TENUE ••• Bon jouer le parfait petit étudiant c’était bien joli, mais au fond… Il n’aimait pas trop ça. Certes, il était un excellent élève.. Il avait pris la criminologie parce qu’il adorait résoudre des énigmes et qu’il trouvait ce cursus intéressant. Peut-être aussi à cause de son attrait pour la mort qui s’est développé à cause de ce mal qui est endormit pour le moment ? Il sait qu’il doit refaire des séances tôt ou tard de chimio… Raison pour laquelle sa carrière de patineur en avait pris un sacré coup et qu’il jouait avec sa vie quand il faisait ses compétitions de voitures. C’était tout le contraire de la loi, mais alors… Pour ce qu’il en avait à faire.. Il n’espérait pas devenir le plus grand détective du monde ceci dit, courser après les criminels, s’il n’arrive pas à faire carrière dans les courses automobiles au moins, cela semblait tout aussi exaltant. D’ailleurs, il avait terminé son devoir sur un cas assez intéressant. C’était assez nul d’avoir certaines facilités, car au fond il avait l’impression de s’ennuyer, mais étudier les criminels c’était assez incroyable. Au moins, il ne s’endormait pas en cours et se languissait d’en apprendre davantage. Sauf que voilà, le patineur célèbre qu’il était, avait aussi son lot de fan et dernièrement, il avait l’impression d’être suivit.. D’être épié… C’était assez glauque de penser qu’il pourrait être pris en photos contre son gré. Ah les fans vraiment… Qu’est-ce qu’elles pouvaient être lourdes. Autant, il ne supportait pas qu’elles le comparaient à un chaton, qu’elles lui lancent pleins d’oreilles de chat.. Mais, alors il ne supportait pas non plus qu’on puisse les insulter. Paradoxe ? Complètement. Son meilleur ami Suoh pourrait en témoigner. Il gueule beaucoup, mais il a bon fond.. Faut juste savoir le prendre. Sauf que voilà … Si au début, il n’y prêtait pas attention… Là, il avait l’impression que ses moindres fait et gestes étaient observés à la loupe.. Et cela commençait à l’agacer alors.. Continuant de marcher sur le chemin le menant jusqu’à chez lui, une petite veine tressautant sur sa temple, il finit par pousser sa gueulante :

« BON QUI QUE VOUS SOYEZ !! SORTEZ !! VOUS VOULEZ MA PHOTO ? Tenez ! »

Un beau majeur devant…. Personne ? Si.. Il en était sûr.. Attendez.. C’était quoi ce gamin là bas là ? Etait-ce lui qui le suivait depuis deux semaines voir plus ? En attendant, il n’avait plus du tout de patience notre petit cygne russe qui n’était pas si studieux et sage qu’il en donnait l’air au non.. Il était d’un caractère bouillant.. Très bouillant.

TENUE ••• L’air décidé, Haru se faufile entre les gens tout en alignant sa vitesse de marche sur celui qu’il suit. Mais qui est cette personne et pourquoi fait-il ça ? À vrai dire, c’est plutôt compliqué comme histoire. Tout remonte à ce jour où le jeune homme a eu une illumination. Oui, au beau milieu d’un parc, alors qu’il lisait un bouquin d’algèbre, il a su qu’il finirait inspecteur dans la police criminelle. Ainsi, il pourra mettre ses capacités au service de la justice et protéger les citoyens. Mais avant que tout ça ne se produise, il doit faire quelques années d’études en criminologie – section bien évidemment présente à la Royal. Et c’est là que l’autre rentre en jeu, oui cette personne qu’il suit.

Il s’appelle Plisetsky Yulia et outre le fait d’être patineur professionnel et plutôt beau garçon, il est également étudiant en section sciences criminelles à la Royal. Autant dire, un modèle de haute qualité pour le jeune lycéen. Mais un modèle qu’il n’ose pas approcher, de peur de déranger. Alors Haru a monté un plan. S’il ne peut pas l’approcher, alors il peut le prendre en filature. De un, il en apprendra un peu plus sur son idole ; de deux, ça lui fait une certaine expérience pour l’avenir. Qui sait ce qui peut arriver.

Bref, en deux semaines, il a récolté un maximum d’informations allant de l’emploi du temps à ses goûts alimentaires. Il connaît même la plupart de ses déplacements et contacts – par exemple là, ils sont sur le chemin de chez lui. Évidemment, il s’est fixé une barrière : pas de suivi de téléphone ou de trucs de ce genre. Son but c’est d’avoir un moyen de l’approcher, pas de violer son intimité. En tout cas, il se débrouille bien le petit lycéen. L’autre ne l’a toujours pas repéré. Faut dire que regarder des dizaines de films policiers, ça aide à comprendre les erreurs connes à ne pas faire. Ne pas se mettre trop près, ne pas mettre des vêtements de type colorés/voyants/fluos. Suffit juste d’être dans la norme. Comme aujourd’hui.

Avec un petit sourire satisfait, le jeune campagnard continue sa filature avec application quand soudain, son sujet se retourne grandement énervé. « BON QUI QUE VOUS SOYEZ !! SORTEZ !! VOUS VOULEZ MA PHOTO ? Tenez ! » Et un doigt d’honneur en prime. Oups. Peut-être n’a-t-il pas été aussi discret qu’il ne le pensait. Doit-il s’avancer ? Yulia-senpai n’a pas l’air de savoir précisément qui le suit alors il y a moyen de se retirer. Pour autant, c’est manquer une chance de l’approcher. Respirant un grand coup, Haru prend son courage à deux mains et marche prudemment vers l’étudiant. Et si il le frappait ou se mettait à l’insulter de tous les noms ? Il ferait mieux de s’excuser oui. S’excuser c’est ce qu’il y a de mieux.

Une fois à son niveau, les yeux rivés sur ses baskets, le jeune garçon s’incline en un bel angle droit. « J’suis désolé senpai. J’voulé poa vous ‘gacer, vous soavez. J’voulé juste vous approchez. » Il est à moitié en apnée en disant ça. En plus, dès qu’il stresse son accent de la campagne repart de plus belle. L’air toujours aussi penaud, il se redresse un minimum – sans regarder l’autre dans les yeux pour autant. « L’prenez poa mal hein… C’que j’vous admire un peu moa… vous étudiez le crime et tout, moa ç’m’interesse un peu ‘soavez ? J’suis désolé Yulia-senpai, vraiment, j’suis désolé… Poardon… » Le pauvre, il ne sait même plus où se mettre.

TENUE ••• La célébrité hein ? Franchement qu’est-ce que cela pouvait être pénible ! Surtout quand il était suivit de la sorte et qu’il ne connaissait pas les intentions de ces fans en chaleur. Non parce que certains étaient vraiment des cas.. Il y avait des cadeaux qu’il préférait oublier alors même s’il râlait quand elles lui balançaient toutes des peluches de chat ou bien des serre-têtes avec des oreilles de chats.. Au fond, il était heureux que cela soit ça qu’autre chose.. Finalement, il se disait que les idoles ou toutes autres stars s’en sortaient beaucoup moins bien que lui de ce côté.. Du moins, elles étaient beaucoup plus à plaindre que sa petite personne même si.. Cette sensation d’être suivie depuis 15 jours commençait sérieusement à l’agacer. Il ne pouvait pas avoir un peu d’intimité dans cette vie ? Heureusement, qu’il ne s’était pas rendu à un rendez-vous à l’hôpital. Il ne manquerait plus qu’on sache pour lui et ses problèmes de santé. Déjà qu’il a longtemps souffert de boulimie et tout ce qui s’en rapproche.. Maintenant, on pourrait le soupçonner d’anorexie ou de se droguer aussi.. Se doper par exemple pour les prochaines compétitions à cause de son teint légèrement palot comme on dit. Quoi que là, c’était le cadet de ses soucis ou non.. Son premier soucis, c’était de faire sortir cette personne de l’ombre pour découvrir à qui il avait à faire. Donc, il s’arrête net, pousse une bonne gueulante et offre un magnifique majeur pour la « photo ». Et, il attendait.. Il remarqua bien un petit jeunot au coin.. Ce qui l’interpelle et lui fait arquer un sourcil. Il tape du pied montrant d’autant plus son léger agacement, ne supportant pas non plus qu’on le fasse attendre et finalement, ce gamin qu’il avait noté.

Finalement, le payen.. Oui non parce que son accent était … Assez prononcé vint lui parler.. Il ne comprenait pas trop ce qu’il disait ah si, qu’il était fan de lui… Sauf qu’il était fan de lui parce que.. Quoi ? Il étudie la criminologie ? Alors là.. Pour le coup, il était comment dire…. Interdit ? Etonné ?

« Euh… Attends… Tu es fan de moi.. Car j’étudie la criminoligie ? TU TE FOUS DE MOI ?? »

Elève t’il à nouveau la voix. Si c’était une blague en voilà une bonne. Franchement pourquoi, il fallait que cela tombe sur lui hein ? Pourquoi doit-il toujours tomber sur des cas ? Ou plutôt, pourquoi tous les cas bizarres sont pour lui hein ? Franchement, il commençait à regretter son choix et voilà sur ses oreilles sifflent. Lui rappelant qu’ils sont dehors.. Il se pince les narines et finalement finit par reprendre :

« Si tu me paies à boire et une pâtisserie, je veux bien passer au-dessus de cette filiature.. Même si.. C’est à revoir.. »

Oui, Yulia avait un creux et puis, il avait oublié son porte-monnaie chez lui et, il n’avait pas envie de ramener ce drôle de spécimen chez lui.. On ne sait jamais, du coup, autant aller déguster et parler dans un café pendant qu’il se régalait de petites merveilles ? Ben autant profiter d’avoir un fan non ? Et puis, c’était vraiment stressant d’être suivit de la sorte pendant deux semaines..

TENUE ••• Maintenant qu’il est en face de lui, à regarder ses pieds sans oser relever les yeux, Haru se rend compte de sa bêtise. Jamais il n’aurait dû le suivre comme ça. Il aurait mieux fait de prendre son courage à deux mains et aller lui demander conseil en face. Sauf que ce senpai est effrayant à n’importe quel moment de la journée. Mais Yulia doit s’en foutre de cette excuse. La seule chose qui doit lui importer c’est qu’un gamin l’a suivit pendant deux semaines dans tous ces déplacements. C’est fini, plus jamais il ne voudra lui parler, ni même le voir. En deux secondes, il a brisé son opportunité de s’avancer sur le programme de l’année prochaine.

« Euh… Attends… Tu es fan de moi.. Car j’étudie la criminologie ? TU TE FOUS DE MOI ?? »
Et voilà qu’il crie. Ça c’est vraiment la fin. Haru rentre presque sa tête entre ses épaules et se ratatine encore plus sur lui-même. Il se sent vraiment mal pour ce qu’il a fait. Pourquoi est-ce qu’il a eu cette idée au juste ? C’était juste de la débilité à l’état pur et personne ne s’est pointé pour l’arrêter. En plus, Yulia-senpai a juste l’air abasourdi par le fait qu’il puisse être fan de quelqu’un pour cette raison. Pourtant ça lui paraît logique. Il l’admire pour ce qu’il fait, ce qu’il a choisi d’étudier. C’est loin d’être facile la criminologie. Il faut avoir le cœur bien accroché, un esprit vif et être capable de se mettre à la place des criminels pour comprendre leur mode de fonctionnement. Ça a de quoi forcer l’admiration. En plus Yulia est beau et populaire. Tout ce qu’il aimerait être personnifié.

« Si tu me paies à boire et une pâtisserie, je veux bien passer au-dessus de cette filiature.. Même si.. C’est à revoir.. »  Écarquillant grand les yeux, Haru relève la tête vers le jeune homme. « Pardon ? » Alors là. Il ne s’attendait pas à une telle proposition. Yulia a-t-il toute sa tête ? Pourquoi le blondinet aurait soudainement envie de passer par dessus ses actes avec juste un café ? Hochant doucement la tête, le lycéen indique de la main le starbuck du trottoir d’en face. « Si ça ‘vous dérainge poas senpai, on peut ailley loa-boas. » Sur ces mots, il se dirige vers le passage piéton pour traverser. Il est pas bien riche mais si c’est pour permettre à son senpai de lui pardonner, alors il veut bien dépenser l’intégralité de son argent de poche. Dès que le feu piéton passe au vert, il rejoint l’autre côté de la route et ouvre la porte du starbuck la mine peu assurée. Il se présentera sans faute dès qu’ils auront commander.

Quelques instants plus tard, il échange ses billets contre leur plateau et part s’installer à une petite table dans un coin. Une fois assis et la distribution des boissons/gâteaux faite, le jeune garçon se tient bien droit et adresse une petite courbette au plus âgé. « B’jour. J’me présente conv’nableimeint. J’suis Niigaki Haru, élève d’dernière année d’lycée. J’é 17 ains, j’suis O+ et tréseorier du conseil des élèves. Mon rêve c’é d’être ‘specteur d’police pour’p’voir arrêter tous les crim’nels d’la ville. » Il a prononcé tout ça d’un trait et désormais, il attend la réponse de l’autre en fixant ses genoux. Sûr qu’il va le sanctionner, mais comment ? Que va-t-il bien pouvoir inventer pour le punir de l’avoir suivit.

TENUE ••• Qu’est-ce qu’il y avait d’absurde à abuser du fanatisme d’un cadet. Pas plus absurde que celui-ci soit un admirateur, car il a décidé de prendre le cursus de criminologie. En réalité, il ne cherchait pas spécialement à faire carrière là-dedans si on l’écoute. Enfin, bon il était toujours coi de savoir qu’on pouvait l’admirer pour cela. Super, il avait un gamin collant qui s’était « entiché » de lui. Sûrement de manière platonique. Du moins il l’espérait. Il n’avait pas envie de coltiner un chaton qui avait décidé de se faire les griffes et qui ne voulait pas les rétracter. Au moins, après sa beuglante, voyant que le chaton semblait le craindre, il avait vu là, l’occasion rêvée de se faire payer une douceur et une boisson. Bon, avec cette chaleur, peu de chance qu’il prenne un café. Il lui fallait quelque chose pour s’hydrater. En tout cas, il décida de jouer. Pardonner trop vite, ce serait lui donner l’occasion de venir l’espionner encore une fois. Il avait assez de détracteurs, un peu trop même.

« Tu es sourd ? J’ai dit que je voulais une boisson fraîche et un gâteau. »

Maintenant, il exigeait, il acquiesce quand le plus jeune désigne un starbuck. Au moins, c’était déjà à proximité et puis, il n’était pas si difficile, même si désormais, il avait du mal à trouver d’autres pâtisseries aussi délicieuses que chez la boulangerie de son meilleur ami Suoh. Il le suivit nonchalamment jusqu’à l’intérieur du starbuck après avoir traversé le passage piéton et c’est sans un merci envers le plus jeune pour lui tenir la porte. Finalement, son côté petit diva était de sortie. Il s’assoit sur la banquette d’une table qu’on lui présenta et croisa les jambes. Il commanda un thé glacé et un énorme brownies. D’ailleurs, à peine servit, que voilà qu’il prit ce dernier pour le croqua, écoutant son jeune interlocuteur. Yulia le regarda avec des yeux ronds.. Oh là.. C’était quo cela ? Il voulait le noyer d’informations c’est ça ?

« Whoaou ! Calmos.. Pourquoi tu me donnes ton groupe sanguin ? Ton nom et ton prénom me suffisent. Sinon tu veux arrêter les criminels ? Tu veux devenir un flicaille ? »

Bon, la réponse, il la connaissait déjà, mais au fond il voulait s’en assurer. Aspirant à l’aide la paille bruyamment son thé glacé, il reprit de plus belle :

« Et donc, tu ne rentres que l’année prochaine en première année ? Je comprends mieux.. C’est que tu as une grande ambition dis moi ! Cependant, faut pas croire que ce soit aussi marrant comme les films le disent petit Padawan ! »

Ben quoi ? Autant être réaliste. Même s’il aimait ses cours, il n’était pas non plus l’être le plus motivé du cursus, mais si cela lui faisait gagner un fan qui était prêt à payer pour une pâtisserie et une boisson. Finalement, il pouvait en abuser un petit peu non ? Puis, il fallait aussi penser qu’il l’avait mis sur les nerfs aussi, alors au final.. Il n’abusait pas aujourd’hui pas vrai ?

TENUE ••• Tandis qu’il a tout le loisir d’admirer ses genoux, Haru se rend compte qu’il s’est peut-être un peu emballé. N’en-t-il pas trop dit ? « Whoaou ! Calmos.. Pourquoi tu me donnes ton groupe sanguin ? Ton nom et ton prénom me suffisent. Sinon tu veux arrêter les criminels ? Tu veux devenir un flicaille ? » Il a raison, même Yulia-Senpai appuie ses propos. La bourde. Il n’est pas comme ça d’habitude, il se contrôle mieux. Sûr que tout ça, c’est parce que son interlocuteur l’impressionne. Avec une petite grimace gênée, il hoche timidement la tête et ose à peine aspirer doucement son thé glacé avec sa paille. À vrai dire, il ne sait pas du tout quoi penser de ce qui est en train de se passer. C’est comme si son esprit était vide. Il n’arrive plus à réfléchir. Alors il se fait petit sur son siège, profitant de la fraîcheur de l’endroit sans dire un mot.

« Et donc, tu ne rentres que l’année prochaine en première année ? Je comprends mieux.. C’est que tu as une grande ambition dis moi ! Cependant, faut pas croire que ce soit aussi marrant comme les films le disent petit Padawan ! » Hochant de nouveau la tête, il n’ajoute rien, une nouvelle fois. Parce que bon, ces conseils sont biens mais il n’est pas naïf non plus. Il sait très bien que ses cours ne seront pas faciles, qu’il devra bûcher et réfléchir. Pour les examens, ce ne sera du par-cœur que sur une moitié, le reste, il devra faire bosser son cerveau et c’est ça qui intéresse le jeune garçon. Enfin, il va pouvoir exploiter l’intégralité de ses méninges pour trouver des solutions.

Avec un petit sourire, Haru reprend un peu confiance en lui et se redresse tout en buvant une autre gorgée de son thé glacé. « J’sais tout çoa. C’é d’ailleurs pour çoa que j’veux travailler dureuh dès maint’nant. C’é pour çoa que j’cherchais l’courageuh d’vous aborder. Pour pouvoir avoireuh l’opportunitéeuh d’m’avancer ein peu. » Passant une main gênée dans ses cheveux, il regarde un peu ses pieds avant de lâcher un petit rire innocent. « J’voudrais poas vous dérainger en vérité, mais j’me d’mandais si c’été possible qu’vous acceptiez d’me laisser voireuh vos cours d’l’année dernièreuh. J’me dis qu’çoa pourra m’permettre d’me faireuh une idée d’ce qui m’attend. » Cela pourra aussi lui permettre de s’avancer bien comme il faut sur son année et qui sait, augmenter ses chances de terminer sa licence plus vite. Parce que ça le tue de devoir rester encore 4 ans sur les bancs de l’école avant de rejoindre le terrain. Lui il veut de l’action tout de suite.

Tout en attendant sa réponse, le lycéen prend une cuillère de sa boule de glace coco et adresse un sourire à son aîné. « D’ailleurs, j’peux vous d’mander pourquoi vous z’avez choisi c’te voie ? »

TENUE ••• Bon ben finalement, le petiot qui devait pas être beaucoup plus jeune que lui n’était pas naïf au point de croire que la vie était faite d’éléphants roses qui volaient dans le ciel. On sait jamais sur qui on tombe. Faut dire que le suivre déjà pendant près de deux semaines, il y avait quand même de quoi se poser de sérieuses questions et plus que tout, de se poser les bonnes comme on dit. Enfin, lui-même au fond, ne savait pas du tout dans quoi il s’était embarqué quand il avait pris ce cursus. Certainement pas pour se faire suivre presque h24 ! D’un autre côté, au moins cela le rassurait sur le fait que ce n’était pas une folle qui en voulait à son corps et au reste. Il l’écoute tout en mordant bien dans son gâteau, en se disant que Suoh était vraiment le seul qui pouvait le contenter dans ce domaine vraiment.

« Je vois… Tu es motivé c’est une bonne chose !! La société de demain a la chance de compter sur toi. »

Il se foutait un peu de lui, car la société était pourrie selon lui. Enfin, le monde l’était en général. Il ne parlait pas spécialement de sa maladie ou autre. Il étira ses bras et finit par dire en voyant là une opportunité de se servir de ce gamin à bon escient tout en étant gentillet. Il n’allait pas l’obliger à faire les sales besognes juste :

« Ok ! Je ne vois pas d’inconvénients, si parfois tu portes mon sac et viens me voir avec une boisson. »

Un gâteau serait mieux, mais il n’allait quand même pas abuser. Après tout, son frère lui en voudrait et puis, il savait ce que c’était de ne pas vivre entièrement sur l’or. En même temps, il n’avait qu’à travailler aussi en dehors des cours pour gagner un petit salaire minimum comme lui. Quoi qu’il en soit, il avait de la chance qu’il soit studieux et sérieux en cours. Au moins, ses cours étaient appliqués. Prenant une gorgée de sa boisson à nouveau, il finit par dire :

« Pour comprendre certains cas humains. Pourquoi, il y a des hommes qui font du mal et qu’est-ce qui fait qu’il y a des personnes comme toi qui veulent à tout prix faire le bien. Puis, les courses poursuites en voiture cela doit être fun. »

Il adorait rouler en voiture, il possédait des techniques intéressantes que son père l’avait poussé à développé. Cela pourra toujours servir comme on dit. En attendant, lui, c’était la course qui lui plaisait plus que tout, mais il est vraiment qu’il était quand même très intéressé par le fonctionnement du cerveau humain.

TENUE ••• « Je vois… Tu es motivé c’est une bonne chose !! La société de demain a la chance de compter sur toi. » Toujours assis sur sa chaise, Haru ne détecte pas le moins du monde l’ironie de son interlocuteur. Au contraire, il acquiesce avec un sourire gêné et se passe même une main dans les cheveux. Oui, en effet, il est motivé comme jamais. Plus il se plonge dans les manuels et écrits de professeurs, les reportages sur différentes affaires, les archives municipales ; plus il fait tout ça et plus il y trouve une détermination qu’il n’a jamais ressenti auparavant. Comme s’il s’agissait véritablement de sa voie. Du sens de son existence. Pour ça, il redouble même d’efforts au club d’arts martiaux, pour s’améliorer encore et encore. À l’avenir, ce petit lycéen compte bien devenir le premier de sa promo et finir son cursus au plus vite. Car il sent que le terrain l’appelle, qu’il a besoin de ressentir cette adrénaline monter en lui dès qu’il entendra le crépitement de sa radio, le son caractéristique d’une nouvelle affaire à résoudre.

« Ok ! Je ne vois pas d’inconvénients, si parfois tu portes mon sac et viens me voir avec une boisson. » Si ça avait été quelqu’un d’autre, Haru aurait rit légèrement puis refuser. Après tout, il est membre du conseil, jamais il ne s’abaissera à être le chien d’un autre. Mais c’est Yulia-Senpai devant lui. Pas n’importe qui. Alors oui, pour des cours supplémentaires, il acceptera tout ça. Ce n’est rien face au gain qu’il obtiendra. « Pour comprendre certains cas humains. Pourquoi, il y a des hommes qui font du mal et qu’est-ce qui fait qu’il y a des personnes comme toi qui veulent à tout prix faire le bien. Puis, les courses poursuites en voiture cela doit être fun. »  Hochant lentement la tête, le garçon marque son approbation. En effet, le côté psychologique est attirant, tout comme l’action des courses en voiture. Il peut comprendre tout ça, même si ce n’est pas sa propre motivation personnelle. Avec un petit sourire, il prend une gorgée de sa boisson et s’appuie contre le dossier de son siège.

« En effet, ç’a l’air cooleuh. Vous s’vez Senpai, moi c’qui m’intéresseuh, c’est d’savoireuh que j’vais faire qu’que chose d’bieng pour la société. J’ad’re la réflexion, pousser mon cerveau jusqu’à s’dernières limiteuhs mais ‘ssi l’adrénaline fac’à l’action, où c’tte fois, c’est mon corps que j’pousseuh dans’s r’tranch’ments. T’t’ça, j’me dis qu’j’peux l’avoireuh en ‘tant inspecteuruh d’police. J’aim’rais être dans’la section d’s crimeuhs violents pl’tard. » Haru continue avec un petit sourire tout en jouant un peu avec sa cuillère et sa glace. Son expression semble un peu timide, le genre de comportement que l’on a face à un aîné que l’on respecte. « C’pour ça qu’j’vous r’mercie Senpai. Y a aucun pr’blèmeuh pour uneuh boisson ou un g’teau en échange. Même’si p’r vous ça semble rieng, p’r moi, c’’t’une énorme faveureuh qu’vous m’faites. » Car même s’il le garde pour lui, le japonais compte bien faire en sorte de s’avancer d’une année. S’il réussit à finir ses études en 3 ans plutôt qu’en 4, alors il aura accompli son premier objectif.

« J’m’excuse ‘core p’r mon comport’ment. J’partais vraiment pas d’uneuh mauvaise pensée et j’me rends compte qu’ça a dû être pesant p’r vous euh au quotidien. Vous ’entir épié d’c’tte façon, ç’e’doit pas êt’e agréableuh d’tout. J’suis vraiment désolé. » Pour ponctuer ses paroles, il se courbe encore une fois sur sa chaise. Heureusement que Yulia s’est montré compréhensif avec lui. Tout le monde n’aurait pas agit de cette manière.

TENUE ••• Franchement, lui, ce qu’il voulait être, c’était pilote de formule 1 ou formule E, enfin dans la course automobile, mais il n’allait pas balancer cela à ce petit qui le prenait comme modèle. Il ne voudrait pas détruire tous ses rêves. Il était motivé, mais bon il déchanterait sûrement plus vite qu’il ne le pensait toutefois, il n’allait pas détruire ses illusions. Surtout, quand il l’entendait parler ainsi. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était croire en lui et puis, voilà comme on dit. Il devrait avoir honte de mettre à contribution son cadet, mais la vérité c’est qu’il ne ressentait rien de ce genre. Cette histoire d’aîné et de cadet, très peu pour lui. Il n’était pas japonais, et avait toujours un peu de mal avec ce fonctionnement. Pourtant, il ne dit rien et son sourire s’agrandit d’autant plus, quand il entendit que ce petit lapinou acceptait son deal. Il lui tendit la main pour qu’il la lui serre et qu’il déclare :

« Deal ! »

En même temps, il avait l’impression qu’il devrait lui tenir un superbe discours d’encouragement pour lui dire qu’il était dedans. Cependant, c’était bien de s’avancer, mais à force il allait s’ennuyer s’il connaissait déjà le programme, même si cela changeait un peu d’années en années.. Enfin le programme et les enseignements bien que cela, soit léger. Cela dépendait du gouvernement pour les cours. Alors, après avoir prit une autre gorgée il finit par dire :

« C’est bien que dans ce monde on est des petits motivés comme toi ! Je suis certain qu’à force, un jour tu deviendras un grand inspecteur ! Ceci dit, prend ton temps. Car, c’est bien de vouloir s’avancer, mais tout aussi se jouer ici ! »

De son index, il appuie sa propre tempe pour lui faire comprendre, que cela pouvait sembler cool, mais que dans le fond, cela ne l’était peut-être pas autant. S’il devait fonder une famille par exemple, et qu’il frôle la Mort, est-ce que cela ne remettrait pas en cause son jugement ? De toute façon, il ne voyait pas quoi dire d’autres, alors il préféra terminer son gâteau au lieu de divaguer. Finalement, n’était-ce pas une mauvaise chose de soutenir son rêve ? Bah, c’est qu’il semblait déterminé alors, autant qu’il l’encourage. Enfin, bon, il tentait de l’épier à nouveau ou de le suivre, il le balançait dans un coffre d’une voiture. Le pire, c’était qu’il pourrait être sérieux. Ceci dit, le lycéen s’excuse devant lui, il finit par lui dire :

« L’essentiel est que tu aies compris la leçon. Rien n’est agréable. La prochaine fois, viens me parler directement ! Sinon, c’est dans un coffre de voiture que je t’enferme ~~ »

Finit-il par lui dire dans un sourire. Toutefois, il se reprit bien vite pour qu’il ne perde pas son petit « servant ». Il se racle même la gorge :

« Je blague détend toi. Je ne vais pas te manger, mais j’avoue que ce serait agréable, que tu ne recommences pas ! »