flour, & rock 'n' roll ~

Tokyo, milieu de journée. Les rues étaient bondées, mais c'est là que je m'y sentais bien. Dans la foule, dans la masse. Protégé des autres par les autres eux-même. Je portais une casquette, comme toujours, et j'avais pris la bleue marine aujourd'hui. J'avançais nonchalamment, sachant malgré tout pertinemment où je devais me rendre. Les ruelles sombres et cachées de Tokyo, je savais où elles étaient. Toutes. Je savais où je pouvais aller, et où il était préférable de ne pas se rendre.

Mon sac était bourré de cocaïne et de marijuana. J'avais déjà vendu le peu d'héroïne que j'avais, et je n'avais pas reçu d'ecstasy récemment. Les clients savaient où me trouver, ils étaient presque tous des habitués ou des amis d'habitués. C'est mon père qui me les trouvait, en général. Je ne savais pas d'où, et je ne connaissais que des surnoms. Je n'étais, en quelque sorte, impliqué dans rien -même si techniquement si. Je faisais juste le bateau entre mon père et ses clients japonais. J'avais appris à reconnaître les différents types de drogues, je connaissais les planques de Tokyo comme ma poche, mais ça s'arrêtait là. On ne m'en demandait pas plus, si ce n'était me taire, évidemment, et rester discret.

Arrivé à une planque, donc, -la plus pratique car seulement à quelques mètres de mon appartement- je m'avançais vers mes clients, arrivés un peu avant moi. Ils étaient trois, formaient un espèce de cercle autour de moi. Deux hommes ayant la quarantaine sûrement et qui tremblaient à cause du manque, et une lycéenne. Des habitués aussi, évidemment. Je savais qui voulait quoi, et en quelle quantité : s'il voulaient changer les doses, les rendez-vous, les lieux etc, il fallait prendre contact avec mon père. Heureusement, ils étaient toujours respectueux -la menace du clan derrière moi devait y être pour beaucoup.

Ce fut donc de l'herbe pour la jeune fille, de la coke pour les messieurs. Je sortais les sachets de mon sac, attendant d'être payé avant de les donner. Je gardais toujours un visage neutre pendant la transaction. Je faisais ça depuis si longtemps que plus rien ne m'étonnait. Ni les personnes qui venaient me voir, ni le prix qu'ils voulaient payer pour quelques grammes, ni l'état dans lequel ils étaient. Absolument rien.

Encore fois, dans cette ruelle, c'est la foule qui nous protégeait des regards.

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Une porte qui claque. Un silence frustrant envahissant les couloirs du campus. Ce n'est que le milieu de la journée et je ne sais que faire ou où aller. Mes colocataires ne sont pas là, pour une fois que j'ai besoin de relativiser. C'est... Agaçant. Oui, tellement déroutant de n'avoir qu'une simple chambre comme domicile, sans aucune figure familiale. Je me sens orphelin, abandonné, complètement seul. Cette idée me déprime, me renfrogne et je n'ai qu'une envie. Quitter les dortoirs. Partir vadrouiller en ville, errer à nouveau dans les rues bondées deTokyo, se sentir tel un fantôme sans histoire. C'est ainsi que je me sens, aussi existentielle qu'un esprit. Invisible, délaissé. Lâché au hasard de la population sans une trace de compassion. De toute façon, je n'en ai guère besoin. Me suffit simplement de regarder mes jambes pour savoir que je suis bien vivant, dans un monde qui m'échappe.

Mes pas ne cessent de me perdre un peu plus dans les rues. Mes épaules se heurtent à ceux des passants trop pressés ou bien pas assez. Je ne fais même plus attention à eux, marchant sans but. Mon regard se perd sur les vitrines des boutiques, sans vraiment attirer mon attention. Curiosité ou réflexe. Tout cela ne m'attire pas. Mais, qu'est-ce qui m'attire à présent ? Maintenant que j'ai laissé la bagarre de côté, que me reste-t-il d'intéressant à faire ? Je ne sors même plus pour taper sur les blaireaux traînant la nuit dans la ville. Je ne traîne même plus dans les ruelles à la recherche de sensation. Arrêté le vélo et le skate. Stoppé les provocations du danger. C'est à peine si je me décide à terminer mes devoirs sans perdre patience et abandonner. Même mon camarade de chambre ne me cours plus après pour mes cours, jugeant sûrement que je suis bien assez grand pour me débrouiller. Mon japonais me fait moins défaut, mais je préfère parler mes langues natales. En gros, ma vie perd son fil depuis que j'ai quitté le domicile.

Mon père ne me manque pas, je l'avoue. Il m'a dégoûté la dernière fois en prenant Naohito pour un chien, un moins que rien. Je lui en veux. Je le méprise de m'ignorer. Un nouveau soupir quitte mes lèvres. Pourquoi je pense à ce garçon ? Nao s'impose trop souvent à mon esprit et j'ignore toujours pourquoi je rougis aussitôt que son visage se dessine dans mon esprit. à chaque fois je secoue la tête en grognant, passant ma main sur mes yeux en jurant contre moi-même. C'est à ce moment-là que j'aperçois une silhouette familière. Non pas celle du Japonais, mais celle de mon voisin de chambre. Bae Hyun. Que fait-il là ? Par simple curiosité, je le suis dans une ruelle, ne me souciant nullement de l'ambiance.

Trois personnes. Ce sont des amis à lui ? étrangement, je doute qu'il fricote avec un tel peuple. « Hey! Bae! Qu'est-ce que tu fous ici !? » Criais-je comme un damné en me rapprochant de lui, l'air débité. Il fout quoi, sérieux ? C'est quoi ces trucs qu'il sort de sa poche ? On dirait des petits sachets de farine... Il tente de donner des cours de cuisine à ces gens ou bien ? Je doute qu'ils fassent un gâteau avec si peu, hm. Mais trêve de réflexion, je me trouve assez proche de lui pour voir son trafique. « Elle coûte cher ta farine, dis donc. » Naïveté exagérée, mais je vous jure que je n'ai jamais vu de drogue avant aujourd'hui. Sûrement parce que cela ne m'a jamais interpellé, ou du moins, jamais chez une personne que je connais.

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J'entendis qu'on hélait mon prénom derrière moi. Au début, je n'y avais même pas prêté attention. J'étais concentré sur ma transaction, j'avais dû rêver, me dis-je. De toute façon, aucune de mes connaissances ne s'aventurerait vers ce coin là de Shinjuku...

Et bien non, très clairement, je ne rêvais pas. Tandis que je venais de recevoir une liasse de billets de la part de mon client, mes yeux s'ouvrirent en grand et mon corps se tétanisa en un instant. Cette voix, mi-étonnée mi-gênée, c'était Percy. Sans aucun doute. Ma tête pivota lentement vers lui, mes yeux toujours écarquillés. « Percy? » lâchais-je plus pour moi-même que pour entendre une réponse. Oui, c'était bien lui qui se tenait devant moi, avec un petit air naïf plaqué sur le visage. Je restais bloqué sur le sens de ses paroles quelques secondes. De la farine? Il pensait vraiment que je vendais de la farine, pour autant d'argent, dans une ruelle cachée de Shinjuku, le quartier pourtant réputé "chaud" de Tokyo?

La situation me paru absurde, et un petit rire sortit de ma bouche pendant que je rangeais l'argent dans mon sac. Mais un coup d’œil vers mes clients me rappela leur existence. Si mon père apprenait que Percy était venu ici, j'aurais des problèmes certes, mais lui encore plus... Il fallait rapidement quitter les lieux. Je n'allais pas lui crier de fuir, je devais rester naturel. Je mordillais ma lèvre, mon cerveau fonctionnait à cent à l'heure. Il fallait lui répondre au moins, avant. C'était le seul moyen de paraître naturel, justement.

« C'est cher parce que, euh... C'est de la farine euh... magique! Voilà! Quand tu en prend, tu peux, en fonction des gens, lire dans les pensées, passer à travers les murs, ou même voler! C'est pour ça que c'est très demandé, et donc très cher, parce que c'est une farine rare, tu comprend? » Ma bouche fonctionnait plus vite que mon cerveau. J'avais débité ces âneries sans presque m'en rendre compte. Merde, il allait vouloir en prendre, maintenant... Quel idiot je fais! Certes, ma réponse préservait son innocence dans l'instant, mais s'il décidait d'en avaler, cette innocence ne tiendra pas bien longtemps...

Je jetais un œil vers mes clients : heureusement, la fille était déjà partie depuis un moment, et les deux hommes était déjà shootés. J'avais évité le pire avec mon père, mais j'allais devoir m'occuper de Percy, maintenant... Que faire pour lui échapper? Courir?
Oui, c'était la meilleure idée. Mon corps avait encore une fois devancé mon cerveau, et, mon sac désormais fermé, j'entamais un marathon pour semer un Percy un peu trop curieux...

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Il avait l'air bien démuni, le pauvre Bae Hyun, en me voyant débarquer comme un ninja. S'attendait-il à me voir, là, dans une ruelle de ce vieux quartier miteux et soit-disant "chaud" ? Allez! je le fais pour cent! Non. Sûrement pas. Au vue de sa tronche, il préférerait sûrement voir une licorne rose que ... Moi. Jang Percy. Le mec qui lui ait tombé dessus en pleine nuit, après s'être gourré de chambre. Pourtant, il ne semblait pas énervé, ni gêné de cela, puisqu'il a tapé la discute avec moi. Je vous jure, en me ramenant jusqu'à ma porte! Bien qu'elle ne soit pas bien loin de la sienne. Qu'importe, ce n'est pas trop le sujet de convo, mais là, il paraissait plus qu'étonné. à croire qu'il allait disparaître sous mes yeux, lui et ses potes. Enfin, je suppose qu'ils sont amis, non ? Pourquoi traînerait-il avec eux ou leur donnerait-il ces trucs ? Non franchement, ce gars m'intrigue un peu. Gars qui semble se payer ma tête. Son petit rire ne m'échappait pas et j'haussai un sourcil en le regardant, perplexe. Pourquoi riait-il ? J'avais un truc sur le visage ? Ou peut-être que je venais de dire quelque chose de marrant ?

Farine magique. Vraiment ? Il allait me faire croire que ce truc blanc à l'aspect poudreux pouvait donner des pouvoirs comme traverser les murs, lire les pensées ou même voler ? Sérieux ? Mes yeux s’agrandirent et bêtement, je cru parole sur parole. Alors, les gens là, ils voulaient voler ou passer par les murs ? Dément! J'hochai doucement la tête à sa question - ou je suppose que c'est une question - pour lui répondre que oui, je comprenais. Idiot, quand on sait que non, ce n'est pas de la farine magique, mais de la drogue. Sauf que, moi, j'en savais rien. j'étais bien trop crédule pour me douter un seul instant que ça détruisait des gens. « T'es sérieux ? T'as déjà volé avec ça ? » Lui demandais-je encore plus bêtement, toujours plus curieux. étonnant, mais je n'avais pas encore l'idée ou l'envie de vouloir y goûter. Juste, savoir.

Or, sa réaction me laissa perplexe, voir perdu. Pas le temps de capter l’absence de la fille et l'état des mecs, que Bae Hyun fermait son sac et prenait ses jambes à son cou... QUOI ? Pourquoi il partait en courant, lui ? C'était plus fort que moi, mon corps réagit aussitôt et je le poursuivis dans la ruelle, cherchant à le distancer. Pas très dur, au vue de ma taille comparé à la sienne. Sans mentir, mes jambes sont plus grandes et fines, de quoi le rattraper et chopper son sac. On ne va pas débattre sur cinq centimètres de différence, mais plutôt sur sa réaction. « YAH! Pourquoi tu t'barres comme ça ? » Criais-je en fronçant les sourcils, mes doigts tenant toujours son sac avec force pour pas qu'il reparte aussi vite. « Quoi ? Tu veux pas partager, c'est ça ? » Je ne lui laissais pas le temps de répondre, tirant sur son sac pour lui arracher du dos, le tenant en otage. Fallait pas qu'il m'explique les effets de sa farine magique. Farine ou pas, ça semble bien comme truc, non ? Mon regard en disait long, je comptais pas lui rendre ses affaires sans qu'il me montre son truc là.

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J'avais eu beau courir aussi vite que je pouvais, mes jambes petites et peu habituées au sport n'arriveraient jamais à dépasser les siennes, longues et athlétiques... Très vite, il avait attrapé mon sac, et le tenait fermement entre ses doigts, bien décidé à ne rien lâcher pour obtenir des explications. Ma tête se baissa un instant vers le sol, pendant que mes dents torturaient mes lèvres. Nous nous étions éloignés de la planque, le "plus dur" était fait (oui, comment lui expliquer que sa vie pourrait en pâtir s'il restait trop longtemps là-bas?). Il fallait faire bonne figure, maintenant. Trouver des excuses, inventer des mensonges. Je ne pouvais clairement pas laisser Percy toucher à cette merde. On se connaissait peu, mais il m'inspirait confiance. Je sais bien que parler quelques secondes avec un inconnu dans un couloir ne permettait pas de le connaître "totalement", mais c'est sûrement mon côté "bisounours" qui parlait pour moi... Et puis de toute façon, je laisserais même pas mon pire ennemi tomber dans le piège de la drogue. Et j'étais bien placé pour faire de la prévention.

Toujours est-il que j'avais devant moi un jeune homme passablement agacé de mon comportement. Enfin, je le comprend en même temps. Il semblait plus dans l'incompréhension que dans l'attente d'"essayer" mais quand même, on est jamais trop prudent. Je le regardais, l'air désolé, espérant faire passer mes excuses dans mon regard. Si c'était parce que je ne voulais pas partager? De la coke, très peu pour moi. Mais bon, après avoir vanté les mérites de cette farine miracle, je pouvais comprendre sa question. « Ecoute, Percy... C'est tellement plus compliqué que ça... », dis-je en essayant d'avoir l'air convaincant.

Je n'eu même pas le temps de terminer ma phrase, que mon interlocuteur avait déjà attrapé mon sac, bien décidé, apparemment, à trouver cette poudre blanche mystérieuse. Je mis ma main sur la sienne, réagissant un peu vivement, l'air alerté. « Non, s'il te plait! Percy, ne fais pas ça, je vais t'expliquer! », ai-je lâché, tel un criminel en fuite. C'était un peu ce que j'étais, au fond.
« On peut monter chez moi? » dis-je en pointant mon appartement du doigt. « On ne peux pas parler de ça ici... Tu sais, beaucoup de gens veulent cette farine, vu qu'elle est très chère. Donc beaucoup de gens peuvent également vouloir s'en prendre à nous... On sera plus en sécurité là-haut. ». J'avais essayé d'être diplomate et clair. Ce n'était pas tout à fait faux, et c'était inconcevable de sortir la drogue devant tout le monde. A Shinjuku, en plus. On risquait notre vie si on faisait ça. Je priais intérieurement pour qu'il accepte de me suivre, sans poser trop de questions. Il devait se demander pourquoi j'étais si bizarre aujourd'hui, et j’espérais qu'il ne m'en tiendrait pas rigueur.

J'avais remis mon sac sur mon dos, et gardé la main de Percy dans la mienne sans m'en rendre compte. J’accélérais le pas, pour arriver le plus vite possible dans mon immeuble. Au moins, même dans la cage d'escalier, on serait plus en sécurité. Une fois rentré, je jetais un œil derrière moi, pour vérifier si personne ne nous suivait. « Tu dois me trouver tellement étrange! Je m'excuse sincèrement, Percy. Sache juste que ce n'est pas contre toi, d'accord? », dis-je, un petit sourire sur les lèvres pendant que je le regardais. Le stress me rongeait, même si j'essayais de le cacher. J'avais peur des hommes de mon père, je ne savais pas comment leur expliquer la situation s'il l'apprenaient. Percy connaissait mon nom, mon prénom, l'endroit où j'allais à l'école, il avait vu la drogue et maintenant il savait où j'habitais. Je savais bien qu'il ne l'utiliserais jamais pour me nuire, mais allez expliquer ça à des mafieux aux idées très arrêtées sur les choses...

« On monte? Promis, je répondrais à toute tes questions après. ». Et c'était vrai. J'éviterais de lui mentir, même si cela devait empiéter sur son innocence.

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Tête comme je suis, je pourrais lui lâcher un "non j'écoute pas!" bien méchant pour qu'il ne commence pas à me sortir des récits d'outre monde pour m'expliquer le comment du pourquoi il fait ça ici, ou pourquoi il me fuit sans raison. Son air désolé ne m'attriste pas, au contraire, je le fixe froidement en attendant une bonne explication. Qu'il tente toujours de me rouler dans la farine -sans jeu de mot- ce gros bêta! Compliqué ? Qui avait-il de compliquer à expliquer ? Il ne voulait pas me montrer son truc magique là ? à moins qu'il ne me désire pas dans ses pattes ? Dans tout les cas, cela ne me plaisait guère et d'un geste brusque, je lui piquais son précieux sac. à peine l'avais-je en main qu'il me stoppait rapidement, attrapant l'une de mes mains. J'en restais étonné, figé dans mes mouvements, mes yeux se relevant vers son visage pour l'examiner en silence. Il serait temps qu'il m'explique! Réalisait-il simplement qu'il venait d’attiser ma curiosité en fuyant comme un voleur ? Généralement, c'est moi le voleur.

Monter chez lui ? Mon regard se fit plus intense et insistant. Pourquoi aller chez lui ? ça semblait tout proche, en tout cas. Comment lui dire non alors qu'il paraissait décidé ? Son argument tenait la route, j'en conviens parfaitement. Si sa farine vallait de l'or, beaucoup voudrait lui piquer. Convaincu, j'hochai doucement de la tête pour qu'il comprenne à nouveau que c'était bon. Je n'allais pas hurler au viol dans cette ruelle pour qu'il se fasse repérer et attraper, voir pire. Puis, j'y risquais gros aussi, apparemment. Sa poudre magique façon poussière de fée me coûterait sûrement un bras, voir deux. Et je ne parle pas d'argent, hein! Plutôt de membre décapité, haha. Finalement, je relâchai son sac pour qu'il le récupère et attendis de voir la suite. Ce sera sûrement étonnant, puisque nous serons à l'abri du regard et du danger. De suite, ça fait plus film d'action à la transporter.. Sans voiture, ni rien. Bae Hyun reprenait son sac, gardant ma main dans la sienne, sûrement pour ne pas me perdre. étrangement, je les scrutais sans dire un mot, me demandant pourquoi il la tenait toujours pour aller jusqu'à son appartement. Je pouvais suivre sans avoir besoin d'être tenu par la main comme un gosse de cinq ans!

Son immeuble ne payait pas de mine, surtout dans le quartier de Shinjunku. Mais c'était mieux cela que le campus de l'école, je dois bien l'avouer. Enfin, je m'en moque un peu d'où il vit. S'il dit être à l'abri à l'intérieur, autant le suivre sans se plaindre. Ce qu'il me dit me fit légèrement sourire. étrange ? Pas qu'un peu. Oh ? ça aurait pu l'être ? Mes yeux ne l'avaient pas quittés d'une semelle depuis tout à l'heure. à croire que je pourrais lire en lui comme dans un livre ouvert. Il stressait. Pourquoi ? Je l'ignore. à moins que ce soit à cause de cette farine magique et coûteuse ? Son sac vallait des milliards, dans ce cas. « Pourquoi tu t'excuses ? Y a pas de mal à être étrange, hm. » Disais-je en haussant les épaules, roulant des yeux en tirant une petite moue. Dans le fond, je crois que je ne comprenais pas du tout dans quel merdier je pouvais me mettre avec lui. Je connaissais son nom, prénom, école et maintenant son appartement. En plus d'être au courant pour son trafique illicite.

« D'accord, je te suis, mais une fois chez toi, tu m'expliques tout. Ta farine magique, ta fuite, tout. » Et sans détour, oubliais-je de préciser, mais je pense qu'il s'en doute fortement. D'un nouveau  hochement de tête, je lui indiquais qu'il pouvait passer devant -puisque j'ignorais à quel étage il vivait. Après cela, les choses sérieuses pourraient commencer. Sa fameuse et mystérieuse farine magique m'intrigue! Qui y a-t-il de si extra pour dépense autant ? L'effet doit être génial, non ? Le manque des autres crée le doute chez moi. Et seul Bae Hyun peut répondre à mes interrogations.

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Après avoir eu son approbation, je me rendis compte que ma main tenait toujours la sienne. Je la lâchais brusquement, me demandant depuis quand je l'avais dans la mienne.  « Désolé, je... j'avais pas vu que... » dis-je, un peu gêné, en ayant tout de même l'impression de passer ma vie à m'excuser avec lui. Je trouvais mon comportement vraiment pas clair, mais cette situation était nouvelle pour moi, je ne savais pas comment réagir, et je stressais toujours autant à cause de mon père.

« C'est par là » lâchais-je en montant les escalier et en pointant ma porte, de couleur vert foncé, un peu délabrée avec les années. En même temps, depuis ma naissance, je n'avais jamais quitté cet appartement -sauf pour les dortoirs de Royal, évidemment. En y repensant, si Percy était à la Royal, il devait (lui ou ses parents) gagner beaucoup d'argent. Mon appartement paraîtrait un peu rustique, non? A vrai dire, cette pensée m'avait traversé l'esprit, mais la situation actuelle me stressait plus que l'état de mon habitation à ses yeux... J'ouvris donc la porte, l'invitant à rentrer dans mon salon. « Assied-toi sur le canapé. Tu veux boire quelque chose? ». J'avais posé la carafe d'eau et un verre sur la table basse, en tremblant un peu, à cause de l'émotion. Je tenais une bière dans mes mains.

Je débutais mon récit en m'asseyant : « Bon, écoute Percy... Au cas où tu ne serais pas au courant, les élèves de Royal viennent me voir quand ils ont envie... Disons... de se détendre, voilà. Avec cette "farine", donc. » Je scrutait son regard, essayant de voir si c'était déjà plus clair pour lui.
« Ce n'est pas vraiment de la "farine magique", c'est plus une poudre. Tu as déjà entendu parler de.. euh... », je me stoppais soudainement, en mordant ma lèvre. Il n'était certainement pas si innocent que ça, mais j'avais du mal à prononcer ce mot. J'avais l'impression de tout gâcher, en fait. L'impression que si j'allais plus loin, il se comporterait différemment avec moi. Et je ne voulais surtout pas le choquer en allant plus loin. Mais après ce qu'il s'était passé, il avait le droit de savoir.
Je poussais un soupir, avant de lâcher : « De la cocaïne? »Je marquais une pause, toujours en regardant le sol. « Et bien, cette "farine", c'en est. ».

Mes yeux se levèrent vers les siens, cherchant de la peur ou de la surprise dans son regard. « Encore une fois, pardon. » Je posais la bière sur la table, mes mains remontant vers mon visage pour finir par le recouvrir. Je ne sais pas s'il comprenait pourquoi je m'excusais sans cesse devant lui. Je m'excusais parce que j'avais eu peur pour lui, peur pour nous. Il aurait pu y rester si les hommes de mon clan avaient été dans les parages. A cause de moi.
Mes amis savent tous ce que je fais, mais jamais ils ne sont venus chez moi, ni même à Kabukichô avec moi. On ne parlait jamais de ça. Ils n'avaient jamais vu la drogue, ni rien.

Sans relever la tête, je lâchais : « Si tu as des questions, va-y, je répondrais à tout. Vraiment tout, ne te gêne surtout pas. »

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Pour une fois dans ma vie, ce genre de contact ne m'avait nullement dérangé. D'habitude, je réagisse toujours mal et repousse la personne, mais là, rien. Je l'avais laissé faire comme si c'était naturel, ne jugeant pas nécessaire d'être brusque pour récupérer ma main. De toute façon, il venait de la lâcher en s'excusant, m'arrachant une moue perplexe. ça ne me dérangeait pas, je crois. Si ça pouvait lui permettre de me montrer le chemin sans me perdre... Je passe vraiment pour un gosse, je devrais râler un peu plus pour qu'il évite de se comporter comme un véritable adulte face à un enfant. J'ai l'air de quoi, sérieux ? Quoi que, Bae Hyun ne doit pas me prendre pour plus âgé que je ne le suis. Seize ans, c'est bien jeune pour faire le mec responsable et mature.

Par là. Je suivais son indication du doigts pour fixer cette vieille porte verte foncée, pouffant discrètement en voyant l'allure peu glorieuse de cette dernière. Celle de l'appartement à mon père était rouge vive, neuve et sûrement repeinte tout les deux mois, si ce n'est avant. Cette pensée m'agace. Pourquoi je ramène autant de chose à lui ? Je fronce les sourcils, décidant de le suivre jusqu'à chez lui, sans un mot. Mon silence doit le gêner, mais je ne sais trop quoi dire pour le moment. Alors je me contente de faire ce qu'il me dit, poser mes fesses sur son canapé et regarder la carafe d'eau d'un air indécis. Que voulais-je boire ? Je secouais doucement la tête pour refuser. « De l'eau, ça ira. » Je me contente de peu, par politesse ou embarras. Je ne vais pas le faire courir dans son appartement pour me prendre un truc à boire. L'eau, ça me va parfaitement. J'en profitais même pour remplir le verre, l'attrapant entre mes mains pour l'apporter à mes lèvres et en boire une gorgée. En attendant, Bae Hyun entamait son récit tant attendu.

Détente. Ce mot me frappe en réalisant que j'avais peu d'occasion de me détendre, en ce moment. Entre mes soucis familiaux, mes notes en chute libre et mes relations désastreuses... Son explication m'interpellais, pour le simple fait de vouloir me "détendre". Cela ne semblait pas plus clair à mes yeux, ça m'intriguait d'avantage. Et si cette farine m'aidait à relâcher la pression ? Juste quelques minutes. Une poudre ? ça revient au même nom ? à moins que ce ne soit du sucre ? Sucre en poudre, voyez. Cocaïne ? Quoi ? Le genre de truc que prennent les gens qui ils ne vont pas bien ? Bae Hyun pouvait bien me dire le vrai nom de sa farine, ça n'empêche que j'ignorai ses effets. était-ce dangereux ? Même pour une seule tentative ? Je me mordais la lèvre, me surprenant d'avoir envie d'y goûter. Pourtant, à le voir parler et se comporter, son trafique relevait de la cruauté pure et dure. Alors, c'était vraiment mal ? Je me sentais quelque peu perdu.

Encore des excuses, mais pourquoi ? Je ne comprenais pas qu'il veuille autant se faire pardonner. Comme je ne comprenais pas ce désire de vouloir toucher à son truc. Mon regard fit un aller retour dans la pièce, puis je déposais aussi mon verre sur la table. Mes yeux s'accrochèrent à son visage recouvert de ses mains et je soupirai doucement. J'en avais des questions, oui. Mais peut-être pas des meilleures. « ça aide vraiment à se détendre, ta co- ton truc là ? Est-ce... Mal ? » Demandais-je directement, avant de secouer ma tête pour l'interrompre. « Fais-moi essayer. Juste ... Un peu. Une seule fois et j'en parlerais à personne. » Menace ou chantage ? Aucune idée, ou peut-être un peu des deux. C'était idiot de vouloir une telle chose, mais j'idéalisai sûrement ce besoin de vouloir me détendre, et sûrement oublier un instant mes soucis. N'était-ce pas ça le principe de son truc ? Mettre de côté sa vie pour se plonger dans des songes irréels ? Peut-être bien que je connaissais la signification de drogue, sans me soucier du véritable danger.

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Ses questions ne tardèrent donc pas. Je m'attendais par contre à des phrases d'un autre genre.

Et non. Clairement, il me demandait les effets de la coke sur le corps. Et s'il pouvait en prendre, en plus, en rajoutant un petit chantage derrière, histoire de forcer ma réponse. J'étais très surpris, et je relevais la tête instantanément. Non, Percy ne pouvait pas avoir demandé ça. C'était inconcevable. Incroyable et effrayant à la fois. Mes yeux s'écarquillèrent, et je le fixait, incrédule. « Percy, t'es sérieux, là? », ai-je lâché, sur un ton un peu dur, j'en conviens.

« Tu te rend compte de ce que tu dis? Bien sûr que c'est mal! La coke, t'en prend une fois, peu importe la quantité, tu n'en sors plus! ». Je m'étais levé en même temps que ces derniers mots, trop fébrile pour rester assis. Ma main glissa sur ma tête jusqu'à mon cou, et un soupir s'échappait de ma bouche. Je me devais de mieux expliquer la situation, et puis je m'étais un peu emporté, sûrement. Mais moi vivant, Percy ne prendrait jamais de cocaïne. Jamais.

« La cocaïne... C'est le genre de drogue qui stimule, tu vois? » Je m'étais rassis, un peu penché en avant, mes avant bras sur mes jambes. Mon regard passait du sol vers la fenêtre. « En général, les gens la sniffent, parce qu'elle va plus vite dans le sang. Tu te sens bien, plein d'énergie, prêt à tout "affronter", il paraît. Mais une fois cette phase passée, tu déprimes. Tu déprimes jusqu’à la prochaine dose, et tu deviens dépendant comme ça. Tes shoot, ça devient le seul moment de la journée où tu es bien. Les drogués ne vivent plus que pour ça. Travail, proches, tout en pâtis. Parfois, les gens se suicident s'ils n'ont pas leur dose à temps, ou s'ils se sèvrent trop longtemps. Donc oui, la coke, et les drogues en général, c'est mal tu vois. ». J'avais dit ces derniers mots lentement, en espérant que le message était passé. Je le regardais désormais, l'air triste.

« Percy... J'essaye pas de te faire la leçon en disant ça... Je me doute que même si c'est pas la mienne, si tu as envie de prendre de la coke, t'en trouvera facilement, surtout à Shinjuku. Mais ne gâche pas ta vie juste parce que maintenant, ça va pas ou que tu as envie de faire de nouvelles expériences. Je comprend, on passe tous par là, mais ne fait pas ça. Je suis bien placé pour te dire que cette merde, c'est pas une bonne idée. » ai-je achevé, toujours en le fixant.

« Mais si vraiment tu te sens mal, tu peux venir me voir, aussi. Me dire ce qui va pas, parler de tout ce que tu as sur le cœur, ça ne me dérange pas. Et je préfère ça que de te voir sniffer, sincèrement. Je ne te force pas, hein, c'est une alternative, c'est tout. ». Et c'était vrai. Je pouvais tout entendre, j'en avais déjà vu des belles.

Pour terminer, je lâchais un peu la bride, retrouvant mon petit côté "rebel" :
« Et puis, si jamais tu te sens vraiment mal... Bah, je connais d'autre drogues qui ne rendent pas dépendant la première fois, je pourrais te montrer. ». Un sourire complice avait accompagné ma phrase. En plus, c'était toujours mieux de tester la drogue pour la première fois avec un dealer, au moins je savais quoi choisir et comment l'utiliser. On évitait les séjours à l'hôpital ou les overdoses.

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Je ne pouvais pas être plus sérieux qu'à ce moment précis. Pourquoi lui aurais-je demandé, dans ce cas ? Ce n'était pas amusant de plaisanter avec ce genre de chose, il me semble. D'ailleurs, ce n'était pas bien non plus de le faire. Mais au diable le bien ou le mal, je m'en contre fichais royalement. Qu'il me prenne au sérieux ou pas, moi je l'étais parfaitement, et mon regard devait le prouver. Pas une seule fois que je n'ai cillé, le fixant avec insistant pour qu'il lise dans mes yeux "oui, c'est du sérieux." Son explication me sautait presque au visage tellement c'était violent. Alors oui, c'était bien plus que mal. Qu'importe la quantité, ce serait un véritable piège. Bae Hyun venait même de se lever subitement, me faisant limite sursauter sur son canapé. Wow, j'ai vraiment dit une bêtise pour qu'il réagisse si brusquement à mes mots. Son geste de la main ne m'échappait pas non plus. Je devais l'angoisser à agir comme un égoïste et un gamin, désirant simplement m'envoyer dans un autre monde que le miens. Prenais-je simplement conscience des dégâts ? Forcément, non.

Stimule ? Que voulait-il dire par là ? J'haussai un sourcil, sans comprendre. Bae Hyun se rasseyait correctement, sans même me regarder. Ce devait être compliqué pour lui de m'expliquer les effets néfastes de son truc. Déprime. Suicide. Manque. ça percutait lentement dans mon cerveau et je comprenais que sa farine magique n'était pas si féerique que la poussière dorée dans ce dessin-animé. Pas de super pouvoir, dans ce cas. Je me renfrognais à l'idée qu'il m'est menti ouvertement dans la rue, face à ses clients. Prenant un peu trop vite la mouche pour grommeler comme un ours. « Qu'est-ce que j'en ai à foutre des autres, tch. » Mais d'un coup, je me rendais compte de ma bêtise. Elle avait franchit mes lèvres comme un boulet de canon. Non, je m'en foutais pas des autres. Toutes les personnes qui s'inquiètent pour moi, ceux qui m'apprécient, ceux que je fréquent. Eux, je ne pouvais pas les décevoir non plus... Or, c'est un peu ce que je fais en permanence. J'ai besoin d'oublier qu'ils sont là, par égoïsme. Son regard me donnait froid dans le dos et je me mordillai l'intérieure de la joue en grimaçant.

Il me faisait clairement la leçon, et même si je sais que c'est pour mon bien et ma santé, ça m'énervait. Ne pouvais-je pas faire ce que je voulais de ma vie sans avoir un daron dans les pattes ? Ce n'était même pas mon père, en plus! Mais un garçon que je connaissais à peine, et par hasard. ça me serrait le coeur d'y penser, de m'avouer que même mon propre géniteur se fiche que je me drogue ou que je sois toujours là. Un pique me remontait dans le nez et je savais d'avance que c'était une vague de tristesse qui m'envahissait, me menaçant de faire couler des larmes superflu. Parler ? Je lui rendais son regard avant de détourner mes yeux. « J'ai pas besoin de quelqu'un pour parler de mes problèmes... Tout va très bien dans ma vite. » Mentais-je à mon tour en observant mon verre d'eau à moitié vide. Je le rejetais rapidement, sans même lui laisser la chance de passer mes barrières. C'était comme ça avec tout le monde, même les plus coriaces. Sauf peut-être deux personnes.

Finalement, il abandonnait la morale ? Je relevai mes yeux, attendant qu'il poursuive mais il n'en fit rien. Me proposait-il quelque chose d'éphémère et sans trop de risque ? « Comme quoi ? Y a pas de risque de suicide, au moins ? » Sait-on jamais. La déprime, je crois que c'est déjà fait. Même si on le remarque pas et que je l'enfoui au plus profond de mon être. Quel idiot de me proposer autre chose de moins dangereux. Bae ignore dans quoi il s'embarque, je ne comptais pas lâcher le morceau. « Je suis curieux de savoir ce que tu as à me proposer, Bae. »

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Tout va très bien dans sa vie? Vraiment? Tellement bien qu'il veux tout oublier en prenant de la coke? Tu m'étonnes, tout devait marcher comme sur des roulettes, effectivement.

Je me giflais mentalement après avoir dit cela. Bon, c'est mal de l'encourager, c'est vrai, mais je peux déjà lui parler de drogues plus "recommandables" que d'autres, on va dire. Si je ne peux pas éviter la prise, je peux au moins la prévenir et éviter les risques.
« Percy, quand on se lance là dedans, et même avec "juste" de l'alcool, par exemple, y aura des risques. Des risques de maladies, de suicides, de déprime, de mal-être. Parce que la drogue, c'est ça. C'est extase, et l'effet inverse juste derrière. Les drogues "sûres", ça existe pas, il faut que tu comprennes ça. ». Encore une fois, j'avais été un peu dur avec lui. Mais j'avais l'impression d'avoir devant moi un lapin apeuré et seul qui criait au monde qu'il était un lion et qu'il n'avait besoin de personne. Alors évidemment, je mourrais d'envie de l'aider, de lui dire que tout ira bien en lui caressant les cheveux. Mais clairement, c'était pas le bon moment, et je ne pouvais de toute façon pas faire ça. Même s'il avait dit qu'il n'avait besoin de personne, je voyais bien que c'était sa fierté qui parlait. Je ne pouvais pas le forcer, le temps fera le travail pour moi.

« J'ai effectivement des choses à te proposer. Deux, en fait. Le poppers et la marijuana. Le poppers, on vend de ça partout, c'est légal. C'est une sorte d'euphorie légère, et ça augmente l'excitation sexuelle, aussi. C'est dans un flacon, tu dois le sniffer. Evidemment, ça brûle les narines à mort après coup, ton nez est irrité, t'as mal à la tête... Mais ça n'engendre pas de dépendance. C'est soft, quoi. ». Il me fixait et je continuais de le regarder.

« Après, la beuh, tu dois connaître de nom aussi. C'est des feuilles en général. Les gens en fument avec du tabac, pour faire un joint. C'est le genre de drogue, à l'inverse de la coke, qui fait "planer". Une sensation de bien-être, en gros. En fonction des gens, on devient dépendant à la première prise ou jamais. Ça varie beaucoup. Les gens augmentent les prises pour ressentir plus d'effet, et deviennent dépendants comme ça aussi. Ça entraîne du stress, des insomnies, et pleins de maladies dont tu ne voudrais pas entendre parler. ». Mes paroles étaient sèches, pour montrer que je n’approuvais pas ce que je disais, dans le sens où je savais que ça pouvais lui nuire. Je m'approchais de lui, pour finalement m’asseoir à ses côtés.

« Tu comprend ce que j'essaye de te dire? Il vaut mieux que tu craches ta valda une fois pour toute, plutôt que tu te renfermes dans un truc pareil. Et je sais de quoi je parle. ». Une fois ces mots dit, mon ventre se mis à gargouiller violemment, entraînant mon rire immédiat, un peu nerveux, j'avoue. « Tu n'as pas faim? Tu veux que je nous prépare quelque chose? » ajoutais-je avec un grand sourire, espérant en même temps détendre l'atmosphère.

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D'accord. Bae Hyun ne pouvait pas être plus précis dans ses explications. Je buvais littéralement ses paroles sans le couper, retenant l'essentiel pour ne pas me tromper... Tromper dans quoi ? Mon choix ? Comptais-je vraiment relever le défi et prendre une de ces merdes ? Dès fois, je me demande si je suis bien net dans ma tête.. Mais comment font les gens quand il décident de commencer ? Je n'avais cessé de le regarder en hochant la tête par moment, montrant que je suivais son récit explicatif sur les drogues. Ou plutôt, les deux sortes de drogues qui me proposait. Les drogues sûres, ça n'existait pas. Alors pourquoi en parler dans ce cas ? Il pouvait toujours me virer de chez lui en me disant de retourner jouer au lego. Si cela lui donnait conscience tranquille de ne pas avoir fournir sa marchandise à un adolescent aussi jeune, pourquoi pas ? Mais là, il prenait temps et patience pour me faire comprendre que c'était à éviter. L'écoutais-je seulement ?

Le poppers. Euphorie légère, ça peut aller. Augmentation de l'excitation sexuelle, non. Définitivement, non. Je n'y connais déjà rien dans ce domaine, alors être prit de court, non. Et puis, ça brûle les narines et donne mal à la tête. Je ne voulais pas revivre la fois où j'ai bu mon premier verre d'alcool. Chargé, notons-le pour plus de crédibilité. Soft, mais embarrassant, je trouve. Alors je secouais la tête pour refuser celle-là. Qu'est-ce qu'il pourrait se passer si j'osais le sniffer ? J'ose même pas l'imaginer! à tout les coups, je n'aurais pas conscience de la situation et je le regretterai après. Je ne toucherai rien en rapport au sexe, oh non. Tout simplement parce que je n'ai ni l'envie, ni le besoin. Ou qu'il y a peut-être une autre raison qui me pousse à refuser vivement ce genre de drogue.

La beuh. ça se fume, si je comprends bien. Sensation de bien-être. Les effets non-désirables me laisse perplexe, et je commence doucement à douter. Mais qui dit que je ressentirai tout cela en prenant qu'une taff ? Juste une, quoi. Il n'y aurait pas mort d'homme, que je sache. à croire que Bae Hyun tentait de me dissuader en mettant tout le côté négatif en jeu. Mon regard ne le lâchait plus, jusqu'à qu'il se pose à côté de moi, continuant de parler. Cracher la quoi ? Il sait de quoi il parle ? Ma mine perdu devait paraître étrange, d'un coup. « Tu as déjà touché à ça ? Pourquoi ? » Y avait-il une bonne raison pour plonger dans ce monde ? Je ne comprenais pas. Ma tête se penchait de côté, comme un chiot découvrant un nouveau bruit. Son ventre, en l’occurrence, m'interpella. Faim ? Je regardai le miens en tirant la moue. Je vais sembler bien étrange, mais tant pis. « J.. Je ne mange pas... Pas tellement. » Avouais-je en soupirant. La raison pour laquelle je suis bien maigre et pas si lourd, voir trop léger. « Mais toi, mange. Je me contente de boire de l'eau, c'est parfait. » Marmonnais-je en reprenant mon verre en main. Je n'allais pas dire que je me contenterai d'autre chose comme l'une de ses propositions. Devais-je vraiment le faire ? Essayer, plutôt. « Même si je vide mon sac, ça ne changera rien à ma situation. Les choses resteront telle quelle. » Mauvaise, quoi. Et mettre Bae Hyun dans la confidence m’alourdirait encore plus les épaules. J'embête suffisamment de personne comme ça, pas une de plus dans le manège.

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J'avais très bien entendu sa question. Il voulait savoir si j'avais touché à la marijuana... Je ne me voyais pas répondre. Pas après le discours que je lui avais fait sur les dangers de la drogue. Pourtant... C'était très pertinent comme questionnement...

Il avait refusé de manger quelque chose, disant qu'il mangeais très peu habituellement. J'étais debout quand il avait dit ça, prêt à cuisiner, l'air surpris de sa réponse. « Tu es sûr? Je fais des œufs brouillés du tonnerre » ajoutais-je en un sourire. « Tu pourras piquer dans mon assiette si l'envie te prend, finalement », dis-je en rigolant un peu. Je lui fis signe de venir avec moi jusque dans la cuisine, pour qu'il ne reste pas seul dans le salon. Ma cuisine était petite, mais assez grande et confortable pour nous deux.

Il prétendait que même en parlant, sa situation n'évoluerait pas. « Bon, si c'est ce que tu penses, je ne peux pas te forcer à me parler. Mais tu sais, Percy, si tu as des problèmes, des soucis, ou simplement que tu veux te changer les idées, tu peux venir ici ou m’appeler quand tu veux, ça ne me dérange pas. ». J'avais prononcé ces derniers mots en le regardant, pour prouver ma sincérité. J'avais déjà entamé mes œufs, qui frétillaient dans la poêle, désormais. Une odeur délicieuse se propageait dans l'appartement, et j'en salivait d'avance.

En coupant des tomates pour les accompagner, je débutais une nouvelle phrase : « Pour répondre à ta question de tout à l'heure... Oui, j'ai déjà fumé du cannabis. 'fin de la beuh, quoi. C'était il y a deux ans, j'avais 15 ans, et en tant que dealer, je voulais savoir pourquoi les gens en consommaient autant. Je me sentais triste, seul, désemparé face au monde, et j'avais l'impression que personne n'essayait de me comprendre. J'ai essayé, je me suis roulé un joint dans le salon. Quand tu tire ta première taffe, tu ne ressens rien, c'est la dizaine d'autre derrière qui font planer. Et c'était bien. Si on oublie que je me sentais encore plus mal qu'avant les jours d'après, c'était bien. Alors j'ai recommencé. Et des fois, même maintenant, je recommence. Je sais que c'est très mauvais, mais j'en ressent le besoin. On peut dire que je suis devenu dépendant, d'une certaine façon, même si je peux m'en passer pendant des mois sans ressentir de manque. ». J'avais continué de cuisiner, l'assiette contenant les œufs, le jambon, les tomates et la ciboulette était maintenant prête. Je me dirigeais vers le salon, et posait cette dernière sur la table en m'asseyant, me doutant que Percy me suivait.

« Tu sais, si un jour t'en as vraiment envie, je préfère que tu viennes me voir, au moins je sais comment doser et tout. Tu n'auras pas de mauvaises surprises de ce côté-là, on va dire. Et puis même si tu as l'impression que parler ne changera rien, tu devrais savoir que au moins, ça n'empirerait rien. Et puis tu aura un regard -enfin plutôt une oreille- neuve, et même si je ne sais pas de quoi il s'agit, je pourrais peut-être te conseiller. C'est toujours bon à prendre, et c'est mieux que de se droguer, en tout cas. » ai-je achevé, en le regardant, l'air compatissant. « Tu dois en avoir marre de m'entendre parler! Haha, va-y maintenant. Parle de ce que tu veux, pose des question, entame la conversation sur n'importe quoi, je suivrais » lâchais-je en rigolant, espérant le voir réagir positivement.

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Manger ne m'attirait pas tellement, à dire vrai. Les gens ont tendances à me comparer à un anorexique, maigre et sans appétit. Y a des cas comme ça qui existent, malheureusement. En même temps, je me sentais un peu mal de refuser le repas de Bae Hyun, proposé si gentiment au passage. Que faire ? Me forcer à avaler quelque chose, même si ce n'est qu'une bouchée ? Je me pinçais les lèvres à cette réflexion, hochant rapidement la tête quand il me dit de picorer dans son assiette si l'envie me prend. Je sais parfait que je ne l'aurais pas, mais je m'y forcerai pour lui faire un minimum plaisir. En attendant, ça ne répondait pas à ma question. S'est-il déjà drogué ? Peut-être même le fait-il encore aujourd'hui ? Je ne sais pas grand chose sur son compte, il me semble. Comme le trois quart des gens que je fréquente, généralement. Ils sont là, ils m'aident, mais que sais-je d'eux ? Quasiment rien.

Je le suivais donc jusqu'à sa cuisine, sans protester. Qu'allais-je faire à attendre seul dans son salon ? Autant tenir compagnie pendant qu'il se prépare un truc à manger. J'aurai de quoi observer aussi, par pure curiosité encore. Bae Hyun se propose-t-il vraiment pour m'aider, me changer les idées, ou simplement de servir de défouloir ? Je n'ose y croire. Il n'est sûrement pas le premier qui m'apporte une oreille ou une épaule, mais d'habitude, j'hésite toujours à l'ouvrir. Encore là, je ne savais quoi lui répondre de mieux qu'un hochement positif de la tête. Un oui muet. Mon regard éternellement porté sur lui, enregistrant ses faits et gestes sans détourner les yeux. Observant les oeufs prendre de la matière, avant qu'ils ne soient mélangés entre jaune et blanc. C'est vrai, l'odeur était plutôt appétissante, je dois bien l'avouer. Cette pensée me fit sourire et me réconforta aussi.

Bae Hyun n'était pas un cas à part. Il avait commencé à fumer dans ma trance d'âge, bien que je sois plus âge d'un à ce moment-là. Ses explications m'ouvraient un peu les yeux, réalisant que même si son herbe me détendait un instant, mon malheur reviendrait au galop. Qu'importe le nombre de taff, je ne serais jamais bien dans ma vie, ni dans ma tête. Je fronçais les sourcils en réfléchissant, abandonnant lentement l'idée d'aller aussi loin. Bae pouvait être fier, il me dissuadait rapidement de tomber dans un merdier pareil. « Je ne suis pas honnête envers les gens qui s'inquiètent pour moi... Je leur cause du soucis à être si égoïste, hm. Je ne veux pas tomber là-dedans, non plus. » Révélais-je malgré mon insistance précédente à vouloir tenter le coup. Pourquoi faire demi-tour maintenant ? Sûrement parce que je pense aux quelques personnes qui sont là pour moi. Leurs visages s'imposent à moi, leurs possibles réactions aussi. J'en conviens qu'au final, c'est vraiment mal.

Il n'avait pas tord. Parler serait mieux que se droguer. Je venais de le suivre à nouveau dans le salon, revenant m'asseoir face à lui avec un petit sourire en coin. Marre ? Non, au contraire. Je ne me sentais mieux avec quelqu'un, surtout quand cette personne tentait de me ramener à la raison. Je pris une bonne inspiration, avant d'ouvrir ma bouche. « Je crois que je n'arrive plus à supporter mes problèmes familiaux. ça fait plus d'un an que ça dure, et c'est difficile à encaisser davantage. » Commençais-je en soufflant doucement, attrapant une tranche de tomate entre mes doigts pour la mordiller délicatement. « Mon père me met dans le même sac que ma mère en disant que je lui ressemble et depuis qu'elle la trompée, il fait comme si je n'existe plus... Encore, je croyais pouvoir remédier à cela en devenant un bon médecin, comme lui, mais... Mais j'ai compris que ce ne serait jamais possible... Pas depuis qu'il s'en est prit à quelqu'un que j'ai- à qui je tiens. » Me rectifiais-je au dernier moment, mes joues prenant une légère teinte rosée. Je ne voulais pas que l'on sache pour mes sentiments, surtout que la personne concernée ne remarquait rien. Autant que je n'ai rien capté jusqu'à peu. enfin bref. Je soupirais à nouveau, avant de relever mes yeux vers lui, ma moitié de tranche entre les doigts. « Je suis parti de chez moi... Enfin! Je dors au campus, hein, mais j-.. Je ne sais pas. Je n'ai plus envie de dépendre de quelqu'un pour vivre, surtout pas de mon père. » Je baissais les yeux en faisant une nouvelle moue, agacé par ma situation. Je ne parlais que de mon père et ma "fugue", pas de nao, ni du reste.

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Soulagé, on peut dire que je l'étais. Dire la vérité avait été la meilleure chose à faire, et Percy décidait finalement de ne rien prendre du tout. Un soupir s'échappait de mes lèvres, et mes muscles se détendirent aussitôt. Je débutais donc mon repas.

Ma dernière phrase l'avait aidé à se détendre un peu, je pense. Il avait même piqué une tomate dans mon assiette, observé par mon regard attendri (bon, ce mot est bizarre, mais c'était vraiment mon sentiment à cet instant). Il commença à me parler de ses problèmes familiaux, et je ne l'interrompais pas. J'écoutais attentivement ses mots, j'avais même stoppé mon activité précédente en posant la fourchette sur le bord de mon assiette. Son père était donc médecin, et sa mère l'avait trompé. Son père rejetais l'action de sa femme sur son fils. Il l'ignorais, maintenant. J'étais sidéré par ses mots. Percy avait même essayé de correspondre à un idéal pour son père, mais apparemment le paternel avait fait quelque chose que son fils n'avait pas apprécié envers une tierce personne. Percy avait butté sur le mot "aime", le remplaçant par "à qui je tiens" pour définir cette dernière. Il avait même rougi en disant cela. Il était tellement mignon! Mon sourire était soudainement réapparu. Une petite-amie, certainement? Ou un petit-ami, peut-être? En tout cas, il avait effectivement l'air d'y tenir beaucoup.

Mon cœur loupa un battement sur sa dernière phrase. Il avait fugué, j'avais bien compris, ce n'était pas le problème puisqu'il avait un toit où dormir. Mais... Il ne voulait plus dépendre de son père...? Je ne pouvais m'empêcher de faire le parallèle avec mon histoire. Percy était fort, il avait même fugué pour être libre. Moi... Moi j'étais encore trop immature pour le faire. Je dépendais complètement de lui, et quelque part ce n'était pas un problème pour moi. Oui, je dealais même si je haïssais le pouvoir de la drogue, mais je continuais quand même. J'aurais pu dire non, me trouver un travail à mi-temps, pour subvenir à mes besoins, si jamais il me coupait les vivres. Mais bon. Je restais là, dans mon confort. Seul, certes, mais en gardant un lien avec la seule famille que je connaissais. La dureté des paroles de Percy et son ton assuré m'avait profondément heurté en me mettant face à ma propre faiblesse. Ma main remonta vers ma bouche, les yeux me piquaient, car les larmes commencèrent à monter. J'étouffais un sanglot dans ma main, essayant de cacher mon état.

« Je comprend, ça doit être dur comme situation. » ma voix chevrotait légèrement. « Tu as raison, tu ne lui dois rien. Partir était une bonne chose. » J'engloutissais une gorgée de bière, pour qu'elle redevienne normale. Evidemment, ça fonctionnait mal. « Et cette personne... Celle dont tu parlais tout à l'heure... C'est qui pour toi? » Changer de sujet, vite. Détourner la conversation. En plus, je me posais vraiment la question, mais disons que là c'était un peu dit "cash". A un autre moment, j'aurais été plus subtil. Mais là, j'avais surtout envie d'entendre ce qu'il avait sur le cœur, pour m'échapper un instant des problèmes du mien.

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Je ne voulais pas le mettre dans cet état en lui racontant mes problèmes. Ce n'était pas mon intention, bien que j'ai maladroitement dit me foutre des autres. ça aussi, ce n'était pas le cas. J'avais simplement besoin de relâcher la pression, ou peut-être de trouver un bon moyen pour arranger les choses. Je sais que, même si j'en veux énormément à mon père et que j'affirme ne plus vouloir à faire avec lui, ça me tracasse. ça me hante. ça me rend mal. ça reste mon père, celui qui a aidé à ma mise au monde. Sans lui, je ne serais vraiment rien. Même s'il m'a rejeté depuis la trahison de ma mère, de sa femme. Qu'ai-je fait, moi, pour mérité cela ? Ma ressemble ? Belle excuse. Je n'ai rien d'un anglais, rien à voir avec ma génitrice. Il se refuse simplement à garder une part de lien avec son passé. Je reste une attache à son ancienne relation. Une attache à son ancienne vie. Alors même si je suis dur avec elle et que je dise le haïr, j'ai besoin d'une figure paternel. Or, je suis têtu et je ne ferais jamais le premier pas si lui-même ne vient pas s'excuser. Pas seulement à moi, mais aussi envers Nao. Sans cela, je ne serais plus le Jang que je devrais être. étrange quand j'y pense, mais je pourrais même renier mon nom de famille. Renier ma famille entière.

Dur ? Oui, ça doit l'être. Enfin, non, ça l'est vraiment. C'est difficile de vivre seul, sans personne du même sang pour se sentir protéger et à l'abri. Il y a ma cousine, mais je lui en veux tellement d'être proche de mon propre père. Devrais-je faire des efforts avec elle ? Même si c'était une bonne chose, je ne le ferais pas. Une bonne chose. J'hochais doucement la tête avec un air peiné. Oui, ça devait être une bonne chose de partir, de fuir cette situation étouffante. Mais un jour ou l'autre, je devrais bien l'affronter. Sa question manquait de m'étouffer, un morceau de tomate passant au travers de ma gorge. Mince! Je ne m'attendais pas à ce genre de question! D'un geste un peu brusque, j'abattis mon poing serré contre mon torse, dans l'espoir de passer cette violente toux. Au final, ma main attrapa sa bière pour en boire une longue gorgée, manquant de me rendre encore plus mal. Une grimace déforma mon visage rond, ma gorge prenant directement feu. Ce n'était pas une bonne idée.

Le temps de reprendre mon calme, je venais de terminer mon verre d'eau et de reprendre mon souffle. Dieu merci, j'ai cru mourir! Mais du coup, j'ai complètement oublié de lui répondre. Devrais-je le faire ? Bae Hyun doit remarquer mon hésitation, mais aussi mon trouble. Parler de lui me met dans un état... étrange. « C'est... Un ami. » Mentais-je sur le coup de pression. Je me persuadais à chaque fois qu'il était un ami, alors que lui-même affirmait qu'on avait trop rapidement passé cette étape. Alors on était quoi ? Je fis la moue, avant de soupirer fortement. « En fait, j'en sais rien. J'ignore comment il me considère, et je sais que pour moi, ami ne correspond pas tellement à la situation. » Ou plutôt, j'en voudrais plus. Beaucoup plus. Pas seulement me dire que nous sommes potes. Je roulais finalement des yeux, lui piquant un morceau d’œuf brouillé.

« Et toi, tu as quelqu'un ? » Lui demandais-je trop rapidement sans même réfléchir. je n'avais jamais dit que j'étais en couple ou quoi que se soit dans le genre avec Nao. Ai-je simplement précisé que c'était un garçon ? Oui, il me semble. J'ai dû le prononcer au masculin, comme un gros débile. Mais pourquoi mentir aussi sur ce sujet là ? Je soupirais encore une fois, regardant mon verre d'eau vide. Je pris la bouteille pour le remplir et en boire à nouveau, subitement assoiffé. à croire que ma gorge se serrait trop fortement, devenant aussi sèche qu'un désert. Parler de cela me gênait à ce point ? « Tu as déjà... Ressentis cela pour quelqu'un ? Je veux dire.. Cette envie d'être toujours là pour lui, ou même de tout abandonner pour cette personne ? » Peut-être que je cherchais d'autre réponse à mes questions. Jihyun m'avait bien ouvert les yeux sur mes sentiments, mais je pataugeais toujours autant dans la semoule.

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Il avait répondu à mes questions par un hochement de tête. Il avait tout de même l'air atteint de cette situation, le pauvre. C'est sur que même si c'est un choix, être loin de sa famille comme ça n'est jamais simple, et j'en sais quelque chose...

Ma dernière question l'avait surpris, apparemment. Il avait même avalé de travers sa tomate, qu'il essaya de faire passer avec une gorgée de bière. Mauvaise idée! Il vida son verre d'eau aussi sec, en tentant de reprendre un rythme respiratoire normal. Ça me fit sourire, de le voir dans cet état pour si peu. Il semblait hésitant et troublé, comme pris de court. Un ami? Non, plus que ça apparemment. Et c'était un garçon, donc. Leur situation semblait compliquée, mais Percy avait l'air d'y tenir beaucoup plus qu'a un simple ami. Peut-être était-il amoureux? Ça en avait tout l'air, et c'était mignon tout plein, pensais-je. Il entamait désormais un morceaux d’œuf brouillé. J'étais content de le voir manger, même peu.

Si j'avais quelqu'un? Cette question confirmait son attachement amoureux, non? Je rigolais un peu, il venait de griller tout seul.
« Non, je suis célibataire. J'ai quelques aventures, des "sex friend" on va dire, mais pas plus. Je tombe trop vite amoureux, alors je suis vite déçu, haha. », dis-je, rigolant de moi-même pour le coup. C'était vraiment ridicule de s'enflammer vite comme je le faisais. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher, j'ai toujours été comme ça, j'avais des coups de cœur. Qui devenaient des amants, souvent, même si j'aspirais à plus, évidemment.

Je repris une gorgée de bière en le voyant boire un nouveau verre d'eau. Sa nouvelle question me fit apparaître un visage dans mes pensées. Un visage qui je n'avais pas vu depuis si longtemps... Mon cœur se serra à cette idée. « Oui, bien sûr... Même si j'ai ce côté "cœur d'artichaut", il y a une fois, juste une fois, où c'était magique, un peu comme ce que tu décris. Je vais pas m'étendre sur le sujet, tu n'as sûrement pas envie d'entendre parler de ça... Mais c'était la plus belle année de ma vie, donc je vois très bien de quoi tu veux parler. », confiais-je en passant mon regard du sol vers son visage.

« Percy... Coupe-moi si tu veux arrêter sur ce sujet, je ne veux pas que tu te sentes mal, et je vois bien que tu es troublé, mais ce garçon, ton "ami", tu en es amoureux, non? Ce n'est pas son cas ou il se pose des questions, c'est ça? Je simplifie sûrement un peu, ça à l'air très compliqué comme situation. » continuais-je, toujours en observant sa réaction, espérant ne pas l'avoir gêné encore plus.

« Ça n'a absolument rien à voir, mais tu as des frères et soeurs, Percy? Ils pensent quoi de ce qu'il s'est passé avec ton père, et tout? »

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Quelques aventures, des "sex friend" qu'il disait en rigolant, creusant un peu plus cette curiosité qui me dévorait depuis plusieurs longues minutes déjà. Tomber trop vite amoureux signifiait qu'il devait faire attention ? Ou peut-être qu'il se permettait des aventures d'un soir pour ne pas souffrir par la suite ? Comment pouvais-je comprendre cela alors que je ne suis jamais tombé dans ce cas là. Bae Hyun relevait du mystère pour moi, un simple gamin puceau et sans expérience. Peu en amitié, et inexistant en amour. J'ai autant de connaissance en la matière qu'un gamin de deux ans, parlant ou marchant à peine. Quasi nul, proche du zéro pointé. était-ce si compliqué d'être amoureux de quelqu'un au point de se contenter d'un amant, sans lendemain ? Je ne voulais pas de cela. Je ne dis pas non plus que je vois l'avenir avec lui, mais je ne veux pas que cela se termine après coup. Si coup y a, évidement. Disons que c'est mal barré avec un môme aussi inconscient et coincé que moi, hm. Le pire, je ne m'en rendais pas tellement compte. ça ne me frôlait à peine l'esprit quand la situation devenait coquasse entre nous deux.

Alors, lui aussi a connu cela ? Quand tu veux tout braver pour une unique personne ? Je le regardais avec sérieux, cherchant à comprendre si cela l'attristait ou pas. Où était cette fameuse personne, aujourd'hui ? était-ce une fille ou un garçon ? S'aimaient-ils seulement ? J'avais tellement de question à l'esprit que je n'arrivais à en poser aucune. Peut-être que je trouvais cela indiscret, de vouloir autant creuser en lui pour lire entre les lignes. ça ne se fait pas, à mon avis. Or, lui, il  n'hésitait pas à m'interroger, causant davantage ma gêne. Ma bouche s'ouvrit rapidement, avant de se refermer plus lentement. Comment l'expliquer ? Je ne sais même pas moi ce que l'on vit, donc bon. Lâchant un léger soupir, je glissais une main dans mes cheveux en tentant de cacher mon embarras. « Je ne sais pas trop ... Je n'ai jamais ressentis ou simplement fait attention à ce genre de chose, alors.. J'en sais rien. Peut-être suis-je le seul à éprouver des "sentiments" ... Ou peut-être qu'il le cache très bien... C'est tellement confus. » Avouais-je avec une petite mine. Comment pouvais-je savoir si Nao ressentait la même chose ou si j'avais tout faux ?

Sa question me surpris autant que la précédente, et je le regardais sans savoir quoi dire. des frères et soeurs ? Pourquoi voulait-il savoir cela ? Je déglutis doucement en triturant mes doigts, signe d'hésitation. « Je.. Je n'ai pas de frère et soeur... Je suis fils unique. » Malheureusement, je n'ai personne sur qui compter, je veux dire, une personne qui me connait depuis ma naissance ou la sienne. Ni frère, ni soeur. Mes sourcils se froncèrent doucement et je me pinçai les lèvres. « J'ai une cousine... ça ne fait pas longtemps qu'elle est venu vivre chez m- ... Mon père. Il lui cède tout, il lui prête même de l'argent de poche et... Ils doivent discuter tout les deux, comme un père et sa fille, je suppose. » C'était impossible pour moi de dissimuler ma peine, perdant le peu de sourire que j'avais réussis à tenir auparavant. Mon air redevenait aussi stoïque qu'avant, voir même triste. « Je sais que je me comporte mal avec elle, mais c'est plus fort que moi... Je n'arrive pas à l'apprécier, alors je la rejette à chaque fois... Tout ce qu'elle veut, c'est que mon père et moi, on s'entendent bien. Elle ne sait pas.... Elle ignore ce qu'il lui a fait... » Cette fois-ci, je me mordillais nerveusement la lèvre.

« Et toi ? Tu as des frères ou des soeurs ? Un père et une mère ? Tu vois toujours ta famille ? » Osais-je demander pour oublier mes propres révélations, cherchant en un sens à en savoir autant sur lui qu'il en sait -à présent- sur moi. Je le connaissais à peine et je me permettais de me confier à lui comme je le fais si bien avec mon ami. Une épaule en plus ne me causerait aucun tord, non ?

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Ah, je vois. Percy découvre l'amour avec cet homme, donc il est un peu perdu, c'est tout à fait normal. Et apparemment, le garçon en question ne l'aidait pas à y voir plus clair... Et je voyais bien l'air triste de Percy en parlant de lui.

« D'accord, je comprend ce que tu ressens. La personne dont je t'ai parlé, celle pour qui j'ai ressenti ça, c'était aussi la première fois que je tombais amoureux. D'ailleurs, concrètement, on a jamais été ensemble, mais il était si... Gentil et attentionné avec moi, que je... A l'époque, j'étais plutôt solitaire et renfermé, il m'a permis de m'ouvrir aux autres, en commençant par lui. Il écoutait ce que j'avais à lui dire, sans me juger, me consolant quand je pleurais, ou m'encourageant quand je faisais un pas vers le monde. J'en suis tombé amoureux, évidemment. C'était plutôt ambiguë comme relation, mais je n'ai jamais rien avoué. Peut-être, toi... Parles-en avec lui, n'hésite pas à le questionner sur ce qu'il ressent, sans vraiment parler de "sentiments", juste d'impressions, quoi. Et de ton côté, dis-lui que toi... Tu ne le vois plus comme un ami, que c'est plus? Il s'est déjà passé quelque chose? Tu le connais depuis longtemps? N'hésite pas à me poser des question, hein. Je suis curieux avec ton histoire, mais ça me gêne d'être le seul à parler, haha. Et puis dis-moi si tu ne veux plus en parler, surtout. » ajoutais-je en souriant. Je me surprenais à parler avec lui, que je connaissais à peine, de quelqu'un dont je n'avais jamais parlé à personne... C'était étrange comme situation.

Ah, il était fils unique? J'étais persuadé qu'il avait des frères ou des sœurs, c'est bizarre. Enfin, une cousine qui habite chez lui, c'était déjà une présence, en effet... Son sourire partit en même temps que le mien. Évoquez ce sujet semblait lui faire plus de mal qu'autre chose. Il mordillais sa lèvre, comme moi quand j'étais nerveux.
« Je comprend totalement que sa présence te gêne, et très bien que tu ne l'apprécie pas! Ce n'est pas à elle de faire en sorte que vous vous rapprochiez, même si ça part d'un bon sentiment. En même temps... Je pense qu'elle s'inquiète pour toi, essaye juste de lui dire gentiment que tu ne veux pas de son aide ou de ses conseils. Que c'est une affaire que tu veux régler -ou pas- par toi-même. Dis-lui que tu as tes raisons, qu'elle ne sait pas tout. » Soudainement, je trouvais mes conseils banals, et sans intérêts. Percy n'avait pas besoin qu'on lui débite des vérités, et j'avais l'impression de ne faire que ça depuis tout à l'heure. « Excuse-moi, j'ai pas l'impression de t'aider beaucoup... » lâchais-je, gêné, tout en frottant l'arrière de ma tête avant de reprendre une gorgée de bière.

Sa question ne me surprit pas tant que ça, mais je réfléchissais à la façon de tourner une phrase pour être clair sans trop le choquer : « Bah, théoriquement, oui, j'ai des frères et sœurs. Beaucoup, même, je suppose. Mon père est... disons... Il aime les femmes, on va dire. Il fait des trafiques pas très légaux, et je ne vais pas t'en dire plus pour ne pas t'impliquer, mais il voyage beaucoup, et couche un peu partout aussi. Je ne connais pas mes frères et sœurs, je n'ai pas le droit de les voir, et comme il m'assure un revenu régulier, je fais ce qu'il me demande, en général. Il a rencontré ma mère dans une boîte à Shinjuku, ils ont passé la nuit ensemble, et me voilà. Je ne la connais pas, on ne s'est jamais vu. Mon père connaît son identité, mais ne veut rien me dire. Je vis seul dans cet appartement depuis ma naissance. J'ai du voir mon père, peut-être cinq fois depuis que je suis né. Il a une femme légitime, tu sais. Un fils pour assurer sa succession. Moi... Je ne compte pas beaucoup, en fin de compte... Je suis juste une erreur de parcours. » ai-je confié, l'air triste, presque atteint de mettre enfin des mots sur mon histoire. Ce que je venais de dire, personne ne le savais. J'avais des amis, mais on ne se dévoilait pas comme ça. Un soupir m'échappa à cette pensée, ma solitude me frappant au visage.

« Tu as une passion ou un hobby? Tu crois en Dieu ou un truc du genre? » demandais-je, un peu brouillon dans mes pensées comme dans mes paroles. « Va-y bombarde-moi de questions chelou aussi, je t'en voudrais pas, haha! J'ai l'air d'un mec bizarre là, nan? » dis-je en rigolant, espérant une énième fois détendre l'atmosphère.

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Bae Hyun parlait de cette fameuse personne comme si c'était une histoire du passé. En était-il vraiment le cas ? Apparemment, c'était bien un garçon. Mais où était-il en ce moment ? à ses question, je secouais doucement ma tête à la négative. Non, je n'ai pas tenté une seule fois de parler de ça avec lui. Cela me gêne suffisamment à moi-même pour mettre Nao dans la confidence. J'ignore ce que j'attends pour lui avouer, ou le sous-entendre, mais peut-être n'est-ce tout simplement pas le moment approprié pour ce genre de chose. J'haussai donc les épaules, comme si ça m'indifférait totalement qu'il soit au courant ou non. « Ils ne s'est rien passés entre nous.. » Mentais-je en essayant de paraître convainquant. « Et puis, ça ne fait pas longtemps que l'on se connait, non plus.. Quelques mois, sûrement ? » J'avoue ne pas avoir trop compté le temps depuis que l'on se "dispute" ou que l'on se bagarre tout les deux. Jusqu'à ce jour où il s'est interposé pour pas que je retourne me balader de nuit à Shinjuku, avant de m'envoyer à l'hôpital pour côtes cassées. Il voulait que je pose des questions ? Très bien. « Où est ce garçon dont tu parles ? Tu parles de lui comme si c'était de l'histoire ancienne. Vous n'êtes plus... Amis ? » Supposais-je par hasard, sans savoir s'ils s'étaient séparés ou s'il y a eu une histoire plus complexe.

J'avais déjà tenté de lui dire à maintes reprises que je n'avais pas besoin de son aide, mais Ae Ri était aussi têtu que moi. Sûrement un trait de caractère ressortissant chez les Jang. Une fille qui ne lâche pas l'affaire et ne baisse jamais les bras. Un léger sourire étirait le coin de mes lèvres, et je fis en sorte de clôturer le sujet sans l'approfondir. « Je tenterai de lui faire savoir plus gentiment, à l'avenir. » Concluais-je simplement pour ne pas m'y attarder plus. Qu'il s'excuse me fit bêtement sourire, et je secouai la tête pour l'arrêter dans son geste. Pas besoin d'un pardon ou de se croire peu fiable, il m'aidait bien en des choses. « Non, ne t'excuse pas... ça m'aide un peu de parler. » Bien que je sache pertinemment que mes problèmes ne se régleront pas d'eux-même ou à la vitesse de l'éclair. Qu'il se rassure, le simple fait d'en toucher un mot m'allégeait un peu. Pour le rassurer, je lui offrais un plus grand sourire, avant de picorer à nouveau dans son assiette comme un voleur. Une vraie pie.

Son histoire me prenait aux tripes. Bae Hyun n'était pas mieux logé que moi, dans cette histoire. Son père couchait à droite et à gauche, enfantait des femmes sans même les connaître et récupérait les gosses sans qu'ils n'aient de lien entre eux. Je trouvais ça ahurissant, horrible même. Au point que je m'en mordillais à nouveau la lèvre, trouvant l'homme vraiment odieux et dégueulasse. « C'est ... Un connard. » Lâchais-je sans vraiment calculer mes mots. « Comment un homme peut faire ça à autant de femme et délaisser ses gosses aux quatre coins du monde sans même se soucier d'eux... Pourquoi tu ne vivrais pas par toi-même ? Un père qui ne donne aucune attention à son fils, ne devrait même pas être un père. » Tranchais-je avec amertume en serrant des poings. Mon père était un bel enfoiré de me faire vivre cet enfer, mais avant, il était réglo et bien. Sa séparation l'a rendu mauvais, mais je n'ai plus la patience et le courage de vouloir tout rattraper. Alors je le laisse se perdre dans sa méchanceté et sa cruauté.  Parler de tout cela me montait rapidement les nerfs, et je dû faire un effort surhumain pour me calmer sans qu'il ne le remarque.

Une passion ? Ses questions me fit rire. Je ne m'y attendais pas, surtout. « à dire vrai, non. à part traîner dans les rues la nuit pour chercher les ennuies et me bagarrer, je n'ai aucune passion. L'adrénaline, c'est ça qui m'intéresse le plus. » Avouais-je en me pinçant les lèvres. J'allais passer pour un fou, à dire cela. « Je ne suis pas croyant... Dieu ne m'a jamais aidé dans la vie, pourquoi devrais-je lui rendre ? Ce n'est pas lui qui m'épargnait la méchanceté des autres, en tout cas. » Disais-je en haussant les épaules, sans réaliser que c'est la première fois que je sous-entendais ma maltraitance face aux autres enfants. Qu'il me dise cela me fit davantage sourire, et je me permis de me mettre un peu plus à l'aise. « Et toi, qu'aimes-tu faire dans la vie ? Qu'as-tu envie de faire plus tard ? Pourquoi tu te mets autant en danger avec ton... Trafic ? » Enchaînais-je aussitôt en le regardant, l'air plus calme et captivé. Peut-être qu'en savoir plus sur une personne m'aiderait à oublier mes soucis, sans devoir toucher à la drogue. « Tu aimes les hommes et les femmes ? Tu as déjà eu une relation ? » Je continuais sur ma lancée sans même me rendre compte que c'était plutôt gênant comme question. J'étais un cas à part d'être puceau, sans expérience et pas tellement intéressé... Alors poser ce genre de question à quelqu'un pouvait peut-être bien m'intriguer, et qui sait, me faire réfléchir par la suite.

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Il était vraiment pas très convaincant quand il essayait de mentir! Je cachais mon sourire, comprenant malgré tout qu'il veuille garder une part de "jardin secret". Ils se connaissaient depuis peu, ça devait rajouter au trouble. Il rencontre un garçon et commence à ressentir des choses nouvelles, c'est normal qu'il soit perdu. Il restait mignon, avec cet air insouciant!

Cette nouvelle question, par contre, me surprit grandement. Il avait attaché de l'importance à cet "exemple"? Je ne l'avais pas remarqué. La bière que je buvais en même temps passa de travers et je me mis à tousser, mes joues prenant une couleur rosée. Je répondis donc, un peu confus : « Oh, euh... Et bien... C'est de l'histoire ancienne, oui. Ça date du collège, ce dont je te parle. Le "garçon" en question est partit faire ses études aux Etats-Unis, je ne sais même pas s'il se souviens de moi, tu sais. » terminais-je, l'air penaud. « Mais ça ne m'empêche pas de garder un bon souvenir de lui. Parfois, l'amour c'est ça aussi. Un bon souvenir, une image réconfortante. Ça me suffit, je vais pas essayer de le trouver. Les choses sont bien comme elles sont. » ajoutais-je, espérant avoir été clair dans mes propos. Il décida d'être plus "gentil" avec sa cousine, et m'arrêta dans mes excuses, ce qui me soulagea un peu. C'était vraiment un gentil garçon.

Son emportement face à mon histoire me surpris également. Mon père, un connard? C'était vrai, mais l'entendre dit si crûment de la part de quelqu'un d'autre m'ouvrit les yeux, en me gênant en même temps. Oui, c'était un connard. Mais il aurait put tout aussi bien nous laisser crever, ma mère et moi. A la place, il m'avait nourri, logé, offert une école de luxe. Je lui en était reconnaissant, tout de même. « Percy... Oui, c'est un connard, mais il a prit soin de moi, même si on ne dirait pas. J'ai toujours eu à manger, un toit sur la tête, et j'ai accès à une très bonne éducation. Ma mère n'est pas restée seule avec moi sur les bras, il m'a totalement assumé, quelque part. Pour ça, je lui en suis reconnaissant. Oui, c'est vrai, je n'ai pas de famille. Mais je me contente de ce semblant "d'amour" qu'il me donne. Ça me va. » répondis-je, avec un petit sourire mélancolique. Son énervement m'avait tout de même touché, j'étais heureux de le voir si compatissant à mon égard. « Ça me touche ce que tu dis, merci. » terminais-je en le regardant. Je posais ma main sur son épaule pour qu'il se calme.

Oh, Percy est le genre qui va se bagarrer le soir? Ça m'étonnait venant de lui! Enfin, pas tant que ça, en même temps. Il en avait, des raisons d'être en colère. La méchanceté des autres? Je tiquais sur cette phrase, ne comprenant pas où il voulait en venir. J'allais arrêter de poser des questions indiscrètes, me dis-je pour moi-même. Lui, enchaînait les questions, plus détendu apparemment, entraînant mon rire.

« Je ne sais pas ce que j'ai envie de faire plus tard, je réfléchis pas trop à ça, mon avenir et tout. J'aime bien dessiner, pour moi-même, mais je ne pense pas en faire mon métier, je ne suis pas assez doué! J'aime bien cuisiner aussi. » dis-je en rigolant et en montrant l'assiette d’œufs, vide désormais.« Mon trafic, c'est toujours la même histoire : pour mon père. Il me fait parvenir de la drogue, je la revend pour lui. Je touche un bénéfice, je lui envoie le reste. Si je le fais pas, il me coupera les vivres, j'en suis sûr. ». Pour la dernière question, mon rire resta calqué sur mon visage. Qu'il était mignon, à se poser des questions comme ça! « Non, je n'aime que les hommes. Je ne déteste pas les femmes, j'apprécie leur compagnie, mais elle ne m'attirent pas, c'est tout. Une relation? Tu veux dire, amoureuse ou sexuelle? » terminais-je, toujours attendri et le sourire aux lèvres. « Je ne me moque pas de toi, hein! Je te trouve juste tellement mignon avec tes questionnements! J'ai l'impression de me revoir. Va-y, continue, ne te gênes pas. Je suis prêt à tout entendre! ».

« Et toi Percy? Tu as une idée, déjà? Je veux dire, si tu préfères les hommes ou les femmes, ou les deux? Et tu... enfin... Tu l'as déjà fait? Non, hein? » terminais-je, à tâtons, espérant ne pas entamer un sujet trop sensible pour lui.

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« Ah ... » fut la seule chose qui franchit mes lèvres à cet instant précis. Un "ah" de déception et de frustration. Bien que l'histoire date de plusieurs années, c'est triste de voir que tout cela reste et restera qu'un bon souvenir. Dans le fond, je ne voulais pas pousser sur le sujet, comprenant bien que lui non plus ne voudrait pas y insister davantage. Tant pis, de toute façon, ce garçon devait toujours vivre en Amérique, loin de lui. Qu'importe. Le sujet changeait à nouveau, bien que je l'arrête aussitôt en acquiesçant rapidement à ses mots. Je serais gentil avec Aeri à l'avenir, point. Même si ce serait plus dur à faire qu'à dire.

J'avoue, j'y suis aller un peu fort sur mon jugement. Son père n'était pas sympa dans le fait qu'il n'accordait pas d'attention à son fils, mais à côté, il faisait beaucoup pour lui aussi. Mes lèvres se pressèrent une nouvelle fois l'une contre l'autre, montrant mon embarras de m'être aussi vite emporté. Je n'aurai pas dû. Pourtant, je l'ai fais. Le simple fait d'avoir pensé à mon père, m'a poussé à sortir cette insulte. Après tout, je ne connais pas du tout le géniteur de Bae Hyun, ni même ce qu'il fait pour son fils. D'après le concerné, cette situation lui convenait. Un toit, à manger, une bonne éducation, une charge en moins pour sa mère, un boulot -illégal-. Tout cela lui convenait, pourtant. Je baissais la tête, rougissant légèrement. « Désolé... Je ne voulais pas... Paraître... Rustre. » Même si c'était le cas. Pourquoi me remercier ? Je n'ai pas été sympa en parlant trop rapidement de son père, mais je ne dis rien, me calmant aussitôt.

Dessiner et cuisiner ? Au moins, il savait faire quelque chose! Ce ne serait pas perdu pour lui, c'est sûr. Quant à son histoire de trafic, je trouvais ça ... affligeant. Bosser pour son père sans jamais le voir, avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Wow. Moi-même je ne voudrais vivre ainsi, menacé de couper les vivres. Bon, c'est vrai que mon père l'a fait dès l'instant où j'ai quitté l'appartement, mais qu'importe. Je ne veux pas d'un fric non mérité ou venant de lui. Il n'aime que les hommes ? Disait-il par là qu'il était homo ? Je le regardais en haussant un sourcil, retenant malgré moi son explication. Quel genre de relation ? Mon air parut confus, sur le coup. « L-les deux ? » Répondis-je en tirant une moue, pas certains de le savoir moi-même. Dans tout les cas, les deux éventualités combleraient ma curiosité. Depuis tout à l'heure, Bae ne cesse de sourire. Jusque là, son rictus ne m'a pas perturbé, mais il suffit qu'il en parle pour me poser la question. Se moquait-il de moi, en vérité ? Mignon ? Pourquoi cela me gênait de l'entendre dire ? Mes yeux ne pouvaient pas aller plus loin que le sol, tellement je regardais vers le bas. Les joues à présent aussi rouge qu'une tomate. Il me trouvait... Mignon avec mes questions ?

Magnifique. Je ne pouvais pas être plus écrevisse que cela! Même si j'ai relevé ma tête pour lui lancer un regard interloqué. Ce que je préfère ? Si je l'ai déjà fait ? Mon dieu, non! Ma voix déraillait légèrement, se mettant à bégayer avec nervosité. « N-n-non! Je ne l'ai jamais f-fait! Je... Je n'aimes pas les ... Femmes... C'est tellement peu fiable et si... Enfin, elles sont toutes pareilles. » Je n'avouerai pas que mon dégoût des femmes vient de ma propre mère, instable dans sa relation et menteuse sur sa fidélité. à croire que je met toute les femmes dans le même sac. « Disons que je préfère les hommes, même si je ne m'y suis pas tellement intéressé... Jusqu'à peu. » Ou plutôt, je commence à m'y résoudre à cause de lui. Faut bien que ça vienne, un jour, non ? Je pensais pas que ça serait si rapide, et si gênant à la fois. « Assez parlé de ça! Raconte moi autre chose sur toi. » Lâchais-je sans que cela ne soit une question. Je ne voulais pas m'étaler sur le sujet "nao" ou "relation". Comment lui faire comprendre que c'était le vrai bordel entre nous ? Est-ce que cela allait s'arranger, au moins ? Trop de question sans réponse, encore.

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Ses excuses étaient sincères, il était vraiment désolé le pauvre. Toujours est-il que ce la m'allait droit au coeur, je trouvais ça -encore une fois- mignon de sa part. « Tu ne m'as pas paru rustre du tout, j'étais juste surpris, ne t'excuse pas. Je comprend très bien ton point de vue. » répondis-je en un sourire, lui montrant que j'étais sincère moi aussi.

Je notais son trouble. C'était vraiment nouveau pour lui! Les deux? Très bien, dis-je pour moi-même.
« Alors, amoureuse... Bah, pour une relation, faut être deux, et je tombe souvent amoureux de personnes qui ne m'aiment pas, donc... Non, jamais. Je n'ai jamais été en couple avec quelqu'un. » avouais-je, un avec un air un peu triste. Et retrouvant mon sourire, j'entamais la deuxième réponse : « Et sexuelle... Bah, t'as dû comprendre déjà, je t'en ai parlé tout à l'heure. J'ai des amis que je vois juste pour "faire l'amour". Dans le lot, j'ai déjà été amoureux de certains, et la relation à évolué comme ça. Maintenant, je n'ai plus de sentiments, mais avant c'était dur à gérer. Avec le recul, je me dis que c'est pas une bonne idée. Le garçon dont tu parles, sois sûr de ses sentiments avant de coucher avec, parce que si c'est pas le cas, si il est pas amoureux, tu seras le seul à souffrir, et j'en sais quelque chose. Je m'égare, mais oui, j'ai déjà eu des relations sexuelles, pour répondre à ta question. » affirmais-je, en observant encore une fois ses réactions.

Ma remarque précédente l'avais fait rougir aussi sec. Oh, mais il était encore plus mignon en faisant ça! Il fixait le sol, l'air très très gêné, entraînant une nouvelle fois mon rire. Oh, il ne l'avait jamais fait, alors. Hum, pas très étonnant, en même temps. J'avais l'impression que le sexe était vraiment un sujet sensible chez lui. Sa façon de placer toutes les femmes dans le même lot me fit tiquer une nouvelle fois. Pourquoi faire des généralités, comme ça?
« Tu commences à te dire que tu préfère les hommes depuis que tu le connais, c'est ça? » dis-je, à tâtons, une nouvelle fois. « Percy, tu va peut-être me trouver un peu impromptu, mais j'aimerais bien rencontrer ce "garçon" dont tu parles, il m'intrigue. Peut-être pas demain, mais un jour, ça me dirait bien, si tu es d'accord. Je veux voir le visage de celui qui te trouble autant! » terminais-je en un sourire.

Il était très gêné, et voulait changer de sujet rapidement, c'est compréhensible. Quelque chose sur moi?
« Euh... Bah... Tu sais presque tout, maintenant... » dis-je réfléchissant. « J'ai un tatouage, là. » déclarais-je après quelques secondes, en montrant mon triceps gauche. « Classe, hein? » ajoutais-je en souriant et en le regardant. Il ne devait pas savoir que je n'aimais pas cette partie de mon corps. J'allais enfoncer le couteau avec mes histoire de paternel, il en avait assez entendu. « Sinon, euh, bah... J'adore les casquettes! Je les collectionne, parce que j'adore ça! » concluais-je, en espérant détourner moi aussi la conversation.

« Va-y, raconte-moi un truc toi aussi, n'importe quoi. » dis-je, toujours le même sourire sur les lèvres.

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Jamais. C'est dur comme réalité, mais nous étions deux dans ce cas là. Et je pouvais parfaitement le comprendre par la même occasion. Bien que je ne sois jamais tombé amoureux de quelqu'un auparavant, d'où la différence entre lui et moi. Quant au reste, bien qu'il me l'ait déjà raconté, je ne pouvais pas vraiment le comprendre sans expérience. Expérience que je ne risquai pas d’obtenir en relation éphémère comme les siennes. Coucher avec... Coucher avec nao ? Pour le coup, j'en fus plus que surpris! M'imaginer moi, le faire avec Nao. Oh mon dieu, est-ce simplement possible ? Mes joues cramoisies devaient fortement trahir le fond de mes pensées. Moi, si innocent et coincé au naturel, j'osai songer à ce genre de chose. Bae Hyun me met trop de truc en tête! « Je ne vais pas... avec lui... » Je n'arrivais même pas à parler tellement cela me gênait et si je le pouvais, je me serais déjà caché dans un trou de souris. « Mais.. Tu n'as pas envie d'avoir une véritable relation ? Pas des coups tirés à droit et à gauche, mais juste... je sais pas... Une seule et unique personne ? » Lui demandais-je en tirant la moue, intrigué par sa façon de vivre. à croire qu'il vivait au jour le jour, sans trop se soucier de demain.

Je m'enfonçai sincèrement dans la semoule, tout rouge et embarrassé. Je passais pour une vierge farouche -non pas mon signe astrologique- à réagir aussi vite sur la défensive, en prenant des couleurs étonnantes. Surtout en révélant mon dégoût pour la femme, sans vraiment affirmer ma préférence pour l'homme. Le sexe et les relations en général me posait problème. « Pas les hommes, lui seulement. » Le corrigeais-je en pinçant mes lèvres. Après tout, à part lui, personne ne m'attirait autant. Rencontrer Nao ?! Bon sang, il l'aime me faire rougir ou quoi ? « Non! Enfin, je veux dire... Il n'a rien d'exceptionnel et-et.. Il est moche.. voila, ouais, il est moche! » Non, c'était impossible de lui montrer Naohito. Mais dans quoi je me foutais, sérieux ? Si le concerné l'apprend, il ne serait pas content que je parle autant de lui. Comment faire ? Cette excuse bidon ne tiendrait jamais la route, surtout pas avec baehyun.

Le sujet devait changer et vite! Heureusement qu'il a comprit, vu la tronche que je tirai depuis quelques minutes déjà. Un tatouage ? Intéressant. Mes yeux se posèrent sur son triceps et je lâchai un "oh" d'admiration. ça me plairait, un jour, d'en avoir un aussi. J'hochai doucement la tête en souriant, acquiesçant à son "classe". Oui, c'était vraiment classe un tatouage. Les casquettes ? Ce n'est pas tellement une passion pour moi, mais j'en ai plusieurs chez m- ... Enfin, chez mon père. Comment pourrais-je les récupérer, d'ailleurs. Que pouvais-je bien lui raconter sur moi ? Je fis une nouvelle moue, réfléchissant rapidement. « Je... Je pourrais dire tellement de chose sur moi mais... C'est tellement négatif, eurf. » Commençais-je en me triturant les doigts, pesant le pour et le contre. « De toute façon, qu'est-ce que j'y perds. » Concluais-je pour moi-même en reprenant une bonne inspiration. « Je suis cleptomane et j'adore les objets qui brillent. Cette bague là, elle n'est pas à moi, mais la personne m'a dit de la garder. » Disais-je en montrant l'un des anneaux que je portais aux doigts, le seul doré. Il appartenait à Jihyun, mon ami confident. « C'est plus fort que moi, quand je vois un truc à porté de main, faut que je le prenne... » Même les psychologues ne pouvaient rien pour moi, mais cela, je ne comptais pas lui dire. Finalement, j'haussais des épaules en jouant avec la bague volée -ou offerte-. « Il représente quoi, ton tatouage ? »

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Ça le gênait vraiment beaucoup beaucoup : ses joues cramoisies en dénotaient totalement. Il n'avait pas l'intention de faire l'amour avec ce garçon apparemment. Ma phrase, en effet, devait l'avoir choqué un peu... Sa question me surprit, une fois encore.
« Si, bien sûr que si... Mais quand la personne en face de toi n'a pas les mêmes sentiments, tu peux y mettre tout ton cœur, ça ne changera rien. J'ai avoué trop souvent mes sentiments pour recevoir un bref "On reste amis?", avec la variante "Ou plus, si tu veux...". Bien sûr que ça me plairait, beaucoup même. Mais je n'ai juste pas encore trouvé cette personne, c'est tout. », ajoutais, un sourire triste sur les lèvres, les yeux dans le vague.


A-do-ra-ble. « Pas les hommes, lui seulement. », avait-il dit, en se pinçant les lèvres. J'ai trouvé ça tellement beau et romantique! -arf, mon côté fleur bleue refait des siennes-. S'il le pensait vraiment, ça voulait dire qu'il était amoureux, c'est certain. Sa nouvelle réponse, loin d'être "mignonne" entrain aussitôt mon rire, mi-nerveux à cause de son refus, mi-vrai grâce à son "excuse". « Ah, bah s'il est moche, c'est sûr que j'ai plus du tout envie de le voir! », lâchais-je ironiquement, toujours en rigolant un peu. Me rendant compte presque immédiatement qu'il pourrait mal prendre mon rire, je me corrigeais : « Non! Enfin, je veux dire, euh... Si tu ne veux pas que je le vois, c'est pas un problème, c'est toi qui décide, c'est sûr! J'ai ri à cause de ton excuse, pas à cause de toi, hein... ». J'ajoutais également, pour le rassurer un peu : « Et puis la première chose que je lui dirais en le voyant -si je le voyais, évidemment-, ce ne sera pas "Ouah, Percy m'a beaucoup parlé de toi! Et il était très rouge, aussi, haha.". C'est pas mon genre, hein. ».

Mon tatouage avait l'air de lui plaire. Malheureusement. Je ne voulais pas m'attarder dessus, mais Percy avait déjà suffisamment donné de sa personne durant notre conversation. Je pouvais donc le soulager de cette gêne qu'il gardait depuis le début du sujet "relation" en parlant d'autre chose. Il hésitait avant de répondre à ma question, l'air gêné -encore- et en réflexion avec lui-même. Il lâcha finalement le morceau. Cleptomane? Ah bon? C'est la dernière chose à laquelle j'aurais pensé venant de lui. C'est encore plus surprenant que ces bagarres nocturnes. « Donc il faut t'offrir un truc brillant pour te faire plaisir? », ajoutais-je en souriant de nouveau, essayant de dédramatiser un peu. Je ne savais pas trop quoi lui dire, j'avais peur d'enfoncer le couteau dans la plaie. Je préférais donc le silence.

(Le tatouage de BaeHyun, c'est ça!)
« Euh, et bien... C'est un oiseau en fait, je ne sais pas si tu arrives à voir. Un oiseau posé, prêt à prendre son envol. Ses ailes sont là, c'est le moment où elles s'entrouvrent. », expliquais-je. Jamais. A personne, jamais je n'avais raconté d'où  venait ce tatouage ou pourquoi je l'avais fait. J'inventais toujours un truc bidon, les gens le croyaient. De toute façon, ils ne cherchaient jamais de quoi il était le symbole. Seul les yakusas le comprenaient.

Une autre question me brûlait les lèvres : « Tu as toujours aussi peu d’appétit? Tu es... malade ou un truc du genre? », demandais-je, hésitant.