Voilà quelques semaines que nous nous étions installés dans le pays natal de ma génitrice. Un pays qui n’avait définitivement rien à voir mon pays natal. Jouer à cette pseudo-famille parfaite avec ma mère et son mari ne plaisait pas. Je détestais ça. Enfin le fait que son mari veuille sans cesse se rapprocher de moi m’énerver encore plus. Et il n’était pas prêt de rentrer dans mes bonnes grâces vue qu’il m’avait arraché à tout ce que je tenais pour venir dans ce foutu pays dans lequel je connaissais rien du tout. Ma ville, mes amis, ma famille… Tout me manquait. Je n’arrivais même pas à dormir sans pleurer. Mais je n’étais de celle qui tapait des scandales pour se faire, comprendre et entendre. De plus qui pouvait réellement m’écouter. Depuis la mort de papa, ma mère n’est pas plus à mon écoute quant à son mari, j’avais juste cette dégoûtante impression qu’il essayait de remplacer mon paternel.
J’avais sans cesse cette horrible impression d’être seule au monde, et que le fait d’être venue à Tôkyô n’allait qu’accentuer la chose. Soudainement, je me rappelais que je n’étais pas aussi seule que je le pensais, qu’il y avait bien une personne que je connaissais que trop bien dans cette maudite ville. Puisque je ne connais pas encore cette ville, j’étais forcée de dépendre pour le moment d’un chauffeur, chose qui était frustrante. Une fois l’adresse donnée, nous nous mîmes en route. Comme une enfant, je regardais le paysage environnant. J’avais beau dire ce que je voulais sur cette ville, elle restait quand même magnifique. Espérons que je tienne jusqu’à mes 21 ans. Une fois arrivée devant cette maison qui me rappelait beaucoup de souvenirs. Je sonnais à la porte espérant de tout coeur qu’il ouvrirait la porte. Et ce fut chose faite.
« Surprise !! »
Criais-je. Un large sourire aux lèvres, je le prenais dans mes bras, ou plutôt que je sautais dans ses bras. Je me sentais soudainement si apaisé en le sentant près de moi. Il m'avait tellement manqué
« Ça fait un bail hein ? Je suis tellement contente de te voir Noah. C’est bien mieux qu’à travers un écran hein ? »
Je le lâchais pour prendre son visage entre mes mains et le regarder instant. Nous qui avions grandi l’un comme l’autre a l’autre bout du monde et la dernière fois que nous nous sommes vu ce n’était pas dans les meilleures conditions. Et la me dire que nous nous verrons sans cesse me faisait plaisir.
tenue ººº un bol rouge rempli de petites carottes épluchées et coupées, mais crues, entre les mains, noah était affalé sur le canapé, la tête renversée sur l’accoudoir. ses yeux vaquaient entre l’écran de télévision qui s’agitait sans aucun son, et le plafond qui ne semblait pas si immobile que ça. parfois, noah se sentait seul. il pourrait mettre de la musique ou augmenter le son de la télévision pour faire face à ce silence, mais ce n’était qu’une illusion. il était un enfant plein de vie, qui riait souvent et vivait de ses interactions avec les autres. il n’était pas fait pour rester enfermé toute la journée dans une grande maison vide. son père était encore parti en déplacement il y a une semaine, et il ne s’attendait pas vraiment à le voir revenir avant quelques mois. c’était devenue une habitude monotone dans la vie de noah. et il avait arrêté de se plaindre, malgré le sentiment de solitude et d’ennui qui grandissait dans son cœur. souvent, il invitait des amis à passer quelques jours chez lui, ou il squattait dans les dortoirs du lycée. il trouvait toujours une solution pour ne pas se retrouver seul dans cette maison bien trop grande pour lui. toujours en train d’observer le plafond où des vagues semblaient se former, la sonnerie de la porte d’entrée le fit sursauter, renversant la moitié de ses carottes sur le sol. il jura et posa brutalement le bol sur la table basse. il s’approcha en trainant des pieds jusqu’à la porte. il n’avait prévu de voir personne aujourd’hui. pas qu’il ne voulait pas, mais tout ceux qu’il avait envie de voir n’étaient pas disponible. son père n’aurait pas sonné comme ça, il n’en avait pas besoin. et il était fort probable qu’il revienne déjà du quelconque pays où il était partit. alors, il n’y avait pas d’autre option que celle d’un étranger se trouvant de l’autre côté de la porte. mais contre toute attente, il tomba nez à nez avec alessia. l’américaine dont les parents avaient été pendant quelques temps amis avec ses parents. l’américaine avec qui il avait échangé de nombreuses lettres et d’appels par delà l’océan pacifique. noah ne réagit pas lorsqu’elle lui sauta dessus, l’encerclant de ses bras et le serrant fortement contre elle. elle avait un peu grandi depuis qu’ils s’étaient vu la dernière fois. il sentit le poids de son amie se retirer et ses deux mains encercler ses joues comme s’il était un petit garçon. le moment de silence après sa question rhétorique ramena ses esprits à noah. il posa sa main sur son cœur et prit un air ahuri. « mais ça va pas d’me faire peur comme ça. qu’est-ce qui te prend de sonner chez moi en plein milieu de la journée? » il lui fit un énorme sourire et la reprit dans ses bras, cette fois bien conscient que son ami d’enfance était en face de lui. « t’es complétement folle d’être ici. » il la tira par le bras et la fit rentrer chez lui. « t’es un ange tombé du ciel. » dit-il en fermant la porte. « j’me sentais tellement seul aujourd’hui, j’en venais à voir des trucs au plafond. » et puis il se retourna vers elle, soudain prit d’une révélation. « attend. attend, attend, attend. qu’est-ce que tu fais ici ? j’veux dire, t’es pas supposée être aux states ? et ta mère, elle sait que t’es au japon ? » il la prit par les bras et fut à la limite de la secouer. « mais si ça se trouve, je suis en train d’halluciner. » dit-il en rigolant. il n’arrivait pas à croire que son amie était en face de lui.
Ca me faisait tellement chaud au coeur d’avoir son petit minois dans mes mains, en face de moi. C’est fou ce qu’il a pu grandir en quelque mois. En fait, j’avais presque l’impression d’avoir retrouvé mes repères. Je savais bien qu’il ne s’attendait pas à ma présence, mais bon, au moins, j’osais espérer que ce soit le cas. Au premier abord, il me laissait croire le contraire, crédule comme je pouvais l’être. Mais ses bras autour de moi firent envoler mes doutes. Ah, ce n'est pas possible, il faudrait que je lui rende la pareille pour jouer autant avec mon coeur. Entraînée de force à l’intérieur, je ne pouvais pas m’empêcher de tourner autour de moi, comme pour redécouvrir cette maison. Je n’étais pas étonnée qu’il m’avoue se sentir seul. Comme le mien, son père était un homme occupé.
« Je sentais que tu avais besoin de moi »
J’avais presque envie de dire que c’est notre lien si fort depuis qu’on est bambin que m’a conduit jusqu’à lui aujourd’hui. Malgré la surprise que ses petites secousses me procuraient, je n’ai pu me retenir de rigoler
« Non, tu n’hallucines pas, je vais pouvoir t’embêter chaque jour de la semaine et vrai cette fois. »
Je ricanais à nouveau à cette pensée. C’était si apaisant de savoir que j’ai mon frère de coeur chez qui je pouvais désormais me réfugier.
« A ton avis, a cause de qui je suis ici ? »
Lui qui s’inquiétait de l’avis de ma mère, alors que tout était de sa faute. Mon engouement se stoppait net. Je me forçais a tenir ce sourire, histoire de ne pas trop l’inquiéter, mais mes sentiments étaient tout autres. Je soupirais doucement avant de me permettre de m’asseoir aux pieds de ses escaliers. J’en avais bien besoin.
« Ma mère s’est remariée avec un Japonais donc me voilà. »
Il était difficile de cacher ma frustration quant à cette parodie de mariage. Mon père était décédé il y a quelques mois et elle s’entichait pour un autre mec en si peu de temps. J’en avais honte, j’oserais presque dire que j’étais humiliée. Pour moi, le fait qu’elle salisse ainsi la mémoire de mon paternel… J’aimais croire que cela était son moyen de faire son deuil, et avouez que c’était assez poussé. Il y a mieux comme transition.
« Mais je t’avoue que ça fait quelques jours que je suis ici, j’ai horriblement envie de retourner à New York. C’est tellement différent, rigide… »
tenue ººº noah était un garçon qui avait besoin d’amis. Il avait besoin d’être entouré de personnes qu’il appréciait, pour continuer à vivre pleinement et un maximum heureux. Et il en avait, des amis. Certains étaient cher à son cœur, comme la prunelle de ses yeux. D’autres étaient plus futiles. Alessia faisait partie de la première catégorie. Leur relation était particulière. elle était une amie d’enfance qu’il ne voyait qu’une fois par an lorsqu’il était chanceux. l’attente entre les lettres, les appels téléphoniques internationaux, puis le décalage horaire lors des skyoe. tout ça faisait partie intégrale de leur amitié. et maintenant, tout cela était fini. parce qu’alessia venait vivre à tokyo. et noah était partagé, tout plein de sentiments se bousculaient. la surprise, la joie, l’interrogation, l’extasie, l’incompréhension. « quoi ? t’as des pouvoirs magiques ? » dit-il tout en lui pinçant les joues. « t’aurais pas un peu maigri ? t’avais plus de gras que je pouvais tirer avant. » il tira la langue, s’amusant déjà à la taquiner. « tu veux dire que je vais pouvoir t’embêter! » à eux deux, ils formaient une belle paire. noah, toujours prêt à taquiner et à jouer des tours jusqu’à ce que ce ne soit plus drôle. mais la rigolade fut de courte durée. son visage redevevnu sérieux, alessia s’assit sur les marches de l’escalier et noah s’agenouilla en face d’elle, posant ses mains sur les genoux de son amie. « t’es ici avec elle ? vous avez déménagé au japon ? » noah réalisait que ses questions étaient stupides. il détestait vraiment cet air mélancolique sur le visage d’alessia. « new yorkaise un jour, new yorkaise pour toujours. mais tu verras. c’est pas si horrible que ça ici. la preuve : je suis là! » dit-il avec un large sourire, ses pouces tournés vers lui. noah ne pouvait pas vraiment comprendre ce que ressentait aly. il avait quitté les états-unis à ses deux ans. il n’avait absolument aucun souvenir. pour lui, tokyo avait toujours été sa ville. « je te ferais visiter tokyo. tu verras que c’est pas rigide du tout ! » puis quelque chose tilta dans sa tête, et il repris un air tout à fait sérieux, et un peu outré. « attend. ça fait plusieurs jours que t’es à tokyo et c’est que maintenant que tu viens me voir ? »
« Quoi ? Depuis le temps, tu ne savais pas que j’avais des pouvoirs ? Tu ne me prends pas au sérieux parce que je n’ai pas de cape »
Je ricanais à nous, lassée de ma connerie personnelle. Mais ca me faisait du bien de rire un peu. J’en avais bien besoin ces derniers temps. Oui, Noah a toujours su me rendre le sourire. « T’aurais pas un peu maigri ? t’avais plus de gras que je pouvais tirer avant. ». Je fais une petite moue, un sourire pincé. Je tapotais ses mains puis tournais sur moi-même,
« “Tu as maigri ? Mais tu es toujours aussi jolie Aly”. Voilà ce que tu aurais dû dire, ingrat. »
Dis-je en tirant la langue. Mais il avait raison, j’avais perdu beaucoup de poids depuis la mort de papa. Il faut dire que je n’avais pas la tête à finir mes assiettes. J’espère quand même que les mets japonais m’aideront à combler ce petit vide. Mais très vite, je lui fais part de ma tristesse quand même d’avoir été arrachée à tous ceux que j’aime.
« Oui. Son mari bosse ici alors on est venu s’installer ici. »
Ironique pour ma mère qui a tout fait pour quitter ce pays plus jeune. Mais là, je n’avais pas encore envie de pleurer ; encore moins devant Noah qui semblait déjà inquiet. Cependant le fait qu’il tentait tout pour tout pour me rassurer était vraiment plaisant.
« Mais toi tu as vécu ici plus qu’à Atlanta, c’est plus facile pour toi »
Je n’avais pas honte de mes origines asiatiques, mais je mentirais si je disais que je me sentais plus japonaise qu’américaine. Mais bon, je me sens quand même en sécurité avec Noah près de moi. « attend. ça fait plusieurs jours que t’es à tokyo et c’est que maintenant que tu viens me voir ? ». Oula, je sentais le reproche venir. Je joignais mes mains que je positionnais devant mon visage
« Pardon, pardon, pardon. Mais bon avec tout ce qu’il s’est passé, j’ai pas eu le temps de venir »
Je fis une petite moue, le regardant avec de petits yeux.
« Promis, je me ferais pardonner. Qu’est-ce qui te fera plaisir ? »
tenue ººº « je t’ai jamais prise au sérieux, y’a une différence. » et il riait de sa réplique, fier de lui. c’était beaucoup trop facile parfois d’embêter alessia, mais c’était là tout son charme. « tu es toujours aussi jolie aly. » imita-t-il d’une voix aigue avec une grimace et les mains posées sur les hanches. « tu devrais t’entendre, tu sonnes exactement comme ça. » et il riait encore. vraiment trop facile. « qu’est-ce que j’y peux, c’est dans ma nature. » et il haussa les épaules. voyons, ce n’était pas de sa faute après tout. c’est comme ça qu’est l’amitié. leurs rires firent place à la nostalgie et à la mélancolie, assis au pied de l’escalier. « et genre, elle a accepté de revenir au japon comme ça ? parce que, si je me souviens bien, c’était pas trop la joie quand vous veniez nous voir ici. c’est bizarre quand même. » noah n’avait pas beaucoup de souvenirs de la mère d’alessia. à vrai dire, lorsqu’ils se voyaient, ils restaient principalement que tous les deux. mais dans son esprit, il la voyait comme une dame aux traits asiatiques prononcées, le visage toujours un peu crispé lorsqu’ils se déplaçaient jusqu’au japon. mais peut-être était-ce sa perception en tant qu’enfant qui était faussée ? un coup d’œil en direction d’alessia, et noah se douta qu’elle n’avait pas vraiment envie de parler de ça. il la connaissait, elle risquait de craquer, et elle s’en voudrait par la suite. alors, il essaya de lui changer les idées. « ouais, ouais. c’est juste une excuse. j’estime être plus important que tout. » dit-il en bombant le torse, prenant des airs de souverain. il retint sa respiration quelques secondes et positionna sa tête comme sur les tableaux des rois qu’ils étudiaient en cours. mais il abandonna rapidement et éclata de rire. « oh je sais ! » il sautait limite sur place. « y’a ce marchand de glace qui a ouvert y’a pas longtemps, et à chaque fois je veux y aller mais j’oublie ! » noah aimait beaucoup les glaces, il en mangeait à chaque saison, peu importe la température de l’extérieur. « comme ça je pourrais te faire visiter un peu tokyo. » il réfléchit pendant un quart de seconde. quand il était question de vouloir quelque chose, noah était très rapide à tout lister. « sinon, y’a un parc d’attraction. il a l’air génial. tous mes copains l’ont fait mais pas moi. ça serait trop marrant à nous deux. on peut y aller dès maintenant, on aura le temps de faire plein d’attractions. ou alors, je connais plein d’endroits sympa où aller dans tokyo. franchement, dis moi ce que tu veux faire. » il avait oublié qu’alessia lui avait demandé ce qu’il lui ferait plaisir. noah, il avait juste envie de passer la journée avec son amie d’enfance. même si elle venait d’emménager à tokyo, il avait encore l’impression qu’elle n’était là que pour quelques jours, et qu’elle repartirait de l’autre côté de l’océan bientôt. il fallait en profiter pour faire le plus de choses possibles.
Je n’ai pas pu m’empêcher de lui tirer la langue alors qu’il se moquait ouvertement de moi. Mais difficile aussi de me retenir de rire à gorge déployée face à cette imitation caricaturale. Il ne changeait pas mon Noah. Je me sentais tellement bien. A tel point que je ne cachais pas mon mal être de vivre dans ce pays. Mais il avait raison. Ma mère n’aimait pas ce pays. Je n’ai jamais réellement su pourquoi en dehors des échos de son enfance difficile. Enfin, c’était déjà un bon motif. Beaucoup dise que ma mère s'est marié par intéret. Quelque part ca ne me choquerait pas tant que ça. Maman est quelqu'un de très materialiste.
« Oui, je te l’accorde. Après je ne sais pas ce qu’il se passe réellement dans leur ménage. Et je n’ai pas envie de savoir. A tel point que je ne suis même pas venue à leur mariage. »
Je n'étais pas du genre rebelle de nature, cependant je ne voulais pas participer à cette mascarade. Je n’accepterais jamais cette union, cet homme. Je ne pouvais même pas respecter ce mariage. C’était beaucoup trop me demander. Mais bon je voulais qu’on passe à autre chose. Et Noah a su changer de sujet au bon moment, enfin plutôt me reprocher. « ouais, ouais. c’est juste une excuse. j’estime être plus important que tout. »
« C’est vrai, tu as raison, pardon »
Répondais-je, mon éternel air taquin au visage. Je lui proposais de me faire pardonner. Il semblait tellement surexcité par cette idée en proposant une tonne d’activité. Je ricanais doucement. Je me levais pour finalement lui donner un baiser sur sa joue.
« On a qu’à faire tout ceci si tu veux. Quoique visiter la ville, je pense qu’on a bien le temps de le faire. »
Je suis ici jusqu’à mes 21 ans au moins, d’ici là, je pense que la ville n’aura plus de secrets pour moi.
« Tu m’as donné envie de glace. »
Je ricanais avant de prendre sa main.
« Ce marchand de glaces et ce parc, c’est loin de chez-toi ? »
tenue ººº sa confession avant étonné noah. effectivement, alessia n’était pas le genre à se rebeller. entre eux deux, noah était celui qui se faisait toujours réprimander pour avoir entrainé alessia dans ses bêtises – si seulement leurs parents savaient qu’alessia était souvent celle qui les avait proposé. mais ne pas aller au mariage de sa mère, cela avait surpris noah, bien que compréhensible étant donné la situation. il ne fit aucun commentaire là-dessus, se doutant qu’elle ne voulait pas continuer la conversation. alors, il partit autre part, sur toutes les choses drôles et intéressantes qu’ils pouvaient faire à tokyo. oh, il aurait pu en lister davantage, mais alessia se leva et lui déposa un baiser sur la joue. « tu sais pas à quel point y’a de choses à voir à tokyo et au japon. faudrait une vie entière pour tout faire. » lui dit-il, d’un air sûr de lui qui le faisait grandir d’au moins deux ans. « tu m’as donné envie de glace. » noah aussi s’était donné envie de glace, et rien qu’à l’idée d’aller enfin en manger depuis le temps qu’il attendait – et oubliait – il en salivait. sa main fut prise au piège par celle d’alessia. avec son autre main, il s’en défit doucement. « attend honey, je sais que je t’ai manqué et que t’es pressé, mais faut que je mette des chaussures et prenne les clés. » dit-il avec un clin d’œil, optant pour une voix un peu grave et imitant les hommes dans les films qu’il regardait. et tout en mettant ses chaussures, il répondit à la question d’aly. « oui, oui. le marchand de glace est à deux rues d’ici, et le parc est un peu plus loin. on peut marcher ou prendre le bus, comme tu veux. » il se releva, pris les clés dans sa main et de l’autre, il attrapa la main d’alessia. « let’s go ! » il cria presque, levant les bras et les jambes haut comme un patin en s’avançant vers la porte.
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