Won signifie origine, vœux, souhaits et désirs.
Hee signifie femme, espoir et souhait.
En combinant ces deux significations, mon prénom signifie femme d’espoir et de souhaits. C’est un très beau prénom n’est-ce pas ? Ça nous donne tous envie de rêver et de rêver grand. Malheureusement, ce n’est pas possible. Du moins, pour moi. Mes parents, eux, rêvent grand autant qu’ils le veulent. Tout comme mon oncle et ma tante. Ils ont tous beaucoup d’espoirs en moi, mais je les déçois toujours. En même temps, nous n’aspirons pas à la même chose. Et ils ne veulent pas le comprendre.
Je suis l’héritière de Dream Corp., une entreprise de construction « portée par la technologie et l’avenir » comme le dit mon père. Fille unique et riche héritière, que rêver de mieux ? Née en plein hiver, je n’ai jamais eu froid ni faim de toute mon existence alors que des enfants meurent de faim chaque année. Seulement, je ne me suis jamais sentie libre. Être riche, cela signifie se tenir d’une certaine façon, parler d’une certaine manière et surtout, être belle et calme. Tout mon contraire à vrai dire. Enfant, j’ai appris à bien me tenir à table, à danser la valse, à marcher avec un livre sur la tête (Je sais personne ne fait plus ça, mais vous ne connaissez pas ma mère…) et même à jouer du piano, et cela, depuis que je sais marcher et parler. J’avais vraiment l’impression d’être une princesse. Mais je n’ai jamais voulu en être une ! J’aurai aimé être Mulan moi ! Mulan quoi ! L’héroïne des contes ! Elle n’a pas besoin d’un prince. Elle sait se débrouiller seule et montrer sa valeur pour faire taire les autres. Elle est un peu comme un modèle. Courageuse, réfléchie et ambitieuse. Mon idole. (*^*)
J'essaye de lui ressembler le plus possible. De toute manière, ce n'est pas si compliqué physiquement parlant. J'ai de long cheveux noirs (que j'ai teint bien entendu en brun et je sais, elle a les cheveux courts à la fin mais chut) et ai une peau blanche qui bronze vite d'ailleurs. Je n'ai aucun tatouage même si j'aurai aimé m'en faire un. « Un tatouage ? C’est une blague, dis moi Won Hee ? » m'a répondu ma mère... Par contre, j'ai quand même réussi à avoir trois trous sur l'oreille gauche et un sur la droite. Ce ne sont pas des piercings en tant que tel. Juste des trous simple que « toutes les filles ont ». Si j'avais pas dit ça, ma mère n'aurait jamais voulu.
Etant aussi un garçon manqué, je ne m'achète pas vraiment de vêtements. M'habiller en fonction de la mode, ça ne m'intéresse pas. Ce que j'ai me suffit amplement et puis, si c'est pour acheter quelque chose autant acheter des pâtisseries ou des churros. Un style simple et casual, c'est pratique dans la vie de tout les jours. Seulement, ma mère insiste toujours pour m'acheter quelque chose ou pour aller faire les boutiques avec moi parce que je suis une fille et que je dois bien m'habiller... Voilà pourquoi je m'habille aussi de manière féminine. Avec elle, je reviens toujours avec une dizaine de sac en main avec accessoires, sacs, vêtements et chaussures en tout genre. Bon, ils sont pas si moches que ça, hein. C'est déjà ça. Par habitude, maintenant, je porte toujours des bagues et une montre pour lui faire plaisir et ne pas gâcher tout cet argent lancé par la fenêtre. J'ai l'impression de vivre un conte de fée et de ne pas être à ma place, c'est incroyable... En fait, si ça se trouve, je suis la réincarnation du vilain petit canard ! Trêve de plaisanterie.
Ayant un caractère de cochon (les trois petits cochonc ! Pardon...) et un tempérament de feu, je ne colle pas vraiment à la vision de la fille parfaite de ma mère au niveau du caractère non plus. Bien sûr, je peux être douce et gentille et gracieuse s'il le faut vraiment. L'image de la fille asiatique parfaite. Mais la vraie moi est une fille avec du caractère, bornée et rancunière. Digne d'une fermière quoi. Seulement, je me dois de savoir agir en société et être sociable, souriante et sympathique. Si je ne le faisais pas, ce serait mauvais pour les affaires et je ne voudrais pas que l'entreprise de père tombe en ruine à cause de moi. Et puis, être cataloguée de fermière, c'est pas très commode non plus.
En plus de cette politique de princesse, j’ai dû me maintenir à quatre différentes façons de vivre : celle de ma grand-mère chinoise, celle de ma mère vietnamienne, celle de mon père coréen et puis, de ma nounou de l’époque et de l’école qui sont japonaises. Vivre entre quatre cultures, c’est vraiment pas ma tasse de thé. Heureusement que maintenant, je suis loin de tout ça.
À l’époque, avant d’entrer au collège, je voyageais beaucoup entre le Japon et la Corée pour rendre visite à ma grand-mère. À chaque fois que je venais, elle me préparait toujours du thé avec des boulettes de haricots aux sésames. Rien que d’y penser, ça me donne faim… Je me rappelle que j’en mangeais des tonnes tellement c’était bon ! Mais à chaque fois, après ce merveilleux goûter, j’avais droit à du sport, du sport, encore du sport et puis, à un cours de calligraphie… Quelle idée… Je venais en vacances et j’avais cours. Cours de danse classique et de ballet, si vous voulez savoir… Enfin bon, au moins, la soirée, j’étais libre de faire ce que je voulais pendant une heure (oui, une heure) et je le passais avec Grand-mère en faisant des pâtisseries. Après quoi, je devais aller dormir pour me réveiller tôt et l’aider à ranger la maison le lendemain et répéter ma routine incessante de cours. Ma grand-mère était assez stricte. Je ne pouvais pas lui mentir sinon je me faisais taper sur les doigts. Je ne pouvais pas me venter auprès des autres sans quoi je ne pouvais pas manger mon souper. Elle prônait deux vertus : l’humilité et l’honnêteté. Si je ne les suivais pas, je serais sanctionné jusqu’au moment où j’aurai compris. Du coup, l’heure où je pouvais m’amuser, la plupart du temps, j’étais de corvée… Je vous assure que vous occupez de dépoussiérer ( à croire qu'elle les laissait en pagaille et dans un état pas possible exprès) et ranger la bibliothèque de Grand-mère ce n’est pas du tout amusant… Surtout quand vous ne comprenez pas le chinois… Quand Grand-mère s’en était rendue compte, elle a demandé à ce que j’aie des cours de chinois pendant les vacances à la place de cours de ballet…
Quand j’étais à la maison, c’était encore pire. Je n’avais pas une minute à moi entre les cours de danse, de piano et les cours de vietnamien et de coréen. En fait, en y repensant, j’étais toujours occupée sauf le dimanche, le jour où tout était fermé. Encore heureux, sinon, je pense bien que je serais devenue folle. Mes parents étaient aussi stricts que ma grand-mère. Seul le dimanche m'était permis pour m'amuser et surtout me reposer. Et là, je remercie Disney et ses films, mais aussi tout les films d'animation qui sont sortis pendant mon enfance et même maintenant.
Père me prenait souvent avec lui au travail quand il le pouvait. Il me présentait les différentes équipes et les départements existants. Seulement, je m’amusais plus avec l’homme à tout faire que ces gens-là. Je n’ai jamais aimé le monde des affaires et n’étais pas douée dans ce domaine-là à vrai dire. J’avais du mal à communiquer avec ces hypocrites… Je me rappelle de la première fois où j’ai été à un « gala » avec mes parents. J’avais tout juste 8 ans. Jusqu’à ce jour-là, je n’allais presque jamais à mes cours de danse. (Je prenais congé avec ma nounou pour aller manger une glace dans le parc, mais je devais quand même assister au deux autres répétitions par semaine) Après ça, je n’avais plus aucune excuse pour manquer un seul de mes cours. Pourquoi ? Tout simplement parce que ma mère est une mauvaise perdante et que, la femme qu’elle déteste le plus au monde, a réussi à faire quelque chose qu’elle n’a pas pu accomplir : faire en sorte que sa fille participe au spectacle de danse. Bien entendu, la fille de cette femme était dans la même école que moi. Nous n’avions rien contre l’une l’autre, on s’entendait assez bien même, mais pas nos mères. Rivalité maternelle… Quoi qu’il en soit, après ce premier gala arrivait d’autres encore de plus en plus important au cours du temps. Après avoir appris ce qu’étaient la rivalité et la « grâce », nous avions été conviés à un gala organisé par l’ennemie de ma mère. Là, j’y ai rencontré d’autres enfants. C’était vraiment amusant ! On s’amusait à courir partout dans le jardin et à jouer à cache-cache. C’était la première fois que je m’amusais autant à ce genre de soirée. D’ailleurs, il y avait un gosse assez étrange. Il passait plus de temps à écouter les adultes parler que s’amuser. On aurait même dit que ça l’éclatait plus que de jouer avec nous. Je l’ai revu plusieurs fois après ça, mais n’ai jamais su son nom. J’avais l’impression que je ne devais pas le savoir. Enfin, il me faisait peur, quoi. Qui aurait cru que je le reverrais après toutes ces années ? Entre-temps, j’ai de moins en moins assisté à ces galas pour le plaisir d’étudier et de passer des concours…
Maman, elle, m’a apprise à bien me tenir. « L’apparence n’est peut-être qu’une illusion, mais elle fonctionne sur les autres Won Hee. C’est ta plus grande alliée, un atout que tu ne peux pas négliger. » me disait-elle. Pour elle, pour avoir les autres dans notre poche, il suffisait de montrer que nous étions de bonnes personnes physiquement et intérieurement. Je ne pouvais pas piquer une crise dans la rue ni chez moi à vrai dire sans quoi j’étais punie. Je me devais d’être humble et intelligente. De ce fait, je travaillais durement pour tout ce que j’entreprenais ou plutôt ce qu’entreprenaient mes parents. J’avais des notes excellentes à l’école et une apparence de vraie princesse (ou de gosse de riche, ça dépend du point de vue). Ça les rendait heureux et fiers. J’étais heureuse avec ça, mais j’étais loin de m’imaginer ce qu’il m’arriverait aujourd’hui…
Jusque-là, j’ai toujours obéi à leur moindre désir tout sourire. Seulement, un jour, la vérité m’a frappé de plein fouet ! Ils ont beau me dire que c’est la crise d’adolescence, je ne les crois pas. J’ai toujours fait ce qu'eux voulaient. Jamais ce que je désirais faire. Pendant mes années lycées, c’était la guerre. Je voulais arrêter la danse classique, car ça ne m’intéressait absolument pas. Je préférais quelque chose de plus rythmer comme le break ou le hip-hop, mais ma mère n’était pas de cet avis : « C’est trop vulgaire ! Et… Ce style de musique… C’est simplement du bruit. Agressif qui plus est ! ». J’ai commencé à sécher quelques activités (oui, là, c’est l’attaque ado rebelle qui fonctionne jamais). Autant dire qu’après, je me faisais réprimander et était privée de sortie sauf pour les activités. Les choses ont empiré quand papa m’a obligé à venir avec lui au boulot pendant les vacances. Ces conférences étaient à mourir d’ennui. Les gens aussi d’ailleurs. Père voulait que je prenne déjà de bonnes habitudes avant de devenir PDG à mon tour. Seulement, ça a juste confirmé mon choix. Je ne serais jamais PDG de l’entreprise. Je n'aime pas les chiffres. Je les comprends et en négociation, je ne suis pas mauvaise, mais... Non... Juste non... Après quelques mois, mon diplôme en poche, j’ai eu le courage de lui dire. Il n’était vraiment pas ravi et ma mère non plus. À vrai dire, toute ma famille était choquée. Ils ont toujours pensé que je ferai une excellente chef d’entreprise. Seuls mes cousins ont accepté mon choix. Étant trop en colère contre mes parents, j’avais décidé de ne plus leur adresser la parole. Je suis même partie me réfugier chez une connaissance pour qu’ils ne me retrouvent pas. Évidemment, ils m’ont quand même retrouvé… (La balance !!) Je suis retournée à la maison de force et la guerre froide repris...
Pendant les vacances, l’ambiance à la maison était vraiment superbe. Père déprimait à chaque fois qu’il me voyait. Il ne me souriait même plus. Je voulais lui faire entendre ce que je pensais, mais … Là… Je me sentais vraiment coupable… Quant à maman, elle ne m’adressait ni un regard ni un mot. Plus les jours passaient et plus je me sentais mal. Au bout d’une semaine, je me suis mise à déprimer. Je pleurais tous les soirs et ne dormais presque pas. Mes yeux étaient gonflés et mes joues toutes rouges. Après quelques jours, ma mère a décidé de rompre le silence. Plus froide que jamais, elle s’était approchée de la porte de ma chambre en me disant que je devais descendre pour parler avec eux.
J’ai eu beaucoup de mal à bouger de mon lit. Je savais que tout ça était de ma faute, mais je ne pouvais pas non plus vivre ainsi ni devenir PDG. Je ne m’en sentais absolument pas capable. Fatiguée, je descends sans broncher. Je n’osais même pas lever la tête pour affronter le regard de mes parents. Je commençais à regretter tout ce que j’avais dit, mais je n’avais même pas la force de leur dire. Mes larmes avaient tout pris avec elle, je présume. Soudain, je sentis une main me tapoter la tête. Je ne savais pas qui était cet homme, mais il avait l’air d’être un bon ami à père. Il me dit que nous allions sortir tous ensemble. Nous sommes donc partis dans un parc d’attractions. Je me rappelle que j’étais même choquée qu’il faisait jour. Je devais vraiment être mal. En fait, ça m'a même l'air plutôt ridicule là. Quoi qu’il en soit, sortir nous a fait du bien. Après à peine quelques heures, j’ai retrouvé la relation d’antan que j'avais avec mes parents. Le soir même, nous sommes allés au restaurant sans l’inconnu qui n’était autre que l’avocat de père. Après avoir bien bu et bien mangé, père me proposa un marché.
« Et si, on pariait pour décider de ce que tu veux faire ? Si je gagne, tu m’accorderas trois souhaits. Si je perds, ce sera l’inverse. »
Bien évidemment, j’ai accepté. Quelques jours plus tard, j’ai dû essayer de passer l’examen de Royal Private School. Si je réussissais, je gagnais. Sinon, je perdais. Malheureusement, j’ai raté l’examen. Sacrilège… Mon moral en a pris un coup. Et ma fierté aussi d'ailleurs. J’ai donc dû lui accorder ses trois souhaits. Le premier était que je fasse des études sérieuses et que je continue de me documenter sur l’entreprise, les stratégies, … Au moins, que je sois au courant de ce qu’il se passe. Je suis donc entrée en droit sous les conseils de l’avocat de mon père. C’était la meilleure des choses à faire vu que je ne voulais pas faire de la finance ou de gérer une entreprise et que j'étais assez bonne en négociation et en recherche d'informations. (oui, je peux être une fouineuse, un problème ?)
Son deuxième souhait est arrivé un peu plus tard… Il m’a eue… Il savait que je ne pouvais pas dire non et il a joué avec ça… Comment j'ai pu me faire avoir comme ça ? Je ne comprendrais jamais... Je suis donc fiancée à un inconnu depuis un an… Enfin, inconnu… Je l’avais déjà rencontré plusieurs fois par le passé. C’était l’enfant étrange que j’avais rencontré et dont j’avais peur. Je n’y croyais pas. A 20 ans et fiancée. Bientôt le mariage… Rah... Le vieux conte de princesse me collera toujours à la peau...
Après trois mois de fiançailles, cet abruti a disparu. J’ai d’abord cru qu’il fuyait les fiançailles. Ce qui, honnêtement m’arrangeait. J’ai demandé à mes parents s’ils pouvaient annuler ces fiançailles et ils m’ont tout simplement répondu non. « Il sera obligé de revenir chez lui à un moment ou un autre. Et puis, lâcher l’entreprise ainsi, ça ne lui ressemble pas ». Tu parles… 8 mois après, mon fiancé revient l’air de rien. J’ai cru que j’allais l’étriper. Sa mère était morte d’inquiétude et à cause de lui, j’ai perdu des heures et des heures à le chercher ! Heureusement que mes parents et sa mère sont encore là, sinon je ne me serais pas gênée.
Maintenant, je suis juste désespérée à trouver un moyen pour en finir avec ces fiançailles avant le mariage et à continuer mes études et ma vie d'étudiante aussi paisiblement que possible. Le fait que je suis fiancée est d'ailleurs secret. Je n'ai pas envie que les gens le sachent... Ce serait plus une nuisance qu'autre chose...
Bon, après tous ces ondes négatifs venons en au positif. Ce qui est génial, c'est que mis à part ces souhaits que mon père a gagné, je peux vivre ma vie un peu plus librement qu'avant. J'ai atteint mon but ! Oui !!!! Je peux enfin mourir en paix ! Ils voulaient que je reste vivre à la maison, mais j'ai refusé. Je voulais prendre une chambre à l'université pour que ce tout soit plus facile d'accès et pour me faire des amis plus facilement. (surtout pour qu'ils ne sachent pas toutes ces histoires d'héritière ou encore de mariage) Ils ont accepté sans broncher. De même que pour mon job étudiant. Ils ont approuvé mon choix d'être indépendante et autonome. Depuis ce pari, mes parents et moi avions fait la paix. Ils ont compris que je demandais juste un peu de liberté ce qu'ils m'accordent enfin maintenant. Je me sens plus légère. Quel soulagement. Maintenant, il ne me reste plus que cette histoire de mariage à régler parce que se fiancer c'est bien, mais... Avec un glaçon, ça risque de mal finir. Et puis... Il me reste le troisième souhait de mon père aussi... Que va-t-il encore me demander ? J'espère que ce ne sera pas de lui faire des petits enfants déjà ou encore d'aller vivre en Alaska... Brrr...
- Mot de l'auteur ~:
Je sais elle se plains beaucoup dans son histoire, mais elle est pas si négative que ça hein croyez moi elle est un petit rayon de soleil ;w;