TENUE ღ Quasiment deux jours pour m'en remettre, mon corps était tellement épuisé qu'il n'a pas voulu faire un seul effort en 48 heures. J'ai squatté chez Dakota pendant ce temps-là, trop fatigué pour gambader un peu partout, mais une fois en forme, je me suis juré d'aller voir ma famille adoptive. Ce matin-là, je m'étais levé super tôt pour me préparer, piquant quelques vêtements classes à Dakota pour avoir l'air bien face à eux. J'avais bien mangé au préalable, après une bonne douche qui m'a redonné le sourire. Malgré ça, l'angoisse était revenu en sortant de chez lui. Ce n'était qu'à deux pas, pourtant. Il m'a fallut dix minutes d'encouragement solitaire pour sonner à leur porte, rapidement accueillit par ma mère de substitution. La pauvre, je l'ai inquiété à fuir le pays sans prévenir, mais elle n'a pas une fois mentionné un soucis d'argent ou un autre délit que j'ai commis en mettant les voiles. Quant à l'homme, il n'a pas cherché non plus à me gronder, il m'a enlacé tout simplement. Cette famille est précieuse, mais ça ne change pas mon avis. Après quelques minutes d'embrassades et de mots gentils, je me suis excusé auprès d'eux pour mon départ précipité, m'expliquant clairement sur ce besoin d'air, ce pétage de câble qui m'a poussé à faire n'importe quoi. Je me suis aussi excusé pour l'argent volé et j'ai promis de les rembourser quand je trouverai un travail, ceux à quoi ils m'ont que ce n'était pas grave, mais j'ai juré. C'est à ce moment-là que j'ai avoué vouloir partir, qu'il était temps pour moi de faire ma vie et que même s'ils étaient formidables, je ne voulais plus autant dépendre d'eux. Ils n'ont rien trouvés à redire à mon choix, mais je les ai rassuré en disant que la personne qui m'accueillait veille bien sur moi. Cela fait, j'ai récupéré le peu d'affaire que j'avais chez eux dans un grand sac de sport et je suis parti, retournant chez Dakota à quelques bâtiments de là. Je ne suis pas loin, je pourrais toujours les revoir quand je le désire, autant que les autres.

à présent « installé » chez Dakota, j'ai réquisitionné une pièce pour m'installer, laissant mon sac dans un coin en disant que je rangerais plus tard. ça va sûrement faire une semaine que j'ai dit ça et mes affaires ne sont toujours pas à leur place. En une semaine, j'ai eu le temps de fouiner chez mon hôte, durant ses absences ou pendant qu'il s'occupait de lui. Ainsi, j'ai su quelques informations sur lui grâce à son permis de conduire. Notamment, sa date de naissance. J'ai été fier en le découvrant, mais quelque peu stressé qu'il le découvre. Son anniversaire est le dix huit juillet, dans peu de temps. J'ai perdu encore quelques jours à chercher quoi lui acheter, ne sachant que très peu de chose à son sujet. Finalement, le jour j, j'ai attendu qu'il s'en aille pour une affaire quelconque et je suis sortie acheter un gâteau. Là encore, j'ignore ses goûts alors j'ai pris au plus simple, une tarte aux fruits qui ne pourrait faire de mal à personne. Niveau cadeau, ça été encore plus difficile pour moi et j'ignore pourquoi j'ai choisi un truc aussi stupide.

Rentrant à l'appartement, j'ai rangé le gâteau au frigo et déposé le petit pot avec le cactus sur la table, une enveloppe en équilibre dessus. J'ai simplement noté « bon anniversaire » dessus, sans savoir quoi noter de plus pour un gars comme lui. Peut-être qu'il déteste fêter ce jour, mais n'étant pas réellement au courant de ses habitudes, je me suis permis de lui souhaiter. Puis, un cactus n'est pas un cadeau que l'on peut refuser, non ? L'heure est passée mais Dakota n'était toujours pas rentré, du coup je me suis allongé sur son canapé où j'ai fini par m'assoupir en attendant paisiblement son retour, tel un chien. D'ailleurs, je me suis bien familiarisé avec le sien,  au point que celui-ci soit couché au pied du canapé.

 TENUE ღ C’est étrange de partager un quotidien avec quelqu’un d’autre que mon chien, je ne suis pas habitué à voir quelqu’un au réveil, comme à partager mes repas, je n’ai jamais vécu ce genre de chose, même enfants je ne me souviens pas avoir pu connaitre la chaleur d’un foyer ou d’une famille, la seule chaleur que je connaisse est celle des flammes de l’enfer dans lequel je suis plongé. Raylai est l’élément que je ne m’attendais pas à rencontrer, celui qui s’impose de façon inattendue pour bouleverser mon mode de vie, mais cela ne m’empêche pas de bosser pendant qu’il laisse son corps récupéré après notre petite soirée. Il finira par s’habituer avec le temps, il n’aura plus besoin d’autant de temps pour ne plus sentir les effets de cet acte brutal et sadique, mais pour l’instant il semble encore trop tôt pour ça.

Aujourd’hui j’ai quitté la maison assez tôt j’avais des affaires à régler, le fait que ce soit mon anniversaire n’était qu’un détail futile, ma naissance fut une nuisance pour mes parents et je n’ai plus vraiment éprouvé l’envie de faire la fête en cette occasion, disons que je m’en fiche totalement, je ne reçois des messages ou des appels que de mes « amis » et ça me suffit amplement, qui cela intéresse de savoir que j’ai pris un an, cela ne va pas me changer pour autant. Prenant le chemin pour rentrer à Chuo après avoir fait ce que je devais faire, j’arrive dans mon immeuble, grimpant les marches, étant claustrophobe c’est une routine pour moi de monter à pied chaque étage jusqu’au dernier, ouvrant la porte j’ignore si Raylai se trouve déjà ici.

À peine la porte poussée et refermé que je remarque sur la table un cactus avec une enveloppe, m’approchant j’attrape le papier après avoir posé mes clefs, lisant le mot inscrit, mon regard se pose sur le gamin allongé sur le canapé, Devil est installé à ses côtés et d’un geste de la tête je le renvoie dans son panier pour qu’il ne prenne pas de mauvaises habitudes. Comment il a su que c’était aujourd’hui ? Je l’observe en me rapprochant de lui, je lui fais une pichenette sur le front pour le réveiller, montrant le mot entre mes doigts dès qu’il ouvre les yeux. « Comment tu as découvert ça ? » Je ne lui ai pas dit, sinon je m’en souviendrai.

 TENUE ღ Un poids m'a été ôté des épaules quand j'ai su prendre mon courage à deux mains et me rendre chez ma famille d'accueil. Je ne voulais pas couper tout contact avec eux, mais vivre selon mes moyens sans devoir compter sur eux. Ils n'étaient pas pour cette idée, mais ils ne pouvaient définitivement pas être contre non plus. De ce fait, ils acceptèrent à contre coeur de me laisser décider par moi-même, en m'assurant que leur porte sera toujours ouverte au cas où. Je ne suis pas si seul, il m'a fallut du temps pour le remarquer ou m'entourer, mais je ne suis plus cet enfant rebelle qui en veut à tout le monde. Rukia est là, London, cette famille puis il y a aussi Dakota. Quand je pense que j'ai découvert sa date de naissance en trouvant son permis de conduire, ça relève presque du miracle. évidement, je ne me suis pas demandé si il allait mal le prendre ou me punir d'avoir un peu fouiller dans ses affaires, mais ce n'est pas comme si j'avais retourner son appartement. Il était là, dans la poche de son vêtement qui traînait, à portée de main. Bon okay, j'ai fouiné. Au moins, je sais que c'est son anniversaire bientôt et le jour j, j'ai pu lui acheter un gâteau et un cactus. Pourquoi un cactus ? Je l'ignore, ça doit bien lui coller comme image, piquant et blessant. Bref. Une fois prêt, je me suis allongé sur son canapé et j'ai attendu son retour jusqu'à m'endormir bêtement, son chien pas loin de moi. Je l'aime bien ce toutou, même s'il fait peur et que je sais qu'avec un simple ordre de la part de son maître, il pourrait m’égorger. C'est le genre de songe qui te poursuit dans tes rêves et quand Dakota me tape le front de ses doigts, je sursaute en imaginant le molosse me sauter à la gorge. Le temps de reprendre mon calme et mes yeux se posent sur le bout de papier avec mon écriture... Ce qui me fait légèrement rougir. « J'ai trouvé ton permis... En rangeant. » ça tient la route non ? Ranger n'est pas le mot juste pour décrire mon geste mais quelle importance. « Je voulais te faire une surprise. » Lui dis-je en esquissant un sourire. Est-ce si mal de lui souhaiter son anniversaire ? Ce n'est pas comme si j'avais organisé une soirée ou quoi, juste un cactus, un mot et un gâteau.

 TENUE ღ Une part de moi est quand même soulagé que cette histoire se soit terminé sans embrouille, ça m’aurait clairement fait chier d’avoir dû m’en mêler, donc au moins c’est fait. Mais cela n’explique pas comment Raylai a pu découvrir que c’était mon anniversaire, je ne le fête jamais et rien chez moi n’annonce que ce jour est spécial, pourtant en rentrant je suis bien tombé sur un gâteau et un mot, sans oublier ce cactus, j’ignore pourquoi une plante en cadeau, mais pourquoi pas, est-ce un message ou juste une sorte de mystère parce qu’il ne sait pas ce que j’aime ? Hum, je peux réfléchir très vite et imaginer beaucoup de réponse et situations à tout ça, mais pour le moment je suis interloqué par la façon dont il l’a découvert, le voyant dormir sur le canapé, après avoir renvoyé Devil à sa place je ne me prive pas de le réveiller, sauf que sa réaction me laisse perplexe. « C’est normal de sursauter comme ça ? » Je soupire en posant mes fesses sur la table basse, le questionnant donc sur le sujet qui m’intéresse. « En rangeant ? » Le ton que j’emploie montre que je ne le crois pas. « Tu penses que j’aime les surprises ? » Mon ton est froid, me levant pour poser le papier sur la table. « Et puis pourquoi un cactus ? Tu t’y connais en langage des fleurs ? » Sait-on jamais. Je ne le rejette pas vraiment, mais je suis comme ça, on a beau vivre ensemble je n’ai jamais dit que je serais tendre et compréhensif. « Si tu veux savoir un truc demande le moi directement la prochaine fois. » Il aurait de suite compris que ce n’est pas un jour qui a du sens à mes yeux et que je ne suis pas friand des surprises, mais comment peut-il le savoir alors que je ne parle jamais de moi. Soupirant à nouveau je regarde Raylai et capitule en m’asseyant à la table face au gâteau. « Ramène ton cul ici. » Je ne vais pas le manger seul.

 TENUE ღ Le réveil n'est pas brutal, mais c'est ce cauchemar dans lequel j'étais qui m'a surpris et fait sursauter. Je ne peux pas vraiment l'expliquer, ni pourquoi j'ai rêvé de son chien  ou du fait qu'il puisse lui ordonner de me tuer. Dakota m'interroge sur ma réaction et je souris d'une manière innocente pour ne pas qu'il se questionne davantage. « Un mauvais rêve. » Rien qui ne soit vraiment important. Installé face à moi, je le regarde après avoir trouver une excuse bidon à cette découverte. J'ai fouillé, mais si jamais il apprend une telle chose, il va s'énerver et ce n'est pas trop le but de mon périple. Je hoche la tête, oui en rangeant. Ce serait bête de la secouer en sens inverse pour trahir mon mensonge et dire finalement la vérité, je préfère encore persister sur cette voie. Pas vraiment, non ... Mais si je dis ce que je pense de la situation, il va ensuite me demander pourquoi j'ai voulu faire une surprise, surtout qu'il n'est pas du tout étonné. Qu'est-ce qui l'étonne ? Il ne devait pas s'y attendre, mais ça ne l'enchante pas pour autant. Je m'en doutais, Dakota n'est pas un enfant de chœur, donc il est loin d'être ravi par les bonnes choses du quotidien tel qu'un anniversaire ou une fête. « Ce n'est pas une fleur. » C'est la seule chose que je trouve à répondre, tout en ignorant si c'est une fleur, une plante ou une mauvaise herbe. J'en sais rien, je ne connais pas le langage des fleurs et je comprends à peine celui des humains. « Pourquoi, toi oui ? » Je serais étonné que Dakota soit un connaisseur des fleurs, mais à entendre sa question, il doit savoir que représente le cactus. « Il te ressemble. ça fait mal quand on le touche, mais il est impossible de surmonter les piques. » ça veut dire cela dans mon langage à moi. « Tu répondrais ? Tu ne l'as presque jamais fait jusqu'à maintenant. » à part pour ses parents, mais ai-je vraiment poser la question pour savoir ? Le gâteau n'attend que lui, mais quand il me demande de ramener mon cul, je ne m'attendais pas à ce que ce soit pour le manger ensemble. Quittant le canapé rapidement, je viens m'asseoir à la table, face à lui. J'avais déjà prévu les assiettes et les cuillères, les parts étant déjà découpées. « Je ne savais pas ce que tu aimais manger, alors j'ai pris une tarte aux fruits. C'est la bonne période pour manger des fruits. » à une époque, je n'aurai jamais discuté fruit et gâteau avec lui, mais j'ai l'impression que cela n'a plus tellement le même impact, ni la même importance.

 TENUE ღ Je sais que je peux être effrayant à ma manière, mais je n’ai rien fait pour qu’il sursaute ainsi cette fois, donc oui je suis plutôt surpris qu’il se réveillait de cette façon, après il parle de mauvais rêve, donc je suppose que ce n’est pas si surprenant finalement. Le fait qu’il est découvert la date de mon anniversaire et m’organise une surprise aurait surement pu rendre heureux n’importe qui, mais je ne suis justement pas, n’importe qui. Je ne suis pas en colère, pas déçut, je suis peut-être même « content » inconsciemment au fond de moi que quelqu’un pense à ce jour et le fête, faut dire que peu de personnes seraient disposer à faire une telle chose, qui souhaiterait la naissance du démon après tout, bien que je m'en suis clairement toujours foutu. Je me demande déjà pourquoi il m’a offert un cactus aussi, je n’aurais pas pensé à acheter une plante pour son anniversaire ou quoique ce soit d'ailleurs sauf un truc qui pourrait m'être utile aussi, mais faut que je cherche des réponses sur des choses insignifiantes. En fait non. Je ne cherche des réponses qu’avec Raylai et c’est bien là le problème. « Non. » Je ne parle pas le langage des fleurs, j’ai l’air de m’intéresser à ses choses là ? Mais si je finis par être curieux j’irais chercher la réponse. « Cool métaphore. » Il n’a pas tort. « Presque. » Insistais-je, je lui ai quand même répondu récemment. Bien que je ne sois pas non plus disposé à tout lui déballer, faut pas non plus déconner, j’ai « changé » avec lui seulement, mais je ne suis pas non plus devenu quelqu’un d’autre pour autant. Je m’installe à la table pour manger le gâteau, mais je ne compte pas le manger seul, demande explicitement à Raylai de ramener son cul près de moi. « Tu le découvriras. » Soufflais-je en touchant un bout du gâteau avec mon index pour le ramener entre mes lèvres et le gouter. Un léger sourire sur les lèvres, je prends un morceau dans mon assiette. « Tu sais quel âge j’ai ? » Même s’il a vu mon passeport, on sait jamais.

 TENUE ღ Il est vrai que je ne me suis jamais demandé comment il pourrait le prendre si je lui ramène un gâteau en lui souhaitant un joyeux anniversaire. Est-il seulement joyeux ? Je ne peux pas affirmer qu'il soit triste, non plus. à dire vrai, j'ai agis sans réfléchir mais ça ne veut pas dire que je vais regretter pour autant mon geste. Un anniversaire doit être précieux, c'est le seul jour de l'année où on peut fêter sa venue au monde, ce n'est pas rien. à moins de ne pas aimer être vivant, je ne vois pas comment on pourrait détester son anniversaire. à mes yeux, Dakota est un homme fier, il n'a pas l'air dépressif, ni suicidaire, donc je ne regrette pas mon intention envers lui. Quant au cactus. J'en sais rien, c'est ce qui me semblait le plus proche de sa personnalité, puisque je ne connais pas vraiment ses goûts. Je m'en fiche qu'il pense à m'acheter un truc pour mon anniversaire ou quoi, il m'a déjà offert ce collier, ça me suffit amplement. Je ne suis pas un garçon matérialiste qui reste avec quelqu'un par intérêt, juste pour l'argent, la gloire ou autres. Dakota ne ressent sûrement pas la même chose que moi, il ne doit pas me considérer comme une personne à gâté, mais je sais qu'il me protège, c'est largement suffisant. Ni l'un ni l'autre ne comprenons le langage des fleurs et dans le fond, je crois bien que ça importe peu. Un sourire se dessine sur mes lèvres, que ce soit un compliment ou une remarque ironique. Presque, ça veut dire qu'il le fera peut-être. Qui sait, je ne peux pas dire que c'est impossible sans essayer. Le suivant jusqu'à la table, je m'installe face à lui avec ce petit sourire en coin. Découvrir quoi, au juste ? S'il aime la tarte aux fruits ? Je hausse un sourcil, curieux. Il vient de mettre son doigt dans le gâteau ou je rêve ? D'accord, je l'ai acheté pour lui, mais quand même! Dakota se sert et je fais de même, goûtant la pointe de ma part. C'est bon. « La vingtaine ? » Je l'ai vu sur son permis, il a vingt-trois ans. Cinq ans de plus que moi, ce n'est pas un trop grand écart ? J'hausse les épaules, l'air de m'en foutre complètement. « J'ai aussi vu ton deuxième prénom, Skie. » Je souris, portant un morceau à ma bouche. « J'en ai un aussi, Kasem. » Comme si nous faisons connaissance, tous les deux. Je ris, continuant de manger ma part. « Tu es né à Miami, le 18 juillet 1993. Américano-Thaïlandais. » C'était écrit sur son permis, c'est tout. Je n'en sais pas plus sur lui, à part qu'il a été émancipé assez jeune. « Je peux te poser une question ? » Je n'attends pas vraiment de réponse pour lui poser directement. « Tes parents ne t'aimaient pas ? Pourquoi ? »

 TENUE ღ Je suis loin d’être du genre à me dire « je n’aurais pas dû de naitre » ou encore à regretter quoi que ce soit, en fait je suis même content d’être naît et de pouvoir faire ma merde autour de moi tel un poison démoniaque, ils m’ont tous pris pour un sociopathe psychopathe, mais je n’en suis pas loin et j’en suis fier. Mon anniversaire n’est pas non plus une date que je déteste ou ignore, simplement je ne suis pas non plus du genre à faire la fête ce jour-là en particulier, peu de personnes savent quelle est ma date de naissance, donc forcément ça passe pour un jour banal, jusqu’à ce que Raylai le découvre forcément. J’ai droit à un mot, un gâteau, un cadeau, je dois surement m’habituer à ce que je ne sois plus seul à vivre ici, j’ai accepté qu’il fasse partie de ma vie aussi étrange soit-elle et je ne peux pas reculer dessus, le démon a un allié et ce dernier est plutôt attentionné envers son bourreau faut bien l’avouer. Goutant le gâteau du bout du doigt je prends un morceau en lui demandant s’il sait quel âge j’ai, il n’y a pas de bougies à souffler donc peut-être n’a-t-il pas regardé. « Tu pouvais dire l’âge exact si tu le sais. » Je me doute qu’il a regardé, mais tout le monde serait capable de dire que j’ai la vingtaine après tout, je ne fais ni plus jeune, ni plus vieux que cette tranche là. Prenant un morceau sur ma cuillère que je ramène dans ma bouche, je lève les yeux sur lui quand il commence e à donner des infos qu’il a lues sur mon passeport. « Bravo, tu sais lire. » Je me moque un peu de lui, mais malgré tout un sourire sur mes lèvres trahis mon ton habituellement neutre. Je n’ai pas le temps de dire oui ou non qu’il l’a posé quand même sa question. Mes parents ? Je continue de manger mon gâteau laissant le silence s’imposer pendant plusieurs poignées de secondes, le temps de finir mon assiette et sortir une cigarette, l’allumant en crachant la fumer en hauteur, je finir par répondre. « Qui aimerait un psychopathe ? » Ça paraît évident non ? Je n’en dis pas plus, n’ayant aucune envie de réellement entrer dans les détails. « Tes parents sont mort en Thaïlande non ? Pourquoi tu as atterri au Japon ? » Il aurait pu être adopté ou finir dans une maison d’accueil là-bas non ?

 TENUE ღ Ce n'est pas comme si j'avais souhaité beaucoup d'anniversaire dans ma vie. La plus part des miens sont passés à la trappe avec les différents changement de famille ou le simple fait que les gens s'occupant de moi n'avaient pas le temps à y penser. J'ai grandi ainsi, à me demander quand est-ce que les choses rentreraient dans l'ordre comme par le passé, avec mes parents. Faut dire que j'ai été très difficile avec ces personnes-là qui voulaient bien de moi, pour finalement m'abandonner à nouveau tel un chiot incorrigible qui ne cause que des ennuis. Je suis bien content d'être arrivé-là, chez Dakota. Certes, ce n'est pas une vie de rêve mais je suis avec quelqu'un qui ne vit pas différemment de moi, bien que je dois un peu changer sa façon de vivre depuis mon arrivée. « Vingt trois ans. » Concédais-je finalement, dans un léger soupir. Je sais son âge, je voulais faire genre. Avec ses papiers, je n'ai pas pu lire grand chose à son sujet. Date de naissance, lieu de naissance, des trucs dans le genre. ça n'aide pas vraiment et je compte sur lui pour m'en dire plus, même si ça peut sembler impossible à réaliser. La petite remarque de Dako me fait sourire faiblement, partagé entre culpabilité et fierté. Quant à ma question suivante, celle-ci obtient un gros silence plutôt qu'une réponse rapide. La fumée de la cigarette attire mon regard et je l’observe assez longtemps pour la voir disparaître dans l'air. « Moi. » Je reviens brusquement sur terre, ne réalisant pas de suite ma réponse spontanée. Il parlait de ses parents, et j'en déduis qu'ils ne l'aimaient vraiment pas. « J'ai visité pas mal de ville entre la Thaïlande et le Japon, je n'ai jamais quitté mon pays natal avant qu'une famille japonaise veuille de moi. à partir de là, ils ont élargit le périmètre et ça n'a pas arrêté. » Famille sur famille, des plus honnêtes aux plus horribles. J'en ai vu pas mal des adultes, parfois des rébus de la société qui voyaient dans l'enfant une manière de subvenir à leurs problèmes d'argent. « Qui sait, je ne t'aurai jamais rencontré si j'étais resté en Thaïlande, je n'aurai pas terminé dans une maison de redressement non plus. » ça, c'est pour la partie reproche -dont il doit sûrement se moquer-.

 TENUE ღ Voilà qui est mieux, il sait mon âge c’est déjà bien. Je me fiche de combien d’années nous séparent, est-ce qu’une personne comme moi pourrait être arrêtée par ce détail ? Raylai aurait pu très bien m’envoyer en prison en me dénonçant, il est mineur et j’abuse de lui depuis un bon moment maintenant, je l’ai violé tellement de fois, frapper, menacé, forcé, pourtant quand je dis que personne ne peut aimer un psychopathe il arrive à déjouer cette évidence en avouant de nouveau que lui il peut. Fumant ma cigarette, peut-être que si j’avais connu une personne aussi maso qu’il ne l’est je n’aurais pas tourné ainsi, mais ce que je suis fait aussi cette différence et surement qu’il a appris à aimer cette personne qu’il fait de moi malgré ma violence et mon intolérance. « Tu es juste complètement maso. » Riais en soufflant de nouveau ma fumée en faisant des cercles les yeux levés au plafond. « Enfin ce n’est pas nouveau. » Je l’ai compris bien assez vite . Puisqu’il m’a interrogé sur mes parents, bien que je ne lui aie pas donné de réponses détaillées, je suis curieux de savoir comment il a terminé au Japon, lui qui est un orphelin thaïlandais. Je l’écoute sans répondre, comprenant simplement le manège qui se passe dans ce système. « Et tu ne serais pas tombé amoureux. » Répondis-je comme une suite évidente. Souriant en me moquant de lui. Me levant face à Raylai, j’attrape son menton entre mes doigts en me penchant proche de lui, les yeux dans les yeux. « Ose dire que tu regrettes ? » Au final, il a gagné un endroit où rester non ? Bien qu’il ait complètement chambouler mon mode de vie jusqu’à passer de mon chien à mon ... Il m’appartient toujours, mais avec une liberté en plus. Tirant sur son collier. « Aucune famille n’a voulu te garder alors que je t’empêcherai de t’en aller par tous les moyens, n’as-tu pas tout gagné ? » Ce genre de chose je ne les dirais pas tous les joues, mais que ce soit clair, bien qu’il n’y ait pas de cage, il est à moi. Sait-on jamais qu’il puisse l’oublier.

 TENUE ღ Après tout ce qu'il m'a fait vivre, je devrais avoir des tonnes de raison de le haïr et de le vouloir derrière les barreaux, mais c'est le contraire. J'ai développé un étrange syndrome qui me pousse davantage vers lui, et qu'importe son nom, ça ne change pas le fait que « j'aime » Dakota et que je n'ai aucune honte à le dire de vive-voix. C'est un psychopathe, un sadique, mais je suis une victime, un maso. Qu'il exprime ce que je suis avec des mots n'est pas nouveau, mais l'entendre rire à la suite me donne une impression bizarre, comme si c'était la première fois que je l'entendais rire. Il n'y a rien à répliquer, gardant simplement le silence pour ensuite discuter de la raison qui m'a poussé à venir vivre au Japon. Il n'y a pas trente six raisons, c'est de la faute à ces gens. Je n'accuse pas le coup pour les familles adoptives, plutôt pour le fait que je sois tombé sur lui. Tombé amoureux, notamment. « Aussi. » Il n'a pas tord. Je ne l'aurai pas connu, je n'aurai pas éprouvé ces sentiments non plus, mais ne serait-ce pas plus mal ? Peut-être que j'aurai été une personne normale, saine d'esprit ? Quand il se redresse pour saisir mon menton, je le regarde dans les yeux, la bouche close. Regretter ? Que puis-je regretter ? Je n'ai pas envie de penser avec des « et si » interminables et me demander à la fin, si je le regrette vraiment. « Ce n'est pas le cas. » ça n'aurait pas changé la disparition de mes parents, ni l'accumulation de parents adoptifs. Que veut-il dire par-là ? Je fronce légèrement les sourcils, toujours relié à lui par le collier qu'il tient entre ses doigts. « Pourquoi veux-tu tant que je t'appartiennes ? » Je ne sais pas comment le prendre, ni comment l'envisager. J'ai l'impression d'être bien plus qu'un chien ou un jouet, mais en même temps je ne sais pas ce que je suis réellement pour lui. M'apprécie-t-il un minimum pour vouloir me garder chez lui, ou proche de lui ? « Je ne suis pas le seul dans cette ville, pourquoi moi ? »

 TENUE ღ Tellement de personnes me haïssent comme la peste, comme un démon des enfers alors que je ne leur fais pas subir ce que j’ai pu faire à Raylai. Alors oui, c’est surement le détail que je n’avais pas prévu, qu’il s’attache à moi malgré la souffrance, qu’il finisse par aimer ça ou m’aimer moi n’était pas au programme. Si j’avais vu venir toute cette histoire peut-être, non, surement que je n’aurais jamais pris ce gamin comme caniche et esclave, mais bien que je lui dise d’oser regretter tout ça, est-ce que moi j’ai des regrets ? Je suis de ceux qui ne préfèrent pas penser de cette façon, si je pouvais ressentir de la culpabilité ou des remords ça se saurait, mais ce n’est pas le cas. Je ne regrette rien et si on revenait en arrière je recommencerais tout comme je l’ai fait, sans rien changer. Il ne regrette pas non plus, bien qu’il ait souffert aujourd’hui, je ne lui offre certes pas une vie de rêve et il va encore souffrir, définitivement. Pourtant j’ai compris en le libérant une fois que je n’avais pas l’intention de le laisser s’éloigner, jamais. À sa première question je lâche le collier et me redresse. « Tu m’appartiens déjà. » Qu’on le veuille ou non c’est comme ça. « Peut-être justement parce que tu es capable de vivre avec un démon ? » Je n’ai encore rencontré personne pouvant le faire et m’accepter tel que je suis, avec Raylai je n’ai pas besoin de changer, il ne se mettre pas en travers de mon chemin, ne tentera pas de m’arrêter, il est unique à sa façon je suppose. « Les choses sont comme ça, ne cherche pas de réponse inutile. » Je ne serais pas capable de dire pourquoi lui plus qu’un autre, notre rencontre a simplement laissé place à cette opportunité malgré les épreuves et maintenant les évènements suivent leurs cours, je ne suis pas sentimental donc je ne crois pas au destin ou toutes ses choses à la con, je crois en très peu de chose à par le mal, la souffrance, pourtant je crois en Raylai, il devra se contenter de ça.

 TENUE ღ Je lui appartiens déjà. Il n'a pas besoin de me le dire, je le sais parfaitement et cela depuis le premier jour où je porte ce collier. Même quand j'ai pu m'en défaire, je savais que le lien n'était pas seulement matériel, mais psychique. Je ne pouvais pas me débarrasser de Dakota, ni de mes sentiments à son égare. C'était comme un boulet accroché à ma cheville, un boulet qui me retiendrait à la réalité, sans me laisser couler dans cette mer d'incertitude. Dakota m'a sauvé en voulant me détruire, c'est étrange mais peut-être pas impossible. Grâce à lui, j'ai su me découvrir, j'ai su ce que j'aimais et ce que je voulais protéger désormais. Certes, je ne pourrais pas lui sauver la vie, ni le défendre contre une quelconque menace, mais je serais toujours là, à ses côtés. Je m'en fiche si ce n'est pas une vie de rêve, je m'en fiche s'il me fait encore souffrir, je m'en fiche de devenir qu'une affaire. Vivre avec un démon, dit-il. Un sourire se dessine sur mon visage et j'abaisse mes yeux vers le gâteau entamé. « C'est seulement parce que tu ne m'a jamais laissé m'enfuir. » Sinon, je serais sûrement loin d'ici, loin de tout. Je serais nulle part, perdu. Mon chemin a été brouillé à la mort de mes parents et depuis, je n'arrête pas d'emprunter des sentiers sinueux, sans savoir où je mets les pieds. Dakota m'a sortie de tout ça, il m'a montré une route à suivre, même si elle a été difficile et douloureuse à prendre, au départ. Les réponses ne sont pas celles que j'attendais mais je m'en contente, hochant doucement la tête en picorant un morceau de tarte. « Tu as trouvé du boulot pour moi ? » Demandais-je pour parler d'autre chose. Maintenant que je vis sous son toit et que je ne vais plus à l'école, j'aimerai bien entrer dans la vie active et travailler. « Je n'ai aucun niveau, ni expérience. Je devrais peut-être faire des stages ou une formation ? » Tout en parlant, je termine ma part et lèche mes lèvres à l'aide de ma langue, récupérant le nappage sucré qui a dû se coller contre mes lippes. « Je veux payer ma part. » Si j'habite ici, je ne veux pas que cela soit gratuit, ni parce que je lui appartiens.

 TENUE ღ C’est évident, lui comme moi en avons conscience, peut-être qu’au début cela semblait mal parti pour en arriver à cette conclusion, mais Raylai est à moi et bien que je puisse clamer pouvoir le libérer quand j’en aurais marre de lui, je ne suis pas sur au fond que ce jour arrive. C’est comme avoir trouvé un animal parfait, un partenaire capable de vous suivre sans vous vouloir vous empêcher d’être vous-même, je ne changerai pas et jusque-là personne n’aurait pu rester à mes côtés en connaissant ma vraie nature, sauf ce gosse maso qui donne son âme au diable sans réserve. « Si je le faisais maintenant, tu ferais quoi ? » En admettant que je le laisse partir pour de bon, il acquiescerait en obéissant ou il résisterait. Je ne lui ai pas trouvé un chemin intentionnellement, je n’ai faits qu’agir selon mes envies. « Qu’est-ce que tu veux faire ? » Ce n’est pas que je n’ai aucune tâche à lui confier, mais il parle formation ou stage, faudrait-il encore qu’il ait une idée dans quoi il voudrait se lancer. Je ne joue pas à la marelle tous les jours, ce que je fais est illégale et il doit en prendre conscience et gagner de l’expérience officieusement, il n’y a rien pour gagner des compétences dans mon domaine. « La journée je suis souvent à la compagnie, trouves-toi un boulot dans le coin si tu veux sortir ou je te ferai bosser sur des tâches ici en attendant, le soir tu travailleras avec moi. » J’écrase ma cigarette dans le cendrier en crachant la dernière fumée. « Pas besoin de te dire que tu as tout à perdre à travailler pour moi. » Bien que je ne compte pas me faire attraper et que je sois trop malin pour ça, il doit tout de même garder ça en tête et jamais me reprocher quoi que ce soit, je pourrais devenir méchant si cela arrivé, du moins encore plus, parce que je ne fais pas d’œuvre de charité. « Je comptais déjà t’exploitais ne t’inquiète pas. » Je souris face à mes pensées, que ce soit professionnel ou privé, Raylai aura son compte.

 TENUE ღ Qu'est-ce que je ferais s'il me laissait m'enfuir ? Je n'ai pas besoin de réfléchir pour répondre, je connais déjà la réponse depuis un moment. « Je resterai. » Parce que moi, je n'ai aucune envie de m'enfuir. Quelques mois plus tôt, j'aurai saisi l'occasion pour partir loin, mais à présent que je suis rattaché à lui, je n'ai plus de raison de vouloir retourner à ma vie ennuyeuse et sans intérêt. Les gens que j'aime sont toujours là, ça ne change rien pour moi. Difficile de répondre à cette seconde réponse. Que pourrais-je faire, pour commencer. Je secoue doucement ma tête. « J'ne sais pas. » Répondis-je simplement. Je n'ai aucune idée de ce que j'aime ou ce que j'aimerai faire. Une formation ou un stage, mais j'ignore dans quel domaine. Où serais-je utile ? à qui pourrais-je servir ? Je réfléchi souvent là-dessus, puisque je n'ai ni passion, ni intérêt pour le moment. « Quel genre de tâche ? » Que peut-il bien me confier comme tâche ? Je ne peux pas passer ma journée enfermée ici à faire des tâches. « Je me trouverai quelque chose dans le coin, pour la journée. » En plus de faire ce qu'il veut, si ça peut l'aider. « C'est quoi ton boulot ? Tu ne m'as jamais dit ce que je pourrais faire avec toi. » Rukia m'a déjà demandé, mais je n'ai pas su répondre puisque j'ignore son travail. Perdre ? Je souris en haussant les épaules. « Qu'ai-je donc à perdre ? Si j'ai à perdre, j'ai aussi à gagner. » C'est évident, mais à mes yeux je n'ai rien à perdre. Je ne possède aucune fortune, aucun bien matériel, aucun avenir, à part ma propre vie ou lui, je n'ai rien à mettre en jeu. Il comptait m'exploiter, dit ainsi, ça ne devrait pas me réjouir et pourtant je souris. « Jusqu'à où comptes-tu le faire ? » Demandais-je avec ce regard insistant et perçant, telle une aiguille que je plante dans son esprit.

 TENUE ღ Il resterait hein ? Cela ne m’étonne pas, m’attendant à cette réponse de sa part et puis de toute façon je n’avais pas l’intention de lui dire de partir alors ça règle ce problème. J’ignore si Raylai a un talent caché ou une envie particulière pour son avenir, je pourrais l’enfermer ici toute la journée en attendant que je rentre le soir, mais ce n’est pas ce qu’il attend de moi ni ce que je souhaite, il m’appartient certes, mais je ne veux pas un oiseau en cage, je n’aurais rien à y gagner. « Toutes sortes, des tâches simples mais qui occupe pas mal de temps. » C’est simplement pour qu’il trouve une place ici, vivre chez moi c’est nouveau autant pour lui que pour moi de ne plus être seul. Mais s’il arrive à se trouver un boulot c’est surement mieux pour lui, j’ignore combien de temps je pourrais être absent, parfois je pourrais disparaitre longtemps et il va devoir s’habituer à ne pas savoir où je suis, ce que je fais aussi. « Je suis un manipulateur. C’est ça mon boulot. » Pour les détails il le découvrira sur le tas, il en sait déjà assez pour l’instant, je n’ai aucune envie de décrire le moindre de mes faits. « Il y aura des dossiers à trier, des chiffres à compter, normalement je ne laisserai jamais quelqu’un mettre le nez dans mes affaires, donc au début tu vas m’assister, si je vois que tu peux t’en occuper, ta tâche grandira. » C’est aussi simple que ça, bien que je ne sois pas encore certain de pouvoir partager cet aspect de ma vie, j’aviserai quand on fera équipe, si on le fait. « Tout. » Il a tout à perdre justement. « Mais je ne compte pas me faire attraper. » Donc il n’aura jamais à se poser de questions. « Jusqu'où penses-tu que je puisse le faire ? » Croisant son regard avec un léger sourire. « Tu devrais le savoir. » Je n’ai aucune limite.

 TENUE ღ Dakota est le meilleur pour fournir des réponses claires et précises. Je vous jure. Il ne peut pas me dire clairement quel genre de tâche je pourrais accomplir pour lui ? Je ne sais pas, moi. Faire le ménage, le repassage, séduire un potentiel client, arnaquer un pauvre type qui ne mérite pas son fric, faire du charme à une dame. N'importe quoi, mais qu'il me donne un exemple concret. « Je vais aller loin avec toi. » Je me gratte l'arrière du crâne, désespéré par sa manière de répondre vaguement aux questions, ou de façon imprécise. Ce serait mieux pour moi de me trouver un boulot, tout seul. Je pourrais demander à Rukia de me chercher une offre pour mon niveau, ça ne coûte rien. Manipulateur ? Oh tiens, que c'est étonnant. J'aurai dû m'en douter qu'il ait fait de sa passion son métier. Il manipule quoi, qui, où, comment ? Je pourrais lui poser encore des centaines et des centaines de question, mais il ne me laisse pas trop le choix. « Tu sais que je suis nul en math ? » Ce ne sera pas ma faute s'il y a des erreurs dans ses comptes, je préfère le prévenir avant qu'il ne me dispute. Donc, d'abord je regarde, ensuite je tente. ça me paraît équitable. « Donc si je suis trop nul, tu me vires ? » De son boulot, pas de sa vie. De toute façon, que je bosse pour lui ou non, ça ne changera rien. Il y a tout à perdre, cool. Je me fais une liste mentale des choses que je pourrais justement perdre dans cette affaire, étrangement il n'y a pas grand chose. « Et si je me fais attraper ? » Lui, c'est peut-être un spécialiste de la fuite ou de la discrétion, mais ce n'est peut-être pas mon cas. Si je travaille avec lui, faut aussi supposer que je puisse être capturé. « Jusqu'à me tuer ? » Pour moi, c'est la limite. C'est la limite de tout le monde. Je souris, secouant doucement ma tête et picorant encore un morceau de tarte. « Je voulais dire, m'exploiter pour le boulot ? L'argent ? Le pouvoir ? Le sexe ? Il y a plusieurs manières d'exploiter une personne. Peut-être que ce sera pour tout à la fois ? » Parlons affaire, tiens. « Serais-tu capable de me partager pour affaire ? Ce ne serait pas bien difficile de me vendre au plus offrant. Tu es un manipulateur, après tout. » Je pousse peut-être le bouchon un peu trop loin, mais je veux savoir ce qu'il serait capable de faire avec moi.

 TENUE ღ Je n’aime pas donner de réponses, il a dû le remarquer depuis le temps, je reste vague et imprécis car avant de dévoiler le moindre de mes plans ou de mes affaires je dois être le seul à le décider et à l’accepter. Pour les tâches pour l’instant je ne dis rien car j’ignore ce que je pourrais lui demander au quotidien, ça peut être différent chaque jour, j’aviserai et il suivra, c’est comme ça. Nul en math ? Je soupire et m’adosse à ma chaise en le regardant. « Tu peux trier ? utiliser une calculette non ? De toute façon je ne te donnerai pas de boulot si je ne suis pas sûr que tu puisses le faire, à toi de me montrer que tu n’es pas inutile. » Il faudra qu’il fasse des efforts, sinon à quoi bon vouloir m’épauler, je ne joue pas à la marelle ici. Il m’exaspère avec ses questions. « Comment tu veux te faire attraper ? » Il est idiot où il le fait exprès ? Il n’y a aucune chance tant qu’il s’en tient à ce que lui ordonnerait de faire. Il a de ses questions je me demande pourquoi je réponds encore, fermant les yeux une seconde sans répondre, il parle pour deux de toute façon, je l’écoute pourtant malgré tout jusqu’au bout avant lui lancer un regard noir. Me levant agacé, il est vraiment... Je reprends une cigarette pour l’allumer et m’appuyer contre la fenêtre, il peut se poser toutes les questions qu’il veut, croire toutes les réponses qu’il souhaite, mais il va un peu trop loin, je lui ai déjà dit que je n’ai jamais tué personne et que je ne comptais pas le faire, je suis un arnaqueur, un voleur, pas un tueur. Me retournant pour le fixer un instant, je jette ma clope presque entière par la fenêtre, croisant les bras sans me déplacer.   « Tu ne sais pas ce que je fais, comment je procède, mais je vais dire une chose. » M’approchant pour m’arrêter devant lui en gardant mon regard froid sur lui. « Je ne partage rien avec personne. Ce sont des proies, de simples marionnettes dont je tire les ficelles, il n’y a aucune affaire, c’est à sens unique, compris ? » Blasé par tout ça, je me casse dans en direction de ma chambre. « Débarrasse et nettoie tout ça. » Dis-je avant de disparaitre de la pièce, j’ignore ce qui m’a vraiment agacé, mais j’en ai eu assez de toutes ses questions pour aujourd’hui.

 TENUE ღ Je n'en saurais pas plus sur cette histoire de tâche, Dakota pourrait me donner n'importe quoi mais rien n'est définit pour le moment. Autant clôturer ce sujet, je verrais en temps et en heure, ça ne presse pas tant que ça. Quant aux missions qu'il pourrait me donner, je le préviens que je suis nul en mathématique, si jamais il compte réellement sur moi pour compter. Une calculette ? Ah oui, ça, je sais m'en servir. « Trier et utiliser une calculette, je sais faire. D'accord. » Je n'aurai qu'à faire mes preuves quand le moment sera venu. Pour une fois que je peux parler avec lui sans me faire jeter ou malmener, j'en profite un peu trop pour ouvrir ma bouche et poser des tonnes de question. Bon, les réponses ne sont jamais convaincante mais je m'en contente malgré tout. « J'en sais rien. » C'est à lui de me dire comment je pourrais me faire attraper, mais s'il me donne des tâches faciles à faire, je ne risque sûrement rien. Ce n'est pas si il allait me demander de braquer une banque ou de tuer quelqu'un. Les mots n'arrêtent plus de quitter mes lèvres, exaspérant Dakota qui termine par me lancer un regard froid, presque mauvais. Woah, j'ai abusé. Mon coeur s'emballe brusquement quand il se rapproche de moi, parlant de ses affaires à sens unique et du fait qu'il ne partage pas ses biens. Au moins, je suis fixé là-dessus, je ne serais qu'à lui. Malgré son regard, je souris bêtement, quelque part je suis satisfait de l'avoir entendu. « Oui ~ » Il est déjà parti dans sa chambre, me laissant seul dans le salon. Sans un mot de plus, je débarrasse la table, rangeant la tarte dans le frigo pour plus tard et m'en vais à mes occupations. Je dois discuter avec Rukia, ça tombe bien.