One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Sortant de ma douche, je me sèche et me prépare pour la soirée de ce soir. Il y a une réception chez les Yanagi et ma famille est, naturellement, invitée. J’entends ma soeur me presser de l’autre côté de la porte de ma chambre. Je souris en secouant légèrement la tête, elle doit avoir tellement hâte d’aller chez les Yanagi pour retrouver son Emrys. Je me sèche les cheveux puis enfile la tenue que j’ai soigneusement préparé à l’avance. Vérifiant une nouvelle fois ma coiffure au travers le miroir, je remarque dans le reflet les partitions sur mon bureau. On n’en a pas reparlé depuis, mais je travaille actuellement sur la chanson pour Emrys. Honnêtement, elle est presque finie, il ne manque plus que quelques finitions. Mais j’ai surtout besoin de l’avis de mon beau frère. Après tout, ce sera aussi sa chanson.

Je quitte ma chambre et descends les escaliers pour rejoindre mes parents dans le salon. Je fais un semblant de soupire en voyant que ma petite princesse n’est pas prête. Celle là alors ! Elle nous presse alors qu’elle n’a pas fini. Mais je sais ce qu’elle pense, elle veut être parfaite pour Emrys. Ça faisait longtemps qu’elle n’est pas sortie « officiellement » avec lui. Au bout de quinze minutes, Kaori nous rejoint dans sa jolie robe bustier rose pastel. Ce n’est pas parce qu’elle est ma soeur que je dis qu’elle est vraiment belle. Je souris tendrement et lui montre mon coude afin qu’elle puisse se tenir à moi. Je l’emmène jusqu’à ma voiture et la laisse s’installer avec mes parents. C’est moi qui nous amène jusqu’aux Yanagi. Comme ce n’est pas la première fois que nous y allons, je connais bien le chemin.

Au bout d’une demi-heure de conduite, nous arrivons jusqu’à la demeure d’Emrys. Nous sonnons à la porte et c’est le majordome qui nous accueille. Les parents d’Emrys arrivent à leur tour et nous nous saluons courtoisement. La réception a déjà commencée mais nos hôtes nous assurent que nous n’avons rien manqués d’important. Bizarrement, mon premier réflexe a été de chercher Emrys du coin de l’oeil mais il n’est pas là. Je laisse les parents entre eux et j’accompagne Kaori jusqu’au salon. Celle ci est aussi à la recherche de son fiancé, tout comme ses parents. Je lui tapote sur la main pour la rassurer. Il ne va pas tarder à se montrer. En attendant, on parle pendant quelques dizaines de minutes aux invités déjà présents. Beaucoup sont enchantés de voir ma soeur. Après tout, c’est la fiancée d’Emrys. Mais malgré son sourire, je sais que Kaori ne souhaite qu’une seule chose, retrouver son fiancé. Je m’excuse poliment envers les invités afin de laisser carte blanche à ma soeur. «    Je vais voir s’il est dans sa chambre, je t’abandonne quelques instants » Je souris et ma princesse file discrètement. Une fois qu’elle a quitté mon champs de vision, je me dirige vers la table à buffet pour demander un verre d’eau.

Ayant un peu chaud, je me dirige vers le jardin où l’ambiance est un peu plus calme. Prendre l’air me fait du bien et je soupire d’aise. Voyant un banc de loin, je m’approche de la place afin de me poser un peu. Mais plus je m’approche et plus je visualise une silhouette sur le banc. Même s’il est dos à moi, je reconnais la personne. Mais que fait-il ici ? Je contourne le banc et me retrouve dans son champs de vision. « Je peux m’asseoir ? » lui demandai-je en souriant. Me connaissant, ma soeur doit savoir que je suis parti prendre l’air et elle ne va pas tarder à venir me rejoindre lorsqu’elle aura remarqué que son fiancé n’est pas dans sa chambre. Après avoir entendu sa réponse, je m’installe à côté de lui. « Que fais-tu ici ? Tu sais que tout le monde te cherche à l’intérieur. »  

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Enfermé dans la chambre d'Emrys, je regarde la pièce avec un oeil rébuté. Quand je suis arrivé ici dans cette demeure, elle était déjà ainsi. Le bureau sous la grand fenêtre à carreau, l'immense lit vers le centre de la pièce à côté de la porte et l'espace dressing en face. La couleur pâle des murs, le lustre imposant qui donne cette impression pesante à l'endroit. J'étouffe dans cette pièce, ce n'est pas un endroit où j'aimerai vivre, ni séjourner. C'est bien pour cela que j'ai fui, que j'ai emménagé dans une sorte de bus. Ici, je ne me sens nullement à ma place. La richesse, les trophées, les nombreux tableaux qui décorent la demeure, les lustres, les meubles, et même les gens. Tout me donne l'envie de partie en courant, sans demander mon reste. Jusqu'à ma tenue, si ce n'est peu dire. Jusqu'à ce smoking coûtant un bras. Là, dans le reflet, j'ai vraiment l'air d'être ce Yanagi Emrys.

Je ne peux pas rester une minute de plus dans cette chambre qui n'est pas la mienne, fuyant vers le couloir qui mène vers une volée de marche, puis le hall. C'est une grande maison, une sorte de villa de luxe ancienne. Du hall, je passe au salon où se trouve la femme qui corrige la décoration pour la réception du soir. C'est superficiel, dérangeant, superflu. « Oh Peter, tu es sublime dans cette tenue. » Je souris, mais ce n'est pas réellement sincère. C'est étrange d'entendre mon prénom dans la bouche de quelqu'un, après tout ce temps à me faire nommer Emrys. Je quitte la mère pour faire le tour de la maison, avant que les invités n'arrivent. D'ici quelques heures, ils seront tous là à parler fort ou à rire, à encombrer le moindre espace ou à critiquer la nourriture ou la décoration. Un monde de riche que je n'affectionne pas particulièrement.

Les heures se sont écoulées, les invités ont débarqués et comme prévu, ils ont prit place dans l'immense salon de la résidence, là où des « serviteurs » disposaient des apéritifs et des verres de champagne, ou d'alcool divers. Ce n'est pas ce qu'il manque dans cette maison, ni nourriture, ni boisson, encore moins de confort avec ces canapés en cuire. Je grimace à cette vision, déposant mon verre encore pleins sur un coin de table avant de filer hors de la pièce, loin de ce brouhaha qui me fait tourner la tête. La banlieue me manque, mais je ne peux pas y retourner pour le moment, pas avant le prochain « voyage » organisé. Je peine à suivre le rythme dans ce monde fortuné, traînant des pieds vers le jardin, las et épuisé. J'en oublie complètement que Kaori sera de la soirée, avec son frère. J'ai zappé en voulant sortir prendre l'air, suffocant à l'intérieur. Dehors, je me sens légèrement plus libre et maître de moi-même, assis sur ce banc à observer le jardin ou le ciel. Personne ne m'embête, ils sont tous dedans à manger ou à boire, à parler ou à rire. C'est maintenant que j'aurai besoin de partir dans un autre pays, très loin de cette ville ou de ce mensonge qui m'encombre.

J'étais perdu dans mes pensées quand je vis quelqu'un entrer dans mon champs de vision, baissant les yeux pour croiser le regard de mon beau-frère. Qu'est-ce qu'il fait là ? Les sourcils légèrement froncés, je l'observe et accepte d'un hoche de tête, me décalant sur le côté pour qu'il puisse prendre place. ça ne me dérange pas, au contraire. S'il est là, Kaori aussi. Ai-je réellement envie de la voir ? Je me sens mieux avec elle, je l'ai même appelé en rentrant de la campagne pour lui raconter mon séjour avec son frère. Nous nous entendons mieux, en tout cas mieux que je n'aurais pu le croire. Torû me question et je le regarde à nouveau. « J'avais besoin d'un peu d'air. Il y a trop de monde à l'intérieur. » Dis-je avec un sourire, glissant ensuite une main dans mes cheveux, coiffé sur le côté. « Tu es arrivé depuis longtemps ? » J'aurai pu l'accueillir avec sa soeur, si je n'étais pas perdu dans mes songes, mais je vais me rattraper en restant avec eux. Enfin, je vais essayer.  

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Ma famille n’est pas aussi riche que celle d’Emrys, mais je suis habitué à ce genre de réception. Il faut avouer que le cercle reste assez restreint et ne laisse pas tout le monde entrer. Je suis dans ce milieu grâce à mes parents qui sont appartiennent eux aussi à ce cercle via leurs parents. Depuis l’enfance, Kaori et moi devons participer à ce genre de festivités et c’est aussi le cas d’Emrys. D’ailleurs, c’est lors d’une réception que les deux amoureux se sont rencontrés. Leur rencontre n’a rien d’anodin puisque la majorité des cas se passe de la même manière. Notre milieu est vraiment fermé. Je ne rabaisse pas les « pauvres », mais il est rare qu’une personne issue d’une famille peu aisée ou peu influente puisse se joindre à nous. Personnellement, ces réceptions ne me font ni chaud, ni froid. Ce sont des choses qui font parties de mon quotidien et je ne trouve pas ça dérangeant. Du moment que j’ai le temps de faire ce que je veux faire, discuter poliment avec des étrangers n’est pas la mer à boire.

Je ne suis pas naif, je sais bien que malgré les sourires qu’affichent les invités, beaucoup parlent derrière le dos. Ça aussi, ça fait partie de notre quotidien. Kaori est naïve et ne voit pas les mots cachés, donc c’est à moi de la protéger. Elle n’ose pas couper la parole aux invités alors qu’elle meure d’envie de chercher son fiancé. Poliment mais franchement, je demande de nous excuser. Nous nous éloignons de la foule. Kaori n’attends pas une seconde de plus pour m’abandonner chercher Emrys dans sa chambre. Je souris, cette petite alors ! Je suis content de voir que les choses aillent mieux avec lui. Il n’y a pas longtemps, elle avait l’air triste, mais le fait qu’Emrys fasse des efforts lui remonte le moral. Mon beau-frère a beaucoup d’influence sur ma princesse, voir plus que moi. Je devrai faire attention à ça. Même si les mots sont les même qu’avant, la signification est différente. Avant, je voyais Emrys comme une vraie menace nuisible pour Kaori, mais là, il s’agirait plus d’une espèce de jalousie. Cette changement est certainement due à la nouvelle façon dont je vois Emrys. Il n’est pas le sans coeur que j’imaginais et fait en sorte que sa relation avec Kaori aille mieux malgré son emploi du temps chargé.

Ayant trop chaud, je préfère aller prendre l’air dans le jardin. Le contraste entre l’intérieur et l’extérieur est grand. Mes oreilles retrouvent un peu de calme et ça fait du bien. Nous sommes loin des soirées de jeunes adultes mais les adultes font tout de même du bruit. Ma destination est le banc que j’aperçois au loin. Mais manque de chance, il est déjà occupé. Je n’abandonne pas pour autant car je me rapproche doucement de la personne. Je reconnais facilement la silhouette de mon beau-frère. Décidément, je le retrouve souvent à des endroits que j’attends le moins. Il me semble être aussi étonné que moi de se retrouver ici. Mon ainé me fait une place et je m’installe à côté de lui. J’acquiesce d’un signe de tête à sa réponse. Je le comprends puisque je fais la même chose que lui mais l’Emrys de d’habitude adore ce genre de soirée alors c’est assez surprenant de le voir ici. Ne voulant pas m’attarder sur ça, je ne fais pas de réflexions. Je souris. « Hum…Assez pour que Kaori s’inquiète pour toi. Elle ne devrait pas tarder à venir ici. » Je l’observe pendant quelques instants. C’est étrange mais je sens qu’il n’a pas l’air très à l’aise, est ce qu’il est malade ? « Ça va ?  » Je garde un léger sourire mais mon regard prouve que je suis sérieux. « Ni-san ! Tu aurais pu me dire qu’Emrys était avec toi !» Je tourne ma tête pour voir Kaori. Mon expression change complètement en présence de ma princesse. Je rigole doucement en voyant l’espèce de moue qu’elle nous fait. Elle s’empresse de nous rejoindre, je me lève pour lui laisser la place et me place à coté d’eux, prenant l’arbre comme appui. « Désolé, je viens de découvrir qu’il était là. » Je lance un regard à Emrys pour qu’il puisse prouver que je ne suis coupable de rien avant de lui sourire. 

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Ce monde n'est pas le miens, je connais rien à la richesse ni aux réceptions mondaines. Je ne comprends pas pourquoi tant de personne se regroupe si ce n'est pour manger ou boire, sans savoir de quoi ils peuvent bien discuter. Je me souviens des repas entre voisins dans mon bloc, quand ma mère invitait ceux l'immeuble à manger dans notre petit salon, débordant même dans la cuisine, tandis que je restais dans ma chambre avec les jeunes. C'était un univers largement différent de celui-ci, où ils rentrent tous dans une même salle, sans avoir la chance de bouger ailleurs ou de connaître réellement tout le monde. C'est grand, mais si restreint à la fois. Je ne saisis pas comment Kaori ou Torû ont pu vivre là-dedans jusqu'à présent, comme je me doute qu'ils ne pourrait apprécier mon ancien mode de vie. Finalement, je préfère fuir cet amas de fortune pour rejoindre l'extérieur, comme protégé et à l'abri d'une quelconque influence. J'ai beau prendre la place de ce garçon, je ne veux pas lui ressembler pour autant. Je veux rester moi, Peter.

M'éclipser n'a jamais été une tâche bien difficile pour moi, un sourire, une excuse et je m'éloigne de cette foule. Ils sont hypocrites puisque dès l'instant où je tourne le dos, ils reparlent entre eux sans porter d'importance à mon départ. Je sais bien qu'ils s'en fichent que je sois fils de machin ou de truc, ils ne regardent que le compte en banque ou l'intérêt de la personne. Dehors, je peux respirer franchement, observer les alentours, me plonger dans mes pensées, réfléchir sans fin et oublier ce pourquoi j'ai voulu quitter la réception. Avec cela, j'ai aussi oublié la venue de ma fiancée et de son frère, celui-ci s'approchant de moi sans que je ne le remarque. Qu'est-ce qu'il fait là ? ça me surprend, moi qui ne m'attendais pas à le voir dans le jardin, ni qu'il me trouve aussi facilement.  Ce n'est pas pour autant que je le néglige, l'autorisant même à me rejoindre sur ce banc. Je devrais vraiment faire attention à mes réponses, mais j'ignore à quel point Emrys est habitué aux réceptions ou tout simplement amoureux de ce genre d'événement. Nous sommes si différent, derrière ce visage similaire. « Désolé, j'aurai dû vous prévenir par message. » Quelle tête en l'air, décidément. Le monde m'a fait tourner la tête au point de zappé quelques invités importants, comme les Tsukishima. « Je vais bien. » Me contentais-je de dire avec un sourire, me voulant rassurant.

Kaori ne tarde pas à nous rejoindre et je la regarde arriver en gardant mon sourire. Elle n'a pas changé depuis la dernière fois, c'est plaisant. Elle reste fidèle à elle-même, comme son frère. Torû cède la place à Kaori, qui s'assoit collé à côté de moi, ses bras enlaçant les miens. Mon coeur se serre mais je refoule cet étrange sentiment pour lui sourire davantage. « Il vient à peine de me trouver, ne lui en veut pas. » Dis-je à la demoiselle, attrapant sa main pour enlacer nos doigts. « Tu ne voulais pas nous voir ? » Demande-t-elle sans perdre sa mine boudeuse qui me fait légèrement rire, ma main partant décoiffer ses cheveux avec tendresse. « Si, bien sûr. J'avais juste besoin de sortir un peu. » Mon regard se dépose sur Torû et je le juge deux secondes, sans savoir pourquoi. à croire que je m'attends à une réplique de sa part, qu'il dise un truc pour me contre-dire ou m'interroger à nouveau. J'ai toujours la sensation qu'il va creuser davantage pour en savoir plus à mon sujet, mais il a l'air de s'être calmé depuis la dernière fois, depuis que nous nous sommes franchement parlé. « Vous voulez rentrer ? J'ai suffisamment respiré. » Ce n'est pas comme si je pouvais échapper bien longtemps à ces gens et à cette réception.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Kaori n’est pas la seule qui cherche Emrys. Je suis moi aussi curieux de savoir où est ce qu’il est. Ces réceptions ne sont que des façades mais elles passent beaucoup plus vite lorsqu’on trouve des points de repères. En ce moment, mon beau-frère en est devenu un. Pourtant avant aujourd’hui, il ne l’a jamais été. Il n’avait pas besoin de moi pour briller lors de ces réceptions et l’inverse était vrai. Nous étions comme des lignes parallèles, semblables mais ne se coupant jamais. Kaori était le pont entre nous deux. Mais maintenant c’est différent. Je cherche à savoir où se cache mon beau-frère. Je suis moins explicite que Kaori mais l’intérêt y est présent. Ma jeune soeur me laisse seul et j’en profite pour aller me promener dans le jardin. C’est moins impressionnant que lorsqu’il fait jour, mais la présence des étoiles change la donne. Remarquant que je ne suis pas le seul voulant prendre l’air, je m’approche de la silhouette assise sur le banc. Emrys était la dernière personne que je pensais trouver ici, pourtant, il était bel et bien devant moi. Avec tout ce que me disait Kaori, je pensais connaitre Emrys mais plus je passe du temps avec lui, plus je m’aperçois que je ne le connais pas si bien que ça. A plusieurs reprises, ses réponses ou son comportement me surprennent. Peut être que je suis devenu trop indulgent ? C’est assez difficile de se comporter à l’extrême lorsqu’on commence à apprécier une personne. Je m’installe à côté de lui. « Ce n’est pas à moi qu’il faut s’excuser, mais auprès d’elle. » Je souris. « Mais ne t’inquiète pas, elle nous retrouvera bien assez tôt.  » Même si c’est peu commun de trouver Emrys ici, ce n’est pas mon cas. Kaori sait que j’aime bien prendre l’air pendant quelques instants. J’hausse les sourcils mais ne dit rien. Même s’il affirme qu’il va bien, il n’a pas l’air d’être dans son assiette. « Si tu le dis… Mais tu sais que tu peux m’en parler si tu le souhaites.  » Je suis sincère. Il m’a aidé lorsque mon tour a été zappé et j’aimerai lui rendre la pareille. Faut croire que j’ai fini par bien l’apprécier.

Comme je l’avais prédis, Kaori ne trouve assez rapidement. En tant que parfait grand frère, je lui laisse ma place auprès de son fiancé. Elle s’empresse d’enlacer Emrys avec un grand sourire. La voir si joyeuse me rend tellement heureux. Elle m’accuse d’être le complice de mon beau-frère. Je lache quelques rires. Complice. Notre relation n’est pas aussi proche que cela et c’est assez marrant que c’est Kaori qui m’accuse d’être le complice d’Emrys. Le plus marrant étant que je doive demander de l’aide à son fiancé pour me justifier. Nous ressemblons de plus en plus à ce qu’une famille se doit de l’être. C’est une bonne chose non ? Je souris devant la mine boudeuse de ma soeur. Il n’y a qu’elle pour me faire rire avec ce genre de grimace. Ça me rassure aussi de voir qu’ils ont l’air comme avant. Sentant le regard d’Emrys sur moi, je tourne la tête vers lui. Nos regards se croisent. Il a l’air d’attendre que je dise quelque chose mais je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il veut que je dise. Ne comprenant pas, j’incline légèrement ma tête et affiche un sourire amusé. Je me décolle du tronc. « Rentrons.  » Je venais à peine de sortir mais ce n’est pas bien grave. Le principal est qu’on avait retrouvé Emrys. J’avance de quelques pas puis me retourne vers les tourtereaux. « Toru, on vient à peine de se retrouver.  » « Tout le monde vous attend. Soit compréhensive d’accord ?» Ma princesse me sourit. J’attends que le couple se lève et nous nous retrouvons à l’intérieur. Le calme disparait aussitôt. Nos parents ainsi que ceux d’Emrys nous rejoignent. « Emrys ! Comment vas-tu mon enfant ?  » commença mon père. « J’ai entendu dire que tu travaillais beaucoup ces temps-ci, n’oublie pas de te reposer. C’est en ayant l’esprit frais que l’inspiration vient. D’ailleurs, j’ai hâte de voir ce que tu vas nous sortir comme merveille.  » Je regarde Emrys. Est ce que les autres savent pour son manque, momentanément, d'inspiration ?

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ à la longue, mon comportement va finir par inquiéter tout le monde. Ils s'attendent tous à voir un Emrys à l'aise comme un poisson dans l'eau, à naviguer entre les gens pour discuter ou juste pour les saluer d'un sourire sincère, mais je ne suis rien de cela. Je ne suis nullement sincère, à croire que je prends ces gens pour des idiots. Au final, je préfère m'en éloigner et être un instant seul, avant que Torû me trouve et s'impose à moi. Ce n'est pas de refus, je n'ai rien contre le fait qu'il s'installe à côté de moi sur ce banc, bien au contraire. Je n'ai pas eu souvent l'occasion d'être avec lui, surtout pas avec mon emploi du temps surchargé. C'est le moment parfait pour discuter, être tranquille, loin de l'agence, loin de nos représentations, loin de nos entraînements, même s'ils nous attendent à l'intérieur. Du moins, c'est ce que doit penser Torû, moi je m'en fiche un peu que ces personnes me cherchent sans faire l'effort de me trouver. « Oui, je le ferais. » Cette fois, c'est vrai. Je m'excuserai auprès de sa soeur pour ne pas l'avoir prévenu de mon départ, mais je crois avoir fait cela sur un simple coup de tête. S'inquiéterait-il pour moi ? Je ne suis pas souffrant, ni déprimé. Certes, je ne me sens pas à ma place dans cet univers, mais je cache ce malaise avec des sourires et des belles paroles. Parler ? Quelle idée, ce serait étrange d'avouer ce problème à mon beau-frère. « T'inquiète, mais merci. » Je ne suis pas très bavard, mais je répond clairement sans m'égarer. Puis Kaori nous rejoint peu de temps après et je l'accueil d'un sourire amical, tandis que son frère lui laisse la place à mes côtés. Ce n'est pas plus mal, cela étouffera davantage mon étrange comportement et ce sentiment qui comprime mon coeur. Kaori m'apaise malgré tout ce que j'ai pensé sur elle jusqu'à aujourd'hui, tant que la vérité ne s'impose pas violemment à moi. ça aussi, je l'enferme dans un coin de ma tête pour profiter de l'instant présent, sans songer à plus tard quand la bulle éclatera.

Mon regard se dépose sur Torû mais rien ne se passe, il ne prononce pas un mot qui pourrait me faire passer pour suspect. La pression s'allège brusquement, comme si j'étais aussi blanc que neige à leurs yeux. C'est relaxant, je peux discrètement soupirer et effacer cette pression jusque là insupportable. Rentrer à l'intérieur de ce cocon étouffant ne me pose plus tellement de problème quand ils sont là, on dirait qu'ils me protègent d'une quelconque menace, une menace que j'ignore, qui n'a pas vraiment de nom, ni d'apparence. Encore une simple impression, sans fondement. Kaori ne semble pas vouloir rentrer comme son frère le désire, et je les regarde à tour de rôle avant de resserrer ma main autour de la sienne. « Ton frère a raison, ils vont se poser des questions. » Je lui souris et me lève, tirant doucement sur son bras pour qu'elle fasse de même. Le silence laisse place à l'animation, aux paroles mélangés de ces gens et à la prochaine migraine qui risque de m'assaillir à coup sûr. Être face au père Tsukishima est bizarre, j'ai l'impression d'être tout petit autour de tout ces gens, mais je me dois de rester confiant et droit. « Je vais très bien, Monsieur. » Répondis-je avant qu'il n'enchaîne sur mon travail et le fait que je n'ai plus beaucoup de temps en dehors de la musique. Ah... Oui, mon inspiration. Je déglutis, tournant mon regard vers Torû qui m'observe déjà. Non, personne n'est au courant, comme personne ne sait pour Emrys. « Ne vous en faites pas, je me repose comme il faut durant mon temps libre. C'est en préparation, ça ne devrait pas tarder. Je vous remercie de vous inquiétez pour moi, ma carrière est déjà bien avancée et je ne compte pas abandonner de si tôt. » Je souris et m'incline devant eux. « Emrys a très peu de temps pour nous aussi, j'espère qu'il ne néglige pas sa fiancée. » Prononça le père Yanagi pour plaisanter, tout en compliment Kaori. La gêne revient et mon visage s'empourpre soudainement, sans comprendre pourquoi. Est-ce le fait de ne pas avoir de temps pour les gens ou qu'il parle de Kaori ? Je l'ignore mais cela me fait peur. « Tu nous chanteras une petite chanson, fils ? » Dit la jeune femme à côté de mon « père », tenant le bras de ce dernier avec son sourire retracé d'un rouge pétillant. « Oui, bien sûr. » C'est dans ces moments-là où je me demande qui je suis réellement.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Est ce que je me fais des idées ? Est ce que je pense trop ? Je devrai arreter de voir le « mal » partout. Avant c’était parce que Emrys semblait différent donc je l’ai accusé de nous avoir caché quelque chose, là je le soupçonne d’avoir un problème. Est ce que mes deux soupçons sont reliés ? Ou est ce que je ne suis que trop sensible par rapport à tout ce qui concerne Emrys ? Je ne sais pas quoi en penser. Avant, c’était de la méfiance, mais là, je peux affirmer qu’il s’agit plus de l’inquiétude. Il me dit ne pas m’en faire et je devrais peut être l’écouter pour une fois. Ça m’épargnera bien des prises de tête. Pourtant, il y a une part de moi qui ne veut pas lâcher. L’arrivée de Kaori tombe à pique. Elle me détend complètement. C’est le pouvoir de ma princesse, je l’aime tellement. Emrys a de la chance de l’avoir et il a intérêt à la chérir tout autant que moi. Pour le moment, ça a l’air d’aller. Nous sommes tous les trois à l’aise, comme une famille.

Lorsque ma soeur est avec moi, mes soucis ont tendance à s’envoler. Ma tête n’est plus emplie de dix mille pensées inutiles. Je me sens tout simplement bien à ses côtés. Emrys m’observe et attend que je dise un mot. C’est étrange car aucun mot ne me vient à l’esprit. Je n’ai rien à ajouter. Et quand bien même, je voudrais dire quelque chose, je ne le ferai rien qui puisse mettre Kaori mal à l’aise. Je ne veux pas être quelqu’un qui lui cause des soucis mais plutôt celui qui l’aide à s’en débarrasser. Mon principal objectif restera toujours le même, c’est à dire protéger Kaori. Bien sur, ceci n’inclut pas de céder à tous ses caprices, c’est pourquoi je reste ferme sur ma décision de rentrer. Emrys n’est pas apparu depuis le début et je ne veux pas qu’on accuse ma soeur d’être derrière tout cela. Mon ainé est compréhensif et est du même avis que moi. Je soupire faussement désespéré. Je ne l’avais jamais vu de mes propres yeux mais Emrys a de plus en plus d’influence sur ma soeur. Bon en même temps, ce n’est pas comme si Kaori n’était pas une fille compréhensive. Il suffit d’avoir de bons arguments pour qu’elle accepte les choses. Nous quittons le jardin pour nous retrouver à l’intérieur de la demeure. Nos parents sont les premières personnes à nous voir rentrer. Mon père est curieux auprès d’Emrys, ce qui est assez normal puisque ça fait un bon bout de temps qu’ils ne se sont pas vus. Mon père, étant un compositeur, a toujours été intéressé par les oeuvres de mon ainé. Je ne peux cacher mon intérêt pour sa question, mon regard se dépose spontanément sur Emrys. Il m’avait dit qu’il n’arrivait à pas grand chose ces temps ci, c’était la raison pour laquelle il voulait qu’on collabore, lui et moi. Mon père semble assez satisfait de sa réponse car il semble fier de son futur beau-fils. Il est vrai qu’avec Emrys comme gendre, il y a de quoi être fier. Je ne baisserai pas non plus les bras et un jour, je le surpasserai. Le père Yanagi prend à son tour la parole et je vois Kaori rire doucement. Bon au moins, il négligeait pas que Kaori et ça prouve, encore une fois, à quel point Emrys a été occupé. S’il n’a même pas le temps d’être avec ses parents bien aimé c’est que la raison de sa négligence ne venait pas de ma soeur. « Ne vous inquiétez pas, Emrys prend soin de moi même lorsqu’il est occupé. Et puis, je suis tellement fière de lui. Votre fils est quelqu’un de merveilleux.  » Ma soeur lança un regard amoureux à son fiancé. Le virement de couleur du visage de mon ainé ne m’échappe pas. Depuis quand Emrys pouvait être gêné aussi rapidement ? «  Notre Toru pourra l’accompagner au piano. Qu’en dit tu fils ?   » me demanda mon père. Je jette un regard à mon ainé avant de sourire. « Oui bien sur.  » Faut croire que partout où on se retrouve, on sera amener à jouer ensemble.  

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Depuis que j'ai pris la place d'Emrys et que je fréquente ces personnes, je commence à bien les connaitre. Je sais que même si Toru est suspicieux à mon égare, il ne fera jamais rien pour blesser sa soeur. Il pourrait avoir tout les doutes du monde qu'il les garderait pour lui tant que Kaori est là, avec nous. Sauf que je ne vois pas quel doute il pourrait avoir à ce moment même. Je n'ai rien fait pour le faire douter, si ce n'est être dehors alors que les invités sont présent, attendant sûrement après moi. C'est un monde qui me fait peur, une richesse étouffante qui me donne l'envie et le besoin de fuir, même si ce n'est que pour quelques minutes de ma soirée. Finalement Toru et Kaori m'ont rapidement ramenés à l'intérieur, là où je voudrais le moins être. Je peux comprendre que mon cadet s'inquiète pour presque tout, surtout pour mon absence et les mauvaises langues, je n'ai aucune raison de rester dehors s'il tient à rentrer. Kaori peut bouder, nous ne changerons pas d'avis pour le bien de tous, surtout le notre. Kaori cesse de protester quand j'inclus mon avis personnel et se range à notre décision en commun. C'est rassurant dans le sens où je vois clairement ses sentiments et tout ce qu'elle peut éprouver pour moi, puis elle n'est pas si bête pour râler davantage. Bref, nous quittons le jardin pour revenir vers les autres, là où nos parents nous attendent. Le père Tsukishima me questionne et j'ai l'impression d'avoir un Toru plus vieux face à moi, toujours à vouloir savoir un truc. Les chiens ne font pas les chats, le dicton est parfait. évidement, ce serait du suicide de dire que je ne suis pas compositeur, donc pas inspiré. Je mens, donnant une version complètement arrangé à leur père qui me croit sur parole. Puis fallait que monsieur Yanagi ajoute son commentaire et me fasse rougir, même si Kaori en rit. Ce n'est pas simple tous les jours, mais je m'en sors pas mal pour un débutant et un imposteur. Je ne m'attendais pas à autant de compliment de la part de ma fiancée, je suis touché et ému à la fois. Je sais que Kaori tient à moi, ou qu'elle tient à Emrys plutôt et que rien ne pourrait l'arrêter... Si ce n'est la vérité. « Je suis désolé d'être si occupé. » Dis-je avec une mine triste à la jeune fille, mais mon sourire revient rapidement. Quant à la couleur de mon visage, elle change avec le sujet uniquement. Toru au piano ? Je reporte mon attention sur lui, partagé entre plusieurs émotions. De la joie, de l'hésitation, de la rivalité, de l'amusement. Je ne sais plus trop quoi penser de ces moments-là, quand nous sommes des partenaires et non des rivaux. « Tu veux voir le piano ? » Je questionne mon beau-frère comme si c'était la meilleure idée au monde. En vérité, je ne tiens pas tellement à rester avec les adultes, surtout pas pour être interrogé durant des heures. En même temps, Kaori se mêle à l'ambiance et incite son frère à nous suivre. Parce que oui, elle a décrété que ce serait « nous » et non moi. ça ne me dérange pas, je commence à prendre l'habitude ... Je ne devrais pas. « Excusez-nous, mais nous allons vous laisser discuter entre adultes. Père, mère, monsieur et madame Tsukishima. » Je m'incline respectueusement pour les saluer, tournant les talons quand Kaori saisit ma main pour me tirer vers le piano, prenant aussi celle de son frère. Elle semble mener la danse, tel le soleil qui rythme la vie des gens.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ J’ai l’impression que ça fait un bon moment que nos deux familles ne se sont pas réunies. Ça doit dater d’avant le départ de la famille Yanagi. Mon père est donc naturellement curieux à propos d’Emrys. C’est vrai qu’on me compare souvent à mon père, je suis ses traces. En même temps, le modèle de chaque petit garçon, c’est leur père. J’admire mon père mais j’aimerai pouvoir m’émanciper, c’est pour cette raison que j’ai choisi d’appartenir à la Angel. La concurrence est rude même au sein de la compagnie. Rien que ma rivalité avec Emrys suffit à décrire la difficulté dans ce milieu. Ma soeur rassure la famille Yanagi en complimentant son fiancé. Je lache un petit rire. Quelle fille amoureuse ! Mais son intervention a permis de détendre l’atmosphère. Emrys s’excuse auprès de Kaori. C’est une excuse sincère. J’observe mon beau frère. Ils sont mignons tous les deux. J’aimerai que leur amour dure pour toujours. C’est assez naif de ma part de penser ainsi, mais j’ai toujours trouvé que l’amour est tout ce qui a de plus important. Ma princesse mérite d’être heureuse et Emrys aussi. Mon père propose soudainement d’accompagner mon ainé au piano. Je suis assez surpris par l’idée mais c’est une bonne surprise. Ces derniers temps, j’ai tendance à ne plus le voir comme un rival mais plutôt comme un partenaire. Et si on m’avait dit, il y a quelques mois qu’Emrys ferait un bon coéquipier, je ne l’aurai pas cru. Pourtant, c’est effectivement le cas. Nous sommes, étrangement, sur la même longueur d’onde et notre collaboration est assez agréable. Kaori est du même avis que mon ainé. Elle a l’air encore plus impatiente que nous, les artistes. C’est vrai que c’est la première fois qu’elle va nous voir travailler ensemble. Les deux personnes qu’elles aiment le plus. Je capitule devant son entrain - même si je n’avais pas l’intention de refuser, je souris. «  D’accord. » Comme Emrys, je m’incline poliment pour saluer nos parents. J’allais accompagner mon geste par des mots mais Kaori me prend subitement le bras et nous emmène, avec Emrys, loin des adultes. Je fais mine de râler devant l’enthousiasme de ma soeur mais c’est impossible de lui en vouloir. Elle est tellement chaleureuse et rayonnante. Je tourne ma tête vers Emrys et le fixe avec un sourire. Je suis sur qu’il ressent ce que je ressens en ce moment. On doit former une belle brochette à nous trois. On se retrouve devant le piano. «  Il y a une chanson que tu aimerais chanter ?  » Je regarde Emrys avant de le poser sur Kaori. «  Ou que tu souhaites entendre ton fiancé chanter ?  » J’attrape doucement le menton de ma soeur entre mon pouce et mon index avant d’exercer une petite pression pour la taquiner. 

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Une chance que je ne prenne pas exemple sur mon père, sur le miens qui vit dans la banlieue de Séoul et travaille comme ouvrier pour un misérable salaire, sinon je ne serais pas ici aujourd'hui. Monsieur Yanagi semble être un homme bon, mais je n'ai aucune raison de le copier sous prétexte que je remplace son fils. Du coup, je suis mon propre chemin, dessiné par moi-même. Que ce soit à l'agence, à l'école ou ailleurs. Je me confronte souvent avec mon beau-frère dans le domaine de la musique mais je ne me sens pas particulièrement en concurrence avec qui que ce soit à Angel. Ce n'est pas véritablement ma place, mais comment l'expliquer sans vendre la mèche ? Finalement, je fais ce que j'ai à faire. Sourire quand je dois sourire, parler quand je dois parler et ainsi de suite jusqu'à remplir parfaitement mon rôle. Même au près de Kaori, je fais en sorte d'être « bien » et de ne laisser aucun soupçon derrière moi. Celle-ci détend l'atmosphère et je m'excuse. Je me sens comme si j'avais un texte entre les doigts, prononçant mot pour mot ce qu'il y a décrit dessus alors que je le fais par moi-même, sans réfléchir au reste. Kaori mérite des excuses, surtout pour les débuts chaotiques que je lui ai fait subir. L'idée du piano n'est pas mauvaise, tout le monde semble l'apprécier, moi y compris. Ce n'est pas la première fois que je collabore avec Toru et ce ne sera pas la dernière non plus. Je compte bien me servir de son talent pour promouvoir mon prochain titre, même si c'est mesquin et imprudent de ma part. Les choses sont mise au clair et après une petite révérence, nous nous dirigeons vers le piano, tous les trois. Bras dessus, bras dessous. Mon coeur s'emplit d'un nouveau sentiment agréable et réconfortant, un sentiment que je risque de regretter plus tard. Je rends son sourire à mon beau-frère et mets de côté mes doutes pour profiter du moment. Une chanson ? Voyant qu'il se tourne vers sa soeur, je ne réponds pas de suite. Ils sont proches, vraiment très proche. Je me permets alors de couper ce moment en ouvrant ma bouche. « Que diriez-vous de "Madly" ? » Proposais-je avant que Kaori ne dise quoi que ce soit. J'ignore pourquoi j'ai pensé à cette chanson, mais je me souviens qu'elle était magnifique et plutôt triste. C'est étrange de toujours revenir sur des chansons de rupture ou d'amour perdu, amour qui manque et qu'on voudrait retrouver. Je souris aux deux, attendant un avis quant à ma proposition, mais je suis ouvert à d'autres choix.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Le fait qu’Emrys a grandi dans le même univers que moi, nous a naturellement crée plusieurs points en communs. Mais plus je passe du temps avec lui, plus j’ai l’impression que l’idée que je me suis faite de lui est fausse. En total, j’ai eu trois périodes où je me suis interrogé sur la personnalité de mon ainé. La première période était au moment des fiançailles, j’étais curieux envers l’homme qu’a choisit ma soeur. Sur le coup, j’étais assez satisfait par lui et je pensais qu’il ferait un véritable allié. La deuxième période était lors de son soudain voyage et à son retour, où il m’a totalement déçu et je l’ai même détesté d’avoir fait du mal à Kaori. Puis il y a eu cette troisième période, où j’ai appris à le connaitre plus personnellement, où je le considère plus comme mon ami que mon allié, où plus que les soupçons que j’étais sensé avoir, je deviens légèrement inquiet lorsqu’il n’a pas l’air dans son assiette. Je n’ai pas douté un seul instant de son manque d’inspiration, ce sont des choses qui arrivent et en tant que compositeur, il n’y a rien de pire. Le seul remède est de laisser le temps couler, on ne peut pas forcer l’inspiration. Emrys s’excuse auprès de ma soeur et je ne peux qu’approuver. Même si je l’apprécie plus, les excuses étaient vraiment nécessaires. Peut être pas pour Kaori, mais pour moi, elles le sont. C’est une preuve d’amour et cela montre qu’il tient encore à elle. Mon père propose d’accompagner mon ainé au piano et tout le monde semble ravi par l’idée. Ça me plait aussi de jouer pour lui. Et plus que tout le monde, Kaori est impatiente de découvrir notre duo. Elle nous traine par les bras pour quitter les parents et on se dirige vers le piano à queue des Yanagi. Contrairement à beaucoup d’autres, je n’ai pas l’impression de tenir la chandelle. Je sais que ma présence est agréable pour ma soeur. Je ne me sens pas de trop, comme si nous avons toujours été, tous les trois, ensemble depuis le début. C’est chaleureux et agréable. Un jour, je devrais les laisser que tous les deux, mais pour le moment, j’en profite de ce temps. Arrivés devant l’instrument, je demande aux tourtereaux  quelle chanson ils ont en tête. Je m’amuse à taquiner ma soeur par la même occasion. Elle est tellement mignonne. C’est finalement Emrys qui propose une chanson. Je me remets en tête l’air dans ma tête. Je m’installe sur le piano et joue les premiers accords. Je me tourne vers eux. « C’est bon pour moi. » Kaori est elle aussi d’accord sur le choix. Beaucoup de chansons sont sur un amour perdu et je comprends pourquoi. On a généralement plus d’inspiration lorsqu’on parle de ce genre de sentiments. Même si je n’ai jamais ressenti ces émotions, je peux me mettre dans la peau de quelqu’un qui a perdu son amour. La tristesse est facilement transmissible, ce qui peut faire de très jolies chansons. Je commence à jouer juste pour écouter le son du piano. Comme attendu, c’est un piano qui produit de jolis sons. « Tu y joues souvent ? » demandai-je à mon ainé.  

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Il faut savoir reconnaître ses fautes, et c'est ce que je fais en m'excusant auprès de ma cadette. Au lieu de la repousser, j'aurai dû chercher directement à me rapprocher d'elle sans penser à rien, mais y a un démon et un ange perché sur mes épaules qui m'embrouillent constamment. L'un pense au mal que je pourrais causé plus tard, l'autre s'en marre et trouve ça juste excitant à voir. Je ne sais plus où donner de la tête et ce sentiment empire quand je suis entouré de monde, au centre des deux familles. J'ai mis un certains temps d'adaptation avec les Yanagi, pour prendre mes marques principalement, mais je n'arrive pas encore à être pareil avec les Tsukishima. Je me sens comme un étranger face à eux, malgré mes nombreux efforts. Les enfants ne doivent rien remarquer de troublant, vu ma politesse et mon respect naturel, je continue donc ainsi jusqu'à la moindre remarque douteuse qui me forcera à changer de tactique, bien que j'en ai aucune envie. Les excuses faites auprès de ma fiancée, les adultes proposent que l'on joue du piano avec Toru et nous acceptons. Kaori saisit chacun un bras et nous partons tous les trois vers l'instrument imposant dans un coin de la pièce. Cette atmosphère me fait chaud au coeur, je me sens subitement à ma place tandis qu'elle nous lâche une fois devant le piano. Pour l'instant, je n'ai aucune envie d'être seul  à seul avec sa soeur, mais bien de rester entre nous. Quand Toru nous questionne sur la chanson et qu'il taquine sa jeune soeur en même temps, je propose un titre sans trop réfléchir, seulement parce que j'aime cette chanson. ça lui va, Kaori aussi apparemment. Les chansons tristes et parlant d'amour perdu est plus facile à interpréter qu'une mélodie romantique et mielleuse. Je me demande même s'il n'est pas plus facile d'éprouve de la haine et de la rancœur, plutôt que ressentir de la joie et de l'amour. évidement, ce ne sont pas des questions à poser et je les garde pour moi pendant que mon beau-frère joue les premières notes. Sans un mot, je viens m'asseoir à côté de lui sur le banc, laissant mes doigts effleurer les touches sans les presser. « Quand j'en ai l'occasion. » Il pourrait croire qu'en vivant ici, je puisse en jouer à mes heures perdues, mais je n'habite pas dans cette maison avec les Yanagi. J'ai mon propre chez moi et celui-ci est trop étroit pour accueillir un tel instrument. Finalement j'appuie mon index sur un carré blanc et brise l'harmonie créée par Toru, un fin sourire aux lèvres. « Tu veux chanter en premier ou je commence ? Faisons comme la dernière fois, un couplet chacun et le refrain ensemble. » Ce serait le plus simple à faire et surtout le plus rapide pour satisfaire tout le monde. En attendant, je fredonne la mélodie, mes doigts voyageant à nouveau sur les touches.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Lorsqu’on est hôte, c’est assez habituel de faire une petite performance devant les invités. C’est aussi une occasion pour remercier aux invités d’être venus ou d’ouvrir la réception, bon nous avons loupé le début mais rien n’est jamais trop tard, pas même les excuses. Mon père a jugé bon de m’inclure dans la performance en me proposant d’accompagner Emrys au piano. Les deux fils des Yanagi et des Tsukishima ensemble sur une chanson. Pour nous, ce ne sera pas la première fois, mais pour nos parents, ma soeur, les invités, ça l’est. Je ne sais pas pour les parents, mais en tout cas, Kaori est plus que ravie par notre collaboration. La dernière fois, elle m’avait limite crié dessus parce que je ne l’avais pas prévenu. En même temps, notre duo n’est jamais quelque chose de prévu à l’avance, on ne se réunit qu’à la dernière minute. Le pire, c’est qu’on arrive à produire une performance harmonieuse. Et ça, c’est ce qu’on appelle du talent. Même si c’est devant nos parents que nous allons jouer, je ne suis pas du tout stressé. Je suis tout aussi sérieux, mais l’ambiance n’est pas tendue, au contraire, c’est même assez relaxant. Je me sens bien avec Kaori et Emrys. Arrivés devant le piano, je demande quelle chanson choisir. Pendant que je passe mon temps à m’embêter ma soeur, mon ainé propose un titre. Kaori et moi ne nous y opposons pas. Je connais la chanson et je l’avais déjà joué à un moment. La tristesse et la haine sont des sentiments plus facile à transmettre. Il est bien plus difficile d’être constamment heureux que d’être triste. C’est pour ça que j’aime d’autant plus Kaori. Elle ne montre jamais ses faiblesses, je suis la seule personne à l’avoir vue dans ces moments là. Mais c’est aussi mon rôle de ne pas la rendre triste et qu’elle garde toujours le sourire. Pour le moment, je sais qu’elle attend avec impatience notre duo. Je tape les premières notes sur les touches de l’instrument. Je peux facilement entendre par les notes jouées que ce piano est régulièrement entretenue, la logique des choses fait que ça doit être par Emrys. Ce dernier s’assoit à côté de moi. Je le regarde, curieux par ses actions. Sa note aléatoire me fait sourire, lui alors ! Il ose briser l’harmonie ! Je suis surpris par sa question. Je pensais que j’allais juste l’accompagner au piano, mais il compte me faire chanter aussi. « Tu veux dire que je chante moi aussi ? » Je vois Kaori avoir un large sourire et applaudir sans bruit. « Je te laisse commencer. » Le voir jouer du piano me donnerait presque envie de faire du quatre mains, mais concentrons nous sur cette performance d’abord.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Ce sera une première fois face à ce nouveau publique qu'est nos familles et les invités liés à elles. Ils paraissent en accord les uns avec les autres quand il s'agit de jouer une chanson pour le publique. Après avoir loupé l'arrivée de quelques personnes, je n'ai pas intérêt à refuser ou à en faire qu'à ma tête, puis Kaori est contente de voir son frère jouer avec son fiancé. Ce n'est pas non plus la première fois que je vais collaborer avec Toru, donc rien ne me dérange. Je ne suis pas stressé, bien que tout ces gens soient des étrangers à mes yeux. Aucun visage ne me revient en mémoire, ni aucun nom en dehors des parents ou des enfants Tsukishima, ce qui est déjà bien pour un inconnu. Personne ne se doute de la supercherie et je n'ai aucune raison de gaffer face à eux, donc c'est confiant que je me dirige vers le piano avec les deux autres. Les capacités de Toru ne me sont pas inconnu, j'ai pu voir à quelques reprises son niveau et me caler dessus, à moins que ce soit lui qui parvienne à le faire. En tout cas, nous parvenons toujours à être sur le même rythme, en harmonie. Le temps que le frère taquine la soeur, je propose un titre qui me passe par la tête et tout deux l'acceptent. Je suis content qu'ils soient d'accord de mon choix, hochant doucement et fièrement la tête. Rejoignant mon cadet au piano, je l'ai écouté une bonne minute avant de gâcher son petit jeu, appuyant au hasard sur une touche. Nous sourions tous les deux, signe que tout va bien entre nous. Il joue bien du piano, je me demande bien ce qu'il ne sait pas faire. Je connais mes faiblesses, notamment pour la composition de parole, mais a-t-il un défaut de son côté ? Ce n'est pas le moment de l'interroger là-dessus, mais plutôt de voir pour la chanson. ça semble l'étonner, ne prévoyait-il pas de chanter avec moi ? Je réalise qu'il comptait seulement m'accompagné au piano, tandis que je l'imaginais en duo avec moi. « Tu n'avais pas songé à ça ? » Demandais-je en haussant un sourcil sous mes grosses lunettes. Kaori exprime sa joie pour mon idée et je lui fais un clin d'oeil, suivi d'un sourire. Il me laisse commencer, tant mieux. « J'ai une idée, attends. » Je me lève du banc pour aller décrocher l'une des guitares acoustiques sur le mur. Il me faut quelques secondes pour bien l'accorder, puisqu'elle servait de décoration et jouer les notes. Je reviens ensuite m'asseoir sur le bout du banc, mon dos contre son épaule et la guitare sur mes genoux. « ça ne te dérange pas ? » Je le regarde par dessus mon épaule, un sourire au coin des lèvres. Autour de nous, la foule commence à se taire et à nous regarder, attendant sûrement qu'on commence. J'attends que Toru débute au piano pour le suivre avec ma guitare et entamer le début du premier couplet.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Le choix de la chanson s’est décidé assez rapidement. Emrys a proposé Madly et Kaori et moi sommes d’accord. Je n’ai aucune raison pour refuser, j’aime moi aussi cette chanson. En plus, je l’avais déjà jouée à un moment donc ça va vite me revenir en mémoire. Même si je pratique souvent de la guitare, le piano n’a pas de secret pour moi. Ayant grandi dans une famille de musicien, la maitrise de plusieurs instruments n’est pas bien compliquée. Bien sur, le talent y est pour quelque chose, mais il faut aussi s’y intéresser. Talent sans motivation ne sert à rien, mais un homme motivé sans talent n’arrivera pas à grand chose non plus. On pense tous que je n’ai pas de faiblesse et c’est ce que je souhaite montrer aux autres. Je veux que ma famille soit fière de moi. Je ne le nie pas, dans le domaine de la musique, je peux dire que je m’approche de la perfection, mais dès que ça sort du monde de la musique, je suis moins confiant. Heureusement, ma vie tourne autour de la musique et du chant. Cependant, je ne comptais réellement pas participer au chant avec Emrys. Je ne suis sensé que l’accompagner au piano et de ne pas lui voler la vedette. Je suis quelqu’un de fier, mais pas opportuniste. Je sais quand il faut agir ou pas, en gros, je suis quelqu’un de rigide. Pourtant, mon ainé semble vraiment surpris par ma révélation. « Non pas du tout. Tu es sur que c’est bon pour toi si je chante ? » Non pas parce que je n’ai pas la confiance de chanter avec lui, mais c’est tout de même lui, la vedette de la soirée, c'est à lui d'avoir le monopole de la chanson, c'est ainsi que je pense. Kaori, elle, est tout à fait pour que je chante avec lui. Pour elle, plus on a de l’interaction ensemble, mieux elle se porte. Je capitule en lui demandant de chanter en premier. Je penche légèrement ma tête pour montrer mon étonnement. Je suis curieux de voir ce qu’il compte faire. Mon ainé se lève du banc pour ramener une guitare accroché sur le mur. Je l’observe faire en silence, sous un regard curieux. Un sourire se dresse sur mon visage en le voyant accorder sa guitare. Je crois avoir compris ce qu’il veut faire. Je sens son dos contre mon épaule. On peut dire que c’est le premier contact entre nous, simple constat. Je secoue ma tête avec un sourire. « Non du tout. » Je sens les invités s’agglomérer autour de nous, les parents nous rejoignent eux aussi. Il n’y a que Kaori qui s’éloigne de nous. Je la vois sortir son portable, elle doit vouloir filmer notre performance. Mais filmé ou pas, parents présents ou non, je serai toujours capable de jouer sans pression. Je redresse ma tête, mes mains se posent sur les touches sans appuyer. Je compte mentalement dans ma tête puis le son du piano se fait entendre à travers la salle. La voix d’Emrys va bientôt s’élever. Un sourire, non intentionnel, s’installe sur mon visage.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Dans la banlieue séoulite, on ne peut pas vraiment dire que la musique soit le point fort des adolescents. Il règne une étrange atmosphère dans les vieux blocs empilés les uns contre les autres, où se mélange plusieurs sortes de personnages ou de coutume. J'ai connu des gens aux origines étrangères, qui cuisinaient des bons petits gâteaux ou qui construisaient des choses avec très peu d'éléments. J'y ai vu la misère et la tristesse, comme la joie et l'amusement. Rien à avoir avec les belles villas et les hauts immeubles de Tokyo, qui renvoient tous une image propre et puissante. La banlieue n'a rien à voir avec cet univers, il n'y a pas de magnifique piano dans les appartements, ni de guitare aux cordes neufs. Rien de plus que des morceaux de bois en piteux états, qui donnent peine un son crédible. J'ai connu ça aussi, les mauvais instruments qui font pitié et ne motivent personne, sauf peut-être moi qui ait prit un malin plaisir à découvrir la musique et entraîner ma voix, caché aux yeux des autres qui préféraient la bagarre. Ici, je suis à ma place sans l'être vraiment. Quand je regarde Toru ou Kaori, je me doute bien qu'ils ont toujours vécu dans un univers à eux, pour eux. J'aimerai y entrer pour ne plus en sortir, pourtant ma vraie famille me rappel toujours sentimentalement à l'ordre. Bref, tout cela pour comparé deux mondes différents que j'ai vu et connu. Dans mon bled, les autres enfants ne chantaient pas avec moi, sauf quelques gamines, mais ici je peux compter sur Toru pour m'accompagner et cela me fait toujours un grand plaisir de l'écouter. « Bon pour moi ? T'inquiète pas, c'est toujours bon pour moi. » Qu'importe le point de vue, c'est toujours bien. Je m'en fiche que ça ne plaise pas à tout le monde ou que les gens apprécient plus sa voix que la mienne. J'ai trouvé un rival et un camarade en même temps, tout cela m'amuse et m'occupe à la fois. L'accord passé, je m'en vais récupérer une guitare accroché au mur et reviens m'installer contre lui, épaule contre dos. Je n'ai jamais été autant proche de lui, mais ce n'est pas déplaisant pour autant. ça me donne l'impression de soulever quelques barrières jusque infranchissable et ce n'est pas plus mal pour nous, du moins pour moi. Le piano démarre et je me synchronise sur lui pour jouer les notes de guitare, attendant le bon moment pour chanter. « J'ai passé un autre jour sans toi, mais une douleur comme l'enfer est enfermé en moi. » Concentrer dans le mouvement de mes doigts contre les cordes, je remarque à peine les gens s'agglutiner devant nous. « Je devrais aimer à nouveau sans toi, mais il n'y a même pas un petit espace pour moi. » Ils retiennent tous leur souffle comme si le son de leur respiration pourrait être plus fort et bruyant que ma voix qui résonne facilement dans la pièce, malgré le monde. « Peu importe à quel point je pleure, tu ne m'entendras pas mais je continue toujours d'appeler ton nom. » Chantais-je avant de relever ma tête pour voir du coin de l'oeil si Toru va me suivre pour le refrain qui arrive. « Tu me manques follement, tu me manques à en mourir. Peu importe à quel point je te repousse, seulement toi. Tu me manques follement, tu manques à en mourir. Même si je dis que je t'ai oublié, seulement toi. Je veux te voir. »

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Est ce que mon père pensait que j’allais participer au chant avec Emrys ? Non, je ne pense pas. Je dirais même que tout le monde, excepté Emrys, pensait que j’allais simplement l’accompagner au piano. Généralement, lorsqu’un hôte fait une prestation, personne ne doit lui voler la vedette, à moins qu’ils ne soient très proches. Même si je parle de voler la vedette, c’est surtout dans le sens où l’hôte doit être au centre de l’attention et que personne ne doit partager la scène avec lui. Devrais-je accepter ? Je ne veux pas mettre Emrys dans une « mauvaise » posture. Ses parents ont voulu que lui, seul, chante. Devrai-je rester à ma place et à me contenter de jouer du piano pour lui ? Visiblement, ça n’a pas l’air de plus gêner Emrys que ça. Ma soeur est elle aussi d’accord pour que je participe au chant avec son fiancé. Devant leur bonne volonté, je n’ai pas eu l’audace de refuser. Emrys décide d’ajouter une guitare à notre représentation. C’est une bonne initiative de sa part. Son dos se pose contre mon épaule. Par ce simple contact, j’ai l’impression que notre relation a bien évolué. Cette pensée m’arrache un sourire. Je crois que je le considère réellement comme un ami. Mes doigts se placent sur les touches et lorsque je sens que notre public est enfin prêt à nous écouter, je pianote les premières notes. Le son de la guitare se joint à mes accords et bientôt, la voix d’Emrys s’élèvera dans la pièce. Mon rival n’est pas mon rival pour rien. Sa voix est agréable et son chant n’a presque aucun défaut. Et encore, je dis presque parce que je suis exigent. En vrai, je n’ai rien à redire sur ses capacités vocales. Même si je suis concentré à jouer, j’écoute attentivement Emrys. De temps en temps, je tourne ma tête vers lui pour l’observer. Je ne vois pas ses expressions mais je suis sur qu’il y met beaucoup d’émotions. Ça s’entend. Notre public doit être subjugué par la voix de mon ainé, je ne le vois pas, mais je le sens. Je sens que toute l’attention est porté sur Emrys. C’est bientôt le refrain et donc mon tour. Non, notre tour. Je le vois tourner brièvement sa tête vers moi. Je lui souris afin qu’il comprenne que je compte bien évidemment le suivre dans le refrain. « Tu me manques follement, tu me manques à en mourir. Peu importe à quel point je te repousse, seulement toi. Tu me manques follement, tu manques à en mourir. Même si je dis que je t'ai oublié, seulement toi. Je veux te voir.  »  Nos voix s’arrêtent en même temps laissant à nouveau que le son de nos instruments parcourir la pièce. Pendant cette courte période, je souris tout seul face à mon piano. J’apprécie beaucoup les moments où nous jouons ensemble. J’avoue que c’est une des rares fois, où je n’ai pas peur le regard des autres. Je me sens totalement isolé des autres, il n’y a que sa voix et la mienne. Plus personne d’autres, ni même les invités, les parents ou même Kaori. Ce moment nous appartient qu’à tous les deux. C’est une drôle mais agréable sensation. « Encore une fois, je me dis d’arrêter, mais je peux seulement t’oublier dans ma tête.  » Je relève ma tête du clavier et la lève légèrement. « Mon coeur se souvient encore de toi. Peu importe à quel point j’essaie de t’oublier, je pense à toi.  » Je n’ai jamais eu de vraies histoires d’amour, mais je ressens parfaitement la peine présente dans la chanson. Vouloir oublier quelqu’un mais ne pas le pouvoir. Ça doit être dur. « Tu me manques follement, tu me manques à en mourir.  » Le refrain va de nouveau apparaitre. Je n’ai pas besoin de regarder Emrys car je sens que sa voix va suivre la mienne.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ C'est mon beau-frère, il n'est pas n'importe qui à présent, puis j'aime aller à contre sens et briser leurs idéaux. Il n'y a rien de mieux que faire le contraire de ce qu'ils attendent tous dans cette pièce. Ils voyaient Toru m'accompagner au piano pendant que je chanterais, mais je leur prouve encore le contraire en l'accompagnant moi-même à la guitare pendant que l'on chanterait ensemble la même chanson, devant ces gens intrigués par la nouveauté. J'aime ça, bousculer les habitudes et les faire sortir de leur petite routine de riche. J'en aurais voulu à Toru s'il avait décliner ma proposition, après tout je ne lui demande pas de faire plaisir à nos parents mais plutôt à nous, Kaori compris. Sortons du lot, ça ne fera de mal à personne, puis il a une très belle voix et j'aimerai tant que les autres le découvrent à leur tour. Une fois en place et prêt à jouer, j'attends que Toru débute les premières notes pour ajouter celles de ma guitare, attirant davantage l'attention sur nous. En réalité, je suis fier de moi et de mon idée, personne ne se doutait qu'on le ferait à deux. Du coin de l'oeil, je peux voir le sourire sur les lèvres de Kaori et ce regard qu'elle dépose sur nous, bienveillant et chaleureux à la fois. Ce n'est peut-être pas ma véritable petite amie, mais je commence à la considérer autrement qu'une gêne, voir comme une bonne amie. Quand le moment est venu, j'ouvre la bouche pour laisser sortir ma voix et suivre les paroles de la chanson, cela en me concentrant sur mon jeu de doigt ou en laissant quelques coups d'oeil à mon partenaire ou vers le publique qui s’épaissit proche de nous. C'est agréable de se sentir observé et écouté, même le temps d'une mélodie. Le refrain arrive et je compte sur lui pour me suivre, ce qu'il fait sans soucis, instaurant un grand sourire sur mes lippes. Je suis content que nos voix s'accordent à ce point, qu'on soit en osmose et en bonne harmonie. Dans le publique, j'entends des soupires d'admirations. J'y vois aussi des regards remplient d'intérêt et de surprise à la fois, tandis que nous jouons ensemble une période seulement instrumentale. Son couplet arrive et je me tais, sans cesser de jouer de la guitare, gardant mon sourire aux lèvres. Voilà, c'est son moment de gloire et je suis bien content que les invités l'observent à lui aussi, pas seulement moi. Ramenant mon attention sur l'objet entre mes mains, je me prépare à reprendre pour le refrain. à nouveau, nos voix se mêlent et je n'arrive plus à faire partir ce petit rictus qui illumine mon visage. Si mes lunettes ne cachaient pas autant mes yeux, sûrement qu'on pourrait voir la lueur scintiller dans mes pupilles. « Le seul mot que je me tue à dire oh ~ Je t'aime. » à ces mots, les murmures se font plus bruyant, même si ce n'est pas comme dans un concert, c'est tout autant excitant. Je ressens cette étincelle dans le publique, qu'ils soient habitués ou inconnus à cet univers. Finalement le refrain reprends jusqu'à la fin de la chanson, donnant un couplet chacun comme un bon équilibre. « Je t'aime comme un fou, je t'aime à en mourir. Je le jure, je deviens en colère mais seulement toi. Je t'aime, je t'aime à en mourir. » Je reprends mon souffle entre, reprenant rapidement pour ne pas perdre le rythme. « C'est un amour idiot, seulement toi. Parce que je t'aime. Parce que je t'aime. » Je n'ai jamais autant répété cette phrase qu'avec cette chanson, mais je ne sais à qui l'accorder, à qui le dédier. Autant ne pas se poser la question et terminer la chanson en beauté, sur une dernière note.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Si je n’avais pas vu le petit sourire de Kaori, je ne sais pas si j’aurai accepté si facilement. Après tout, ce n’est tellement pas moi d’aller à l’encontre des règles et de changer la routine. J’ai toujours vécu dans un cadre assez stricte et conforme aux règles et il ne m’est pas venu l’idée de bousculer le quotidien. La seule phase où je me suis « rebellé » c’était lors de mon entrée à la A.E. Cette fois là, il n’y avait que ma soeur qui était au courant de mes projets. J’aurai pu débuté rapidement grâce à mes parents mais j’ai choisi mon propre chemin. Peut être que comparé à d’autres ça n’a l’air de rien, mais ce fut un grand pas pour moi. Et la dernière fois où j’ai du improviser et de franchir les règles, c’était avec Emrys, lors de notre première représentation. Dans les deux cas, je ne regrette pas mon choix. Le fait que Kaori et Emrys m’incitent à chanter fait pencher la balance plus facilement. J’ai toujours encore un peu de doutes mais mon choix est fait. Je chanterai avec mon ainé. Comment les parents vont réagir ? Et les invités ? Voir les sourires du couple me rassurent. Ils ont l’air bien content que j’accepte la proposition. On dirait bien que je ne peux rien refuser devant cette complicité. En plus de me faire chanter, Emrys a eu l’idée de ramener une guitare. Il me surprend de plus en plus avec ses idées spontanées. Je débute la chanson avec le son de mon piano. Jusque là, rien d’anormal puisque c’était ce qui était de prévu. Bien que j’avais attiré l’attention avec mon piano, c’est la voix d’Emrys qui fait taire la plupart des invités. Je les comprends, je suis, moi aussi, passé par là et je suis toujours aussi émerveillé par sa voix et sa façon de chanter. Nos positions ne nous permettent pas de voir le visage de l’autre, mais ce n’est pas important, je n’ai pas besoin de le voir, je l’entends et je visualise parfaitement la scène, que ce soit l’expression d’Emrys, la joie de Kaori, la fierté des parents, l’émerveillement des invités…

Puis le refrain arrive. Je ne vais pas me dégonfler au dernier moment. Je ne suis pas le plus courageux des gars mais je tiens mes promesses. Mon ainé tourne la tête vers moi comme s’il voulait voir si j’étais toujours déterminé ou pas. Je lui réponds par mon chant. Cette fois ci, je ne visualise plus toute la scène, mais simplement nous. Emrys et moi, avec surement la présence de Kaori. C’est un moment agréable. Sur toutes les personnes possibles, Kaori a trouvé un fiancé qui a une voix qui s’accorde bien avec la même. Ce n’est pas le critère le plus important, mais ça peut être considéré comme un bonus. La partie instrumentale domine pendant quelques secondes et mon tour approche à grand pas. Depuis que la chanson a commencé, je ne réfléchis plus. Je me contente de laisser mon corps agir. Je chante avec passion. Je ne sens pas mal vis à vis de mon ainé, je ne lui vole pas la vedette mais je chante avec lui. Mon sourire ne m’a toujours pas quitté et je devine celui d’Emrys. Je suis sur qu’il ressent ce que je ressens en ce moment même. Le refrain arrive de nouveau et nos voix se mêlent à l’unisson. La chanson choisie n’est pas difficile à chanter, il n’y a pas beaucoup de paroles à connaitre et le fait d’avoir un couplet chacun donne l’impression que cette chanson a été faite pour un duo. J’ai chanté beaucoup de chansons parlant de l’amour, mais je n’ai pas de personne à qui dédié ces chansons. Ce sont dans ces moment là que j’envie Kaori et Emrys. Même si ce n’est pas parfait, ils sont bien tous les deux. Mais ce n’est pas pour autant que je me mettrai vite en couple. Chaque chose en son temps. Pour le moment, nous avons une chanson à terminé. « …Je t’aime. » La dernière note du piano est joué, puis silence. Kaori est la première à applaudir. Les autres invités ainsi que les parents l’a suivent, en frappant fortement dans leur main. Je tourne ma tête vers Emrys avec un grand sourire. Je me lève de mon siège et salue le public en faisant une grande révérence. Kaori se met entre Emrys et moi et nous tient par la main. Je rigole doucement. Cette petite aime en faire trop. Mon regard se pose sur mon ainé. On dit que les poings rapprochent les gens, mais dans notre cas, ce sont des notes qui nous rendus proches.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Peu à peu, j'oublie où nous sommes ou pourquoi nous faisons cela. Je le fais pour moi, pour nous, juste pour le plaisir et non celui des invités. Je fais abstraction des gens autours de nous, jusqu'à Kaori qui nous observe et ne pense qu'à nos voix et aux sons de nos instruments. Je suis concentré sur les notes et les paroles, sur les mots qui s'échappent de nos lèvres ou la proximité entre nos corps. Il n'y a plus rien autour de nous, il n'y a que nous dans cette pièce, tandis que nos voix s'accordent et s'unissent sans une fausse note. à part avec Toru, je n'ai jamais ressenti une telle harmonie entre deux vois, surtout la mienne avec celle de quelqu'un d'autre. Elles s'épousent à merveille, sans un défaut. Son tour arrive et je me tais, continuant simplement de jouer de la guitare tout en écoutant sa voix seule. J'ai appris à l'écouter et à la décrypter, comme si c'était important à mes yeux. Sa voix est différente de la mienne, plus grave et cassée, mais aussi plus puissante et vibrante. Il a une voix unique, sûrement très dure à imiter. ça me fait plaisir de l'entendre chanter seul, oubliant qu'en dehors de cette réception, nous sommes comme des rivaux. Le refrain revient après son couplet et je reprends avec lui pour unir à nouveau nos voix, comme si nous avions répété des centaines de fois auparavant. La chanson n'est pas longue, ni compliqué, pourtant niveau ressentiment, je ne serais comment l'interpréter ou à qui penser en chantant. Je me focalise beaucoup trop sur les paroles, sur les sentiments que transmettent la chanson mais cette fois-ci j'ignore dans quel sens la tourner. Tout le monde doit penser que je le fais pour Kaori, du moins pour le côté « amour » mais aucun d'entre eux n'est dans ma tête pour le savoir.

La chanson se termine sur une dernière déclaration qui sonne faux de mon côté, comme si ma conscience me donnait un coup. Ce n'est pas sincère, tellement mou. Le silence revient et je fixe mes mains en réfléchissant, oubliant la foule jusqu'à entendre Kaori applaudir et relever la tête, lui lançant un regard. Ils sont là, ils sont toujours là, tous. Je me suis laissé emporté par mes songes, zappant la réception et les invités, mais je reviens rapidement à moi dans un soupir soulagé. Croisant le regard de mon beau-frère, je souris à mon tour et me lève du banc pour saluer aussi, rapidement rejoint par ma fiancée qui se joint à nous. Quel beau trio, tout le monde applaudit à s'en péter les jointures et cela me réchauffe étrangement le coeur. Mes yeux voyagent de la foule à Kaori, avant de tomber sur ceux de mon cadet. C'est bizarre... Mon sourire s’agrandit et je ris légèrement, soulevant mon bras et celui de sa soeur en même temps. Elle fait de même avec celui de son frère, et je m'incline bien bas en entraînant les deux autres. « Formidable! » Se réjouit mon « père » en tapant toujours dans ses mains, puis il nous invite à les rejoindre. Avec la musique, je me sentais apaisé et léger, mais j'ai la sensation que la pression revient quand ils nous appellent. « Allons-y. » Dis-je en perdant de mon sourire, sans l'effacer pour autant. Je lâche la main de Kaori et m'éloigne du piano à contre coeur, après avoir déposé la guitare sur le banc vide. C'est plus fort que moi, j'ai juste envie de retourner dehors prendre l'air et échapper à ce monde trop éblouissant et bruyant, mais je ne peux pas. Ce n'est pas ce qu'Emrys aurait fait à ma place, lui, il se serait senti véritablement dans sa peau. à hauteur des parents, j'observe les adultes pendant que ceux-ci nous complimentent. « Bravo Toru, je ne pensais pas que tu étais aussi doué en chant. » Il le mérite, je suis content qu'on lui dise de vive-voix et avec sincérité. Pour une fois, ce n'est pas moi qui brille de mille feux, mais mon cadet. C'est sa place à lui, tel un poisson dans l'eau.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Je pense toujours que c’est parce que nous sommes deux génies que nous arrivons à créer cette si belle harmonie. Mais c’est faux. Il n’y a, certes, pas beaucoup de prodiges mais ils ne sont pas rares. Ce n’est pas parce qu’Emrys est un génie que nos voix s’épousent à merveille, non. C’est parce qu’il est lui, Yanagi Emrys, que nous arrivons à créer un si beau son. Je n’ai pas eu l’occasion de chanter avec beaucoup de personnes mais je sais lorsque deux voix peuvent s’unir ou pas. Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé une seule personne avec qui l’affinité est aussi intense. J’étais à côté d’un tel prodige sans jamais l’avoir remarqué. Ce n’est pas être très correct de ma part de penser de cette façon, mais d’un côté, c’est grâce à la soudaine disparition d’Emrys que j’ai pu découvert sa personnalité ainsi que sa voix. Je dois être un mauvais frère pour avoir ce genre de pensées. Kaori a beaucoup souffert pendant cette période et là je me retrouve à m’en « réjouir ». Heureusement pour ma conscience, tout s’est arrangé entre eux. Kaori est heureuse d’avoir retrouvé son fiancé et Emrys passe plus de temps avec elle. Ils ont vécu et continue à vivre un très bel amour. Comme les autres, je suis bien loin de la vérité et je suis trompé par cette mascarade. J’avais eu des doutes mais mon ainé a su me faire changer d’avis. Je me sens même désolé de ne pas avoir cru en lui. Comment pourrai je encore avoir des doutes sur lui ? Kaori lui fait confiance, même ses parents n’ont pas l’air d’avoir remarqué quelque chose de bizarre, alors pourquoi devrais-je encore creusé la où il n’y a pas besoin d’être ? Je veux simplement continuer à apprécier ces moments ensemble, car des personnes comme Emrys, il n’y en a qu’un.

Une fois la chanson terminée, Kaori est la première à nous féliciter. Puis une horde d’applaudissement suit, laissant un vague de compliment se déchainer tout autour de nous. J’avais presque oublié que nous étions chez les Yanagi, devant leurs invités. J’étais tellement absorbé par le fait de chanter avec lui que j’avais oublié où nous étions. Je me lève et salue notre public avec un sourire. Ces applaudissements sont pour nous. Je suis fier de moi, de nous. Kaori ne tarde pas à nous rejoindre en se mettant entre nous deux et prend nos mains. En voyant cette foule devant moi, j’ai l’impression d’avoir conquis un nouveau public, d’avoir des gens qui me reconnaissent grâce à mes compétences. Et tout cela, c’est grâce à Emrys. Il a eu l’audace de me faire chanter avec lui. Je l’observe sans détourner mon regard. Je ne pense à rien, je me contente juste de le fixer, ce qui est assez étrange. Je reviens à moi lorsque je sens mon bras se lever. Je souris, me laissant entrainer dans la révérence. La voix du père Yanagi nous interpelle. Etrangement, je perçois un infime changement de comportement d’Emrys. Est ce que je serai trop sensible ? Sous la proposition de celui ci, nous rejoignons les parents. Mon sourire s’agrandit devant le compliment de père Yanagi. Ça fait beaucoup de bien de se sentir reconnu, j’ai beau avoir confiance en moi, ce n’est qu’en voyant les résultats que je me sens rassuré. « Merci. C’est un honneur d’avoir pu chanter devant vos invités. » Et si ce n’était pas Emrys qui me l’a proposé, je ne pense pas qu’on me laisser faire. « Mais il est encore loin du niveau d’Emrys. Il a beaucoup progressé depuis la dernière fois que je l’ai écouté. » ajouta mon père. Je ne prends pas mal cette remarque, d’une part parce que je sais que c’est surtout pour la forme, mais aussi parce que je suis conscient qu’Emrys a quelque chose de plus que je n’ai pas. « Qu’en penses-tu Kaori, qui de ton frère ou de ton fiancé a le mieux chanté ? » Ma pauvre soeur rougit devant cette question. Je rigole brièvement devant sa réaction. Je pensais aller l’aider mais elle finit par répondre avant. « Je préfère lorsqu’ils chantent ensemble. »
Surpris par sa réponse, mon visage s'adoucit devant cette sincérité sans faille. Ma soeur est vraiment unique. Elle mérite vraiment tout le bonheur du monde.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Toru, ou même Kaori, serait étonné d'apprendre que ce voyage n'y est pour rien et que c'est seulement moi, Baek Peter, qui permet une telle alliance entre mon cadet et moi. Ce n'est pas question que Yanagi Emrys soit un prodige ou le fiancé de la jeune fille, ça n'a même rien à voir, mais je ne peux pas empêcher Toru de penser ainsi. Tant qu'il est dans l'ignorance, il ne pourra jamais se douter de rien. Malheureusement, je ne suis pas en droit de lui avouer ce subterfuge, au contraire je dois être imparable dans ce rôle d'imposteur. Nos collaborations me permettent de m'approcher davantage d'eux sans qu'ils ne se doutent de rien, bien qu'à présent ce soit un jeu dangereux puisque mon coeur et mes sentiments se mêlent de plus en plus à la partie. Plus je reste avec le frère et la soeur, et plus je développe de l'affection pour eux. Ce sera dure de partir quand le moment sera venu, même si j'ignore quand est-ce qu'il arrivera ou s'il arrivera réellement. Je ne suis qu'un pion sur cet échiquier, un pion que la famille Yanagi manipule sans remord mais sûrement avec un trou énorme dans la poitrine après la perte de leur enfant. Tout ceci ne gâche pas l'ambiance de la réception, ni l'humeur de nos invités, au contraire je peux y déceler tellement de joie et y voir tellement de sourire, que pour rien au monde je voudrais tout gâcher. Kaori est heureuse, Toru est à son aise et je me sentirai cruel de faire pencher la balance dans l'autre sens.

La chanson terminée, la salle entière se confond en applaudissement et je peux voir encore plus de sourire, sentir beaucoup plus de joie. Et si je ne voulais jamais quitter ce monde-là ? Il paraît si parfait, si apaisant, si... Je reviens à moi pour les salutations, juste avant que Kaori nous rejoigne et lie nos mains. Je ne sais plus ce que je veux, je vais finir par ne plus savoir qui je suis non plus. Les gens acclament, se réjouissent, complimentent nos talents, nos voix, notre harmonie mais j'ai vraiment l'impression d'être un loup dans un troupeau de brebis. Monsieur Yanagi arrive à la rescousse, nous sortant de sous les projecteurs pour rejoindre les adultes qui nous félicitent à nouveau, comme si ce n'était pas suffisant jusqu'à maintenant. Mine de rien, je suis content pour Toru. Enfin les gens reconnaissent qu'il a un don pour la musique et une voix exceptionnelle. Ce n'est pas la même que la mienne et je ne peux pas affirmer qu'elle soit meilleure, mais c'est sa différence qui l'a rend extraordinaire. Toru est modeste, je souris à sa façon de parler avant de perdre ce simple étirement de lèvre. Y a-t-il vraiment un niveau chez moi ? Son père me compliment mais je ne sais que répondre, forçant un sourire reconnaissant. Manquait plus qu'il interroge Kaori... J'ouvre la bouche pour protester, mais la referme aussitôt pour ne pas retourner la situation à mon désavantage. Aussi surpris que Toru, je scrute Kaori sans savoir quoi dire, scotché. ça, c'est de la réponse dont personne ne s'attendait. « Merci Kaori. » Soufflais-je en inclinant délicatement la tête à son intention, puis je me tourne vers les parents. « Pouvons-nous disposer un instant ? J'aimerai leur montrer ma chambre. » Les Yanagi ne sont pas contre et avec quelques mots échangés, ils se mettent d'accord pour nous laisser filer. D'après eux, nous avons mérité notre « pause » et je n'attends pas qu'ils changent d'avis pour attraper les mains de Toru et Kaori, puis de quitter le salon vers l'une des portes menant à un couloir. Une fois extirpé de cette foule, je soupire et glisse une main dans mes cheveux blonds. « Nous serons beaucoup mieux là-haut, venez. » Je dis ça, mais je n'ai pas mit les pieds dans la chambre d'Emrys depuis des semaines... Quasiment jamais, même. Si ce n'est les premières nuits de mon arrivée, le temps d'avoir un logement à part, loin d'ici. Mais ils ne sont pas censés savoir pour ça, pour rien d'ailleurs.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Ce n’est qu’après avoir terminé la chanson que je pourrai commencer à avoir des regrets. Comment faire si, par ma faute, Emrys se fait mal voir ? Surtout que les secondes de silence me paraissent longues et insupportable. Heureusement mes doutes n’ont pas eu plus de temps pour s’installer complètement dans mon esprit car les applaudissements se déchainent les un après les autres. Je savais que notre représentation se passerait sans problème, mais j’avais peur que les invités et surtout les parents prennent mal le fait que je chante avec Emrys. Ça me rassure donc de voir que notre duo est un succès et est accepté par tout le monde. Nous avons eu notre petit moment de gloire avant que le père d’Emrys nous ramène à la réalité. Je suis fier d’entendre ses éloges, ça me fait beaucoup de bien d’entendre l’avis de quelqu’un de subjectif et qui n’est, de base, pas un de mes fans. Un jour, j’aurais la reconnaissance de tout le monde et je remplirai une salle à moi tout seul. Mon rêve ne doit pas être si différent de tous musiciens. Même celui d’Emrys, en tant qu’artiste, doit être un peu près le même, sauf que contrairement à moi, il l’a déjà réalisé. C’est fou comment avec seulement un an d’écart, notre situation est différente. Je reconnais que je suis entré dans le monde du divertissement un peu tard, mais l’écart est déjà là. Mon père a toujours admiré le talent d’Emrys. Contrairement à moi, il s’est toujours bien entendu avec mon ainé. Je peux assurément dire qu’il était la deuxième personne la plus heureuse après l’annonce des fiançailles, la première étant Kaori. Je ne suis pas jaloux, ni en colère. J’ai toujours respecté les décisions de mon père et depuis que j’ai chanté avec Emrys, je ne peux qu’approuver les pensées de mon père. Par contre, je ne m’attendais pas à ce qu’il demande à Kaori de choisir entre mon chant et celui de son fiancé. Cette question est traitre car nous savons tous que c’est un choix difficile pour ma soeur adorée. Elle sait parfaitement que je ne lui en voudrait pas si elle choisit Emrys, mais elle préfère de donner une réponse assez inattendue. J’ai une envie folle de la prendre dans les bras mais je me retiens pour ne pas me ridiculiser devant ce monde. Je jette un rapide coup d’oeil à mon ainé et remarque qu’il a la même réaction que moi. « Ensemble. », Emrys et moi… Ce n’est pas déplaisant à entendre et c’est même agréable à penser. Nous serons ensemble pour protéger Kaori… Mon ainé propose qu’on aille voir sa chambre. C’est assez étrange car j’ai la vague impression qu’il ne veut pas rester en compagnie des parents, ce qui est insensé. Mais je ne fais aucune remarque et me contente de sourire pour soutenir l’idée d’Emrys. Après les politesses échangées, je sens la main de mon ainé attraper la mienne pour me tirer loin de la foule. Un deuxième contact physique. C’est étrange non ? Suis-je le seul à remarquer ce détail ? Apparement Kaori ne voit rien et Emrys…Je ne sais pas. Et puis, pourquoi choisit-il de lâcher la main de Kaori plutôt que la mienne ? Je conclus qu’il a plus l’habitude de passer sa main droite dans ses cheveux et que le hasard a fait qu’il me tient par sa main gauche. Je bouge discrètement ma main pour la libérer, faisant comme si de rien n’était. « Je ne penserai pas que tu préférerais la tranquillité pendant ce genre de soirée.  » C’est sans aucune arrière pensée que je lui sors la remarque. C’est juste que ça me surprend venant de sa part, lui qui était toujours le premier à se mélanger dans la foule pour discuter. Enfin, ce n’est pas moi qui vais me plaindre de son choix. « Tu es sur que tu es Emrys ? » Je lâche un petit rire pour lui faire comprendre que c'est une plaisanterie. Je l’avoue, ce n’est pas très drôle. Mon humour n’a jamais eu de succès alors je m’attends pas à ce qu’on rigole à ma blague. Mais si seulement je savais à quel point j'étais prêt de la réalité…

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Les éloges me font plaisir mais elles ne me rendent pas fier pour autant. Il complimente un imposteur, mais comment peut-il le savoir ? Le père de Toru a toujours admiré Emrys et je suppose qu'il a été fier et content en sachant les fiançailles de ce dernier avec sa jeune fille. Un scénario parfait, si puis-je dire. évidement, fallait que cet idiot ait un accident de voiture et perde la vie, sans que personne ne le sache en dehors de ses parents. Quelle triste vie, mine de rien. Tandis que je me fais applaudir, lui doit se retourner dans sa tombe. Cette idée ne me réjouit pas tellement et je me rends compte ô combien la tâche est de plus en plus dure. Le père Yanagi parle beaucoup de Toru et je suis heureux pour lui, ça prouve qu'il avance et qu'il se démarque davantage. Finalement, cette réception n'a pas été mauvaise pour tout le monde et elle réussit même très bien à mon cadet. Ceci dit, je ne me sens pas encore à ma place. Je crois bien que je ne le serais jamais réellement mais tant que je sais jouer le jeu, ça ira. évidement, faut toujours qu'une question étrange soit poser. Une question étonnante qui laisse plus d'un sans voix, pendant que la principale concernée rougit mais n'hésite pas une seconde, laissant son choix au duo plutôt qu'à une simple préférence. C'est surprenant mais pas désagréable, au contraire j'aime cette réponse. C'est la première fois qu'on ne me compare pas à quelqu'un ou qu'on ne me choisi moi plutôt qu'un autre. C'est « nous » dans un ensemble que j'apprécie énormément. M'excusant auprès des parents, j'invite mes cadets à visiter ma chambre et ainsi, m'éloigner des adultes et de ce monde éblouissant. Il n'y a rien d'étrange pour eux, ni pour Kaori qui doit se réjouir de l'idée, mais j'ignore ce à quoi pense Toru. à dire vrai, je ne sais même pas comment le vrai Emrys se comportait avec lui, je le fais pas instinct, par réflexe mais surtout par envie. Je ne pense pas à l'autre, à comment il ferait quoi avec qui. J'agis selon moi, dans la mesure du possible. Sauf que je ne me rends pas compte de mes gestes, ni de la main de Toru restant dans la mienne avant qu'il ne la récupère. Je m'en aperçois une fois vide, l'air coupable et embarrassé. Kaori n'a pas remarqué la scène. « Oh, j'en ai tellement vu des soirées de ce genre. » Feintais-je avec un sourire, sans vouloir paraître suspect. Je me tourne vers eux, examinant d'abord la soeur puis le frère. Mon coeur manque de tomber à mes pieds quand j'entends sa question, écarquillant légèrement les yeux sans parvenir à le lâcher du regard. Quoi ? Je reste inerte deux secondes avant de reprendre brusquement. « Bien sûr! Qui veux-tu que je sois ? » Haha, mais oui. Je ne me sens pas du tout à mon aise pour le coup mais je garde mon sourire, tel un mur dissimulant bien des secrets. « Non, en fait, tu as raison... » Je baisse la tête, prenant un air coupable et désolé à la fois. « J'ai été enlevé par des extraterrestres. » J'ignore lequel à le plus d'humour mais je me fais rire tout seul. Sa soeur lâche un petit rire aussi, bien qu'elle ait été quelques secondes dans le doute. Je suis désolé pour eux, mais je ne peux pas dire la vérité de suite. Sur ce, je me retourne à nouveau pour les guider jusqu'à la porte de ma chambre, après une volée d'escalier et plusieurs tournants.

One by one. #TORYS

« A l'intérieur de ce coeur secret qui n'a jamais été ouvert auparavant, je rentre prudemment et tourne chaque page en le laissant personne le savoir. Petit à petit, quelque part au fond de mon coeur, je remplis doucement cet endroit de ta présence. »

TENUE ♕ Kaori est le trésor de notre famille, mais mon père a jugé bon de la taquiner en lui posant une question, qui me semble, est assez difficile à répondre. Je dirais même qu’il s’agit d’un dilemme puisque je sais que Kaori nous considère comme les personnes les plus importantes de sa vie. Mais pourtant, elle ne met pas plus d’une seconde pour nous révéler son choix. Sa réponse me fait sourire. Je suis fier d’être son frère, fier de l’avoir dans ma vie. L’existence de Kaori est la meilleure chose qui puisse m’arriver. Je ne dis pas ça parce qu’elle ne m’a pas exclu de sa réponse, mais plutôt à comment elle est arrivé à faire ce choix. Cependant, je l’avoue, je ne déteste pas sa réponse. C’est étrange que l’idée d’un « nous » ne me dérange plus, au contraire c’est même assez plaisant. Voulant nous montrer sa chambre, Emrys nous propose de laisser les parents tranquille. Bien que l’idée ne semble pas déplaire à ma soeur, je trouve tout de même assez surprenant de sa part. Je me demande qu’est ce que sa chambre a pour qu’il veuille abandonner ses invités. Je n’ai jamais été aussi « proche » de lui que je ne le suis maintenant, mais cela ne signifie pas que j’ignore de sa personnalité. De plus, je l’avais toujours à l’oeil lorsque nous étions dans la même pièce alors je sais comment il agit lors des soirées. Mais sans que je n’ai eu le temps de penser davantage, Emrys me tire déjà hors de la foule. On aurait presque dit qu’il voulait s’enfuir d’ici le plus vite possible. Il a l’air tellement concentré dans sa « fuite » qu’il ne remarque pas que ma main est toujours dans la sienne. C’est assez gênant d’être tenu par la main alors je me défais le plus rapidement et le plus discrètement possible. Remarquant son embarras, je feins le contraire pour ne pas le, et surtout me, gêner davantage. La tâche est assez simple puisqu’il n’y a aucun témoin de la scène. Je souris silencieusement devant sa remarque. C’est vrai qu’il en a vu beaucoup mais à chaque fois il aime être en compagnie des invités. Jamais il n’a préféré la tranquillité à la « fête ». Je lache une plaisanterie pour lui faire remarquer ma surprise quant à son changement. Sa réaction dépasse mes prévisions. Il a l’air vraiment étonné par ma remarque et ça me fait un peu rire. J’ai l’impression qu’il a pris ma blague au sérieux alors que je n’y pensais pas un mot de ce que je disais. «  Détends toi, je rigolais.  » Je souris pour me faire pardonner. C’est étrange car je sens une certaine gêne venant de mon ainé, il a l’air trop sérieux. Ça me rend limite inquiet, surtout que sa phrase n’arrange rien. Mon coeur se fait lourd, est ce que Kaori ressent la même chose ? Mais cette micro-inquiètude disparait en entendant la suite de ses mots. «  C'est n'est pas drôle. »  Je ris malgré tout à cette plaisanterie, pour évacuer le doute qu'il a installé. Il m’aura fait peur jusqu’au bout. Ce sont donc sur ses rires que nous suivons mon ainé jusqu’à sa chambre. C’est la première fois que je découvre l’étage du haut de la demeure des Yanagi. Quant à Kaori, je me doute que ce n’est pas sa première visite. Arrivés devant sa chambre, j’entre dans la pièce après avoir eu son invitation. C’est une grande chambre avec une décoration assez simple. Je scrute les alentours et parcoure la pièce jusqu’à ce que mon regard tombe sur les partitions sur son bureau. « Je peux ? » Je n’ai pas eu le temps de la lire mais ça a l’air d’être une de ses nouvelles compositions.