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Anonymous
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Ce message a été posté Ven 9 Oct - 21:26
Cela faisait bien longtemps que Roy ne s’était assurément pas senti aussi mal que ces derniers jours. Son visage était des plus pâles, cerné par la fatigue par faute de ne pas parvenir à dormir correctement et s’il y avait cette fine blessure au coin de sa lèvre, elle n’était rien comparé à celle qui l’avait touché psychologiquement. Il se disait fort cependant il avait vraiment eu peur cet après-midi là. Peur pour sa vie, peur à ce qu’on s’en prenne à son fils et aujourd’hui encore, le professeur à dormir l’esprit tranquille. Rien ne présageait à ce que ses hommes ne reviennent et s’il avait prévenu ses parents de faire attention, il était plus qu’inquiet. Est-ce qu’il s’en faisait pour son frère ? Non. Il était trop en colère contre ce dernier pour se tracasser de ce qui pouvait lui arriver. Lui n’avait pas hésité une seule seconde à mettre une famille en danger alors pourquoi Roy devrait s’en soucier. Il avait d’autres choses en tête que son visage d’égoïste. Jamais il n’aurait cru pouvoir détester l’un de ses frères qu’il avait tant admiré par le passé seulement celui-ci n’avait pas été présent pour voir ce que son cadet avait subi par sa faute.

Son corps entier était douloureux mais là où il souffrait le plus, c’était au niveau de son épaule qu’on avait été obligé de recoudre à cause d’une plaie trop profonde. On lui avait demandé de faire attention à l’hôpital, qu’il ne devait pas trop bouger au risque de rouvrir la blessure et qu’il n’y avait pas de quoi se tourmenter, qu’il pourrait à nouveau se mouvoir comme il le désirait. Sauf qu’on avait omis un détail, Roy était un passionné de baseball et qu’avant d’être professeur dans ce domaine, il était un lanceur hors pair. Peut-être que cela s’arrangerait mais lui peinait à rester optimiste. Dés que cela touchait sa passion, il n’arrivait pas à avoir de l’espoir et se posait des tas de question. Qu’est-ce qu’il se passerait s’il était incapable de jouer correctement ? En tant qu’enseignant, cela n’était pas si embêtant néanmoins il avait toujours cette folle envie au fond de lui de jouer comme les professionnels. Il ne voulait pas devenir l’un de ces joueurs « bad gamme » et pouvoir s’amuser sans s’inquiéter de sa santé. Les images tournoyaient sans arrêt dans son esprit et s’il essayait de ne pas y songer, c’était plus fort que lui. Tout ce qui était en rapport au baseball, machinalement, le jeune homme avait tout rangé et il n’était même pas en mesure de regarder un match de son équipe favorite.

Assis sur son canapé, la télévision allumé, le jeune homme piochait sa cuillère dans son pot de glace alors qu’il était concentré sur ce film qui défilait sur l’écran. Au moins, le point positif, il ne semblait pas avoir perdu l’appétit bien que cette scène lui donnait quelque peu une image dépressif. Peu importait.
Son sourcil s’arqua toutefois lorsqu’on sonna à la porte, son couvert étant resté planté à l’intérieur du pot. Il ne s’attendait à voir personne aujourd’hui mais tandis qu’il déposait son bien sur sa toute nouvelle table salon, Roy devina très vite qui se trouvait assurément sur le palier. Que ce soit Ryû ou lui, chacun aimait venir à l’improviste et puis il lui avait dit qu’il passerait le voir donc au final, ce n’était pas étonnant.

Le professeur se leva dans un « j’arrive » avant de se diriger doucement vers son entrée, se préparant mentalement à ce qu’il allait bien pouvoir dire. Il ne voulait pas tourmenter son meilleur ami plus que celui-ci ne l’était déjà. Probablement la raison pour laquelle, à peine eut-il ouvert la porte, qu’il avait tenté un sourire qui ne s’accordait pas vraiment avec le teint blême de sa figure.

- Tu es vraiment venu, tu exagères, Râla le jeune homme alors que ses yeux vaquèrent sur son vis-à-vis qui n’avait pas l’air rétabli à cent pourcents, Je t’ai dit que j’allais bien. Regarde-toi franchement, tu aurais mieux fait de te reposer. Tu vas bien ?

Le voir avec cette atèle ne le rassurait pas le moins du monde et dans de telles circonstances, Roy trouvait encore le moyen de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre. Il se poussa afin de le laisser rentrer et l’invita à s’installer sur le canapé tandis qu’il éteignait la télévision pour s’emparer ensuite de son pot de glace. En silence il le rangea à sa place dans la cuisine puis revint avec des boissons non alcoolisés - il était préférable de préciser.

- Comment tu es venu ? Demanda-t-il en s’asseyant à ses côtés et les servant de sa main gauche, Sérieusement tu m’agaces. On t’a déjà dit que tu étais trop borné ? Je t’ai pourtant répété que j’allais bien et y a fallu que tu viennes dans cet état.

Ses sourcils s’étaient froncés sur ses dires alors qu’il n’y avait pas à douter quant au fait que l’enseignant en faisait trop. A force de ressasser sans arrêt qu’on allait bien, cela sonnait doublement louche surtout que si on pouvait remarquer une chose. Il était seul dans cet appartement, son fils n’était pas là sinon il serait déjà sorti de sa chambre dans un immense « Tonton Ryû !!! » avant de lui faire un câlin. Hors non, il n’était pas ici. Son père l’avait laissé chez ses grands parents jusqu’à ce qu’il aille mieux, autant physiquement que psychologiquement et tous ceux qui le connaissaient trouverait ça bizarre qu’il se sépare aussi longtemps de son enfant. Malheureusement, il y avait des situations pour lesquels il n’avait pas le choix. Haru lui manquait énormément alors non, rien n’était simple et non... Il n’allait pas bien.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 12 Oct - 13:30
Roy aura des claques. Je vous jure qu'il en aura si je découvre qu'il m'a caché quelque chose pour ne pas m'inquiéter. Oui, parce sur m'envoyer juste un message pour le demander si je vais bien et me dire qu'il est blessé, c'est trop facile si vous voulez mon avis. Sérieux. Il a cru que j'allais le laisser faire comme si de rien n'était? Que je n'allais pas protester après qu'il ait décrété que tout allait bien alors que je suis persuadé du contraire? C'est mal me connaître de la part de mon meilleur ami, très mal. En plus, il faut croire que la poisse est un héritage que l'on se passe joyeusement. Je veux dire, vous connaissez beaucoup de meilleurs amis qui de suivent jusqu'à l'hôpital comme ça? Vraiment, je perds espoir en ma propre existence. Il croyait quoi, que j'allais pas m'inquiéter pour lui? Que j'allais pas me dire qu'il aurait pu ne pas s'en sortir? Et de quel droit il ne m'a pas prévenu ? Je vais aller le voir et lui rappeler tiens. On ne lèse pas Katsura Ryû, oh non. Il va m'entendre.

Fort de cette décision, je prends la direction de l'appartement de mon collegue et ami. Il n'a pas intérêt à me mentir car j'ai eu ma dose pour les mois à venir. Entre Yun Hua et ça, je crois que je donne déjà beaucoup. Soit. J'imagine qu'il avait de bonnes raisons de ne pas m'en parler plus tôt, qu'il a du estimer que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour un motif que j'ignore. En vrai, j'essaie simplement de me rassurer pour ne pas être trop énervé au moment où je le verrai. Évidemment que je m'inquiète et que ça me fout mal. Sérieusement, on parle de mon meilleur ami, là! J'ai juste envie de débouler chez lui et de lui demander un compte rendu détaillé des événements. Sauf que je sais que je ne l'aurai pas. Monsieur Kasahara n'aime pas se plaindre et parler de ses problèmes, même à son meilleur ami. Vraiment, ce garçon mériterait une paire de baffes pour se remettre les idées en place. C'est qui, le plus vieux des deux? Ok, j'admets. On repassera niveau modèle de maturité, mais ça ne change rien, hein! Il faut que je me calme. Et voilà que j'attends devant sa porte, atèle au pied, que monsieur se décide à venir m'ouvrir.

« Bah oui, tu croyais que c'était une blague? » Oh, c'est bon hein. De toute façon, ça m'amuse, même que j'en ris, faisant abstraction de son commentaire pour répondre à sa question, une fois installé dans le canapé. «J'ai garé ma licorne dehors, j'espère qu'elle va pas trop bouffer l'herbe devant le bâtiment, j'risque d'avoir une amende. »

Tandis qu'il nous sert, mon regard se promène sur lui, jaugeant l'ampleur des dégâts. Son bras a l'air dans un sale état et ça ne me dit rien qui vaille; va-t-il pouvoir reprendre ses fonctions après? J'veux dire, il est professeur de sport... ça ne risque pas de l'handicaper indéfiniment? Assez. Il vaut mieux ne pas penser, j'aurai mes réponses après.

«Cet état, cet état. À t'entendre on dirait que j'ai choppé Ebola ou je sais pas quelle merde, coco. Relaxe, j'ai plus rien maintenant. »

Enfin, en soit, j'ai encore besoin de porter une atèle, chose que je fais pour éviter d'avoir plus de problèmes par la suite, mais ce n'est rien comparé au plâtre que j'ai eu pendant longtemps. Il ne va quand même pas s'inquiéter de moi comme ça, hein? Un soupir m'échappe alors que je le remercie avant de prendre le verre qu'il m'a servi, le portant à mes lèvres en réfléchissant encore un peu, mon regard de nouveau posé sur son bras. Qu'est-ce qu'il a foutu pour avoir un truc pareil, hein? J'commence à me demander si Roy a vraiment compris que je n'étais pas là uniquement quand il allait bien, mais également lorsqu'il était dans la merde.

«Et si tu m'expliquais ce qu'il s'est passé? »

Que les choses soient parfaitement claires: je ne compte pas accepter les réponses évasives et floues qu'il pourrait me donner. "Rien" n'est pas une option. En même temps, vous connaissez beaucoup de gens qui se retrouvent blessés après "rien"? Si c'est le cas, je vous fais directement entrer dans la ligue des compagnons de boulet anonymes, parce qu'il y a un fameux niveau! Je prends une gorgée de ce qu'il m'a servi, souriant un peu en remarquant qu'il s'agit d'une boisson sans alcool. Une bière n'aurait pas été de refus, mais j'imagine qu'il tient trop à ses serments pour ça.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 15 Oct - 21:29
Ryû mériterait des claques parfois pour sortir des bêtises aussi grotesques mais au lieu de ça, Roy s’était contenté de lever les yeux au ciel à sa remarque. Dans d’autres circonstances, il aurait pu être celui qui aurait émis ce genre de plaisanterie, peut-être même qu’il aurait taquiné avec lui sauf que là non, il n’en avait ressenti aucune envie. Probablement la raison pour laquelle, il avait vite disparu dans la pièce et revenir avec les boissons quelques instants plus tard. Ses sourcils s’étaient froncés néanmoins alors qu’il les servait et que son camarade le grondait. Il n’aimait pas ça. D’habitude c’était lui qui réprimandait et pas le contraire. Il préférait largement avoir ce rôle plutôt qu’être celui qui inquiète son entourage. Il essayait durement de lui faire croire qu’il allait bien, qu’il n’y avait pas de quoi se soucier et que d’ici quelques jours ça irait mieux. Sauf que malheureusement, même lui, il doutait de ses propres réflexions. Ce genre de traumatisme met du temps avant de s’effacer, encore plus lorsqu’il avait laissé également une blessure physique bien que cette dernière son meilleur ami ne pouvait pas vraiment la voir. Roy peinait à bouger correctement son bras alors, évidemment, cela sonnait presque comme évident qu’il avait été touché à ce niveau mais il n’avait pas envie de débattre à ce propos. Il ne voulait pas dire qu’il ne savait pas s’il serait en mesure de reprendre correctement le baseball après, il ne voulait pas donner des tas de détails sur ce qu’il lui était arrivé parce que cela signifiait aussi accepter la réalité. Et c’était plus douloureux que ce à quoi le jeune homme croyait... Il aurait sincèrement préféré à ce que son ami ne lui rende pas visite mais pour cela, il n’aurait jamais dû le prévenir de cet incident. Malheureusement, ça lui était impossible de le lui cacher parce que si leur place avait été inversée, il n’aurait pas apprécié que Ryû ne lui parle pas de quelque chose de si grave. C’était compliqué.

Quand tout allait bien, il fallait toujours qu’un problème intervienne juste pour leur rappeler que non, la vie n’était pas rose. Ce n’était pas comme si Roy l’oubliait. Il savait que rien n’était simple, qu’on faisait tous des erreurs, qu’on se trompait à un endroit et réussissait dans un autre. Il avait déjà assez de soucis comme ça mais il fallait qu’on lui en rajoute d’autres. Là, il était vraiment fatigué et il aurait bien voulu finir son pot de glace devant son film seulement ça ne paraissait pas être possible. Surtout que bien sûr, son meilleur ami voulait des explications et qu’il ne pourrait pas passer à côté... Même s’il tournait autour du pot pendant des heures, qu’il essayait de lui faire comprendre qu’il n’y avait « rien », Ryû ne lâcherait pas le morceau tant qu’il ne saurait pas. Raison pour laquelle, l’enseignant soupira discrètement sans toucher à son propre verre qu’il venait de servir.

- Je te l’ai déjà dit, Répliqua-t-il d’un ton plus neutre qu’il ne l’aurait souhaité, On m’a agressé. On voulait me prendre de l’argent. J’en avais pas alors on m’a agressé.

Ce qui en soit était vrai mais le garçon semblait avoir volontairement voulu omettre certains détails. Comme le fait que cette agression avait eu lieu chez lui, qu’elle avait été prémédité à cause de son abruti de frère et que s’il avait changé sa table de salon, c’était parce que celle en verre avait été brisée en mille morceaux par ses agresseurs.

- Tu veux que je te dise quoi de plus ?

Il ne pouvait s’empêcher d’être sec. Ce qui n’était pas dans ses habitudes et ce n’était même pas contre son meilleur ami. Celui-ci n’y était pour rien, il ne faisait qu’être inquiet à son égard et lui, plutôt que de dire clairement les choses, il restait ancré sur ses positions. Il n’était simplement plus en mesure de lui faire croire qu’il allait bien alors que c’était le contraire. Il essayait pourtant mais le fait qu’il lui parle de la sorte était la preuve que non, Roy n’y parvenait pas. Et pourtant...

- Je vais bien. Arrête de t’en faire autant. Je vais vraiment bien.

C’était vraiment à se demander qui il essayait de convaincre le plus : Ryû ou lui même ?

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 26 Oct - 15:37
En vrai, je ne sais même pas pourquoi j’ai pris la décision stupide de venir voir Roy. Je sais parfaitement que ce con va refuser de m’expliquer ce qu’il s’est passé. On se dit tout, tout le temps, sauf lorsque c’est vraiment important. À croire qu’on a signé un contrat au début de notre amitié, histoire de ne pas se dire tout ce qu’il faut, mais de bien dire les choses qui n’aideront pas, vous voyez ? L’imbécile, il a vraiment cru que je ne viendrais pas ? C’est mal me connaître, quand même. Déception. Et le pire c’est que je pourrais lui en vouloir pour ce manque de volonté, hein, mais je ne le ferai pas, parce que je suis un ange et qu’un ange doit toujours montrer le bon exemple. Quel ange, je vous jure. On reparle de mon mariage à Vegas et de mes autres conneries avant de me donner un tel titre ? J’aimerais tellement oublier ces conneries et reprendre une vie normale. Enfin, si Mi ne me fuyait pas, ça serait peut-être possible, oui. Si Yun Hua n’était pas enceinte aussi, mais de toute façon elle est repartie en Corée à l’heure qu’il est, ce ne sont plus mes ennuis. Et tant mieux d’ailleurs, car je n’ai absolument aucune envie de me replonger dans une situation pareille pour l’instant. Elle m’a vraiment pris la tête et, pour être honnête, je ne compte pas lui accorder mon aide, pas pour tout l’or du monde. Si elle a décidé de la refuser, je ne vois pas pourquoi je réitérerais mon offre. Soit. J’ai bien plus important à penser que les histoires de grossesse d’une étudiante, même si j’y suis intrinsèquement lié.

« Dis-moi la vérité, ça sera déjà bien. »

C’est un principe à mes yeux : on se dit tout, on n’omet rien, on n’essaie pas de se dire n’importe quoi dans le simple but de rassurer l’autre. Je pensais quand même que Roy me connaissait, depuis le temps. Parfois, j’ai l’impression que nous sommes deux enfants qui essaient de savoir lequel est le grande frère de l’autre, mais j’ai également le sentiment que nous nous comportons, tour à tour, comme un enfant avec son père. En cet instant, je me sens clairement comme le père qui doit convaincre son fils de l’écouter, de lui dire la vérité, mais je ne sais pas si Roy sera réceptif. En plus, ces derniers temps, j’ai fréquemment eu besoin de lui, de son jugement, et j’admets avoir été totalement hermétique à ce qu’il aurait pu ressentir lui-même. Je me demande parfois s’il m’en veut s’avoir eu ce comportement égocentrique, mais je n’ai pas pu contrôler les choses qui m’arrivaient à ce moment et, maintenant encore, j’ai quelques difficultés à gérer ma vie. Je fais des efforts pour ne plus boire, même si je fume beaucoup plus qu’avant depuis que j’essaie, comme pour compenser, et j’essaie de me montrer plus raisonnable au niveau de mes sorties également. Enfin, ça, j’imagine que ça ne change pas grand-chose à ses yeux.

« Allez, me force pas à te torturer ou à te raconter ma vie pour te faire parler. »

Le torturer, carrément ? Oh, on n’est plus à ça près lui et moi. Je vous raconte pas nos petites soirées cuir moustache, tout ça. Non, franchement, je sais pas pourquoi je me retrouve à devoir le « menacer » pour qu’il accepte de me dire ce qu’il s’est passé, mais ça ne me plaît pas vraiment. D’ailleurs, pour lui signifier que je suis plus sérieux que ce que mes paroles laissent entendre, je lui adresse un regard sévère. Je ne m’en irai pas tant qu’il ne m’aura pas expliqué ce qu’il s’est passé, de toute façon.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 28 Oct - 15:11
Non. Il n’allait pas bien. Roy était le mieux placé pour le savoir et ce n’était pas en répétant sans arrêt le contraire que tout finirait par s’arranger. Même un claquement de doigt ne servirait à rien. La vie ne serait pas aussi compliqué si on pouvait tout corriger si aisément. Malheureusement son moral n’était pas prêt de s’arranger alors que dés qu’il fermait ses paupières, il revoyait ces hommes s’acharnaient sur lui. Inlassablement cette image revenait tout le temps, encore plus lorsqu’il essayait de bouger son bras et qu’une douleur aigu lui rappelait qu’il avait une plaie à l’épaule qui menaçait de s’ouvrir s’il agissait n’importe comment. En plus d’avoir été trahi par un membre de sa famille, le professeur s’inquiétait de sa santé et de son avenir s’il n’était plus capable de jouer correctement au baseball. Pourquoi Ryû avait-il tant tenu à lui rendre visite aujourd’hui ? Il n’avait pas envie de discuter, encore moins de s’expliquer et de se plaindre. Peut-être que ça lui ferait du bien mais il ne le voulait pas. Il n’était pas ce genre d’individu et son meilleur ami le connaissait mieux que quiconque pour savoir que Roy se confiait rarement lorsque c’était important. Cela aurait pu être un reproche à son égard d’ailleurs, son camarade n’aurait pas tout à fait tort puisque ça fonctionnait dans un sens mais pas dans l’autre. Et ce n’était pas une question de confiance car il avait confiance en Ryû plus que n’importe qui d’autre, il pouvait compter sur lui peu importait le moment de la journée. C’était juste qu’il détestait embêter son entourage, qu’il ne souhaitait pas les inquiéter et qu’il se croyait assez fort pour être capable de tout surmonter seul. Se reposer sur quelqu’un ne faisait pas de mal parfois néanmoins ce jeune homme semblait avoir quelques difficultés. Aujourd’hui encore.

Son « invité » désirait la vérité, il voulait des explications et lui restait plongé dans un silence plutôt tendu. Ses doigts s’étaient compressés à sa paume afin de former un poing qui montrait un signe de frustration énorme. A nouveau, le garçon luttait pour se maîtriser, pour ne pas s’emporter, tellement qu’il s’en mordit fébrilement la lèvre. Il n’y parviendrait pas, il le savait. Il était trop épuisé pour faire semblant plus longtemps.

- Qu’est-ce tu veux que je te dise ?! Cracha l’enseignant plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.

Ses poings se serraient un peu plus alors que closant ses paupières, il inspirait profondément afin de se contrôler. Et pourtant... Il s’était subitement levé, faisant face à son meilleur ami qui ne s’attendait sûrement pas à un tel revirement de situation.

- Je n’ai pas envie d’en parler !! C’est quoi que y a de difficile là dedans ?! Je t’ai dit que j’allais bien, tu peux pas faire comme si tu me croyais non ?! Je ne sais pas moi essayer de me faire penser à autre chose par exemple !! Non, tu ne peux pas faire ça ?!

En soit, ça n’aurait pas servi à grand chose parce qu’il n’était pas en mesure d’effacer cette agression de son esprit. S’il démarrait au quart de tour, c’était simplement parce que Roy n’arrivait plus à maîtriser ses émotions et qu’il souffrait bien plus que ce qu’il tentait de faire croire. Trop brusque, ça lui avait tiré au niveau de son épaule et une grimace s’était dessiné sur sa figure tandis que par réflex, il avait posé sa main gauche sur sa blessure.

- On m’a agressé, c’est la vérité !! Tu veux un dessin peut-être ?! Ils ont débarqué chez moi et j’ai à peine eu le temps de comprendre ce qu’il s’est passé qu’on m’a tabassé ! Ils ont tout détruit dans mon appartement !

A chaque parole qu’il prononçait, le jeune homme agitait son bras valide dans le vide comme si cela résumait les dégâts causés chez lui il y a quelques jours.

- Ils voulaient de l’argent ! Tout ça à cause de mon connard de frère ! Ca te va comme explication ?!

Agacé, Roy fit claquer sa langue contre son palet puis sans lui donner le temps de répondre, il s’échappa dans la cuisine afin de se rafraîchir la figure. Plus rien n’allait. Rien du tout. Des tremblements lui parcouraient son être entier alors qu’en vérité, il ne faisait que paniquer. Exprimer tout ceci à voix haute rendait les choses encore plus réelles, plus dures à supporter et il avait l’impression que son coeur se broyait à lui bloquer la respiration...

Quelques minutes plus tard, il revint dans le salon d’un pas lent, aucune expression au sein de ses pupilles si ce n’était qu’un vide inexplicable...

- Désolé... Reprit alors le professeur à voix basse sans daigner le contempler, Je ne voulais pas te parler comme ça.

Ryû ne faisait que se tracasser à son sujet, il avait du avoir peur aussi lorsque Roy lui avait parlé de son agression et c’était tout à fait normal qu’il ait envie de savoir. Quel ami serait-il s’il ne se souciait pas d’un tel détail ? Exténué, Roy se laissa glisser contre le mur derrière lui, passant nerveusement ses mains dans ses cheveux qu’ils agrippèrent faiblement.

- Non, ça ne va pas... Ryû.

Incapable de s’arrêter, son corps persistait un peu plus que ces sons infimes sortaient de sa bouche.

- Je ne sais pas quoi faire.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 28 Oct - 16:26
J’ai toujours été très proche de Roy depuis que nous nous sommes rencontrés. C’était un hasard, vraiment, mais je sais que s’il n’avait pas été sur ma route au bon moment, je ne serais plus là pour en parler à l’heure qu’il est. Je crois pouvoir dire qu’il m’a sauvé la vie sans avoir peur de me tromper, parce que je sais parfaitement ce qui serait arrivé si nos chemins ne s’étaient pas croisés ce soir-là, alors que je délirais totalement, complètement ivre, que j’avais envie d’en finir et que plus rien ne semblait pouvoir me retenir. Roy a été cette chose, cette personne qui m’a retenue. Rien que pour cela, je lui en serai à jamais reconnaissant et, pour la même raison, je ne supporte pas de rester les bras croisés alors qu’il va mal ou qu’il a des problèmes. Après tout, n’est-il pas là pour moi, aujourd’hui encore, lorsque les choses partent en couilles ? Nous ne sommes pas meilleurs amis pour rien, et je pense pouvoir affirmer sans crainte que nous le resterons encore longtemps. Malheureusement, en bonnes tombes que nous sommes, nous avons tendance à garder les choses pour nous jusqu’à l’explosion, jusqu’à être incapable de les supporter seuls, on se met des œillères pour ne pas affirmer que l’on va mal devant l’autre, tout simplement parce que l’idée de décevoir l’autre ou de le rendre mal à son tour nous dérange profondément. Nous sommes présents l’un pour l’autre, mais nous souhaitons limiter au maximum l’intervention du deuxième dans notre vie. Paradoxal, n’est-ce pas ?

C’est pour cette raison que j’insiste, bien que la réaction à laquelle cette requête donne lieu me laisse sans voix durant quelques longues minutes. Ce que je veux qu’il me dise ? Eh bien, la vérité, c’est déjà bien, je lui ai déjà dit. Et en plus de cela il semble s’emporter plus que de raison pour la question que je viens de lui poser. Bien, qu’il fasse s’il veut, j’ai au moins la confirmation que quelque chose ne va pas et, s’il n’a pas envie d’en parler, je ne compte pas la laisser agir comme si de rien n’était pour autant. Comment suis-je censé le faire penser à autre chose sans savoir ce qu’il a ? J’veux dire, il y a toujours un risque de retomber sur un sujet sensible, non ? Cela m’énerve un peu, mais je vais éviter de me mettre en colère contre Roy. Il est bien l’une des rares personnes avec qui je tente constamment de rester calme. Je m’emporte tellement facilement d’habitude que la simple idée de hausser le ton contre mon meilleur ami me semble folle. Je ne peux pas me mettre en colère contre lui, même s’il fait l’imbécile et prétend qu’il n’y a rien alors qu’il s’est fait agresser chez lui. À l’entente de ces mots, un soupir m’échappe d’ailleurs. Clair que ce n’est rien, hein. Je garde le regard sur lui le temps qu’il se calme un peu, voyant bien qu’il a réagi un peu trop excessivement et s’est fait mal. Enfin, il se tient le bras, donc j’imagine qu’il a du se blesser. Soit. Mes sourcils se froncent alors qu’il reprend la parole et complète son explication.

« Pas besoin de m’engueuler. »

Dans un sens, c’est évident, ça va pas lui rendre son appartement dans l’état où il était avant, quoi. Je laisse un soupir m’échapper alors qu’il continue à s’expliquer. Son frère ? De l’argent ? Bien, nous vivons dans une époque merdique et les gens agressent leur propre famille pour avoir de l’argent. Grandiose. Je crois que j’ai envie de migrer au Pérou, encore, et d’emmener Roy et Mi avec moi, là. Avant que j’aie le temps de répondre quelque chose à tout ça, je vois mon meilleur ami quitter la pièce, prenant une gorgée de ma boisson pour essayer de penser à autre chose qu’à ce qu’il vient de se produire, essayant même de remettre en place mes idées parce que je suis vraiment perdu dans tout ce qu’il vient de dire. Ok. J’ai eu des emmerdes, je tente de résoudre le problème, mais là j’ai clairement l’impression qu’il est dans un merdier mille fois plus grand que moi. Le pauvre. J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour lui, mais ça me semble un peu compliqué sur le moment. Quand il revient dans la pièce, je lui adresse un regard que je cherche à rendre aussi neutre que possible, bien que l’inquiétude soit clairement lisible dans mes yeux alors que mes sourcils se froncent à nouveau.

« Roy. » Je me redresse et abandonne le canapé pour m’approcher de lui, m’accroupissant à sa hauteur pour chercher son regard. « T’es vraiment un con, tu le sais ça ? »

Une insulte ? Pas vraiment, vu le ton que j’emploie. C’est plutôt une constatation assez douloureuse que je fais avec toute mon affection. Cet imbécile a préféré ne rien dire, et je sais parfaitement pourquoi il a pris une décision aussi stupide que celle-là. Un soupir m’échappe alors que je reprends la parole, jetant un œil à son bras.

« T’aurais du me dire que ça allait pas au lieu de t’occuper de mes problèmes. » Je fronce un peu les sourcils après quelques secondes. « Ton bras a pris cher ? »

Et son job ? Comment il fait pour bosser avec un bras en moins ? Cela ne me plaît pas vraiment, mais j’imagine qu’il a déjà du réfléchir à la question. Je prends appui sur l’un de mes genoux avant de lui tendre une main, soupirant un peu.

« Allez, relève-toi. »

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 1 Nov - 18:45
Il ne voulait pas bouger. Il était bien là, comme ça, assis par terre. C’était confortable et ça lui permettait de ne pas trop trembler. Comme si, en se redressant, ses jambes ne tiendraient pas et qu’il finirait par retomber sur le sol. Qu’est-ce qui lui faisait mal au juste ? Ses côtes, son bras, sa tête ou bien même son coeur... Roy ne se sentait pas bien. Pas du tout. La crise de panique n’était pas loin puisque malgré tout, ses tremblements persistaient et que ses images refusaient de quitter son esprit. Il ignorait de quoi il avait peur... Si c’était que ses hommes reviennent pour achever leur travail, si c’était qu’on lui retire son fils de sa vie ou qu’on lui arrache le bras, l’empêchant de jouer à son sport favoris de nouveau. Probablement qu’il s’agissait de tout à la fois mais en premier lieu surgissait son mental à lui, le traumatisme qu’il avait subi et le fait qu’il aurait mit mourir stupidement sur le carrelage cette après-midi là.

Malgré tout ce qu’il pouvait penser, le professeur en voulait à son frère de l’avoir rendu aussi vulnérable, d’avoir ajouté un problème dans sa vie qui se compliquait de plus en plus. Comme si le fait que son fils se batte sans arrêt ne suffisait pas, il fallait qu’on amplifie ses soucis. Roy n’avait pas le souvenir de s’être déjà plaint de ce qu’il avait traversé, pas même lorsque son ex-fiancée était devenue folle, sortant ainsi de sa vie en lui laissant leur enfant sur le dos. A cet instant là également, rien n’avait été facile et il s’était vu flancher plusieurs fois cependant il s’était toujours relevé. Il ne demandait qu’à être heureux, qu’à offrir une belle vie à son fils et profiter. Il ne demandait que ça. Rien de plus. Il n’avait fait de mal à personne, pas même à ses proches alors pourquoi était-ce lui qu’on visait ?

Son regard s’égara sur son meilleur ami qui reprenait la parole. Une certaine détresse se reflétait dans ses pupilles alors qu’il était complètement décontenancé, paniqué, terrifié aussi. C’était plus fort que lui de penser à son entourage avant lui-même. Quelque part, ça lui permettait de garder la tête hors de l’eau un peu plus longtemps mais en cet instant précis, Roy ne pouvait qu’admettre qu’il commençait sérieusement à se noyer.

- Je suis bien là, Grommela-t-il sans prendre sa main.

Non, il n’avait pas envie de bouger. Ses doigts se compressaient sur son bras avec intensité comme si, s’il ne le tenait pas, celui-ci finirait par se briser. La question de son camarade l’avait plongé dans ses réflexions qu’il avait durement essayé d’éviter ces derniers jours... Il ne voulait pas savoir si cela s’arrangerait ou pas. Il était beaucoup trop pessimiste en cet instant pour croire qui que ce soit de toute façon.

- On m’a poignardé... Alors, je ne sais pas vraiment. Je ne veux pas savoir... Je ne veux pas penser au baseball non plus.

Sur paroles, le jeune homme le contempla de plus bel avec une brillance inouïe dans le creux de ses pupilles. C’était bien la première fois que Roy flanchait autant devant lui mais comment expliquer ô combien il avait eu peur ce jour-là et ô combien il était encore terrifié quant à l’avenir. Mais, s’il ne le déclarait pas à voix haute, il était reconnaissant envers Ryû d’être venu le voir aujourd’hui. Il lui était reconnaissant d’être si borné et de s’inquiéter pour sa personne. Lui aimait faire croire qu’il pouvait se débrouiller seul, qu’il était capable de s’en sortir sans l’aide de quiconque néanmoins ce n’était qu’un effroyable mensonge. Il avait besoin de lui.

- Je suis désolé de ne pas t’avoir prévenu. Je sais que j’aurais du mais c’était plus fort que moi, pardon.

On aurait dit un enfant qui avait fait une énorme bêtise et qui venait de se faire gronder. Il détestait avoir ce rôle là cependant il ne pouvait qu’admettre qu’en cet instant, c’était lui qui n’avait pas agi correctement et qu’il devait sérieusement apprendre à compter sur son meilleur ami lorsque ça n’allait pas. L’amitié, c’était ça aussi.

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Ce message a été posté Jeu 5 Nov - 23:14
S’il est un sentiment que j’aimerais éviter, c’est bien la culpabilité. Le fait est que, malheureusement, celle-ci vient souvent faire son nid en mon cœur, et que j’ai toujours eu pour sale habitude de boire pour l’oublier lorsqu’elle s’y installe. Roy est mon meilleur ami depuis des années désormais, et je ne peux m’empêcher de m’en vouloir de l’avoir tellement négligé au cours des derniers mois. Depuis que j’ai appris la grossesse de Yun Hua et que j’ai essayé de résoudre mes ennuis comme je le pouvais, je n’ai pas vraiment prêté attention au mal être dont il pouvait souffrir. Pourtant, il y a pas mal de choses qui auraient pu me mettre la puce à l’oreille, j’aurais du les voir, même s’il essayait de ne pas les montrer. Si nous sommes différents sur bien des points, nous sommes malheureusement trop semblables lorsqu’il s’agit de discuter de nos problèmes ; nous devons creuser, chercher, harceler l’autre et l’accabler de questions afin d’obtenir une réponse. Ce n’est pas un fonctionnement sain, quand on sait que nous sommes tous deux assez mal en point depuis quelques temps, mais nous avons toujours fait comme ça. Pourquoi changer ? Du haut de mes trente-et-un ans, je devrais être capable qu’il faut toujours que les choses changent à un moment où l’autre.

Je pousse un profond soupir et croise les bras, mécontent de voir Roy se comporter comme l’enfant qu’il n’est plus depuis longtemps. Mes sourcils se froncent alors que mon regard sombre se pose sur mon collègue et que je le contemple pendant quelques secondes, essayant de le convaincre par la pensée. Sans succès. Je ne sais pas s’il réalise à quel point je suis inquiet à cet instant, et même si je comprends qu’il ait beaucoup souffert dans cette attaque, je refuse de lui laisser baisser les bras. Oui, parce que j’ai clairement l’impression que c’est ce qu’il fait actuellement. Or, abandonner n’est pas une option à mes yeux et je compte bien lui ancrer ça dans la tête. Je déteste qu’on fasse le con lorsque l’on m’interdit d’en faire de même, alors je ne compte pas le laisser faire à sa guise.

« Et tu comptes penser à quoi alors ? À ces gars qui risquent de revenir, hm ? Tu vas devenir parano si tu fais ça. »

Dans le fond, je ne peux pas lui en vouloir de ne pas m’avoir tenu au courant de son accident, car je sais que j’en aurais fait de même l’autre jour, si j’avais été en mesure de prendre cette décision le soir de mon accident. Si j’avais eu cette chance, je n’aurais certainement prévenu personne. À quoi bon ? Personne n’aime passer pour un imbécile aux yeux des personnes qui lui sont chères, et nous sommes comme tout le monde à ce niveau, j’imagine. Un léger soupir s’échappe d’entre mes lèvres lorsque cette pensée me traverse l’esprit et, calmement, j’enfonce mes mains au fond de mes poches, le regard de nouveau posé sur mon meilleur ami que je peine à reconnaître pour l’instant. Je déteste me sentir aussi inutile.

« C’est rien. »

C’est beaucoup en réalité, mais je n’ai pas envie qu’il s’en veuille ; il a suffisamment d’ennuis comme ça. De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais le moyen de l’aider par rapport à ça. Par contre, je fronce les sourcils pendant quelques secondes avant de me décider à poser à mon meilleur ami la question qui me brûle les lèvres.

« Et Haru ? Il va bien ? »

Je sais parfaitement l’importance qu’à ce petit aux yeux de mon collègue. Il est son fils, sa chair, et je crois n’avoir jamais rencontré de parent aussi attaché à son enfant que mon meilleur ami l’est à son fils. Mis à part mes parents, peut-être, mais la famille Katsura a toujours été profondément unie, du moins pour nous trois. La simple idée que je sois, techniquement, père également d’ici quelques mois me noue un peu l’estomac, mais j’ai vite fait de chasser cette pensée de mon esprit afin de ne pas trop y songer. Il faut vraiment que j’arrête d’y réfléchir, d’y penser. Ce bébé ne sera jamais mon enfant, tout simplement parce que je n’aurai jamais aucun droit sur lui. Et pourtant, les gênes parleront bien un jour… Je crois que m’occuper de Roy et de ses problèmes me sera bien plus bénéfique de tenter de trouver des réponses aux questions que je ne pose pas.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 9 Nov - 14:24
Peut-être qu’il deviendrait parano, et alors ? Qui s’en souciait ? Ce n’était pas comme s’il s’agissait de quelque chose que Roy pouvait oublier facilement. Ryû n’avait pas été là pour voir comment l’incident était arrivé, ce que ces hommes lui avaient fait subir atrocement et la peur énorme qu’il avait éprouvé en cet instant. Jamais le garçon n’avait été aussi terrifié qu’à ce moment là, se voyant déjà mort sans avoir pu prévenir qui que ce soit, sans avoir pu dire au revoir à ses proches ni même enlacer son propre fils. Il avait déjà vu l’avenir de ce dernier sans ses parents, se retrouvant contraint de devoir vivre avec son grand père et sa grand mère qui auraient du mal à l’éduquer correctement à cause de leur enfant qui avait été tué. Les images avaient défilé les unes après les autres pendant que son corps jasait sur le sol et qu’il n’était plus en état d’effectuer le moindre mouvement. Il avait lutté pour garder les yeux ouverts, priant à ne pas rejoindre l’autre côté, ne serait-ce que pour avoir le droit de voir leur visage à tous une dernière fois mais égoïstement, bêtement, lorsque tout ceci était arrivé, le professeur avait souhaité ne pas avoir à se réveiller. Parce qu’il savait les difficultés qui allaient se mettre sur son chemin, qu’il devrait affronter et qu’il n’en aurait pas la force. Peut-être avait-il été trop fort durant toutes ces années que Roy se voyaient flancher à la moindre complication qui tombait sur son existence. Il avait baissé les bras tellement vite que ça aurait étonné n’importe qui dans son entourage qui avait l’habitude de le voir tel un battant, tel cet homme qui n’abandonnait jamais et se relevait à chaque chute, positivant peu importait les aléas de la vie. Ca, c’était avant qu’on débarque chez lui, qu’on le « tabasse » de tout son être et qu’on touche son bras sans aucun remord. Est-ce que Ryu pouvait comprendre ça ? Qu’il refusait d’en parler, de se dire qu’il y avait un risque à ce qu’il perde l’entièreté de ses capacités alors qu’il aurait pu être un grand joueur de baseball s’il l’avait désiré. On lui retirait cette chose qui avait été si précieuse à ses yeux pendant des années avant la naissance de son fils. On lui retirait son unique moyen d’échappatoire, sa passion alors non, il ne voulait pas y songer... Pas tant qu’il n’était pas certain de récupérer la validité totale de son bras...

Epuisé, moralement, physiquement, le jeune homme n’avait pas cherché à relever quand son meilleur ami l’avait réprimandé. Son corps s’était remis à trembler et presque comme une protection, il avait ramené ses genoux à son torse, les entourant de ses bras où ses doigts crispèrent avec violence son pantalon. Comment expliquer ce martyre atroce qui lui tiraillait l’âme telle des milliers de poignard qu’on lui infligeait en plein coeur, le torturant un peu plus à chaque seconde qui s’évanouissait.

- Il est chez ses grands parents, Répondit l’enseignant d’une petite voix, presque infime, Il va bien.

Heureusement, il n’avait pas été présent lorsque tout ceci était arrivé et en cet instant, Roy n’était pas en mesure de s’inquiéter pour son fils. Il y pensait oui, il lui manquait même et avait besoin de lui plus que de raison néanmoins il ne parviendrait pas à s’en occuper dans de telles conditions. Et si en plus, il devait se tourmenter à son sujet, il allait se noyer pour de bon. Ses phalanges s’agrippèrent un peu plus à son vêtement tandis que son visage se baissa et qu’il se mordit la lèvre afin de ne pas craquer. Il avait l’impression de devenir fou, comme s’il ne parvenait plus à maîtriser quoi que ce soit... Ni lui, ni la situation dans laquelle il se trouvait. Il recommençait à paniquer encore et il était tellement effrayé que sans qu’il ne puisse s’en apercevoir, des gouttes avaient commencé à s’écouler le long de son visage pâle... Des larmes de rage pour n’être qu’un incapable, pour ne pas réussir à être plus fort et surmonter un tel obstacle. Une frustration extrême. Ses mains quittèrent ses jambes pour partir dans ses cheveux qu’ils compressèrent avec violence alors qu’il craquait pour de bon cette fois. On aurait dit un petit enfant qui avait perdu sa route, qui ne savait comment faire pour avancer et qui paniquait de ne pas réussir à s’en sortir. Il n’aimait pas pleurer. Ca touchait sa fierté et jusque là, Roy n’avait pas le souvenir d’avoir déjà versé une larme pour qui que ce soit. Habituellement, s’il pleurait, c’était de rire. Pas comme ça... Pas aussi pitoyablement. Et pourtant, on avait beau lui dire que libérer ses émotions faisait du bien, il songeait ô combien c’était faux. Cette sensation qu’on lui arrachait le coeur était atroce, horrible. Il aurait préféré qu’on l’achève plutôt que d’avoir à vivre cette situation ridicule qui le bouffait plus qu’il n’aurait pu l’imaginer jusque là.

- Pardon... S’excusa encore le professeur, sans vraiment savoir pourquoi il était désolé.

Peut-être de faire face à son camarade avec cet air misérable, de ne pas être capable de se relever comme il le ferait habituellement, de flancher de la sorte aussi et d’avoir des réflexions si dramatiques... Tout était encore trop frais dans son esprit pour qu’il parvienne à surmonter, à faire comme si de rien était alors que tout en lui n’arrivait pas à sortir la tête de l’eau.

- Je dois avoir l’air pitoyable mais... J’en peux plus, Ryû. Je suis fatigué... Pourquoi c’est moi qu’il a fallu qu’on vise ?! Genre je n’ai pas assez souffert alors on décide d’en rajouter pour bien m’achever ?! On teste mes limites pour voir jusqu’à quand j’arriverais à tenir ?! Et bien, ils ont gagné... C’était ma limite et je dois avoir l’air tellement minable maintenant.

C’était la première fois que Roy avouait ouvertement qu’il en avait déjà pâti par le passé mais qu’il avait toujours fait en sorte de faire avec. Parce que c’était sa personnalité, c’était sa manière d’agir pour aller de l’avant, pour s’en sortir sauf que malgré tout, à un moment ou un autre, toutes ces douleurs infligeaient finissaient par ressortir. Il y avait toujours cette petite goutte d’eau qui n’attendait que de sortir pour faire déborder le vase et tout éclatait. Oui, il avait un fort caractère, plus que d’autres, toutefois il avait également ses faiblesses. Il n’était pas invincible. Ce qui lui arrivait aujourd’hui en était la preuve évidente. Lui qui avait toujours le sourire, qui se démenait pour ses proches, essayaient de les rassurer du mieux qu’il le pouvait, voilà qu’il se mettait à pleurer. Et, qu’on n’en doute pas une seule seconde, il n’en disait peut-être rien toutefois, il en avait terriblement honte.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 13 Nov - 21:03
Savoir qu’Haru est en sécurité me rassure énormément. Pour le connaître depuis des années désormais, je sais parfaitement à quel point Roy aurait été effondré s’il était arrivé malheur à son fils. Moi-même, j’apprécie beaucoup ce petit. Ce n’est pas mon fils, mais j’ai toujours trouvé adorable la façon qu’il a de m’appeler Tonton Ryû lorsqu’il me voit. Je veux dire, nous n’avons aucun lien de sang et il a l’air de me considérer comme un adulte de sa famille malgré tout, je trouve ça assez mignon. Soit. Il n’est pas temps de me poser des questions sur la façon dont je me fais appeler, pas vrai ?

Voyant mon meilleur ami se mettre dans un état encore plus préoccupant, je pince les lèvres en passant nerveusement une main dans mes cheveux. Mais c’est pas possible, quand même, je devrais être capable de lui venir en aide, non ? Malheureusement, non, et j’en ai pleinement conscience. Un soupir m’échappe alors que je le regarde, cherchant la réponse au fond de moi, comme si elle se trouvait quelque part, je ne sais pas où. Allez. Il suffit de quelques minutes de réflexion pour trouver, pas vrai ? J’ai pourtant l’impression d’être incapable de lui donner une réponse ou de lui apporter mon aide, là, tout de suite. À croire que n’est pas héros qui veut, et pourtant j’aimerais beaucoup l’être à cet instant, ne serait-ce que pour calmer mon meilleur ami qui a l’air de souffrir profondément de ce qui lui est arrivé.

« T’excuses pas, Roy. » Ouais, vaine tentative, je suis là sans bouger à ses côtés, incapable de faire quoi que ce soit. « Je sais pas… Mais pense pas ça, t’as peut-être juste besoin de repos maintenant. »

Je me sens tellement pitoyable, moi aussi. Incapable de soutenir mon meilleur ami alors qu’il est dans un état lamentable, alors qu’il ne pourra peut-être plus jamais exercer son métier normalement. Je ne sais même pas pourquoi j’ai posé toutes ces questions stupides. Pourquoi j’ai osé demander si ça allait se remettre alors qu’il ne doit pas en avoir idée lui-même. Je suis un imbécile. Rien de neuf, remarquez, j’ai toujours eu de gros problèmes lorsqu’il s’agissait d’être utile ou censé. Surtout pour l’instant, hein. Je ferme les yeux quelques instants et finit par m’approcher de mon meilleur ami à nouveau, prenant garde à ne pas toucher son bras blessé tandis que je le prends contre moi. Il a été là si souvent pour moi, toujours prêt à m’aider et à m’écouter, même lorsque je racontais des conneries sans nom, même lorsque j’aurais du être tout simplement banni des conversations, et il a toujours su me donner des conseils de valeur, mais je suis tout simplement inapte à faire la même chose pour lui. Je n’ai pas son passé. Je n’ai pas ses problèmes et j’ignore totalement comment il a pu venir à se faire agresser comme ça. C’est juste totalement fou.

« Tu devrais peut-être songer à déménager, si tu as peur qu’ils reviennent ? »

Une idée stupide ? Oh oui, ça l’est. Je sais parfaitement que je ne parviendrais pas à quitter mon appartement moi-même si je me retrouvais dans sa situation, mais je crois que, d’un autre côté, c’est la seule chose qu’il pourrait faire afin d’être certain que ces imbéciles ne parviendront pas à le retrouver. Je devrais arrêter de parler et essayer de le soutenir, plutôt, ça serait plus utile. Je pousse un soupir que j’essaie de contenir, sans lâcher mon meilleur ami, et je laisse le silence s’installer.

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Ce message a été posté Lun 16 Nov - 22:51
Il aurait aimé être en mesure de pouvoir faire cesser cet océan de larmes qui déferlait sur son visage pâle. Mais peu importait le nombre de fois où Roy avait passé son bras pour les sécher, elles revenaient en maître. Et il avait mal. Très mal. Il aurait voulu hurler pour toute cette souffrance qu’on lui infligeait, pour ce martyre qui tiraillait son coeur, le plongeant dans un enfer qu’il ne connaissait pas jusque là. Il baissait les armes, il baissait ses ailes et ne cherchait plus à se montrer fort. Il ne l’était plus de toute façon. En ce jour, il n’était qu’un pauvre homme, pitoyable, qui ne parvenait pas à se relever après cette affreuse chute. Certainement que cela avait été la goutte d’eau qui avait fait débordé le vase, probablement qu’il n’arrivait plus à continuer tout seul alors qu’il y avait trop de choses qui tourmentaient son existence. Peut-être qu’il aurait du arrêter de ne penser qu’à son fils, être plus égoïste et faire ce qu’il avait toujours rêvé de faire. Qui savait... Peut-être serait-il marié aujourd’hui, peut-être qu’il serait un grand joueur de baseball et peut-être même qu’il ne vivrait plus au Japon. Peut-être serait-il parti vivre avec sa femme et son fils aux Etats-Unis, qu’il serait entré dans la ligue américaine et qu’ils auraient été exempté de ce malheur que Koji avait eu bon de faire tomber sur sa vie. Heureusement qu’Haru n’était pas là ce jour-là, qu’est-ce qu’il serait arrivé s’ils s’en étaient pris à son fils, s’ils l’avaient tué... Qu’est-ce qu’il serait aujourd’hui ? Son état aurait état le pire et Roy aurait du se servir de ce genre de réflexion pour se relever, pour se dire que tant que son enfant était vivant et en sécurité, le reste n’avait pas d’importance mais il n’y arrivait pas. C’était plus fort que lui... Ces images revenaient sans cesse, sans qu’il ne puisse les effacer même lorsqu’il était éveillé, elles étaient là. Traumatisé ? Oui. On ne pouvait pas lui en vouloir de penser à lui dans ce genre d’évènements... Même s’il avait eu peur pour son fils, s’il y pensait encore aujourd’hui, le professeur aurait aimé que cela ne lui arrive pas, qu’il n’est pas à s’inquiéter pour son bras, pour son rétablissement. C’était cruel. Il ne voulait pas se reposer non plus. Cela lui était impossible. Il ne voulait pas dormir, pas fermer l’oeil et faire encore des cauchemars. Ce qu’il voulait c’était... Oublié. Juste oublié ce tragique incident qui l’obligeait à se rappeler tout ce dont il avait traversé et qu’il avait réussi à surmonter avec brio. Il n’était pas invincible...

Si habituellement, le jeune homme se serait décalé d’un air gêné par l’initiative de son meilleur ami, il ne le repoussa pas lorsque ce dernier le pris dans ses bras. Au contraire, Roy renforça l’étreinte, agrippant ses doigts frêle au vêtement de son camarade, manquant de lui arracher tant la pression qu’il y mettait était puissante. Il voulut répondre à Ryu, lui expliquer que ça irait afin de le rassurer, lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’il allait se relever et qu’il n’avait pas besoin de déménager. Et pourtant... Il n’avait pu prononcer le moindre mot. Ses pleurs s’étaient faits plus forts puis, se trouvant de plus en plus minable, il ne put rien faire d’autre qu’il éclata en sanglot. Comment pouvait-on se mettre si facilement dans un tel état alors que quelques jours avant, encore, on souriait et représentait la joie de vivre ?

Il ne savait pas à peu près combien de temps il était resté ainsi, sans bouger, à libérer tout ce chagrin qu’il avait sur le coeur et qu’il s’était toujours entêté de garder. Probablement que ça avait été un tout, qu’il n’avait plus été en mesure de tout retenir. Et au final, même s’il avait l’air misérable, il était quand même reconnaissant envers Ryû d’être venu aujourd’hui. Il n’aurait pas été capable de dire jusqu’à quand il aurait réussi à tenir sans craquer. Se décalant enfin, il frotta à nouveau ses yeux à l’aide de son bras et plus aucune goutte ne se mit à couler. Son visage était juste rougi par ses larmes et un faible rire finit par sortir de ses lèvres. Un rire nerveux assurément alors que Roy ne put s’en empêcha qu’il s’excusa de plus bel.

- Je ne veux pas déménager... Et puis même si je le faisais, ils sont doués pour pister. Je ne peux même pas dire que je n’ai pas peur... Ca me terrifie et que ça soit ici ou ailleurs, ça ne changera pas grand chose. J’aurais juste voulu que cela n’arrive pas... Que Koji ne me trahisse pas, que je n’ai pas à mentir à ma famille et qu’on ne m’attaque pas au bras. N’importe où mais pas là...

En soit, même les jambes auraient été problématiques seulement, si on l’avait poignardé à ce niveau, ça ne l’aurait peut-être pas empêché de marcher. Il n’était pas médecin mais c’était ce qu’il pensait, bêtement bien que le mieux aurait été qu’on ne le blesse pas tout court. Voilà tout.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 23 Nov - 21:52
Je crois que je ne pourrais m'en vouloir autant que maintenant. J'ai négligé mon plus proche ami parce que j'allais mal, parce que j'étais obnubilé par ma propre petite personne et que je n'ai pas été capable de voir à quel point les choses allaient mal de son côté également. J'ai mis en danger cette relation si particulière que nous avons depuis désormais une demi decennie, juste parce que je suis peu sérieux et que j'ai pensé, l'espace d'un instant, que personne ne me comprendrait. Oh oui, je l'ai pensé de Roy, vraiment, profondément, j'ai pensé "regardez cet homme. Il a un enfant, un travail qui le passionne, il possède tout ce qui pourrait être envié, désiré". Pour sûr, je l'ai fait, mais sans doute aucune pensée n'aura été un jour aussi amère que cette constatation. Mon meilleur ami n'a jamais cherché à me surpasser, il a simplement été honnête envers moi au moment où j'en avais besoin et moi, au lieu de l'écouter, j'ai continué à agir comme un imbécile. Et voilà où il en est désormais. Voilà où j'en suis. Incapable de l'aider alors qu'il en aurait sûrement besoin.

« Je sais Roy, on n'a jamais envie de ce genre de choses mais... » Oui, non, Ryû, ta gueule, juste ta gueule... « Je ne sais pas... J'aurais voulu empêcher ça. »

Mais je suis incapable de gérer ma propre vie. Incapable de faire quoi que ce soit de bien, à vrai dire, quand on prend en compte les problèmes que je me suis attirés ces derniers temps - mais auxquels on ne veut visiblement plus me mêler - et ceux qui restent à résoudre. Quand vais-je revoir Mi? Quand va-t-elle arrêter de me fuir? La suite au prochain épisode, sauf que les scénaristes ne semblent pas en avoir la moindre idée. Et j'essaie d'aider un ami dans de telles conditions? La bonne blague. Je sers juste à démontrer à quel point l'homme est con lorsqu'il faut être utile et montrer aux autres qu'on tient à eux, voilà la vérité!

« Si tu veux venir passer une nuit ou l'autre à la maison, tu peux. Ça te changera les idées. Tu devrais pas rester où ça s'est passé, ça va te hanter. »

Oui, comme ça il constatera à quel point je suis con, aussi? Au moins, s'il vient à la maison, ça me donnera moins l'impression qu'il fait vide et, à mon avis, on a tous les deux bien besoin de se retrouver. Depuis notre discussion autour d'un verre, la dernière fois, j'ai l'impression qu'on ne s'est pas tellement vus et, quelque part, ça me fait un peu bizarre. Nous sommes meilleurs amis, mais nos vies sont tellement compliquées qu'elles nous séparent. C'en serait presque triste.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 30 Nov - 22:31
La tête baissé, il avait préféré se taire avant de parler encore pour rien dire. Son coeur le torturait sans qu’il ne puisse donner de réelles explications. Il avait juste mal. N’existait-il pas une machine pour remonter le temps ? Roy aurait tout fait pour ça, pour revenir à ce jour puis ne jamais ouvrir cette porte, fuir son appartement quelques minutes avant que ces hommes n’arrivent, emmener son fils en voyage puis retourner chez lui bien plus tard. Evidemment que ce n’était pas possible seulement il ne voyait pas qu’est-ce qui lui permettrait de se sentir mieux, moins vide, plus lumineux. N’importe qui lui répondrait « le temps » néanmoins le professeur en avait marre de devoir vivre avec cette réponse, de toujours se relever, se forcer sous prétexte qu’il n’y avait que le temps pour changer les choses. Et pourtant... Il savait qu’il n’avait pas le choix, qu’il ne pouvait pas continuer ainsi. Mais pas aujourd’hui. Qu’on le laisse se reposer, se reprendre également. Il n’avait jamais flanché, jamais baissé les bras et ce peu importait les aléas de la vie qui lui tombait dessus. Roy allait toujours de l’avant, on l’admirait pour ça, on le qualifiait de fort. Peut-être qu’il l’était cependant même le plus fort des hommes n’est pas invincible, il a sa part de faiblesse, sa part de sensibilité qui tôt ou tard le ramènent à la dur réalité. S’il avait pleuré aujourd’hui, qu’il avait libéré toute sa peine, ce n’était certainement pas qu’à cause de ce traumatisme mais à cause de ce chagrin qu’il avait renfloué pendant des années, qu’il avait enfermé à double tour dans un coin de son âme et qui ressortait par la faute d’un surplus d’émotion.

« Tu n’as pas à te reprocher ça » Avait répondu l’enseignant en le contemplant de ses petits yeux, rougis, « Tu ne pouvais pas savoir »

Pour le rassurer, il avait feinté un sourire néanmoins même ça lui paru impossible. L’esquisse qui lui avait arboré lui avait semblé si infime et il s’en voulait de tracasser autant son meilleur ami. Même si égoïstement, Roy lui était extrêmement reconnaissant, qu’il était heureux de le savoir là pour lui, de ne pas lui en vouloir de ne lui avoir rien dit et d’essayer de prendre soin de lui. Ryû n’avait rien à lui envier, pas même à se reprocher. L’amitié, c’était accepter les qualités mais aussi les défauts de l’autre. C’était connaître sa personnalité et ne pas lui demander de changer. Peut-être que son meilleur ami était le plus grand des idiots, qu’il l’avait mis en colère un nombre incalculable de fois avec ses « conneries » mais ça n’avait pas d’importance. Tout ceci était minime aux yeux du jeune homme parce qu’il avait aussi ses propres défauts et que plus que tout, il savait que quoi qu’il arrive, il pourrait compter sur cet abruti. Et ce, peu importait les circonstances. Même si un jour ils finiraient par ne plus se parler, par rompre contact, Ryû serait encore là pour lui donner un coup de main. Puisque, au bout du compte, leur lien était indescriptible. Ils étaient même plus que des frères.

- Je ne vais pas t’embêter avec ça, ça finira bien par aller. Il faut que je m’y fasse, c’est tout.

A croire qu’il n’allait pas si mal que cela au vue de comment cet individu restait toujours aussi borné et toujours aussi con. Peut-être même trop fier. Il n’y avait aucun mal à demander un coup de main à un ami si ça ne va pas. Roy avait parfaitement conscience que ses propres paroles étaient avant tout pour se réconforter lui-même alors qu’il savait pertinemment que non, ça n’irait pas si aisément. Il n’avait pas envie que son camarade s’en aille juste parce qu’il avait peur de rester seul. Pourquoi perdre son temps à se braquer si c’était ce dont il avait besoin ? Surtout qu’à y penser, cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas retrouvés tous les deux.

- Je veux bien, Se reprit-il rapidement sans même que Ryû n’ait pu riposter, Peut-être. Mais juste parce que je sais que tu ne peux pas te passer de moi !

Imbécile. La fierté de cet homme était un peu - trop - grande. Un faible rire avait franchi ses lèvres alors qu’en vérité, il ne remercierait jamais assez son meilleur ami pour tout ce qu’il faisait pour lui.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 2 Déc - 0:51
J'ai l'air malin à lui dire que j'aurais voulu empêcher ça, à lui dire que j'aurais dû faire quelque chose pour l'aider alors que j'ai parfaitement conscience que j'en aurais été parfaitement incapable. Pourtant, au fond de moi, je ne peux m'empêcher de penser que, oui, j'aurais dû être là, en tant qu'ami. Cela fait plusieurs fois maintenant que j'ai l'impression de profiter de la clémence de Roy et de ne pas lui rendre la pareille, que j'ai l'horrible sentiment d'être sans cesse en train de l'épuiser, de chercher au plus profond de ses ressources sans en avoir vraiment le droit. Il est mon meilleur ami, pas un objet que j'ai le loisir d'exploiter comme bon me semble. Il est une personne à qui je devrais accorder bien plus d'attention que je ne le fais, ou du moins que j'ai l'impression de le faire.

Si je perdais Roy, j'aurais beaucoup de mal à continuer, comme il est l'un de mes rares amis proches. Nous sommes amis depuis des années désormais et il a toujours été là lorsque j'étais au bord du gouffre, et ce à partir du jour de notre rencontre, alors je ne peux concevoir la vie sans une personne comme lui. C'est pourquoi ne refuse de croire au sourire qu'il affiche alors qu'il vient de m'expliquer des faits tout simplement horribles. On l'a attaqué, chez lui, on ne lui a pas vraiment laissé de chance, et maintenant il ne peut que douter de ce que la vie lui réserve. Je peux parfaitement comprendre ce qu'il doit ressentir et, compte tenu des choses qui me sont arrivées au cours des derniers mois, à commencer par mes multiples accidents, je ne peux que réaliser à quel point ce qu'il vit doit-être compliqué.

Quand j'entends qu'il refuse mon invitation, je m'apprête à rétorquer, mais il a déjà repris la parole pour se contredire, ce qui m'arrache un faible sourire. Ce gars, il a toujours eu le don d'avoir des réactions bizarres. C'est peut-être ce qui nous rapproche, dans le fond. J'ai lu quelque part que l'amitié se trouvait quand deux personnes étaient bizarres de la même manière. J'ose croire que c'est ce que nous connaissons.

« Oui, c'est ça, parce que je ne peux pas me passer de toi! À défaut de pouvoir t'inviter sans raison. » Plaisanté-je un peu, essayant de ne pas garder l'accent sur les événements tristes. « Ça nous fera du bien à tous les deux, je pense. »

J'aurais difficilement pu être plus sincère qu'à cet instant. Avec tout ce que la vie met sur notre chemin depuis quelques temps, je pense avoir parfaitement l'autorisation de penser que nous retrouver tous les deux, entre hommes, sans avoir à réfléchir à des sujets totalement futiles, nous fera le plus grand bien. Après, je sais parfaitement qu'on risque de raconter n'importe quoi, mais bon. À cette pensée, un léger sourire prend place sur mon visage.

« Ça sera un peu comme mon enterrement de vie de garçon en retard, hm ? »

Il fallait bien que je lui parle de ce mariage improvisé à un moment ou à un autre. Il faudrait qu’on en parle vraiment, parce que j’ai l’impression d’avoir totalement merdé depuis que Mi a décidé de m’éviter, mais je n’ai pas grand monde pour le faire.

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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 16:50
Oui, il était un idiot et même dans l’état pitoyable dans lequel il se trouvait, Roy arrivait encore à garder sa fierté pour ne pas avouer clairement qu’en vérité il avait plus que besoin de son meilleur ami. Mais il ne le remercierait jamais assez pour ça, pour tout ce qu’il avait fait pour lui sans qu’il ne s’en aperçoive vraiment. Il avait juste été là. Dans les moments où il aurait pu flancher, bien qu’il gardait tout pour lui, qu’il luttait pour avancer, Ryû était toujours près de lui. Et ça, ça valait tout le reste. Qu’il ne se pense pas inutile, qu’il ne l’envie pas non plus parce qu’il était parfait tel qu’il était. Bien sûr, on omettait son addiction à l’alcool et au tabac néanmoins le professeur le connaissait et il savait mieux que quiconque que son camarade avait un bon fond, qu’il était une personne formidable et que quoi qu’il arrive, il pourrait compter sur lui. C’était simplement que malgré tout, ils avaient deux personnalités bien différentes, qu’à l’origine Roy parvenait à avancer sans avoir à se confier, que sourire à la vie, restait positif l’avait sauvé un nombre incalculable de fois et que son meilleur ami n’était pas capable de faire ça. Il ne pouvait lui reprocher ça... Puis, certainement que ce qu’il avait traversé était plus douloureux que lui, qui savait. Le fait était que le jeune homme avait cédé, baissant ses ailes pour laisser transparaître sa faiblesse... Il y avait des moments où positiver n’était plus possible, où on croit que la vie ne vaut plus rien, qu’elle est cruel et on baisse les bras. En cet instant lui comprenait enfin que non, il n’aurait jamais pu surmonter ça seul, pas comme ce qu’il avait pu vivre jusque là. C’était tout simplement... Trop. Hors, encore une fois, Ryû avait été là. Même blessé, il s’était rendu à son appartement et l’avait aidé, vraiment. Parce qu’il n’était plus seul désormais... Il n’avait pas besoin de lutter, de mentir, pour cacher ses démons qui le hantaient et qu’il devrait affronter.

Séchant ses pleurs d’un revers de bras, il lui avait sourit, hochant la tête alors qu’il pensait ô combien ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas fait de soirée tous les deux. Au fond, ça lui manquait. Mais il put à peine y songer que son regard s’était dévié tout à coup sur la nouvelle réflexion de son meilleur ami, ses pupilles s’écarquillant légèrement. Qu’est-ce qu’il insinuait là ? Qu’il s’était marié ? Vraiment ? Le sang du professeur n’avait fait qu’un tour alors qu’il ignorait s’il devait être content, triste ou en colère. Ryû aurait pu avoir au moins l’amabilité de lui annoncer d’une autre manière...

- Tu t’es marié ? L’interrogea-t-il de sa voix encore un peu brisée par le surplus d’émotion, Avec qui ? Pourquoi je le sais que maintenant ?

Roy n’avait même pas la force de lui en vouloir puis connaissant son vis-à-vis, il se disait qu’il avait certainement une bonne raison. Evidemment, ça l’affectait mais ce n’était pas grave. Son camarade s’était déplacé jusqu’à chez lui parce qu’il était inquiet et qu’il avait voulu l’aider, après ça, c’était impossible de lui reprocher quoi que ce soit. Enfin... Peut-être que si. Ses yeux sombres se plongèrent dans ceux de son interlocuteur alors que ses sourcils se froncèrent à cette constatation, apparemment pas très ravi d’apprendre une telle nouvelle.

- Tu m’as trompé, Remarqua le professeur, grincheux, Je te le pardonnerais jamais.

Abruti. Vraiment.

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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 17:16
S'il y a bien une chose que je peux affirmer sans aucune hésitation, c'est que je suis véritablement attaché aux personnes qui comptent pour moi. Je ne suis pas capable de faire semblant d'apprécier une personne, même avec tous les efforts du monde, et pour cette raison je ne peux que montrer à ceux que j'aime que c'est le cas. Dans une certaine mesure, ça l'est pour Roy. Il est mon frère, mon père, un peu de tout à la fois, même mon amant, pour ceux qui aiment le penser, et je ne peux pas agir envers lui comme je le ferais avec n'importe quel imbécile. Je pense souvent à moi, mais pour mes amis et ma famille, ou tout simplement pour la femme que j'aime, il est juste évident que je ne peux pas faire semblant de rien.

Et les problèmes qui touchent Roy me touchent aussi, indirectement, parce que je n'ai pas envie de le voir souffrir. Alors oui, je vais l'emmener chez moi pour quelques jours, s'il le souhaite, je vais l'aider à se remonter le moral s'il en a envie et, quand il ira mieux, il pourra revenir dans cet endroit. Mais je n'ai pas envie qu'il s'angoisse et tourne en rond comme un lion en cage en attendant ce jour.

« Je, oui?  » Genre, même moi, je n'en suis pas sûr. « Oui, en quelque sorte. À Vegas.»

À la va-vite, totalement ivre. Ça compte? Peut-être que ça compte beaucoup plus que je n'aimerais le dire, et c'est pour cela que mon sourire s'est légèrement éteint alors que mon regard cherchait celui de mon collègue et ami. Je n'ai pas envie de lui parler de mes problèmes, de me plaindre alors qu'il est dans un état bien pire que le mien. Pour une fois, je veux être capable de mettre ces choses de côté. Mais quand j'entends son commentaire, le sourire qui m'a fui revient au galop et je passe une main dans ses cheveux, amusé.
« Tu sais que je te tromperai jamais.  » Dis-je en riant un peu. «  Tu seras toujours l'homme de ma vie.  »

Un nouveau sourire naît sur mon visage, un peu plus serein, cette fois, et je laisse un léger soupir échapper à mes lèvres alors que je regard un peu la pièce qui nous entoure.

« Allez, je t’emmène à la maison. T’as pas le choix. On achètera des crasses à manger sur le chemin. Pas d’alcool, promis ! J’aimerais éviter de faire mon coming out à cause de ça. »

Mon coming out ? J’ai pas d’autres conneries à raconter, non ? Je peux pas m’empêcher de rire un peu à cette bêtise. Je sais qu’on fera pas trop les idiots, notamment parce qu’on est blessés tous les deux, mais je crois que de toute façon il aura compris que c’est une plaisanterie. Nous sommes peut-être proches, mais je crois que l’amitié est plus forte que ça.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 20:15
Au fond, il ne lui en voulait pas tant que ça. Lui-même lui avait caché des choses, il ne lui avait pas parlé de ses soucis, il ne lui avait pas parlé du fait qu’Haru se battait à l’école et que ça le tracassait, ni de son accident. Certes, s’il se mariait, il lui en parlerait et Ryû serait probablement l’un des premiers au courant. Il était comme son frère, c’était la moindre des choses. Seulement Roy devait admettre qu’avec tout ce qui lui était arrivé, son meilleur ami n’avait pas pu le prévenir. Depuis qu’il était revenu de Las Vegas, ils n’avaient pas eu une réelle occasion de discuter mais lui comptait bien sur ce petit break pour avoir tous les détails. Ce n’était pas parce que lui avait des problèmes que son camarade devait arrêter de lui confier sa vie. Donc, Ryû s’était bel et bien marié... Avec Mi vraisemblablement, à moins qu’il avait une autre femme cachée dans sa valise et qu’il ne lui avait pas dit.

Le plus gros problème était quand même qu’il l’avait trompé, qu’il s’était marié avec une autre alors que ça aurait dû être lui ! Certes, ce n’était que de la plaisanterie, il ne boudait pas pour de vrai - peut-être un peu - mais cela n’empêchait que son collègue exagérait. Déjà il emmenait quelqu’un d’autre à Las Vegas et en plus, il l’épousait. Il y avait de quoi être offusqué. Un rire franchit néanmoins ses lèvres à sa rétorque et Roy ne put résister qu’il le frappa gentiment.

« J’espère bien, idiot, tu trouveras jamais mieux que moi » Rétorqua-t-il d’une voix faussement vantarde et sérieuse, « Tu as intérêt à tout m’expliquer. »

Il n’était pas obligé de suite, plus tard s’il le souhaitait mais l’enseignant avait envie de savoir. Il ne voulait pas être dans l’ignorance et comprendre tout ce qui s’était passé à Vegas. Ils avaient toute une soirée devant eux, ça serait l’occasion.

- Tu feras ton coming out parce que je suis trop beau et que tu pourras plus me résister, c’est tout. Tout le monde le sait.

Non mais, ça va les chevilles ? Roy se mit à rire doucement sur ses propres réflexions avant de s’excuser d’une petite voix. Il plaisantait certes mais ça se voyait dans ses yeux, dans sa voix aussi qu’il n’en restait pas moins chamboulé. Dire qu’il allait mieux serait un grand mot cependant quelque part, ça lui avait fait du bien de libérer tout ce qu’il avait sur le coeur. Et que Ryû soit là aussi.

- Je suis l’homme de ta vie après tout, hein ? Insista le garçon en se redressant, un fin sourire au bord des lèvres avant d’ajouter, plus sérieux cette fois, Merci, Ryû... Sincèrement.

S’approcha de lui, il avait encerclé ses bras autour de ses épaules dans une légère et vive accolade. Juste parce qu’il le méritait et qu’il n’avait jamais été aussi sincère qu’il ne l’était avec lui en cet instant. Si son meilleur ami n’était pas là, Roy ignorait où il serait aujourd’hui... Une chose dont il était sûr était qu’il ne se tiendrait certainement pas debout, et encore moins aussi fièrement. Son camarade ne pouvait pas savoir à quel point le jeune homme lui en était reconnaissant. Pour tout et rien à la fois.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 5 Déc - 14:23
L'homme de ma vie? En quelque sortes oui. Plus je me répète cette phrase, plus je réalise que j'ai rarement eu un ami aussi proche que Roy et qu'il sera certainement le seul avec qui j'aurai cette relation particulière. Je veux dire, même avec Shôta, du temps où je le considérais comme un véritable ami, nous n'étions pas aussi proches l'un de l'autre. Roy, je partage tout avec lui. Ça vient naturellement, comme si c'était prédestiné, alors je ne m'en fais pas. Même dans les moments les plus sombres, il parvient à m'arracher un sourire, et j'ose espérer que la réciproque est également vraie.

« Je t'expliquerai tout, quand ça ira mieux. » Reprends-je calmement, avec le sourire. « Il faut d'abord te faire oublier tout ça, ok? »

Malheureusement, j'ai oublié l'appareil des Men In Black et je peux pas lui effacer la mémoire instantanément. Tristesse. Je ne peux pas m'empêcher de rire à sa bêtise, puis je l'écoute encore.

« Le seul, l'unique! »

On s'est rencontrés alors que tout allait mal et nous avons toujours été là l'un pour l'autre depuis ce jour. Ce soir où tout aurait pu déraper s'il n'avait pas été à mes côtés, si mon chemin n'avait pas croisé le sien. J'étais ivre, prêt à tout et n'importe quoi, j'aurais fait des conneries sans nom s'il ne m'avait pas traîné chez lui. Roy est le signe qui m'a été envoyé ce soir-là, le signe que j'attendais. Il fallait continuer, s'accrocher, essayer de faire au mieux malgré tout ce qui m'arrivait. Il m'a sauvé la vie.

J'enlace mon meilleur ami en espérant ne pas lui faire mal, souriant un peu devant sa gratitude, car dans le fond je sais qu'il n'a aucune raison de me remercier. Nous sommes amis, ce n'est pas pour rien. Si j'attendais qu'il me dise merci à chaque fois que je l'aide, alors je serais constamment en train de le remercier pour la présence dont il a fait preuve depuis le début pour moi. Il est un peu comme mon frère, et on ne compte pas pour la famille. Pas vrai?

« Allez idiot, je vais t'aider à te préparer. »

S'il a mal au bras, je pense qu'il vaut mieux qu'il se ménage. On rassemble ses affaires, on abandonne son appartement et, sur le chemin du retour, on choppe quelque chose dans un magasin du coin, histoire de pas mourir de faim avant l'heure. Je crois qu'on a besoin de se retrouver un peu, ne serait-ce que pour parler de ce qu'il s'est passé avec Mi. À l'avenir, j'essaierai de ne plus agir comme un imbécile et de prendre en compte ce qu'il ressent aussi. C'est important.

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