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TENUE ☾ Malgré l'incident de la dernière fois, je ne me suis pas retrouvé sans amis, à étudier d'arrache pied dans mon coin tel un pauvre élève solitaire. Non, j'ai toujours des potes qui ne s'arrêtent pas à des détails futiles comme savoir si j'étudie un peu plus ou un peu moins qu'avant. Ils font leur vie de leur côté, sans se soucier de ce que je fais de mon temps libre. évidement, quand il y a un anniversaire, ils n'hésitent pas à m'inviter, à persuader de lâcher mes bouquins et de venir s'éclater un peu. Une heure, au moins. Une heure de moins dans mes révisions ne me tuera sûrement pas, pensais-je en acceptant l'invitation à boire un verre dans un bar proche de l'école. Comme ça, tout le monde est à côté du dortoir, personne ne prend la voiture et aucun risque à avoir. ça été l'argument de trop pour me convaincre, me disant que toute façon, je ne boirais pas plus d'un verre. Sauf qu'entre ce que je dis et ce que je fais, il y a une grosse différence, un gouffre même. Que dis-je, il y a un océan entre deux continents. à peine le cul sur une chaise, mon premier verre sous le nez et ma promesse dans la tête, que je rentre dans la conversation entre mecs. Une fois amène une autre, je parle, parle, rigole, parle encore et bois. Je bois, bois, bois et bois toujours. Verre après verre, je ne contrôle même plus le nombre qui défile, commandé par les garçons à notre table. à force de boire, non seulement je suis complètement à l'ouest, mais j'ai surtout envie de faire pipi. Aller jusqu'aux toilettes est une chose, faire son affaire en est une autre, mais retrouver son chemin ensuite... Autant dire que dès que j'ai franchi le seuil des sanitaires pour revenir dans le couloir du bar, je me demandais bien ce que je foutais-là et ce que je devais faire... Du coup, j'ai pris la première porte qui me tombait sous la main, la sortie. Le froid m'a frappé de pleins fouet, n'ayant pas ma doudoune avec moi, ni mon portable d'ailleurs. J'étais habillé classe, mais pas chaudement. Perdu et bourré, j'ai marché, marché et marché jusqu'à trouver une supérette ouverte, avec un coin snack. Mon esprit devait être déglingué pour entrer à l'intérieur, piquer un bot de nouille, le faire chauffer au micro-ondes et m'asseoir à l'une des petites tables pour manger. Je n'ai même pas d'argent sur moi, rien du tout dans les poches, pas même un mouchoir.

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TENUE ☾ Après les cours je suis sorti aussi avec un ami professeur, c’est rare que je ne rentre pas directement chez moi pour étudier encore comme d’habitude, mais parfois j’accepte les initiations à boire un café, un verre ou juste manger un morceau dans le coin. Je suis sérieux, mais pas associable. J’avoue ne pas aimer les ambiances de fêtes, les soirées qui partent en gros bordel à cause de l’alcool, ni même réellement sortir en général, mais ça change une fois de temps en temps, puis certaines personnes savent me convaincre aussi. Il fait nuit lorsque je rentre à la maison, encore habillé et épuisé, mais mon téléphone se met à sonner, surpris par l’heure, je réponds en voyant le nom de Reagan s’afficher, sauf que ce n’est pas lui au bout du fil, mais un de ses amis qui m’explique la situation... Reagan aurait « disparut », en temps normal je n'aurais pas pris ça au sérieux si on ne m’avait pas détaillé qu’il était bourré et qu’il n’avait pas pris ses affaires, ce gosse est une calamité parfois, faut bien l’avouer. Je pensais que je n’aurais plus à vivre ce genre de chose avec lui, la dernière fois fut déjà chiante quand je l’ai retrouvé caché derrière une poubelle poursuivi par des flics. Je me demande encore ce qu’il fout cette fois. Soupirant je repars de la maison pour me rendre au bar proche de l’école, rencontrant le groupe de gars qui se demande surement pourquoi un prof prendrait le temps de s’occuper d’un élève a cette heure, mais c’est le cadet de mes soucis. Prenant juste le portable de Reagan je repars pour essayer de voir où il a pu aller, laissant ma voiture garée au parking pour partir à pied. Après plusieurs minutes à tourner en rond, je le vois à travers la vitre d’une supérette, entrain de... manger. Je lâche un nouveau soupir à la fois soulagé et d’autre part désespéré. Ce sale gosse me fait tourner en bourrique je vous jure. Entrant à l’intérieur, je viens m’asseoir face à lui, le fixant sans un mot, tapant seulement du doigt sur la table.

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TENUE ☾ Je n'ai pas songé une seconde en allant à cette soirée d'anniversaire que j'allais m'enfiler autant de verre sans compter, ni réfléchir à ce que je faisais. ça c'est enchaîné sans que je ne contrôle quoi que ce soit, m'abandonnant à l'ambiance festive du bar. Je m'en serais sûrement voulu si j'étais conscient de ma condition, mais puisque ce n'est pas le cas, je ne regrette rien. à dire vrai, j'ai eu une sorte de petit black-out en sortant des toilettes, ne me souvenant pas ce que je faisais quelques minutes plus tôt, avant d'aller me vider la vessie. Mon cerveau est noyé par l'alcool, si bien que je ne cherche pas à comprendre et sors du bar, complètement à la ramasse. C'est finalement mon ventre qui prend le dessus sur la situation et me pousse dans cette supérette où je me sers comme si j'étais chez moi. La vendeuse ne fait pas attention à moi, ayant sûrement l'habitude de voir des jeunes s'attarder ici à des heures tardives. En tout cas, l'odeur des nouilles instantanées est super bonne, j'en salive d'avance tandis que je craque les baguettes et remue le breuvage avec les pâtes. J'ai dû m'enfiler facilement deux ou trois bouchées en quelques secondes, ne sentant ni la fatigue, ni l'effet nuisible de la boisson tellement je suis concentré sur mon bol fumant. C'est seulement en voulant reprendre mon souffle et en relevant la tête que mes yeux croisent ceux du professeur. Avalant ce que j'ai en bouche, je souris, pas étonné de voir Inaho à ma table. « Oh, Ina ! » Lâchais-je, les yeux pétillant. Je ne demande pas de suite pourquoi il est là ou comment il m'a trouvé. Je suis trop à l'ouest pour réfléchir, n'ayant même pas remarqué l'absence de mon portable, ou le fait que je sois peu vêtu avec ce froid. « Tu veux manger ? Les nouilles sont super bonnes ! Bouge pas, je vais te prendre un- » Parlé en se relevant ne s'accorde pas quand on est bourré. Mes jambes cèdent sous mon poids et je m'étale à moitié par terre, étourdi. « Wooooh ! J'ai failli froisser ma chemise ! » Même si on s'en fou de ma chemise, soit dit en passant. Je me redresse, toujours trop vite et retombe cul sur le siège. Les rouages dans mon cerveau se mettent en route, lançant une vive douleur dans ma tête tandis que je pose ma main sur mon front en grimaçant.

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TENUE ☾ Terminé ma soirée en cherchant le lycéen ce n'est pas génial, ce sale gamin m’aura tout fait. Je devrais le laisser à ses occupations où qu’il soit et ne pas m’en faire pour lui, malgré tout à l’appel de ses amis je suis venu sur les lieux, pris son portable et sortir de cet endroit où il était supposé être pour le trouver. Je ne sais pas du tout où il a pu aller, pourtant c’est de façon assez surprenante que je le vois de l’autre côté d’une vitre manger des ramen comme si c’était normal de façon la plus insouciante du monde... J’entre dans le magasin, me dirigeant vers la table où il s’est installé et je le juge du regard sans un mot, jusqu’à ce que Reagan soit disposé à remarquer ma présence. « Ina ? » Ce gamin est toujours là à parler familièrement, tss. Je n’ai pas faim, mais je n’ai pas vraiment le temps de lui faire comprendre, de toute façon comment parler avec ce gars totalement bourré, il agit avant de réfléchir et au final il termine sa course à moitié au sol me faisant lâcher un gros soupir. Il me désespère et je n’ai pas les mots devant sa remarque, en quoi sa chemise est importante là ? « Si tu t’inquiètes pour ça je pourrais peut-être la froisser pour toi. » J’aurais préféré éviter de le voir dans cet état, mais maintenant que je suis là... Je prends une canette dans le frigo pour venir m’asseoir face à lui. « Tu as mal ? C’est normal. » Je parle avec désinvolte comme si je lui disais « bien fait pour toi », en même temps ce n’est pas moi qui lui ai servi les verres qu’il a enchainés. « Dépêche-toi de finir tes nouilles. » Je ne compte pas rester ici indéfiniment. Buvant une gorgée en regardant vers l’extérieur.

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TENUE ☾ Ma soirée avait bien débuté, je ne comptais pas accepté autant de verre, ni même boire plus d'un, mais j'ignore complètement comment j'en suis arrivé là. Complètement bourré, j'ai lâché mes amis pour aller manger dans une supérette à côté, sans me soucie de quoi que ce soit. Dans ma tête, c'était le burn out total, comme si je n'étais pas accompagné, ni en soirée, ni rien du tout. Les nouilles ont meilleurs goûts que les fois précédentes, sûrement parce que l'alcool me donne une vision différente, presque irréelle. Je suis habitué, puisque la boisson était ma meilleure ami à une époque. Je pensais avoir coupé les ponts avec elle, mais faut croire que ma volonté a battu ma fierté. En tout cas, je ne réalise pas à quel point c'est fâcheux de retomber là-dedans après des semaines d'abstinence. Inaho choisit le bon moment pour se pointer, mais à voir comment je suis bourré, je ne comprend pas pourquoi il est là, ni ce qu'il veut, étant plus emballé par mon invitation à manger des nouilles. Malheureusement, je manque de chuter, changeant subitement de préoccupation comme si mon cerveau s'amusait à changer les chaînes dans ma tête, passant d'une émission à une autre. « Touche pas à ma chemise. » Mon regard se fait légèrement plus noir, mon expression plus sévère, mais tout s'efface quand il va chercher une canette et que je me rassois à ma place. Le mal de tête vient juste après, aussi douloureux que se taper le pied dans un coin de meuble. Normal ? « Si c'est normal ... » Acquiesçais-je, bêtement. Finir mes nouilles ? Mes yeux se reportent sur le bol et là, je me rends compte que je n'ai plus faim. « Je n'en veux plus, partons. » à peine ma phrase terminée que je me relève, abandonnant le bol pour me diriger vers la sortie, sans avoir régler. Le jeune vendeur m'interpelle, mais je ne l'entends pas. Il ne m'intéresse pas, comme si passer cette porte allait me transporter dans un autre univers.

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TENUE ☾ Il y a bien une raison pour laquelle je déteste l’alcool et en voyant le comportement de Reagan ça me prouve encore une fois que je ne supporte pas ça. Qu’est-ce que ça apporte ? Ça rend seulement plus con que d’habitude. Le gars me parle de sa chemise, franchement je m’en fiche de son vêtement, mais s’il veut je peux m’en occuper. Son regard noir me fait soupirer, sale gosse. Il n’a vraiment aucun respect, je lui ferais payer plus tard. En attendant je prends une canette et lui demande de finir ses nouilles, sauf que monsieur à d’autres envies soudaines, quittant sa place en laissant tout en plan, je le regarde s’éloigner sans le suivre tout de suite, le vendeur semble inquiet en n’ayant pas son argent, prêt à courir après le brun, mais je me lève finalement en sortant de la monnaie de ma poche, heureusement que j’en avais sur moi, sinon on aurait eu plus de problèmes, payant les nouilles et la canette, il me remercie et je m’excuse poliment du comportement de l’autre garçon. Les gens ont tendance à penser que l’alcool est une excuse à tout, mais je crois surtout que c’est une emmerde générale pour tous ceux qui sont autour de cette personne et ça me casse les pieds -pour rester polie- de devoir m’occuper de Reagan dans cet état. Suivant le plus jeune à quelques mètres derrière lui je me demande encore ce qu’il a en tête. « Je te ramène, tu devrais aller dormir avant que je perde patience et te laisse là. » Je ne compte pas passer la nuit à le suivre à droite et à gauche, j’ai autre chose à faire que subir ça et lui devrait rapidement décuver, histoire que je puisse lui faire la leçon... Tss, il est agaçant.

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TENUE ☾ L'alcool est telle la morsure d'un loup garou réagissant au clair de lune et transformant l'homme en bête. Plus bête qu'il ne l'est d'habitude, surtout. Le regard noir, l'air distrait, les pensées confuses, l'humeur qui change, les sentiments plus fort les uns que les autres. L'alcool rend con, aussi con qu'un animal enragé. Ma chemise n'a aucune importance, en tant normal je me serais même vautré dans la boue avec sans me soucier de son état. Sauf que l'alcool rend con. Inaho prend son mal en patience, se servant une canette en attendant que je termine de manger, mais comme je le répète, mon comportement est changeant tel un bipolaire schizophrène atteint d'un trouble du comportement. Abandonnant mon bol sans payer, je m'apprête déjà à sortir de ce Konbini sans but précis, si ce n'est que je n'ai plus faim et que je dois forcément faire autre chose. à quelques secondes d’intervalles, Inaho me suit après avoir réglé la note, s'assurant que je n'aille pas me jeter sous les roues d'un taxi. Les paroles de mon aîné me frappe à l'arrière de la tête avec l'effet d'un coup de batte de base-ball, si bien que je m'arrête soudainement et me tourne aussi sec vers lui. « Bah vas-y, casse-toi. » Crachais-je, presque par méchanceté. C'est la première fois que l'alcool me rend agressif, voir mauvais. « Ce n'est pas comme si j'étais ta responsabilité. Va, rentre. Je ne t'ai pas appelé. » Il m'agace à toujours jouer les adultes responsables, comme si ma vie dépendait de lui. Ce sentiment de colère me donne mal à la tête, tandis que j'apporte à nouveau ma main contre mon crâne douloureux. « Putain ! » M'énervais-je seul, allant donner un coup de pied dans une poubelle accrochée à un poteau.

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TENUE ☾ Reagan n’a pas conscience que c’est difficile de gérer une personne qui a bu et qui fait n’importe quoi, je ne compte pas le suivre toute la nuit pour voir ce qui lui passe par la tête, honnêtement il me rend fou, j’ai juste envie de rentrer chez moi et de dormir... Sauf que monsieur semble avoir d’autres projets en tête, alors que j’ai dû payer ses nouilles alors qu’il quitte la boutique naturellement devant le vendeur, le voilà maintenant à prendre le chemin de je ne sais où, frustrant, le voir dans cet état n'est clairement pas une bonne chose pour moi. Sale gosse, il n’arrêtera jamais de faire des conneries... En plus il est irritant... Il m’aurait presque surpris en se tournant ainsi face à moi à cracher son venin. « Petit con. » Je vous jure. Lui faisant une pichenette sur le front sans retenir ma force. « Ce n’est pas l’envie qui me retient je t’assure, mais je n’aurais pas la conscience tranquille de laisser un alcoolique dans les rues. » Il est taré, son coup résonne lorsqu’il frappe la poubelle et je soupire en posant ma main sur mon front, désespéré par son comportement changeant. « Si tu veux alerter tout le voisinage avec tes bêtises et finir au commissariat, continue de faire l’idiot je t’en prie. » Faut qu’il décuve rapidement, entendant des gens gueuler après le bouquant de Reagan, je chope sa main pour qu’on change de quartier. « Qu’est-ce que je vais faire de toi... » Pour l’instant j’aimerais surtout qu’il se calme et qu’il ne me complique pas davantage la tâche, je n'ai pas franchement une patiente illimitée, même si je prends sur moi parce que je me sens responsable envers lui, même si je ne l’avouerais pas, forcément, je suis professeur donc je peux utiliser cette excuse pour lui faire chié et ne pas le lâcher.

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TENUE ☾ Je ne sais pas du tout ce qu'il me prend, c'est bien la première fois que je m'énerve contre quelqu'un de la sorte, bourré ou sobre. Normalement je ris de tout, m'inquiète de rien et laisse remarques et insultes me passer par dessus la tête. Sauf que cette boule de colère venue du néant explose et c'est Inaho la cible. Peut-être n'aurais-je pas pensé tout cela en étant sobre ? Difficile à savoir. Celui-ci me traite de petit con et tape le front avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit, si ce n'est une plainte indignée. « Il n'y a que ta conscience qui t'importe. » Marmonnais-je, sur le même timbre de voix, toujours irrité. Mon coup dans la poubelle résonne jusqu'à mes propres oreilles, intensifiant mon mal de crâne. Je ne sais vraiment pas pourquoi je pète une durite, sans raison, sans fil conducteur, juste comme ça. Inaho reste calme malgré tout, se plaignant quelque peu de mon comportement bruyant et du voisinage, mais franchement, je m'en fou des voisins. Agrippé par mon aîné, je le suis docilement, mais en ruminant toujours dans ma barbe. « Yah. Lâche moi. » Dis-je froidement, ne voyant aucune faille chez le professeur. Il tient toujours ma main, cherchant sûrement à changer de coin mais je ne suis pas de cet avis. Au milieu de la rue, je m'arrête d'un coup et tire brusquement sur son bras pour le ramener vers moi. Là encore, je ne sais pas trop ce qu'il me prend, ni pourquoi j'attrape brutalement son col, ni pourquoi j'approche mon visage du sien, ni pourquoi mes lèvres rencontre ses jumelles. Faut-il une raison précise pour embrasser quelqu'un ou l'alcool suffit à excuser ce geste déplacé ? C'est une action irréfléchi, spontané, sans fondement. Ce baiser est semblable à mon changement d'humeur, à ma soudaine colère, à mon envie d'éclater comme un ballon de baudruche.

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TENUE ☾ Je ne cherche pas à comprendre, Reagan n’est pas la première personne que je vois « bourrée » et puis même lui, par le passé je l’ai déjà vu après une soirée, donc je ne suis pas choqué, mais surtout déçus et inquiet de ce qu’il pourrait faire si je venais à le laisser seul. « Au moins j’ai une conscience moi. » Il peut me le reprocher, mais je ne suis pas aussi idiot que lui pour juste tout lâcher et abandonner, si je dois le surveiller j’irais au bout, même si j’en ai pas envie c’est comme ça. Avec son bordel il ne se rend pas compte qu’il peut se créer des problèmes, mais m’en créer aussi, voilà pourquoi ça reste un gamin, un sale gosse égoïste qui agit sans réfléchir. Obligé de lui attraper le poignet, puis la main pour le tiré avec moi loin de ces rues où il fait bien trop de tapage. Si lui a mal à la tête, moi aussi... Mais pour d’autre raisons, c’est lui qui me donne des migraines. « Non. » Je prends la peine de lui répondre il devrait me remercier, j’aurais pu juste l’ignorer et ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Cependant, il semblerait que Reagan ait vraiment envie de me rendre fou ce soir et de me faire perdre patience, il pourrait pas coopérer pour une fois, parce que là ça devient lourd. Forcé de m’arrêter, attiré par sa force soudaine me ramenant en arrière droit sur lui. Je n’ai pas le temps de réagir ni de voir venir ce qu’il a en tête que nos lièvres sont déjà liés, les yeux grands ouverts sous la surprise, reprenant mes esprits je le repousse en attrapant ses épaules. « Qu’est-ce que tu fous ? » C’est une nouvelle façon de m’attaquer ? Décidément il regorge de nouvelle méthode, là j’avoue que je ne m’y attendais pas. « Ne comptes pas sur moi pour supporter tes satanées pulsions. » Faut pas déconner.

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TENUE ☾ Conscience ? ça se mange ? Dans l'immédiat, je m'en fiche un peu d'avoir une conscience, un cerveau ou n'importe quoi qui me permet de réfléchir et prendre des bonnes décisions. L'alcool ferme quelques portes, me rendant encore plus débile que d'habitude. Le pire ce n'est pas pour moi, mais pour Inaho qui doit me supporter. Ma colère est loin de se calmer, tapant d'abord dans une poubelle d'un coup de pied qui résonne jusqu'au dernier étage des bâtiments autours de nous, mais je m'en fiche toujours. Je ne suis vraiment pas conscients de mon comportement, ni du tapage que je fais à moi seul. Uniquement Inaho peut gérer à ma place, ce qu'il fait en choppant ma main pour me tirer de là, toujours dans l'intention de me remettre à ma place. Place que j'ignore. Quand je lui dis de me lâcher, il refuse. Je ne sais pas ce qui m'énerve le plus, qu'il me réponde négativement ou qu'il ne me lâche pas ? Dans les deux cas, ça revient au même. Inaho est décidé à me maintenir quoi que je fasse. Sans réfléchir, je le tire à moi de toute mes forces et l'embrasse, plutôt chastement. Ce n'était peut-être pas dans mon programme, je ne sais même pas pourquoi je l'ai embrassé, ni si je vais m'en souvenir d'ici demain. Qu'est-ce que je fous ? Mais ouais voyons ! Qu'est-ce que je fous ? Aucune idée. Ma colère laisse place à un rire, un fou rire assez moqueur. « Si tu voyais ta tête ! Hilarant ! » J'avoue que son expression dû au fait qu'il ne s'attende pas à mon geste est marrante. « Je devrais peut-être recommencer ? » Plaisantais-je, avec ce petit ricanement insupportable, mais ça c'est avant que la douleur dans ma tête revienne. Finalement, je sens que je vais être malade .... Alcool + nouille ne font pas bon ménage, encore moins après être passé de la joie, à la colère, en terminant par le rire. C'est limite si je n'ai pas mal au ventre, me pliant doucement en deux. J'ai la nausée, comme à chaque fois que je bois démesurément à en oublier que mon foi à une limite à respecter mais que je ne la respecte justement pas.

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TENUE ☾ J’aimerais bien qu’il soit à ma place deux secondes pour voir ce que c’est de le subir dans cet état. C’est loin, très loin d’être une partie de plaisir, je commence à perdre patience et pourtant je reste avec lui et tente de lui faire garder ce qu’il semble avoir perdu, une conscience. Monsieur se croit seul au monde à faire un bouquant pas possible, je n’ai aucune envie d’être responsable de ses sautes d’humeurs débiles. Alors forcément quand je tente de l’éloigner ce sale gosse trouve un autre moyen pour m’en dissuader, me tirant subitement vers lui en m’embrassant, que le baiser soit chaste ou non ce n'est pas le problème, d’où il se permet une telle chose ce petit con. Forcément que je tire une sale tête, il ne faut pas déconner, il va un peu trop loin dans ses plaisanteries là, je ne suis pas ce genre de gars à trouver ça marrant. Il rigole, mais mon regard est loin d’être amical. « La ferme, tu dépasses les bornes. » Soupirant, je m’éloigne de quelques pas, j’ai franchement envie de me casser à le voir comme ça. Qu’il essaie de recommencer je ne vais pas juste être surpris cette fois, je pourrais même le frapper malgré moi, mais je hais vraiment ce sentiment d’impuissance devant les alcooliques, et après ça ne se souviens de rien. Je m’arrête de marcher quand il semble ne pas aller bien, pourquoi je m’en occupe déjà ? Le jugeant du regard, je me tourne face à lui. « Si tu comptes rester à poiroter ici, moi je me casse. » À lui de voir s’il me suit ou non, faudrait qu’il vomisse pour aller mieux ou se prenne du café entre autres, mais faudrait-il encore vouloir décuver, pour l’instant on doit déjà partir d’ici avant que les gens se décident à appeler les flics, je n'ai pas l’intention de le suivre au commissariat pour son tapage nocturne.

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TENUE ☾ Inaho est loin d'être ravi, au contraire. Il pourrait me griller sur place avec ses yeux qui lancent des éclairs et des flammes. Pourtant mon geste ne partait pas d'une mauvaise intention... Quoi que. J'en sais trop rien. Je ne sais même pas ce que je fous, en réalité. Dépasser les bornes ? à ses mots, un rire m'échappe. Le genre de rire incontrôlable qui sort n'importe quand, dans n'importe quelle situation. Je dois sûrement dépasser les bornes, mais encore une fois, je ne m'en rends pas compte. Est-ce mal d'embrasser quelqu'un ? J'ai l'impression que c'est un crime pour lui. Pas le temps de réfléchir plus, ni de réfléchir tout simplement, que mon corps se manifeste et me maudit. Ce n'est pas la première fois, je suis toujours dans cet état quand j'abuse de l'alcool, à chaque cuite sont lot de désagrément. Dire que ça ne m'arrête pas pour autant, ce qui est le plus triste et désolant dans l'histoire. Poiroter ? J'ai l'air de poiroter ? Il est bien décidé à s'en aller et à me laisser là, ce qu'il aurait dû faire dès le départ. Toujours plié en deux, je lui fais signe d'attendre deux secondes, le temps de reprendre mon souffle et que la douleur passe. Redressant le dos, j'inspire fortement par les narines et souffle aussitôt par la bouche, puis je recommence une nouvelle fois jusqu'à juger que je peux tenir le coup sans vomir dans l'immédiat. Ce n'est pas une mince affaire, surtout avec le professeur qui presse à côté pour mettre les voiles. C'est déjà bien gentil qu'il m'attende là, alors que je lui ai donné toute les raisons de partir en me laissant en plan. Capable de marcher, je lui fais encore un signe mais pour lui dire de bouger, que je le suivrais. J'ignore si je dois rentrer aux dortoirs, aller chez lui ou que sais-je. De toute façon, je ne sais même plus ce que je fous ici, l'alcool termine doucement de m’abrutir le cerveau et bientôt, j'aurai oublié les verres ingurgités, les nouilles, la soirée, le baiser. Tout.

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TENUE ☾ Bien sûr, je ne suis pas ravi, si lui est un débauché ce n’est pas mon cas et le fait qu’il agisse sous l’alcool m’énerve un peu plus a chaque seconde. Il n’a pas conscience du bordel qu’il est en train de foutre et je dois surveiller que cela ne dégénère pas davantage. Je suis seulement son professeur, j’aurais pu l’abandonner là comme un abruti et me foutre de ce qu’il devient, mais je ne peux pas. Malédiction. Il se sent mal et de mon côté je continue de m’éloigner, bien que je l’attende quelques mètres plus loin, il me déprime tellement que je pourrais réellement sortir de mes gonds par sa faute. Pendant qu’il essaie de survivre j’attends, je ne dis rien et attend simplement, plus il sera malade, plus il rejettera cette boisson qui l’a rendu aussi attardé. Je ne me fais pas prier pour avancer, même si je garde un œil sur lui. Dois-je le ramener au dortoir ? Il est trop tard et il risquerait de déranger ses camarades, un lourd soupir franchi mes lèvres et je me retourne pour stopper mes pas et attendre qu’il arrive à ma hauteur, le jugeant et le fixant, sans avoir aucune envie de plaisanter. « Tu as un endroit où aller ? Peut-être que tu veux continuer la fête ? » Je suis de mauvaise foi, mais c’est entièrement sa faute, il doit assumer ses actes. « Je peux aussi t’emmener dormir chez moi, mais ne comptes pas a ce que je prenne des pincettes. » Je le ferais vomir jusqu’à la dernière goute d’alcool et lui ferait boire du café, prendre des cachets contre la gueule de bois et demain je ne me priverais pas pour lui faire la leçon sur ce qu’il a fait et qu’il n’aurait surement plus aucun souvenir. À lui de décider.

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TENUE ☾ Je pourrais bien me demander pourquoi je l'ai embrassé, pourquoi j'ai agis si bêtement et brusquement envers lui, mais je ne suis pas suffisamment conscients pour me poser les bonnes questions. De ce fait, j'ignore complètement que mon acte est déplacé, autant que je ne remarque à quel point je fais du grabuge en étant bourré. L'alcool me rend doucement malade, mais c'est le revers de la médaille. Il n'y a aucun intérêt à se saouler, sauf pour être dans cet état lamentable et ne plus savoir ce que l'on fait. C'est stupide, inintéressant, et pourtant je n'ai pas pu résister à l'appel de la boisson et de la fête. Même si je m'en mords les doigts, demain j'en aurais plus aucun souvenir. Le coeur au bord des lèvres, je parviens à remonter à la hauteur de Inaho, prenant une grande inspiration pour ne pas recracher tout le liquide que j'ai ingurgité tout à l'heure. Ce serait dommage d'en arriver là. « Je suis à la rue. » Dis-je en rigolant, ne me rendant pas compte à quel point c'est vrai. En étant ici à Tokyo, à part ma chambre de dortoir, je n'ai nulle part où me rendre, si ce n'est chez lui. « Tu ne prends jamais de pincette avec moi. » Je me redresse et tapote son épaule, avouant que je suis chiant et qu'il doit franchement être courageux pour me supporter. Je prends le risque d'être torturé, mieux vaut ça que retourner au campus et me faire choper. La punition pourrait être pire à l'école que chez Inaho, autant choisir la solution de facilité et échapper à la sanction disciplinaire. « Je pourrais regarder les étoiles ~ » Riais-je à nouveau, prenant inconsciemment le chemin vers chez lui. Je le connais par coeur à faire d'y aller et de squatter comme un sans-abri.

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TENUE ☾ Sous le contrôle de l’alcool les gens font vraiment n’importe quoi, honnêtement je n’ai même pas envie de savoir pourquoi il m’a embrassé, à mes yeux c’est juste une façon qu’il a trouvée de m’emmerder, de toute façon qu’est-ce que cela pourrait être ? C’est un gosse qui passe son temps à jouer alors que de mon côté je suis toujours entrain de travailler n’ayant pas besoin de « folie » autre que ce que j’ai déjà, après tout aller dans l’espace n’est-ce pas là un truc énorme ? Rien que pour atteindre ce brut le reste me paraît vraiment anodin et inutile. Tant pis si je suis ennuyeux, si je n'ai pas la mentalité d’un gars de mon âge ou que je semble avoir plus la mentalité d’un père qu’un frère pour Reagan, dans tous les cars ça n’empêche que je suis en colère face à ce geste déplacé qu’il a surement déjà oublié. Soupirant, je l’attends quand même... Bien qu’il se sente mal c’est sa faute, il faut qu’il assume maintenant. Demandant s’il a un endroit où aller, il a peut-être envie de retrouver une personne en particulier, mais apparemment non. La façon dont il l’a dit ça me ferait presque rire, mais je sais qu’ici Reagan n’a pas de « chez lui » en dehors de l’école, certes il a surement des endroits où squatter, des amis etc. Mais pas de lieux définitifs, donc je ne peux pas l’abandonner, c’est comme ça. Même en étant froid ou cru dans mes mots, c’est notre façon de nous exprimer et je ne prends en effet jamais aucune pincette. « On dirait que tu es assez conscient pour te souvenir de ça. » J’accepte de l’emmener chez moi, c’est mieux pour lui. Mon but n’est pas qu’il soit puni ou qu’il ait un problème avec l’école et le responsable. « Ouai, comme d’habitude. » Depuis que je lui ai fait tester mon télescope il l’a adopté. Je préfère ça cependant à ce qu’il m’a fait ce soir. Parler d’une passion commune c’est quand même plus intéressant. Reagan prend le chemin de chez moi tout seul et étrangement ça me fait sourire. « On dirait que tu rentres chez toi. »

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TENUE ☾ Ma maison est à Séoul, pas à Tokyo. Ici, ce n'est qu'une ville de passage où je fais mes études avant de pouvoir repartir de là où je viens, en Corée du sud. évidement, je profites largement de ces années loin de chez moi pour être un adolescent plein de vie, libre et fêtard, jusqu'au jour où je ne pourrais plus échapper à mes responsabilités et devenir adulte. Mon geste n'explique rien, il est plutôt immature et insensé, mais ça n'empêche pas que je l'ai fait. Inaho l'a mal prit, mais c'est normal. Du coup, je me retrouve à devoir aller dans son appartement, puisque je suis à la rue et que je n'ai pas envie de me pointer ainsi aux dortoirs. Ils vont cramer que je suis bourré et qui sait les conséquences de ce comportement. Autant ne pas prendre de risque et filer directement chez le professeur de science. Inaho n'est pas du genre à être sympathique ou conciliant avec moi, surtout pas dans cet état-là, alors je ne m'en fais pas du résultat final. Au moins, je pourrais flirter avec son télescope et les étoiles qui brillent dans le ciel, haha. Automatiquement et inconsciemment, je prends le chemin vers chez lui, étant habitué à l'emprunté depuis le temps. « Haha, presque ~ » Je squatte tellement là-bas que ça pourrait être chez moi. Au moins, j'ai oublié que j'avais mal au ventre et des nausées, seulement préoccupé par le fait de marcher et de me rendre à son adresse. Après un certain temps, je parviens par moi-même devant le bâtiment où il vit, m'arrêtant au niveau des marches puisque je n'ai pas les clés pour aller plus loin. Une fois ayant accès à l'intérieur, je continue de traîner ma carcasse dans l'immeuble, grimpant avec lui à son étage où il doit encore ouvrir la porte de son appartement pour que je puisse entrer. à peine un pied dans le salon que je louche sur son canapé, m'effondrant à moitié dessus en râlant que j'ai sommeil. J'en oublie son télescope, les étoiles, tout ça. La seule chose qui me préoccupe dans l'immédiat, c'est de m'abandonner aux bras de Morphée.