TENUE † Au volant de sa chère voiture, Renji affichait une mine qui ne convenait pas à quelqu’un se rendant en soirée. Il avait l’air sombre alors qu’il conduisait dans les rues de Tokyo sous la pluie torrentielle. Le trafic était plutôt fluide dans cette zone de la ville ce qui permettait à Renji de rouler à une vitesse modérée tout en étant perdu dans ses pensées. On était Halloween et lui ne pensait qu’à sa petite victime – ou protégée, il ne savait plus bien. Sortirait-elle par ce temps réclamer des bonbons ? Le fêterait-elle avec des connaissances dans une soirée comme lui s’apprêtait à le faire ? Ah, il ne savait pas et cela le mettait de mauvaise humeur. Devrait-il lui envoyer un message ? Cela ne paraîtrait-il pas étrange de sa part ?

Le jeune homme serra les dents et donna un bref coup dans son volant. Il fallait qu’il réussisse à la sortir de sa tête. Il fallait qu’elle arrête de l’importuner à chaque instant de sa vie en se permettant d’inscrire son image dans son crâne. Ce soir, il s’amusera, il boira et séduira une fille. Ce n’était pas dans ses habitudes mais il fallait qu’il trouve un moyen de l’arracher à lui. Coûte que coûte. Renji soupira et se concentra sur la route pour se rendre jusqu’à cette fête. Peut-être n’aurait-il pas dû car sur le trottoir, il vit une demoiselle courir en essayant de se protéger de la pluie. Comment pouvait-elle sortir par ce temps ? En s’approchant un peu plus et avec la lumière que diffusait les vitrines il l’a reconnu : Opame. Devait-il passer sans la remarquer ou pas ?

Il ne fallut pas longtemps pour que l’étudiant s’arrête non loin d’elle et klaxonne pour attirer son attention. Ouvrant la fenêtre du coté passager, Renji se baissa pour lui parler, criant un peu pour couvrir cette pluie. « Monte dans cette voiture plutôt que de courir dehors. » Il haussa un sourcil en lui lançant un regard sans appel. « Tout de suite. » Il n’était pas arrivé à se résoudre à l’abandonner et le voilà qui allait très certainement l’emmener à sa fête. Quel imbécile il était.

TENUE † C’était la soirée des horreurs et toi, tu étais encore dehors à trainer. Tu faisais quelques courses pour tes parents, puis pour toi. L’école était terminée depuis quelques heures, le soleil se déclinait dans le ciel, et le vent se levait. Tu sentais l’orage arriver, mais ce n’était pas grave. Tu avais vu pire qu’un simple petit orage. D’ailleurs, c’est en rentrant chez toi, que tu t’aperçus que tu avais oublié de t’acheter ces nouvelles ramens que tu voulais goûter. Sans attendre, tu quittais la demeure familiale une nouvelle fois pour aller faire des courses. Le vent était bien plus fort, et parfois la pluie tombait fortement. Tu étais presque trempée jusqu’aux os mais ce n’est pas grave, tu arrivais à destination. Grelotant un peu, t’en profitais pour rester dans la boutique pour te réchauffer. Le petit vieux qui tenait la caisse, te fit même un chocolat chaud pour pas que tu attrapes trop froid. Tu le remerciais avant de le boire. Tu frissonnais doucement ça faisait du bien cette chaleur. Après plusieurs minutes tu pris tout ce que tu avais oublié avant de payer et sortir. T’avais l’impression que le vent te fouettait le visage. T’avançais tel un escargot. Un pas en avant, deux en arrière. C’est dingue. Le tonnerre grondait. Toi qui en avais peur. Génial. T’aurais aimé, que le tonnerre se mette à gronder une fois à la maison, pour pouvoir câliner ton frère comme à ton habitude. Rapidement tu vis de la lumière, et c’est avec difficulté, que tu entendis Renji te parler. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Tu plissais les yeux, mais t’avais du mal et à le voir et à l’entendre…Mais de ce que tu voyais, il te demandait de monter. Sans attendre, tu ouvris la portière avant de t’engouffrer dans l’habitacle. Frissonnant tu essuyais ton visage avant de regarder sa voiture. « Je suis toute trempée… » Sous-entendu, tu allais dégueulasser son siège. Soupirant, tu montais le chauffage de la voiture sans rien lui demander afin de pouvoir te réchauffer bien plus vite.

TENUE † Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi devait-il être là à chaque fois qu’elle semblait dans le besoin ? Il n’arrivait pas à se retenir de l’aider et de lui parler mal en même temps. Il n’était pas fier de lui dans ces moments là. Il avait envie d’être gentil, prévenant comme son coeur le poussait à le faire mais sa réputation et sa raison reprenant toujours le dessus, il se retrouvait à parler froidement et à la pertuber. Il songeait, souvent, à l’éviter, s’éloigner d’elle pour enlever toutes ces émotions à l’intérieur de lui. Mais justement, elles devenaient plus forte lorsqu’il ne la voyait pas. Elles lui empoisonnaient la vie jusqu’à ce qu’il finisse par angoisser à l’idée qu’Opame puisse avoir besoin de lui. C’était ridicule en un sens. De quoi avait-elle besoin de sa part ? Il était Renji son bourreau et même si lui s’était calmé, son frère pouvait toujours sévir. « Je suis toute trempée… » L’étudiant releva les yeux vers elle comme si il l’apercevait pour la première fois. Comment pouvait-elle sortir dehors par ce temps. Et comment pouvait-elle sembler aussi jolie alors qu’elle ressemblait à un ieux chien mouillé ? Devenait-il fou ? Toussant légèrement, il se força à regarder la route et redémarrer. Si elle pouvait ignorer son malaise, il se porterait mieux. « A qui la faute ? » Son ton était froid et c’est pourquoi il renchérit tout de suite avec quelque chose de plus détendu. « Pas grave. Je ferais nettoyer ça plus tard. » Les mains bien serrées autour de son volant, Renji se retenait de se frapper le crâne. Qu’est-ce qu’il lui prenait de d’inviter Opame à monter dans sa voiture ? N’avait-il pas décidé qu’il profiterait de sa soirée pour l’oublier ? Et pourtant, elle était là et il ne se sentait pas d’humeur à la laisser partir. « Tu as prévu quelque chose ce soir ? » Il jeta un bref coup d’oeil sur sa droite pour éviter tout regard croisé avec elle et poursuivit. « Il y a une soirée d’organisée… On y va ensemble ? » La question du choix pouvait se poser. Avait-elle le droit de refuser ? Lui-même l’ignorait.

TENUE † « A qui la faute ? » Tu clignais des yeux, avant de faire une grimace. Tu ne disais pas ça, pour l’agacer, mais pour sa voiture. De toute façon, tout le monde n’avait pas le luxe d’une voiture, donc, le commun des mortels se devaient de marcher dans la rue, sous la pluie. « Pas grave. Je ferais nettoyer ça plus tard. » Tant qu’il ne te demande pas de le rembourser, ça te va. Après tout c’est lui qui a décidé de te faire monter dans sa voiture. Et non l’inverse. Tu ne voulais pas qu’il te ressorte ça plus tard en fait… « Tu as prévu quelque chose ce soir ? » Tu fus surprise de l’entendre te dire ça. Qu’est-ce qu’il voulait faire encore ? Il voulait t’enlever une énième fois ? Pourquoi ça ne tombait que sur toi. Tu te rendais compte que Renji n’avait pas du tout d’amis. Sinon, il ne t’harcèlerait pas pour que tu restes avec lui à chaque fois. « Il y a une soirée d’organisée… On y va ensemble ? » Une soirée ? Je le regardais, avant d’hausser les épaules. « Si tu veux. Je fais peur de toute façon, rien qu’en ayant pris la pluie. » C’était bien sur le thème de l’horreur ? Enfin, ceci dit, tu regardais Renji pour te rendre compte, qu’il n’était pas déguisé. Tu n’avais pas forcément envie d’être la seule en mode plouc. Tu laissais tes mains, devant le chauffage de la voiture, alors que tu commençais, tout juste à te réchauffer un peu. Attrapant ton téléphone, tu prévins ton frère, du fait, que tu n’allais pas rentrer tout de suite et que tu étais avec des « amies. » tu préférais mentir, que l’inquiéter. Rangeant vite ton téléphone, tu regardais rapidement vers ton bourreau avant de te pincer les lèvres. « C’est quoi comme soirée ? Alcoolisé et tout ? »

TENUE † Tout en restant concentré sur la route, Renji se posa une simple question : que voulait-il entendre d’elle au juste ? Si elle refusait, c’était l’idéal, il pourrait reprendre ses plans originaux consistant à se saouler et trouver la première femme venue acceptant de le mettre dans son lit, lui permettant peut-être de l’oublier un instant. Mais si elle acceptait, il passerait très certainement un bien meilleur moment à essayer de la connaître. Il ne regretterait pas d’être sorti et qui sait, son avis sur lui changerait légèrement après ça. Il lui était assez difficile de dire lequel des deux choix il préférait. « Si tu veux. Je fais peur de toute façon, rien qu’en ayant pris la pluie. » Elle avait dit oui. Opame avait accepté de venir lui tenir compagnie à une soirée. Était-ce Noël avant l’heure ? Il se retint de la rectifier à propos de son apparence – lui annoncer de but en blanc qu’il la trouvait très charmante vêtue de fringues trempées avec des cheveux en désordre la ferait sans aucun doute sauter de la voiture pour fuir – et se contenta de sourire en hochant doucement la tête. Oui, définitivement et sans en comprendre la raison, il préférait largement ce choix. Ce soir, il serait courtois et apprendrait à connaître celle qui faisait parfois battre son cœur un peu plus vite. Il lui montrerait un bon côté de lui-même et ferait en sorte qu’elle soit plus à l’aise en sa présence.

« C’est quoi comme soirée ? Alcoolisée et tout ? » L’étudiant ricana légèrement avant de tourner un regard amusé vers elle. Pour qui le prenait-elle ? Un enfant de cœur ? « Je sais pas toi, mais ceux de mon âge ne sont pas des saints. Évidemment qu’il y aura de l’alcool. Après, rien ne t’oblige d’en boire. » Lui-même n’en boira sûrement pas, ou du moins très peu. Un Renji bourré n’était jamais beau à voir. Et si Opame le voyait dans cet état de bisounours profond, il pourrait aller directement s’enterrer vivant. La honte a des limites. « On est pas obligé d’y rester hyper longtemps non plus. » Mais il fallait un minimum tout de même. Il voulait la connaître, pas juste saluer quelques connaissances et repartir. Avec un geste nonchalant de la main, il indiqua l’arrière de la voiture. « J’ai peut-être laissé mon sac de sport derrière. Il me semble qu’il y a une serviette propre dedans. Prends la pour t’essuyer les cheveux. » Le ton du japonais sonnait neutre aux oreilles, mais intérieurement, son cœur s’était affolé. Jamais avant il le l’avait invité à fouiller ses affaires. À dire vrai, les seuls ayant déjà eu l’autorisation étaient son et sa meilleurs amis et son premier amour. La liste était suffisamment courte pour comprendre qu’Opame devenait de plus en plus une personne spéciale à ses yeux.

TENUE † « Je sais pas toi, mais ceux de mon âge ne sont pas des saints. Évidemment qu’il y aura de l’alcool. Après, rien ne t’oblige d’en boire. » Il n’avait pas tort, tu te doutais bien que les gens de son âge, devait boire… Ce qui était en soit, logique. Même ceux de ta classe devaient déjà boire pour certains… Les jeunes s’y mettaient de plus en plus tôt. Tu devrais être la seule à respecter les codes de conduites… « On est pas obligé d’y rester hyper longtemps non plus. » Tu hochais la tête, en guise de réponse. Ça ne te dérangeait pas, tant qu’on ne t’harcelait pas et qu’on ne te faisait pas boire contre ton gré. Tu n’aimais pas qu’on te force. Tu en avais suffisamment avec la personne assise à tes côtés… « J’ai peut-être laissé mon sac de sport derrière. Il me semble qu’il y a une serviette propre dedans. Prends la pour t’essuyer les cheveux. » Tu te retournais pour voir son sac sur la banquette arrière. « Je regarde ça. » Dis-tu machinalement avant de te détacher pour pouvoir attraper le sac. Le ramenant sur tes genoux, tu l’ouvris avant de fouiller dedans. Ça te faisait un peu bizarre de faire ça, mais ça te rappelait aussi à Las Vegas, quand il t’avait demandé des affaires alors qu’il était dans la salle de bains. Finissant par trouver la serviette, propre, tu fermas le sac avant de le remettre à sa place. Serviette sur la tête tu te séchais les cheveux, alors que l’odeur de la lessive de Renji te parvenait au nez. C’était bizarrement agréable. Tu te mordillais les lèvres avant de te coiffer convenablement. « Merci pour la serviette. » Tu souriais un peu, alors que tu frottais tes vêtements avec la dite serviette, pour enlever au maximum d’humidité. « On arrive bientôt ? »

TENUE † « Je regarde ça. » Le jeune homme ne répondit rien, se contentant de hocher la tête comme à son habitude. Avoir ce genre de conversation avec elle dans sa voiture semblait presque irréaliste. Comment en étaient-ils arrivés à ce point ? À quel moment leur relation avait changé ? Il arrivait de moins en moins à l’identifier et encore moins à se contrôler. Chaque jour, l’envie de la voir ou de la connaître devenait plus forte. Alors qu’Opame se séchait les cheveux à ses côtés, il lui jeta un regard en coin qui lui tira un sourire. Dans une situation comme celle-ci, il ne pouvait même pas s’empêcher de penser à quel point elle était jolie. Si ça continuait, il allait vraiment finir par aller voir un médecin ou quelqu’un pour l’aider. « Merci pour la serviette. » Renji reprit ses esprits à ce moment là et dû s’éclaircir brièvement la gorge avant de s’exprimer d’une voix gênée. « Oh… euh, de rien. » Ne voulant pas paraître plus étrange qu’il ne l’était déjà, il n’ajouta rien et resta concentrer sur la route. « On arrive bientôt ? »

Le japonais s’arrêta au feu avant de poser son coude contre sa portière pour soutenir sa tête. « Oui, plus que cinq minutes, même pas. » La soirée se déroulait dans l’appartement d’une de ses connaissances à la vie aisée. Celui-ci, bien que vivant chez ses parents, avait un appartement rien que pour lui et aimait s’en vanter comme un bon fils de bourge le ferait. Ce n’était pas le genre de personne que Renji appréciait mais cela lui permettait de sortir de temps à autre. Lorsque le feu repassa au vert, il tourna sur la droite pour s’engager sur l’avenue puis encore une fois à droite pour se rendre au parking souterrain de l’immeuble de son ami. Après quelques manœuvres il se gara à une place libre et descendit de la voiture. Il la verrouilla à la suite d’Opame et se tourna vers elle en lui désignant du doigt l’ascenseur. « La soirée se déroule au troisième étage. On y va ? »

TENUE † Le chauffage se faisait sentir dans la voiture de Renji. Tu laissais sa serviette te sécher. Elle était douce et l’odeur de sa soupline était plutôt agréable. C’était une odeur que tu reconnaissais. Celle que tu avais senti au tout début de votre séjour à Las Végas. C’est dingue comme les odeurs peuvent marquer… En tout cas, ça te fait du bien. Tu sens petit à petit ta peau se chauffer. Tes cheveux, humides, finissent par ne plus goutter. Tu te sentais potable, pour cette soirée, dont tu ignorais l’avenir. La dernière fois que vous vous étiez retrouvés ensemble dans un truc du genre c’était le speed dating dans un karaoké et on est loin de dire que tu avais apprécié… Tu l’écoutais, en hochant la tête. Vous seriez bientôt sur place. Tu baissais le pare soleil en regardant ta tête. C’était le thème de l’horreur, ma foi, tu étais au top. Peau pâle, des cernes, des yeux crevés, pas besoin de maquillage pour faire un effet quelconque… Soupirant, tu le remis en place avant de voir qu’il avait garé la voiture. Sortant de la voiture, tu claquas la portière, ce qui se fit entendre dans le parking souterrain. « La soirée se déroule au troisième étage. On y va ? » « Ok. » Dis-tu simplement avant de te diriger vers l’ascenseur. Frissonnant quelque peu, tu humectas tes lèvres avant d’appuyer sur le bouton. Les portes s’ouvrirent de suite. Montant dedans, tu appuyais sur l’étage que Renji t’avait dit. Tu le regardais avant de pointer doucement sa veste de to doigt. « Je peux te l’emprunter ? J’ai froid. » Lui, n’avait pas pris la pluie, donc en toute logique, il ne devrait pas avoir froid, non ? Et puis, à l’intérieur, il n’aurait pas froid. Toi, c’était juste le temps de réchauffer un peu ton corps. L’ascenseur se stoppa, le ding retenti, et les portes s’ouvrirent. Vous étiez à l’étage convenu. La musique se faisait quelque peu entendre du couloir. Tu sortais doucement avant de regarder par où il fallait aller.

TENUE † Pas bavard, comme à son habitude, Renji attendit que la jeune fille sorte de la voiture et le rejoigne pour se diriger vers l’ascenseur. C’était un peu étrange pour lui de se rendre à une soirée accompagné mais lorsqu’il la regardait, il était envahi d’une certaine fierté à l’idée qu’elle soit à ses côtés. Il était celui avec qui elle avait accepté de venir. Certes, cela sonnait un peu ridicule, surtout qu’elle n’avait pas non plus eu trop le choix, mais le japonais était content et c’est tout ce qui importait. L’ascenseur ouvrit presque immédiatement ses portes après la pression du bouton et les deux élèves entrèrent à l’intérieur. Alors que les portes se refermaient, Opame prit la parole. « Je peux te l’emprunter ? J’ai froid. » Le jeune homme baissa les yeux vers son doigt pour savoir ce qu’elle désignait et hocha la tête nonchalamment. Pourquoi pas, il n’était pas contre. Retirant rapidement sa veste, il vint la poser sur les épaules délicates de la lycéenne et détourna la tête pour qu’elle ne remarque pas le petit sourire satisfait qu’il affichait. Quel traître cet ascenseur à avoir des miroirs sur toutes ses parois.

Ils finirent par s’arrêter au bon étage et descendirent sans dire un mot. Une fois dans le couloir, Renji ouvrit le chemin, attendant tout de même qu’Opame le suive. Il fallut passer quelques portes avant d’arriver à la bonne où l’étudiant appuya sur la sonnette. À travers la porte, on pouvait entendre la musique et les basses à tel point qu’il s’agissait d’un miracle que les voisins ne se plaignent pas. Se tournant vers la jeune fille, il lui adressa un petit sourire mitigé. « Et bien, ça a l’air de s’amuser là dedans. » Est-ce que ça lui plairait ou, au contraire, détesterait-elle ? Il n’eut pas le temps de lui demander que déjà la porte s’ouvrait sur son pote bien alcoolisé. Celui-ci les accueillit avec un grand sourire et les fit entrer dans le sas où ils durent retirer leurs chaussures. « Il y a du monde que je connais un peu ou pas ? » Le japonais espérait que non car il n’avait pas envie de croiser des gens de sa bande alors qu’il était avec Opame. Il préférait être tranquille.

Il échangea un peu avec l’hôte de la soirée puis le laissa pour reporter son attention sur la jeune fille. Mais quand il se retourna, la place qu’elle occupait alors était vide. Avait-elle fui ? Sûrement pas vu qu’il y avait encore ses chaussures – à moins qu’elle parte sans mais ce serait étrange. Les yeux plissés, il écuma toute la salle à la recherche de sa belle qu’il finit par trouver. Accompagné d’un homme. Les dents serrés, Renji sentit son sang bouillir dans ses veines. Comment ce type osait-il lui parler et s’approcher d’elle à ce point ? Elle portait sa veste, n’était-ce pas un excellent moyen de comprendre qu’elle n’était pas libre ? Déterminé à la récupérer, le japonais fendit la foule pour arriver aux côtés d’Opame qu’il entoura de son bras pour la rapprocher de lui – ou la coller contre son torse, selon le point de vue. Là, il haussa un sourcil en regardant le mec qui avait osé toucher la lycéenne. « Tu m’excuses, elle est avec moi. » Et sur ces mots, il s’éloigna, la demoiselle toujours contre lui. Sérieusement, c’était quoi ça ? Comment ces gars osaient-ils lui parler ? « Fais attention un peu. C’est pas des saints ces types. » Il lui avait dit cela sans desserrer des dents et on pouvait clairement voir la jalousie lui rougirent les traits. Mais si on lui demandait, il nierait les faits avec appui. Lui jaloux qu’on parle à Opame ? Mensonges et calomnies. Ou pas.

TENUE † Rapidement, tu te retrouvais avec la veste de Renji sur les épaules. T’en profitais pour enfiler les manches, pour plus de confort. Tes mains se glissaient déjà dans les poches de celle-ci, chaude comme il te le fallait. Son odeur te titillait les narines, mais tu commençais, à la connaître par cœur avec le temps. Mordillant un peu tes lèvres, tu regardais les portes de l’ascenseur s’ouvrir, avant de suivre le garçon, pour aller à cette fameuse soirée. Au loin, la musique se faisait entendre. Tu le suivais, jusqu’à ce qu’il s’arrête devant une porte. Tu t’adossais contre le mur, attendant que quelqu’un ouvre. Tu hochais la tête quand il te parlait, mais bien vite, la porte s’ouvrit. Son ami, semblait… Très amoché. Voilà ce que tu te mis à penser. Entrant, tu ne fis pas de bruit, tu te fis petite, alors que tu enlevais tes chaussures. Regardant un peu partout, tu vis un visage que tu connaissais. Souriant, tu laissais Renji avec son ami, avant de partir en direction de ton ami à toi. Sans attendre, tu te mis à discuter avec lui. C’était sympa. Au moins, tu connaissais une tête dans tout ce monde. Bon, il y avait Renji, mais ce n’était pas pareil, bien au contraire. Mais bien rapidement, alors que tu étais en train de discuter avec ton ami, tu sentis un bras se faufiler autour de tes épaules, pour venir par t’écraser sur un torse. L’odeur, tu la reconnaîtrais en mille. C’était Renji. « Tu m’excuses, elle est avec moi. » Tu le laissais faire, alors que tu te retrouvais à t’éloigner de lui. Renji lui, ne te lâchait pas d’un pouce pour autant. « Fais attention un peu. C’est pas des saints ces types. » Tu pinçais tes lèvres, avant de rire. « T’es pas saint non plus hein. Pas avec tout ce que tu me fais. » Tu te détachais de lui, pour lui rappeler qu’ici, c’était lui le plus taré. Regardant la table où se trouvait les boissons, pile à côté de vous, tu attrapais une bière, avant de l’ouvrir pour e boire une gorgée. C’était amer. Tu fis une grimace avant de tousser en tirant la langue. « Mais c’est dégueulasse. » Tu la tendais à Renji. Il devait aimer ça. De ce que tu voyais, il n’y avait que de l’alcool… Tu te penchais pour voir ce qu’il y avait avant de prendre un truc qu’ils appelaient cocktails. Tu le goûtais avant de sourire. « Ah, ça c’est bon. »

TENUE † Tandis qu’il l’éloignait du don Juan improvisé, il sentait ce petit corps fragile contre le sien et cela lui donnait des envies de prince charmant protégeant sa belle du dragon. Sauf qu’il était tout sauf un prince charmant, comme sa belle – qui ne lui appartenait pas vraiment – lui fit remarquer. « T’es pas saint non plus hein. Pas avec tout ce que tu me fais. » Et voilà qu’il devenait le dragon à présent. Avec un pincement de lèvres, il la laissa s’écarter de lui sans rien dire. Certes, il avait fait des choses dont il n’était pas fier – comme la couvrir de détritus l’année dernière, entre autres – mais ce n’était pas pour autant qu’il devait toujours passer pour le méchant. « Je m’suis calmé quand même... » Il avait dit ça dans sa barbe inexistante et pria pour qu’Opame n’entende pas. Si elle venait à se rendre compte de toute cette flopée d’émotions contradictoires qui l’envahissait à chaque fois qu’il était avec elle, elle fuirait pour sûr, en le traitant de fou au passage.

Vu qu’ils étaient à côté de la table des boissons, Renji la laissa choisir ce qu’elle voulait tandis qu’il regardait ce qui pourrait bien l’intéresser. « Mais c’est dégueulasse. » Haussant un sourcil, il la regarda esquisser une grimace et lui tendre la canette de bière qu’elle tenait entre ses mains. À quoi s’attendait-elle ? Comme alcool amer, il connaissait peu de choses pire que ça. Pourtant, il accepta ce qu’elle lui tendait, même si il ne supportait pas ça, pour faire l’homme peut-être ? « Ah, ça c’est bon. » Le sourire aux lèvres, la demoiselle semblait satisfaite de son nouveau choix, ce qui le fit sourire en retour. Comment pouvait-elle être aussi mignonne alors qu’elle ne faisait que boire ? L’air de rien, il s’approcha de son verre et lâcha un simple « Fais voir » avant de prendre une gorgée dedans. Elle avait raison, ce n’était pas mauvais. Surtout que cela lui permettait de boire dans son verre à elle. Avec un peu de chance, le type de tout à l’heure les regardait et il pourrait clairement comprendre qu’elle n’était pas libre. Certes, ils n’étaient pas en couple, pour autant, ce n’était pas Renji qui allait la laisser avec un homme.

« T’as raison, j’vais en prendre un aussi. » La teneur en alcool était plus grande qu’une bière mais cela lui donnait une raison de laisser la bière de côté. Il lui suffirait de faire attention à ne pas se  saouler trop, comme ça elle n’aurait pas à le voir dans son état de garçon gentil et un peu trop fragile. Troquant donc la canette pour un verre, il le tendit vers celui d’Opame pour les entrechoquer avant de boire une grande gorgée. « A la tienne. » Il fallait avouer qu’il se la jouait un peu à faire l’homme qui boit et qui ne craint rien, pour autant il n’était pas prêt à avouer à la demoiselle qu’il trainait peu les soirées et qu’il n’était pas tant habitué que ça à boire. « Tu veux qu’on se pose quelque part ou pas ? » A force de la cotoyer, le japonais doutait qu’elle veuille aller danser contre tous ces corps alcoolisés et puis il avait envie d’être tranquille avec elle pour apprendre à la connaître un peu plus.

TENUE † Tu le voyais marmonner. Quoi ? T’en savais trop rien, mais fallait tout de même avouer, qu’il était loin d’être un saint. Ce serait un comble que d’admettre que lui, en était un. C’était faux, une totale hérésie. Même Dieu se mettrait à rire. Non, jamais tu ne pourrais le dire. Même s’il te le demandait. Fallait quand même pas déconner. En attendant, tu te mis à goûter les boissons et la bière que tu venais de prendre était dégueulasse. Il n’y avait pas d’autres termes pour qualifier cette chose. D’ailleurs, tu ne tardas pas à la donner à Renji pour qu’il l’a boive. Toi, de ton côté, tu regardais les cocktails, histoire de boire sans trop ressentir l’alcool. Et cette fois ce fut la bonne. Tu pris ce cocktail là pour commencer à le boire. D’ailleurs, Renji abandonna la bière que tu lui avais donnée pour te suivre dans ton choix. Il semblait vouloir trinquer. Tu lui fis un simple sourire avant de boire une nouvelle gorgée de ton breuvage. « Tu veux qu’on se pose quelque part ou pas ? » Tu regardais un peu autour de toi. Tu ne savais pas trop où te poser, vu l’ambiance qu’il y avait autour de toi. Puis tu finis par voir une espèce de chaise en œuf. Le genre de chaise que tu as toujours voulu essayer. Elle était immense en plus. Vous pouviez y entrer à deux même. Sans attendre, tu lui fis signe de te suivre avant de te loger dedans et de croiser les jambes. « C’est trop cool ce genre de chaise. » Dis-tu avant d’attendre que Renji ne s’installe. Il n’allait pas s’asseoir par terre, tu le savais très bien. Pour peu qu’il te vire même… « Mais tu ne restes pas avec tes amis ? De base, tu y allais sans moi. » S’il ne t’avait pas croisé, tu ne serais pas là.

TENUE † Profitant de son inattention, Renji l’observa sans un mot. Par il ne savait quel moyen elle réussissait à avoir une emprise phénoménale sur lui. À chaque fois qu’il la voyait il avait envie de sourire, lui qui le faisait si rarement. C’était la première fois qu’il était attiré par une gamine, vraiment. Alors qu’elle ne devait avoir que 18 ans tout au plus, il ne pouvait s’empêcher de la trouver mignonne et puis, cette manie qu’elle avait de mordre ses lèvres. Il devait se les mordre également pour se retenir de les toucher. Personne ne lui avait jamais appris que se mordre les lèvres pouvait être affreusement tentant pour les autres ? Toujours sans un mot, l’étudiant la suivit vers une chaise en forme d’œuf. C’était sensé être design et à la mode – pile le genre de chose que sa mère aimait – mais il trouvait ça laid au possible. « C’est trop cool ce genre de chaise. »  Hochant simplement la tête sans rien ajouter d’autre, il s’assit à ses côtés et but une ou deux gorgées de son verre. Même si le goût était plaisant, il sentait bien que le cocktail était plutôt chargé. Il n’avait pas intérêt à prendre un deuxième verre, au risque de finir complètement déchiré. « Mais tu ne restes pas avec tes amis ? De base, tu y allais sans moi. » La question prit le japonais au dépourvu. Des amis, ici ? Difficile à affirmer. Se raclant la gorge, il se cala bien au fond du siège en regardant ailleurs. « De base, je ne pensais y rester qu’une heure maxi avant de repartir. » Il n’était pas asocial mais il n’aimait pas nécessairement les soirées étudiantes où tout le monde se mettait minable le plus rapidement possible. « Et j’ai pas tant de bons amis que ça. Et ils ne sont pas là ce soir. » On ne les avait pas invité et ils préféraient faire des soirées entre eux de toute manière. Au moins, il pouvait se lâcher complètement. Gêné de montrer une certaine facette de lui – bien qu’il était certain qu’Opame s’en moquait comme de son premier bavoir – il finit son verre d’une traite, juste au moment où un éclair zébra le ciel. Peu de temps après, la musique et les lumières s’éteignirent, plongeant la salle dans le noir complet. Moment d’angoisse totale.

Se retenant de se recroqueviller dans son coin, Renji serra les dents et tâtonna à ses côtés pour attraper la main de la jeune fille. En chuchotant – même si personne n’allait l’entendre vu que tout le monde râlait après la lumière – il lui fit une demande un peu spéciale au creux de l’oreille. « Ça… ça te dérange de me tenir la main juste un petit moment ? » Même si c’était honteux à avouer, sa peur du noir était bien trop forte pour qu’il prenne sur lui sans problème. Et l’alcool aidant, la demande n’avait été que plus facile. Il alluma son téléphone pour créer une légère source de lumière tandis qu’autour d’eux les gens essayaient tant bien que mal de comprendre ce qu’il se passait. Une coupure d’électricité comme ça à Tokyo ce n’était pas courant. « T-Tu veux qu’on reste là ou on essaie de se trouver un endroit plus calme ? » Avoir pour camarades des jeunes adultes complètement bourrés, c’était moyen pour passer une bonne soirée dans le noir en attendant que les portes d’entrée puissent s’ouvrir à nouveau. Mais en même temps, si ils bougeaient, sa peur ferait qu’il se retrouverait à suivre Opame en lui tenant la main, comme un petit garçon. La honte assurée.

TENUE † « De base, je ne pensais y rester qu’une heure maxi avant de repartir. Et j’ai pas tant de bons amis que ça. Et ils ne sont pas là ce soir. » Tu le regardais du coin de l’œil. Ça ne t’étonnait même pas en fait. Renji était bien trop cruel et méchant pour avoir des amis. Les gens devaient en avoir peur. Les autres ? Devaient sûrement profiter de son fric. Ce n’était pas réellement la joie quand on était riche, tu le savais très bien. L’instant de quelques secondes, il te fit pitié. Mais pas totalement. Tu n’allais tout de même pas avoir de la peine pour ce genre de garçon… « Je vois. » L’ambiance avait subitement changée. Au loin, en dehors de la musique, tu pouvais entendre l’orage gronder. Tu n’avais jamais réellement aimé l’orage… Mais tant que tu ne l’entendais pas entièrement ça allait. La musique couvrait le bruit, et tant mieux. Puis avant même de faire quoi que ce soit, la salle se retrouva dans le noir complet. La musique avait disparue. Tu avais peut-être pensé trop vite… Soupirant, tu fermais les yeux en essayant de ne plus bouger. Le noir ne te faisait rien, c’est ce qu’il y a à l’extérieur qui ne te plaît pas. Ce bruit, qui annonce la couleur. Berk. Ta main se fait attraper par celle de Renji. Elle est moite et grande. Elle n’est pas comme d’habitude. Tu ne dis rien, tu le laissais faire. Il doit sûrement vérifier que tu n’es pas partie. « Ça… ça te dérange de me tenir la main juste un petit moment ? » Voyant la lumière de son téléphone s’allumer, tu pus voir l’ombre de son visage. Tu le détaillais avant d’hocher la tête. « Pas de souci. » Tu serrais sa main par réflexe. Tu te demandais s’il te tenait la main pour pas que tu partes ou par peur du noir. Mais cette idée n’alla pas plus loin dans ta tête. « T-Tu veux qu’on reste là où on essaie de se trouver un endroit plus calme ? » Avait-il peut du noir ? Tu le fixais quelques secondes avant d’entendre le tonnerre gronder. Serrant un peu plus sa main, t’avais l’impression que ce soir, tu devrais mener la danse. Te levant, tu tirais son bras pour le faire te suivre. Tu ne savais pas trop où tu allais, mais la première porte qui arriva sous ta main libre, tu l’ouvris pour le faire entrer. Fermant derrière toi, tu fouillas ton sac pour en prendre ton téléphone et mettre la lampe torche en active. Vous étiez dans la chambre. Tu fis le tour avec ta lampe. Vous étiez seuls. Sans rien dire, tu tirais les rideaux pour ne pas voir les éclairs. Finissant par t’assoir sur le lit, tu regardais Renji avant de lui faire signe de venir s’assoir à tes côtés. Tu lui tendis un coussin l’air de rien. Serrer un coussin, c’était bien quand on a peur.

TENUE † Si il y avait bien une chose qu’il pouvait affirmer c’était qu’il n’était pas bien. Mais alors pas bien du tout. Le noir l’effrayait comme un enfant et il détestait ça. Surtout que cela arrivait à côté d’Opame. Mais la jeune fille ne disait rien, se contentant de lui serrer la main pour le rassurer. Qu’il lui en était reconnaissant, vraiment. Si bien qu’il savait que si la situation n’avait pas été comme ça, il aurait eu le cœur battant la chamade pour elle. Là c’était juste la peur qui l’animait. Serrant les dents, Renji referma un peu plus ses doigts sur la main de la jeune fille qui fit pareil au coup de tonnerre. Avait-elle aussi peur ? De l’orage peut-être ? Pourtant, elle se leva, le forçant par la même occasion à la suivre, et se mit en quête d’un lieu plus calme. Dieu merci, elle lui permettait de ne pas paraître faible devant tout le monde. Sans un mot, il la laissa le guider jusqu’à une pièce apparemment vide. Debout les mains serrées autour de son téléphone, l’étudiant suivait du regard Opame qui gérait la situation pour lui. Ça lui faisait un petit quelque chose à la voir agir comme ça, agir comme si elle le protégeait, lui, le type que tout le monde trouvait imbuvable. Lorsqu’elle l’invita à s’asseoir à ses côtés, il se dépêcha et attrapa même le coussin qu’elle lui tendait pour le serrer contre lui. En même temps, il profita d’être assis pour essuyer ses mains moites sur son jean. « Merci... » Ce fut dit dans un souffle mais il le pensait vraiment. Avec les lampes torches de leur téléphone, il y avait assez de lumière pour le rassurer alors il reprenait peu à peu contenance. « Dis ? Tu pourras garder ça pour toi ? S’il te plaît ? » C’était pas dans ses habitudes d’être poli mais si il y avait bien une chose dont il avait honte c’était ça. Alors, il tourna un visage un peu sérieux vers la jeune fille, en cherchant à croiser son regard. « Je me doute que t’as pas envie, mais vraiment. S’il te plaît, dis pas aux autres que j’ai peur du noir. » Se mordant les lèvres, il baissa les yeux pour observer ses mains. Pas les siennes, celles d’Opame. Des mains petites par rapport aux siennes, avec des doigts ni trop fins ni trop gros. Elles étaient jolies. « Toi aussi t’as peur d’un truc, non ? Du tonnerre ou de l’orage ? » Elle avait serré sa main plus fort au moment où le tonnerre avait raisonné dans la pièce, alors il en avait tiré cette conclusion. Mais si ça se trouvait, il était totalement à côté de la plaque et il était le seul à avoir peur d’un truc.

TENUE † Tu ne comprenais pas trop ce qu’il se passait, mais tu faisais avec. Il ne semblait pas dans ses états et toi, avec le tonnerre qui commençait à bien se faire entendre à cause du silence, tu ne les avais pas toutes. Mais tu te taisais. Tu l’avais amené ailleurs, dans une chambre. T’installant sur le lit, tu soupirais avant d’allumer la lampe de ton téléphone portable. Au moins ça ferait guise de lumière. C’est mieux que rien. Tu tendis un coussin à Renji. Il semblait, avoir peur du noir. « Dis ? Tu pourras garder ça pour toi ? S’il te plaît ? » Et sa question, confirma les choses. Tu pourrais être une grosse garce et le révéler à tout le monde… Mais tu n’étais pas du genre à ébruité et à parler sur le dos des gens. Tu n’étais pas aussi méchante que lui, en fait. « Je me doute que t’as pas envie, mais vraiment. S’il te plaît, dis pas aux autres que j’ai peur du noir. » Tu fus surprise, qu’il puisse t’avouer cette faiblesse si facilement. Est-ce l’alcool qui lui délie la langue ? Tu n’en sais trop rien, mais tu te sens un peu bizarre. Parce que maintenant, tu connais réellement un secret à lui… Et ça te laissait plus que perplexe tout ça. « Toi aussi t’as peur d’un truc, non ? Du tonnerre ou de l’orage ?» Tu relevais le regard en levant un peu la lumière pour l’éclairer. Tu le regardais avant de soupirer. Renji était bizarre depuis quelques mois. Avec tout ce qu’il t’avait fait endurer, tu le trouvais presque trop gentil en ce moment. En avait-il marre de te faire du mal ? C’était-il lassé et continuait-il de te faire chier juste par habitude ? « Je pourrais le dire à tout le monde à côté. Je serai enfin vengée, de tous ce que tu m’as fait subir. » Dis-tu de façon très sérieuse. Mais tu ne le feras pas. Arrêtant d’éclairer son visage, tu le poussais pour qu’il se décale dans le lit. Attrapant un coussin de libre, tu t’allongeais tranquillement en posant le téléphone sur la table de chevet de façon à éclairer la pièce. C’était une lumière tamisée, mais au moins, il n’aurait pas peur du noir. Le tonnerre au loin se remit à gronder. Par réflexe, tu te collas contre Renji, comme tu le faisais avec ton frère. Ta tête contre son torse, tu le serrais contre toi, sans un mot. De toute évidence, il avait compris que tu en avais peur. Vous étiez quitte niveau phobie.

TENUE † Quittant ses mains, Renji releva les yeux vers le visage de la jeune fille. Il était plutôt heureux que ce soit elle qui se tenait là et non quelqu’un d’autre. Peut-être était-ce l’alcool qui faisait doucement effet qui lui faisait penser ça ; toujours était-il qu’il était là, à regarder avec un petit sourire le doux profil d’Opame. Elle était mignonne tout de même et gentille aussi. Un peu tout son contraire finalement. « Je pourrais le dire à tout le monde à côté. Je serai enfin vengée, de tous ce que tu m’as fait subir. » Ah. Il n’avait rien dit en fait. Mais il fallait s’y attendre. La gentillesse pouvait être vite balayée par la rancune et la soif de vengeance. Avec ce qu’il lui avait fait subir – ne serait-ce qu’à Halloween dernier – elle devait lui en vouloir à mort. Et elle avait largement raison. Il s’était comporté comme d’habitude, comme un con. Il l’avait fait souffrir, rabaissé et même tabassé.

Pourtant, en ce moment, le japonais avait envie de tout le contraire. À dire vrai, depuis Las Vegas, il voulait la serrer contre lui, la protéger, la traiter comme la demoiselle qu’elle était. Mais après plus d’un an de souffrance, pourrait-elle accepter ne serait-ce qu’un petit peu de ce changement ? Il en doutait. À moitié. Parce qu’elle était là, à ses côtés, à le protéger même. Lorsqu’elle l’invita à se décaler il le fit et s’allongea même sur le lit, plaçant le coussin qu’il tenait sous sa tête. De son côté, Opame déposa son téléphone sur la table de chevet pour leur laisser une petite lumière et s’allongea aussi. Quand le tonnerre retentit au loin, Renji sentit une petite forme venir se serrer contre lui. C’était elle. C’était bien la jeune fille qui venait poser sa tête sur son torse, le serrant contre son petit corps fragile. Son cœur faillit manquer un battement avant de revenir taper plus fort et plus vite contre sa poitrine. Sans dire un mot, il passa un bras autour de ses épaules et lui caressa lentement le bras de son pouce. Sa mère lui faisait ça lorsqu’il avait peur alors il espérait que cela la détendrait. Parce que lui n’était absolument pas calme, et pas à cause du noir cette fois.