Tenue ─ Il t’avait souillé. Humilié aussi. Parce que pour toi c’était de l’humiliation. Tes lunette Chanel série limitée avait été cassée. Et tes chaussures Louboutin avait été salis. Tu détestais tellement ça. C’était les deux seules choses que tu ne supportais pas. Et en plus le crime avait été commis par un pouilleux. Un pauvre de bas étage. Pire que de l’humiliation. T’en avais presque eu de l’urticaire, pour dire. Ah. Toshiro il était temps que tu te venges et c’est bien pour ça que t’étais habillé tout en noir, avec une cagoule dans la main. Ta sentence serait à la hauteur du crime qu’il avait commis. « T’es prête ? Tu sais ce que tu dois faire ? T’as accepté le défi. J’espère que t’as pas envie de faire marche arrière. » Parce que toi t’avais vraiment pas envie de faire marche arrière. Il était tard, tu avais justement attendu qu’il soit tard pour que le centre soit vidé. Et d’après ce que tu pouvais voir, il n’y avait plus de client. Du moins la dernière cliente allait partir. Cette fille aux cheveux décolorés brun vert parlait avec le criminel. T’en avais marre de la causette là. T’avais envie qu’elle se barre au plus vite pour que tu puisses avec ta compère, faire ce qui était prévu. Tout irait très vite. Tu devais entrer dans la boutique et le mobiliser pendant que Dana fermerait à clé en baissant le store. Et par la suite… Adviendra ce qu’il adviendra. Tu n’avais pas réellement de plan. Si ce n’est le menacer de le tuer. Mais ça c’était à Dana de le faire, pas à toi. Un sourire fendu ton visage. Ah ça t’exciterait presque. Mais non. Tu pensais toujours à tes pauvres lunettes et tes chaussures qui avaient subi du mal. Ah. Ça t’emmerdait bordel. Elle sortait ! Enfin ! « On y va ! » Ta voix claquait sèche et dure. Tu descendis de la voiture et mis ta cagoule. Sans perdre de temps, tu lui fis signe de te suivre avant d’entrer dans le batting center. Ni une ni deux tu l’attrapais pour le plaquer contre un mur. « Tu bouges je te bute. » T’avais même sortie un couteau pour plus d’effet. Sans perdre de temps, tu collais un morceau de scotch sur sa bouche et lui mis une cagoule à l’envers. Il ne voyait plus rien. T’avais testé avant. T’étais fou, mais pas totalement con non plus. De toute façon vous aviez vous aussi des cagoules. Le poussant, tu le balançais au sol comme une merde. Attachant ses mains avec force tu soupiras. Le reste c’était à Dana de le faire.

Tenue ─ Parfois, tu te posais la question existentielle de savoir ce que tu fichais encore ici, avec cette tarlouze blonde qui s’apprêtait à faire une énième connerie à son palmarès déjà bien rempli. Palmarès que tu partageais tristement avec lui car jamais il ne te laissait tranquille, autant que tu l’entraînais dans tes emmerdes. Mais lui, lui c’était pire, il n’y avait pas à bafoué sa trinité pour recevoir une expédition punitive divine ; chaussure, lunette de soleil ou fringue suffisait à déchaîner ses foudres. Il suffisait d’un combo pour tout faire péter, alors même sans savoir ce que ce pauvre malheureux qu’il observait depuis son siège avait fait, tu devinais déjà le péché de ce dernier. « T’es prête ? Tu sais ce que tu dois faire ? T’as accepté le défi. J’espère que t’as pas envie de faire marche arrière.  » Prête ou pas prête, il allait te traîner à l’intérieur alors autant y aller sur tes deux pieds, ajustant la cagoule qu’il t’avait filé pour l’occasion, tu tirais un peu sur le cuir de tes gants noirs. « Faire marche arrière ? T’crois que j’ai fait tout c’chemin pour tourner les talons ? Pas question de me défiler. Avoues que tu flippes, pisse pas dans ton froc. Pitié.  » Tu faisais tambouriner sur le pseudo accoudoir tes doigts, discrètement pour pas qu’il ne le remarque. Tu stressais un peu, et puis l’heure de frapper semblait arriver à grand pas. La crise de conscience, tu la faisais au tout début de vos quatre cent coups, aujourd’hui c’était fini, depuis que vous aviez franchis la limite, y’a plus rien qui te retenait vraiment. Sans oublier qu’il y avait ce fichu pari entre vous, passer pour une mauviette ? Jamais. « On y va ! » Tu ne te fais pas prier une deuxième fois, pour sortir de la bagnole, faisant traîner sur le goudron, cette batte que tu avais trouvée et puis, cela collait bien au thème ironiquement. Tu connaissais le plan du bout des doigts, il se coltinait son ennemi et tu t’occupais à fermer les lieux pour que vous soyez tranquille. Tu fis baisser les rideaux rapidement et tu te t’engouffres dans la petite pièce qui servait de surveillance pour désactiver les caméras, et effacer tous les enregistrements de la semaine avant de détruire tout le matos à coup de batte. Mettre le feu ? Trop dangereux. Secteur sécurisé, le jeu pouvait tranquillement continuer. « Allons à l’arrière, y'a une cave il me semble...C’sera plus calme et tu pourras t’faire plaisir ducon.  »

Tenue ─ Les journées de cours étaient les plus longue à supporter, surtout quand les élèves montent un plan diabolique pour humilier le professeur. Le pire dans l'histoire, c'est que je suis le professeur. Ils ont réussit à m'enfermer durant les deux heures de classe dans la réserve externe où on range les ballons de foot. Durant deux heures, je n'ai rien trouvé de mieux que broyer du noir, incapable de crier à qui voudrait l'entendre que j'étais bien là, prit au piège. à la fin, l'un d'eux à ouvert la porte avant de filer en douce, me laissant sortir seul. Y a des fois où je déteste ces gamins, qu'ils aient mon âge, plus ou moins. C'est fatigué, avec des courbatures dans les jambes -à force d'être resté accroupis- que je me rends à mon second travail, au batting center. Là-bas, j'ai possiblement la paix quand aucun groupe de jeune ne vient s'amuser et foutre le bordel. Il y a aussi cette fille aux cheveux verts qui squatte souvent, au point que je commence à connaître sa façon de jouer et même le nombre de table qu'elle arrive à taper. Après tout, je n'ai que ça à faire durant ma surveillance, quand personne ne réclame un box ou de l'équipement. Après un certains temps, la jeune fille se décide à quitter les lieux et je la salue une fois qu'on a terminé de discuter, la regardant partir avec un sourire reconnaissant. Là, ça devrait être ma fin de soirée, mais ça c'était avant que ce gars entre et me plaque contre le mur. Ma jauge de stresse a grimpé dès l'instant où j'ai déposé mes yeux sur lui, sur ce truc couvrant son visage, puis la limite a été dépassé et je me suis retrouvé aussi muet qu'une carpe, à trembler comme une feuille. Qu'est-ce qu'il veut ? Je n'ai pas d'argent, ou pas des masses. Le couteau m'arracha un hoquet de terreur, les larmes montant rapidement à la bordure de mes paupières. Les choses s'enchaînent trop vite pour que je puisse les comprendre, un morceau de scotch sur la bouche, un sac sur la tête -du moins je suppose- puis il me lie les mains dans le dos, après m'avoir jeté brusquement au sol. Même avec ce tissu sur la tête, je ne peux retenir les larmes de couler ou les sanglots de filtrer à travers la cagoule. Il va me tuer ? Me tabasser ? Me vio... Oh non, pitié. Je donnerais n'importe quoi pour que Sasuke soit là et me sorte de ce mauvais pas, mais je suis seul et à genoux sur le sol.

Tenue ─ « Faire marche arrière ? T’crois que j’ai fait tout c’chemin pour tourner les talons ? Pas question de me défiler. Avoues que tu flippes, pisse pas dans ton froc. Pitié. » Tu ricanais un peu. Pas beaucoup non plus. Mais un peu. « Comme si j’allais me pisser dessus. J’vais jouir ouais plutôt. » Tu passais ta langue sur tes lèvres, avant d’y passer tes doigts. Ouais, ça t’exciterais presque mais non. Tu n’étais pas non plus le déséquilibré du coin pour bander sur ce genre d’action. Et puis pas le temps de penser à quoi que ce soit ! C’était le moment d’agir. T’entrais et tu t’activais pour le bloquer et lui faire ce que tu devais faire. Le bâillonner, le saucissonner, et lui bander les yeux. C’était d’une facilité presque déconcertante. Ce gars était une poule mouillé ? Il était littéralement paralysé, mais ça t’arrangeait bien franchement. « Allons à l’arrière, y'a une cave il me semble...C’sera plus calme et tu pourras t’faire plaisir ducon. » Tu relevais la tête vers ta comparse avant de sourire, même si elle ne voyait pas ton sourire. « T’as raison. Ça sera beaucoup plus fun là-bas. » T’attrapais le gars par le col de son haut et le traina au sol sans aucune impunité. « Regarde-moi ce pauvre type. Il se chierait dessus que ça m’étonnerait pas. » T’en profitais pour lui donner un coup de pied pour le faire avancer plus vite. Il n’était pas lourd, mais il était chiant à se laisser trainer. Ouvrant une porte une fois au fond du bâtiment, t’allumais pour voir de quoi il s’agissait avant de le balancer au sol en te tapant les mains. Fouillant dans tes poches, t’attrapa ton couteau griffe sans le déplier pour le lancer à Dana sans qu’elle ne se blesse. Tu soulevais ta cagoule pour qu’elle te voie. Tu lui fis signe de s’occuper de lui. « J’vais vider le distributeur, j’ai soif. Tu veux un truc bitch ? » T’en profiter même pour t’allumer une clope, t’avais grand besoin de nicotine pour te soulager un peu quand même. Parce que mine de rien t’étais nerveux. Ce n’est pas tous les jours que tu faisais ça, et t’étais tellement excité, que tu tenais plus sur place.

Tenue ─ Tu ne pouvais pas t’empêcher de plaindre le pauvre homme, il était vraiment tombé sur la mauvaise personne à ennuyer parce qu’il suffisait d’un rien pour qu’il tombe dans ce genre de colère noire, limite psychopathe. À force de le fréquenter, tu savais que ce n’était qu’une excuse, un prétexte pour défouler ses nerfs et ses envies, il lui fallait juste le bon pigeon. Alors oui, tu éprouvais une certaine compassion vis-à-vis de cet homme qui n’avait rien demandé pour être la cible de ton acolyte. D’ailleurs, ce dernier se laissait faire presque docilement, depuis la salle de contrôle, tu étais quasi-certaine de ne pas avoir entendu s’élever la voix de Toshiro. « Regarde-moi ce pauvre type. Il se chierait dessus que ça m’étonnerait pas. » Tu traînes des pieds derrières lui, faisant traîner ta battes sur le carrelage, éteignant au fur et à mesure que vous avanciez, les lumières. « Évite de trop le taquiner dès le départ, c’est crade » lançais-tu sans pour autant savoir si tu faisais la remarque à ton ami, (car un mec qui chie c’est dégelasse), ou encore à la pauvre victime (qu’il s’abstienne de l’énerver davantage ou ça allait vite dégénérer). Terminus, la victime fut jeter comme un sac à patate tandis que Toshiro ôtait sa cagoule. « T’aurais pu la garder, t’es plus beau avec », un sourire amusé flottait sur tes lèvres, mais tu te doutais qu’il ne le voyait pas et tu ne lui donnerais pas le plaisir de répliquer en gardant cette chose. « J’vais vider le distributeur, j’ai soif. Tu veux un truc bitch ? » Tu t’amusais à déplier et replier l’arme, sans un regard, tu lui réponds « schwepps citron et me copie pas. »

Attendant que le blond quitte la pièce, tu t’approches de l’homme avant de le saisir par le col pour le redresser et presser légèrement contre sa gorge, la lame du couteau. « Ne bouge pas » intimes-tu doucement mais fermement, tu ne comptais pas le ménager mais autant profiter de l’absence du grand vilain garçon. « Écoute-moi bien, s’tu restes aussi silencieux tu n’auras rien à y gagner si ce n’est sa colère. » Tu triches, le jeu est faussé mais qu’importe, encore faut-il que ce soit la vérité. « Pour autant, ce n’est pas la peine de beugler comme un agneau sur l’autel des sacrifices car Dieu ne t’entendra pas mais nous si, et ça risque de barder. » En vérité, il n’y avait pas de raccourci à ce jeu car il n’y avait pas de règle. Tu es terrible, à rassurer l’inconnu tandis que ton comparse se chargeait à le terroriser davantage. « Tu ferais mieux oublier ce qui va suivre… c’t’un conseil », entendant le son des pas de Tochiro, tu attends qu’il s’avance vers le seuil de la porte pour assener un coup de genou dans l’estomac du pauvre employé. « Que comptes-tu faire de lui ? Tu l'as déjà traumatisé. »

Tenue ─ Comme si les étudiants de Royal n'étaient pas suffisamment chiant à gérer, je devais me coltiner un fou cagoulé prêt à m'égorger pour je ne sais quelle raison qui me passe par dessus la tête et le pire... C'est que je ne trouve rien à redire pour me défendre. Limite si je ne me pisse pas dessus tellement j'ai peur pour ma vie, mais je sais un minimum me contrôle pour ça. Sauf pour les larmes, elles coulent seules quand je réalise dans la merde dans laquelle je suis, sans comprendre pourquoi. Ils veulent la caisse ? Qu'ils se servent. Ils veut tout saccager ? Qu'ils se fassent plaisir. Sérieux, je ne vais pour jouer les justiciers, je suis trop tremblant pour cela. C'est à peine si je me souviens encore de mon prénom sous le coup de la menace, mais je ressens parfaitement cette vague de honte quand le garçon parle. Parce que maintenant je sais qu'ils sont deux et que l'autre est une fille au son de sa voix. J'arrive à le percevoir alors qu'il me traîne au sol, tirant sur mon col au point de le remonter jusqu'à sous ma gorge. Si je meurs pas égorgé, ce sera étranglé. L'instant d'après, je m'écroule encore par terre, genoux les premiers dans un bruit sec et désagréable. Ce sont des malades, je les écoute parler entre eux et je frissonne aussitôt. Qu'est-ce qu'ils vont me faire ? Je regrette de ne pas avoir de petit bouton rouge sous le bureau de caisse, bien que je n'aurai pas eu le temps d'appuyer dessus pour enclencher une quelconque alarme.

Quand elle me redresse, j'émet un léger couinement puis c'est mon air qui quitte mes poumons en sentant le tranchant de la lame contre ma gorge. Une dernière prière Reon ? Mourir à vingt deux ans, c'est quand même horrible. La fille me donne des conseils, si je l'écoute bien... Mais je suis incapable d'ouvrir ma bouche dans ce genre de moment, j'ai déjà du mal quand personne me menace. Je ne comprends rien. Elle me dit de ne pas être muet, mais de ne pas brailler non plus. Je suis censé faire quoi au juste pour ne pas risquer un morceau de peau ? Je déglutis, essayant au moins de calmer les larmes qui imprègnent le tissu sur mon visage. Puis mince, je ne peux rien faire avec du scotch sur la bouche. L'autre revient, je peux aussi l'entendre au son de ses pieds martelant le carrelage. Le coup vient sans prévenir et je me plie en deux, fermant fortement les yeux pour encaisser la douleur sans plainte. ça fait mal, bon sang. Il ne me reste qu'à attendre le jugement de ce gars.

Tenue ─ « Évite de trop le taquiner dès le départ, c’est crade » Tu roulais tes yeux en soupirant. T’étais pourtant pas crade du tout. C’est elle qui n’avait pas les mêmes notions que toi, tout simplement. Ce soir t’étais sur les nerfs, donc tu pouvais comprendre que vous ne soyez pas sur la même longueur d’onde. T’étais un peu plus haut pour le coup. « T’aurais pu la garder, t’es plus beau avec » « Aish. T’es venue pour me briser les couilles ou pour le tuer ? » Bien sûr que tu n’allais pas le tuer. Mais tu te régalais de faire peur à ce pauvre type. T’aimais bien le voir apeuré. Tu n’allais pas faire couler le sang sur tes mains. Du moins pas du sang de cadavre. T’avais soif. Fallait que tu boives pour faire passer le temps. Dommage qu’il n’y ait pas d’alcool dans ce genre d’endroit, t’en aurais bien bu. « schwepps citron et me copie pas. » Tu soupirais déjà en entendant ça avant de partir en direction de la machine. Fouillant tes poches, tu plissas le nez. T’allais pas non plus foutre de la monnaie dans cette merde. Manquerait plus que ça. Ta langue buta tes lèvres et t’y passa son pouce agacé. Attrapant la machine tu la fis basculer en avant jusqu’à ce que des canettes tombent. Ramassant ce qui venait, tu pris la boisson au citron et un coca-cola pour toi. Au citron vert. Et tu l’emmerdais. T’aimais le citron toi aussi, pourquoi elle croyait que tu l’as copié ? T’avais autre chose à foutre que ça. Secouant la canette pour Dana à fond tu souris doucement avant d’entrer à nouveau dans la cave et la voir lui donner un coup. Tes sourcils se froncèrent doucement en voyant cela. « Que comptes-tu faire de lui ? Tu l'as déjà traumatisé. » Tu lui donnais sa canette avant d’ouvrir la tienne et boire une grande gorgée. Passant devant celui qui se nommé Reon, tu lui donnais un coup de pied pour bien le faire tomber au sol. Attrapant une chaise tu t’installais face à lui avant de soupirer longuement. « Tu as des choses à dire avant de mourir ? Tu voudrais qu’on fasse passer un message à quelqu’un ? Je te fais cette faveur. Parle paysan. » Tu lui crachais dessus pour le faire réagir avant de lui donner un coup de pied sans pour autant bouger ton cul de la chaise.

Tenue ─ Son retour maque la fin de ta conversation avec le pauvre jeune homme et la reprise des tourments, ton camarade n’était pas le genre à prendre des gants. Au contraire, il s’en foutait royalement, tant qu’il pouvait prendre son pied et en rire jusqu’à en faire remuer ses entrailles. Tu attrapas la canette qu’il te tendit mais tu ne décapsulas pas tout de suite, essuyant minutieuse en tirant sur un bout de ta manche, le métal d la canette. T’adossant au mur, tu l’observais faire son manège d’une oreille distraite, ôtant avant tout cette cagoule qui rendait l’air quasiment irrespirable à la longue. Ne sachant pas trop quoi en faire, tu la fourras dans la poche de ta veste, un peu trop petite mais bon. « Pfft ! T’as l’air franchement malin ! Comment t’veux qu’il te réponde …c’est sûr que bâillonner comme il est, il va pouvoir t’en dire des choses. » Pouffas-tu doucement avant qu’un rire charcute tes mots, un rire presque nerveux qui faisait secouer légèrement tes fines épaules. Ne faisant pas attention à l’expression que pouvait avoir ton comparse à l’instant, tu t’avanças vers la pauvre silhouette allongé, votre victime et tu t’accroupis. Parce qu’il t’avait entraîné dans ce coup foireux, c’était devenu ta victime également, du coup, sans ménagement malgré l’once de douceur et compassion que tu avais pu avoir, tu lui arracha d’un coup sec le scotch, soulevant légèrement sa cagoule, mais sans qu’il puisse pour autant vous voir – ça, tu laissais au bon vouloir de Toto. « J’espère que tu as le cœur bien accroché » te contentait de murmurer à l’attention du jeune homme avant de te relever et t’adosser contre le mur, ouvrant enfin ta canette mais elle t’explosa dans les mains. « Putaaaaaaain » crias-tu, la main trempée pour le coup. Tu étais loin d’être une maniaque de la propreté, mais tout de même, ta grimace déforma les traits de ton visage.  « Mais t’es con ! », avant de pousser plusieurs jurons en japonais mais aussi en mongole. Pour te venger, tu shouta dans un pied de la chaise de Toshiro, suffisamment fort pour qu’il en perde l’équilibre. « Traître ! » siffla-tu en te léchant les doigts et en buvant, mine de rien, une gorgée de ton Schweppes. « Tu veux vraiment finir à côté de ton poto ! »

Tenue ─ C'est un bon jour pour mourir. Non, non mais à quoi je pense ? Ce n'est pas du tout un bon jour pour ça! Puis merde, ils sont tarés ? Ils vont vraiment me tuer ? Pourquoi faire une telle chose ? Je n'ai jamais cherché personne de ma vie, alors pourquoi cela tombe sur moi ? Je tremble toujours plus, m'imaginant à quoi ressemble l'autre monde ou comment va réagir Sasuke en sachant ma mort ? C'est minable, faudrait déjà que j'arrête de chialer tel un gamin, mais c'est plus fort que moi. C'est un véritable cauchemar, je me sens poussé dans un gouffre sans fond. La boule au ventre, j'ai écouté la fille parler sans savoir quoi penser, puis un coup et je gémis faiblement en sentant la douleur dans mon ventre. C'est le début des hostilités, j'ignore comment je vais me sortir de cette merde mais autant prier tous les dieux pour qu'un miracle se fasse. L'autre revient à ce moment-là, mais je ne vois rien avec cette chose sur ma tête, je sens seulement son coup de pied qui me rétame par terre. Je couine quand mon menton touche le sol, fermant fortement les paupières. Je voudrais être loin d'ici, loin d'eux. Le temps semble soudainement ralentir, comme si une seconde valait une minute. Je sais que ce n'est pas vrai mais mon cerveau n'analyse pas le temps de la même façon que les autres. Le garçon joue le roi, parlant de dernière faveur mais... Quand je pense à Sasuke, à ce qu'il pourrait penser de moi, je sens mon coeur s’alourdir et se noyer dans le chagrin. Non, je ne devrais pas plier devant eux. Allongé sur le sol, je me reçois le second coup et relâche l'air dans mes poumons par le nez. La fille me retire brusquement le scotch sur ma bouche, chauffant ma peau à vif. J'ai à peine le temps de respirer et de remettre de l'ordre dans ma tête, qu'il me crache dessus. « Je ... Je n-ne c-c-céderais pas... » Vive la crédibilité, punaise. Ma voix tremble, je bégaie à nouveau... C'est pitoyable, mais j'ai réussi à ouvrir ma bouche malgré la peur qui me ronge depuis le début. Furtivement, je tente de tirer sur mes poignets mais je constate qu'ils sont trop serrés et cela me coupe la respiration, quand la corde scie ma peau. « Pour-pourquoi faites-vous ç-ç-ça ? » Articulais-je difficilement, reprenant mon souffle juste après pour canaliser ce flot d'émotion négative qui me submergent de seconde en seconde.

Tenue ─ « Pfft ! T’as l’air franchement malin ! Comment t’veux qu’il te réponde …c’est sûr que bâillonner comme il est, il va pouvoir t’en dire des choses » Tu relevas le regard vers elle puis vers l’autre là au sol. C’est vrai, tu lui avais fermé sa bouche. Mea culpa t’avait totalement oublié dans toute cette excitation. Bon, ce n’était pas bien grave puisqu’elle se bougeait pour lui enlever le scotch et lui relever un peu la cagoule, juste assez pour voir sa bouche. Même si personnellement tu t’en fichais un peu de voir sa bouche. « J’espère que tu as le cœur bien accroché » « YAH ! Si tu sympathises pour lui je t’attache avec lui ! » Tu hurlais menaçant. Tu n’aimais pas qu’elle lui parle. Qu’est-ce qu’elle foutait là ?! Ça ne te plaisait pas. Tes sourcils se froncèrent alors que tu lui suivis du regard. Un sourire naquit sur tes lèvres. Elle allait se recevoir une giclée. « Putaaaaaaain » Tu pouffais pour le coup. On ne te changerait pas. « Mais t’es con !  » Sentant le coup de pied dans la chaise, tu manquais de te rétamer au sol, te retenant au mur non loin. « Traître ! Tu veux vraiment finir à côté de ton poto !  » Tu plissais le nez. « Quel poto. Pas avec ce nain de jardin là. Tu le dépasses presque. La honte. » Tu reniflas fortement avant de t’allumer une clope. Tirant longuement dessus, laissant tes poumons se remplir de fumer, tu fis signes à Dana de se mettre un truc sur le nez. « Je ... Je n-ne c-c-céderais pas... » Oh ? Il parlait le muet ? T’étais presque choqué. « Pour-pourquoi faites-vous ç-ç-ça ? » T’accroupissant devant lui, tu soufflais la fumée sur sa tête avant de soupirer. Approchant ta clope de lui tu soulevais son haut avant de lui bruler le torse l’air de rien. « On veut s’amuser. T’aime ça ? » Tu regardais ta cigarette avant de rallumer ton briquet pour la chauffer. Sans attendre tu te mis à le marquer à plusieurs endroits. Torse, cou, main, tu t’éclatais. « Réfléchis et peut-être que tu trouveras qui nous sommes. » Tu te levais amusé, jetant ta clope dans la poubelle avant de regarder Dana. « On devrait se renommer la team rocket. T’en pense quoi ? » ça pouvait être sexy. Ou pas. « Va me remplir un seau d’eau. Ou deux. Un glacée. Un brulant. » Ton sourire s’élargissait alors que tu te penchais pour déchirer son haut et défaire son pantalon. « Dis-moi le nain, tu préfères commencer par quoi ? Eau froide ou eau chaude ? »

Tenue ─ Ton sourcil s’arque devant sa déclaration, toi qui complexe sur ta taille, te voilà servi d’une information qui ne te réjouissait pas plus. « Presque plus petit que moi ? Sur quelle échelle ? Celle des centimètres ou celle de ta mégalomanie ? » Ricanes-tu doucement, avant de finir d’une traite ce qui restait de ta boisson et jeter la boîte métallique sur Toshiro, en ne visant pas la tête car ce serait suicidaire, mais son épaule pour limiter les dégâts. De toute façon, vu comment il était remonté, une goutte de plus ou de moins ne changerait plus rien aux résultats. « Je sympathise avec qui je veux, et puis entre nain face à un tyran, on va finir par s’entendre. » Traite-moi mieux sous-entendais tu à cette chiffe molle blonde. Enfin de toute façon, si souffler une simple phrase avec l’ennemi était déjà une preuve de sympathie tant abhorré par ton camarade, alors que dire de ce pseudo-échange que tu avais eu tantôt avec le pauvre garçon ? Tu en pouffais de rire rien qu’en y repensant. En le voyant allumer sa cigarette et tirer une latte, tu ne pouvais t’empêcher de soupirer à en fendre l’âme et sortir de ta poche, le masque qu’il t’avait donné lors du nouvel an lunaire. «Je ... Je n-ne c-c-céderais pas... » Ton regard se plissa en direction la silhouette allongée avant que passe ta main sur ton visage avec un air désolé, il commençait drôlement mal ainsi. Ainsi tu ne t’attardas plus à suivre le reste de la conversation, après tout c’était plus une affaire qui importait Toto que toi. Toi, tu étais la troisième roue du carrosse, tu tenais la chandelle, et t’en était parfaitement contente. Moins tu te salissais les mains, plus ça te convenait. Tu sortais ton smartphone et lança cette application de course voiture. «Réfléchis et peut-être que tu trouveras qui nous sommes. » Cette déclaration t’arrache un sourire, il y avait davantage de chose qui ennuyait Toshiro que de chose qui le flattait ; presque tout l’ennuyait et presque rien ne lui plaisait, c’était limite chercher une aiguille dans un tas de foin. Tu aurais voulu protester au mot nous, mais tu te résignas. Il allait jamais trouver pour toi, tu te demandais même ce que tu foutais ici. «On devrait se renommer la team rocket. T’en pense quoi ? » « T’es sérieux ? J’attrape pas des Pokémons aussi ridicules. Tu choppes que des magicarpes ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’il ta fait exactement ? Il y a que trois choses qu’on puisse piétiner chez toi » tu hausses les épaules avec moue, oups, tu as laissé filer un indice. Quand il te demanda d’aller remplir les seaux d’eau, tu t’en réjouissais presque car tu pouvais prendre un peu l’air. Tu n’aimais pas l’atmosphère, la façon dont les rendait les choses malsaines. «Oui, capt’ » murmures-tu en t’éclipsant, tout en riait doucement.

Tenue ─ C'est à se demander si dieu m'a fourni un cerveau ? Ou une langue. Ou les deux. J'ai cru l'espace de trente secondes faire preuve de bravoure en ouvrant ma bouche, mais j'aurai surtout dû garder le silence et faire croire à un évanouissement. Je suis sûr que je m'en serais mieux sortit que maintenant, ouais. La fumée de cigarette me fait tousser, presque m'étouffer mais je ne suis qu'au début de mes peines quand je sens la brûlure sur mon torse, m'arrachant un couinement de douleur. ça va de mal en pire quand il continue de brûler ma peau à divers endroit, bien que je me pince les lèvres pour étouffer les gémissements. ça fait mal, je ne me souviens pas avoir ressenti pareille douleur jusqu'à présent. Ce gars est complètement dingue! Pourquoi reste-t-elle avec lui ? Je ne comprends rien, je n'ai pas tellement envie de comprendre non plus. Même sans le scotch, ma langue est collée à mon palais, les dents serrés à s'en péter la gencive. Trouver qui ils sont ? C'est une blague ? Je n'arrive même pas à aligner deux pensées cohérentes sans trouver tout cela absurde et il me demande de deviner son identité ? C'est difficile de retenir un nouveau sanglot, c'est plus fort que moi. Je me sens nul, limite si je pense mériter ce qu'il m'arrive. Leurs discussions semblent si banale, ils parlent comme si je n'étais pas là, comme s'ils en avaient rien à foutre de moi, de mon sort, de ma présence. En même temps, c'est le cas. Quand l'autre détruit à moitié ma tenue et tire sur mon pantalon, je cherche seulement à me recroqueviller pour me cacher, ne sachant quoi dire. De toute façon, je suis incapable de reparler. Ma gorge est tellement serrée par la peur et l'angoisse que je ne sais plus comment parler. Eau froide, eau chaude, tout cela n'a plus d'importance quand mon esprit s'embrouille... Je veux juste rentrer chez moi et disparaître jusqu'à ce qu'on m'oublie complètement. Je ne relève pas de suite les paroles de la fille, l'indice flagrant qui pourrait me mettre sur la voie. C'est comme si je n'entendais rien, comme si cette bulle se refermait sur moi pour m'emprisonner à l'intérieur, loin de la crainte et de la douleur. S'ils doivent faire un truc, qu'ils le fassent rapidement.

Tenue ─ « Presque plus petit que moi ? Sur quelle échelle ? Celle des centimètres ou celle de ta mégalomanie ? » Tu l’observais avant de te facepalmer la tête. « Arrête de complexer sur ta taille. T’es considéré comme une grande dans le monde des asiatiques, soit déjà contente. » Elle et son complexe de taille. Si tu le pouvais tu lui aurais bien donné quatre centimètres mais tu ne le pouvais pas… Tu n’étais pas magicien… Ni Harry Potter. Alala… Et en plus elle communiquait avec l’ennemi, mais qu’est-ce qu’elle foutait à la fin ? Sentant sa canette sur ton épaule tu contractas ta mâchoire sans rien dire. Elle t’énervait un peu. T’étais un peu à fleur de peau. Pire qu’une meuf. « Je sympathise avec qui je veux, et puis entre nain face à un tyran, on va finir par s’entendre. » « Rappel moi pourquoi je t’ai fait venir ? Si tu ne tiens pas ta promesse tu sais ce qui va t’arriver ?! » T’étais cette fois assez sec. Tu n’aimais pas quand elle ne faisait pas le cap ou pas cap entièrement de façon sérieuse. Elle était là pour le menacer pour l’aider, pas pour sympathiser. T’étais énervé, tu ne perdis pas de temps pour t’occuper de ce professeur. En plus il était aussi con que des pieds à bégayer et ne pas savoir parler… Il était trop peureux pour réfléchir faut croire. Tu t’amusais à le bruler, prenant bien ton temps. Ça t’excité un peu quand même. Il le méritait. « T’es sérieux ? J’attrape pas des Pokémons aussi ridicules. Tu choppes que des magicarpes ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’il ta fait exactement ? Il y a que trois choses qu’on puisse piétiner chez toi » Te baissant pour récupérer la canette qu’elle t’avait lancé tu la lui jetais dessus. « Ferme ta gueule. » T’étais énervé et ça se voyait bien. Et si elle continuait t’allais aussi la punir. Comment, tu trouverais bien. Un cap ou pas cap bien dégueulasse oui. Pour l’instant qu’elle aille chercher de l’eau, ça l’occupera. « Oui, capt’ » Une fois sortie de la pièce tu soupiras en t’approchant de lui. « Putain les femmes sont casse couilles. » Sortant le couteau de ta poche tu en profitais pour lui déchirer les fringues et le laisser en caleçon. Remettant ta cagoule complètement sur le visage pour ne pas qu’il te voit, tu lui enlevais la sienne avant de le regarder amusé. Agrippant ses cheveux d’une main, tu te mis à couper ses cheveux avec le couteau sans trop de peine, lui faisant une coiffure… A la Toshiro. « Remet ta cagoule avant de rentrer. » Tu hurlais pour qu’elle t’entende. Les cheveux bien en désordre, tu laissais glisser la lame sur sa peau pour t’amuser. Lui tapotant la joue de ta main libre tu mis le couteau, côté lame contre sa peau en le faisant à nouveau glisser. « Voyons si ça va te couper. » ça t’amuser en plus ! Sur son torse, tu glissais le couteau d’abord lentement avant d’appuyer plus fort et plus rapidement.

Tenue ─ Il ne fallait pas qu’il s’étonne de ta passivité, il faisait tellement bien le travail à lui seul que tu ne voyais pas l’utilité de ta présence, si ce n’était l’ennuyer davantage. Il pouvait continuer à cracher son venin, tu n’en avais que faire de ses courants d’air qui franchissait le seuil de cette bouche impétueuse, car tu comptais faire comme bon te semblait. Quittant la pièce d’un pas presque sautillant à l’idée de quitter cette tête de pioche et sa victime, que tu partis remplir les deux seaux d’eau conformément aux instructions de ton camarade. Retirant partiellement le masque qui couvrait la partie inférieur de ton visage, tu patientas en lançant une de ces applications, un de ces jeux qui trainaient sur ton smartphone. Non pas que tu prenais ton temps, à peine, mais le débit d’eau laissait à désirer aussi.. «Remet ta cagoule avant de rentrer. » Jetant des coups d’œil furtif, tu finis par ranger ton téléphone pour retirer ton masque, et mettre cette cagoule horriblement étouffante, avant d’attraper les sceaux lourds, mais pas au point de t’en disloquer tes épaules. « Toi et tes manies à vouloir tout marquer, gamin ~ » sifflas-tu en découvrant la raison pour laquelle flottait cette drôle d’odeur mêlée à la cigarette. Tu ne pouvais pas t’empêcher de grimacer derrière ta cagoule, c’était laid mais pour autant tu ne détournais pas le regard, ça te rendait presque indifférente. « Il est beau maintenant, tu devrais faire coiffeur si jamais il te prend l’envie de vouloir tout plaqué. » Si jamais les études, ce n’était vraiment pas son truc, et c’était le cas. Il continuait juste pour se faire chier, quel imbécile. Déposant les seaux justes à côté de lui, tu t’accroupissais devant le pauvre homme pour l’observer, avec ce regard curieux. « T’es sérieux, tu pensais vraiment que ça n’allait pas le couper ? Maintenant, ce n’est qu’un vulgaire trait tout laid. » Après l’avoir brûlé, presque rasé, il commençait à vouloir le découper. « Fais joujou avec l’eau plutôt, ça ne laissera pas de traces. Enfin, presque. » dis-tu avant de te relever.

Tenue ─ Il menace sa complice ? Quel drôle de type... Mais de quoi je m'inquiète ? Je suis la victime et je me pose des questions sur eux, ce n'est pas normal. Je devrais m'en fiche qu'il lui fasse quelque chose ou pas, mais je ne suis pas inhumain ... Ni rancunier, ni méchant, ni rien de négatif à part faible, pleurnichard et cie. J'ai tenté de me relever et d'ouvrir ma bouche, mais autant rester silencieux. Bégayer est un gros problème chez moi, que je sois effrayé ou juste normal, ma voix saute toujours et je ne manque pas de charcuter la moitié des mots. Du coup, je perds tout crédibilité et énerve l'ennemi par la même occasion. Celui-ci passe à l'offensif avec sa cigarette, brûlant ma peau sans prévenir. C'est douloureux, je ne retiens pas des plaintes en essayant de me débattre, mais c'est peine perdu. Les larmes remontent rapidement mais je les refoule en reniflant -tout ce qu'il y a de plus discret- et en avalant à plusieurs reprises ma salive. Mon coeur bat trop vite, je le sens taper jusque dans mes tempes. La fille se fait « disputer » par son pote, puis elle quitte la pièce pour chercher ce qu'il lui a demandé... Franchement, je voudrais bien me réveiller de ce cauchemar. Être seul avec ce fou est bien pire qu'un mauvais rêve, c'est l'enfer! Je me retrouve rapidement en sous-vêtement, tremblant telle une pauvre feuille. Je retrouve la vue mais ce n'est pas pour mon bien quand je vois le type cagoulé avec son couteau. La peur de ma vie, je lâche un couinement d'effroi et déglutit en voulant me reculer mais il ne me laisse pas filer. Je le sens tirer sur mes cheveux et les couper à l'aide de la lame, comme ça, sans pression. ça fait mal... Surtout pour ma fierté qui se fait la malle. Ma respiration s'accélère de plus en plus quand il balade le couteau sur ma peau, serrant à nouveau les dents une fois que celle-ci perce et tranche mon épiderme. ça saigne, comme quoi j'ai le sang rouge moi aussi. J'ironise mentalement dans une situation désespérée, je suis grave. L'eau ? La fille est revenu, je porte automatiquement et difficilement mon regard vers les seaux. « S-s-s-stop... » Peinais-je à prononcer, les larmes refaisant surface pour s'écouler lentement et silencieusement sur mon visage encore en état. Le seul endroit qu'il ne risque pas de toucher, j'espère. « Pour-pourquoi vous... Vous... Vous faites ça ? » Je sanglote finalement, incapable de cacher mon visage entre mes mains. Je baisse la tête, cherchant à me dissimuler d'une manière ou d'une autre comme si je pourrais leur échapper. Jusqu'à quand vont-ils s'amuser à me torturer ? Y aura-t-il seulement une fin à ce calvaire ? Maintenant que je peux voir, j'aimerais juste qu'ils me remettent cette fichue cagoule pour échapper à cette réalité qui m'afflige. Je ne suis qu'un putain de minable. Un minable pas foutu de se protéger, ni de tenir tête à la moindre personne dans ce monde.

Tenue ─ « Toi et tes manies à vouloir tout marquer, gamin ~ » Tu roulais des yeux. « Que.wouha ? » Tu pris un air de débile avant de sourire sous ta cagoule. T’avais envie de t’amuser et surtout de te venger ! Il avait tout ruiné ! Il se devait de souffrir et pour ça fallait bien que tu fasses dans les règles de l’art et surtout que tu fasses comme bon te semblait. La normalité n’était clairement pas ton truc de toute façon. « Il est beau maintenant, tu devrais faire coiffeur si jamais il te prend l’envie de vouloir tout plaqué. » Tu clignais des yeux en regardant les cheveux de ce type. Ah… C’est vrai que c’était beau. De l’art, du vrai, le pur ! « Ouais ! Et je commencerai par ta tête pour m’entrainer ! » Tu l’as pointé du doigt pour la narguer. La pauvre, valait t’être mieux pas qu’elle se retrouve à devoir passer sous tes mains… Elle allait finir chauve… Lui ordonnant d’aller chercher des seaux d’eau. Un froid et un chaud, fallait bien que tu t’amuses un peu quand même ! Couteau toujours en main, tu t’amusais à le passer sur sa peau, avant de demander si ça allait le couper. Bien évidemment que ça allait le couper, c’était pour le narguer, un peu. « T’es sérieux, tu pensais vraiment que ça n’allait pas le couper ? Maintenant, ce n’est qu’un vulgaire trait tout laid. » « Mais non, je rigolais roh. Moi je le trouve beau. » Ou pas. C’était une façon de parler. « Fais joujou avec l’eau plutôt, ça ne laissera pas de traces. Enfin, presque. » Tu plissais tes lèvres avant de te relever. Essuyant ton couteau sur ton jean alors qu’il était légèrement couvert de sang puisque tu lui avais ouvert la peau tu soupirais. « S-s-s-stop... » Oh ! Il avait retrouvé sa langue le petit ! « Pour-pourquoi vous... Vous... Vous faites ça ? » T’attrapais le seau d’eau brulant avant de le soulever sans aucun souci. « Parce qu’on s’ennuie ? » Tu lui jetais l’eau dessus, te fichant de savoir si ça faisait mal ou pas. L’eau brulante ne faisait jamais du bien de toute façon. Attrapant celui d’eau froide, tu fis de même avant de les balancer sur lui. « Ah, il est ennuyant. Je ne bande même pas. » Bien sûr ce n’était pas au sens propre du terme. Mais c’était pour dire que ça ne t’amusait pas. Il n’était pas drôle. « On se casse. » L’attrapant par les cheveux, tu le fis trainer au sol pour l’amener à l’avant de la boutique. Le lâchant tu te tournais vers Dana la regardant à travers ta cagoule avant de l’attraper par la nuque pour l’approcher avec douceur de toi lui faisant pencher la tête en arrière. « Hum, on le laisse là, ou on le jette dehors ? J’ai bien envie de le jeter dehors… »

Tenue ─ «Hum, on le laisse là, ou on le jette dehors ? J’ai bien envie de le jeter dehors… » Une grimace déforme ton visage sans que quiconque ne puisse le deviner, sous cette cagoule affreuse qui te démangeait le bout du nez chaque fois que tu ouvrais la bouche. « T’es sérieux ? Pourquoi ne pas prendre un gant et une savonnette pour le laver et le masser ? » fis-tu, outrée de l’utilisation des deux précieux sceau d’eau que tu venais de remplir. Tout cela réduit à simplement arroser l’employé, il allait maintenant s’enraciner et faire des fleurs, c’est ça ? C’était ridicule, foutrement dérisoire. Ce qu’il avait besoin d’être arrosé d’urgence, c’était davantage l’imagination défraichi et terne de ton complice. La fertilité n’était pas du tout au rendez-vous, c’était même à sec. Tu shootais sur l’un des sceaux qui avait rebondis pour finir sa course entre tes pieds, visant sans le vouloir le visage du pauvre type de toute façon, déjà suffisamment amoché pour se plaindre d’une cicatrice supplémentaire. Tu voulais que cet imbécile en finisse au plus vite, pour autant, tu ne t’attendais pas à une soirée aussi merdique. « C’est de cette façon que tu fais payer les gens ? Sans chercher à obtenir des mots d’excuser, sans tenter de le voir ramper ? » Tu te gardais de lui dire qu’il te décevait, il était tellement mesquin avec toi que le traitement administré à l’autre te désolait au plus haut point. « L’Inquisition obtenait des aveux à chacun de ses jugements, tu devrais lui donner une chance pour expier sa faute. » Sans le ménager, tu attrapas le bras de cet employé dont tu découvrais enfin le nom en voyant son petit pins pour le faire asseoir sur cette chaise pliante. « Aspik, la douleur et la détresse délient les langues et rafraichit la mémoire. Ça te dirait de lui faire un p’tit baptême ? »

Tenue ─ La coupure est douloureuse, mais je me demande ce qui fait le plus mal. Être attaqué physique ou moralement ? C'est ma fierté qui en prend un coup à chaque nouvelle tentative. Ils me font mal au corps, mais mon coeur subit autant. Les brûlures, les coupures, les coups, tout ça atteint mon âme plus que l'enveloppe charnelle. Beau ? Si j'étais un peu plus solide et courageux, je lui aurais déjà foutu mon poing dans la figure, mais ce n'est pas le cas. Les mots sortent de ma bouche mais ce n'est rien de bien vaillant, ça tremble, ça saute, ça n'a aucun sens dans mon esprit. Je les regarde faire, toujours aussi anéanti et pire quand je le vois prendre le seau... J'allais dire un truc, mais la boule dans ma gorge m'empêche et finalement, je reçois l'eau dessus dans un petit cri de surprise. C'est désagréable, ça brûle mais juste pour quelques minutes, avant que ça picote et démange. L'eau froide me fait grelotter et claquer des dents, réveillant la sensibilité de ma peau qui rougit à vue d'oeil. Les deux s'acharnait à me balancer les seaux dessus, mais je parviens à éviter le visage en tournant ma tête sur le côté, à peine conscient. Leurs paroles ont vite fait de ne plus m'atteindre, j'ai même l'impression d'être subitement sourd, dans un autre monde. La seule info qui me monte au cerveau, c'est le « on se casse » qui semble me réjouir, mais pour une courte durée. La fille m'attrape par le bras mais je n'arrive même pas à m'en défaire, terminant le cul sur la chaise. Quoi ? De quoi elle parle ? Je n'aime pas ce qu'elle dit... Je le sens très mal, sans jeu de mot. « Laissez m-moi tran-tranquille... » Soufflais-je en regardant la fille, puis le garçon. Même avec la cagoule, je peux voir leurs yeux et subir leurs regards. Je déteste ceux-ci, je déteste quand ils me jugent.

Tenue ─ « T’es sérieux ? Pourquoi ne pas prendre un gant et une savonnette pour le laver et le masser ? » Quoi ? Tu n’allais pas le laver, mais au moins tu l’avais plus ou moins ébouillanté un peu partout… C’était cool non ? Tu l’avais brulé avec ta clope, tu lui avais un peu lacéré la peau… Elle voulait que tu fasses quoi de plus ? Tu ne pouvais pas non plus le laisser pratiquement mort non ? T’en aurais bien envie, mais… Tu te contenais. Oui pour une fois. « C’est de cette façon que tu fais payer les gens ? Sans chercher à obtenir des mots d’excuser, sans tenter de le voir ramper ? L’Inquisition obtenait des aveux à chacun de ses jugements, tu devrais lui donner une chance pour expier sa faute. » Tu l’as regardé faire avant de sourire franchement. Oh, oh, oh. Serait-elle envahie d’une envie de le malmener elle aussi à son tour ? Ça, ça t’excitait ! Et pas qu’un peu ! T’avais envie de la voir en action ! « Aspik, la douleur et la détresse délient les langues et rafraichit la mémoire. Ça te dirait de lui faire un p’tit baptême ?» Ta langue buta tes lèvres alors que tu mordis celle-ci par la suite. T’aimais la voir ainsi, si dominante avec les autres, si colérique. Ah, c’était bien la Dana que t’adorait ! « Laissez m-moi tran-tranquille... » « Ta gueule toi. » Tu lui collais un coup de poing dans sa gueule avant de soupirer. « D’accord. Alors fait. Maltraite-le, bousille-le, laisse tes idées prendre réalité. Fais le parler. Voyons s’il est capable de construire une phrase sans bégayer ce pauvre con. » tu soupirais avant de t’installer sur le comptoir et te griller une nouvelle clope. « Tu crois qu’il y a des produits d’entretiens ici ? Genre javel… Tout ça quoi. » oui, t’essayais aussi un peu de lui donner des idées. Parait que c’était cool le lavage de cheveux à la javel. Ça décapait bien. « Ou tu veux de l’eau bouillante toi aussi ? » T’étais même prêt à aller remplir les seaux !

Tenue ─ « Te réjouit pas trop vite. Ne me refile pas ton boulot de bouseux. C’ton boulet pas le mien » rétorques-tu pour le stopper dans son élan, même si un rire inquiétant accompagne tes propos. À la base, t’étais venue faire la plante verte tandis que lui ferais joujou avec sa poupée humaine, comme pour lui tenir la main et lui dire, c’est bien continue comme ça. Sauf qu’il s’était lassé bien trop vite de son jouet, quelques éraflures et voilà qu’il pensait s’en débarrasser. À passer quasiment toute tes journées avec depuis plusieurs années, tu connaissais l’animal, il pouvait se montrer beaucoup plus impitoyable et imposant. Là, c’était très clairement une brèle. «Tu crois qu’il y a des produits d’entretiens ici ? Genre javel… Tout ça quoi. » Si lui envisageait de continuer dans sa carrière de coiffeur, tu pensais surtout qu’il était temps pour lui de se débarrasser de ses peaux mortes. « C’pas à moi qu’il faut demander mais à lui », ton regard se pose sur le fameux Reon, pauvre type mine de rien, il s’était certainement retrouvé au mauvais moment et au mauvais endroit, et surtout face au plus grand des bouffons. « Répond, p’te qu’on sera d’autant plus sympa et rapide avec toi si tu proposes même des façons de te punir [/color]», tu étais sérieuse dans ta proposition mais la seule variable c’était Toto. Dieu sait ce qu’il avait en tête dès lorsqu’il prenait bien à martyriser quelqu’un. Le bouton stop ? Il n’en avait pas et puis, même s’il en avait un, c’était plutôt drôle de le voir dans tous ses états. «Ou tu veux de l’eau bouillante toi aussi ? » Tu secoues négativement la tête, arroser les gens gratuitement ce n’était pas trop ton truc. Enfin, sauf pour les putes à frange, histoire de voir dégouliner le pot de peinture qui dissimulait leur écaille. « C’pas plus simple si on testait combien de temps il peut rester la tête sous l’eau sans respirer ? L’évier est assez grand, mais ce s’rait drôle de faire dans un tonneau comme dans les films. »

Tenue ─ Il n'y avait que moi, Reon, pour tomber sur des fous. Ils montaient des plans tordus et cela, sous mon nez comme si je n'existais pas. Bon, ce n'est pas difficile de faire comme si je n'étais pas là, mais quand même. Ils en ont pas eu assez entre les brûlures de cigarette, les coups, la coupure au couteau et l'eau ? Qu'est-ce qui leur faut de plus ? Ils ont très bien compris que je ne me défendrais pas, que je suis à peine capable d'ouvrir la bouche et quand je le fais, je me reçois un coup de poing dans la figure. ça fait mal, mais je serre les dents pour oublier dans quelle merde je suis. Après les coups, les insultes. Javel, produit nocif... Qu'est-ce qu'ils comptent faire des produits d'entretient ? Je ne vais pas leur indiquer le coin ménage quand même, je rêve. Ils me tapent dessus, me font vivre un enfer et ils pensent que je vais les aider à me maltraiter ? Bah non. Je ne cherche même pas à répondre à la fille quand elle m'adresse la parole, serrant les lèvres en gardant mon regard rivé vers le sol. Je ne dirais rien, qu'ils aillent se faire voir. J'ai intérieurement tellement de conviction et de volonté, que je me demande comment je fais pour ne pas savoir me défendre... La tête sous l'eau. Je ne le sens pas, mais je crois bien que je ne sens rien du tout. Je relève brusquement la tête pour lui lancer un regard désespéré, non pas encore la flotte. Je n'ai rien à leur donné, pourquoi s'acharne-t-il contre moi de la sorte ? Ils peuvent prendre la caisse, retourner le batting center ou que sais-je encore, mais je n'ai rien de plus à offrir contre mon triste sort. à présent, il me reste qu'à attendre et à subir les dernières minutes, avant qu'ils ne se lassent et partent. C'est ma façon de vivre, tel un pauvre insecte sans défense, en proie à n'importe quel prédateur.

Tenue ─ « C’pas plus simple si on testait combien de temps il peut rester la tête sous l’eau sans respirer ? L’évier est assez grand, mais ce s’rait drôle de faire dans un tonneau comme dans les films. » Tu la regardais quelques instant, avant de le regarder lui. T’aurais presque pitié pour lui. Mais fallait pas déconner non plus. Ce n’était pas ton genre d’avoir pitié ou des regrets, bien au contraire. Sans répondre, tu quittais la pièce avant d’aller chercher un des gros seaux de tout à l’heure. Y’avait pas de gros tonneau ici… On n’était pas dans une cave ou quoi. Remplissant celui-ci d’eau fraiche, jusqu’à ras bord, tu le portais alors jusqu’à eux avant de le poser devant la victime. « Prend ton téléphone et fout le chronomètre, on va voir combien de temps il reste sous l’eau. » l’attrapant par les cheveux, t’attendais qu’elle soit prête pour commencer. C’était plus facile pour toi, un homme de faire ça. Pas que tu puisses juger Dana sur sa force, mais c’était préférable de le faire. Une fois prête, tu n’hésitais pas à lui plonger la tête sous l’eau et le maintenir tout en sifflotant. Dix, vingt, trente secondes, tu le retirais de sous l’eau avant de le regarder et rire. « Testons un peu plus. » Le replongeant dans l’eau, t’attendais cette fois quarante secondes avant de le sortir trois secondes et le remettre dans l’eau. Avait-il repris sa respiration ? Bonne question, tu t’en foutais en fait. Amusé, tu le ressortis après plusieurs secondes avant de le balancer contre le comptoir. « Ça m’amuse plus, cassons nous. » Dis-tu en lui crachant dessus. Il ne t’amusait vraiment pas. Trop silencieux, trop peureux. Tu ne comprenais même pas comment un homme comme ça pouvait exister sur terre. La honte.

Tenue ─ « 31 secondes et il respire » déclares-tu avec un sourire amusée, mais l’absence de réaction de la part de la victime était presque affligeant, absolument pas emballant. Où avait-il bien pu trouver un zigoto pareil ? Plus ennuyant que lui, tu crèves sincèrement. « Testons un peu plus » « Mon cousin peut tenir une minute sans respirer » réponds-tu en annonçant la couleur du prochain essai. Tu ne mentais pas, tu avais chronométré ton cousin, assise sur le rebord de la piscine, un pied posé sur sa tête pour le maintenir sous l’eau bleu. Et le décompte recommença, «  Un, deux, trois, quatre, cinq, six .. » et ainsi de suite. Pourtant, le jeu ne dura pas longtemps, il fallait dire que rien ne poussait à le prolonger. « Ça m’amuse plus, cassons nous. » Lui et ses humeurs capricieuses ne te prenait même plus au dépourvu, il en fallait tellement plus aujourd’hui pour qu’il te surprenne dans ce domaine-là. Tu avais presque tout vu avec lui, dans le plus imaginable des excès mais il te faisait marrer. Suffisamment pour que t’es envie de lui foutre un poids en pleine poire pour espérer que les idées dans sa tête s’alignent davantage au lieu de s’emballer dans un sac de nœud sans fin. Mais, mais pour une fois, son manque de patiente te réjouissait. « Trouve un meilleur pouilleux par pitié la prochaine fois. Ou alors, ne m’embarque plus dedans, j’préfère encore vomir et mourir devant un film du cucul la praline » Tu hausses tes épaules, et lève ton regard vers le plafond avant de croiser les bras sur ta poitrine. « S’tu veux lui signer un dernier autographe sur le visage, fais, moi j’t’attends dans la bagnole. » T’allais pas attendre que le Roi parte pour que toi, sujet et flan, le suive, pivotant sur tes talons, tu te barrais, le pas drôlement allègre, attrapant ta batte au passage.  

Tenue ─ Leurs paroles ne m’échappent pas et il me faut quelques petites secondes pour comprendre ce qu'ils comptent me faire ensuite. Ont-ils une limite ? Apparemment, non. Le garçon s'occupe déjà de remplir l'un des seaux avec de l'eau, froide ou chaude, je ne peux pas juger pour l'instant mais je crois que ce n'est qu'une question de temps. Mon corps est déjà sur la défensive, tremblant pitoyablement face à la nouvelle menace qu'ils me proposent. Tenir la tête dans l'eau durant un temps illimité. ça me fait peur, même si je suis sportif et endurant, je crains de n'être bien fort en apnée. Je peux tenir longtemps quand je cours, mais ça ne demande pas de retenir longtemps son souffle, juste de savoir bien le gérer pour éviter les points de côté. Là, mon talent en sport ne m'aidera pas. Discuter ne sert à rien avec eux, alors j'attends simplement de subir mon sort, fermant fortement mes paupières quand il appuie sur ma tête pour la plonger dans l'eau. J'aspire en vitesse le plus d'air possible et le retient jusqu'à qu'il retire ma tête, mes cheveux collants et dégoulinant sur mon front. Je pourrais continuer à retenir mon souffle, mais il ne me laisse pas le temps de le reprendre et je termine par le perdre, suffoquant à chaque remontée. L'eau ruisselant sur mon visage pâle cache mes larmes qui ont refait surface, ma respiration se faisant plus forte à cause de l'effort surhumain de leur petit jeu. Balancé contre le comptoir, je peux me recroqueviller sur moi-même et prendre sur moi pour ne pas me remettre à chouiner tel un bébé. C'est dure, je prie pour qu'ils s'en aillent. La fille n'a pas fini de motiver son pote et je comprends que c'est elle le fil conducteur, la mèche qui fait s'enflammer l'autre. Plutôt que de chercher à ouvrir ma bouche, je cache ma tête dans mes genoux repliés, le dos rond. Une de moins, manquait plus que lui et je serais enfin libéré. Ce n'est qu'une question de minute, ensuite je retournerai m'enfermer chez moi jusqu'à ce que ma honte disparaisse.

Tenue ─ « Trouve un meilleur pouilleux par pitié la prochaine fois. Ou alors, ne m’embarque plus dedans, j’préfère encore vomir et mourir devant un film du cucul la praline » Ce n’était pas ta faute si ce type n’avait aucun signe de masculinité en lui. Même pas capable de se défendre. Absolument rien. C’était comme s’il avait été sourd et muet. Tu étais tombé sur un gros naze de première. Un gros aze, qui t’avait quand même marché dessus. Tu ne supportais pas ce genre de chose. Tu l’avais bien remis à sa place. Mais son manque de réactivité… Y’avait pas de quoi te faire bander un petit peu. Même pas mou. Rien kedal. La débandade totale. « S’tu veux lui signer un dernier autographe sur le visage, fais, moi j’t’attends dans la bagnole. » Tu soupirais doucement en levant les yeux au ciel. T’attendais de la voir dehors pour te tourner à nouveau vers ce type. Il ressemblait vraiment à rien, recroquevillé de cette façon. T’avançant vers lui, tu t’agenouillais avant de lui prendre le visage. Le lui tournant dans tous les sens, tu ne faisais que soupirer dans ta barbe. « On se reverra. Souvent même. Je serais là où tu ne t’y attendras pas. Je ne serais jamais bien loin de toi. » Tu susurrais d’une voix faible et légèrement menaçante. « Tremble petite chose faible. Parce que tu ne te débarrasseras jamais de moi. » C’est sûr qu’en étant dans le même établissement, tu allais le croiser souvent. Tapotant sa joue de ta main, tu le fixais sans pour autant te redresser. Au bout de quelques secondes tu le poussais pour le faire tomber. Sans un regard, tu te tournais pour quitter ces lieux et rejoindre ta petite dulcinée. Il était tant de rentrer. Tu passais bien avant par la caisse pour prendre un peu d’argent. T’en avais pas besoin, mais t’avais bien envie de lui piquer le fric. Vous pouvez aller manger des ramens à présent comme ça.