I am not sick

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TENUE ••• Ce matin j’ai quitté la maison pour aller travailler à la compagnie, je n'avais pas la même énergie que d’habitude, mais je ne laisse jamais rien paraître quand ça ne va pas, je saute pas mal de repas, même si depuis que Raylai est là ça m’arrive moins souvent ça arrive encore quand je suis à l’extérieur et cela n’arrange pas les choses. Toute la nuit j’ai bossé sur mes affaires, ayant à peine dormi une heure, je donne l’impression d’être un surhomme avec mon caractère et ma personnalité, mais le démon n’est qu’un humain sous sa carapace. Les heures s’écoulent et je donne la maximum, toujours de manière à ne laisser personne me voir « faible » il est hors de question que je donne cette image de moi, pas consciemment en tout cas. La journée terminée je prendre la voiture jusque chez moi, à peine garé je pose la tête sur le volant, les vitres teintées je peux baisser ma garde un instant, me sentant brulant, la tête comme un tambour des îles retentissant encore et encore, les mains moites. Je ne me suis pas rendu compte qu’une heure était déjà passé sans que je n’aie bougé. Décidant de sortir, j’aurais dû m’arrêter à la pharmacie pour prendre des cachets, tant pis je vais devoir attendre que ça passe, ce n'est pas sorcier. Les marches de l’immeuble me donnent le vertige, je les vois tangués, basculer et je finis par m’asseoir sur l’une d’elles les mains sur mon visage, il n’y a personne pour me voir, c’est horrible cette sensation et je dois grimper jusqu’au dernier. Je suis dakota merde, rien ne m’arrête, me relevant de nouveau je grimpe rapidement en essayant de ne penser à rien, arrivant enfin devant ma porte, je respire et essuie la sueur, j’ignore si Raylai est là, mais hors de question qu’il remarque que je ne suis pas forme. La porte ouverte devil est devant à m’attendre, touchant sa tête pour le laisser retourner où il veut, alors qu’inconsciemment je me dirige directement dans ma chambre pour me laisser tomber dessus, totalement épuisé.

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MACFLY

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TENUE ••• Tentative sur tentative, j'ai de nouveau essayé de me présenter à divers endroit pour me trouver un boulot. Que ce soit dans un restaurant aux allures familiales, dans un konbini ou n'importe où ailleurs dans la ville, aucun n'avait besoin d'un nouvel employé ou alors pas d'un gamin dans mon genre. Au bout de la quinzième enseignes, j'ai lâché l'affaire et me suis arrêté boire quelque chose dans un starbuck du coin, presque de mauvaise humeur. Il leur faut quoi à ces péteux pour signer un contrat avec un adolescent motivé ? Putain de sa mère. J'ai envie de les.... Arf. Je ne parlerai pas de foutre le feu à leurs boutiques, puisque l'image de l'incendie de l'association n'est jamais réellement sortie de ma tête. C'est la fois où Dakota m'a surpris et où l'enfer a débuté, quand je n'avais plus nulle part où fuir, ni me cacher. Terminant ma boisson et quittant les lieux, j'ai repris le chemin de retour vers l'appartement de mon bourreau, les mains vides mais l'esprit plein de déception. Demain je retenterai ma chance dans un autre quartier ! Ce ne sont pas ces échecs-là qui vont me faire perdre espoir. Le bus m'a emmené jusqu'à l'arrêt le plus proche de l'immeuble, puis mes jambes ont fait les quelques mètres me séparant de mon nouveau chez moi, dans la rue, puis dans les escaliers. J'ignore pourquoi je n'ai pas pris l'ascenseur, ni comment j'ai pu monter les étages sans m'en rendre compte. Le double des clés en main, j'ouvre la porte et entre, ne voyant personne dans l'entrée. Devil est dans son coin à dormir, se fichant que je sois là ou pas. Même si j'apprécie ce chien, ce dernier n'a vraiment que de l'amour à revendre à son maître. Il me laisse le caresser, il vient quand je le siffle, mais c'est tout. J'en profite pour venir lui gratouiller le crâne, puis repartir vers la chambre. Dakota n'est pas encore rentré, c'est plutôt calme quand il n'est pas là. Une tenue de rechange sortie du placard, je m'en vais me doucher et me changer, ne sortant que plusieurs longues minutes plus tard. En retournant dans la chambre, une serviette sur la tête pour sécher mes cheveux blonds, je sursaute en voyant un corps échoué sur le lit. « Dakota ? Quand est-ce que tu es rentré ? » Je ne l'ai même pas entendu, ce qui n'est pas tellement surprenant. « La journée a été longue ? Tu dors ? Dako ? » Mes fesses posés sur un côté du lit, j'observe une partie de son visage et dégage l'autre du bout des doigts. Il n'a pas l'air super en forme ou je me fais des illusions ?

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TENUE ••• Même si je ne me sens pas au top je fonce toujours, bossant encore et encore sans tenir compte de la douleur, la fatigue ou ce genre de choses insignifiantes. Même si je les renie ça ne change pas le fait que je ne sois pas bien, malade ? Moi ? Je peux le gérer sans problème. Je suis retourné chez moi sans l’aide de personne, je n’en ai jamais eu besoin de toute façon et cela ne va pas changer de sitôt. Grimpant les marches, je crois que c’est la première fois qu’elles m’ont paru aussi longues, comme si de nombreux étages s'étaient ajoutés au mien alors que j’habite au dernier. Enfin soit, je pensais résister à cette soudaine santé qui flanche légèrement et pourtant je me suis immédiatement écroulé sur mon lit. Raylai n’est pas là et je pense que c’est mieux ainsi, même si je me demande où se gosse à put se rendre. J’ai la tête en compote, j’ai chaud et j’ai l’impression de perdre toutes mes forces, je hais ça, cette sensation d’être faible, c’est la pire de toute à mes yeux alors je dois vite reprendre le dessus, très vite. Allongé en travers je n’avais en réalité pas capté que Raylai était déjà là, ce n’est qu’en entendant les pas dans le couloir venir vers la chambre que je m’en rends compte sans bouger pour autant. Quand est-ce que je suis rentré ? Je lève seulement la main pour la secouer l’air de dire que ce n'est pas important. Qu’est-ce qu’il parle, pourquoi tant de question, ses doigts effleurant mon visage j’ouvre les yeux pour rester un instant immobile avant de me redresser sur le lit, je n’ai pas envie qu’il me voit mal en point, donc je prends sur moi malgré les signes évident que je ne vais pas bien, tel que la sueur ou la couleur pâle de ma peau, des détails que je ne peux cacher, mais je peux les nier. « Tu es sorti ? »

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TENUE ••• Ma journée a été nulle à chier, avec tout ces refus et ces excuses bidons fournis par les employeurs. à la fin, j'ai cru faire un meurtre mais je me suis contrôler pour rentrer à l'appartement. Il faut que je me détende et oublie mes échecs d'aujourd'hui, pour mieux recommencer demain. Certes, ça ne me fait pas plaisir mais si je reste encore enfermé ici h24 sans rien trouver à faire, je deviendrais forcément fou à lier. Autant faire le tour de la ville à la recherche d'un emploi. En attendant je me relaxe en prenant une bonne douche, m'éternisant un moment sous l'eau pour faire glisser mes problèmes et me vider la tête. ça fait du bien, c'est le moins que je puisse dire. Une fois propre, à moitié séché et habillé, je quitte la pièce et retourne dans la chambre. Je ne m'attendais pas à y voir Dakota, ne l'ayant même pas entendu rentrer. Faut dire qu'il ne s'annonce jamais et son chien ne le fait pas non plus, du coup je suis surpris les trois quart du temps. M'approchant de lui, je remarque qu'un truc cloche mais ne peux l'affirmer à cette distance, cherchant à toucher son visage en dégageant quelques mèches de cheveux. à ce simple contact, le démon se relève comme s'il ne voulait pas que je le touche, ni que je l'effleure. étrange ... « Hm, oui. » Répondis-je simplement, sans le lâcher des yeux. « Je suis allé faire un tour en ville. » Je n'explique pas tout, me disant que de toute manière il se ficherait bien de la moitié. « Tu as mangé aujourd'hui ? Tu es tout pâle. » Peut-être qu'il fait un manque à quelque chose ? Genre protéine ? Fer ? J'en sais rien, je ne suis pas médecin et cet idiot ne me laisse pas le toucher. « Tu es sûr que ça va ? Tes cheveux sont humides... » ça n'annonce rien de bon, à mon humble avis.

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TENUE ••• Je déteste ça, me sentir mal ce n'est pas une chose qui m’arrive souvent, je préfère encore être physiquement blessé que touché par une quelconque maladie, ce genre de faiblesse me dégoute, pire encore sur moi. C’est pourquoi je baisse ma garde en pensant être seul, mais dès que Raylai annonce sa présence je n’ai qu’une chose en tête, c’est de paraître normal, trouver une excuse et surtout pas de montrer que je suis malade, hors de question. Sa main frôlant mes cheveux, je me suis redressé en le questionnant sur sa journée, du moins pas dans les détails, mais je suppose qu’il a quitté la maison. Suis-je transparent ? Son regard me donne l’impression qu’il me passe au laser, c'est désagréable, une envie de tousser arrive et je la retiens manquant de m’étouffer, je peux être idiot aussi. L’air de rien je le regarde en hochant la tête. « Tu cherches toujours un boulot ? » Je peux sembler distant et donne l’impression de me foutre de lui, je suis beaucoup plus attentif qu’il ne le pense. Mangé ? Je hausse les épaules, n'est pas grave. Il n’a aucune raison de s’inquiéter, ça me fait me sentir minable. « Manque de sommeil. » Autant détourner son attention vers quelque chose de banal, de cette façon je pourrais échapper à son inspection. « Tu t’inquiètes pour moi ? » Plaisantais-je en le regardant. « J’ai couru pour rentrer, je transpire. » Excuse sur excuse, je devrais même pas prendre la peine de répondre, pourquoi je le fais ? Sérieusement depuis quand je suis devenu comme ça ? « Je vais prendre ma douche. » Si j’échappe à son regard je pourrais plus facilement cacher que je ne me sens pas bien. Me redressant, la toux surgit subitement sans que je ne puisse l’en empêcher cette fois, la quinte continue pendant plusieurs secondes.

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TENUE ••• Il ne peut pas tromper quelqu'un qui a déjà été malade et qui connait donc les symptomes, même si je n'annonce pas officiellement que Dakota est fiévreux ou quoi que ce soit d'autre, juste qu'il n'a pas l'air dans son assiette et que cela pourrait m'inquiéter. Ce fourbe dévie mes questions avec les siennes et je fais la moue. « [color#abc8e6]Oui, je cherche toujours de quoi m'occuper durant mes journées en solitaire.[/color] » Répondis-je, lâchant un soupir. Il met son teint pâle et son air fatigué sur le coup de la fatigue, ce qui est parfaitement possible. Hochant doucement la tête, je lui donne le bénéfice du doute, lui lâchant un peu la grappe pour le moment. « évidement. Je ne devrais pas ? » Je suis sérieux, penchant ma tête de côté avec une mine interrogée. N'est-ce pas normal de s'inquiéter pour les gens auxquels on tient ? Oh, il a couru et transpiré. « Oh, je vois. » ça me rassure si ce n'est que ça. Un sourire apparaît doucement au coin de mes lèvres, hochant encore mon menton. « Bonne douche. » Je comptais vraiment lui foutre la paix, mais ça c'était avant qu'il ne se lève et se mette à tousser tel un fumeur au bord du cancer. « On dirait que tu as attrapé froid en courant. » Fis-je remarquer de manière malicieuse. « Tu vas me dire que tu as avalé ta salive de travers et que c'est seulement ça qui te fait tousser ? » Soit il me prend pour un idiot, soit il me prend vraiment pour un idiot. « Tu veux un verre d'eau pour faire passer tout ça ? » Ce foutu démon de mes deux qui ment comme il respire. « Prend un bain bien chaud surtout. » Rajoutais-je, lui faisant signe d'aller se laver en vitesse, agitant ma main de façon désinvolte.

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TENUE ••• Je ne suis jamais malade, je sais que de toute façon il n’y aura jamais personne pour le remarquer ou pour me soigner, alors le mieux est de ne compter sur personne et de se battre seul, même lorsque ça ne va, ça doit aller. J’ai vécu ainsi et à doit continuer comme ça. C’est pourquoi je ne dis rien à Raylai, trouvant des excuses pour expliquer mon état qu’il semble remarquer pâle. Il s’inquiète, mais il ne devrait pas et finalement j’arrive à l’induire sur une piste différente de la maladie, la fatigue, le boulot, ce sont des choses banales, mais qui peuvent fonctionner. En tout cas ça aurait pu si je n’avais pas commencé à tousser en me levant, une toux sèche et douloureuse. « Non, je vais bien. » Insistais-je, alors qu’il ruine l’excuse que j’aurais pu sortir pour expliquer cela. « Pourquoi, c’est impossible d’après toi ? » J’aurais pu avaler de travers, mais ce n’est pas le cas. Soupirant, je ramène mes mains sur mon visage. « Ouai. » Je le laisse me ramener un verre d’eau, mais je n’ai même pas force de me lever pour aller me laver, c’est lamentable, je vais y arriver, de toute façon rien ne peut battre ma détermination, mais je suis réellement épuisé, comme si mes membres s’affaiblissant au moindre mouvement. Il m’envoie lui-même me laver avec sa main, je le regarde, le fixant un instant, je prends appuyé sur mes genoux et me redresse, il a raison, je ferais mieux d’y aller. Je peux feindre la faiblesse jusqu’à la porte de la salle de bain, mais devant, je me sens mal et me laisse glisser contre la porte, priant intérieurement pour que Raylai ne vienne pas et ne me voit pas ainsi, je dois me redresser et m’enfermer de l’autre côté, je serais à l’abri de son regard au moins.

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TENUE ••• Je ne suis pas « personne », mais ça il semble l'avoir oublié. Le teint de sa peau ou les traits fatigués de son visage ne sont pas passés inaperçu comme il le souhaitait. Pense-t-il que je ne vais rien dire, faire comme si de rien n'était et l'ignorer ? C'est faux, parce que je le vois, je cherche à savoir. Il ne pourra pas me mentir longtemps, je suis trop perspicace pour ça, ou du moins je commence de plus en plus à l'être à force de vivre avec lui. Ses excuses commençaient doucement à me convaincre, me menant sur une route différente, mais fallait qu'il tousse et se trahisse seul. Bien ? Je fronce les sourcils, n'étant plus aussi dupe qu'il le voudrait. « Oh non, pas du tout. » C'est possible, je ne dis pas le contraire. « Mais ça paraît tellement évident comme excuse. » Il va continuer à me prendre pour un idiot encore bien longtemps, à mon avis. Haussant les épaules, je tourne les talons vers la cuisine pour aller lui chercher un verre d'eau fraîche et revenir vers lui, faisant signe d'aller se laver. Il m'écoute, cet idiot. Je le vois peiner, presque ramper, mon verre toujours entre les doigts. Il disparaît un instant de mon champs de vision, pour réapparaître quand je fais quelques pas jusqu'à la salle de bain. « Tu as trébuché ? » L'interroge-je en le voyant contre la porte de la salle de bain, incapable de faire l'effort de se cacher avant que j'arrive. « Ton verre d'eau, tu l'as oublié. » à force, il va bien finir par craquer. à quelques centimètres de lui, je m'accroupis et dépose le verre au sol, pour éviter tout contact. « Quand tu auras confiance en moi, fais-moi signe. » Pour l'instant, ce n'est pas le cas et je décide de lui foutre la paix, me redressant dans l'intention de retourner dans le salon. Il me fatigue à se cacher derrières des fausses excuses et des expressions, comme si j'allais le croire sur parole. « Je serais devant la télé, si t'me cherches. » Sait-on jamais, même s'il n'est pas du genre à culpabiliser ou quoi.

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TENUE ••• Je ne sais pas comment agir avec les autres dans ce genre de moment, ce n’est pas que je n’ai pas confiance en Raylai, seulement je me suis toujours débrouillé sans personne pour me soigner ou veiller sur moi et cela depuis bien avant d’atteindre la dizaine d’âge. Il semble douté de mes paroles, en même temps même si je suis un gros manipulateur, vu qu’être malade est rare chez moi je me sens dépassé par mon état. Comme dans l’ascenseur la dernière fois, faible et perdu. Il me donne des excuses et je l’ai utilisé, mais la vérité est tout autre et j’en ai conscience bien plus que n’importe qui. Je ne vais pas bien, peu importe combien de fois je tente de m’en convaincre ou de l’en convaincre c’est une vérité que même moi je ne peux contourner avec aisance. La preuve je suis sur le sol, incapable de me redresser, voulant simplement me barricader derrière la porte et être à l’abri de son regard, mais trop tard. Trébuché ? « On peut dire ça. » Soufflais-je difficilement. Voyant le verre qu’il dépose à côté de moi, je ne l’attrape pourtant pas pour boire, le fixant simplement. Les paroles de Raylai semblent s’éloigner alors qu’il est proche, mais il ne comprend pas... Si je n’ai pas la force de prendre le verre en l’occurrence je l’ai pour le rattraper, tenant son poignet avec le peu de force que j’ai en l’empêchant de s’en aller. « Ce n’est pas ça. » Il n’est pas question de confiance ici, il est question de moi. Soupirant je m’appuie sur la porte pour me lever, non sans difficulté, mais j’ai réussi, j’y arrive toujours et ce n’est pas une défaillance dans la santé qui va me stopper. J’ai l’impression que ma tête va exploser et que la chambre est en train de s’éloigner, ayant des vertiges je me tiens à la porte pour ne pas tomber comme un idiot sauf que dans un geste j’ai renversé le verre qui se trouvait au sol... Et merde. Demander de l’aide m’est compliqué, je ne peux pas, c’est contre nature, mais mon regard posé sur Raylai pourrait aisément lui faire comprendre que j’en ai besoin pour retourner jusqu’à mon lit.

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TENUE ••• La dernière fois dans l'ascenseur, il m'a laissé l'aider malgré tout, me retenant même de passer la trappe pour ouvrir les portes manuellement. Là encore, je voudrais qu'il soit sincère et me permette de lui porter secours, plutôt que se refermer sur lui-même et dire que tout va bien. Je vois bien qu'il va mal, mais à quoi bon insister avec un têtu pareil ? Il renfrognerai presque, ça ne vaut pas la peine de persister dans cette voie. S'il a besoin de moi, il sait où me trouver. Dakota mène pas large, à le voir ainsi au sol, je peux facilement en juger qu'il a perdu l'équilibre ou quoi. Encore une belle excuse qu'il approuve, m'arrachant un faible soupir de lassitude. Combien de temps va-t-il jouer à ce jeu stupide ? Déposant le verre face à lui, j'expose simplement ce que je pense, vérité ou non, qu'il soit d'accord ou pas. Il n'a pas l'air de me faire assez confiance pour me dire qu'il a ça ou ça, ce qui me déçoit légèrement. Retenu par ses doigts froids, je me stoppe avant même d'avoir fait un pas, déposant mes yeux sur lui. Pas ça ? Pas quoi ? J'hausse un sourcil, attendant davantage, mais rien ne vient. Dakota tente de se relever, se mettant difficilement sur ses jambes. J'ignore s'il parvient à tenir droit ou au contraire, s'il flanche aussitôt, mais le verre et l'eau viennent de se renverser à mes pieds. « Si là tu me dis que ça va, je te fous au lit de force. » Qu'il ne mente pas à nouveau, j'ai compris qu'il était pas bien et cette fois-ci, je n'en démordrai pas. Soupirant doucement, je viens l'aider à tenir debout en passant son bras par dessus mon épaule, mon autre main le tenant par la taille. « T'es vraiment impossible. » Marmonnais-je tout bas, le retenant fermement pour qu'il puisse avancer vers la chambre et le dépose délicatement sur le lit. ça lui coûtait quoi d'être franc ? Il n'est pas mort, donc rien. Maintenant qu'il est assis et moi debout, je peux profiter de la différence de taille pour me pencher et déposer mes lèvres sur son front, juste frôler la peau bouillante. « Yep, tu as bien de la fièvre. »

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TENUE ••• Si je ne faisais pas confiance à Raylai il ne serait pas ici, je ne lui permettrais pas de rester avec moi, d’être le seul à me voir au quotidien, à vivre à mes côtés ou de dormir avec moi. Je n’ai jamais fermé les yeux devant personne, sauf mon chien, mais lui j’y arrive, je dors même quand il est là. Raylai est une personne unique à mes yeux, seulement ça ne veux pas dire que je peux me montrer faible pour autant et avouer aisément que je suis fatigué ou malade. C’est quelque chose que je n’ai jamais fait, je ne suis pas quelqu’un de normal, autant par ma personnalité, mon passé et mes activités. Ici il n’est pas en faute, il n’est pas non plus celui qui est concerné par mon comportement. Le seul que ça concerne c’est moi et mes démons, mon incapacité à me reposer sur quelqu’un d’autre. Même lorsque je l’ai sauvé et que j’ai pris des balles pour lui je pouvais tenir debout et jouer les fier, parce qu’au fond de moi je suis toujours seul. C’est un sentiment que personne n’a jamais réussi à combler, je suis un enfant isolé, ayant grandi sans aucune aide loin de son foyer, sans mère, sans père, je suis arrivé ici sur mes deux pieds et je compte bien continuer, c’est ma fierté qui me permet de ne pas flancher. Sans un mot, je ne réponds pas à ses paroles pour éviter de mentir le laissant m’aider à rejoindre ma chambre et mon lit. Impossible hein ? C’est surement le cas. Allongé, mes yeux se ferment et je soupire, j’ai mal à la tête et cette chaleur me bouffe. Sentant quelque chose sur mon front, j’ouvre à peine mes paupières pour voir Raylai se reculer. « Je crève de chaud. » Soufflais-je simplement, sans rien ajouter, je ne veux pas être faible devant quiconque, sauf que c’est un peu tard maintenant qu’il sait. Regardant silencieusement le plafond un moment, je finis par briser le silence. « Je déteste ça. Je ne peux pas être faible. » Le problème c’est moi, pas lui. « Compter sur toi me rend faible. » Dis-je en tournant doucement la tête vers lui pour le regarder. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça, mais je ne veux pas qu’il se méprenne et c’est bien le seul.

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TENUE ••• L'état de Dakota m'inquiète réellement et énormément, je ne l'ai jamais vu si faible face à moi. Y a déjà eu un passage où il ne pouvait rien faire de lui-même et où j'ai dû l'aider, mais ce n'était pas pareil. C'est comme ci à ce moment-là, il n'avait nullement le choix que de compter sur moi, alors que dans l'immédiat, il pourrait très bien s'en passer. Je déteste la solitude qui le ronge, ce sentiment d'isolation quand je suis dans les parages ou le simple fait qu'il ne veuille pas me dire ce qu'il ressent quand il va mal, quand il est bien ou n'importe quand. Parfois j'ai la sensation de ne pas être entièrement avec lui, même en étant proche, il reste des barrières infranchissables et ça me fait peur. Parce qu'à tout moment il pourrait me jeter, m'ignorer et quiconque sait à quel point cela est douloureux à vivre. Depuis tout à l'heure il ne fait que me mentir, donc je m'attendais à une nouvelle réplique pour m'éloigner ou se débarrasser de moi, mais il n'en fait rien et je me permets de l'aider en l'amenant jusqu'à la chambre. Installé sur le lit, je profite pour vérifier sa température et constate qu'il est chaud, ce qu'il confirme à sa manière. « Faut te couvrir. » Dis-je, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Il faut transpirer pour faire baisser la fièvre, c'est ce que disait ma mère.... Ma mère. C'est étrange qu'un vieux souvenir surgisse ainsi de nulle part, comme par magie et par surprise. Dakota avoue enfin ce que je pourrais lui reprocher depuis tout à l'heure, pas d'être faible, mais de ne pas vouloir le montrer. « Je ne suis pas là pour te juger, Dako. » Soufflais-je doucement, les yeux dans les yeux. « Je ne suis pas non plus ici pour te regarder souffrir sans rien faire. Alors que tu détestes ou pas, je t'aiderai. » C'est la vérité, je ne peux pas être plus honnête. « Je ne vois pas en quoi je pourrais te rendre faible, tu es déjà très fort. » Fis-je avec une moue, lui indiquant de rester allongé pendant que je vais chercher de quoi le soigner. Doit y avoir une trousse à pharmacie dans sa salle de bain, là où j'ai rangé des médicaments au cas où. Y a un peu de tout dedans, pour un peu n'importe quoi. Faisant un saut dans l'une des pièces à côté, je reviens vers lui avec la fameuse trousse et de l'eau. « Tu veux une soupe ? Une tisane ? Quelque chose ? » J'ignore ce qu'il faut faire en dehors des médocs, de la couverture et du temps.

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TENUE ••• C’est difficile de faire confiance, je ne sais pas comme faire une chose pareil, je n’ai jamais eu à le faire non plus. Accordé ce genre de sentiment est au-dessus de mes forces, pourtant je dois bien me résigner avec Raylai, si je devais choisir une seule personne je sais que ce serait lui et là même si je le rejette ce n’est pas parce que je ne crois pas en lui, mais parce que le problème vient de moi. Être faible, compter sur quelqu’un, ce genre de chose je n’ai jamais su le faire. Par le passé les moments où j’étais alité c’était parce que j’étais blessé, quand il m’a poignardé ou encore quand j’ai reçu des balles pour le protéger, au final tout est lié à lui et aujourd’hui c’est seulement parce que je suis malade... Cet état ne me permet pas de maitriser mon corps à 100%, j’ai mal et je suis fatigué, j’ai chaud et je ne tiens pas debout, alors oui, je dois bien me résigner et m’appuyer sur lui. Allongé j’avoue crever de chaud, il parle de me couvrir et je sais que c’est la meilleure chose à faire, seulement j’ai vraiment chaud et ma tête semble exploser au moindre mouvement. Je suis très fort . Je souris légèrement à cette réplique, je n’ai jamais eu le choix. Pendant qu’il disparaît dans le cadre de la porte je souffle une simple phrase. « Tu n’as pas idée. » Les yeux fermés, Raylai ne pourrait pas comprendre. Sa seule présence est une faiblesse, mes sentiments sont une faiblesse et être malade aussi. Ça me rend vulnérable. Hochant négativement la tête légèrement, je n’ai besoin de rien. « Ça va passer, ça passe toujours. » Peu importe quand je suis mal, j’attends simplement en supportant la douleur et ça finit par disparaitre. Je transpire beaucoup et ma respiration est assez agité, mais la fière joue pour beaucoup, j’ai besoin de fraicheur.

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TENUE ••• Nous sommes à l'abri des regards dans son appartement, à part moi, personne ne peut le voir malade ou affaiblit. S'il ne me fait pas confiance, s'il ne compte pas sur moi, alors il ne s'en sortira pas seul. Il n'y aura personne d'autre pour lui prêter main forte, qu'il le veuille ou non. S'il tombe de fatigue, qui le rattrapera ? S'il ne peut se relever, qu'il le soutiendra ? Je veux être cette personne-là, ce pilier, cette rembarre, cette béquille. Quoi qu'il en pense, je veux lui venir en aide. Allongé sur le lit, je peux facilement constater son degré élevé de température, rien qu'en frôlant son front de mes lèvres. Pas de doute là-dessus, il a choppé un truc qui le rend mal. Lui faire la morale ne sert à rien, il ne changera pas d'avis, mais moi non plus. Je pense sincèrement ce que je dis, du plus profond de mon coeur. Je plierai même en quatre pour que sa santé revienne, si ce n'est dire. Disparaissant deux secondes de la chambre, je n'entends pas ce qu'il souffle et reviens plus tard avec des médicaments. Il refuse de quoi manger ou boire, mais je lui donne quand même un verre d'eau avec des comprimés à avaler. « Le mieux, ce serait que ça passe vite et bien. » Certes, ça passe toujours, mais parfois ça met du temps. Je lui laisse le verre à portée de main, au cas où et retourne dans la salle de bain prendre une serviette, pour éponger son visage, son cou et sa nuque. « Tu devrais te reposer un peu. » Dis-je, venant m'asseoir sur le bord de son lit. J'en ai profité pour récupérer mon portable et regarder des solutions sur le net. Comment faire baisser la fièvre. Il y a plusieurs remèdes, notamment à base d'herbe ou d'ail, mais je n'ai pas tout ça sous la main. L'une d'elle retient mon attention et j'hoche doucement la tête. « Je reviens » Une nouvelle fois. Je n'arrête pas de faire des aller-retour vers la salle de bain, prenant d'autres serviettes que je trempe dans l'eau froide et que je viens déposer sur des parties de son corps, comme les chevilles ou le cou, ainsi que le front. ça devrait lui faire du bien.

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TENUE ••• Faut croire que depuis que j’ai accepté la présence de Raylai à mes côtés pas mal de choses ont changé et que même quand je suis malade aussi rare que cela soit je dois aussi accepter qu’il m’aide dans ma guérison. C’est dur quand on n'a toujours compté que sur soi-même, mais comment expliqué au plus jeune les raisons de maa réaction ? Pour l’instant je suis tellement épuisé que je n’ai même pas la force de me relever seul, allongé sur le lit brulant et crevant de chaud, je suis totalement à la merci de Raylai qui semble prendre un point d’honneur à me soigner, ramenant un verre d’eau et des cachets. Les yeux fermés je le laisse éponger mon visage et le reste visible de cette sueur, c’est difficile d’avoir chaud, mais de devoir être davantage couvert, j’étouffe et ça me fatigue encore plus. « Tu restes là ? » Dis-je en ouvrant les paupières pour le regarder assis pas loin de moi. Il repart déjà, j’ignore ce qu’il compte faire, mais durant son absence j’ai fait une micro sieste, me réveillant dès que je sens les serviettes fraiches sur mon corps. En effet ça fait du bien, même si je doute qu’avec ma température la fraicheur aille vite devenir inexistante, mais pour l’instant ça apaise un peu le mal. Le regard vers le plafond, je pense à certaines choses de mon passé et étrangement en posant mes iris sur le blond je souris légèrement. « C’est la première fois que quelqu’un s’occupe de moi. » Ma voix est enrouée et fatiguée, j’ignore même pourquoi je commence à parler de ce genre de chose, je ne suis pas du genre à me confier... Faut croire que la fièvre m’a atteint plus que je ne l’aurais souhaité. « Pour mes parents j’étais un sociopathe. » et cela alors même que j’étais un gosse. Que je sois malade ou autre c’était le cadet de leurs soucis.

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MACFLY

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TENUE ••• à une époque, je l'aurais sûrement laissé mourir avec joie, pour mieux me libérer de son emprise et retrouver ma liberté. Aujourd'hui, cette liberté n'a plus aucun sens s'il n'est plus là, à mes côtés. Dakota m'a enchaîné à lui et il serait trop difficile de m'en défaire, voir impossible. Alors quand je le vois souffrir, je ne peux que vouloir l'aider à aller mieux. Être malade ne fait pas de lui un être faible, néanmoins il se borne à croire que c'est le cas. Avec toute l'habilité dont je fais preuve, je tente de trouver des solutions pour faire baisser la température. « Où veux-tu que j'aille ? » Je n'ai aucune raison de partir, sauf si ce n'est pour récupérer des serviettes et humidifier son corps brûlant. D'ici peu, Dakota ressemblera à une momie de tissu humide, mais j'ignore si la fièvre aura disparu ou pas. Mon idée sera bientôt inutile, mais je ferais à nouveau des allers et retours s'il le faut, pour qu'il reste le plus possible au frais. Contrôlant sa température, je baisse mes yeux vers lui pour l'observer un instant en silence. « Qui aurait pu le faire ? » Finis-je par dire, détournant mes yeux et me redressant. à part moi, personne n'est proche de lui. Personne n'aurait pu le voir dans cet état non plus. Sociopathe ? Un sourire se peint faiblement sur mes lèvres. « Je savais déjà que tu étais un psychopathe. » J'ai bien compris son mot, c'était qu'une plaisanterie. Soufflant doucement, je soulève le tissu contre sa gorge et m'assure qu'il soit toujours frais. « Pourquoi ? Pourquoi ils croyaient ça ? » Que faisait-il de particulier pour effrayer ses parents à ce point-là ? C'est cruel, mine de rien, d'avoir un fils et de le traiter de la sorte. Ses parents sont toujours vivant, mais doivent le détester. Alors que les miens sont morts, mais devaient toujours m'aimer. Nous n'avons pas de chance, ou alors la bonne fortune n'est pas de notre côté. « Pourquoi moi ? » Murmurais-je, plus pour m'interroger qu'à lui. Qui suis-je comparé aux autres pour que Dakota jette son dévolu sur moi ? Il y a tant de gosse dans cette ville.

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MACFLY

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TENUE ••• Si on y réfléchit bien, notre histoire a évolué rapidement, c’est la première fois que je peux réaliser une telle chose avec quelqu’un, l’avoie comme esclave, puis éprouver des émotions ou même un semblant de sentiments que je n’ai jamais ressentis pour cette personne. Raylai a su passer à travers les filets et me faire accepter sa présence à mes côtés, mais beaucoup plus encore, j’ignore ce que c’est, j’ignore pourquoi, mais c’est comme ça et même moi je ne peux aller à contresens. Il prend soin de moi et je trouve sa présence loin d’être pesante, je n’ai jamais eu personne à mes côtés, que je sois malade ou non, personne n’a jamais pris la peine de s’occuper de moi, de me soigner, de me border, je suis un démon, mais est-ce que je suis le seul coupable pour ce que je suis devenu ? Je ne regrette rien, absolument rien. Mais Raylai me fait découvrir à nouveau un sentiment nouveau en restant à mes côtés et en veillant sur moi. « Personne j’imagine. » Soufflais-je les yeux clos dans un soupir las. Il est le seul assez idiot ou maso pour vouloir rester avec moi. Avoir des parents qui ont peur de vous n’aide en rien. Sociopathe, psychopathe, qui sait ce que je suis réellement. Peut-être tout à la fois. « Qui sait. » J’ouvre doucement les yeux. « J’étais un enfant différent, je ne me laissais pas faire et ça les a effrayé. » Je sais que j’y allais un peu fort, mais pour moi c’était normal de punir ces gamins. Je ne sais même pas pourquoi je ramène ça sur le plateau ou pourquoi je lui parle de cette histoire, ça n’a rien d’intéressant... « Ils ont même cru que j’avais tué quelqu'un. » Ma propre sœur. J'ai beau être le pire des enfoirés, je ne suis pas un meurtrier. Je regrette d’avoir lâché cette info, ça ramène les mauvaises choses à la lumière avec la naissance de ma phobie. « Je n'en sais rien. » Si je le savais ça m’aiderait surement à comprendre. « Je pourrais te poser la même question. » Le fixant avec mon regard fiévreux, il est celui qui est tombé amoureux de son bourreau et qui est resté accroché à moi en décidant de porter ce collier autour du cou, signe qu’il m’appartient et cela volontairement.

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TENUE ••• Il est temps que les choses changent, même pour Dakota. Il a passé sa vie à être à l'écart des gens, se rapprochant d'eux pour diverses raisons, mais jamais celles qui pourraient entièrement le délivrer de ce côté démoniaque. Je ne veux pas le changer en restant à ses côtés, ça non. Dakota est Dakota, il est comme il est. Je n'ai aucun intérêt à vouloir qu'il soit quelqu'un d'autre, puis j'ai su l'aimer sous son vrai jour, pas avec un masque. C'est un loup solitaire, un loup qui méprise la meute, mais je peux lui prouver que même ce genre d'animal a besoin d'un partenaire de route fiable. Avant moi, personne n'était là pour l'aider quand il était malade. Disons que je me sens privilégié. Dakota s'ouvre légèrement à moi, parlant de sa famille. C'est la première fois qu'il amène ce sujet sur le tapis, et même si je fais de l'humour, je suis curieux d'en découvrir plus. Qui sont-ils, comment sont-ils ? Un enfant différent. Je ne me sentais pas non plus similaire aux autres, mais mes parents étaient aimants et patients. « Peut-être que le problème, ce n'était pas toi. » Peut-être que c'était son père et sa mère, le soucis. Ne pas accepter son enfant, le faire passer pour fou, l'enfermer, le mettre à l'écart de la société. ça n'a pas dû être facile pour lui, et en réalité, j'ai plus de rancune pour ses vieux que pour lui. « Tué quelqu'un ? » Je manque de m'étouffer avec son aveux. Non, Dakota n'a tué personne, c'est ce que ses parents ont cru. Tout simplement. Il ne sait pas d'où venait les accusations, et dans le fond, quelle importance. Relevant les yeux vers les siens, je le fixe un instant sans savoir quoi répondre. « Tu es différent. Tu ne t'es jamais laissé faire quand je te tenais tête. » Je formule ma phrase avec celle qu'il a dite, précédemment, pour ses parents. « Tu m'as violé, tapé, amené plus bas que terre... Je t'ai poignardé, mentis et fais courir jusqu'à Bangkok. » Un léger rire m'échappe à ce souvenir. « Je t'ai un peu changé. Tu prends mes sentiments en considération, tu ne me forces plus à faire les choses, tu m'écoutes. Enfin, tu m'écoutes quand tu le veux seulement. Hmmm, puis tu n'es plus si violent au quotidien. Tu me protèges si on m'attaque, quitte à te prendre des balles. » ça résume pourquoi lui. Je ne sais pas pourquoi moi, mais je sais pourquoi lui. « Personne ne m'a protégé d'un flingue à part toi. Personne ne s'est soucié de quoi que ce soit. Tu es le seul à me regarder avec ces yeux. » Dis-je, tapotant mon index entre ses deux yeux, un sourire aux lèvres.

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TENUE ••• Je ne sais pas pourquoi je parle de tout ça avec lui, je savais que j’étais vulnérable à cet instant, le fait d’être malade, de compter sur quelqu’un, cette faiblesse va beaucoup plus loin lorsque je décide de délier mes lèvres pour lui parler de ma famille et de mon passé. Je n’ai surement pas conscience de ce que je fous, en temps normal je n’aurais jamais dit quoi que ce soit à ce sujet. Qu’est-ce qu’il est en train de faire de moi ? Entendre quelqu’un prendre ma défense, dire que je n’étais pas le problème c’est étrange. Personnellement j’ai toujours vu les choses ainsi, mais personne n’a jamais été de mon côté et le fait que Raylai le soit si facilement ne me laisse pas indifférent. Clignant des yeux pour affirmer sa question, en effet, ils ont cru que j’avais tué ma propre sœur et cela a été le pire moment de ma vie, enfermé entre ses quatre murs, seul, isolé, dans le froid et l’obscurité. « Tu ne le crois pas ? » Vu sa réaction je doute qu’il puisse imaginer que je sois un tueur, pourtant je lui ai montré à plusieurs reprises le connard que je suis, mais jamais je n’ai abattu quelqu’un, être un démon ne veut pas forcément dire être un meurtrier. Ses paroles pourraient me faire sourire, mais je suis plus concentré à l’écouter. Plus il énonce notre relation, plus je réalise à quel point celle-ci a évolué. Pourquoi ne suis-je plus aussi cruel et violent ? Comment ai-je changé ? Pourquoi l’ai-je fait ? Mon comportement avec les autres est toujours le même, c’est seulement avec Raylai que ma façon d’agir est différente. Je me souviens encore des balles transperçant ma peau, dès cet instant je n’avais pas compris pourquoi je l’ai protégé, pourquoi j’étais prêt à mourir pour lui, mais aujourd’hui ça prend du sens. Attrapant son index dans ma main, je le tiens fermement en le regardant dans les yeux. « Tu m’as demandé pourquoi toi, c’est simple. Malgré tout ce que je t’ai faits tu es le seul à être resté. Jeune, idiot, maso, tu es un caniche fidèle. » Je ne crois pas au destin ou à toutes ses conneries, mais si j’y croyais, j’aurais surement cru que notre rencontre n’était pas un hasard sur ce terrain de basket.

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TENUE ••• En règle générale, Dakota ne parle jamais de lui-même. C'est un homme froid et mystérieux, qui doit renfermer des tonnes de secret. Aujourd'hui, je suis le seul à ouvrir ce livre que personne n'a osé toucher. Je peux y voir des nouveaux sentiments, ressentir d'autres émotions. C'est étrange et différent à la fois, comme si je rencontrais un nouveau Dakota. Il me parle de sa famille, du fait qu'il était un enfant à part, mais je ne pense pas que le problème vienne principalement de lui. Non, un enfant ne devient pas sociopathe par miracle, ni psychopathe d'ailleurs. C'est l'éducation et ce qui l'entoure au quotidien qui forge son caractère et sa vision de la vie. Quant à cette histoire de meurtre, c'est difficile à croire. « Non. Tu es peut-être un fou, mais pas un tueur. » ça, j'en suis sûr. Il n'a jamais tué qui que ce soit depuis que je le connais, même ses ennemies. Dakota est un connard, mais un connard juste. Il fait mal, frappe fort, mais ne prend jamais la vie. Je me souviens de bien des choses à notre sujet, comment j'étais au début, ma haine et ma rancoeur, mon sacrifice pour mon meilleur ami, ma stupidité et ma cupidité. J'en ai passé des étapes avant d'être amoureux de lui, avant d'éprouve ce genre de chose troublante. Rejeté, frappé, insulté, mais ça ne m'a pas découragé. Dakota attrape mon doigt et je le laisse faire, me perdant dans ses yeux. Un caniche fidèle ? Tirant la grimace, j'agite doucement mon doigt sans le faire lâcher pour autant. « Tu pourrais avoir une meilleure vision de moi, plutôt qu'un pauvre caniche. » ça toujours été ainsi, un chien, un caniche, mais quitte à être un animal, autant être une meilleure race. « Tu ne me laissais pas le choix au début, c'est de ta faute si je ne veux plus partir. » Après tout, il me menaçait avec London, ce qui fonctionnait à merveille et ce qui doit toujours fonctionner d'ailleurs. Dako n'a pas tord, je suis fidèle et cela pourrait un jour me perdre. « Je m'ennuierai sans toi. La vie ne serait pas la même, alors remets-toi. » à le voir malade comme ça, j'en aurais presque de la peine.

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TENUE ••• Je ne parle jamais de moi à personne, c’est simple. Raylai est le mieux placé pour le savoir pourtant c’est bien à lui que je me confis à cet instant précis. J’ai une bande d’amis, mais ils ne sont pas mes confidents, il ne me connaisse pas comment le plus jeune me connais, et avec le temps je me suis rapproché de lui plus que je n’aurais cru la chose possible. J’ai passé ma vie en solitaire, profitant des gens, m’en servant, jouant de mon intelligence et de mon sadisme, je suis et serais éternellement un manipulateur, pourtant avec Raylai j’ai de temps en temps l’impression d’être celui qui est manipulé par ses émotions, c'est même que je n’ai jamais ressenti, dont celui de m’appuyer sur quelqu’un, de parler, de me confier, de l’entendre me dire que ce n’est pas ma faute. Ce genre de chose qui aurait pu m’aider quand j’étais jeune, mais au final je doute que cela ait pu changer celui que je suis aujourd’hui, je suis fier de mon caractère et de ce que je suis devenu, ne me laissant pas faire, gérant tout, piégeant qui je veux, je n'ai aucun problème avec ça. Seulement le diable a besoin de sa fourche et faut croire que mon bras droit est arrivé de la façon la plus insoupçonnée qui soit. En étant ma victime. Celui que je piégé m’a piégé en retour et j’imagine difficilement ce que ce serait s’il disparaissait aujourd’hui. « Tu es si sur de toi, mais tu as raison. » Je ne suis pas un tueur, un enfoiré oui, pas un meurtrier. Plus il énonce ses paroles et plus on réalise l’évolution, tout s’est pourtant déroulé en peu de temps… Un soupire s’échappe en le constatant alors que je donne ma propre vision de choses. « Ne soit pas gourmand » Il a toujours été mon caniche et ça ne changera pas, même malade je reste lucide, en tout cas assez pour ne pas le laisser dicter mes règles. « Je t’ai relâché. » Mais ça n’a été bénéfique pour aucun de nous deux, maintenant il reste par sa volonté et c’est la différence. « Maso. » Soufflais-je une nouvelle fois en l’écoutant, soufflant en fermant les yeux. Je vais me remettre sans aucun doute, c’est rien de grave, même si je me maudirai surement de m’être ainsi confié à lui avec tant de légèreté à cause de cet état, j’ignore encore si cela peut être regretté. On a encore fait un pas en avant.

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TENUE ••• Je me demande ce qu'aurait été la vie si j'avais rencontré Dakota en tant enfant, ou du moins beaucoup plus jeune. Si j'avais été ce soutient qui lui a fait défaut jusqu'à aujourd'hui, cette oreille attentive ou cette épaule où se reposer. Si nous étions amis dès le début, est-ce que notre relation serait comme telle ? Est-ce que je l'aimerai ? Est-ce que je serais accro ? Serais-je fou et maso ? Serait-il psychopathe et insensible ? Ces questions n'ont aucune réponse, puisqu'elles n'ont pas lieu d'être. Je n'ai rien été pour lui jusqu'à notre rencontre sur ce terrain de basket, je n'ai rien été pour lui jusqu'à succomber à son chantage, je n'ai rien été pour lui jusqu'à faire mon rebelle et désirer ma liberté, mais désormais je suis quelque chose pour ce démon qui m'a tyrannisé. Alors si je peux l'aider, le soutenir ou juste l'écouter, je le ferais du mieux que je le peux. Il peut me détester, me juger, me repousser, mais je serais toujours ce gamin éprit par ses sentiments absurdes. Dakota argumente beaucoup, mais je suis sûr qu'il n'est pas ce genre de criminel. Il est fort pour la manipulation, pour le dépouillement ou l'esclavage, mais pas pour meurtre. Sinon je ne serais plus là depuis longtemps. Gourmand ? Je ne faisais qu'énumérer mon envie d'être autre chose qu'un pauvre caniche. C'est moche, un caniche. Dakota a beau être malade, il n'en démord pas sur la comparaison. Je suis un chien, un truc moche et hargneux, et cela ne changera jamais. Tant pis, j'hausse les épaules mais ne cherche pas à répliquer, ni à insister. Il m'a relâché, mais suis-je toujours libre ? S'il me prend l'envie de mettre les voiles, me laissera-t-il partir ? Je le regarde longuement, sans ouvrir la bouche, mais me posant des tonnes de question. Maso ? Je ris, étant habitué à ce mot. « Mais tu m'aimes comme ça. » Aimer est un grand mot, mais je ne trouve que celui-là. Je profite qu'il ferme les paupières pour me redresser et changer les tissus, remettant du froid sur sa peau chaude. ça devrait aller mieux maintenant, le temps qu'il s'en remette. « Repose-toi. Tu as besoin de force. » Fis-je, tapotant son épaule pour seul encouragement. L'espace de quelques secondes, j'ai voulu l'embrasser -sur le front, la joue ou la bouche, peu importante- mais je me suis contenté d'un geste simple et amical. Il est malade, autant ne pas profiter de son état.

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