Outfit ━ Les yeux rivés sur son écran de téléphone, Aiichirô finissait tout juste de régler une "petite broutille" comme il se plaisait à les appeler. On aurait pu croire qu'il partirait le coeur lourd, après cette "rupture", mais il se sentait simplement soulagée d'avoir couper les ponts avec une nana, une fois de plus, un peu trop collante. Il ne s'était pas entêté à chercher des excuses cette fois ci, et s'était même plutôt montré sincère en déclarant qu'il ne voulait rien d'officiel, qu'il ne voulait plus recevoir ses messages d'amour à longueur de temps, que c'était définitivement un concept qu'il ne connaissait pas. Si ses yeux s'étaient rivés une fois de plus sur son cellulaire, l'unique raison était de supprimer le numéro de cette charmante jeune femme dont il avait fini par se lasser, comme avec toutes les autres. Même s'il aurait pu attendre d'arriver chez lui pour le faire, il était définitivement heureux de l'avoir fait en se baladant devant les résidences de Minato.
S'il ne l'avait pas fait à ce moment précis, s'il n'avait pas baissé la tête, jamais il n'aurait vu cette pomme roulé contre le trottoir, suivit d'une autre, puis d'une autre... Il ne comprit pas immédiatement, mais il finit par se retourner et découvrir l'ensemble du massacre. Une femme, d'âge moyen, semblait quelque peu en difficulté avec l'ensemble de ses sacs de course. Tout naturellement, il rangea son téléphone dans la poche de son pantalon et se chargea de l'aider. Elle lui asséna ce sourire reconnaissant, gratifiant que seules les mères lançaient à leur fils lorsqu'elle recevait de l'aide de leur part, lorsqu'elles en étaient fières. Du moins, c'est ce qu'il en conclut. Cependant, il était très mal placé pour connaître ce genre de sourire. « Laissez moi m'en occuper ». Il se contenta de lui rendre poliment son sourire et de s'appliquer à porter l'ensemble des sacs de course jusqu'à son domicile. Un service comme un autre.
Ce qui était un peu moins commun, ce fut le domicile dans lequel il attéri. Aiichirô n'avait pas eu à insister pour entrer, la femme lui avait gentillement proposé. Il l'avait donc suivit, et avait posé le tout dans la cuisine. « Et voilà, madame » lâcha-t-il le souffle court. Comment aurait-elle pu s'en sortir elle-même alors que lui-même était fatigué d'avoir porter tout cela jusqu'ici ? Quoi qu'il en soit, il s'apprêta à s'en aller après ce petit service rendu. Une fois de plus, il fut retenu lorsqu'elle lui proposa quelques fruits en guise de remerciement. Un peu gêné, il accepta et s'assis sur la chaise qu'elle lui avait désigné. « Merci, mais vous n'étiez pas obligé... ». Effectivement, il n'avait pas besoin de remerciement. Toutefois, il lui était éternellement reconnaissant de lui avoir demander de rester, à la seconde où il s'aperçut de la présence de Jessica dans l'embrasure de la porte. Un sourire prit discrètement place sur ses lèvres, reflétant son amusement actuel. Amusement qu'elle ne semblait définitivement pas partager avec lui.
Outfit ━ Entraînement, club, entraînement, club, m'engueuler avec Aiichirô. Bizarrement, cette routine avait pris place dans ma vie. Ce gars m'exaspérait mais, heureusement pour moi, aujourd'hui, je ne l'avais pas encore croisé. Je bénissais le dieu qui avait décidé de m'offrir une journée sans le voir tandis que je rentrais chez moi. Ce soir, j'avais un jour de congé et je comptais bien en profiter pour me reposer. J'avais un certains nombre d'heures de sommeil à rattraper. Rentrer en transport de Royal était long et chiant. Mais, au moins cela m'évitait de marcher pendant un temps indéterminé. Je n'avais rien à voir avec la faune habituel de Royal. Sans doute qu'une de mes camarades de classe m'aurait proposé de me ramener dans sa voiture avec chauffeur personnel mais, j'avais depuis longtemps décidé de garder les pieds sur terre. Pas besoin de rêver, il fallait garder les pieds sur terre. La réalité était telle que je devais faire des strip-teases pour permettre à ma famille de vivre convenablement. Ravit de trouver un siège dans la rame, je me posais dessus avec satisfaction. J'allais sans doute voir ma mère, ce soir aussi elle n'était pas de garde à l'hôpital. Au final, je ne faisais que la croiser, nous avions rarement l'occasion de vraiment discuter ensemble. J'étais proche de ma mère, autrefois. Notre départ pour le Japon, le divorce, sa conduite irraisonnable concernant mon père et les difficultés financières nous avaient fait nous éloigner. Mais, il s'agissait de ma famille. Et quand bien même nous ne nous comprenions pas, j'étais incapable de lui désobéir, de lui tourner le dos. C'était la même chose avec mon frère. Je soupirais tandis que le métro se rapprochait indéfinissablement de chez moi. J'étouffais un bâillement. Sans doute que manger en arrivant et me diriger directement vers mon lit était la bonne option. Une soirée tranquille, je n'en avais pas beaucoup après tout. Je poussais la porte de chez moi, rangeant mes chaussures dans l'endroit prévu à cet effet, déposais ma veste sur le porte-manteau et me dirigeait vers la cuisine d'où provenait de la lumière. Ma mère était déjà rentrée sans doute. Je passais la porte et mon regard s'assombrit immédiatement. Qu'est-ce que ce petit con faisait là?
-"Jessica, ma chérie, tu rentre tôt aujourd'hui."
Mais la voix de ma mère me passait déjà à travers, je n'en avais rien à faire. Mon regard se concentrait seulement sur le mec assis dans MA cuisine, avec MA mère. Un gars qui n'aurait jamais du être là. Nom d'un chien! Mais qu'est-ce qu'il croyait? Pour qui il se prenait pour s’immiscer dans ma vie et s'approcher de ma famille. Je regardais ma mère aussi aimablement que mon énervement me le permettait en le pointant du doigt.
-"C'est quoi ça?"
-"Oh! Ce jeune homme..."
Et elle commença à m'expliquer une histoire à la con. Et merde... ma mère l'appréciait. Et ça me foutait encore d'avantage en rogne. Moi qui voulait une soirée tranquille, j'étais servie. Tentant une approche du faux sourire, j'ajoutais en direction de l'intrus.
-"Et si on allait discuter tous les deux!"
Ma mère ne comprenait rien, mais tant pis. Je prendrais le risque de lui expliquer plus tard, quitte à me faire engueuler. Je m'en fichais. Pour l'instant, le plus important était de le faire déguerpir d'ici et le plus vite possible. Je lui indiquais la porte d'entrée, sortais et lorsque l'on fut descendu de quelques étages je me retournais.
-"Mon frère! Passe encore! Ma mère! C'est hors limites Aiichirô. Il faut que je fasse quoi pour que tu me fiches la paix? Que je t'explose la tronche? Qu'est-ce que tu veux à la fin?"
J'étais fatigué de ce petit jeu, fatigué de me battre contre lui et toute cette histoire. Il fallait que ça s'arrête.
Outfit ━ Aiichirô avait vite fait le rapprochement. La femme qu'il venait de rencontrer n'était personne d'autre que la mère de Jessica. "ma chérie", "tu rentres tôt aujourd'hui", toutes ses remarques qu'une mère lâchait à son enfant en était la preuve formelle. Du moins, d'après ses suppositions. Il était une fois de plus mal placé pour savoir ce qui se faisait au sein d'une famille ou non. Ce qu'il savait, toutefois, c'était que la réaction de la petite Jessica n'avait rien d'approprier. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne lui faire une accolade non plus ; il avait davantage penser qu'elle aurait feint de ne pas le connaître. Ou qu'elle n'aurait pas écouter tout le résumé de sa mère quant à leur rencontre et qu'elle aurait explosé en lui ordonnant de quitter les lieux. Malheureusement pour lui, il n'avait pas beaucoup d'autorité ici.
Il suivit donc gentillement Jessica lorsque cette dernière lui demanda, d'une façon plutôt polie venant de sa part. « Avec plaisir » lâcha-t-il à son attention, avant de s'excuser auprès de la mère Ogawa qui ne comprenait certainement rien à la situation actuelle et pour cause, même lui était un peu dépassé par les événements. Il ne s'attendait pas à tomber sur la bombe à retardement qu'était Jessica. Ce qui était habituel, au moins, c'était qu'elle semblait toujours aussi peu heureuse de tomber sur lui. Comme quoi, peu importe l'endroit, elle restait fidèle à elle-même. Toujours aussi explosive et follement attirante.
Ce fut muni de son calme olympien qu'Aiichirô se fit sermonner -menacer- par la demoiselle. Toujours les mêmes questions, qu'il évitait inlassablement. Il n'avait ni envie de lui foutre la paix, ni envie de se faire exploser la tronche par une membre de son propre club qu'il savait suffisamment forte pour faire mal. Il n'avait donc pas d'autre choix, que de jouer la carte de l'honnêteté. « J'ai simplement aider une jeune femme en détresse, c'est mal ? ». Pas sûr que faire la malin dans ce genre de moment était adéquat, mais il n'en restait pas moins qu'il n'avait rien fait de mal. « Pourquoi tu rentres tôt aujourd'hui ? Tu ne travailles pas ? ». Il était curieux, et plutôt heureux de savoir qu'elle disposait de jour de congé. « Pourquoi tu portes quelque chose d'aussi court ? ». Cette question n'avait sûrement rien à faire là, mais il n'avait pu s'empêcher de la poser à la vue du petit short qu'elle portait. Pendant les entraînements, il lui arrivait d'en porter, mais elle n'avait pas besoin de le faire en dehors pensa-t-il.
Outfit ━ J'avais du mal à gérer ma colère ce n'était pas une grande nouvelle. Mais, dès que l'on touchait à ma famille, je devenais complètement déraisonnable. On pouvait essayer de me parler, encore et encore mais, cela n'y changeait pas grand chose. Je considérais que ma famille avait déjà souffert suffisamment pour que personne n'essaye de la toucher. C'était étrange de se dire que ma famille était ma plus grande force autant que ma plus grande faiblesse. Aiichirô avait touché plusieurs cordes sensibles depuis que je le connaissais. Ma volonté de m'éloigner des hommes, d'être indépendante du reste du monde le plus possible et surtout cacher mon job. Il avait déjà tout réussit à briser, à craquer, à tout découvrir. Il avait même eut mon frère. Alors... ma mère, je ne voulais pas qu'il la touche, je ne voulais pas qu'il la voit. Je détestais cette impression que quelqu'un avait profondément touché à mon intimité. Et que je le veuille ou non cela ne disparaîtrait pas du jour au lendemain. Le pire c'est qu'il me mettait en colère mais, je ne le détestais pas. Alors, mon humeur ne faisait que s'aggraver. C'était sans doute le plus complexe. Et sa capacité à ne réagir à aucune de mes attaques c'était... frustrant. Je ne comprenais pas son calme, son sourire à tout épreuve. Ce n'était pas humainement possible de ne pas réagir à ce genre de choses. J'étais fatiguée de toute cette histoire. Ce n'était pas compliqué de me laisser seule pourtant, je ne demandais pas grand chose. Et pourtant, il semblait déterminer à faire comme si tout ce que je lui demandais n'existait pas. Peut-être qu'il avait un problème d'audition. Ou alors, il était stupide. A force de prendre des coups, peut-être que cela avait abîmer son cortex cérébrale. A force d'entraîner des nouveaux pas doué, cela aurait pu déteindre sur lui. On ne sait jamais trop ce qui pourrait arriver. Je n'arrivais pas à croire un mot de ce qui sortait de sa bouche. Concrètement, quelles étaient les chances pour qu'il croise ma mère entrain de faire ses courses à Tokyo et qu'il soit entrain de l'aider? Pratiquement aucune. Et j'étais beaucoup trop réaliste pour croire au hasard.
-"J'ai des jours de congés tu sais, c'est un job pas une exploitation! Et je me suis entraînée avant de revenir, j'ai eux la flemme de me changer. Et puis d'abord, pourquoi est-ce que je devrais me justifier. Tu n'es ni mon père, ni mon frère."
Je passais une main dans mes cheveux, tirait inconsciemment sur les bords de mon short pour le baisser un peu. C'est vrai qu'il était assez court. Mais, en même temps, j'en avais assez de me prendre la tête et de toutes les manières, je n'avais pas peur de me balader dans la rue. J'étais assez forte pour mettre K.O. quelqu'un d'un coup de poing bien placé. Alors en short et en basket, je me sentais plus confiante. Je pouvais soit courir, soit me battre. Il faut bien l'avouer j'aurais sans doute préféré la seconde option. J'inspirais un grand coup, tentais de ne pas exploser dans les escaliers. Mes voisins n'allaient pas apprécier de m'entendre trop crier et je ne voulais pas avoir de problèmes avec eux. Je risquais d'être tellement aimable qu'ils se transformeraient en citron rien qu'en me voyant. Un peu acide non? Je m'adossais à un mur en soupirant un peu plus. Maintenant, il fallait que je sache quoi faire de lui. Déjà Aiichiro ne remonterait pas dans mon appartement, il ne resterait pas plus longtemps ici. Chez moi, c'était chez moi! Je le fixais droit dans les yeux. Et si un regard pouvait tuer, celui là l'aurait fait. -"Aiichiro, qu'est-ce que tu attends de moi? Je ne te comprends pas. Dit moi la vérité, pourquoi tu me suis partout? Pourquoi est-ce que tu t'amuses à m'emmerder comme ça?"
On ne faisait que tourner autour du pot en permanence. Pour qu'il agisse comme ça, il devait bien avoir une raison? Il ne faisait quand même pas ça, seulement pour s'amuser et chasser l'ennuie non?
-"J'en ai assez de perdre mon temps à me battre avec toi."
C'était la réalité. Il me pompait mon temps et mon énergie. Et dans ma situation, je ne pouvais plus me permettre de continuer à faire comme ça. Tout cela allait s'arrêter aujourd'hui, d'une manière ou d'une autre.
Outfit ━ Si Aiichirô s'était risqué à poser les questions qui lui traversait l'esprit, il ne s'attendait pas nécessairement à obtenir des réponses. Pourtant, même énervée, Jessica sembla lui répondre en toute honnêteté. Et s'il doutait du fait que son travail ne relève pas de l'exploitation d'une jeune femme en détresse, il voulait bien croire à l'excuse de l'entraînement, car il savait qu'elle était une élève assidue. Il était même très heureux de l'avoir comme membre de son club. En soit, il ne lui aurait peut-être jamais porté autant d'intérêt si elle ne l'avait pas été. Il ne l'aurait notamment pas suivi cette nuit là, après l'entraînement, lorsqu'elle s'était rendu à son petit job secret. « Je suis ni ton père, ni ton frère, mais en tant que capitaine, j'ai le droit de te conseiller de ne pas trop t'entraîner, n'est-ce pas ? Pense à te reposer ». A la fin de ses paroles bienveillantes qui ne collaient pas véritablement avec son personnage, son regard s'attarda derrière elle, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'elle avait soigneusement fermé derrière eux. « D'ailleurs, ton frère n'est pas là ? Je l'ai pas vu. Et ton père, il est à la maison ? ». Quand à faire la connaissance de la mère Ogawa, autant rencontrer le papa. Quel beau raisonnement que voilà.
Il ignorait si celle en face de lui appréciait tout autant ce raisonnement. En revanche, il fit le constat que sa remarque sur son short un peu trop court n'avait pas été sans répercussion. Il prit cela comme une petite victoire, qui ne fit que nourrir un peu plus le sourire fier qu'il affichait devant la mine déconfite de Jessica. Plus que jamais, elle semblait à bout. C'était presque encore plus effrayant que de la voir s'enflammer dans tous les sens. Finalement, son fameux regard noir fut de retour, quand bien même ses propos restaient relativement soft. « Pourquoi t'as l'air énervé même quand je fais rien de mal ? » marmonna-t-il tel un enfant, avant de reprendre son sérieux lorsqu'il s'aperçut qu'elle semblait réellement lessivé.
« Alors arrête de te battre avec moi ». Malgré la légerté de cette demande en apparence, il le souhaitait sincèrement et était parfaitement sérieux, pour changer. « Je te l'ai déjà dit, ça te paraît peut-être insensé qu'on puisse tenir à toi, mais ça l'est pas à mes yeux ». Il se rappela cette fois, où elle avait littéralement exploser et avouer ne pas aimer les hommes ; il ne s'en était pas offusqué et avait même plutôt pris cette révélation à la rigolade. « Qu'est-ce que tu as à me reprocher exactement ? ». Il ne se risquait que très rarement à poser ce genre de question, car il savait que la liste pouvait être longue. Mais en soit, il n'avait jamais complètement saisi l'animosité que Jessica semblait avoir à son égard.
Outfit ━ Il fallait bien l'avouer, je n'avais jamais réfléchit exactement à ce pourquoi Aichirô me tapait sur le système précisément. C'était tout un ensemble de choses qui partaient du simple fait qu'il avait commencé à s'intéresser à moi. J'étais plus confortable quand les mecs ne tournaient pas autour de moi, le fait qu'il ait par la suite découvert mon secret n'avait pas arrangé les choses. Et puis c'était devenu tellement facile de continuer de le rejeter, de le repousser plutôt que d'apprendre à le connaître. Il semblait réussir à percer mes silences et mes pensées les uns derrières les autres. Il lisait en moi pratiquement comme dans un livre ouvert et cela me déconcertait. Je n'aimais pas ça. Je n'aimais pas être vulnérable et il me donnait cette impression. Oh! Peut-être qu'il ne le faisait pas exprès, sans doute même qu'il ne s'en rendait pas compte mais, j'avais construit une carapace autour de moi dont il trouvait les faiblesses en un tour de main. Sans cette carapace, j'étais comme écorchée vive, obligée de regarder ce qui me faisait mal, de me mettre en face à face avec tous mes soucis, tous mes questionnements et, pour l'instant, je n'en avais pas la force. Regarder droit dans les yeux mes peurs et ma colère, cette rage de vivre comme je l'entendais, cela demandait une force que je plaçais pour l'instant ailleurs. Peut-être qu'un jour je le ferais, peut-être. Mais, pas tout de suite, pas tant que ma situation était tout sauf stable. La preuve en était de la perspicacité de son aîné quand il se mit à parler de mon père. Rien de pire pour se mettre dans mes petits souliers, rien de pire pour aiguiser mes envies de meurtre. Pour tout vous dire, j'étais presque certaine qu'avec ça, je pouvais faire apparaître un couteau dans mes mains et lui couper la langue. Bon... Je ne l'aurais sans doute jamais fait en dehors de mon imagination mais, cela faisait toujours du bien non. Lorsque je l'écoutais me poser des questions, je savais pertinemment que j'exagérais, que j'avais toujours exagéré mais, je ne savais pas faire dans la dentelle. Je tapais dans les hyperboles parce que je n'arrivais pas à me débarrasser de lui. Sa curiosité à propos de ma famille faisait aussi partit des choses déplacées qui me donnait envie de lui faire avaler sa langue.
-"Ne cherche pas de père, il n'y en a plus chez nous. Étrange que mon frère ne t'en ait pas parlé." dis-je sur un ton à moitié ironique.
Père. Mot abject et tabou dans mes oreilles. C'était aussi la raison pour laquelle moi et mon frère nous entendions de moins en moins biens alors que pendant des années nous avions été comme les cinq doigts de la main. Merci à ce connard d'avoir foutu la merde dans nos vies et de croire qu'il y était toujours le bienvenue. L'hôpital qui se fou de la charité ce mec là. J'essayais de mettre de côté le fond de ma pensée afin de ne pas être encore plus sèche et colérique que je ne l'étais déjà. Aiichirô allait finir par se transformé en mon punching-ball. A force, je déversais toute ma colère sur lui quand bien même ce qui me mettait dans des états pareils n'était pas nécessairement uniquement de sa faute. Bien entendu, il y participait mais, seulement partiellement. Je devais bien lui reconnaître ça.
-"Ce que j'ai à te reprocher? Premièrement, tu es un homme. Sur ça, je crois pas que tu vas me contredire. Et je n'aime pas les hommes un point c'est tout. Ensuite, tu t'intéresses à moi au point que tu m'ais suivie jusqu'à mon job. Sa c'est flippant et énervant. Troisièmement, je n'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi, je suis une grande fille, je me débrouille et me suis toujours débrouillée seule et à chaque fois que je suis avec toi, j'ai la désagréable impression que tu cherches à me protéger à ta manière, c'est trop bizarre pour moi. C'est tout un ensemble de choses qui font que tu me tapes sur le système."
Peut-être aussi parce qu'il était le seul à jamais avoir agis de cette manière avec moi. Personne ne s’inquiétait pour moi en dehors de lui. Ma mère n'avait pas le temps, mon frère était trop jeune, mes amies ne pensaient pas de cette manière et le reste de ma famille était trop loin pour que l'on puisse dire quoi que ce soit. Pourtant, je ne le détestais pas autant que j'aimais à le déclarer. Peut-être bien qu'il était un des seul gars sur qui je n'avais pas osé encore lever la main. N'importe qui d'autre que lui aurait finit au tapis pour moins du quart de tout ce qu'il avait fait. Mais, ça, il ne le savait pas nécessairement. Et moi, je ne voulais pas admettre que malgré tout il avait réussit à abattre les limites de ma patience et à ne plus faire définitivement partit de la catégorie "ennemis" dans mes connaissances. -"Je refuse que tu sois proche de moi, un point c'est tout."
Outfit ━ Alors voilà, tout s'expliquait. Il fallait dire qu'il s'en doutait un peu. Le premier homme que n'importe quelle fille portait dans son cœur, c'était le père. Il suffisait que ce dernier n'accomplisse pas son rôle pour développer une rage envers la gent masculine. C'était compréhensible et absurde à la fois. Cependant, il était bien placé pour savoir que certaine absence faisait mal, et nous changeait indéniablement. Mais alors qu'elle évoqua son frère avec lequel il n'avait pas véritablement aborder ce sujet mais qui ne semblait pas non plus aussi affecter que sa sœur à ce sujet, Aiichirô fut intrigué. Pourquoi cela semblait tant peser sur ses épaules ?
S'il avait tout de même voulut savoir ce qu'elle lui reprochait exactement, il en avait à présent une vague idée. D'ailleurs, elle ne tarda à le lui confirmer tandis qu'elle lui rappela de nouveau sa haine envers les hommes. Le deuxième point eu pour seul effet de déclencher un sourire amusé chez lui -il avait même failli rire en réalité, mais il se doutait que ce n'était pas le moment adéquate pour cela-. Qui aurait cru qu'il suffisait de si peau pour effrayer la petite Jessica ? Quant au dernier reproche qu'elle avait à lui faire, il reprit soudainement son sérieux en se demandant comment elle voyait la façon dont il tentait de la protéger. La protégeait-il différemment que n'importe quelle autre personne ? Il y avait-il un problème à ça ? « Si tu ne veux pas que je m'inquiète pour toi, montre moi que je n'ai pas à le faire » déclara-t-il en s'approchant d'elle et en avançant son index sur son front, comme si elle était une petite fille se faisant sermonner par son papa. Même si ce n'était qu'une simple taquinerie, il ne tarda à reprendre ses distances avant qu'elle n'use de ses poings. « Pourquoi tu as toujours eu à te débrouiller seule, Jessica ? ». Cette fois ci très sérieux, comme souvent lorsqu'il l'appelait par son prénom, il inclina légèrement la tête sur le côté en attendant une réponse.
Pour la première fois, en partageant cette discussion avec elle, Aiichirô eut le sentiment de s'être rapproché un peu d'elle, d'en savoir un peu plus sur cette tête brûlée qu'elle était. Pourtant, rien n'avait véritablement changé : elle s'entêtait toujours à le repousser et lui se plaisait toujours à s'y accrocher. « C'est un ordre, Jessica ? ». Pas sûr qu'il laisse tomber après un simple "je refuse que tu sois proche de moi", alors qu'il commençait enfin à comprendre ce qui l'empêchait de s'ouvrir complètement à lui. « Je n'aime pas tellement qu'on me donne des ordres, tu sais ». Pour être exacte : il détestait ça. « Alors, tu me fais la visite ? Je suis impatient de voir à quoi ta chambre peut bien ressembler » proposa-t-il sans prendre une seule seconde en considération sa mise en garde.
Outfit ━ J'avais tenté la carte de la sincérité en me disant que peut-être, il allait lâcher l'affaire. Il faut croire que ce mec n'avait aucune conscience parce que tout ce que cela avait amené c'était un tas d'autres questions. Je n'avais pas envie de satisfaire sa curiosité, je n'avais pas envie de lui raconter ma vie. Je n'avais pas à le faire non? Enfin, je l’espérais. Je ne comprenais pas pourquoi il pourrait s'inquiéter, je n'avais jamais eut aucun problème en dehors des classes, je vivais juste ma vie. Je gagnais de l'argent, allait en cours, bossais et préparais mon futur. Je me socialisais quand j'en avais envie et je n'avais aucun problème. Je buvais de manière modérée, ne fumais pas, n'étais pas malade, n'était accro à rien du tout. Je détestais juste les hommes. C'était si compliqué à comprendre, à admettre? Je détestais qu'on essaye de mon contrôler, qu'on s'impose à moi. Je faisais mes propres choix. Et Aiichirô passait son temps à totalement ignorer mes choix. Il n'en faisait qu'à sa tête. Il ne connaissait pas la phrase "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres"? Enfin, je n'allais pas lui poser la question au risque de me faire royalement ignorer. C'était son grand truc de me foutre des vents ou de balayer mes remarques avec des questions. Je ne pouvais pas lui faire confiance, je ne faisais confiance à quasiment personne dans ma vie. Pas même à ma mère, pas même à mon frère. Je refusais toujours de donner ma pleine confiance à qui que ce soit. Et c'était sans doute parce qu'un jour je l'avais donné à mes parents et qu'ils l'avaient trahis. Mon père plus que ma mère. Mais les deux dans une certaine mesure. Mon frère parce qu'il était incapable de comprendre à quel point notre paternel était un menteur et un égoïste, la raison pour laquelle on en était là aujourd'hui. Lorsqu'il se mit à parler de ma chambre et de visiter, je lui attrapais le poignet pour l'empêcher d'aller plus loin.
-"Arrête, arrête s'il te plait. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre, pourquoi?"
J'étais presque à le supplier. Il fallait que je fasse quoi, que je laisse tomber toute ma dignité pour me mettre à genoux. J’espérais seulement ne pas faire une crise de nerfs. J'inspirais de nouveau, me rappelant que de toutes les manières je ne pouvais pas le mettre à la porte, j'étais certaines que ma mère allait lui proposer de rester à dîner. Je n'avais qu'à ignorer royalement toutes les questions qu'il me poserait et faire comme si de rien n'était. Je plongeais mon regard dans le sien:
-"Profite bien, c'est la première et la dernière fois que tu poses les pieds chez moi."
Je l'entraînais derrière moi, ouvrait la porte, lui montrait le salon et l'emmenait directement jusqu'à ma chambre. Elle était assez vide puisque je vivais entre ici et le dortoir à Royal. Mon lit, une commode, un bureau et quelques poster de films. Rien d'extravagant. Je m'asseyais en tailleur sur mon lit en croisant les bras, adossé contre le mur.
-"Voilà, t'es content? C'est beau, c'est original, simple et épuré."
Je lui tirais la langue et ajoutais de manière ironique.
-"Et tu vas faire quoi maintenant, tu vas fouiller? Juste pour savoir quelque chose. Et au fait, à ce que je saches, je n'ai rien fait qui mérite ton inquiétude, alors arrête de prétendre que j'ai besoin que l'on s'inquiète pour moi."
Si j'avais été une gamine, je me serais mise à bouder ou à chouiner. Je faisais ça avant. Aujourd'hui, je me contentais de me plaindre intérieurement.
Outfit ━ « Arrête, arrête s'il te plait. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre, pourquoi? ». Plus que jamais, sa détresse était palpable. A ce moment là, Aiichirô aurait pu donc cesser d'empiéter sur son terrain ; après tout, à y réfléchir, il avait franchit la dernière barrière de la jeune fille : son domicile. Pourtant, loin de là coupable, il se mettait sérieusement à imaginer dans sa tête à quoi pouvait bien ressembler la chambre de Jessica. Difficile à dire, étant donné qu'elle ne laissait pas entrevoir grand chose de sa personne. Peut-être sa chambre aurait des allures impersonnelles, ou au contraire, peut-être qu'elle allait dévoilé une partie d'elle dont il n'avait aucune connaissance. Il était persuadé qu'il y avait encore tout un tas de chose à découvrir, à son sujet.
Déjà, il avait pu s'apercevoir du fait qu'elle tentait de se tempéré, et il supposa que la raison ne devait être autre que la présence de sa mère à l'intérieur. « C'est avec plaisir que je vais profiter de cette première et "dernière" fois », souligna-t-il en faisant des guillemets avec ses doigts. Il n'avait bien évidemment pas prévu de revenir chez elle à répétition -il n'était même pas volontairement venu chez elle aujourd'hui- mais il prenait bien trop de plaisir à la taquiner. Il l'a suivit donc à l'intérieur, en se retenant de faire une quelconque remarque pour éviter qu'elle ne change d'avis et le vire à coup de pieds.
Une fois dans sa chambre, le jeune homme ne fut donc pas surpris. La décoration était assez simple, épurée, et impersonnelle comme il se l'était imaginé. En dehors de quelques posters de film, elle disposait uniquement du strict nécessaire pour une étudiante. Il ne put que constater la ressemblance avec sa propre chambre, à lui, dans laquelle il ne passait finalement plus beaucoup de temps. Il se mit donc rapidement à son aise en prenant place sur la chaise de bureau, en restant néanmoins tourné dans sa direction. « Ne me donne pas des idées » répondit-il bien qu'il n'avait clairement pas l'intention de fouiller, il préférait découvrir les choses de sa propre bouche.
Dans cette optique, il avait finit par quitter la chaise de bureau pour la rejoindre sur son lit. S'il ne s'était pas mis à son aise autant qu'elle en s'asseyant en tailleur, il ne se gêna point pour faire ce qui suivit : le plus naturellement du monde, il passa sa main sur la chevelure brune de la jeune fille, telle une caresse. « Tu laisses souvent des garçons entrés dans ta chambre ? ». Si une partie de lui serait ravi de savoir que non, il n'en montra rien, et poursuivit : « Comme ça, aussi facilement ? ». Pour ne pas changer, il y avait un tantinet de provocation dans ses propos, même s'il gardait sa gueule d'ange habituelle. « Tu vois, peut-être que j'ai de quoi m'inquiéter » conclut-il en haussant brièvement les épaules. C'était assez mesquin de la prendre à ce jeu là, mais ce n'était pas suffisant pour l'en dissuader.
Outfit ━ S'il y avait bien une chose pour laquelle j'admirais Aiichirô, c'était sa capacité à être sans-gêne et totalement décontracté. Et une fois de plus, il me le prouvait en beauté. S'inviter chez moi, refuser de partir quand je lui demandais, carrément venir dans ma chambre et tout ça. Encore un peu plus et il aurait finit par emménager avec moi... Ma mère avait du comprendre que je le connaissais, j’espérais seulement qu'elle ne se faisait pas des films. Elle avait tellement envie de me voir avec quelqu'un que maintenant qu'elle comprenait peut-être que je le connaissais, elle allait m'ennuyer. C'était ce à quoi je pensais en le regardant s'installer sur la chaise de mon bureau.Le faire rentrer ici ce n'était pas me risquer à grand chose. Il n'y avait rien d'intéressant ici, rien à apprendre sur moi. La raison pour laquelle je le laissais s'aventurer jusqu'ici était celle-là. Je jetais un coup d’œil en arrière pour regarder mon mur et le temps que je me retourne cet idiot s'était installer sur mon lit, passant une main sur mes cheveux. Cela me fit reculer jusque contre le mur, mes jambes entre lui et moi pour éviter qu'il ne s'approche plus. Déjà parce qu'à cause de ça j'avais presque faillit faire une crise cardiaque et parce qu'ensuite mon cœur ne voulait pas se calmer. Et il continuait à me provoquer, encore et encore. Il attendait quoi? Que j'explose pour de vrai? Qu'il se prenne un mur dans la tronche ou quelque chose d'autre? Je ne sais pas quoi dire, il est tellement... improbable que je reste sans voix pendant plusieurs minutes me contentant de le dévisager d'un air interdit. Il me prenait pour quoi? Pour qui? Est-ce que ça me blessais? Oui. Parce qu'en plus il savait quel était mon job, parce que j'avais l'impression qu'il essayais de me placer dans la même case que certaines de mes collègues. Je savais parfaitement que certaines allaient plus loin dans leur job... au delà de la légalité. Je n'y pouvais rien mais, je n'étais pas comme ça. Je me renfrognais et me mis à aboyer. Parce que c'était le meilleur mot pour décrire ma voix et ma mauvaise humeur.
-"Qu'est ce que ça peut te faire! Je vais avec qui je veux, quand je veux et où je veux. Ce que je fais ce n'est pas tes affaires."
Si ça pouvait l'emmerder d'imaginer que j'amenais des mecs ici tous les soirs, tant mieux. Je voulais qu'il ne soit pas content pour une fois, je voulais qu'il soit mal à l'aise, je n'en pouvais plus de son air de sainteté et de son calme olympien assortit à une forte tendance à appuyer sur mes nerfs là où ça fait mal. Il croyait quoi? Que je faisais ça parce que j'aimais ça? Mais ce gars n'avait sans doute jamais eut besoin d'argent. Sans doute. Je ne préférais pas demander parce que cela ne ferait que me mettre en rogne encore d'avantage. Moins j'en savais sur lui, mieux je me portais. Et pourtant, il y avait parfois des fois où j'avais envie de poser des questions. Je me retenais parce que je ne voulais pas qu'il croit que j'avais un quelconque intérêt envers lui. Ce serait le début de la fin. Et puis, comme je n'étais pas du genre à écouter les ragots, ou en tout cas à leurs faire confiance, je ne savais vraiment rien de sûr sur lui.
-"Et si je te retournais la question. Ca t'arrive souvent de rentrer tranquillement comme ça dans la chambre d'une fille? Sans gêne."
Je me levais, m'éloignais de lui parce que c'était la meilleure chose à faire. Tant pis si cela donnait l'impression qu'il me chassait de mon lit, le moins près j'étais de lui, le mieux c'était. Je m'asseyais sur la chaise de mon bureau et croisais les jambes. -"Dit moi, tu comptes bientôt partir ou tu restes pour dîner? T'as prévu de passer la nuit ici ou quoi?"
Parce que mine de rien, il commençait à être tard. Et surtout, je voulais trouver un moyen de le faire partir de chez moi. Peut-être qu'en faisant appel à la politesse cela marcherait. Mais, je n'y croyais pas trop. On parlait d'Aiichiro après tout.
Outfit ━ Lorsqu'Aiichirô n'obtenait pas une réponse à l'une de ses questions, il entreprenait toujours de la trouver par lui-même. Au grand malheur de Jessica, une réaction spontanée était parfois bien plus éloquente qu'une réponse orale. La voir partir ainsi au quart de tour le conforta dans l'idée qu'elle ne devait pas bien souvent inviter des garçons ici. Elle le prenait mal, peut-être même s'imaginait-elle qu'il l'a voyait comme une fille facile. Or, ce n'était clairement pas le cas. Il ne montrait jamais autant d'intérêt, aussi longtemps, au genre de fille qui s'offrait à n'importe qui. Jessica n'était pas de ce genre là, il le savait. « Ok, ok, je garderai ce genre de question pour moi la prochaine fois ». Le sourire qu'il affichait n'augurait cependant rien de bon. « T'as raison, c'est pas mes affaires. N'empêche, j'aimerais pas que ce soit le cas ». Son air mi-sérieux, mi amusé ne le rendait peut-être pas crédible, pourtant il venait d'user de toute l'honnêteté dont il pouvait faire preuve. Il continua d'ailleurs sur cette lancée lorsqu'elle lui retourna plus ou moins la question. « Oui » lâcha-t-il le plus simplement du monde, tout en la regardant prendre ses distances.
Les rumeurs à son sujet, Aiichirô n'avait jamais chercher à les démentir : il n'y avait pas de mal selon lui à être connu comme étant un dragueur invétéré, que cela soit bien ou mal vu. Déjà, car il portait un désintérêt certain à ce qu'on pouvait s'imaginer de lui, mais aussi car ce n'était pas entièrement faux et qu'il n'avait jamais chercher à le cacher. « Tu aurais voulu que je dise non ? ». Après tout, elle ne l'avait jamais attaquer personnellement à ce sujet (puisqu'elle mettait tous les garçons dans le même sac), alors peut-être espérait-elle qu'il soit différents des on-dits. Malheureusement pour elle, beaucoup de ses on-dits avaient une part de vrai. « Si tu m'invites pour dîner, je vais pas refuser, tu sais. Pour passer la nuit ici... c'est peut-être un peu tôt, tu crois pas ? » la taquina-t-il. Il se doutait qu'il l'étouffait déjà par sa simple présence sur son lit, alors il n'allait pas en faire davantage. Il tapota d'ailleurs la place à ses côtés pour lui faire comprendre qu'elle pouvait revenir s'asseoir, et qu'il n'allait rien tenter.
Outfit ━ Ne pas avoir l'air plus choquée ou énervée que je ne l'étais déjà. Je ne pensais pas que cela sois possible et pourtant... Il semblait bien qu'Aiichirô soit capable de creuser dans les recoins sombres de l'âme humaine. Enfin, pas comme si j'allais me transformée en serial killer. J'allais juste finir par réduire sa bouche en miette. Dommage pour lui, je n'avais pas les moyens de lui payer une chirurgie réparatrice. Il allait falloir qu'il continue avec des dents en moins où qu'il se les paye de sa poche. Quoi que... cela ne devrait pas trop le déranger non? Il avait les moyens non? Ça se trouve, il avait déjà fait de la chirurgie plastique. Cela expliquerait son visage un peu trop parfait malgré le fait qu'il soit dans la section arts martiaux. Je disais ça mais, en même temps, moi non plus je n'avais pas de nez tordu ou de cicatrice. Mettons cela sur mon capital chance qui même s'il était très réduit, semblait avoir quelques avantages de temps à autres. Principalement dans les arts martiaux surtout. Le reste du temps, il valait mieux que je reste sur mes gardes. Après tout, Aiichiro avait bien réussit à trouver mon appartement et à passer du temps avec ma mère. Cela en disait long sur ma capacité à attirer les désastres. Trèèèss long. En tout cas, j'étais persuadé qu'il y avait quelque part là-haut une divinité qui s'appliquait à correctement appliquer les merdes dans ma vie. Et puis, qu'il aime ou pas que des mecs rentrent dans ma chambre... ok il avait le droit de ne pas aimer si cela lui faisait plaisir. Aiichirô avait cette réputation de coureur de jupons qui lui collait à la peau et qu'il ne réfutait pas. Cela faisait aussi grandement partit des raisons pour lesquelles je ne pouvais pas le voir. Je ne supportais pas ces mecs qui s'amusaient avec toutes les filles qu'ils croisaient peu importe les sentiments, peu importe qui est-ce qu'ils pouvaient blesser par la suite. Mais, à la limite, il n'avait pas la prétention de le cacher. Suivant son signe de la main, je quittais précautionneusement ma chaise de bureau pour m'asseoir à côté de lui.
-"Je ne t'invite pas vraiment mais, d'ici quelques minutes ma mère va le faire pour te remercier de l'avoir aidée."
Et comme je l'avais prédit la voix de ma chère petite maman fusa au travers de l'appartement pour réclamer à notre invité de rester pour le dîner. Je n'avais plus mon mot à dire maintenant, il aurait fallut que je l'envois balader plus tôt. Raahhhh, maudis moi...
-"Pour ce qui est de passer la nuit, ne rêve même pas, que cela soit trop tôt ou pas, ça n'arrivera jamais."
Et je lui assénais un coup sur le bras, histoire de bien lui faire sentir mes propos. L'espoir fait vivre mais, je comptais bien étouffer cet espoir là dans l’œuf. Quoi que j'avais bien peur qu'il ait déjà éclos depuis un petit bout de temps déjà. Je passais une main dans mes cheveux pour les attacher, histoire d'avoir une meilleure vision pour bloquer une quelconque approche étrange de sa part avant de me dire que puisqu'il était là, deux solutions s'offraient à moi. Soit me murer dans le silence, bouder et faire ma gamine, soit faire la discussion un minimum, pour la politesse. Heureusement pour lui, agir comme une enfant n'était pas dans mes priorités actuelles même si cela pouvait bien changer d'un moment à l'autre.
-"Au fait, tu habites où toi? Pas que je veuille vraiment savoir mais, puisque tu sais où j'habite, je me dis que j'ai gagner le droit d'avoir cette information pour mener une possible expédition punitive ou revanche. Je n'ai pas encore décider de quoi il s'agirait bien entendu."
Le jeux du chat et de la souris. C'était un peu à ça que sa ressemblait. Toujours à me suivre et moi à le fuir, sauf que même si je ne l'admettais pas, je m'étais habitué à le voir se mêler continuellement de ma vie. Cela ne veut pas dire pour autant que je l'appréciais. Juste que c'était une habitude. Étrange mais quotidienne.
Outfit ━ Sans tenter de davantage réduire la distance entre eux, Aiichirô avait observé la jeune fille prendre place à ses côtés, sur le lit. Pour l'invitation à rester dîner ici ce soir, il plaisantait seulement mais il n'aurait pas été étonné si la mère de Jessica lui propose de rester. Contrairement à la fille, il n'avait pu que constater qu'elle n'était pas aussi méfiante envers la gent masculine, d'autant plus qu'elle n'avait aucune raison de se méfier de l'aide proposé par un simple étudiant traînant dans le quartier. Il ne fut donc pas étonné d'entendre la voix de cette dernière s'élever dans l'appartement, pour lui proposer de dîner en leur compagnie, ce qu'il accepta aussitôt : « Avec plaisir, madame Ogawa ! ». Tout en l'acceptant, il n'avait cessé de regarder le visage de Jessica se décomposer. Elle semblait néanmoins ne pas être trop surprise non plus, elle qui l'avait prédit quelques secondes plus tôt.
L'espoir que cette invitation à dîner s'étende à celle de passer la nuit chez elle s'intensifia un instant, mais il reprit vite ses esprits lorsque la jeune fille lui asséna un coup bien placé au niveau du bras (qui ne ressemblait en rien au petite tape donné par les filles en générale pour attirer l'attention sur elle). Il surjoua un peu en feignant d'avoir mal, en se tenant le bras là où elle l'avait frappé, mais un sourire de petit voyou ornait toujours ses lèvres. « Ne dis pas jamais » ajouta-t-il, en posant son index sur ses lèvres, par pure provocation, pendant que ses mains à elles étaient occupés à s'attacher les cheveux. Il le retira aussitôt ensuite, feignant de ne rien avoir fait de mal.
Aiichirô n'aurait certainement pas été surpris si Jessica s'était mise à se taire, ou tout du moins à essayer de mettre fin à toute conversation. Il aurait même trouver ça parfaitement "normal" venant de sa part, plus normal que de la voir se montrer curieuse à son sujet. Cela dit, sa question se justifia bien vite... Une expédition punitive en guise de revanche ? Pourquoi pas, pensa-t-il. « Je t'enverrais mon adresse exacte par SMS » répondit-il en agrémentant le tout d'un eyesmile, comme si sa réponse n'était pas déjà suffisamment frustrante. Il laissa ensuite planer un silence, la dévisageant elle, et plus particulièrement ses cheveux attachés « Tu es très jolie, comme ça ».
Dernière édition par Satô Aiichirô le Dim 19 Fév - 18:32, édité 1 fois
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Ce message a été posté Mer 15 Fév - 21:00
Your mom already likes me
Jessica & Aiichirô
Outfit ━Peut-être que je pouvais me permettre de le jeter par la fenêtre et de dire à ma mère qu'il était partit? Ou peut-être pas. De toutes les manières, je doutais qu'il passe entre les barreaux des fenêtres même s'il n'était pas très gros. J'étais doué mais j'avais quand même mes limites. Je ne savais pas encore transformer quelqu'un en pate à modeler. Le plus simple pour réussir à passer cette soirée était juste d'ignorer les provocations à gogo que j'allais entendre. A vrai dire, je regrettais subitement de ne pas m'être mise au yoga comme me l'avais conseillé un de mes profs une fois. Une histoire d'équilibre de chakra ou quelque chose dans le genre. Il paraît que c'était pas mal pour apprendre à se concentrer sur soi-même. Il paraît. Enfin c'est ce qu'on m'avait dit mais, de toutes les manières, je n'avais pas le temps de m'y mettre, entre mes études et mon job, c'était carrément impossible. J'abandonnais de toutes les manières tout espoir de le voir partir rapidement. Le dîner n'était pas prêt d'être finit donc, on allait bien pouvoir continuer à s'entre-tuer. Qui sait, d'ici là, il serait devenue l'entrée. Ou moi d'ailleurs. On avait jamais vraiment testé pour voir qui était le plus fort d'entre nous deux. Je n'étais même pas sur que ce soit une bonne idée. Si jamais il était plus fort que moi, je n'avais plus aucune manière d'avoir le dessus quoi que je dise. Oui, c'était comme ça, j'avais besoin de croire que j'avais un avantage sur lui. Parce que sinon, j'aurais encore d'avantage l'impression d'être au fond du trou. Et je ne pouvais pas me permettre de plonger d'avantage. Je n'étais pas sur d'y survivre. Parfois, j'enviais mes amies de royal. Parce que beaucoup d'entre elles avaient la belle vie et même si elles n'en faisaient pas trop, ne le montraient pas trop, je le savais. Elles n'avaient aucune idée de quelle manière je vivais ma propre vie, elles ne pouvaient pas comprendre qu'il m'arrivait d'être jalouse. Et je détestais être jalouse. Je ne pouvais juste rien y faire. Alors, je souriais silencieusement à tout ce qui se passait. Et je me disais que cela finirait bien par s'améliorer. J'étais entrain de m'attacher les cheveux quand subitement un doigt sur mes lèvres. Instinctivement, j'essayais de le mordre mais, il fut trop rapide. Je fusillais le garçon du regard sans que cela ne serve pas trop à quelque chose avant d'afficher un regard vraiment étonné. Il allait vraiment me donner son adresse? Ce n'était pas comme si je comptais réellement m'en servir... -"Ne t'embête pas, je n'irais pas chez toi, ce n'est pas la peine de me l'envoyer."
Raaahhh... je regrettais déjà d'avoir lancé ça comme une blague. J'aurais du me douter qu'il le prendrait au pieds de la lettre. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que j'essayais d'être un minimum sympathique ou pas seulement avoir l'air d'une huître fermée, cela finissait par se retourner contre moi. Le compliment me paraissait étrange en plus. Je m'attachais les cheveux souvent, et vu que j'avais l'impression qu'il n'avait rien de mieux à faire que de me suivre, cela m'étonnait qu'il ne m'ait jamais vu coiffée comme ça. J'haussais simplement la tête sans rien ajouter de plus avant que je me rende compte de quelque chose.
-"Au fait, il y a des choses que tu ne manges pas ou auxquelles tu es allergiques? Ce serait dommage que tu doives nous contempler manger."
A vrai dire, j'aurais bien aimé le voir dans cette situation. J'aurais même adoré. Mais, ma mère se serait sentit mal et aurait essayé cuisiner autre chose. Et je ne voulais pas qu'elle s'épuise un peu plus pour cet énergumène. Mieux valait conserver un peu d'énergie pour autre chose. Je ne connaissais rien d'Aiichiro, je n'avais jamais vraiment cherché à en savoir plus. Mon but principal avait toujours été de me débarrasser de lui, alors je ne m'étais jamais embêté à lui poser des questions sur lui-même.
-"Et si tu pouvais arrêter les compliments se serait sympa."
Cela me mettais mal à l'aise. J'étais sur qu'il le savait. Mais, je préférais tenter la méthode douce en lui demandant d'arrêter. On sait jamais, peut-être un miracle.
Outfit ━ C'est le visage un peu déçu, face à son refus, qu'Aiichirô stoppa brusquement son eyesmile. Non pas qu'il s'attendait à ce qu'elle le supplie pour obtenir son adresse (ce genre d'attitude l'aurait d'ailleurs très certainement rébuter) mais il aurait apprécier qu'elle mette sa menace à exécution. Il ne craignait pas Jessica et ses soi-disantes mauvaises intentions à son égard, cela aurait seulement été le moyen de lui faire un peu découvrir son monde, à lui. « Que des paroles, à ce que je vois... » la taquina-t-il, bien que son visage restait quelque peu voilé depuis qu'elle avait repoussé sa proposition. Ce n'était jamais très agréable à recevoir, même pour le sacré personnage qu'était Aiichirô. Il ne s'était pour autant pas laisser totalement démonter et l'avait complimenter, chose qu'il n'avait jamais vraiment l'occasion de faire.
Mais Jessica était une jolie fille. Il était persuadé que tous les garçons du campus penseraient à la même chose à sa place. La concernée pourrait également le savoir si elle se laissait un peu plus approcher, mais cette attitude de sa part n'était pas pour le déranger. Son côté inaccessible était charmant, et réduisait la compétition. Il l'observait souvent, sans qu'il n'y ait trop de garçon qui interfère souvent. Il l'avait déjà vu, ainsi -il suffisait de la voir lors des entraînements- mais il ne se rappelait pas lui avoir déjà fait remarquer à quel point elle pouvait être charmante aussi simplement coiffé. Sa réaction -ou plutôt, son manque de réaction- face à ce compliment lui fit aussitôt retrouver son sourire. Ce changement de sujet ne fit qu'accentuer son amusement apparent. « Je dois dire que je suis touché, je crois que c'est la première fois que tu me portes autant d'intérêt ! », s'exclama-t-il comme un gosse fier. Malgré son interrogation au sujet de plausible allergie, il n'en dit rien, se contentant d'apprécier cette lueur de curiosité qu'elle avait laissé apparaître l'espace d'un instant.
Lorsqu'elle évoqua le compliment qu'il avait pu lui faire quelques minutes plus tôt, le jeune homme feint l'ignorance, comme s'il avait oublier de quoi il était question. Mais il n'était pas bête, il se rendait bien compte que ce genre de remarque ne l'a mettait pas à l'aise, elle qui pourtant n'avait pas si facilement froid aux yeux. « Pourquoi ? T'aimes pas ça ? » l'interrogea-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté, l'air curieux. Il aurait pu être crédible, s'il n'avait pas ajouter ensuite : « Qu'on te dise que tu es jolie ». Ce comportement immature de sa part était tellement instinctif qu'il ne s'en rendait parfois même pas compte. Cela dit, pour une fois, il ne le laissa pas prendre trop d'ampleur afin d'éviter tout problème avant même que le dîner n'est débuté. « J'aime bien les compliments, moi. Tu peux m'en faire, si tu veux ». Il n'était pas sûr qu'alimenter son côté prétentieux joue en sa faveur, mais si cela permettait de détourner toute l'attention -et la gêne qui allait avec- qu'il y avait sur Jess, il était prêt à se faire un peu plus mal voir. Comme on dit : il est toujours plus simple de ternir son image que de se racheter une conduite ; c'était définitivement le leitmotiv du jeune Satô.
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