TENUE ▬ Noël approche à grand pas. Les étudiants partis au voyage organisé par le conseil sont tous rentrés sains et saufs. Je ne pensais pas qu’un tel projet allait avoir une telle tournure. Heureusement, personne ne mettait la faute sur nous, le conseil. De toute façon, c’était un accident et ce n’était pas le moment de chercher les responsables. Ça m’avait inquiété en découvrant que leur avion avait disparu mais au final, plus de peur de que mal. Nous sommes en vacances de Noël, mais nous avons un projet à rendre à la rentrée. Pour pouvoir être tranquille, je voulais le terminer avant Noël et le Nouvel an. Malheureusement, ce projet se fait par binôme et je me suis retrouvé avec Sasaki Akio. Je sais qu’elle est intelligente mais elle est d’une nonchalance pas possible en ce qui concerne le travail. Je suis moi-même flemmard mais pas pour le travail à effectuer et surtout un travail noté. J’espère juste qu’elle sera un peu plus bavarde et moins timide que son frère. Je lui ai proposé de se rejoindre à la bibliothèque mais ma camarade préfère se retrouver dans un café. Au final, ça ne change rien donc j’ai accepté. Le rendez vous est fixé à 14h devant le café. Je regarde l’heure sur mon portable. J’ai encore une petite demi-heure avant 14h. Je prépare mon sac avec des affaires utiles pour travailler et je prends même l’ordinateur portable, celui que j’ai reçu pour Noël (avant l’heure). Je vérifie une nouvelle fois mon portable pour voir si Akio ne m’a pas envoyé un sms du style qu’elle ne pouvait pas venir. Mais rien. Pas de nouveau message. Je sors de ma chambre et dit au revoir à mes parents. J’enfile mes chaussures et direction Chiyoda. Après 15 minutes de trajet, j’arrive devant l’endroit convenu. Regard à droite, regard à gauche, toujours pas d’Akio en vue. Je soupire et entre dans l’enseigne. Je me commande un chocolat chaud et m’assois sur une table, loin de l’entrée et dans un coin de la salle. Je n’aime pas être au centre de l’attention, d’où cette petite place discrète. Je sors un cahier et commence à écrire dedans.
Dernière édition par Kang Eden le Sam 21 Jan - 20:08, édité 1 fois
Une chose est sûre, c'est que les travaux de groupe, ça me saoule mais à un point inimaginable. Surtout quand les profs me collent avec Kang Eden, adorable spécimen de la gente masculine. Évidement, c'est sarcastique. Dire que maintenant, nous allons aussi travailler ensemble pour le conseil des élèves. Jamais je ne m'en remettrais. En tout cas, ce fou a cru qu'il allait pouvoir m'enfermer dans une bibliothèque. J'ai été catégorique. C'est un café ou rien. Sincèrement, vous ne me faites pas travailler dans un endroit clos. Limite je serais pour la prison plutôt que la bibliothèque.
Enfin bref, le café ne se trouve -à mon grand regret- pas à Shinjuku mais quelle importance, c'est là où l'on trouve le plus de mangas. Comptez sur moi pour décoincer ce jeune homme trop intéressé par les études. Je refuse d'être attachée toute la journée à une table de café. Mais bon. Là n'est pas la question. Devant mon armoire, je cherche différents vêtements. Avec lui, c'est sûr, je dois avoir l'air d'une fille. Sinon il va croire que je suis Hikaru, le petit frère d'Akio. Lol, je ne survivrais jamais tant qu'il sera dans les parages. Et avec sa tête de fouine, ce serait m'enterrer vivante que de lui dire la vérité.
Ma mère s'apprête à partir au travail et vu qu'elle passe par le café pour se rendre à son bureau, elle m'emmène de force dans sa voiture. Je déteste quand elle fait ça. Résultat, pour lui signaler, je place mes écouteurs dans les oreilles et mets la musique à fond. Ma vie reprend tout son sens avec du Sistar dans les oreilles.
Finalement, on arrive au café, je descends, la salue rapidement et la laisse partir en soupirant. Cette femme est insupportable. Dire qu'elle a tenue à me faire la discussion alors qu'elle voyait pertinemment que je ne l'écoutais pas. Ça m'exaspère. En entrant dans le café, je retire mes écouteurs et salue les serveurs. Maintenant il faut que je trouve Kang. Un bref coup d'oeil à la salle et je le remarque, sur une table du fond. Je m'avance vers lui et m'assois en face.
TENUE ▬ Depuis que Sasaki Akio est devenue Vice présidente du conseil, je me pose réellement la question de comment les élèves ont pu élire les membres. Comment une fille si peu sérieuse a pu avoir un rôle aussi important. Mais aussi tôt la question m’est venue à l’esprit, j’y ai perdu tout intérêt. Ce n’est pas à moi de me questionner sur ça. Je ne ferai pas sa part de boulot et elle se débrouillera pour respecter les demandes. J’ai mes devoirs à remplir et je ne ferai que ça. C’est à d’ailleurs à cause de notre statut qu’on nous a mis ensemble pour le devoir parce que ça nous « facilitera » les choses puisqu’on a le même « club » et donc les mêmes horaires. Tu parles, c’est plus saoulant de devoir rester davantage avec elle qu’autre chose. Elle ne fait aucun effort et ça me saoule. Enfin, j’ai quand même réussi à avoir un lieu pour travailler ensemble mais je ne pense pas qu’elle sera d’humeur à le faire. Après avoir récupéré ma boisson, je m’installe dans un coin tranquille et commence à travailler. Je ne regarde pas l’heure car je ne tiens pas à savoir si elle va être en retard ou pas. Je ne relève la tête que lorsqu’une personne vient s’assoir en face de moi. Sasaki Akio est là. « Depuis l’heure convenue ? » dis-je avec un sourire faux. A elle de juger si c’est depuis longtemps ou pas. « J’ai pu avancer un peu sur la résolution du problème. » Je soupire. « Je pense qu’il vaudrait mieux pour nous de se répartir le travail et mettre en commun qu’à la fin. » Ce sera plus facile et surtout moins éprouvant que de réellement travailler en groupe. « Mais tu as intérêt à faire ta part du boulot. » Parce que même si le devoir en entier n’est pas bien difficile, il peut être long et barbant.
Une simple main dans mes cheveux me permet de vérifier que les barrettes qui retiennent mes mèches en arrière sont toujours à leur place. Je me suis dis que ça renforcerait mon côté féminine et qu'il se poserait moins de questions comme ça. Mais je vous jure, notre dernière confrontation a été si gênante que j'ai même commencé à inventer une vie à Hikaru pour garder le change. Il fallait que je lui trouve un club, un but dans la vie, des petites anecdotes sur notre relation et tout. Une véritable histoire juste pour cacher une vulgaire activité. Mais bon, le travestissement est aussi mal-vu que des gens pratiquant le BDSM ou des trucs du genre. Et au regard de ce jeune homme qu'est Kang, je suis sûre qu'il me jugerait tellement fort que ça traverserait les générations. Ce mec est bien trop coincé pour accepter qu'une inconnue dans son univers si organisé n'apparaisse. Non mais le pauvre, il ne décroche tellement pas qu'il est déjà en train de travailler. Il ne sait pas faire autre chose ?
Je soupire et pose un coude sur la table pour avoir mon menton dans ma main. Là, je l'observe déblatérer ses ordres à tout va. Il a du oublier qu'on est au même niveau tous les deux et qu'il n'a aucune autorité sur moi. Avec un petit sourire, je reste silencieuse, jusqu'à ce que quelqu'un vienne prendre ma commande. Là, je demande un chocolat avec Totoro dessus. J'aime bien ces dessins, c'est éphémère et absolument adorable. Et puis, ça rajoute une touche de kawaiitude qui effacera quelques doutes persistants, j'en suis certaine.
►Dis Kang, t'as jamais essayé de t'aérer la tête un peu ? S'tu veux, je te fais sortir un peu après, ça pourrait te faire du bien.
Quoi ? Ma tentative de fuir le travail ne va pas marcher ? Totalement. Mais c'est pas grave, ça se tente quand même. Avec un soupir, je souris faussement pour couper toute éventuelle remarque. Je n'ai pas envie de me faire incendier pour une boutade. Un stylo et une feuille plus tard, je tapote sur la table pour attirer son attention.
►Je veux bien qu'on bosse chacun de son côté -même si on peut pas vraiment appeler ça du travail d'équipe- par contre, tu dois t'engager à m'aider si je n'y arrive pas. Tu sais aussi bien que moi que je suis mauvaise élève.
En vérité, c'est entièrement faux. J'ai juste une immense flemme. Et même si j'ai compris l'intégralité de cette leçon, je n'ai pas envie de me fouler et de réfléchir plus que nécessaire. Tant que j'ai suffisamment de points pour pas aller aux rattrapages, je ne vais pas faire d'efforts supplémentaires. En attendant sa réponse, je commence à mordiller le bout de mon stylo, en songeant à ce doux chocolat qui va bientôt arriver.
TENUE ▬ Lorsque je suis à Royal, je fais toujours attention à mon image. Je ne tiens pas à ce que mes notes baissent. Je ne suis pas issu d’une famille riche et si je suis à Royal, c’est grâce à la bourse que j’ai obtenu. Si jamais mes notes baissaient, ça inquiéterait mes parents et je ne veux pas les décevoir. En vrai, je me fiche d’étudier ou pas, je veux juste faire ce plaisir à mes parents. Ils ont travaillé dur pour m’élever et je souhaite rendre la pareille plus tard. Ils ne m’ont certes pas demandé d’entretenir une image de prince, mais je tenais à être parfait à leurs yeux. Je ne savais pas qu’en faisant ainsi, j’allais attirer l’attention de mes camarades jusqu’à devenir irréprochable pour eux. Pris dans ce masque, je n’ai plus d’autre choix que de le continuer de le porter au lycée. Et tant que j’aurai quelqu’un qui serait susceptible d’avoir ou qui ait un lien avec Royal à proximité, je garderais ce masque en place.
Je suis flemmard mais je n’ai pas peur de travailler. Je sais quand il faut que je m’active et quand je peux me relâcher. Pour le moment, avec ce devoir à rendre, il est hors de question de se détendre. Ça aurait été un travail seul, je ne l’aurai pas pris tant au sérieux aussi tôt mais comme je suis en binôme, je dois y mettre un peu de volonté et ne pas trop tarder à le faire. Je déteste les travails en groupe. Je ne fais pas assez confiance aux autres. Mon ton est neutre mais mes paroles sont claires. Ça ne m’étonne même pas qu’elle pense que je sois coincé et ne pense qu’à travailler. Je me fiche qu’elle ne sache pas comment je suis réellement. Enfin, elle ne l’a pas dit explicitement que je sois coincé mais son attitude le montre. En même temps, si je suis comme ça avec elle, c’est parce que je sais qu’elle n’aime pas travailler. Je dois la secouer si je veux avoir un travail fait. Mais je n’ai pas eu besoin d’ajouter quoi que ce soit puisqu’elle commence enfin à se mettre dans l’ambiance du travail.
« C’est raté Sasaki. Je connais ton potentiel alors ne me l’a fait à moi. Je m’en fiche que tu préfères être en dessous de tes capacités mais maintenant qu’on est dans un même groupe, je ne laisserai pas ça passer. »
Je n’ai aucun moyen de pression sur elle. Elle a le droit de ne pas faire de son mieux mais je trouverai comment lui faire changer d’avis. J’ai remarqué que son frère n’était pas à l’aise avec moi. Alors je devrais peut être commencer par là ? Contrairement à mon image de prince, je suis loin d’être si pur et gentil que ça.
Sachez qu'avec les animaux hyper intelligents comme l'éléphant ou le dauphin, on peut y ajouter le Eden, de la famille des Kang. Cette espèce est connue pour sa fourberie à toute épreuve et sa capacité à percer les gens à jour. Avec lui, je dois rester vigilante à plein temps, un vrai travail de ninja. De plus, il refuse de me venir en aide. D'après lui, j'ai des capacités suffisantes. Lmao, il a raison. Mais bon, c'est pas une raison pour me rejeter de cette manière. Enfin, j'aurai essayé quoi.
►J'aurai essayé au moins. Je t'annonce que je travaille vingt minutes. Ensuite j'ai besoin d'une pause chocolat. Toi aussi ça ne te ferait pas de mal.
C'est bête mais la procrastination est ma passion et je préfère étaler le travail mais profiter de petites douceurs plutôt que de faire tout d'un coup avec une récompense à la fin. Le stylo en main, je fais un clin d'oeil à mon coéquipier avant de me plonger sur ma feuille sans un mot. Mon cerveau tourne à plein régime et très vite, j'arrive à tiers du travail de déchiffrage. Cette constatation m'incite à divaguer d'avantage. Qui est réellement Kang Éden ? Il se donne un style de prince, beaucoup de filles semblent l'apprécier et ses notes sont irréprochables. Pourtant je n'ai pas l'impression qu'il a nombre d'amis à Royal, il semblerait plutôt que personne ne le connaisse vraiment. Alors qui est ce conseiller du conseil des élèves ? Maintenant que je suis vice-présidente, je vais me pencher sur son cas, il m'a l'air intéressant.
Pendant qu'il continue d'écrire, je le détaille du regard. Certes il n'est pas désagréable à regarder mais je ne lui trouve au charme particulier. Son style vestimentaire est simple et même plutôt coincé, comme lui. C'est vraiment idiot mais j'ai l'impression qu'il sonne faux. Celui que j'ai en face de moi n'est pas le vrai Kang, du moins, sa personnalité est autre.
►Les vingt minutes sont passées et ma commande est là. Arrête toi cinq minutes, ça ne te fera pas de mal.
Rassurez-vous, je ne l'ai pas observé tout ce temps, à peine trois minutes à vrai dire.
TENUE ▬ Je ne comprends pas et ne cherche pas à comprendre Akio. Si elle a choisi de faire les imbéciles au lieu de montrer toutes ses capacités, je ne vais pas la faire changer d’avis. Je n’ai aucun droit à la forcer à travailler et je ne souhaite pas le faire. C’est sa vie et je m’en fiche de ses choix. Par contre, cette fois ci, c’est différent. Nous avons un devoir en commun et je ne peux la laisser agir à la légère. Comme toujours, je vise une bonne note et Akio ne doit pas être un obstacle à cet objectif. Elle n’a pas de chance d’être tombée sur moi mais je peux dire la même chose sur elle. Parmi toutes les personnes de la classe, il a fallu que je travaille avec elle. Elle m’énonce sa condition de travail. Et même si mon expression reste neutre, je suis ahuri par sa déclaration. Une pause toutes les vingt minutes. Ce qui veut dire qu’en une heure, elle aura au moins eu 3 pauses. Et encore, j’imagine que ses « pauses chocolats » durent plus de cinq minutes. Mais je n’ai pas d’autre choix que d’accepter. Si je ne le fais pas, elle n’y mettra pas du sien.
« Du moment que tu travailles. »
Je replonge la tête dans mon carnet et mes livres. Je recopie les phrases qui me semblent être judicieuses et note les pages intéressantes dans mon cahier. Je ne calcule pas ma « partenaire », même si je peux sentir son regard. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive et si je devais m’arrêter de travailler dès que l’occasion arrive, je ne pourrai jamais travailler tranquillement. Je suis concentré dans mon travail. Je gratte, je réfléchis. Je bois de temps en temps ma boisson, toujours en ne quittant pas mes notes. Le temps passe rapidement. Je relève la tête en entendant Akio parler. Je vérifie l’heure. Même si je suis efficace, vingt minutes restent trop courts pour bien travailler. Mais j’imagine que si je ne fais pas ce qu’elle dit, elle serait capable de me lâcher.
« Cinq minutes alors. »
Je pose mon stylo sur mon cahier et m’appuie sur le dossier de la chaise.
« Ton frère va bien ? »
Ce n’est pas que je cherche à faire la conversation avec elle, mais si je devais le faire, je préfère parler de son frère que d’elle.
D'un côté, on peut dire que ce travail est utile pour les deux partis. Je vais avoir une très bonne note sur mon bulletin et Kang aussi vu que je vais me forcer à bien travailler pour lui. Pas spécialement comme remerciements ou quoi, juste que j'ai pas envie de l'avoir sur mon dos si il se tape un 60 sur 100. Parce qu'avec une note pareille, je serais capable de me retrouver à la morgue. Et il ferait en sorte qu'on ne connaisse jamais son crime. L'assassin.
En plus, mes pauses ne semblent pas le satisfaire. Comme si je l'avais coupé dans son élan. Pourtant, si il s'intéressait à la science, il saurait que la capacité de concentration maximale d'un cerveau comme le notre ne surpasse pas vraiment les 20 minutes. Après on régresse. Des pauses nous permettent de lui rapporter du sucre et du repos. C'est essentiel. J'attrape ma tasse et commence à boire. La question de Kang sur mon frère fictif manque de me faire m'étouffer. Pourquoi me pose-t-il des questions sur lui ? Je relève la tête et m'essuie la bouche avant de m'adosser à ma chaise avec un petit sourire interrogateur.
►Hikaru ? Tu le connais ? Je ne savais pas.
Un petit haussement d'épaules suffira sûrement à stopper de sujet.
►Il va bien. Du moins, je ne m'en suis pas tant préoccupé que ça.
Sauf si on compte le fait de lui inventer une vie comme une attention. Mais bon, ça il ne peut pas le savoir. Je soupire et continue de boire ma commande. Si le sujet repart sur ça, je vais vite retourner travailler. Qui sait, on aura peut-être tout fini assez tôt.
►Tu voudras que je t'emmène dans les magasins après ? Sans être méchante, de nouvelles fringues ne te feraient pas de mal. Je peux même t'en offrir quelques unes.
Bon. À voir selon le prix mais c'est vrai. Son style demanderait à s'élargir un peu. On est des adolescents, faut qu'on profite de notre jeunesse dans ses fringues.
Dernière édition par Sasaki Akio le Ven 17 Mar - 8:07, édité 1 fois
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Ce message a été posté Jeu 16 Mar - 20:09
“Time to work.”
Feat Akio
TENUE ▬ Akio semble avoir compris la gravité de notre devoir et commence à se mettre à travailler. Tant mieux. Je la regarde deux secondes avant de plonger moi-même dans le travail. Je peux comprendre que le temps de concentration pour chaque individu soit différent mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me réclame réellement une pause au bout de vingt minutes. Je soupire avant de reposer mon stylo. C’est parce qu’elle n’a pas l’habitude de travailler durement que sa capacité d’attention soit si courte. Mais je préfère la laisser prendre cette pause. Chacun doit faire un pas en avant si on veut que ce travail soit achevé. Je souffle un coup et pose mon stylo. J’aurai pu la laisser faire ce qu’elle a à faire mais ce serait gênant d’avoir un silence et de se regarder dans le blanc des yeux. Autant ne pas parler ne me dérange pas, autant je n’aime pas ne pas savoir quoi faire devant une personne. Parler de son frère m’a semblé être un sujet possible.
J’ai rencontré son frère par hasard dans les toilettes. Je me doute que ce n’est pas un sujet intéressant à raconter à une autre personne alors sa réaction me semble tout à fait normal. Surtout que je ne l’ai pas revu depuis la dernière fois alors on ne se connait pas réellement. Il me sert juste d’une excuse pour combler le blanc. La preuve, je m’en fiche un peu de ce qu’elle me dit. Sa relation avec son frère ne semble pas être si bonne que ça, alors raison de plus de ne pas m’en mêler davantage.
Je regarde d’un air surpris mes vêtements. Je ne comprends pas trop ce qu’elle insinue. Enfin, si je comprends mais je ne vois pas où est le mal dans ma façon de s’habiller. Je croise les jambes et me redresse sur ma chaise.
« Tu n’aimes pas comment je m’habille ? »
Lui demandai-je d’une voix calme. Heureusement que je ne suis pas du genre à réagir au quart de tour car même si elle dit ne pas vouloir être méchante, une autre personne pourrait certainement mal prendre ses mots. Cela dit, ce n’est pas parce qu’elle n’aime pas mon style que je suis obligé de le changer. De toute façon, nous avons un devoir à finir alors, c’est bien beau de parler d’un après, alors qu’on vient à peine de débuter.
Lorsqu'on observe Kang, on finit par se demander si il a réellement l'âge qu'il parait avoir. Comment un mec comme lui peut avoir 17 ans ? Je refuse de croire une seule seconde à ce délire. Soyons honnêtes et sérieux, qui refuse des pauses détentes et parle d'une personne rencontrée une seule fois dans les toilettes, et encore, 5 minutes sans voir son visage. Il n'y personne de normalement constitué qui ne fait ça. Et personne ne s'habille si sobrement à notre âge. Bon, je peux parler, actuellement je suis un peu du même style. Mais gad, faut pas prendre 10 piges avec ses fringues, après c'est ringard.
Je soupire en regardant le petit conseiller s'indigner de ma remarque. Enfin, il reste calme mais j'ai bien compris qu'il n'y a que moi qui voit un problème là-dedans. Ah, pourquoi les enfants de bourges comme tout le monde dans ce lycée s'estiment obligés de s'habiller hyper strict. Les enfants, réveillez vous et profitez bon sang de bois.
►C'est pas que j'aime pas, c'est juste que ça fait grave strict. Kang, t'as 17 ans, profites aussi de ta jeunesse. Tu pourrais pas mettre un seul pied dans une fête avec des habits comme ça.
Je sors mon téléphone et entre dans la barre de recherche quelques magasins sympa de jolies fripes. Lorsque j'ai trois onglets d'ouverts avec trois boutiques différentes, je lui adresse un clin d'oeil.
►On finit ce boulot et après, je t'emmène là-bas. Tu seras pas obligé d'acheter ou quoi, je te force pas. Mais au moins, vois les alternatives que tu peux offrir à ta garde-robe.
C'est vrai quoi. Même moi, j'ai des dizaines de fringues de mec pour Hikaru. Alors il n'y a pas de raison qu'il ne trouve pas son bonheur. Enfin, sinon c'est grave triste.
Avec un petit sourire, je secoue mon stylo devant lui et me replonge dans l'exercice. C'est long, chiant, mais il faut que je le finisse vite pour pas qu'il me saoule encore.
TENUE ▬ Ma camarade a du cran. Elle me dit clairement que ma tenue vestimentaire ne lui plait pas. Même si je ne vois pas pourquoi elle se tracasse autant sur ça. J’aime être dans la sobriété. Chemise et pantalon simple, dans des couleurs unis. Il faut dire que mon physique attire déjà assez l’attention alors je n’ai pas besoin qu’on me remarque davantage à cause de mes vêtements. Je suis amplement satisfait par mes choix vestimentaires. Mais mon avis diverge encore avec celui de Sasaki. J’émets un petit rire à sa remarque. C’était plus fort que moi. Alors que je rêve de devenir adulte, ma camarade me dit de profiter de ma jeunesse. A quoi à être beau d’être jeune ?
« Tant mieux. Ce n’était pas dans mes intentions d’aller à une fête. »
Dis-je en reprenant mon stylo, prêt à repartir sur un nouveau round. Ce n’est pas que je n’aime pas m’amuser mais je ne peux pas me détendre en public. Ce n’est pas pour être arrogant mais c’est fatiguant quand les regards sont constamment rivés sur moi. Je n’arrive pas à en faire abstraction et c’est pour cela que je ne m’accorde pas de relâchement possible. Je jette un bref regard à ce qu’elle est en train de faire. Elle pianote quelque chose sur son portable avant de faire un clin d’œil. Je vérifie l’heure. Il est encore assez tôt.
« Si tu veux. Mais je veux que tout soit nickel avant d’y aller. »
Peut être que ça la motivera à travailler. En tout cas, elle a repris le stylo et commence à gratter. Je tourne le stylo entre mes doigts avant de moi aussi plonger dans les livres. Je m’arrête, je réfléchis puis écris. Le schéma se répète plusieurs fois. Je ne veux pas m’arrêter et tant pis si ma camarade s’accorde ses pauses. Elle fait ce qu’elle veut du moment qu’elle arrive à finir sa part de boulot. De toute façon, je suis bien trop préoccuper par mon devoir pour remarquer ce qu’elle fait à côté. Au bout d’un certain temps, je pose mon stylo et m’affale sur ma chaise. Je prends ma boisson dans la main et la porte à ma bouche mais je constate un verre vide. Je repose le verre sur la table et jette un coup d’œil à ma camarade. Elle est avachie sur la table. Elle dort ? Je n’arrive pas à voir si elle a les yeux fermés ou pas. Et j’ignore aussi le temps qu’elle a passé dans cette position.
« Sasaki. Tu as fini ? »
Non parce que si elle dort et qu’elle n’a pas fini, ça va mal aller.
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Ce message a été posté Dim 26 Mar - 18:31
▼Eden▲Tenue▼ Work Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai une capacité d'investissement relativement grande. Et aujourd'hui, le petit Kang va en profiter. Avec un entrain qu'on me connaît peu, je gratte le papier, alternant entre mon cours, mon exercice et ma fiche de réponse. Je développe le plus possible, allant même jusqu'à refournir mes réponses à la moindre découverte. Finalement, ce travail de groupe rappellera à tous ces profs que quand je veux, je peux. Et qu'il faut juste qu'ils se remettent en cause sur le pourquoi je ne travaille pas. Qui sait, ils trouveront peut-être une source de motivation.
J'écris, encore et encore, et me voilà presque à la fin de mon travail. Kang ne décroche toujours pas mais je le comprends. Moi aussi j'ai fini par être happé par le sujet. On a envie de découvrir la suite, de décortiquer la moindre petite information pour en extirper l'utile. Un vrai travail de chirurgien. J'adore.
J'arrive au bout du chemin. Tout est écrit, il ne manquera plus que la mise en commun et au propre de nos deux parties. Je soupire et m’avachis sur la table, à la recherche d'un quelconque repos. Agiter son cerveau comme ça, c'est pas bon pour moi. J'en suis toute fourbue. Je ferme donc les yeux, juste pour goûter à la joie du calme et de la tranquillité. Un petit sourire aux lèvres, je m'enfonce dans le sommeil sans m'en apercevoir.
C'est la voix de Kang qui perce peu à peu mon refuge, ainsi que la vibration de mon téléphone. J'ai du recevoir un message. Je fronce les sourcils de frustration et me relève en me frottant les yeux. Gad, dès que je rentre, il faut que je fasse une sieste.
►T'inquiète pas Kang, j'ai fini. T'auras plus qu'à mettre au propre où je ne sais quoi. J'ai essayé de détailler le plus possible. Après, ne t'attends pas à des miracles non plus. Je me suis investie, certes, mais j'ai bien plus de regard que toi.
Je soupire et m'étire avant de tirer mon cellulaire de ma poche. Il s'agit encore d'un charmant message d'amour d'une des petites fan de prince "Éden". Celle-ci me signale, comme toutes ses autres copines, que c'est véritablement une chance de travailler avec lui, que je n'ai pas intérêt à tout foirer et qu'il est nécessitée que je ne lui parle pas outre mesure. Autant dire que cela me fait bien rien. Avec un petit sourire, je pose mon portable sur la table en levant les sourcils.
►Et bien. Je n'étais pas au courant que ton fan club pouvait être si virulent parfois. Bon courage à toi.
Je tire un chewing-gum à la menthe de mon sac pour le mettre dans ma bouche, j'en propose un autre à mon camarade.
J'ai changé de code en plein milieu, sorry D: mais je trouvais ça illisible et mon but n'est pas de tuer les yeux :')
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Ce message a été posté Mar 28 Mar - 0:21
“Time to work.”
Feat Akio
TENUE ▬ Je suis assez satisfait par mon travail. Et je n’ai plus qu’à tout mettre au propre, ainsi que la partie de Sasaki pour que tout soit parfait. Je jetterai un coup d’œil rapide à sa partie mais étrangement, j’ai assez confiance en elle pour ce travail. Cette fille est intelligente mais a juste la flemme de travailler. C’est dommage mais je n’y peux rien y faire et je ne tiens pas à en savoir plus. Chacun a ses motivations et ses envies. Si elle ne trouve aucun plaisir à réussir dans ce qu’elle fait, c’est son problème. Pour une raison que j’ignore, elle a bien voulu y mettre du sien et s’est mise à écrire autant que moi. Sauf qu’au moment où je relève la tête, je la vois avachie sur la table. Je l’appelle et semble m’avoir entendu. Elle était réellement en train de dormir. Sasaki se redresse et m’informe qu’elle a fini. Je vous l’avais dit qu’elle était intelligente, elle a même réussi à finir avant moi, même si je suis conscient que rapidité ne signifie pas forcément qualité, mais je la fais confiance. Je récupère ses feuilles et lis en diagonale la première page. Ça m’a l’air bien.
« Tu as bien travaillé Sasaki. Merci. »
Ça me semble normal de la remercier. Elle a mis du sien alors que ce n’était pas son style de travail. Pendant qu’elle consulte son portable, je feuillette son travail. Je suis confiant, on va avoir une bonne note. Je mets sa partie avec la mienne et range le tout dans une pochette plastique. Je ferme les livres et mets les stylos dans ma trousse. Je remarque rapidement son expression amusée. J’arrête tous mouvements pour la regarder. Elle semble avoir quelque chose à me dire.
Mon fan club. Je lui souris, à la fois désolé et gêné par ce qu’il s’est passé. J’imagine qu’elle a du recevoir un message d’une des filles qui m’apprécient bien.
« Désolé. Elles n’ont pas été dures avec toi ? Elles ne sont pas si méchantes. »
Juste un peu lourde. Mais je ne peux pas me plaindre devant Sasaki de ça. Si jamais elle venait à raconter que j’ai dit que je n’appréciais pas ces filles, je vais tomber de bien haut. Enfin, je doute que ce soit une des préoccupations favorites de Sasaki, mais je préfère me méfier de tout. Nous sommes à l’abri de rien. Je récupère le chewing gum avant de la remercier. Je regarde l’heure sur mon portable.
« Une heure max. »
Je dois encore faire les finitions de ce travail et aussi continuer à apprendre la liste des informations sur les victimes de mon prochain coup. Je mets toutes mes affaires dans mon sac et attends que Sasaki fasse de même.
hrp:
Ok pas de souci :)
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Ce message a été posté Dim 9 Avr - 20:19
▼Eden▲Tenue▼ ShopLes devoirs sont enfin terminés et je peux désormais ranger mes affaires. Tous mes stylos retrouvent leur place, mes feuilles reviennent dans mon sac, je suis prête à partir. Avec un petit sourire, j'attrape un billet pour payer ma consommation et jette un regard à mon camarade.
►Non, c'est bon, t'inquiète. On finit par avoir l'habitude quand on est au conseil avec toi.
Je me relève et m'étire longuement avant de me rendre vers la caisse. Il m'a laissé une heure pour lui faire découvrir quelques boutiques. Il faut que je cible et qu'on se dépêche. Je remercie la caissière qui me rend la monnaie et sors de la boutique. Un simple coup d'oeil à mon téléphone m'indique quel métro prendre et où se trouve la station. Dès que Kang est dehors, je lui pointe du doigt la direction à prendre.
►On prend le métro, il faut qu'on aille à Shibuya, pour la tour 109.
Sans un mot de plus, je prends les devants jusqu'à la station. On a de la chance, les rames que nous enchaînons ont toujours les bonnes correspondances avec les précédentes et nous ne sommes pas obligés d'attendre une seule seconde. Pendant le trajet, assise sur une banquette, je regarde Kang.
►Ça t'arrive de faire les boutiques parfois ? Ou tu es trop concentré sur tes études pour ça ?
Je ne sais pas ce qu'il veut faire plus tard mais j'avoue que parfois, il fait peur. Toujours sérieux, toujours souriant avec tout le monde, on dirait presque qu'il s'agit d'un robot. Les autres filles l'idolâtrent mais il me laisse de marbre. C'est impossible d'être comme il est. C'est à s'arracher les cheveux.
Notre dernier arrêt arrive et je sors du métro, espérant être suivie par mon camarade. La route est encore longue pour trouver la boutique qui me plaît mais on y arrive. En peu de temps, je regarde dans les rayons avant de trouver quelques habits plutôt sympathiques.
TENUE ▬ Je lui ai donné une heure pour faire ce qu’elle souhaite faire. J’ignore encore pourquoi je me suis laissé entrainer par ça. Ça devrait être normal qu’elle fasse son boulot, pourtant j’ai jugé bon d’accepter sa proposition comme pour la remercier de ses efforts. Je la laisse prendre les devants pour aller payer sa commande et je ne tarde pas à faire la même chose. Je souris à la vendeuse pour la remercier et elle se met soudainement à rougir. Les seuls fois où je peux être moi sans « intimider » quelqu’un, c’est quand je porte un masque. C’est plaisant de savoir qu’on me trouve beau mais parfois, cette beauté pèse trop lourd. Alors mes occupations du soir sont non seulement une source de revenus mais aussi un moyen pour moi d’être tranquille.
Je quitte le café et regarde le dos de ma camarade. Elle semble déjà savoir où aller. Je la suis avec mon sac sur l’épaule. On descend dans une station de métro et le train arrive rapidement. Les correspondances se font parfaitement et je ne peux pas miser sur le temps du trajet pour perdre du temps. Me tenant à une prise en hauteur, je regardai la fenêtre devant moi, mais dos à Sasaki jusqu’à ce qu’elle me parle. Je baisse légèrement la tête pour la regarder.
« On est au lycée, on n’a pas besoin d’avoir beaucoup de vêtements. »
Faire les boutiques serait une perte de temps et d’argent. Mais contrairement ce qu’elle ne pourrait penser, je ne passe pas mon temps à faire mes études. Certes, je ne sors pas non plus pour aller m’amuser avec des amis ou faire des jeux vidéo, regarder des films au cinéma mais j’utilise ce temps pour aller gagner de l’argent. J’ai bien sur des passes temps mais je n’ai pas grand monde avec qui les partager. Ne croyez pas que je m’en plaigne car ce n’est absolument pas le cas. Chacun a une manière de vivre qui lui est propre et j’ai la mienne.
Sasaki se lève ce qui me laisse penser qu’on doit descendre au prochain arrêt. Toujours dans ses pas, on quitte la station pour continuer à pied. Aucun de nous ne parle pendant la marche. Je me contente de la suivre en silence, à quelques pas derrière elle. Sasaki n’a pas l’air de vérifier si je suis bien derrière. Je pourrai m’arrêter et faire demi tour, elle ne le remarquerait pas. L’idée est tentante mais elle saura que je lui ai joué un mauvais tour. Regardant d’un œil neutre les habits dans les rayons, la vice présidente semble avoir trouvé ce qu’elle recherchait. Je sors les deux pulls du rayon. C’est vrai qu’ils sont drôles. Je l’aurai bien mis si j’étais seul mais ce n’est pas vraiment le style de vêtement que je pourrai porter en public. Ce serait comme le choc des civilisations.
« Tu penses sincèrement que ça m’irait ? Ce n’est pas vraiment le genre de tenue que je porte d’habitude. »
Quoi que, c’est peut être l’effet voulu par Sasaki. Mais les couleurs sont bien trop vives. Je vais attirer encore plus les regards sur moi avec ces couleurs et ce n’est pas réellement ce dont je souhaite. Du coup, je repose les deux pulls à leurs endroits respectifs en faisant un non de la tête en guise de réponse.
« Tu m’as l’air de t’y connaitre sur les tenues des garçons. Petit frère ou petit copain ? »
Mais vu comment elle m’a répondu aux questions sur son frère, je doute que ce soit son passe temps d’acheter des habits pour lui.
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Ce message a été posté Lun 17 Avr - 16:14
▼Eden▲Tenue▼ Shop"On a pas besoin d'avoir beaucoup de vêtements."
J'ignore sur quelle planète Kang vit, mais une chose est sûre, on a pas la même. Porter un uniforme pendant les cours ne veut pas dire que nous devons le porter à chaque instant de notre vie. À dire vrai, c'est tout le contraire. Nombre de lycéens et d'étudiants achètent des dizaines de fringues pour compenser. Nous ne sommes pas comme les occidentaux, nous n'avons pas de liberté vestimentaire à l'école.
Je soupire et continue de regarder les différents rayons qui m'entourent. Je viens déjà de proposer deux habits à mon camarade, j'attends son verdict. Même si il n'a absolument pas l'air convaincu.
►Sincèrement, oui ça t'irait bien. On vit dans une ville où les jeunes s'habillent avec des mélanges de couleurs divers et variés. Tu dois être le seul qui n'ose pas mettre une simple petite touche.
C'est vrai que je l'ai rarement vu mettre de la couleur. Donc peut-être que le jaune et le rouge, c'est trop tôt pour lui. Dans tous les cas, je peux lui proposer plus soft, du bleu ou du vert par exemple. Déterminée, je m'éloigne un peu pour aller lui chercher un tee-shirt bleu avec quelques motifs ainsi qu'un autre vert clair aux rayures blanches et grises.
La question qu'il me pose vient me déstabilise juste à ce moment là. Je me retiens presque de pousser un grand "HEIN ?" dans le magasin. Mais ce ne serait pas distingué. Toujours est-il que la surprise m'en a fait lâcher les vêtements que je tenais. Je me penche pour les ramasser et me relève, toute rouge. Je n'ai pas de petit copain et la seule raison serait mon "petit-frère" mais, je ne sais pas. Sa question m'a fait douter un tout petit instant. Il ne peut pas être au courant de toute manière. C'est impossible.
Le regard posé partout sauf vers lui, je lui tends mes trouvailles.
►Petit frère. Tu le sais bien. Tiens, dis moi ce que tu penses de ça.
TENUE ▬ Sasaki me tend deux pulls bien colorés. Honnêtement, je les aime bien mais je ne me vois pas du tout les porter. Surtout que je n’aurai jamais l’occasion de le faire. Quand je sors, je préfère être discret et ces couleurs sont trop flashy. Si je portais ce genre de vêtements pendant les consultations par exemple, on me repérera inutilement. Or, c’est loin d’être ce que je souhaite. Je ne veux justement pas être assimilé à un jeune.
« Peut être que je suis réellement le seul. » Murmurai-je plus à moi-même que pour elle. « Mais ce changement est trop brusque. »
Déjà que je n’étais pas partant pour l’accompagner, je ne me vois pas acheter des vêtements dont je ne mettrais jamais. Je range les pulls dans le rayon. Sasaki est déjà partie ailleurs pour me dénicher d’autres trouvailles. Ça doit être vrai que les filles aiment le shopping, mais j’ai toujours pensé qu’elles achetaient que des vêtements pour elle. Pourtant Sasaki semble s’y connaitre en mode masculine. Elle a déjà trouvé quelque chose pour moi. Ça se voit qu’elle ne met pas son énergie dans les études. Ma question semble la déstabiliser puisqu’elle lache les T-shirt par terre. Je n’ai pas eu le temps de l’aider qu’elle a déjà ramassé les vêtements. Ses joues ont viré au rouge. Pourquoi ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Elle a vu quelque chose d’embarrassant ? Je me tourne pour vérifier si c’est le cas mais à part nous et quelques clientes un peu plus loin, il n’y a rien d’anormal. Mon attention revient donc sur elle mais elle ne regarde plus. Je récupère les deux T-shirts.
« Ah bon ? Tu lui achètes ses vêtements ? Je ne l’aurai jamais deviné, vous êtes plus proches que je ne l’imaginais. »
En même temps, c’est elle qui m’avait dit qu’elle se fichait de son frère. Je ne comprends plus rien. Mais peut être que le fait d’être fils unique rend leur relation incompréhensible pour moi. Je jette un coup d’œil aux T-shirts.
« Mais ta réaction me parait assez excessive pour une sœur qui achète simplement des vêtements pour son frère. »
Simple constat sans arrière pensée. Je me mets devant un miroir et mets le T-shirt devant moi pour voir de quoi j’ai l’air. J’alterne les T-shirts et observe mon reflet dans le miroir. L’impression est déjà différente.
« Wow, ça se voit que tu t’y connais. » dis-je en souriant.
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Ce message a été posté Dim 23 Avr - 15:24
▼Eden▲Tenue▼ ShopQuand on a des secrets assez conséquents, on a toujours peur de se faire démasquer. C'est comme dans un film d'espionnage, on est constamment sur des ressorts, prêt à inventer n'importe quel mensonge pour éviter le pire. Et quand on nous pose des questions qui semblent à double sens, on est sur le qui-vive. On ne sait pas comment se la jouer. Et bien je peux vous dire que faire les magasins avec Kang peut se révéler cardiaque. Sa question qui semblait si anodine m'a totalement décontenancée. Comment puis-je garder un parfait masque d'innocence alors qu'il connaît Hikaru, mon autre moi ?
Je hausse les épaules en essayant de passer pour quelqu'un de décontracté.
►Bof. On est pas proche mais il a tellement pas de style que je préfère lui choisir ses vêtements. Pour éviter qu'il me tape la honte.
Comme si on allait apparaître ensemble hein. Franchement Akio, maîtrise ce que tu dis. À essayer de la jouer naturel comme ça, je vais finir par gaffer. Si il veut rencontrer mon "frère" alors que je suis là, la situation deviendrait problématique. Très problématique même. Car j'ai la nette impression que si le conseiller venait à connaître ce secret, je ne serais jamais à l'abris.
►Désolée.
Ma voix n'est qu'un simple murmure mais oui, il a raison. C'était excessif comme réaction. Comme si j'avais quelque chose à cacher. Je vais vraiment, mais alors vraiment, finir par faire un faux-pas si ça continue. Je secoue la tête et observe mon camarade alterner ce que je lui ai proposé.
►Évidement, qu'est ce que tu crois ? J'ai du style Kang, je vis avec mon temps.
Ma voix est mêlée d'ironie mais au moins, ça a le mérite de détourner la conversation. Un simple regard sur le reste du rayon le fait comprendre que je n'ai rien de plus à lui proposer. À dire vrai, je ne suis pas sûre qu'il accepte quelque chose qui le change trop et puis, mon porte-monnaie n'étant pas extensible, mieux vaut s'arrêter là.
►Allez, je te les offre. Disons que c'est en remerciement d'avoir participé à une bonne note dans mon bulletin.
La première de l'année en vérité. Depuis deux ans, je reste à la moyenne sans la dépasser. Je passe chaque examen au rattrapage et autant dire que cela risque de faire péter le champagne dans la salle des profs. Sasaki Akio s'est bougée les fesses une fois dans sa vie, ça va faire la une des journaux. Ou celle des potins de rps. J'en connais dans la classe qui vont faire les gros yeux quand ils vont entendre la note -et j'en connais aussi qui m'accuseront d'avoir laissé tout le travail à leur petit Eden d'amour.
Je lâche un soupir amusé en prenant le chemin de la caisse. J'ai limite hâte de voir ça. Ça risque d'être comique. Avant de trop m'éloigner, je me tourne vers Kang.
►La prochaine fois que tu as envie de t'acheter un vêtement, regarde parmi les chemises. Y en a des sympas et pas trop voyantes. Ça ne changera pas trop ton style mais tu feras plus ton âge.
TENUE ▬ Je ne suis pas le meilleur placé pour parler de secret puisque je ne suis pas blanc comme neige non plus. Même si j’ignore pourquoi Sasaki fait toute une scène lorsque je lui parle de son petit frère, je ne vois pas pour autant le lien entre cette réaction et un potentiel secret. D’un côté, ce n’est pas comme si les secrets étaient tous évidents. C’est justement parce qu’ils ne le sont pas que ce sont des secrets.
« Tu n’es pas très gentille avec ton frère. »
C’est surement du à son caractère imposant qu’Hikaru était devenu une personne timide. Je me rappelle qu’il n’osait même pas me regarder dans les yeux lorsqu’on était dans les toilettes. En tout cas, je remarque facilement la soudaine inquiétude de ma camarade. Je suis, certes quelqu’un d’observateur mais le comportement indiscret de Sasaki n’arrange pas son cas. Cependant comme je n’ai pas spécialement envie de creuser davantage sur cette piste, je ne réfléchis pas plus longtemps sur le sujet, me contentant que de simples remarques.
« Ne t’excuse pas. Tu vas me faire sentir coupable. »
Dis-je sans trop le penser bien que le ton de sincérité soit présent. Et puis, si elle doit bien des excuses, c’est à son frère qu’elle le doit. Ce n’est pas moi qu’elle a traité de ne « pas avoir de style ». Quoi que, n’est ce pas ce qu’elle est en train de faire depuis le début de l’après-midi ? Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’offre ces deux T-shirts.
« Tu as tellement confiance en moi ? On n’a pas encore eu nos notes tu sais. Ne viens pas me reprendre les T-shirts si on a une mauvaise note. »
Dis-je sarcastiquement. Il est bien entendu inconcevable qu’on ait une mauvaise note avec ce qu’on a fait. Je suis confiant de mon travail et du peu que j’ai lu des notes de Sasaki. Je le répète mais elle est intelligente. Elle ne l’utilise tout simplement pas cette intelligence en cours. Je ne comprends pas, n’a-t-elle pas envie de rendre ses parents fiers ? Moi, je ne souhaite pas voir la déception sur le visage de mes parents et c’est pour ça que je fais toujours de mon mieux en classe. Elle se dirige vers la caisse et je la suis avec les vêtements en main. Elle compte réellement me les acheter ?
« Très bien. Merci pour ton conseil. Mais tu sais, tu n’as pas à m’acheter ces vêtements. Tu en as déjà beaucoup fait. »
Car au final, c’est parce qu’elle a bien voulu y donner du sien qu’on va avoir une bonne note. Tout le mérite ne vient pas que de moi.
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Ce message a été posté Jeu 27 Avr - 21:28
▼Eden▲Tenue▼ BabyeEn attendant mon tour à cette caisse, je me remémore la journée. Je n'aurais peut-être pas du insister pour ce shopping en vérité. Nous avons abordé mon prétendu frère deux fois et c'est déjà bien trop. Je ne suis pas encore très à l'aise avec Hikaru et j'ai toujours peur de gaffer un jour ou l'autre. Peut-être devrais-je me travestir plus souvent. À force d'être dans sa "peau" je finirais par le connaitre comme moi-même. Je soupire, secoue la tête et adresse un petit sourire à mon camarade.
►Disons que je te les offre en prévision de nos futures collaborations. Comme ça, je ne te devrais rien à ce moment-là.
Mon ton sonne ironique, pourtant, il y a une petite part de vérité. Mon tour va bientôt arriver quand soudain, je me rends compte que je n'ai rien pris pour moi. Je me retourne vers Kang l'espace de dix secondes.
►Attends moi là, je vais chercher un truc.
Sans un mot de plus, je rejoins les rayons. J'attrape avec soin une chemise verte claire, un jeans droit et une veste large noire. Par la même occasion, je récupère une casquette, et tout ça pour moi, ou plutôt, pour Hikaru. Après une dizaine de minutes, me revoilà à la caisse où le conseiller m'attend. On a de la chance, il n'y a plus personne.
►Désolée, je devais faire mes courses également.
Avec un petit sourire d'excuse, je passe devant lui et paye séparément nos achats. Une fois le tout emballé dans des sacs, il est tant de se quitter.
►Je te laisse retrouver ton chemin ? On se revoit au lycée bientôt de toute façon.
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