What about it daddy cool ? • |

Ce message a été posté Lun 31 Aoû - 11:37

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Main dans la main, le sourire aux lèvres, Roy parlait à son fils tandis qu’il marchait en direction de l’école. Haru n’était pas autant bavard que d’habitude et le père connaissait la raison. C’était parce qu’il lui faisait encore gentiment la morale quant à la violence néanmoins il était inquiet des agissements de son enfant. Lui qui était si adorable à l’origine, savoir qu’il s’était battu à plusieurs reprises avec ses camarades le tracassait. Malheureusement le petit bonhomme refusait de s’expliquer, peut-être parce qu’il avait peur que son géniteur ne le comprenne pas ou le gronde comme sa maîtresse. Pourtant, le jeune homme ne lui avait jamais crié dessus ni mis la fessée, en règle général, il était tout le temps anormalement doux avec lui. Même quand Madame Yoshida avait demandé à le voir et lui avait déclaré que le garçon avait frappé l’un de ses copains, Roy ne l’avait pas réprimandé. Au début, certes, il avait quelque peu levé la voix en disant que ce n’était pas bien de se comporter de la sorte cependant il s’était très vite adouci ensuite, tentant de comprendre son fils qui s’était enfui dans sa chambre. Les enfants étaient bien plus complexes qu’ils n’y paraissaient et le professeur avait rapidement saisi que ce n’était pas en se mettant en colère contre Haru qu’il saisirait ce qu’il se passait. Si encore une fois, il tentait de le résonner, c’était simplement car il se tourmentait à son sujet et qu’il n’avait pas envie que la maîtresse l’appelle un jour en lui disant que l’élève avait été grièvement blessé et qu’il était à présent à l’hôpital.

Un brin papa poule sur les bords, Roy était certainement trop protecteur envers son fils cependant il était comme son tout et se démènerait pour le bonheur de ce dernier. Il le connaissait mieux que personne et se doutait que pour qu’Haru soit violent, il y avait assurément une raison. D’où le fait qu’il ne le grondait jamais, qu’il lui expliquait à sa façon qu’il y avait peut-être d’autres manières de régler les problèmes, qu’il ne devait pas hésiter à lui parler, qu’il serait toujours là pour lui mais l’enfant restait muet, lui souriant tristement parfois. Alors le professeur commençait à penser que ce n’était certainement pas la bonne attitude à adopter, que lui répéter sans arrêt les mêmes choses étaient inutiles et qu’il devait réfléchir à une autre façon de supporter son fils.

Devant le portail de l’école, le jeune homme s’accroupit afin d’être à la taille de son enfant et lui souriant sincèrement, il lui remis correctement son tee-shirt avant de lui ébouriffer amicalement les cheveux.

- C’est toi le meilleur, fiston ! Je serais toujours de ton côté alors si on t’embête, tu as raison de ne pas te laisser faire !

Il était le premier à l’époque à se battre si on lui cherchait des ennuies donc il ne pouvait pas dire à son fils le contraire. Il revenait quelque peu sur sa parole mais c’était différent. Si c’était pour se défendre, Roy trouvait cela normal qu’Haru agisse... Sinon, en grandissant, il se ferait toujours marcher sur les pieds et il ne souhaitait pas ça de son fils.

- Mais n’oublie pas que ceux qui te font du mal ne méritent pas ton attention. C’est toi le meilleur et si on est méchant avec toi, tu dois leur montrer que tu es plus fort qu’eux en ne rentrant pas dans leur jeu.

Faire comprendre cela à un enfant de cinq ans était difficile mais il avait confiance, son garçon était intelligent. Il savait que celui-ci avait la capacité de saisir ce qu’il lui racontait. Sur ses dires, le jeune homme lui tapota doucement son coeur avant de lui expliquer que tout ce qui comptait se trouvait là-dedans, que le reste ne devait pas l’importer et que la meilleure manière de gagner contre ces copains-là était l’indifférence. Être fort ne signifie pas uniquement étaler l’autre à terre et le mettre K.O. Il y a également la force mental, la force de montrer que ça ne nous atteint pas et celle-là, rien ne peut la valoir. Le sourire aux lèvres, Roy lui embrassa le front avec tendresse, n’oubliant pas de lui avouer qu’il l’aimait. Il était temps pour l’enfant de rentrer à l’intérieur toutefois celui-ci ne daigna pas bouger, fixant son père quelques instants avant de finalement, se blottir doucereusement contre lui, ce qui amusa ce dernier. Haru n’avait pas de mère, c’était quelque chose difficile à gérer parce que le professeur ne pouvait malheureusement pas la remplacer cependant cela ne les empêchait pas d’être incroyablement proches tous les deux. Hors, tout le monde a son jardin secret, même les plus petits.

D’un signe de main, il salua son fils qui s’éloignait dans l’enceinte de l’école et attendit de ne plus le voir pour commencer à faire demi-tour. La vie n’était pas des plus simples cependant Roy ne se plaignait pas de la sienne. Des difficultés, tout le monde en rencontrait et c’était ce qui permettait d’avancer. Il avait toujours été le genre d’individu à voir positivement, à voir constamment vers l’avant et il n’avait pas l’intention de changer. Peu importait les obstacles qui se mettaient au travers du chemin, la vie valait quand même d’être vécu. Toujours.

Ce message a été posté Mar 1 Sep - 17:55

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Roy & Yun Hua

Tenue

E

nfin. Les cours ont fini par reprendre et tant mieux, car je n’en peux vraiment plus de la monotonie de mon quotidien, c’en est presque affligeant. Il faut dire que passer son temps à se cacher n’a vraiment rien de distrayant, je dois toujours recourir d’astuces et de stratagèmes pour ne pas attirer les soupçons. Je veux dire, vous trouverez ça agréable par exemple de devoir aller à vos rendez-vous médicaux avec une capuche et des lunettes de soleil en permanence dès que vous avez le malheur de sortir dans la rue ? J’ai parfois l’impression d’être un agent secret, sauf que c’est mon secret qu’il faut protéger, pas celui de quelqu’un d’autre ou d’une organisation hyper classe. Parfois, j’en viens même à me maudire de ne pas avoir choisi la solution de facilité, je veux dire, c’est tellement plus facile quand on avorte, on ne doit pas passer son temps à jongler pendant neuf mois entre les cours, les sorties et les vérifications mensuelles voire hebdomadaires quant au bébé qui pousse dans mon ventre. Et ce n’est pas le pire. Déjà, il paraît que j’en suis à la moitié du terme, ce qui explique pourquoi je commence à le sentir à l’intérieur de mon ventre. On ne va pas se mentir, la première fois, j’ai eu tellement peur que j’ai cru que c’était mauvais signe, alors qu’en fait, c’est tout à fait normal. Je vais vraiment finir par devenir la fille la plus paranoïaque de toute la ville, c’est certain.

Hormis cela, tout semble aller. Enfin presque. Disons que je ne supporte plus non plus certains aliments, qui me donnent immédiatement envie de vomir. Et le comble, c’est que ce sont mes préférés. Adieu charmants sushis, vous me manquerez terriblement ! Et aussi mon diabolo fétiche, puisque les boissons avec les bulles ne semblent plus non plus acceptées par mon organisme. Super. C’est donc un peu au bout de ma vie que je me mets en route ce matin-là, non pas pour l’université parce que je n’ai qu’à descendre les étages pour cela, mais pour une petite boulangerie du coin où je prévois d’aller me prendre un bon cappuccino en espérant que ça me remonte le moral. Car oui, je peux néanmoins encore boire cela sans avoir de nausée, hallelujah ! La boulangerie ne se trouve pas très loin de la Royal Private School, enfin il y a plusieurs minutes de trajet quand même, mais j’ai envie de prendre l’air, alors je décide de m’y rendre à pied. Toujours aussi superstitieuse, c’est donc avec un chapeau sur la tête que j’arrive devant ladite boulangerie pour commander ma boisson de rêve. Je devrais peut-être consulter quelqu’un à ce sujet, c’est peut-être excessif comme démarche non ? Cela dit, comme on dit, mieux vaut être trop prudent que pas assez.

Sur cette bonne pensée, je me promène un peu en ville avec ma boisson chaude en mains, que je déguste volontiers, un peu comme si je craignais que ce ne soit la dernière fois que je puisse en boire. Ces changements hormonaux sont si imprévisibles, je ne sais jamais quand mon corps décide de rejeter soudainement un aliment, c’en est presque effrayant. Déjà que ce n’est pas drôle de surveiller comment je dois m’habiller pour rester la plus discrète possible quant à l’évolution de mon ventre, voilà que je suis obligée d’être toute aussi vigilante concernant mon alimentation. En plus de devoir prendre des cachets pour compenser l’anémie. Quelle vie. En vérité, j’en viens franchement à me demander si au final tous ces efforts en valent vraiment la peine. Je veux dire, c’est tout de même beaucoup de contraintes pour un si petit être que je vais finalement abandonner au bout des neuf mois parce que je suis totalement incapable de m’en occuper.

Cependant, il faut absolument que ce soit avec ces pensées en tête que je me retrouve à longer ce qui ressemble à une école. On reparle de mon karma moqueur ? Je suis prête à tourner les talons sans réfléchir mais une vision inattendue m’arrête net. Une vision que je ne peux m’empêcher d’observer avec plus d’attention. A première vue, c’est assez banal, il s’agit d’un enfant, un petit garçon, qui ne semble pas tant volontaire pour passer le portail de ladite école et d’un homme, accroupi pour lui parler, certainement son père. Même si ce n’est pas correct en temps normal, je ne peux m’empêcher d’épier leur conversation, m’appuyant sur un poteau à proximité. Et je ne peux pas dire que je ne trouve pas ça complètement chou. Emouvant même. Je n’avais encore jamais vu un père se montrer si encourageant envers son enfant, il faut dire que je ne passe pas ordinairement mon temps à regarder les parents et que je n’ai pas non plus eu un modèle paternel exceptionnel.

Non seulement je ne peux pas rester insensible devant ce tableau, mais en plus, je prends conscience d’une chose tout à coup. Je connais cet homme, je l’ai déjà vu à l’université. Il me semble que c’est un professeur de sport, je ne sais pas exactement de quoi vu que ce n’est pas mon domaine, mais c’est un professeur de la Royal, c’est sûr. Et c’est malgré moi que mon cœur se serre lorsque je vois le petit bout de chou s’éloigner après avoir fait un câlin à son papa. Ouah. Alors ça, si ce n’est pas une démonstration parfaite d’une affection parfait parent-enfant, je ne sais pas ce que c’est. Alors oui, une idée folle entre tout à coup dans ma tête. Qui d’autre à part le parent d’un jeune enfant pourrait me conseiller dans cette période délicate de mon existence ? C’est idiot, je vais certainement me griller, mais c’est plus fort que moi, j’ai besoin de parler de mes doutes à quelqu’un. Et il semble être tout désigné pour cette tâche.

C’est donc en le suivant tout en veillant à ne pas me faire repérer – je me ferais presque flipper franchement – que j’arrive ensuite à l’université avec un seul objectif en tête : foncer dans la salle des professeurs en espérant qu’il y soit et qu’il n’ait pas cours tout de suite. Pour ma part, j’ai encore un peu de temps, sinon je ne serais pas sortie, et j’aurais presque oublié que j’ai toujours mon cappuccino en mains si je n’avais pas remarqué qu’il est désormais froid. Bon tant pis. Je le jette négligemment dans une poubelle du couloir avant de toquer à la fameuse salle réservée aux enseignants. Prions pour qu’il n’y ait personne. Sinon au pire je prétexterais que j’ai une question spécifique à lui poser, ailleurs. Allez, on y croit.

« Excusez-moi, j’annonce d’une voix un peu timide, est-ce que par hasard Kasahara-sensei est là ? »

Eh oui, parce que regarder la liste des professeurs pour trouver le bon nom, c’est toujours mieux. Et avoir une illumination en voyant ledit nom aussi. Bref, j’espère simplement que je ne vais pas passer pour une dérangée un peu folle.

WILDBIRD

Ce message a été posté Jeu 3 Sep - 15:25

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Roy priait intérieurement à ce que la journée se passe bien pour son fils et que sa maîtresse ne l’appelle pas encore pour dire qu’il s’était encore battu. Le professeur ne pouvait s’empêcher d’en être inquiet puis espérait qu’il finirait par comprendre ce qu’il se passait dans la tête de son garçon. Les mains dans les poches, il avait pris la route en direction de l’université, n’oubliant pas de s’arrêter à un konbini pour prendre de quoi manger rapidement. Il avait encore un peu de temps avant sa première heure de cours, il en profitait souvent après avoir emmené Haru à l’école. Revenir à l’appartement serait une perte de temps puis en règle général, l’ambiance au sein de la salle des enseignants étaient agréables.

En arrivant, le jeune homme salua gaiement ses collègues pour ensuite aller se préparer un thé. Le thé du matin était crucial et il y tenait, plus qu’au café. Il n’aimait pas le café de toute façon. Sa boisson en main, il s’installa à son bureau pour commencer à grignoter ses onigiris qu’il venait de s’acheter. En même temps, il farfouillait dans ses papiers, jetant des coups d’oeil à son planning de la journée et réfléchit à ce qu’ils allaient pouvoir faire aujourd’hui. Des matchs, ça, ce n’était pas une surprise néanmoins il fallait encore que le professeur mette en place des équipes. Comme promis, il changeait leur rôle à chaque fois de manière à ce que chacun puisse faire quelque chose de différents et surtout, ne pas affronter les mêmes adversaires tout le temps. Ah. Faire du baseball lui manquait tellement. Ce serait bien que l’école organise un évènement sportif où les professeurs seraient contraints de participer. Il serait assurément l’un des premiers à s’inscrire, il adorait ça. Le baseball oui, mais aussi le sport en général. Peut-être devrait-il souscrire l’idée et pourquoi pas déjà en parler à ses collègues.

Alors qu’il venait tout juste de croquer dans sa boulette de riz, son visage se releva aussitôt, quelque peu à l’affut à l’entente de son nom. On le cherchait ? Ses yeux vaquèrent à l’entrée de la pièce afin de tenter de deviner de quel élève il s’agissait cependant cette demoiselle ne lui rappelait personne. Elle ne faisait pas partie de ses étudiantes et ça l’étonnait quelque peu qu’elle désirait lui parler. Machinalement la tête du garçon s’était inclinée sur le côté sous l’incompréhension mais il avait quand même trouvé la motivation de se lever. Il était en train de manger et on l’obligeait à interrompre son repas. Pas croyable ça. Enfin, c’était surtout lui qu’il ne semblait pas l’être puisqu’il avait apparemment gardé cet onigiri avec lui plutôt que le poser et le garder pour plus tard.

- C’est moi, Répondit alors Roy en s’approchant, un sourire bordant ses lèvres, En quoi puis-je t’aider ?

Au même moment, le peu de collègue présent dans la pièce le saluèrent pour quitter la salle et il en profita pour faire entrer l’étudiante à l’intérieur. Du coup, il en profita pour retourner à son bureau, terminer sa boulette de riz et en sortir une autre qu’il tendit à la jeune femme.

- Tu en veux ? Ca donne des forces, vas-y !

Peut-être faudrait-il lui préciser qu’il ne s’agissait pas d’une collègue, pas même l’une de ses connaissances mais bel et bien d’une élève du campus. Hors, l’enseignant avait toujours été ainsi, tentant de briser le malaise à sa manière et de montrer qu’il n’avait encore jamais mordu personne.

Ce message a été posté Jeu 3 Sep - 16:54

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Roy & Yun Hua

Tenue

A

peine ai-je toqué à cette fichue porte que je me sens déjà comme la dernière des idiotes. Est-ce que c’est réellement une idée judicieuse de vouloir poser une question si personnelle à un enseignant, qui plus est, exerce également dans la Royal Private School ? C’est un peu comme signer mon arrêt de mort aux yeux de cette micro société élitiste à la noix. Cela dit, si on tient compte du fait que je suis assez sportive – je suis tout de même cheerleader même si ça ne va pas durer – on peut trouver sensé le fait que je veuille parler à un professeur de sport, même si je n’ai pas la moindre idée du sport qu’il enseigne. Pas grave, il ne doit pas y avoir de discipline interdite aux filles je pense, je vois mal l’école proposer des cours de sumo. Voyons, l’élite coréenne se doit d’être svelte en plus d’être élégante et irréprochable, cela va de soi. Ok, c’est officiel, je suis stressée, tellement stressée que je songe même à tourner les talons durant le laps de temps où je n’obtiens pas de réponse. On ne peut pas dire que le courage m’étouffe en ce moment et il vaut peut-être mieux que je ne m’aventure pas sur ce terrain glissant. La prudence avant tout.

Cependant, ledit enseignant finit par se manifester avant que mes jambes se décident à se déplacer dans la direction opposée. Il n’a pas l’air de comprendre pourquoi je souhaite m’adresser à lui, chose normale, puisqu’il ne m’a certainement jamais vue. Bon point dans l’histoire : ses collègues, au complet, ne tardent pas à désert les lieux, sans doute parce qu’ils ont des cours à assurer. Ce qui ne semble pas être son cas. Ouf. Deuxième soulagement : pas de Ryû dans les parages, donc aucune chance de me griller, ou d’essuyer un regard noir, ou quelque remontrance que ce soit. Autrement, je peux espérer que cet échange se déroulera dans une atmosphère pacifique à souhait. Reste à savoir de quelle manière je compte lui présenter la situation, car ce n’est pas une mince affaire.

« Désolée de vous déranger, je m’excuse en voyant qu’il était occupé de manger, eh bien, disons que c’est assez personnel si vous voulez »

Ma voix est mal mal assurée, et un peu maladroite, au point de manquer de trébucher lorsque je le suis jusqu’à son bureau. Je ne m’étends pas trop là-dessus, je préfère le laisser s’installer tranquillement et confortablement avant d’entrer dans le vif du sujet. Après tout, mes interrogations et mes angoisses ne sont pas communes pour les étudiants de mon âge, alors mieux vaut qu’il soit bien assis, c’est plus sûr. Je fais les yeux ronds au moment où il me propose un onigiri, n’ayant pas songé à un moment qu’il partagerait son repas avec moi. Cela dit, j’accepte son offre avec bonne grâce, puisqu’en l’occurrence, manger ne peut que me faire du bien et je n’ai pas pu savourer mon cappuccino comme il se devait parce que j’étais trop distraite.

« Merci, c’est gentil, j’en ai bien besoin, je réponds avec un petit sourire embarassé. »

En effet, ça me gêne, parce que non seulement je réquisitionne une partie de son temps libre et en plus il m’offre à manger. Soit il est pressé et il essaie de m’amadouer pour que je vide mon sac rapidement, soit ce professeur est un ange venu du ciel pour m’aider à retrouver le droit chemin. En même temps, il me donne un onigiri, ça ne peut être que quelqu’un de charmant et d’attentionné, ce qui me conforte dans ma résolution à confier mes questions existentielles à quelqu’un, et un modèle paternel fiable tant qu’à faire.

« C’est délicat, j’annonce, en prenant une petite bouchée d’onigri, la voix un peu tremblante, disons que c’est pour une amie. Elle est tombée enceinte. Et ils sont pas ensemble, c’est juste arrivé un soir où elle a un peu trop bu. Elle a pas voulu avorter, parce qu’elle pense que ça vaut quand la peine de donner sa chance à l’enfant. Mais elle prévoit de le faire adopter parce qu’elle se sent pas capable de l’élever elle-même avec ses études. »

Pause. Un nouveau bout d’onigiri en bouche alors que je réfléchis à la façon de présenter la suite des évènements. Tout en me demandant s’il va vraiment gober cette histoire d’amie inventée de bout en blanc. On verra bien.

« En fait, je m’adresse à vous, parce que je vous ai vu avec votre fils, je m’empresse de préciser, du coup, je me dis que ça peut être une bonne chose de vous en parler. Je… Elle en est à la moitié du terme et elle commence à se poser de plus en plus de questions. Vous voyez, elle a peur de s’attacher au bébé. Mais en même temps, elle peut pas faire comme si c’était qu’une « chose » qui poussait dans son ventre. Du coup, elle sait plus trop où elle en est au final… »

Je me demande si je n’ai pas pris un ton un peu trop concerné pour relater l’histoire d’une simple amie. Je n’y peux rien, ces préoccupations me tiennent vraiment à cœur et je ne plus faire comme si ce n’était qu’un épisode à vivre et qui allait bientôt prendre fin, sans la moindre conséquence. Et je ne vois personne d’autre qui pourrait comprendre mes inquiétudes à ce sujet mieux que lui.

WILDBIRD

Ce message a été posté Ven 4 Sep - 10:21

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— Yun Hua & Roy —

Prêt à engouffrer le dernier morceau d’onigiri, le professeur referma aussitôt sa bouche lorsque l’étudiante décida de reprendre la parole, expliquant la raison pour laquelle elle avait choisi de venir le voir. Peut-être devrait-il se montrer un brin plus sérieux qu’il y a quelques secondes plus tôt. Malgré tout, il croqua dans sa boulette de riz, posant les restes sur son sac plastique afin d’accorder toute son attention à cette demoiselle. Quelque part, il était flatté qu’elle s’adresse à lui pour des conseils bien qu’à peine eut-elle commencé, Roy fut déjà intrigué. Parce que plusieurs jours auparavant, son meilleur ami lui avait dicté une histoire un peu similaire, lui détaillant ce qu’il avait fait avec une étudiante et qu’elle en était tombée enceinte. Ce soir-là, Ryû lui avait paru si inquiet que ça l’avait lui-même rendu mal de se sentir si incompétent face à la situation de son camarade. Il lui avait raconté que la mère de l’enfant avait choisi de faire naître l’enfant pour le faire adopter ensuite et même s’il n’en avait rien dit, ça avait étonné le jeune homme. Rares sont les personnes qui pensent ainsi de nos jours... Et quel était le pourcentage de chance, qu’il y ait une autre élève dans l’université à avoir la même idée que cette étudiante là ? Très peu, n’est-ce pas ? Donc quelque chose lui faisait penser que cette « amie » était probablement la même personne qui avait couché avec son meilleur ami. Et on venait demander conseil à un enseignant ? Ah, ces jeunes d’aujourd’hui, ils sont tellement naïf.

Hors, un détail réveilla tout à coup le garçon qui n’avait pu détaché son regard de sa vis-à-vis. Si Ryû lui avait tout expliqué lorsque cette histoire était arrivée, il lui avait aussi dit plus tard qu’après avoir discuté avec l’étudiante, celle-ci avait choisi d’avorter. Soit, cette fille dont parlait la demoiselle n’était pas la même qui portait l’enfant de son camarade, soit celle-ci s’était clairement moquée de lui et on ne pouvait presque pas lui en vouloir. A leur âge, on émet beaucoup d’erreur, on ne réfléchit pas forcément à l’avenir ni aux conséquences que cela pourrait causer. On est perdu et effectue des choix plutôt précipités. Dans ces moments-là, c’est toujours bien de compter sur des gens pour nous aiguiller et nous aider à ne pas faire n’importe qui. Puis, plus il l’observait, plus Roy avait l’impression que dans cette histoire, cette amie n’existait pas réellement. Si bien qu’il ne pût s’empêcher de sourire à son interlocutrice, tentant de la rassurer du mieux qu’il le pouvait.

- Cette amie... C’est vous n’est-ce pas ? L’interrogea-t-il posément.

On n’avait oublié de préciser qu’il était du genre assez direct ? C’était trop tard à présent, la question était posée désormais. Mais qu’on ne le prenne pas pour un idiot, cette élève était trop investi par la situation et on n’allait pas voir un professeur pour une camarade, cela risquerait de déranger cette dernière non ? Il lui fit signe de ne pas trop se tourmenter à propos de ça et tirant une chaise en face de lui, il invita la jeune femme à venir s’y installer.

- Ceci n’est que mon point de vue mais je ne crois pas que s’attacher ou non est la question. Tu sais, dans la vie, on est souvent amené à faire des choix qui ne nous plaisent pas forcément. Ce à quoi il faut réfléchir, c’est l’avenir de cet enfant. Si comme tu le dis, ton amie ne se sent pas capable de l’élever alors le confier à quelqu’un est une sage décision. Triste certes parce que si déjà elle pense ainsi, c’est qu’elle s’y est déjà attaché quelque part non ? Mais au moins, elle a pris ses responsabilités.

Ce n’était peut-être pas ce que cette étudiante aurait voulu entendre cependant s’il y avait bien un sujet sur lequel Roy était plus que sérieux, c’était celui-là. Tout n’était que question de volonté, ce qu’on désirait le plus pour le bébé et si psychologiquement, mentalement, on se sentait assez fort pour supporter les galères qu’un nouveau né pouvait apporter.

- Après tout ne dépend que d’elle, Reprit l’enseignant dans une douce esquisse, J’ai plus ou moins tout laissé de côté pour mon fils. Ca n’a pas été facile tous les jours mais je m’en suis sorti et grâce à ça, j’ai un merveilleux cadeau aujourd’hui. Il y a beaucoup d’aide maintenant, on n’est plus aussi seul qu’avant alors dit à ton amie de bien réfléchir avant de prendre une décision. L’argent, c’est sûr c’est important mais ce n’est pas ça qui fait tout un bonheur. Si elle est capable de donner beaucoup d’amour et l’éduquer convenablement, ça change la donne tu ne crois pas ?

Il parlait beaucoup celui-là lorsqu’il le voulait cependant de sa main, il fit signe à la jeune femme de ne pas poursuivre. Il y avait quelque chose qui le turlupinait depuis le début et au bout du compte, il avait besoin de savoir. C’était plus fort que lui.

- Je vais être un peu indiscret mais c’est quand même important alors... Et le père dans tout ça ? Qu’en est-il ?

Qu’il s’agisse de son meilleur ami ou non, cette information était nécessaire pour comprendre et la conseiller correctement.

Ce message a été posté Ven 4 Sep - 18:29

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Roy & Yun Hua

Tenue

J

e n’aurais jamais pensé être au bout du rouleau au point de devoir me confier au premier professeur que j’aurais reconnu se promenant avec son enfant, jusqu’à ce matin. C’est fou comme des choses qui paraissent, certes compliquées, mais simples sur le papier, deviennent tout à coup beaucoup plus complexes. J’étais tellement sûre d’avoir fait le bon choix que je n’ai pas réfléchi un instant à la façon dont j’allais être affectée par ces neuf mois de grossesse, au-delà des changements physiques évidents bien connus de tous. Par exemple, je n’aurais jamais imaginé douter un instant concernant l’adoption prévue du bébé, je n’ai pas pensé que voir un enfant se faire accompagner à l’école par un parent serait un spectacle émouvant qui ruinerait toutes mes certitudes. Je maintiens strictement le fait que je ne me sens pas l’étoffe de la future mère parfaite, loin de là, j’en viens seulement à me demander si je ne risque pas de regretter après coup. Je veux dire, passer neuf mois avec un petit être à l’intérieur de mon ventre, je commence à me rendre compte que ce n’est pas rien, je ne peux pas faire comme si ce n’était qu’une extension provisoire de mon propre corps. C’est pour ça que, même si je ne le connais pas, j’ai vraiment besoin d’avoir l’avis de cette personne qui est passée par ces étapes – enfin pas la grossesse mais ce n’est pas la question.

Exposer la situation s’avère forcément être compliqué, puisque je n’ai pas envie de relater les faits en précisant que c’est moi qui suis face à un problème. Même si je finis par prendre conscience du fait que c’est idiot et qu’il ne va sans doute pas tarder à comprendre le stratagème, si ce n’est pas déjà le cas, c’est plus pratique de tout expliquer de la sorte. Disons que ça m’évite de butter sur mes mots ou de les chercher, et donc de me sentir encore plus idiote. Et il m’a aussi paru plus judicieux de vider mon sac d’une seule traite sans interruption ou sans demander d’intervention de sa part entre-temps, j’aurais peut-être pris peur en route, sait-on jamais. En tout cas, j’ai l’impression d’avoir un poids en moins sur les épaules une fois que c’est fait. Reste à voir s’il ne va pas me juger trop sévèrement, mais je peux déjà deviner au sourire qu’il esquisse qu’il n’est pas dupe, et qu’il a compris mon manège.

Chose qui se confirme quand il prend la parole. Au moins, il n’y a pas de doute à avoir sur la question, il a tout compris, c’est moi qui suis directement concernée, aussi ne juge-je pas nécessaire de le confirmer à voix haute. Je me contente simplement de hocher la tête, il me semble que c’est amplement suffisant. A vrai dire, je me focalise surtout sur les paroles qui suivent alors je n’y fais pas vraiment attention. Dans un premier temps, je suis soulagée de voir qu’il approuve ma décision – enfin celle de ma prétendue amie – et ça me réconforte un peu. Le faire adopter ne peut être que la meilleure solution pour lui, ou elle je ne sais pas, en plus de l’être pour moi. Enfin je crois. A peine a-t-il jugé que c’était une sage décision qu’il s’empresse de nuancer fortement son propos. Il est vrai que je n’ai jamais songé à ce que pourrait être ma vie si jamais je décidais de garder l’enfant, ça ne m’a pas effleuré l’esprit jusqu’ici. Or c’est justement tout le problème et je ne sais plus que penser. Alors que je m’apprête répondre, voilà que le sujet épineux est de retour : le père. Je ne sais dire si c’est visible sur mon visage, mais je me décompose de suite. Ryû est bien la dernière personne dont j’ai envie de parler à un enseignant.

« Ce n’est pas simplement une question d’argent, je réponds en haussant les épaules, elle… enfin je suis assez débrouillarde, je reprends, jugeant qu’il n’est plus nécessaire de se voiler la face, enfin je pense que je pourrais m’arranger pour trouver un travail dans ce cas-là. C’est plus un problème de maturité. Je ne me vois vraiment m’occuper d’un enfant à vingt ans vous voyez ? »

Ce ne sont en effet pas tant les efforts financiers qu’il faudrait faire – même s’il ne faut pas les négliger – qui m’inquiètent mais surtout le fait si je suis capable de gérer cette situation. J’ai beau savoir que ma propre mère m’a eue assez jeune, il n’en demeure pas moins que j’ai eu un modèle paternel assez désastreux, et c’est un euphémisme. En attendant, je sens que je ne peux pas tellement me défiler quant au sujet du père justement. Allez, on y croit.

« Je n’ai pas très envie d’en parler, je reconnais avec une petite moue, je… y’a rien entre nous, j’ai pas envie de que ce soit un poids pour lui. Du coup pour le tenir à l’écart, je lui ai fait croire que j’avais avorté, j’avoue en me pinçant la lèvre. »

Pour une raison évidente, je sens qu’il ne va pas du tout approuver ma décision. Cependant, il me semble que c’est ce que Ryû voulait de toute façon, alors je ne vois trop où est le problème, ce n’est pas comme si la fibre paternelle s’était développée en lui depuis. Même si ça ne m’empêche pas de me dire qu’il vaut mieux que je garde la tête baissée et que je finisse ce qui reste de l’ongiri en attendant sa réaction.

WILDBIRD

Ce message a été posté Ven 4 Sep - 21:04

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— Yun Hua & Roy —

Ce n’était pas facile de donner son avis d’un point de vue assez neutre, sans prêter attention à ses propres émotions. Roy ne pouvait s’empêcher intérieurement de comparer à son propre vécu et ses propres réactions. Tout le monde n’était pas fait pareil et tout le monde ne pouvait pas éprouver les mêmes sentiments que lui. Surtout que d’un côté, ce n’était en rien comparable. Son avis était en quelque sorte erroné car il savait à présent ce que c’était d’élever d’un enfant. Probablement que s’il avait choisi de l’abandonner à l’époque, ses paroles d’aujourd’hui seraient complètement différentes. Hors, le fait qu’il soit passé par tout ça était peut-être une grande aide pour conseiller cette jeune fille néanmoins le professeur l’ignorait. Il espérait simplement ne pas mal l’influencer et la dirigeait vers un choix qu’elle regretterait plus tard. Qu’aurait-il fait à sa place s’il avait partagé sa nuit avec une femme et que malheureusement cette dernière était tombée enceinte, ne pouvant pas avorté ? Tant bien que mal, il essayait de se projeter en arrière. Ce n’était pas pareil puisqu’il n’aurait pas porté le bébé pendant neuf mois dans son ventre cependant, malgré tout, cela resterait son enfant non ? C’était comme lui avait dit Ryû, ça l’embêterait de savoir qu’il y avait quelqu’un au Japon, portant son ADN et qu’il ne pourrait ni voir ni s’occuper. Peut-être que sur le moment, en choisissant de le faire adopter, il considérerait ça comme une sage décision mais à l’avenir, ne voudrait-il pas voir ce que son fils ou sa fille est devenu ? Cela valait certainement pour cette demoiselle.

A vingt ans, un tel évènement n’est pas facile et l’enseignant le concevait plus que quiconque. On est évidemment moins mature qu’on ne l’est à vingt-quatre, vingt-cinq ans seulement, il ne pouvait pas décider à sa place. Il ne pouvait que tenter de l’aiguiller et lui exposer ses propres faits. Mais lui ne pensait pas qu’il était question de maturité parce que c’était certain qu’on n’était loin d’être mur à vingt ans - cela dépend des personnes certes - cependant, objectivement parlant, mettre au monde un enfant, devoir s’en occuper, l’éduquer, ça nous fait grandir plus rapidement qu’on ne pouvait l’imaginer. Bien qu’il en avait vingt trois à l’époque, Roy n’avait pas échappé à cette prise de conscience là et il avait très vite compris que sa jeunesse s’était fini le jour même où Haru avait montré le bout de son nez.

Ses yeux se dirigèrent aussitôt vers sa vis-à-vis lorsqu’elle reprit la parole, s’apprêtant à répondre à sa question existentielle, selon lui. Mais bien sûr, cette étudiante ne souhaitait pas en parler et lui devait se retenir du mieux qu’il le pouvait de ne pas soupirer. Il n’avait aucune certitude qu’il s’agisse de son meilleur ami... Enfin. Jusqu’à ce que la jeune fille termine sa phrase et lui avoue avoir menti au père. Là, maintenant, il en était sûr. Il n’y voyait pas d’autres possibilités parce que tout s’accordait, trop de similitude entre les histoires des deux personnes. Il aurait pu être choqué - il l’était - mais plus que l’être, le professeur restait extrêmement silencieux, tapotant doucement ses doigts contre sa cuisse. Ne surtout pas se mettre en colère. Ce n’était pas grave... Elle était jeune. Elle ne pouvait pas tout comprendre et elle ne connaît pas Ryû autant que toi alors on respire et on reprend. Il n’y avait bien sûr pas que cela qui l’agaçait... Juste que ce n’était pas à elle de choisir à la place du géniteur. On parlait de l’avenir d’un enfant qui serait peut-être plus heureux de partager sa vie avec l’un ou ses deux parents biologiques que des adoptifs. Lorsqu’il grandira, celui-ci pourrait poser des questions sur ses véritables parents et qu’est-ce qu’on dirait de son père ? « Ah bah, il croyait que ta mère avait avorté » Très belle histoire. Roy, on a dit on se calme. On expire, on inspire, ça va aller.

Son regard se détourna ailleurs dans la pièce avant que le jeune homme ne décide à se lever et d’attraper une des dernières boulettes de riz qui lui restait dans son sac en plastique. Manger l’aiderait sûrement à se détendre et rester debout aussi. Ca le frustrait d’être assis dans de telles circonstances.

- Je vais être franc, Rétorqua le garçon d’une voix, toutefois, plutôt calme alors qu’il venait de croquer dans son onigiri, Ce que tu viens de me dire m’a énervé. Je sais que je ne peux pas juger parce que tu n’as que vingt ans, que c’est compliqué. Mais je suis énervé quand même.

Ca se voyait qu’il était en colère. Avec ces tas de grains de riz collaient à ses lèvres, il devait être terrifiant. On dira qu’il était simplement capable de contrôler plus ou moins ses émotions lorsqu’il le voulait vraiment.

- Juste que ce n’est pas à toi de faire ce choix pour lui. S’il ne veut pas l’élever, il n’a qu’à pas reconnaître l’enfant. Seulement tu ne peux pas lui mentir sur un sujet aussi gros. Comment réagirait-il à ton avis s’il apprenait que tu ne lui as pas dit la vérité et qu’il découvre que son fils ou sa fille vit dans une autre famille. Je comprends ta position mais tu ne peux pas lui cacher ça.

Finissant sa boulette de riz, le garçon souffla discrètement avant de revenir s’assoir en face de la jeune femme. Vraisemblablement, manger l’avait réellement calmé - espèce de goinfre. Il lui offrit même un sourire réconfortant à nouveau.

- Disons que ça aussi, ça fait en quelque sorte partie d’un début vers la maturité. Vous devez impérativement régler ce problème à deux. Mais si au bout du compte, lui ne veut pas de cet enfant et que toi tu as peur de ne pas être assez mur pour l’élever. Je te dirais simplement que j’angoissais également à propos de ça et dés que je l’ai vu, j’ai de suite su que je ne pouvais pas le laisser. J’étais loin d’être mature aussi cependant quand tu sais que tu as un fils élever, ça vient naturellement et plus vite qu’on ne le pense. Ne prend pas de décision trop hâtive. Parfois, le déclic vient plus tard. C’est ce que je crois en tout cas. Et puis, je pense que la principale question à se poser de savoir ce que toi tu as envie tu ne crois pas ? Sans parler de maturité, d’argent ou autre... Cet enfant, est-ce que tu aimerais l’avoir et si on t’en laissait l’opportunité, le voir grandir ?

Oui, au bout du compte, la plus grande importance, c’était ça. L’éducation d’un enfant se jugeait principalement par tout l’amour qu’un parent était en mesure de lui donner.

Ce message a été posté Sam 5 Sep - 14:59

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Roy & Yun Hua

Tenue

S

onger ne serait-ce qu'un instant que les foudres de Kasahara-sensei ne se seraient pas abattues sur moi après mon aveu aurait été idiot et naïf. Il va de soi que je ne peux pas m'attendre à ce qu'il approuve ma décision, je présume que s'il avait été à la place de Ryû, il n'aurait certainement pas apprécié qu'on lui cache la vérité. Pourtant, cela me paraît toujours plus ou moins justifié. Est-ce ma faute si je n'en peux plus d'être considérée comme une gamine qu'il faut absolument surveiller parce qu'on juge qu'elle n'est pas capable de prendre ses responsabilités toute seule ? Il a bien été jusqu'à me poursuivre pour le voyage organisé par l'école, je n'avais pas vraiment envie de voir s'il allait oser me harceler jusqu'aux dortoirs par la suite. D'une part, ça m'énerverait et d'autre part, ce serait extrêmement gênant comme situation du point de vue des gens aux alentours. Peut-être que ça ne lui importe pas tant que cela que la nouvelle se répande comme une traînée de poudre à l'école, mais pour moi, moins on alimente la rumeur, mieux c'est. Et de toute manière, ce n'est pas vraiment comme s'il pouvait vraiment m'aider, de quelque manière que ce soit. Je n'ai pas besoin qu'on me surprotège comme une petite fille de dix ans, j'ai bien assez appris à me débrouiller par moi-même pour ne pas être maternée. Alors je ne vois pas pourquoi à présent ce devrait être différent.

Mais je ne suis qu'à moitié étonnée en voyant l'expression agacée de l'enseignant. Il a beau conserver son sang-froid avec une habilité hors norme, je devine assez vite qu'il ne va pas tarder à me dresser une montagne de reproches sévères. Le simple fait qu'il ait besoin de reprendre une de ses boulettes de riz – pour ma part j'ai eu le temps de terminer la mienne depuis quelques minutes déjà – avant de reprendre la parole ne me rassure en rien. C'est que mes propos ont vraiment dû atteindre un niveau d'irritation élevé. J'espère simplement qu'il ne va pas me faire une scène au milieu de la salle des professeurs, même si personne ne s'y trouve, je pense qu'on peut aisément entendre quelqu'un crier depuis l'autre bout du couloir. Toutefois, il s'avère qu'il opte pour un ton posé, rapidement contrebalancé par le contenu même de ses dires. Gagné, je l'ai bien énervé et il a beau me dire qu'il ne me tient pas rigueur en raison de mon jeune âge, je sens qu'il ne va pas se montrer tendre pour autant. Anastasia avait peut-être raison quand elle me disait que le mensonge n'apportait jamais rien de bon au final. Je me montre on ne peut plus docile, encaissant ses remarques sans broncher. Je comprends bien que ce n'est pas à moi d'avoir le monopole des décisions à prendre, mais quelle différence cela fait si au fond il ne veut pas de cet enfant ? C'est certainement mieux ainsi.

Ce qui n'empêche pas la suite des arguments de mon vis-à-vis – redevenu tout à coup beaucoup plus conciliant - de me laisser songeuse. Un déclic ? Je suis assez sceptique quant au fait qu'un jour je vais me réveiller en me disant que je veux absolument garder cet enfant et que je saurais m'en occuper comme il se doit. En même temps, je ne pensais pas non plus remettre en question ma décision jusqu'à aujourd'hui, alors oui, tout est possible. Et si lui y est arrivé, pourquoi pas moi ? Et la réalité vint me frapper de plein fouet. Parce que tout simplement je ne suis encore qu'une pauvre étudiante qui n'est même pas capable de gérer ses propres problèmes familiaux en dehors du bébé à naître. Même si un jour je me dis que je veux garder cet enfant, de le voir grandir comme il dit, qui me dit que ce ne sera pas sans conséquence ? Aura-t-il seulement l'opportunité de vivre sans avoir à faire les frais d'une famille en miettes ? Et si jamais le schéma se répétait ? Je ne me le pardonnerais jamais. Je ne peux pas être certaine que je saurais le protéger d'individus tels que mon père et je ne peux pas garantir que Ryû ne lui fera pas subir la même chose.

« Ce dont j'ai envie, c'est qu'il soit heureux, je finis par répondre, les yeux dans le vague, et ça, je ne peux pas du tout affirmer que ça sera le cas. C'est même certain en fait, y'a beaucoup trop de facteurs négatifs qui entrent en ligne de compte si jamais il reste avec moi. Et même si parfois je me dis que j'aimerais peut-être bien le garder, je ne suis pas assez forte pour le protéger de tout cela. »

En même temps, qui est assez fort pour protéger son enfant d'un homme prêt à tuer pour que son secret reste bien protégé ? Peut-être est-ce certainement pour cela que je n'ai pas non plus envie de mêler Ryû à cette affaire et que je veux la gérer moi-même dans le plus grand des secrets. Autant dire que j'espère que ma mère a su tenir sa langue sur le sujet. Malgré moi, je lâche un profond soupir, abattue par la complexité de la situation. Tout serait bien plus simple si mes antécédents familiaux n'avaient pas de si lourdes conséquences.

« Et il ne veut pas l'élever, je reprends, d'un ton un peu plus sec, que je lui en parle ou non, le résultat sera le même. Je ne ferai que lui créer des inquiétudes en lui apprenant que la pauvre gamine qu'il a mise enceint l'est toujours, je lâche avec sarcasme me rappelant encore du violent échange que nous avions eu sur le camp, il a bien d'autres préoccupations en tête. »

Disons qu'au moins, ça lui épargne de nouveaux ennuis auxquels il doit penser, et comme ça, il peut s'amuser tranquillement à Vegas sans s'inquiéter. Merci Twitter.

WILDBIRD

Ce message a été posté Sam 5 Sep - 17:56

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— Yun Hua & Roy —

Vouloir le bonheur de son enfant, cette jeune femme ne s’en rendait certainement pas compte mais c’était déjà quelque chose de grand. Parce que si une personne souhaitait sincèrement cela était qu’elle était aussi capable de le couver d’amour. Bien sûr, on ne pouvait jamais promettre à ce que le bonhomme soit tout le temps heureux, qu’il n’ait pas des périodes de sa vie où il souffrirait néanmoins personne n’était en mesure de définir l’avenir. Rien ne disait que si l’enfant était placé dans une famille d’accueil, il n’en pâtirait pas autant. Et le confier à quelqu’un sous prétexte qu’on ne se juge pas capable de pouvoir le rendre heureux, il ne s’agissait là en réalité qu’un moyen de facilité. On pense « il sera mieux là, je n’ai pas à m’en faire pour ça » alors que ce n’était que des réflexions complètement fausses car elle ne le saurait jamais. Peut-être qu’il tomberait avec des parents bizarres, que ceux-ci ne s’occuperaient jamais de lui et qu’il passerait son enfance seul, qu’il se ferait brimer par ses camarades de classes puis que personne dans son entourage de remarquerait la douleur de ce petit être qui ne demandait qu’à être aimé. Voilà la raison pour laquelle Roy n’était pas entièrement d’accord avec les propos de l’étudiante et songeait que si on s’en donnait la peine, qu’on lui offrait tout notre amour, un bébé pouvait sincèrement être heureux. Il n’avait pu s’empêcher de sourire à cette pensée et avait redressé son regard vers sa vis-à-vis afin de l’écouter avec attention. Le professeur ignorait quoi lui dire pour la conseiller parce que comme il y avait déjà songé, tout le monde ne visualisait pas les choses comme lui et il ne connaissait rien de la vie de cette élève. Encore moins son vécu. Mais il persistait à croire qu’avec beaucoup de volonté et de détermination, on pouvait s’en sortir si on le désirait réellement. S’il n’avait pas eu cette force d’esprit, cette façon de pensée à l’époque, jamais il n’aurait été en mesure de s’occuper d’Haru seulement c’était parce qu’il le voulait avec ardeur que le garçon était parvenu jusqu’ici.

Le soupir qui avait franchi ses lèvres, le garçon n’avait pu le retenir cette fois. Parce que pour le coup, ça l’avait vraiment agacé et il n’avait pu faire autrement que de le montrer. Selon son camarade, ils ne se connaissaient pas tant que ça à l’origine et c’était à cause d’une soirée un peu trop arrosée que ceci s’était passée alors qu’est-ce que cette jeune fille en savait en vérité ? Peut-être se croyait-elle maligne de lui déclarer ça cependant au vue de ses dires, Roy doutait qu’elle soit bien informé sur le phénomène Katsura. Et c’était ce qui l’énervait le plus. Elle n’était pas présente elle lorsque Ryû lui avait expliqué tous ses tourments à propos de cette histoire. La dernière fois qu’il l’avait vu dans un tel état d’il y a plusieurs années alors vraiment, qu’est-ce qu’elle en savait ?! Non. Il ne devait pas se mettre en colère. Pas encore. Mais c’était plus fort que lui si son sang s’échauffait autant dés qu’on jugeait un peu trop à la hâte ses proches. En particulier, ce proche là d’ailleurs. Il pouvait passer outre le fait qu’elle soit jeune, qu’elle croit qu’elle était seul à se tracasser pour ce bébé, qu’elle veuille agir comme une grande toutefois tant qu’elle penserait comme ça, elle devait prendre conscience qu’elle n’irait jamais loin.

- Et moi je crois que Ryû aimerait le savoir, Rétorqua l’enseignant après un court silence, plongeant son regard au creux du sien.

Son ton n’était pas méchant mais il était plutôt dur, un brin sarcastique alors qu’un léger sourire en coin se forma sur ses lèvres. Oups. Il l’avait dit. Quel idiot faisait-il. On éviterait de crier sous tous les toits qu’il l’avait évidemment fait exprès. Haussant les épaules et mimant un air innocent comme pour dire que lui non plus, il ne savait pas du tout pourquoi il était au courant du prénom du père. Son petit doigt qui lui aurait dit peut-être.

- Pas de chance, Ryû c’est mon mari et un peu mon meilleur ami aussi.

Vraisemblablement, il était plus le mari que le meilleur ami néanmoins on ne relèverait pas ce détail. Hors, le jeune homme n’avait pas déclaré cela pour la mettre mal à l’aise, encore moins pour prendre le parti de l’un ou de l’autre mais justement parce qu’il était le mieux placé pour savoir ce que pensait son camarade. Il n’avait pas pu faire comme si de rien était alors qu’il était au courant de tout.

- Je ne cherche pas à te déstabiliser, Reprit-il calmement, Juste que je ne crois pas que tu sois en mesure de le juger. Il est mon ami et je le connais mieux que personne. J’étais déjà au courant de cette histoire. Avec ce qu’il m’a dit plus ce que toi tu m’as dit aujourd’hui, il n’était pas vraiment difficile de faire le rapprochement. Il fait le fort et joue au dur mais il est loin de l’être.

La carapace de Tonton Ryû, il fallait être capable de la percer. Peut-être que Roy lui apprendrait un jour cependant pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il avait d’autres choses plus importantes à régler.

- Donc tu devrais le lui dire...

Dressant ses prunelles en sa direction sur ses dires, le professeur enchérit aussitôt d’une voix dés plus posée mais extrêmement sérieuse :

- Avant que je ne le fasse moi-même. Ne lui ment simplement pas, dit lui la vérité et si jamais vous n’êtes pas capable d’avoir une conversation sans vous crier dessus ou vous sauter dessus, appelez-moi et je prendrais plaisir à jouer les médiateurs.

Non. Ce gars n’était pas normal. Même pas fichu d’avoir un vocabulaire correcte en compagnie d’une étudiante. Ce n’est pas ta copine, Roy. Et encore si c’était ta copine, il y aurait sûrement de quoi la plaindre... La pauvre.

Ce message a été posté Dim 6 Sep - 17:58

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Roy & Yun Hua

Tenue

C

’est fou comme à chaque fois que j’essaie de faire un pas en avant, je me retrouve automatiquement à faire deux pas en arrière. J’ai beau y mettre du mien, montrer de la bonne volonté pour prendre la bonne décision concernant ce bébé, au point de demander conseil à un professeur que je ne connais pas, simplement parce que je l’ai vu avec son fils, au final, je me retrouve toujours rattrapée par la réalité. C’est clairement impossible pour moi d’accueillir et de m’occuper d’un enfant, j’aurais dû le comprendre dès le départ, au moment même où j’ai décidé de le faire adopter. Si jamais je décide de le garder et de l’élever, il ne connaîtra certainement pas d’instant de répit. Quand bien même on imaginerait que le schéma familial ne se répéterait pas, que moi ou Ryû ne commettrons pas les erreurs terribles de mon père, qui me prouve que ce dernier restera indéfiniment dans l’ombre ? Jun Min l’a dit lui-même, cet homme est capable de tout, je n’ose pas imaginer sa réaction quand il apprendra que sa « chère » fille de vingt ans est accidentellement tombée enceinte après une soirée trop arrosée. Je n’ai aucune preuve comme quoi il n’enverra pas immédiatement l’enfant à l’autre bout de la planète sans me laisser la possibilité de pouvoir le retrouver un jour. Voire pire.

Ayant cela en tête plus le fait que Ryû m’a affirmé n’avoir pas envie de garder cet enfant, je crois que la question de lui révéler la vérité ne se pose plus vraiment. Quel intérêt de le lui dire si de toute façon le bébé sera celui d’autres personnes dans quelques mois ? Autant le laisser respirer un temps, il n’a pas l’air de le vivre si mal de toute façon s’il a le loisir de partir en voyage. Je l’envierais presque. Non en fait, je suis carrément jalouse de son insouciance actuelle, j’aurais aimé moi aussi pouvoir faire une croix sur cette histoire et partir à l’étranger sans prise de tête, comme ça. Mais bon, je suppose qu’il est un peu tard pour se dire que j’aurais peut-être dû gérer la situation autrement, je ne fais qu’essayer de faire de mon mieux à partir de maintenant. Et autant dire que ce n’est pas gagné, surtout si je continue d’avoir l’impression de me planter coup sur coup comme me le fait ressentir monsieur Kasahara. Et encore, ce n’était qu’un avant-goût.

Je suis complètement tétanisée en l’entendant prononcer le nom de Ryû, car j’ai beau me repasser chacun de mes mots en tête, il ne me semble pas avoir précisé un instant qu’il s’agissait de lui ou même d’un enseignant tout court. Zut. Si on ajoute à cela son ton sévère et son regard perçant, on peut aisément comprendre que je ne suis pas loin de m’enfuir en courant. Après tout, je suis venue pour avoir un avis extérieur justement, or il apparaît très clairement que ce n’est plus le cas, puisqu’il semble très bien le connaître. Son mari et son meilleur ami ? Qu’est-ce qu’il me raconte là ? Ne me dites pas qu’en plus d’être tombée enceinte d’un professeur psychopathe très louche il se trouve qu’il est gay par-dessus le marché ? Je n’y comprends plus rien, et il me fait un peu rire quand il me dit qu’il ne cherche pas à me déstabiliser. Pour le coup, c’est manqué. Moi qui croyais qu’il en pinçait pour la blonde au camp de vacances, autant dire que je m’embrouille l’esprit en cet instant. Et je n’arrive même pas à dire s’il est sérieux en disant cela. Autant dire qu’il me faut une force monstrueuse pour être attentive au reste de ses dires. Voilà qu’il me dit que c’est son ami maintenant, je n’arrive plus à suivre, mais vraiment.

« Heu… Ouais, je réponds sans grande conviction une fois qu’il a fini de parler, mais attendez, juste pour que ce soit clair dans ma tête. Vous êtes vraiment le mari de Ryû ou juste son ami ? Parce que je vous avoue que j’ai du mal à suivre là. »

C’est peut-être juste un délire comme ce peut être la vérité, mais moi je ne sais pas encore lire dans les pensées, donc je ne peux pas deviner. Il va de soi que si c’est le cas, je me trouve dans une situation encore plus délicate qu’au départ – et je ne savais pas que c’était possible. Enfin bref, passons, je ne suis plus à une révélation inattendue près.

« Pour ce qui est de lui dire, je ne sais pas si je dois vraiment me hâter, je reprends en faisant la moue, j’ai pas l’impression qu’il ait vraiment envie de me voir là. Ça s’est plutôt mal passé la dernière fois. Et la fois d’avant encore. Mais merci de votre proposition, je pense qu’il vaut mieux que j’essaie de gérer ça moi-même. Au pire, je viendrais vous voir en catastrophe si jamais je peux pas faire autrement. Je dis pas que je ferais ça demain ou dans les jours à suivre mais je vais y penser. »

Je ne suis pas encore décidée quant à la démarche à suivre mais je peux au moins lui certifier que je réfléchirai à la question. Il est peut-être vrai que je devrais lui en parler mais je ne sais encore dire si c’est vraiment nécessaire. Mais en y pensant bien, je n’ai pas tellement envie qu’il l’apprenne par une personne extérieure, Dakota par exemple, qui elle n’est pas dupe. Sujet à méditer lourdement donc. Avec des informations supplémentaires si possible, j’ai en face de moi quelqu’un qui connaît bien Ryû, c’est peut-être l’occasion d’en profiter pour dissiper mes doutes.

« Vous le connaissez bien donc, je reprends d’un air songeur, vous pensez vraiment que je peux compter sur lui ? Je veux dire, je le connais pas vraiment mais le peu de fois où on s’est vus, il était déjà deux fois ivre. Et je pense que vous comprendrez qu’il inspire pas forcément confiance dans ces moments-là, donc je suis un peu sceptique quant au fait qu’il pourrait réellement être sérieux sur ce point. »

On ne va pas m’en vouloir si je doute des capacités paternelles de Ryû alors qu’il a l’air de passer son temps à boire et qu’il est assez tordu pour exiger à une étudiante de venir en jupe à ses cours. On ne peut pas affirmer qu’il représente le modèle idéal du papa parfait, même si je n’en demande pas autant. Disons que j’aimerais beaucoup avoir l’avis de mon vis-à-vis sur la question.

WILDBIRD

Ce message a été posté Lun 7 Sep - 10:17

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— Yun Hua & Roy —

S’il n’en avait rien montré, Roy avait été plus qu’amuser de voir que sa plaisanterie avait créé un quiproquo. En soit, il pensait réellement ce qu’il racontait parce que si on mettait les deux amis à côté, il passait leur temps à jouer au couple marié alors c’était presque devenu naturel de l’appeler ainsi à force. Un fin sourire avait tracé ses lèvres alors qu’il s’était contenté d’hausser les épaules en guise de réponse. Laisser planer le mystère était tout aussi intéressant et puis ce n’était même pas le sujet. D’ailleurs en tant que bon mari, il ne devrait même pas être là à converser avec une rivale qui lui avait piqué l’homme de sa vie le temps d’une nuit. Ce garçon était trop bon. On allait arrêter les bêtises ici et se replonger dans les paroles de l’étudiante qui avait été plus que déstabilisait par cette révélation. Elle n’avait pas eu de chance que le premier professeur à laquelle elle décidait de se confier soit le meilleur ami du père de son enfant. Mais quelque part, au contraire, c’était certainement la meilleure chose qu’il lui soit arrivé. Roy ne comptait pas répéter à son camarade les dires de cette demoiselle, ce qu’elle lui avait avoué avec confiance quant à ses doutes et ses sentiments. Tout comme il ne parlerait jamais de ce que Ryû lui disait lorsqu’ils se voyaient. Cependant, un secret aussi gros, si la jeune femme n’avait pas l’intention de le révéler, il ne se gênerait pas de le faire à sa place et il avait été très clair là-dessus.

Cette élève ne paraissait pas idiote, pas même méchante comme d’autres femmes qu’il avait pu rencontrer. Elle réfléchissait et avait beaucoup de doute, ce que le professeur comprenait entièrement. A sa place, il se rongerait certainement les sangs à force de trop penser puis de ne pas savoir comment réagir face à tout cela. L’arrivée d’un enfant n’est pas simple, encore moins lorsque la relation avec le père est compliquée et que la manière dont il a été conçu n’est pas des plus correctes. Il y avait tant de paramètre à prendre en compte pourtant, le garçon restait persuadé que dans chaque problème, il y avait toujours une solution. Un sourire naquit sur ses lèvres, ne pouvant s’empêcher de penser que la question de cette demoiselle était tout à fait justifié et bien venue. C’était vrai que Ryû n’était pas le modèle numéro un quand il s’agissait d’éduquer un enfant. Il était probablement encore un peu jeune dans sa tête et il avait du mal à avancer. Seulement, il avait vécu tant de choses par le passé qu’on ne pouvait pas lui en vouloir d’être si « libertin ». Un jour, il finirait par se reprendre lui aussi mais il fallait lui laisser du temps et oser lui accorder une chance. Si personne ne le faisait, comment ce jeune homme pourrait-il changer et devenir ce qu’il avait toujours souhaité être ?

- Je suis d’accord, il est de loin l’exemple du père parfait et en toute honnêteté, je sais que je ne pourrais jamais lui laisser mon fils. Je serais trop inquiet et passerait mon temps à l’harceler de message pour savoir s’il va bien. Mais bon ça, c’est moi qui ai un problème je suppose. J’ai déjà du mal à le passer à ma famille alors.

Un doux rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’on pouvait ressentir quelque peu sa gêne au travers de ce son. S’il se mettait à raconter sa vie à son tour, ils n’étaient pas prêt de finir cette conversation. Mais quelque part, Roy ne mentait pas dans ce qu’il racontait. A mentionner Haru ainsi, il ne pouvait pas dire sincèrement s’il était objectif ou non parce qu’il était trop protecteur envers ce dernier et il préférait s’en occuper lui-même plutôt que de le confier à diverses personnes.

- Seulement je sais que Ryû est prêt à prendre ses responsabilités. Et un homme qui est prêt à ça est bien plus adulte que quiconque. L’alcool est un véritable problème, je ne dis pas le contraire mais si ça peut te rassurer, il n’est pas tout le temps comme ça. Je sais qu’il essaiera de faire de son mieux pour ça, maladroitement peut-être mais il essaiera. Puis, on vit presque ensemble lui et moi.

Toujours fourré chez l’un ou chez l’autre. Toujours à s’appeler et s’envoyer des textos bizarres. Ils vivaient assurément d’un amour platonique parce que c’était certain qu’ils n’étaient rien sans l’autre.

- Alors je serai là également. Et je ne le laisserais pas mettre en péril la vie d’un enfant. S’il faut lui mettre des coups de pied au cul pour qu’il arrête ses conneries, je suis bien armé pour ça ne t’inquiète pas, Expliqua-t-il d’un sourire quelque peu amusé, Enfin bref ce que je veux te dire, c’est qu’il n’est pas seul et qu’il n’est pas aussi idiot qu’il essaie de le faire croire parfois. C’est important d’avoir du soutien de quelqu’un, c’est grâce à ça qu’on s’en sort tu sais ? Puis, tu n’es pas seule non plus.

L’esquisse que le jeune homme avait affiché sur cette déclaration était là pour montrer à cette étudiante qu’il était également de son côté. Il les soutenait tous les deux... Parce que malheureusement, dans les galères, il est difficile de s’en sortir sans l’aide de personne. L’unique chose que lui désirait en retour était que ces jeunes gens soient honnêtes envers l’autre et prennent une décision convenable. Une décision qui leur irait à tous les deux et qui ne leur ferait éprouver aucun regret dans le futur.

Ce message a été posté Lun 7 Sep - 17:08

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Roy & Yun Hua

Tenue

M

ine de rien, j’apprécie énormément l’aide et la bonne volonté de monsieur Kasahara, même si je sais à présent ce qui peut le motiver à bien vouloir prendre du temps pour m’orienter sur la marche à suivre. Il est certain que s’il est proche de Ryû, il ne va pas m’inciter à garder le secret et à faire comme si cette histoire de bébé accidentel n’était jamais arrivée. Il doit penser qu’il a le droit de savoir et je commence sérieusement à me poser moi-même la question, ce qui est déjà une bonne avancée puisque j’étais plus que déterminée à ne pas revenir sur ma décision. J’ignore si je vais finir par le faire, le temps que cela me prendra pour trouver la force et le courage d’aller voir Ryû sans avoir les yeux collés sur le sol ou même la manière dont je vais pouvoir expliquer les choses, mais comme je le lui ai dit, je peux au moins y réfléchir, et pour cela, j’ai besoin d’avoir tous les facteurs en mains pour évaluer moi-même la chose. Il a beau affirmer que c’est le droit de Ryû de connaître la vérité, de mon point de vue, j’ai la sensation qu’en vérité, cela ne ferait qu’empirer la situation, chose que je justifie par le portrait peu glorieux que j’ai eu de lui jusqu’à présent. Et encore, je lui ai épargné sa curieuse manie à vouloir me voir arriver en jupe à ses cours.

Aussi cela me rassure-t-il de l’entendre reconnaître que ce n’est effectivement pas un modèle fiable dans ces moments-là, reconnaissant qu’il ne lui ferait certainement pas confiance pour lui laisser son propre fils. On est d’accord, Ryû a beau être un enseignant compréhensif envers ses élèves – enfin je suppose qu’il l’est toujours, je l’espère pour eux – il a quand même quelques défauts majeurs qui font que je ne l’imagine pas du tout en adulte responsable. Moi non plus cela dit à sa décharge, sauf qu’il a quand même dix ans de plus que moi entre parenthèses. En revanche, j’arque un sourcil quand le professeur reprend et m’affirme qu’il serait prêt à prendre ses responsabilités si l’occasion se présentait. Sérieusement ? Certes, il paraissait vraiment vouloir m’aider quand nous sommes passés à l’hôpital, déjà je ne peux pas négliger le fait qu’il a annulé son cours pour m’y emmener et qu’il a fini par me rejoindre à l’intérieur pour mon plus grand bonheur, car j’étais morte de trouille. Ce sont des faits qui m’étaient sortis de l’esprit en effet et pourtant, on ne peut pas dire que ce n’est pas révélateur quant à sa volonté à vouloir m’épauler, même s’il ne le disait pas clairement. Et ce, même si je ne suis jamais montrée très reconnaissante pour cela.

Je ne peux retenir un sourire amusé en apprenant que mon vis-à-vis serait lui-même prêt à secouer Ryû si jamais il en avait besoin. L'image du brun se prenant un coup de pied par mon interlocuteur est pour le moins hilarante, sans rire, je serai aux premières loges si jamais l’occasion se présente. Et puis un peu d’humour est le bienvenu puisqu’il n’a pas décidé d’éclaircir le point sur le fait qu’il puisse être le mari de Ryû, enfin bon, je suppose qu’il ne prendrait pas ça avec tant de légèreté si c’était le cas. Enfin je crois.

« Vous le pensez vraiment ou c’est juste pour que je lui laisse une chance de le prouver ?, je demande d’un ton amusé, non, je pense après réflexion qu’il doit avoir un bon fond. Je sais pas s’il vous a raconté, mais il m’a accompagnée à la clinique quand j’ai appris la nouvelle. Je suppose que s’il est capable d’avoir ce genre de réaction une fois, ça peut se reproduire non ? »

Espoir, on y croit, non on ne se focalise pas sur l’image du Ryû complètement déchiré de la dernière fois au bar, je ne suis pas sûre que son ami – ou mari j’en sais toujours rien – ait envie d’entendre les détails sordides de cet épisode. Moi-même si j’avais pu éviter de voir ce triste spectacle, je ne m’en serais que mieux portée. Mais bon, tout le monde a le droit d’avoir sa chance je présume, ce n’est pas encore dit néanmoins. Encore faut-il que je trouve l’occasion adéquate par exemple, et si jamais il revient avec une Américaine qu’il a épousée en vitesse à Vegas, je jugerais peut-être plus judicieux de ne pas lui dire du tout. Après tout, avec lui on peut toujours s’attendre au pire et c’est souvent ce qui arrive par-dessus le marché.

« C’est gentil de vous impliquer à ce point, je crois que ça sera pas du luxe vu la situation, rénchéris-je en me pinçant la lèvre, on n’était vraiment pas préparé à ça et on s’en serait passé avec joie. Mais même avec votre aide, je ne sais pas si on arrivera à devenir des supers parents un jour. J’y crois pas trop. Et vous seriez surpris d’apprendre à quel point je suis seule dans cette histoire. »

C’est la vérité, je n’ai personne sur qui me reposer au final quand on regarde les choses de plus près. J’ai beau avoir bénéficié de l’avis réaliste et presque extralucide d’Anastasia, on ne peut pas vraiment dire qu’elle est le soutien émotionnel le plus formidable de la planète. Ma mère étant en Corée du Sud, elle ne peut pas faire grand-chose pour moi et je n’en ai pas envie de toute façon, ça lui causerait plus de soucis qu’autre chose. On a vite fait le tour de mon entourage et force est de constater que je suis largement livrée à moi-même.

« Mais vous n’avez toujours pas répondu à ma question, lui fais-je remarquer sur un ton beaucoup plus sérieux. »

Oui, je ne perds pas le Nord et je la veux ma réponse, pour une fois, j’aimerais que les choses soient claires, point.

WILDBIRD

Ce message a été posté Lun 7 Sep - 21:24

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Roy était avant tout quelqu’un d’honnête, peut-être l’était-il un peu trop parfois d’ailleurs mais c’était son caractère. Il aimait la franchise et n’aimait pas qu’on lui mente, en particulier lorsqu’il s’agissait de quelque chose d’important. Avoir une telle personnalité pouvait être considérer comme une grande qualité néanmoins quelque part, c’était aussi un défaut car en étant trop franc, on pouvait blesser une personne sans le vouloir réellement. Hors lui préférait ça plutôt que raconter un mensonge pour faire plaisir à celui ou celle qui se trouvait en face de lui et aussi, il détestait tourner autour du pot. Ca dépendait évidemment pourquoi mais en règle général, le professeur n’appréciait pas qu’on parle sans arrêt autour du sujet sans jamais venir à l’essentiel. Autant être direct. Et c’était la raison pour laquelle, il n’avait pas hésité une seule seconde à répondre à l’étudiante qu’il pensait sincèrement ses paroles. Meilleur ami ou pas, Roy restait honnête. S’il songeait que son camarade n’était pas capable de gérer la situation, il l’aurait dit à cette demoiselle et aurait probablement déjà donné des tas de coups de pied aux fesses à l’homme de sa vie. Heureusement celui-ci était encore un adulte responsable malgré ses déboires qu’il devrait sérieusement penser à cesser une bonne fois pour toute. D’ailleurs, lui qui n’avait jamais souhaité s’en mêler jusque là allait peut-être intervenir dans le comportement de son camarade et tenter de le convaincre d’arrêter l’alcool. Ou au moins de diminuer au début. Bien que l’enseignant n’en parlait jamais, il avait toujours cette hantise de retrouver Ryû à l’hôpital et si ce jour arrivait, il le tuerait de ses propres mains pour lui avait fait un sang d’encre. L’abruti.

Ses yeux se redressèrent vivement lorsque la jeune femme reprit la parole, un air quelque peu surpris étirant ses traits. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui avoue clairement qu’elle était quand même seule dans l’histoire et quelque part, ça l’attristait. Roy n’avait pas rétorqué ses mots pour parler de sa famille ou des amis de cette demoiselle mais simplement parce qu’il voulait lui faire comprendre que lui la soutenait. Et Ryû aussi d’ailleurs. Hors de là à se dire que malgré tout, en dehors de deux professeurs, elle n’avait pas grand monde. C’était un peu triste. Ca pouvait s’arranger, il avait confiance. Mais... Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche pour le lui dire, la demoiselle réussit à le laisser perplexe en revenant sur sa question précédente. Perplexe dans le sens qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit autant insistante sur le sujet et doute encore quant à la relation qu’il entretenait avec Ryû. Et bêtement, ça l’amusait. On n’oubliait pas de préciser que Roy était également un grand enfant, qui aimait bien faire des bêtises et raconter n’importe quoi lorsqu’il le voulait. En soit, il s’agissait d’une semi-vérité non ?

- En fait, on a l’intention de se marier, Répondit-il alors d’un ton aussi sérieux que sa vis-à-vis, une esquisse se formant sur ses lèvres à cette déclaration, C’est un peu compliqué mais bon, ça ira !

En même temps, le futur mari avait mis une femme en cloque, il n’y devait pas y avoir plus compliqué que ça ! C’était à se demander comment l’autre faisait pour être si serein. Décidément, il était vraiment trop bon. Tellement qu’il se désespérait parfois. Cette demoiselle allait réellement croire qu’ils étaient en couple s’il continuait. Mais c’était vrai, Ryû lui avait promis qu’ils retourneraient à Vegas ensemble pour l’épouser et Roy n’avait pas l’intention de lâcher le morceau. Si son camarade finissait par oublier, il l’emmènerait de lui-même dans le Texas non mais... C’était évident qu’ils étaient fait l’un pour l’autre non ? Certes, il y avait un léger problème... Il aimait trop les femmes pour en arriver là mais, ce n’était qu’un détail. Ryû n’avait qu’à aller se faire ajouter des seins et se faire couper ses objets masculins puis voilà. Détail.

- C’est pour ça que je connais un peu tout ce qu’il s’est passé vu qu’il m’a tout dit.

Et c’était dans son propre intérêt. Tromper son petit ami, c’était mal mais le lui cacher l’était encore plus. Comme le dicton disait « faute avoué, faute à moitié pardonner ». C’était un mauvais soir, le garçon avait trop bu et s’était envoyé en l’air avec une étudiante. Ce genre de choses pouvait arriver à tout le monde alors il lui avait pardonné. Trop bon, oui, on sait.

- Si je m’implique autant dans tout ça, Reprit le professeur calmement, ne perdant pas son sérieux pour autant, C’est parce que justement je sais ce que c’est d’avoir un enfant, l’importance que ça a et également ce par quoi Ryû est passé. Je n’ai pas l’intention de le laisser tomber. Et c’est aussi pour ça qu’il doit savoir. Il n’en reste pas moins le père de cet enfant, il t’aidera si tu en as besoin. Tu dis être seul mais ce n’est pas l’impression que j’ai. Si tu lui en parles, tu verras qu’il sera là. Et je serais là moi aussi. Deux personnes, c’est déjà bien.

Puis il ne s’agissait pas de n’importe qui mais des personnes de confiance. Bien que cette jeune femme ne s’en apercevait sûrement pas, elle pourrait compter sur eux. Roy n’avait aucun doute là-dessus. Lui souriant chaleureusement, il s’excusa ensuite à l’entente de la sonnerie son portable et s’en empara afin de voir de quoi il était question. Il avait toujours peur que ça soit la maîtresse d’Haru qui appelle mais non, pas cette fois-ci. Voilà qu’on parlait de lui et Monsieur Katsura répondait enfin à son texto.

- Quand on parle du loup, Dit-il en levant son téléphone vers son interlocutrice.

Le nom affichait « homme de ma vie » - trop mignon - alors qu’il n’avait pas encore ouvert le message. Il le lu quelques secondes plus tard, ses sourcils se fronçant à la vue de ce que son ami rétorquait. Comment ça il était « au bout de sa vie » ? Il n’avait pas encore fait de bêtise au moins ? Roy s’apprêtait déjà à prendre un billet pour Vegas si c’était le cas. Et machinalement, un soupir franchi sa bouche tandis qu’il s’excusa une seconde fois auprès de la demoiselle. Sans lui donner plus de détail, il contacta son meilleur ami avant de se lever et d’accoler le mobile à son oreille.

- Heyy Darling ! Fit le professeur une fois que son interlocuteur eut enfin décroché, un brin d’inquiétude se reflétant dans le ton de sa voix, Qu’est-ce qui se passe ? Ca va ? Ne me sort pas que tu t’es marié avec une américaine sinon je te préviens, tu franchis pas le seuil de l’appartement à ton retour !

Et c’était qu’il pouvait être menaçant celui-là quand il le voulait. Presque on y croirait tant son visage était crispé. Hors ça, c’était parce qu’en vérité, l’enseignant était réellement tracassé et qu’il faisait de son mieux pour le dissimuler au travers de paroles stupides. Une inquiétude qui se dissipa plutôt rapidement d’ailleurs au vue du ton qu’employait le garçon à l’autre bout du fil. Il avait l’air plutôt enjoué, incitant sur le fait qu’il fallait à tout prix qu’il vienne. Roy ne put s’empêcher de rire légèrement, déclarant qu’il pouvait toujours prendre un billet s’il le souhaitait avant de s’assurer que Ryu allait vraiment bien. Au cas où.

- Ah bah moi, je vois que je ne te manque pas trop hein ?! Balança-t-il subitement les sourcils froncés, faussement vexé.

C’était l’étudiante qui était à ses côtés qui ne devaient rien saisir à la situation. Quelque seconde avant, il déclarait pouvoir prendre un billet et maintenant il faisait des reproches. Mais elle ne pouvait pas saisir. Le fait était que son camarade lui avait proposé de venir s’il le souhaitait seulement il n’aurait pas d’autres choix que dormir dans la baignoire. Et ça, c’était méchant. Bon, en soit pas vraiment. Ca avait du se remarquer puisque Roy avait retrouvé le sourire la minute suivante, discutant brièvement avec son meilleur ami, le mettant en garde de plus bel quant au fait qu’il n’avait pas intérêt à faire de bêtise et qu’il devait le laisser car il était attendu. Ah... S’il savait. Ryû ne serait certainement pas aussi joyeux néanmoins le professeur n’avait pas eu mentir, juste à contourner le sujet puis avait raccroché.

- Désolé, S’excusa le jeune homme en passant nerveusement sa main dans les cheveux tandis qu’il lui faisait face.

Ce n’était pas le moment de l’appeler cependant son ami lui avait fait peur avec ses conneries... Et pour le coup, lui qui plaisantait juste avant sur leur relation, il ne l’avait même pas fait exprès.

- Je ne lui ai rien dit. Et je ne dirais rien de tout ce que tu m’as dit mais par contre... Je tiens sincèrement à ce que tu lui dises pour le bébé. Si tu ne le fais pas, je le ferais vraiment. Le reste, il n’a pas besoin de tout savoir. Ca ne regarde que toi et moi.

Elle allait finir par croire qu’elle était tombée sur une autre planète. Ce gars changeait d’émotion comme il changeait de chemise. Il était extrêmement calme pour un homme dont le fiancé l’avait trompé, se trouvait à Las Vegas en compagnie d’une fille qui l’attirait et qu’il risquait d’épouser par mégarde. La pauvre demoiselle, elle ne devait rien comprendre...

Comment elle s’appelait d’ailleurs ? Maintenant qu’il y réfléchissait, Ryû lui en avait déjà parlé... Et c’était maintenant que lui s’en souciait. En plus d’être une idiot, voilà qu’il faisait tout à l’envers. C’était avant que tu aurais peut-être dû te poser cette question, abruti.

Ce message a été posté Mar 8 Sep - 16:32

What about it daddy cool ?
Roy & Yun Hua

S

ans rire, j’ai beau jouer les filles obéissantes et conciliantes, je n’ai pas moins envie de tirer cette histoire au clair pour autant et l’enseignant a beau me sortir de belles paroles et des encouragements de taille, cela ne suffit pas à détourner mon attention quant à sa remarque qui m’a interpellée un peu plus tôt. Certes, je ne suis pas venue enquêter sur la vie sentimentale de Ryû, encore que, ça peut toujours être utile de savoir si je risque de me faire insulter ou frapper par sa potentielle âme sœur si jamais elle en vient à apprendre la nouvelle. Histoire que je me prépare au pire et surtout à décamper très vite si c’est le cas. Or il se trouve qu’il est effectivement probable pour que ce soit la personne face à moi, mais, quand même, je n’arrive pas à comprendre comment il fait pour conserver son sang-froid si tels sont les faits, puisqu’il doit bien se douter que je ne suis pas tombée enceinte grâce au phénomène de l’immaculée conception. Ou que Ryû a fait un don de sperme parce qu’il était ivre et que plus tard j’ai été suffisamment éméchée pour me le faire injecter par erreur. Ce serait le comble de l’idiotie tout de même, un peu de respect et de considération, on a fait une erreur monumentale mais à ce point, il ne faut pas exagérer. Ou alors ils n’étaient pas encore ensemble. Je ne sais pas quoi en penser, ça ne me semble pas logique peu importe la façon dont je présente les choses. Et pourtant.

Surprise est un euphémisme pour décrire ma réaction quand monsieur Kasahara m’annonce qu’ils ont l’intention de se marier et que même si c’est un peu compliqué, tout ira bien. Et avec un enfant à naître de Ryû en facteur supplémentaire ça ne pose pas de problème non plus j’imagine ? Honnêtement, c’est quoi ce délire, où vont-ils les chercher ces enseignants supposer former les futures élites de demain ? Dans un asile ? Et pourquoi je tombe sur eux coup sur coup ? C’est limite si je ne devrais pas m’enfuir en courant, là de suite, je ne sais même pas dire ce qui me retient. La curiosité certainement. Mais même en faisant preuve de bonne volonté, je ne vois pas pourquoi il veut jouer au ménage à trois en m’affirmant qu’ils seront tous les deux là pour m’épauler dans cette épreuve. On se croirait dans une vieille comédie de mauvais goût et ça ne m’amuse pas vraiment, c’est à peine si je n’ai pas l’impression d’avoir encore plus de problèmes qu’au moment de rentrer dans cette pièce. En fin de compte je devrais songer à me faire oublier, partir au Tibet et m’y cacher pour le reste de mes jours.

La cerise sur le gâteau ? Voilà que mon vis-à-vis reçoit un appel du grand méchant loup. Outch. Immédiatement, je lui fais signe, avec de grands gestes qui ne veulent rien dire cela dit, de ne pas mentionner ma présence de quelque manière que ce soit. C’est bien la dernière chose dont j’ai besoin, d’autant plus qu’il semble que Ryû paraît plus qu’enjoué au téléphone. Chose qui n’est pas sans remettre en question mon intention de tout lui avouer, je ne voudrais pas gâcher son plaisir. A les entendre on pourrait vraiment croire qu’ils sont ensemble, ce qui ne m’aide pas à éclaircir la situation. Ou alors ils forment un couple totalement libertin, ça se fait de plus en plus il paraît. Et on parle de Ryû, ça ne m’étonnerait donc pas. En revanche, j’en attendais peut-être un peu plus de la part de monsieur Kasahara mais il faut croire que l’enseignement n’est plus ce qu’il était. C’est assez étrange de le voir proposer de venir le rejoindre puis de lui reprocher qu’il ne lui manque pas assez apparemment. Ouah, ça a l’air encore plus tordu que je ne le croyais, c’est limite si je n’en viens pas à penser qu’ils font partie d’une secte hyper bizarre.

Pourtant, j’offre un sourire des plus naturels – quoiqu’un peu crispé – à mon interlocuteur une fois qu’il a fini sa conversation. Surtout ne pas montrer que je le trouve clairement flippant maintenant. Je me contente de hausser les épaules en l’entendant s’excuse, un coup de téléphone, ce n’est pas si grave au fond, même si ça m’a plus ou moins retourné le cerveau.

« Heu… Oui bien sûr, je réponds alors qu’il réaffirme sa volonté quant au fait de révéler à Ryû que je n’ai pas avorté, je crois qu’il vaut mieux qu’il ne sache pas que j’ai préféré en parler avec un prof inconnu plutôt qu’à lui, il risque de mal le prendre. Encore plus je veux dire, parce que ça ne va pas être une partie de plaisir, je lâche avec un soupir, Anastasia avait raison, mentir n’apporte jamais rien de bon au final, mais franchement, je pense que ça va lui plus lui gâcher l’existence qu’autre chose. »

C’est certain, il ne va pas bondir de joie, sauter de plafond en apprenant que le bébé existe toujours dans mon ventre, ce n’est pas comme s’il s’était réjoui au moment où il avait appris qu’il allait potentiellement devenir père. Et, plus important encore, je ne suis pas du tout sûre d’être assez forte si jamais Ryû me rejette purement et simplement. Cela fait plusieurs minutes que monsieur Kasahra essaie de me rassurer et pourtant, je suis toujours sceptique sur ce point, ce n’est pas comme si nous étions en bons termes en ce moment. J’en aurais presque un mal de crâne.

« Je sais même pas comment vous faites pour rester aussi calme, je reprends en levant les yeux au ciel, on a fini par vous donner la formule magique pour ne plus tomber des nues face aux mauvaises surprises de Ryû peut-être ?, je demande avec ironie, et désolée d’y contribuer d’ailleurs. »

Je ne sais pas s’il est de bon ton pour moi de m’excuser de m’immiscer dans leur vie, mais je suppose que c’est toujours mieux que de faire comme si on ne savait rien. Ce qui ne rend pas les choses moins bizarres et gênantes cela dit. Je ne sais même pas comment il peut lui faire confiance au point de le laisser partir seul à Las Vegas, si ça se trouve il va devoir aller le chercher au commissariat parce qu’il aura fait des conneries. Ahlàlà.

« Vous croyez que je risque quelque chose si j’utilise la machine à café pour me faire un cappuccino ?, je demande en pointant ladite machine du doigt, j’en ai vraiment besoin si je veux avoir le courage nécessaire pour aller en classe. »

Ben oui, j’ai dû jeter le mien parce que j’ai oublié de le boire en route et qu’il était froid, je suis bien maintenant. Et après tout ce blabla, ce ne sera pas du luxe, surtout si je ne veux pas être à l’ouest avec mon pinceau en mains.

WILDBIRD

Ce message a été posté Mar 8 Sep - 22:01

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Okay, d’accord. Roy avait peut-être exagéré un petit peu. Un tout petit peu. Mais si on ne pouvait plus plaisanter un minimum, le monde serait bien triste. Certes, il n’avait pas totalement menti bien qu’il se doutait que jamais il ne se marierait avec son meilleur ami. Quoi que... Allez savoir. Ces deux là devant le fait accompli en face d’une église à Vegas, qui savait de ce dont ils étaient incapables toutefois il était préférable de ne pas les tenter. Dans tous les cas il admettait être allé certainement trop loin cependant ce n’était pas de sa faute si Ryû l’avait contacté non ? Ils se parlaient toujours ainsi et avaient eux-mêmes conscience du ô combien, on pouvait les prendre pour des gays. Sauf que ça les importait peu, ils partageaient une amitié fusionnel puis étaient particulièrement proches. En toute honnêteté, Roy ignorait ce qu’il serait si son camarade n’était plus là... Il ne l’avouait pas souvent d’ailleurs néanmoins celui-ci était bien plus qu’un simple ami à ses yeux et définir ce qu’il était, était en vérité plus compliqué qu’il n’y paraissait. Quand il songeait, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire discrètement... Leur rencontre était si bizarre et pourtant, à l’heure actuelle, ils en étaient là à se soutenir comme jamais. « Potes de galère » voilà ce qu’ils étaient par le passé, ils avaient tous les deux eu des relations amoureuses plutôt désastreuses. A croire que ça rapprochait... Cependant Roy se le reprochait parfois de ne pas avoir été capable de motiver le garçon à tenter de changer, à ne plus être si volage et pourquoi pas essayer de se caser. Ils avaient été l’opposé l’un de l’autre à ce niveau là mais ça ne les avait jamais séparé... Probablement car ils ne se jugeaient pas et se comprenaient. Lui ne désirait que son bonheur et ne plus le revoir dans cet état déplorable lorsqu’il l’avait connu il y a cinq ans. C’était la raison pour laquelle il restait ici à converser avec cette demoiselle, qu’il l’écoutait, tentait de la conseiller et jouait aux idiots aussi. Hors ça, au final, il ne s’agissait qu’un signe de plus qui montrait à quel point leur relation était forte. Quelque part, on pouvait certainement dire qu’ils s’aimaient... Comme des amis, comme des frères et plus encore. Un amour pas comme les autres assurément.

Lorsque l’étudiante reprit la parole, l’enseignant papillonna légèrement ses paupières, sans la quitter des yeux alors qu’il constatait qu’en effet, il était peut-être allé trop loin. S’il avait entendu sa question qu’elle avait posé ensuite, Roy n’en avait pas moins répondu, incapable de détourner son regard qui la fixait. La jeune fille ne devait pas saisir ce qui lui arrivait, le prendre pour un fou et elle n’était pas au bout de ses surprises... Il ne put résister plus longtemps que subitement, un rire s’était échappé des lèvres du professeur. Un rire qui s’accentua au fil des secondes qui s’évanouissaient et il fut contraint de poser sa main au niveau de son ventre, désirant à tout prix se calmer. Sauf qu’il n’y parvenait pas, s’excusant auprès de la demoiselle entre deux fous rire. Ce n’était pas bien de se moquer. Vraiment pas bien. Après tout, le proverbe racontait qu’il était important de garder son âme d’enfant et apparemment lui ce n’était pas que son âme qu’il avait gardé. On pourrait l’élire le roi des idiots tant il était stupide et qu’en plus, il était fier de ses bêtises. Des petites larmes se nichaient sous ses yeux tant le garçon ne parvenait pas à cesser son rire et le pire était que dés qu’il s’arrêtait, qu’il croisait à nouveau le regard de sa vis-à-vis, il repartait. Un gosse. Un véritable gosse. On était réellement sûr qu’il était professeur celui-là ? Non parce que de temps à autre, il y avait vraiment de quoi se poser des questions.

- Désolé mais là... Je crois que tu ne marches pas, tu cours, Constata-t-il en riant plus légèrement cette fois après s’être quelque peu calmé.

Sur ses dires, Roy se leva pour se diriger vers la machine à café et tout en commençant à préparer une boisson, il se tourna vers la jeune femme pour expliquer ses dires.

- C’étaient des bêtises. Je ne sors pas avec Ryû. Comment dire, il est un peu trop... Masculin ?

En gros, il n’avait pas de sein quoi. Ah ces hommes... Tous les mêmes et y’en a marre - oui, on aime Stromae et alors ?

- Les femmes, c’est quand même mieux, Reprit le garçon avec un sourire, Disons simplement qu’on est très proche. Il est mon meilleur ami, mon frère, mon fils et mon amant. Un peu tout à la fois tu vois ? Certainement parce qu’on se complète et qu’on connaît tout sur l’autre. Faut pas nous mettre ensemble, sinon on est trop gay après. Mais c’est plus pour la forme que pour de vrai.

Il ne savait même pas comment lui expliquer cependant ça se voyait au ton qu’il employait et à la brillance dans ses yeux qu’il était sincère. En particulier quant à ce que représentait son camarade pour lui et ce qu’il ferait pour ce dernier. Ils étaient juste deux idiots qui s’étaient trouvés un soir de déboires où rien n’allait, pour aucun des deux. Et depuis, il n’y avait probablement pas plus proches que ces deux-là.

- On a l’air un peu con comme ça, plus lui que moi mais tout ce que j’ai dit était sincère. Et si je te conseille fortement de lui en parler, c’est que je sais exactement comment il réagira puisqu’on en a déjà discuté lui et moi. Tu n’as pas à prendre cette décision toute seule, encore moins à décider à sa place que ça lui gâchera l’existence. Tu sais, il peut paraitre dur, irresponsable et lourd parfois mais c’est vraiment quelqu’un de bien. Je ne serais pas amis avec lui si ce n’était pas le cas.

Le cappuccino enfin prêt, le jeune homme quitta la machine pour revenir vers cette élève et lui tendre la tasse avec délicatesse.

- Pour me faire pardonner d’avoir joué les imbéciles, Rit-il avant de se rassoir en face d’elle et de lui sourire.

Ca lui revenait maintenant. Yun Hua. Ca devait être ça son prénom... Et il valait mieux que Roy s’en rappelle car au vue de la situation, il risquait de l’entendre incalculable de fois à l’avenir.

Ce message a été posté Mer 9 Sep - 14:49

What about it daddy cool ?
Roy & Yun Hua

J

e ne sais pas du tout comment il fait pour rester si calme face à la situation et parler avec un ton des plus naturelles. Cela ne doit pas être facile tous les jours pour lui s’il passe la plupart de son temps auprès de Ryû et de ses multiples déboires. Dont je fais partie à mon plus grand regret. Pourtant, à l’entendre, on dirait que ce n’est ni plus ni moins qu’une histoire de routine, rien de bien extraordinaire et entendre mon histoire ne l’a pas empêché de parler au brun au téléphone d’un ton des plus enjoués. A croire qu’il se fiche absolument de la vie sentimentale de ce dernier alors qu’il n’a pas hésité à me déclarer qu’ils songeaient à se marier. Tout va bien, tout est normal, je suis bien dans une université de renom et non pas dans un asile, enfin je crois, je n’en suis plus très certaine en y réfléchissant. Et le fait de voir monsieur Kasahara s’esclaffer juste devant moi une fois que j’ai fini de parler ne m’aide pas vraiment à voir les choses autrement. Pourtant, il ne me semble pas qu’avoir envie d’un cappuccino ait quelque chose de particulièrement hilarant en soi. Et pourtant, il semble avoir le plus beau fou rire de son existence, incroyable.

Il a beau s’excuser entre deux gloussements, cela ne m’aide pas vraiment à comprendre quelle est l’origine de cette joie soudaine. Au point d’en venir à pleurer de rire, décidément, je dois être comique dans l’âme sans le savoir, ce n’est pas possible autrement. J’arque de nouveau un sourcil quand il se décide enfin à reprendre la parole. Comment ça je cours ? Il a fait de l’humour à un moment de la conversation ? Non parce que je ne vois pas vraiment quelle blague j’aurais pu louper, ce n’est pas comme si on se vannait depuis tout à l’heure, la discussion est plutôt sérieuse en soi. Ce qui explique pourquoi je le suis du regard quand il se lève, les yeux ronds traduisant mon incompréhension. Des bêtises ? Oh. J’ouvre la bouche comme un poisson, stupéfaite par ma propre bêtise. C’était pour rire. On ne doit peut-être pas avoir le même humour, ou alors ma grossesse me fait vraiment tout prendre au premier degré. Ou Ryû est tellement un cas que tout est possible avec lui. Oh mon dieu, quelle idiote. La main sur le front, je baisse les yeux, un peu honteuse de la situation. Pas étonnant qu’il rit autant, ce doit être très drôle de son point de vue. Pour ma part, je vais aller m’enterrer dans le premier espace vert venu.

Cela dit, je ne saisis pas grand-chose à ses nouvelles explications, je ne sais pas dire si c’est mieux ou pire. Bon, disons qu’ils sont proches, voilà, c’est plus simple. Et je vais faire comme si je n’avais entendu ce qu’il a dit quant au fait que « les femmes c’est quand même mieux », je me passerais volontiers des détails. Je n’ai pas du tout envie de savoir si sa vie sentimentale est aussi catastrophique que celle de Ryû. Mais sans rire, ils devraient penser à consulter quelqu’un, ça ne pourrait pas leur faire de mal je pense et au passage, je ne suis pas certaine qu’il soit sage de laisser grandir un enfant au milieu de ces deux fous. Au moins, j’aurais certainement moins de regrets si je le fais adopter maintenant. Bon, la bonne nouvelle c’est que je ne me retrouve pas coincée au milieu d’un couple, c’est toujours ça de gagné et tant mieux, je n’ai vraiment pas besoin de cela. Et il a beau m’affirmer que Ryû n’en est pas moins quelqu’un de sérieux et qui est prêt à prendre ses responsabilités, je suis encore incrédule sur ce point, malgré quelques bonnes actions de sa part.

« Heu… merci, je le remercie en prenant le cappuccino qu’il me tend si gentiment, je vais définitivement en avoir besoin si je veux espérer pouvoir tenir la journée. Vous… Vous êtes tout le temps comme ça ou c’est juste parce que je suis la pauvre fille que Ryû a mise enceinte ?, je demande avec un petit rire. »

S’il est comme ça avec ses élèves, ils doivent bien s’amuser, c’est certain. En tout cas, je n’ai pas besoin de me faire prier pour commencer à savourer ma boisson chaude. Bon sang ce que ça fait du bien, je n’aurais pas pu espérer meilleure arme en guise de soulagement. Trop d’émotions pour un début de matinée je pense.

« Et oui je vous cache pas que vous avez l’air vraiment très bizarre comme ça. Non pas que c’est flippant hein, le prenez pas mal. Je pense que c’est juste parce que j’ai jamais eu quelqu’un avec qui j’ai été si proche. Mais bon… Il a de la chance de vous avoir au moins, surtout si vous savez lui donner « des coups de pieds au cul » comme vous dites. »

C’est presque si je n’en deviendrais pas jalouse. J’imagine que ce doit être agréable d’avoir quelqu’un à qui se confier en toute honnêteté et qui est toujours prêt à vous soutenir peu importe les erreurs qu’on peut commettre, sans jamais vous tourner le dos, quoiqu’il arrive. Dommage que ce ne soit pas mon cas.

« Merci pour vos conseils. Je pense que je n’ai plus qu’à prendre mon courage à deux mains, je lâche avec un rire narquois, vous auriez pas de bonnes idées en matière d’approche par hasard ? Genre un moment de la journée ou de la semaine où il est susceptible d’être un peu moins énervé que d’habitude et où il ne risque pas de m’étriper ? »

Comment ça je suis morte de peur en imaginant d’avance la réaction négative que pourrait avoir Ryû ? Un peu oui, déjà j’ai été plus que mesquine à son égard la dernière fois et je lui ai délibérément menti sur un sujet important, je ne sais pas quel autre argument il faut pour qu’il me haïsse de tout son être une fois que je lui aurais dit la vérité. J’ai intérêt à emporter un punchingball avec moi si je n’ai pas envie qu’il passe ses nerfs sur moi.

WILDBIRD

Ce message a été posté Ven 11 Sep - 17:29

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Les professeurs trop barbant, trop sévère aussi, Roy ne les aimait pas vraiment. Et il n’aimait pas cette méthode d’enseignement non plus. Les cours conçus ainsi étaient toujours d’un ennui des plus totales et ça ne motivait pas les étudiants à travailler correctement non plus. Il ne disait pas que sa manière de faire était la meilleure cependant il préférait être un professeur cool, à l’écoute de ses élèves et les considérer avant tout comme des êtres humains comme lui, plutôt que de les punir au moindre problème, de ne pas tenter de les distrait un tant soit peu et de les comprendre. C’était son rôle aussi en tant qu’enseignant d’être là pour eux s’ils en avaient besoin tout comme il l’avait fait avec cette demoiselle aujourd’hui. Et Ryû n’avait rien à voir là-dedans puisque au départ, il ignorait que Yun Hua le connaissait. Néanmoins ce qui le fit rire doucement fut ce que la demoiselle déclara après, avouant avec franchise qu’elle le trouvait bizarre, presque effrayant. On le lui disait rarement cependant il pouvait comprendre, il était assez spécial comme garçon lorsqu’il le désirait et sa relation avec son meilleur ami l’était encore plus. Et que la jeune fille compte sur lui, si Ryû en avait besoin, Roy n’hésiterait pas une seule seconde à lui mettre ses fameux coups de pied aux fesses. Il était temps que celui-ci arrête ses bêtises une bonne fois pour toute et se reprenne pour de bon. La vie n’était pas simple et lui avait bien l’intention de le soutenir dans tout cela cependant pour ça, son camarade devait impérativement y mettre du sien.

Cette étudiante lui paraissait pas moins adorable d’ailleurs et le jeune homme aurait envie de la secouer gentiment afin qu’elle arrête de se tracasser autant. Ryû n’était pas un mangeur d’homme, la preuve il était toujours là et il n’avait pas la moindre égratignure. Certainement parce qu’il était plus celui qui en faisait que le contraire mais on s’abstiendrait de ce genre de détails qui sonnait encore plus bizarrement à son oreille maintenant qu’il y songeait. Un léger rire avait franchi ses lèvres, ne pouvant s’empêcher de trouver sa réaction malgré tout touchante alors qu’il lui précisait ensuite qu’elle n’avait pas à autant s’en faire à son sujet.

- Ca ira, Ajouta Roy en souriant sincèrement, Mais bon si tu tiens tant à un conseil... Après le sport, il est toujours plus calme en général. Tu sais, la fatigue, tout ça...

En soit, encore une fois, ces mots sortis de sa bouche avec ce qui avait été dit plus tôt pouvaient avoir une autre consonance. Hors, on s’abstiendrait également de relever cette réflexion.

- Le mardi soir, il va à la salle. Va le voir après et tu sais quoi ? A ta place, je lui amènerais même un petit repas ! Bon sans poulet sinon ça va l’énerver, il aime pas trop ça. Mais un bentô avec du porc par exemple et du riz, je suis sûr ça lui plaira. Ah. Et amène lui des sablés. Ouais, surtout les sablés en fait, ce sont ses biscuits préférés ! Il ne pourra pas être en colère après ça. Dans le pire des cas, j’irais le taper s’il fait ça !

Il n’en ratait pas une celui-là décidément. On ne noterait pas non plus que le jeune homme paraissait le connaître plus que par coeur et c’était vrai que ça sonnait encore plus couple ainsi. Seulement, il n’y pouvait rien s’il savait tout de lui comme s’il l’avait fait. Ils étaient toujours collés l’un à l’autre alors à force même les petits détails, ils les connaissaient.

- Et pour en revenir à ce que tu disais tout à l’heure, Reprit-il calmement, Je sais que j’ai l’air plus idiot et que ça doit paraître bizarre mais je crois qu’en fait, on ne pourrait même pas nous comprendre. Il faut dire que parfois nous-mêmes on a du mal à se comprendre alors... On a juste vécu des choses plus ou moins similaires qui nous ont rapproché. Je te souhaite de connaître quelqu’un comme ça un jour. Les amis, on ne les compte pas sur les doigts d’une main et je sais personnellement que je n’aurais jamais personne de plus fidèle que Ryû.

Peu importait ce qui arriverait à l’avenir, Roy savait qu’il pourrait toujours compter sur lui. Et ça valait également dans l’autre sens. Cela faisait certainement très gay néanmoins ce n’était que la pure vérité, il ne parvenait pas à entrevoir sa vie sans la présence de son meilleur ami à ses côtés.

Ce message a été posté Sam 12 Sep - 17:02

What about it daddy cool ?
Roy & Yun Hua

J

e ne sais dire si je suis davantage rassurée ou atterrée après la mise au point de l’enseignant, qui visiblement s’amuse en voyant combien je le trouve étrange. En même temps, j’aurais dû m’y attendre au moment même où j’ai su qu’il était ami avec Ryû. Je pense vraiment qu’il doit exister une secte chez les enseignants où la règle d’or est de mener les élèves en bateau et de les dérouter un maximum. Quelque chose comme cela du moins. C’est presque si je ne pense pas avoir fait une erreur monumentale en venant me confier à lui, mais, au vue des arguments et des précieux conseils qu’il m’a donnés, je suppose que cela ne peut pas me faire de mal. Et vu la décontraction dont il fait preuve – beaucoup d’adultes auraient traité cela comme un sujet « grave » - j’ai au moins la certitude qu’il ne trahira pas mon secret. On ne sait jamais, certains pourraient songer qu’un suivi psychologique serait d’une grande utilité par exemple, ou une discussion sérieuse avec les parents, mais dans mon cas, je n’ai vraiment pas besoin de cela. L’avantage au moins avec le fait qu’il soit proche de Ryû, c’est qu’il est au moins digne de confiance sur la confidentialité, il ne serait pas judicieux que la nouvelle, comme quoi son ami ait mis enceinte une nouvelle, se répande. Je peux donc m’assurer qu’il sera une tombe, et ce même vis-à-vis du professeur d’informatique comme il me l’a promis.

Cela dit, je ne mets pas longtemps à lui parler de mon appréhension quant à la possible future discussion que je pourrais avoir avec le père biologique du bébé. Jusqu’ici, on ne peut pas vraiment dire que nos derniers échanges aient été productifs et sereins, au contraire, alors effectivement, s’il y a quelques astuces dont je peux bénéficier pour mettre toutes les chances de mon côté, je suis preneuse. Disons que cela m’aidera peut-être à avoir le courage nécessaire pour aller le voir sans trop penser que je vais lâcher une bombe dans l’existence du concerné. Et il a beau essayer de me rassurer, je pense que c’est parce qu’il n’a pas totalement conscience de la consistance du mépris profond que Ryû me porte en ce moment. Je ne dirais pas que je ne l’ai pas cherché mais le fait est que je préfère changer de couloir quand j’ai la mauvaise surprise de l’apercevoir entre les cours. C’est donc toute ouïe que j’écoute attentivement, presque avec un dévouement religieux, ses instructions.

En vérité, je ne m’attendais pas vraiment à un tel amont de consignes pour éviter la troisième guerre mondiale. Quelque chose comme juste le mardi soir parce qu’il est fatigué en rentrant du sport m’aurait suffi, même si j’ai un peu de peine à imaginer Ryû aller à une salle de sports. Note très importante donc : ne surtout pas ramener de poulet si j’en crois mon interlocuteur. Non pas que c’était dans mes intentions de toute façon, mais ramener à manger est vraiment nécessaire, autant que je ne me plante pas. Je prends donc note de tout cela dans ma petite tête, redoublant de concentration pour ne rien oublier, le cappuccino aidant. Je crois que je mettrais même tout cela sur papier une fois assise en classe, discrètement bien sûr, je ne vais pas noter en grand « Plan stratégique pour me faire pardonner de Ryû pour lui avoir fait croire que j’ai avorté ». Un minimum de bon sens tout de même. En tout cas, j’espère sincèrement que ça m’évitera les foudres de celui-ci car même si mon vis-à-vis affirme qu’il est prêt à le taper dans ce cas, ça n’empêche pas le fait que je risque de me faire sérieusement réprimander.

« Heu… Merci pour vos conseils. Mais c’est un peu trop peut-être tout ça non ?, lui fais-je remarquer en finissant mon cappuccino, je veux simplement éviter qu’il ne m’étrangle, pas qu’il me demande en mariage, j’explique en levant les yeux au ciel, il risque de trouver ça bizarre si je lui apporte son repas, non ? »

Non je ne me vois pas vraiment jouer les bonnes fées du logis pour assurer ma survie. Même avec le contexte en tête, ça paraîtrait très très suspect comme comportement. Ce serait plutôt à sa copine blonde de lui un joli bentô débordant d’amour et de niaiserie. Dans mon cas, je présume que les sablés suffiront, enfin je pense, je jaugerai bien les ressources qui me sont nécessaires à tête reposée. En tout cas, mieux vaut avoir un surplus de conseils plutôt que pas assez, c’est l’avantage.

« Ce doit être agréable…, je murmure d’un air songeur en repensant à ses dires quant à son amitié avec Ryû, mais je doute que ça puisse être mon cas. Je ne crois pas que beaucoup de gens puissent vivre la même chose que moi. En tout cas, je ne le leur souhaite pas, lui fais-je observer avec un petit rire nerveux. »

Non parce que vous en connaissez beaucoup des gens avec un père tyrannique qui terrorise votre demi-frère et qui vous laisse croupir pendant trois jours aux mains de ravisseurs flippants ? Moi pas, alors je ne pense pas que son ressenti puisse s’appliquer à moi un jour. En même temps, il ne peut pas vraiment s’en douter, ce n’est pas évident à deviner et je ne m’attends pas à ce qu’il en soit capable, c’est déjà beaucoup qu’il m’écoute me lamenter sur mon dilemme existentiel au sujet de l’enfant. Et qu’il soit prêt à s’impliquer autant. Sur ces bonnes pensées, je me lève pour aller jeter mon gobelet à la poubelle et au fond, je pense que j’ai eu toutes les réponses que j’attendais.

« Bon, je crois que je n’ai plus rien à vous demander. En tout cas, merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, ça m’a beaucoup aidée. Et grâce à ça, je vais pouvoir avancer, j’affirme avec un sourire sincère. »

Au moins, maintenant j’ai toutes les données en mains et je vais pouvoir agir en considérant celles-ci. Avec pour première étape d’arrêter de mentir au principal concerné.

WILDBIRD

Ce message a été posté Jeu 17 Sep - 14:02

What about it daddy cool ?

— Yun Hua & Roy —

Roy avait fait de son mieux pour ne pas rire à la remarque de l’étudiante. Parce que sans s’en rendre compte, elle était drôle cette petite. En soit, il devait paraître bizarre donc sa rétorque était compréhensible. Ryû et lui sonnaient encore plus comme un couple avec tous les conseils qu’il venait de donner pour conforter la jeune fille. Elle lui avait demandé comment faire en sorte que le garçon soit calme, il lui avait fait parvenir la meilleure des recettes selon lui. Certes, c’était plus lui à qui on donnait à manger afin de le détendre cependant on s’abstiendrait d’émettre une telle rétorque. Ca fonctionnait sur tous les hommes, il en était certain. Si Yun Hua n’oubliait pas les sablés alors son meilleur ami serait de bonne humeur. Quel homme serait fâché alors qu’on venait de lui offrir ses biscuits préférés ? Evidemment quand on parlait de nourriture, le professeur était aussitôt partant cependant si on ne mentionnait pas un tel sujet, on pouvait mentionner alors le geste que cela signifiait. Elle se serait déplacé pour aller le voir, elle lui aurait en plus apporter des biscuits, ce serait vraiment méchant de la part de l’autre individu de la rejeter et de mal se comporter avec elle. Si Ryû agissait de la sorte, que cette élève vienne le mettre au courant et pour sûr que Roy irait le sermonner à son tour. C’était à se demander qui portait la culotte dans ce couple dit donc. Le sourire aux lèvres, le professeur s’excusa néanmoins parce que c’était vrai qu’il en avait apparemment trop dit mais il pouvait parler beaucoup lorsqu’il le désirait. Et en vérité, il n’avait aucune envie que Ryu la demande en mariage, déjà qu’il en avait emmené une à Las Vegas, il manquerait plus qu’il se marie avec un autre. Oui, il allait arrêter de songer à n’importe quoi à présent et se concentrer sur ce que déclarer cette étudiante.

Ses paroles l’intriguaient plus que Roy ne le montrait cependant ce n’était pas la première fois que Yun Hua faisait des sous-entendus bizarres. Au vue de ce qu’elle racontait, sa vie ne devait pas être facile et cet enseignant avait le coeur sur le main, il n’était pas un super héros non plus. On ne pouvait pas aider et sauver tout le monde quand bien même on le désirerait. L’unique chose qu’il était encore capable de faire à l’actuel était de l’écouter si elle en avait besoin et la soutenir du mieux qu’il le pouvait.

- Si tu doutes encore, n’hésites pas à revenir, Enonça le jeune homme avant de se lever.

Il jeta un bref coup d’oeil à sa montre, constatant qu’il avait quand même quelques minutes de retard pour son cours mais ce n’était pas grave, on lui pardonnerait. Pour une fois que c’était lui qui n’était pas à l’heure. Prenant ses propres affaires, il accompagna alors la demoiselle à la porte, l’invitant ensuite à sortir en premier. Il s’apprêta à partir toutefois ces mots brûlaient à nouveau ses lèvres, l’obligeant à s’arrêter dans son élan.

- Je ne connais pas vraiment ta vie, je ne te demande d’en parler mais si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux venir me voir, je ne mordrais pas, promis.

Et il ne jugerait pas non plus. Ce professeur était trop bon, trop naïf également. Se faire avoir une fois ne lui avait vraisemblablement pas suffi, il fallait qu’il continue. Hors, il se doutait pourquoi... Il se doutait que cette fois-ci, ce n’était pas parce que cette histoire le touchait mais parce qu’il se sentait concerné par cette dernière. A l’avenir, Roy était certain qu’il serait amené à revoir cette jeune fille et il n’avait pas envie de la laisser dans la galère si elle n’avait personne sur qui compter. Plus tard, elle aurait très certainement Ryû néanmoins pour cela fallait-il encore qu’elle se motive à aller lui parler de tout ça. Elle n’était pas seul et le professeur aimerait qu’elle puisse s’apercevoir de cela. Il n’y avait pas besoin d’avoir des milliers d’amis pour se sentir soutenu, un seul pouvait largement suffire.

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» Daddy
» Ichiro - call me daddy
» keep cool
» Just because a girl's pretty doesn't mean that she's cool.
» je sais pas faire des titre cool :c

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