TENUE †C’est pour de bon. Je ne suis plus un titulaire de l’équipe de hockey. Mon temps était révolu. Je savais que ça allait arriver. Alors avant qu’on me l’enlève tout en étant humilé devant les autres, j’ai fait en sorte de faire comme si c’était moi qui avais quitté de mon plein gré cette équipe. J’ai insulté tout le monde de l’équipe avant de partir. Renji n’était pas là à ce moment là. Dommage. Je l’aurai bien insulté juste pour le plaisir de l’insulter. Plusieurs jours se sont passés depuis. Ça va faire bizarre de devoir s’entrainer au hockey pour être bon alors que je l’ai toujours été. Ce sport a toujours été facile pour moi. Ça va être la première fois que je ressens de la difficulté pendant que je joue. Mais Nai a raison, j’ai peut être mes chances de revenir sur le terrain. Ça va être chiant mais je n’ai pas le choix. Si je veux continuer à jouer je dois m’entrainer pour que mon corps reprenne ses habitudes. Mais il ne faut pas que ce soit trop intense si je ne veux pas que mon cœur me lache. C’est tellement compliqué ! Comme il était hors de question pour les autres de me voir « faible », je ne m’entrainais qu’après leurs séances ou en fin de journée. Là, j’ai encore du temps avant que la journée se termine. Mon cours venait tout juste de terminer. L’amphi s’est vidé mais je reste encore là, à prendre mon temps. C’est ça quand on a un corps faible. C’est tellement frustrant. Mais bon, je ne suis pas pressé alors je m'en fiche un peu. C'est pas comme si j'avais un truc à faire après.

TENUE † Tranquillement installé contre le mur, Renji affichait un petit sourire satisfait un peu mauvais. Oui, l'heure de sa revanche avait enfin sonné. Enfin, il pourrait faire regretter à ce stupide Gareki de s'être approché d'Opame et de lui avoir appris à patiner. Cela aurait dû être son rôle. Et ce voleur allait amèrement le regretter. Car oui, il avait appris une curieuse nouvelle hier, très intéressante d'ailleurs. Apparemment, ce faiblard aurait quitté l’équipe de hockey en insultant tout le monde au passage. Bien évidemment, sans qu’il ne soit présent. Après tout, aurait-il osé élever la voix si le Capitaine avait été là ? Pas sûr.

Alors, il attendait que la sonnerie retentisse, profitant de son après-midi de libre pour faire le poireau devant la salle de l’autre idiot. Il allait lui en faire voir de toutes les couleurs, il s’en faisait le serment. Soudain un bruit strident retentit pour signaler la fin des cours. La sonnerie, enfin. Son grand sourire sadique collé sur les lèvres, Renji laissa ses camarades sortir les uns après les autres, guettant bien que sa cible ne sorte pas sans qu’il ne le voie. Mais non, Tetsuro était resté tranquillement dans son amphi à ranger ses affaires. L’idiot, il ne savait vraiment pas ce qu’il l’attendait. S’avançant de façon assurée, les mains dans les poches, le jeune homme vint se poser en face de lui et s’assit sur l’un des bureaux. « Bah alors mon petit Tetsuro, on prend son temps ? » Là il se pencha vers lui, un rictus moqueur lui déformant le visage. « Dis-moi tout, c’est parce que tu t’es senti écrasé par notre niveau que tu as quitté l’équipe ? » Il fallait dire que désormais ils étaient tous au top, et leur jeu d’équipe se portait plutôt bien. « Et t’avais trop peur de moi pour le faire quand j’étais là par contre, hein ? Avoue. »

TENUE †Alors que je prenais mon temps pour ranger mes affaires, un fou furieux débarque dans la salle. C’est Renji. Voilà. La journée était gâchée à cause de lui. Il s’est assis sur un bureau face à moi. Je lui lance un regard noir. Qu’est ce qu’il fout ici ? « Si j’avais su que je devais voir ta tronche j’aurai accéléré mes mouvements.  » Qu’est qu’il me veut ce connard ? « Ouais c’est ça. Vous étiez tellement sans espoir que j’ai préféré me tirer de là. T’avoir en capitaine me filait la gerbe. » Je ne le quitte pas des yeux. Ce n’était qu’une question de hasard si au moment où j’ai quitté l’équipe, Renji n’était pas là. Honnêtement, j’aurai bien aimé qu’il soit là pour le faire taire. C’est vrai qu’à ce moment là, il est meilleur que moi sur la patinoire mais c’est bien parce que je suis devenu plus nul. Il n’est en aucun cas devenu plus fort, c’est ce que j’aurai aimé lui dire même si ça me faisait chier d’avouer que je suis devenu plus faible qu’avant. Mais je préférais ça à ce qu’il croit être au dessus de moi. « D’après toi, est-ce qu’on évite la merde parce qu’on en a peur ? » J’affiche un rictus avant de continuer. « On l’évite parce que c’est sale. Du con. » Renji n’était qu’un petit con. S’il croyait que j’avais peur de lui, c’est qu’il était encore plus bête que je ne l’avais pensé. Rien à foutre, problème au cœur ou pas je ne baisserais pas les yeux, et surtout pas devant Renji.

TENUE † « Si j’avais su que je devais voir ta tronche j’aurai accéléré mes mouvements.  » Oh, il voulait jouer au fier qui réplique. Mais Renji n’allait certainement pas le laisser faire. Ça non. Aujourd’hui sonnerait la fin de Tetsuro Gareki. Il allait lui faire manger la poussière, suffisamment pour que plus personne ne le respecte et que tout le monde se souvienne que Nakajima Renji reste le Roi de Royal. « Ouais c’est ça. Vous étiez tellement sans espoir que j’ai préféré me tirer de là. T’avoir en capitaine me filait la gerbe. » Avec un petit rictus moqueur, le jeune homme haussa un sourcil. À quoi jouait-il ? Il cherchait à toucher son égo ? Mais il était bien loin de ça. Évidemment que cela l’énervait un peu, mais il ne partirait pas. Du moins, pas tout de suite. « D’après toi, est-ce qu’on évite la merde parce qu’on en a peur ? On l’évite parce que c’est sale. Du con. » C’était qu’il montrait ses crocs le petit étudiant de gestion.

Les bras croisés contre sa poitrine, Renji ricana légèrement avant de se redresser. L’autre voulait vraiment jouer à ça avec lui ? « Oh. Me dis pas que je suis censé me sentir blessé par un truc pareil, hein ? Ça me ferait avoir pitié de toi. » Il lui adressa un petit coup de menton avec un clin d’œil. « On se fait vieux Tetsuro ? Ou alors tu prends enfin conscience de qui est le maître maintenant. » De sa main droite, il vint donner quelques petites tapes « amicales » sur la joue de son interlocuteur. « Je t’en prie, c’est un plaisir de t’avoir à mes pieds. J’avais justement besoin d’un chien pour me cirer mes pompes. »

TENUE †Je n’ai pas besoin de mon talent sur la glace pour remettre Renji à sa place. Il se croit supérieur à moi juste parce que j’ai quitté le club. Qu’il est con. C’est parce que je suis parti qu’il a eu cette position de « plus fort » sur la patinoire. A le voir et à l’entendre, on dirait réellement qu’il est le Roi. Qu’il est stupide et naïf. ? A sa première remarque, j’hausse un sourcil. Pitié de moi ? C’est moi qui devrais avoir pitié de lui et de son égo. Mais plus il ouvre la bouche, plus j’ai envie de le frapper. Je me surprends moi-même de constater que ce n’est pas encore fait. Sauf que c’est la goutte de trop quand il vient me taper sur la joue. Je le repousse d’un revers de main. Je le regarde d’un air agressif puis lui attrape son col, quitte à abimer sa veste. « Raté, je ne suis pas ce genre de chien.  » Malade ou pas, il ne me fait pas peur. Rien à foutre si mon cœur me lâche, c’est une question de fierté qui est en jeu. « Si tu n’as pas envie de te faire mordre, casse-toi.  » Je le repousse violemment. « Qu’est ce t’as à venir me chercher de la merde ? Maintenant que j’ai quitté le club, tu te sens moins menacé donc tu te crois au dessus de moi ? »