■ Myung Dae aime porter des lunettes sans correction comme accessoire. Il trouve ça amusant. ■ Quand il commence à manger de la glace il a énormément de mal à s'arrêter alors il reste loin de toute tentation car il fait attention à sa diet. ■ Il a toujours son nounours de quand il était petit. Ils sont inséparables tous les deux. ■ Il supporte très très mal l'alcool et en particulier la bière. ■ Il a une peur bleue de tous les insectes. Les petits, les grands, ceux qui volent, ceux qui rampent, il les déteste absolument tous sans exception. ■ C'est un grand fan de Di Caprio. Parfois il passe un de ces films sans la description audio juste pour entendre sa voix. Il n'assume pas trop ça d'ailleurs. ■ Il écoute assez peu de musique mais quand il sculpte il écoute quand même du jazz bien souvent. ■ son plus grand rêve est de faire un tour du monde en montgolfière. ■ Quand son père lui a parlé de se trouver un job il a tout de suite pensé à serveur dans un bar même s'il sait très bien que ça ne sera pas facile pour lui. Enfin bon, il aime relever des défis alors c'est ok. ■ raconte une anecdote ■ raconte une anecdote ■ Sa partie préférée de son corps, ce sont ses lèvres. D'ailleurs il les touche souvent, c'est un tic qu'il a adopté. ■ Il n'a jamais vraiment eu d'ami et encore moins des relations amoureuses. Il ne s'y ai jamais vraiment intéressé jusqu'à maintenant. ■ Être en public ne le rend pas nerveux, bien au contraire. Par contre être seul dans une pièce silencieuse le plonge dans l'angoisse. Il lui faut toujours du bruit comme le tic-tac d'une montre par exemple. ■ Il a gardé son tout premier pinceau. ■ Il pense vraiment et sincèrement au plus profond de son cœur qu'il est le pire cuisinier du monde. ■ Il aimerait bien avoir des tortues quand il sera installé chez lui après ses études. ■ il est fasciné par la neige. Il adore sentir les flocons atterrir sur son visage. ■ C'est un grand fan de films d'horreur mais il n'assume pas de les regarder seul. ■ Il est incapable de ranger quoi que ce soit mais il n'a jamais rien perdu. ■ Il est plutôt sportif. Il n'est jamais contre un bon jogging ou quelque chose comme ça mais il n'a jamais le temps. ■ Il a très envie de se faire un tatouage mais il n'a pas d'idée pour l'instant. ■ Il a exactement seize paires de chaussures. ■ Il se dit bisexuel mais il pense avoir une préférence pour les hommes plus grands que lui en plus de ça.

Oh Myung Dae est né en plein cœur de Busan d'une mère jeune, magnifique, pleine d'espoir, d'ambitions et de rêves. Toutes ces belles qualités ne retiendront pas son fils quand les années seront passées mais ne nous avançons pas trop vite dans son histoire. Le géniteur de cet enfant aux joues roses, aux yeux humides, à la voix perçante et aux gencives encore vierges est un grand chirurgien esthétique renommé dans toute la Corée du Sud et même encore un peu plus au-delà des frontières. Il exerce son métier depuis de nombreuses années et n'a jamais raté une seule intervention de toute sa vie. Il a reformé des nez, des poitrines, des corps entiers, un Dieu vivant qui se permettait de retaper les enveloppes charnelles des personnes qui souffraient plus ou moins d'un physique qu'ils ne supportaient plus. Lui, c'est la vie qu'il ne supporte plus. Il ne supporte pas sa femme, il ne supporte pas son travail, il ne se supporte pas lui-même et il n'est pas certain de pouvoir supporter un petit chiard hurlant à la mort seulement cinq minutes après s'être échappé de l'entre-cuisse de son épouse. Et pourtant, cet enfant, il a quelque chose. Quelque chose qui fait rouler une larme le long de sa joue. Dans son cœur fatigué souffle un courant nouveau et il se réchauffe petit à petit. C'est son fils, son sang, son héritage.

Un an s'est écoulé depuis l'arrivée du petit Myung Dae. Son père a repris une confiance démesurée en lui et sa réputation grimpe en flèche. Sa mère, brillante architecte excelle également dans son travail qu'elle a durement mais sûrement repris également. Petit à petit les deux adultes se construisent tout un monde, se lient avec des personnes d'influence chacun dans leur domaine et pendant ce temps, le petit grandit et évolue. Ils sont trop pris dans leurs boulots respectifs, ils ne se rendent pas compte de ce qui cloche chez cet enfant. Pour eux il est un joyau, l'ange qui est arrivé dans leur vie pour la faire repartir de plus belle, un trophée, une récompense pour toutes ces années de labeur qu'ils ont enduré. Ils l'aiment, on ne peut le nier mais ils sont aveugles.

Quatre ans. Le petit grandit encore. Il devient "le" beau petit garçon que toutes les mères s'arracheraient. Il est mignon à souhait et il est toujours la fierté de ses deux parents qui commencent petit à petit à ouvrir les yeux. Myung Dae mange bien, boit bien, parle bien, entend bien mais quelque chose semble lui faire défaut. Il a du retard sur ses camarades, il a le regard toujours très vide. Comment n'avaient-ils pas pu le voir plus tôt ? Cet enfant est vraiment mal voyant. La moitié des possibilités d'avenir que ses parents imaginaient pour lui se voient réduites à néant. Il ne pourra jamais être chirurgien comme son père ou architecte comme sa mère. D'ailleurs qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre ? Ils jurent tous deux tellement uniquement par leurs emplois qu'ils ne se rendent pas compte que si Myung Dae a du mal à écrire sur les lignes, il sait dessiner sur à peu près toutes les surfaces qu'il trouve adéquates. Il est toujours en train de tout toucher, toujours en train d'essayer de découvrir. Il n'est pas totalement aveugle. Il voit. Il voit les formes, peu les couleurs. Son toucher l'aide beaucoup et parfois il le privilégie même à sa vue. Parfois, il lui arrive de fermer les yeux pour mieux sentir.

Sept ans. Myung Dae a déjà un bon nombre de carnets de dessin à son compteur. Il lui arrive encore parfois de dépasser et son crayon s'échoue alors quelques secondes sur la table. Son père songe à l'opérer pour améliorer sa vue. Il veut faire quelque chose pour son fils. Il ne se rend pas compte qu'il est parfaitement épanouie comme ça et que le peu de vision qu'il a lui suffit amplement. En fait, son père est juste encore plus aveugle que lui et complétement enfermé dans son idée que son fils suive ses pas. Ce qu'il aime, Myung Dae, c'est le dessin. Et du haut de son jeune âge il sait très bien que c'est ça qu'il veut faire : dessiner toute sa vie. Encore et encore.

Il entre dans sa onzième année. Il s'en sort bien à l'école malgré son problème. Il ne voit pas assez bien pour être au fond de la classe mais suffisamment bien pour pouvoir suivre une scolarité normale. Bien sûr tout le monde l'aide au mieux même si au fond il n'aime pas vraiment avoir la sensation d'être un assisté. En fait, les seuls moments où il se sent bien, c'est quand il peint ou qu'il dessine. Il fait des traits, les touches, les efface, les replace. Il est très doué. Vraiment doué. Et un soir alors que papa est sorti, il se lance dans son premier vrai projet, un portrait de sa mère. Jusque-là il n'avait croqué que des petites choses sans même jamais savoir si c'était jolie. Mais là, il allait dessiner sa mère. Devant elle. Toucher son visage et coucher sur le papier ce qu'il sentait en plus du peu qu'il percevait. Le résultat est splendide, sa mère n'en revient pas, une idée germe dans sa tête et le lendemain même elle ramène à Myung Dae son tout premier bloc d'argile.

Quinze ans. Depuis son premier contact avec l'argile, Myung Dae ne l'a plus jamais quitté. Il sculpte. Toujours. Il adore ça. Il adore la sensation que lui procure la froideur du matériel quand il y enfonce ses doigts. Il adore modeler le monde tel qu'il est dans sa tête. Il fait des sculptures incroyables et sa mère le remarque bien. C'est un secret entre eux pour le moment. Papa est de moins en moins à la maison de toute façon. Pendant ce temps l'adolescent se rapproche beaucoup de sa maman. Pour son anniversaire, il réalise une sculpture de sa tête, à elle, magnifique, comme il la voit et étrangement ce n'est pas si différent de la réalité. À cet instant elle comprend que peu importe que son fils voit ou non. Il s'en sortira toujours.

Dix-huit ans. L'âge des premiers conflits. Myung Dae veut faire de l'art, son père veut l'opérer. Il s'y oppose farouchement. Le monde lui plaît ainsi et il ne veut pas le voir autrement mais son père est inquiet dans le fond. Il a peur qu'on profite de son fils, peur qu'il ne se débrouille pas tout seul, peur qu'il finisse on ne sait ou à faire on ne sait quoi. Toutes ces inquiétudes ne font que créer une coupure entre les deux hommes. Myung Dae entend parler de la royal private school et de son cursus artistique. Il veut y entrer. Il pense avoir le talent nécessaire pour le faire et il est prêt à tout pour l'intégrer. Heureusement pour lui, sa mère finit par convaincre son père qui pose ses conditions. Il paye les études et le logement si son fils réussit à se trouver un travail à côté. Il vit assez aisément et n'en a pas besoin mais cette condition a plus pour but de lui montrer que le monde du travail est cruel et sans pitié. Myung Dae relève le défi. Il n'a rien à perdre.

Aujourd'hui il est devenu un magnifique jeune homme nouveau au Japon. Il est prêt à démarrer cette nouvelle vie dans l'inconnu et il est même heureux qu'elle commence enfin. Il est fier de tout ce qu'il a accompli et il veut absolument réussir ses études pour prouver à son père qu'il peut devenir un grand artiste et pourquoi pas ouvrir sa propre galerie ? Il veut aussi découvrir le monde, prendre son envol, se faire des amis qui jusqu'à présent ont cruellement manqué dans sa vie. Et surtout, ce qu'il veut, c'est faire en sorte de cacher le plus possible son petit handicape. Pourquoi ? La pitié des autres n'a aucun attrait pour lui.