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 Tonight I wanna cry • |

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 25 Oct - 19:16
“Tonight I wanna cry ”

Hikari était épuisée. Les mots de son ex-fiancé l’autre jour l’avait terriblement blessée, plus qu’elle ne l’aurait pensé. Elle n’avait pas eu la force, encore moins le courage de le rattraper et s’était contentée de le laisser partir. Tout le monde la regardait mais la barmaid n’avait pas réagi que sans leur adresser un regard, elle s’en était allée, se réfugiant dans les toilettes où plusieurs larmes avaient déferlé le long de ses joues. Elle n’avait pas le souvenir d’avoir déjà été aussi faible seulement plus rien n’allait, elle avait le sentiment qu’elle ne parviendrait pas jusqu’au bout... Qu’elle finirait par abandonner tôt ou tard car elle n’y arrivait plus. Elle avait réussi à venir jusque là, ce serait du gâchis de tout lâcher maintenant cependant la jeune femme n’y parvenait plus. Avoir ce petit ami violent qu’elle côtoyait tous les jours, tous les soirs également, croiser celui qu’elle avait tant aimé par le passé à plusieurs reprises, vivre dans une impasse... Se sentir sale, écoeuré de ce monde et de ce qu’elle était. Elle en avait assez. Ryû se disait malheureux, il la menaçait de « crever » mais il n’avait pas idée de ô combien, en vérité, Hikari était sûrement morte depuis longtemps. En quoi pouvait-elle se considérer comme vivante si elle passait son temps enfermée dans cette existence qui n’était pas la sienne ?

Ses yeux étaient rougis par les larmes, ses vêtements abîmés et des marques étaient plus que voyant sur son corps meurtri. Le bras devant son visage afin de se protéger, la jeune femme suppliait son petit copain d’arrêter, lui disant qu’elle était désolée, qu’il n’y avait que lui qui l’importait dans sa vie et quand celui-ci l’avait obligé à se coucher sur le lit, la surplombant de son être tout entier, son coeur se compressa. Une vague de dégoût l’envahit alors qu’elle était plus qu’habituée avec lui, qu’elle savait quel genre d’homme il était et que personne ne serait en mesure de croire une traînée comme elle si elle décidait d’en parler un jour. Enfin... Elle avait bien trop peur pour cela. Et pourtant... Hikari avait conscience qu’elle ne supporterait pas cet acharnement une fois de plus, qu’elle refusait qu’il pose à nouveau ses mains sur elle, qu’il la touche et l’embrasse. Elle ne ressentait rien pour ce pauvre type si ce n’était que de la haine et du dégoût. Pendant l’espace de quelques secondes, la jeune femme se laissa faire, le temps que Shota baisse sa garde puis le repoussa brutalement ensuite. Il l’insulta, à plusieurs reprises, avant de lui ordonner de revenir. Ce qu’elle ne fit pas.

Elle se couvrit de la première veste qu’elle attrapa avant de quitter l’appartement pour s’enfuir au courant. De nouvelles larmes déferlaient sur son visage pâle tandis que ses bras se serraient fortement à sa poitrine comme si ça lui permettait de se protéger de ce désastre, de cette torpeur qui l’encombrait et la détruisait un peu plus. Elle ne savait même pas où elle allait. Elle se contentait juste de courir et de fuir. Retourner auprès de chez Shota serait l’horreur néanmoins elle n’avait pas d’autres solutions puis, elle avait cette hantise affreuse qui la retrouve... Elle s’était promis de le faire payer et peut-être que cela serait arrivé si elle ne s’était pas échappée ce soir... Elle n’en pouvait plus.

La pluie commençait à tomber sur la capitale, l’obligeant à s’arrêter alors que bêtement, son regard se figeait vers le ciel, les gouttes s’écrasant doucement sur sa figure. Un rien la faisait sursauter, bouger et c’était en se tournant légèrement qu’elle aperçut l’immeuble d’en face. Yun Hua vivait là. Coïncidence ou non, Hikari était surprise de s’être retrouvée là sans savoir réellement pourquoi. Elle hésitait encore, elle ne voulait pas la déranger mais elle ne voyait pas qui d’autre contacter en cet instant... La jeune fille ne lui poserait peut-être pas de questions, peut-être même qu’elle l’écouterait si la barmaid lui expliquait qu’elle ne voulait pas en parler, qu’elle voulait juste se reposer. Peut-être.

Vivement, sans avoir eu le temps de comprendre, elle se trouvait là, devant la porte du logement de sa camarade, pesant encore le pour et le contre. Elle était vraiment dans un piteux état, probablement comme jamais personne n’avait pu le voir si ce n’était ce vaurien qui lui servait de petit ami. Au bout du compte, elle avait enclenché son doigt sur la sonnette et afin de camoufler le mieux possible les dégâts, Hikari garda ses bras croisés bien que sa figure montrait clairement ô combien elle allait mal. Ses jambes tremblaient, ses larmes venaient tout juste de sécher et ses yeux ne cessaient de regarder autour d’elle, apeurée quant à l’idée que Shota l’ait suivi.

Puis... On lui ouvrit enfin. le « Yun... Hua » qu’elle avait prononcé sous la précipitation s’était éteint aussitôt sous le choc quant à la personne en face d’elle. Elle se serait attendu à tout sauf à lui... Et il était d’ailleurs la dernière personne à qui la jeune femme désirait se confier. Elle s’en était cachée pendant des années, elle ne pouvait toujours pas lui révéler la vérité.

- Ryû... Souffla-t-elle.

Etrangement, en cet instant, Hikari ressentait encore plus l’envie de pleurer. Si bien qu’elle ravala un sanglot, tentant de cacher sa peine et son désespoir derrière un sourire qui sonnait faux. Elle aurait pu le questionner, l’interroger sur le pourquoi il était là, où était son amie toutefois elle n’en fit rien. Elle n’avait pas envie de savoir et l’unique chose à laquelle elle pensait était de partir d’ici. Ce, le plus rapidement possible.

- Désolé, je ne pensais pas tomber sur toi. Ce n’était pas important, tu lui diras que je repasserais. Je m’en vais, pardon d’avoir dérangé.

Elle était troublée de voir encore son chemin croiser le sien... Hors, son état devait être plus mauvais que ce que la barmaid croyait puisque même elle ne réalisait ô combien le monde était petit et qu’il fallait que maintenant, l’une de ses connaissances fassent partie des proches de son ex-fiancé. Peut-être qu’au bout du compte, ça aussi, Hikari n’avait pas envie de savoir.


(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 25 Oct - 21:02
“Tonight I wanna cry ”

Le problème des bonnes résolutions est que l’on n’est jamais sûr de les voir tenir. On dit qu’on fera de notre mieux, que l’on tentera de ne plus s’attirer de problèmes, mais il y a toujours quelque chose qui vient foutre toutes vos bonnes idées en l’air. Je sais parfaitement que ce sera le cas, que les choses se passeront comme cela, que je ne serai pas aussi courageux qu’il le faudra au moment où il le faudra. Au final, je ne suis peut-être qu’un lâche qui se cache derrière des excuses stupides. Peut-être que Yun Hua a raison quand elle me dit que j’essaie d’éviter les responsabilités. Non. Je sais qu’elle a tort, je fais de mon mieux pour éviter les problèmes, pour aider les gens à sortir du pétrin dans lequel je les fourre, ce genre de chose que n’importe qui devrait faire avec un peu de réflexion et d’intelligence. Et pourtant, je continue à avoir l’impression que je fais n’importe quoi à mesure que le temps passe et que j’essaie d’avancer. Pourquoi ne puis-je pas obtenir des réponses préconçues ? Ça m’aiderait tellement plus que ce que je fais actuellement, surtout quand je vois la manière dont se sont terminées mes tentatives de résoudre un problème.

En ouvrant la porte sur Hikari ce soir-là, le retour sur Terre a été plutôt brutal. Que faisait-elle là ? Et pourquoi a-t-elle demandé à voir Yun Hua ? Pendant quelques secondes, je me suis retrouvé silencieux, incapable de dire quoi que ce soit, comme pris de court par la présence de mon ex-fiancée présente là, juste devant ma porte. Pendant quelques secondes, mon regard s’est arrêté sur elle et, dans un premier temps, ma réponse a été sans appel. Ce genre de réponse à laquelle elle doit s’attendre mais que je n’ai pu m’empêcher de donner.

« Yun Hua n’est pas là… »

Elle n’est pas là, elle est sortie je ne sais où et je n’ai clairement pas envie de l’appeler pour savoir où elle est allée se fourrer, simplement parce que je m’en fou. Sa mère serait certainement furieuse de savoir que je n’ai pas plus d’intérêt que cela pour l’endroit où s’est rendue sa fille, mais je dois avouer que c’est le cadet de mes soucis à cet instant. L’ambiance à l’appartement est aussi agréable que celle d’une salle de torture et je n’ai pas forcément le moral pour supporter ce genre de situation alors… Non, vraiment, je pense qu’il vaut mieux qu’elle ne traine pas dans les parages ce soir, et encore moins si Hikari a la bonne idée de se placer juste devant ma porte, comme si de rien n’était, telle une fleur surgie de nulle part. Une fleur aux pétales fanés, abîmés par un mal inconnu qui me fait froncer les sourcils lorsque je réalise l’état dans lequel elle est. Que vient-elle faire chez moi ? Pourquoi venir voir Yun Hua ? Se connaissent-elles ? Une fois encore, la vérité me fait du mal. Si elles se connaissent vraiment, alors la situation est encore plus compliquée que je le pensais, mais je ferais mieux de ne pas m’attarder là-dessus pour l’instant, n’est-ce pas ? C’est tellement stupide. Tellement gros.

« Non, tu ne repasseras pas. »

Elle ne repassera pas parce qu’il est hors de question que je la laisse repartir comme ça. Hors de question, tout simplement. Je pousse un profond soupir alors que je saisis son poignet pour l’attirer à l’intérieur, refermant la porte avant de m’appuyer sur la surface boisée, croisant les bras alors que j’adresse un regard à la demoiselle. Sauf que la colère n’y brille pas comme elle aurait pu le faire quelques semaines plus tôt.

J’espère que tu crèveras la gueule ouverte, Hikari. Tu ne mérites rien d’autre pour tout ce que tu as fait.

Ai-je vraiment dit une chose pareille ? Je l’observe en silence pendant quelques longues secondes, incapable de m’empêcher de détailler chaque détail d’elle comme si je ne l’avais plus vue depuis des années, alors qu’il ne s’agissait que de quelques semaines, comme si je cherchais la moindre différence capable de m’indiquer quel était le problème. Elle a l’air tellement mal en point que je ne peux, au bout de quelques instants d’observation minutieuse, retenir la question qui me passe par l’esprit.

« Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »

Ses sentiments à mon égard n’ont peut-être pas été réels, mais c’était bien le cas des miens. J’ai aimé Hikari, sincèrement, profondément, et j’ai l’impression que rien ne s’est jamais vraiment terminé entre elle et moi, parce que notre histoire s’est achevée sur son départ soudain, inexpliqué, et visiblement parfaitement volontaire. Je sais que je m’accroche à des choses stupides, que je me suis leurré pendant des années, à me dire qu’elle m’aimait peut-être vraiment, mais je ne peux m’empêcher d’y penser maintenant, alors que je la vois dans un état pareil. Pourquoi débarquer comme cela, sans prévenir ? Ne savait-elle pas que Yun Hua résidait chez moi ? Hm. La connaissant, elle ne lui aura pas dit. Mademoiselle l’étudiante trop fière préfère mener sa petite vie comme elle l’entend et n’écouter rien ni personne. Cela m’étonnerait à peine d’elle. Sans décroiser les bras, je me redresse un peu, puis ferme la porte à clé avant de l’enfoncer dans le fond de ma poche, histoire d’être certain qu’elle ne profitera pas d’une inattention pour s’éclipser en douce. Je me replace ensuite contre la planche, toujours bien décidé à obtenir une réponse à ma question.

(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 28 Oct - 20:45
“Tonight I wanna cry ”

Pourquoi ? Pourquoi n’importe où elle allait, Ryû devait se mettre en travers de sa route ? Ne pouvait-il simplement pas sortir de sa vie ? Il essayait durement, elle le savait néanmoins il y avait certainement quelqu’un là-haut qui aimait les mettre sur le même chemin. Elle avait su pour son accident et une part d’elle en avait culpabilisé cependant Hikari n’avait pu se résigner à aller le voir à l’hôpital. Après leur dernière altercation, elle-même avait choisi de le mettre de côté, de ne plus se concentrer sur la vie de son ex-fiancé et de tenter de l’oublier. Hors, elle était malgré tout rassuré de constater qu’il semblait se porter plus de bien, qu’il soit en vie était le plus important. Ryû était quelqu’un de bien, elle pourrait en témoigner encore et encore bien qu’elle avait fini par lui faire croire qu’elle songeait le contraire, qu’elle le voyait comme le dernier des abrutis. Mais il était parfait à ses yeux. En tout cas, à l’époque, il l’était. Il avait toujours pris soin d’elle, il l’avait soutenu dans ses rêves les plus fous et l’avait protégé comme plus personne ne l’avait fait jusqu’à maintenant. Si cela ne tenait qu’à elle, peut-être qu’elle se serait jeté dans ses bras en cet instant, qu’elle lui aurait pleuré ô combien elle était désolé et qu’elle était exténuée, qu’elle avait mal, qu’elle était blessée de partout mais principalement au niveau de son coeur qui était en lambeau. Elle n’attendait pas après son pardon parce que de toute manière elle ne le méritait pas toutefois, égoïstement, elle aurait souhaité faire un retour dans le passé où rien qu’avec ses bras autour de ses épaules, Ryû était en mesure d’adoucir tous ses maux. Sauf que peu importait à quel point elle aurait désiré revivre cela, la jeune femme ne se le permettait pas. Elle ne pouvait pas débarquer chez lui après toutes ces années, se laisser aller et lui expliquer la vérité qu’elle s’était acharnée à garder pour elle par peur de tant de choses.

Ses doigts frêles compressèrent un peu plus sa veste, la refermant avec le plus de force possible afin de ne pas montrer l’état de ses vêtements. Sa propre condition non plus. Comment pourrait-elle justifier ses bleus qu’elle avait sur le corps, cette douleur qui la tiraillait de tout son être et qui lui donnait envie de se cacher un peu plus à chaque fois ? Bêtement, elle avait rivé ses prunelles vers le sol, incapable de contempler son ex-fiancé dans les yeux. Elle ne réussirait pas à lui mentir correctement ce soir, pas même à jouer la comédie alors si elle pouvait éviter de se trahir avec cette lueur dans ses pupilles, il était mieux qu’elle ne le regarde pas.

- Pourquoi tu fermes à clé ? Demanda-t-elle d’une voix inquiète.

Hikari savait que Ryû n’était pas comme Shota. Enfin, elle ne pouvait pas savoir après toute ces années cependant au fond d’elle, elle savait qu’il ne lui ferait aucun mal... Pourtant, elle n’avait pu s’empêcher de paniquer malgré tout. Si bien que ses mains s’étaient frottées à ses bras, tremblant fébrilement par la peur. Elle en avait trop supporté jusqu’ici que c’était comme si tout à coup son mur de force s’écrasait complètement.

- Je ne vais pas rester Ryû... Ce que j’ai ne te regarde pas tu sais... Laisse-moi partir s’il te plaît. Tu ne crois en avoir assez fait ? Pourquoi continues-tu à t’en faire pour moi ? Ca suffit... Oublie-moi et laisse-moi m’en aller...

Elle ne rétorquait pas cela par méchanceté, bien au contraire, on pouvait lire toute la tristesse et la sincérité qu’elle éprouvait à travers ce ton qu’elle avait employé. Elle était épuisée et elle savait qu’à un moment ou un autre, elle risquait de craquer. Elle ne voulait pas que ça arrive devant lui, elle ne voulait pas que Ryû découvre la vérité. Elle voulait qu’il soit heureux par dessus tout. Et pour cela, il devait l’effacer de son existence, l’oublier une bonne fois pour toute.


(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 16:13
“Tonight I wanna cry ”

Il y a des moments comme ça, où je me demande simplement si j’ai pris les bonnes décisions, si je n’ai pas tout simplement était stupide de croire des choses alors qu’elles n’étaient que le fruit de mon imagination débordante. C’est le cas de ma relation avec Hikari. Un mensonge, vraiment ? Même si elle me répète que ses sentiments étaient contrefaits depuis le début de notre relation, je ne peux m’empêcher de penser que ce n’est pas le cas et, bien qu’elle tente d’enfoncer le clou à chaque fois que l’on se voit, je ne peux me résoudre à y croire. Moi, je l’aimais. Je l’aimais vraiment, et je doute de réussir un jour à éprouver pour une autre personne les sentiments que j’ai pu avoir à son égard. Notre relation, comme toutes les autres sans doute, était unique. Ce genre de relation que l’on n’imagine pas revivre un jour, dont on aurait presque peur parce que l’on est convaincu que rien, absolument rien ne parviendra à l’égaler. Pourtant, il y a des milliers de femmes sur terre, pour ne pas dire des milliards. Cela fait désormais des années que je me borne à dire qu’aucune, absolument aucune ne la vaudra jamais. J’ignore moi-même si c’est vrai. Après tout, j’aime Mi, énormément, mais ce n’est pas encore la même chose. Même comme ça, je reste incapable de trouver comment agir lorsque je me trouve face à Hikari, lorsque je la vois dans un état aussi préoccupant que celui dans lequel elle se trouve actuellement. Que lui est-il arrivé ? Comment ? Tant de questions sans réponses que je ne pourrai peut-être jamais poser, tout simplement parce que notre communication se résume à des assertions stupides que l’on se lance pour se rappeler à quel point notre couple était faux. Une vérité qu’elle semble croire, mais que je refuse encore d’admettre.

Mon regard toujours planté sur elle, le dos fermement posé contre la porte que je viens de verrouiller, je garde les bras croisés contre mon  torse, fronçant les sourcils après un instant.

« Pour t’empêcher de t’enfuir avant d’avoir répondu, simplement.  » Un soupir m’échappe ensuite, alors que je resserre un peu mes bras contre moi et qu’un rire amer m’échappe. « À force, j’ai appris à me méfier. »

Je n’ai aucune intention de lui faire du mal, mais je ne peux m’empêcher de songer que si elle a fuit une première fois, elle serait capable de le faire une autre. Certes, la fuite ne serait pas pareille, les circonstances seraient bien différentes, mais je n’ai pas envie d’être encore laissé sans réponse. Ce n’est pas parce que nous ne sommes plus ensemble que je peux accepter un tel comportement de sa part, sentiments ou non. Si les siens n’étaient pas réels, j’estime qu’elle pourrait avoir un minimum de considération envers les miens, quand bien même son métier se résume à discuter avec des hommes, boire en leur compagnie et accomplir d’autres choses que je préfère ne pas imaginer contre de l’argent. Cette simple idée me répugne toujours autant, et ce bien malgré moi.

Sans un mot je cherche le regard de celle qui fut autrefois ma petite amie, remarquant qu’elle n’a en rien la même attitude que celle qu’elle a adopté au cours de nos dernières entrevues. Je souris un peu en l’entendant reprendre, presque amusé par ce qu’elle me dit.

« Assez fait ? Je n’ai rien fait du tout. »

Je décroise les bras et me redresse avant de m’éloigner de la porte, passant à côté du canapé en caressant Arisu qui vient de se réveiller et de grimper sur le dossier, juste avant de rejoindre la cuisine où j’ai abandonné mon paquet de cigarettes et de m’asseoir sur le canapé pour en allumer une. Certes, Yun Hua sera sûrement furieuse en rentrant, mais j’en ai besoin là, de suite, et je doute que ce soit le problème de Hikari, à vrai dire.

« Tu sais, si c’était aussi facile, je t’aurais oublié au moment même où on m’a donné ce conseil la première fois. Sauf que tu vois, Hikari, ça ne fonctionne pas comme ça.  »

Pourtant, j’ai essayé. J’ai essayé de ne pas y penser, de me changer les idées, et j’ai fini totalement ivre, à sortir sans vraiment faire attention, jusqu’à ce soir où j’ai rencontré le chemin de Roy et où j’ai failli mettre ma vie en danger. Si j’avais pu y arriver, j’aurais certainement tiré un trait sur elle le jour même où j’ai compris qu’elle s’était jouée de moi, le jour même où j’ai réalisé que j’avais été stupide. J’inspire profondément la bouffée que je viens de tirer, laissant le reste de la fumer m’échapper par la suite alors que je me redresse pour chercher un cendrier et y déposer les cendres.

« Tu devrais enlever ta veste. Vu comment ça part, tu es encore là pour un moment. »

Je lui adresse un sourire, comme si de rien n’était, juste pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas près de sortir si elle continue à me tenir tête comme ça. On pourra dire ce que l’on veut de moi, que je suis un imbécile sans cœur totalement obsédé par l’argent, un connard qui passe son temps à dénigrer les femmes ou je ne sais quelle autre connerie que l’on pourrait dire à mon sujet, même que je suis infidèle ; je ne serai pas la personne qui ignorera une autre alors qu’elle ira mal. Je ne l’ai pas fait avec Yun Hua, je ne le ferai pas avec Hikari. Elle pourra raconter tous les mensonges qu’elle souhaite, proférer toutes les menaces du monde, me répéter, encore et encore, à quel point notre relation était fausse, vaine, imaginaire, toutes les imbécilités qu’elle pourrait trouver ; je ne ferai jamais comme si de rien n’était. Jamais.

« À partir du moment où tu es venue frapper à ma porte, ça me regarde. »

Sur ces mots, je pose le cendrier sur la table et pousse un profond soupir alors que je porte la cigarette à mes lèvres une nouvelle fois avant de lever les yeux vers elle, laissant échapper la fumée.

« Alors ? »


(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 16:53
“Tonight I wanna cry ”

Ryû en avait plus qu’assez fait. Quoi qu’il se passe, il a toujours été là pour elle et aujourd’hui encore, malgré toutes ces années, malgré le mal qu’elle lui avait causé, il l’accueillait chez lui - apparemment - et s’inquiétait. Pourquoi ? Pourquoi parmi toutes ces filles, il l’avait choisi elle à l’époque ? Pourquoi était-il tombé amoureux d’elle ? Qu’est-ce qu’elle avait de plus que les autres ? Elle n’avait rien de spéciale, elle était lâche et plus sensible qu’elle n’y paraissait. Pourtant, c’était de cette fille banal que le garçon s’était entiché. Elle, plus que les autres... Hikari avait sincèrement été heureuse à ses côtés, si elle lui avait avoué le contraire, elle l’avait aimé comme une folle. Il était sa vie, son tout, le pourquoi elle se battait et pourquoi elle avançait. Il était celui avec qui elle se voyait déjà marié, avec des enfants merveilleux dans une petite maison en bord de mer. Le rêve certainement de n’importe quelle jeune femme amoureuse. Quand tout s’était brisé pour elle, la première chose qu’Hikari avait regretté était les sentiments que son ex-fiancé avait à son égard. Son chagrin l’avait déchiré tellement de fois. La simple idée de savoir à quel point son amour souffrait, à quel point il était blessé par sa faute l’avait rendu plus mal qu’il ne l’imaginait. Elle ne désirait que son bonheur et même si ça avait été auprès d’une autre, elle aurait préféré si cela lui permettait de ne pas être malheureux à cause d’elle. Oui, ils avaient partagé de bons moments ensemble, ils s’aimaient sincèrement comme ces protagonistes qu’on voyait dans les dramas et ils auraient pu aller loin tous les deux si Shota ne s’était pas immiscé dans leur existence. Elle était contente de garder tous ces précieux souvenirs dans son coeur cependant, elle se considérait égoïste de songer à cela alors que son plus grand amour en avait tant pâti. Et malgré ça, il était toujours là.

Pourtant, lorsque Ryû lui conseilla de retirer sa veste, la jeune femme n’en fit rien si ce n’était au contraire, de resserrer un peu plus ses doigts sur cette dernière. Elle ne pouvait pas l’enlever. Quitte à mourir de chaud, elle ne la retirerait pas... Son ex-fiancé verrait que son état était encore plus désastreux, il se poserait des tas de question et elle ne saurait lui mentir. Pas encore. Pourquoi ne pouvait-il simplement pas l’oublier et la laisser partir ? Ca ne lui plaisait pas de se savoir enfermé... Elle avait peur et se sentait toujours plus vulnérable. Ses pas marchèrent doucement en arrière, jusqu’à ce que son corps heurte un meuble derrière elle, la faisant aussitôt sursauter. Qu’est-ce qu’elle pouvait inventer pour qu’il la croit ? Elle n’était pas en condition de réfléchir. Elle avait envie de mentir, de lui dire de ne pas s’inquiéter, qu’elle s’était simplement disputé avec son petit ami cependant elle en était incapable.

- Je t’en prie Ryû... Laisse-moi partir...

Sa voix était faible, triste, anéanti même. Elle était exténuée de toute cette histoire. Elle aurait voulu disparaître pour de bon, partir loin d’ici, prendre le premier avion puis recommencer une nouvelle vie où Shota ne la retrouverait pas... Où Ryû ne serait pas là pour entraver sa route et se tracasser à son sujet, où il ne pourrait pas découvrir la vérité... Les larmes avaient commencé à couler d’elles-mêmes sans qu’Hikari ne puisse les contenir. Sa vue se troublait par le brouillard causé par ses pleurs et elle avait beau tenté de les essuyer, elle revenait en torrent le long de ses joues.

- Ah... Ce n’est pas possible... Ce n’est pas le moment de pleurer... Ragea-t-elle pour elle-même tandis que ses doigts frêles frottaient ses yeux, Je suis désolé, d’accord... Je suis désolé pour tout ce que j’ai fait... Mais laisse-moi m’en aller... Ne reviens pas dans ma vie à chaque fois, je t’en prie...

Sa détresse pouvait se ressentir à des kilomètres... Autant par ses mots que par ses pleurs. Tout ça était bien trop douloureux pour que la jeune femme parvienne à le supporter.



(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 17:36
“Tonight I wanna cry ”

Les choses sont entre ses mains. Si elle décide de parler rapidement, elle partira tout aussi vite. Tout ce que je souhaite, c’est qu’elle ne perde pas son temps à m’inventer des mensonges que je n’aurai de toute façon pas envie de croire. Pourquoi venir chez moi et demander à voir Yun Hua en étant visiblement à bout de nerfs alors qu’elle n’a rien ? Je ne vois même pas pourquoi elle s’entête à prétendre que ça ne me regarde pas et qu’elle n’a rien. J’en ai peut-être l’air par moment, mais je ne suis pas con, et je crois même être plus capable de l’écouter que jamais, si elle a besoin de parler. Ici, pas de public que l’on pourrait déranger en haussant le ton, pas de personnes à impressionner, à qui prouver à quel point nous sommes fiers, chacun de notre côté. A-t-elle besoin de me mentir ici ? Si mensonge il y a, évidemment. Je ne la laisserai pas partir tant qu’elle n’aura pas décidé de m’expliquer ce qui ne va pas, quitte à m’entêter pour rien. Même si c’est « juste » parce qu’un imbécile a osé lui faire du mal en la touchant ou je ne sais quoi, je ne peux pas me permettre de la laisser filer sans explication.

Un soupir m’échappe lorsque je la vois refuser d’enlever sa veste. Quoi ? Pourquoi ? Je fronce les sourcils en l’observant, essayant de comprendre ce qu’il se passe. A-t-elle peur de moi, maintenant ? Je n’ai strictement rien fait dans ce but, bien que j’aie été horriblement cruel dans mes mots la dernière fois que nous nous sommes croisés. Sans compter que je ne vois pas pourquoi je lui ferais du mal.

« Je t’ai dit non. » Soupiré-je, las, en déposant la cigarette sur le bord du cendrier.

Quand je lève les yeux vers elle à nouveau, je constate qu’elle s’est mise à pleurer et je me trouve incapable de dire quoi que ce soit. Je peux juste rester là pendant quelques secondes, la regarder sans savoir comment agir. Pourquoi ? C’est si grave que ça ? Je prends une longue inspiration alors qu’elle reprend la parole, maudissant la fierté qu’elle semble avoir et qui doit sans doute égaler la mienne, à entendre la manière dont elle se parle. L’entendre s’excuser comme ça me donne également un sentiment étrange et terriblement douloureux, mais au lieu de comprendre et d’accepter ce qu’elle vient de me dire, je laisse le silence planer quelques secondes avant qu’un nouveau soupir ne m’échappe.

« Tu sais, je devrais être heureux. » Dis-je en me redressant avant de m’approcher d’elle sans la quitter du regard. « La femme qui m’a fait tant de mal est là, dans mon salon, en train de pleurer pour une raison inconnue. N’importe qui me dirait que c’est bien fait pour elle et que ce ne sont pas mes problèmes. N’importe qui serait heureux. »

Je passe une main dans mes cheveux alors que je jette un regard sur le côté, comme pour chercher une solution à cette situation, mais elle ne vient pas, juste quelques larmes que je tente de réprimer en me mordant légèrement la lèvre alors que je prends une profonde inspiration.

« Je suis pas n’importe qui, Hikari. » Reprends-je après un instant. « J’arrive pas à être heureux de te voir comme ça. »

Jamais encore je n’ai autant regretté d’être incapable de l’oublier. J’aimerais tirer un trait sur cette relation, définitivement, mais je n’y parviens pas, et voir Hikari en pleurs ne m’aide pas. C’est sans doute pour cette raison que je m’approche d’elle quelques secondes plus tard, ne trouvant rien d’autre à faire que la prendre dans mes bras, quitte à me faire repousser pour avoir osé faire un tel geste. Il ne me faut qu’un instant de plus pour décider de découvrir ce qu’elle me cache, si elle ne souhaite pas me le dire d’elle-même, et c’est pour cette raison que je me débrouille pour l’empêcher de serrer ses bras contre elle, constatant l’état de ses vêtements, avant de relever les yeux vers elle.

« Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? »



(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 20:59
“Tonight I wanna cry ”

Elle savait que Ryû ne serait pas heureux de la voir pleurer, elle savait aussi que s’il lui avait hurlé vouloir qu’elle « crève » l’autrefois, il n’en pensait pas un mot, quand bien même ça l’avait vexée. Peut-être qu’à son tour Hikari était trop naïve, qu’elle idéalisait trop cet homme qu’elle avait tant aimé néanmoins il avait toujours pris soin d’elle, il avait toujours été incroyablement doux et même après une dispute, s’il lui arrivait quelque chose, son ex-fiancé était présent à ses côtés avec une lueur empli d’inquiétude au creux des yeux. Il était ce genre de garçon très maladroit, qui tentait de jouer les durs mais qui avait en vérité un coeur en or. Il était l’homme rêvé de nombreuses filles et c’était elle qui l’avait eu. C’était elle qui avait charmé son coeur tout comme il avait réussi à faire chavirer le sien. Quand on a connu un amour comme le leur, on ne peut qu’être affecté de voir l’autre dans un piteux état non ? C’était l’une des raisons pour laquelle, la jeune femme ne souhaitait pas rester ici. Elle ne voulait pas que Ryû se tourmente pour elle, qu’il soit mal de la voir dans de telles conditions et qu’ils se posent des questions. Elle n’en avait pas le droit. Pas après tout ce qu’elle lui avait fait. C’était trop simple de revenir après des années, de dire que Shota était violent avec elle et qu’il lui faisait peur, qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle aurait préféré mourir plutôt que d’avoir à le supporter un jour de plus. Ryû ne méritait pas tout ça... C’était comme elle lui avait dit, il en avait déjà assez fait. Qu’il arrête ça maintenant. Elle n’en pouvait plus. Sa carapace qu’elle s’était créé pendant des années se brisaient peu à peu... Elle peinait à faire semblant face à lui, à continuer de jouer la comédie et elle ne voulait pas flancher devant lui. Pour une fois que la jeune femme choisissait de faire quelque chose de bien, pourquoi ne réussissait-elle pas ? Pourquoi craquait-elle maintenant ? Oui, au fond d’elle, elle avait besoin de lui... Elle avait besoin de se dire qu’elle n’était pas seule et qu’on la sorte de ce calvaire dans lequel elle vivait depuis des années... Mais, elle ne souhaitait pas infliger cela à Ryû. Elle lui avait menti pendant tout ce temps pour le protéger, pour se protéger parce qu’elle était terrifiée et maintenant, elle serait en mesure de lui expliquer la vérité. Non.

Les gouttes perlaient d’elles-mêmes le long de son visage pâle, impossible pour elle de les arrêter. C’était trop douloureux... Encore plus de se trouver face à lui et de se rendre compte un peu plus qu’il ne comptait pas abandonner jusqu’à ce qu’elle lui ait détaillé ce qui lui arrivait. Elle s’était fait avoir par ses bras qui avaient entouré ses épaules, en silence, elle s’était allée sans songer au fait que son ex-fiancé pourrait remarquer l’état de ses vêtements. Par réflexe, elle avait aussitôt refermé sa veste avant de se reculer et de se cogner contre le meuble de plus bel. Ses yeux reflétaient sa panique et elle secoua vivement sa tête comme pour dire qu’elle ne pouvait pas parler. Ses sanglots étaient revenus à cause de son chagrin mais aussi parce que toutes ces années lui revenaient en tête, ces derniers moments avec Shota et sa main qu’il levait sur elle pour obtenir ce qu’il désirait.

- Rien... Répondit-elle dans un souffle.

C’était assurément le pire mensonge qu’elle avait pu faire durant dans son existence puisqu’il était évident qu’elle ne disait pas la vérité. Cela se lisait au travers de ses pupilles qui transmettaient toute son angoisse et sa crainte. Et si Shota revenait ? S’il apprenait qu’elle en avait parlé à Ryû, qu’est-ce qu’il ferait ? Ses bras commençaient à trembler, son coeur battait d’un rythme effréné alors que la jeune femme n’était qu’en train de paniquer de plus en plus. Elle ne voulait plus rester enfermé ici, elle voulait partir. Fuir. Arrêter de songer à tout cela. Oublier. Lorsque son vis-à-vis sembla s’approcher, machinalement, elle le repoussa de sa faible force sans sécher ses pleurs.

- Ne me touche pas ! S’était écriée la jeune femme avant de ramener ses bras autour de sa poitrine, resserrant la pression de ses doigts comme pour se protéger, Ne me touche plus... Je t’en prie, ne me touche pas... Laisse-moi partir...

Elle n’était même pas certaine d’avoir envie de s’en aller... Elle souhaitait simplement retirer ses images affreuses qui hantaient son esprit, qui la terrorisait un peu plus à chaque fois et qui lui rappelait toujours autant les actes horribles de son père.

- Pardon...


Sa voix n’était que murmure, rongée par cette peine alors qu’elle n’osait plus le regarder et qu’en réalité, elle s’apercevait de plus en plus, qu’elle ne serait pas capable de tenir seul plus longtemps. Au fond, elle avait toujours eu besoin de quelqu’un et par-dessus tout, elle avait toujours eu besoin de lui.

- J’ai peur, Ryû... Je ne veux pas retourner là-bas...

Ses phalanges s’agrippèrent puissamment à ses bras puis sans un mot de plus, elle se plaça accroupi avant d’éclater en sanglot. Complètement.


(c) me'ow

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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 21:49
“Tonight I wanna cry ”

Je cherche à comprendre, encore, toujours, comment nous avons pu finir dans une telle situation. Hikari et moi étions tellement heureux, tellement prêts à tout. Peu importe les doutes que mes connaissances avaient pu émettre à notre sujet au début de notre relation, je les avais toujours balayé d’un revers de main avant de retourner aux sentiments que je pouvais avoir pour elle. Pendant quelques magnifiques années, elle était devenue la personne la plus importante de ma vie, chaque jour un peu plus, et je me voyais sérieusement continuer sur le même chemin avec elle ; jusqu’au jour où tout s’est effondré avec son départ. Je ne compte plus les heures que j’ai pu passer à attendre, à me dire qu’elle avait simplement été prise d’une folie soudaine et qu’elle allait revenir ; je n’ai même plus envie de penser à ces soirées où je me demandais tout simplement où elle était, ce qu’elle faisait, pourquoi elle était soudainement sortie de ma vie, sans même me laisser une chance de la rattraper, de la retrouver, de comprendre ce qui s’était passé pour qu’elle prenne cette décision stupide. La douleur que j’ai ressenti le jour où j’ai compris qu’elle ne reviendrait pas est tout simplement indescriptible, tout comme ce vide quand je repense à cette période de ma vie où j’ai vraiment perdu pied et qui me poursuit aujourd’hui encore. Un peu comme le present perfect en anglais. Hikari ne peut peut-être pas le comprendre, mais malgré tout ça, je suis toujours là. Elle est peut-être partie mais, au fond de moi, je suis toujours un peu cet homme qui attend un message qui n’arrive jamais, une raison non-communiquée. Un peu comme un film dont il manquerait un chapitre, ou plutôt comme une série dont un épisode aurait été censuré, rendant la compréhension du tout quasiment impossible, et je ne parviens pas, en dépit de tous mes efforts, à passer au-dessus de cette sensation désagréable.

Alors non, elle ne peut pas me demander de laisser une nouvelle case vide. Je ne peux pas faire comme si je ne l’avais pas vue ce soir, dans son état actuel, et encore moins maintenant qu’elle me répète son mensonge en s’écartant de moi. La voyant faire, je fronce les sourcils et m’adresse à elle sans vraiment attendre, percevant évidemment le mensonge dans sa voix.

« Hikari, bordel, tu ne peux pas t’excuser pour « tout ce que tu as fait » et mentir encore après. »

L’agacement est clairement sensible, mais qui ne serait pas énervé d’être pris pour un imbécile d’une telle façon ? Je ne supporte pas ça. Pas lorsque j’essaie d’aider les autres. Pas lorsqu’il s’agit d’une personne que j’ai véritablement aidée, même si ce n’était pas réciproque. Je ferme les yeux quelques secondes et pince l’arête de mon nez en essayant de trouver un moyen de lui faire entendre raison. Il n’y a pas trente-six mille solutions, après tout, ça devrait être assez facile. Pourtant, j’ai l’impression qu’il s’agit d’un horrible casse-tête, et alors que j’aimerais m’approcher pour lui demander si elle considère vraiment que « ça » ce n’est rien, je me vois une fois de plus repoussé. Mais qu’est-ce qu’il s’est passé, putain ? À sa réaction, je lève mes mains de part et d’autre de mon visage, doigts écartés, pour prouver mon innocence.

« Ok, ok ! Je te touche pas, mais explique-toi alors. »

Après quelques courtes secondes, j’enfonce les mains dans les poches de mon jeans, le regard toujours posé sur Hikari alors que celle-ci s’excuse et que je garde le silence. Mes pensées, elles, semblent plus confuses que jamais, et j’ignore même ce que je dois penser d’elle à cet instant. Elle a l’air tellement différente des autres fois où l’on s’est croisés récemment. Elle a l’air tellement… tellement… Je ne sais pas. Les dents serrées, je tente de conserver un certain calme, de ne pas laisser transparaître outre mesure à quel point elle m’inquiète, mais je ne peux pas m’empêcher de m’en faire. J’ai ce foutu nœud à la gorge qui m’empêche de me convaincre moi-même et, quand je la vois s’effondrer après une simple phrase, mes yeux se font ronds.

Sans même chercher à m’en empêcher, je pose un genou à terre et vient l’entourer de mes bras à nouveau. Katsura Ryû, imbécile. Je sais parfaitement que je ne devrais pas me comporter comme ça, que je devrais prendre de la distance par rapport à elle au lieu d’agir comme un imbécile sentimental incapable de passer à autre chose après de si longues années d’absence, mais c’est comme si j’en étais tout simplement incapable. Je ne prononce pas un mot alors que je me débrouille pour l’enlacer, pas plus qu’au moment où je glisse une main dans ses cheveux pour l’approcher un peu plus de moi, mais je suis rapidement contraint de fermer les yeux et de me concentrer pour ne pas céder à cette furieuse envie de l’accompagner.

« Hikari, calme-toi… Je suis là. »

Encore, toujours. En fait, j’ai l’impression que je serai toujours là, d’une façon ou d’une autre. Elle restera à jamais la première femme que j’aurai souhaité épouser et, maintenant encore, j’ai l’impression que cela m’empêche de me comporter comme un parfait inconnu envers elle.

« Il s’est passé quelque chose au travail ? » Je suis tellement con, je ne parviens même pas à trouver quoi dire sans avoir l’air encore plus stupide. « Quelqu’un t’a fait du mal ? »

Sans pour autant la lâcher, je cherche le regard de mon ex-fiancée, espérant ne pas me prendre un mur à nouveau. J’aimerais réussir à conserver une certaine distance avec elle mais… Au final, je m’en sens juste incapable.

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Ce message a été posté Jeu 29 Oct - 23:17
“Tonight I wanna cry ”

Elle s’injuriait intérieurement d’être aussi faible mais maintenant c’était trop tard. Son coeur criait au martyre et Hikari n’était pas en mesure d’arrêter le flux de ses larmes qui s’écoulait. Elle n’en pouvait plus. Elle avait l’impression de libérer une souffrance qu’elle avait gardé en elle pendant si longtemps. Elle aurait du s’y attendre à ce qu’un jour ou l’autre elle finisse par craquer cependant à choisir, la jeune femme aurait préféré que cela ne se fasse pas dans les bras de son ex-fiancé. Mais, à présent qu’elle y réfléchissait, il n’y avait justement que lui qui aurait pu la faire flancher. Parce qu’il était son grand amour, il était celui qui la connaissait mieux que quiconque et qui l’avait accepté avec ses qualités comme ses défauts. Il avait été sa source de chaleur, sa protection, son besoin, son oxygène, tout ce dont il lui était nécessaire pour être heureuse. Parce que oui, il était son bonheur également. Et dés le moment où elle était sorti de son existence, elle s’était forgée un masque, une carapace que personne n’aurait pu franchir. C’était soit disant sa force cependant Hikari n’avait jamais été capable de jouer cent pourcents la comédie avec Ryû. Elle était trop faible face à lui. D’où le fait qu’elle s’était rapidement enfui ce jour-là parce qu’elle savait que si elle devait l’affronter réellement, le garçon aurait su lire le faux du vrai dans ses yeux, il aurait su qu’il y avait quelque chose de bizarre et peut-être aurait-il cherché à la protéger. Peut-être qu’il aurait pu et qu’il aurait réussi. Mais Shota lui faisait bien trop peur pour qu’elle ose en parler. Tout comme son père quand elle était plus jeune... Il lui avait fallu énormément de temps avant qu’elle décide à agir pour sauver sa mère et elle, mettant ses pires craintes de côté. Au fond, une part d’elle avait tant désiré que son ex-fiancé s’aperçoive de ses tracas, qu’il la sorte de là néanmoins ceci n’avait été qu’une réflexion égoïste de sa part mais qui savait où ils en seraient aujourd’hui si Hikari n’avait pas été si effrayée, si elle avait choisi de lui en parler plutôt que de prendre ses jambes à son coup. Shota était doué dans la manipulation, il était doué pour lui faire croire des tas de choses et ça l’avait retenu pendant des années... Aujourd’hui, elle n’était plus à sa près. Il pouvait en finir avec elle s’il le désirait, elle était à bout. Probablement le pourquoi elle s’était échappée parce qu’elle savait que, au point où elle en était, elle n’avait plus grand chose à perdre.

Le fait était que son amour d’antan était trop fort face à elle... Elle ne pouvait être vulnérable que face à lui donc au bout du compte, si elle craquait, c’était justement parce que Ryû était là. Et peut-être que c’était ce que la jeune femme avait attendu depuis longtemps. Un peu de réconfort et d’affection dans ce monde de brut. Sans rien dire pour l’instant, ses phalanges se contractèrent sur le dos du garçon, son visage se nichant dans le creux de son cou tandis qu’elle persistait à pleurer encore. Et encore. Elle ignorait si c’était de douleur, de peur ou de soulagement mais libérer sa peine semblait lui enlever un poids énorme qu’elle gardait depuis tout ce temps.

- Shota... Finit-elle par avouer dans un souffle plein d’émotion.

Que pouvait-elle répondre d’autre ? Hikari n’avait pas envie de mentir. Il était trop tard et Ryû n’aurait pas cru si elle avait persisté à inventer encore n’importe quel bobard. Puis, elle n’avait pas le choix... Elle avait besoin d’aide. Elle ne s’en sortirait pas toute seule et en était désolé pour ce jeune homme... Parce qu’elle avait passé des années à lui faire vivre l’enfer, tout ça car elle ne parvenait pas à lui expliquer la vérité, qu’elle avait trop peur et à présent qu’il avait tant souffert, elle revenait comme une fleur... Qu’il lui pardonne pour cela, pour son égoïsme aussi. Mais pas pour sa lâcheté ni le mal qu’elle lui avait causé jusqu’ici. Elle n’avait pas le droit à son pardon.

- Ca a toujours été comme ça... Du début à la fin... J’avais juste... Peur, Ryû... Je ne savais pas quoi faire... Il me rappelait mon père... Mais j’arrive plus, j’en peux plus... Je ne veux plus subir ça...

Vraiment, elle préférait encore mourir plutôt que vivre un jour de plus dans la maison de son petit ami. Ses sanglots s’amplifièrent tandis que ses doigts se compressaient plus fortement sur le haut de son ex-fiancé à un point qu’elle aurait pu lui arracher face à cette douleur qui lui poignardait le coeur.

- Il me dégoûte... Il...

Les images revenaient défiler en maitre dans son esprit, la coupant dans ses mots et son corps entier s’était remis à trembler par la torture que cela lui rappelait. On pourrait lui broyait son âme encore et encore que cela ne serait pas aussi douloureux que ce que la jeune femme éprouvait en cet instant. Dans un murmure des plus infimes, presque inaudible, elle ajouta un « pardon » avant de renforcer cette étreinte afin de se rassurer mais aussi par peur que Ryû ne disparaisse. Elle avait du mal à se l’admettre mais plus que quiconque, Hikari avait besoin de lui.


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Ce message a été posté Sam 31 Oct - 0:30
“Tonight I wanna cry ”

J’ai toujours été tellement faible lorsqu’il était question d’Hikari. En fait, je pense que je suis faible tout simplement, même lorsqu’il ne s’agit pas d’elle, et que je ne peux pas m’en empêcher. Évidemment, lorsqu’elle entre en jeux, les choses sont beaucoup plus compliquées et je ne parviens pas à faire autrement que céder. C’est plus fort que moi, au final. Je tente d’éviter le contact, ou du moins est-ce ce que je prétends la plupart du temps, et j’essaie d’arrêter de penser à cette relation qui a été soudainement gâchée par le départ d’Hikari, mais je ne parviens pas à aller au bout de ma tentative et je finis toujours par y revenir. Dans le fond, ce n’est pas de ma faute, on ne peut pas contrôler ce que l’on ressent mais, si je pouvais me passer de ce sentiment désagréable, je le ferais sans hésiter. Aller vers elle à chaque fois que je la croise, lui parler alors que ce n’est pas nécessaire. Tout ça n’équivaut qu’à m’enfoncer un pieu dans le cœur à chaque fois et, au bout d’un moment, je finirai par en crever. Je le sais. Si seulement cela suffisait à me faire entendre raison, à me pousser à mettre mon ex-fiancée à la porte et passer à autre chose. Mais non, c’est visiblement trop demander à l’imbécile que je suis, à cet idiot qui préfère mille fois se faire du mal mais être certain que tout va bien pour celle qui l’a tant fait souffrir par le passé. Parfois, je me demande si mes parents m’ont livré avec un cerveau en état de marche, vraiment. Peut-être qu’ils ont oublié de décocher la case masochisme, quelque chose comme ça. Qui d’autre se laisserait souffrir comme ça, simplement pour ne pas peiner celle qu’il aimait ? Je suis un idiot.

Un idiot qui, lorsqu’Hikari s’accroche un peu à lui, ne peut s’empêcher de la retenir un peu plus. J’ai toujours détesté la voir dans ce genre de situation. Pendant de longues secondes, je la garde contre moi, sans même oser bouger plus que pour la serrer un peu plus contre moi alors que je sens qu’elle continue à pleurer. J’ignore toujours ce qu’il s’est passé, la raison pour laquelle elle a débarqué chez moi en larmes, prête à s’effondrer, mais j’ai l’impression que l’on est une fois encore venu remuer les souvenirs de tout ce temps que nous avons passé ensemble, elle et moi.

Après tout, pour elle, j’aurais fait n’importe quoi. Si j’avais du, pour une raison ou pour une autre, abandonner une partie de moi pour lui céder, je l’aurais fait sans hésitation. Pendant quelques années, quelques magnifiques années que je ne regretterai jamais, Hikari a été la seule personne à vraiment compter pour moi. J’ai été fou, totalement, même plus que maintenant, assez fou pour lui proposer de m’épouser le jour où je serais devenu riche après avoir monté notre entreprise. Assez fou pour penser que tout ce qu’elle m’avait dit était à l’époque était vrai, aussi. Il faut vraiment que j’essaie de me convaincre que tout n’était qu’un tissu de mensonge, pourtant je ne peux m’empêcher de tiquer au moment où elle reprend la parole, ce simple prénom suffisant à me hérisser le poil. La simple idée qu’elle soit encore avec un type comme lui me donne la nausée. Cependant, au lieu de lui demander directement pourquoi elle me parle de lui, je décide d’attendre qu’elle s’exprime d’elle-même, sans pour autant l’éloigner de moi.

« Hikari… »

Que puis-je lui dire à cet instant, alors qu’elle m’explique tout ça ? Certes, elle ne va pas dans les détails, mais la simple mention de son père suffit à me faire comprendre ce qu’elle veut dire et, sur le moment, je sens la colère en moi, plus que jamais. Ma seule envie serait d’aller trouver cet imbécile et de lui montrer ma façon de penser. Sauf que je ne suis pas un meurtrier, aux dernières nouvelles, même si c’est tout ce qu’il mériterait. Je pousse un profond soupir avant de resserrer l’étreinte que j’ai sur son corps, fermant les yeux en essayant d’éviter de pleurer à mon tour, bien que les larmes soient désormais venues les border.

« Tu n’es pas obligée de m’expliquer si tu ne veux pas… »

Sans la lâcher, je caresse ses cheveux, appuyant légèrement sa tête contre mon épaule dans l’espoir de parvenir à la calmer, mais je me sens moi-même de moins en moins capable de tenir le coup face à elle. Depuis des années, je me demande pourquoi elle est partie, comment ces choses ont pu nous arriver à nous, alors que l’on était si proche de cet idéal familial. Une maison, un ou des enfants, une petite vie tranquille, un boulot stable. Nous aurions pu avoir tout ça si Shota ne s’en était pas mêlé. Si cet imbécile n’avait pas décidé de partir avec Hikari alors que nous étions heureux comme jamais. Depuis notre séparation, la descente aux enfers ne s’est jamais arrêtée et, maintenant encore, je réalise à quel point cela m’a détruit. Pour cette raison, je ne tiens pas à ce qu’elle m’en parle si elle n’en a pas le courage ou pas l’envie… Je ne lui dirai pas par quoi je suis passé non plus. Malheureusement, faire table rase de tout ça est impossible également.

« Essaie juste de te calmer pour l’instant… » Dis-je finalement, m’éloignant un peu d’elle pour lui adresser un regard, bien que je ne fasse pas meilleure figure. Les yeux luisants malgré moi, je pince légèrement les lèvres avant d’esquiver son regard. « On va tout faire pour que tu n’y retournes pas. »

J’ignore encore comme on va s’y prendre, mais l’important pour l’instant est qu’elle arrête de pleurer. Je pousse un profond soupir alors que je me redresse, passant le dos de ma main à hauteur de ma bouche dans l’espoir de réprimer cette envie de pleurer et, après quelques secondes, je lui tends l’autre en esquissant un sourire qui peine à paraître.

« Ne reste pas par terre comme ça, relève-toi… »


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Ce message a été posté Dim 1 Nov - 18:50
“Tonight I wanna cry ”

Non, elle n’avait pas envie d’en parler. Elle n’avait pas envie de s’expliquer non plus. Certes cela lui aurait fait du bien toutefois s’il y avait bien une personne à qui Hikari voulait épargner les détails, c’était Ryû. Elle ne voulait pas qu’il se mette à comprendre à son tour, qu’il regrette et qu’il lui pardonne. C’était mieux s’il la voit comme cette garce qui lui avait volé son argent même si cela paraissait quelque peu compromis désormais. Elle s’en voulait tellement d’être si faible... Elle s’en voulait tellement de ne pas réussir à lui mentir ne serait-ce qu’une dernière fois... A présent c’était trop tard, son ex-fiancé ne le croirait plus. Mais qu’était-elle censée faire ? Pourquoi ne la repoussait-il pas ? Elle ne devrait pas être autorisée à ce qu’on la rassure de la sorte, pas même de ses bras chauds dans lesquelles, elle s’était toujours senti en sécurité. Pourtant, égoïstement, la jeune femme ne cessait d’agripper ses phalanges au haut du garçon, sans jamais sécher ses pleurs. Elle essayait toutefois ceux-ci revenaient s’abattre tout autant violemment le long de ses joues pâles. Elle était épuisée et aurait désiré un moment de répit dans ce monde affreux qu’elle aimait de moins en moins. Elle avait vécu comme une poupée pendant des années après tout... Elle ne voulait plus être cette fille là. Juste être elle-même. Elle n’avait plus envie d’être écœurée de ses propres actes, de se sentir sale et d’avoir envie de frapper la glace à chaque fois qu’elle croisait son reflet dans un miroir.

Peu à peu, ses larmes commençaient à s’estomper alors qu’elle écoutait les paroles du garçon en silence. Elle ignorait quoi lui dire si ce n’était des tas d’excuses, encore et encore, parce que Ryû ne méritait pas ça. Quand il se décala enfin, son regard riva sur ce dernier mais se rabaissa aussitôt lorsqu’elle constata qu’il était maintenant mal par sa faute. Soudainement froid, ses bras s’étaient resserrés l’un sur l’autre comme si ça pouvait la protéger des attaques extérieures cependant cela ne changeait rien. Malgré tout, Hikari était tout autant terrifiée et terriblement affligée par ce qu’elle causait à celui qu’elle avait tellement aimé. Jamais elle n’aurait voulu lui infliger tout ce qu’elle lui avait fait, jamais elle n’aurait voulu lui faire de la peine. Que son bonheur soit avec elle ou non l’importait peu du moment qu’il était heureux toutefois avec le temps, elle avait été obliger d’admettre que malheureusement, cela ne paraissait pas être le cas. Et aujourd’hui encore, égoïstement, elle venait lui faire du mal, ravivant des vieilles cicatrices du passé qu’elle n’avait jamais réussi à soigner.

- Je suis désolé, Ryû, Déclara la jeune femme d’une faible voix, ses sanglots ayant enfin cessé, J’aurais préféré t’épargner ça... Ne pleurs pas pour moi s’il te plaît, je ne mérite pas ça. Pas même à ce que tu en fasses autant... Tu es vraiment un idiot...

Contrairement à autrefois, cette « insulte » n’était pas méchante. Elle pourrait même être pris pour un compliment puisqu’il était un incroyable idiot. Après tout le mal qu’elle lui avait fait, il était encore là à s’occuper d’elle. Son ton transmettait une douceur inimaginable et son regard reflétait beaucoup de sincérité et de tendresse malgré sa peine... Mais Hikari n’en dit rien, finissant par se relever tout en refermant sa veste autour d’elle, par réflex.

- Ca ira... Je trouverais une solution... Ne t’en fait pas...

Ses mots ne semblaient pas convainquant. Elle-même ne devait pas réellement y croire puisque ses bras s’étaient remis à trembler... Elle avait envie de fuir d’ici, d’arrêter de peiner son ex fiancé et de sortir de sa vie seulement il y avait cette partie d’elle qui ne le voulait pas. Ses yeux le détaillaient sans le quitter et égoïstement, la jeune femme ne désirait qu’une seule chose, le serrer dans ses bras de nouveau. Juste une dernière fois. Une toute petite dernière fois... Après, elle partirait. Promis.

Et cela avait été plus fort qu’elle. S’approchant de lui, elle avait entouré ses bras frêles autour de sa taille, se blottissant un peu plus contre son torse alors que sa tête se nichait sur ses épaules.

- Mais... Merci, Echappa-t-elle dans un murmure tandis que ses paupières se fermaient afin d’apprécier cette douce étreinte, Pour tout, Ryû. Tu es vraiment quelqu’un de bien. Et moi, je suis une imbécile.

La pire de toute.



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Ce message a été posté Lun 2 Nov - 8:14
“Tonight I wanna cry ”

Quelque part, je sais que je n’ai pas envie qu’elle m’explique ce qu’elle a traversé. Savoir qu’elle a pu souffrir à cause de cet imbécile de Shota est largement suffisant, parce que je sais que je serais tout bonnement incapable de supporter la peine d’avoir été incapable de la protéger comme je l’aurais voulu. Alors que nous étions fiancés, alors qu’elle aurait pu devenir ma femme, la mère de mes enfants, et qu’elle était déjà devenue mon pilier le plus important, j’ai été incapable de l’empêcher de tomber dans un piège comme celui de mon collaborateur. Pourtant, j’aurais du. J’aurais du réaliser à quel point cet idiot pouvait être violent, à quel point il pouvait ressembler au père de Hikari. Comment comprendre une chose que l’on ne voit pas ? Jamais je n’ai eu l’occasion d’être témoin de son comportement, mais je l’aurais certainement tué si cela avait été le cas. Maintenant encore : pour m’avoir tout pris, pour avoir fait de moi celui que je suis devenu. On avait tellement de projets à l’époque. Tous envolés.

« Je ne pleure pas. » Je ne mens pas non plus, évidemment.

Je passe distraitement le dos de ma main contre ma joue pour essuyer la larme qui vient d’y rouler, évitant de croiser le regard de Hikari. Imbécile. Je ne me savais pas aussi émotif. Merveilleux, pleurer pour mon ex alors qu’elle a besoin qu’on l’aide. Ryû Katsura, tu es certainement le gars le plus utile du monde. Pourtant, je n’ai pas pu empêcher cette saleté de rouler sur ma joue, même en ayant l’envie ; je suis peut-être trop fier, mais il y a des choses qu’il ne faut pas me demander, et je crois qu’être fort devant mon ex-fiancée figure en tête de liste. Si seulement je parvenais à trouver quoi dire, quoi faire, le tout sans passer pour un idiot plus que je ne le fais déjà. Actuellement, c’est comme si j’étais coincé dans une pièce pleine de bruit, incapable de savoir lequel écouter, sur lequel me concentrer. J’ai l’impression de devenir fou.

« Tu ne pars pas avant qu’on ait trouvé une solution. » Rétorqué-je sérieusement, secouant la tête pour appuyer mes dires. « Tu feras quoi s’il te retrouve, hein ? »

S’il lui a déjà fait du mal, je n’ose qu’à peine imaginer ce qu’il serait capable de lui faire en la retrouvant. Je suis peut-être perdu, mais pas au point d’en oublier les risques. Je m’en voudrais tellement s’il lui arrivait quelque chose par ma faute.

Je laisse le silence planer durant quelques secondes tandis que mes yeux encore humides cherchent les siens. Lorsque je l’entoure de mes bras pour la serrer contre moi, ils se ferment et je reconnais cette sensation qui m’avait manqué pendant tout ce temps. Le calme. Ce silence qui n’en est pas tout à fait un car, quelque part, je peux y entendre un rythme, un battement régulier que je reconnaitrais entre mille. Mon cœur. Rien de plus que ça. Un soupir m’échappe alors que l’étreinte de mes bras se resserre autour du corps de mon ex-fiancée quand ses mots parviennent à mes oreilles.

« Tu n’as pas à me dire merci, Hikari… J’aurais du te protéger, j’aurais du le voir. »

Mais j’en ai été incapable. J’ai laissé tout ce que l’on possédait voler en fumée, cette histoire que l’on avait construite petit à petit. Certes, elle est partie, Shota a mis au point ce plan machiavélique ; cela n’empêche pas que je sois coupable de ce qu’il m’arrive, si ? Je n’ai pas pu protéger la personne qui comptait le plus à mes yeux et maintenant j’ai l’impression de ne plus pouvoir la laisser partir. C’est juste impossible.

Je la garde contre moi quelques secondes encore avant de m’éloigner un peu pour scruter son regard en silence, laissant une main caresser distraitement ses cheveux alors que mes yeux glissent sur elle, sur ces traits que je connais depuis si longtemps, ce visage que j’ai vu tant de fois en rêve sans pouvoir l’oublier, comme pour me rappeler ce que j’avais perdu. Mes doigts viennent délicatement passer sur sa joue, redécouvrant la douceur de cette peau qu’ils ont si souvent exploré et, au bout de quelques secondes, mes lèvres viennent à la rencontre des siennes durant quelques secondes, amenuisant un peu plus la distance qui se trouve entre nous, cette distance que je m’impose depuis le début. C’est passé, pas vrai ? Tout ce qui a pu arriver est passé… J’aimerais tellement que ce soit vrai.


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Ce message a été posté Lun 2 Nov - 23:01
“Tonight I wanna cry ”

Elle ne voulait pas entendre ces mots s’enfuir de la bouche de son ex-fiancé. Il n’avait rien à se reprocher parce que même si une part d’elle souhaitait qu’il lui vienne en aide à l’époque, Ryû ne pouvait pas savoir. Elle avait tout fait pour qu’il ne s’en rende pas compte, elle n’avait pas voulu qu’il s’en mêle et qu’il la voit de la sorte. Elle était terrifiée, c’était vrai. Shota l’effrayait et elle ignorait ce dont il était capable si elle en parlait à son premier véritable amour. Elle avait bien joué la comédie... Malgré la douleur, malgré ce que ce garçon lui faisait subir, Hikari arrivait à changer la donne quand Ryû était là. Probablement parce qu’il n’y avait que lui qui était capable d’apaiser ses maux, qu’il était le seul avec qui elle se sentait bien et qui pouvait la toucher. Bien que sur la fin, ils ne faisaient plus rien, qu’elle devenait de plus en plus distante et qu’elle avait peur de ce qu’il pourrait découvrir. Elle avait continué de lui sourire pourtant... Jusqu’au dernier jour, ses esquisses qu’elle lui accordait étaient des plus sincères. Son amour l’était également néanmoins elle n’attendait pas à ce qu’il la protège. Il l’avait déjà assez fait par le passé et jamais elle n’aurait souhaité le mêler à cette histoire. Si, égoïstement, elle aurait préféré qu’il tue ce vaurien, cette part d’elle qui la rendait si douce et si chaleureuse refusait de voir son fiancé devenir ce genre d’homme. Elle préférait qu’il la déteste, qu’il la croit horrible plutôt que se dire qu’il aurait pu lui éviter un calvaire inimaginable, qu’il aurait du voir ce qu’elle traversait... Puisque ce n’était pas de sa faute à lui. Mais bel et bien de la sienne. Elle aurait pu lui en parler, lui dire qu’elle n’aimait pas ce Shota, qu’il lui faisait trop peur et qu’il était violent avec elle parfois. Elle aurait pu mettre Ryû en garde, l’avertir que son collaborateur n’en était en fait pas un et que les projets qu’il avait étaient loin d’être saint. Elle n’aurait jamais du fuir comme elle l’avait fait et elle n’avait pas envie que le jeune homme pardonne ses actes. Puisqu’elle-même en était incapable.

Pourtant, elle refusait de se décaler de ses bras. Si ce n’était qu’un soir, on ne lui reprocherait pas de s’être laissé allé et d’avoir profité de la présence de celui qu’elle avait tant aimé une dernière fois. Elle aurait aimé que cet instant dure une éternité, que ses caresses ne soient qu’un rêve infini et que ses lèvres contre les siennes ne soient pas rien qu’un mirage, que Ryû était bel et bien là, qu’ils étaient retournés des années en arrière comme si rien n’avait changé. Ce qui n’était pas possible... Il y avait quelque chose d’inévitable qui les rendait différent de ce qu’ils étaient autrefois. Ils étaient tous les deux brisés. Comme si leurs âmes s’étaient dispersés en mille morceau, qu’il n’y avait plus qu’une coquille vide qui n’attendait à apprendre à vivre à nouveau.

Elle aurait dû le repousser, lui dire que ce n’était pas bien de faire ça, qu’elle ne méritait pas autant de tendresse toutefois la jeune femme en fut incapable. Elle n’avait plus rien à perdre et dire qu’elle n’en avait pas envie serait un abominable mensonge. Cela faisait des années que son coeur ne s’était pas autant allégé et qu’il adoptait un rythme effroyable, une douce chaleur naissant à l’intérieur. Ses phalanges s’étaient posés sur la joue de son ex-fiancé, le lui câlinant avec douceur tandis qu’elle répondait à son baiser. Là encore, Hikari aurait souhaité que ce moment ne s’arrête jamais, qu’elle puisse profiter de ses lèvres qui lui avaient tant manqué une dernière fois seulement elle n’avait pas eu d’autres choix que de se reculer pour reprendre son souffle. Elle avait encore envie de pleurer... Mais pour une sensation différente cette fois-ci. Toutes ces années à ses côtés lui revenaient en tête, lui rappelant ce qu’elle avait manqué, ce qu’ils avaient vécu tous les deux, cette séparation affreuse alors qu’ils auraient pu être heureux et que jamais, ô grand jamais, ils ne pourraient retourner ensemble. Elle aurait tout donné pour être auprès de lui de plus bel cependant elle n’en ferait rien parce qu’elle n’en avait pas le droit et qu’elle ne serait pas en mesure de lui offrir tout ce qu’il lui avait apporté jusque là. Et quelque part, ça l’affligeait rien que l’idée de se dire qu’elle allait le perdre pour de bon cette fois. S’il la détestait, ça n’avait pas d’importance, ils étaient quand même accrochés à l’autre d’une certaine manière mais il n’y avait jamais eu de rupture officielle... Quand elle franchirait cette porte, Hikari savait que plus rien ne serait pareil, qu’elle n’aurait plus l’espoir de pouvoir le toucher encore ou même de l’embrasser. Se dire que ça serait bel et bien terminé, une partie d’elle n’arrivait pas à l’admettre. Ses doigts se crispèrent au dos de sa chemise et machinalement, ses yeux se baissèrent pour ne pas avoir à croiser les siens qui aujourd’hui encore parvenaient à la faire chavirer...

- Tu n’as pas à te reprocher quoi ce que soit, Ryû... Souffla-t-elle enfin, Je ne t’ai pas laissé l’occasion de le voir... Je suis désolé. C’est de ma faute à moi... Pour ne pas avoir été assez forte pour t’en parler... Pour venir chez toi aujourd’hui alors que je m’étais promis de ne jamais te faire entendre la vérité... C’est moi l’imbécile dans cette histoire... Si j’avais été plus forte, j’aurais pu nous sauver, j’aurais pu trouver une solution... Je... Pardon...

A chaque mot qu’elle prononçait, la pression de ses phalanges à son vêtement s’accentuait alors qu’elle même aurait tellement voulu que Shota morde la poussière pour ce qu’il leur avait fait subir.

- Je n’arrive plus à mentir, je ne veux plus et... Je suis égoïste. Mais je n’ai jamais supporté au plus profond de mon âme que tu penses ça de moi... Je t’ai toujours aimé, Ryû. Toujours. Notre histoire n’était pas un mensonge.

C’était la plus belle de toute.


(c) me'ow

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Ce message a été posté Lun 9 Nov - 0:18
“Tonight I wanna cry ”

Si l’on m’avait dit que cette soirée terminerait de cette façon, que j’apprendrais tout ce que j’ai souhaité savoir pendant des dernières années, je n’y aurais certainement jamais cru. Comment ? Comment puis-je avoir été aveugle durant toutes ces années, penser qu’Hikari n’avait rien à faire de moi et de ce que son départ avait pu causer ?  J’ai tellement de mal à croire tout ce qu’il se passe à l’instant ; j’ai envie de me pincer, que n’importe qui arrive et me colle quelques claques afin de me réveiller, que l’on me dise que je suis en train d’imaginer tout ce qu’il se passe. Sauf que ça n’arrivera pas. C’est bel et bien mon ex-fiancée qui se trouve devant moi, qui me parle, m’explique évasivement ce que j’ai attendu pendant tout ce temps. C’est elle que j’embrasse, celle à qui j’ai l’impression de ne pas pouvoir reprocher quoi que ce soit alors que j’aurais mille-et-une raison de le faire. Il me suffit d’y penser, pourtant, pour avoir envie d’abandonner tout ce que je pourrais avoir contre elle. Elle m’a l’air si sincère. C’est peut-être pour ça que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller cueillir ses lèvres, de m’approcher d’elle et de retrouver cette sensation si apaisante que j’ai connue pendant des années avant notre rupture.  C’est comme si tout était à refaire, j’ai l’impression de devenir totalement fou, d’être incapable de me raisonner.  N’ai-je pas été assez leurré ? Pourquoi n’arrivé-je pas à me détacher d’elle, au bout du compte ? Pendant cinq ans, j’ai pensé à Hikari chaque jour, sans parvenir à oublier notre histoire, et elle a ressurgi au moment où je pensais pouvoir me détacher d’elle. Pourquoi maintenant ? Il y a cinq ans, j’aurais pu la faire mienne, l’épouser, avoir cette vie que tant d’autres de mon âge ont déjà atteint. Sauf que les choses ne vont jamais comme on l’entend, évidemment.

Parfois, j’ai peur d’être tout simplement incapable de passer au-dessus un jour. Il paraît que l’on n’oublie jamais une personne qu’on a aimée. Au fond, je n’ai peut-être même pas envie d’oublier Hikari, ces moments qu’on a vécu, cette romance si niaise qu’on a connu. En y repensant, on devait vraiment être lourds pour les autres. Quand on pense que, maintenant, je suis sur le point de devenir père de l’enfant d’une femme que je n’aime pas et que celle à qui je suis marié m’ignore tout simplement… Au final, qu’est-ce que je fais ? N’importe quoi.

« Hikari… »

Perdu. Je suis totalement perdu dans ce que je veux et ce que je dois faire. Comme si rien n’était clair dans mon esprit. Pourtant, je sais parfaitement ce que je ressens, non ? Plus maintenant.

Incapable de trouver quoi ajouter, je la reprends contre moi, glissant à nouveau une main dans ses cheveux tandis que je pose mon front contre le sien, cherchant que penser, que dire, que faire. Tout, en mois, est tellement confus.  Je ferme les yeux durant quelques secondes, réprimant une dernière fois tout ce que j’aurais souhaité exprimer, avant de finalement m’en montrer incapable et de sentir les sanglots arriver.

«  J’avais tellement besoin de toi Hikari… » Mes lèvres se pincent, je ne tente même pas de relever les yeux, préférant simplement les détourner pour ne pas avoir à supporter le poids des siens.

Des années. Des années que je m’efforce de réprimer ces larmes lorsqu’elles me viennent. Des années que je cherche à passer pour quelqu’un de fort aux yeux des autres, pour un homme qui arrive à passer au-dessus des choses négatives qui arrivent sur son chemin. Sauf que je ne le suis pas. Je ne suis pas mieux qu’un autre pour ce genre de faiblesses et, lorsqu’il s’agit de fierté, je suis sans doute le pire. Et maintenant je fonds en larme devant cette femme que j’ai aimée à en devenir fou. Je crois que le tableau n’aurait pas pu être plus pitoyable, vraiment.

«  Tu n’imagines pas combien de fois je t’ai attendu, combien de fois j’ai pensé que tu reviendrais, que tu m’expliquerais que tu avais du partir en urgence quelque part. N’importe quoi, en fait…  »

Si elle était revenue quelques jours après, je l’aurais crue. Si elle était revenue une semaine après, je l’aurais crue. Parce que je croyais en notre histoire, en toutes ces choses que l’on s’était promises. Parce que je croyais en elle et que jamais encore une personne n’avais compté autant à mes yeux. Je serre les dents le temps de me calmer un peu, puis laisse un léger soupir m’échapper tandis que mon regard bordé de larmes se lève difficilement vers celui de la mon ex-fiancée, dont j’encadre une encore le visage de mes mains avant de revenir capturer ses lèvres, murmurant quelques mots avant de donner lieu à ce contact.

« J’ai besoin de toi… »

Je sais parfaitement que c’est impossible. Même avec toute la volonté du monde, je serais incapable de lui faire confiance. Elle est partie une fois, elle m’a abandonné, et même si ce départ était justifié une part de moi se refuse à l’admettre. Cela pourrait encore arriver. Elle appartient au passé, et pourtant je n’ai jamais réussi à faire un trait dessus. Alors que je prolonge ce baiser en silence, je la prends un peu plus contre moi, glissant mes bras sous sa veste pour pouvoir mieux l’étreindre.

(c) me'ow

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Ce message a été posté Mar 17 Nov - 23:11
“Tonight I wanna cry ”

Oui leur histoire était la plus belle de toute. La meilleure qui n’ait jamais existé que même les films ne pouvaient pas vaincre. Il n’y avait pas plus beau que ce qu’ils avaient vécu il y a plusieurs années. Elle aurait tout fait pour lui si Shota ne s’était pas immiscé entre eux. Ryû était son tout, il était sa vie, son oxygène, son amour, sa passion. Elle était transformée dés qu’il était là, elle se sentait femme et chérie, aimée. Il arrivait à faire d’elle ce qu’elle n’avait jamais pensé d’être. Rien qu’en étant auprès de lui, elle se sentait belle et avait l’impression qu’elle pourrait combattre monts et marais. Hors, elle s’était bernée d’illusion parce que justement elle était trop naïve, trop dans cette bulle qu’elle avait toujours refusé de croire qu’un jour celle-ci pourrait éclater. Elle espérait sincèrement se marier avec lui, avoir des enfants, le chérir comme il le méritait, le protégeait aussi. Elle n’avait été qu’une misérable incapable, elle ne méritait pas l’once de l’affection, de l’intérêt que son ex-fiancé lui accordait aujourd’hui. Ses doigts se crispaient au haut du jeune homme, les contractant un peu plus fort alors qu’elle se voyait contrainte de clore puissamment ses paupières pour ne pas craquer à nouveau à ses paroles. Elle savait qu’il avait besoin d’elle, peut-être que ces pensées faisaient d’elle une fille sur d’elle cependant ce n’était pas le cas... Elle était juste conscience des sentiments profonds que tous deux avaient pour l’autre, elle savait que Ryû en aurait pâti mais elle avait également eu la naïveté de croire qu’avec le temps, cela lui serait passé. Sauf que si pour elle, cela ne lui avait pas passé, pourquoi ça aurait du être son cas. Elle se rappelait très bien des jours où elle avait voulu s’enfuir de l’appartement de Shota pour le rejoindre, pour s’excuser et lui expliquer la vérité. Elle en avait longtemps rêvé et c’était ce qui lui avait permis de tenir jusqu’ici. Toutes ces illusions qu’elle confectionnait, ses photographies qu’elle avait gardé en secret mais aussi certains de ses cadeaux qu’elle n’avait jamais pu se résigner à jeter. Ryû était son grand amour, celui que jamais elle ne serait en mesure d’oublier alors comment aurait-elle pu détruire ce qui a fait construit leur histoire ? Son petit ami l’avait réprimandé, il lui avait hurlé dessus, lui ordonnant de se débarrasser de ses déchets mais Hikari n’avait jamais su s’y résigner. Et c’était probablement l’une des seules choses qu’elle avait réussi à lui cacher.

- Pardon, souffla-t-elle dans un murmure.

C’était l’unique chose qu’elle avait su répliquer alors qu’elle savait que s’excuser ne servait à rien, cela ne ramènerait pas le passé. Et presque désespéré, elle s’était accroché à ce baiser que le jeune homme lui offrait, comme si plus jamais il ne la lâcherait bien qu’elle savait que c’était impossible. Cela serait la dernière fois où ils pourraient être aussi proches l’un de l’autre. Ryû ne pouvait pas lui pardonner, il ne pourrait pas lui faire confiance non plus et de toute manière la jeune femme n’était pas capable de se le pardonner à elle-même pour accepter.

- Ce que tu demandes... C’est impossible... Et tu le sais...

Elle se décala de quelques centimètres sur cette déclaration, lui caressant sa joue avec tendresse sans jamais le quitter des yeux. Il était toujours aussi beau... Qu’est-ce qu’elle ne donnerait pas pour le revoir sourire une dernière fois... Elle avait toujours été fasciné par cet éclat qui étiré ses lèvres et qui embellissait chacune de ses journées rien que par cette chaleur qu’il dégageait.

- J’aimerais pouvoir corriger mes erreurs, modifier le passé mais je ne peux pas... Tu me manques Ryû, c’est vrai. Terriblement et il n’y a pas un jour où tu ne m’as pas manqué... Mais je n’ai pas le droit de désirer tout ça, tout comme je suis désolé de te faire souffrir encore maintenant... Tout est juste si compliqué...

Dans un énième « pardon », affligée, brisée, elle s’était à son tour rapprochée de lui pour unir leurs lèvres dans un baiser plus long, plus profond et assurément plus dramatique également. S’il ne croyait pas en ses sentiments, cet échange en était la preuve même. Elle s’y accrochait durement comme on s’accroche à une pierre précieuse, tout son amour, toute sa culpabilité et ô combien le jeune homme importait pour elle s’y reflétait. Elle l’avait aimé. Plus que n’importe qui. Et réellement, il n’y avait pas eu une seule fois où Hikari n’avait pas pensé à lui, à son bonheur, à leur histoire.



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Ce message a été posté Sam 21 Nov - 16:58
“Tonight I wanna cry ”

Je sais parfaitement que retourner dans le passé est tout bonnement impossible. Jamais Hikari et moi ne pourrons retrouver cette relation passée, ces moments que nous avons vécus ensemble et qui ont été soudainement transformés en souvenirs. J’ai été incapable de la retenir au moment où j’aurais dû le faire, incapable de l’empêcher de souffrir alors que c’était mon rôle, mon devoir. Je l’aimais tellement plus que je ne pourrais le dire. En fait, j’ai parfois l’impression que des mots n’auraient pas suffi à décrire les sentiments que j’ai pu ressentir à son égard. Maintenant encore, je trouve tout ça un peu flou et, pourtant, je sais parfaitement que je ne pourrais plus être paisible comme je l’étais à l’époque. J’ai changé, elle a dû changer, elle aussi, et nous sommes totalement différents de ceux que nous étions quand nous ne formions qu’un.

« Je le sais, oui… »

Mes yeux dans les siens, j’essaie de me faire une raison. Je sais parfaitement qu’on ne pourra pas recommencer, qu’on ne peut pas faire table rase de tout ce qui a pu se passer, de toute la souffrance que ces mêmes sentiments ont entraîné. Depuis Hikari, ma vie est partie en vrille, j’ai commencé à boire, à sortir un peu trop souvent, à essayer d’oublier ce que l’on a vécu ensemble, ce que je ressentais pour cette femme qui était partie du jour au lendemain. Rien n’a fonctionné. Il a suffi d’une rencontre pour m’enfoncer de nouveau dans cette spirale infernale, pour abandonner mes efforts et créer des problèmes encore plus grands. Tout ça pour une femme ? Je dois vraiment avoir un problème.

Je détache mes lèvres des siennes après ce second baiser, essuyant mes yeux humides d’un revers de main en me redressant dans une vaine tentative de reprendre contenance. Je pousse un profond soupir, plus pour moi-même que quoique ce soit, réfléchissant intensément à une manière de rendre la situation moins pesante et, quelques instants plus tard, je m’approche de l’endroit où se trouve ma veste pour y saisir les clés de ma voiture avant de prendre la main d’Hikari et de la tirer à ma suite.

« On va te trouver un endroit où loger pour la nuit. »

Je ne sais pas encore où, mais quelque part, c’est tout ce qui compte. Il pleut énormément, mais ce n’est pas grave non plus. Il faut juste faire quelque chose, n’importe quoi, juste éviter qu’Hikari ne doive retourner chez cet imbécile et qu’il ne la retrouve, sachant qu’elle ne peut pas rester chez moi. Je ne sais pas. Une fois au volant, j’allume le GPS et regarde les hôtels qu’il propose, juste avant de réaliser que, peut-être, c’est trop risqué. Ailleurs alors. Dans une petite ville, à plus d’une demi-heure de route ? Quarante-cinq minutes ? Un soupir m’échappe alors que je valide la destination et que je démarre totalement la voiture.

« Je m’occupe de tout, ok ? » Dis-je en esquissant un léger sourire à son adresse.

Ce sont les derniers mots que je lui adresse avant de prendre la route, bien trop occupé à réfléchir à tout ce qu’il s’est passé ce soir, à tout ce que je pense, en vérité. Je suis tellement obnubilé par l’idée de mettre Hikari en sécurité, ne serait-ce que pour la nuit, que j’en ai pratiquement omis de signaler mon absence à Yun Hua. Elle s’en passera bien, pour une fois. Après tout, j’ignore moi-même où elle est. J’ai plus important à faire.

Quelques longues minutes de routes plus tard, j’arrête la voiture non loin de l’hôtel que j’ai choisi. Pas un endroit miteux, non. Je crois que la mettre dans un endroit pareil aurait été le pire choix à faire si son imbécile de petit ami frayait avec la vermine. Autant me servir de mon argent.

« Allez, viens. »

J’abandonne la voiture et me dirige à l’accueil afin de demander une chambre, l’accompagnant jusque-là avant d’ouvrir la porte, ne parvenant pas à me résoudre à la laisser là…

« Promets-moi que tu feras attention, Hikari… »

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Ce message a été posté Lun 30 Nov - 19:33
“Tonight I wanna cry ”

Jamais elle n’aurait cru que tout se serait terminé ainsi, qu’elle l’aurait revu dans de telles circonstances et qu’elle se voit contrainte de lui révéler toute la vérité. Encore en cet instant, elle aurait voulu fuir loin de lui tellement elle avait honte mais ses jambes refusaient d’écouter sa raison. Elle était attirée à lui comme un aimant, probablement parce qu’au plus profond d’elle-même, Hikari détestait la fin de leur histoire et qu’elle aurait aimé pouvoir la changer, pouvoir y mettre une petite dose de douceur. Elle savait qu’ils ne retourneraient plus jamais ensemble, qu’elle n’avait pas à espérer cela et que Ryû serait toujours le premier dans son coeur néanmoins à choisir, elle aimerait que la rupture, la vraie, soit plus belle que la précédente, que lorsqu’il penserait à eux plus tard, il en sourirait à cause des bons souvenirs que leur amour lui rappelait. Egoïstement, elle aurait aimé ne pas le quitter mais tôt ou tard, après cette soirée, la jeune femme savait qu’elle devrait faire avec, qu’elle devrait avancer, changer, devenir quelqu’un. Mais qui savait, peut-être que tout cela serait un mal pour un bien. Elle le lui avait reproché cependant elle-même avait vécu ces dernières années dans le passé, elle n’avait jamais été en mesure de s’en sortir parce qu’elle portait cet énorme fardeau sur ses épaules. Aujourd’hui, bien qu’elle soit triste, brisée par tout ce qu’elle avait pu subir, par ses sentiments qui la gagnait, elle avait l’impression qu’un poids lui avait été retiré de la poitrine. Elle se sentait tellement plus légère... Parce qu’il savait. Il savait qu’elle l’avait aimé, qu’elle n’avait pas joué de lui et qu’elle avait été idiote de ne pas compter sur lui comme elle aurait du.

Sans un mot, elle l’avait suivi. Elle ignorait où il avait l’intention de l’emmener mais elle lui faisait confiance. Dans la voiture, elle n’avait rien dit non plus, crispant ses doigts sur sa veste qui entourait sa taille puis son regard se perdait sur le paysage qui défilait au travers la fenêtre. Elle aurait préféré rester avec son ex-fiancé, pas devoir dormir seul et vivre dans la peur. Dés qu’il serait parti, qu’elle soit en dehors ou à l’intérieur de Tokyo, elle savait qu’elle serait effrayé. Ryû n’avait pas idée de ô combien Shôta pouvait être fou et manipulateur, à quel point il pouvait être violent. Elle ne le supporterait pas s’il finissait par la retrouver. Rien que l’idée d’y penser la faisait trembler d’angoisse... Ses petits yeux fixaient celui qu’elle avait tant aimé qui était prêt à la laisser. Elle aurait tellement voulu lui promettre, lui répondre qu’elle ferait attention à elle, que ça irait mais ça avait été impossible. Elle était juste restée là à le regarder de ses prunelles brillantes. Comment pouvait-elle lui expliquer qu’elle avait peur ? Qu’elle ne serait pas tranquille et qu’elle avait besoin de lui... C’était égoïste de sa part mais elle était seule et terrifiée...

- Je... Tu ne veux pas rester ? L’interrogea-t-elle d’une faible voix, Au moins, un petit peu ?

A peine avait-elle déclaré ces mots que la jeune femme pris conscience de ses paroles, du comment c’était déplacé de sa part, qu’elle n’avait pas le droit de lui demander ça. Pas après ce qu’elle lui avait fait. Ryû était déjà formidable de l’avoir mené jusqu’ici, de s’être occupé d’elle, elle devait arrêter de profiter de sa bonté, de sa gentillesse qui l’avait toujours attiré.

- Oublie ce que je viens de dire... Merci, vraiment. Ca va aller, promis. Je ferais attention.

Même sa voix tremblait légèrement, signe qu’il ne s’agissait que de belles paroles, que des mensonges qu’elle tentait de prononcer pour le rassurer toutefois, elle n’était pas une bonne comédienne. Plus maintenant. Elle était bien trop chamboulé par tout ça pour être capable de lui mentir encore et encore.




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Ce message a été posté Mer 2 Déc - 21:37
“Tonight I wanna cry ”

Quelque part, au fond de moi, je sais que je dois faire de mon mieux pour ne pas paniquer, pour ne pas me sentir totalement stupide dans cette situation, pour être un homme comme bon nombre attendraient que je sois. Que je prenne des décisions, que je fasse de mon mieux pour ne pas avoir l'air d'un imbécile, que j'arrange les choses. Sauf que je n'ai aucun pouvoir magique qui me donne cette occasion, que je suis juste obligé de suivre le courant en attendant que les choses se calment, qu'arrive la fin du torrent. Une chose qui ne semble pas prête à arriver, visiblement.

Durant quelques secondes, je regarde Hikari en silence après avoir entendu sa question et, un instant de plus, je me demande ce que je fais. Rester? Je pourrais rester, mais Yun Hua est peut-être rentrée maintenant. Si elle fait une crise, qu'est-ce que je fais? Quelques minutes de plus ne pourraient pas faire grand mal. Même si ma conscience me hurle de faire demi-tour, je ne peux m'empêcher de m'attarder un peu plus sur l'expression de Hikari. J'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose, même ici. Que ce type arrive et lui fasse du mal, qu'il la blesse encore. J'ai failli épouser cette femme, ne peut-on pas comprendre que cette seule idée soit capable de me donner la chair de poule?

« Je vais rester encore un peu... » Reprends-je finalement en un sourire que j'aurais voulu plus affirmé, m'approchant d'elle pour la prendre contre moi, glissant les doigts dans ses cheveux alors que je pose la tête sur son épaule. « J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose. »

Pendant des années, je l'ai haïe, je l'ai prétendu, du moins. Maintenant, j'ai l'impression de ne plus être capable de prétendre que tout ça ne me touche pas, que je suis parfaitement perdu. Ma vie est un véritable foutoir depuis son départ, depuis que je me suis retrouvé totalement seul.

Peut-être vais-je me réveiller d'un coup, incapable de me rappeler de quoi j'ai rêvé. Peut-être vais-je tout simplement réaliser que tout ce qu'il s'est passé ce soir n'est que le fruit de mon imagination qui, une fois encore, veut me faire croire qu'un jour Hikari reviendra me voir et me dira tout ce qu'il s'est passé, à quel point je me suis trompé. Mais ça me semble impossible. J'ai l'impression que mon coeur ne s'est jamais totalement défait d'elle, ce en dépit de tous mes efforts. J'ai l'impression de m'être perdu moi-même, d'être incapable de passer à autre chose.

« Ça n'aurait pas dû se terminer comme ça. »

On aurait dû être heureux, bien plus heureux que maintenant. Peut-être aurais-je quand même ouvert une boîte à l'heure qu'il est, si nous avions été suffisamment forts pour nous éloigner de cet imbécile de Shôta. Peut-être aurions-nous une vie bien différente. Une famille, même? Je sais que ce genre de supposition est parfaitement stupide dans ma situation, mais j'ai l'impression qu'on a agi comme des idiots, chacun de notre côté. Qu'on s'est condamnés à la vie que l'on mène, en quelque sorte.

« J'ai peur que tu disparaisses à nouveau. »
Cette pensée à l'esprit, un léger soupir m'échappe alors que je reviens chercher le contact de ses lèvres, bien que je sache parfaitement que ce n'était pas la meilleure idée que j'aurais pu avoir.


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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 20:18
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Elle était égoïste. Réellement. Et si elle avait déclaré que ça irait, elle n’avait pu cacher son soulagement quand son ex-fiancé rétorqua rester encore un peu. Hikari aurait dû le repousser, lui dire que c’était bon, qu’il n’avait pas à s’en faire mais elle n’en avait pas été capable. Ses bras étaient venu s’encercler autour de sa taille tandis qu’elle profitait encore un peu de cette chaleur qui l’abritait et qu’elle perdrait vraiment lorsque Ryû quitterait la chambre. Elle aurait aimé le garder rien que pour elle, revenir des années en arrière pour corriger ses fautes, pour gifler l’idiote et la lâche qu’elle était. Peut-être qu’à l’heure actuelle, ils seraient heureux, ils auraient une famille, même une maison, la vie paisible qu’ils avaient toujours rêvé d’avoir. Elle, elle voulait une maison en bord de mer. Quitter Tokyo pour aller près de la plage, voir ses enfants courir sur le sable blanc alors qu’elle travaillait tranquillement sur la terrasse de leur habitat. Elle en avait longtemps rêvé mais ce n’était qu’un rêve éphémère, irréalisable. Elle n’aurait jamais cette vie paisible... Ryû ne se tiendrait plus jamais à ses côtés et même si elle l’avait voulu, elle ne se le permettrait pas. Plus rien ne serait pareil. Ils n’étaient plus ces adolescents d’autrefois, ils avaient grandi, changé et peut-être qu’aujourd’hui, ils ne seraient plus compatibles. C’était un bon moyen pour se rassurer non ?

Rien n’aurait du se terminer comme ça. Ils auraient dû être heureux seulement elle ne pouvait pas lui répondre cela. Elle n’en avait pas le droit. Pas même de lui dire qu’il lui avait toujours manqué, qu’elle avait longtemps souhaité courir jusqu’à chez lui pour lui avouer qu’elle l’aimait, qu’elle avait menti et qu’elle était juste effrayé de Shota en réalité. Elle ne pouvait pas lui dire tout ce qu’elle avait sur le coeur ni qu’à ses yeux, il serait toujours son premier et grand amour, l’homme de sa vie et que même si des années les séparaient encore, elle ne l’oublierait jamais. Elle garderait leur histoire comme le plus précieux des souvenirs et à présent, elle serait plus capable de l’aborder avec le sourire, de lui souhaiter d’être heureux sincèrement. Peut-être même d’essayer de l’être elle aussi.

Silencieuse, elle n’avait répondu à aucune de ses rétorques mais n’avait pu résister de répondre à ce baiser comme une addiction, comme un besoin intense d’assouvir quelque chose qui les avait brisé pendant si longtemps. Ses doigts étaient partis se nicher dans ses cheveux bruns, les agrippant avec fermeté tandis qu’elle refusait de se décaler, accentuant la cadence de l’échange dans quelque chose de plus avide, plus passionné. Tous ses sentiments s’y reflétaient, tout l’amour qu’elle avait pu éprouver pour lui à l’époque, le manque affreux qui l’encombrait. C’était comme une délivrance de le retrouver en cet instant et les battements de son coeur étaient affolés, plus qu’il ne l’avait jamais été jusque là. Si c’était la dernière fois qu’elle le voyait, qu’elle pouvait le toucher comme ça, Hikari avait envie d’en profiter, de s’imprégner de chaque parcelle de son corps, de se délecter de ce goût délicieux que lui offrait ses lèvres.

- Je ne disparaîtrais pas, Finit-elle par lui souffler doucement, l’embrassant de plus bel alors qu’elle se reculait vers le lit, pliant ses genoux afin de se laisser tomber sur le matelas et de ramener son ex-fiancée contre elle.

Ce n’était peut-être pas une bonne idée, peut-être que c’était égoïste de sa part d’en vouloir toujours plus. Mais, elle voulait juste profiter, sentir ses bras une dernière fois. Après, promis, elle le laisserait s’en aller et n’irait plus jamais le chercher.


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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 21:34
“Tonight I wanna cry ”

Je suis en train de faire l'imbécile, une fois de plus, et le pire est sans doute que ma conscience semble parfaitement hors de la partie. Vous savez, cette petit chose qui vous informe lorsque vous dépassez les bornes, cette petite voix intérieure qui vous indique que vous feriez bien de faire demi-tour, de rentrer chez vous et d'essayer de ne pas aggraver votre cas? Eh bien je pense avoir égaré la mienne quelque part sur l'île où j'ai passé mes vacances avec les autres. Parce que oui, depuis, plus moyen de l'entendre. Elle a peut-être abandonné? Après tout, Murphy semble bien plus fort avec sa loi de la contrariété universelle. Si quelque chose peut foirer, ça foirera assurément. Vous connaissez? Évidemment, vous connaissez. Bah je crois que j'ai pris un abonnement personnellement. Sauf qu'en cet instant, rien ne me laisserait croire que je suis en train de foirer quelque chose. Absolument rien.

Le baiser se faire plus intense, plus passionné que je l'aurais pensé, tandis que mon coeur perd son calme, se mettant à battre plus rapidement, plus fort. Je m'emballe sous ses gestes, ses mains dans mes cheveux, les mots qu'elle me glisse alors qu'elle met fin à l'échange et m'attire vers elle. Je deviens totalement fou. Qu'est-ce que je suis en train de faire? Je devrais simplement la repousser, reculer, m'en aller, repartir à l'appartement. Yun Hua est peut-être rentrée à l'heure qu'il est. Elle peut rester seule. Elle se débrouillera bien sans moi un peu plus longtemps, non? De toute façon, c'est pas comme si c'était important. Plus rien ne l'est, je crois. Dans l'erreur, comme toujours, je reste contre elle et remonte les mains vers son visage pour l'encadrer et maîtriser un peu mieux l'échange. Conscient des battements de mon coeur qui s'affole, conscient de mes sentiments qui semblent revenir en surface, comme rescapés d'un passé que j'ai fuit durant des années désormais. Inconscient du monde qui m'entoure, de ce que pourraient penser les autres. Conscient sans l'être. Ou alors peut-être n'ai-je tout simplement pas envie d'accorder la moindre importance au reste actuellement. Je suis tellement con.

Mes doigts abandonnent ses joues et glissent sur les pans de la veste d'Hikari, s'y agrippant légèrement pour les écarter et la lui enlever tandis que mon j'appuie encore mon baiser, ne l'interrompant que ponctuellement pour reprendre mon souffle. Mon regard se perd quelques secondes dans ses yeux, puis j'approche à nouveau mon visage du sien et repose mes lèvres sur les siennes. Ça fait tellement, tellement longtemps.

Cinq ans que nous n'avons plus été aussi proches, cinq ans que l'on ne s'est plus regardés de cette façon et que je n'ai plus ressenti mon coeur à deux doigts de l'explosion. Je sais pourtant que c'est la pire idée que je puisse avoir. Je sais que nous ne pouvons plus être aussi proches, que l'on devrait continuer nos existences chacun de notre côté, mais elle me retient, d'une façon ou d'une autre. Cela fait cinq ans que j'essaie de me défaire d'elle. Je devrais reculer. Abandonner. Mais il paraît que résister à une tentation la fait vous hanter durant le reste de votre vie. Je me perds totalement.

Ma bouche s'égare doucement dans son cou que je couvre de baisers alors que mes mains viennent se saisir du bas de son haut abîmé, déterminé à l'en débarrasser, ce que je fais quelques instants plus tard, avant de revenir l'embrasser dans le cou, pour retrouver le goût de cette peau qui m'a tant manquée. Juste une dernière fois. Même si je le regretterai. Même si je suis le plus grand imbécile que cette terre ait portée.


(c) me'ow

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 14 Déc - 21:00
“Tonight I wanna cry ”


Cinq ans loin de lui, ce n’était pas rien. Cinq ans à lui mentir, à jouer la comédie et lui faire croire qu’elle était la pire des pestes alors qu’en vérité, elle l’avait toujours aimé. Cinq ans qu’il lui manquait et qu’elle avait espéré le retrouver ne serait-ce qu’une dernière fois pour pouvoir se fondre dans ses bras. Elle était égoïste de le désirer encore après tant d’année, de le vouloir aujourd’hui alors qu’elle ne le méritait pas, surtout en sachant que rien n’était possible entre eux. Mais elle voulait que Ryû constate de lui-même, qui comprenne que ses sentiments ont toujours été vrai et que son plus grand souhait était de lui dire au revoir d’une bien meilleure façon. Elle l’avait aimé et l’aimerait certainement toujours. Il était son premier amour après tout, son précieux donc même si elle le désirait, Hikari serait incapable d’effacer complètement les sentiments qu’elle éprouvait pour cet homme, tout ce qu’il avait pu lui apporter et qu’il lui apportait encore. Tout en lui, lui avait manqué : ses bras, ses lèvres, ses caresses, son corps. Pouvoir l’embrasser était comme un mirage en plein désert, un rêve au-dessus des nuages néanmoins elle avait conscience que ce moment ne durerait pas éternellement, que la réalité finirait par les rattraper et que d’un instant à l’autre, Ryû s’en irait. De là, elle devrait refaire sa vie, devenir quelqu’un d’autre, une personne meilleure... Juste pour lui. Même s’il n’était pas là, ce n’était pas grave. Elle se trouverait un travail plus décent puis elle le rembourserait. Cela prendrait du temps, beaucoup de temps et ça n’avait pas d’importance si son avenir à elle était fichu néanmoins elle lui devait bien ça. Après tout peu importait ses raisons, Hikari lui avait quand même volé son argent. Le minimum qu’elle pouvait faire pour se racheter était de tout lui rendre.

Sur le moment, elle n’avait pensé à rien d’autre qu’à ses lèvres, qu’à ses mains sur son corps et à tout ce bien être qu’il lui offrait. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas eu le droit à une telle douceur, qu’elle se sentait réellement désiré et qu’elle ressentait l’envie de le faire. Jusque là, elle s’était toujours sentie sale, honteuse et dés qu’un homme posait ses yeux sur elle, la barmaid détournait son regard. Elle n’avait pas l’impression d’être elle-même et elle se dégoutait. Avec Ryû, elle se sentait femme et même si sa peau entière était meurtri, marqué par ce que son ex petit ami avait bien pu lui faire, elle ne s’en était pas souciée. Elle le voulait plus que tout au monde, juste une dernière fois... Tout était allé si vite. Les vêtements avaient rapidement volé sur le sol et ils s’étaient retrouvés, leurs corps se mariant l’un à l’autre jusqu’à ce qu’un sentiment de plénitude les atteigne, la magie de l’instant se dissipant peu à peu.

Le souffle court, ses bras étaient venus s’entourer autour de la taille du jeune homme après les avoir recouvert du draps, se blottissant ainsi contre lui. Elle n’osait pas parler de peur qu’il ne s’en aille alors s’accrochant un peu plus à lui, son visage s’était niché sur son épaule, dans le creux de son cou qu’elle s’amusait à embrasser tendrement et qu’un doux rire ne s’enfuisse de ses lèvres. C’était comme un rêve éveillé... Jamais elle n’aurait pu croire qu’une telle chose arriverait. Jamais. Et pourtant, Ryû était bien là avec elle.

- Est-ce qu’on peut rester encore un peu comme ça ? Lui chuchota-t-elle, hésitante, Après je te laisserais partir... Promis...

A contre coeur cependant elle n’en avait pas le choix. Il ne lui appartenait plus désormais.


(c) me'ow

Anonymous
Invité
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Ce message a été posté Ven 18 Déc - 0:05
“Tonight I wanna cry ”

Tant d’années ont passé depuis la dernière fois que c’est arrivé, depuis la dernière fois où j’ai pu poser les yeux, les mains sur elle, sans me demander si tout ce que j’ai vécu durant les dernières années était un cauchemar ou la réalité. J’ai tant de fois souhaité retrouver Hikari, la serrer dans mes bras, profiter de son odeur, du doux contact de sa peau contre la mienne. C’est comme si la réalité et le rêve se mêlaient en cet instant, alors que je la retrouve enfin, après tant d’années, après m’être posé tant et tant de questions sans jamais pouvoir obtenir les réponses. Je n’ai même pas envie de mettre un terme au moment que nous nous apprêtons à vivre, pas même au moment où les choses s’emballent et où je me retrouve de plus en plus faible face à elle, jusqu’à la retrouver de la façon la plus parfaite possible. Rêve ou pas, j’aimerais que ce moment ne prenne jamais fin, que nous restions là, l’un avec l’autre, à jamais. L’espace d’un instant, c’est comme si tous mes problèmes s’étaient envolés, comme si tout allait parfaitement bien. Comme avant.

Allongé contre elle, je reprends péniblement mon souffle alors que j’enlace Hikari, mes doigts se perdent dans ses cheveux avec une certaine tendresse alors que je pose la tête contre son épaule, en paix avec moi-même.

« On peut, réponds-je en un murmure avant de reprendre possession de ses lèvres pour quelques instants. »

Je ne suis pas stupide, je sais parfaitement que l’on ne pourra plus jamais être ensemble, qu’une fois que j’aurai quitté cette chambre, nous devrons reprendre notre vie comme elle a toujours été au cours des derniers années, l’un sans l’autre, mais je n’ai pas envie d’accepter cette idée. Profiter de ces quelques secondes de bonheur que l’on m’accorde est largement préférable. Je vais devoir rentrer, je le sais, mais je veux retarder ce moment autant que possible.

Un tendre sourire aux lèvres, je m’éloigne un peu d’elle pour déposer les lèvres sur son front, fermant les yeux alors que je resserre un peu l’étreinte que j’ai sur elle, je laisse mes mains caresser doucement le creux de son dos, sans m’écarter plus. Mon cœur bat calmement, comme apaisé. Je crois que je pourrais passer ma vie là, ne plus bouger, abandonner le reste du monde juste pour que ce moment ne se termine jamais.

Les yeux fermés, mon front contre le sien, je reste auprès d’elle encore un bon moment, avant de réaliser qu’il serait peut-être temps que je retourne à ma vie, aux choses qui m’attendent. Bien que ça ne me fasse pas forcément plaisir. Je dérobe un autre baiser aux lèvres d’Hikari, lui adressant un léger sourire alors que je lui souffle que je dois partir avec un certain dépit, caressant une dernière fois sa joue avant de quitter le lit et de me rhabiller. Je pousse un léger soupir alors que je rédige mon numéro de téléphone sur un morceau de papier qui traine par-là, lui laissant pour la suite.

Je vais ensuite m’asseoir sur le lit, juste à côté d’elle, pour déposer une dernière fois mes lèvres sur les siennes, un soupir leur échappant légèrement.

« Je veux que tu m’appelles si ça ne va pas, d’accord ? »

(c) me'ow

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