Nam Dal Ja & Mun Sang Tae

Je ne dirais rien

Tenue + Assit sur le sol froid, dos collé contre un mur, la gueule amochée er le corps douloureux, Sang Tae essayait tant bien que mal à se redresser sur ses deux jambes faibles. La douleur similaire à des aiguilles qu'on enfonçaient dans sa chair le fit grimacer, alors qu'il s'aidait de ce mur sur lequel il avait reposé plus d'une dizaine minute. Une épaule appuyé contre celui, il passa le bout de ses doigts sur le coin de sa lèvre déchirée et scruta le sang recouvrant ceux-ci. Ses enfoirés ne l'avaient définitivement pas loupé. Il faut dire, sur ce coup-là il avait eu envie de jouer les malins et il en avait tout simplement payer le prix. Pourtant, il devrait savoir mieux que quiconque que ces types, il ne faut surtout pas les énerver. Certes, il n'en viendrait jamais à le tuer, car sinon ils pouvaient définitivement dire adieu à leur fric. Mais ils prenaient tout même un malin plaisir à le tabasse de coups de poings, de coup de genoux, de coup de pieds et même parfois avec une batte. D'ailleurs, ce soir il y avait eu le droit et c'était sûrement la douleur qui le faisait plus souffrir. Se tenant l'épaule gauche, il prit son courage à deux mains pour quitter le mur. Rentrée ainsi dans cet état à l'appartement était tout bonnement impensable... Guérir allait lui prendre beaucoup de temps et il n'avait guère envie de montrer cet aspect de lui à Dal Ja. Il ne connaissait que trop bien le métisse et savait pertinemment qu'il allait s'inquiéter de le voir comme ça et lui ferait passer un interrogatoire. Tsss... Ils avaient beau ne plus être ensemble aujourd'hui, les deux hommes ne se connaissaient que trop bien. Une bonne et une mauvaise choses à la fois aussi bien pour Sang Tae que pour Dal Ja.

Avançant doucement, boitant légèrement Sang Tae réfléchissait. Il réfléchissait à comment allait-il dire à Dal Ja qu'il ne serait pas là pendant une ou deux semaines et à l'endroit où il allait devoir crêcher... Surtout avec sans un sou. Ses salauds lui avaient pris tout son liquide et lui avait demandé d'emmener le quart de ce qu'il leur devait au plutard dans une semaine, sinon... Sinon il pourrait dire adieu à l'un de ses organes très certainement. Ces types étaient pire que des yakuzas... Il continua à marcher, puis s'arrêta doucement levant les yeux. Ses pas l'avaient mené à quelques mètre d'un hôpital... Pas n'importe quel hôpital. Il s'agissait de celui où Dal Ja travaillait. « Pourquoi je suis là ? » Grimaçant, il s'apprêtait à faire demi-tour peur de rencontrer Dal Ja malgré la grande superficie de l'établissement, mais une femme le bouscula sans faire exprès, trop préoccupé par son téléphone. Lâchant un petit cri de douleur alors qu'elle lui était rentrée dans son bras gauche, elle se retourna pour s'excuser, mais à la vue de sa condition elle s'exclama : « Mais vous êtes blessé ? » Elle avait une bonne vue, il faut dire les lampadaires de la ville éclairaient plutôt très bien la nuit. « Ne vous inquiétez pas et continuer votre chemin. » « Vous devrez aller à l'hôpital. » Bordel, il était tombé sur une chiante. « Foutez-moi la paix et cassez-vous, je n'ai pas envie d'aller à l'hôpital.  » Elle fronça des sourcils, rangea son portable dans son sac et attrapa son bras. « Je suis infirmière et il est hors de question que je laisse tomber une personne blessée. » Quelle plaie pour lui. Levant les yeux exaspérés, il la fit lâcher brusquement sont bras d'un geste qui amplifia sa douleur. « Mais lâchez-moi la grappe sérieux.  » Pas de chance pour lui, ce bout de femme ne semblait pas vouloir le laisser filer et bien faire son métier, même si elle semblait avoir fini. Attrapant son bras non blessé, elle le tira jusqu'en direction de l'hôpital. « Mais vous allez me lâcher. » Essayant de se défaire de son emprise, la jeune femme d'un geste tira son bras qui lui faisait mal derrière son dos. Purée c'est qu'elle savait en plus se défendre. « Aïe, mais vous me faîte mal. » « C'est votre faute, vous ne m'écoutez pas » « Aish  » jura-t-il entre ses dents.

Il ne fallut même pas cinq minute à la jeune femme pour l'emmener de force jusqu'au hall de l'hôpital. « Lâchez-moi ! » Souriant, elle le lâcha finalement et automatiquement le coréen se retourna pour lui faire fasse. « Je vous emmène un patient » « Si vous croyez que je vais rester, vous vous mettez le doigts où je pense.  » Alors qu'il était prêt à s'en aller, une voix le figea sur place. Main tenant son bras gauche, il ne bougea plus alors que la jeune femme regarda la personne qui se rapprochait d'eux. C'est bon il était fichu.

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Tenue +
Dal Ja passait doucement ses doigts sur sa nuque légèrement endolorie. Une grande partie de sa journée avait été passée en salle d’opération, à plusieurs complications. Il l’avait pourtant dit à la patiente, les chances étaient très élevées pour que cela se passe sans accroches. Mais comme une majorité de jeunes femmes en quête de cette beauté ultime, cette plastique parfaite. Elle avait été têtue. Elle avait la sourde oreille. Et le trentenaire s’était retrouvé pendant des heures à garder sa concentration entière, afin que l’opération réussisse. Cela avait été le cas. Après plusieurs craintes et peur. Dans la profession, et malgré son âge, la trentaine bien entamée, Dal Ja faisait tout de même partie de la catégorie de jeunes médecins. Ce n’était pour autant pas sa première opération, il avait son expérience et faisait toujours en sorte que ses patients soient satisfaits du résultat en plus de ne courir aucun risque. L’hôpital avait beau appartenir à sa famille, il continuait à toujours vouloir faire ses preuves et se montrer digne d’en être l’héritier. Il fournissait ses propres efforts. Soufflant enfin, le jeune homme quitta la salle d’opération, laissant les infirmières s’occuper d’emmener la patiente à sa chambre. Il devra certainement passer la soirée à l’hôpital en cas de complication. Il y’avait peu de chances pour que ce soit le cas, mais il n’en donnera pas sa main à couper pour autant. Ce n’était pas comme s’il avait quelqu’un qui l’attendait ailleurs.

Sang Tae.

Son image s’imposa d’elle-même devant les yeux du chirurgien alors qu’il marchait lentement jusqu’à son cabinet personnel. Il ne savait plus où il en était avec le beau brun. Mais de là à penser à lui comme une bonne femme qui l’attendrait à la maison avec un bon dîner…Un sourire éclaira le visage fatigué du métis, un dîner très cramé serait ce que Sang Tae pourrait lui offrir de meilleur. La cohabitation se faisait en tout tranquillité. Les années avaient passé, mais ils restaient les mêmes personnes au fond. Si ils avaient réussi à s’aimer follement durant un long moment, bien cohabiter ne risquait pas de relever du miracle. Il sentait leur complicité revenir de temps à autre, aussi. Ils sont redevenus une sorte d’ami ou de meilleurs amis. Dal Ja voudrait plus. Il veut toujours plus. C’est certain. Il a envie de tout avoir à nouveau. Tout ce qu’ils avaient partagés ensemble, de bon et de mauvais.

Il veut l’impossible, peut-être. Des fois, il a juste envie de tout laisser tomber, sa retenue, ce qu’il cache et juste se blottir contre Sang Tae. S’en foutre de tout et des conséquences que son geste pourrait avoir. Mais il est trop lâche pour ça. Cela avait toujours été Sang Tae le courageux, ou plutôt l’impulsif. Celui qui fonçait droit devant sans réfléchir, et lui était derrière à recoller les morceaux cassés qu’il laissait. C’était ainsi que ça marchait. C’était ainsi que ça allait continuer surement aussi. Mais s’il n’était pas tant satisfait de cette situation.

Un énième soupir, le jeune homme se surprit presque à somnoler. Un café. C’était ce dont il avait besoin. Les autres médecins se contentaient d’appeler une infirmière pour leur ramener leur café, lui détestait faire ça. Ces jeunes femmes n’étaient pas là pour ça et surtout, cela lui permettra de bouger un peu et se dégourdir les jambes.

Café en main, le brun longeait tranquillement les couloirs de l’hôpital quand il fut interpellé par une infirmière. Ses consultations se faisaient généralement toute sur rendez-vous quand il était question de programmer une chirurgie esthétique. Il n’était pas chargé du reste et comptait justement en faire la remarque, après tout plusieurs médecins spécialisés dans d’autres domaines étaient ici. Il se tourna, mais les mots se turent entre ses lèvres en voyant le patient en question. « Sang Tae… » Visage figée, son regard détaillait le corps amoché du jeune homme. « Putain, Sang Tae… » Répéta-t-il dans les secondes qui suivirent. « Je m’en occupe, merci. » informa-t-il doucement l’infirmière. Des milliers de questions traversaient sa tête et pourtant il ne fit aucun commentaire, son regard de médecine estimant déjà les dégâts. Ils étaient nombreux mais semblaient sans danger, à premiers abords. Mais rien ne l’étonnerait avec Sang Tae. « Suis-moi. » Son ton sérieux ne laissait place à aucun commentaire, il marchait déjà droit sans même se tourner pour voir si son ami le suivait. Il avait intérêt de toute façon. Il ouvrit la porte d’une salle qu’il savait vide et laissa le brun entrer en premier. Il lui fit signe de rejoindre le lit, tandis que lui cherchait tout ce qu’il fallait pour les plaies. « Tu penses pouvoir te déshabiller seul ? »

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Tenue + Sang Tae était tout simplement dans la merde. S'il rentrait dans cet hôpital, il avait une une chance sur deux de tomber sur Dal Ja et donc de lui montrer son sale état. Chose qu'il ne souhaitait absolument pas, car le métisse allait très certainement vouloir savoir ce qu'il s'était passé, quoiqu'il le connaissait si bien qu'il se douterait que le coréen s'était battu, comme il le faisait étant plus jeune. À une différence près cette fois, Sang Tae avait encaissé sans se défendre, ne pouvait tout simplement pas le faire face à ses assaillants. Il grimaçait, râlant contre cette bonne femme qui le forçait à le suivre en pressant sur autre bras où il avait mal pour être sûr qu'il ne s'enfuit pas. Il ne lui fallut que quelques minutes seulement pour réussir à l'emmener. Une fois à l'intérieur, il réussit enfin à se défaire de son emprise, alors qu'elle appelait un médecin ou autre pour le prendre en charge, le surveillant ne pût s'empêcher d'ouvrir sa bouche et déjà prêt à s'en aller quand une voix prononça son nom. Il se figea. Il n'osa même pas regarder cette personne, tournant le visage presque honteux qu'il le voient dans un tel état. Une seule petite injure : « Fait chier...  » sortie de sa bouche avant qu'il se rapproche de lui tout en disant à la jeune femme qu'il s'en occupait. « Suis-moi » Ces deux mots prononcés sur un ton sérieux lui fit comme l'effet de se faire gronder après avoir commis une bêtise. Il soupira alors que Dal Ja avait déjà pris le pas, lui tournant le dos qu'il osa regarder. « Je suis fichu.  » Oui fichu et la seule question qu'il se posait maintenant c'était comment il allait se sortir de ce merdier sans devoir lui dire toute la vérité et surtout sans qu'il ne remarque le mensonge potentiel que Sang Tae allait lui sortir.

Il le suivit jusqu'à une salle vide, blanche comme le reste de l'hôpital. Il regarda la pièce rentrant en premier et rejoignit le lit comme il le lui demanda. Un petit sourire se traça sur ses lèvres, alors qu'il tenta de blague. « J'enlève tout ? .  » Mauvaise idée et ça il le comprit bien vite à l'attitude de Dal Ja qui n'avait pas du tout envie de rire. Il grimaça et dit tout simplement. « Je pense...  » Oui, il pensait, malheureusement cela allait être plus dur que ce qu'il n'y croyait. Il mit un peu près deux minutes à enlever sa veste en cuir, libérant avant tout son bras droit beaucoup moins amoché que le gauche, pour laisser glisser le gauche tout en s'aidant de sa main droite. Maintenant son haut, avec sa main droite il essayait de voir de quel manière il allait devoir s'y prendre. Malheureusement, il n'y arrivait pas. « Je crois qu'il va falloir que tu m'aides.  » dit-il tout en lui montrant la difficulté qu'il traversait. Une fois son haut enfin enlevé, il essaya d'éviter son regard alors que son corps était couvert de plusieurs ecchymose qui commençait à apparaître. Il se sentait mal, mal de se montrer ainsi devant son ex. Il n'avait pas envie qu'il découvre dans quel merdier il se trouvait depuis plusieurs années. Il n'avait envie qu'il s'inquiète pour lui et propose sûrement même de l'aider. C'était son problème et il devait le régler lui-même sans impliquer les personnes qui étaient importante pour lui... Oui Dal Ja était important, très important même. En l'espace de deux-trois mois les deux jeunes hommes avaient retrouvé en quelques sortes petit à petit leur complicité d'autre fois. Une complicité qui lui avait manqué, mais bizarrement le coréen n'était pas totalement satisfait, comme s'il voulait quelque chose de plus. Quelque chose dont il avait la connaissance, mais n'osait pas vraiment nommer. Il sentait au fond de lui qu'il n'allait pas tenir bien longtemps, qu'il n'allait pas pouvoir se contenir face à son premier amour... Etait-il retombé amoureux de Dal Ja ? Il l'ignorait, mais une chose est sûr il le désirait follement et n'avait qu'une envie de le faire sien ne serait-ce qu'une soirée... Et peut-être même plus...

Il grimaça, lâchant des petits cris ou mot plaintif alors qu'il soignait ses petites plaies saignante. « Ahhhhh soit plus doux ça fait mal.  » Peut-être le faisait-il exprès ou non, en tout cas dans un sens c'était bien fait pour lui de s'être laissé faire. Il osa enfin le regarder alors qu'il continua ses soins. Ses yeux fixèrent ce visage magnifique et imberbe de son ex, mais surtout son regard qui lui pinça le cœur. Il avait l'impression de le revoir plusieurs années en arrière où il lui pansait déjà ses blessures quand il revenait un peu amoché après une petite bagarre... « Tu n'as pas changé.  » lâchait-il sans s'en rendre vraiment compte. Comme si ses pensées avaient traversé ses lèvres.

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Il entend l’injure qui quitte les lèvres du brun et malgré lui, un faible sourire vient adoucir les traits bien trop sérieux de son visage enfantin. Pourtant, cela ne dure que le temps de quelques secondes et reste invisible au regard de Sang Tae. Il entend les pas de l’autre derrière lui, au même rythme que les siens. Il ne lui donnait pas tant le choix de le suivre ou non. Dal Ja était un ange la plupart du temps, mais cela ne le rendait pas moins effrayant quand il le fallait, le brun a ses côtés en avait déjà fait les frais à plusieurs reprises quand ils étaient bien plus jeunes.  Il le guida jusqu’à une chambre qu’il savait parfaitement vide. Il n’avait aucune envie de soigner le jeune homme près d’autres personne. A la fois pour pouvoir bien mieux s’expliquer sur la raison de tous ces coups et blessures, mais aussi, et étrangement, par un certain sentiment de jalousie. Il se sentait presque idiot de réfléchir de cette façon-là. Mais il savait qu’il devrait déshabiller Sang Tae pour voir toute l’ampleur des dégâts et il n’avait aucune envie que d’autres personnes posent les yeux sur son corps nu, pas même une des infirmières. Il préférait s’occuper de lui à lui seul. Vraiment stupide. Ce n’est pas comme si d’autres personnes n’avaient pas vu Sang Tae dans le plus simple de ses appareils après lui, il y’avait sa sœur déjà avant qui que ce soit d’autres. Il n’était pas comme lui, à attendre durant des années comme un pauvre désespéré. Dal Ja se pince les lèvres pour empêcher un soupir de lassitude de quitter la paroi de ses lèvres boudeuses. Il n’avait aucune raison de réfléchir à cela en ce moment. Il se tourna à moitié vers Sang Tae qui avait pris place sur le lit, et lève un sourcil en voyant son petit air moqueur. « Fais pas le con. » répond-t-il un peu sèchement sans lui porter plus d’attention. Ils avaient été amants, ils sont plus ou moins amis depuis quelques mois. Mais sur le moment, Sang Tae était surtout un patient et le chirurgien tentait d’agir en conséquence. Bien que ce soit difficile. Il ne pouvait s’empêcher d’être tiraillé entre l’envie de blottir Sang Tae contre son corps parce qu’il s’inquiète réellement pour lui, ou d’aggraver ses blessures parce qu’il était un vrai con. Dal Ja se désinfecte les mains et attrape tout le matériel dont il a besoin.

Il observe Sang Tae batailler pour enlever sa veste pendant un bon moment puis finalement s’avouer vaincu devant le t-shirt avant de demander son aide. « Tu ne peux même pas te déshabiller seul… » soupire-t-il d’un faux air de plainte avant de se rapprocher de lui, ses doigts attrapent le bas du t-shirt du brun et font remonter le tissu très doucement. Pour ne pas lui faire plus de mal. Mais ce geste ne peut que le ramener des années en arrière, dans d’autres situations. Quand il aimait prendre son temps à déshabiller l’autre juste pour attiser encore plus son désir, jouer avec lui et son envie. Il ferme les yeux, un millième de secondes. Il faut chasser les pensées intruses. Il n’ont pas lieu d’être. Elles sont indésirables à présent. Il médecin, Sang Tae est un patient. Pourtant cela semble bien difficile de préserver ces rôles-là. Encore plus quand le torse meurtri se dévoile à ses yeux surpris. Inconsciemment, ses doigts se tendent vers la peau, ils glissent tout au long et tracent les contours. Comme des comètes, bleues, violettes, de toutes couleurs, parsemant ce corps tant chéri. Il veut savoir. Curiosité malsaine. Il veut connaitre l’identité de la personne qui a causé cette peine et la faire disparaitre. Dans quel pétrin Sang Tae s’est-il encore fourré ? C’est exactement comme des années avant. Il est là pour le soigner et faire attention à lui car Sang Tae ne semble toujours pas doué pour s’occuper de sa propre personne. « C’est quoi tout ça… » Ce n’est pas une vraie question, pas encore. L’interrogatoire sera pour après. « Tu t’amuses encore à te battre dans la rue comme un voyou ? On n’a plus dix-sept ans. » soupire-t-il. Pourtant, il donnerait tout son argent, tout ce qu’il avait pour pouvoir revivre cette époque. Changer ses idiotes décisions et oublier sa toute aussi stupide fierté pour une fois.

Il soigne les plaies, l’une après l’autre, fait parfois exprès de presser un peu plus fort que supposé. « Si tu arrives encore à encaisser autant de coups, il n’y a pas besoin que je sois doux. » Le pli de ses sourcils se détend tandis qu’un sourire vient se tracer sur ses lèvres. Néanmoins, ses gestes se font plus doux, s’appliquant au mieux pour ne pas faire mal à l’autre. Totalement concentré. « Et toi ? Est-ce que tu as changé ? » réplique-t-il d’une voix basse, le regard toujours baissé. « Est-ce que tu mentiras sur la raison de ses blessures, ou tu me diras la vérité ? »

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Tenue + Se déshabiller seul se révéla plus compliqué qu’il ne le pensait. Les douleurs causées par les nombreux coups qu’il avait pris l’empêchaient de bouger aisément sans grimacer. Pourtant Sang Tae n’était pas une chochotte, il avait eu l’habitude d’encaisser et de rendre les cours, jamais il ne s’était réellement plains, mais là il faut l’avouer il avait été bien roué de coups. Puis surtout son épaule toute ecchymosée qui avait reçu le choc de cette batte de baseball et qui lui avait peut-être cassé quelque chose. Il soupirait et finalement appela à l’aide. Il regarda cet homme qu’il avait tant aimé dans sa jeunesse, cet homme qui avait été son monde, la seule personne capable de l’arrêter avec un seul mot prononcé de sa part.  Oui, il avait été tout pour lui et pourtant à cause d’une connerie, ils s’étaient séparés idiotement. Il le fixa, se laissa faire alors qu’il l’aidait à enlever son haut blanc, plus très blanc d’ailleurs. Cette sensation que ses mains lui enlevaient l’un de ses vêtements le rendait nostalgique. Sang Tae avait l’impression de retourner des années en arrière, ces moments où ils aimaient se faire désirer et titiller l’autre en jouant avec lui. Une belle époque, dont sans mentir, il aimerait bien retourner. Une époque où finalement la vie était plus simple et sans problème. Une vie où ils s’aimaient sans soucis.

Le t-shirt enlevé, le chirurgien put découvrir les dégâts. Des blessures dont le coréen avait honte de lui montrer. Même après tant d’année, il savait que le métisse n’avait jamais aimé le fait qu’il se batte et revienne dans des états lamentables. Néanmoins pour une fois, ce n’était pas lui qui avait cherché la bagarre, il avait tout simplement subi comme un pantin, mais comment pouvait-il lui dire la vérité ? La réaction de Dal Ju fût sans appel. Sang Tae laissa ses yeux dérivés ailleurs qu sur le visage de son ex-petit-ami qui ne tarda pas à lui faire une remarque qui aussitôt le fit réagir. « Je ne me bats pas comme un voyou.  » Du moins, il avait arrêté depuis cette époque où il avait fréquenté le métisse. Oui, après leur rupture et les années qui s’étaient écoulées, le trentenaire avait utilisé ses poings, mais pas pour les mêmes motifs qu’à l’époque. « J’ai arrêté de me battre, il y a bien longtemps. Je n’utilise plus mes poings comme à l’époque, j’ai quand même mûri en dix-huit ans.  »  Dix-huit ans… Effectivement, le temps s’était bien écoulé.

S’armant de son kit de soin, le métisse commença à panser ses blessures, pressant par moment bien plus fort qu’il ne le fallait, ce qui fit râler doucement Sang Tae qu’il lui demanda d’être plus doux. Ce à quoi Dal Ja répondit de manière plutôt sec dans les mots qu’il avait choisis, provoquant une moue sur les lèvres du coréen. « Sadique.  » Lâcha-t-il sur un ton un peu grognon tout en regardant ce beau visage qu’il avait tant aimé regarder à l’époque et qui non sans mentir aimait encore le regarder. Sa moue laissa place à un charmant sourire et ses yeux le regardèrent de manière douce. Le coréen n’avait pas changé même après tant d’année. Sang Tae avait l’impression de se revoir des années passées en arrière, dans les mêmes circonstances, quoiqu’un peu moins mal en point que ça. Alors que sans s’en rendre compte il confia ses pensées, le métisse lui demanda à son tour s’il avait changé. Son sourire s’étira. « Je suis devenu encore plus bel homme avec l’âge.  » Un petit rire s’échappa de ses lèvres. Comme toujours, il aimait se vanter, prendre tout en dérisoire et rien au sérieux. « Mais je l’étais davantage quand j’avais ma belle barbe. Dire que je l’ai coupé pour toi. Tsss…. Tu devrais te sentir coupable.  » dit-il tout simplement pour le taquiner. Au fond est-ce qu’il avait changé ? Honnêtement, il n’en savait rien. « Hormis que je suis devenu plus beau. Est-ce que tu trouves que j’ai changé ?  » Seul Dal Ja dans le fond pouvait lui dire, car seul lui le connaissait aussi bien.

L’espoir que le surveillant avait s’envola en fumée lorsque son ex lui posa finalement cette fameuse question qu’il redoutait. Soudainement, son sourire disparut face au challenge auquel il allait devoir faire face. Dire la vérité ou bien mentir ? Un choix difficile, puisque Sang Tae ne comptait pas dire un traitre mot ce qui s’était réellement passé et en même temps mentir était inutile, car le métisse verrait clair dans son jeu. « Je serais con de mentir alors que je sais pertinemment que tu lis en moi comme dans un livre ouvert et que tu sais quand je mens. Mais je ne compte pas non plus te dire ce qui c’est passé.  » Il était honnête, il ne voulait pas le lui dire et il ne le lui cachait pas. « Ce n’est rien.  » Oui ce n’était rien, même s’il était dans un sal état et que son épaule lui faisait mal. « Je suis costaud, tu n’as pas besoin de t’inquiéter.  » dit-il en essayant de rire un peu pour détendre un peu même s’il se doutait que ça ne suffirait très certainement pas à Dal Ja. La dernière fois, où il l’avait vu aussi amoché, remontait loin, cette fois où il s’était confié et que Sang Tae l’avait tout simplement embrassé.

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Dix-huit ans…Ces mots sonnaient comme un rêve à son oreille, cela faisait vraiment autant de temps ? Les années défilaient et lui ne bougeait pas, insensible à tous les changements et au temps, comme son visage d’enfant qui ne prenait pas une seule ride. Il pourrait presque y croire lui-même qu’il était encore un simple adolescent s’il ne voyait pas la nostalgie dans son regard le matin, les traits d’un homme las et fatigué qui se reflétaient dans le miroir tandis qu’il se lavait le visage. Aucune attache, en dehors de celle de la famille, et même, il n’était plus certain de la relation qu’il entretenait avec sa petite-sœur alors qu’elle constituait la moitié de son monde. L’autre moitié était devant ses yeux en ce moment même, amoché et bien mal en point. Pourtant toujours muette. Dal Ja savait qu’il aurait besoin de beaucoup de patience avec son ex petit-ami pour pouvoir lui soutirer la moindre information. Ses doigts s’affairaient à soigner petit à petit les blessures, un peu brutalement au début comme pour punir Sang Tae de continuer à faire le voyou comme s’ils n’avaient que dix-sept ans encore et qu’il s’amusait à chercher la bagarre avec n’importe qui, le premier venu même, pour se prouver il ne savait trop quoi. Pourtant ses gestes devinrent plus doux par lui suit, il ne pouvait pas lui faire du mal trop longtemps. Ses sentiments prenaient toujours les devants. Ce foutu amour qu’il n’avait cessé d’éprouver envers cet homme malgré toute la distance et le temps qui les avaient séparés. « Tu m’excuseras si je trouve difficile de croire que tu as arrêté de battre, hein. » rétorqua-t-il, la voix moqueuse.

Il se demandait à quel point ils avaient tous deux changés ? Lui ne cessait de se dire qu’il était toujours la même personne, mais cela concernait peut-être uniquement ses sentiments pour Sang Tae qui avaient demeurés les mêmes, peut-être que d’autres choses avaient mués. Il ne savait pas trop. Il ne rencontrait aucun ancien ami du lycée ou quoi que ce soit, pour avoir le moindre témoignage de leur part. Aujourd’hui, Sang Tae était son unique ancrage dans le passé. La seule personne qui saurait répondre à ses questionnements. « T’es vraiment con… » soupira-t-il quand le trentenaire lui dit qu’il était simplement devenu plus bel homme avec l’âge. « Je ne sais pas vraiment, honnêtement…Des fois j’ai l’impression que tu es toujours le même, comme si on s’était quitté hier seulement. Surtout dernièrement… » Depuis qu’ils avaient recommencés à vivre ensemble, ils retrouvaient cette complicité. Dal Ja se rendait compte que son ancien meilleur ami avait toujours certaines mêmes vielles habitudes qu’il préservait, sa façon de dormir, le petit-déjeuner qu’il prenait, sa manière de s’assoir sur le canapé quand ils trouvaient du temps pour regarder la télévision…et bien souvent, il avait l’impression d’être un obsédé à observer chacun de ses petits détails avec une telle attention.

Mais il ne voulait pas trop s’attarder sur ce sujet là, parce que son esprit ne cessait de lui répéter que s’il n’avait pas fait le con à l’époque, Sang Tae serait toujours à ses côtés et il aurait pu voir les changements opérés progressivement devant ses propres yeux. Un nouveau soupir franchit la barrière de ses lèvres. Sang Tae était tellement têtu lui aussi. « Arrête, bien sûr que ce n’est rien et que je m’inquiète ! » Sa réponse fut immédiate, un froncement de sourcil mécontent l’agrémentant. Sang Tae était ce qu’il avait de plus précieux, et évidemment que tout ce qui l’atteignait de près ou de loin le concernait, bien qu’il ne pouvait dire à haute voix la raison de ses préoccupations. « Est-ce que tu ne me fais plus confiance ? » Il avait en même temps peur de la réponse qu’il pourrait recevoir de la part du brun. Est-ce qu’ils pouvaient toujours se faire aveuglement confiance comme avant. La main de Dal Ja remonte tout le long du bras dénudé, de ses doigts fins il vérifie qu’il n’est pas cassé mais il peut imaginer sans mal la douleur que doit ressentir le surveillant. « Ton bras n’est pas cassé heureusement, mais tu auras du mal à l’utiliser pendant un moment. » Il se tourne vers une grande vitrine qui contenait plusieurs médicaments et en prit un paquet contre la douleur, ça devrait faire l’affaire pour le moment. Il attrapa une bouteille d’eau et tendit le tout vers le jeune homme. « Tiens, c’est un calmant. »

Dal Ja prit une chaise sur laquelle il s’assit, son regard ne quittant pas une seule seconde Sang Tae. Il s’inquiétait et il avait peur. Cela avait toujours été son cauchemar de trouver Sang Tae en sang et amoché avant, il n’avait pas envie que cela continue. « Je suis certain de pouvoir t’aider, alors dis-moi ce qui se passe…Je ne veux pas te voir comme ça, ça…ça me fait du mal… » finit-il par murmurer tristement. Tout est comme avant. Mais cette fois, il est un homme lui aussi alors les larmes ne tombent pas.

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Tenue + Sang Tae fit la moue alors que Dal Ja disait qu’il était con en se ventant de son physique embellit avec l’âge. Oui, il se sentait un peu vexé même s’il savait que c’était pour rire. Le chirurgien semblait dernièrement retrouver la personne qu’était le coréen à l’époque. Il faut dire qu’il n’avait plus aucune gêne avec le métisse et agissait de la même sorte avec lui qu’à l’époque. À quelques différents près : les baisers, les caresses ainsi que leur corps s’épousant n’existaient plus. Chose qui chagrinait sans mentir Sang Tae qui parfois n’avait qu’une envie, d’embrasser le beau métis et l’emmener dans ses draps pour une belle nuit torride. Une envie qu’il réfrénait tant bien que mal.

Le surveillant ne chercha pas à trouver un mensonge pour répondre à la question du chirurgien. Au contraire il lui confia clairement qu’il ne comptait pas lui dire quoique ce soit au sujet du pourquoi il se trouvait dans un tel état. Sang Tae n’était pas fou au point de mentir alors qu’il savait pertinemment que le son ex allait voir clair dans son jeu. Il n’était pas con et savait quand il mentait, même quand ce dernier le regardait droit dans les yeux sans dévier. Il n’avait guère envie d’inquiéter Dal Ja avec les problèmes qu’il traînait derrière lui depuis plusieurs années. Mais même sans dire la vérité, le chirurgien était tout de même inquiet. « Arrête de raconter des bêtises bien sûr que je te fais confiance.  » Même bien plus qu’il ne le pensait. Dal Ja était sûrement la seule personne en qui il avait le plus confiance, il était le seul à qui il pouvait confier sa vie aveuglément sans crainte.

Continuant son examen, Dal Ja le rassura en disant que son bras n’était pas cassé, mais qu’il aurait dû mal à l’utiliser. Il soupira de soulagement. « Je pourrais quand même conduire un scooter ?  » Si en tant que surveillant, utiliser son bras n’était pas réellement important, pour conduire le scooter qu’il utilisait pour les livraisons l’étaient. « Où faut-il que je l’immobilise pendant quelques jours ?  » Si c’était le cas ça ne l’arrangeait pas, car il risquait de perdre son deuxième job et ce qui voulait dire qu’il allait perdre son deuxième moyen de gagner de l’argent. Non ça ne l’arrangeait pas du tout. En tout cas, si effectivement, il ne devait plus le bouger, le coréen ne le ferait pas. Gagner e l’argent étant plus important que sa santé. « Merci.  » dit-il simplement tout en prenant la bouteille d’eau et les comprimés qu’il avala immédiatement.  Reposant la bouteille à côté de lui, il regarda le chirurgien s’asseoir et qui tenta à nouveau de le faire parler en disant être capable de l’aider. Oh oui qu’il en était capable, ça c’était sûr, mais justement si Sang Tae n’avait eu aucun scrupule d’extorquer les femmes avec qui il était sorti, il en était cependant tout autre avec Dal Ja. Il ne pouvait tout simplement pas lui réclamer de l’argent pour résoudre ces problèmes. « J’ai dis que je ne te dirais rien.  » Il se sentait mal de le lui cacher, surtout qu’il voyait l’inquiétude dans le regard de son ami. Si Dal Ja était blessé de le voir ainsi, Sang Tae l’était également de le voir ainsi, néanmoins pour le bien de son ex, il ne céderait pas. « Je suis désolé, mais tu ne me feras pas changer d’avis. Crois-moi ce n’est rien, tu n’as réellement pas besoin de t’inquiéter.  » Qu’importe les stratégies qu’il pourrait employer pour le faire parler, il ne changera pas d’avis. « Considère simplement que je me suis battu et que je me suis fait avoir..  »  dit-il de manière plus basse, alors qu’il se leva bien décider à partir pour fuir. « Je rentre, je dois aller chercher mes affaires pour ce soir, je suis de garde à l’internat.  » Une excuse pas tout à fait fausse, mais il avait large le temps d’aller chercher ses affaires pour ce soir. C’était juste une excuse pour se sortir de cette impasse dans laquelle il allait s’engouffrer, car Dal Ja n’allait très certainement pas le laisser tranquille tant qu’il ne le savait pas.

Nam Dal Ja & Mun Sang Tae

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Ses yeux ne pouvaient que se perdre sur le visage de Sang Tae, ses traits devenus plus mature avec l’âge. Oui, il était devenu plus beau que dans ses souvenirs d’adolescent. Il n’irait pas jusqu’à l’admettre, ouvertement, mais c’était bien le cas. Il avait toujours trouvé Sang Tae attirant, c’était le seul homme qui lui avait donné envie d’aller plus loin. C’était toujours le cas d’ailleurs. Il ne cessait d’y penser à chaque seconde, il voulait juste le reconquérir. Pourtant, il ne faisait rien pour ça. Il restait juste ainsi, à rejouer le rôle du meilleur ami, en le ramenant chez lui et lui cuisinant à manger. Leur complicité était presque entièrement revenue, mais quelque chose manquait toujours. Cette étincelle entre eux due aux sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre. Et puis le temps a passé, ce ne sont plus de gosses, ils ne peuvent peut-être plus s’aimer librement sans penser à autre chose ou à l’opinion des autres. Presque deux décennies étaient passées. Il n’était pas certain, pourtant il avait de plus en plus envie de tenter le diable, de voir à quel point les choses avaient réellement changé entre eux. Ses sentiments à lui n’avaient pas changé, le temps et l’absence ne les avaient, au contraire, que rendus encore plus forts. Tellement envie.
Il soupira. Sang Tae était tellement têtu lui aussi. Pourtant son constant refus de dévoiler la vérité derrière ces coups, tout autant que le fait qu’il ne choisisse pas simplement de le baratiner avec le premier mensonge qui lui viendrait en tête n’était que source de plus d’inquiétude de la part de Dal Ja. Son front se plissait légèrement, soucieux. Au fond, il connaissait assez Sang Tae. Le surveillant n’avait aucun mal à se mettre dans des situations pas possible et s’attirer des ennuis. Cela relevait presque d’un don chez lui. « Permets-moi d’en douter tout de même. » Peut-être lui faisait-il confiance, mais il n’arrivait pas à le voir. C’était plus facile de forcer Sang Tae à se confesser avant, il n’avait souvent qu’à le menacer de ne plus pouvoir toucher à son corps. Ce genre de menaces n’était malheureusement plus possible.

Il continua ses soins, c’était tout aussi important pour le moment. « Il vaudrait mieux que tu ne fasses pas beaucoup d’efforts avec pendant quelques jours, oui. Ce n’est pas très grave mais mieux vaut faire attention. » Il savait bien que les inquiétudes de Sang Tae était par rapport à son deuxième métier de livreur, mais Dal Ja ne pouvait rien y faire. Il préférait que son état ne s’empire pas.

Malgré toutes ses tentatives, Dal Ja restait confronté à un mur. Et son inquiétude n’allait qu’en grandissant à cause de son comportement. Pourquoi ? C’était la seule question qui passait en boucle dans son esprit. Il imaginait le pire, il se demandait avec quel genre de personne Sang Tae s’était attiré des ennuis. Il ne pouvait absolument pas croire à une simple bagarre de rue quand l’attitude entière de Sang Tae prouvait le contraire. « Très bien. » murmure-t-il simplement en se relevant, les bras croisés contre son torse. S’il ne pouvait l’avoir de cette façon, il tentera autre chose. « Ne m’adresse plus la parole, dans ce cas. Ne me parle plus, quelle que soit la raison, même à la maison. » Il ne comptait pas le virer de chez lui, ce n’était même pas une option envisageable, il n’imaginait absolument pas Sang Tae dehors livré à lui-même. Encore plus après l’état où il venait de le voir aujourd’hui. Il ne pouvait pas non plus faire comme si de rien n’était comme le jeune homme l’en intimait. Cette solution semblait être pour lui la meilleure alternative. Sang Tae finira bien par craquer. Autrement, il saura qu’il n’est pas si important pour lui s’il arrive sans mal à vivre ses jours sans lui parler. Il lui tourna tout de suite le dos après, s’occupant déjà à ranger le matériel qu’il avait utilisé.

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Tenue + Pas beaucoup d’efforts pendant quelques jours… Oui, ça le faisait réellement chier, car l’argent était devenu quelque chose de vital pour lui. Même si Sang Tae ne pourrait très certainement jamais s’acquitter de l’intégralité de sa dette avec les intérêts, à moins de gagner au loto, fournir tous les mois ne serait-ce qu’un peu d’argent reculait la possibilité que ces mecs vendent ses organes pour rembourser cette dette. Une menace qu’il lui avait déjà balancée et au vu de leur visage sérieux, le coréen l’avait réellement pris au pied de la lettre. Ces types n’étaient pas du genre à rire, contrairement à lui qui pouvait toujours prendre tout en dérisoire même des situations graves. Enfin même blessé, Sang Tae comptait tout de même bosser et conduire un scooter pour les livraisons même si Dal Ja lui préconisait de faire attention. Oui, comme le l’étudiant qu’il était à l’époque, le trentenaire n’allait pas écouter les conseils du chirurgien.

Sang Tae connaissait très bien Dal Ja tout comme ce dernier le connaissait bien également. Il ne pouvait rien lui cacher, car il savait que son ex serait capable de déchiffrer le faux du vrai. C’est pourquoi il préférait lui dire clairement qu’il ne lui avouera rien au sujet de ce qu’il s’était passé pour arriver dans un tel état à l’hôpital. Tous les deux têtus, pour Sang Tae la meilleure situation était de fuir en trouvant une excuse plus ou moins solide, car elle n’était pas totalement fausse. Juste que le surveillant avait le temps de faire ses affaires jusqu’à ce soir. Comme il se fallait s’y attendre Dal Ja faisait la gueule et lui faisait du chantage comme à l’époque où ils étaient ensemble. Une tactique qui avait toujours marché sur lui, surtout quand il lui interdisait de ne plus toucher à son corps. « Tu comptes sérieusement me faire la gueule, parce que je ne te dis rien ?! Waaaahhh !!! » se stupéfia-t-il en regardant le dos du chirurgien. « C’est quoi ce chantage que tu me fais ?! » demanda-t-il en lâchant la poignée de la porte qu’il avait empoigné. Sérieusement, oui ça le faisait chier que Dal Ja lui fasse ce genre de chantage et puis s’ils ne se parlaient plus, l’ambiance à l’appartement n’allait pas être au top. « Tu comptes réellement ne plus m’adresser la parole tant que je ne dis rien ? » Apparemment oui et ça faisait sincèrement chier le coréen qui ne comptait cependant pas céder. Il le regarda l’ignorer totalement en rangeant son matériel, il grimaça et s’avança vers lui. Attrapant son bras droit pour l’obliger à se retourner et le regarder dans les yeux. Sang Tae me poussa jusqu’au mur où il le bloqua en rapprochant son corps endoloris du sien. « Tu crois vraiment être capable de ne plus me parler ? » dit-il tout en souriant et rapprochant doucement ses lèvres des siennes. « Même si je fais ça… ? » Son sourire s’élargit et doucement il posa ses lèvres sur celle de son ex. Des lèvres qu’il avait tant de fois embrasser par le passer ou même il y a peu quand ils étaient rentrés bourrés, bien que le coréen ne se souvenait que vaguement de ce qu’il s’était passé. Des lèvres qui lui faisaient envie depuis plusieurs jours, même plusieurs semaines. Doucement, le trentenaire décolla ses lèvres, mais laissa sa main qui s’était glissé pendant ce baiser sur la nuque du chirurgien. « Alors ? » Sourire taquin qui se dessina sur les lèvres, Sang Tae attendait une réponse ou une action de la part de son ex face au baiser qu’il venait de lui donner.

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Parfois, souvent même, ça l’excède totalement que Sang Tae soit aussi têtu. Ils se connaissent beaucoup trop bien tout les deux. Et le chirurgien sait parfaitement que l’autre n’en fera qu’à sa tête s’il le dit. Ils se ressemblent sur bien des égards, tous les deux. Pourtant Dal Ja ne veut pas le laisser faire, il s’inquiète énormément pour le surveillant. Concernant sa santé mais aussi cet état dans lequel il l’avait retrouvé. Il n’arrive même pas à imaginer toutes les autres fois où le brun avait dû finir ainsi. Parce qu’il était certain que ce n’est en rien le fruit d’un hasard ou une bagarre unique. Au vue de la réaction de Sang Tae, il se doute bien que c’est quelque chose d’habituel. Dal Ja ne peut pas supporter cette pensée, l’idée que quelqu’un fait du mal à cet homme qu’il aime depuis aussi loin qu’il y pense. Il veut savoir. Il veut l’aider, parce qu’il est certain de le pouvoir. C’est un sentiment inexplicable au fond de lui mais qui lui affirme que si Sang Tae arrêtait d’être têtu et voulait bien se confier à lui, il réussira à lui venir en aide. Mais l’autre fait le sourd et l’aveugle. Et ça l’énerve tellement. Il était impossible qu’il le laisse continuer à travailler dans son état.
Dal Ja tente alors de tirer sur les cordes sensibles de Sang Tae, parlé de son inquiétude. Mais ça ne marche pas. Alors il passe à l’autre phase, celle des douces menaces. Il se jure de ne plus lui adresser la parole. Il a du mal rien qu’en prononçant ces mots et il n’imagine même pas ce que cela lui fera de vraiment mettre ses menaces à exécution. Ne plus parler à Sang Tae, devenir des étrangers l’un pour l’autre dans cet appartement qu’ils partagent. Cela lui semble impossible. Mais si Dal Ja a réussi à refouler ses pulsions durant toutes ces semaines, il réussira aussi à refouler l’envie de parler à Sang Tae.

Sang Tae est surpris de cette nouvelle et le chirurgien ne lui répond rien. Il l’ignore volontairement, préférant s’affairer à ranger les affaires qu’il avait utilisé pour soigner le trentenaire. Sang Tae parle. Et lui reste silencieux. Il ne répond à aucune de ses questions, il serre fort les poings pour s’empecher de craquer. Il a simplement à attendre quelques minutes, le temps que Sang Tae parte. Il ne sait pas comment il fera après à l’appartement, peut-être qu’il devra rester dormir à l’hôpital durant un moment. Il a pas mal de travail de toute façon.

Mais Sang Tae n’ouvre pas la porte. Il entend clairement ses pas qui se rapprochent de lui, il vient le retourner et le plaque contre le mur. Il a beau être mal en point, il reste vraiment fort. Dal Ja demeure muet pourtant, son regard ancré dans le sien. Il attend. Il appréhende aussi, peut-être. Il ne sait pas trop à quoi s’attendre avec lui de toute façon. Même s’il fait quoi ? Le chirurgien n’a pas à se poser la question plus longtemps qu’il sent une pression sur ses lèvres. Un baiser. Le premier depuis des mois. Son corps réagit de lui-même. Ses paupières se ferment et son corps se rapproche légèrement de celui de Sang Tae. Ça ne dure que quelques secondes, pourtant son cœur s’emballe. La main sur sa nuque le brûle presque. Il a envie de plus, il en a besoin. Il aimerait pousser Sang Tae contre le lit et laisser parler son désir. Mais il se contente d’ouvrir doucement les yeux. « Alors, quoi ? » répète-t-il. Il déteste le sourire de Sang Tae, il a l’impression qu’il se moque de lui. « On n’est plus des ados, Sang Tae. T’as pas le droit de faire ça… » Il le repousse d’une main, il ne pense même pas au fait qu’il puisse lui faire mal. « T’as pas le droit de m’embrasser, de jouer avec moi et me faire ressentir tout ça. » Parce que clairement, il a l’impression que pour Sang Tae, ce baiser est un jeu. Son visage d’enfant affiche une moue colérique, les sourcils froncés. Il a l’air moins jeune ainsi, sur ses traits sévères. Même quand il attrape Sang Tae par les pans de son haut et le rapprocher vers lui pour capturer ses lèvres à nouveau.

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Tenue +À l'époque quand Dal Ja lui faisait la gueule, Sang Tae avait l'habitude de céder ou tenter tout de même de le faire craquer d'une manière où d'une autre pour qu'il arrête de l'ignorer. Chose qu'il n'aimait pas de la part de son petit-ami. Encore aujourd'hui bien qu'il n'était plus ensemble depuis plus d'une quinzaine d'année, le coréen n'aimait toujours pas le fait que son ex l'ignore. Il détestait même ce sentiment. L'attention de Dal Ja, lui était importante, mais malheureusement il ne comptait pas du tout céder face à son chantage. Il n'avait pas envie d'impliquer l'homme qu'il avait aimé et dont il retombait amoureux dans ses histoires compliquées. Il n'avait pas envie qu'on s'en prenne à lui. Il avait envie de le protéger comme il l'a toujours fait, même si le métisse était assez grand maintenant pour se défendre tout seul. Dal Ja était précieux à ses yeux et s'il ne voyait ne serait-ce qu'une blessure sur son corps causée par quelqu'un, il deviendrait très certainement fou, comme à l'époque où il sortait ensemble. S'il ne comptait pas céder, il opta pour l'option de le faire craquer, de lui faire oublier cette envie qu'il avait de savoir ce qu'il était arrivé à son ex. Il s'approcha de lui, de son bras encore valide il l'attrapa, le plaqua contre le mur et après avoir fini de le questionner, il pressa ses lèvres contre celle du chirurgien. Même si cela ne dura quelques secondes, il sentit le corps de son ex réagir. Les lèvres décollées des siennes, le visage de Dal Ja se crispa de colère, il était fâché ce qui était loin d'être bon pour toi. Ses paroles furent comme des flèches qui le transperçaient. Il n'arrivait pas à croire que Dal Ja puisse croire qu'il s'amuse de lui, alors que ce n'était pas le cas. D'ailleurs jamais il n'oserait jouer avec le cœur du seul homme qu'il a aimé de toute sa vie, de son premier amour et celui qui était son oxygène pendant toute cette époque.

Lorsqu'il le repoussa, Sang Tae grimaça, les douleurs de son corps endoloris se réveillèrent sur le coup. Même s'il avait mal, le coréen releva le visage prêt à se défendre face à cette accusation qui était fausse. Oui, il était prêt, mais à peine les lèvres ouvertes que Dal Ja captura ses lèvres. Il fût surpris ne s'attendant pas à ça après l'avoir repoussé, à revenir. Les yeux alors écarquillés de surprise, se détendirent pour se fermer, profitant de ce cadeau que venait de lui offrir le beau métisse. Tant pis, il se défendrait plus tard quand il aura fini de profiter de cet échange agréable, doux et à la fois douloureux. Ce baiser dura plusieurs minutes et aurait pu durer même plus, mais Sang Tae décida doucement d'y mettre fin, collant son front contre celui de son premier amour. « Idiot ! » lâcha-t-il pour désigner le chirurgien. Doucement il décolla son front du sien, sans pour autant décoller leur corps l'un contre l'autre. Il le regarda dans les yeux et de sa main valide il lui donna une pichnette sur le front. « Babo ! » dit-il une seconde fois dans sa langue natale. Oui Dal Ja l'était en ce moment même à ses yeux pour avoir douté de lui, avoir cru qu'il se moquait de lui et que ce baiser n'avait été qu'un jeu.  « Je suis déçu que tu penses que je sois capable de jouer avec toi. Tu es vraiment un idiot.  » Sa main vint se glisser sur la joue lisse de son bel amant qu'il caressa du pouce. « Jamais je ne jouerais avec toi Dal Ja. Je sais que je suis un connard qui joue avec les femmes, mais avec toi jamais je ne le ferais. Tu as été quelqu'un de précieux dans ma vie et tu l'es encore aujourd'hui. Jamais je n'oserais m'amuser avec ton cœur.  » Une confession ? Oui ça l'était en quelque sorte. Sang Tae avait envie de reprendre depuis le début avec lui, il avait envie de retrouver leur complicité à cent pour cent, il avait envie de pouvoir se réveiller avec la douce odeur du chirurgien, il avait envie de sentir son corps collé au sien, il avait envie de l'embrasser, le caresser, lui donner tout cet amour qu'il méritait. Il avait tout simplement envie qu'il redevienne son oxygène, l'être capable de donner réellement un sens à sa vie. « Même après tant d'année comment tu peux douter de moi ? Pourtant tu me connais...  » Même très bien, peut-être même plus que Sang Tae lui-même.

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C’est comme un test, une manière de voir si entre eux c’était toujours la même chose. Il n’y a plus d’amour du côté de Sang Tae, du moins c’est ce que le chirurgien pense. Il sait que ce n’est pas simple de rester comme lui sans la moindre relation, qu’elle soit amoureuse ou sexuelle, pendant autant d’années. Ce n’est même pas simplement à cause de ses sentiments, même si c’est en grande partie la cause. Mais Dal Ja n’avait de base jamais été réellement intéressé par ce genre de contact charnel. Après tout, avant Sang Tae il n'avait eu personne dans sa vie, mais il est vrai que les deux avaient commencé à sortir ensemble très jeunes. Mais après lui aussi, il n’est plus réussi à tomber amoureux. Il a tenté le coup, avec deux ou trois filles. Simplement pour essayer, pour voir ce que ça faisait. Bien sûr, ça a aidé son corps à se libérer, à sentir un peu moins de frustration. Mais ça n’en valait pas tant le coup au final. Parce qu’au fond de lui, il était toujours vide. Vide et triste. Ce n’est pas la même qu’avec Sang Tae. Son ex amant le connaissait parfaitement, savait comment s’y prendre avec lui. Et plus que ça, il n’avait besoin que d’un regard, que d’un sourire pour allumer un brasier au fond de lui. Ils avaient une grande influence l’un sur l’autre. Et Sang Tae était souvent celui qui craquait le plus souvent et plus rapidement. Sang Tae a toujours été plus tactile, le genre à assumer ses désirs. Alors il comprend bien qu’il ne soit pas resté toutes ses années à penser à lui. De toute façon, quand on se sépare c’est pour trouver quelqu’un de mieux. Bien que les deux hommes ne se soient pas quittés par manque d’amour. C’était une simple erreur d’adolescent, trop fiers, trop cons. Ils ne savaient pas que ça irait aussi loin, même une décennie après.

Alors pour le faire craquer, Dal Ja a décidé de l’ignorer. Mais Sang Tae ne baisse pas les bras non lui et il se retrouve plaqué contre le mur, leurs lèvres se découvrant de nouveau le temps de quelques secondes. Alors son sang bouillonne, le chirurgien prend tout ça pour une moquerie. Sang Tae n’a pas le droit de faire ça, de l’embrasser simplement pour s’amuser et le pousser à ne plus parler de cette histoire. Mais son corps a fini par agir tout seul et il vint capturer les lèvres de Sang Tae à son tour. C’est doux. Leurs lèvres se caressent, glissement l’une contre l’autre. La main de Dal Ja remontent instinctivement jusqu’à la joue du brun et s’y pose lentement. Plus rien n’existe, le temps se met en pause. Dal Ja repense à tous leurs baisers échangés et à quel point tout ça lui a manqué. Sang Tae lui a horriblement manqué et il est réellement décidé à présent à l’avoir de nouveau pour lui. Leurs lèvres se séparent à contre cœur, à la recherche d’un souffle égaré. Ils se regardent, front contre front. Sang Tae le traite d’idiot et le cœur de Dal Ja se met à battre plus vite. « Aie. » geigne-t-il en se frottant le front, une moue boudeuse sur son visage d’enfant.

Dal Ja n’arrive plus à le regarder dans les yeux, il baisse les yeux, pourtant leurs corps sont toujours proche. Sa main descend vers le bras valide de Sang Tae et s’y appuie. Il entend ses mots et il a peur de mal comprendre ou faire une erreur. Il a passé des années à espérer, puis à perdre espoir. Sang Tae est en train de redonner un sens à sa vie et il se retrouve perdu. « Est-ce que c’est vraiment ce que je pense ? » demande-t-il d’une voix hésitante, les paroles pas très claires. Mais il ne sait comment formuler tout ça. Il veut juste savoir s’il a bien compris, si Sang Tae entend vraiment à ce qu’ils essayent à nouveau d’être ensemble. S’aimer, comme avant, même mieux qu’avant. « Je sais que je suis un idiot, mais je sais aussi à quel point ces années sans toi étaient horribles pour moi. » Il soupire, lui n’avait pas de femmes près qui réchauffer son corps le soir ou oublier. Il n’avait que le travail, les longues nuits éveillés à bosser puis à penser à l’homme qu’il aimait quand la fatigue gagnait sa concentration. « J’ai besoin de savoir que tu es sûr de toi, parce que je ne veux plus souffrir. »

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Tenue + Cette fois-ci vos lèvres ne se redécouvraient pas sous l'emprise de l'alcool, mais bien d'une envie partagée même si le chirurgien semblait douter sur la sincérité de Sang Tae. Oui, intérieurement il se sentait vexé que son ex puisse penser ainsi de lui alors que même après temps d'année il n'avait pas tant changé... Enfin à l'égard de Dal Ja en tout cas. Dal Ja était la seule personne que le coréen ne pourra jamais blesser, sinon il se blesserait également. Bien qu'il soit un homme, le métisse était pour lui précieux. Dans sa vie Dal ja a été tout, celui qui lui a permi de s'adapter à la vie japonaise après son transfert, il a également été son premier ami malgré leur caractère bien différent. Il a été ensuite son meilleur ami avec qui une complicité solide s'est construite, puis il est devenu son premier amour et sa première fois. Le seul être capable de l'arrêter quand il voulait se battre, la seule personne qu'il regardait et qu'il protégeait, même si le métisse ne l'avait jamais remarqué. Combien de fois il s'était battu avec d'autres camarades, car on le critiquait. Lui qui contrairement à Sang Tae était très bon élève, même le premier de la classe, tout son contraire.

La main du chirurgien contre sa joue le fit frissonner. Il aimait sentir la peau du trentenaire contre la sienne. Il avait l'impression de se revoir plusieurs années en année. C'était agréable et pourtant il décida de lui-même arrêter ce doux échange qui lui donnait envie d'aller plus loin, mais son corps bien trop mal point le rappelait à l'ordre. S'il détacha ses lèvres de celle du beau métisse, il ne se décolla pas pour autant de lui, front contre front à le traiter d'idiot et lui donner une petite pichnette. Sourire tendre sur lès lèvres, il continua à l'écouter à parler, à se poser encore des questions. Oui il était un parfait idiot, mais en même temps Sang Tae arrivait à comprendre son angoisse et la peur de souffrir. « Idiot... Mon idiot.  » dit-il une nouvelle fois avant de venir lui voler un baiser en continuant de sourire. Il continua à l'écouter et dans ses paroles, Sang Tae se sentit un peu mal, mais totalement. Mal que Dal Ja l'ait gardé dans son corps sans laisser une autre personne prendre mal et en même temps heureux, car cela prouvait qu'il pouvait recommencer leur histoire.

« Jamais plus je ne te ferais souffrir. » Non, cette fois-ci s'il devait s'engueuler même pour quelque chose de complètement enfantin Sang Tae comptait bien mettre sa fierté de côté. « Jamais plus je ne veux te perdre. » Même si cette séparation semblait ne pas l'avoir empêché de continuer sa vie, cela ne l'avait pas empêché de souffrir en silence au tout début. Au point que le jeune homme avait même quitté la maison familiale et il n'avait plus donné de nouvelles à ses parents. « Je veux qu'on recommence Dal Ja. » Sang Tae voulait enfin se poser. Être enfin stable dans une relation. À son âge, il était tant de le faire, il ne pouvait plus se permettre d'aller de droite à gauche. Il avait envie d'aimer à nouveau et cela n'était possible qu'avec Dal Ja. L'unique personne capable de faire battre son cœur et de le rendre heureux. Cet homme qu'au fond, il aimait encore.

Doucement, il posa son visage au creux de son cou, le serrant un peu plus contre lui avec son bras valide, se fichant de la douleur qu'il ressentait. « Redeviens mon oxygène. » Ses paroles étaient sincères, il voulait que Dal Ja soit à nouveau à lui et qu'il lui appartienne également. Se recroiser n'était-il pas un signe du destin pour leur donner une seconde chance ? En tout cas, c'est ainsi que Sang Tae le comprit et il comptait ne pas laisser cette chance s'envoler. Il resta quelques instants ainsi, humant la douce odeur du médecin qui se mélangeait avec celle de l'hôpital, puis il se recula pour l'embrasser à nouveau, mais le bruit de la poignée se baissant l'arrêta. Aussitôt, il le lâcha et recula. Il n'avait guère envie de se faire attraper et que Dal Ja soit victime de la méchanceté de ses collègues, car on l'aurait vu au bras d'un homme. « Merci, docteur Nam. Je pense que je vais vous laisser. Madame.  » Inclinant sa tête pour la saluer, il avança et une fois derrière la femme, il se retourna pour regarder le coréen et lui fit un petit salut de la main tout en essayant de lui faire comprendre qu'il l'appellerait. Continuant à reculer en arrière, il lui fit un petit signe de la main et s'en alla. Le sourire aux lèvres avec la hâte de pouvoir entendre sa douce voix et surtout de le retrouver à l'appartement pour faire tout ce qu'il s'était retenu de faire. De l'aimer à nouveau.