plusieurs jours déjà que zeshin le voyait dans la pièce commune, et il n’était pas maniaque, mais ça ne pouvait plus durer. il n’avait rien contre son colocataire, mis à part sa saleté.

zeshin avait du changer de dortoir il y a quelques jours pour des raisons qui lui échappaient. un de ses anciens colocataires avait demandé à ce qu’un de ses amis transfèrent, et zeshin avait du partir pour faire de la place. il n’avait pas été offensé par la demande, rencontrer de nouvelles personnes ne le dérangeait pas. et ses nouveaux colocataires avaient l’air d’être des gens cool, au premier abord. et il avait été trop concentré par ses études pour vraiment faire leur connaissance. alors maintenant qu’il avait rendu son dossier, il avait plus de temps pour les observer et les connaître.

zeshin s’était rapidement rendu compte que quelque chose clochait chez ace. il ne l’avait pas vraiment remarqué ces derniers jours, mais il était persuadé qu’il portait les mêmes vêtements depuis au moins deux jours. il était presque 17h et il semblait tout juste être sorti du lit. ce qui n’était pas le cas, puisque zeshin l’avait rapidement aperçu ce matin sur le campus.

zeshin était posé à table, en train de manger des céréales, regardant distraitement son téléphone. son regard fut attiré par ace. il lui fallut à peine quelques secondes pour remarquer la tâche sur son tee-shirt. zeshin n’avait pas vraiment envie de savoir ce que c’était. il n’était pas vraiment uptight, mais il ne pouvait pas tout laisser passer. il fallait qu’il lui dise quelque chose. peut-être que ses colocataires n’osaient rien dire, ou avaient déjà essayé. il n’en avait pas encore parlé avec eux. mais il était déterminé à lui faire part de son opinion sur son hygiène, car si ce qu’il fait quand il est seul ne le regarde pas, il était assez souvent dans la pièce commune pour que la remarque de zeshin ne soit pas complétement déplacée. il se leva avant de se dégonfler et de repartir dans sa chambre sans lui avait parlé deux mots. « ace, j’peux te parler? » il essayait d’adopter une voix amicale du mieux qu'il pouvait, mais plus il s'approchait de son colocataire, moins il pouvait empêcher son nez de froncer. « comment dire. y’a un truc qui me dérange chez toi. »

Ayant mon propre appartement je ne restais jamais une semaine entière aux dortoirs sauf en cas d’examens, je trouvais ça beaucoup plus simple pour faire les allers-retours sur place et pouvoir bosser tranquillement. Bien sûr, je n’avais pas de soucis à me faire dessus, je n’avais pas sauté une classe pour rien, l’informatique c’était mon domaine et je n’étais clairement pas disposé à rater la moindre épreuve, pas que j’avais quelque chose à prouver, je me fichais bien de ce que les gens pouvaient penser sur mon compte depuis le temps, mais quand je fais quelque chose qui me plaît, rien ne peut réellement m’arrêter.

Cela faisait deux ou trois jours que je bossais sur un projet et évidemment prendre une douche ou me changer n’était pas ma priorité, cela ne l’était jamais pour être exact. Je sais parfaitement ce qui se dit sur mon compte et d’autres auraient tout fait pour faire taire les critiques, les jugements, les surnoms méchants, moi ? Je suis sourd à toutes ces choses et faut bien avouer que mon indifférence peut aussi être agaçante, que voulez-vous ? C’est comme ça. Quand je quittais ma chambre c’était pour aller me chercher à boire, à manger, normalement j’oublie ces choses-là aussi quand je suis chez moi… Faire les courses c’est comme prendre une douche pour moi, je n’y pense clairement pas et je n’aime pas ça.

Nyima m’apporte toujours de quoi me nourrir, sinon je n’ose imaginer où je serais… C’est dingue hein ? Evidement je suis aussi du genre aveugle aux désespoirs de mes colocataires, disons que je suis dans ma bulle donc le reste est invisible, je n’y porte pas autant d’attention que je devrais. C’est lorsqu’une voix m’interpelle à peine revenu dans ma chambre que je me tourne pour faire face à l’autre garçon, j’ai les cheveux cachant mon regard, vêtements débraillés, je ne ressemble presque pas à un être humain dans cet état, mais je suis bien là. J’ignore de quoi il veut parler, mais je ne l’en empêche pas. « Un truc ? Qu’est-ce que c’est ? » Autant demandé, vu qu’il me le dit clairement autant ne pas tourner autour du pot, ce n’est pas mon genre.