Dix minutes avant que mon réveil ne sonne, je me réveille et l’éteins, m’étirant et baillant. Aujourd’hui est un grand jour, Nikita, Sehen et moi partons pour Rio de Janeiro, au Brésil et ce sera à dire vrai la seconde fois dans toute ma vie que je prends l’avion… C’est aussi la première fois que je vais aussi loin !

J’admets que je suis un peu nerveux, surtout que mon voyage pour aller au Japon fût vraiment angoissant et maintenant j’ai un peu peur d’être coincé dans une boîte mécanique au-dessus de l’océan pour je ne sais combien de temps… Le décalage horaire est en plus de 12 heures donc je ne sais pas trop ce que ça va donner avec mes satanées insomnies mais je sens que ses vacances ne vont pas tellement l’être pour moi. Surtout avec eux.

Bref, finis de papoter je dois me préparer rapidement pour ensuite partir aller chercher mes idoles ! Je file sous la douche pendant quelques minutes, me rase de près, me couvre le visage de crème anticernes (à se demander si ce ne sont pas toutes mes joues qui sont bleues et noires de fatigue) puis dépêche de m’habiller en deux, trois mouvements, sortant mes lunettes de soleil et une casquette pour couvrir ma sale tronche.

Je descends avec ma valise et mon sac à dos, embrasse Na Ra qui est réveillée et lui lâche un « à bientôt » après une courte conversation. Ce charmant couple pourront enfin profiter du duplex sans se demander si quelqu’un est à l’étage du dessus. Bien qu'ils s’en fichent la plupart du temps en fait…

Une fois dans ma magnifique voiture rouge brillante de sport, j’enclenche le GPS et appuie sur la pédale d’accélérateur jusqu’à en faire vroumer le moteur dans les rues de Tôkyô à 6h00 du matin. Première destination : Nikita !

A un feu rouge je lui envoie rapidement un s.m.s pour le prévenir que j’arrive et me re-concentre sur le goudron du temps, Nirvana tournant en fond sonore, toutes les vitres descendues, un expresso Starbucks dans le porte-gobelet, accompagnés d'autres gobelets pour mes futurs compagnons de trajet.

Une fois en bas d’un immeuble que je connais bien maintenant, je sonne à l’interphone et attend patiemment qu’on dédaigne me répondre, les mains dans les poches.

« C’est moi Niki ! Descends vite, le moteur tourne ! » Annonçais-je d’une voix grave et légèrement blasée dans le vent, les interphones et moi ça fait 40 je sais même pas s’il m’entend...

« Allo ? » J’appuie une deuxième fois et garde le doigt dessus, me demandant si ça enclenche le micro. « Je suis en bas Nikita ! Dis moi si tu veux que je monte pour t’aider à descendre ta valise ! »

Je relâche puis me dépêche de refaire la manœuvre pour crier sur la machine :

« Et emmène pas tes canards !! »

Good morning, Tôkyô !  :-013-:

Citation :

Dans l'ordre de passage Yu Jin, Nikita puis Sehen~ Pour le moment Sehen n'est pas encore là donc au pire si tu ne veux pas écrire "pour rien" préviens moi via Skype comme ça je fais la réponse et tu réponds au second tour /BRIQUE/

Pas le temps de dire ouf, une furie pleine d’enthousiasme et de joie me balance son sac (lourd) dans les bras, je manque de tomber sur les fesses et un baiser se retrouve arraché de ma joue. Ça commence bien.

Merci oh oui merci vraiment, j’en avais besoin. Roulant des yeux et grognant, je lui jette un mauvais regard et range les valises convenablement dans le coffre, remontant dans la voiture tout juste après.

« Ça va là, arrête de t’affoler on est loin d'être en retard. Je vais plutôt bien sinon, crevé comme d’hab… » Je mets ma ceinture et lui sourit gentiment, lui tendant son gobelet chaud.

« Alors ? Et toi ? Tu m’as l’air bien excité par le voyage dis moi. T’as prévu des trucs là-bas ? »

Je baisse légèrement le son de mon C.D de rock pour mieux parler et amorce l’engin, roulant tranquillement sur les routes vides. Il est trop tôt pour ça. Et je commence à angoisser rien qu’à l’idée de voir Sehen, j’espère juste qu’il est réveillé et habillé.

Et puis, on s’est parlé hier et je ne sais pas… Est-ce que j’arriverai à lui parler aussi librement en face maintenant ? Je soupire, m’étant perdu dans mes pensées ayant complètement ignoré mon voisin. C'est pas comme si c'était la première fois que j'oublie la présence de quelqu'un à côté de moi...

« Euh…. Tu disais ? Désolé, je suis juste stressé. C’est seulement ma deuxième fois en avion ! » Finis-je par balbutier, les yeux grands ouverts et les mains serrées sur le volant.

Mon cœur bat de plus en plus fort en voyant déjà dans quelle avenue on se trouve. Je déglutis et m’arrête un instant, envoyant un s.m.s au dernier; le prévenant de notre arrivée sous peu, avant de repartir vers la direction indiquée sur le GPS.

« T’as bien ton passeport au fait, hein ? » Mieux vaut être sûr avec ce cher Nikita!

Finalement, au bout de 10 minutes encore, je me gare dans le parking que je connais comme ma poche et stoppe le moteur, soucieux et immobile.

tenue ▬ Je ne sais plus jusqu’à quelle heure j’ai envoyé des SMS a Yu Jin, ça faisait d’ailleurs longtemps qu’on n'avait pas parlé ainsi et pour dire vrai au début je n’en avais pas vraiment envie suite à quelques événements récents qui m’avaient laissé quelque peu perplexe. En fait à l’heure d’aujourd’hui j’ignorais totalement dans quel état d’esprit j’étais vis-à-vis de notre manager et bien que mes sentiments étaient réels et que je savais que je l’aimais à un point qu’il était difficilement possible de mettre des mots dessus, notre relation était étrange. Où ça nous menés, où on allait terminer ? Je n’en avais aucune idée et bien que j’agissais de manière assez évasive et naturelle avec lui, intérieurement tout était une épreuve, je devais surveiller les moments en sa présence lorsque mon cœur décidé de se manifester, les regards indiscrets, les fixations, la jalousie lorsqu’il était avec des personnes que je ne connaissais pas, ses sourires qui ne m’étaient pas adressés. Je sais qu’on est bizarre parce qu’on est amoureux l’un de l’autre et... non... en fait je suis celui qui est bizarre car je suis le seul à avoir fermé cette porte sur nous. Le doute et la peur m’envahissent souvent, la crainte que cela se retourne contre moi et qu’au final je le perde me traverse l’esprit à chaque instant, mais j’ai fait ce choix et je l’assume, c’est encore trop tôt, je n’ai pas encore fait le vide dans ma tête.

Mais aujourd’hui je mets tout ceci de côté ! C’était les vacances qui s’annonçait ! J’ignore à quand remonte les dernières, mais j’allais en profiter au maximum. Sortir du Pays, changer d’air et voir d’autres paysages ça ne pouvait que faire du bien, surtout au Brésil. C’était une ville assez festive et on allait certainement s’amusait.

J’avais préparé toutes mes affaires, mes chats me tournaient autour comprenant que leur « papa » allait s’en aller, les miaulements résonnaient et ça me faisait de la peine de les abandonner, mais ils n’allaient pas être seuls, quelqu’un viendrait s’occuper d’eux, tout ira bien. Et ce n’était que deux semaines !

Tirant ma valise je descendis lorsque j’ai reçu un SMS, attendant devant l’entrée du bâtiment assis sur la murette, mon téléphone en main. La voiture arriva et j’aperçus Nikita sortir toujours d’une manière énergique criant mon nom pensant surement que j’avais un problème d’audition... Ce qui m’arracha un large sourire amusé. J’étais excité, je me dépêché de prendre place aux côtés de Yu Jin que je salua d’un regard.

« Alors prêt pour le décollage ? » Je savais qu’il ne l’était pas, mais il était facile de charrier notre cher manager.

Je sais pas si je devrais m’inquiéter parce que Nikita à l’air remonté sur des ressorts ou parce que justement, moi je ne le suis pas. On est censé partir en vacances Yu Jin, déstresse mec !

Enfin facile à dire.

Et puis maintenant je crois que je l’ai vexé, regardez ses joues, j’ai envie de les attraper et les pincer et les lui remuer !! Ok, je suis légèrement compulsif. Je me racle la gorge et arque un sourcil.

« Pourquoi vous me parlez tous de mourir dans l’avion ensemble. Vous êtes légèrement flippants… » Sûrement un truc d’idole.

Un soupire m’échappe à nouveau tandis que je prends le tournant vers le parking et rigole bêtement, mes yeux rétrécissant sous les lunettes de Soleil.

« Je crois pas que chanter dans un avion rempli de passagers soit une bonne solution mais on pourrait tenir un guérilla concert si tu veux ! »

Sauf que je devrais pas faire le malin trop longtemps, on est bas de chez Sehen, et Nikita a la bonne idée de sortir hurler son prénom et moi je suis comme un con les mains sur le volant et bordel, hier il m’a dit « je t’aime » ! Par s.m.s certes, mais « je t’aime » !

JE T’AIME.

Oh Mon Dieu. Bon il me l'a déjà dit durant notre première dispute, de vive voix en plus mais justement... Comment je suis censé le regarder en face ? Surtout qu’il m’a bien écrit juste avant que les choses étaient compliquées et qu’il était con.

Merde, merde, merde, pourquoi se met-il devant ? Yu Jin dit quelque chose, arrête de l’épier et de remarquer combien il est beau dès le matin avec son jean blanc qui moule bien ses cuisses et ses lèvres roses qui brillent dans la fraicheur matinale!

« Euh… » Conversation civilisée bonjour.

« Prêt… » Dis-je en déglutissant, tournant mon regard rapidement sur le mur de béton, prenant le gobelet de café noir pour lui tendre.

« Salut… Mais tu sais que Nikita était devant ? » Demandais-je d’une voix légèrement timide, mes pupilles se perdant un instant dans les siennes pour finalement fixer ma seconde idole et soupirer.

« Ca te va l’arrière Niki au moins ? »

Préférant couper court à mes émotions, je me concentre sur le démarrage de la voiture, enclenchant de nouveau la clé et rattachant ma ceinture. Tu es manager, compris ? Pas un amoureux transi. Enfin si mais ce n’est pas le moment !

« Vous avez rien oublié j’espère parce que maintenant on est en route pour l’aéroport !»

Je change la direction sur mon GPS et démarre enfin, remontant doucement la musique de Nirvana ; l’effet me relaxant presque immédiatement, la tension dans mes articulations domptée par le tempo affolé. Nous revoici sur les routes !

Lorsque je m’installe dans la voiture, j’agissais tout naturellement comme j'avais l'habitude de le faire, c’était surement une certaine qualité de ne pas m’effondrer dès qu’une chose me tourne inlassablement dans la tête. La conversation que Yu Jin et moi avions eue cette nuit n’avait rien d’anodin, le simple fait de pouvoir s’écrire des mots tel que « je t’aime » était dangereux. Je le savais, c’était ce que je ressentais et au fond mon ex le savait très bien, ce n’était un secret pour personne. Mais la débilité se trouver ailleurs et je ne voulais pas me prendre de remarque inutile dans le genre « tu l’aimes pourquoi vous souffrez à blanc » ou ce genre de phrase que je me répétais déjà sans cesse. Je pouvais remarquer le comportement de Yu Jin qui était assez « fuyant » envers moi, enfin son regard et ses mots peu assurant, ça me faisait sourire malgré tout, je connaissais l’effet que j’avais sur lui, il avait le même sur moi. Je regardais Nikita lorsque notre manager m’annonça que j’avais piqué sa place avec un air du style « ça te dérange ? » la réponse qu’il donna me rassura, j’avoue ne pas avoir réfléchis, comme si c’était « logique » que cette place me revienne... Je suis idiot des fois.

« Tu es encore resté branché toute la nuit, hein Niki ? »  Riant de plus belle, je l’adorais et il était tellement mignon que c’était quelquefois difficile de se dire qu’il était plus vieux que nous. Reportant mon attention sur la route, j’aperçus simplement un bras atteindre la radio. Arquant un sourcil me demandant ce qu’il faisait... Nirvana me rappelait certains souvenirs, bien que c’était légèrement douloureux de me rappeler du passé aussi nettement. La musique changea pour laisser place à un tube beaucoup plus festif et ça me donna envie de danser! Du coup lorsque Nikita me demanda de chanter avec lui je ne me faisais pas prier !

« We are sexy and We know it
We are sexy and We know it ! »

Ce qui fut amusant c’est que sans ce concerté nous avions changé les mêmes paroles ! Si ça ce n'est pas gérer ! Je regardais Yu Jin qui allait surement devenir fous avec nous.

« N’empêche j’y pense, mais aucun de nous parle portugais ou espagnol si ? On va devoir se faire comprendre ! »

Certains pourraient me prendre pour un lâche pour rester les bras croisés alors que l’homme que j’aime est à côté de moi, mais je suis respectueux. Il n’a pas envie de revenir vers moi, bien. Il n’a pas envie qu’on soit de nouveau en couple et pourtant, on ne cache pas qu’on s’aime, même si les preuves d’affections sont quasi-inexistantes à dire vrai, alors je ne forcerai rien et attendrai. Je ne regrette pas de passer pour un lâche et de toute façon, je suis bien trop nerveux pour me soucier de ce genre de détail futile, si quelqu’un ose dire quoi que ce soit, je lui ferai avaler sa langue. Ca ne les regarde pas et de toute façon, j’aimerai bien que notre relation reste plutôt… Secrète.

Surtout si c’est pour encore une fois m’engueuler dans un Starbucks avec un abruti. Quel connard.

Je conduis tranquillement en écoutant un rire que je connais bien emplir la voiture puis tourne presque immédiatement la tête quand un bras passe et une main touche mon lecteur digital. Qui. Retire. Nirvana?! Mes yeux se dirigent vers la petite bouille trop mignonne que peut être Nikita et je le fusille du regard, grognant en entendant la musique techno faisant résonner les amplis.

« Espèce de barges. » Lâchais-je en les entendant chanter et gesticuler, la voiture se remuant presque dû au remue-ménage. Un soupire m’abandonne encore et, au feu rouge, je prends une gorgée de mon café et tourne la tête vers le véhicule à côté, le conducteur nous matant avec de grands yeux ronds comme des billes.

C’est clair que LMFAO chanté par des idoles alors qu’il n’est pas 7h00 du matin en plein milieu de Tôkyô. Ça choque. Je lui lance un petit signe de main et me retourne sur la route quand le vert s’illumine, répondant d’une voix à moitié présente à Sehen, j'essaye juste de rester concentré pour pas qu'on rentre dans un poteau... :

« J’ai acheté un petite livre pour dire des simples phrases en portugais… Mais j’imagine qu’ils comprennent l’anglais. » Je souris et regarde le reflet de mon ex-petit-ami dans le pare-brise, étirant encore plus mes lèvres sous sa beauté, une chaleur me prenant au coeur :

« Nikita ! J’ai commencé à envoyer des e-mails pour voir s’il était possible que tu participes à un entraînement de football des équipes présentes. J’attends encore les réponses ! »

Je mets le clignotant puis tourne avant de m’exclamer un peu plus fort, essayant de passer outre les sons robotiques de la musique :

« Oh et j’ai regardé pas mal de restaurants et d’activités donc si jamais vous avez une envie particulière, demandez-moi ! J’ai aussi loué une voiture et elle nous attend à l’aéroport une fois arrivé !

Je fronce les sourcils et grince des dents. Ce genre de chanson n’est pas du tout mon style. Quelle horreur. Mais je le supporterai. Pour mes idoles adorés ~~

Barge ? Peut-être un peu, on savait juste s’amusait au fond ! Je me souviens au début  j'aurais jamais pensé devenir pote avec Nikita, on était plus en compétition que le reste, mais le temps passe et l’amitié s’installe. Yu Jin était en train de répondre à ma question lorsque des cris se firent entendre à l’arrière de la voiture... Je profitais de mon café apporté par mon ex, il n'y avait rien de meilleur ! Mais fallait que celui de Nikita termine sur lui et dans la voiture... Forcément, quand on a affaire à un grand enfant ce sont les choses qui arrivent ! Un bisou ? Je rentrais dans son jeu en riant le voyant souffrir, je suis aussi sadique que maso que je crois... soufflant sur sa brulure, il aurait fallu mettre de l’eau froide dessus, mais personnellement je n’en ai pas apporté avec moi.

« Ayé, bobo parti, gentil garçon ! » Je le taquinais ouvertement, mais il avait tellement changé de visage lorsque Yu Jin parla de foot, il semblait ne pas être blessé, ça me rassurait malgré tout, une boisson brulante ça ne fait pas du bien lorsqu’on se la renverse dessus...

Le foot, j’avais d'autres projet à Rio que jouer au ballon rond, je ne suis pas très fan de football, mais je connaissais Nikita et il réussirait surement à nous entrainer avec lui, bon si ce n'est pas longtemps je peux faire un effort ! Je suis gentil hein ? Regardant la route je ne m’attendais pas à recevoir un smack sur la joue, le regardant en mode « tu vas bien t'es sûre? », en temps normal je trouve que je suis assez joueur et exciter ! Mais je ne battais pas Nikita. Les plus belles fesses ? Laisse tomber c’est les miennes ! /SBAF/ non sérieusement je comptais surtout profiter pour visiter, manger, boire et participer aux fêtes, mais soyons honnête... Je savais très bien que ce n’est pas la beauté des filles du Pays qui allait m’attirer, jolies, elles l’étaient certainement ! Mais mon cœur est pris et ça fait toute la différence. Prenant appuie en posant sans vraiment faire attention ma main sur la cuisse de Jin je me tournais vers Nikita.

« Je te laisse les fesses ! Mais ne ramène pas des gosses brésiliens hein ! Par contre je ne dis pas non à la fiesta ! Je veux apprendre la danse brésilienne, ça doit être super-cool, avec leur machin à feuilles autour du ventre là... euh attend, ce n'est pas à Tahiti ça ? » Le gars perdu, je rigole bêtement mais, remarquant mon geste déplacé envers Yu Jin... Je retire ma main me raclant la gorge en regardant par la fenêtre, essayant de passer ce geste comme inaperçu et soupire intérieurement. Faut que j’évite d’avoir des gestes spontanés envers lui comme si nous étions encore ensemble... Ça risqué d'être compliqué sinon.

« N'empêche niveau climat ça doit être totalement différent. »

Bien que la musique ne soit pas la chose qui me plait le plus en ce moment-même, je fais abstraction est reste concentré sur ma route jusqu’à ce que mon oreille repère un bruit qui m’est étrangement… Désagréable. J’agrippe le volant et laisse ma mâchoire subitement s’ouvrir sous le choc.

« Oh mon Dieu… » Lâchais-je, mon teint devenant pâle. Les beaux sièges en cuir d'Andréa… Je fulmine et vocifère intérieurement, laissant des chuchotements dignes d’un mantra indien « Ma voiture, qu’as-tu fait à ma voiture ?! Je te hais, je te hais, je te hais » etc etc…

Passons outre, je demanderai à l’agence de la nettoyer à sec jusqu’à ce que ça brille ! J’aurais bien voulu crier « Bats les pattes » et « Sors de ma voiture » mais, pour x raisons, ma bouche a plutôt changé de sujet et me voilà à parler du voyage. Comme si de rien était… Trop d’émotions d’un coup pour moi !

Et le résultat me laisse sans voix :  Une paire de bras s’accrochent à moi et je manque de perds le contrôle de la voiture, hurlant des profanités dans mon dialecte sous la panique avant de me remettre droit sur la route.

« Mais t’es complètement malade ! » Criais-je (sur mon pare-brise?) mes yeux ronds comme des billes.

Néanmoins, mon regard ne resta pas longtemps bloqué dans le vide et je ne pu m’empêcher d’immédiatement me tourner vers la bise qu’on vient de voler de la gracieuse joue de mon (ex) petit-ami, un grognement m’abandonnant sans même me demander la permission.

Ce n’est pas que je sois possessif ou jaloux de nature, surtout pas de Nikita, mais… Qu’il fasse quelque chose que moi je ne peux pas faire ? Frustration ! Voilà ce que je subis. Jour. Et nuit ! Je vous le dis moi, trop d'émotions, trop d'émotions !!!

Un long soupire m’échappe à nouveau et j’écoute attentivement les requêtes de mon russe préféré, un doux sourire venant me gratifier devant tant d’enthousiasme. Ok, ce n’est pas que je sois un rabat-joie mais je n’ai jamais été vraiment branché « fête fête fête » et j’en ai très vite perdu l’habitude depuis mes études à l’université donc…

Ma langue allait se mouvementer pour répondre rapidement mais une main vint se poser sur ma cuisse et je ne peux qu’entendre mon cœur cogner contre ma cage thoracique, ma salive manquant, un dégluti n’arrivant pas à calmer ma gorge sèche. Je fonds comme de la gelée dans mon siège et conduis mécaniquement, une envie irrépressible de simplement glisser ma paume sur les phalanges de Sehen.

Sauf que quand mon mouvement est enfin enclenché, j’atterris sur mon jean et une terrible sensation de froid me prend. Bien sûr. A quoi pensais-je ? J’inspire un bon coup et reprend un sourire quelque peu forcé :

« En ce qui concerne te faire gagner au casino, je ne pense pas que ça soit possible légalement donc débrouille toi avec ta chance. Pour la suite… Tant que tu ne fais pas de scandales, je suis prêt à supporter tous tes caprices dans la mesure du supportable. Je suis censé être en vacances aussi. J’ai prévu de récupérer le sommeil que vous me faîtes perdre donc… Non… A part lézarder sur la plage pour refaire mon bronzage, je voulais pas faire grand chose… »

NON. JE SUIS PAS UN RABAT-JOIE !

Je me penche vers mon voisin de droite et ouvre la boîte à gants en profitant pour le zieuter avant de sortir des mouchoirs et des lingettes, les balançant à l’arrière pour me remettre correctement au volant.

« Tiens essuie-toi.  Oh et. Il ne me semble pas que les brésiliens fassent le Hula… » A mon tour je me racle la gorge et accélère, l’aéroport maintenant en vu.

« En parlant de climat, je dois vous demander de prendre des mesures contre les moustiques et autres insectes qui piquent tout comme de bien rester hydrater et de boire. Aussi bien pour votre peau que pour votre gorge. Et si jamais l’un de vous pense avoir trop chaud, qu’ils se mettent à l’ombre et se repose. Je ne veux pas de malade durant le voyage. Comme je l’ai dit, je vais dormir. Pas le temps de jouer les docteurs. »

Un doux rire m’échappe avant de laisser mon visage s’assombrir, mordillant ma lèvre inférieure.

« Non vraiment, je n'aimerai pas que l’un de vous ne profite pas correctement de tout ça… »

J’arrête le véhicule une fois garé et éteint cette musique atroce, rangeant mon C.D esseulé dans sa boîte. Comment tuer l'ambiance en moins de 3 minutes, signé Han Yu Jin.

« Bon allez ! Tout le monde sort sinon je vais continuer à blablater sur votre santé et me faire un sang d’encre avant même qu’on soit arrivé ! »

Je suis trop papa poule… TAT

Citation :

J'en ai légèrement trop fait OUPS

« C’est vrai, que ferions-nous sans toi Nikita, triste nous serions, sans aucun doute. » J’avais joué sur la mise en forme de ma phrase, riant de plus belle, c’était un idiot, mais il avait le don de mettre l’ambiance et faut dire que seul avec Yu Jin dans un calme de mort ne m’arrangez pas... Je remerciais donc la fougue et l’idiotie dont faisait preuve mon ami. Je caressais la paume de ma main qui était posée sur la cuisse de mon ex, perdu dans mes pensées, j’avais l’impression que j’allais devenir fou, mais sa voix m’annonçant qu’il n’y avait pas le hula au Brésil me fit lâcher un.

« Oh. Dommage. » Mais c’était sans compter sur l’intervention de Nikita, toujours là pour donner des idées ! L’image de nous faisant la danse avec des feuilles me semblait quelque peu... étrange, surtout en imaginant des bananes dans les mains, ce qui me fis rire de nouveau.

« Il y en a ! Mais je te dis pas la dégaine ! Faudra faire ça avec un coup dans le nez. » Oui boire ça aide souvent pour se lâcher c’est bien connu. Et je pense que j’allais surement pas mal profiter de mes « vacances » pour me détendre et m’amuser, partager une chambre avec Nikita ça allait, mais avec Yu Jin, je crains le pire... Ça risque de s’annoncer assez difficile de rester tranquille avec lui dans les parages, mais je verrais bien le moment venue.

Mo...mommy ? Et Daddy ? J'écarquillais les yeux, je pense que ça me travaille toujours quoi que je dise, notre relation peu commune, mêlant espoir, rêve et illusion à la peur, l’incertitude et la réalité. Je soupire en écoutant Nikita, bien qu’il pense à bien, j’avoue que ces mots me font souffrir, je suis le mieux placer pour savoir à quel point je veux « m’occuper » de Jin et être avec lui, mais le simple fait de ne pas en être capable est une blessure à vif. Malgré tout je souris, gardant mes sentiments enfouis au fond de moi.

« Oui oui, je m’occuperai de lui, maintenant tiens-toi tranquille ! Soit un gentil garçon. » Tirant la langue, c’est vrai que Nikita avait tout d’un enfant au fond. Jin nous a mis en garde sur le climat et je comptais bien péter la forme sur place ! Être malade en vacances ça craint un max. Arrivé à destination de l’aéroport, je sors de la voiture et récupère ma valise dans le coffre. Fallait trouver notre vol maintenant, mais il me suffisait de suivre mon manager, il devait savoir où se diriger. Enfin c’était sans compter sur Nikita qui avait besoin d’un nouvel habillage. C’est sur qu’avoir du café sur les vêtements ce n'est pas génial, ni sur un point de vue visuel, ni sur l’odeur et pourtant je suis un accro a cette boisson. Lorsqu’il disparut dans les toilettes, je me retrouvé seul avec Jin, une ambiance légèrement tendue... haha. Mais bon, fallait s’y attendre.

« Combien dur le vol déjà ? » J’essayais de briser le silence comme je pouvais, puis j’avais déjà oublié ce détail.

Sûr, ma vie sans Nikita serait plutôt sombre et le trajet en voiture aurait été décidément très… Embarrassant… Même si j’avoue que j’imaginais le russe beaucoup moins enthousiaste que ça à partir dans un pays aussi chaud (Faut dire que la Russie n’est pas connue pour ces plages !) Mais heureusement, ça lui plait.

Ça doit être à cause du foot et de la Samba. Je sais même pas si c ‘est vraiment brésilien la samba…

Enfin s’il pouvait dormir pendant quelques instants ça ferait du bien à mon cœur et mes oreilles, il est bien trop en forme pour moi et mes insomnies me donnent des migraines constantes. Donc imaginez le mélange en ce moment-même… En espérant qu’il me laisse passer à la douane avec mon traitement ! Je l’emmène quand je vais à l’étranger, car sait-on jamais si je fais une crise d’angoisse (Enfin ce serait vraiment con de faire une crise d’angoisse alors que je suis en VACANCES)

Mais avec les deux zigotos qui veulent danser avec des feuilles de bananiers, j’ai envie de rire et pleurer en même temps car je n’ai plus du tout l’habitude d’autant d’agitation aussi positive, il me faut plutôt des fans et des membres du STAFF chiants. Voilà dans quoi j’ai mariné autant de temps.

Oh. Je crois que mon cerveau vient de planter. Je reste choqué sur les surnoms STUPIDES que l’imbécile nous a donnés et oui, oui, je crois que je le hais. Papa ? Maman ? OK. Je suis légèrement trop sérieux mais ça se voit que ce n’est pas lui qui se retrouve taper sur les doigts quand des rumeurs sortent ou quand mes idoles arrivent en retard de 5 minutes. Je vais le noyer dans son vernis celui-là...

Et pendant que je fulmine en coupant le moteur et prenant mon sac, ignorant les sous-entendus dû « Tu t’occuperas de lui » parce qu’en aucun cas cela n'arrivera (Je ne préfère pas me donner de faux espoirs), les deux autres sont sortis. Je décharge finalement ma valise en prenant mon temps, soupirant un long moment. La campagne me manque un peu parfois… Cependant, je reprends vite mes esprits et avance dignement dans les couloirs de l’aéroport, leadant mes agneaux vers le bon terminal. Passeports en main (Du moins, le mien et celui de notre ainé), je reste debout et lui sourit de toutes mes dents.

« Pas de souci, prends ton temps, je t’attends ici, je bougerai pas. Et arrête avec tes grosses joues ça me donne envie de les pincer ! »

Je reste debout, mon sac à mes pieds et fixe les écrans, réfléchissant à tout ce dont nous avons besoin pour nous enregistrer. Puis la douce voix de mon ex se fait entendre, m’extirpant de mon monologue, mes lèvres traçant une chaleureuse courbe… Comme s’il venait simplement de me dire qu’il m’aime (alors que clairement il me demande combien d’heures dur le vol.)

« Hey bien… J’ai lu à peu près… 19h ? Mais il me semble qu’avec Japan Airlines ça n’en prendre que 16. » Ma lippe se retrouve mâchouillée par mes dents et doucement, je m’approche de Sehen.

« … Est-ce que ça tient toujours de te mettre à côté de moi ? » Mes yeux se fondent dans les siens et mes poings se serrent. Hésitation, transpiration, je crois que je vais fondre.

« Si ça ne te dérange pas, bien sûr. »

Nous voilà donc arrivé à l’aéroport, j’ignorais encore combien de temps duré le voyage, je sais que Yu Jin m’avait parlé de dormir dans l’avion, mais même si je me doute que cela allait durer un moment dans ma tête le voyage n’en avait pas pour plus de dix heures... Je profitais donc que Nikita aille se changer pour briser le silence et poser directement la question à mon manager. Mais à la réponse ma bouche s’ouvre légèrement avant de répondre.

« Wow, sérieux ? Je pensais qu’on ne mettrait pas plus de dix heures, mais en même temps je suis jamais allé au Brésil encore donc... » J’évitais son regard, je ne sais pas vraiment pourquoi, je voulais agir normalement et ne pas laisser apparaitre mes sentiments, mais dès qu’il se trouver à proximité dernièrement ce n’était la chose la plus facile à faire. Mais je ne put m’empêcher de poser mon regard dans le sien lorsqu’il s’approcha de moi, sans un mot je le fixais juste attendant de voir ou d’écouter ce qu’il s’apprêtait à me dire, mon cœur battant beaucoup plus vite tout à coup. Lorsque sa voix résonna dans ma tête, cette question qu’il posa ne réussit pas à calmer mon état interne, mais un sourire s’afficha sur mon visage.

« Toujours... Je te l’ai dit que je serais à côté de toi et je n’ai pas changé d’avis. »  Je m’apprêtais à lui attraper la main, mais les cris de Nikita me réveillèrent, enfin ça m'empêcha de franchir la ligne, mon désir commencer de plus en plus à prendre le dessus, ça devenait instable... Courir ? J’aperçus mon ami et rival nous passer devant assez pressé prenant juste ses affaires. Automatiquement je regardais Jin assez surpris et jeta un œil en direction de la grosse vague qui s’approcher au loin, ne sachant pas vraiment si on devait suivre le pas ou non...

Absorbé par notre conversation (nos deux phrases, oui), je ne remarque même pas Nikita sortir des toilettes et reste à contempler mon amant, humectant ma lippe sous la nervosité me prenant. Cela paraissait peut-être rien pour certain, mais être autant d’heures à côté de Sehen me paraissait une éternité et à la fois, pas du tout assez. Et son sourire lorsqu’il accepte, le temps se serait-il arrêté ? Les anges s’amuseraient-ils à sonner et chanter le jour dernier avant l’heure ? Je soupire de soulagement et mes dents s’affichent sans même demander mon avis et bêtement, je reste à le fixer, chuchotant un « Merci » avant de me tourner vers notre « joggeur du dimanche», ses cris m'alarmant. Mes sourcils se lèvent de surprise et mes yeux s’écarquillent :

« Qu’est-ce que tu fais ?? » Ai-je à peine eu le temps de lui demander avant qu’il parte en courant et hurlant comme… Comme un dératé non mais sérieusement, il a oublié où est-ce qu’il était ?! Et surtout qui il était ?!

Je soupire et grogne avant de sentir ma mâchoire frôler par terre sous le troupeau de fans en train courir dans notre direction... Oh Mon Dieu?

« Putain de fuite à la con, si je chope la personne qui a osé sortir votre planning je l’étripe de mes propres mains ! » M’exclamais-je dans mon dialecte coréen avant de grogner et attraper les bagages dans une main et Sehen de l’autre.

Mon bras fermement autour de sa taille fine, les os de ses hanches se discernant malgré le jean, je l'amène jusqu'à moi. Ma salive reste coincée dans ma gorge mais ce n’est pas le moment de se retrouver agresser par des millions d’émotions et je me force à avancer malgré la masse venant nous encercler.

« Ca va aller, okay ? » Je presse mon idole un peu plus contre moi et lève le menton, jetant des regards noirs aux adolescents et adolescentes autour de nous.

« Laissez-nous passer s’il vous plait, nous avons un avion à prendre et vous causez un embouteillage dans l’aéroport. Pardon. » Je grince des dents. « Pardon ! »

Empêchant qui compte de toucher à nos affaires et à notre artiste, je me prends des insultes mais me fraye quand même un chemin, forçant parfois le passage, la sécurité accourant pour nous aider dans notre  démarche. Plus facile à dire qu’à faire, ils sont plus d'une centaine.Toutefois, je n’ai pas peur, ce n’est pas la première fois que ce genre de chose m’arrive et je vis dans le stresse constant, alors rien de tout ça ne me change. La seule chose qui me donne un peu plus de force, c’est la chaleur de l’homme que j’aime contre mon corps et mon cœur qui bat si fort. Je ne veux que rien ne lui arrive et j’espère aussi par ailleurs que Nikita va bien…

Toutefois, même si nous avançons rapidement, le brouhaha nous entourant donne cette impression de piétiner sur place et ma tête me fait souffrir le martyre mais, heureusement, les portes du terminal sont enfin là et je reconnais à l’entrée notre ami.

« Pfiou… » Enfin tous tenus éloignés par les employés de l'aéroport, je me détache de Sehen sans un mot, mes doigts s’étant glissé sous son tee-shirt dans la hâte du moment. J'ai besoin de calme...

Sans m'arrêter, je m'engage dans une file pour enregistrer les bagages accrochées douloureusement à mon bras et inspire grandement, frottant mes mains brûlantes sur mon visage, respirant lourdement. Il va vraiment falloir que je me repose si je ne veux pas mourir d’une crise cardiaque sous peu.

« Yu Jin ? »

Cette voix m’étant familière, je jette un œil et me remet droit, un sourire aux lèvres.

« Du sport dès le matin a ce que je vois… Il fallait t’en douter avec deux idoles qui se vendent aussi bien. »

C’est dans un rire que je réponds à Jung Il, roulant des yeux.

« Bon Dieu, tais-toi, t’es bien content de n’être qu’un assistant ! »

Je lui tapote l’épaule et fouille par la suite dans mes poches pour sortir les clés de ma voiture.

« Comme promis, je te confie Andréa. Tu as le droit de la péter avec pendant toute cette journée, mais ce soir 21h00 elle est rentré dans son garage et je veux une photo en guise de preuve. »

Sourcils froncés, mon regard se dirige vers mes poulains et leur fait signe de venir me rejoindre pour qu’on puisse vite embarquer.

« Oh et si jamais tu la raye, je reviens au Japon, je t’étripe et t’éviscère. Compris le petit ? »

Une courbette ou deux de la part jeune homme et le voilà parti en courant, s’inclinant aussi devant les deux chanteurs dans sa course.

« Bon. Et maintenant, quelqu’un va m’expliquer ce qu’il s’est passé pour que les fans soient à nos trousses alors que nous attendions sagement devant les toilettes ? Nikita ? » Je me tourne vers lui et croise les bras, les pupilles noires.

« Une réponse peut-être ? Et j’espère que tu as aussi des excuses parce que… » Je pointe vers le sac en plastique.

« Ca m’étonne que tu ai fait du shopping dans les chiottes si tu veux mon avis. »

Je ne comprenais pas tout ce qui se passer tout a coup, une seconde le calme était présent et on était prêt à partir sans problème et celle d’après une masse de gens se dirigeaient vers nous, apparemment au courant de notre venue et l’heure de notre arrivée. Je soupire intérieurement, la popularité est parfois fatigante, j’aime mes fans et c’est pourquoi je n’ai pas couru pour suivre Nikita, je ne les fuis pas, mais faut qu’ils puissent comprendre aussi que là, tout de suite ce n’est pas le moment. Je n’eus pas le temps de vraiment réfléchir à tout ça que mon super manager avait pris les choses en main, la proximité qui nous réunissait tout à coup avait fait battre mon cœur violemment, j’avais l’impression ses derniers temps d’être redevenue un puceau en chaleur à chaque fois que Yu Jin se trouver dans les alentours, c’était assez bizarre comme sensation.

Mais je n’ai pas vraiment le temps de laisser mes états d'âme prendre leurs aises, le fait est qu’on était entouré par les fans, me regardant, criant, prenant des photos et montrant leur papier pour un autographe, tout se passa tellement vite que j’avoue ne pas avoir réagi, laissant mon ex petit ami beaucoup plus « compétent » dans son rôle me rassurait et me sortir de cette foule. Il avait montré les crocs et ça avait marché. Bon on avait reçu l’aide de la sécurité, mais sans Yu Jin ils m’auraient clairement mangé vivant moi et sans aucun doute Nikita qui était je ne sais où. Faudra que je pense a le remercier... Même si j'ai peur qu'il me dise que c'est son travail, cette réplique me fait souvent plus mal qu'autre chose.

Finalement on arrive à l’apercevoir à l’abri de tout se remue ménage qu’on vient de créer... me séparant de Yu Jin, je m’adosse au mur sans un mot restant aux côtés de Nikita que je regarde d’un air « toi alors » avant de lui dire.

« Je sens que tu vas te faire taper sur les doigts mon petit. » Ça m’amusait en fait de le voir toujours se faire engueuler ou reprendre par Yu Jin, parce qu’il ressemblait beaucoup à un enfant au final. Encore et toujours, j’oubliais qu’il était plus vieux, mais c’est surement ce qui fait son charme au fond. Je reporte mon regard sur notre manager qui parle avec un gars que j’ai dû apercevoir quelquefois à l’agence, mais sans plus. Je m’incline pour répondre à sa courbette lorsqu’il s’en va et observe Jin revenir vers nous, tandis que sa question m’oblige à tourner ma tête vers mon camarade un large sourire aux lèvres murmurant.

« Je te l’avais dit. » Ricanant dans mon coin, j’écoute le pavé qu’il vient d’énoncé, ayant perdu le fils en route... Il parle trop ! BEAUCOUP TROP! Mais je doute que ce mensonge soit cru de notre manager, autant que par moi... Je pointé le sac du doigt pour montrer le nom de la boutique de l’aéroport, ça paraissait peu crédible. Je soupire en me retenant de rire. Je pris tout de même le sachet qu’il me donna et en souriant je lâcha un:

« Tu remercieras ce fan pour moi ! » Tirant la langue montrant que je savais bien que cela venait de lui, j’attrape ma valise et les regardant tour à tour.

« On y va, on peu embarqué non, tout est OK ? » M’adressais-je à Yu Jin en faisant le "ok" avec les doigts. Une habitude.

J’avais hâte de décoller et d’arriver, surtout que vu le nombre d'heures qu'on allé passer dans le ciel, ça risqué d’être un long voyage.

Je ne peux mentir, j’étais rassuré de voir Nikita vivant et entier. Dieu seul sait combien il arrive à se foutre dans la misère celui-là mais au moins, il est bel et bien là et un soulagement me prend. De l’autre côté, par son insouciance et sa mégarde, il a mis Sehen et lui-même en danger... Je peux paraître complètement extrémiste mais qui-sait ? Un aéroport avec des fans et une sécurité qui n’est pas payée pour s’occuper de nous exclusivement, les rumeurs qui courent et les délits que peuvent commettre certaines groupies tarées : Et voilà, j’aurais retrouvé mon russe par terre en train de gémir de douleur parce que des nanas l’ont bousculé et l’ont touché à des endroits inappropriés…

Un long soupire m’échappe encore une fois. Je m’inquiète beaucoup trop pour des gens de 26 ans, ce ne sont pas des enfants… Même si on parle de Nikita. Après pour mon côté protecteur envers mon ex-petit-ami… La phrase est assez explicite comme ça, non ?

Après avoir passé mon bagage, je vérifie que ceux des deux idoles sont correctement enregistrés et me tourne vers eux, les yeux roulant de désespoir. Et ils ne peuvent que rouler plus vite… Nan mais sérieux, où est-ce qu’il va trouver tout ça lui ? Mes poings serrés et les sourcils froncés, mon visage s’assombrit pendant que j’écoute son charabia inutile. Ma seule envie c’est d’attraper son sac et le jeter par terre en lui hurlant dessus et lui expliquer combien c’est un abruti ! Je tape du talon gauche rapidement et lui lance de mauvais regards, zieutant ce que pointe mon autre poulain du doigt. Si ma veine au front n’est pas déjà en train de pisser le sang, je suis sûr que là maintenant elle doit être bien gonflée :

« Tu te fous de ma gueule Nikita ?! » M’exclamais-je d’une voix grave et agressive, mes épaules se crispant et mes phalanges se resserrant fermement. « Je sais bien que tu ne pensais pas à mal, mais tu devrais un peu plus penser aux conséquences ! On aurait pu y aller ensemble, et pas en cachette comme un voleur ! » Mes dents grincent et je tourne sur moi-même un instant, frottant mes tempes pour ne pas littéralement exploser.

Cependant, rester en froid avec l’un de mes collègues de travail n’est pas concevable et encore moins avec un ami, même si au fond, je dois prendre des responsabilités qu’ils ne prennent pas automatiquement et qui ne m’enchantent pas. Je remets mon sac à dos en place et hoche la tête à la question de Sehen, me remettant face à eux d’un air las avant d’exhaler bruyamment et simplement tapoter le crâne de l’immature garnement, fixant le sol d'une pointe de honte, d'embarras et d'agacement.

« Je me suis inquiété alors la prochaine fois t’y réfléchis à deux fois avant de faire une chose pareille. » Et ce n’est pas un conseil, c’est un ordre.

Et ainsi, j’ouvre la marche pour l’embarcation, étirant mes bras et ma nuque, jetant un œil vers l’arrière de temps à autres pour vérifier que tout le monde me suit. Peut-être étais-je trop dur, peut-être étais-je trop abusif, mais le mal est fait et tant pis si cela ne plait pas.

Comme l’heure du décollage est sou peu, nous montons directement dans l’avion, compostant les billets, préférant rester en avant pour laisser les deux pipelettes ensemble et j’admets que je suis quelque peu bouleversé, c’est un pote sur qui je viens de gueuler après tout… J'ai un peu peur de les avoir effrayés... J'ai d'habitude un très bonne maîtrise... Je les attends dans la première allée de l’avion, regardant vers la première classe.

« Par ici! Nous sommes dans les 3 sièges au coin. Je suis devant, Sehen derrière et Nikita juste à côté. Bon… On a pas mal d’espace entre nous mais vous pouvez bouger un peu plus librement dans cette section. » Expliquais-je en avançant, rangeant mes affaires dans le compartiment au-dessus de ma tête, faisant même de la place pour mon voisin de droite –c'est-à-dire celui qui, je pense, dois bouder ou je ne sais- .

Casquettes et lunettes retirées, je fais de même avec mon pull, mon tee-shirt à manches longues blanc découvrant mon ventre dans le mouvement, puis regarde un instant vers la seule personne au monde en qui j’ai éprouvé des sentiments et lui souris, m’asseyant immédiatement au fond, une réflexe me faisant prendre le moins de place possible. Comme si… J’attendais quelqu’un pour partager ma petite banquette. Mon MP3 sorti, tout comme mes écouteurs, je tourne mon visage vers le hublot et accroche ma ceinture, nerveux de devoir voler dans les airs aussi longtemps rien qu’en voyant le goudron aussi bas.

Je crois que je suis déjà en train de trembler… Et c’est presque en sursautant que je lève les pupilles vers le moniteur, la voix du commandant de bord retentissant dans tout l'appareil. Putain. Ça arrive vraiment. Avec inquiétude, je déglutis lourdement.

Voir Nikita avec son petit air désespéré m’amuse beaucoup, bien que de mon côté cela ne soit que de la taquinerie, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Notre manager n’a pas dit son dernier mot et je sais qu’il a raison au fond, je ne peux pas vraiment le contredire et je peux comprendre son inquiétude... Autant Nikita que moi n’étions pas dans une position avantageuse entourée par toutes ces personnes et bien qu’habitué a cette agitation, lorsqu’elles ne sont pas prévu au programme cela part vite en sucette. Je ne peux pas non plus en vouloir à mon camarade, ce dernier n’a pas vraiment pensé à mal, il n’a simplement pas réfléchi aux conséquences voilà tout.

Je choisis de garder le silence, les observant tour à tour et je dois avouer que voir Yu Jin aussi inquiet ne m’amuse pas, au contraire ça me frustre de ne pas pouvoir lui parler comme je le voudrais... Mais rapidement il est temps de se bouger, il a fait enregistrer toutes nos valises, alors il n’y a aucune raison de rester planté ici à se regarder dans le blanc des yeux. L’affaire est réglée non ? Nikita ne semble pas touché ou blessé par cette histoire et au contraire il redevient vite une petite puce surexcitée quand l’heure de monter à bord arrive. Je pose plusieurs fois mon regard sur Yu Jin discrètement, je ne peux pas m’en empêcher et les mots qu’il m’adressa me surpris légèrement, en fait j’avais oublié à quel point mon ami pouvait être franc et direct lorsqu’il avait un truc à dire et ça m’arracha un sourire sincère.

« J’ai pu remarquer ça, mais je ne m’inquiète pas, tu n’es clairement pas le genre de personne à déprimer pour une raison pareille, cependant... N’inquiète pas Yu Jin, fait attention Niki, il prend son rôle très au sérieux et je n’apprécie pas de voir notre petit manager aussi « affolé ».»  Bien que j’aie dit cette phrase sur un ton assez innocent, je ne pouvais pas cacher que cela m’embêter vraiment. Je reçut un bisou après lequel je fixa mon ainé et plus intensément encore suite à ses nouveaux propos.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu es bizarre des fois on te l’as déjà dit ? »  Je détourne le regard, je sais que mes sentiments ne sont pas très « discrets » mais il est dur de les affirmer ouvertement, surtout quand on n'est pas certain de ce qu’on veut... Nikita n’est peut-être pas si con qu’on pourrait le croire ? Hahaha... Qui sait. Montant dans l’avion, j’écoute Yu Jin et me dirige donc vers mon siège. Je pose mon sac à l’emplacement libre avant d’admirer les alentours, ce n’est pas la première fois que je prends l’avion, mais les sièges sont un peu différents et puis on est assez isolé. Immédiatement je pense au moyen de rejoindre mon ex... Je lui ai promis que je serais à ses côtés et je comptais bien y être.

Je m’assois sur mon siège le temps du décollage, inquiet pour mon manager qui ne semble pas à l’aise du tout, je souris cependant en voyant Nikita lui offrir une peluche, il est mignon celui-là... Les secondes passent, les premières sensations se ressentent et tout le paysage commence à devenir plus petit, j’ai pris l’habitude de regarder par le hublot, j’aime cette vision lorsqu’on quitte le sol pour rejoindre le ciel, certes quelques fois ça fait mal aux oreilles et ça met des coups de pressions, mais c’est cool ! Une fois terminé je détache ma ceinture, me levant de mon siège silencieusement, sans aucun mot venant prendre place à côté de Yu Jin. Un sourire aux lèvres, satisfait.

« J'ai pas été trop long ? Alors, comment tu as vécu le décollage, ça va ? »  Je ne pouvais pas vraiment cacher que je suis inquiet pour lui, sachant qu’il appréhendait ce moment. Être collé à lui ainsi, voilà mon cœur qui recommence à battre... Cela annonce un voyage long et rempli d’émotions tout ça.

Bon, mes inquiétudes ont l’air bien inutiles et insignifiantes. Je me faisais un sang d’encre pour rien mais la seule chose que Nikita fait c’est sauter un peu sur place et parler tout content avec Sehen derrière mon dos et il pense que je l’ai pas vu ? Et moi qui pensais qu'il allait tirer la gueule et même pleurer avec son petit air d'enfant battu ! Je suis entre soulagement et agacement, j’aimerai bien le secouer comme un prunier et lui faire regretter d’avoir des joues aussi AUSSI… Mignonnes et juteuses ! Comme des steacks. Je viens de  comparer son visage à du bifteck, je pense que ça tourne pas rond dans ma tête. Sûrement toutes ces émotions, c’est bien connu je suis un homme sensible et… Euh… Ou alors j’ai juste faim, je ne sais pas depuis combien de temps je n’ai pas mangé un repas convenable et équilibré. Pas le temps de question ma santé plus longtemps, ni de grogner à tout bout de champ pour rien, je continue mon boulot de manager correctement, grinçant des dents en apercevant de justesse la bise que partage Sehen et Nikita, mon cœur manquant un battement. Faut toujours qu’il embrasse n’importe qui celui-là, un jour je vais le retrouver en plein milieu d’une orgie ou pire, il me dira qu’il est papa lui aussi ! De quoi me rendre fou ces deux là, je vous assure ! J'aurais des cheveux blancs à la fin de ce voyage. Dirons-nous juste que l’un d’eux me fait tourner la tête d’une différente façon, genre avec les fourmis dans les mollets et des picotements dans les doigts… Contrairement à l'autre qui me prend pour une bourrique.

Essayant de me convaincre que tout ira bien et que cette énorme boîte de conserve pesant je ne sais combien de fois mon poids peut voler sans problème, je sursaute lorsqu’une sorte de lapin en coton au regard effrayant se retrouve sous mon nez, me faisant lever les sourcils vers le chanteur ainé.

« Euh… Merci… C'est gentil... » Je cligne des yeux et un sourire discret se plaque sur mes joues, caressant la tête de la… chose. Au moins, Nikita dédaigne de me parler et de me regarder à nouveau et il arrive toujours à me rappeler que c'est un homme affectueux et tendre malgré son image de gamin.

« A l’aise » au fond du siège, le décollage commence et j’ai comme la vague impression que mes tripes sont en train de se retourner, mes larmes de couler et mes pieds de vibrer. Je crois que c’est le cas en fait. Je vais mourir, c’est ça ? Les ongles enfoncés dans le cuir, je ferme les yeux pour ne pas zieuter malencontreusement par le hublot et mords ma lippe, couinant après une secousse, mes dents pinçant tellement fort que je pouvais sentir la fragile chaire faiblir, prête à se déchirer.

Toutefois, une fois stable dans les airs et le signal de la ceinture disparu, mes muscles se détendent un à un et je soupire un grand coup, reprenant mon souffle qui s’était coupé sans même que je m'en aperçoive. Heureusement, comme je l’avais espéré et voulu, un parfum qui m’est familier envahit mon air personnel et la place à mes côtés, bien qu’étroite et exigüe, se retrouve occupée par mon ex-petit-ami, sa voix si apaisante et sa chaleur lénifiante…

« Non non, t’es arrivé pile à l’heure ! » Répondais-je dans un chuchotement, comme si je ne voulais pas briser le doux silence autour de nous. « Et sinon, ça peut aller… Quelques hauts le cœur et la tête qui tourne mais je vais m’habituer je pense… » Je fixe son tendre visage et déglutis bruyamment, nos épaules collées, je me sens presque étouffé sous le rapprochement soudain. Mais le fait que nous ne soyons pas seuls dans l’avion me rappelle à l’ordre et je jette un œil vers Nikita avant de continuer :

« Content d’être enfin parti ? Ca risque d’être un trajet un peu long… »

Attrapant le plaid offert par la compagnie, je l’étale sur mes jambes et celles de mon voisin, les oreilles du lapin dépassant de dessous et subtilement glisse ma main sur sa cuisse, caressant l’intérieur souple malgré le jean, me rappelant exactement la douceur qu’elle pouvait avoir auparavant une fois dénudée.

« Je vais profiter un peu que tu sois là pour dormir mais tu peux mettre un film ou écouter de la musique, le bruit ne me dérange pas ! Je suis plus inquiet pour le fait que je sois dans un avion en fait. » Un ricanement m’échappe et je pose ma tête sur la paroi métallique avant de fermer mes yeux et toucher innocemment ce qui se trouve sous ma paume baladeuse.

« Oh et si jamais tu as une urgence Nikita réveille moi… Mais ce serait gentil de ne pas m’appeler pour rien… » Annonçais-je un peu plus fort avant de faire le vide dans mon crâne, me concentrant seulement sur la présence à mes côtés et le sommeil qui me prend… Peu à peu. Il n’y a jamais eu rien de mieux que Sehen pour me faire aller mieux.

« Toi aussi n'hésite pas... »

Je prononce les mots d'une voix évasive, prêt à tomber sous le charme de Morphée après autant d'heures sans le sommeil requis.