TENUE † L’été touchait enfin à sa fin. Au revoir la chaleur, les glaces à gogo, et les regrets une fois celle-ci finit. L’école allait reprendre bientôt, et j’allais pouvoir retrouver ma sœur, mais surtout aussi Bae. Je ne l’avais pas vu depuis tellement de temps. Ça me paraissait une éternité. On était tellement habitué à être ensemble que ces quelques semaines de séparations, créaient en moi un vrai manque. Certes il y avait le téléphone, mais ce n’était pas pareil. Je n’étais pas rentrée au dortoir de toutes les vacances. Voguant entre boulot, maison, et autres. Sumire, elle, c’était amusé. Moi ? Pourquoi aurais-je le droit de m’amuser ? C’était du n’importe quoi. Comme d’habitude. Il y avait des préférences. Rien ne changerait. Elle avait toujours été la préférée. Moi, je n’étais que le vilain petit canard en trop. Je me demandais même pourquoi j’étais née. Soupirant, longuement à cette pensée, je tentais de ne plus y penser. Dans les toilettes de l’agence, je me regardais devant le miroir, arrangeant mes cheveux coloré. Ça allait faire drôle à Bae de me voir comme ça. C’était bien une première… Au final, ça ne m’allait pas trop mal. Attrapant mon petit sac à mains, je quittais les toilettes et l’agence sans trop tarder. Je ne voulais pas que ma mère change d’avis. Comme elle avait l’habitude de faire. Je devais rejoindre Bae en ville, alors autant ne pas tarder. J’avais vraiment envie de passer le reste de l’après-midi et de la soirée avec lui. Et puis rentrer au dortoir avec lui, ça n’avait pas de prix. Prenant le bus, je m’éventais doucement avec ma main. Il faisait vraiment chaud. Pire quand je vis que le bus, n’était pas du tout climatisé. Fermant les yeux, debout, collée contre une multitude de gens, je déglutissais lentement en ignorant certains commentaires. J’étais connue oui. Encore plus maintenant que j’étais une chanteuse. Mais j’aspirais à vivre normalement…Parfois, je le regrettais. Poussant les gens pour pouvoir sortir du bus lorsque mon arrêt arriva, je me stoppais sur le trottoir en soupirant. Un frisson sous la légèrement sueur dans mon dos, je regardais à droite puis à gauche, pour me repérer avant de filer au lieu du rendez-vous. Arrivant de ce que je vis la seconde, j’ignorais la chaleur avant de me mettre à courir sans trop de bruit pour lui sauter dessus, dans son dos. Bras autour de son cou, je me mis à rire. « Baaaaaaae. » Pied hors du sol, me tenant comme je pouvais, je le lâchais avant de venir face à lui. « Pardon, je suis en retard. » Ma lèvre inférieure ressorti, sous une moue un peu septique, mon nez se plissa avant de sourire franchement. « Wouha. T’as grandiiiiii. Je suis fière de toi Bae ! Mais arrête… Bientôt tu seras trop grand pour moi. » Je lui pinçais la joue l’air de rien. C’est vrai… Si ça continuait il allait faire une tête de plus que moi…

TENUE † L’été touchait enfin à sa fin, et je n'étais pas déçu de lui dire au revoir. C'est difficile de travailler quand l'air vient à manquer et que le ventilo est inefficace, à moins de se faire mal à la gorge et aux yeux. Sans compter que je n'ai pas pu voir Sumiyo durant ces mois de chaleur, communiquant uniquement par téléphone quand celle-ci le pouvait. Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup de chose à faire pendant les vacances, à part dessiner pour mon comics ou avancer le manga que je prévois de sortir bientôt, si je trouve une vraie maison d’édition. Mes frères m'ont sorti de la maison, histoire que je ne reste pas enfermé toute la journée dans ma chambre à m'exploser les yeux sur ma tablette ou mes feuilles blanches, qui se sont doucement rempli de noir. ça me manquait de ne pas voir ma meilleure amie, ni de pouvoir manger des glaces avec elle ou de se voir un film ensemble. Ce n'était pas pareil avec les autres, ce n'était pas aussi amusant qu'avec elle. Les vacances ont finalement passés et c'est seulement vers la fin de celle-ci que j'ai cru voir le temps accélérer alors que je me suis plaint tout l'été que les minutes ne s'écoulaient pas. Puis quand Sumiyo a pu se libérer et m'a proposé de se voir, plus rien n'avait d'importance à mes yeux, pas même mes dessins qui m'ont prit des heures et des heures. Mes frères n'en revenaient pas que je sois d'un coup reboosté quand eux ne sont pas parvenu à m'arracher un brin de motivation de toute les vacances. évidement, je me suis pointé en avance pour notre rendez-vous, un ventilo portable dans la main et braqué sur mon visage tellement il fait chaud. Mon sac à bandoulière contient mon talkie walkie, mon portable, ma tablette, un carnet avec des crayons -papier et de couleur-, le ventilo que je tiens, un paquet de mouchoir et une boite de pansement que ma mère a dû mettre là. Rangeant mon petit appareil dans mon sac, j'en sors mon téléphone pour m'assurer de n'avoir aucun message, mais c'est justement quand je fais cela qu'on me saute sur le dos, manquant de tout lâcher. Mon sourire s'étale sur mon visage et mes yeux s'illuminent de joie quand je la vois face à moi. « Sumiyo ! » La première chose que je capte, c'est son visage, ensuite je remarque ses cheveux colorés. « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? » Je ne me gêne pas pour attraper une mèche entre mes doigts, examinant la couleur. C'est joli, j'aime beaucoup. « Qu'est-ce que tu racontes, c'est bien d'avoir un copain plus grand que soi. Qui va attraper les objets hors de ta portée si je suis trop petit ? » Je vis trop à travers les mangas, ça se voit.

TENUE † « Sumiyo ! » Un sourire sur mon visage, ma tête se penchait doucement sans le quitter du regard. « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? » Je le laisse toucher mes cheveux en souriant un peu plus. « A ton avis ? Pourquoi un chanteur change de couleur. » Je lui pinçais la taille. J’avais fait quelques shooting cet été et je travaillais énormément sur le visuel. Tout ça pour qu’on me remarque un peu plus et puis parce que j’avais grandi. Qu’avait dit mon manager déjà ? Ah oui, que je devais montrer que je devenais une femme en portant des tenues plus féminine. Ah… « Qu'est-ce que tu racontes, c'est bien d'avoir un copain plus grand que soi. Qui va attraper les objets hors de ta portée si je suis trop petit ? » Mes sourcils se froncent doucement avant que je ne me mette à rire. Il était trop mignon et attentionné avec moi. « C’est pour ça que je t’aime. Mais j’aimais bien moi… L’époque ou j’étais plus grande que toi… J’avais l’impression de pouvoir te protéger de tout… » Lèvres pincées, joues légèrement gonflées je m’approchais de lui pour passer mon bras autour du sien. Il m’avait manqué, y’avait pas à dire. Posant ma tête sur son épaule je soufflais fortement. « Qu’est-ce qu’on fait ? On mange une glace ? On se promène ? On va dans un parc à l’ombre ? » Pleins d’idée en tête. De toute façon, on n’avait pas d’heure pour rentrer. Et puis on rentrait non seulement ensemble mais surtout au dortoir, et nous étions dans le même alors… « Il parait qu’il y a une maison hantée dans le coin. » Je lui donnais un faible coup de coude l’air de rien. J’aimais bien voir le changement de tête quand je parlais de fantôme et autre.

TENUE † C'est le genre de question piège à laquelle je préfère ne pas répondre. « J'en sais rien, je ne suis pas chanteur. » C'est à elle de me dire pourquoi ils le font. ça pourrait m'aider à l'avenir si je me lance dans un manga sur la musique et l'univers du showbiz. J'ai déjà pas mal de modèle avec les photoshoot de Sumiyo et de son groupe, même si je n'approuve pas tellement leurs tenues parfois trop voyantes. Mon avis ne risque pas de changer la donne, autant garder mes commentaires pour moi. « C'est à mon tour de te protéger de tout, à commencer par les fans. » En même temps que je dis ça, je tourne ma tête de gauche à droite pour m'assurer que personne ne vienne importuné ma meilleure amie. Puis, si je n'étais pas aussi grand, elle ne pourrait pas s'accrocher à mon bras, ni poser sa tête sur mon épaule. ça a des avantages d'être grand. « On va se promener dans un parc à l'ombre en mangeant une glace ? » Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Je suis partant pour tout, tant qu'on reste ensemble pour les heures à venir. Une maison hantée ? Je frissonne derechef, manquant de proposer un autre quartier. « J-je préfère le parc. » Et qu'elle ne me dise pas que la maison hantée est dans le parc. Mon air joyeux s'est fait la malle quand elle a parlé de fantôme, blêmissant à vue d'oeil. Je déteste ça! Faut toujours que ça me préoccupe sur des jours, au point de ne plus dormir. « Allons manger une glace. » Repris-je avec un sourire, comme pour détourner l'idée de la maison hantée. Faut qu'elle se sorte ça de la tête, vraiment.

TENUE † « J'en sais rien, je ne suis pas chanteur. » Je plisse doucement mon nez avant de lui fourrager les cheveux. « Babo, je suis en train de tourner et de faire des shooting. » Je lui pinçais la joue en soupirant. Il est parfois lent, où il fait exprès ? Je ne saurais le dire. En tout cas c’est comme ça que je l’aimais moi, mon petit Bae. « C'est à mon tour de te protéger de tout, à commencer par les fans. » Je souris franchement en passant mon bras le long de sa taille. « Ah, j’ai de la chance d’avoir un ami comme toi. Que ferais-je sans toi hein ? Ma petite poire. » Je grattais son menton l’air de rien en lui tirant la langue. J’aimais tellement le taquiner sur son prénom. Depuis que je savais que Bae en coréen voulait dire poire, il n’y échappait pas haha. Bras autour du sien, je soupirais en posant ma tête sur son épaule. « On va se promener dans un parc à l'ombre en mangeant une glace ? » Je claquais des doigts en levant l’index signe que j’étais d’accord avec ça. « Je veux quatre boules. » On verra plus tard pour le poids. J’essayais toujours de ne pas paraître bizarre devant Bae… Je n’avais pas envie qu’il comprenne que j’étais… Je ne voulais pas qu’il sache. Amusée de la situation, je susurrais l’idée d’une maison hantée. Pas besoin d’aller plus loin. Son expression et la couleur de sa peau, parlaient pour lui. C’était vraiment un froussard. Qui protège qui hein ? « J-je préfère le parc. » Un bref rire s’échappe d’entre mes lèvres. Trop mignon. « Allons manger une glace. » Sur la pointe des pieds je vins lui faire un bisou sur la joue. « On dirait que t’as vu un mort vivant. Respire, on n’ira pas dans une maison hantée. » Je le poussais doucement avant de partir en direction du premier vendeur de glace. « Alors ? Quoi de neuf toi ? Je veux Tout savoir ! »

TENUE † ça aurait été plus simple dès le début de me dire cela plutôt que jouer les énigmatiques. Je ronchonne légèrement à son geste, cherchant à replacer mes méches en désordre, avant qu'elle ne me pince la joue et que je grimace. « Arrête! Je n'ai plus cinq ans! » Toujours à agir comme si j'étais un gosse. « On dirait ma grand-mère quand tu fais ça. » Toujours à me pincer les jours en disant que je suis trop chou. Sumiyo passe son bras le long de ma taille et je déglutis en pinçant mes lèvres. « Rien ? » Je souris, bougeant ma tête vers le haut pour me dégager de son grattouillis. « Je ne suis pas un chaton non plus. » Quatre boules ? ça me fait doucement rire. « Gourmande. » C'est étonnant, parce que j'ai toujours cru que les idoles subissaient des régimes draconiens pour rester mince. Quand elle parle de maison hantée, je change aussitôt de refrain. Je déteste ce genre d'endroit et ce genre de chose. Son bisou me surprend, surtout parce que je ne m'y attendais pas. « Je vais très bien. » Mentis-je en essayant de paraître normal, même si l'idée qu'elle me traîne dans un cimetière me reste en tête. « Moi ? J'ai passé mes vacances sur mon manhwa. Les internautes étaient content d'avoir une suite rapide, mais avec la rentrée, ça va être dure de publier aussi souvent que durant les vacances. Et toi, qu'as-tu fait ces derniers mois ? » Où je ne l'ai pas vu. Les quelques textos échangés en disaient pas mal, mais ça ne vaut pas de l'avoir en chaire et en os face à moi. Je m'arrête devant le marchand de glace, attendant une réponse avant de parler boule et parfum.

TENUE † « Arrête ! Je n'ai plus cinq ans! » Mes joues se gonflaient doucement. « On dirait ma grand-mère quand tu fais ça. » N’importe quoi. Je croisais les bras en secouant la tête. « N’importe quoi. Tu nous fais ta crise d’adolescence ? Tu veux plus que je le fasse ? » Très bien, je ne le ferais plus. Olalala. Il grandissait alors il avait surement honte. Mais en attendant moi je faisais quoi pour le taquiner ? Rien ? Génial. Pff. Me rapprochant de lui, bras dessus bras dessous, je lui gratouillais le menton en souriant. « Je ne suis pas un chaton non plus. » Laissant ma main tomber je soupirais. « Yah ! Je ne te ferai plus rien ! » Rabat-joie sérieux. Si je peux même plus faire ce que j’ai l’habitude de faire avec lui, qu’est-ce que je vais faire ? Pfff. Bref, on devait aller manger des glaces et je comptais bien me gaver un peu. Tant pis pour les calories, tant pis pour le poids, tant pis pour tout. « Je vais très bien. » J’étais contente d’entendre qu’il allait bien. Même si dans le fond, je ne me faisais pas de souci pour lui. Je savais que Bae avait toujours le moral. Et puis il n’était jamais seul. Ses frères étaient là… Sumire aussi… Même si elle n’avait pas été là de l’été, je me demandais s’ils s’étaient parlé durant l’été… « Moi ? J'ai passé mes vacances sur mon manhwa. Les internautes étaient contents d'avoir une suite rapide, mais avec la rentrée, ça va être dure de publier aussi souvent que durant les vacances. Et toi, qu'as-tu fait ces derniers mois ? » Il fallait que je lise le dernier chapitre qu’il avait posté d’ailleurs. J’avais suivis tout ça avec attention, comme d’habitude. J’aimais à dire que j’étais la première lectrice. Car j’avais activé l’option pour être prévenue à chaque maj. « J’ai vu. J’ai lu aussi. » Je me retins de le gratouiller ou de lui fourrager les cheveux. « Moi, rien… Travail… Chant… Tout ça… Comme d’habitude quoi. » Si ce n’est que c’était bien plus hard vu que ma sœur n’était pas là… Ma mère était sur mon dos, encore plus qu’avant… « Il me tardait la rentrée t’as pas idée. » Attendant que le serveur ne vienne vers nous, je souris en regardant les parfums. Pistache, thé vert au sakura, kinder et banane étaient mon choix. Avec de la chantilly en plus. Au point où j’en étais.

TENUE † Ma crise d'adolescence ? Justement, je suis dans la bonne période pour cela, même si je n'ai aucune raison pour faire des crises. Faut-il obligatoirement un âge pour être dans la zone rébellion ? Bah, ce n'est pas comme si j'allais réellement criser pour si peu. « Ce serait à moi de bouder. » C'est elle qui me pince les joues sans arrêt, pas l'inverse. On se demande qui fait sa crise d'ado, hein. Nous avons passés l'âge des enfantillages, même si nous ne sommes pas des adultes pour autant. Continuera-t-elle à m'agripper le visage quand nous aurons trente ans ? Puis elle me grattouille le menton comme si j'étais un bébé chat. « Fais moi plutôt des bisous ou des câlins. » Répondis-je naturellement, comme si c'était beaucoup mieux que ses doigts qui me pince ou me grattouille. Ma santé ma très bien, autant physique que mental. Je n'ai jamais le temps de m'ennuyer, même si je regrette de ne pas l'avoir beaucoup vu de l'été, autant que sa soeur. Elle est partit avec d'autres étudiants et à part mes frères ou mon meilleur ami, il n'y a avait personne d'autre. Ce n'est pas plus mal, ça m'a permis de me concentrer pleinement dans mon boulot. Alors qu'elle me dit qu'elle a vu et lu, je ne peux être que content au point de sourire jusqu'aux oreilles, dévoilant mes dents. évidement, cette esquisse s'estompe un peu en voyant sa motivation à me répondre. « On dirait presque que ça t'ennuie. » Pourtant elle chante bien, et je suis sûr qu'elle bosse autant que les autres. « à ce point-là ? » La rentrée me tarde aussi, pour retrouver les autres, les professeurs, les cours. Je ne suis pas ce genre de garçon qui déteste l'école, bien au contraire. J'aime apprendre des nouvelles choses, ça me permet souvent d'avoir des nouvelles idées pour mes dessins. Quant à mon choix de parfum, je choisis pastèque et melon. « Tu vas réussir à tout coordonné ? Les répétitions, les séances photo, les concerts, les émissions, les cours. ça risque d'être super dure. » Je ne peux pas en dire autant de mon webtoon, puisque je peux le faire n'importe où avec ma tablette. « Pourquoi as-tu choisi de devenir une idole ? » J'ai ma petite idée derrière la tête mais je veux entendre Sumiyo me le dire clairement.

TENUE † « Ce serait à moi de bouder. » Mes sourcils se froncent alors que je le regarde en me questionnant. De quoi il parle ? Il me restreignait, pourquoi ça serait à lui de bouder ? « N’importe quoi. T’as pas le droit de bouder. » De quel droit pouvait-il bouder ? Je ne le lui avais pas permis de toute façon. Puis, ce n’était pas dans son style de bouder. Ni le mien ceci dit en fait. « Fais-moi plutôt des bisous ou des câlins. » Je levais les yeux au ciel à cette demande. « C’est les filles qui demandent ça en général. Rah, t’aurais dû naître fille Baebae. Ça t’aurais arrangé pour les shojos » Je le taquinais bien évidemment en lui tirant la langue. Me rapprochant je déposais un bisou sur sa joue avant de m’éloigner et reprendre ma place initiale. Ça faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas vu. Alors forcément nous avions pas mal de choses à nous dire. C’était un peu une routine pour nous de commencer par les news. Après on pourra parler de tout ce que l’on voudra. « On dirait presque que ça t'ennuie. » C’était un peu ça dans le fond. J’étais bien moi… Devenir chanteuse n’avait jamais été mon délire en fait. « à ce point-là ? » « Tu connais maman… Elle ne vit que pour le boulot. Encore plus avec moi. »[/color] Je n’étais pas Sumire. Je n’étais pas parfaite, alors forcément, je devais travailler encore plus… C’était bien connu. Mais bon… Bae ne semblait pas s’en rendre compte. Il semblait même préférer Sumire aussi… Et rien que d’y penser, ça m’agacer un peu. « Tu vas réussir à tout coordonné ? Les répétitions, les séances photo, les concerts, les émissions, les cours. ça risque d'être super dure. » Je regardais le monsieur préparer nos glaces tout en réfléchissant. « Pourquoi as-tu choisi de devenir une idole ? » Je plongeais mes mains dans mes poches avant de sourire doucement. « Tu sais très bien que c’est maman qui décide de tout… » Je n’avais pas trop eu mon mot à dire. Soupirant, j’attrapais ma glace en prenant la cuillère pour commencer à goûter. « Trop trop bon. Tu veux goûter ? » J’avais déjà la cuillère remplie et devant sa bouche. « Puis je vais gérer ne t’inquiète pas. Au pire tu feras les devoirs pour moi. » j’étais très sérieuse d’ailleurs. Du moins, je lui faisais croire.

TENUE † « Depuis quand je n'ai pas le droit de bouder ? » Cette conversation est vraiment bon enfant, à savoir qui a le droit ou non de faire ça ou ça. Pour la peine, je lui tire la langue. Je préfère quand même qu'elle soit douce et gentille avec moi, plutôt que brutale. évidemment, faut toujours qu'elle trouve à redire quand je parle d'un truc mignon. Comme si j'aurai voulu être une fille, je suis bien en garçon. « N'importe quoi, les garçons aussi réclament de la douceur. » Bon, elle n'a peut-être pas tord pour les shojos, mais ça ne change pas le fait que je sois bien comme je suis. Puis Sumiyo en fait tout un plat mais elle m'embrasse quand même sur la joue. Bizarrement, ça me met de suite de bonne humeur, un sourire idiot au coin des lèvres. Je préfère ça, plutôt qu'elle me pince. On en vient finalement à parler des nouvelles, de ce qu'on a fait durant les vacances quand nous n'étions pas ensemble. C'est dingue, parce que c'est toujours la même chose quoi qu'on fasse. J'ai mon boulot, elle a le sien. Nos vies se résument un peu à ça, travailler. Sauf que personne ne me force ou se trouve sur mon dos pour me dire quoi ou comment le faire, je suis libre de mes choix et de mes envies. Parfois, je voudrais juste que Sumiyo pense à elle, pas à sa soeur, ni à sa mère, juste à elle. N'empêche, je m'inquiète pour elle, pour son boulot, ses activités, son temps libre. Maman ? J'hoche doucement ma tête. « Pourquoi tu n'écouterais pas ton coeur ? Fais ce que tu as envie de faire, et non ce que les autres veulent pour toi. » C'est un peu ma façon de vivre, même si j'adore quand on me donne un avis, je préfère m'en tenir à ce que je veux et à ce que je pense. Récupérant aussi ma glace, je souris à Sumiyo avant d'ouvrir la bouche pour becter sa cuillère. Hm, c'est super bon ! « C'est de la facilité, ça. » Ce n'est pas pour autant que j'allais le lui refuser, moi-même je suis trop bon. Ma cuillère à la main, je refais comme elle. « Tu en veux ? » J'attends, la cuillère pleine de glace à quelques millimètres de son visage. « Tu sais, parfois je nous imagine adulte et je me rends compte à quel point nous sommes stupides de toujours se raccrocher à nos parents. » Parce qu'ils ne seront pas toujours là et qu'un jour, ils disparaîtront de nos vies. Ils ne pourront plus nous guider, ni nous conseiller. Ce sont des pensées absurdes, puisque nous sommes loin de ce compte-là, mais ça ne m'empêche pas d'y songer quand même. « Que feras-tu quand ta mère ne sera plus derrière toi ? »

TENUE † « Depuis quand je n'ai pas le droit de bouder ? » Mes joues se gonflèrent doucement alors que je le regardais en biais pour le narguer. « Depuis que je l’ai décidé ? » Je fis un bruit bizarre avec mes lèvres, comme le narguant en mode enfant de cinq ans. Le bruit fini, je me mis doucement à rire. Parce que je me trouvais bien stupide d’avoir fait ce bruit bizarre là. Mais c’était comme ça avec Bae. Je me fichais de ce que je pouvais faire. Je savais qu’il ne me jugerait pas. De toute façon lui et moi on s’acceptait comme on était. « N'importe quoi, les garçons aussi réclament de la douceur. » Sourcils froncés, je le regardais alors que ma tête se penchait sur le côté. « C’est vrai ? Au fond, je ne connais que toi… Je ne connais pas vraiment les garçons… » De toute façon, je n’avais jamais eu réellement des amis. Je ne trainais qu’avec Bae ou Sumire. Les gens préféraient Sumire. « Tu as besoin de douceur là, Bae ? » Ma demande était sérieuse. Il demandait des bisous et des câlins, était-ce si sérieux que ça ? Marchant tranquillement, à notre rythme sans se presser, parce que nous avions toute la soirée devant nous, on se stoppa devant le marchant de glace, tout en discutant de notre situation, ou plus précisément de la mienne. « Pourquoi tu n'écouterais pas ton cœur ? Fais ce que tu as envie de faire, et non ce que les autres veulent pour toi. » Mes doigts se serrèrent doucement, je pouvais sentir le mal être en moi. Même en faisant ça ma mère ne me traiterait pas différemment. Je ne resterai que la seconde, la pale copie de Sumire. « C’est pas facile. » Marmonnai-je simplement. Il ne voyait pas comment ma mère me comparait. Même lui, préférait surement Sumire. Il l’appréciait. « C'est de la facilité, ça. » Je lui lance un regard amusé avant de secouer la tête négativement. C’est de l’amitié ! « Tu en veux ? » Sans attendre, je me penchais pour prendre la cuillère en bouche et frissonner sous le froid. « Tu sais, parfois je nous imagine adulte et je me rends compte à quel point nous sommes stupides de toujours se raccrocher à nos parents. » Se raccrocher à nos parents ? Moi je voulais de la liberté… C’est ma mère qui vivait à travers nous. J’étais le petit vilain canard. « Que feras-tu quand ta mère ne sera plus derrière toi ? » Mes yeux se plongèrent dans ceux de Bae. « Je serais libre. » C’était la seule réponse qui me vint. J’aimais ma mère autant qu’elle me faisait peur. « Tu as vu Sumire récemment ? » Je changeais de sujet en allant m’asseoir sur l’un des bancs non loin de nous.

TENUE † Pff, je m'en fiche de toute façon qu'elle décide ce qu'elle veut pour moi. Les filles, faut toujours que ça commande, de toute façon. Au moins, son rire est communicatif, puisque je ricane aussi. Un garçon est un garçon, mais ça ne veut pas dire qu'il doit être fort et insensible, quelques uns sont plus faible que d'autres. Je ne dis pas que je suis faible, mais je ne vais pas dire non plus que je suis ultra fort, ni costaud, encore moins sans coeur. « Peut-être pas tous les garçons, non plus. » Je ne généralise pas les mecs, puisqu'ils sont tous différent. Ce sont comme les filles, certaines sont des garçons manqués, préférant le foot à la danse, négligent leur apparence mignonne et féminine pour des jogging basket sans forme. Chaque est comme il est, et moi, j'ai besoin de douceur. évidement, je ne vais pas le crier sur tout les toits, ni l'avouer clairement à ma meilleure amie. « Non. » Plus facile de nier que de l'accepter. Dans l'immédiat, je ne réclame pas vraiment de la tendresse, mais en général un peu, ouais. J'ai un besoin quotidien de câlins et de bisous. Comparé à Sumiyo, je ne me prends pas la tête avec ce que les gens attendent de moi. Disons que je n'ai rien à prouver, rien à redevoir à qui que ce soit. Je fais ce que je veux, à mon rythme, comme je le souhaite. Si j'ai envie de manger une glace, je la mange. Si je ne désire pas poster un chapitre à la date prévue, je ne le fais pas. Pas facile ? Parfois je ne la comprends pas. C'est si important d'être plus reconnu ou apprécié que sa soeur ? Personnellement, je m'en fiche que ma mère m'aime plus que mes frères. Bref, je lui propose un peu de ma glace, voulant plutôt changer de sujet que l'embêter avec ma façon de penser. Un sourire se loge sur mes lèvres en la voyant frissonner. Libre. Elle n'a pas besoin d'attendre aussi longtemps pour l'être. « Tu pourrais l'être plus tôt. » Ce n'est pas à moi de décider pour elle, mais je peux toujours dire ce que je pense de la situation. « Je l'ai vu pendant les vacances, de temps en temps. » C'était beaucoup plus facile de voir Sumire que Sumiyo, même si je voulais voir meilleure amie beaucoup plus souvent. « Tu n'as pas eu le temps de la voir non plus, je pari ? » ça aussi je ne comprends pas, qu'elle puisse autant mettre de distance entre nous.

TENUE † « Peut-être pas tous les garçons, non plus. » comme toutes les filles ne sont pas accro à la tendresse. Parfois, je me demandais même si j’étais une vraie fille. Je n’ai pas peur des fantômes, j’aime visiter des maisons soit disant hantées… Je regarde les shojos avec Bae, car il aime énormément ça… Hum… Bon j’aime aussi les shojos. Mais j’aime aussi les trucs de baston. « Comme les filles. Une fois j’ai vu un drama, qui disait que les hommes avant ne réclamaient pas de tendresse, car c’est montrer un signe de faiblesse. Je ne vois pas en quoi. » La tendresse n’est pas un signe de faiblesse, c’est un moyen d’apaiser ses douleurs et de se sentir aimé. Non ? « Non. » Je le regardais longuement, avant de sourire en coin. Je le connaissais un minimum mon meilleur ami. Me penchant je déposai un baiser sur sa joue l’air de rien. « Tu me le dis hum ? » Je souriais doucement avant de commander la glace. Y’avait rien de mieux qu’en ce temps. Ca permettait un peu de fraîcheur alors qu’il faisait une chaleur à crever. Une fois nos glaces en mains, on commençait la dégustation, goûtant celle de l’autre, parce que c’est meilleur de goûter celle de l’autre. « Tu pourrais l'être plus tôt. » Bae était un peu trop optimiste… Ma mère avait toujours un bon fond devant lui. Mais il ne l’avait jamais vu sous son vrai jour… « Je l'ai vu pendant les vacances, de temps en temps. » Mes lèvres se plissaient doucement à cet aveu. Attrapant de la glace, je me contentais simplement de la manger en silence. « Tu n'as pas eu le temps de la voir non plus, je pari ? » « Je ne l’ai pas vu de trois mois. Voir quatre. » marmonnai-je simplement en soupirant. « Elle ne me manque pas. » Faux. Mais soit. « Oppa, on marche en mangeant la glace ? Tu veux aller quelque part en particulier ? » Je me rapprochais de lui pour venir piquer un peu de sa glace avec ma cuillère l’air de rien. Lui tirant la langue je lui tournais le dos pour pas qu’il me prenne de la mienne.

TENUE † à croire que je suis la fille et Sumiyo le mec... Ce n'est pas très réglo. J'hoche la tête à sa réplique, comme les filles. Enfin, jusqu'à écouter la fin où elle parle de faiblesse et que je grimace. à l'époque des sabres et des empereurs, je n'aurais pas fait long feu. Quoi que, j'aurai été un artiste peintre pour une famille royale, si personne ne m'aurait coupé la tête avant... Dans l'immédiat, je n'ai pas besoin de tendresse, je disais juste cela pour qu'elle arrête de me pincer ou me tirer les joues. Puis entre nous, je préfère largement un bisou sur la joue, ça fait moins mal et ça laisse moins de trace. « Hm. » évidement, je lui dis toujours tout. Nos glaces achetées, je lui fis goûter la mienne. En échange, elle me laisse un peu de sa glace que je picore volontiers. Optimiste, c'est mon deuxième prénom. ça ne sert à rien de voir le mal partout, ça ne veut pas dire que je n'imagine jamais le pire. Certaines situations me laissent croire que ce n'est pas impossible ou au contraire, que c'est réalisable. Trois mois sans voir sa soeur ? ça me surprends. « C'est pourtant ta soeur. » Mes frères me manquent quand je suis trop longtemps loin d'eux. Ce sont ma famille, ils restent très important pour moi. Un hochement de tête et j'acquiesce pour la marche, piochant par moment dans mon petit pot de glace. « Non, pas vraiment. » Je la laisse choisir, tant qu'elle ne m'emmène pas dans des endroits bizarres. à son geste, j'éloigne mon pot en étirant mon bras sur le côté, même si ça ne me dérange pas qu'elle m'en pique. Avec ma cuillère parsemée de glace, j'étale un peu de celle-ci contre sa joue, après avoir passé mon bras par dessus son épaule.

TENUE † « C'est pourtant ta soeur. » Il a raison, c’est ma sœur. Mais avec tout ce que je ressens pour elle, c’est compliqué. Je sais que je suis surement stupide de faire une fixette dessus, mais… Je ne comprends pas pourquoi les gens s’acharnent à me comparer à ma sœur. Est-ce que je suis elle ? Non. Certes, je suis sa moitié. Nous avons grandi ensemble dans le ventre de notre mère, mais ça s’arrêtait là. Nous étions des fausses jumelles en plus. Sans même se ressembler. « On s’est parlé par téléphone. Et message aussi. » Dis-je doucement comme pour préciser que tout de même on avait communiqué. Elle devait forcément s’éclater avec cheveux mauve. Ou blond. N’avait-il pas changé de couleur ? Bref, avec Aiichiro. Proposant d’aller quelque part, je demandais s’il avait une destination prédestinée ou s’il s’en moquait. « Non, pas vraiment. » Petit rire sadique, j’en profitais pour piquer de la glace dans son pot. Mais c’est que monsieur est rapide. Il m’enlevait le pot. « Yaaaaah. » Dis-je alors qu’il passa son bras au dessus de mes épaules. Tournant le visage je le regardais avant de tendre ma joue. « Enlève vilain. » Je portais carrément ma joue à ses lèvres. Pas de gâchis c’est quoi ce crime. On parle de glace là. Je le bloque même, pour ne pas qu’il continue de marcher. Bras autour de sa taille je le serre contre moi. « Interdiction de fuir petite poire. »[/color] Dis-je en me mettant sur la pointe des pieds. Parce qu’en plus de ça, il était bien trop grand maintenant. « Arrête de grandir. Regarde ce que je suis obligée de faire. » Bien évidemment, il savait que je rigolais. Je le trouvais mignon moi comme ça. Si grand. Il avait murit aussi. Et puis il devenait bien plus masculin aussi. Parfois, je le trouvais vraiment beau Bae. Pas qu’il était moche avant. Non. Mais beau… Au regard d’une femme. Pas d’une sœur.

TENUE † Je ne devrais vraiment pas m'imiscer dans les histoires de famille de ma meilleure amie, mais je ne saisis pas pourquoi elle réagit ainsi par rapport à Sumire. Parce que les gens les comparent ? ça, c'est leur problème à eux. Si Sumire aime Sumiyo, je ne vois pas pourquoi Sumiyo devrait se focaliser sur les paroles et les impressions des gens. Mais bon, je ne peux pas m'imposer dans cette situation, ça ne concerne qu'elle et sa soeur jumelle. C'est déjà une bonne chose qu'elles communiquent par téléphone. Je réponds par un sourire, avant de le voir piquer dans mon pot et l'éloigner à une distance suffisamment haute pour qu'elle ne puisse recommencer. Je l'entends râle et à mon tour, j'en profite pour étaler de la glace sur sa joue à l'aide de ma petite cuillère en plastique. Sumiyo m'agrippe, quémandant que je retire la tâche sur sa joue... On dirait vraiment un mec qui force une fille à lui faire un bisou. Bah, fallait pas pousser le bouchon. D'un coup de langue, je récupère la glace. « C'est toi qui devrait grandir. » Je ne peux pas rapetisser, c'est donc à elle de prendre des centimètres pour ne plus devoir se mettre sur la pointe des pieds. Passant mes bras autours de sa taille, je la soulève sans prévenir pour qu'elle décolle du sol et soit quasiment à ma hauteur. « Je préfère quand tu es sur la pointe des pieds qu'à ma hauteur. » Dis-je pour la taquiner, la reposant doucement au sol en gardant mes mains sur ses hanches. « Faudrait qu'on aille au temple pour prier. » ça sort de nul part, mais je viens d'y penser. J'aime bien adresser quelques mots aux divinités pour avoir de la chance et du succès durant l'année. C'est réputé ici, surtout chez les jeunes qui passent bientôt leurs examens.

TENUE † Le fait qu’il puisse me mettre de la glace sur la joue ? Ça ne m’étonne pas de lui. C’était Bae, mon meilleur ami dont on parlait. Je m’attendais à tout avec lui. Alors forcément. Mais s’il me la mettait, il allait devoir me l’enlever aussi. Et je ne le laisserai pas y échapper. Me collant à lui, joue contre ses lèvres pour qu’il n’ait pas le choix. Je ne suis pas un tyran, au contraire, mais j’aime tout autant l’embêter comme lui le fait avec moi. Sa langue sur ma peau, un rire s’échappe d’entre mes lèvres. Ça chatouille, sa langue est chaude pourtant à la réaction de celle-ci contre ma peau, je frissonne de froid. Bizarre non ? « C'est toi qui devrait grandir. » Je secoue la tête. J’allais pour répondre, mais bien vite il m’attrape par la taille pour me soulever à sa hauteur. Me rattrapant à ses épaules, surprise, je plissais le nez en lui faisant une affreuse grimace. Je louchais même des yeux pour le coup. « Je préfère quand tu es sur la pointe des pieds qu'à ma hauteur. » Sentant le sol revenir à mes pieds, je relevais la tête pour pouvoir le regarder. Collé contre lui, je sentais presque son cœur battre contre le mien. « Faudrait qu'on aille au temple pour prier. » Prier ? Hum… Mes bras autour de son cou, je me redressais sur la pointe des pieds, toujours contre lui. Ni une ni deux je déposai un baiser sur sa joue droite avant de revenir totalement sur le sol. « Je sais pourquoi tu aimes que je me mette sur la pointe des pieds. » Dis-je avant de revenir sur la pointe des pieds pour venir, cette fois, embrasser la joue gauche, surement jalouse de la droite. « C’est parce que dans les shojos, les filles se mettent tout le temps sur la pointe des pieds et tu trouves ça trop mignon. » Dis-je en revenant sur mes talons. Basculant doucement d’avant en arrière, je m’amusais à pencher ma tête d’un côté à l’autre avant de lui sauter littéralement dessus pour me tenir de la force de mes bras sur ses épaules. Je ne touchais plus le sol, relevant alors les jambes pour qu’il me tienne. « Tu veux qu’on aille au temple maintenant ? Je veux prier pour toi. » Pour qu’il réussisse son webtoon, mais aussi ses examens et qu’il soit en bonne santé. « On ira dit, pour le premier de l’an ? Ensemble ? Sonner les cloches ? »

TENUE † Ensemble, nous agissons vraiment comme des enfants. Je lui ai étalé de la glace sur la joue et elle me force à la retirer, ce que je fais en léchant sa joue comme l'aurait fait un chiot. D'un point de vu extérieur, n'importe qui pourrait penser à quelque chose de tordu en nous voyant faire mais je n'ai aucune arrière pensée en agissant. Nous nous connaissons depuis tellement longtemps que ça paraît être un simple geste amical. C'est ma meilleure amie qui est trop petite, ce que je tente de remédier en la soulevant par la taille. Je dois lever la tête pour voir son visage, souriant avec malice. Je préfère quand elle est plus petite que moi, ça paraît plus mignon. Retrouvant le sol, je parle d'aller prier et Sumiyo en profite pour m'embrasser sur la joue. « Tu as tout compris. » Rigolais-je, ça me chatouille en même temps. Nous avons une facilité à agir l'un envers l'autre que même un couple n'a pas. N'empêche, elle est perspicace la Sumiyo. Elle a de suite compris pourquoi je préférai qu'elle soit plus petite que moi, qu'à ma hauteur ou plus grande. « Ce ne serait pas mignon si tu pouvais faire autant de chose que moi avec ma taille. » Je peux récupérer des choses hors de sa portée, par exemple. évidement que ça paraît de suite plus mignon et romantique qu'une fille qui n'a pas besoin d'aide. Sumiyo me saute dessus et je la réceptionne quand elle soulève ses jambes, la tenant fermement contre moi. « Pourquoi pas ? On a le temps. » Je voudrais aussi prier pour elle, pour son année, sa carrière et pour que ça s'arrange avec sa mère et sa soeur. « Bien sûr, on peut y aller quand tu le souhaites. » Pour le premier de l'an, comme les autres jours à venir. J'aime bien prier, ça me permet de ne pas perdre mes objectifs ou de ne pas abandonner ce que j'ai commencé, ça motive et donne envie de réussir. « Tu comptes faire quoi pour noël ? » Alors oui, ce n'est pas demain mais mieux vaut savoir tôt que trop tard.

TENUE † « Tu as tout compris. » Bien évidemment que j’ai tout compris. Bae est mon meilleur ami. Qui d’autre hormis lui, puis-je connaître par cœur ? Hormis la famille ? Personne. Je le connaissais vraiment par cœur. Depuis tous petits on se côtoyait. Ça y jouait énormément. On n’avait pas de secret l’un pour l’autre, du moins, c’est surement ce que l’on se faisait croire. J’avais des secrets pour lui. Alors il devait forcément en avoir pour moi. « Je te connais par cœur. » Susurrai-je doucement de façon très sûre. Parce que c’était la pure vérité. « Ce ne serait pas mignon si tu pouvais faire autant de chose que moi avec ma taille. » Pas mignon ? Ah bon ? Il trouvait donc ça mignon ? Car j’avais besoin d’aide quand les choses étaient trop hautes pour moi ? J’essayais de visualiser tout ce qui pouvait être mignon. « Tu me trouves mignonne ? » je penchais ma tête sur le côté, alors que je mis mes lèvres en cul de poule en gonflant un peu les joues. Petit regard provocateur, je me mis légèrement à rire. C’était mignon. Sautant sur lui, je le laissais me réceptionner tout en regardant devant moi, faisant attention à ne pas tomber ma glace. C’est important la glace. Je comptais la finir. Même si ça voulait dire, boire la moitié de ma glace. « Pourquoi pas ? On a le temps. » Un sourire se loge sur mes lèvres. Cool. Et puis de toute façon, on n’était pas bien loin, on était dans le quartier des temples alors. Autant en profiter non ? « Bien sûr, on peut y aller quand tu le souhaites. » Ce que j’aime ? C’est que Bae est toujours d’accord avec ce que je dis. Pas qu’il n’ait pas le droit d’aller contre mes idées, ça arrivait. Mais on ne se disputait jamais. C’était tout de même rare. « Tu comptes faire quoi pour noël ? » Surprise par sa question, je penchais la tête en réfléchissant. Posant à nouveau mes pieds au sol, je restais contre lui en venant passer mes bras entre nous pour manger la glace. « Hum… » Léchant ma cuillère je continuais de fixer ma glace en mangeant. « Je sais que j’ai une émission en live pour le vingt-quatre, mais après je suis totalement libre… » Si mes souvenirs sont bons, l’émission ne finissait pas bien tard. « Tu veux qu’on passe noël ensemble ? Juste tous les deux ? On ne l’a encore jamais fait. » On est jamais loin de toute façon pour noël, juste à traverser le jardin. Mais seul, ça pouvait être cool pour une fois.

TENUE † Quand je dis que c'est « mignon » je parle de la situation dans laquelle nous sommes, entre une fille de petite taille et un garçon assez grand. Je ne dis pas par là que ma meilleure amie n'est pas mignonne, ce serait mentir. Est-ce seulement un secret ou une gêne de l'avouer ? à bien réfléchir, je ne crois pas. « Tu as dis que tu me connaissais par coeur. » Fis-je pour la taquiner. Si elle me connait si bien, elle doit savoir que je la trouve mignonne. Sumiyo fait d'ailleurs sa bouille d'enfant boudeur et je trouve cela davantage adorable. Quand elle me saute dessus, je la maintiens en tenant mon pot de manière à ne pas le renverser, mais à cette allure-là, je vais bientôt tout foutre par terre sans même le remarquer. ça me fait penser, par je ne sais quel rapport, qu'on pourrait aller au temple. Je dois le faire au moins une fois par an, quand il faut prier pour l'année à venir et souhaiter le meilleur. Jusqu'à présent, ça a toujours fonctionné avec moi, puisque je n'ai rien vécu de traumatisant ou de difficile. Nos idées sont plutôt similaires ou alors l'autre est toujours partant pour suivre, c'est bien pour cela que nous ne sommes pas l'un contre l'autre, ou que l'on se dispute très rarement. On se chamaille, comme tous les meilleurs amis du monde, mais jamais au point de se faire la gueule des jours ou des semaines. Reposant la princesse au sol, je ramène aussi mes mains entre nous pour voir que ma glace est toujours là. Une émission ? ça ne doit pas être évident. « Tu ne vas pas devoir te cacher ou quoi ? » Pour marcher dans la rue. C'est ce que font généralement les stars pour ne pas être repérés et poursuivis par une horde de fan. « Ouais, c'est une idée. Il n'y a pas encore de programme pour Noël mais d'ici là, on pourra envisager de faire quelque chose ensemble. » Sortir quelque part, par exemple. On pourrait aller voir un concert, manger au restaurant, traîner dans un parc d'attraction, rester chez l'un ou chez l'autre. Y aura sûrement de quoi faire pour Noël, je n'en doute pas une seule seconde.

TENUE † « Tu as dit que tu me connaissais par cœur. » Bien sûr que je le connaissais par cœur. Ce n’était pas nouveau. Mais sur ce point-là, les avis pouvaient changer. Et puis il n’était pas non plus obligé de me trouver mignonne… L’amitié ne demandait pas à trouver l’autre beau, non ? « Bah quoi ? On grandit et on change beaucoup en ce moment. On ne sait jamais. » petite grimace, je le jaugeais du regard avant de sourire en coin. Je le taquinais, bien qu’il y ait tout de même une part de doute en moi. Certes je savais que c’était surement moi qui réfléchissait trop et qui délirait. Encore plus depuis que je le trouvais beaucoup trop proche de Sumire à mon goût. Mais ça ne nous empêchait pas de rester ensemble et de prévoir des sorties. Comme noël par exemple. Je voulais bien passer noël avec lui. On ne l’a jamais réellement fait. Je n’ai pas d’idée, mais si je me mets à réfléchir je pourrais en avoir une centaine. Je ne manquais jamais d’idée avec Bae. Parce que c’était Bae justement. « Tu ne vas pas devoir te cacher ou quoi ? » Je secouais la tête. « Jamais avec toi. Plutôt crever. De toute façon, t’es sur mon instagram et pas qu’une fois. » J’haussais les épaules. Je ne comptais pas cacher mon amitié avec Bae. C’était une part de moi, tout aussi importante que ma propre jumelle ! « Ouais, c'est une idée. Il n'y a pas encore de programme pour Noël mais d'ici là, on pourra envisager de faire quelque chose ensemble. » Je mangeais ma glace tout en restant contre lui, avant de porter le pot à ma bouche pour boire la glace qui avait fondu. Avec cette chaleur, la glace fondait trop vite… « Ouiiii, un truc juste toi et moi. Sans personne. Ni Sumire, ni le voisin. » Dis-je en le regardant très sérieusement. Parce que je ne voulais pas de plan foireux non plus. Me séparant de lui, j’allais à la première poubelle près de nous pour jeter mon petit pot. Revenant je fouillais dans mon sac pour en sortir ma petite pochette. Miroir en main, je me regardais rapidement, arrangeant mon maquillage rapidement. Rouge à lèvres remis, je rangeais la pochette avant de passer mon bras autour du sien. « Qu’est-ce que tu veux faire ce soir ? On mange au dortoir ? Ou tu veux manger dehors ? »

TENUE † Sa réplique me fait rire, un rire sincère. Elle n'a pas tord, mais en même temps, je trouve ça amusant. « Que voudrais-tu que je te répondes ? » La taquinais-je un peu, pour voir si elle est capable de me répondre franchement avec optimiste ou au contraire, si elle ne sait pas ce que je pense d'elle. Amie ou pas, c'est une fille mignonne et à part entière. C'est normal que la proximité avec Sumire se soit réduite durant les vacances puisque Sumiyo me donnait beaucoup moins de réponse que sa soeur. ça ne veut pas dire que je l'apprécie plus qu'elle, au contraire, j'adore Sumiyo et je sais par avance qu'une journée ne sera pas la même avec elle qu'avec Sumire. Puis, ce n'est pas avec sa jumelle que je prévois noël mais bien avec elle. Sur son instagram ? J'étais curieux de savoir si elle devait cacher au moins son visage, mais faut croire que cela ne l'effraie pas. « Tes fans ne vont pas vouloir m'arracher la tête ? » Non parce qu'entre câlin et bisou, y a de quoi rendre n'importe qui jaloux sur cette planète. Je ne tiens pas non plus à alimenter une rumeur sur ma meilleure amie et moi, surtout en tant qu'idole. Cela est loin de la déranger, j'espère que ce sera toujours le cas. Même si nous n'avons pas de programme pour noël, nous savons que celui-ci se fera à deux, juste elle et moi. « ça marche. » Juste elle et moi, à noël, rien de plus normal pour deux amis. Je termine aussi mon pot de glace, jetant le tout à la poubelle avant de porter mon attention sur Sumiyo qui se remaquille. à la voir comme ça, on dirait une adulte. Une femme qui prend soin d'elle, qui fait attention à son apparence et cela semble creuser une légère différence entre nous, entre l'adulte et l'adolescent. « Mangeons dehors, puisque nous y sommes ? Allons à Shangri La ? » C'est un restaurant indien se trouvant à Ota, sûrement pas bien loin de nous. Même si nous sommes à Tokyo ou Japon, j'aime bien manger des plats d'autres origines pour changer un peu. Italien, français, indien et tellement d'autres. « C'est moi qui régale. » L'invitais-je, tendant ma main pour conclure le « pacte ».

TENUE † « Que voudrais-tu que je te répondes ? » Je souris doucement à cette question. Il le savait parfaitement ce que je voulais qu’il réponde. C’est pas nouveau tout ça. Moi j’aime bien quand il dit que je suis mignonne. Parce qu’être mignonne aux yeux de Bae c’était gratifiant je trouvais. Après peut-être que je me trompais. Mais vraiment j’adorais. « Tu le sais très bien. » Je lui tirais la langue doucement avant de m’éloigner l’air de rien. Les glaces finies, on parlait d’aller au temple du coin pour pouvoir prier et autres. Parce qu’on aimait bien aller dans des temples ensemble. C’est fun les temples. J’aimais bien surtout la tranquillité qu’on pouvait y trouver et aussi cette sérénité. C’était vraiment agréable. Et partager ce moment avec lui, c’était d’autant plus important. « Tes fans ne vont pas vouloir m'arracher la tête ? » Je fronçais les sourcils. Lui arracher la tête ? Je n’espérais pas. « Ne te porte pas la poisse quand même. Mais je ne pense pas. Tu es trop mignon pour qu’on t’arrache la tête Bae… » ça serait une haute trahison que de vouloir le tuer quand même… Et puis je serais trop en colère. Non, on ne touche pas à Bae. Seul moi peux lui faire du mal. J’avais bien envie de faire un rire sadique à cette pensée, mais il me regarderait comme si j’étais débile. Hors, ce n’était pas du tout le cas. « Mangeons dehors, puisque nous y sommes ? Allons à Shangri La ? » Rien qu’au nom, j’avais déjà la salive en bouche. Je ne devrais pas. C’est mal, j’allais encore prendre du poids… Mais j’étais si faible. Ma volonté s’en aller, au loin. Tant pis. Je ferai la diète pendant plus de temps, ce n’était pas un souci, j’avais l’habitude. « C'est moi qui régale. » Regardant sa main je la frappais d’un coup avant de l’attraper. « Ok ! Ça me convient. Thank you oppa. » Je claquais mes lèvres sur sa joue avant d’attraper sa main et me mettre à courir en le tirant. « Allez vite, vite, allons au temple. » Je le tirais de toute mes forces avant de rire.

TENUE † évidement que je sais ce qu'elle veut entendre, et je ne suis pas vraiment borné pour faire durer le suspense. « Tu es mignonne. » Dis-je sans attendre, un sourire aux lèvres. C'est facile à dire, telle une vérité. C'est même beaucoup simple de dire à une fille qu'elle est mignonne que de lui déclarer sa flamme, de mon point de vue. Cela dit, je suis content qu'on décide d'aller ensemble au temple. Dès que je peux, j'y vais, mais je n'ai pas toujours l'occasion de pouvoir m'y rendre avec ma meilleure amie. Je pense aussi à ses fans, puisque c'est une idole et une fille. Est-ce que les fanboys sont pires que les fangirls ? Donc, ça peut arriver... Je fais un léger signe de tête, l'air de dire que c'était dingue quand même. « Tu trouves ? » Je papillonne des paupières, comme si cela pourrait me sauver de la guillotine. De toute façon, je suis trop jeune pour mourir, je n'ai même pas encore connu mon histoire d'amour, alors non les fans se tiendront à distance avec leurs envies meurtrières. Je propose à Sumiyo de manger dehors, dans un restaurant indien. Certes, ce n'est pas un endroit diététique, mais j'avoue ne pas avoir pensé à cela. Ma main tendue, je conclue le marché avec elle, content. Y a rien de mieux que faire plaisir à sa meilleure amie, déjà pour voir son sourire s'afficher sur ses lèvres, puis pour que celle-ci touchent mes joues. Sumiyo est vraiment affectueuse avec moi, attentionnée et aussi motivée. « Tire pas trop fort, tu vas tomber. » Sait-on jamais, il ne faudrait pas qu'elle se blesse en voulant aller trop vite, mais je la suis quand même en riant. Va falloir faire un détour pour rejoindre les temples, mais ce n'est pas plus mal un peu d'exercice avant d'aller manger. Après quelques minutes à courir, le toit des temples se dessinent entre les arbres, dans ce silence symbolique et reposant. J'incite Sumiyo à ralentir, lui montrant les pointes d'un coup de tête. « Nous y sommes. » Il y a peu de monde ici, c'est ça qui est bien. C'est vraiment tranquille, ça me donnerait presque envie de dessiner tellement c'est serein. « Je devrais prendre des photos. » Pour plus tard, si jamais je veux dessiner des temples dans mon webtoon ou ailleurs.

TENUE † « Tu es mignonne. » Gloussant quelque peu, je lui fis un petit sourire avant de faire un clin d’œil amusé. On était vraiment gamin quand on s’y mettait. Mais c’était là, notre marque de fabrique en quelque sorte. Alors on n’allait pas changer ça, pour rien au monde. « T’es le meilleur bae. » Il m’en faut peu de toute façon pour le complimenter, il le sait tout aussi bien. Je souris, doucement et le contemple. Avec Bae, je ne sais pas, je ne l’explique pas. Il n’y a pas de barrière. Non vraiment. Si j’ai envie de venir dormir avec lui, je le fais. Je n’ai aucun secret avec lui. Si ce n’est peut-être mon corps. Depuis que j’étais devenue une « femme » me changer devant lui … Non. Pourtant petite quand j’étais toute plate aucun souci. Le monde des femmes. « Tu trouves ? » J’hochais la tête. « Ben oui. T’es le plus beau de tous. » Et c’est vrai ! Y’avait pas plus beau que Bae ! Il allait en faire tomber des filles… Il devait déjà en faire tomber… Je ne savais pas trop au lycée, ce que les filles en pensaient, mais peut-être qu’il avait déjà eu des confessions ? ça me rendait curieuse tiens. Finissant par l’attraper par la main, je le tirais pour qu’on aille plus vite au temple. C’était marrant. J’aimais courir, m’amuser avec lui. Parce qu’avec lui, ma vie semblait être douce, éphémère, sans importance. Je pouvais faire ce que je voulais. Me tirant pour me ralentir, je le laissais faire alors que je tentais de récupérer mon souffle. « Je devrais prendre des photos. » Me courbant en avant je posais mes mains sur mes genoux avant de me redresser. « Fais, ça t’aidera pour tes webtoons. » Dis-je en marchant tranquillement. Le silence autour de nous, les oiseaux qui chantaient tout, je me sentais bien. Vraiment bien. C’était d’une beauté exquise, sans nom. Les petites fontaines dans le temple, les carpes, tout. M’accroupissant je regardais les poissons naviguer avant de mettre ma main dans l’eau. C’est drôle, ils viennent me manger les doigts. Riant toute seule, je me redresse avant de filer au stand de bonne aventure. Glissant une pièce dans la machine je choisissais mon signe astrologique avant de regarder le petit papier. « L’amour est plus près que vous ne le croyez. » Je fronçais les sourcils en haussant les épaules. Ma foi. S’il le dit.