TENUE ••• Quand King s’est déclaré j’ai pris ça pour une blague, bien sûr comment aurais-je pu penser qu’il était sérieux, c’était mon meilleur ami, j’avais déjà du mal à faire confiance alors trouver quelqu’un comme lui avec qui tout partager... C’était une chance pour moi. Après qu’il soit resté loin de moi parce qu’il souffrait à mes côtés je suis celui qui l’a ramené, j’ai eu besoin de lui et pour ça je n’ai pas hésité à le replonger dans sa « souffrance » de rester avec moi alors que ses sentiments persistent encore malgré ça. N’importe qui serait dégouté ou prendre une chose comme le mariage « gay » comme une honte, du moins dans notre cas où rien n’était volontaire. Je n’ai pas de problème avec ça, je n’ai jamais dit que j’étais fermé aux relations avec des hommes, seulement l’amour est un luxe que je n’ai plus les moyens de m’offrir. En tout cas je m’amuse de cette situation sans m’en caché, ça me rend le sourire et je me retrouve à ne plus penser à mes problèmes grâce à ça. Une part de moi est curieuse parce que se marier est quand même un acte réfléchi ou en tout cas se marier bourré est quand même incroyable. Lequel de nous a eu l’idée ? Qu’est-ce qu’il s’est réellement passé dans cette chapelle ? Je pensais que King serait curieux, mais je me suis trompé, dans ce cas autant rentré et oublier cette histoire. Pourtant une fois dehors il change d’avis. Je lui revois ses paroles, mais King insiste en disant que c’est important. Je le fixe en silence et le regarde partir en direction de la bâtisse. Finalement je le rejoins avec un petit sourire sur les lèvres. Il est entré le premier, je l’ai suivi de quelques secondes à peine, je n’ai pas de souvenir de l’endroit. « Tu t’es pas cogné sur un des bancs ? » Ouai, superbe souvenir. Enfin j’ai peut-être imaginé ça, mais je ne peux pas me rappeler d’autre chose pour l’instant. « Ah, vous êtes revenu ? » Une voix est sortie de nulle part nous arrêtant dans notre contemplation des lieux. Voyant qu’on est perplexe et qu’on ne le reconnaît pas, il tape dans ses mains et souris. « C’est moi qui me suis occupé de votre cérémonie hier ! Vous portez encore les alliances c’est super ! » Il rit, comme si c’était un truc inhabituel. « Beaucoup de couple passe ici, mais peu revienne, vous avez oublié quelque chose ? Si c’est pour le certificat je vous ai dit que ce n’était pas possible. » Dit-il gentiment. « En fait, on ne se souvient pas de ce qui s’est passé et mon « mari » avait des questions. » Je le taquine en passant mon bras autour de ses épaules, il a décidé de venir, c’est pour avoir des réponses non ?

TENUE ••• Avec le temps, je me suis résigné à recevoir quoi que ce soit de la part de Méliodas, parce que j'ai compris qu'il ne partageais pas mes sentiments et qu'il ne les partagerait jamais. Puis, maintenant je me suis surtout fait à l'idée qu'aimer ou être aimer est futile. Je n'ai pas besoin de ça pour avancer, la vie est trop courte pour s'en soucier de trop... Sauf que ce mariage me fait douter. Ai-je envie d'abandonner mes sentiments pour mon ami ? ça me fait à nouveau souffrir, seulement parce que je me torture l'esprit à m'interroger encore et encore. Que pense-t-il ? N'est-ce qu'un jeu amusant pour lui ? Songe-t-il à ce que je ressens par rapport à ça ? Malgré mon caractère de merdeux, j'ai peur de le questionner sur ce sujet et de me prendre un nouveau râteau. Une fois m'a suffit, deux ça serait trop douloureux. Si au départ je n'étais pas chaud pour retourner dans la bâtisse et me souvenir, c'est uniquement en la voyant que je décide de revenir sur mes pas de la veille. La chapelle attire l'oeil, forcément. Mélio ne proteste pas quand je pars en premier, me suivant de près. Difficile de me souvenir, je n'ai pas la sensation d'être venu ici... Le banc ? Regardant la rangée de banc, je fronce les sourcils et réfléchi. « Peut-être ? » Je ne m'en souviens pas, en tout cas. La voix qui s'élève dans la pièce me fait relever la tête et quitter les bancs des yeux. Qui est cet homme ? Là encore, je ne me souviens pas de lui. L'homme qui s'est occupé de notre cérémonie ? Les alliances ? Instinctivement, j'observe la bague à mon doigt. Le certificat ? Je suis perdu, puis Mélio qui passe son bras autour de mes épaules en m'appelant son « mari ». Je lui lance un regard noir. « Je n'ai pas... » Commençais-je, avant de m'interrompre. « Que s'est-il passé ? » Demandais-je à l'homme, tournant mes iris vers lui. Ses lèvres s'étirent et il me désigne. « Vous êtes venu ensemble, mais tu étais très sérieux en te déclarant à ton copain. » Copain ? Je me sens rougir, entendant une petite voix dans ma tête répéter ces mots. Je t'aime. Mon visage passe du rouge au blanc, comme si je venais de voir un fantôme.... Je l'ai dis. Je m'en souviens maintenant. ça me donne juste envie de m'enterrer.

TENUE ••• Il y a des choses que je ne voudrais pas savoir et qui pourtant ne me laisse pas le choix. Apprendre pour mon frère, mes parents, je m’en serais passé, les sentiments de King aussi. Quand il s’est déclaré j’avais surtout peur de perdre mon ami, l’amour n’est pas quelque chose de futile avec laquelle je m’amuse. Je pourrais le faire avec mon expérience, seulement c’est tout le contraire, je préfère ne pas me lancer à nouveau dans cette aventure et je suis souvent tenté de poser des questions à mon meilleur ami pour essayer de comprendre, je le fais souvent en étant maladroit le mettant en colère ou donnant l’impression d’en plaisanter ou de ne pas prendre ça au sérieux. Seulement c’est faux. Je ne veux pas le faire souffrir, mais je n’ai jamais eu l’intention d’accepter ses sentiments par pitié ou pour qu'il ne souffre pas justement. Il m’est précieux, c’est le seul qui reste à mes côtés et dont j’ai besoin, seulement j’ai aussi besoin de temps pour voir clair avec tout ce qui m’arrive. Cet épisode de ce soir m’a retourné le cerveau, dans le bon sens évidemment. De tout ce sérieux et cette peine qui me déprimé depuis quelque temps je me sens léger et amusé par la situation. J’ignore pourquoi, mais être marié à King ne me dérange pas, ce n’est pas comme si j’avais envie de prendre la fuite ou de lui reprocher le fait qu’on a bu ou je ne sais quoi d’autre. Je n’irais pas jusqu’à dire que je le prends au sérieux parce que j’ignore ce qui s’est passé, mais en tout cas ça m’a fait oublier mes « malheurs » pour l’instant. King décide finalement d’aller à la chapelle alors qu’il ne semblait pas intéressé il y a quelques minutes... Je le suis, à l’intérieur je n’ai pas encore de souvenir, j’ai juste la sensation qu’il s’est tapé contre un banc, sans aucune certitude. Quelqu’un intervient et nous parle, il a été témoin de tout ce qu’on a pu faire ici, poussant King à le questionner, vu que nous sommes là, gardant mon bras autour de lui sans oublier ce « titre » qu’on porte grâce à ses alliances. Déclaré ? « Vraiment ? » La question est autant pour le prêtre que pour King qui semble se décomposer à vue d’œil. Le fixant avant de pouffer et rire. « Tu étais rempli d’ardeur apparemment. » Je me moque gentiment. « Comment tu as faits déjà ? » En fait j’essaie de me souvenir, mais je ne peux que l’imaginer pour l’instant.

TENUE ••• De toute façon, je n'aurai jamais voulu de la pitié ou de la compassion de Méliodas, ni même qu'il me donne son accord pour que je ne souffre pas de mes propres sentiments. à quoi bon, si ce n'est pas sincère entre nous. Je sais qu'il ne me regarde pas de la même façon que moi et peu importe ce que je fais, il ne me regardera jamais comme je le souhaite. Autant étouffer le poussin dans l’œuf, et ne pas lui faire goûter à la honte et au mépris de ce que peut advenir un amour à sens unique. Cette situation convient au moins à quelqu'un, le fait d'être marié pour de faux, le temps d'une nuit dont on n'se souvient même pas. Il sourit et semble oublier l'atrocité que procure la vérité sur sa naissance et sa famille, le mensonge de toute une vie. C'est le plus important pour moi, qu'il remonte cette pente et affronte ses problèmes, même si pour l'instant il ne se bat pas et qu'il souffle un peu. à l'intérieur de la chapelle, Mélio se souvient d'un truc sans intérêt, mais qui prouve davantage que nous sommes venu ici hier soir. L'homme qui se présente à nous fini de nous convaincre sur notre visite, mais pas seulement. Il répond à ma question, naturellement, mais je ne m'attendais pas à ces paroles-là. évidement que j'étais motivé à me déclarer... Je suis amoureux de cette andouille. Le prêtre ne m'aide pas, encore moins la réaction de mon cadet. Il rigole et mon regard se fait plus noir, tandis que je le dévisage. Apparemment ? Ah, il se moque. Sa question est une perche, qu'il risque de regretter une fois que je l'aurai saisi. Attrapant son haut entre mes doigts, je me fous face à lui, de manière à ce que nos lèvres s'épousent sans barrière, sans gêne. Je l'embrasse comme la fois d'avant, avec cette ardeur qui l'a fait rire. Un baiser incontrôlable, presque forcé. Où je mordille sa lèvre à la recherche d'une ouverture pour approfondir l'échange, sous les yeux hébétés du prêtre. Ce n'est pas la gêne qui le pousse à s'échapper, mais plutôt le besoin de nous laisser seul à seul. Parce qu'une fois que je relâche le tissu, l'homme a disparu de la pièce et je ne vois que mélio. « Comme ça. »

TENUE ••• On ne peut pas savoir de quoi sera fait demain, certes aujourd’hui je ne ressens pas les sentiments qu’éprouve King envers moi, mais on ne sait pas ce qui peut arriver et nous avons déjà sauté les étapes en se mariant en premier, je ne peux pas m’empêcher de trouver cela comique oui, j’imagine que c’est cette dose de folie qui me fallait pour oublier ce qui me torture l’esprit depuis quelque temps. Mes malheurs familiaux, cette question sur mon existence qui revient sans cesse en me demandant silencieusement pourquoi je suis né. Ce conflit de personnalité, cherchant à savoir qui je suis vraiment... Toutes ses choses qui remplissent mes journées à me rendre dingue semblent être passées au second plan après cette nuit, j’ignore pourquoi, mais c’est comme ça. Dans la chapelle on essaye de se souvenir de ce qu’on a fait ou plutôt comment ça s’est passé. Je n’ai pas encore les idées claires ne me souvenant que de choses futiles, mais le pasteur semble se souvenir de nous et ne manque pas d’exprimer les raisons en parlant de la déclaration de King. Bien que je me moque un peu de lui, ma question est une perche et si je ne pensais pas que mon meilleur ami allait l’attraper, je me suis entièrement trompé. Tout se passe très vite lorsque King se décide à m’embrasser, sentant le contact de ses lèvres brusquement sur les miennes, l’acte est vif, pressé, remplis de cette ardeur que je parlais et ça me permet de me souvenir de celui de la veille. Pas une seule fois je n’ai pensé à le repoussé, même là je pourrais l’arrêter et pourtant ce n’est pas le cas. J’apprécie cette fougue, répondant à cet échange en oubliant le pasteur, étrangement je me sens vivant à cet instant et je veux que ça dure. Si j’ignore qui je suis peut-être que King est capable de me redonner une identité et c’est plaisant de compter pour quelqu’un. Comme ça ? Je souris en regardant autour de nous. « Tu as fait fuir le pasteur, si tu avais d'autres questions c’est raté. » Plaisantais-je en attrapant la main de King où se trouve la bague. « Merci. » Ça semble sortir de nulle part, mais si je peux agir ainsi, rire ou trouver du sens à certaines actions c’est grâce à lui. Son « je t’aime » sincère m’est revenu en mémoire et il n’y avait aucun doute dans ses sentiments. Je ne remettrais plus en question ce qu’il ressent désormais.

TENUE ••• Nous arrivons tous, une fois au moins dans notre vie, à un croisement. Nous ne savons pas où aller, ni quoi faire. Les routes se ressemblent, mais la fin n'est pas la même pour toutes. Mélio a parcouru un chemin qui n'était pas le sien, ou du moins qui ne devait pas l'être. Et maintenant le voilà à ce nouveau croisement, partagé entre plusieurs sentiments comme celui d'avancer ou d'arrêter. J'aimerai le pousser vers l'avant et faire en sorte qui ne tourne pas systématiquement le dos pour voir derrière lui, mais c'est plus difficile que prévu. Dans cette chapelle, j'ai l'impression d'être dans une direction, autant pour lui que pour moi. Le prêtre nous raconte vaguement notre visite de la veille, parlant surtout de ma fougue et de ma témérité. Je ne m'en souviens pas vraiment, néanmoins les paroles de mon ami me pousse à réagir en conséquence. Si les images semblaient flou au départ, désormais elles sont nettes. Le baiser, la déclaration, tout me revient en mémoire quand j'embrasse Méliodas. ça ne dure pas une éternité, juste ce qu'il faut pour me sentir plus léger et libéré. étrangement, mon vis-à-vis ne s'est pas reculé, au contraire, je l'ai senti se presser contre mes lèvres pour me rendre l'échange et cette sensation fait battre mon coeur tandis que je me détache de lui, les joues en feu. Le pasteur ? Mon organe au bord de la crise, je jette rapidement un coup d'oeil autour de nous et hausse les épaules. En vérité, je m'en moque. « Je n'ai pas d'autres questions. » Nous n'avons rien fait de plus hier soir, j'ai déjà toute mes réponses. Merci ? Ramenant mes iris sur lui, je dépose celles-ci sur nos mains, l'air perdu. « Pour quoi ? » Je ne comprends pas pour quoi il me remercie. Je n'ai rien fait qui puisse mériter des remerciements, pas à ma connaissance. J'ai plutôt l'impression d'être un idiot.

TENUE ••• Je ne pensais pas que je serais touché par ce genre de « croisement » justement, ce fut tout de même rude et brusque comme nouvelle, le genre de chose qu’on ne pense pas et qui nous tombe dessus comme une météorite écrasant et détruisant tout sur son passage. Pourtant aujourd’hui je ris, je m’amuse et ne pense pas a ces évènements qui me tuent de jour en jour et m’enterre dans cette solitude ennuyeuse. Dans la chapelle les choses s’enchainent très vite, on interroge le pasteur, mais rapidement ça devient incontrôlable, ma perche tendue est attrapée par King qui ne se prive pas de m’embrasser brusquement avec autant de fougue que la veille. J’aurais pu le repousser ou ne rien faire, pourtant je réponds à l’échange naturellement de nouveau. Je ne me souvenais de rien en arrivant, mais les images reviennent petit à petit pour recréer mes souvenirs, me faisant sourire alors que je le nargue avec le pasteur qu’il a fait fuir. « Tant mieux. » Ce serait dommage de devoir le retrouver pour le questionner de nouveau. Finalement je le remercie, j’imagine qu’il ne comprend pas pourquoi et ses paroles me le prouvent rapidement, mais pour moi c’est évident. Ses sentiments et sa présence m’aident à rester debout quand je m’écroule, s’il n’était pas là je serais loin d’être capable de vivre ce genre de moment et de me sentir à nouveau « vivant » après cette période éprouvante. Haussant les épaules en relâchant sa main. « Pour rien. » Dis-je d’abord en levant les yeux sur lui. « Et pour tout. » Je souris en lui faisant signe de sortir. Nous n’avons plus rien à faire ici de toute façon.

TENUE ••• Les choses qui se sont déroulées dans la vie de Méliodas, ne concerne que Méliodas. Sa mère, sa vraie famille, son frère jumeau, tout ça je ne peux rien contre. Les événements se sont déroulés et enchaînés contre notre gré, nous laissant affligé et privé de joie. Du moins, surtout pour lui, même si son humeur déteint parfois sur moi et mes nombreux efforts pour lui changer les idées. Faut croire qu'on avait besoin d'une chapelle et d'un pasteur pour qu'il se sorte ses mauvaises pensées de la tête, et aussi d'un baiser. Je n'ai rien contrôlé, ce n'était même pas prévu, mais une fois lancé, y a plus rien qui compte à mes yeux. Juste Mélio et ses lèvres, mon coeur qui bat si fort qu'il résonne dans mes oreilles, mes doigts se tiennent à lui comme une bouée de sauvetage tandis que l'échange se fait plus pressent, plus sauvage. à la fin c'est à regret que je lâche sa bouche, les joues rouges et le souffle court. J'ignore ce qu'il pense, s'il m'en veut ou s'il va me détester... Et puis je me souviens que je m'en fou. Le prêtre m'importe peu, au contraire je préfère qu'il se soit échappé plutôt qu'observer. Je n'avais pas vraiment de question à lui poser, je suis venu comme ça, pour Mélio. Il me remercie, mais je ne sais pourquoi. Qu'ai-je fait qui mérite de telles paroles ? Rien et tout à la fois, comme le précise mon ami. J'hausse les épaules, ne cherchant pas plus loin et commence déjà à m'éloigner de l'autel, vers la sortie indiquée. Cette journée, ou plutôt cette sortie, a été forte en émotion et très étrange, mais ce qui m'importe le plus dans celà, c'est qu'il retrouve le sourire.