TENUE ▪ Cette journée n’était pas comme les autres, j’avais les nerfs, habituellement je semble toujours avoir quelque chose à reprocher au monde, mais cette fois c’était réellement le cas, je ruminais les mains dans les poches, quittant le garage où j’ai déposé ma voiture, entreprenant de marcher pour me calmer. J’étais empli d’une rancœur et d’une colère que je me forcé à taire sous le contrôle de mes émotions toujours très impressionnant, je savais comment rester calme, du moins en apparence et cela depuis des années, le monde est une grosse merde et ce n’est pas nouveau à mes yeux, je le savais déjà. M’arrêtant devant un stand je commande un café à emporter et continue ma route après avoir déposé pile le compte sur le comptoir.

Fatigué, je n’ai pas dormi beaucoup c’est dernier temps, pas que je sois préoccupé ou autres conneries du genre, mais je n’arrive pas à trouver le sommeil ou en tout cas à le garder assez longtemps, mes nuits en sont écourté, ça pourrait se lire sur mon visage si seulement je laisser une ouverture se manifester, mais c’est impossible, fatigué, malade, peu importe mon état je reste fermé et impassible, le supportant en silence, le démon n'a besoin d'aucune compassion quel qu'elle soit. Assis sur un banc sur lequel je m’adosse pour boire ma boisson en paix, regardant l’heure, j’ai encore du temps avant de bosser, en fait je ne sais même pas si je vais y aller, ce n’est pas comme si j’avais besoin de m’entrainer avec tous ses cas désespérés justes là à se défoncer pour être repéré, j’aime la danse, mais c’est plus une couverture pour moi, je ne serais jamais le « chien » de personne, je ne suis pas fait pour obéir, mais pour commander.

Sortant mon téléphone de ma poche, je pianote sur quelques touches par-ci par-là, je ne sais pas quand je récupérerai ma voiture, mais je dois absolument chercher qui est derrière tout ça et j’ai des gars qui peuvent le faire pour moi. Mes ordres sont envoyés à une dizaine de mes pions plutôt doué pour trouver des indices, depuis le temps que je les force à agir sous mes ordres, il est normal qu’ils soient utiles, sinon je les aurait tous jetés depuis longtemps. J’ai trouvé ma bagnole les vitres brisées et toute abimée, mais je trouverai qui a eu les couilles de m’attaquer et je lui ferai regretter d’être né.

TENUE ▪ C'est accompagné par le vide que j'ai parcouru les rues ce soir-là, le bout de ma batte de base-ball traînant sur le bitume froid. La légère brise m'irritait les yeux, la vapeur au bord des lèvres et le regard perdu dans le vague. Je repensais toujours aux paroles de Rukia quand nous étions dans les boxes à taper des balles comme si notre vie en dépendait. à ce moment-là, j'ai parlé de taper quelqu'un, de me défouler intérieurement contre le démon qui fait de ma vie un enfer. Quand j'y songe encore à cet instant précis, un fin sourire se dessine sur mes lèvres pendant que je me rapproche de chez lui. Je pensais à le frapper personnellement pour évacuer ce mal perfide en moi, mais je savais que ma force était médiocre contre la sienne, alors j'ai attendu d'être sûr avant d'agir. Batte à la main, je me suis posté devant son audi R8 magnifique et à l'apparence luxurieuse, puis j'ai grimpé sur le capot pour abattre violemment l'objet contre le pare-brise qui s'est d'abord fissuré. Coup après coup, les vitres ont volés en éclat, la carrosserie a subit des impacts important jusqu'à s'enfoncer méchamment dans le métal, les formes sont tombés en morceau, détruisant le moindre détail qui rend ce véhicule si beau, ni riche.

à la fin, elle ne ressemblait à rien, mais moi j'étais fier. évidemment, le bruit a alarmé le voisinage et j'ai pris mes jambes à mon cou, jetant la batte dans une poubelle alentour sans même me rendre compte que je m'étais blessé la main à force de cogner dans la bagnole. Au moins, je me sentais pleinement satisfait de mon oeuvre. Dakota risquait d'avoir une belle surprise et j'aimerai être là quand il tirera la tronche. Ce soir-là, je suis allé me coucher le sourire aux lèvres, pensant quand même à soigner ma main avec un bandage, loin de me douter que ce détail serait ma pire erreur. La fierté est trop belle pour penser au reste, mais la stupidité prendra rapidement le dessus quand je serais face à ce fou, l'air impassible.

Le lendemain, je me lève encore avec le sourire, me préparant pour aller en cours. Je dois changer d'expression, sinon les gens vont se poser des questions. C'est donc avec une petite gifle sur la joue que je quitte la maison de ma famille d'accueil pour marcher dans les rues de Tokyo, décidant d'aller au lycée à pied. Prenant à travers un parc, je ne m'attendais pas à voir Dakota assit sur un banc à siroter un café... Il n'a pas l'air contrarié, c'est étrange. Sans savoir pourquoi, je me rapproche de lui, curieux. « Que fais-tu là ? » C'est bien la première fois que j'ose faire le premier pas, puisqu'il est toujours le premier à m'appeler pour une quelconque raison qui, généralement, ne me plait pas. C'est aussi la première fois que je le vois à ne rien faire dans un endroit aussi ... Banal ? Il change ses habitudes ? C'est bizarre.

TENUE ▪ Je ne sais pas qui a osé me faire un coup pareil, mais sincèrement s’en prendre à ma voiture n’était pas forcément la meilleure chose à faire, bien que je la fasse réparé et que j’en profite pour y installer de nouvelles fonctions, tout payé par une de mes victimes bien sûre, ayant mis l’assurance entièrement à son compte, je ne suis pas assez con pour me retrouver avec des frais, si c’était ça je l’aurais simplement balancé à la caisse, mais heureusement que j’avais prévu le coup. Cependant, cela n’excuse en rien le petit malin qui a eu une poussée d’adrénaline et de grosses couilles pour m’attaquer indirectement, enfin... pour les couilles on repassera vu que justement ce con ne m’a pas fait face à user d'un stratagème lâche pour faire passer ses nerfs, à savoir maintenant qui sait. On ne peut pas dire que je n’ai que des amis dans le coin, bien au contraire, j’opte sans aucun doute pour l’un de mes esclaves, mais lequel ?  Je réfléchis tranquillement assis sur un banc, café a la main, je suis plutôt calme, en même temps je ne suis pas de ceux qui extériorisent leurs émotions ceux qui me connaissent un minimum doit en avoir conscience. Buvant une autre gorgée en pestant silencieusement contre celui qui me fait perdre ma journée, j’entends une voix que je ne connais que trop bien vu que depuis quelque temps il est ma principale attraction. Tournant le regard vers lui, je le fixe un instant avant de répondre.

« Je me la coule douce avec un café, ça ne se voit pas ? » Laissant ma tête se poser sur le bord dossier du banc les yeux levés vers le ciel, je repris rapidement. « Et toi, t’est pas censé être à l’école ? » Bon garçon, c’est encore un petit lycéen après tout. Soupirant je me lève de mon banc en faisant face à Raylai remarquant alors son bandage, le fixant quelques secondes, je jette mon gobelet à la poubelle sans un mot avant de finalement lui demander. « Qu’est-ce que tu t’es fait ? » Montrant d’un geste de la tête l’endroit que je visualisais, un peu curieux de connaitre la réponse, il n’avait rien quand je l’ai vu quelques heures plus tôt dans la journée d’hier, en même temps s’il s’était blessé avec moi je l’aurais remarqué quoi qu'il dise et puis surtout je suis le seul à pouvoir lui faire mal.

TENUE ▪ Qu'est-ce qui m'a prit pour vouloir faire une telle chose à sa voiture ? Sa richesse qui me sort par les yeux ? J'en ai que faire de cela. Une petite vengeance pour m'avoir torturé ? Peut-être bien, mais je ne serais dire si c'est réellement cela. Sur le coup, j'avais juste ce besoin de détruire un truc qui lui appartenait, quitte à me faire mal ou à me faire découvrir. Le mieux, c'est quand même qu'il ne sache pas que c'est moi. L'idée ne m'avait pas quitté de la tête depuis mon réveil, et cela même en parcourant les rues de Chuo pour rejoindre le quartier de Shibuya, prêt à aller en cours avec une humeur plutôt bonne. C'est rare, moi qui déteste de plus en plus ce bahut et ces élèves. Ce matin-là, je me suis levé avec le sourire et l'envie, même en traversant ce parc et en croisant ce diable, je n'arrive à faire taire cette petite flamme qui brûle en moi. Il ne pourra pas me pourrir aujourd'hui, j'en suis persuadé. Ma voix s'est élevée dans ce silence pour attirer son attention, alors que j'aurai pu tracer mon chemin et l'éviter. Comme quoi, je me sens attiré par lui, qu'importe ma haine et mon désir malsain de le savoir six pieds sous terre. Suis-je toujours amoureux de lui ? Mon cerveau dira non, mais mon coeur dira oui. Je suis partagé entre deux facettes de mon être, dégoûté par moi-même. Si si, je le vois très bien qu'il se la coule douce avec un café, pas besoin de le confirmer, mais je voulais savoir pourquoi il faisait ça. Ce  n'est pas dans ses habitudes de se la couler douce, justement.

L'école, quel beau sujet de conversation. « J'y allais, justement. » Répondis-je en regardant le chemin que je comptais prendre pour traverser le parc et me rendre à l'arrêt de bus, un peu plus loin. Je ne comptais pas parcourir les quartiers à pied, ce serait une perte de temps et un mauvais motif de retard. Ramenant mes yeux vers lui, je remarque qu'il a quitté le banc pour me faire face, ses yeux scrutant minutieusement mon poignet bandé. Aie, vite une excuse bidon. « Je l'ai tordu.. En tombant de mon lit. » Standing ovation pour mon bobard, il vaut une palme d'or quand même. J'ai plus l'air ridicule que rebelle d'un coup, je regrette presque la vérité. ça excuse que je n'ai rien hier dans la journée et que ce matin, ça soit là. Je ne vais pas lui dire que je me suis tordu le poignet en tapant sur sa voiture quand même, bien que ce n'est pas l'envie qui manque. « Tu as quelque chose à me demander, ou je peux y aller ? » Fis-je avec ironie, gardant la même image du sale gosse qui l'ouvre plus qu'il ne devrait. Je suis d'humeur, faut pas chercher à comprendre mon comportement hautain et vaurien.

TENUE ▪ Je pensais que Raylai serait tenté de m’éviter plutôt que de ne venir me parler surtout que je ne l’avais pas remarqué avant que sa voix de se heurte à mes oreilles, il peut bien me demander ce que je fous là, je ne fais rien de plus que ce dont j’ai l’air, une pause-café sur un banc. Bien sûr c’est loin d’être mon genre, mais pour l’instant je n’ai pas vraiment envie de penser à mes habitudes juste à trouver l’enfoiré qui m’a indirectement attaqué. Je lui parle d’école car pour son plus grand malheur il n'est toujours qu’un petit lycéen. « Cool. » Tellement de conversation en moi, il devrait être content que je daigne seulement lui répondre, faut pas trop m’en demander non plus, je ne me suis pas assagie parce que je le fréquente quotidiennement, loin de là. Mais j’ai les yeux partout, je remarque tout, je suis minutieux et dans ma vie les détails sont importants, alors forcément son bandage au poignet ne m’a aucunement échappé, le questionnant sans tarder.

« Quel con. » C’est de bon cœur, le scrutant dans les yeux, je hoche la tête avec ce petit air désespéré, sérieusement quel idiot, comme il a pu seulement se faire mal en tombant de son lit, j’ai cette impression qu’il me prend pour un con, mais je ne cherche pas plus loin avant que mes iris ne glisse sur son cou, ma main remontant pour se poser dessus, vide... son cou est libre sans rien autour, ça non plus ce n’est pas normal, je soupire avant de me rapprocher encore plus et de lui souffler à labris des curieux.  « Et ton collier, tu l’as perdu en tombant de ton lit aussi ? » Je m’éloigne, lâchant son cou quand mon téléphone se met à sonner. Levant mon index pour lui dire « deux secondes » qu’il s’en aille par pendant que je réponds à l’appel, je ne lui en ai pas encore donné l’autorisation. « Ouai ? »... « Hum, je vois. » Mes yeux se posent sur Raylai. « Compris, continuez comme ça. » Je raccroche sans rien dire de plus, avant de ranger mon portable et de mettre les mains dans mes poches. « Et donc. Où est-il ? » Je parle bien entendu du collier, je vais voir s’il me prend pour un con ou non maintenant. On va jouer un peu...

TENUE ▪ L'espace de trente secondes, j'ai eu l'impression que Dakota s'intéressait à moi. Enfin, façon de parler, je sais très bien que ce sale type ne pourra jamais s'intéresser à moi, sauf pour me faire du mal et encore là, je ne sais même pas s'il s'intéresserait entièrement à ma petite personne. Bref, tout ça pour dire qu'un simple échange comme deux personnes civilisées m'a donné une sensation étrange, mais plutôt agréable. Si je n'avais pas fracassé sa voiture, peut-être n'aurais-je aucun remord à discuter avec lui ? Quoi que, sans ça il ne serait pas là. Une chose en amène une autre, mon acte de violence le pousse à prendre une pause café sur un banc, si ce n'est pas ironique. Sans ça non plus, il n'aurait jamais vu de bandage à mon poignet, puisque je ne me serais rien fait. Or, ce n'est pas le cas et le remarque rapidement. Une excuse bidon quitte mes lèvres et je regrette assez vite après son commentaire. Merci, déjà que je n'ai pas l'air "fier" avec lui, mais là c'est la cerise sur le gâteau.

Ses doigts contre la peau vierge de mon cou m'arrache un long et angoissant frisson. Qu'est-ce qu'il cherche au jus- Le collier ! J'ai complètement zappé que je l'avais égaré depuis hier soir, peinant à ravaler ma salive en soutenant son regard. Il n'est pas censé savoir où il est, ni comment il a pu se décrocher... Sa question me donne le tournis et j'en oublie la proximité entre nos corps. Tombé du lit ? Un rire nerveux m'échappe et je détourne un peu les yeux pour ne pas le fixer à ce moment-là. « Il s'est cassé. » Ce n'est pas un mensonge, sinon je ne l'aurais pas perdu. à savoir où il est, aucune idée. Voilà qu'il réjouit le mec "intentionné" en me disant d'attendre le temps d'un appel. J'aurai plus imaginé qu'il s'en ficherait et décrocherait en me tournant le dos, mais non. C'est rapide, mais je n'aurai pas dû attendre là comme un con. Qui était-ce ? Qu'est-ce qu'ils se sont dit ? Bon sang, je vais finir parano si je ne me contrôle pas deux secondes! Qui ? Ah! « Chez moi. » Dis-je tout bonnement, à moitié paniqué, moitié froid. Je tente un sourire plus assuré, pour ne pas perdre la face. « Tu auras une belle occasion de m'en offrir un nouveau, un peu plus joli. » Ironie, ironie.

TENUE ▪ Il y a des moments où on donne vraiment l’impression de pouvoir parler naturellement, depuis combien de temps Raylai est-il à moi ? Je ne le vois plus comme un esclave, mais comme une personne qui m’appartient entièrement, c’est surement la même chose, mais ce gosse fait malgré tout partie de mon quotidien et même si je serais toujours un enfoiré avec lui, je n’ai jamais permis qu’on le touche, qu’on l’emmerde en dehors de moi, que ce soit ses gars dans son lycée ou quand il tombait, se faisait mal, j’avais inconsciemment les nerfs parce que je ne suis pas celui qui le faisait souffrir, quelqu’un ou quelque chose d’autre le faisait et je ne l’accepte pas. Je suis un démon, mais je suis un démon fidèle, quand je décide quelque chose je vais au bout. Mais pour le coup j’ai vraiment envie de le frapper. Mensonges. Il n’y a que des mensonges qui sortent de cette bouche, de quel droit tente-t-il de m’arnaquer avec ses excuses ? Le coup de téléphone que je viens de recevoir n’était en rien un vulgaire appel, surtout que je n’autorise que très peu de personnes à me joindre... On vient de m’apprendre une chose, quelque chose que je m’empresse de confirmer avec mes questions, mais il me prend pour un con et je jette le café dans la poubelle à moitié plein, jouant son jeu. « Chez toi hein ? »

Mains dans les poches, je viens me replacer devant, lui lançant un regard en biais. « On devrait aller l’acheter maintenant alors. » Il a école ? Je m’en fiche totalement, il obéit et c’est tout, de toute façon il n’a pas vraiment le choix. « Je devrais peut-être prendre quelque chose de plus solide, ça serait dommage qu’il se casse a nouveau n'importe où tu ne penses pas ? » Je lui fais signe de me suivre avec l’index sans même le regarder, abordant les premiers pas, ne pouvant pas faire ce que je veux en plein milieu de la rue, je dois retenir mon envie et mes pulsions de mettre les choses aux clairs, si Raylai se fou vraiment de ma gueule je ne vais pas le laisser s’en tirer sans rien dire, je suis trop gentil avec lui, il semblerait qu’il ait -assurément- dépassé les limites cette fois, si c’est vraiment ce que je crois, ce que je vais bientôt confirmer, j’ignore encore de quoi je serais capable en toute honnêteté.

TENUE ▪ Dans le fond, je devrais m'en fiche qu'il s'occupe de moi, soit possessif ou que sais-je encore. Il m'a bien fait comprendre qu'il n'éprouve rien à mon égard, rien de plus que l'envie de me réduire à néant, en pâte pour chien. Quoi que, même son clébard est plus gentil que lui. Dakota me sort par les yeux, mon acte de cette nuit en est la preuve. Si je pouvais lui taper dessus comme sur sa voiture, je serais pleinement heureux. En attendant, je mens sans gêne pour sauver ma vie, ne voulant pas être découvert par mon bourreau. Je suis loin de me douter qu'il est déjà au courant et ne me dis rien dans l'immédiat. Je risque de prendre cher, mais au point où j'en suis... ça ne va presque rien changer à ma vie. Ouais voilà, ça ne changera rien au calvaire qu'il me fait subir tous les jours depuis notre rencontre sur ce terrain de basket. Son coup de téléphone passé, je réponds aussitôt à sa question, tout en gardant mon calme. Douterait-il ? Je ne peux pas lui apporter de preuve, surtout pas le ramener chez moi ou aller chercher le collier en question dans la fameuse chambre... Parce qu'il n'y est pas. Je me contente d'hocher doucement la tête pour confirmer ma réponse, oui chez moi. Il n'est pas censé savoir que c'est faut, comme je ne suis pas censé savoir qu'il sait. Bon, au moins je pourrais en avoir un autre, peut-être plus sympa que l'ancien. Merde, je veux bien être son chien mais qu'il fasse un effort !

« Maintenant ?! » Manquais-je de m'étouffer avec ma salive, ouvrant des yeux ronds comme des billes... Mais j'ai école ! Ce n'est pas lui qui va devoir fournir un billet d'absence, merde! C'est un ordre, je ne peux pas désobéir, surtout que j'ai un peu donné l'idée. Quel idiot. Quel con. « Genre un collier avec des piques ? » Je m'imagine déjà avec une sorte de minerve autour du cou, une minerve cloutée 'tention. N'importe où ? J'ai dit qu'il était dans ma chambre, pas n'importe où. « On retourne à l'animalerie, c'est ça ? » J'ai l'air tellement motivé que je parle au ralentis, un coin de ma bouche relevée d'une manière franchement pas réjouit. Non, je suis plutôt las. à son signe, je le suis de près en soufflant fortement. Je loupe des heures de cours par sa faute... Dans ma tête, je m'imagine subir cette journée en sa présence, rien de plus. Je ne me vois pas du tout dans des mauvais draps, même un pied dans la tombe. J'ai ruiné sa voiture qui vaut des millions, je suis censé mourir sous peu, mais je ne m'en inquiète pas dans l'immédiat puisque je ne me doute de rien. Bref, je le suis donc. « On prend ta voiture ? » Vas-y Raylai, c'est comme si quelqu'un venait d'écrire au feutre « j'ai rien fait » sur mon front. étrange, mais où est donc sa si belle voiture de luxe qui n'a même pas acheté lui-même, profiteur de mes deux.

TENUE ▪ Je déteste quand il oublie qui est le maitre, en comprenant doucement ce qui se passe c’est comme si mon chien m’avait mordu, me faisant un coup de pute, je préfère qu’il m’attaque de front, qu’il me dise clairement les choses, qu’il tente à nouveau de me tuer, qu’il me plante un couteau dans la peau pour se venger que d’agir comme un lâche. Je suis énervé, j’ai envie de le frapper, de lui aplatir la tête contre le sol sans pitié jusqu’à ce qu’il avoue ses fautes, qu’il implore mon pardon, mais à quoi bon ses gestes, à quoi bon ses mensonges ? Il sait que je découvrirait toujours la vérité, à moins qu’il n’a pas conscience de qui je suis ? Toujours pas ? Je soupire, il persiste à mentir, bien. Je ne vais pas tout de suite le mettre au courant, je vais le faire tomber doucement un peu plus bas dans ses affabulations jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il est le plus mec le plus con sur cette terre, oui rien que ça.

« Qu’est-ce que je viens de dire ? » Il peut s’exclamer sur le fait que je l’oblige à y aller maintenant ça ne changera rien, il finira par me suivre de toute façon parce que Raylai a surement au moins conscience de ne pas avoir le choix face a mes ordres. « Tu veux peut-être choisir ton collier aussi ? » Ironie. Je parlais froidement, mais ça n’avait rien de nouveau. « Ferme-là et suis moi, tu poses des questions aussi stupide que toi. » Non, mais sérieusement...  Où croit-il qu’on vas l’acheter son collier, au bijoutier ? Mes pas s’arrête alors que je me tourne lentement vers lui, le silence pesant, le regard pressant, il va me faire chier longtemps à jouer les innocents ce petit enfoiré ?  Mais j'ai toujours été le maitre de mes émotions, donc je ne laisse finalement rien paraitre pour profiter de ce petit jeu en attendant d'être a l'abri des regards, voyant jusqu’où Raylai peut être lamentable. « Non. » Il est vraiment chiant je vous jure. C’est désolant.

« Elle est au garage. » Je ne montre pas réellement que ça me fait chié, ce serait lui faire trop plaisir, donc je reste neutre, gardant mon comportement habituel.

TENUE ▪ Je sais parfaitement qui il est, ce n'est pas le problème dans cette situation là. Je sais parfaitement qu'un jour il saura, même si je ne m'attendais pas à aujourd'hui, là, de suite. Je sais aussi très bien qu'il me punira, mais à quoi bon, je connais sa violence, sa haine, et tout cela a fini de me faire réellement peur. Je me suis habitué, voilà le pire dans cette histoire. Tellement habitué, qu'à force je ne ressentirais plus rien. Les coups, je les ai déjà reçu. Le viol, je l'ai déjà subit. Va falloir que Dakota change de méthode, parce qu'il va doucement perdre le contrôle sur son caniche. En attendant, il ne dit rien de ce qu'il sait et je ne fais rien pour qu'il le dise. Je suis presque dans ma bulle, satisfait de ma petite vengeance en pute, loin de me rendre compte du regard de mon bourreau. Il sait, pas moi. Qu'est-ce qu'il a dit ? Oh, je me souviens plus. Ah oui, il veut y aller maintenant, sans perdre une minute. Je n'ai jamais vu Dakota aussi pressé de sa vie, comme si un simple collier oublié ou cassé pouvait le foutre en rogne. Il lui en faut peu, je n'imagine pas sa tête quand il va découvrir pour sa voiture.

Choisir ? Il me demande vraiment si je veux choisir mon collier ? C'est moi qui le porte, je devrais avoir ce droit, ce privilège, cet honneur que dis-je! « Bah ouais. » ça répond à sa question, non ? Si je peux, je prend. Bah voilà, j'en réduis au silence et à le suivre, cela en étant traité de stupide, le gros lot! Il m'énerve. Même après avoir fracassé sa belle voiture, je suis de moins en moins satisfait avec son comportement. Puis la perche se tend dans ma direction et je la saisis sans hésiter, tirant franchement dessus jusqu'à voir le regard lourd de sens de mon vis-à-vis. Ah ? Aurais-je touché un point sensible ? Alors, il a bien découvert le désastre ? Tant mieux. Son "non" confirme mes doutes, il n'a pas sa voiture. Au garage, bah ouais après le calvaire qu'elle a subit cette nuit. Je devrais avoir honte de ma lâcheté, mais merde, je m'en fous complètement. « Ah mince, ce n'est pas de chance. » Lâchais-je innocemment, sans exagéré pour autant. Je fais genre de ne pas savoir, de ne rien comprendre. « Bon bah, marchons dans ce cas. » Aaah ~ Il perds un peu de son image sans son magnifique bolide, dommage. Si ça m'amuse ? Attendez, je joue avec le feu et je ne me suis pas encore brûlé les doigts! évidement que je m'éclate, à savoir jusqu'à quand... ça je l'ignore.

TENUE ▪ Qu’il soit habitué ou non a ce que je lui fais subir je m’en contrefiche royalement, il peut aimer ça où ne plus en avoir peur ça ne m’empêchera jamais de lui faire subir toujours plus de cruauté et de douleur. Je déteste ce gosse, il ne voit que ce qu’il veut voir et surtout quand il veut le voir, il me hait ? Il m’aime ? J’en ai assez de toutes ses conneries qu’il blablate, si je pouvais le faire taire je le ferai sans hésiter et encore plus devant ses mensonges, encore et encore, je lui tends la perche pour qu’il avoue, je pose moi-même les questions pour qu’il soit franc, mais cet enfoiré se défile dans la lâcheté de ses actes. J’ai vraiment envie de le défigurer, d’effacé ce visage qui sous ses apparences doit être en train de sourire et de jubiler devant son coup de pute bien organisé. Des voitures ? J’en ai pleins, je ne suis pas le mec pauvre qui se contente de peu ou encore d’une seule bagnole, mais sur cet Audi je ne débourse pas un centime et je l’aime bien donc je ne laisserai pas ça passé, je sais que je vais la récupérer toute neuve, mais ce que je ne pardonne pas c’est Raylai, ce petit con de mes deux va me le payer.

Il répond à mon ironie en se foutant de ma gueule. Si les gens marchaient pas sur le même trottoir que nous il aurait surement plus de bouches pour l’ouvrir autant le dire. Je ne réponds même pas à ses paroles, je suis déjà entrain de réfléchir à un moyen de lui faire poser les pieds sur terre, aujourd’hui Raylai me sort par les yeux, rien que le regarder me donner des envies de meurtre, je devrai peut-être le jeter du toit ? J’y réfléchis sérieusement soyons honnête. Marchant jusqu’à l’animalerie la plus proche, les mains toujours dans les poches, je ne décroche aucun mot passant les portes coulissantes de la boutique, ignorant comme toujours les salutations des vendeurs pour tracer encore une fois comme la précédente dans le rayon qui m’intéresse, je vois un collier avec de vrais clous énormes, genre surement pour les pitbulls ou ce genre de monstre assez dangereux. Si je lui mets un truc comme ça il peut réellement se tuer par mégarde, mais ça aussi... j’y pense sérieusement. Non vraiment. Si mes lèvres reste liés mon regard doit décrire mes pensées, à lui de faire en sorte de m’en dissuader.

TENUE ▪ Ma vie ne tient qu'à un fil, il lui serait tellement aisé de le couper et d'en finir avec moi. J'ai passé le cap du doute depuis un moment déjà, maintenant je suis en phase de tester les limites de mon bourreau. Pourquoi ? Comme ça. Ai-je besoin d'une raison pour péter une durite ? J'avais juste le besoin de me défouler en sachant parfaitement que je ne pourrais atteindre Dakota de face. C'est de la lâcheté, oui mais je l'assume quand même. Il n'a pas pu riposter du temps que je déforme sa audi, et juste pour ça, je ne regrette en rien mon geste. Il m'a bien attaché à son lit pour m'empêcher de fuir, n'était-ce pas lâche aussi ? Ou plutôt dégueulasse. De toute façon, je m'en fiche qu'il soit en colère ou qu'il ne désire qu'une chose, me faire du mal pour se venger. Je continuerais à mentir tant que ça me chante et tant qu'il n'avouera pas clairement avoir vu dans mon petit jeu. Bon, là j'ignore complètement le fond de sa pensée et c'est tant mieux, puisque je me joue de sa patience et de ses nerfs. C'est amusant, mais jusqu'à quand vais-je plaisanter avec cela sans me faire taper sur les doigts ? Et encore, si ce n'était que les doigts.

Dakota n'est pas amusant aujourd'hui, il ne réponds même pas. Bah, ça ne change pas de d'habitude, quand il me traite comme un moins que rien. Je suis sûr qu'il se prend pour un roi et qu'il me voit comme un bouffon, ou même un paysan. Bah tant pis, ça n'a aucune importance à mes yeux. Ce n'est pas comme si nous avions déjà eu une conversation banale autour d'un café ou une sortie tel des potes. Je ne suis rien de tel, la preuve, il pense déjà à me racheter un collier pour chien. Entrant dans l'animalerie, je souris aux employés sans me soucier de l'autre glaçon qui trace sa route. La politesse, il ne connait pas. Direction, le rayon collier pour chien. Quand j'arrive à sa hauteur, je vois son regard braqué sur le collier cloué pour gros chien XXXL. « Tu es sérieux là ? » Dis-je doucement en fronçant les sourcils. « Tu veux m'égorger, c'est ça ? » Là, dans l'immédiat, je vois surtout qu'il veut ma mort. Pourquoi ? Parce que j'ai embêté auparavant ? Je ne comprends pas qu'il réagisse comme ça, sans savoir. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je pensais plus à un collier simple et discret. » Je tire un modèle pour caniche, le truc banal, sans chaîne mais en cuir. ça, c'est bien. Pff, je choisis comme si j'étais dans un bijouterie, ça m'agace et je le repose à sa place en soufflant. « Je comprends pas pourquoi tu cherches tant à vouloir me foutre un truc comme ça autour du cou. » Vraiment pas.

TENUE ▪ Je dois resserrer l’étau, Raylai est en train de prendre confiance et ça ne me plaît pas, s’il veut être lâche à ne pas assumer ses actes, je peux aussi manquer de parole en lui faisant faire un séjour en enfer et lui rappeler ses engagements. Non, pas en le torturant lui, mais en m’en prenant à ses proches et surtout à ce « London » à qui il semble tenir, peut-être que ça le fera revenir sur terre et se souvenir que les cartes, c’est moi qui les détiens. À cet instant j’ai juste envie de le tuer au sens propre comme au figuré, mais je me retiens, gardant le silence et me dirigeant vers ce lieu où je pourrais lui remettre son collier autour du cou, il ne faudrait pas qu’il croie avoir retrouvé sa liberté, ce n’est pas le cas et ne le sera surement jamais. Pour l’instant il doit ignorer pourquoi je suis aussi froid, bien que pas différent de d’habitude, là j’ai changé d’expression assez rapidement en apprenant ses actes par le biais de mes autres sous-fifres. Dans les rayons de l’animalerie je m’attarde sur un accessoire assez grand et surtout dangereux, laissant ainsi paraître mes réels désirs, l’étrangler ou pire encore. Je le regarde quand il me demande si je suis sérieux, mon regard suffit à répondre à sa question. Quant à la seconde... « Bravo, tu as deviné ça tout seul. » Je devrais lui donner un oscar pour avoir compris mes réelles pensées, qu’est-ce qui m’arrive ? Un truc discret, je ricane, il a pris ses rêves pour une réalité c’est ça ? « Arrête de penser, tu n’as pas cette liberté avec moi, quand est-ce que tu le comprendra. » Que ce soit clair tout de suite, son avis importe peu, ce sera moi qui décidera au final et sa parole n’a aucune valeur dans mon choix. Un soupir lourd de sens je repose le collier entre mes doigts sur son étagère pour me mettre face à Raylai, plantant mes iris dans les siens c’est sans hésitation que je lui réponds. « Parce que tu es à moi. » N’est-ce pas assez clair ? « Mais il semblerait que tu sois le genre de chien à mordre les gens dans leurs dos, alors je dois mieux te dresser. » Testant des colliers étranges comme si je prévoyais vraiment de les acheter, je garde mon calme, l’avantage d’être doué pour ça, parce qu'au fond je suis loin de l’être vraiment.

TENUE ▪ Parfois, Dakota me fait carrément flippé. Déjà le croisé à ne rien glander dans un parc, c'est étrange. Mais quand il traîne dans un rayon en regardant des colliers pour molosse, là je prends totalement peur! Je ne l'avoue pas, je fais le fier, celui qui ne craint rien mais en réalité, je ne m'imagine pas avec une telle chose autour du cou. J'en oublie complètement notre promesse faite dans la forêt, durant le campement. Si j'ose faire un pas de travers, ce sera mon meilleur ami qui prendra cher. J'ai oublié, j'ai entièrement zappé ce point et même là, je ne fais pas attention à cela. évidement que je prends beaucoup de liberté maintenant que j'ai compris que la violence n'avait plus le même impact qu'avant, mais Dakota risque rapidement de renverser la balance à son avantage. Je me pavane comme un paon, mais jusqu'à quand ? Quand il observe le collier clouté, je ne peux m'empêcher de faire des remarques sur son comportement, comprenant doucement qu'il veut réellement ma mort. D'accord, c'est son choix. Mais pourquoi d'un coup il veut m'égorger ? Je n'ai aucune liberté avec lui, je le sais déjà même si je cherche parfois à la prendre sans son avis. Bon, il y a un truc qui cloche avec lui, c'est indéniable. « Oui, maître. » Soufflais-je avec lassitude comme s'il me pompait l'air. Il est lourd comme gars... Comment il fait pour avoir des amis ? Le collier reposé à sa place, mes yeux s'ancrent aux siens et j'attends qu'il ouvre la bouche pour répondre à ma dernière question. Mon coeur loupe un battement ou deux, mes paupières s'ouvrent davantage et j'oublie presque comment on respire. Quoi ? Parce que je suis à lui ? Qu'est-ce que je suis censé dire à cela ? Rien. Son reproche me fait tilter rapidement et je me doute vaguement qu'il a compris. Comment ? Je l'ignore. Automatiquement, je passe ma main sur mon cou à l'emplacement du collier, me souvenant qu'il n'est vraiment plus là. Est-ce cela qui m'a trahit ? « Et que comptes-tu faire pour me dresser ? » Je le regarde toujours faire mumuse avec les colliers, souriant étrangement. Je suis maso, ça se confirme. « Tu vas le refaire, hm ? Tu sais bien que cela n'a plus le même impact que les premières fois, Dakota. » Je joue encore avec le feu, frôlant brusquement cette flamme qui lèche lentement ma peau. Je vais me brûler, mais ça ne me fait peur pour autant.

TENUE ▪ Depuis combien de temps Raylai est-il à mes côtés maintenant ? Plusieurs mois où je l’ai torturé, violé, abusé de lui, de ses sentiments, il a été ma seule distraction et autant dire que normalement je ne m’arrête pas a un chiffre aussi limité, mais lui a suffi à combler mes journées, je m’éclatais à suivre ses réactions, pleurer, résister, capituler, accepter et m’aime soi-disant m’aimer, l’évolution est assez étrange, mais aujourd’hui si autrefois c’était dans le ventre là c’est dans le dos qu’il m’a planté son couteau. Je lui rappelle qu’il n’a pas la liberté de choisir, le choix c’est seulement et uniquement à moi qu’il revient. Pourquoi je veux lui mettre un objet autour du cou ? Parce que ce gars est à moi, je ne peux pas le dire plus simplement, je ne le vois pas autrement. Je suppose que suite à mes paroles et mon comportement il va bientôt deviner que je sais le sale coup qu’il m’a fait, il me questionne et je le laisse parler, regardant les différents modèles qui se trouvent dans le rayon. « Le refaire ? » Je souris en posant mon regard sur lui. « Refaire quoi ? » Je sais très bien et il le sait aussi, mais qu’il me dise donc à quoi il pense.

Je repose ce que j’ai dans la main pour en attraper un autre plus fin, surement comme le désir, le passant autour de son cou j’en profite pour serrer et le forcer à ancrer ses iris dans les miens. « Il y a toujours un impact, puis tu penses que je suis aussi limité que de vouloir te baiser pour te dresser ? Il y a d’autre moyen. » Je souris un peu plus en relâchant la pression autour du cou, rapprochant mes lèvres de son oreille. « L’amitié, ça te parle ? » Je m’éloigne à peine pour le fixer sans aucun mot, tapotant son cou où l’accessoire est installé. « Ne fais pas le malin juste parce que tu prends ton pied avec moi, je me demande si ton ami pensera la même chose ? » Un sourire sadique. « Qu’est-ce que ça t'a fait ? » Mes doigts agrippant sa mâchoire en appuyant dessus jusqu’à laisser la trace des commissures de mes empreintes. « De détruire ma voiture hum ? » Il a détruit un de mes biens, j’ai de quoi détruire un des siens maintenant, j’espère qu’il a conscience de sa stupidité, cet enfoiré de caniche désobéissant.

TENUE ▪ Au bout d'autant de mois à souffrir, à être ballotté et torturé, j'ai dû abandonné le peu d'humanité qui me restait. J'ai laisser tomber mon ambition pour un avenir rayonnant, me pliant face à la folie qui coule dans mes veines. J'ai ouvert mes portes à ce sentiment qui me ronge lentement, à cette sensation qui me tire vers le bas. Je me suis offert à cette douce passion qui me fait tourner et m'enivre, je me suis abandonné à la douleur qui me rend vivant. Quel mal y a-t-il à être masochiste ? Dakota m'a fait découvrir une face cachée que je ne pensais jamais découvrir sans subir. C'est de sa faute si je suis ainsi, de sa faute si je suis accro, de sa faute si je me rebelle comme un clébard indiscipliné, et merde, j'aime lui rejeter tout dessus. C'est plus fort que moi, si je ne le compte pas comme coupable, cela n'a aucune importance. Finalement, Dakota a su -et j'ignore comment- pour sa voiture, me le faisant doucement comprendre. Bon, je ne peux pas me cacher longtemps de toute façon. Maintenant, je suis curieux de savoir ce qu'il me réserve comme punition. Le viol n'aura plus le même effet qu'au départ, il le sait très bien. J'ai prit goût à sa petite torture, qu'importe comment il agit sur moi, sur mon corps. Je me sens plus fort face à son sadisme, je me sens limite tel un héro face à l'injustice. Pourtant je vais tomber de très haut, pour m'écraser au plus bas. « Baiser. » Dis-je calmement, sans réaction particulière. Il sait, mais il préfère l'entendre ainsi.

Dakota repose le collier pour en prendre un autre, plus fin, et le passer autour de mon cou en serrant subtilement le cuire pour me forcer à le regarder. Je ne baisse pas les yeux, plutôt provocant et prêt à relever son défi. D'autre moyen ? Que veut-il dire par là ? Je ne comprends pas de suite, regrettant mon manque de jugeote. J'en oublie la pression sur ma pomme d'adam, un frisson parcourant lentement mon échine quand il parle d'amitié. Merde. J'ai oublié mon meilleur ami avec la dispute de la dernière fois ... Bouche bée, j'ouvre mes paupières au ralentis comme frappé par l'évidence. Quel con ! Je viens de balancer London au grand méchant loup, tête la première pour se faire bouffer entièrement. Je regrette aussitôt mon geste, peinant à avaler ma salive. J'aurai dû réfléchir à deux fois avant de bousiller sa voiture de luxe. Je n'ose même plus bouger, mes yeux rivés vers les siens même quand il agrippe ma mâchoire en imprimant ses empreintes dans ma peau. C'était jouissif, mais je ne peux pas répondre une telle chose maintenant que mon best a une épée au dessus de la tête. « Je te rembourserai. » Aucune fierté, pauvre tâche. Je me sens encore plus minable que les fois précédentes, baissant doucement les yeux vers le sol. « Laisse le en dehors de ça ... On ne se parle plus de toute façon. » C'est à moitié vrai, suffit que j'aille vers lui pour arranger les choses, mais le mieux serait que je m'en éloigne complètement ... Pour le protéger. « C'est bien moi qui ait tapé sur ta voiture et ça m'a fait un bien fou. C'est ça que tu voulais savoir, non ? Je suis le seul responsable, alors ne touche pas à London. » Sinon je jure que je fais un malheur.

TENUE ▪ Baiser n’est plus une punition, Rayai aime ça. Du mec qui pleure en me suppliant de ne pas le toucher, aujourd’hui il y a pris gout et je pourrais surement lui faire ce que je veux où je veux qu’il suive pour prendre son pied, je l’ai rendu accro et il le sait. Je lui avais déjà dit et même répété qu’un jour il me supplierait, qu’il aimerait ça, à l’époque il ne me croyait pas, mais aujourd’hui la preuve est là et en plus de ça il est tombé amoureux de moi, j’ai gagné le gros lot avec lui... Enfin, il joue au malin et en oubli que je ne suis pas un gentil, il ne peut pas me piéger comme je le piège, il ne peut pas non plus m’arrêter quand j’ai une idée en tête, il pense pouvoir gagner une bataille contre moi, mais c’est faux et ses espoirs vont vite devenir néant. Se souvient-il de notre conversation, ce... London ? A-il oublié jusqu’à son ami à force de trainer avec moi ? Peut-être bien qu’il n’en a plus besoin, après tout je prends tout son temps libre et plus encore. Serrant le collier autour de son cou je lui faire rapidement comprendre où je veux en venir, peut-être qu’il va prendre conscience de sa bêtise. Finalement il reste muet, mais tout se lit dans son regard, sur son visage, il a fini par réaliser et j’en profite pour pousser encore plus loin. Que va-t-il faire pour ma voiture ? Me rembourser ? Je ricane doucement, mon rictus ne disparaissant pas de mes lèvres, non je ne crois pas qu’il le peut réellement. « Ne me dis pas ce que je dois faire Rayai, jamais. » Resserrant l’emprise sur sa mâchoire, je regarde en direction des vendeurs, ils ne nous voient pas, tant mieux, le tirant et le plaquant contre le cul d’un rayon, le regard sérieux et imposant.

« Qu’est-ce que tu y gagne à présent ? Ma voiture sera réparée et je vais la récupérer comme neuve, mais toi... » Je suis énervé et ça peut très vite se lire sur mon expression faciale. Contre toute attente je relâche la pression, ma main glissant le long de mon corps, je le fixe simplement retirant le collier, pourquoi ? Ce que je m’apprête à faire est complète dingue et ce n'est pas du tout mon genre, pourtant ... « Dégage. » Je recule d’un pas sans même le regarder. « Je n'ai pas besoin de chien lâche et qui morde leur maitre, tu peux partir, j’en ai fini avec toi. » À lui de comprendre ou non où je veux en venir.

TENUE ▪ Je n'ai aucune honte à dire qu'il m'a rendu accro, loin de là. Je pourrais le remercier, ce fou m'a fait découvrir une facette inconnue de ma personnalité, moi qui n'ait jamais touché au sexe avant lui. Or, je ne me vois pas le faire avec quelqu'un d'autre... Ce serait inimaginable, infaisable, puis c'est lui qui m'a fait prendre goût à sa torture, personne d'autre. Au début, il était sûr de lui, mais aujourd'hui il doit carrément être fier. Il a vu juste, j'ai succombé bêtement à sa tentation. J'ai beau me rebeller, j'arrive toujours au même point, celui du départ. J'ai la sensation que le jeu tourne en rond, qu'il sait gérer mes écarts et me ramener durement à la réalité. J'en ai oublié London, mon meilleur ami que j'ai déjà protégé à plusieurs reprises de ce bâtard. Aujourd'hui, j'ai mit de côté ce point de pression, regrettant aussitôt ma perte de mémoire. London est en jeu, je me sens bizarre à l'idée qu'il se fasse maltraiter... Merde, il connait sûrement le bonheur, je ne veux pas tout ruiner! Les mots me manquent, peinant à dire un truc intelligent. Même si le remboursement est la seule option possible et envisageable, je sais que ce serait trop long à faire. Je n'ai pas l'argent et je ne peux pas demander à mes parents adoptifs, sans qu'ils ne découvrent la supercherie. Je suis piégé, aux mains de ce psychopathe. Ses doigts me font mal, mais je n'ajoute rien suite à son commentaire, subitement muet. Qu'est-ce qu'il va décider au final ? Décharger sa colère contre mon meilleur ami ? Bon dieu, pas ça ...

Mon dos rencontre durement le mur et je serre les dents en fronçant les sourcils, bloqué entre la paroi et lui. Qu'est-ce que j'y gagne ? Sur le coup, j'ai ressentis un truc étrange, mais là, plus rien. Impossible, ma voix ne veut plus se faire entendre. D'un coup, sa main se retire et à part une impression douloureuse, je ne ressens rien. Juste une vide immense quand je vois son expression. Je rêve ou il me vire ? Non, je ne suis pas entrain de dormir, Dakota me lâche, il me libère et... Non! « Tu n'es pas sérieux là ? » Je reste incrédule, incapable de comprendre la situation. « Tu n'as pas passé des mois à me briser pour me lâcher comme ça ? » ça me blase. Après tout le mal qu'il s'est donné pour me mettre à genoux, il retire mon collier... « J'aurai dû te mordre dans le dos plus tôt. » Crachais-je brusquement en le repoussant, pour me débloquer du mur avec un regard noir. Il me jette, putain. Dakota se débarrasse de moi pour sa foutue voiture de mes coui- !

TENUE ▪ Je me fiche bien de savoir que Raylai aime coucher avec moi, je l’ai bien compris, plus on le faisait et plus il prenait son pied, il ne refusait plus mes tortures au contraire, il les déclenchait où les attendaient surement avec impatience, mais aujourd’hui c’est différent, je pense qu’une part de moi s’est réellement attaché à lui, bien que seule mon inconscience en ait justement conscience, chaque jour passé avec lui me suffisait, sans forcément le lui dire je m’amusais, il m’a changé un peu et j’ai découvert des envies ou des désirs que je n’avais jamais eus avant. Quand je lui disais qu’il était à moi, je voulais qu’il le comprenne comme tel, il m’appartenait, corps et âmes il était mien. Comme il m’a autrefois poignardé aujourd’hui il l’a fait de manière lâche, ma voiture n’est qu’un objet, un achat fait par une de mes victimes, elle sera rapidement réparée et sera comme neuve, non ce n’est pas la voiture qui me déçoit bien que ça ne me réjoui pas non plus forcément, ça reste mon bien. Mais c’est sa lâcheté. Qu’il me le dise, qu’il m’avoue ses actes quand je lui demande, je n’ai pas besoin d’avoir un chien qui me fasse des coups de pute, je n’ai pas besoin de ce genre de caniche dans mes pattes. Soit, s’il veut jouer à ça alors je n’ai pas le choix, plaqué contre ce mur à l’abri des regards c’est en le fixant dans les yeux que finalement je baisse les armes.

Un seul mot qui résume la situation, il aura tout gagné, je suppose qu’il va jubiler et être heureux de retrouver sa liberté, mais je suis fatigué. Si après tout ce temps il ne sait toujours pas où est sa place alors je trouverai un autre jouet plus obéissant. « Tu crois que je suis du genre à faire des blagues ? » Je parle sans ton particulier, ne prenant même pas la peine de lui décocher un regard. « Tu l’as dit toi-même, ça ne marche plus sur toi, tu auras réussi à me lasser, bien joué Raylai. » Il peut me repousser, c’est terminé. Un sourire sur les lèvres face à sa dernière phrase je serre le collier dans mes mains pour passer à côté de lui, un regard en biais. Et sans un mot de plus je quitte l’endroit l’abandonnant derrière moi, s’il n’y croit pas peut-être que là il en prendra conscience, lui et moi, maitre et chien, tout ça. Désormais c’est terminé.