon coeur s’en était serré d’un coup. Je baissais un peu les yeux légèrement confus. Son ami s’excusa mais c’est à peine si je l’entendais. Je comprenais que j’avais définitivement perdu Yano. Que pour lui, je n’étais vraiment plus rien du tout, si ce n’est une ombre perdue au milieu de son passé. Ou alors je me trompais ? Cependant, c’était l’impression qu’il me donnait.

- Tu ne le connais pas ?
- Non !

C’était… C’était pire que ce que j’avais pu imaginé. J’en avais la gorge serrée et une vive douleur me prenait à la poitrine. Je me sentais mal. J’avais envie de lui hurler que j’étais bien là, qu’il ne pouvait pas me faire ça. Mais qui étais-je donc pour lui dire ça ? Dans les faits, c’est moi qui l’ait mis à l’écart. J’entendais son ami essayer de le calmer, lui expliquer qui j’étais, qu’il n’était pas possible qu’il ne me connaisse pas. Et puis, « Tu ne me…. » avais-je commencé alors à dire, mais Yano me coupa la parole et m’acheva.  

- Shin est mort !  

Mort. Ca voulait tout dire. Non je n’étais pas mort, mais pour lui je l’étais réellement. Il en était convaincu. Et je pouvais lire dans son regard, toute cette conviction. Mais la situation était telle qu’elle ne pouvait que lui faire du mal. Sauf qu’il me faisait mal aussi. Crier ainsi que je suis mort alors que je suis là devant lui. « Non… Je ne suis pas…. » avais-je commencé alors à dire, alors qu’il me hurlait de partir, et donc de le laisser tranquille. C’était trop. Bien trop dur. Ca me blessais tout autant qu’il en était blessé présentement. J’aurais pu lui attraper le haut de son t-shirt, le secouer et lui dire d’arrêter de dire des choses pareilles et de se réveiller. Mais tout ce dont je fus capable, ce fut moi aussi de hurler : « MAIS JE NE SUIS PAS MORT !! » Avais-je besoin de mourir deux fois ainsi ? « T’as vu ma tombe peut être ? Ou alors me faire incinérer ?? » J’en tremblais. Je me sentais craquer. « Dis moi jusqu’où ma mère a été pour te faire croire que j’étais bel et bien mort alors que j’étais juste dans le coma après l’accident, et ensuite envoyé aux USA pour finir mes études ! » Qu’avait-elle bien pu faire pour qu’il y croit si fort ? Pour qu’il en soit autant convaincu ? Je n’avais pas tellement le choix, je sentais que j’allais finir par tout déballer… D’un coup. « Si c’est parce que tu n’as jamais réussi à me joindre après l’accident, c’est parce qu’elle avait déjà changé mon téléphone et mon mail ! … Si t’as vu une tombe, tu peux la déterrer, rien à faire ! Elle est vide de toute façon ! » Et comme pour me rassurer moi-même : « Mais bordel, si tu ne me crois toujours, pas je peux te dire exactement qui je suis encore une fois : Nagao Shin, 26 ans, né à Yokohama le 14 Novembre 1987, traînant toujours avec toi, Tachibana Yano, rêvant d’être médecin depuis la mort de mon père mort de SLA, et te réprimandant même dès que tu faisais des conneries ! »

© Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

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Ce message a été posté Mer 18 Juin - 22:04
The person who said that life is beautiful was a liar

Mes pupilles s’écarquillèrent, mon corps tout entier frissonna tandis que moi-même je sursautai à l’entente des mots du garçon. Qu’est-ce qu’il racontait ? Pourquoi utilisait-il « je » alors que je lui parlais de Shin ? Bien sûr je n’étais pas idiot. Bien sûr j’avais tout à fait compris où il voulait en venir mais non je ne pouvais pas y croire comme je n’avais jamais pu y croire jusque là. Même quand je l’avais vu dans cette revue, je m’étais demandé si cela pourrait être lui, s’il n’était pas mort cependant j’avais refusé cette éventualité parce que j’avais vu ce hangar s’écrouler sous mes propres mes yeux. Egalement en sortant de la caserne, lorsque je l’avais vu, je crois que j’avais aussitôt compris la situation seulement je refusais de me l’admettre et c’était la raison pour laquelle j’étais effrayé. Je n’avais pas envie de comprendre... Je voulais juste fuir, me dire que tout ceci n’était qu’un cauchemar et que j’allais me réveiller. Dix ans... Pendant dix ans, j’avais cru mourir, que je ne m’en remettrais jamais et que je vivrais avec cette mort sur la conscience. Toujours, je m’étais dit qu’entre lui et moi, Shin était celui qui méritait le plus de vivre, qu’il avait des idéaux, des tas d’objectifs alors que moi je n’étais qu’une personne inutile parmi tant d’autre qui ne faisait rien de sa vie mis à part des conneries. Alors j’aurais dû être à sa place. C’était ce que je me ressassais des centaines de fois, culpabilisant de la mort de mon meilleur ami, souhaitant moi aussi mourir pour avoir perdu le seul être cher à mes yeux. Heureusement, je m’étais aperçu de ma bêtise, je m’étais relevé de tout ça néanmoins j’avais grièvement sombré, je me suis retrouvé plusieurs fois à l’hôpital après m’être battu sévèrement avec des gens que je ne connaissais pas et j’avais même pensé à disparaître, oui. Je ne m’estimais pas en droit d’exister alors que je n’avais rien fait pour lui venir en aide, pour le sortir de là. Ce n’était pas parce que le temps avait passé, parce que j’arrivais à être heureux et sourire aujourd’hui que j’en oubliais qui il était ni cet évènement atroce. Ce n’était pas pour rien si j’évitais d’en parler, que mon passé restait mystérieux pour un grand nombre de personnes et que j’avais même « perdu » la mémoire sur certains passages de ma vie.

Plus il parlait, plus mon corps tremblait, plus je paniquais. Je ne voulais plus rien entendre. Je ne voulais pas comprendre ni me dire qu’au final, tout ce que j’avais cru jusqu’à aujourd’hui n’était que des balivernes et qu’en réalité, mon meilleur ami était vivant. Certes, j’aurais pu en être heureux, me dire que j’avais de la chance si ce que ce mannequin racontait était vrai néanmoins en cet instant précis, je ne pouvais pas songer ça. Parce que j’avais terriblement eu mal et que ça ne s’était jamais atténué au fil des années. Je le détestais pour revenir aussi subitement dans ma vie, m’annoncer toutes ces choses que je ne saisissais pas et de raviver cette vieille cicatrice que j’avais réussi à atténuer un tant soit peu depuis. Ce qu’il disait était vrai... Non, je n’avais pas vu sa tombe. Sa mère avait parlé d’incinération et comme le corps était dans un mauvais état, on n’avait pas eu le droit de le voir. Je ne comprenais plus rien... Je ne voulais pas comprendre. Je n’étais pas préparé à ça. Plus qu’être triste, j’étais fous de rage et je ne parvenais pas à me contrôler que je le poussais violemment afin qu’il s’éloigne de moi.

- Dégage ! Criais-je d’une voix émue et tremblotante, Je ne veux rien savoir !! Qu’est-ce que t’es en train de me raconter là ?! Même si ce que tu dis est vrai, comment oses-tu te pointer ainsi devant moi ?!!

Je n’arrêtais pas de le pousser, libérant la haine et la frustration qui me submergeait alors que je me retenais de ne pas lui attraper le col et le balancer à terre. Sans que je ne m’en aperçoive réellement, des aspects de mon caractère passé refaisait surface, comme cette impulsivité qui m’était propre et cette colère que je ne maîtrisais jamais.

- T’es un putain de connard ! Tu m’entends un putain de connard !! Tu n’es rien de celui que j’ai connu ! Absolument rien ! Pour moi Shin est mort et ce n’est pas dix ans après que tu changeras quoi que ce soit ! Tu peux être en vie, qu’est-ce que ça peut me foutre hein ?! Je ne te connais pas ! Dix ans ! Tu as attendu dix ans pour venir me dire ça, pour me laisser culpabiliser et me torturer !! Qu’est-ce que tu espères ? Que je te sautes dans les bras parce que tu es toujours vivant ? Mais c’est juste dans tes rêves ça ! Tu ne seras jamais le Shin que j’ai connu ! Enfin, apparemment, je ne le connaissais pas assez hein ?

Au point d’oser me laisser croire qu’il était mort ? Jamais, je n’aurais pu concevoir que mon meilleur ami ferait une telle chose. Jamais. Je détestais sa mère parce que maintenant avec le recul, je me disais que derrière ses petits airs de femme fragile, elle m’avait toujours semblé un peu bizarre... Mais par dessus-tout, je le détestais lui. Parce que même si c’était la faute de sa génitrice, il aurait du me prévenir... Peu importait les raisons qui le tenaient, il aurait du essayer de reprendre contact avec moi... Je le croyais mort, comment aurais-je pu vérifier ses coordonnées ? J’étais bien trop déboussolé pour faire quoi que ce soit... Je le haïssais. Pire encore. Je ne cessais de le bousculer de mes bras tremblants, mon collègue ne sachant quoi faire décida d’intervenir et de me dire de me calmer. Je pense qu’il avait compris plus ou moins ce qui s’en écoulait et avait peur que ça ne dégénère. Mais, dans ma bulle de rage, je l’avais poussé lui aussi, lui ordonnant de dégager et de me laisser seul, que cette histoire ne le concernait absolument pas et que de toute façon Shin était un connard. Je n’arrêtais pas de le répéter, de le foudroyer du regard alors que des larmes avaient commencé à apparaître sous mes yeux. Je ne pleurais jamais. J’avais toujours souri jusqu’ici, était fort mais aujourd’hui je craquais. Pas de tristesse non, mais de haine et de frustration... Parce que je ne pouvais qu’admettre à présent que oui, ce mannequin était bel et bien mon meilleur ami, qu’il était vivant et que tout ce en quoi je croyais depuis n’était en fait que des mensonges. Je me haïssais moi-même de ne pas avoir été capable de le remarquer, d’avoir été si stupide et si naïf... Comme quoi même les meilleurs peuvent être les pires personnes.

- Comment as-tu pu faire ça ?! M’exclamais-je en le saisissant par le col, Comment as-tu pu me laisser comme ça ?!!

Je ne cherchais pas à effacer les gouttes qui déferlaient le long de mes joues et renforçais l’emprise que j’avais sur son haut. Hideki était parti, comprenant que malheureusement je devrais sûrement résoudre mes problèmes avec ce mannequin, néanmoins ce n’était peut-être pas une bonne idée de me laisser seule. J’avais peur de devenir violent... Cependant, ayant encore un minimum de conscience, je le repoussais brutalement, relâchant mes phalanges de son vêtement avant de le tuer de mon regard glacial, répétant dans une chuchotement pour la énième fois « Tu n’es qu’un connard. »
lumos maxima

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Ce message a été posté Dim 22 Juin - 18:54
The person who said that life is beautiful was a Liar
Je n’en pouvais plus. L’entendre ou le voir parler de moi comme d’un être disparu, mort, qui n’est plus sur terre. Je sais que j’aurais du me contenir, me retenir d’imploser. Ou même de ne pas en rajouter. Tout aurait pu se passer dans de meilleures conditions, sans que ni lui ni moi n’en venions à élever la voix. Mais non. J’avais craqué. J’avais si mal. Après 10 années à jouer les morts pour les beaux yeux de ma mère, je n’en pouvais tout simplement plus. Porter un tel mensonge à mon meilleur ami a été quelque chose d’extrêmement dur pour moi. Et l’imaginer aller sur une tombe factice ou autre, me faisait bien trop de peine. Je me sentais terriblement coupable. C’était affreux. Affreux. Mais voilà… J’avais dérapé. J’avais tout fait foiré. Pourquoi être retourné au Japon ? J’avais pourtant tout prévu dans ma tête. Prévu qu’il me déteste. Prévu qu’il me rejette toute la faute. Prévu qu’il ne soit pas heureux de me voir. Mais je n’avais pas prévu que j’allais avoir si mal, qu’il me traite de connard, qu’il dise que je n’étais pas le Shin qu’il avait connu, qu’il me regarde de son regard plein de haine et de colère. Il m’avait repoussé si fort que j’avais failli tomber. Je sentais mon coeur battre comme un fou dans ma poitrine. Et je me retrouvais aussi sans voix. Je ne savais pas quoi dire tandis qu’il s’acharnait sur moi. Si en un sens, je fus soulagé de voir qu’enfin il comprenait que je n’étais pas mort, je me sentais bien plus mal à me faire repousser comme ça. Certes comme il disait, je ne m’attendais pas à ce qu’il me saute dans les bras. Mais j’avais tout imaginé, sauf cette sensation qu’à tout moment il pourrait m’en coller une bien fort, dans la face. J’avais haussé le ton, et tout avait dérapé. Je ne pouvais que me sentir idiot et complètement sonné par ses mots. Je savais qu’il avait tous les droits de me détester, mais delà à ce que je commence à sentir qu’il pouvait n’y avoir plus rien du lien que l’on avait lui et moi… Non cela était bien trop dur pour moi.

Des tas de questions me venaient en tête. Comment aurais-je du venir le voir ? Comment aurais-je du l’aborder ? Qu’est-ce que j’aurais du faire pour éviter que tout ça n’arrive ? Des tas de « j’aurais dû… » envahissais mon cerveau. Et ce d’autant plus que le voir pleurer comme ça me fit l’effet d’un coup dans la poitrine. Comment moi, avais-je pu lui infliger une telle peine et une telle douleur ? Comment, moi, son meilleur ami, avais-je pu oser lui faire verser de nouveau des larmes ? Etais-je si cruel ? J’en étais figé sur place. Je le savais, plus rien à part peut-être moi, pourrait calmer sa colère. Mais comme elle était retournée contre moi… Je ne pouvais rien faire pour aider son ami. Il fut simplement encore victime de son mouvement de haine. Je fixais Yano pleurer devant moi, tandis qu’il me tenait encore par le col. Oui. C’est vrai. Comment avais-je pu lui faire ça ? Moi-même je me mis de nouveau à ressentir cet espèce de dégoût de moi-même. Cette colère envers cet ancien moi qui n’avait pas su dire non à ma mère. Ses injures résonnaient violemment dans ma tête et me faisaient l’effet de coups de couteaux. Et son insistance à la fin fut si forte pour moi. Si significative. Mes yeux déjà humides le furent d’avantage et j’en perdais une larme, puis deux.

Je ne bougeais même plus, et j’en avais perdu les mots. Tout s’était passé si vite. Tellement vite. Je me sentais presque à bout de souffle. Alors que je n’avais rien couru. D’un revers de manche, je m’essuyais les joues, sans rien dire. Que dire ? Il était trop tard pour faire des excuses. J’osais même plus le regarder droit dans les yeux. S’il voulait tant me frapper, il pouvait le faire. Je me sentais juste désarmé. J’attendis un moment encore, avant de pouvoir trouver la force de dire quelque chose. Ca ne changerait absolument rien. Ca lui donnait uniquement des explications. Sur le pourquoi je l’ai abandonné et comment j’ai pu faire une chose pareille.

« Te jeter dans mes bras hein… Non je savais bien que t’aurais qu’une envie : me foutre ton poing dans la figure. Cependant…. Je ne me voyais pas te laisser dans le mensonge comme ça. Pourquoi j’ai fait ça ?…. On avait 16 ans et quand je me suis réveillé de mon coma artificiel, ma mère m’a donné deux choix : continuer à te voir, te couper les vivres, te foutre dans la misère totale, et ne pas te donner une seule chance de remonter la pente. Ou alors… Passer de l’autre côté de l’océan pacifique, te laisser tranquille, et… te laisser vivre une vie normale, tranquille… » Je n’ai pas besoin de dire ce que j’avais choisis. Il le savait. « … A chaque fois après… Dès que j’exprimais l'envie de te joindre, elle trouvait un moyen de me balancer une menace pour que j’arrête. Du coup oui… pendant 10 ans, j’ai pas pu te donner un seul signe de vie. Enfin... Je n'ai pas osé le faire. Parce que je ne voulais pas qu’elle te fasse quoi que ce soit. Parce que oui, j’étais qu’un gros trouillard et que je me refusais de t’imaginer à la rue. »

Mon regard se faisait encore déviant. Et je me sentais devenir de nouveau raide comme un piquet. Je ne me cherchais pas d’excuse. Je ne lui présentais que les faits. Et si ça doit se terminer là… au moins… au moins il saura la vérité, sans que ma mère ne se rende compte de rien.

© Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

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Ce message a été posté Dim 29 Juin - 22:31
The person who said that life is beautiful was a liar

J’étais tellement fous de rage. Je peinais à calmer mes tremblements et mes ardeurs. Si je ne m’écoutais pas, je crois que je pourrais l’étrangler sur le champs pour le tuer réellement. Peu importait les explications, je refusais de les écouter, de toute façon pour moi il n’y avait rien à dire, il n’y avait rien à comprendre. Peu importait les circonstances, je n’aurais jamais pu faire croire une telle chose à mon meilleur ami. Avait-il seulement idée de comment j’avais vécu ces dernières années ? Savait-il à quel point j’ai voulu mourir rongé par la culpabilité et par la tristesse de l’avoir perdu ? A quel point j’ai pleuré, à quel point j’ai souffert en me disant que je ne le verrais plus jamais, que je n’ai rien pu faire pour le sauver et que la dernière image qu’il avait de moi était cet être idiot qui ne faisait que des conneries... J’avais éprouvé tellement de regrets, j’avais profondément sombré parce que parmi tous les gens de mon entourage, il était le seul que j’avais. Il était mon ami, mon frère, mon confident. Celui avec qui je pouvais être moi-même à cent pour cent sans avoir craint d’être jugé mais par dessus tout, il n’était jamais faux et si quelque chose ne lui plaisait pas, il ne se gênait pas de me le dire. Il n’aimait pas celui que j’étais ou plutôt je l’inquiétais puisque, au contraire de lui, je n’étais pas sérieux, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie et j’enchaînais les bêtises. J’aurais pu finir en prison à cause de mes agissements, j’aurais pu mal tourné et j’avais supposé que Shin devait avoir peur de cela. Mais au fond, malgré ses tourments, il me laissait être moi-même, me réprimandant sans arrêt sans pour autant faire quelque chose contre ça. Je me disais que c’était parce qu’il avait confiance en moi, qu’il savait que j’étais ainsi et qu’un jour à mon tour je changerais probablement. Et c’était arrivé, un certain temps après sa « mort ». J’avais eu le choix entre me laisser mourir à petit feu, me détruire ou me relever et devenir quelqu’un dont il serait fier. J’avais choisi la deuxième option en espérant que de là haut il puisse me voir, il puisse être fier de moi et se dise que j’étais devenu quelqu’un de bien. Néanmoins, à quoi cela avait-il servi ? Oui, j’étais devenu quelqu’un de bien mais à quel prix ? Il s’était fichu de moi. Pendant dix ans. J’aurais très bien pu crevé et il n’en aurait jamais rien su. Je le haissais tant. C’était un connard. Un véritable connard. Non, il était pire.

Je le voyais pleurer cependant ma colère était si puissante que j’aurais aimé lui envoya un autre coup de poing en pleine face afin de les faire sécher. Il n’avait pas le droit de pleurer. Pas lui. Peu importait si c’était mes mots ou la situation qui l’affligeait seulement il aurait du s’y préparer. Je n’avais pas l’intention de lui sourire et encore moins de me jeter dans ses bras. Je n’étais pas assez d’humeur pour me réjouir de tout ça, j’étais encore sous le choc et terriblement remonté. Oui, il était en vie, c’était ce que je devais me dire. J’avais retrouvé mon meilleur ami après tant d’année néanmoins à mes yeux, il m’avait trahi. Pouvait-on se dire amis lors que l’un d’entre nous s’est fait passé pour mort pendant dix ans ? Mon coeur se torturait dans tous les sens, se déchirant et j’étais incapable d’éteindre ses larmes de colère qui affluaient sur mon visage. Je ne voulais rien entendre. J’avais envie de lui crier que je n’avais pas envie de savoir, que ses paroles étaient aussi futiles que des grains de poussière à mes yeux et qu’en cet instant précis, mon seul souhait était de m’enfuir loin d’ici, de penser à tout ça et de me saouler à un point que je puisse tout oublier. C’était puéril et complètement lâche cependant c’était ce dont je désirais le plus en cet instant précis. Si je restais ici, je ne promettais pas de tenir longtemps à lui faire face sans lui refaire le portrait.

- Et à quel prix ?! M’écriais-je en serrant les poings, As-tu seulement idée de comment j’ai vécu jusque là ?!! Ne me sort pas que tu as fait ça pour me protéger s’il te plait ! On n’est pas dans un film là ! J’étais assez grand je crois pour me protéger tout seul ! Même à la rue ou je ne sais où ça aurait toujours été mieux que de te savoir mort !

Trop chamboulé et empli de rancoeur, je ne parvenais pas à trouver les mots exactes de ce que j’avais envie de dire. Je laissais simplement échapper toute cette rage qui me submergeait.

- Qu’est-ce que tu crois Shin ?! Que j’étais heureux de ça ?! Tu ne peux pas imaginer à quel point ça a été difficile alors je t’interdis de te pointer devant moi avec des explications complètement stupides ! Je te déteste tellement !! Jamais je ne t’aurais fait croire ça Shin ! Jamais ! Et tu te disais mon ami ? Mais bon sang, tu aurais du savoir que je n’allais pas m’en remettre ! Tu n’as pas d’excuse Shin ! Je t’ai cru mort pendant des années, j’ai vécu avec ça ! Ce que je suis devenu, le pourquoi je me suis battu, c’était pour ça ! Et ça ne change rien à mes yeux, pour moi, tu as disparu cette année là, à mes seize ans.

J’avais commencé à me calmer, malgré cette rancune qui elle ne disparaissait pas au fond de moi. Quand je pensais à tout ce que j’avais fait en sa mémoire, je m’étais même tatoué le poignet. Parce qu’il était tout pour moi. Vraiment tout. Dit comme ça, cela pourrait sonner bizarre oui mais c’était la vérité. Depuis ma tendre enfance, il avait été près de moi, ça m’avait tellement choqué qu’on me l’enlève si soudainement. J’avais été entièrement démuni sans rien ni personne pour me sortir de ce calvaire qui s’acharnait sur moi. J’avais maudit le monde entier, je m’étais maudit moi-même et je l’avais maudit lui d’être entrer dans ce hangar ce jour-là. Pourtant, il s’en était sorti et m’avait laissé dans l’ignorance, rongé par la culpabilité... Parce que, aujourd’hui encore, lorsque je me souvenais, j’avais pensé à plusieurs reprises que c’était moi qui aurait du être à sa place, que je n’avais pas d’avenir alors que lui en avait un tout tracé. Je le détestais... Oui. Je le détestais. J’étais incapable de me réjouir en ce moment précis. Peut-être plus tard.

- Je ne t’aurais jamais fait ça, Shin, Répétais-je pour la seconde fois, J’aurais préféré mettre ma vie en danger pour te protéger plutôt que de te laisser croire à ma mort. Mais je suppose que notre façon de voir les choses étaient différentes.

Elle la toujours était de toute manière. On n’était pas d’accord sur beaucoup de choses cependant c’était ce qui nous permettait de nous rapprocher parce qu’on se complétait. Néanmoins, c’était aussi ce qui nous avait séparé et qui m’avait détruit complètement. Puisque ce jour-là, même si je souriais, même si je continuais de vivre en essayant d’être heureux, une partie de moi s’en était allé avec lui. Le manque persistait et il y avait des journées où même encore maintenant j’avais envie de me mettre à pleurer et de me poignarder la coeur à cause de cette douleur immense. Parce qu’il était comme mon frère et que le croyant mort, j’avais perdu une moitié de moi que personne n’était capable de remplacer. Mais cela, je me demandais si Shin en avait déjà eu conscience. Peut-être pas finalement.
lumos maxima

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Ce message a été posté Mar 8 Juil - 23:53
The person who said that life is beautiful was a Liar
Dans le fond… J’aurais peut être dû rester aux Etats-Unis, faire le mort, disparaître de sa vie, et laisser les choses telles qu’elles étaient. De toute façon, au vu de tout ça, j’avais l’impression que c’était perdu d’avance. Je m’attendais tout à fait à ce qu’il me haïsse, qu’il me déteste, qu’il m’en veuille. Je m’y étais attendu, mais le vivre était autre chose. Je voyais que ça nous perdait tous les deux. J’aurais jamais dû venir. J’aurais dû le laisser venir tout seul s’il en avait eu l’envie. J’aurais jamais dû lui forcer la main. Et surtout, j’aurais dû tenir tête à ma mère il y a 10 ans. Tout ça défilais dans ma tête. Sa rage avait un tel effet sur moi. Elle m’effrayait parce que je savais de quoi il était capable avec ses poings. Le voir pleurer me remplit de nouveau d’une culpabilité sans limite. J’étais le seul responsable de sa douleur. Et je venais en plus de lui faire revivre sa peine. J’étais… ignoble. Du moins, je me trouvais comme tel là. Je me sentais détestable, monstrueux et tout ce qu’il y a de pire. Je me détestais. Et je me trouvais si nul que oui j’en avais versé des larmes. Comment avais-je pu laisser faire une chose pareille ? Surtout envers lui ! Toutes les pensées que j’avais eu en étant loin de lui les premières années m’envahirent. Toutes les premières émotions. J’avais l’impression de pleurer les mêmes larmes qu’à cette époque. J’osais lui donner les explications. Au moins, pour qu’il les ait. Je ne me cherchais pas d’excuse. J’en n’ai absolument aucune.

Oui c’est vrai. A quel prix avait-je pu laisser faire ça ? Au prix de la perte de notre amitié faut croire. Je ne peux pas m’imaginer ce qu’il a pu endurer. Je ne veux pas. Parce que je sais combien je comptais pour lui et que ça n’a déjà pas du être simple pour lui de me voir me faire écraser par le hangar. Et je ne peux pas, parce qu’en cet instant, je ne pouvais pas me mettre à sa place. Pas dans un film ? Autant ne pas lui dire que si, c’était pour le protéger d’une vie pire que.. Tout le reste. Enfin…. C’était surtout parce que je ne voulais que son bien et son bonheur et qu’égoïstement je n’avais pas eu envie de le voir être dans la misère, voir pire. Assez grand ? A 16 ans ? Quand il avait le don d’être dans les emmerdes ? Mais oui. Il avait raison. Me savoir mort au final avait été la pire des choses. Sauf qu’elle me paraissait plus douce à l’époque. Tellement plus douce.

Sa rancoeur ne cessa pas. Non je n’avais jamais cru qu’il avait été heureux de me savoir mort. Non je ne peux pas savoir combien ça avait du être difficile pour lui. Je me mordillais les lèvres… Comment expliquer alors ? Sans doute valait-il mieux ne rien dire. Nouveau coup de poignard. Il me déteste. Je me prenais tout dans la figure, mais je savais que je les méritais tous ces mots là. Non je n’ai pas d’excuses. Parce que oui, j’aurais du m’imaginer qu’il ne pourrait pas se remettre de la nouvelle de ma fausse mort. Et puis la fin finit de me tuer aussi un peu plus. Pour lui, j’existais plus du tout en fin de compte. C’était ça en tout cas que je comprenais. Il ne m’aurait jamais fait ça oui. Parce qu’il avait toujours eu ces épaules larges et cette confiance en lui que je n’avais pas à l’époque. Ceci dit, il n’avait jamais été question de mettre ma vie en danger. Il avait toujours été question de mettre la sienne en danger.

Peut être que oui. Au fond on ne voyais pas les choses de la même façon. J’essayais de me remettre de tout ce qu’il avait dit. Pour ne pas pleurer de nouveau devant lui, n’osant pas le regarder, je poussais un soupir, long. J’avais la gorge serrée. Mah autant mettre un terme à tout ça. Ca sera plus simple pour lui et pour moi. Je ravalais mes larmes une nouvelle fois, lâchant difficilement un autre soupir, hochant la tête, et affichant un sourire triste.

« Wakata ! » Commençais-je dans un souffle «[Tu as raison, j’ai pas d’excuses. Et c’est vrai… T’aurais jamais fait ce choix là. T’aurais pris les devants et choisi de lui tenir tête. T’as toujours eu les épaules plus larges que moi. Je ne peux pas me mettre à ta place non plus. J’ai été égoïste aussi. J’aurais dû faire beaucoup de choses que je n’ai pas faites. J’pensais éviter que ta vie soit en danger en agissant ainsi, j’pensais pouvoir te laisser toutes les possibilités de grandir… mais j’ai fait que te compliquer les choses et les aggraver. » Je le regardais un instant avant de détourner de nouveau la tête. « Je te demanderai jamais de me pardonner. Parce que c’est pas pardonnable et que ce serait aussi égoïste de ma part de le faire. » Je reculais légèrement ceci dit. «  Autant que ça s’arrête là. Faire comme si je n’étais jamais apparut devant toi. Remettre les choses à leur place. J’ai été heureux de voir ce que t’es devenu, quand je suis arrivé là aujourd’hui. Heureux de voir que le Yano que j’avais toujours connu était devenu un type bien et soit toujours aussi fort. » nouveau léger soupir. « Je vais pas te déranger plus longtemps. Il aurait.. Vraiment mieux valut que je ne vienne pas.  » Au final, je n’avais peut être pas si changé que ça. Je fuyais là, en tournant les talons et en m’éloignant de cet endroit. En m’éloignant de lui. En choisissant de disparaître de nouveau. Moi qui était arrivé presque confiant, même impatient de revoir Yano, je me sentais d'un coup découragé et horriblement pessimiste concernant lui et moi. J'espérais même plus avoir la place de frère que j'avais chez lui ou même le ravoir comme tel dans ma vie. Je le perdais pour la seconde fois en fait. Et c'est seulement là que je le réalisais.

©️ Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

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