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TENUE ► Finalement après des heures interminables à attendre les secours sur cette île on avait été évacué, l’avion lui disparaîtrait surement sous la colère du volcan si ce dernier ne se calmer pas entre-temps. J’avais pu vérifier avec l’aide des hôtesses que tous les passagers étaient bien revenu à bord, pas mal étaient blessés, mais dans l’ensemble rien de critique. Les hélicoptères faisaient passer chacun d’entre nous pour monter au sein du transport, bien entendu on avait laissé l’équipage monté en premier. J’ignore si tout le monde est au courant sur notre cas, s’ils ont entendu des nouvelles sur les « survivants » ou je ne sais quoi, mais j’imagine qu’un avion qui disparaît sans laisser de trace à devoir faire parler de lui, surtout lorsque des passagers sont des héritiers et que le voyage a été organisé par l’école la plus influente d’Asie. Le temps du trajet paraissait court comparé à l’attente qui a duré presque deux jours. Toute la piste était libre pour faire atterrir ceux qui étaient venus nous chercher. On laissait les passagers rejoindre leurs famille et aller à l’hôpital, mais nous, les membre de l’équipage on devait avant tout expliquer ce qui s'était passé, bien entendu la compagnie prendrait en charge les blessés et on avait réussi à ramener tout le monde donc c’était plus un procédé de routine. Une heure après j’avais abandonné l’équipe, le commandant de bord se débrouillerait très bien pour conclure cette affaire, j’étais juste épuisé, mon corps plein de courbature, faire l’aventurier en forêt et subir ses secousses ce ne fut pas facile, autant physiquement que psychologiquement, mes vêtements étaient sales et déchirés à certains endroits, mais j’ai dû tenir le coup... Après tout on était des « pilier » là-bas et baisser les bras où se montrer faible n’aurait aidé personne. La moitié des gens avaient déjà quitté les lieux lorsque je rejoins la salle d’attente, je devrais surement prendre un taxi pour rentrer à la maison, poussant un soupire en tirant ma valise qui finalement ne m’a pas servi à grand-chose, décidément, ce dernier voyage aura eu son lot de surprise. Je sortis mon portable, j’ai l’impression de ne pas avoir vu de réseau depuis une éternité, les messages s’affichent tous d’un coup. Raijû ? Je souris presque en lisant son inquiétude sans me douter qu’il soit pas si loin de moi à cet instant.

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TENUE ••• Deux jours. Deux putain de jours sans aucune nouvelle de cet enfoiré de demi-frère. Normalement je suis pénard, je m'en fiche du temps de réponse, mais quand mon père m'annonce cette histoire d'avion, d'atterrissage en urgence, d'accident, de volcan, de sauvetage, et ainsi de suite... J'ai balisé. Je me suis demandé à quel moment Hinata a décidé de m'ignorer, à quel moment il s'est dit que ce n'était pas important de me répondre ou de me faire savoir s'il était toujours en vie. D'ailleurs, mon père ne m'a rien dit là-dessus, juste indiqué que l'avion n'avait apparemment rien eu de grave et qu'ils rentraient par hélicoptère. Ceux-ci devraient arriver à l'aéroport d'Haneda, où les blessés seront prit en charge directement par les urgences, quant à ceux qui n'ont rien, ils pourront rentrés chez eux. Je suppose. J'en sais rien. Je suis juste agacé contre Hinata. Deux jours à m'interroger, à m'inquiéter, à me demander pourquoi il ne répondait à personne, ni à moi, ni à son père, ni à ma mère, ni à sa soeur. Personne. Y a de quoi monter dans les tours, ce qui est vraiment rare chez moi. Dès que j'ai su, j'ai tout lâché, j'ai fermé le salon et je me suis aussitôt rendu à l'aéroport où j'ai garé ma jeep de travers. Franchement, c'est le genre de détail qui me passe par dessus la tête, puisque j'ai terminé rapidement mon voyage à l'intérieur de l'édifice, à la recherche de mon demi-frère. Après avoir tournée une bonne heure dans l'aéroport, un gars de la sécurité a bien voulu m'indiquer où serait les fameux passagers, et c'est là que j'ai aperçu Hinata, de loin. Dans la salle d'attente. Ni une, ni deux, je l'ai rejoins là-bas et j'ai passé mon bras autour de son cou pour l'immobiliser et frotter mon poing sur le haut de son crâne. « Donne moi une raison de ne pas te tuer. » Fis-je en même temps, sans relâcher ma prise. Je serais prêt à lui faire une prise de judo pour lui faire passer l'envie de partir et de ne donner aucune nouvelle durant plusieurs jours.

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TENUE ► Je suis déjà parti durant des semaines et je n’appelé pas la maison tout les jours, pourtant quand je suis dans cet aéroport à lire les sms de mon demi-frère je souris bêtement, il est bien le seul que je n’ai jamais cru voir inquiet de ne pas avoir de mes nouvelles.  Je sais que les informations ont retransmis notre accident et que personne ne savais si nous étions envie ou écrasé dans l’océan, jusqu’à obtenir cet appel et être sauvé par des hélicoptères, le doute était donc normal sur notre survis.  Je peux imaginé que ma sœur, mon père et même toute la famille a du imaginer le pire en arrivant pas à me joindre, heureusement ce n’était que deux jours et nous sommes tous sains et sauf.  Je n’ai pas vraiment le temps de tapoter sur le portable pour répondre à Raijû que je vais bien et que je vais rentrer que je me fais surprendre par un bras s’entourant autour de mon cou, râlant a ce poings s’écrasant sur mon crâne. « Aie, Yah, stop, arrête ! » Je ne m’y attendais franchement pas, mais cette voix c’est bien mon demi-frère. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » J’ai évincer sa question par une autre, mais le voir là me surprends, j’aurais pas cru qu’il se déplacerai jusqu’ici pour me trouver. « Je viens de survivre à un volcan, j’ai pas franchement envie de mourir aussi bêtement si tu veux mon avis. » Riant un peu, en enroulant mes mains sur son bras autour de moi. « Ce n’est pas toi qui me disais de me crasher pour oublier mes soucis ? » Je me souviens étrangement de toutes nos discutions. En même temps elles sont récentes.  « On dirait que cette fois tu n’as pas été en paix. » Je souris en frappant son bras cette fois pour qu’il me lâche et que je puisse lui faire face. « Et ne me dis pas que tu aurais préféré que je meurs. » Je ne le croirais pas.

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TENUE ••• Les nouvelles vont vite, trop vite malheureusement. L'information a circulé à la vitesse de la lumière jusqu'à moi et du moment où j'ai su pour l'accident, je n'ai pas pu m'empêcher de venir à l'aéroport directement pour m'assurer que Hinata était bel et bien vivant. C'est le cas, il semble même en forme pour un gars qui a échappé à la mort. Vénère, je lui passe un sacré savon sans me soucier des regards indiscrets. « Je suis venu te réexpédier dans un pays lointain ! » M'agaçais-je, sans lâcher son cou pour autant. Il ne perd rien pour attendre, cet idiot. Bêtement ? « Crois-moi, le volcan n'est rien contre la fureur d'un ours mal léché. » Je rétorque secouant légèrement mon demi-frère au passage. « Tu feras ça plus tard, pour le moment tu as encore des choses à accomplir. » Comme profiter de Noa au maximum. Puis même, je crois que je ne le laisserai pas se crasher si facilement. En paix ? Bien sûr que non ! J'ai passé deux jours en enfer à vouloir sa mort, tout en priant qu'il n'ait rien de grave. étrange situation, je dois bien l'avouer. Relâchant la pression sur mon bras, je le lâche complètement et recule d'un ou deux pas. « Je te l'ai dis, tu as encore des choses à faire. Alors non, je n'ai pas envie que tu meurs de suite. » Je ne suis qu'à moitié sincère, parce que je n'ai pas envie du tout qu'il clamse, mais ça reste entre moi et moi. « Tu vas bien, au moins ? » Après tout, il a survécu à un volcan. J'ai droit de m'inquiéter un minimum pour mon demi stupide de frère. Il m'en fera voir de toute les couleurs, des vertes et des pas mûres. Heureusement que c'était son dernier vol avant longtemps, et j'espère très longtemps dans ce cas-là.

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TENUE ► Je m’attendais forcément à ce que notre disparition soit déjà devenu le sujet numéro un à la capitale, honnêtement lorsque j’étais sur l’île j’avais des responsabilités, je ne pouvais pas craquer, abandonner ou même le penser, bien que ce fût vraiment dur par moments, surtout dans la forêt en plein milieu de la nuit, alors que les évènements ingérable et inattendu se produisaient sans cesse. C’était assez étrange d’être revenu, de frôler le sol de Tokyo en se disant qu’on était sauvé, comme si ses deux derniers jours n’avait pas existé ou que c’était un mauvais rêve. Je ne suis pas encore totalement descendu de l’avion, mon esprit est toujours là-bas. Il faudra surement une bonne nuit de repos avant que je ne puisse réellement en sortir et encore, tous ceux présent sur ce vol auront surement du mal à oublier, cette aventure bien qu’elle n’ait causé aucune perte humaine a joué avec nos nerfs en permanence, basculant sans cesse entre deux questions existentielles. « Allons-nous vivre ? Ou allons-nous mourir ? » Chacun de nous y a pensé en voyant le volcan nous avaler vivant, mais on y a échappé et c’est tout ce qui compte. Dans l’aéroport je ne m’attendais pas à voir mon demi-frère, lisant ses messages en remarquant qu’il était inquiet, ce n’était pas le seul d’ailleurs, j’ai de nombreux appels et SMS de mes amis, ma sœur, ma famille. Cet idiot m’a surpris en m’attrapant par le coup, lui demandant clairement ce qu’il fout là. « Quelle violence. » Je ne comprends pas vraiment pourquoi il agit comme ça, qu’est-ce qui l’énerve ? Je n’ai pas répondu parce que je ne pouvais pas, suis-je en faute ? Si j’avais pu je lui aurais donné notre position plutôt que de passer des heures à prier pour que la radio marche. « Et pourquoi cet ours est-il furieux au juste ? » Qu’il me le dise. Je plaisante sur notre dernière conversation, étrangement j’ai vraiment failli me crasher, mais j’ai réussi à me poser sans encombre, il devrait être fier de moi. « Je suis revenu vivant non ? » il n'y a pas mort d’homme. Gardant le sourire, je hausse les épaules une fois qu’il m’a lâché. « Je ne vais pas mourir maintenant. » Je n’en ai pas envie et puis je sais aussi que je dois être au côté de Noa, alors il n'a pas à s’inquiéter. À sa nouvelle question j’avoue ne pas savoir quoi répondre, le regardant en gardant le silence, comme si j’avais perdu mes mots le temps d’une minute avant de simplement être honnête. « Je ne sais pas. » J’ignore si je vais bien, c’est étrange pourtant je n’arrive pas à répondre autre chose, j’ai mal partout et je suis fatigué, je suis content d’être rentré et je pense que je vais bien, mais en même temps j’ai l’impression que je pourrais fondre en larmes, c’est mitigé. « Rentrons. » Pour l’instant je veux retourner à la maison, voir ma famille, prendre une douche aussi. « J’aurais préféré que mon dernier voyage avant ma pause se passe autrement. » Partir ainsi me donne un gout amer. Je garde le sourire sans trop savoir pourquoi, mais je suppose que comme lorsque j’étais là-bas je dois rester positif et fort quoi qu'il arrive. J’aurais d'autres vol, pas demain certes, mais je m’envolerais de nouveau bientôt. « Comment ils ont réagi à la maison ? » Ils ont dû s’inquiéter aussi, mon père admire mon boulot, mais je sais qu’il doit craindre ce genre de nouvelle, comme ma sœur ou les autres membres de notre famille.

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TENUE ••• évidement que nous étions tous inquiets pour Hinata, que ce soit les parents, les frères, les soeurs ou moi-même. De tous, je devais être le plus préoccupé par la disparition de mon demi-frère, puisque je suis le seul à avoir souhaité sa mort à de nombreuses reprises. S'il venait vraiment à se crasher, je ne pourrais que m'en vouloir de l'avoir pensé ou dit ne serait-ce qu'une fois dans ma vie. Heureusement, son avion n'est pas parti en fumée et ils ont pu être rapatrié au Japon, à l'aéroport d'Haneda où je me prouve avec l'idée solide de le tuer de mes propres mains. Jamais auparavant je me suis autant fait un sang d'encre pour cet abruti, normal que je sois sur les nerfs, à blasphémer contre Hinata. Une fois en vue, je ne me calme pas pour autant, le choppant par le cou pour lui faire la misère et évacuer tout mes doutes à travers des répliques cinglantes. Ne comprend-t-il vraiment pas pourquoi je suis en colère contre lui ? Il mériterait que je le décoiffe à nouveau de mon poing. « Parce qu'un imbécile a disparut sans donner des nouvelles à sa famille. » Qu'il soit coupable ou pas, je m'en fiche. ça n'effacera jamais l'inquiétude que j'ai ressenti face aux mauvaises nouvelles ou à l'absence de celles-ci. « Tu aurais pu ne pas revenir du tout. » Pourquoi je m'agace autant ? Il est vivant, après tout. Il a intérêt à ne pas mourir, pour Noa, mais aussi pour les autres membres de la famille. Nous tenons tous à lui, même moi qui ai passé des années à le détester. Aujourd'hui je ne pourrais qu'être triste de sa disparition. à ma question, Hinata semble avoir un vide, une absence, comme s'il venait de partir loin, très loin de moi. Il ne sait pas ? Comment je pourrais savoir pour lui ? Je me retiens de lui donner un coup pour juger par moi-même, hochant doucement la tête à son simple mot. Rentrons, ça vaudrait mieux. « Tu ne pouvais pas prévoir que ça se passerait si mal, au moins tu t'en souviendras. » C'est sûrement le plus épique et inoubliable de ses voyages, le plus dangereux aussi. Devrais-je vraiment parler de la famille et de leurs ressentis ? Lançant un regard à mon demi-frère, un soupir m'échappe tandis que je détourne les yeux. « J'en sais trop rien. » Avouais-je, proche de la sortie. « Noa était très inquiète pour toi, mais sûrement la seule à croire que tu reviendrais en un seul morceau. Ton père ... Je l'ai simplement entendu parler avec ma mère et exposer ses craintes de te perdre, mais je n'en sais pas plus. » C'est déjà beaucoup, je trouve. Il aura fait peur à tout le monde. « Ils t'attendent. » Pourtant je suis le premier et seul à m'être déplacé aussi rapidement pour venir le chercher, ayant prévenu son père que je m'en chargeais, qu'il n'avait pas à s'inquiéter et qu'il devrait faire passer le mot. C'est étrange, parce que j'ai beaucoup plus échangé avec son père qu'avec ma mère, qui n'a pas pu tellement me conseiller au final.

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TENUE ► L’imbécile qui a disparu aurait voulu donner des nouvelles, mais il n’a pas pu, qu’est-ce qu’il ne comprend pas là-dedans ? « Je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas en donner, idiot. » Oui je le traite d’idiot, mais il l’a bien cherché ! De toute façon je suis revenu maintenant et je suis vivant, il n’y a pas besoin de revenir dessus, même si ça m’amuse de le taquiner sur ses propres paroles, parlant crash et mort, je ne savais pas qu’il serait inquiet au point de venir me retrouver à l’aéroport ou de m’avoir envoyé tous ses SMS en quête d’une réponse de ma part pour le rassurer. « Je n'aurais pas pensé recevoir autant de message de toi un jour. » Plaisantais-je alors que je rangeai mon portable, pas besoin de lui répondre vu que je peux le faire oralement et je ferais de même avec les autres membres de ma famille. Même s’il finit par me demander comment je vais j’ignore quoi répondre. Si je dis « oui » j’aurais l’impression de mentir et en même temps je suis content d’être vivant et de ne pas avoir dû annoncer la perte de nos passagers. Je suis fatigué ou plutôt épuisé en réalité, blessé, éprouvé mentalement et physiquement suite à tout ça, je pense que j’ai besoin de relâcher la pression, se montrer fort et confiant c’était ce que je devais faire, mais au final ce n'était pas si facile que cela en avait l’air. Je veux juste rentrer, ce vol ne sera pas été dans les annales pour mon départ en pause, enfin j’imagine qu’au moins ils en ont parlé aux infos. « C’est certain. » Je ne risque pas d’oublier. Je demande des nouvelles de ma famille, j’imagine que cela a été dur à la maison durant ses deux derniers jours. Tirant ma valise vers la sortie, je le regarde simplement en l’écoutant, faisant quand même attention où je mets les pieds. « Je vois... » Souriant simplement sans trop savoir quoi répondre. « J’imagine que cela ne t’a pas conforté à reprendre l’avion avec moi. » Dis-je pour l'embêter essayant de changer de sujet jusqu’à ce qu’on arrive à la voiture, mettant mes affaires dans le coffre.

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TENUE ••• Quoi qu'il dise, je serais borné jusqu'au bout. Bon, peut-être suis-je un peu dure avec lui. Coincé sur une île, il n'avait sûrement pas de réseau, donc aucun moyen de recevoir mes messages, ni de pouvoir me répondre. Et le seul moment où il peut s'inquiéter de cela, je l'agresse sans lui laisser le temps de comprendre. Soufflant fortement par les narines, je lâche finalement l'affaire. C'est la première fois que je m'inquiète autant à son sujet, auparavant je m'en fichais pas mal de ce qu'il pouvait faire ou devenir. Désormais, c'est un membre précieux de ma famille, comme tous les autres. Si au début c'était la tâche sur ce beau tableau, maintenant il n'est plus question de le salir ou de le ternir. « Sûrement la seule fois. » Précisais-je, pour ne pas qu'il croit que je recommencerai à lui envoyer des tonnes de sms. Là, c'est uniquement parce que j'étais super inquiet pour lui, ce que je n'avoue pas non plus de vive voix. Hinata n'a pas à jouer un rôle stupide pour se donner l'air d'aller bien. Si ce n'est pas le cas, autant qu'il soit franc. Avec moi, il peut tout me dire, même ce qui pourrait être dérangeant ou ennuyant. Après tout, j'étais là pour le soutenir dans l'histoire de Noa, je peux être là pour celle de l'avion. Une chose est sûre, mon demi-frère prendra sa retraire sur une note épique, parce qu'il ne revivra sûrement jamais une telle expérience plus tard, une fois qu'il reprendra l'avion. La famille s'inquiète aussi, peut-être pas les plus jeunes qui ne comprennent rien, mais ceux qui sont capable d'analyser la situation, oui. Je ne veux pas affoler Hinata, ni le déprimer, simplement le rassurer. « Plus jamais. » Approuvais-je, hochant doucement la tête avec un sourire. Que ce soit avec lui ou avec un quelconque pilote, j'éviterai les avions pour un long moment. « J'aurai pu être dedans. » Avec lui. C'est le genre de truc que l'on ne peut pas prévoir, ni l’atterrissage en urgence, ni le volcan, ni la présence de certaines personnes. Arrivé dans le parking, je déverrouille ma Jeep et le laisse mettre sa valise dans le coffre, avant de grimper derrière le volant. « Je suppose que tu veux rentrer directement à la maison ? » ça serait le plus raisonnable, mais s'il répond à la négative, j'aurai un autre endroit à lui proposer.

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TENUE ► Je suis content de rentrer sain et sauf, de revoir mon demi-frère et de me dire que cette expérience s’est terminée sans accident majeur, j’ignore si je peux réellement dire que je vais bien à cet instant, surement que je vais avoir besoin d’une bonne journée ou même de deux pour assimiler tout ce que j’ai dû retenir là-bas, être fort c’est bien, mais derrière je peux sentir la pression sur mes épaules retomber lourdement. « On verra bien. » Est-ce la dernière fois ? J’espère pas, c’est marrant de recevoir des SMS, en même temps je suis très technologie donc c’est évident que j’aime la communication et appeler, envoyer des messages, trainer sur les réseaux sociaux, toutes ses choses là. Je suis un peu déçu qu’il ait soudainement perdu son envie de remonter avec moi dans un avion, en réalité je le savais déjà, mais j’avais encore des chances de le convaincre, même lui me l’avait dit, mais après aujourd’hui je doute qu’il soit partant pour me confier sa vie. Enfin, j’ai quand même sauvé tout le monde si on le vois ainsi, mais ni moi, ni l’équipage ne cherche la moindre reconnaissance, l’avion a eu un problème et on l’a géré, c’est notre métier. « J’aurais aimé que tu le sois. » Soufflais-je avec un léger sourire, je pense que sa présence m’aurait été d’une grande aide, sincèrement. Eun Ha a été génial, mais mon demi-frère m’a montré qu’il était capable de me gérer, enfin... de me soutenir et j’aurai surement pu me sentir davantage confiant avec lui, bien que je n’aie tout de même pas abandonné et que je ne lui disse pas aussi clairement, hors de question. Ma valise dans son coffre je viens m’installer sur son siège, soupirant d’aise. « Pourquoi, tu veux qu’on aille quelque part avant ? » Je sais que ma famille est rassurée donc même si je mets un peu de temps à revenir ils ne seront pas inquiets. « Par contre si c’est un endroit chic je passerais pas. » Plaisantais-je en montrant mes vêtements déchirés et sales.

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TENUE ••• Que veut-il dire par « on verra bien » ? Dois-je prédire une nouvelle catastrophe qui m'inquiéterait à nouveau au point de le harceler de message jusqu'à le maudire ? Je n'espère franchement pas que cela se reproduise encore. Il m'en a déjà assez fait voir comme ça pour toute une vie. Qu'il ne compte pas non plus sur moi pour remonter dans un avion, si la dernière fois c'est bien passé, cette fois-là a été un fiasco. Je tiens trop à la vie pour la perdre bêtement dans un crash d'avion, surtout si c'est mon demi-frère qui le pilote. Si nous mourrons ensemble, j'aurai l'éternité pour lui faire subir le pire des châtiments. De toute façon, il sait très bien que je n'aime pas ce genre de transport et qu'il est eu cet accident ou pas n'aurait rien changé à ma vision des choses, si ce n'est l'aggraver un peu. Mon imagination me joue des tours, pour visualisé ma présence dans cet engin du diable, et Hinata qui surenchérit à mon grand malheur. « Pour mourir ? Ne parle pas de malheur. » Fis-je en imitant un frisson exagéré, les bras croisés comme si j'avais froid. Froid dans le dos, surtout. Qu'aurais-je pu faire pour l'aider entre un atterrissage d'urgence et un volcan en fusion ? Certes, j'ai de bon conseil et une personnalité plutôt sage, mais pas sûr que cela ait pu être utile. La voiture paraît beaucoup plus confortable que son siège de pilote ou ceux de l'hélicoptère, à entendre son soupir. « ça se pourrait. » S'il m'en donne l'occasion, je l'emmène dans le meilleur endroit du coin. « T'inquiète, je ne t'invite pas au restaurant. » Il ne peut y aller à poil si il veut, aucun soucis. Démarrant la voiture, je quitte ma place puis le parking de l'aéroport pour reprendre la route, direction l'autoroute. Ce n'est pas dans le centre-ville que je désire l'emmener, mais bel et bien à l'extérieur, dans les alentours de l'agglomération. Certes, on perd une bonne demi-heure à rouler, quittant la grande voie pour rejoindre un chemin plus petit menant à un parc. Il y a un étang, beaucoup de verdure et une sorte de petite colline surplombant le lieu calme et reposant. Le véhicule garée, je lui fais signe de sortir et de me suivre, l'entraînant à l'intérieur du parc où il n'y a presque personne à des kilomètres à la ronde. « Tu vois la colline derrière l'étang ? C'est là que nous allons. » C'est la place idéale pour se vider les poumons et crier un bon coup.

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TENUE ► Je ne compte pas l’inquiéter de nouveau ni lui ni ma famille, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver, après tout être pilote est ma profession, je remonterais encore dans un avion, encore et encore, surement jusqu’à la fin de ma carrière alors rien n'est prévisible. J’espère surtout que si on échange de nouveau des SMS je serais capable d’y répondre et que ce sera pour une raison moins importante que celle de ce weekend. Mourir ? J’aborde un rire incontrôlé en hochant la tête. « Personne n’est mort. » Au cas où il n’a pas remarqué, mais je ne le forcerais pas à reprendre ce moyen de transport si vraiment il se sent incapable de l’affronter. Une fois à la voiture je pose mes affaires et grimpe à l’intérieur non sans pousser un soupire d’aise, ça fait du bien d’être posé loin de cette pression, cette tension. Je ne sais pas ce qu’il a en tête, mais s’il souhaite qu’on s’arrête quelque part avant de rentrer cela ne me dérange pas du tout, en même temps ce n’est pas comme si j’étais pressé maintenant. Je préfère quand même lui faire remarquer que je n’ai pas tenu pour sortir manger ou même me promener en ville, n’ayant pas eu le temps de me changer depuis l’atterrissage. « Tu me rassures. » Plaisantais-je, ça serait étrange qu’il le fasse, un bar ça passe, mais un restaurant ça serait étrange. Pendant qu’il conduit je regarde le paysage à travers la vitre, même s’il fait froid je décide même de l’ouvrir pour prendre l’air sur le visage, les yeux fermés, pensif. J’ignore combien de minutes sont passés depuis qu’on a quitté l’aéroport, mais lorsque le moteur s’arrête je reprends mes esprits et admire les alentours pour essayer de voir où nous sommes. Retirant la ceinture je sors pour le rejoindre, le suivant à l’intérieur du parc, il y a des endroits que je n’ai jamais fréquentés à Tokyo, ce parc en est un, je ne savais pas qu’il se trouvait là. « Qu’est-ce qu’il y a là-bas ? » Au cas où il faut que je voie quelque chose en particulier. « Tu traines souvent dans ce genre d’endroit ? »

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TENUE ••• Ai-je vraiment peur de mourir ? Ce n'est pas vraiment par égoïsme que je crains la fin, mais plutôt pour ma famille et pour les gens qui ont besoin de moi. Que feraient-ils sans moi ? Que feraient-ils si je venais à disparaître soudainement ? L'avion ne s'est pas écrasé, le volcan n'a fait aucune victime malgré sa puissance, pourtant personne ne peut prévoir ce qu'il se serait passé si j'étais là-bas avec eux. « Un élément peut tout changer. » Qui sait, ma présence aurait pu causer des morts ou faire tourner la rond dans un sens différent ? Je devais être un moine bouddhiste dans une autre vie pour penser et parler de la sorte, avec sagesse et prévention. Quittant l'aéroport pour reprendre la voiture et la route, je lui propose d'aller quelque part, mais ce n'est pas un endroit très fréquenté, ni chic, ni qui demande une quelconque tenue. Un sourire aux lèvres, je me focalise sur la route, prenant diverses voies jusqu'au bon endroit. Au milieu du trajet, Hinata a ouvert sa fenêtre et je ne l'ai jamais autant détesté qu'à ce moment-là. Il ne fait pas chaud, surtout pas pour un mois de décembre. Heureusement que j'ai gardé ma veste et mon bonnet sur la tête, ça me tient un maximum au chaud. Une fois arrivée, je me gare devant le parc et coupe le moteur. Ce n'est pas le genre d'endroit qui attire énormément de monde, sauf les habitants des alentours, mais c'est une heure creuse pour tous. « Rien de particulier. » Ce n'est qu'un parc, pas aussi joli que le Yoyogi kōen, mais il possède ses charmes. Lâchant un petit rire, j'hausse les épaules dans l'intention d'être énigmatique. « Je traîne un peu partout quand j'ai le temps, ici, là-bas, partout. » Nous vivons dans une ville magnifique, grande et variée, autant se faire plaisir en découvrant un peu plus chaque jour. Menant mon demi-frère au bord de l'étang, je lui montre le petit pont qui le traverse vers l'autre côté, là se tient la colline. « Tu as besoin d'expulser tout ce que tu as sur le coeur. Alors, vas-y. » Fis-je, après avoir grimpé la petite pente jusqu'au sommet. « Crie un bon coup. » ça pourrait lui faire beaucoup plus de bien qu'il ne le croit.

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TENUE ► Les risques dans mon métier de mourir jeune sont certes plus grands qu’une personne restant au sol, mais j’ai toujours vu les avions comme une façon de me mener au ciel, sans mauvais jeu de mots... Les accidents sont rares et je ne laisseraient pas la peur ou la crainte de me crasher m’empêcher de voler, c’est comme ça. Je ne forcerais pas Raijû à monter avec moi, même si aujourd’hui le vol a été mouvementé personne n’a été tué. Je ne pense pas que comme il le dit sa présence aurait changé quoi que ce soit, je ne suis pas assez porté sur ses choses là pour penser que cela aurait pu modifier le destin de tous les passagers. Je souris cependant, je n’ai pas besoin d’approfondir dans ce sens, tout a été dis et pour l’instant j’ai juste besoin de me changer les idées et de revenir à la réalité, bien que ses deux jours furent bien réels, c’était trop intense pour le digérer en quelques heures. Il me propose de ne pas rentrer directement, enfin je lui dis qu’il peut faire un détour surtout, bien que j’ignore où, je remarque le parc une fois sur place, le lieu est calme et tranquille, au fond je crois que je sais pourquoi il m’a emmené ici et en même temps j’ai cette petite voix qui me dit que ce n’est pas ce que je pense, surement parce que je n’ai pas encore l’habitude malgré les apparences de l’attention que me porte Raijû en tant qu’ainé. « Hum. » Je fais la même chose, mais de pays en pays. Grimpant la petite pente de la colline pour arriver au sommet, je le regarde alors qu’il me demande de crier. « Sérieux ? » Je ne dis pas ça d’un mauvais ton, juste qu’il a parfois les bonnes idées et ça m’amuse, je l’ai toujours vu comme un ours mal léché comme on dit, faut croire que les apparences sont trompeuses et j’en ai déjà fait l’expérience à plusieurs reprises déjà. « Ne Rigole pas. » Dis-je en lui lançant un sourire en coin, m’approchant de quelques pas, je regarde d’abord le paysage, pensif, je revois ce volcan, la terre qui tremble, la fumée qui semblait avaler l’avion, les inquiétudes des passagers, leurs façons de me questionne sans réponses, de me juger d’incompétent, la peur, le désespoir, le sang, les larmes, j’ai vu tellement de sentiments différents en deux jours que je me sens en effet lourd et épuisé. Je suis un jeune pilote alors ce genre d’accident peut me rester collé à la peau, suis-je encore crédible en tant que tel ? Tant de questions qui s’entassent les unes après les autres, je dois vider ce surplus d’émotions et ne pas douter de mes capacités, parce que je sais que j’ai fait ce qu’il fallait. Je suis un bon pilote et rien ne doit me déstabiliser et me faire croire le contraire. Prenant une grosse inspiration, je mets mes mains en porte-voix avant de hurler tout simplement. Recommençant encore et encore, jusqu’à ce que ma voix ne sorte plus aucun son, fatigué de gueuler, me laissant tomber les fesses au sol en me mettant à rire, d’abord doucement, puis de plus en plus fort, maintenant allongé les yeux vers le ciel, je me sens mieux. Beaucoup mieux. « Merci. » C’est simple, mais c’est le mot le plus sincère que je peux lui dire à cet instant.

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TENUE ••• De toute façon, ce qui est fait, est fait. Que je sois dans l'avion ou pas, que cela est changé la destiné de tout le monde ou non. C'est du passé, et autant le laisser là où il est. ça n'aidera pas Hinata à mieux se sentir de savoir ce genre de truc ou si j'ai envie de remonter dans un avion. Je suis une personne terre à terre, dans tout les sens du terme. J'aime être sur le plancher des vaches, c'est tout. Quittant l'aéroport, je mène mon demi-frère dans un parc sans vraiment lui expliquer pourquoi ou ce que nous pourrions faire sur place. Il n'a qu'à me faire confiance et me suivre, en évitant de se poser des tonnes de question. Hinata ne proteste pas, au contraire, il semble beaucoup plus réceptif qu'à nos premiers jours de réconciliation. Tokyo a de moins en moins de secret pour moi parce que je mène traîner de partout, pour tagger sur les murs ou pour trouver l'inspiration, et aussi parce que cette ville mérite d'être bien connu. Arrivé au sommet, j'incite Hinata à crier, qu'il relâche toute la pression sur ses épaules. « Sérieux. » Pourquoi aurais-je fait un tel détour ? Pourquoi me serais-je arrêté ici ? Ce n'est pas pour admirer la vue, même si elle est belle. Cet endroit ressemble à un jardin zen, sans le sable. Mon demi-frère serait étonné du nombre de chose que je sais faire ou des idées que je propose pour remonter le moral aux gens. Je préfère largement l'amener ici pour qui gueule un bon coup, plutôt que sortir en boîte pour se bourrer la gueule à en perdre la mémoire. Au moins, en venant dans ce parc, Hinata peut assumer les épreuves qui l'affronte, au lieu de vouloir les fuir et enterrer profondément en lui. « Pourquoi je rigolerais ? » Je n'ai aucune raison de le faire. Les derniers événements qu'à vécu le jeune pilote me sont totalement inconnu, mais je me doute qu'il en a souffert et qu'il en souffre toujours à l'instant même où je l'observe en silence. Il ne fait rien durant quelques secondes, cherchant sûrement tout les souvenirs à virer, et durant ce temps je ne dis rien. Quand sa voix quitte enfin ses poumons, un sourire se dessine au coin de mes lèvres, les bras croisés sur mon torse, mes yeux toujours rivés sur lui. Il a beaucoup à vider vu le nombre de fois où il hurle, secouant doucement la tête. Il va vraiment perdre sa voix s'il continue à se faire entendre de la sorte, mais je ne l'arrête pas pour autant. Voyant qu'il se laisse tomber au sol, je me rapproche de lui et m'assois à côté. « C'est normal. » Rétorquais-je, détournant mes yeux vers le ciel. « Je suis ton frère, après tout. » Un frère sur qui il peut compter. Il est loin le temps où je l'envoyais bouler comme une merde, désormais je fais beaucoup plus attention à lui que par le passé. « ça va mieux ? » Questionnais-je, ramenant mes iris sur lui. J'aimerai savoir ce qu'il a vécu là-bas, mais je ne veux pas que ma séance puisse être inutile.

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TENUE ► Je ne m’attendais pas une seconde à ce qu’il me mène ici pour que je crie, pourtant même si je surpris cela me paraît une des meilleures idées qu’il aurait pu avoir. J’ai besoin d’extérioriser tout ce qui s’est passé plutôt que de le garder à l’intérieur, les autres passagers ont pu parler de leurs craintes, avoir peur ou pleurer, crier, hurler, s’énerver sur place. Pas moi. Ça fait aussi partie de notre boulot, paniqué est une des choses qu’on n'a pas le droit de faire, inquiéter ceux dont on a la charge le temps de vol est la pire chose à faire, alors on reste confiant en permanence et on rassure tout le monde. Ce qui laisse de nombreux « non-dits » sur la conscience. Du coup j’ai l’impression que mon demi-frère a vue juste et qu’il est vraiment doué pour me comprendre malgré tout, ce que je trouve assez déstabilisant. Je le préviens de ne pas rire, j’imagine qu’entendre quelqu’un gueulé en solitaire sur une colline doit être assez marrant à voir. En guise de réponse j’ai simplement souris en le regardant avant de finalement me lancer une fois que j’ai pu voir dans mon esprit tout ce que j’avais à lâcher, les unes après les autres je les éjecte de mes pensées et une fois que j’ai épuisé tout mon souffle je me laisse simplement tomber au sol soulagé, je me sens étrangement bien, apaisé au point de pouvoir rire pour un rien, bien sûr que je ne peux pas juste oublier, mais ça m’a réellement fait du bien de relâcher la pression. « C’est vrai, tu es mon frère. » Affirmais-je. Aussi dingue que ce soi c’est l’unique vérité à cet instant. « Beaucoup mieux, je devrais faire ça plus souvent. » Plaisantais-je en me redressant ramenant mes genoux contre mon torse pour y entourer mes bras. « C’était un truc de dingue. » Lâchais-je simplement les yeux vaguement sur l’horizon. « On a souvent eu des séismes au Japon donc ce n’est pas ce qui était le plus impressionnant, mais tout était si différent là-bas. » Le danger était réel. Il n’y avait personne pour nous sauver, la fumée était là, l’obscurité dans la forêt, le volcan et ses débris, les tremblements puissants. « Puis y en a toujours pour te rejeter la faute dessus tu sais. Jurant que j’étais incompétent et que j’allais le regretter. » Alors qu’ont leurs à sauver la vie, après tout les défaillances de l’avion ne sont pas la faute du pilote.

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TENUE ••• Je suis loin d'être un idiot. Hinata doit avoir surmonté beaucoup de chose comparé aux autres personnes présentent dans le vol. Je suis sûr qu'il a dû prendre sur lui, garder son calme et gérer une situation qui le dépassait de loin. Comment ne pas vouloir craquer dans ces moments-là ? Et pourtant je me doute qu'il a tenu le coup jusqu'au bout, quitte à s'esquinter moralement durant le voyage de retour. J'en ai aperçu quelque uns à l'aéroport, j'ai pu voir leurs visages sales et ruisselant, entendre leurs paroles terrifiées et parfois injuste de leurs proches. Hinata n'est pour rien, ni lui, ni les autres employés de l'avion. Malheureusement, il est toujours plus facile de s'en prendre à ceux qui commandent, qu'à la véritable raison. Puis, ça ne les avancerait à rien de parler à un tas de ferraille défectueux, alors qu'ils ont les pilotes ou les techniciens à qui chercher des complications. Bref, mon demi-frère a besoin d'air et crier lui fera le plus grand bien. Assis à côté de lui, je fais en sorte de lui montrer que je suis là pour lui et que je le serais toujours quoi qu'il arrive. Nous avons passés le pire cap que l'on peut avoir dans une famille reconstituée, alors ce n'est pas le moment pour lâcher et tout gâcher. « Reviens quand tu veux. » Riais-je légèrement, l'invitant à se pointer quand il le souhaite. Hinata se décide à parler, lisant dans mes pensées. Je n'ai jamais mal vécu les séismes de Tokyo, sûrement parce qu'ils n'étaient effrayant ou trop puissant, comme ceux que l'on ressent vers les côtes ou dans les autres villes de l'île. « Ne les écoute pas. C'est ceux qui en font le moins qui parle le plus, n'oublie pas ça. » Fis-je, venant le poquer le front. Un sourire en coin, je regarde mon demi-frère. « Les gens critiquent facilement, mais pensent-ils une seconde qu'ils pourraient faire mieux à ta place ? Si c'était l'un d'entre eux le pilote de cet avion, qu'aurait-il ressenti ? Ils ne savent pas se mettre à la place des autres, jurant que par leur confort à eux. » ça toujours été ainsi et ça sera toujours ainsi. Hinata n'a pas à s'en faire, ni à culpabiliser, il a fait beaucoup plus de chose honorable dans cet accident que d'erreur regrettable. « Ils sont tous revenu vivants. De quoi se plaignent-ils ? De la fumée ? Du bruit ? De la peur ? Je peux comprendre c'était effrayant, mais de là à vous accuser. » Ce n'est que mon point de vue, après tout.

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TENUE ► Je n’aurais jamais pensé que Raijû puisse être la personne capable de me comprendre ou en tout cas de me soutenir dans ce moment difficile, je n’aurais jamais voulu montrer à mon père ou mes jeunes frères et sœurs ce que j’ai vécu là-bas, mais avec mon ainé c’est comme si je n’avais pas besoin de le dissimuler, il a de suite compris que j’avais besoin d’évacuer et cela m’a vraiment fait du bien. « Je risque de camper par ici alors. » Riais-je à mon tour. Finalement je lui parle un peu de ce que j’ai ressenti là-bas sans trop entrer dans les détails directement, faisant juste allusion aux tremblements de terre qui était si différent et aux gens qui m’ont pris pour coupable par peur ou besoin d’en élire un tout simplement. Posant ma main sur mon front en laissant un sourire se placer sur mes lèvres après une petite grimace. Plus je l’écoute et plus je me sens mieux, mais en même temps je ne peux pas m’empêcher de rire en le regardant. « Tu es doué pour me réconforter. » On pourrait croire que je me moque, mais pas du tout. Les yeux vers le ciel je réfléchis à ses paroles, je pense aussi que j’ai faits ce que je devais faire, que l’équipage a fait ce qu’il pouvait, nous avons ramené tout le monde, certes il y a eu des blessés, mais si nous nous étions pas posé sur cette île on serait mort noyé dans l’océan ou par la puissance du crash. « Il y avait une fille avec moi, elle est même venu en forêt à mes côtés pour chercher les survivants. Elle me disait aussi qu’on avait fait ce qu’on pouvait et croyait en mon jugement. » Ils n’ont pas tous vu en nous des coupables, mais la majorité l’a surement pensé pour se sentir mieux. Je ne leur en veux pas, seulement je pense qu’étant jeune pilote ça m’a quand même atteint pour mon premier « accident ». « Je pense que le plus flippant c’était de ne pouvoir joindre personne pour nous aider. » C’était ce qui inquiétait le plus les passagers, mais nous aussi, même si on ne pouvait pas renoncer, sans radio on était mort. Tous. Enfin, c’est derrière nous maintenant... « Heureusement cela n’a duré que deux jours, sinon j’imagine pas ce que tu aurais fait si tu m’as harcelé autant de messages. » Me moquais-je, ça me détend de le taquiner sur ça.

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TENUE ••• Camper ? C'est un peu gros, mais pourquoi pas. J'espère juste qu'il pense à rentrer à la maison avant d'être portée disparu par son père ou ma mère. Bien que je ne le dise pas, je suis content qu'Hinata soit revenu de son voyage et surtout en un seul morceau. Quand je n'ai pas eu de réponse à mes messages, j'étais inquiet et j'en voulais vraiment à mon demi-frère d'être aussi silencieux, mais maintenant que je sais pourquoi il ne donnait aucune nouvelle, je ne peux que lui pardonner et chercher à savoir ce qu'il a vécu là-bas. Les gens sont stupides, ils ne voient pas le mal qu'ils font autour d'eux, rien qu'avec des paroles. Ils leur faut un coupable, quelqu'un sur qui rejeter la faute, mais eux-mêmes ne se remettent pas en cause. D'accord, ils n'y sont pour rien là-dedans, mais les pilotes ne pouvaient pas faire des miracles non plus. Hinata n'a pas à déprimer pour les paroles acerbes de certains passagers aigris ou en colère. Je peux les comprendre, je peux aussi comprendre mon demi-frère. Doué ? Je ris aussi, haussant les épaules dans un signe de modestie. Je ne dis pas tout ça seulement pour le réconforter, même si c'est l'idée de base, mais parce que je le pense vraiment. Une fille ? « Elle était belle ? » Demandais-je avec un rictus taquin. Cette fille devait être très intelligente et gentille pour croire en Hinata alors que le trois quart se retournait contre lui, injustement. Celui-ci me confit sa plus grande crainte ou angoisse de l'instant, comprenant parfaitement ce qu'il a pu ressentir. « La prochaine fois, prends un téléphone satellite. » Comme ça il pourrait joindre n'importe qui, même la nasa. Ha ha, sa blague me laisse un peu dépité, le regardant avec une mine désabusée comme s'il se moquait de moi. Il se moque de moi, justement. « Si ça avait duré plus de deux jours, j'aurai déjà préparé tes funérailles. » Rétorquais-je, venant lui donner un coup dans l'épaule. « Je me suis inquiété pour toi. » Marmonnais-je, comme si je ne voulais pas qu'il le sache et l'entende. C'est évident, entre mes messages et mon comportement d'aujourd'hui, mais le dire à vive voix est différente. « ça va mieux ? Tu veux rentrer ? » Il doit être fatigué ou affamé, peut-être les deux. à moins qu'il veuille rester un peu plus longtemps ici pour se relaxer avant de rentrer à la maison. C'est lui qui décide, moi je me contente de le suivre ou de l'emmener.

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TENUE ► C’est rassurant d’avoir quelqu’un pour me comprendre et me permettre de tout relâcher, je me sens beaucoup mieux maintenant et je peux même lui parler de ce qui s’est passé. C’est arrivé au cours des deux derniers jours, donc tout est encore tellement présent dans ma tête, comme si j’y étais encore, par chance je n’ai pas vécu de tragédie, personne n’est mort et on a eu que des blessés, mais c’était assez marquant surtout vers la fin, car il fallait garder espoir sans savoir ce qui allait se passer. Je profite de parler de ma partenaire, elle m’a vraiment aidé en restant à mes côtés. Belle ? Je le regarde et souris en hochant. « Très. » C’est plus pour paraître détendu, honnêtement même si elle était jolie je n’avais pas la tête à chercher un coup à tirer, de toute façon ce n’est pas vraiment mon genre, plus occupé avec mes vols et la maladie de ma sœur pour inclure une quelconque relation. « J’y penserai, même si ce n’est pas demain que je risque d’en avoir besoin. » Gardant les yeux au ciel, je me dis que je vais devoir attendre un moment avant de m’envoler à nouveau. Levant mon bras en l’air comme pour réduire la distance, bien qu’impossible, je soupire en blaguant un peu avec mon demi-frère me moquant toujours suite à ses nombreux messages. « Yah, tu m’aurais enterré trop vite idiot. » Riais-je, bien que cela n’ait pas été drôle ni pour moi ni pour ma famille. Mon rire s’estompe et je le regarde plus sérieusement. « Je sais. » Il est évident qu’il s’est inquiété, mais l’entendre de vive voix est assez surprenant, bien que ça fasse du bien. Vraiment. « Hum, rentrons. » Je pense qu’ils doivent nous attendre impatiemment et je me sens déjà plus léger grâce à lui.

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TENUE ••• C'est expérience a sûrement dû changer Hinata, où je l'ignore, mais il ne sera peut-être pas le même après avoir frôlé la catastrophe. La mort change les gens, en être très proche aussi. Hinata a déjà beaucoup à faire avec sa soeur, alors s'il doit lui arriver un truc grave entre. Heureusement il n'a rien, à part son moral qui a prit un coup, il s'en sort plutôt bien. La suite risque d'être longue et ennuyante pour lui, mais ce serait trop facile s'il échappait à la colère des gens qui sont dans l'incompréhension. Pour oublier cela, je le questionne sur sa partenaire de galère, ricanant à sa réponse. Belle ou pas, elle était là pour l'aider et c'est ça qui compte. Je me demande s'ils ont pensés à échanger leurs numéros, qui sait ça pourrait servir à l'avenir. Je me doute que mon demi-frère a autre à penser qu'une relation, mais des remerciements ne devraient pas l'embêter. « D'ici le prochain vol. » Dis-je, comme si c'était loin de se finir pour lui. Ok, il veut faire une pause dans sa carrière pour rester avec sa petite soeur, mais je suis sûr qu'il remontera dans un avion plus tard. Sauf que je ne peux pas en parler librement sans sous-entendre que Noa ne sera plus là. Son humeur revient progressivement et je suis assez fier d'être venu le chercher. Au moins il ne se morfond pas sur son sort et ça lui change un minimum les idées. « Oh, tu crois ? C'est quoi la limite pour t'enterrer ? » Plaisantais-je, loin d'être sérieux. Hinata est ma famille, je ne veux pas le perdre. Pour la première fois de ma vie, je lui dis un truc gentil et sincère, un truc qu'il n'aurait jamais entendu quelques mois plus tôt. Il m'a inquiété. Aussi surprenant cela soit-il, je me suis fait un sang d'encre pour lui. Un simple sourire orne mes lèvres à ces deux mots, à croire que c'est une évidence.  Hochant doucement ma tête, je me relève et tapote rapidement mes vêtements, tendant ensuite la main vers lui. Il est temps de rentrer à la maison et de rassurer tout le monde. Hinata doit se reposer aussi et manger un bon repas, ainsi qu'un bon bain. Bref, il doit reprendre sa vie ordinaire comme citoyen.