Je m'étais levée de bonne humeur ce matin, comme tout les jours à peu près. J'avais fait ma routine, mon train train quotidien, manger pour quatre et avait fini par commencer les cours. Une journée banale avec en bonus un petit moment de gaieté. Je l'avais vu de loin dans un des couloirs. Rapidement, trop rapidement vu l'heure qu'il était et mon devoir d'arriver à l'heure. Mon sourire trahissait ma bonne humeur. Il trahissait ce petit battement de coeur rapide qui avait commencé il y a de ça quelques semaines.. peut être même mois. Je me souviens pourtant parfaitement de la journée. en sur-vêtement, les cheveux attachés négligemment j'avais fourré un doriyaki dans ma bouche et j'étais rentrée au dortoir épuisée de ma journée. J'étais encore dans les couloirs quand je l'ai vu. Lui, avec sa gueule d'ange, son corps de dieu et son sourire divin. J'ai cru être morte et avoir atterrit au paradis tant cette personne semblait venue d'ailleurs. Laissez moi vous dire que ma nuit avait été courte. Je n'avais fait que penser à ce visage. J'en rougissait encore aujourd'hui en le voyant. Mais surtout depuis qu'il commençait à repérer ma présence. Je ne devais pas être si discrète que ça.

Enfin, je mettais résigné à le regarder de loin et m'imaginer aller lui parler. Mais c'était bien de la pure fiction. Ce qui était vraie, c'était ma présence dans cette salle d'entraînement, entourée d'élèves de danse qui attendait tout comme moi que le professeur nous explique notre cours. Seulement aujourd'hui notre prof avait une annonce spéciale à nous faire. Et quelle annonce.

Deux heures plus tard je me retrouvais dans une salle d'entrainement en train de faire les quatre cents pas, rongeant mes pauvres ongles et soupirant toutes les deux secondes. Pour gagner j'attachais mes cheveux qui me tombaient dans le dos. Bien parfait. Le stress était plus que présent, j'avais l'impression de perdre peu à peu la tête et de trembler de partout, même si mes jambes me faisaient visiter encore et encore la pièce. Je soupira un bon coup et mit la musique que le professeur m'avait donné. " Vous serez en binôme". Parfait magnifique. La nouvelle était déjà assez embarrassante sans qu'il ne donne en plus une chorégraphie à chacun et que celle ci soit... comment dire? Ne connaissant rien de l'autre personne elle avait l'impression qu'ils allaient tous deux apprendre à bien se connaître. La musique se lança. Certes elle donnait envie de bouger, mais pourquoi aussi serrer ? Prenant un peu de couleur rouge je passais ma main sur mon visage avant de commencer à m'entraîner. Je regardais en boucle la vidéo sur laquelle on devait se baser.

Elle était géniale, vraiment, et les pas n'étaient pas très compliqués, mais j'aurai aimé au moins choisir mon partenaire. Yeon.. Yeon..Mon cerveau réfléchissait à qui était ce Yeon. Après quelques pas je me tournais en lançant ma tête en arrière comme désespérée. Mais ce ne fut rien en comparaison de ma tête lorsque je le vis. Ma tête revenant à sa place initiale mes yeux étaient tombés droit dessus. L'être bien trop parfait pour être vrai. Le fameux garçon canon à souhait. Ma bouche s'ouvrit quelque peu alors que mes yeux étaient grand ouverts. Comme des soucoupes. Ma voix était coincée et mon corps immobilisé. Que faisait il là?

 Oui, je suis dotée d'une maladresse incontestée qui me permets de me taper une honte incroyable dans tous les endroits où je me rends. Et ce n'est pas ceux qui m'ont vu me prendre le panneau de signalisation dans la rue, pendant que je regardais le bel Apollon, qui diront le contraire. Cette jolie maladresse m'avait valu une marque bien rouge sur le front, et rien que d'y penser j'en grimace encore, la honte. En espérant de tout mon cœur naïf qu'il n'ait rien vu j'étais passée à autre chose. Mais je devais éviter ce genre de réflexion en cours, puisque finalement c'était un cours, à la fin on allait passer devant tout le monde et être noté. Si c'est pas du cours vous me direz ce que c'est. Mais voilà le problème: Rhee Yeon. Une beauté incontestable, un corps élancé et musclé, un sourire à tomber. Une vraie bombe,  bombe à retardement en le mettant avec moi.

De toute les personnes qui faisaient danse il fallait que se soit lui. Mon visage s'était mis à rougir et je commençais déjà à regretter cette saleté de danse en duo. Mes yeux ne lâchaient pas, ils ne le voulaient pas, le jeune homme qui venait d'entrer dans la salle. Un sourire pour faire fondre mon cerveau. J'étais bien trop accro, il fallait que je garde la tête froide. Certes il était magnifique mais je ne le connaissais pas. Souriant un peu j'agite ma main pour lui dire que ce n'était rien avant de tilter. "Eun" ? C'est un prénom ça ? Et le Mi il est où ? Peu importe au moins il a retenu une partie de mon prénom, et c'est déjà bien assez vu à la vitesse où bat mon cœur. Oui je suis ce genre de fille qui malgré mon premier amour bien con, continue à être naïve. J'aurais dû en tiré une autre leçon que: si je le croise je le tue. Soupirant un peu je mets une de mes mèches de cheveux devant mes yeux en me sentant idiote de rougir ainsi. Et lui qui s'approche. Lentement en plus. Il fait chaud. Trop chaud. Si ce n'était pas pour la danse je l'aurai stoppé. Une belle occasion dites vous ? Oui parfait faisons une chorégraphie très sensuel avec son fantasme humain!! Belle idée. Ne pouvant réellement bouger je mords ma lèvre avant de ne plus l'avoir dans mon champ de vision. Mais qu'est ce qu'il fait ?

Plus vite que je ne pus le dire ma main était prise entre une peau douce et chaude. Non pas ça. Mon visage se retourna automatiquement vers Yeon qui venait de refaire un pas de la chorégraphie. Ai je  besoin de préciser qu'en ce moment même sa main posée sur ma joue devait brûler à cause des rougeurs qui la maquillait ? Ça s'était la première partie avant d'être mise derrière lui et de rester comme une conne à repenser à ce qu'il venait de se passer. Mes yeux, qui s'étaient grand ouverts, reprirent une forme normale. Ma main se posa sur ma poitrine en vue des battements bien trop rapide de mon coeur. Clin d'oeil ,paroles.. Je suis fichue. Mordant fortement ma lèvre j'essaie de reprendre contenance avant de me mettre à rire nerveusement.

- Haha Oui oui faisons du début.. C'est qu'il fait chaud.. Tu ne trouves pas. Je vais regarder si la clim marche !

Toujours avec ce rire débile et fichetrement nerveux je me dirige vers la clim et fait semblant de regarder prenant un instant pour me calmer. Je vais boire un coup et reviens vers mon coéquipier. Voilà ce qu'il est: mon coéquipier. Alors maintenant Eun Mi tu vas arrêter et bouger tes fesses! Encore choquée du petit moment gênant je reprenais peu à peu contenance en me concentrant sur la danse qu'on devait faire. J'avais pu mémoriser quelques pas déjà. C'était fini la Eun Mi timide, j'allais juste devenir celle qui danse. Rien ni personne ne m'arrêtait.

C'était toujours comme ça, même plus petite. Toujours quelqu'un pour faire une remarque blessante, toujours quelqu'un pour profiter de ta gentillesse. Tellement que je fus plusieurs fois réprimandé d'être aussi gentille et naïve. Ce que ça avait changé? Rien.. Je ne voulais pas changer pour quelques personnes qui faisaient de leur vie une scène de théâtre et qui bernaient les gens. Si j'en étais victime alors soit. Je ne leur pardonnerait jamais et voudrait les traquer toute ma vie mais je n'allais pas changer. Hors de question. J'avais enfin rencontré des gens qui étaient devenus des amis. Et ça.. c'était ma récompense.

La musique commence mon corps bouge seul. Les pas qu'il connaissait il les exécutait. A vrai dire, pouvoir danser avec Yeon était une vraie bonne occasion. Je passais tout à travers la danse ou le chant alors j'allais pouvoir montrer qui j'étais vraiment. Contrairement à la maladroite, la Eun Mi que j'étais en dansant était diamétralement opposé. Confiante ,précise je ne loupais aucun pas mais m'arrêtait quand je ne connaissais plus la choré. Mon regard avait changé et il invitait ouvertement Yeon à venir bouger avec moi. Plus de honte. Plus de gêne.

Move.

 D'un côté il n'avait pas tord. Cette fille qui se prenait des panneaux dans la face n'était pas la même que celle qui dansait. Autrement dit je devenais quelqu'un d'autre en dansant. Lui aussi change. La preuve il ne l'ouvre plus et ne fait plus le malin dansant et suivant les pas pour former le duo qu'on était. Sa tête d'ébahi ne passa pas inaperçue. Comment le pourrait elle? Il avait tellement d'assurance qu'à ce moment même je me demandais si je ne lui avait pas clouer le bec. Je rougis, mais je danse. Lorsqu'il me parla de double personnalité je le regarde surprise avant de rire. Finissant ses pas elle se dirigea vers le mur. Ses pas étaient dansant, félins, loin de ses pas de tous les jours. Collée au mur je me retrouvais à quelques centimètres de mon fantasme, bloquée presque contre lui. La chaleur remonte dans mon visage mes joues devenant rouge écarlates alors que je déglutis.

Enfin je peux reprendre de l'air quand il s'éloigne. La main posée sur ma poitrine une nouvelle fois je reste contre le mur puisque la chorégraphie se commence et termine ici. Détachant mes cheveux je reprends une bonne inspiration avant de recommencer cette danse. Autre que sa beauté je remarque que c'est un très bon danseur. Quelques pas sont à travailler car aucun de nous deux ne connait la chorégraphie par cœur mais c'est presque parfait. Tout se faisait automatiquement dans ma tête. Je me tournais vers lui alors qu'il venait de se relever passant ma main sur sa nuque. Un geste que je n'ai sûrement jamais fait en dehors de la danse. Et pourtant tout s'enchaîne sans que je ne bute dans mes pas ou devienne trop timide.

Je devais avouer que le voir danser était un plaisir en soi. Un sourire ne voulait pas quitter mon visage. Il était très fort. Son corps était grand mais aucune raideur ne venait casser ses gestes. Comme si appris par coeur depuis des années il répétait ces gestes. Une nouvelle fois la musique se fini. Je le regarde dans les yeux avant de relâcher la pression pour me retirer de ce mur. Chose que je ne pus faire vu qu'il ne bougeait pas. Qu'est ce qui lui arrivait ? Le regardant encore dans les yeux je deviens plus intimidée et mordit ma lèvre. Je me sentais mal à l'aise et ça se voyait vu comment je bougeais. Un petit rire m'échappe.

- Merci.. Je sais que c'est assez surprenant. C'est juste que j'en fais depuis petite et que j'aime ça..

Lui faisant un rapide sourire absolument pas naturel j'essaie de sortir de cette proximité. En fait le "comment c'est possible" ne m'avait pas vraiment blessé. J'avais l'habitude de cette réflexion. Alors je voulais juste qu'il parte rapidement que je puisse respirer au lieux de loucher sur ses lèvres parfaites. Une fois qu'il s'éloigna je soupira une bonne fois et alla prendre ma bouteille d'eau pour boire. Lorsque mon regard se tourne de nouveau sur lui il mord sa lèvre. Bon dieu qui a donné un pouvoir aussi grand à une seule personne. Mon coeur bat vite, mes yeux s'ouvrent et se ferment bien trop rapidement. Je me tournes et essuie la sueur sur mon front avec ma serviette prenant un peu de temps pour réfléchir à tout ça. Eun Mi ne craque pas . Je me répètes ceci comme une litanie, dans ma tête bien sûr il ne manquerait plus qu'il l'entende. Je soupire un bon coup et retourne à ses côtés.

- On devrait revoir ce pas.. J'ai pas envie de tomber.

Je lui montre le passage où il est censé me tenir que je puisse tourner et me retrouver au sol sans tomber. Je viens donc me placer pour en l'attendant. Chaque détail compte c'est pour cela que je regarde plusieurs fois le moment mémorisant bien tout.

 Je ne savais pas vraiment si ma vie l'intéressait mais je ne voyais pas quoi répondre d'autre. Que je m'entraînais énormément ? Que je me blessais très souvent et que j'avais des journées sans énergie tellement je me donnais pour cette passion? C'était bien trop personnel. La danse c'était même plus une passion mais une raison de vivre et se donner à fond. Sans ça je ne sais pas ce que je ferais. Mais mes pensées furent vite brouiller par ce visage beaucoup trop près. Par ses lèvres qu'il se mordait à la perfection. Eun mi reprends toi! Déjà les rougeurs étaient bien voyantes, ma respiration bien trop rapide, alors quoi encore ? Je ne devais pas me défiler, je ne devais pas me laisser emporter par ces ..ressentis que j'avais.

Je pris donc les choses en main. Ce pas n'était pas d'une extrême difficulté mais méritait une attention particulière surtout qu'il nécessitait une coordination avec son partenaire. Je n'avais même plus à tourner la tête vers lui que son image hantait mon esprit lorsque j'évoquais le mot "partenaire". Comme choquée par quelque chose je secoue la tête et tapote mes joues avant de l'attendre et de faire ce pas. Je devais sortir absolument tout ce que j'avais en tête pour ne me concentrer que sur une chose: la chorégraphie. Une semaine. C'est le délai que nos professeurs respectifs nous avaient donné. Pas un jour de plus pas un de moins. Pour nous je ne m'inquiétais pas, on était déjà assez avancés. Quand je vous disais qu'en plus d'être beau il était bon. Mais il fallait encore travailler. Je n'acceptais aucune imperfection. Pourtant sa phrase me fais marquer un arrêt. Vraiment ? Il venait vraiment de me dire ça? Je souris encore une fois gênée et secoua doucement les mains en le regardant.

- C'est rien j'ai l'habitude.. Enfin je veux dire que je ferai attention..je me ferai pas mal 

Bien jouer. J'avais presque réussi à rattraper ma boulette. Souriant encore une fois je ris nerveusement avant de soupirer une bonne fois pour me concentrer. Laissons cette épisode de côté. Je me concentrais et le regarda arriver en tirant un peu sur ma chemise. C'était bien plus stressant qu'un examen. J'avais l'impression d'être toute nue dans une salle et qu'on me regardait. Une sensation dérangeante et tellement gênante. Mordant un peu ma lèvre je m'excuses un peu auprès de lui avant de se mettre devant lui me repérant grâce aux miroirs pour venir poser ma main sur son cou restant dos à lui. Un petit soupire et au moment propice on recommence ce pas où je ne dois pas m'éclater au sol. Finissant la chanson je suis toujours aussi concentrée ce qui me permets de pouvoir le regarder dans les yeux et ne pas faire d'erreurs -comme se prendre un panneau en pleine poire-

Encore une fois on finit la danse. Je ne cesse jamais de m'entraîner et il semble pareils. Son sourire me fait sourire également et la musique reprend. Encore une fois ses mouvements sont fluides, parfaits, en rythme et terriblement sexy je dois l'avouer. Encore une fois tout se passe très bien. A la fin de la musique on s'accorde une pause. Enfin je le vois au sol alors j'en déduis qu'il en veut une. Mon souffle est également plus rapide par les efforts alors j'en profite pour reprendre mes forces. Après cet entraînement je mangerai un gros bol de ramen tiens! M'étant tourner vers lui sans même m'en rendre compte mon regard se pose sur lui allongé et en sueur avec sa chemise de tirer. J'avale rapidement la gorgée d'eau que j'avais prise essuyant les bords de ma bouche où un peu d'eau était sortie. Qu'elle idiote. Essayant de reprendre mes esprits je me fais du vent avec mes mains évitant tout contact avec lui, quelque se soit. Visuel, corporel... Tout. En fait j'ai l'air stupide dans tout ce que je fais.

Me concentrant sur cet aspect maladroit de ma personne je ne me préoccupe même pas de ce que fais mon coéquipier. Comment ça égoïste ? Je suis en train de me mettre les nerfs en vrac parce que je ne peux même pas être décente aux yeux de la personne la plus sexy de l'école si ce n'est du pays !! Je suis une cause perdue. Soupirant en serrant ma bouteille d'eau dans les bras je remets en place un peu mes cheveux avant de sursauter à un contact froid et humide. Mon coeur se met à battre plus vite que jamais lorsque je me retourne et que je le vois, trempé. C'est donc ses mains, je rêve pas. Le regardant dans les yeux avec les miens grand ouverts je me bloque. Que faire ? Rien. Voilà bonne solution ne fais rien Eun Mi. Ses gestes sont bien trop pour moi qui n'espérait pas le quart. Sa main qui passe près de mes lèvres me fait encore plus rougir. Est il vraiment aussi gentil qu'il est beau? Je ne me méfie pas des gens. Mon père me l'a reproché. Je fais confiance simplement. Naïve qu'on dit. Mais je ne veux pas changer parce que certaines personnes ont décidé d'être mauvaises. Il m'est arrivé des galère, des coups de gueule, des peurs et pourtant je ne veux pas changer. Je ne changerai pas. Je croirai à ce sourire et profiterai de celui ci. Je souris donc malgré ma gêne en posant ensuite mes mains sur mes joues essayant de parler de tout et de rien pour ne plus y penser.

- Oui oui très.. y a la clim pourtant je l'ai mise. Enfin j'ai vérifié. Peut être qu'elle n'ait pas à fond. Ah si j'ai regardé avant  

Je rigole nerveusement. On dirait une folle. Ma bouteille tombe tellement je m'agite alors je me penche pour la ramasser mais celle ci était mal fermée et m'arrose lorsque je la ramasse. Un petit cri s'échappe alors que je reste la bouche grande ouverte. Et merde. Non non non pas devant lui. Je rougis encore plus et la ferme rapidement la posant à côté avant de prendre ma serviette et d'éponger mes vêtements. Je rigole une nouvelle fois nerveusement en voyant mon tee shirt blanc. La poisse dans toute sa splendeur. Il me fallait une chute et j'étais au max. Soupirant j'essaie de me sécher sans grand résultat.. Mais bon..Pour la forme.

  On disait que le jeu en valait la chandelle. Tomber amoureux et faire tout pour faire réussir son couple. Souffrir pour qu'ensuite on puisse profiter. Mais je ne comprenais pas vraiment ce genre de conseils. Il fallait dire que je n'ai jamais eu de copain et je peux difficilement imaginer que l'amour soit si magnifique. Comme la fille naïve que je suis, l'amour m'avait blessé. Et plus profondément que la solitude elle même. Mais je ne céderai pas. Les gens qui avaient décidé d'être exécrables seraient exécrables sans que je ne change. La douleur je connaissais mais je n'en avais rien à faire de souffrir pour être qui je suis. Mais ça ce n'était pas ce que je disais à tout le monde. Est ce que c'était le mariage de mon père et son amour pour ma mère jusqu'à ce qu'elle meurt qui lui avait donné cette envie de trouver cet amour en en donnant d'abord moi-même.

Notre conversation est maladroite tout comme moi. Je ne sais pas vraiment quoi répondre à ce brun qui m'avait déjà tapé dans l'oeil. Je ne sais pas trop quoi faire mais mes joues, elles, rougissent sans que je ne leur demande absolument rien. Elles rougissent pour une phrase de trop de ma part, ou pour un compliment ou plutôt un petit mot gentil afin de me rassurer. Alors il était réellement gentil avec moi. Ce n'était pas qu'un joli garçon il était aussi gentil. Riant de nouveau nerveusement je remettait une mèche de cheveux derrière mon oreille ne le croyant qu'à moitié.

- Non pas vraiment.. c'est juste être un boulet ou saouler les gens. Mais je suis comme ça alors je m'y fais. Un charme... Quel charme..?

Riant un peu en poussant un petit soupire mélangé je ne pouvais croire totalement ce qu'il disait. Ce serait trop beau non ?Qu'on me dise que ma maladresse soit charmant et de plus un si beau garçon. Vous pouvez me trouver vieux jeux, naïve, et encore pleins d'autres choses, ça ne m'importait pas. Je pensais que c'était juste une façon d'être gentil pas réellement ce qu'il pensait. Et ça n'allait pas s'arranger quand l'eau que je bu coula aux bords de mes lèvres. C'était complètement stupide. Je suis stupide. Je me maudissais d'être aussi bête et maladroite. Je passe ma main sur mes lèvres pour essuyer l'eau qui coulait alors qu'il riait. Je me sentais vraiment idiote mais je ne pouvais m'empêcher de le comprendre. La situation devait être hilarante.


- Oui oui pas de soucis. C'était vraiment idiot.. ce genre de chose m'arrive toujours

Je riais. Mon rire étais d'une innocence pure. Celle qu'on voit peu. Je ne le faisais pas exprès mais j'étais de celle qu'on blessait et non pas qui blessait les autres. C'était étrange d'être vu comme une enfant par certains mais c'était assez représentatif du monde actuel. Tout le monde jouait avec de faux sourires, je ne voulais pas. J'aime quelqu'un, j'aime quelqu'un, je ne l'aime pas, on le voit c'est tout. Mais mes yeux semblaient se fixer sur ce personnage qu'il était. Il était bien trop près de moi, ses mains posées sur moi me mettaient mal à l'aise. Mais ce contact était aussi gênant qu'agréable. Je ne bougeais donc pas avant de baisser les yeux réellement gênée enfin, juste avant de les relever dans un parfait mouvement de contraire. Ce qu'il venait de me proposer était comme une sorte d'hallucination auditive.

Clignant plusieurs fois des yeux mes lèvres bougent légèrement dans une recherche de réponse sans pour autant la trouver. Je me penche alors pour ramasser ma bouteille qui libère la moitié de son eau sur mon beau tee shirt blanc. C'était incroyable. Donnez moi une médaille. Un trophée de la malchance. Je soupirai grandement en essayant de me cacher le plus possible des yeux de Yeon. Quelle honte mais quelle honte. J'essaie de m'essuyer sans résultats avant de regarder ce que me tendait le brun. De nouveau mes yeux passèrent de lui à son tee shirt qu'il me tendait. Mes joues se mirent à rougir violemment avant que je ne me tourne et cache mon haut du sien, en l'enfilant alors que je venais de me taper la honte ultime. Un eau transparent. Parfait il ne manquait que ça. Je rougissais comme jamais en attachant la chemise qu'il m'avait prêté avant de le regarder en m'inclinant.


- Désolée je suis vraiment pas douée. Merci beaucoup pour la chemise.. Si tu veux je peux aller me changer et te la donner.. En fait j'aimerai bien manger une glace mais je suppose que tu veux récupérer ton haut. Enfin.. Je dis ça comme ça. Enfin;. tu ne veux peut être pas ou plus..

Secouant les mains en signe d'abandon je souriais et rangeais mes affaires pour éviter de m'enfoncer dans ma propre bêtise. Ébouriffant mes cheveux en pestant contre moi même et mordant ma lèvre je cherchais qu'est ce que j'avais fait pour mériter ça. Dans ce genre de moment je pestais toujours en coréen, ma langue natale revenant sans cesse pour certaines situations. Et c'était précisément le genre de situation gênante et énervante qui me faisait rentrer au pays.

 On ne peut pas dire que l'amour soit tendre. On ne peut pas dire qu'il soit facile. Beaucoup aiment sans qu'un retour ne se fasse. Beaucoup souffrent , en silence ou dans le bruit pour cette chose qu'on appelle "amour". J'avais déjà souffert de ce mot, ce sentiment. Il vous prend au tripe et finalement vous laisse penaud et vagabondant dans un monde qui ne semble plus aussi beau. Et pourtant il fut agréable. Le peu qu'il dura. Non partagé et secret j'avais déjà ressenti quelque chose de spécial, un autre sentiment qui se mélangeait à celui appeler "amour". La joie. Simplement la joie d'aimer quelqu'un de le regarder dès qu'on en avait l'occasion. Mais cette joie vient toujours avec nostalgie, qui vous remet vite dans un chemin de tristesse et de pessimisme. Au final. L'amour c'est tout et rien à la fois. C'est ce qu'on désir et ce qu'on veut éviter. C'est ça qui le rend si attrayant.

Les gens demandent toujours à être protégés, à ne pas être blessés par tout ce qui est lien. Pourtant sans ça ils n'ont rien. Etre seul c'est constamment se blesser en oubliant de vivre. Mon père n'avait pas voulu que je côtoie les autres, j'étais fragile, j'étais son trésor. Aujourd'hui me voilà presque incapable de parler à un garçon correctement. Ces liens m'avaient manqué. J'étais bien plus blessée par cette solitude que de liens quelconques qui m'auraient appris des leçons. Voilà, aujourd'hui je suis devant le garçon le plus séduisant que je connaisse et il m'ait impossible de lui parler sans rougir. Je ne peux également pas imaginer que son esprit cache quelque chose de bien différent que ce sourire angélique et cette gentillesse qu'il me montre. Peut être que ça m'aurait aidé de savoir comment mentent les gens.

Alors que je ne voulais pas croire aux paroles de Yeon, comme si je m'accrochait à une illusion bien rodée. Je regarde le brun qui secoue doucement la tête en signe de négation. Mon sourire se fait plus grand alors que je ris un peu. Je n'étais ni charmante ni même belle ou confiante comme les hommes les aimaient. Ces femmes qui réussissaient tout. Je n'étais que moi.. La Eun Mi petite et maladroite qui essaie de faire de sa passion sa vie.

- Quel charme ? Merci c'est gentil.. Tu danses très bien aussi..enfin c'est agréable de te regarder danser. et de danser avec toi aussi.

Une chose était sûre je disais ce que je pensait de temps à autre, lorsque je sentais que je le pouvait. Malheureusement parfois la vérité me glissait des lèvres et c'était la catastrophe. Espérons que cela ne se produise pas aujourd'hui. Pas aujourd'hui s'il vous plait. J'avais l'air idiote avec ma maladresse, et cette naïveté transcendante qui pouvait se voir à des kilomètres. Mais je voulais faire comprendre à certaines personnes que changer n'allait pas leur apporter une vie meilleures. Qu'ils perdent leur personnalité et leur propre vie pour ne pas être comme un tel ou pour ne plus être blessé. Il y a des choses qui font mal, très mal et puis on se relève on apprend et on continue. C'était ça la vie. En quoi vouloir offrir du bon temps aux autres et être bon était mauvais ? Parce que les gens étaient perfides et pleins de défauts ? Si vous l'êtes vous même comment blâmer les autres?

Au rappel de la glace je me mis à le regarder d'un air surpris avant de sourire doucement et de réfléchir. Les pas étaient presque tous appris et il n'y avait aucun problème majeure. Par contre j'avais chaud et sortir ainsi que de manger une glace était vraiment tentant.


- Si tu es d'accord allons manger cette glace. En guise de pause et de récompense.

Ils avaient le temps de finir cette chorégraphie. Et ce n'était pas dans ses habitudes d'être mauvaise ou de laisser ne serait ce qu'une erreur. Mais là n'est plus la question puisque grâce à ma maladresse et ma malchance mon haut fini trempé et mon soutien gorge à vu. Comment je vais pouvoir le regarder en face maintenant. Soupirant un peu en mordant ma lèvre je fini par recouvrir mon corps et le remercie encore une fois en m'inclinant, tout en le remerciant en coréen, oubliant qu'on était au Japon. Les habitudes reviennent au galop.

Le pire était qu'il continuait d'être ultra mignon et sexy et tout ce que vous voulez. Il était là devant moi avec son air à la fois innocent et provocateur en même temps. Je n'avais jamais vu ça. Le rouge me montait encore aux joues, je soupirai et bougonnait en coréen que je devais arrêter et me concentrer, me reprendre. Pourquoi le faisait il? J'en étais sûre qu'il savait l'effet qu'il me faisait et c'était bien plus embarrassant que tous les soutien-gorge du monde. Cette mimique de se mordre la lèvre n'a jamais été si sexy. C'est donc ça dans les films quand la fille ou le gars parlent d'un geste qui vous chamboule ? Et bien parfait j'ai trouvé mon point faible. Prenant mes affaires je lui souris et l'invite à sortir en oubliant pas de tout éteindre en partant.


- Tu sais où on peut aller ?

Je prenais mon courage à deux mains afin de nous envoyer vers cette glace et non pas d'essayer de me carapater en ayant beaucoup trop honte. Mais il avait proposé une glace et le tout réuni, beau garçon plus bouffe, je ne pouvais résister, même avec ma gêne actuelle. Je passais alors une nouvelle fois ma main dans mes cheveux avant de me tourner vers lui.


- Ah tu veux peut être que j'aille me changer pour te rendre ton haut. Ne bouge pas je peux être de retour dans dix minutes.  

Je parlais vite et semblais affolée d'avoir pu oublier ça. Peut être qu'il me trouverait mal poli. Tout était prétexte à ce que je me dénigre et que je me prenne la tête en stressant comme une malade. S'en était épuisant.

 Et si j'essayais de penser comme les autres? Et si moi aussi je tirai la tronche et que je mettais des barrières entre les gens et moi, est ce qu'ils m'aimeraient plus ? Je me demandais parfois pourquoi je continuais à rester seule, en tout cas sentimentalement parlant, et que je souffrais d'être seule. N'était-ce pas ce que j'avais toujours connu? Une vie solitaire. Une fille qui ne demandait rien à personne et qui vivait sa vie sans faire de vague. Et si maintenant je voulais faire des vagues, que diront les autres? Je suis sûre que chaque chose que nous faisons est critiqué, affublé, et regardé de manière critique sans aucune raison. Mais je n'étais pas ce genre de personne. Je ne pouvais pas sourire à l'un pendant que je le descendais derrière son dos. Alors oui, j'étais naïve, je ne voyais pas ce qui se tramait sous mes yeux mais j'aimais ça. J'aimais ce que je vivais. J'aimais ne pas avoir à réfléchir si tout ce que je vivais était faux ou réel. Et ça, peu de gens le comprenait.

On pouvait me donner beaucoup de défauts. Mais l'honnêteté n'en a jamais été un. C'est une qualité que je tiens à garder. Alors parfois c'était gênant, dire à un beau garçon qu'il était appréciable de le regarder n'était pas la solution la plus discrète pour dire qu'il était beau. Mais, au moins je disais ce que je pensais. Et je n'imaginais pas que sous ses airs angéliques, se trame quelque chose de bien plus gros que moi. Des sourires bien jouer, bien feint afin de m'avoir et de s'amuser avec moi. Comme un jouet, comme la nouvelle attraction. Je ne pouvais également imaginer que toutes ses paroles n'étaient que du vent. Je riais à son compliment à la place. Je lui donnais envie de continuer, sans m'en rendre compte.

- Merci. J'espère pouvoir faire un bon travail afin qu'on puisse avoir une bonne note 

J'étais consciente que les professeurs seraient intransigeants mais j'avais confiance en nos capacités. Il en avait des bonnes et moi aussi, je n'allais pas mentir. Mais tout ceci n'était rien finalement face aux mots de Yeon qui me mirent mal à l'aise en me faisant encore une fois rougir. Quel charme vraiment? C'était peut être vrai. Peut être que certains aimaient les filles maladroites qu'ils pouvaient protéger mais je n'étais jamais tombée dessus. Ah ça non. Et je ne pense pas que ça changera de si tôt. Sauf que les mots de Yeon se voulait rassurant. Mais dans ma naïveté je comprenais que c'était pour me faire plaisir. J'étais sûre qu'il était plus du style fille à talon qui s'assume complètement. Ils sont presque tous comme ça. Enfin je n'allais pas lui demander tout de même. Souriant je prenais mon courage à deux mains et cela marchait.

-  C'est vrai qu'il fait bien trop chaud ici...

Soupirant un peu j'appuyais mes dires. Pourquoi il faisait chaud? oh bah la danse, la chaleur du dehors et puis un certain Yeon qui ne cessait de se mordre la lèvre en ma présence. Il devait le faire exprès c'était pas possible. Et ma connerie aussi je faisais exprès tiens !! Eun Mi tu es vraiment une débile mentale. Cette bouteille d'eau n'était pas destinée à mouiller mon tee shirt. Alors pourquoi? Pourquoi ? Qu'ai je fais de mal ? Je soupirais une nouvelle fois, mais la chemise de Yeon sur moi, je me sentais presque reconnaissante envers cette maladresse qui me suivait depuis l'enfance. Tout c'était fait très vite et les remerciements également; Je n'avais même pas remarqué que j'avais utilisé ma langue natale. Mais le de rien qui suivit me rappela à l'ordre. Au début je ne pris pas réellement attention avant de comprendre. Mon regard remonta alors sur lui mes yeux s'ouvrant plus grandement. Il était donc coréen, et il parlait coréen. Oh mon dieu. Je me sentais d'un coup comprise. On aimait certainement la même nourriture coréenne et on connaissait le pays. J'étais presque excitée à l'idée de lui parler de tout ça, mais je ne ferai pas le premier pas maintenant. D'ailleurs il était temps de partir et j'hochais la tête en lui souriant.

- Alors comme ça tu es coréen.. 

Une fois sur le chemin je me permis de lui parler un peu. ON allait pas manger une glace en parlant du mouvement de tout à l'heure. Si ? Enfin je prenais un peu les devants, ne serait ce que pour être gentille et polie. Le silence apportait toujours quelque chose de pesant. Et les regards qu'il me lance le sont encore plus. Je n'arrive pas à le comprendre et je ne comprends pas non plus son attitude. Je refuse de croire qu'il me trouve tellement attirante qu'il ait des vues sur moi. L'idée en elle même me fait rire. C'était impossible. Alors je n'arrivais pas à déchiffrer ce qu'il faisait. C'était étrange car habituellement c'était de la gêne, comme j'en éprouvait pour lui. Alors pourquoi se sentait il gêné avec moi? Moi.. Eun Mi. Une fois près des dortoirs je manque de filer avant de me retourner d'un coup étant tirer vers le côté opposé d'où j'allais. Je le regarde alors avec de gros yeux en cherchant une réponse. Mes joues sont un peu rouges, mon coeur bat vite. Sa gêne est flagrante. Je me sens mal. Comme si je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.

- C-Comme tu veux. Je peux te le rendre plus tard..  

Mordant un peu ma lèvre à mon tour je baissais quelque peu la tête en lui demandant donc de reprendre son chemin, la gêne se lisant sur mon visage, aussi voyant qu'un nez, aussi subtil qu'un éléphant, j'étais la fille gênée, la fille qui ne savait pas où se mettre et qui attendait juste que la situation devienne plus naturel et le contact plus facile.

Eun Mi n'était pas tellement différente des autres. Elle rêvait qu'on la remarque pour la personne qu'elle était et qu'on l'aime comme ça. Elle rêvait d'un jour où elle pourrait enfin soupirer de soulagement. Que sa solitude la quitte sans forcément que cette peur ne parte complètement. Elle voulait juste être moins seule qu'en ce moment, ou bien moins seule qu'avant. Elle avait déjà un peu d'amis ce qui changeait toute sa vie mais il lui manquait ce lien bien particulier qu'elle n'avait jamais connu. Elle attendait sans changer. Parce qu'elle ne voulait pas changer, et qu'elle ne le ferait pas, pas même pour celui qu'on dit "parfait". Se réveiller aux côtés d'une personne et que celle ci vous trouve belle sans maquillage, sans cheveux coiffés mais bel et bien une touffe, des marques rouges sur le visage, un air endormi. C'était ça qui lui manquait. Était ce aussi naïf qu'elle ? Peut être. Mais tout le monde avaient des aspirations différentes, elle ne jugeait pas les autres et espérait qu'on fasse de même avec elle. Ce jeune homme face à elle semblait ce genre là, à ne pas juger trop vite puisqu'il restait patient et gentil avec elle alors qu'elle avait été la plus maladroite devant lui.

- Victoire ? Ce n'est pas un examen décisive si ?

Cette conception était bien loin de ce qu'elle pensait, de ses convictions. Elle ne cherchait pas à gagner, juste à se surpasser et être la meilleure. Quand elle devait se mesurer à quelqu'un elle se mesurait à elle même afin de toujours faire mieux. C'était ça son vrai combat. Aller toujours plus loin, toujours s'amélioré et ne jamais se reposer sur ses acquis. C'était sûrement pour cette raison qu'elle manquait la blessure presque tous les mois. Qu'elle avait été arrêtée pendant deux mois pour guérir sa cheville qui avait beaucoup trop forcé. Mais elle ne le dirait pas à ça non. Elle préférait souffrir en silence que de déranger les gens. Les inquiétés ou juste leur donner cette idée qu'elle avait besoin d'aide n'était pas son fort.

La coréenne était très surprise de l'entendre parler sa langue maternelle mais elle se sentait un peu mieux. Comme à la maison. Elle ressentait comme un sentiment familier alors qu'elle ne le connaissait pas. Restant donc assise à côté du jeune homme elle balançait quelque peu ses jambes en les regardant. Elle ne savait pas quoi dire et se sentait gênée de ce petit moment innocent mais tout de même assez méconnu de Eun Mi. Elle ne savait pas comment réagir, quoi dire, quoi faire. Elle passa simplement sa main dans ses cheveux avant de regarder le coréen et de se mettre à rire nerveusement. C'était bien distinct de son rire habituel. Là elle semblait presque se forcer. Rougissant elle paniqua quelque peu avant de sourire.

- A..Ah ? Dans l'école c'est fort probable et puis du coup on partage des cours presque semblable.


Pitié qu'il n'ait pas remarqué qu'elle le regardait et qu'elle se prenait tout autour d'elle lorsqu'il était dans le coin. Pitié qu'il ne sache pas tout ça. Sinon comment ferait elle pour le regarder un tant soi peu. Déjà qu'elle n'y arrivait pas vraiment. Elle voulu se taper le front mais ne pouvait pas vu le regard du brun sur elle. Alors lorsqu'il se leva elle lui donna son parfum, soit citron, avant de s'insulter toute seule. Quelle imbécile elle faisait ! Quelle idiote et maladroite fille elle était. Soupirant , son visage abrita une expression de bouderie avant qu'elle ne relève la tête d'un coup souriant et prenant la glace.

- Merci beaucoup

S'arrêtant d'un coup elle le regarda avec de gros yeux sous son geste assez familier. Lorsqu'il lui lâcha la joue elle se la massa doucement ne comprenant toujours pas ce qu'il venait de se passer. Sa gêne ne diminua pas au contraire, alors qu'il venait de lui faire remarquer qu'elle était gênée et qu'il le voyait. En même temps qui ne le voyait pas ? Tout le monde devait savoir qu'elle était mal à l'aise et qu'il lui plaisait. Elle mordit sa lèvre en baissant un peu la tête alors qu'elle essayait de se rassurer et de se calmer. Elle prit alors un bout de sa glace la léchant quelque peu avant que l'acidité mélangé au sucré de la glace ne vienne lui chatouiller la gorge. C'était tout bonnement calmant. Elle se rappelait les bonnes après midi de chaleur chez elle. Elle demandait toujours à Ajuhma* d'aller chercher des glaces. Un sourire sincère étira ses lèvres avant qu'elle ne se tourne quelque peu vers lui.

- Vingt -trois ans et toi?  

Elle savait qu'elle faisait moins. Ce n'était pas nouveau. Mais c'était toujours drôle d'avoir la réaction des autres face à son âge. Dans tous les cas elle essayait de se détendre en parlant tranquillement avec son partenaire de danse.




* madame

 C'était quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Chercher des défauts à quelqu'un. Essayer de trouver quelque chose à redire alors que tout était bien fait. Eun Mi encourageait les gens, elle ne les rabaissait jamais. Mais il y avait toujours ces strictes opposés qui font qu'elle est comme elle est. Gentille et aimable et non grossière et exécrable. Elle voulait faire ravaler la langue à ceux qui parlaient trop,pour ne rien dire, blessant les autres gratuitement. Elle voulait être celle qui tape sur l'épaule des gens blessés afin qu'ils n'oublient pas que tout le monde n'est pas foncièrement mauvais. Mais elle ne pouvait aider tout le monde et parfois elle même ne pouvait pas s'aider. C'était un peu son fardeau. De ne trouver personne pour lui taper doucement dans le dos.

- Alors ça va. Je cherche toujours à atteindre la perfection je en te ferai pas honte.  

Et elle n'échouerai pas. Hors de question. Eun Mi c'était de la maladresse mais une force moral incroyable. Du genre qui poussait jusqu'à la blessure. Aucune note ne la rassurait, aucun compliment ne l'arrêtait. Elle se butait jusqu'à ce que la chorégraphie soit parfaite. Parfois la veille elle ne dormait que deux trois heures afin de répéter. Mais elle essayait d'avoir un bon sommeil avant tout de même. Pour ne pas finir complètement morte à la fin du cours. Ca ça arrivait souvent. Qu'elle devienne une loque après les examens les plus importants. Elle voulait se prouver et prouver au monde entier qu'elle n'était pas Eun Mi la maladroite celle dont les autres rigolaient. Mais qu'elle était Eun Mi la fille qui se donnait à fond et qui allait réussir. Qui avait du talent et même cette insolence lorsqu'elle dansait.
Mais en ce moment ce n'était pas la danse qui la dérangeait. Les gestes de Yeon été devenus assez tactile et la pauvre, ne savait plus où se mettre posant une main sur sa joue elle continuait de rougir en osant à peine rire. Bien qu'un léger rire ne vienne se glisser entre deux questions.

L'avoir déjà vu pour elle c'est la catastrophe. C'est sa maladresse au grand jour et surtout son attirance complètement dévoilée. Hors de question qu'il sache qu'elle craquait sur lui c'était évident. Heureusement pour elle il partit chercher les glaces ce qui lui donna un léger battement. Elle put respirer et prit la glace en le remerciant lorsqu'il revient. Plus naturellement elle se mit à rire.

- Tu vas être surpris mais j'entends ça souvent.  

Riant à son tour elle se détendait un peu. Elle avait une tête de bébé et ce n'était pas rare qu'on la prenne pour beaucoup plus jeune que son âge. Elle sortit alors sa carte d'identité pour rigoler et lui prouva avec une petite moue avant de tirer la langue. C'est ça Eun Mi détends toi. Elle remarque ce léger moment où il se regarde et ouvre plus grand les yeux sous sa question. Pardon?

- J'aimerai te répondre mais si tu ne me donnes pas l'âge...  

Ok. Eun Mi marquait des points en se détendant alors qu'elle commençait à rire le trouvant mignon. Il se parlait tellement à lui même qu'il en avait oublié quelque chose: elle ne lisait pas dans les pensées. Ses joues rouges, elle semblait comme hypnotisée. Cette gêne qu'il avait soudainement eut faisait sourire la jeune femme qui se mit à voir en Yeon quelqu'un de plus humain que le beau dieu de l'université. Elle se trompait peut être mais tout ce qu'elle voyait chez lui elle l'aimait. Et ce n'était pas forcément bon. Elle continuait de se le répéter. Arrêtes Il ne fallait pas qu'il y ait quelque chose qui se développe pour lui, hors de question.

- Ahhh.. oui tu les fais. Tu fais 24 ans

Elle lui sourit en mangeant ensuite sa glace riant un peu la main devant la bouche. Elle finit donc sa glace en le regardant encore un peu amusée de la situation avant de prendre les devants pour une fois.

- J'avoue que ça me rassure. Je ne suis pas la seule qui fait des gaffes. Mais ne t'en fais pas c'est rien, j'ai fait bien pire.. Je crois que ça se voit. Du coup tu sais qu'il faut s'exprimer devant les gens et pas te parler à toi tout seul.  

Aucun reproche dans sa voix juste un côté amical qui voulait lui tendre la main. elle lui sourit avec son plus beau sourire avant de finir sa glace et de soupirer d'aise. Lorsque son portable sonna elle se tourna vers lui et hocha la tête l'excusant. Pendant ce temps elle balançait ses jambes digérant la glace, en gardant ce sourire doux sur le visage. Elle pencha sa tête en arrière et regarda le ciel. Tu es chanceuse Eun Mi. Cette glace, cette danse. Elle pensait avoir touché le gros lot.

 Ce n'était pas mon concept: sauver le monde entier. Mais j'avais le désir de donner une bonne impression à ceux qui m'entouraient. Je voulais qu'ils se sentent bien avec moi et qu'ils ne pensent plus à leur tracas. Que je puisse les soulager d'une manière tendre et peu commune. Si je devais me tourner en ridicule tant pis. J'étais maladroite, j'était naïve, mais j'étais moi. Et ça personne ne pourra me le reprocher. Je n'avais pas besoin de changer pour plaire à quelqu'un, du moins je ne voulais pas. J'étais à prendre avec mes qualités et tous mes défauts. Mais ce n'était pas le sujet. A vrai dire ce n'était jamais le sujet. Je n'avais jamais eu à me demander si cette personne ou cette personne m'aimaient. Je savais très bien que non. J'avais des amis, mais j'étais bien trop ..moi pour être vu comme une femme. Un sujet de discorde avec Jennie qui me trouvait aux goûts des gens. C'était quelque chose à laquelle je ne pensais même plus. Marre de me prendre la tête pour rien.

C'était peut être pour ça que je souriais à ce gars que je trouvais craquant. Peut être pour ça que malgré ma gêne je me détendais quelque peu. Si je ris ce n'est pas mauvais, au contraire. Il me fait rire parce qu'il est un peu dans la lune même si il veut garder son statut de gars cool. C'était un petit quelque chose qu'on remarquait quand on le voyait. Il souriait et se montrait toujours sous son meilleur jour. Quand je faisais une gaffe lui il devait avoir déjà trouver dix milles plans pour le contrer. Mais je me demandais qui il était réellement. Lorsqu'il se parlait à lui même. La preuve il était assez solitaire pour se parler et croire qu'il l'avait dit à haute voix. Alors sa gêne me fit rire oui. Et je n'aurai peut être pas dû surtout en voyant son regard et son expression qui me détaillait. Je mis donc mon poignet devant ma bouche. Sa gêne est pourtant humaine et mignonne mais elle ne semblait pas lui plaire.

Il me détaille. Et son regard ne semble pas être si gentil que ça. Son regard semble me parler et ce qu'il me dit me calme directement. Je pense que mes rires ne sont pas très apprécié, peut être même que ma comparaison l'a blessé. Je mords donc ma lèvre en perdant tout signe de sourire. C'était assez rare chez moi quand je me sentais bien mais d'un coup j'avais senti une sorte de malaise. Je me sentais stupide de m'être autant lâcher. Qui pouvait croire qu'il allait apprécié cet écart de ma part. Profitant qu'il soit au téléphone je tape sur mon crâne en me traitant d'idiote tout en mordant ma lèvre avant de soupirer. Qu'est ce que je vais faire ? Mes jambes se balancent alors que j'entends des insultes fusées. " Abruti", "imbécile" et bien. C'est l'amour fou avec cette personne.

Au fond je me demande qui sait, parce que la curiosité oblige. Je suis humaine. Mais jamais je ne demanderai une fois qu'il eut fini. Je garderai ma curiosité pour moi. En attendant je ne veux pas passer pour uen fille qui l'écoute et l'espionne alors je regarde ailleurs, ne jetant que de rapide coup d'oeil qui me montrait un homme boudeur et de caractère. Ca me faisait rire finalement, parce qu'il semblait naturel avec ce téléphone à la main. Un léger sourire s'appose sur mon visage et je détourne rapidement le regard en le perdant tapotant mes joues de mes mains pour me réveiller.
Peu à peu j'ai des informations sur cette personne. C'est une fille. Mon coeur n'a pas le temps de se serrer que les mots durs et presque cruels qu'il lui sort me font penser qu'il ne l'aime pas vraiment. Je n'arrive pas à comprendre le lien qu'ils ont ensemble mais ça ne me regarde pas. Eun Mi tu deviens vraiment idiote quand tu aimes bien quelqu'un. AImer bien.. D'ailleurs non. Pourquoi j'ai dit ça. Je me lève, j'ai besoin de marcher. Je fais mine de regarder autour de nous ce qu'il y avait. Pas grand chose. En entendant plus aucun éclat de voix je me retourne et vois la main de mon collègue sur son visage. Je penche un peu la tête. Qu'est ce qu'il avait ?

Bientôt ma patience paie et j'ai toutes les informations que j'aurai souhaité. Sa soeur ? Donc il a une soeur. Petit à petit j'en apprends plus sur lui. C'est idiot mais moi ça me fait plaisir. Eun Mi ne fait pas ça. Ne recommence pas tes conneries. Je secoue doucement mes mains en lui souriant il n'avait pas à être désolé de ça.

- Pas de soucis. Je peux comprendre que se soit tendu comme relation. Enfin je pense.   

Qu'est ce que j'en savais moi ? Fille unique. Je le regarde et je remarque qu'il n'est plus aussi zen que ça. Il a l'air pas mal chamboulé de tout ça et en colère. Alors je ne vais pas le déranger plus et m'éclipse jusqu'au point d'achat des glaces. Je ne reviens que quelques minutes plus tard et lui tends une canette de soda.


-Je sais pas si tu aimes, mais le sucre ça détend. Si tu veux on rentre. Après tout on a pas mal bossé et on mérite un repos.   

Je souris et hausse un peu les épaules marchant quelque peu pour retourner au banc en attendant sa réponse. Je en suis pas compliquée alors je ne comprends pas pourquoi on me mentirait. Je cherchais seulement qu'on me dise la vérité même si celle ci blesse parfois.

Mon coeur bat. Ses doigts ont frôlé les miens mais ce n'est pas ce qui m'importe le plus. J'ai l'impression d'être une gamine bien trop heureuse lorsque je suis avec lui. Et qu'il me montre cette partie, même sans faire exprès, j'aimais ça. L'entendre s'énerver. Il n'était donc pas faux. Juste un peu timide surement ou bien tout simplement gentil. Réservé même avec une personne qu'il ne connait pas. Je respecte ça. Et cette manière de crier après sa soeur, c'était révélateur d'un fort caractère. C'était également attirant. Il faisait plus vrai, maintenant que cette facette était tombée. Personne n'était gentil tout le temps n'est ce pas ? S'énerver était normal et humain. Moi même il m'arrivait d'être très en colère. Et ces fois là, je ne ressemblais plus à cette fille timide, maladroite et trop gentille. Je le regarde et souris doucement en passant ma main dans mes cheveux. Je n'en avais pris qu'une. Je n'en avais pas besoin et il me semblait qu'il était mieux de le détendre lui. Je remis alors mon sac sur mon épaule avant de sourire en secouant doucement la tête.

- Hm hm pas besoin de t''excuser ça arrive. Je préfère ça que quelqu'un qui ment. Alors il n'y pas de problème c'est humain.

Je ne savais pas ce que je disais à ce moment. Je ne savais pas que ce commentaire était fait pour lui. De toute pièce. Que ce commentaire était là l'ironie du sort qui m'accablait. Est ce que je méritais vraiment ça ? POur l'instant je ne savais rien, je ne me doutais de rien. Je le regardais simplement avec admiration et cette pointe de tendresse. Je le regarde et alors que j'allais lui demander si il voulait rentrer il me coupe l'herbe sous le pied afin de me demander mon numéro. Je rougis. Je blêmis. Mon coeur palpite. Pourquoi avoir mon numéro? Lorsqu'il me parle de danse mon coeur semble se serrer mais lorsque j'entends rendez vous il recommence à faire des siennes. Battre à tout rompre. Sortir de ma cage thoracique, venir au devant et se faire entendre. Je rougis une fois, je rougis deux fois.. Jamais deux sans trois. Je mords ma lèvre avant d'hocher la tête et fouiller dans mon sac pour sortir mon portable. Un portable loin des derniers cris à la mode et hors de prix. Juste un banal avec des autocollants dessus. Si vous saviez à quel point je ne me sers jamais de ce truc. Il n'y a que Papa et Shiki dedans. Je ris un peu en y repensant avant de lui tendre poliment mon portable avec mon numéro pour qu'il l'ait;

- Bien sûr! Je ne l'ai jamais sur moi mais là je ferai attention. Je ne connais pas mon numéro alors tiens.

Je ris doucement. Je ne le quitterai plus. Quitte à le regarder toutes les dix minutes. Mon coeur se met à danser à un rythme trop soutenu. Mon sourire ne veut plus se détacher et je me sens comme une petite fille qui venait d'avoir son premier baiser. Ai je déjà embrasser ? Eun Mi...tu es seule depuis trop longtemps. Même tes réactions te trahissent. Je mords fortement ma lèvre et essaie de calmer mes pieds qui ne veulent pas rester au sol se levant quelque peu me grandissant avant de me rétrécir. STOP. Je me calme et gratte ma gorge avant de reprendre mon portable.

Mes mains sont moites alors que je le regarde en pinçant mes lèvres. Il semble heureux aussi. Peut être que mon numéro le met de bonne humeur aussi. Peut être qu'il ne le montre pas plus que ça. J'ai peur de faire une connerie alors je reste bien sage avec mes mains le long de mon corps. Son compliment me fait encore plus chavirer et je souris.

- On me dit souvent que je le suis trop. Mais je ne pense pas que se soit possible. En tout cas merci. J'espère que se sera moins rare ...

Je ris. Mais qu'est ce que je dis. Dis merci et ferme la. Je soupire un peu pour me calmer avant d'essayer de reprendre mon calme et d'y parvenir. Les gens gentils étaient rares parce qu'ils étaient souvent blesser. Mais qu'importe je continuais à être ainsi. Au pire, la rancune était mon amie afin de prouver qu'être gentil n'était pas un défaut. Alors que je pars dans mes réflexion je l'entends parler d'y aller et j'hoche la tête. Il avait raison. Il était temps d'y aller. Il pensait même à ça. J'étais vraiment surprise, dans le bon sens. En plus cette glace venait de m'ouvrir l'appétit. J'hoche donc la tête et commence à partir sur le chemin du retour. Rapidement je suis stoppée et je m'arrête d'un coup. Tout se fige et je ne comprends rien avant d'avoir pu me retourner et le regarder essayant de comprendre chaque mot. Mes yeux clignent et clignent sous l'incompréhension.

Est ce que cette journée pouvait elle être plus belle? J'avais l'impression de rêver. Mon coeur jouait au montagne russe et ne cessait de se trimballer dans toute ma cage thoracique provoquant un bruit immense qu'il pouvait lui aussi entendre, j'en étais sûre. Et pourtant mon corps répond seul, comme attiré, comme conduit par un autre cerveau.

- Heu... Oui..Oui..  

Je ne savais pas quoi dire d'autre. Mais je venais me rapprocher quelque peu de lui en tripotant le bas de sa chemise que je portais. Je n'étais pas à l'aise mais cette photo serait la bienvenue. Et j'espère qu'il me l'enverra. Même si il ne faut pas trop rêver je voulais encore espérer. Je suis assez près de lui maintenant et je me sens encore plus timide que d'habitude. je me sens excitée comme une gosse et j'ai envie de rire tellement ce trop plein de sentiment arrive d'un coup.

Une photo. Un flash. Cheese. C'est dans la boîte.