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 Parce que c'est toi le seul à qui je peux dire, qu'avec toi je n'ai plus peur de vieillir • |

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Anonymous
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Ce message a été posté Mar 26 Jan - 23:18





Son regard était vide, complètement éteint alors qu’il écoutait vaguement le médecin qui continuait son discours. Il n’avait plus rien envie d’entendre, juste qu’il se taise une bonne fois pour toute et qu’il arrête avec sa maudite opération. Roy n’avait pas l’intention de la faire. Pourquoi pas ? C’était vrai après tout, pour le peu de temps qui lui restait, il pourrait tenter. Si cela ne réussissait pas, il n’aurait fait que perdre quelques jours en moins et si au contraire cela marchait - il y avait peu de chance - il pourrait commencer à reprendre une vie normale. Sauf que lui ne voulait pas passer sur le « billard » même si ce n’était qu’un ou deux jours de plus où il pourrait vivre, il préférait les saisir plutôt que prendre le risque de mourir au bloc opératoire. A choisir, il aimerait une morte plus honorable. C’était horrible d’en venir à avoir de telles pensées à un si jeune âge mais la vie était mal faite. Il le savait lui-même, il s’était préparé à ce que son état ne reste pas stable et empire. On le lui avait déjà dit puis il n’avait rien fait pour ralentir le problème seulement bêtement, le garçon aurait voulu se réveiller de ce cauchemar, être plein d’énergie et ne pas avoir toute son existence prête à disparaître. Pourtant, quand il était rentré pour sa consultation, Roy ne s’était pas attendu à ce que la sentence tombe aussi sauvagement. Il y avait une différence entre s’y préparer mentalement et faire face à la réalité. Il avait l’impression de voir tout son mur s’écroulait, chacun des remparts qui le protégeait se briser en mille morceau et son coeur tambourinait avec puissance dans sa poitrine à cause de la douleur ressenti.

Le docteur avait accepté de le laisser seul, de manière à ce qu’il puisse s’adapter à la nouvelle, y réfléchir. Il n’avait pas envie de réfléchir en vérité. En cet instant, s’il ne se contenait pas il aurait tout envoyé valser autour de lui néanmoins il n’en fit rien, se contentant de crisper avec violence ses doigts sur son pantalon. Son visage était baissé tandis que les mots du médecins défilaient dans son esprit et qu’il se mordillait la lèvre pour ne pas craquer, un simple juron s’échappant de ses lèvres à cause de la haine qu’il éprouvait contre la vie à ce moment précis. Il n’avait rien fait de mal, il avait toujours agi en tant que bon garçon et n’avait causé de souci à personne cependant c’était lui qu’on punissait. Il ne lui restait plus beaucoup de temps, l’homme avait été catégorique là-dessus. Il était plus question de quelques semaines, un mois, voir un petit peu plus s’il était chanceux... Qu’est-ce que c’était un mois dans une vie entière ? Rien. Et c’était si ironique.

D’un revers de bras, il avait essuyé l’infime larme qui avait déferlé le long de son visage avant de se tapoter les joues pour se reprendre. Ryû l’attendait à l’extérieur, il ne pouvait pas lui afficher une mine aussi dépitée. Son meilleur ami ne devait pas savoir cela, ça le détruirait probablement et ça ne le motiverait pas à changer non plus. Tentant d’afficher une expression des plus sereines, Roy s’était levé afin de quitter la salle à son tour et de régler la consultation du jour.

Ensuite, il lui suffit de faire quelques pas pour apercevoir son camarade dans la salle d’attente qui le remarquant s’était aussitôt levé pour venir en sa direction. Ca avait été plus fort que lui, en tant qu’ami, son devoir aurait été de lui dire la vérité, de s’appuyer sur lui parce qu’il en avait besoin et non pas d’être celui qui cherche à l’encourager, à le booster encore et toujours. Hors, Roy ne serait pas Roy s’il n’était pas ainsi et qu’il ne souhaitait pas le bonheur de son plus cher ami. Il se refusait de le voir triste, voilà tout. Alors, il lui avait adressé un fabuleux sourire comme pour tarir l’inquiétude que Ryû pouvait avoir à son égard et sans la moindre hésitation, ses mains s’étaient posées sur ses joues pour l’embrasser vivement, s’en décalant ensuite. Qu’on le lui pardonne d’avoir fait ça en public mais il n’avait pas de meilleure excuse que celle-ci pour accompagner l’esquisse qui bordait ses lèvres depuis qu’il était sorti de la salle.

- Désolé, c’était plus fort que moi,  l’impulsion je crois ! Déclara-t-il en riant doucement.

Ses phalanges avaient secoué nerveusement ses cheveux tandis qu’il parvenait encore à jouer la comédie et mimer un homme heureux. Assurément qu’en cet instant, il n’y avait rien de plus qui comptait à ses yeux que le bonheur de son vis-à-vis.

- Mais je vais bien. Vraiment, je vais bien. Il n’y a plus de risque. Ce n’était pas ce qu’on pensait alors je vais être suivi mais ça ira. Il faut fêter ça !

Il mériterait des claques. Il était un peu « trop » heureux pour que cela paraisse vrai mais ce n’était pas grave. Du moment que Ryû croyait à ce sourire qu’il lui adressait, le reste n’avait pas d’importance.



Anonymous
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Ce message a été posté Mer 27 Jan - 3:00





Tout va bien se passer, tu verras. J’ai l’impression d’avoir répété ces quelques phrases toutes les cinq minutes depuis le moment où Roy est passé me chercher pour venir à cette putain de clinique afin de passer ses examens. C’est con, certes, ça ne changera rien au déroulement de la visite non plus, certes. Mais je m’en fous, en fait, je crois que je voulais simplement remonter le moral de mon meilleur ami qui, je ne le sais que trop bien, n’arrive pas à exprimer facilement ce qu’il ressent lorsqu’il va mal. Aurais-je pu faire quelque chose d’autre, de toute façon ? Je suis aussi inutile qu’une tour dans un jeu de dames, alors  permettez-moi d’en douter sincèrement. Cependant, je veux être là, je veux que Roy puisse s’appuyer sur moi s’il ne va pas, qu’il puisse me parler, m’expliquer ce qu’il se passe et surtout, surtout, qu’il ne se retrouve pas seul face à une réalité qui pourrait être particulièrement désagréable à entendre. Si j’avais pu entrer dans la salle d’examen avec lui, d’ailleurs, je l’aurais certainement fait.

Au lieu de ça, je suis installé le siège de l’une des rangées qui se trouvent face aux différentes portes des cabinets de l’hôpital et j’attends sagement, occupé à jouer à un jeu débile sur mon téléphone, alors que les patients défilent devant moi. J’ai déjà pu voir beaucoup de monde, vous savez ? De la petite vieille trapue à l’enfant effrayé à l’idée d’aller dans un autre service, en passant par la femme enceinte qui avait sérieusement l’air de se demander ce qu’un type faisait là, à jouer à éclater des bulles de couleurs alors qu’il a l’air en forme. Clair que j’ai l’air en forme. J’ai encore bu. Enfin, un peu. Je crois que  je suis particulièrement heureux que Roy soit un peu revenu sur Tokyo, parce que j’aurais pas pu tenir plus longtemps sans le voir.

Cela fait quelques jours maintenant que je suis retourné voir un médecin afin d’avoir un avis sur mon  alcoolisme, et j’en ai parlé à Roy, histoire qu’il réalise que j’ai vraiment l’impression de changer et que ce ne sont pas juste des paroles en l’air. Je lui ai expliqué qu’il y avait moyen de faire une cure à la maison – ils appellent ça ambulatoire, si ma mémoire est bonne, mais j’ai perdu le papier avec le nom quelque part sur mon bureau, lorsque j’ai dû récupérer le bébé parce que Yun Hua avait quelque chose à faire  -  et que j’allais essayer. Oui, même si la tentation est forte et que j’ai envie de sortir une bouteille, d’aller en soirée… Bordel de merde, ok, j’avoue que je n’ai pas encore tenu un seul jour sans boire. Vous avez pas envie de lâcher un peu avec ça ? J’y arriverai un jour… Peut-être. Il paraît qu’il faut échouer pour réussir.

Bref.   Inquiet comme jamais, je m’agite doucement sur mon siège, fredonnant vaguement l’air d’une chanson qui me tourne en tête sans que je puisse savoir d’où elle me vient. Sans doute d’une pub, comme elle est entêtante, même si je me demande s’il ne s’agit pas simplement d’une vieille chanson de Kyary Pamyu Pamyu. Comme quoi certaines choses restent gravées dans votre esprit à jamais. Lorsque je vois la porte de la salle où ils maintenaient Roy enfermé s’ouvrir enfin, je bondis presque sur mes pieds pour m’approcher de lui et…  Ok ? Mes yeux se font aussi ronds que possible lorsqu’il m’embrasse,  et l’idée de lui en coller une bonne m’effleure furieusement l’esprit alors qu’il s’éloigne de moi pour s’excuser. Bordel  de merde ? Il sera toujours aussi désolé quand on aura encore plus de soucis ? Enfin… J’veux pas dire mais certaines personnes se font virer pour moins que ça, parce que leur image n’est pas conforme à ce qu’on attend d’eux. Soit. C’est pas le plus important mais… Ok Roy, ok.

« J’vais te foutre une impulsion, moi, tu vas voir, » grommelé-je malgré moi. »

Mais je me déride rapidement en entendant le rire de mon ami. Certes. Il a eu une bonne nouvelle ? Son rire me donne une impression bizarre, un sentiment que je ne parviens pas à expliquer… Enfin, ça ne doit pas être important. Et à vrai dire ça ne l’est plus du tout à partir du moment où j’entends les mots qu’il ajoute. Plus de risques ? Pas ce qu’il pensait ? Alors il est guéri ? Ou alors non, il n’a jamais été malade, plutôt ? Ça me semble tellement fou, tellement improbable… Et pourtant je ne peux que sourire comme un imbécile heureux. Bordel de merde. Je reprends un peu mon sérieux quand même.

«   T’es sérieux ? Mais comment ils ont pu se tromper ? »»

Non, parce que ça me semble quand même fort. Ils lui diagnostiquent quelque chose, ils lui donnent des médicaments pour quelque chose et après c’est pas ça ? J’aurais envie de donner deux claques aux médecins là. Mais bon, je vais pas le faire parce que je suis bien éduqué. Je retrouve le sourire, remerciant presque toutes les forces dont je connais le nom et qui pourraient avoir permis ce miracle… On s’en fout de comment ils se sont trompés : Roy. Va. Bien. Ok ?

« Tu veux qu’on aille manger quelque chose ? Qu’on…» » Aille boire un verre, oui, j’ai failli le proposer, mais je doute qu’il accepte de la part d’un homme qui essaie d’arrêter. «  Qu’on se fasse un resto quoi, quelque chose comme ça.»


Anonymous
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Ce message a été posté Mer 27 Jan - 11:20





Maintenant qu’il avait choisi de mentir aussi ouvertement, Roy n’avait pas d’autres choix que de réfléchir à une explication valable à propos de sa santé. Il n’était pas médecin, il ne pouvait pas vraiment savoir ce qui état probable ou non et l’avantage était sûrement que Ryû non plus. Être un professionnel de l’informatique ne faisait pas de lui un expert dans la médecine. Cela n’aurait aucun sens. Néanmoins, il y avait cette conscience au fond de son coeur qui le faisait culpabiliser de lui mentir de la sorte et le jeune homme s’en excusait fortement. Il avait toujours été comme ça, toujours à faire celui qui allait bien, à ne parler jamais de ses problèmes et les cacher afin de ne pas inquiéter ses proches. Il savait à quel point c’était mal d’agir ainsi, que ce n’était pas la solution et que cela ne rendrait pas ses amis plus heureux s’ils en découvraient la vérité. Mais il n’en avait que faire. Après tout, il ne lui restait plus longtemps à vivre donc il ne serait pas là pour les voir. Tant qu’il était encore présent, qu’il pouvait profiter à leur côté, il préférait rencontrer leur sourire, la joie dans leurs yeux plutôt que la peur et l’inquiétude. Puis il voulait sincèrement aider son camarade, il voulait qu’il s’en remette et ce n’était pas en lui apportant une mauvaise de plus que ce dernier s’en sortirait. Voilà pourquoi il lui avait souri, pourquoi il avait même ri après l’avoir embrassé afin de mimer une joie qui était en réalité inexistante.

Pourtant, peu importait ce que le docteur lui avait appris quelques temps plus tôt, son coeur s’était fait plus léger face à l’expression que son vis-à-vis lui avait adressé. Par réflex, il avait hoché vivement la tête comme pour dire que c’était incroyable, que lui-même ne réalisait mais que c’était bel et bien vrai.

« Parce que j’avais les mêmes symptômes » S’était-il justifié alors en haussant les épaules, sans effacer l’esquisse formée sur ses lèvres, « Et sauf qu’au lieu de se dégrader, c’est resté constant. Il m’a dit que la fatigue, tout ça, le stresse avait du y jouer beaucoup, en plus des cachets. Je vais avoir un nouveau traitement et je devrais revenir dans deux semaines pour voir s’il y a des améliorations. »

Vraiment, ce garçon excellait dans l’art du mensonge et avec cet air innocent qu’il affichait, il était difficile de s’imaginer qu’il racontait n’importe quoi.

- Hum... A choisir, je préférerais quand même quelque chose de plus tranquille non ? On se prend un truc tout prêt puis on a qu’à aller chez moi.

Il lui sourit alors, glissant son bras en-dessous du sien comme le feraient de bons amis - ce qu’ils étaient, voir même plus - il rit doucement avant de prendre la direction de la sortie de la clinique et d’ajouter :

- Je vais revenir sur Tokyo. Je n’ai plus de raison de rester à Okinawa maintenant.

Malade ou non, il aurait quand même pris cette décision. Parce qu’il avait envie de profiter de chaque jour, n’en ratait aucune miette et il ne pourrait pas le faire loin de tous. Donc, il allait rentrer. Pour de bon.



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Ce message a été posté Jeu 28 Jan - 3:05




Même avec tout l'espoir du monde, je n'aurais pas pensé que Roy se remettrait aussi miraculeusement. Je suis passé au-dessus du reste si rapidement que j'ai un peu de mal à croire que tout est bien réel. Me pincer au milieu du couloir me donnerait l'air profondément stupide, pas vrai? J'ai passé une bonne semaine à croire que Roy allait mourir, à m'en faire, et maintenant... J'apprends qu'il n'a rien. C'est comme si toutes mes prières avaient été entendues, et on ne va pas se mentir, ça fait énormément de bien. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de sourire depuis qu'il m'a annoncé la nouvelle. Oh oui, je suis heureux, vraiment heureux.

« C'est génial.  »

Mon sourire s'élargit sur ces quelques mots. J'aurais juste envie de courir dans la rue pour hurler qu'il va bien. C'est juste totalement fou? En vérité, j'ai l'impression qu'il m'a fait une mauvaise blague, qu'il avait juste un rhume et qu'il a décidé que la plaisanterie avait assez duré mais... Est-ce qu'il pouvait vraiment faire une blague sur un sujet aussi sérieux? Aussi con soit-il, j'en doute. De plus, il sait parfaitement que ça ne m'aide pas du tout.

« Des pizzas? J'ai envie de pizza.  »

Dans le genre tout prêt à manger devant la télé, je trouve ça pas si mal personnellement. Après il a peut-être envie d'autre chose? Récemment, j'ai pris l'habitude de manger coréen, avec le bibimbap que prépare Yun Hua, entre autres, mais je dois avouer que l'appétit me manquait un peu. Cette nouvelle change vraiment ma vie, en vérité. C'est comme si tout ce qu'il s'était passé au cours des dernières semaines était totalement inutile, toute cette inquiétude... Enfin, vous aurez compris. Il va bien.

Je garde le bras de Roy noué au mien lorsque nous nous dirigeons vers la sortie de la clinique, réfléchissant à tant de choses que je ne pourrais en dresser la liste, mais aussi longue soit-elle, je ne peux m'empêcher de relever les yeux vers mon meilleur ami quand il reprend la parole.

«  Ah? Et tu vas revenir à la fac, tu crois ? »

L'air de rien, ne plus voir sa gueule de bienheureux donner des indications aux mioches qui s'entraînent lorsque je suis en pause me manque pas mal. Je veux dire, les autres profs sont tellement moins cools que lui. Un autre sourire étire mes lèvres alors que nous rejoignons la voiture, et j'aurais presque envie de hurler de joie, une fois encore, mais je ne le fais pas. Je m'installe dans le véhicule lorsqu'il en a ouvert les portes et, quand je suis certain d'avoir son attention, je reprends, lui tendant mon téléphone, dont l'écran affiche une adresse.

« On devrait commander là. Tu connais? Leurs pizzas, c'est juste une tuerie. »

Et évidemment, j'ai envie d'en prendre. Ce n'est pas comme si j'insistais pour ces foutues pizzas, pas vrai? Après, on pourra me le pardonner, car l'excitation de savoir que Roy va bien n'est pas des moindres et, honnêtement, je ne vois plus rien d'autre que cette nouvelle. Un peu trop sensible, le garçon...


Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 28 Jan - 19:27





Génial ? Pas vraiment néanmoins Roy s’était abstenu de faire une quelconque réflexion. Il l’avait lui-même décidé après tout donc il était à présent trop tard pour revenir sur sa parole. De toute manière, il n’avait aucunement l’intention de le faire. Ryû paraissait si heureux que cela serait vraiment cruel de sa part que de lui avouer qu’en vérité, il lui avait menti et que bientôt il ne ferait plus partie de son existence. Lui-même n’avait pu que sourire en voyant son ami afficher une expression si gaie, rassuré de le voir ainsi. Même si cela ne signifiait pas grand chose, à ses yeux à lui, c’était le cas. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu son meilleur ami lui offrir une esquisse aussi sincère sans qu’une peine se reflète dans ses pupilles. Il ne semblait même plus s’inquiéter à son sujet et rien que pour ça, le garçon était fier de son œuvre. Il le serait moins plus tard toutefois ce n’était pas le moment de se tracasser à ce propos, il avait envie de profiter et pour sûr qu’il allait le faire. Son camarade avait parlé de pizza, il était bien partant pour ça. Cela faisait longtemps qu’il n’en avait pas mangé et il adorait la nourriture italienne même s’il avait un certain penchant pour les pâtes.

« Ca me va pour des pizzas ! Je te suis. »

D’ailleurs, maintenant qu’il y songeait, cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas fais de réelles soirées tous les deux. Pour sûr que ça leur ferait du bien parce que autant Ryû que lui, ils en avaient vraiment besoin. Ne penser à rien d’autre qu’à leurs bêtises, s’amuser et rire de rien, commenter les émissions bizarres qui passaient à la télévision, se « péter » le ventre aussi même si Roy admettait ne pas avoir si faim que ça. Il se ferait violence pour ce soir, il se devait d’être crédible de toute manière et si lui ne mangeait pas après une telle nouvelle, son meilleur ami risquait de trouver ça louche.

« Pas pour le moment » Avait-il déclaré au sujet de la faculté « J'ai eu trop d'émotions, je crois que j’ai besoin de souffler un peu, prendre des vacances. De vrais vacances. »

Il fallait dire aussi que lorsqu’on sait qu’on peut mourir demain, qu’on se rend sincèrement compte d’un tel détail, notre plus grand désir et de profiter un maximum. Après ce qu’il avait traversé, même si son mensonge s’avérait être vrai, n’importe qui à sa place comprendrait pourquoi un tel besoin. Parce que passer au côté de la mort, ça fait réaliser tout plein de choses.

S’installant côté conducteur, il jeta un coup d’oeil à ce que lui montrer son collègue avant de lui indiquer d’appeler pour commander tandis qu’il démarrait le véhicule. Le trajet se fit tranquillement, chacun discutant de tout et de rien, surtout de rien en vérité puis ils rejoignirent enfin son appartement quelques minutes plus tard.

- Tu veux boire quelque chose ?
Proposa le jeune homme tout en retirant ses chaussures, Jus de fruit, coca, café, thé ?

Pas d’alcool. Surtout pas d’alcool bien que pour une fois, il aurait sûrement été le premier à vouloir se jeter sur une bonne bouteille de bière. Hors, il s’abstiendrait également de le déclarer à haute voix. Tout comme le fait qu’il avait commencé à fumer. Son paquet était bien caché de toute façon, Ryû ne saurait rien et il ne valait mieux pas qu’il sache. Même maintenant qu’il pensait qu’il allait mieux, cela ne serait pas une excellente idée quant on savait que Roy était celui qui lui faisait le plus la morale sur le sujet.




Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 28 Jan - 23:41




Il a suffi de quelques mots pour me rendre le sourire que j’avais perdu depuis un moment. Certes, cette joie n’est rien de plus qu’un immense bonheur passager, et je sais parfaitement que je ne parviendrai pas à rester aussi jovial des jours durant si les choses ne s’arrangent pas vraiment dans ma vie, mais c’est déjà suffisant, non ? Je suis profondément heureux que le mal de Roy n’ait été qu’un mythe, est-ce un mal ? Et je le suis encore plus lorsqu’il approuve mon idée. Bien ! Je crois que j’ai plus eu une aussi bonne journée depuis longtemps, il va forcément m’arriver une merde, vous ne pensez pas ? C’est toujours comme ça ; genre, la contrariété universelle, quelque chose comme ça. Je crois que c’est le nom qu’ils lui donnent.

« Tu veux qu’on parte quelque part ? »

Dixit le professeur qui s’absente quand bon lui semble ? En vérité, j’ai souvent pris mes vacances lorsque je n’avais pas de cours à donner, et je ne pense pas que l’on puisse me le reprocher. Il faudrait que je réfléchisse, histoire de déterminer quand se trouvent mes prochaines journées libres. Avec un peu de chance, on pourrait partir quelque part ? Bon, on va éviter Vegas, j’ai un peu de mal à me remettre de la dernière fois et je n’aimerais pas vraiment me réveiller marié avec Roy parce que j’aurais bu un peu trop d’alcool. Un peu de sérieux, quoi, j’ai quand même un gosse maintenant. Dixit, dixit… Le type qui fait de la merde tout le temps, effectivement.

Quelque part, ne pas le voir revenir à l’université me fait quand même quelque chose, alors j’espère qu’il y remettra les pieds lorsqu’il sera remis de ses émotions et de la panique que tout ça a du lui causer. Apprendre que cette crainte n’était qu’une erreur me donne le cœur bien plus léger que je n’aurais pu le penser. Tout va s’arranger maintenant, et avec un peu de chance il pourra reprendre le baseball comme il le souhaite. J’aimerais avoir raison, ne serait-ce qu’une fois.

Je hoche la tête avant de composer le numéro du restaurant et je commande les pizzas alors que l’on se dirige tranquillement chez lui. Normalement, ça devrait pas prendre cent ans et ça m’arrange pas mal à vrai dire : mon estomac, qui jusque maintenant est resté noué par l’inquiétude, grogne un peu trop à mon goût. Et lorsque nous arrivons chez Roy, je descends de la voiture et m’étire un peu, puis, en ôtant mes chaussures, je réfléchis un peu. Putain, j’aurais bien répondu une bière… Mais c’est vrai, j’ai promis d’arrêter. C’est pas gagné, je tiens rarement plus de trois quatre jours, mais j’y crois vous savez ?

« J’veux bien un coca. »

Ouais, c’est un bien meilleur plan, je crois. J’enfonce les mains dans le fond de mes poches, où mes doigts rencontrent le plastique de mon paquet de cigarette. La surprise de la nouvelle passée, j’ai furieusement envie d’en griller une. Sans attendre, j’extirpe le paquet de ma poche et me dirige vers le balcon, dont j’ouvre la porte avant de m’appuyer sur la balustrade, allumant le tube que je viens de pincer entre mes lèvres, inspirant profondément la fumée avant de la laisser filer, mon regard se reposant sur la route au-dessous. Et après on me demande pourquoi je fume ? Ça me détend juste. Même si pour une fois, je dois avouer que je n’en ai pas forcément besoin. Sauf que...

« Roy ? » Mes sourcils se froncent alors que je retourne à moitié à l’intérieur, ma trouvaille à la main, celle tenant ma cigarette encore à l’extérieur. « J’t’ai déjà dit que la cigarette c’est pas si cool que ça. »

Et sur ces mots, je lève un peu l’assiette que je viens de découvrir, dans laquelle reposent quelques mégots aux trois-quarts consumés. Hin hin. Monsieur parfait n’est pas si parfait que ça, visiblement, et je dois avouer que ça ne me plaît pas beaucoup.

« Tu me fais des cachoteries ? demandé-je ensuite, faussement alarmé. Tu me trompes ? »

Je raconte n’importe quoi ? Peut-être, oui, mais ce n’est pas comme si j’avais le droit de m’énerver contre lui parce qu’il a décidé de tomber dans le même travers que moi. On ne rappellera évidemment pas la relation étrange qui nous uni. Soit. Tant qu’il ne se met pas à l’alcool comme je l’ai fait, tout va bien. Sinon, je vous juste que je lui arracherai les yeux pour les bouffer à l’apéro.


Anonymous
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Ce message a été posté Ven 29 Jan - 0:23





« Je voudrais aller à New York. »

Il n’avait pas réfléchi que ces mots étaient sortis du coeur, naturellement. N’importe qui dirait que c’était le cliché atypique d’un voyage, que tout le monde choisissait les Etats-Unis et particulièrement cette ville là d’ailleurs. Bien sûr, il y avait tant de choses à voir : L’Empire State Building, la statue de la liberté, central park, time square et tellement d’autres sites touristiques. Il y avait énormément de destinations, d’autres bien plus originales que New York et pour une fois, Roy aurait pu sélectionner un endroit plus unique. Sauf qu’à ses yeux, c’était particulier. New York, ce n’était pas tous ces grands boulevards, tous ces grattes ciels. Ce n’était pas Broadway, non, pour lui, c’était les Yankees. Cette immense stade dans lequel il aimerait pouvoir y mettre un pied et pourquoi pas assister à un match de cette fabuleuse équipe. On en revenait toujours au baseball néanmoins n’était pas passionné qui le voulait et lui il l’était assurément plus que n’importe qui. S’il ne lui restait qu’un mois à vivre, qu’il avait prévu de profiter un maximum alors tant qu’à faire, il aimerait réaliser ses rêves. Rencontrer Suzuki Ichiro aurait été un plus toutefois il avait quitté l’équipe l’année précédente donc cela n’aurait pas été possible. Hors voir un match de ligue majeur, ça l’intéressait énormément et rien que pour cela, il souhaiterait se rendre à New York.  

Le sourire aux lèvres, il avait pénétré à l’intérieur de son appartement, se déchaussant avant de s’échapper dans la cuisine pour sortir deux canettes du réfrigérateur. Pas d’alcool pour ce soir, c’était quand même bizarre. Une soirée sans une petite bouteille de bière, que cela soit avant ou maintenant, le jeune homme n’était pas vraiment habitué. Cependant si son camarade cherchait sérieusement à faire des efforts, il était préférable d’éviter ne serait-ce qu’un minimum l’alcool. On dirait que ce n’était pas une bière qui les tuerait néanmoins lorsqu’on était dépendant comme Ryû l’était, une bière c’était déjà trop. Les boissons en main, l’hôte s’était machinalement arrêté, surpris à la vue du mégot que son vis-à-vis lui montrait et un soupir s’échappa de ses lèvres. L’idiot. Il s’était démené pour cacher la chose à son meilleur ami et il oubliait de vider correctement son cendrier. Où était passé sa tête, sincèrement ?

En guise de réponse, il avait simplement haussé les épaules avant de s’aventurer sur la terrasse et de déposer les canettes sur la table, donnant la sienne à son collègue.

- Jamais je n’oserais te tromper et tu le sais très bien,
Répondit-il d’un sourire en coin, sortant son propre paquet de la poche de sa veste.

Et bien quoi ? Il n’allait pas s’en cacher alors que son meilleur ami avait deviné puis, il avait sérieusement besoin d’une clope. Autant en profiter. Que Ryû lui soit reconnaissant, au moins à présent, ils pourraient fumer à deux. Pas sûr que cela soit un avantage toutefois on disait souvent qu’il fallait toujours voir le côté positif de la chose et c’était exactement ce qu’il était en train de faire. Sans la moindre gêne, il vola le briquet à son camarade puis s’adossant contre la rambarde, il alluma sa cigarette à son tour, soufflant de bien être. Il n’y avait pas de mots pour décrire ô combien ça le détendait même si ce n’était pas suffisant pour effacer tous ses problèmes. Ce n’était que factice.

- Tu n’as pas le droit de t’énerver,
Reprit Roy posément, détournant ses yeux en sa direction, J’en avais juste besoin, c’est tout. J’ai changé aussi, tu sais ? Croire que tu peux mourir d’un jour à l’autre, tout devient aussitôt différent. J’ai essayé une fois, deux fois, puis c’est devenu une habitude.

Il ne devrait même pas avoir à se justifier de toute manière. S’il avait envie de fumer et se détruire la santé, c’était son problème. Cela serait valable dans les deux sens mais on s’inquiète toujours plus pour ses proches que pour soi-même n’est-ce pas ?



Anonymous
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Ce message a été posté Ven 29 Jan - 1:38





Hey, Ryû, la fin du monde approche. I DON’T CARE MOTHERFUCKER ! Ouais, en gros, on pourrait résumer la situation ainsi. Ma bonne humeur a pris le dessus sur le reste, et au lieu de me compliquer la vie en réfléchissait encore et encore à des choses bizarres ou désagréables, je suis déjà en train de réfléchir à la proposition de voyage que Roy a fait lorsque l’on était encore dans la voiture. New York. C’est vrai que ça serait quand même quelque chose. Enfin, je dis ça, mais j’y suis déjà allé. En fait, j’ai déjà pas mal voyagé : célibataire et sans famille, c’est tout de suite plus évident qu’avec un gosse sur les bras, alors j’ai sûrement eu plus de « chance » que mon meilleur ami, même si, pour être honnête, je n’ai pas vu tant de choses que ça en y allant.  Je voyage rarement sans avoir une bonne raison.

Mais il n’est plus, désormais, question de New York ou d’un futur voyage, non. Désormais, j’aimerais savoir pour quelles raisons, étranges ou non, Roy a des mégots sur son balcon. Coïncidence ? Je ne pense pas, et j’aurais bien envie de dire qu’il a commencé la clope depuis quelques temps, mais je préfère attendre qu’il s’explique de lui-même plutôt que lui tirer les vers du nez, même si je m’y prends en plaisantant un peu. Quoi ? Il paraît que ça passe plus facilement de cette façon. Mon sourire s’étire un peu alors que je saisis la canette qui m’est destinée, reportant la cigarette à mes lèvres de l’autre main avant d’ouvrir ma boisson. Jamais, hein ? C’est presque mignon. Si on était un vrai couple, ça serait mignon, mais cette histoire de fidélité a toujours fait partie de nos petites bêtises. Certes, elles ont sûrement pris un sens différent depuis qu’on… enfin. Soit, on parlait de la cigarette, pas vrai ?

« De m’énerver ?  »

Je reprends ma clope pour boire une gorgée de soda, dont le pétillant me donnerait presque mal au nez,  et je retrouve mon sourire une seconde plus tard.

« J’ai l’air énervé ?  »

J’ai changé. Ouais, ça il peut le dire qu’il a changé. Il fume ! J’sais pas si vous avez envie de l’événement. Je repose la canette, tire une fois de plus sur ma clope - histoire de bien m’intoxiquer, je le fais pas assez, vous savez – puis mon regard revient sur Roy.

« Ce sont des choses qui arrivent,  réponds-je en riant un peu, désormais appuyé sur la balustrade pour regarder les voitures qui passent en contrebas, avant de reprendre plus sérieusement. Parfois, ça fait du bien le changement, puis ça pourrait être pire.   »

Bien pire, imaginez. Ils auraient pu tomber dans la drogue, boire, se taper son meilleur ami, sans pression, comme ça… Oh, attendez, on devrait vraiment s’assurer qu’il ne boit pas et ne se drogue pas, non ? Allez, de toute façon, c’est fini maintenant. Le sourire me revient alors que j’arrive doucement à bout de ma clope et que je l’écrase sans pitié sur l’assiette sur laquelle trouvé les autres mégots.  Sans attendre, je récupère ma cannette pour en prendre une gorgée rafraîchissante, tenant compagnie à Roy jusqu’à ce qu’il ait fini de fumer.

« Alors, tu veux qu’on regarde quoi ? T’as des trucs récents ? J’aurais dû prendre mon ordi.  »


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Ce message a été posté Ven 29 Jan - 11:19





Il avait plus que changer d’ailleurs néanmoins il était inutile de lui préciser cela sinon Ryû risquerait de paniquer. De toute façon, c’était quelque chose qui devait se voir, se sentir et il n’était pas uniquement question des nouvelles lubies du jeune homme telle que la cigarette. C’était plus que ça. Sa manière de penser, de se comporter, tout était différent désormais. La preuve était que certainement, avant, jamais il ne serait tomber si bêtement dans les « bras » de son meilleur ami. Parce qu’il aurait été raisonnable, il aurait déclaré que même s’ils en avaient envie, ils ne pouvaient pas faire ça. Rien que pour son fils, il aurait fait attention à son style de vie, il aurait déclaré à son collègue que c’était une femme qu’il devait se trouver, pas une relation sans lendemain avec un autre homme et qui ne mènerait jamais à rien. Mais non, aujourd’hui, cela n’avait aucune importance à ses yeux, ça le fascinait presque parce que c’était nouveau, c’était complètement dingue et des choses folles, Roy ne comptait plus toutes celles qu’il aimerait faire. Il ne se compliquait plus la vie comme avant, il ne réfléchissait plus à l’image qu’il dégageait ni à ce qu’on pouvait penser de lui. Il ne cherchait plus à être cet adulte responsable et ses réactions n’étaient plus les mêmes que par le passé. La cigarette n’était qu’une chose parmi tant d’autres et il n’avait que faire que ça soit mal ou non. Voilà pourquoi il avait précisé à Ryû qu’il n’avait pas le droit de s’énerver, ni de le juger parce que c’était son problème et que de toute façon, quoi qu’il dise, cela ne pouvait rien y changer. Il était le mieux placé pour savoir que lorsqu’on commence à être dépendant à ce genre de choses - alcool, cigarettes ou autres substances - il est difficile de se détacher de cette addiction. Puis en vérité, le garçon n’avait aucune envie d’arrêter ni même d’essayer de s’en séparer. Tout était une question de volonté et si lui-même ne le voulait pas, le gronder ne serait qu’une perte du temps.

« Non. Mais je préférais préciser. »

Tant mieux si son camarade ne s’en tracassait pas et certainement que le fait qu’il ne le croyait plus malade y était pour quelque chose. Bien que cela n’empêchait pas que le tabac était mal, mauvais pour la santé et qu’il ne fallait pas en trop en abuser non plus. Evidemment que cela pourrait être pire... Il aurait pu finir droguer ou alcoolique néanmoins malgré tout, ce n’était pas quelque chose qui attirait cet individu. Ca l’avait souvent effrayé, se dire qu’il n’était plus tout à fait maître de lui-même, faire des choses qu’il ne se rappellerait pas le jour suivant. Ca n’avait pas de sens à ses yeux et bien que cela pouvait lui faire oublier pendant quelques heures tous ses problèmes, Roy refusait strictement de tomber là-dedans. Qu’il fume de la cigarette, quelques joins de temps à autre, ça encore, ça passait. Mais pas le reste.

« Y a que toi pour dire une chose pareille » Avait-il dit en souriant « Tu n’es pas censé me dire que le changement ça fait du bien et que ça pourrait être pire. Mais plutôt : "tu n’aurais jamais du faire ça, Roy". »

Sur ses dires, il avait froncé les sourcils, mimant une voix grave et sévère avant de rire de sa propre bêtise et d’inhaler un peu de nicotine, de la fumée s’enfuyant de sa bouche quelques secondes plus tard.

- Je ne sais pas, j’ai quelques films sur mon ordi aussi. Y a peut-être des trucs à la télé aussi.

Haussant les épaules, il finit sa cigarette un peu plus tard puis écrasant le mégot dans le cendrier sur la table, il sortit du balcon afin d’aller se jeter sur son canapé. Dans cette position, il fit signe à son meilleur devenir puis attrapa son ordinateur en face de lui afin de l’allumer et lui montrer ce qu’il avait.

- Après, on n’est pas forcément obligé de se regarder un truc.

Et tu veux faire quoi d’autre ? Jouer à la Playstation ? T’as pas de Playstation, abruti ! Puis simplement discuter, ça risquait de devenir encore trop sérieux pour une soirée entre potes. Il ferait d’ailleurs mieux de ne pas trop y réfléchir sinon ça allait déraper. Encore. Comme s’il avait été sauvé par le gong, on sonna à la porte et après être parti ouvrir, le garçon revint quelques minutes plus tard, les cartons de pizza entre les mains. Déjà toutes coupées, il les déposa sur la table basse pour revenir s’assoir sur son divan et en prendre un premier morceau.

- J’avoue que c’était une excellente idée ! Elle est vraiment bonne, t'en veux ? Lui dit-il en lui plaçant déjà le morceau devant la bouche de son vis-à-vis, un sourire niais étirant ses lèvres.

C’était un moyen comme un autre de faire diminuer la quantité de nourriture qu’il avait à avaler. Et c’était subtile. Le con.



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Ce message a été posté Sam 30 Jan - 2:24





Il préférait préciser ? Oh, pas besoin de se la jouer grand monsieur avec moi, c’est pas comme si j’allais lui faire une remarque alors que je fume comme une usine, right ? Ça serait de si mauvaise foi. Enfin, j’imagine que monsieur Roy sait parfaitement ce qu’il fait.

« Hey, c’est pas mon rôle ça, mon poussin. » De la fierté ? Oh, si peu. Mon sourire s’élargit. «  J’peux pas te dire ça alors que j’suis le premier à en griller une quand j’suis stressé ! »

Dans le fond, je supporterais pas qu’on me fasse un coup pareil, genre pas du tout. C’est pas comme si j’avais trente ans et que j’étais parfaitement capable de prendre ma vie en main, pas vrai ? Ahah. J’ai parfois l’impression d’être un gosse, mais bon.

«  T’sais, parfois, on peut pas être parfait, et essayer ça fait pire que mieux. »

Je le sais. Même si j’ai souvent abandonné un peu trop vite, je me suis déjà fait beaucoup de mal en essayant d’être quelqu’un que je n’étais pas. Quelqu’un d’un peu trop bien, sans doute. Je dis pas que je suis quelqu’un de mauvais, je pense que j’ai quand même pas mal de qualités, sinon j’enseignerais pas, mais j’ai parfois l’impression que j’ai visé un peu trop haut. Et au final, ça a fait pire que mieux. Comme quoi essayer c’est pas toujours réussir.

« Surprends-moi ! » réponds-je en m’approchant de lui lorsqu’il me fait signe, penchant la tête de façon à voir l’écran.

Je réfléchis lorsqu’il me dit que l’on n’est pas obligés de regarder un truc. Ouais, c’est pas faux, mais qu’est-ce qu’il veut foutre ? Oh, je vous vois parfaitement venir, les gars, mais on va éviter de valser du côté sombre maintenant, ok ? J’pense que ça vaut mieux, parce que j’vais vous rappeler juste un détail : JE. CRÈVE. LA. DALLE. PUTAIN.

«  Un film d’horreur ? »

Ouais, ça me semble bien, ça. Mais avant que je puisse continuer mon idée, on vient sonner à la porte et je laisse Roy s’occuper du livreur. Ouais, parce que j’utilise des tournures de phrases chelou. C’est alors qu’enfin, ENFIN, je peux assouvir cette furieuse envie de manger qui me tenaille l’estomac depuis quelques longues et douloureuses minutes. Quelques secondes, c’est tout ce qu’il me faut pour mordre dans un premier morceau de celle que j’ai choisie, avant de rire un peu au comportement de mon meilleur ami.

«  Ah, parce que me donnes la becquée maintenant ? »

Malgré ce commentaire, je ne tarde pas à mordre dans le morceau qu’il me présente. Ouais, bon…

« Hm, la mienne est meilleure. »

Oui, oui, et je parle bien de la pizza les amis, mais on ne va pas s’arrêter à ce genre de pensées et, au lieu de me poser des questions existentielles sur la quantité de sauce piquante que je devrais ajouter sur le morceau que je tiens actuellement dans les mains, je préfère relever la tête vers Roy alors que je me bats avec le sachet de sauce pimentée.

« Et Haru, sinon ? Ça va pas lui faire trop bizarre de revenir à Tokyo comme ça ? Il s’est pas fait des amis ? »

Parce que l’air de rien, je suis quand même attaché à ce petit. Pendant un moment, il était comme le fils que je n’allais jamais avoir. Et ça fait un moment que je l’ai plus vu. D’un autre côté, ce n’est peut-être pas plus mal, parce que les soirées que j’ai passé avec Roy dernièrement n’étaient pas des plus clean, mais bon, je me demande quand même comment il va.


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Ce message a été posté Dim 31 Jan - 12:38





Mon poussin ? Sérieusement ? Roy avait souri à ce surnom, insultant intérieurement son meilleur ami d’idiot alors qu’il n’était pas forcément d’accord avec ce que celui-ci racontait. Ce n’était pas parce qu’il était le premier à faire ce genre de bêtises que les autres avaient le droit de le faire. Du moment que Ryû savait lui-même que c’était mauvais, cela ne devait pas l’empêcher de lui faire la morale. La preuve, lui ne s’en privait pas néanmoins ils étaient différents, leur façon d’agir et de penser l’était également. Ne souhaitant pas s’attarder sur un tel sujet, il avait haussé les épaules. De toute manière même si son camarade l’avait grondé, cela n’aurait rien changé. Il avait conscience de ses bêtises, du à quel point il était en train de bousiller sa vie plus qu’elle ne l’était déjà cependant il n’en avait que faire. On lu avait dit de profiter. C’était ce qu’il faisait. Certes, pas de la meilleure des manières cependant le jeune homme s’en fichait. Il lui restait un mois à vivre donc ce n’était pas des représailles qui allaient y changer quoi que ce soit. L’image que les autres avaient de lui certainement toutefois il ne serait plus là pour le voir non plus. Et puis, ceux qui le connaissaient sauraient qu’il n’était pas ce genre d’individu, qu’il avait toujours été un adulte respectueux et responsable mais que son destin ayant décidé de lui jouer des tours l’avait transformé, l’avait détruit d’une certaine façon. Lorsqu’une personne commence à se moquer de tout, c’est probablement qu’elle a sombré plus que de raison bien qu’elle ne se l’avouera sûrement pas à elle-même non plus.

« Hum. Mais même sans ça, je sais que je ne suis pas parfait. »

C’étaient sur ses mots qu’il avait quitté la terrasse, rejoint par son collègue quelques secondes plus tard. Il n’avait pas du tout d’idée quant à ce qu’ils pourraient regarder ni ce que Ryû aimerait comme film aussi. Le jeune homme était assez compliqué à ce niveau-là, cela variait souvent selon ses humeurs, ses envies aussi et s’il n’était pas motivé réellement à en regarder un, il serait constamment indécis. Voilà pourquoi, il était préférable que son camarade choisisse ou qu’il propose autre chose à faire.

« Un film d’horreur ? Mouais. »

Sauver par le gong ou non, le fait était que les pizzas étaient là, que malgré tout, le parfum que ses boîtes en carton dégageaient résidait à présent dans tout l’appartement. Et ça sentait bon. Un rire franc avait traversé ses lèvres à la remarque de son meilleur ami. Pour sûr que leur relation était des plus étranges néanmoins à quoi bon s’en soucier si eux, ça leur convenait ainsi ?

« Je savais que t’en rêvais donc je n’ai pas résisté » L’avait-il charrié avant de reprendre son morceau de pizza et de croquer à l’intérieur.

Il n’irait pas jusqu’à goûter la sienne - bien qu’il l’aurait sûrement fait par le passé - il n’avait pas assez faim pour cela et savait qu’il lutterait déjà pour terminer la sienne. Son regard s’égara sur son vis-à-vis, plutôt étonné que la conversation détourne sur ce sujet là néanmoins c’était un tendre sourire qui était venu dessiner ses lèvres. Il suffisait de lui parler de son fils pour voir apparaître quelques étoiles dans ses yeux et la fierté qu’il éprouvait envers ce dernier. Haru était son plus grand bonheur. Son plus beau cadeau aussi.

- Je pense. Il avait l’air de se plaire plus là-bas mais je sais qu’il comprendra aussi. Puis, il sera content de retrouver la famille. Il râle de ne pas les voir assez souvent. Je ferais tout mon possible pour que ça aille pour lui de toute façon.

On retrouvait le père qui était prêt à tout pour son enfant. Une chose qui n’avait pas changé. Ayant fini son morceau, il en prit un nouveau après avoir bu quelques gorgées de sa boisson et il lui sourit avant d’ajouter :

- « Tonton Ryû » lui manque aussi en plus. Tu le verrais, tu serais fier de lui !

Oui bon, un papa exagérait souvent mais c’était plus fort que lui. Il l’aimait son petit bout de chou et le voir grandir de jour en jour, le rendait un peu plus digne à chaque fois.




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Ce message a été posté Dim 31 Jan - 22:25





Il m’arrive de me demander par quel miracle étrange les chemins de deux hommes aussi opposés que Roy et moi ont pu se croiser. Un heureux hasard, sans doute, car nous aurons tous compris que ma vie aurait pris un tour bien plus dramatique, si je n’avais pas eu la chance incroyable de tomber sur un type qui allait me ramener chez lui, totalement ivre, et me permettre de me reprendre par la suite. Croire au destin, dans une telle situation, est bien plus facile qu’on le pense, et je ne peux m’empêcher de me dire que ma rencontre avec Roy pourrait, après tout, être un signe de l’existence de cette force invisible.

Plus j’y pense, plus je comprends pourquoi je suis tellement heureux d’avoir appris qu’il ne va pas aussi mal qu’il le pensait. Qu’il va même bien ! Roy, mon meilleur ami, mon frère mon mari, mon… Oui, mon amant aussi ? C’est juste la personne la plus importante à mes yeux, ou tout du moins l’une des plus importantes, alors je ne pourrais même pas feindre cette joie : elle est réelle, elle est sincère, et je crois que le mensonge serait de dire que cela ne change pas grand-chose pour moi. Je serais si triste de le perdre, qu’il disparaisse, qu’apprendre qu’il va bien est tout simplement la meilleure nouvelle de ma semaine.

Voilà pourquoi je suis motivé, sans doute plus motivé que je n’ai pu l’être au cours des dernières semaines, et je ne peux m’empêcher de préconiser un film d’horreur, histoire de passer le temps, de manger tranquillement devant un film, comme on l’aurait fait avant. Oui, avant, avant que tout ne parte en vrille, que j’aie des ennuis avec les femmes et les étudiants, avant qu’il n’ait ses ennuis de santé… Avant tout ça. Quelques fois, ça fait foutrement du bien.

« Ça ou autre chose, écoute. »

Il a l’air de pas savoir ce qu’il veut, mais d’un autre côté j’me vois mal lui proposer autre chose. Genre quoi, un porno ? On va éviter de regarder de genre de choses tous les deux, compte tenu de ce qu’il s’est passé entre nous récemment. C’est pas que ça me dérange, dans le fond, mais on n’en parle pas, c’est plus sage. Un peu, oui. Mais de toute façon, il est déjà parti vers la porte pour ouvrir au livreur, alors la question du film n’est plus vraiment ma préoccupation principale. La bouffe arrive, je suis affamé… Logique, non ?

« Mais oui, bien sûr. »

Un sourire amusé trace mes lèvres alors que je mords goulûment dans ma propre part de pizza, levant les yeux vers la télévision toujours éteindre – car rappelons que j’ai l’habitude d’allumer la mienne lorsque je prends mes repas, ou tout du moins était-ce le cas avant l’arrivée de Yun Hua chez moi – et je tends l’oreille aux explications de mon meilleur ami avant de poser à nouveau mon regard sur lui.

« Hm, pas faux… » Qui suis-je pour juger, de toute façon ? Mon fils n’a même pas un mois. « Faudra que j’essaie de faire une sortie avec un lui, un jour. Tu crois qu’il serait content ? »

Son fils, c’est un peu le mien. Enfin, pas vraiment, parce que je sais que ça serait difficile, mais je suis toujours content quand Roy me laisse l’emmener quelque part. Je sais que c’est pas facile pour lui, qu’il a peur… Parfois, je me demande même si je serais capable, moi, de laisser mon gamin s’en aller comme ça, avec un de mes amis. Maybe, maybe not comme on dit.

« Tu veux voir quoi à New York ? »

Et je reprends un morceau de pizza dans la boîte, visiblement affamé, alors qu’il est question de cette ville où Roy a déclaré vouloir se rendre. Non, parce que je ne compte pas lâcher l’affaire. À mes prochaines vacances, on s’envole vers la grosse pomme, qu’il le veuille ou pas. Il y a pas mal de choses à faire là-bas, de toute façon. Puis certaines américaines sont pas mal, j’dois dire.


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Ce message a été posté Lun 1 Fév - 10:30





Il se répétait néanmoins Haru était réellement la plus belle chose qu’on avait pu mettre sur sa route. Sans le savoir, ce bonhomme lui avait appris énormément. Roy ne serait pas celui qu’il était aujourd’hui s’il n’avait pas eu son fils à s’occuper. On devient de suite plus responsable lorsqu’on a un enfant à charge. Il n’avait pas eu le temps de ne penser qu’à lui-même ni à la douleur de voir celle qu’il aimait transformé. Il avait eu une autre personne à qui donner tout cet amour. Il n’était pas capable d’expliquer pourquoi il était devenu si protecteur envers l’enfant. Ca, c’était fait naturellement. Son instinct lui avait dicté que ce qu’il devait le plus protéger, c’était lui. Il ne voulait pas qu’il souffre, qu’il soit malheureux et que même s’il n’avait pas de mère, il apprendrait à grandir correctement. Tout parent devrait songer ainsi parce qu’avoir un petit être qui s’immisce dans notre vie, ce n’est pas rien. C’est plus qu’une responsabilité et Roy ne se le pardonnerait jamais s’il venait à perdre cette étoile qui avait toujours illuminé son existence. Haru n’était pas comme les autres - en tant que son père, il n’était pas objectif, certes - il était déjà terriblement intelligent pour son âge. C’était la raison pour laquelle, le garçon pensait que s’il lui expliquait sagement les choses, son fils comprendrait. Il espérait simplement que ça irait si celui-ci retournait dans son ancienne école. De ce qu’il se souvenait, ses camarades n’étaient pas très gentils avec lui.

Son regard s’était détourné machinalement vers son voisin, le bout de pizza entre ses mains alors qu’il avait marqué un instant de silence avant de pouvoir lui répondre. Il n’avait pas envie que Ryû sorte seul avec son enfant. Cela pouvait paraître méchant de penser ainsi néanmoins ce n’était pas contre lui. Roy n’aimait pas confier Haru à quelqu’un d’autre que lui-même. Il était encore jeune et lui paniquait si facilement. A choisir il préférait encore être là plutôt que de les laisser tous les deux. Il ne s’agissait là que des réflexions d’un père ultra protecteur et son meilleur ami était au courant. Il savait ô combien, il était difficile pour ce jeune homme d’accepter qu’une personne - proche ou non - s’occupe de son fils à sa place. En règle général, il ne le faisait que quant il n’avait pas le choix.

« Je pense que ça lui plairait de te voir, oui » Avait-il déclaré en souriant « On se fera quelque chose quand je reviendrais. »

En somme cela signifiait, en sous entendu, « je serais là moi aussi ». Et il n’y avait pas à discuter là-dessus. S’il était en « vacances », Roy ne voyait pas pourquoi il confierait Haru à quelqu’un d’autre s’il était en mesure de le faire lui-même. Croquant dans son morceau de pizza, il l’avait fait tombé sous la surprise de la question de son camarade. Ou plutôt, par l’excitation qu’il avait eu de répondre à propos du voyage à New York. Il avait agi trop vite et s’était évidemment sali, le forçant à soupirer tandis que son premier réflex fut d’essuyer la tâche avec un morceau de papier. Geste qui ne fit qu’agrandir la marque rouge. Tant pis.

- Le stade des Yankees !

On les voyait les petites étoiles qui brillaient dans ses yeux là ? Même sa maladie, il semblait l’avoir oublié pendant l’espace d’un instant. Le baseball a toujours fait partie de sa vie et aller là-bas était l’un de ses plus grands rêves.

- Enfin, l’équipe de baseball de New York, Précisa Roy, pas certain que Ryû soit vraiment calé dans le domaine, Je voudrais tellement assister à un match.

Si jamais ce n’était pas possible, il aimerait au moins visiter le stade. Il savait que c’était réalisable, il avait vu des heures de visite sur internet et à ses yeux, il n’y avait pas plus important que cela. Certes, il y avait énormément de choses à voir dans cette grande ville américaine seulement, en toute honnêteté, il n’avait que faire du reste.

- Je reviens, je vais changer ça, Dit-il en désignant son tee-shirt tâché, Et prendre une douche aussi tant qu’à faire.

Comme ça, il pourrait enfin se mettre à l’aise puis cela lui permettait de digérer un tant soit peu les deux morceaux qu’il venait de manger et qui lui avait déjà coupé l’appétit. De toute façon, il n’avait pas besoin de se justifier non plus sur chacun de ses actes.



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Ce message a été posté Mar 2 Fév - 23:42





« Tu veux… commencé-je avant de m’arrêter. Ok, on verra pour ça. »

Comme j’ai bien compris que Roy ne me laisserait pas sortir seul avec son fils, je ne pousse pas le débat plus loin. Il a toujours été terriblement protecteur envers Haru, ce que je peux comprendre, compte tenu de tout ce qu’ils ont traversé, mais j’aimerais parfois qu’il me fasse un peu plus confiance. J’essaie de me sortir de l’alcool, j’essaie autant que je le peux, bien que ça ne soit pas facile avec tout ce qui me tombe dessus, et je ne pense pas être la pire personne du monde. Un jour, peut-être…

Je lui adresse un sourire, puis une question, et je ne peux m’empêcher de rire un peu lorsque je le vois lâcher son morceau. Le stade des Yankee, hein ? J’ai aucun intérêt pour ce genre de choses habituellement, mais je crois que pour Roy, je serais prêt à faire une entorse à mes principes. Oui, parce que j’ai des principes dans mes goûts et que personne ne peut y changer quoi que ce soit.

« Ok ! On essaiera de faire ça. Ça va pas me tuer. »

Si je n’ai jamais compris pourquoi Roy s’intéressait autant au baseball, je ne peux qu’accepter sa volonté de voir un match, pas vrai ? C’est ce qu’on appelle les concessions, et en amitié comme en amour, il en faut. En plus, si ça tombe, ça me plaira et j’aurai envie d’en revoir un, pas vrai ? Cette pensée m’arrache un nouveau sourire alors que je reviens mordre dans un morceau de pizza. C’est vraiment bon, j’avais vraiment faim, alors je crois que je ne pourrais même pas me plaindre.

Mes yeux se reposent sur Roy quand il m’adresse la parole et je hoche un peu la tête, sans abandonner mon repas qui semble bien trop important en cet instant. Je le regarde disparaître dans la pièce, puis termine tranquillement ma pizza, morceau par morceau… Mais hélas la faim est toujours là lorsque j’ai terminé, et mon regard glisse dangereusement sur les parts qui restent à l’abandon dans la boîte de Roy. C’est mal, non ? Je fais la moue durant quelques secondes, jetant un regard vers la porte sans savoir si mon meilleur ami va en sortir ou non, puis je lui subtilise une part avant de me lever, me dirigeant vers son frigo, comme chez moi, afin d’y prendre une canette de soda. Quoi ? J’ai terminé l’ancienne, je peux bien boire un coup, non ?

Je retourne au salon et repose mon divin fessier sur le canapé alors que j’ouvre la boisson, mon soupir se joignant à l’échappement du gaz qu’elle contient, puis je porte la canette à mes lèvres pour en boire une gorgée et je reprends une part dans la boîte de mon meilleur ami. C’est fou quand même de gaspiller autant, vous ne trouvez pas ? Ça me semble un peu bizarre de la part d’un grand mangeur comme Roy, mais j’imagine qu’il aura perdu l’habitude de manger autant, avec tout ce qui lui arrive.


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Ce message a été posté Mer 3 Fév - 0:44





Il n’en avait rien dit mais le sourire qui avait étiré ses lèvres à cet instant montrait clairement que Roy avait été plus que ravi de voir que son meilleur ami était partant pour le suivre. Il aurait pu comprendre que voir un match de baseball ne l’intéressait pas. Ce n’était pas une passion qu’ils avaient en commun et en vérité, lui n’était pas des plus doué en informatique. Il se débrouillait comme tout le monde certes cependant il était loin d’avoir un niveau comme Ryû. Parce que ça ne l’avait jamais attiré. Mais il était content de savoir qu’il l’accompagnerait. Quitte à faire un voyage, autant que cela soit avec lui bien que l’idée de laisser Haru derrière ne l’enchantait pas vraiment. Certainement qu’il le confierait aux parents néanmoins il n’était jamais rassuré de le laisser là-bas aussi et assurément, qu’il ne pouvait pas l’emmener à New York avec eux. S’ils souhaitaient se faire une sortie tous les deux, il n’aurait pas d’autres choix que de le faire garder par une nounou américaine. Et ça, il n’en était pas question. Elle risquait de s’en aller avec et ne jamais lui ramener. Il se faisait déjà tout un film dans sa tête pour imaginer comment cette femme s’arrangerait pour kidnapper son fils. Ce garçon était trop en psychose, il faudrait réellement qu’un jour, quelqu’un lui rappelle que tout le monde n’était pas des monstres, des psychopathes et que le danger ne courrait pas à tous les coins de rue non plus.

Il n’avait rien ajouté d’autre, riant doucement en le voyant se goinfrer de pizza puis après être passé par sa chambre pour récupérer des affaires, il s’était enfermé dans la salle de bain. Le premier réflex qu’il eut une fois la porte fermée fut de s’adosser contre celle-ci puis de pousser un long soupir. Faire semblant n’était pas aussi simple qu’il ne le montrait alors qu’à ce moment précis, son unique souhait aurait été de tout valser chez lui, de crier et de pleurer ô combien la vie était injuste. Il ne s’était jamais senti aussi faible toutefois qu’était-il censé faire ? On lui avait dit que mentir, c’était mal, qu’il n’avait pas le droit de réagir de la sorte pour protéger les autres et il savait que Yeo Jin avait plus que raison lorsqu’elle lui avait déclaré cela. Seulement ça avait été plus fort que lui... Puis, quand il avait vu l’excitation de son camarade, il avait pensé qu’il avait bien fait. Hors, c’était différent car lui-même avait conscience qu’il ne serait pas capable de jouer la comédie trop longtemps. Ryû le connaissait et s’il n’allait pas mieux dans les prochains jours, forcément que cela deviendrait de suite bizarre. Et il ne pouvait pas encore fuir une seconde fois...

Un autre soupir franchit ses lèvres alors qu’il s’approcha du lavabo où il observa son reflet dans le miroir. Il avait une mine tellement misérable que lui-même peinait à se reconnaître. Est-ce qu’il ressemblait vraiment à ça avant ? Enervé, incapable de se retenir, il avait cogné son poing contre l’évier, tentant du mieux qu’il le pouvait de canaliser toute cette rage, cette peine qui l’encombrait depuis qu’il avait appris la nouvelle. Ses yeux avaient fixé la porte quelques instants puis se décalant, le jeune homme avait fait couler l’eau de la douche avant de se laisser glisser au sol, son dos appuyé contre la baignoire. Ses phalanges agrippèrent violemment ses cheveux et sans qu’il ne puisse réellement se contrôler, tout un tas d’images défilait dans son esprit, commençant à lui donner sérieusement mal à la tête. C’était toujours dans ce genre de moment qu’on se rend compte à quel point les personnes qui nous entourent sont précieuses, à quel point une seconde, une minute, peuvent transformer toute une vie et à quel point une existence ne tient également qu’à un fil. Il ne pensait pas à ce qu’il laisserait s’il disparaissait ni à la souffrance qui pourrait s’en écouler mais à ce que lui passerait à côté, à ce qu’il perdrait. Etait-ce mal d’avoir envie de vivre encore un peu ? Il voulait aider son meilleur ami à s’en sortir, le soutenir avec son bébé, voir Haru entrer au collège puis au lycée, le conseiller sur les filles, l’encourager dans ses passions, rencontrer quelqu’un de bien aussi, se marier, fonder une vraie vie de famille. Il était encore jeune... Pourquoi fallait-il qu’on le prive de tout cela ? A nouveau, son poing se cogna contre les carrelages de la baignoire et incapable de les maîtriser, des larmes déferlèrent le long de ses joues pâles.

Il ne savait pas exactement pendant combien de temps il était resté dans salle de bain. Dix minutes, peut-être vingt. Le fait était qu’au bout du compte, il ne s’était pas douché et avait choisi pour la solution la plus facile, celle de se changer. Balançant ses vêtements au sal, il avait enfilé un simple jogging gris avant de s’asperger le visage d’eau fraîche et de se claquer légèrement la figure afin de se reprendre.

- Eh ! Tu m’as piqué de la pizza ! S’exclama-t-il soudainement en voyant les morceaux manquant.

Ce n’était pas comme si cela l’inquiétait réellement, il en était même plutôt rassuré de se dire qu’il n’aurait pas à tout manger puis il avait ri avant de rejoindre son meilleur ami installé sur le canapé. Pour cacher un quelconque malaise, il s’était quand même forcé à prendre un autre bout qu’il avait croqué aussitôt avant de river ses prunelles en direction de son voisin qui buvait soigneusement sa canette de soda. Un fin sourire se forma sur ses lèvres sans qu’il ne le quitte des yeux alors qu’il tenait toujours le morceau de pizza entre ses doigts.

- Tu sais, je suis content de t’avoir rencontré.


Quoi ? Et tu balances ça maintenant ? Après cinq ans ? Comme dit le dicton « il ne vaut mieux tard que jamais ».

- On ne le dit jamais assez. Enfin, dire à nos proches qu’on les aime, ce qu’il nous apporte et vivre tout ça, je m’en suis moi-même rendu compte. Alors, je tenais à ce que tu le saches, c’est tout.

Malgré tout, cela n’empêchait pas que c’était quelque chose de particulièrement gênant à avouer si bien qu’une esquisse, un brin timide, s’était dessiné sur son visage. Ca faisait le malin mais dés qu’il fallait parler sérieusement, il n’y avait plus personne.

- Bref, c’est pour ça que je pense que... On devrait se marier !

Abruti. Cacher l’embarras par la connerie, il n’y en avait pas deux des comme lui pour se comporter aussi stupidement et le sourire bête qu’il avait arboré montrait clairement la stupidité de cet homme. Les compliments, ce n’était pas vraiment son truc, qu’on lui pardonne.



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Ce message a été posté Mer 3 Fév - 13:15





Si le changement radical de comportement de Roy pourrait me surprendre, et en particulier parce que son état physique ne semble pas si bon qu’il le prétend, je ne vois pas pour quelle raison je devrais refuser de le croire. S’il me dit qu’il va bien, qu’il n’a pas cette maladie qu’on lui suspectait, il ne peut qu’aller bien, pas vrai ? Je ne vois pas pourquoi il me mentirait, et encore moins sur un sujet aussi important que sa santé. C’est ce qui m’empêche de lui poser des questions, de lui demander de trop longues explications ; ne dois-je pas croire sur parole la personne à qui je pourrais confier ma vie ? Il est mon meilleur ami, la personne la plus importante à mes yeux, à l’heure actuelle, ça me semble tout simplement logique.

Et c’est également parce que nous sommes aussi proches que je me suis permis de lui piquer des morceaux de pizza sans autorisation : je sais qu’il ne m’en voudra pas, je sais qu’il ne râlera pas trop, sauf erreur de ma part, et je ne peux m’empêcher de sourire largement lorsqu’il revient et remarque directement mon larcin. Oh, si rapidement démasqué. Je devrais avoir honte d’être un aussi piètre voleur, mais je ne fais que rire de sa réaction, mordant dans la part que je tiens encore dans les mains. Petite créature faible qui pensait que je n’allais pas lui piquer de la pizza. Il me connaît si mal que ça ?

« Désolé, l’appel de l’estomac. Il m’a menacé ! »

Menacé de quoi, hein ? Genre. Je souris un peu plus alors que je reprends une gorgée de soda, laissant mon ami se poser à côté de moi, et quand il reprend la parole, mes lèvres s’étirent une fois encore. Content de m’avoir rencontré, hein ? L’air de rien, ça me touche un peu. Et je trouve ça… Bizarre. Ok ? C’est bête, mais bon, j’y peux rien vous savez.

« Vas-y, dis-moi encore que tu m’aimes, j’aime bien. »

Oui, j’aime bien, mais je n’ai surtout pas le courage de lui dire la même chose. Parce que je suis pas doué pour ça, surtout. Je me rappelle encore de la première fois où j’ai du avouer mes sentiments à Hikari, où j’ai décidé de me lancer et de lui dire ce que je pensais vraiment. Pareil pour Mi. Ce coup- là, c’est surtout les baies qui m’y avaient aidé. Ce n’est pas le même type de sentiments, certes, mais… c’est quand même difficile. Dans tous les cas, je ne peux m’empêcher de sourire comme un idiot lorsqu’il reprend la parole.

« La dernière personne que j’ai épousée a décidé de s’en aller, alors je pense qu’il vaut mieux éviter, réponds-je en un rire gêné.»

Au moins, comme ça, je suis sûr qu’il restera près de moi ? Un sourire reprend place sur mon visage alors que je termine mon morceau de pizza, réfléchissant à tout ce qu’il s’est passé entre nous. À la peur que j’ai ressentie à l’idée de le perdre. Un silence s’installe, j’enchaîne une gorgée de boisson, un morceau de pizza, puis je me tourne vers Roy pour le serrer dans mes bras durant quelques secondes.

« Je serai toujours là pour toi, tu sais ? »

Peu importe le nombre de fois où on s’engueulera, peu importe les conneries que l’on fera, celles qu’on a déjà faites… Toujours.


Anonymous
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Ce message a été posté Mer 3 Fév - 17:09




C’était vrai après tout... On ne disait pas assez souvent à nos proches combien on les aimait et on ne devrait même pas avoir à attendre qu’un drame tombe sur notre vie pour s’en apercevoir. Malheureusement, c’est toujours lorsqu’on est sur le point de les perdre qu’on se rend compte de leur valeur inestimable à nos yeux. Jusque là, Roy n’avait pas le souvenir d’avoir déjà remercié son meilleur ami, de lui avoir fait part du fin fond de sa pensée à son égard et du ô combien il lui accordait une place dans son existence. Ce n’était pas un ami comme les autres et ce, malgré les diverses bêtises que Ryû avait pu commettre, cela ne l’avait jamais touché lui directement. Il l’avait épaulé, l’avait soutenu et peu importait les années qui s’étaient écoulées, il ne l’avait jamais laissé tomber. Roy ne le montrait pas souvent mais il comptait plus sur lui qu’il n’en donnait l’impression et c’était presque devenu une habitude pour lui de jouer aux forts devant son collègue. Parce qu’il n’aimait pas le blesser plus qu’il ne l’était déjà, qu’il aimerait le voir heureux pour de bon mais à chaque fois quelque chose de nouveau venait tout gâcher. Il savait qu’il pouvait compte sur lui, que plus que sa famille, Ryû serait toujours là en cas de besoin et ce, même si ça le bousillait au plus profond de lui-même. Parce que c’était le devoir d’un ami de faire ça toutefois lui-même, ça lui brisait le coeur... L’idée de le savoir mal, triste, inquiet ou encore angoissé, accentuait la douleur qui était déjà bien grande. Cela sonnait bizarre quant on y réfléchissait, se mettre dans un tel état pour un simple personne qui occupait notre vie. Hors, à ses yeux, Ryû n’avait jamais été qu’une « simple » personne. Il était tellement plus que ça. Plus qu’un ami aussi, mais c’était un sentiment que le garçon ne serait pas capable de décrire. Il était son pilier, celui qui justement lui permettait de rester fort dans les moments durs, qui l’encourageait sans arrêt et ce, sans même avoir besoin de parler. Il savait rester fort pour lui... Parce qu’il avait toujours trouvé son camarade plus sensible, plus fragile et intérieurement, lui s’était tout le temps promis de le protéger, d’être celui qui l’aiderait à se booster, qui lui permettrait d’oublier son passé et d’aller de l’avant. Cette carapace qu’il avait réussi à se forger, c’était car avant de penser à lui-même, il pensait à ses proches. Ca a souvent été sa plus grande force. Son énergie, il la puisait chez les autres car rien que les savoir heureux le faisait sourire en retour. C’était idiot de penser aussi toutefois jamais il n’avait imaginé pouvoir tomber aussi bas.

Des obstacles dans une vie, tout le monde en voit, lui-même en avait vu cependant il avait malgré tout réussi à les surpasser. Il n’avait jamais flanché puisqu’il n’était jamais seul et qu’il savait que de toute manière, abandonner, c’était pour les lâches. Aujourd’hui, Roy avait la désagréable sensation de faire n’importe quoi de sa vie, des décisions qu’il prenait et perdu, assurément qu’il l’était. Il n’était pas habitué à être aussi faible, à tomber sans être capable de se relever. La réalité le terrifiait, se dire que toute son existence risquait de s’envoler d’un instant à l’autre, il refusait de s’y faire... Il ne voulait pas le perdre non plus. C’était idiot de songer ainsi quant on pensait au fait que s’il n’était plus de ce monde, il ne serait plus en mesure de penser à tout ça mais... Se préparer à la mort, à renier le reste de son existence, ça lui était impossible.

Les mots avaient fini par sortir d’eux-mêmes tel un besoin imminent de lui faire comprendre ce qu’il ressentait, ô combien il lui était précieux et surtout qu’il était quelqu’un de bien.

« Idiot ! » L’avait-il réprimandé d’un ton amusé, non pas sans le frapper gentiment sur l’épaule.

Il ne s’attendait pas à avoir un compliment en retour mais son camarade aurait pu éviter la taquinerie alors que lui était réellement sérieux dans ses propos. Enfin, jusqu’à ce qu’il mentionne le mariage pour cacher son embarras bien qu’un infime sourire étira ses lèvres à la réponse de son interlocuteur. Ils n’en avaient pas parlé toutefois, il était désolé pour lui que cela se soit terminé de la sorte avec Mi mais une partie de lui se disait que ce n’était plus mal. Pour le délaisser ainsi, elle ne le méritait pas et ne l’aurait probablement jamais mérité. Il voulut le lui dire néanmoins il fut trop perplexe par la réaction du garçon, que sa bouche s’était refermée alors que ses paupières avaient papillonné sous la surprise. Ils étaient devenus tellement plus tactiles depuis quelques temps. Il ne s’était jamais senti aussi proche de Ryû qu’ils ne l’avaient été ces derniers jours, qu’ils ne l’étaient à l’heure actuelle.

Et les paroles que ce dernier énonça lui firent l’effet d’un poignard qui lui transplantait le coeur. Il n’aurait pu l’expliquer cependant ça le touchait de plein fouet, ça lui faisait se rendre compte un peu plus à quel point son meilleur ami avait de l’importance à ses yeux, à quel point il avait besoin de lui. Il pouvait le sentir également sa volonté de le soutenir et c’était certainement ce qui lu fendait le coeur... Yeo Jin avait raison quant elle disait que ce n’était pas bien de mettre les autres de côté sous prétexte qu’on ne veut blesser personne. Il le savait également néanmoins Ryû n’était pas n’importe qui... Certes il était justement la dernière personne à qui Roy devrait cacher quelque chose d’aussi grand cependant il était cette personne à qui il tenait le plus. Indécis, ses doigts se crispèrent doucement au dos de son camarade tandis qu’il nichait son visage dans le creux de son cou.

S’il avait une forte personnalité, cela n’empêchait pas le fait qu’il n’était pas invincible. Et il ne pouvait pas supporter chaque impasse qui se mettait en travers de chemin. Cela aurait été trop beau mais il y a des situation dans la vie qui font que malheureusement on doit poser ses ailes et on doit admettre que tout va mal. Il n’avait pas le souvenir d’avoir autant souffert ces dernières années... Mis à part son histoire avec Saori, le jeune homme s’en était toujours plutôt bien sorti, il n’avait pas à se plaindre de son existence et il aurait même pu dire qu’il en était heureux. Tout était flou dans son esprit, il agissait d’une manière pour regretter la seconde d’après mais c’était parce qu’en vérité, il ignorait quoi faire. Il n’y arriverait jamais seul, il en avait conscience tout comme il savait qu’il n’était pas capable de le cacher à son meilleur ami. A sa place, il n’aurait jamais supporté que Ryû lui fasse croire le contraire, il lui en aurait terriblement voulu et par la suite aurait culpabilisé de n’avoir rien remarqué, de ne pas avoir été là dans les moments les plus difficiles... L’amitié, c’était ça aussi. Il n’avait pas le droit de choisir pour deux puis de toute manière, il n’y arrivait pas. Il pouvait mentir sur de nombreuses choses, ne pas l’inquiéter lorsque ça n’allait pas parce que sa voisine avait volé son chat - même s’il n’avait pas de chat - mais pas sur ça. Pas sur un sujet si grave. C’était bien beau de vouloir le voir heureux cependant si c’était pour le détruire un peu plus tard, ça n’avait pas lieu d’être...

- Pardon, Souffla-t-il à voix basse, sans se décaler pour le moment.

Cela ne servait à rien de s’excuser, peu importait la façon dont il le disait, son camarade risquait de mal le prendre. C’était la raison pour laquelle, Roy en avait encore profité quelques secondes, serrant un peu plus avant de se reculer et de se caler dans le fond du canapé, les bras quelque peu tremblant. Tout éclat semblait avoir disparu, autant sur ses lèvres que dans ses pupilles.

- Je... J’ai menti...

Ses yeux étaient baissés vers ses jambes, il n’osait tellement pas le regarder en face... Déjà qu’avouer tout ça à voix haute lui était compliqué, il n’était pas sur de vouloir croiser les prunelles de son vis-à-vis qui le jugeraient probablement.

- Qu’au final je ne suis pas malade, tout ça... Ce n’est pas vrai... J’ai juste paniqué, je ne savais pas comment te le dire...

Marquant un bref instant de silence, il avait daigné l’observer alors qu’une profonde incertitude, une peur folle, se reflétait dans le creux de ses pupilles.

- Je sais que c’est mal, je sais que je n’aurais pas du faire ça !! Reprit le garçon en parlant plus rapidement, allant même jusqu'à bouger ses bras en même temps qu'il s'exprimait, sûrement à cause du stress et de toutes ces émotions qu’il éprouvait, Mais je ne voulais pas t’inquiéter, je ne voulais pas te causer plus de problèmes que t’en as déjà puis je me suis dit que c’était mieux comme ça. Je ne voulais pas encore t’infliger ça, je veux dire... Je voulais juste que tu sois bien, c’est tout. C’est ce qui m’importait.

Il avait déblatéré tout cela d’une traite, si bien qu’il dut s’arrêter et reprendre son souffle à cause de la respiration qui lui manquait.

- Mais je ne sais pas quoi faire Ryû... Vraiment, je ne sais pas quoi faire... Je ne veux pas tout ça...

Il ne demandait rien de plus que de vivre un peu plus longtemps. Un mois, c’était bien trop court.



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Ce message a été posté Jeu 4 Fév - 17:21





Avant, il ne me serait certainement jamais venu à l'idée de me tenir aussi près de Roy. Cela m'aurait embêté, d'une façon ou d'une autre, et je me serais demandé si cela n'était pas mal venu de ma part. Mais je n'en suis plus là. Notre relation a changé, notre comportement l'un envers l'autre a muté lui aussi, alors je ne vois pas pourquoi je devrais me priver de le prendre dans mes bras alors que l'envie m'est soudainement venue. Je tiens à Roy, je ferais n'importe quoi pour lui, presque n'importe quoi, à vrai dire, et je ne lui dis pas assez souvent. J'ai besoin qu'il réalise à quel point il est important pour moi, qu'il sache que je suis là pour lui, quand il en a besoin, même si c'est pour de mauvaises raisons et qu'il n'a pas envie de s'exprimer à ce sujet. Notre amitié est trop importante, et je sais que je ne serais plus là s'il n'avait pas malencontreusement croisé ma route. Je n'ai jamais été doué avec les mots, alors il ne fallait pas s'attendre à ce que je m'exprime à voix haute... C'est tout ce que j'ai trouvé, sur le moment, pour lui montrer qu'il compte tout autant pour moi. En plus, je mentirais si j'affirmais que cette étreinte ne me fait pas du bien. L'air de rien, le début d'année est éprouvant pour moi aussi.

À ses excuses, je fronce légèrement les sourcils, sans pour autant bouger, le regard posé sur un point invisible alors que je réfléchis à ce pour quoi il pourrait me demander pardon. Je ne comprends pas, vraiment pas, mais je n'ai étrangement plus envie de me redresser ni de le regarder. Mon coeur s'est légèrement accéléré, sous l'effet du stress qui vient de s'emparer de moi, de la crainte de ce qu'il va ajouter, et je resserre inconsciemment mon étreinte sur le corps de mon meilleur ami. C'est alors qu'arrive la vérité, comme un couperet. Si vous voulez, on peut même parler d'ascenseur émotionnel. Il a menti. Sur quoi? Il n'y a pas trente-six solutions. Je ne relève pas les yeux et l'écoute, les lèvres pincées, comme si un mauvais esprit me les avait collées pour m'empêcher de rétorquer quoi que ce soit. Même déglutir semble impossible. Il m'a menti. Il m'a menti. Je ferme les yeux, me murant encore dans mon silence, puis je les ouvre de nouveau et me redresse pour toiser Roy.

Honnêtement, je ne sais pas ce que je ressens en cet instant. Sans doute comme un enfant qui vient de découvrir que le père noël n'existait pas, que les légendes n'étaient rien de plus que ça, qu'il ne recevra jamais sa lettre pour l'école des sorciers. C'est même pire que ça. Je suis profondément déçu et les mots ne me viennent pas.

« Arrête de faire comme si j'étais une petite chose fragile qu'il faut protéger, ça sera déjà bien. »

Le bout de ma langue humidifie timidement mes lèvres devenues sèches, et j'ai l'impression que la colère a repris le dessus sur ce que je ressens. Mais je ne vois pas quoi dire d'autre à cet imbécile qui ose prétendre qu'il m'a menti pour me préserver. Si c'est vraiment le cas, il est le dernier des idiots.

« Tu t'es jamais dit que c'était peut-être pareil pour moi? reprends-je finalement, un peu plus sèchement que je ne l'aurais voulu. Tu crois que ces problèmes, je les ai eu pour t'inquiéter? T'es pas une putain d'idole que j'admire et qui doit toujours aller bien pour être au service de monsieur Ryû afin qu'il déprime pas. »

Mes yeux scrutent les siens sans aucun répit, je cherche à savoir ce qu'il pense vraiment, je cherche à trouver pour quelles raisons stupides cet homme est con comme ça. Sans succès. Alors je pousse un soupir agacé, profondément blessé par ce qu'il vient de dire.

« On est censés amis, Roy. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi? »


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Ce message a été posté Jeu 4 Fév - 18:22





Evidemment qu’il était con, ce n’était pas une nouveauté. Lui-même en avait conscience puis ce n’était pas comme si on le lui répétait pas assez souvent qu’il était un idiot. Il savait qu’agir de la sorte n’était pas correcte, que toujours prendre toutes les responsabilités du monde sur les épaules ne lui apporteraient rien de bon, qu’il fallait qu’il arrête de se prendre pour un héro puisqu’il n’en était pas un. Hors, on ne changeait pas une personne si facilement. Il ne réfléchissait jamais avant d’agir, souvent il faisait sous le coup de l’impulsion puis il regrettait quelques instants plus tard. Comme aujourd’hui. Roy n’avait pas vraiment pensé aux conséquences, il s’était juste dit que voir son meilleur ami heureux et en bonne santé, il n’y avait que cela qui l’importait. Parce qu’il ne supportait le voir autrement, s’il n’en disait rien, ça lui brisait le coeur à chaque fois. C’était stupide et égoïste de sa part néanmoins ne pouvait-on pas se mettre à sa place également ? Il donnerait tout pour son ami. Vraiment tout. Peut-être qu’inconsciemment en agissant de la sorte, le jeune homme avait également cherché à se protéger lui-même puisqu’il préférait largement voir le sourire de son camarade plutôt que lire la peine dans ses yeux. Quitte à n’avoir qu’un mois à vivre, il voulait que cela se fasse dans la joie, la bonne humeur et pas la peur. Probablement que Ryû avait raison, probablement qu’il devait arrêter de le voir comme une petite chose fragile et vouloir sans arrêt le protéger. Ce n’était sûrement ainsi que son collègue avancerait et se débrouillerait seul. Mais, qu’est-ce qu’il devait dire alors ? C’était sa manière de faire attention à lui, sa manière de l’aider et de le préserver. Sa manière de l’aimer aussi parce que bien sûr qu’il tenait à lui et était-ce si mauvais de ne pas vouloir voir les gens qu’on aime se rendre mal à cause de nous ? Il avait tort, il l’admettait. Être ami avec quelqu’un, ce n’est pas se taire et garder nos plus gros problèmes pour soi, c’était aussi compter sur les autres quand on en avait besoin et ce peu importait ô combien ça pouvait les briser. Seulement, ça lui faisait mal, rien que l’idée d’y songer... Et voir la déception dans les pupilles de son vis-à-vis lui fendait tout autant le coeur. Ce n’était pas le but... Si bien qu’en silence, tel un enfant qu’on réprimandait, Roy s’était contenté de baisser ses yeux en murmurant une énième excuse quasi inaudible. Et dieu seul savait à quel point il n’aimait pas se faire gronder.

Tellement que la dernière remarque de son camarade lui fit dresser ses iris aussitôt en sa direction tandis qu’une certaine montée d’adrénaline avait grimpé dans son esprit. Ca aussi, c’était sûrement l’un de ses défauts, il ne savait pas s’exprimer calmement.

- Mais c’est justement parce que t’es mon ami que j’ai agi comme ça ! S’exclama tout à coup le jeune homme, élançant son bras derrière lui alors qu’il s’était levé du canapé et que toute l’émotion ressortait de sa voix, Je sais que c’est con !! Je sais que c’est mal ! Mais bordel, tu crois que c’est simple d’annoncer à ton meilleur ami que tu vas vraiment crever !

Ses mains en tremblaient, son corps entier alors que son coeur tambourinait durement contre sa poitrine. Nerveusement, ses phalanges secouèrent ses cheveux comme pour tenter de se calmer un tant soit peu cependant plus que de la colère, s’il s’emportait de la sorte, c’était plus par peur, par tristesse aussi. Il ne supportait pas tout ce qui lui arrivait et faire semblant lui était devenu impossible.

- Tu es tout ce que j’ai ! Je ne sais pas si tu t’en rends compte de ça mais c’est la vérité ! Je suis le dernier des cons je sais ! Je ne supportais juste pas de te faire encore plus de mal ! Je ne voulais pas te blesser non plus !! Et je ne voulais pas te briser !! Quand je te vois mal, ça me bousille moi aussi, c’est tout ! Sauf que j’ai compris que j’y arriverais pas seul et que j’ai besoin de toi ! T’es pas obligé de me pardonner mais t’as pas le droit de m’abandonner !

Sur ses dires, le jeune homme s’accroupit avant de passer ses doigts dans ses cheveux et de reprendre son souffle. Sa gorge était sèche, il avait vraiment trop parlé. Encore. Néanmoins, il n’avait fait que libérer tout ce qu’il avait sur le coeur. Il avait conscience d’avoir mal agi, qu’il n’aurait jamais du lui cacher tout ça mais au final, ne pouvait-il pas l’excuser ? Il avait quand même fini par lui révéler la vérité... Il avait besoin de lui, vraiment. C’était tout ce que Ryû se devait de savoir...



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Ce message a été posté Jeu 4 Fév - 20:56





De nouveau, je ressens cette peur qui semblait s'être enfuie, de nouveau, j'ai l'impression que mon estomac se serre et que mes yeux se bordent de larmes à la pensée que Roy ne va pas aussi bien qu'il le disait. Il est malade, et lorsqu'il reprend la parole, mes yeux se tournent vers lui, comme par automatisme, alors que mon coeur accélere de nouveau. Il pourrait me reprocher ce que je viens de lui dire, me faire comprendre de façon plus ou moins mauvaise que je n'avais pas à lui dire tout ça, mais plutôt que me sentir agressé par ses propos, je me sens profondément touché par ses mots. Mes pupilles scrutent le visage de mon ami tremblant, et je me sens vide de toute énergie, incapable de tout.

"Que tu vas vraiment crever."

Mes poings se serrent si fort que mes doigts en blanchissent légèrement, et ça fait longtemps que je n'ai plus du lutter aussi fort pour retenir mes larmes. Bordel de merde. Même si je savais que c'était grave. Non, je ne peux pas accepter que ça soit vrai. Je n'ai jamais voulu croire à la possibilité que Roy s'en aille un jour, qu'il parte avant moi. Maintenant, c'est une réalité qu'on me demande d'accepter, qu'on me balance à la gueule comme on lance un morceau de viande à un chien, sans aucune douceur. Alors je laisse les mots s'abattre, sans même oser relever les yeux vers lui, les poings serrés, dents serrés, tempes et coeur battant. Il est tellement con.

À la fin de sa tirade, je le regarde s'accroupir, sans forcément savoir quoi dire, et ma respiration elle-même semble être pénible, tant je dois me retenir pour ne pas laisser ce que je ressens reprendre les rênes. Je desserre finalement les doigts, me laissant glisser aux pieds du canapé pour me retrouver à la hauteur de Roy alors que je saisis ses poignets pour les éloigner de ses cheveux. Je penche alors un peu la tête, les lèvres toujours pincées, pour chercher son regard.

« Qu’est-ce que je t’ai dit, Roy ? demandé-je à mi-voix. »

Et plus qu’une voix, c’est un tremblement qui m’échappe, me contraignant à pincer les lèvres et à prendre une profonde inspiration. Je ferme les yeux durant quelques secondes pour me calmer, avant de les relever vers mon meilleur ami.

« Qu’est-ce que j’ai dit il y a même pas cinq minutes ? »

J’ai dit beaucoup de choses, mais je veux qu’il retienne l’essentiel. J’ai besoin qu’il réalise à quel point il est important pour moi, à quel point le perdre serait la pire chose qui pourrait m’arriver. Comment pourrais-je l’abandonner, maintenant ? Ça me semble tout simplement impossible, et ce serait tellement indigne de celui qui se prétend son ami. Il ne faut que quelques secondes de plus pour que mes genoux viennent s’échouer au sol et que je serre mon meilleur ami contre moi, nichant ma tête contre son cou. Je ne pleure pas. Je ne pleurerai pas. Trop tard pour y penser.


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Ce message a été posté Jeu 4 Fév - 22:10




Peut-être qu’au bout du compte, c’était ce qui l’effrayait le plus : l’abandon. Déjà qu’il n’avait pas envie de mourir, si en plus son meilleur ami le laissait, que lui resterait-il ? Son fils, certes. Mais ce n’était pas pareil, Roy n’était même pas certain d’être encore capable d’éduquer correctement ce dernier. Puis Haru n’était pas celui qui pourrait le consoler, il n’était pas celui qui saurait l’arrêter s’il faisait n’importe quoi, s’il tombait un peu trop bas. Celui qui l’avait toujours guidé jusqu’ici était Ryû. Probablement la raison pour laquelle, ça lui avait été particulièrement difficile de lui révéler la vérité parce qu’il ne voulait pas que tout s’arrête. Il ne voulait pas que son ami baisse les bras, il voulait juste qu’il lui sourit et fasse l’idiot comme il avait l’habitude de le faire. Il n’aurait pas du lui mentir cependant parler franchement signifiait aussi affronter la réalité. Une réalité qui le terrifiait... Une réalité qui l’obligeait à admettre que dans un mois, peut-être mois, il n’y aurait plus rien de tout cela. Il n’y aurait plus que son meilleur ami et cet appartement serait vide.

Cette idée le faisait rager d’injustice, de terreur, à en faire crisper ses doigts un peu plus contre sa chevelure châtaine. Cela aurait dû être douloureux tellement il pinçait fort toutefois le martyre dans son coeur était si puissant que le reste lui paraissait infime. Ses tremblements ne cessaient guère, pas même lorsque son vis-à-vis se saisit de ses poignets, le forçant à river ses petits yeux en sa direction. Qu’est-ce qu’il avait dit plus tôt ? Trop de choses vraisemblablement... Qu’est-ce que cela voulait dire « ami » pour lui, qu’il devait arrêter d’essayer de le protéger, qu’il n’était pas une idole... Est-ce que Ryû lui en voulait encore ? Ses prunelles le contemplaient d’une expression affligée, désolé également, alors que le garçon lui répétait sa question. Lui était trop perdu pour comprendre mais lorsqu’il entoura ses bras autour de ses épaules pour l’obliger à se blottir contre lui, tout pris un sens. Son camarade n’avait pas l’intention de l’abandonner. Il ne l’avait jamais eu et ce qu’il avait déclaré plus tôt était, certainement, qu’il serait toujours là. Cette pensée lui réchauffa le coeur, le rassurant bien qu’il n’était pas en mesure d’effacer cette pointe stridente qui poignardait son âme.

Les larmes de son meilleur ami, le jeune homme pouvait les ressentir cependant il n’en fit aucune mention, ses phalanges s’agrippant au tee-shirt de son collègue. Elles le serrait si fort qu’elles auraient sûrement pu le lui trouer s’il n’était pas si frêle, si fragile.

- Je sais... Souffla-t-il avant de renforcer l’étreinte, Pardon... Ne pleure pas...

Dixit celui qui incapable de se contenir, en prononçant ses mots, n’avait pu retenir les gouttes qui coulaient doucement sur ses joues pâles. La situation en était si ironique... Après quelques secondes, le garçon se motiva à se reculer de quelques centimètres, ne cherchant pas à sécher ses larmes. Au lieu de cela, il contempla son vis-à-vis de cet air triste alors que ses doigts s’étaient posés sur son visage avec délicatesse, son pouce commençant à effacer naturellement ces perles salés. Il détestait le voir dans un tel état, ça lui brisait le coeur, ça le tiraillait et lui faisait terriblement mal à un point que Ryû ne pouvait pas imaginer. Voilà pourquoi il n’avait pu se résigner à le lui révéler sur le moment, il voulait éviter de devoir face à une telle image. Horrible à ses yeux.

- Ne pleure plus, d’accord ?

Il aurait voulu le rassurer avec d’autres mots, lui dire que ça irait néanmoins Roy ne pouvait pas lui dire ça. Cela serait encore mentir et il n’avait malheureusement pas d’autres choix que d’accepter cette dure réalité. Ses mains se posèrent sur ses joues de façon à lui tenir le visage et l’obliger à le regarder avant de cogner doucement son front contre le sien.

- Je n’aime pas quand tu pleures, Chuchota alors le jeune homme, sa voix était brisée tandis que lui-même n’était pas en mesure de respecter ses propres mots, les larmes continuant de déferler le long de sa figure.

Son pouce persistait à choyer sa joue sans qu’il ne daigne bouger, un sanglot restant coincé dans le creux de sa gorge alors qu’il s’excusait intérieurement envers son meilleur ami. Il aurait voulu être plus fort, ne pas lui infliger une telle douleur et être à ses côtés pour de nombreuses années à venir. Il lui demandait de ne pas l’abandonner mais au bout du compte, il était celui qui allait partir en premier. Et il en était terriblement désolé.


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Ce message a été posté Ven 5 Fév - 11:53





Il paraît que la peur est un sentiment normal. Je l'ai toujours pensé, mais l'admettre s'avère bien plus compliqué. Se dire que tout est bientôt fini, que bientôt, on risque de se retrouver totalement seul, privé de la personne la plus importante à nos yeux, ce n'est jamais facile. Encore moins lorsque cette personne est également l'une des seules que l'on côtoie.

À la Royal Private School, rares sont les occasions où je discute avec les collègues, où j'essaie vraiment de me retrouver avec eux pour partager des choses. C'est la plupart du temps par la force des choses, parce qu'il le faut, parce qu'un cours le demande. Pourquoi aurais-je envie de frayer avec des personnes qui ne m'intéressent pas, ne partage pas mes idées? Je ne pense pas être particulièrement fermé d'esprit, je suis même un peu trop ouvert comparé à certaines personnes, mais je n'aime pas discuter avec ceux qui aiment le système de cette école. Soit.

J'ai l'impression que l'on vient de m'annoncer la pire chose qui soit. J'ai l'impression que je vais m'effondrer, mais que je n'en ai pas le droit. Roy a besoin de moi, il a besoin de quelqu'un qui lui dise que tout va bien se passer, qu'il ne va peut-être pas mourir aussi rapidement qu'il le pense... Est-ce vraiment à moi, le pessimiste de base, qu'on demande cet effort? Même en l'étant, je pense que je n'ai pas le choix; je ne me le laisse pas.

Mais sur le moment, je ne peux rien faire d'autre que pleurer en m'agrippant un peu à lui. Ses mots me semblent lointains, couverts par les battements de mon coeur qui ne semblent pas vouloir se calmer, et c'est tout juste si j'arrive à respirer à force de tenter de me calmer. Je suis plus fort que ça. Je dois être plus fort. Ne serait-ce qu'essayer. C'est pourquoi, lorsque Roy se redresse et me regarde, plutôt de chercher son regard, je ferme les yeux pendant quelques secondes et hoche difficilement la tête. Je vais essayer. Je prends une inspiration difficile, expire longuement, dans l'espoir de ravaler les larmes qui me viennent, et je garde les yeux fermés quand Roy pose son front contre le mien.

Mes bras l'entourent lentement alors que j'écoute mon meilleur ami. Il n'aime pas quand je pleure? C'est pas comme s'il l'avait voulu, pas vrai? Je pince les lèvres sans un mot, fermant un peu plus fort les yeux en remarquant qu'il pleure aussi. Qu'on me réveille et qu'on me dise que ce n'est qu'un mauvais rêve, que Roy n'est pas malade et qu'il va même très bien. C'est tout ce que j'aimerais.

Mais on n'a pas toujours ce qu'on veut, et je sais parfaitement que je suis éveillé. Si je ne l'étais pas, ça ne me ferait pas aussi mal. Je n'aurais pas cette impression horrible que tout, absolument tout est terminé. Je sais que ce n'est pas le cas. Il y a encore plein de choses à vivre, mais je n'ai pas envie de les vivre en ayant l'impression d'un compte à rebours à la fin duquel Roy s'éteindra pour de bon.

« Je suis désolé, Roy... » lui soufflé-je en remontant mes mains vers son visage. « Je suis vraiment désolé. »

Désolé de ne rien pouvoir faire pour lui. Désolé de ne pas avoir de pouvoir magique pour effacer ce problème. Désolé d'être un idiot et de l'avoir inquiété. Je suis désolé de tellement de choses que je ne pourrais même pas les énumérer, et plus les secondes passent, plus j'ai l'impression qu'il ne me pardonnera jamais. Mais dans le fond, je n'ai rien fait de mal, je le sais aussi. Mais non. Non. Je ne peux rien dire de plus.

« Je me battrai avec toi, jusqu'au bout... C'est compris? »

S'il baisse les bras, je serai là. S'il a besoin de pleurer, je serai là. Je ne vois pas comment lui faire comprendre l'importance qu'il a à mes yeux. Il ne le réalise peut-être pas. Je referme les yeux et pince les lèvres durant quelques secondes, en essayant de respirer un peu plus calmement. Je ne sais pas combien de temps il lui reste, mais ça sera de tout façon trop peu...

Doucement, mes doigts passent sur les traînées brillantes que les larmes de mon meilleur ami ont laissé sur ses joues, scrutant un peu ses traits fatigués et la pâleur de sa peau, témoins manifestes de cette maladie qu'il a tenté de faire passer pour une profonde fatigue, puis je me redresse un peu et approche mon visage du sien pour poser mes lèvres sur les siennes. C'est bizarre, je sais, mais j'ai largement dépassé le stade des questions existentielles à notre sujet. Au final, je m'en fous. J'en ai juste besoin.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 5 Fév - 14:47




La vie était cruelle. Pourquoi était-ce toujours les meilleurs qui partaient les premiers ? Certes, Roy ne se considérait pas comme la meilleure personne qui existait sur la Terre néanmoins il n’était pas quelqu’un de mauvais. Il avait toujours pensé aux autres avant lui-même, il avait mis sa vie de côté pour éduquer son fils, il n’avait commis aucun crime si ce n’était de sourire tout le temps, d’être un peu trop dynamique et d’être un vrai idiot aussi parfois. Il n’avait fait que garder une âme d’enfant, rien de plus. C’était vrai que ça lui arrivait de mentir cependant cela ne faisait pas de lui un criminel. Pourtant, les bandits vivaient toujours pendant des années, on s’occupait d’eux en prison, on les aidait à devenir meilleur afin qu’ils changent et qu’à leur sortie, ils ne recommencent pas. Est-ce que cela signifiait que lui aussi devrait tuer pour avoir une bonne santé ? Non. Ce n’était pas juste. Parce que les bonnes personnes étaient toujours celles qui étaient touchées et après ça parlait de Dieu. Il était où le dieu là-dedans ?! Dans des moments comme celui-ci, comment voulait-on que le jeune homme croit en une telle divinité ? Si un miracle apparaissait, peut-être se raviserait-il toutefois en cet instant, il était furieux contre le monde entier. Il ne voulait pas mourir.

Se taisant, il laissa les bras de son meilleur ami l’enlacer alors qu’il n’était toujours pas en mesure d’éteindre ses larmes qui peignaient son visage. Ses paumes s’étaient posés sur son dos, le lui choyant doucement tandis que lui-même aimerait se réveiller de ce cauchemar. Il aimerait qu’on lui dise vraiment qu’il y avait erreur, qu’il n’était pas malade et qu’il n’allait pas mourir d’ici un mois. Jamais, il n’aurait pu imaginer que la mort l’effraierait autant. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais été aussi proche qu’elle ne l’était à présent. Qui pensait devoir quitter ce monde à cet âge ? Personne.

« Tu n’as pas à t’excuser » Avait soufflé le garçon d’une voix quasi inaudible.

Ce n’était pas comme si Ryû pouvait y faire quelque chose de toute manière. Puis, le simple qu’il soit là pour lui était la plus belle chose qu’il pouvait lui offrir. Du moment qu’il ne l’abandonnait pas, qu’il ne le fuyait pas et restait avec lui jusqu’au bout. Il n’y avait rien de plus important aux yeux du jeune homme.

Ses prunelles se perdirent dans les siennes alors qu’il n’avait pas eu le courage de lui répondre. Il n’avait pu qu’hocher faiblement la tête et lui sourire d’une esquisse profondément triste. Ryû n’avait pas idée à quel point ce qu’il lui disait lui réchauffait le coeur. Roy ne demandait rien de plus que ça. Du moment que lui était présent à ses côtés, c’était suffisant. Et c’était la première fois que la sensation de ses lèvres contre les siennes lui apportait un sentiment de bien-être, un réconfort, un besoin qu’il tarissait au fond de son âme. Parce qu’au bout du compte, il n’y avait pas de meilleur moyen que ce dernier pour chasser toutes ses pensées négatives mais aussi pour prendre conscience qu’en effet, son camarade serait toujours là. Et lui... Il s’y accrochait durement, comme une bouée de sauvetage.

Les paupières closes, ses phalanges avaient effleuré sa joue pour se nicher à l’arrière de ses cheveux bruns tandis qu’il ne résista pas à entrouvrir sa bouche, répondant à ce baiser plein d’émotion. Cette fois-ci, Roy n’avait pas l’impression qu’il était uniquement question de désir, il y avait autre chose qu’il n’était pas capable d’expliquer et dont il n’avait pas envie de chercher à comprendre de toute manière. Hors, il mit tout son coeur dans cet échange qu’ils partageaient. Ses craintes, cette peur horrible de le perdre, son attachement qu’il éprouvait à son égard, l’importance que Ryû était pour lui, ce souhait fou de s’y accrocher. Parce qu’ainsi, c’était comme si rien ne pouvait l’attaquer, comme s’il était en sécurité et qu’il n’y avait aucune angoisse à l’idée que peut-être, il n’y aurait pas de lendemain. Ses doigts se crispaient un peu plus dans sa chevelure pendant qu’ils s’embrassaient et plus les secondes s’évanouissaient, plus le désespoir se faisait ressentir dans chacun de ses gestes. Un désespoir de penser que ce moment qu’ils échangeaient pouvait tout autant être le dernier.

A bout de souffle, le jeune homme se recula de quelques centimètres afin de reprendre correctement cet air qui lui manquait. Sans jamais le quitter des yeux, son pouce était revenu choyer sa joue d’une tendresse inouïe alors qu’un fin éclat étira ses lèvres avant qu’il ne retourne l’embrasser doucereusement de plus bel.

- Tu es quelqu’un de bien tu sais ? Lui murmura-t-il ensuite, Ne doute jamais de ça, d’accord ?

Il aurait pu se taire, garder ses ressentis pour lui cependant rien ne prévoyait à ce qu’il soit encore en mesure de les dires dans les jours à venir. Et il avait vraiment besoin que Ryû ait conscience de ça, qu’il ait conscience du combien sa présence auprès de lui, lui apportait beaucoup.

- Ceci dit, on ne va pas passer la soirée à terre quand même.

Un faible rire résonna dans la pièce à cette constatation alors que Roy essayait sûrement de détendre l’atmosphère qui était devenu trop sérieuse à son goût.

- J’ai envie de prendre un bain, ça te tente ?

Par contre, les garçons... Quand vous en arrivez à ce point là, il faudrait peut-être réellement vous poser des questions.



Anonymous
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Ce message a été posté Ven 5 Fév - 20:41





J’aimerais que le mensonge de Roy devienne réalité, qu’il aille aussi bien qu’il me l’a dit avant que nous arrivions. C’était tellement plus simple comme ça. Mais la vie n’était pas simple, je l’avais appris avec le temps, et il fallait parfois connaître des situations vraiment difficiles pour s’en sortir. C’est un problème comme un autre qui nous arrive aujourd’hui, qui lui arrive aujourd’hui – j’ai pris l’habitude de m’inclure dans le nombre depuis quelques temps – et je serai à ses côtés pour l’aider à le surmonter. Si je ne le faisais pas, comment pourrais-je porter le nom d’ami ?

Plus qu’une envie de l’embrasser, c’était un besoin. Je cherche sa présence, j’ai envie de lui dire que je ne veux pas qu’il s’en aille, de lui montrer que je suis là, et je sais que ma façon de le montrer est vraiment étrange, mais je n’en ai pas vu d’autres. De toute façon, notre relation n’est désormais plus ce qu’elle était par le passé : elle est devenue plus particulière, si différente de celle des autres. Jamais Roy et moi n’avons été aussi proches. Pourtant, l’envie de mettre des mots sur cette impression me manque. C’est peut-être mieux si on ne se pose pas ce genre de questions, non ?

Alors, au lieu de chercher à définir des choses qui ne peuvent être expliquées, je continue à l’embrasser en profitant de la caresse de ses doigts dans mes cheveux, les miens abandonnant ses joues pour glisser doucement sur sa peau jusqu’à rejoindre son torse et s’y arrêter, tout simplement. Étrangement, je suis plus calme maintenant. J’ai toujours été plus calme en sa présence, de toute façon. Mes yeux partent à la rencontre des siens quelques secondes avant que Roy ne revienne m’embrasser une nouvelle fois. Je préfère ça à parler de ce qui ne va pas… Il paraît qu’on est lâche et qu’on a peur des mots, dans ce genre de situations. C’est la première fois que je ne regrette pas de l’être.

« J’vais essayer, réponds-je sur le même ton, esquissant un sourire que j’aimerais plus affirmé en réponse au sien. »

Quelqu’un de bien. Ça me fait une belle jambe si je n’arrive pas à protéger les personnes que j’aime. Je déglutis difficilement, sans chercher à poser mon regard dans celui de Roy, et je reste silencieux jusqu’à l’entendre reprendre la parole, ce qui m’arrache un léger rire. Il a raison. Je ris un peu, les mains toujours posées où je les ai arrêtées un peu plus tôt. Ses propos attirent ensuite mon attention, ce qui me fait sourire un peu.

« Je pensais qu’à ton âge tu savais te laver tout seul. »

Un ricanement m’échappe alors que je m’éloigne pour me redresser, passant un peu les mains sur mon pantalon. Un soupir échappe à mes lèvres que je pince un peu, et mon regard se pose sur l’extérieur de l’appartement, à travers la porte du balcon. J’irais bien fumer. C’est peut-être pas une bonne idée maintenant. Je me résous à cette idée et attend que Roy se lève également pour m’approcher de lui et lui voler un bref baiser.

« Allez, oui. »

Il ne vient pas d’aller se laver ? Qu’est-ce qu’on s’en fout, au final ? Je l’ai déjà pris par le poignet pour le tirer avec moi jusqu’à la salle de bain, où je reviens contre lui pour l’embrasser à nouveau, glissant les mains au niveau de sa taille, puis sur son ventre, jusqu’à la limite de son boxer.

« Hm, c’est trop facile comme ça. »

Je souris un peu en m’éloignant de ses lèvres, puis je m’approche de la baignoire pour y faire couler un peu d’eau, cherchant à vérifier la température en glissant ma main sous le filet qui s’échappe du robinet.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 6 Fév - 10:10





Tel un enfant à qui on refusait un cadeau, le jeune homme avait froncé les sourcils et gonflé ses joues. Il fallait toujours qu’il agisse ainsi. Dés qu’il était fatigué, plus fragile que d’habitude, il se mettait à bougonner si facilement. D’un certain point de vue, ça pouvait être mignon. Sans se redresser, il l’avait juste frappé faiblement avant de baisser ses yeux. Ce n’était pas une question de savoir se laver tout seul ou non. Il était question de rester avec lui, de profiter de sa présence. Roy ne saurait le lui avouer à voix haute cependant il se sentait rassurer quand il était près de lui et particulièrement pour ce soir, il aimerait qu’il ne le lâche pas, qu’il reste à ses côtés et lui montre encore et encore qu’il n’était pas prêt de l’abandonner. Dans un soupir, ne le regardant toujours pas, il s’était redressé pour finalement afficher un fin sourire à la déclaration de son meilleur ami qui revenait sur sa réponse. Il ne devrait pas être autant content d’une telle situation toutefois ils n’étaient plus à ça prêt de toute manière non ? C’était simplement quelque chose dont il avait besoin. Prendre sa douche avec Ryû ? Non. Mais juste de l’avoir lui... Personne ne pouvait savoir jusqu’à quand il pourrait l’avoir alors chaque seconde était importante. C’était toujours dans ce genre de moment qu’on se rend compte d’à quel point le temps était précieux.

En silence, il s’était laissé guider jusqu’à la salle de bain où se collant dos à la porte, il avait accueillit ses lèvres une nouvelle fois, soupirant d’aise dans le baiser face aux caresses que le jeune homme lui accordait.

« Hum. » Avait simplement soufflé Roy lorsque son vis-à-vis se décala.

En vérité, il n’avait lui-même pas de mauvaises intentions. Et ce, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’était la réalité.

- Allez, déshabille-toi. Je ne vais pas le faire à ta place.

Une légère esquisse amusé avait décoré son visage alors que lui-même retirait son jogging, suivi de son boxer pour aller aussitôt se caler dans le fond de la baignoire qui se remplissait peu à peu d’eau. Tous ses muscles se détendirent à ce contact tandis qu’il fermait quelques instants ses paupières avant de les rouvrir lorsque son camarade se décida enfin à le rejoindre. Roy se pencha machinalement en avant pour lui attraper le poignet et l’obliger à s’assoir dos à lui, ses jambes se plaçant de chaque côté alors que ses bras étaient venus s’entourer autour de sa taille. Tout d’abord, il déposa son menton avec tendresse sur son épaule puis quelques secondes plus tard, il commença à embrasser suavement sa peau, remontant jusqu’à son cou dans une douceur sans pareille.

Il finit par se décaler ensuite, ses mains se retirant de ses bras pour se poser sur son dos et le caressait avec tout autant de tendresse que ses baisers qu’il lui avait offert précédemment.

- Hum, dit... Tu ne trouves pas tout ça bizarre ? Demanda finalement le jeune homme d’une voix douce avec toujours ce faible éclat au coin de la bouche, Enfin, c’est bizarre de toute façon. Même si je m’en fiche, parfois, je me pose la question.

Non parce que cela n’était pas censé être aussi agréable de se sentir aussi proche de son meilleur ami, d’apprécier chacun de ses gestes et de faire clairement l’amour avec ce dernier. Cela ne le dérangeait pas tant que ça, peu importait ce que cela signifiait, les sentiments qu’il pouvait avoir, ça ne changeait rien à ses yeux. Et le fait que tout en parlant, ses phalanges n’avaient pas cessé de le choyer en était la preuve. Le nouveau baiser qu’il déposa sur son épaule de plus bel l’était également.

- Mais... Tu crois qu’on est quoi au juste ?

Des amis ? Des amis avec bénéfice ? Des amants ? Ils ne pouvaient pas se voiler la face éternellement... Il fallait bien qu’à un moment ou un autre, ils mettent des mots sur tout ça. Non ?



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Parce que c'est toi le seul à qui je peux dire, qu'avec toi je n'ai plus peur de vieillir • |

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