OUTFIT x Qu’est-ce qui m'a fait accepter de voir mes « parents » au juste ? Je ne sais pas, mais en parlant avec Eden j’ai subitement accepté de les rencontrer enfin, comme si je me sentais prêt à ça, prêt à faire face à mes géniteurs, ceux qui m’ont donné naissance avant de me croire mort, l’enfant « miracle » qui a survécu, arraché à ses parents, enlevé à sa famille qui revient au bercail. J’aurais pu fuir, mais j’ai affronté ce moment, regards échangés, des étreintes, des pleure presque sans arrêt, surtout de notre « mère » et un père ému, des questions à la recherche de réponses insatiables. Je me suis retrouvé à être le centre de l’attention, recevant trop d’amour d’un coup, beaucoup trop. Je n’y suis pas habitué et cela m’a énormément pesé, pas forcément d’un point de vue négatif, c’est juste que je ne sais pas répondre à toute cette affection, je suis perdu et pas très à l’aise. C’est pourquoi après le repas j’ai décidé de prendre l’air, je ne suis pas parti sans rien dire, juste que j’avais besoin de réfléchir, de faire le point, de comprendre où j’en suis et ce que j’attends de cette rencontre. Je me suis souvent demandé s’ils étaient prêts à m’accepter tel que je suis, avec mes défauts, mes crises de colère impulsives, mon comportement et mon caractère loin de coller à celui de bonnes familles. J’appréhendais vraiment leurs regards, la façon dont je me reflèterais dans leurs yeux, mais je n’y ai rien de mal, de décevant, juste de l’émotion et un soulagement sans fin. J’envie Eden d’avoir grandi dans un cadre pareil avec des gens capables de donner tant, mais suis-je capable de réceptionner tout ça ? Assis sur un banc, je soupire en basculant ma tête en arrière, accompagné de mes mains sur mon visage, je suis paumé.

OUTFIT x Mes parents ont vraiment apprécié la présence de Méliodas. Ils étaient heureux de le revoir, de le savoir vivant. Il était bien réel, je ne l’avais pas inventé. A cette soirée, mon jumeau était le centre d’attention. Ça me faisait plaisir de voir mes parents aussi ému. Je pouvais voir la gêne de mon jumeau mais il allait devoir s’habituer car mes parents allaient le chouchouter jusqu’à la fin. Et ce n’était pas moi qui allait m’en plaindre. Mon aîné de quelques minutes a vécu assez d’injustice. Je ne pouvais pas reprocher à mes parents d’aimer mon frère. Je ne ressentais aucune jalousie vis-à-vis de Méliodas non plus. Il était le bienvenu dans cette famille. J’étais sincère quand je lui avais dit ça. Notre mère lui avait préparé un bon festin pour l’accueillir comme il se doit. Plats sans œuf, bien évidemment. Avant le repas, mes parents ont demandé à Méliodas si on pouvait prendre une photo de famille. J’imagine qu’il n’a pas du être à l’aise mais ils ont tellement insisté que c’était juste impossible de refuser. Une fois la photo prise, on entame le repas. Là encore, mes parents n’ont pas arrêté de remplir le bol de mon jumeau de plats. Même moi j’ai l’impression qu’ils en font trop. Mais d’un côté, comment ne pas les comprendre ? Ils ont retrouvé leur fils mort. A la fin du repas, ma mère a proposé à Méliodas de rester dormir la nuit. Même s’il n’avait pas répondu à la proposition, ma mère n’avait pas perdu espoir. Voyant « l’embarras » de Méliodas, notre père a conseillé à ma mère d’aller faire la vaisselle avec lui pour laisser mon jumeau tranquille. Puis ce dernier nous a prévenu de sa petite sortie nocturne. Je le comprenais lui aussi. Cette situation ne doit pas être très confortable. J’étais en train de manger mon orange lorsque je vois la tête de ma mère sortir de la cuisine. Elle était inquiète, elle voulait que je sorte l’accompagner. J’ai commencé par lui dire que Méliodas avait surement besoin d’être seul mais ma mère ne voulait rien entendre. Je capitule rapidement avant d’enfiler mes chaussures pour aller le rejoindre. Comment pourrai-je savoir où est ce qu’il est aller ? Mais bizarrement, j’avais une intuition qui me disait d’aller dans le parc à côté. Bingo. Il était assis sur un banc, complètement perdu. Sans un mot, je m’installe à côté de lui. « C’est pas facile hein. Je leur avais pourtant dit de ne pas en faire trop. » Je bascule également la tête en arrière, pour fixer les étoiles. « Mais faut les comprendre. Ils t’aiment et sont heureux de te voir. Je ne t’avais pas menti. »

OUTFIT x La vie que j’ai menée, j’ai toujours pensé qu’elle était réelle, vraie, que mes parents étaient mes géniteurs, comme tous les enfants on n’imagine pas qu’on puisse être adopté ou enlevé, c’était de la folie. J’ai mis énormément de temps avant d’accepter de voir mes parents biologiques, surement parce que je n’étais pas prêt à faire face à la vérité, à cette vie que je n’avais pas eue. Tout au long du repas j’ai ressenti ce sentiment, mon père, ma mère, mon frère… Une famille entière, qui semblait vouloir me faire plaisir, je ne savais comment réagir, j’étais touché, c’était surement la première fois que l’on s’occuper de moi avec tant de plaisir et d’attention, mais… C’était étrange. Je ne sais pas si j’étais prêt à ça, c’était plus que je ne l’avais imaginé. Je ne leur en voulais pas, au contraire, mais avant de revenir, de dormir ici, de les appeler « papa » ou « maman » j’avais besoin de temps, j’avais déjà fait un premier pas vers eux et ils devaient être patients. Pour digérer tout ça, j’ai prévenu que je sortais prendre l’air, ne voulant pas m’enfuir comme un voleur, ils n’avaient rien fait de mal, c’était juste… moi. Je pensais à cette photo prise, une photo de famille au complet, mais pour moi c’était aussi trop tôt pour la voir ainsi. Ma « mère » était peut-être une vraie conne, je n’avais connu qu’elle dans ce rôle et j’aimais beaucoup mon père boulanger. Seulement, ils n’étaient pas mes vraies parent et je ne voulais plus revoir cette femme qui m’avait utilisé de punching-ball toutes ces années, je préférais clairement cette mère douce et gentille, touchée et heureuse par ma présence, retrouver son fils, c’était un sentiment fort. Seulement j’étais perdu, parce que pour moi tout se mélangé, j’avais des incertitudes, des questions, des doutes. Et mon jumeau qui arrive à mes côtés, lui aussi c’était étrange, mais je me suis habitué à sa présence, à son visage identique, à lui. Nous sommes frères. « Non en effet, mais je ne leur en veux pas. » Dis-je avant de me redresser un peu sur le banc. « C’est juste un peu bizarre, je ne suis pas habitué à tout ça et c’était un peu trop. » Je dois être idiot pout penser ainsi, mais on ne contrôle pas son ressenti. « Tu as vécu dans un environnement que n’importe qui envierait. » Une famille aimante et présente. « Pour moi c’est nouveau, va falloir du temps pour que cela me semble naturel. »

OUTFIT x Avant de retrouver Mélio, je me suis toujours senti incomplet. Ce sentiment s’est complètement effacé lorsque je l’ai rencontré. Nous sommes jumeaux et je peux ressentir ses émotions. Les retrouvailles avec nos parents ne sont pas évidentes pour lui. Il est gêné. Je pense même qu’il en a peur. Ce monde familiale est nouveau pour lui. Je sais dans les grandes lignes ce qu’il a vécu avec sa « famille » mais ça doit être encore pire que ce que j’imagine. Nous n’avons rien pu faire pour empêcher ça alors on souhaite se racheter en le choyant d’amour, amour qu’il mérite. Méliodas profite du moment calme pour s’éclipser à l’extérieur. Je voulais le laisser seul mais ma mère, inquiète pour lui, m’oblige à aller le rejoindre. Sans devoir à réfléchir, j’ai l’impression de savoir où il est. Encore une de ces mystérieuses liaisons entre jumeaux. Le voyant complètement perdu sur le banc, je pars le rejoindre. Je ne sais pas quoi dire, d’un côté, j’ai l’impression que les mots sortent tout seul. «  Qu’un peu ? » Je ricane légèrement pour essayer de détendre l’atmosphère. «  Tu peux leur dire si c’est trop étouffant. » Il leur faut également un temps d’adaptation. « On est une famille, pas besoin d’avoir peur d’être sincère. » Enfin, je dis ça mais j’ai été le premier à cacher ma façon de gagner de l’argent à mes parents. Je le reconnais, j’ai eu beaucoup de chance d’être dans une famille saine. J’essaye de ne pas les inquiéter en ayant des bonnes notes ou en étant le plus filiale possible. «  Est-ce que tu m’en veux pour ça ? » Je ne l’accuse pas, je veux simplement connaitre son avis, car à quelques minutes près, j’aurai pu être à sa place et lui à la mienne. Je me redresse pour le regarder. «  Honnêtement, c’est nouveau pour moi aussi. Je ne m’attendais pas à avoir un jumeau. Mais d’un côté, je m’étais toujours senti incomplet. C’est bizarre mais quand je t’ai vu avec toutes nos similitudes, ça m’a paru tellement… hmmm comment dire… évident. »   

OUTFIT x Même si j’ai longtemps « fui » cette réalité, je dois arrêter de me conduire comme un gamin, même si j’en suis un… Eden est mon frère, mon jumeau, on partage quelque chose que je ne peux expliquer, certes je ne crois pas vraiment à toutes ces choses liées aux jumeaux, car toutes ces années je ne me suis pas imaginé avoir un frère, mais la situation n’était pas très propice à ce que j’y réfléchisse. J’avais beaucoup trop de manque, d’insécurité, de colère et de rage pour me poser des questions. Aujourd’hui, je sais qu’il existe, tout comme j’ai pu rencontrer mes parents biologiques… « Beaucoup ? » C’est vrai, c’est carrément bizarre, mais j’ai vraiment fait de mon mieux pour tenir et gérer la situation, même si j’ai eu besoin de prendre l’air après ça car c’était trop d’émotion pour quelqu’un comme moi, je n’ai pas vécu la belle vie, je n’ai pas connu d’amour aussi fort, d’attention de mes « parents » alors non, je ne suis pas habitué à ce qui vient de se passer, mais je ne fuis pas, je prends simplement du recule pour remettre mes idées en place. « Ils semblaient tellement heureux, ça m’a juste perturbé. Je pense que faut y aller pas à pas, au moins j’ai accepté de les rencontrer, c’est déjà un début non ? » Je souris, Eden sait que ce n’était pas une chose mince à faire pour moi. Secouant la tête à sa question. « Non, je n’ai aucune raison de t’en vouloir, ce qui est fait est fait et honnêtement je pense que c’est mieux ainsi. » Je n’aurais pas voulu qu’il « souffre » comme j’ai souffert et puis tout ça m’a rendu plus fort, je ne veux pas changer mon vécu, c’est simplement que ça n’empêche que peut imaginer la vie de Eden et avec des parents comme ça, il a eu de la chance et j’espère qu’il en a conscience. Je l’observe pendant qu’il me parle et m’explique son ressenti. « J’étais une boule de nerfs, j’en voulais au monde entier quand je t’ai rencontré, au fond je pense que je n’ai pas beaucoup changé, mais le fait de savoir que j’ai une famille, un jumeau ou des parents qui tienne à moi, ça me laisse voir une perspective différente. » Je réfléchis avec un peu de recule tout simplement. « J’ai surtout compris pourquoi des gens me prenaient pour quelqu’un d’autre, je pigeais jamais ce qu’ils avaient à m’aborder alors que je les connaissais pas ! » Je ris, mais c’est vrai, quand on a un jumeau c’est un peu le bordel pour les autres car physiquement, Eden et moi sommes identiques, seul notre caractère est différent, opposé. « Et je t'avoue que des fois ça me fait vraiment chier, sans déconner » Comme avec son infirmière qui m'a sauté dessus.

OUTFIT x C’est apaisant d’avoir un frère. Je me sens moins seul dans ce monde. Mes parents ont toujours été aimants et bienveillants avec moi mais ce n’est pas pareil. Je n’exagère rien quand j’ai l’impression d’avoir plus d’affinité avec Méliodas que j’ai retrouvé il n’y a pas si longtemps qu’avec mes parents avec qui j’ai passé toute ma vie avec. C’est extrêmement bizarre mais c’est la réalité. Je hoche la tête à sa question rhétorique. «  Beaucoup.  » Confirmai-je. Ses mots et son sourire me surprennent agréablement. Je souris à mon tour puis lui donne un petit coup de coude. «  Tu sais, si tu n’avais pas la même tête que moi, je n’aurai jamais cru que tu serais capable de sourire.  » Je le taquine. Peut être qu’avoir un frère me colle vraiment bien à la peau. «  Mais plus sérieusement, je suis tellement heureux que tu aies accepté de les rencontrer. Merci pour tes efforts.  » Pour rester dans le sérieux et le sincère, je lui demande s’il m’en veut, moi qui ai vécu dans le bonheur et dans l’ignorance de son existence. Sa réponse me rassure. Même si je pouvais parfaitement comprendre le cas contraire, je suis content qu’il n’éprouve pas de la rancune envers moi. «  Tu es vraiment plus mature que tu ne le montres.  » Ce n’est pas tout le monde qui peut penser comme lui. Je lui partage mon ressenti en toute honnêteté. Il fait de même et je l’écoute attentivement jusqu’à la fin. J’esquisse un sourire. «  Je n’ai pas la vie facile non plus . » me plaignais-je faussement. Disons qu’elle est bien différente de la sienne. Mais je pense qu’il peut comprendre là où je veux en venir, lui qui a pu avoir un aperçu de ce que je vis, à devoir être tout le temps « aimable ». Si lui, il extériorisait avec la colère, moi, je faisais taire mes propres émotions. Je voulais rendre tout le monde heureux en étant une personne parfaite. Ce n’était pas très sincère de ma part. «  Mais je suis désolé pour toutes ces fois !  » Je me mets soudainement à rire. «  Tu te souviens quand on s’est vu pour la première fois ?  » C’était tellement « gênant », mais maintenant que j’y repense, ça me fait rire.

OUTFIT x Au début c’était loin d’être cool pour moi, je ne comprenais rien, absolument rien et ça me frustré et m’agacé, avec mon tempérament c’était difficile de trouver un moyen de me calmer et d’ailleurs le jour où nous avions appris la nouvelle, la vérité de la bouche de cette vieille femme qui se souvenait de nous je n’avais pas caché ma colère en sortant. Désormais je me sens beaucoup mieux, je suis même content d’avoir Éden ou nos parents, bien que la perspective de les voir comme tels m’échappe encore et qu’il ne soit pas aisé de les appeler « papa » ou « maman » pour moi ce sont des inconnus et malgré tout, avec le temps, peut-être que les choses changeront comme cela a changé avec mon frère. « Profites-en, ça n’arrive pas souvent. » Le pire c’est que c’est vrai, je ne souris qu’avec mes proches, King et Éden en particulier. « Pas de quoi. » J’étais simplement prêt à le faire, il m’a fallu du temps et j’assume tout à fait ça, mais je ne peux pas continuer à fuir éternellement n’est-ce pas ? Quant au fait de lui en vouloir, je n’ai jamais pensé ainsi. Personne ne sait ce que j’ai vécu avec cette femme, mais je n’aurais pas voulu que mon frère soit à ma place, les choses sont ainsi et imaginé un autre scénario ne mènerait absolument à rien. « Qu’est-ce que tu crois ! Bien sûr, je suis mature. » Je me suis débrouillé toute ma vie seul –ou presque- j’ai même été dans un camp de l’armée, puis tous les évènements et les épreuves endurées n’ont pu que me rendre plus fort et plus indépendant, je ne suis pas un gamin. Certes, ma colère et mon impulsivité pourraient faire croire le contraire, mais j’ai des raisons quant à ce comportement-là et je me suis vachement calmé comparé à il y a quelques années.  « Être un petit prince doit être éprouvant. » Je le taquine, mais j’imagine que malgré la « chance » qu’il a dans l’ensemble, Éden a aussi ses soucis et ses propres épreuves à surmonter. « Maintenant que je suis là tu peux lever le pied. » Je souris à nouveau en lui donnant un coup d’épaule avant de soupirer. « C’était l’œuvre de King. » comment l’oublier. « Si encore ce n’était que l’apparence, mais nous avions la même allergie, c’était un peu trop flagrant. » même si au début je ne voulais pas y croire, en fait je ne comprenais simplement pas ce qui se passer.

OUTFIT x J’ai plutôt bien accepté la situation quand tout cela s’est passé. Peut être parce qu’au fond, je ne voyais que ça comme raison possible. Moi qui ait vécu du « bon côté », je peux facilement accepter sa présence alors que pour lui, ce n’est pas forcément le cas. Mais je suis rassuré de voir que son comportement a changé vis-à-vis de nous. Méliodas sourit. Je le taquine avec ça. C’est drôle comment j’ai l’impression d’être plus « moi » depuis que je l’ai retrouvé. « Ohh, dommage. » Je le pousse avec mes épaules comme ferait un enfant. Puis je lui parle de sa maturité. Je ricane quand il me confirme qu’il l’est. « Je t’aurai plus qualifié de débrouillard que de mature. » Mais il est vrai qu’il a une certaine maturité dans sa manière de penser. Ses précédents mots en sont la preuve. Je parle comme si je le connaissais alors que je ne suis entré dans sa vie que récemment. Mais encore une fois, je pense que je peux mettre ça sur le compte de notre lien de jumeau pour faire de telles suppositions. Je lache un petit rire à sa remarque. Un petit prince. Au début, je voulais rendre mes parents heureux en étant le plus parfait que possible mais je me suis rendu compte que ce n’était que pour satisfaire mes propres exigences. Je croyais qu’avoir des bonnes notes était ce que voulait mes parents mais l’arrivée de Mélio m’a fait comprendre qu’un parent ne veut que le bonheur de ses enfants. Quel que soit mes notes, mon caractère, je resterai l’enfant de mes parents. Je souris avec un semblant d’air arrogance. « Tu n’as que quelques minutes d’avance sur moi que tu te comportes déjà comme un grand-frère.  » C’est ce que ma mère m’a dit, que j’étais le cadet des deux. Je me mets soudainement à repenser à notre rencontre et comment nous en sommes arrivés là. J’ai l’impression que c’est à la fois loin et proche. « Pour une fois, je suis content d’être allergique aux œufs. » Soufflai-je en regardant les étoiles. « Tu crois qu’un jour on ira mieux ? Il y a tellement de chose que j’aimerai manger.  » Généralement cette allergie disparait lorsqu’on devient « grand » mais ça fait longtemps que nous ne sommes plus des enfants.

OUTFIT x Je ne suis pas habitué à sourire ou être heureux, je ne dis pas que je n’ai connu que des mauvais moments dans ma vie, j’ai conscience que je ne suis pas le plus à plaindre, mais avec mon caractère je me suis renfermé sur moi-même et j’ai plus souvent fait face à la colère et ma grande impulsivité qui donner le sentiment que j’avais envie de taper tout le monde dès qu’une chose me contrariait donc oui, je ne me montrait pas avec des expressions tendres ou souriantes devant n’importe qui. Quand je suis heureux je l’exprime c’est tout, je dis à Éden que cela n’arrive pas souvent, mais ça ne tient qu’a lui de me donner envie de le faire. Au moins je me sens plus apaisé, plus détendu et moins oppressé qu’il y a quelques mois ou même quelques semaines. J’ai l’impression d’avoir fait un énorme pas en avant et ça fait du bien, je suis assez fier de moi pour ça et j’espère pouvoir avancer encore, lentement certes, mais d’un pas assuré. « Je suis débrouillard ET mature. » Je lui fais un clin d’œil comme si j’avais dit que j’étais parfait, je me sens bien avec mon frère, j’imagine que… peut-être notre lien en est la cause, qui sait. « Même avec quelques minutes d’avance, je suis ton grand frère pas vrai ? » Je lui souris à nouveau, je crois en fait que ça n’a pas d’importance pour des jumeaux, tout ce dont j’ai besoin c’est d’établir un lien solide et fiable avec Éden, le genre de lien que je n’ai pas eu la chance d’avoir, en dehors de King je n’ai pas vraiment d’amis ou de proche, alors un frère peut bien jouer plusieurs rôles pas vrai ? « J’ai grandi avec un père boulanger, imagine un peu mon calvaire. » Je dis « père » mais pour moi c’est quand même celui qui m’a élevé malgré tout, je ne sais pas trop comment le nommer autrement. « J’ignore si on peut guérir, mais pour l’instant il va falloir continuer de se priver. » Ce n’est pas une allergie facile, malheureusement elle fait partie de nous et je ne veux pas mourir pour gouter un gâteau ou une omelette.