“beautiful liar.” & London et Loukas m'avaient offert une belle opportunité de ne pas finir à la rue avec un chien à nourrir et l'impression d'être un déchet. Je ne me vois pas comme quelqu'un d'important ou d'indispensable, mais plutôt humain et présent. Je suis là, alors je dois vivre. Ou survivre. Je ne sais plus trop depuis la disparition de Dakota. Dans cette chambre d'hôtel, je me sens très souvent seul. Devil est de bonne compagnie, c'est un bon chien obéissant, mais c'est un chien quand même. Il ne peut pas parler, ni me répondre. Quant à mon meilleur ami, bien qu'il m'ait dit de le déranger au besoin, je n'ai aucune envie de le faire dès que je ressens ce vide ou ce manque. Du coup, je déteste la nuit. Au moins la journée, je peux m'occuper entre le salon de coiffure et ce petit boulot dans la résidence des Serizawa. D'ailleurs, j'ai demandé à son père de m'arranger des horaires tardives, pour ne pas rentrer m'ennuyer dans cette chambre. Il est d'accord, en fait il est comme son fils, plutôt docile et amical. Maintenant j'ai un toit, de quoi me payer à manger, deux jobs et du temps libre malgré moi. Après mon apprentissage, j'ai toujours un trou dans mon emploi du temps avant de retourner à l'hôtel. J'en profite pour sortir, pour me perdre dans les rues et manger un truc au passage. Je comptais m'acheter une glace, juste pour passer l'heure, quand mon épaule percute celle d'un gars en sens inverse. « Tu pourrais t'excuser au moins. » Râlais-je, visiblement agacé. Quand mes yeux se posent sur lui, sur son visage... Et que je réalise l'absurdité de la situation et le mauvais de cette blague. « Dakota ? Tu es... De retour ? » Impossible. Si il voulait disparaître, il ferait en sorte de ne jamais me croiser ou alors, de m'éviter un peu mieux ! Là, il me regarde, on se regarde et le temps file comme les gens autours de nous. Si c'est vraiment lui, dans ce cas le destin est un connard.
 
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“beautiful liar.” & C’était devenu totalement incontrôlable. Pour la première fois de ma vie je ne maitrisais plus rien et après avoir été traqué par le gouvernement japonais, ainsi que des tas de personnes qui furent autrefois mes sbires, des gens obligés de m’obéir, je n’ai pas eu d’autres choix que de fuir. Ce n’était pas sans égratignures, j’ai été blessé, je me suis pris des coups de couteau, même une balle à nouveau en essayant de quitter le pays, je suis devenu un ennemi à abattre et cela même au sein de la police qui fermera les yeux sur ce que l’on me ferait, étant eux-mêmes des victimes. On aurait pu me croire aux portes de la mort, je l’étais surement, mais j’ai pourtant réussi à partir, j’avais encore des alliés et heureusement car sans eux, c’est six pieds sous terre que je serais. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Bangkok, retour en Thaïlande. Pris en charge par des médecins clandestins, j’ai pu être soigné comme il se doit, mon corps criblé de cicatrices, j’ai mis du temps à m’en remettre, mais je suis quelqu’un de solide et de persévérant, pas facile à abattre. Après une autre opération j’ai demandé à dissimuler toutes les marques sur ma peau, j’avais besoin de repartir à zéro, j’y avais beaucoup réfléchi, allongé dans un lit, coincé sur ce matelas sans bouger, l’esprit vague et distrait. Étrangement, même si je devrais être déçu, je trouve que c’est une belle opportunité pour recommencer. Je ne savais plus où j’en étais dernièrement, entre mes sentiments contradictoires pour Raylai, mon manque de méfiance, je commencer à en avoir marre de ne plus savoir sur quel pied danser. Une fois sur pied, après plusieurs semaines loin de mon ancienne vie, j’ai mis pas mal de temps à peaufiner cette nouvelle identité. Je ne serais plus celui que j’étais, j’ai changé de nom, de prénom, de date de naissance, je me suis créé un autre profil, une autre profession, j’allais être quelqu’un d’autre et apprendre à vivre d’une façon opposé à celui que j’avais l’habitude d’être. Une partie de moi n’attendait peut-être que ça, une nouvelle chance, un nouveau but, une nouvelle vie. Je me sens plus léger, même si ce que je faisais état une part entière de ma personnalité, de moi, c’est désormais terminé et je ne recommencerais pas à jouer sur ce terrain-là.

C’est ainsi que je suis revenu à Tokyo. Bien sûr, j’ai changé mon identité, mais mon apparence est la même, alors entendre cette voix, ce prénom, cette question, ne m’étonne pas vraiment. Je savais que Raylai travaillé ici, peut-être que j’ai faits exprès de passer par là ou de lui rentrer dedans ? Je voulais voir s’il s’en sortait sans moi, je suis content de voir que c’est le cas, sauf que désormais je ne suis plus celui qu’il croit. Officiellement en tout cas, il va devoir faire avec. « Dakota ? Je crois que vous faites erreur, je ne suis pas celui que vous croyez. » J’aborde un sourire compatissant, je suis quelqu’un d’autre désormais.

 
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“beautiful liar.” & Travailler au salon de coiffure est mon seul moyen de m'occuper l'esprit, avec les tâches à l'hôtel du père de Loukas. Si je ne fais rien, j'ai l'impression de dépérir à petit feu, comme une fleur qui ne serait pas suffisamment arrosée. Voire pas du tout. J'ai pris l'habitude avec cette routine, boulot dodo. Exactement ce que je ne voulais pas à une époque, mais à présent c'est différent. Si je ne dors pas ou ne bosse pas, alors je pense à autre chose et ça me fait du mal. Les gens ne réalisent pas à quel point se sentir coupable est la pire sensation au monde. J'en suis toujours avec des « et si » sans fin, et le coeur brisé. London m'a dit de laisser le temps régler ce problème, malheureusement le temps est trop long pour me permettre de guérir pleinement. Je me sens juste pris dans un piège, un cercle vicieux. En sortant du boulot, je n'ai pas en tête de rentrer directement mais plutôt de traîner là où je pourrais m'occuper l'esprit. Manger une glace, boire un truc. Peu importe. Sauf que je n'ai le temps ni pour l'un, ni pour l'autre, que je percute un passant. Comme d'habitude, je râle et me fais entendre, avant que mon regard ne tombe sur ladite personne. Dakota. C'est bien lui. Je peux reconnaître son visage, ses yeux, sa bouche ... Tout. Erreur ? Comment ça je fais erreur ? Il veut se moquer de moi ? Ou alors, il fait exprès de ne pas savoir qui je suis. Qui il est, plutôt. Serait-il amnésique ? Merde ! « Alors, qui êtes-vous ? » Demandais-je, légèrement irrité par ses propos et par sa ressemblance avec Dako. S'il se fout de moi, je vais mal le prendre. Après des semaines, des mois sans nouvelle de lui ! « Vous lui ressemblez étrangement, mais je ne crois pas en la théorie du sosie. » Que genre, il existe x personne dans le monde qui nous ressemble. Bien que London est trouvé le sien, ceci dit en passant. ça ne marche pas avec Dako, impossible. Il est unique en son genre ... Serais-je fou au point de ne pas croire un inconnu ? Peut-être, ça ne serait pas étonnant au point où j'en suis.
 
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“beautiful liar.” & Je m’attendais bien sûr à croiser Raylai ici, peut-être pas dans l’immédiat, mais je connais tous les lieux qu’il fréquente. Mon ancien appartement a été vidé et reloué, je me suis trouver une chambre à l’hôtel en attendant de me trouver un lieu de vie, mais surtout, je ne suis plus le même que j’étais. En très peu de temps tout a changé, ma situation, mais aussi ma personnalité, moi, mon comportement. Cette nouvelle identité n’est pas qu’un jeu, c’est une façon de faire table rase, comme si j’avais reboot, lancé une résurrection ou simplement que j’étais revenu au monde. Je ne fréquente toujours pas mes parents, mais j’ai pris des nouvelles de ma sœur, aussi étrange que ce soi, elle était étrangement « heureuse » de m’entendre, même si je ne suis pas confiant sur cette partie-là de l’histoire. À la question du plus jeune je réponds sans aucune hésitation, comme si j’étais absolument convaincu de mes mots et que je n’étais vraiment pas Dakota, le mieux pour que les autres le croient, c’est au fond de le croire soi-même non ? Qui je suis ? « C’est une drôle de façon de faire connaissance. » Je souris et reprends. « Je m’appelle Caleb, et toi ? » C’est surement cruel comme situation, mais il y a des choses qu’il est impossible de gérer sans faire de sacrifice et pour être ici, pour vivre, j’ai dû renoncer à qui j’étais, à celui que Raylai connaissait, désormais il faut recommencer du début. J’enferme mes souvenirs à clefs dans ma mémoire et je prends un nouveau départ, plus sain et amical que le précédent. « Je ne peux pas dire que je suis ton ami si je ne le suis pas, quant au sosie je n’y crois pas non plus, mais si je rencontre ce Dakota je pourrais changer d’avis. » Je garde mon esquisse. « À t'entendre ça m’intrigue je dois l’avouer. »

 
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“beautiful liar.” & Revoir Dakota après des semaines ou des mois est un véritable calvaire, mais je crois que je suis le seul à m'en rendre compte. Je suis le seul à en souffrir surtout. Ce type, aussi ressemblant soit-il, affirme qu'il n'est pas Dakota. Je ne sais que croire, franchement je ne sais pas si c'est vrai ou faux, si je rêve éveiller ou si je deviens fou. London dirait que je prends sûrement trop les choses à coeur ... Ou il penserait comme moi que ce gars lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Drôle de façon de faire connaissance ? ça me laisse sans voix. Caleb. J'ouvre ma bouche, sidéré, puis je la referme pour la rouvrir de manière à répondre simplement. « Raylai. » Y a rien qui change de mon côté, je suis toujours le même gamin naïf et empoté. C'est étrange, ce goût amer dans ma bouche. Je l'observe, je l'examine, je le fixe carrément. Il lui ressemble tellement, trop même. C'est perturbant... Je devrais juste m'en détourner et m'en éloigner au plus vite, avant de piquer une crise. Rencontrer Dako ? Je pouffe, un rire légèrement acerbe. « Y a peu de chance que tu le rencontres. Il doit sûrement être mort quelque part. » C'est ironique, et en même temps, c'est ce que je crains le plus. Le dire sur le ton de la plaisanterie, aussi noire soit-elle, m'aide à ne pas sombrer. « Qu'est-ce qui peut bien t'intriguer ? Ta ressemblance avec mon « ami » ? Désolé, je n'ai pas de photo de lui pour confirmer. » J'ai effacé le moindre cliché. En fait, j'ai juste jeté mon ancien portable pour m'en acheter un nouveau. Pour l'oublier, pour repartir du bon pied de mon côté, mais si je peux changer ou jeter un téléphone, je ne peux pas le faire avec mon cerveau, ni mes souvenirs.
 
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“beautiful liar.” & Un mensonge peut devenir réel si on y croit avec assez de conviction. Il fut un temps où rire, plaisanter, c’était presque un calvaire pour moi, l’ancien Dakota était obnubilé par la puissance, la domination, la haine de ce monde et même si une boîte renferme encore cet esprit qu’est le mien, j’ai ouvert une porte, un verrou où je laisse entrer des choses, des émotions, des sentiments, ces choses que je me refuse de ressentir. Caleb, c’est le prénom qui est inscrit sur ma carte d’identité, sur mes papiers, sur tout ce qui me concerne désormais. « Enchanté, Raylai. » Dis-je en tendant ma main vers lui pour le saluer poliment. « Tu n’es pas Japonais, Thaï peut-être ? » S’intéresser à l’autre est aussi une forme de respect et je veux partir du bon pied. « Mort ? C’est glauque. » Riais-je avant de me calmer. « Désolé, je ne devrais pas rire, mais ce n’est pas vraiment ce que j’imaginais pour mon sosie. » Autant être honnête, je comprends ainsi les pensées de Raylai, il m’imagine surement tué par ces types, mais au fond, c’est ce qui s’est passé. Je suis mort ce jour-là, criblé de balles et de coups, de lame, d’arme en tous genres, je suis mort, mais je suis revenu de mes cendres de justesse, parce que même la mort ne peut m’avoir. Comme un pacte passé avec l’enfer, mais désormais chassé des démons, j’ai changé de camp, pour vivre à la lumière. « Tu me prends pour quelqu’un d’autre, n’est-ce pas intrigant ? Si on te disait que tu ressemblais à quelqu’un, tu ne voudrais pas t’en assurer toi-même ou le voir de tes propres yeux ? » Je souris et hausse les épaules. « Ce n’est pas grave. » Pour la photo. « Tu allais peut-être quelque part, ne sois pas retardés par ma faute. »
 
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“beautiful liar.” & Y a des jours où j'aimerai changer d'identité moi aussi, juste pour ne pas me souvenir du passé, mais c'est impossible. Peu importe qui je suis, au finalement je resterai le même. Ce Caleb n'est qu'un écho de ma vie antérieure, de celle d'avant. Il lui ressemble, peut-être est-ce tout. Tendant ma main, je serre la sienne avec une once d'hésitation. « Enchanté, Caleb. » Prononcer ce prénom me semble bizarre, mais c'est le sien. à cet homme. Qui lui ressemble. Je vais pas m'en sortir. « Comment as-tu deviné ? Ce n'est qu'un prénom. » Je pourrais m'appeler Robin et être Thaïlandais quand même. Et puis, je n'ai pas de surnom pour justifier un nom ou un prénom à rallonger, comme la plus part des Thaï. Pourquoi rit-il ? Je me contente d'un sourire, si il n'y avait que ça de glauque dans ma vie. « Y a pas grand chose à imaginer sur lui. » Juste un sale type, d'après ce que voudrait croire mon cerveau, mon coeur, mon âme. Tout en moi. Qu'il soit mort ou vivant ne change rien, il m'a laissé ici d'une façon ou d'une autre et désormais, je ne suis sûrement rien de plus qu'un caillou dans sa roue. « Pas vraiment, non, mais ce n'est que mon avis. » ça me ferait juste chier ou flipper de rencontrer mon double. Bruh ! mais ce gars semble encore plus étrange que Dakota. « Franchement ? J'allais juste manger une glace. Si le sosie de mon défunt ami n'a rien de mieux à faire que tenir compagnie à un pauvre type qui l'a confondu, tu pourrais manger une glace avec moi ? » Pour m'excuser de l'avoir à moitié agressé en lui rentrant dedans tout à l'heure, même si je ne suis pas vraiment désolé.  

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“beautiful liar.” & On pourrait penser que changer d’identité est simple, mais ce n’est pas le cas, il y a tout à refaire, une vie à créer, une personnalité à devenir, un prénom a changé, tout, c’est comme créer un homme sort de nulle part en lui donnant vie. Les présentations faites, je souris quand il me questionne sur ma déduction sur ses origines. « Ta physionomie, tu penses ressembler à un Japonais ? » Je ris de nouveau, mais ce n’est pas sorcier, je ne suis pas devin, je l’ai juste déduit, j’aurais pu me tromper, mais apparemment non. Pas grand-chose a imaginé sur lui ? Ça ne m’étonne pas vraiment, en tant que Dakota je ne lui ai surement pas laissé matière à faire d’éloge sur ma personne ou sur quoi que ce soit me concernant d’ailleurs. Finalement je lui laisse une porte de sortie s’il doit s’en aller, ne voulant pas le forcer à rester, surtout si mon visage le déstabilise ou que sais-je sur ce que cela lui fait vraiment de me voir ainsi. Telle une image du « passé ». « Si tu veux de ma compagnie alors j’accepte, ça fait un moment que je me dis qu’il faut que j’en mange une. » Plaisantais-je en le laissant ouvrir la marche pour le suivre et marcher à ses côtés. « Si je m’attendais à ce que quelqu’un me confonde dans la rue. J’aurais presque tendance à dire que ce n’est pas mal comme technique de drague. » Je ris à nouveau, mais la preuve, il m’a pris pour qu’un que je ne suis pas –officiellement- et je le suis pour aller manger une glace comme si de rien n’était, faut croire que ça marche assez bien comme approche, ce serait marrant d’essayer sur d'autres personnes pour en jugé haha. « Je crois qu’on ferait bien d’arrêter de parler de défunt et de sosie, tu ne penses pas ? » Sinon on va rester empêtré dans cette image.
 
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“beautiful liar.” & Je ne peux pas savoir ce que cela fait de changer d'identité, puisque ce gars me persuade avec ses paroles qu'il n'est pas celui que je pense. Alors je le crois. Que puis-je faire de plus ? Dakota ne sourirait pas autant, il ne serait même pas aimable, encore moins avec moi. Comment peut-il savoir que je suis Thaïlandais ? Parce que je ne ressemble pas à un Japonais ? Quelle étrange façon de déduir. « Et donc, je ressemble à un Thaï ? » C'est ce qu'il semble me dire. Voilà, il recommence à rire et c'est tellement étrange ... Même nouveau. Parler de Dakota à un inconnu ou à qui que ce soit d'autre n'est pas évident pour moi. C'est comme vivre une rupture et généralement, on ne fait pas d'éloge à celui qui nous abandonne. Je pourrais en dire long, mais je ne sais pas énormément de chose sur lui. Son visage m'a perturbé, il me destabilise toujours, mais si ce n'est pas lui je ne devrais pas m'en formaliser. Autant l'inviter à manger une glace avec moi, puisque je n'ai que ça à faire et que c'est mieux de le faire à deux, que seul. « C'est mieux qu'être seul. » ça me donnerai moins matière à réfléchir ou à ressasser le passé. Ouvrant la marche, je ne m'attendais pas à l'entendre parler de drague. « Aucune chance que je te drague avec ta tête, mais ça aurait pu être une excellente technique. » Répondis-je, amusé par l'idée. Je ne pense pas pouvoir « tomber amoureux » d'un gars ressemblant à mon ex, mon ami, mon bourreau. Il rit encore, c'est plutôt cela qui me perturbe. « Tu serais sûrement mon genre idéal, mais ... Comment peux-tu savoir que j'aime les hommes ? » Je ne le cache pas, et en même temps je n'aime pas forcément les hommes. J'aimais Dakota. Je n'ai pas songé depuis sa disparition à aimer un autre que lui. Défunt et sosie ? Je hausse les épaules, entrant dans la glacier et m'approchant du comptoir où choisir les parfums. « De quoi pourrait-on parler dans ce cas ? » Mais j'approuve l'idée de changer de sujet. « Je vais prendre une boule vanille et une menthe. » Coupais-je, pour entamer un nouveau sujet totalement différent.
 
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“beautiful liar.” & Je trouve qu’il est plus difficile de déduire de quelle origine sont les Occidentaux que les Asiatiques, il est simple de reconnaitre les traits ou la physionomie des gens, je ne vois pas Raylai comme un Chinois, un Japonais, un Coréen, non, il ressemble en effet à un Thaïlandais, donc je ne suis pas devin, je déduis seulement de mon point de vue et de mes connaissances. « Oui, je trouve. » Gardant mon sourire, il peut ne pas comprendre ou je ne sais quoi, mais ça me semble simplement évident. De plus je suis sur qu’il peut aussi déduire de mes origines facilement, ou en tout cas supposer. Pour aller manger une glace je ne suis pas contre, acceptant sa proposition. « C’est méchant dit comme ça, je pourrais croire que tu me trouves trop moche. » Plaisantais-je avant de hocher la tête, même si je ne suis pas sûr que cela marche avec tout le monde comme technique, mais avec moi c’est différent, après tout j’ai forcé cette rencontre, bien qu’il l’ignore. Son genre idéal hein ? « Je n’en sais rien, j’ai seulement dit que c’était une bonne technique de drague, je ne pensais pas vraiment à ton orientation, bien que je l’aie compris à la façon dont tu m’as confondu avec ce Dakota. » Je l’observe une seconde. « C’était ton copain ? » J’entends par là « petit ami », même si c’est moi, je ne suis plus juste « moi », tout est plus compliqué, désormais je suis une personne externe à toute cette histoire et à Raylai. « je n'en sais rien, c’est toi qui m’as invité. » Je n’ai pas de sujet précis, mais cela va surement venir naturellement non ? « Fraise et Vanille pour moi. » Demandais-je à mon tour, attendant que la glace soit prête. « Tu veux la manger sur place ou qu’on marche ? »
 
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“beautiful liar.” & Ce Caleb a l'oeil, il devine facilement mes origines juste en examinant mon visage. Chapeau. Il est doué, un peu comme lui ... Je dois prendre sur moi, ce n'est pas le moment de penser encore à Dakota. Difficile quand j'ai son sosie sous les yeux, mais l'apparence ne veut rien dire. Normalement. Si je devais dire ses origines, je pensais qu'il est Thaïlandais comme moi, malgré son prénom. Enfin bon, ce n'est pas tellement important d'où il vient. Je l'invite à manger une glace, juste comme ça. Méchant ? Un petit rire m'échappe, alors que je soulève encore mes épaules. « Ce n'est pas contre toi. » Qu'il ne se vexe pas, je n'ai jamais dit qu'il était moche mais qu'il lui ressemblait trop. D'accord je suis maso, mais je n'aime pas le même genre de douleur. Dakota me plaisait, du moins il m'a plu avec le temps et par la force des choses... « ça pourrait être mon meilleur ami, tout simplement. » Répliquais-je, un sourire aux lèvres. Mon copain ? Mon esquisse disparaît rapidement et je secoue la tête. « Non. » C'était trop tôt pour le nommer ainsi, puis trop tard. Je n'en dis pas plus, avouer que j'étais attiré et amoureux de Dakota ne m'arrange pas la mise. Au contraire, ça me rappel juste qu'il n'est plus là. Vanille et menthe, Fraise et vanille. Nous avons pas des goûts tellement différent. La personne qui prépare les glaces nous tend un cone après l'autre, récupérant le mien. « On peut marcher, je perdrais moins de temps pour rentrer. » Même si l'idée première est justement de perdre du temps, pour ne pas rentrer trop tôt. J'ai sûrement des trucs prévus à l'hôtel, mais je verrais cela une fois sur place, quitte à bosser plus tard dans la soirée. « Et, tu es là depuis longtemps ? » C'est la première fois que je vois le sosie de ce démon, avant ça, je le pensais unique au monde. Faut croire que je me suis trompé, et qu'il existait un Dako bis ailleurs. « Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? » Tant qu'à passer du temps ensemble, autant en apprendre plus sur lui. Ainsi, d'inconnu, il passera au rang de connaissance.
 
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“beautiful liar.” & Je sais bien, en fait ce n’est pas que je pense qu’il me trouve moche, mais je sais très bien pourquoi cela rend les choses difficiles, si j’ai pu changer d’identité, je n’ai pas changé de tête, je suis toujours le même physiquement, sans les cicatrices de mon corps bien entendu, pour appuyer mes dires si quelqu’un venait à vérifier à ces endroits-là. Moi, j’ai changé. Je ne sais pas comment, je ne sais pas à quel point, mais tant que Raylai voir en moi Caleb, cela veut dire que n’importe qui peut croire au fait que je sois une autre personne, car s’il y a quelqu’un qui a connu Dakota mieux que personne, c’est bien lui. « Je l’espère. » Que ce n’est pas contre moi, quant au fait qu’il soit son meilleur ami. « Encore une fois, je ne faisais que des suppositions, mais je peux arrêter de deviner si cela te dérange. » On ne sait jamais, il préfère peut-être quelqu’un de moins perspicace ? Après avoir commandé nos glaces et récupéré nos cônes, j’approuve le fait de marcher sans un mot, le suivant simplement de nouveau dans la rue. Goutant les saveurs que j’ai prises, c’est bon, c’est frais. « Non, je suis arrivé il y a quelques jours seulement. » Je ne vais pas mentir sur ce sujet-là. « Du coup je cherche du boulot, je prendrais surement tout ce qu’on me proposera, mais j’attends de prendre mes marques, Tokyo est une grande ville. » Je souris à nouveau avant de le questionner à mon tour. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie, je pourrais essayer de deviner, mais pour le coup je ne suis pas sûr d’y arriver. » Il y a tellement de job que ce serait un miracle de tomber sur le bon du premier coup, même si Dakota le sait.
 
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“beautiful liar.” & C'est perturbant de rencontrer un garçon semblable à son ex, à l'ancienne personne qui occupait son coeur. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que Dakota ait disparu, alors trouver son sosie dans la même ville où nous nous sommes connu est encore moins probable, et pourtant réel. Il sait mettre les mots sur les choses, ce n'est pas évident mais je l'accepte. « ça ne me dérange pas. » Me contentais-je de répondre, avec un mouvement d'épaule vague et indifférent. Il peut dire ce qu'il veut, c'est la liberté d'expression. Nos glaces en main, nous pouvons quitter le commerce et filer dans la rue. Dans un premier temps je lèche ma glace, ensuite je l'interroge. Il me rend curieux, bien qu'il ressemble à Dako, je ne vais pas le repousser pour cela. Quelques jours seulement ? Je hoche la tête, approuvant. « Bon courage, mais les étrangers sont plutôt bien demandé. » Enfin, il n'a pas de trait occidentaux comme raffole les patrons Japonais, mais il pourrait s'en sortir facilement. Malheureusement, je ne peux pas lui trouver une offre, j'ai déjà galéré avec le salon de coiffure et c'était l'oeuvre de Dakota. « Ah oui? Pourquoi donc ? Je te laisse deviner, tiens. » Fis-je, plus décontracté et amusé. Depuis tout à l'heure il vise juste, voyons voir si il est vraiment devin et perspicace ou si il a juste de la chance. « Tu n'as que deux chances, si tu perds, je goûte de ta glace. » Punaise, ça fait une éternité que je n'ai pas déconné comme ça. Je me surprends à me sentir léger et taquin en sa présence, ce que je n'ai pas fait depuis ... Bah depuis longtemps, cela même avec mon meilleur ami.
 
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“beautiful liar.” & C’est surement plus simple pour moi, j’agis vraiment comme si je ne le connaissais pas et au fond si je veux repartir du bon pied c’est ce que j’ai de mieux à faire. Il ne doit pas me voir comme Dakota, peu importe si mon physique est le même, il doit me voir comme Caleb, cet inconnu, ce sosie, le mec cool et souriant, riant facilement et avec une grande perspicacité. Je me suis fermé à l’ancien moi, bien qu’il soit toujours là, je laisse mon esprit guider ma nouvelle vision des choses, une nouvelle vie, un nouveau départ, une nouvelle rencontre. « Merci, je trouverais bien quand je serais décidé à chercher. » Je ne suis pas un paresseux, mais mes talents je les ai exploités en tant que Dakota. La danse, mon intelligence, je ne veux pas revenir à ce quotidien. Je pourrais viser une carrière de cascadeur avec mes capacités à survoler les toits ou alors un métier plus simple et banal, vendeur ? Serveur ? Je ne sais pas, je verrais bien quand j’aurais vraiment envie et besoin de me trouver un job, en attendant je prends mes marques. Me laisser deviner ? « Je ne suis pas devin, ton activité professionnelle n’est pas écrite sur ton front. » Riais-je en secouant doucement la tête. « Deux chances ? Pourquoi pas trois ? » Bah quoi, qui ne tente rien n’a rien. « Tu peux la gouter sans user de stratagème tu sais ? » Je garde mon esquisse, léchant cette dernière tout en réfléchissant et le regardant. Je sais ce qu’il fait, mais deviner serait trop étrange, du moins pas du premier coup. « Je n’ai pas le droit à un indice ? Tu travailles dans la mode ? Style vendeur de prêt à porter ? » Je balance ça en me disant que ça ne lui irait pas mal mine de rien. « Je te vois assez dans un métier assez raffiné, je ne sais pas, tu as un physique qui colle bien à cette image. » Je souris et continue. « Ou peut-être dans la coiffure ? Il y avait un salon pas loin de là où je t’ai rencontré, donc par déduction encore une fois. » Je le regarde et tant ma glace. « Ai-je perdu ? »
 
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“beautiful liar.” & Il n'aura sûrement aucun mal à trouver un boulot avec sa tête, après je ne sais pas de quoi il est capable et dans le fond, ça ne me regarde pas. Comme il dit, il trouvera quand il cherchera. En attendant, il me pose des questions et j'aimerai savoir jusqu'à où il est capable de deviner ce que je suis ou qui je suis. Il a deviné pour mes origines, pourquoi pas pour mon métier ? Si je peux nommer cela un véritable métier, pour le moment ce n'est qu'un contrat d'apprentissage. « Encore heureux. » Que ce ne soit pas écrit sur mon front, quelle horreur. « ça serait trop facile avec trois. » Et parce qu'ainsi, j'aurai plus de chance de goûter sa glace. Caleb saisit l'idée dès le départ, avant même de me répondre. « Quel stratagème ? » Je fais l'innocent, comme si sa glace ne m'intéressait pas. J'ai la mienne, mais j'avoue que le parfum fraise pourrait me tenter. Un indice ? Je secoue doucement ma tête, un sourire aux lèvres. Il semble bon en déduction, un indice serait encore plus facile qu'avoir trois chances. La mode ? Je pouffe de rire. Rien à voir ! Encore moins vendeur ! « Il te reste encore une chance. » En gros, ni la mode, ni le prêt à porter, ni un métier si raffiné. « Ah ouais ? Qu'est-ce que je dois en déduire ? » Pour mon physique. Ah. Par réflexe, je glisse une main dans mes cheveux blancs. C'est mon look qui laisse sous-entendu tout cela ? Ou le salon, mais ce ne sont que des déductions. Caleb me tend sa glace et au lieu de lui répondre, j'attrape son poignet pour rapprocher sa main de ma visage et croquer un bout de sa glace à la fraise, quitte à m'en mettre un peu partout. « Non, mais j'avais vraiment envie de la goûter. » Ricanais-je en me léchant les lèvres, haussant les sourcils de manière provocante. C'est si facile avec lui, pourquoi ? Avec Dakota, j'avais toujours du mal à agir à ma guise.
 
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“beautiful liar.” & Ça peut sembler étrange, mais à cet instant j’ai vraiment l’impression de ne pas avoir de passé avec lui, comme si l’histoire commencé seulement maintenant, comme si cette nouvelle identité avait créé un reset entier et que je pouvoir vraiment « oublier » les années précédentes et tout ce qui nous a liés pour pouvoir partir sur des bases plus saines. Il me laisse deux chances pour trouver dans quoi il travaille, même si je sais parfaitement où il bosse je joue le jeu et j’arrive même à trouver comment arriver à déduire la vérité, je ne suis pas moins malin que je l’étais, je suis toujours intelligent, ça ne changera surement pas. Lui tendant ma glace en lui posant une question, je le vois mettre sa bouche dessus pour prendre un bon morceau de fraise, un sourire se dessine sur mes lèvres. « Tu en avais vraiment envie en effet. » Me moquais-je avec un petit rire. « Donc tu es dans la coiffure, tu vois. Je suis pas mal en déduction. » Décochant un clin d’œil, je rapproche ma glace de ma bouche pour continuer à manger. « Elle est bonne ? » La glace bien entendu. « Il y a d’autre chose que tu veux que je devine ou cela ira pour aujourd’hui ? » C’est déjà pas mal je pense, en tout cas le courant a l’air de passer et je sens que Raylai se décrispe de plus en plus. « Tu avais une expression tellement fermée que je me demandais si tu savais sourire. » Quand il m’a « rencontré » quelques minutes plus tôt, contrairement à moi qui ai une expression légère et amicale pendu au visage en permanence, loin de Dakota qui lui était clairement mon opposé dans ce trait de caractère, mais ça montre bien que ma « reconversion » est un succès.
 
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“beautiful liar.” & Si Dakota est vraiment toujours en vie et qu'il venait à réapparaître devant moi, je pense que je me sentirai coupable. J'ai laissé ce type entrer chez lui et dérober des informations importantes, c'est de ma faute. Si cet homme qui lui ressemble certifie qu'il n'est pas Dakota mais Caleb, alors je préfère l'accepter et ne pas me torturer l'esprit. Dakota n'est pas là, il ne reviendra sûrement jamais ici ou alors, pas devant moi. C'est certainement ma chance pour changer de vie, ne plus être piégé dans ce cercle vicieux et malsain. Être normal, quoi. Cette rencontre avec Caleb m'apaiserait presque, je peux plaisanter et jouer avec lui. Certes, ce ne sont que des devinettes et je n'aurai pas cru m'en amuser à ce point-là. Il gagne, au second essai, mais plutôt que m'avouer vaincu, je lui pique un morceau de sa glace en riant doucement. « Apprentis seulement. » Je ne suis pas coiffeur, j'apprends à peine à faire des colorations ou des shampoings. « Hm, ça va. » La glace est bonne, comme je l'attendais. « ça ira pour aujourd'hui. » J'ai eu ma dose de question réponse, puis faudrait qu'il m'en pose d'autres pour qu'il devine. Gardons cela pour une prochaine fois, bien que je doute le recroiser à nouveau. « J'ai failli oublier comment faire, merci de l'avoir rappelé. » ça m'arrive de sourire avec mon meilleur ami, mais ça fait une éternité que je ne me suis pas senti si léger. « Profite bien de ton séjour à Tokyo, puis tu sais sûrement où me trouver. » Le salon de coiffure où il m'a croisé plus tôt. Il n'a qu'à retenir l'adresse et le nom de l'enseigne, puisqu'il est si malin. Quant à moi, je dois me rendre à l'hôtel des Serizawa pour prendre mon service et payer ma chambre. « je dois filer, amuses-toi bien. »
 
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