TENUE † Il faisait une chaleur écrasante. L’été était bel et bien là. Je n’en pouvais plus de suer comme ça. Je n’arrêtais pas de me doucher à l’eau froide, ou de m’asperger avec ma bombe à eau. Bref, il fallait vraiment qu’on fasse un truc, car j’étais à deux doigts de m’acheter une petite piscine gonflable pour mettre dans le salon. Une clim. Il fallait qu’on fasse installer une clim dans cet appartement. En simple short et t-shirt, histoire de limiter les dégâts de chaleur sur mon corps, je filais à la cuisine pour sortir des fruits du frigo. Bien frais, je les mis dans le mixer avant d’y ajouter du lait, pour me faire un smoothie. L’intérieur de mon corps se refroidira comme ça, non ? J’osais espérer. Regardant la mixture tourner dans le bol, je l’éteignis, avant de tout mettre dans un grand verre. Paille réutilisable dedans, je me mis à boire avant de frissonner. Ah… Ce que c’est bon… Nettoyant tout, je pris mon verre pour aller vers le canapé. L’unique endroit où se trouve un ventilateur afin de brasser de l’air. Mais c’était sans compter, Nawaki qui sorti de sa chambre. Jusque-là, rien de bien méchant, il vivait ici après tout. Mais mon regard, se focalisa sur cette chose. Son torse, totalement nu, me dévoilant une musculature des plus osées et prononcées. Déglutissant, je me sentis chauffer encore plus que la normale. « Yah ! » Hurlai-je à son égard. Détournant le regard, je tendais la main pour lui faire signe de retourner dans sa chambre. « Habille-toi si tu viens dans le salon ! J’ai pas envie de te voir à moitié nue ! » J’en avais pourtant déjà vu des hommes à moitié nu. Dans le salon d’esthétique où je travaillais avant. Certains venaient se faire épiler… Mais là, ce n’est pas pareil et puis ça me gêne… Dans le sens où j’avais bien envie d’y jeter à nouveau un coup d’œil…

TENUE † J’étais habitué à la chaleur, j’avais vécu à Miami, grandi là-bas avant d’échouer ici. C’est un endroit où il fait chaud toute l’année, avec la plage à côté on vivait une vie libre et je n’ai jamais eu de problème à me balader torse nu partout où j’étais. Quand je bossais dans le garage familial en cachette, quand je lavais la voiture de mes parents avec ma sœur et mon frère. Lorsqu’on allait jouer au foot ou au Beach volley, boire sur la plage ou n’importe quoi d'autres. Je dois avouer que ça me manque aussi toutes ces choses. Dans ma chambre, je suis donc torse nu, ne portant qu’un pantalon, la fenêtre aérée pour chercher un peu d’air, c’était étouffant de ce côté-là que je transpirais sans même faire le moindre effort. La soif me fit quitter ma place pour sortir de ma pièce et rejoindre le salon où la jeune fille qui vit avec moi semble me reprocher presque immédiatement ma tenue décontractée. Mes yeux passent d’elle à mon torse et à nouveau sur elle. « Tu n’as jamais vu un mec torse nu ? » Franchement, ça me semble peu probable tout de même. « Avec cette chaleur il va falloir t’y faire, je préfère mourir que mettre un tissu sur moi. » Je file dans le frigo pour prendre une canette de bière, bien fraiche c’est le top ça ! L’ouvrant dans un son peu discret pour m’enfiler plusieurs gorgées en lâchant un soupire de bien-être. « ça fait du bien » Sérieux, faut être heureux avec les petites choses qu’on a quand on les a parce qu’on ne sait pas quand tout peut soudainement disparaitre et devenir subitement inaccessible. « Je donnerais tout pour être au bord d’une plage en ce moment. » Être enfermé dans un appartement où il n’y a pas un brin d’air c’est loin d’être agréable.

TENUE † « Tu n’as jamais vu un mec torse nu ? » Bien sûr que si, il me prenait pour qui ? Mais ce n’était pas la question… Moi, ça me dérangeait… J’avais vraiment envie de baisser le regard et de regarder son torse, mais, je ne le fis pas, je restais digne, en gardant les yeux, rivés sur son visage. « Avec cette chaleur il va falloir t’y faire, je préfère mourir que mettre un tissu sur moi. » Je clignais des yeux avant de porter une main à mes lèvres, en guise d’outrance. « Oui, eh bien, garde quand même le bas d’habiller, hein. » Manquerait plus qu’il se trimballe à poil dans la pièce… On n’était pas assez intime et proche, pour partager le corps de l’autre, visuellement parlant. Je l’observais se prendre une bière, pour en boire une gorgée, mes yeux se posèrent sur la musculature de son dos. Je ne sais pas s’il fait de la muscu, ou si c’est son métier actuel qui fait ça, mais on peut dire qu’il est bien développé… Il semblait apprécier sa bière, tant mieux. C’est pas moi qui boirais de cette chose, donc il savait qu’il en avait tout plein pour lui… Vu que j’achetais par pack de cinquante… Autant avoir de l’avance… « Je donnerais tout pour être au bord d’une plage en ce moment. » Il n’avait pas tort, l’eau, ça rafraichissait… « Tu sais qu’il y a Aqualand ? Pourquoi tu n’y vas pas ? Je doute fortement de voir une mafia japonaise dans ce genre de lieu… » J’en venais même à rire sur le coup. Mais soyons lucide. Ils ne vont pas à Aqualand les gars, ils ont autre chose à foutre. « C’est toujours plus proche que la plage, en tout cas… »

TENUE † Je n’étais pas le genre de personne à être gêné, donc peut-être que c’était égoïste, mais plus que de me forcer à convenir aux autres, je leur impose simplement mon tempérament d’une certaine façon. Ayant grandi dans une ville où nous sommes toute la journée en maillot de bain, je ne trouve rien de choquant à ce qu’un homme se balade torse nu. À sa remarque je pose mes yeux sur mon pantalon et souris. « Ça je peux le supporter. » Ce n'était pas comme si je m’exhibait à poil non plus, juste le haut, ce n'était pas sorcier. Une bière à la main, c’était juste le top de boire une canette bien fraiche avec cette chaleur, tombant une grosse gorgée. Je ne faisais pas attention au regard que pouvait porter Lunan sur moi, de toute façon j’avais un corps bien entretenu, j’ai toujours aimé faire du sport et même ici je continue d’en faire, c’est ainsi que je peux garder la forme et me vider l’esprit aussi. Aqualand ? « Je pensais plus à une vraie plage, avec de grandes vagues et du sable. » Pas à un parc d’attractions. Ce qui me manque c’est juste mes étés habituels, l’année dernière j’étais tous les jours au bord de l’eau, ça me change clairement d’être ici, malheureusement je n’ai pas vraiment le choix et je dois vivre avec, donc... « En voiture je pourrais aller où je veux. » Maintenant que j’avais terminé de travailler mon bijou je pourrais m’échapper, peux importe la distance. Seulement je n’étais pas libre, quoi que je fasse, où que j’aille, fallait que je garde informé ceux qui nous protéger et c’était vraiment lourd, je me sentais tel un prisonnier forcé de suivre un mode de vie qui ne devient monotone et lassant, fallait vraiment remédier à tout ça.

TENUE † « Ça je peux le supporter. » Machinalement, un sourire se logea sur mes lèvres. Tant mieux. Je n’étais pas prête à le voir… En boxer, ou à poil. Fin, ça me ferait bizarre quand même. Déjà que de le voir torse nu, c’était un peu gênant… Je veux dire… Je n’ai pas signé pour avoir un homme qui s’exhibe dans l’appartement… Je suis sûre que le contraire, ne le dérangerait pas… Mais je n’allais pas me promener en culotte et soutif chez nous. J’aurais été seule, par contre, oui, là, j’aurais pu. Soit. Il semblait vouloir se baigner, mais la page était loin d’ici… Il y avait Aqualand au pire, ou les piscines municipales… Mais c’est souvent blindé ce genre de truc… « Je pensais plus à une vraie plage, avec de grandes vagues et du sable. » Je me pinçais les lèvres. Je peux comprendre son envie de plage… « En voiture je pourrais aller où je veux. » Je bus une gorgée de mon verre, qui en fait, me fit finir le contenu de celui-ci. « Pourquoi tu ne demandes pas ? Sinon, y a aussi les onsen, il me semble qu’il y en a de frais pour l’été. » Je n’y connaissais pas grand-chose, c’était pas trop mon délire, surtout de me baigner, dans une eau, où… Pleins d’autres se sont baignés dedans… Berk. Mais ça, il devait s’en doutait de toute façon. Posant mon verre, j’ouvris le frigo pour prendre la bouteille de thé glacé et le remplir à nouveau. « Sinon, tu as l’option douche glacée. Mais tu ne pourras pas barboter. »[/color] Dis-je en fermant la porte du frigo. Mon regard, à nouveau, sur son torse, sa musculature, je le fixais longuement avant de boire une gorgée. « T’es pas très poilu, en fait toi. » Dis-je machinalement. Déformation professionnelle, mais c’est vrai que maintenant que je regardais, il n’avait pas beaucoup de poil.

TENUE † Même si je n’avais pas le corps que j’ai je n’aurais surement eu aucun problème à m’exhiber, au Japon ce n'est pas vraiment le Pays où on est très libre sur ce point, mais j’ai beau être japonais, j’ai vécu dans un pays, une ville où toutes les limites sont permises. La jeune fille a beau me parler d'Aqualand ou autres, ce n’est pas ce genre d’endroit que je veux voir, je veux juste retourner chez moi, j’en ai les souvenirs plein la tête et j’ai même l’impression que je pourrais sentir le sable sous mes pieds, entre mes orteils, chaud ou mouillé, avant de sentir le vent venant de la mer et les vagues s’écraser sur le bord de la plage. Je me demande parfois pourquoi j’ai quitté tout ça, pourquoi il a fallu que je me retrouve prisonnier dans cette situation qui m’oblige à rester enfermé dans cette cage. « Je profiterais de tout ça quand je retournerais chez moi. » Parce que j’allais y retourner, ça je n’avais aucun doute, je ne resterais pas ici indéfiniment, je ne vivrais pas cette vie longtemps, les autorités avaient intérêt à rapidement attraper ce criminel et nous rendre notre liberté. Poilu ? Je baisse la tête pour regarder mon torse et lève les yeux sur elle. « Non, heureusement. » Je ne suis pas fan des poils. « Mais ce n’est pas pour ça que je ne suis pas viril. » Bah quoi ? Certains disent que les poils, la barbe rend un homme plus viril, moi ce n'est pas mon truc. Buvant une nouvelle gorgée de ma canette, plusieurs même, jusqu’à la finir et l’écraser dans ma main en l’aplatissant bien et la jeter dans la poubelle. Me laissant ensuite tomber sur le canapé pour soupirer lourdement en gardant ma tête posée sur le dossier, quel ennui.

TENUE † « Je profiterais de tout ça quand je retournerais chez moi. » Je l’enviais, d’avoir quelque part où rentrer. Je crois que si demain, on nous annonce qu’on est libre, je finirais par rester dans cette ville, pour me trouver un appartement, et un travail… Sûrement l’avantage, d’être orpheline, je n’en sais trop rien. Mais je n’avais aucune attache. Mes amis ? J’en avais très peu, voire quasiment pas. Je suis sûre que personne ne s’est soucié de ma disparition. C’est triste quand on y pense… « Je l’espère pour toi. De tout cœur. » Soufflai-je doucement. Au moins, que l’un de nous retrouver son bonheur et sa joie de vivre. Il avait bien plus de mal que moi à s’habituer à cette nouvelle vie. Sa copine devait atrocement lui manquer. Sa famille aussi… J’évitais d’en parler, mais je voyais bien que parfois, il avait la tête ailleurs. Rapidement, je changeais de sujet, en parlant de ses poils. Le voyant torse nue, je me rendis compte que niveau pilosité, il n’était pas à plaindre. Mais le torse, chez les asiatiques, est souvent imberbe, face au reste qui ne l’est pas forcément… « Non, heureusement. Mais ce n’est pas pour ça que je ne suis pas viril. » Je l’observais finir sa canette puis la détruire avec ses mains. Oui, là, ça faisait viril. Il ne manquait plus que la tonne de sueur sur le corps et il pourrait faire une pub pour coca-cola. Je le regardais se vautrer sur le canapé. Là, par contre, ce n’était plus viril du tout. Je le suivais avant de m’asseoir à ses côtés. Silencieuse je l’observais avant de rire. « Mouais. t‘as été viril quoi ? Cinq secondes, le temps de broyer une canette quoi. Même moi j’peux le faire ça, Monsieur Hulk. » Comment ça je le narguais ? Pas du tout voyons…

TENUE † Il est certain que j’avais un endroit où retourner et je comptais bien rentrer chez moi, je n’étais pas disposé à vouloir vivre ainsi toute ma vie, ici, avec ce mode de vie caché et surveillé. Je pouvais le supporter, mais j’avais ma limite et un jour ou l’autre je serais incapable d’en encaisser davantage, le jour où je commencerais à vivre plus comme Nawaki qu'Itoya sera peut-être le moment de tout lâcher. C’est difficile de s’adapter, de vivre une vie qu’on a inventée, de ne pas mélanger les deux. Je veux juste reprendre mon existence là où je l’ai mise en pause, tout en sachant que ma famille, mes proches eux, a continué de vivre aussi, sans moi. Où tout cela va nous mener exactement ? « Merci. » Concluais-je simplement à ses mots, quant au fait que je ne suis pas poilu, je préférais largement ça qu’être un singe. Mais cela ne voulait pas dire que je n’étais pas un mec, un vrai, les femmes aiment bien les gars avec des poils ou une moustache, bref, ce n’est pas mon cas. Je me sens très bien comme je suis. Jetant la canette je viens m’écraser sur le canapé, la regardant quand me rejoint en se moquant de moi. « Je parlais d’un point de vue général, Si tu juges chacun de mes gestes on ne va pas s’en sortir. » Je souris en soufflant, les mains sur mon ventre. « Tu n’as pas peur d’attraper des microbes à venir si proche ? Je pourrais te mouiller avec ma sueur. » Je la taquine en retour, elle aussi avec un gros problème qui était loin d’être facile à vivre au quotidien, mais bon, parfois je trouvais qu’elle arrivait à l’oublier elle-même, ce n'était pas si mal, surtout qu’en été ce n'est pas la meilleure période pour être maladivement maniaque.

TENUE † « Je parlais d’un point de vue général, Si tu juges chacun de mes gestes on ne va pas s’en sortir. » Je posais ma main sur ma bouche, pour cacher un petit rire narquois. J’aimais bien, le fait qu’on se rapproche lui et moi. On n’a pas trop le choix. Mais je préfère ça, que de se chamailler. Après tout, on aurait pu ne pas s’entendre… La collocation aurait été délicate alors… Mais bon, nous nous entendions bien, alors pas besoin de penser à si, ça n’avait pas été le cas. « Tu n’as pas peur d’attraper des microbes à venir si proche ? Je pourrais te mouiller avec ma sueur. » Instinctivement, je me mis à rougir. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me sorte cette réflexion. Passant une main dans ma nuque, j’évitais de me gratter, plus par psychologie que par envie. « Arrête. Tais-toi. » Dis-je en commençant à me gratter. « J’arrive plus ou moins à me faire à toi… » Dans le sens où on vivait ensemble, on partageait nos… Ben nos microbes. Même si je lavais souvent, trop souvent… Je le fixais longuement avant de secouer mes bras plus pour enlever cette envie de me frotter qu’autre chose. « Bouge pas. » Je le fixais en lui faisant signe de ne pas bouger. Tendant la main, je restais à quelques centimètres de son buste. Le doigt tendu, j’avançais lentement celui-ci vers sa peau. Une grimace sur le visage, je finis par poser mon doigt sur sa peau, nue, quelque peu humide de sueur. L’enlevant aussitôt, je secouais ma main comme si j’avais touché du feu avant de sautiller sur le canapé. « Ne pas se laver le doigt. » Je murmurais cela à plusieurs reprise comme une idiote en fermant les yeux.

TENUE † Je ne pense pas que j’aurais supporté le fait de vivre avec quelqu’un que je n’apprécie pas, certes, Lunan et moi sommes différents, nous n’avons pas la même vision des choses, puis avec sa phobie maladive des microbes ce n’était pas simple tous les jours, quand on n'est pas dans sa tête et qu’on ne pige pas forcément comment elle voit ou pense les choses, bah... On trouve ça bizarre. Pour ma part je me dis que faire attention ou non à la saleté ça ne changera rien, elle sera toujours là, mais expliquer ça a quelqu’un comme elle c’est délicat, parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de frotter, alors oui, parfois c’est dur, mais la personnalité en elle-même de la jeune fille est loin d’être désagréable et je m’habitue à sa présence depuis le début, juste que sans cette bonne entente je ne serais surement pas resté. J’ai déjà envie de partir, alors autant dire que j’aurais pris le risque depuis longtemps plutôt que cohabité avec quelqu’un de chiant qui ne me correspondait pas ou qui me taperait sur le système, même si c’est difficile, je ne suis pas quelqu’un de colérique ou de compliquer à vivre. Lui faisait une remarque justement sur sa phobie, elle se rapproche de moi, mais peut-elle le supporter ? Me taire ? Je souris en l’observant. « Quelle éducation » Je me moque bien entendu. « Je dois bien le prendre ? Si tu te fais à mes microbes~ » C’est marrant de la taquiner, je ne peux pas imaginer à quel point c’est compliqué pour elle, mais c’est trop tentant de ne pas la cherche sur ce détail. À sa demande je ne bouge pas, la regardant, ne devinant pas de suite ce qu’elle a en tête, jusqu’à la voir rapprocher son doigt. J’arque un sourcil quand elle me touche et se met à murmurer son incantation personnelle. « Avoue tu voulais juste me toucher. » Je ris en secouant la tête. « Ne te force pas, si tu veux te laver, laves-toi, rien ne t’oblige à faire ça. » Pas même moi.

TENUE † « Quelle éducation. Je dois bien le prendre ? Si tu te fais à mes microbes~ » Je gonflais mes joues avant de souffler l’air qui s’y trouvait. « Comme on vit ensemble, même si je nettoie très souvent, nos microbes vont forcément devenir les mêmes. » D’ailleurs le monde des microbes était un peu chelou, quand on y pensait. Mais on partageait le même logement la même douche les serviettes et j’en passe… Tout passait par l’air. Au final, c’est à la fois fascinant et flippant. Bien rapidement je pose mon doigt sur son torse. Il est légèrement moite sous la sueur et la chaleur. Mais je le retire bien rapidement, comme si je venais de me brûler le doigt, alors que pas du tout. Mais je me retenais, pour ne pas aller laver mon doigt. « Avoue tu voulais juste me toucher. Ne te force pas, si tu veux te laver, laves-toi, rien ne t’oblige à faire ça. » Je relevais le regard en riant légèrement. « Je suis pas ce genre de fille. Et puis j’ai déjà touché des hommes bien plus baraque que toi. » Je faisais jouer mes sourcils d’un air provocateur. « Avec des gants, de la cire et en les épilant quoi. » Mon ancien boulot quoi. Jamais je n’avais touché un homme sans gant, ou alors de façon non professionnelle. Quand on y pense, ma vie est un peu merdique sur ce plan là… « T’inquiète je vais survivre. Au pire tu seras responsable si j’attrape une merde. » Je tirais la langue d’un petit air provocateur. Je doutais fortement chopper le sida, ou Ebola ou que sais-je en ayant effleuré son doigt. Toujours plus loin, Lunan… « Ceci dit, tu as la peau douce. C’est cool ça. » Les peaux rèches, c’est pas le must quand même.

TENUE † Au début je ne trouvais rien à dire à Lunan, je ne suis pas un grand bavard contrairement à ce qu’on pense, je suis plutôt un gars qui ouvre la bouche que lorsqu’il a des choses à dire ou que la conversation n’est pas trop ennuyante. Vivre avec la jeune fille m’a permis de répondre aisément à ses questions ou d’avoir des échanges avec elle plus fréquemment, après si Lunan venait à dire des choses idiotes ou qui m’ennuient je ne me forcerais pas à répondre, je suis assez unique en mon genre il faut dire. Cette conversation n’est pas très importante, mais la taquiner m’amuse assez, surtout concernant ce problème du quotidien, sa phobie des microbes, un truc complètement fou. Je ne pourrais certainement pas vivre si j’étais à sa place, je n’aurais pas la patience. « Bonne déduction. » Soufflais-je avec un léger sourire, sauf qu’elle n'est pas censée accepter les microbes aussi aisément, si elle peut le faire c’est qu’elle peut guérir non . Avec la volonté on peut tout faire. Elle m’a rapidement touché, j’ignore ce qu’elle tente de prouver ainsi, mais si ça peut l’aider je ne vais pas l’arrêter. « Qui a dit que j’étais baraqué ? On n'est pas forcément obligé de vouloir toucher seulement les mecs de ce genre. » Même si je ne suis pas mal physiquement, je m’entretiens en même temps. J’imagine le gars se faire épiler, ça me fait grimacer, je n'ai aucune envie de tester, laissons ça aux femmes, elles sont plus masos que nous. « Tu vois, si tu dis que tu vas survivre après m’avoir touché, tu pourrais survivre en touchant n’importe quoi, ta phobie se calmerait-elle ? » Ce serait cool. « Ouais, ma copine appréciée ça aussi~ » soupirant, j’aimerais être avec elle et la rassurer.