alanae, aesthetic, ☾ Elle ne sait pas, elle ne sait plus. A vrai dire, elle ne cherche plus à comprendre. Figée dans cette rue bondée, son regard se pose sur les différentes silhouettes qui continuent leurs vies. Elle se sent complètement étrangère et rien que cette idée la fait doucement sourire. Cette destination est le résultat d’erreurs successives dans son parcours ; elle s’est perdue, de nombreuses fois, se retrouvant ainsi dans les rues de Byunkyo. Du moins, c’est ce qu’elle pense. C’est ce qui est inscrit sur une petite pancarte l’indiquant. Se pinçant les lèvres dans une frimousse inquiète, elle sort son iPhone de sa poche, déverrouillant l’écran et changeant, sans le faire exprès sa musique. C’est sur les premières notes de Everytime de Queen Spears qu’elle active le GPS de son iPhone, lui indiquant sa position exacte. Byunkyo. Ses épaules s’affaissent et elle grimace, fronçant le bout de son nez alors que ses lèvres de retroussent. Bon, maintenant qu’elle est là, autant en profiter. De toute façon, il est sûr que si elle doit rentrer, elle prendra un taxi, quitte à payer le prix fort. De base, elle devait traîner dans Chuo, perdue dans ses pensées et la contemplation des alentours, elle s’est retrouvée ici. Rangeant son iPhone dans la poche de sa veste en cuir, elle y fourre par la même occasion ses mains après avoir réajusté son sac à dos. Relevant le visage vers le haut des immeubles, elle sent une légère brise lui chatouiller le cou. Elle frissonne légèrement et se remet en marche.

Avec le temps, elle avait appris à relativiser sur son manque d’orientation. Acceptant l’idée que même en allant chercher quelques courses, elle réussissait à se perdre. Alors peut-être que ça devait être comme ça, que ses pas la guidaient vers quelque chose de toujours plus grand que sa petite vie, sa petite routine personnelle. Son regard croise une pancarte et un sourire se dessine sur ses lèvres pulpeuses, elle réussit à déchiffrer les écritures non sans mal avant de taper l’adresse sur son GPS pour se mettre en route. Un cirque. Elle était curieuse. Le cirque d’ici était-il comme les cirques chez elle ? Avec ces choses qu’elle fuit au plus haut point ? Dont elle n’arrive pas à prononcer le nom sans avoir une image horrible dans la tête ? C’est avec une certaine quiétude qu’elle traîne son corps refroidit vers sa destination.

Le corps de l’italienne s’arrête à l’entrée du cirque, elle est presque un peu trop ébahit par la structure. Sans attendre, elle paye sa place et pénètre dans l’enceinte. Est-ce qu’il y a des animaux ? Où est-ce un cirque d’acrobates ? Elle ne peut y répondre. S’aventurant, le cœur léger, l’esprit rêveur, elle ne cesse de prendre des photos souvenirs, jusqu’à ce qu’elle tombe sur une silhouette. Elle déglutit difficilement, son cœur manque un battement. Elle abaisse son iPhone pour mieux le voir. Elle a l’impression que ce moment lui était destiné, la chanson Perfect Stranger de Jonas Blue résonne dans ses oreilles. Elle ne lâche nullement son regard, presque hypnotisée. Il n’est qu’à quelque mètre d’elle. Elle le dévisage, le fixe intensément.

TENUE , ☾ Les nouvelles lentilles de contact d’Alak sont enfin arrivées. Il pouvait dire adieu à ses bouts de verres qui ne faisaient que combler la perte des anciennes. Bien qu’on lui ait dit à plusieurs reprises qu’il n’était pas moche avec des lunettes, il ne pouvait accepter d’être vu avec une monture sur le bout du nez. C’était quelque chose de trop personnel. De plus, on lui avait interdit de faire des acrobaties tant que ses lentilles n’étaient pas arrivées. C’était surtout pour ça qu’il se maudissait d’avoir perdu maladroitement et surtout bêtement les anciennes. Avec l’aide de son chef de troupe, Alak avait fait commander de nouvelles lentilles. Mais même en les ayant commandées en mode « express », l’attente était dure. C’était synonyme d’horreur et d’ennuie pour le jeune acrobate. Pendant que ses camarades s’entrainaient, il était en standby à veiller à leur sécurité, ou à leur chercher les serviettes ou des bouteilles d’eau. Ce n’était pas une tâche ingrate mais la pile électrique qu’était Alak ne pouvait se contenter que de ça. Il avait besoin d’action et surtout d’aller sur scène. Alors ce fut la délivrance totale lorsque son chef est apparu avec ses lentilles. Malheureusement, c’était mort pour le jeune acrobate d’aller sur scène à la prochaine représentation. Il allait encore devoir s’occuper des préparatifs entre les différents numéros. La seule chose qui le réconfortait était que ce serait la dernière fois.

Après avoir reçu le colis, le Thaïlandais file dans les toilettes les plus proches. Il se lave rapidement les mains et dépose ses lunettes sur le lavabo. Sifflotant, il ouvre la boite protectrice de son nouveau bébé. Il ne voit toujours rien mais il suffit d’un petit instant pour que sa vue soit de nouveau opérationnelle. Un immense sourire s’affiche sur son visage et il cligne d’un œil à son reflet. Alak est de nouveau dans la place. Il range ses lunettes dans sa poche de pantalon et se dirige vers le dortoir. Il a encore du temps avant la prochaine représentation et c’est pourquoi il préfère ranger ses lunettes avant qu’il ne les perde pour de bon. D’humeur particulièrement joyeuse, il se faufile à travers les membres de la troupe avec un grand sourire. De temps en temps, il tapotait sa main sur leurs épaules pour leur donner un peu de courage. C’était une chose courante chez Alak et c’est la raison pour laquelle les membres de sa troupe n’étaient pas surpris. Il se dépêche de ranger la paire de lunette dans le tiroir de sa table de chevet avant de quitter les dortoirs. Il était motivé et déterminé. La prochaine fois, ce sera lui qui sera sous les lumières des projecteurs. En attendant, il file rejoindre les autres pour les aider du mieux qu’il pouvait.

Le spectacle allait bientôt commencer. Alak court dans tous les sens, ce travail dans les coulisses était bien plus stressant que d’aller faire son numéro sous les yeux éblouis des spectateurs. Ce n’est que lorsque les spectateurs commencent à entrer qu’il pouvait enfin se poser. Il prend le temps de souffler un coup. Sentant soudainement le regard sur lui, il tourne la tête. Une jeune femme était en train de le fixer. Est-ce qu’il avait quelque chose sur son visage ? Elle le connaissait ? Il la connaissait ? Le thaïlandais ne savait que faire. Il tourne plusieurs fois de la tête pour vérifier qu’elle le regarde lui et pas un autre. Et à chaque fois, il arrive à la même conclusion. Elle était en train de le fixer lui. Intrigué, il s’approche de l’inconnue.

« Je peux t’aider ? demande-t-il avec son adorable accent. …Ou alors, j’ai quelque chose sur la figure ?  »

Il accompagne ses mots avec un léger rire. C’était une façon douce et humoristique de lui signaler qu’il avait capté son regard. En même temps, difficile de passer à côté lorsque de telles prunelles vous fixent.

alanae, aesthetic, ☾ Elle rit intérieurement, c’est cliché qu’elle se dit. Cette impression que le monde s’est arrêté de tourner. Son regard posé sur lui, cette sensation d’avoir le souffle coupé. Comme si tout était destiné, que ses pas l’avaient mené à lui. Pourtant, elle s’en amuse. Le monde ne s’est pas arrêté, elle s’est juste figée en plein milieu de l’allée, ce sont les autres qui continuent d’avancer, gênés de sa présence. Elle a le souffle coupé, oui, il est beau, beaucoup trop beau pour se monde, mais ce n’est pas ça. Idiote qu’elle est, elle a oublié d’expirer et de reprendre sa respiration. Ses pas l’ont mené ici, résultat d’une perdition continuelle. Et puis cette musique, sérieusement ? Quelques secondes s’écoulent avant qu’elle n’expire l’air coincé dans ses poumons pour enfin respirer normalement. Toujours arrêtée, elle ne le quitte pas du regard. Elle ne bouge pas, elle reste là, à le contempler. Bien qu’elle n’en est pas l’air, c’est une fille avant tout, et si d’ordinaire elle préfère considérer les garçons comme des amis, il lui arrive de se retrouver dans ce genre de situation. Et évidemment, le mot discrétion ne colle absolument pas avec elle. Alors évidemment, elle se sent grillée lorsqu’il capte son regard et qu’il se retourne plusieurs fois. Naturellement, elle fronce légèrement les sourcils, un sourire amusé sur les lèvres. Et il s’agrandit un peu plus lorsqu’il prend les devants pour s’avancer vers elle.

Il y avait une chose –parmi tant d’autre, qu’il fallait savoir sur elle, c’est qu’elle ne reculait devant rien. Si certaines filles auraient pris la fuite, elle non. Ses mains forment des points dans les poches de sa veste. Elle le voit lui parler, mais avec sa musique, elle n’entend que la moitié de ses mots. Retirant rapidement ses écouteurs, elle a le temps de l’entendre lui demander s’il avait quelque chose sur le visage. Fronçant ses sourcils, elle inspecte ce visage un peu trop beau et secoue la tête négativement. Son accent est mignon, son rire aussi. En fait, tout est mignon chez lui. Elle hausse les épaules.

« .non rien. on t’as déjà dit que t’étais canon ? genre super beau ? » lâche-t-elle comme si c’était tout à fait normal. Du moins, pour elle, oui. Elle enlève ses mains de ses poches et croise les bras contre sa poitrine. Elle penche légèrement la tête sur le côté, un petit sourire moqueur sur les lèvres. « .je m’appelle hanae et toi, mon cher, j’ai le plaisir de t’annoncer que tu deviens mon crush. » elle lève ses mains en l’air et forme un cœur avec ses pouces et ses index. Cette fille n’avait aucune gêne.  

TENUE ☾ Alak n’a jamais été très perspicace mais il ressent soudainement l’étrange sensation d’être observé. Devinant où se trouve la source, il tourne la tête du côté de la jeune femme immobile. Leurs regards se croisent un instant. Le Thaï vérifie plusieurs fois s’il est bien celui qu’on regarde avant de plonger son regard dans celui de la demoiselle. Une seconde, deux secondes. Aucun des deux ne se décide à bouger. Généralement quand une personne en fixe une autre, au moins une des deux dévie le regard, voire même les deux quand leurs regards se croisent. Mais pour une personne dont le métier est d’attirer l’attention, Alak ne se sent pas embarrassé ou gêné de subir le regard d’un autre, malgré l’intensité de l’échange. Une jeune femme était en train de le fixer et tout ce qui l’importe est d’en connaitre la raison. Il avait surtout peur d’avoir un truc sur le visage mais un membre de sa troupe lui aurait dit si c’était le cas. L’acrobate n’a pas une très bonne mémoire, c’est donc tout aussi probable qu’ils s’étaient déjà parlés mais dont l’échange ne lui revenait pas en tête. Peut être qu’elle lui en voulait de ne pas l’avoir salué plus tôt ?

Tant de questions sans réponses. Et le moyen le plus rapide et le plus efficace est d’aller directement demander à la jeune femme en question. Alak n’était pas timide et n’avait pas peur de l’inconnu. Il réduit la distance les séparant mais l’inconnue ne bougeait toujours pas, si ce n’est que le charmant sourire qui s’étire sur son visage. Il ne voit pas les écouteurs – surement bien trop concentré sur les prunelles, et entame la discussion. Même si ce n’était jamais facile de parler dans une autre langue que l’anglais, il n’avait pas peur de discuter. On a toujours était gentil et patient avec lui, même les inconnus.

Face à de tels propos, son visage reste figé en un sourire. Il n’était pas très sur d’avoir bien compris ce qu’il s’était passé. Avait-il mal entendu ? Est-ce qu’elle venait réellement de le complimenter ? Il cligne plusieurs fois des yeux, ébahi par la situation. Cette demoiselle n’a pas de filtre. Alak n’est pas du genre à s’arrêter sur ça, mais ça reste tout de même surprenant. Il lache un rire gêné avant de passer la main dans les cheveux. « Eu…Non. Mais merci. » Du moins, pas dans ses souvenirs les plus récents. Il a déjà été complimenté plusieurs fois pour son physique mais elle est la première à le dire de façon aussi soudaine et directe. Elle est surtout la première femme qui lui exprime clairement son intérêt pour lui. Son comportement est mignon. Elle est mignonne et jolie mais Alak est gay. Malgré toutes les bonnes intentions, le Thaï ne pourrait l’accepter comme elle le souhaiterait. Même s’il acceptait totalement son orientation sexuelle, il ne le criait pas sur tous les toits non plus. Surtout qu’ils sont dans le cirque et dieu sait si Hanae accepterait le fait qu’il soit gay ou si elle préférerait créer des problèmes à la troupe. Elle ne semble pas méchante mais il ne peut prendre ce risque. Il déglutit. Il se met à éviter son regard, cherchant un moyen de ne pas la blesser dans ses propos. Son regard revient vers elle. « Je suis désolé, mais je ne cherche pas à être dans une relation. » Il lui sourit faiblement pour adoucir le choc. Il ne veut pas briser le cœur d’une pauvre fille mais laisser trainer en longueur est plus cruel, surtout si on sait d’avance que ce n’est pas possible.

alanae, aesthetic, ☾ Ses mots s’échappent de sa bouche, mettant un sens sur ses pensées. Il est canon, non, mieux, il est beau. Et plus il est proche, plus cette réalité la frappe en pleine gueule. Elle est franche, elle ne passe pas par quatre chemins, elle ne prend pas de détour. Elle a toujours été comme ça. Parler sans réfléchir est son quotidien, son mode de communication. Elle est transparente, elle n’a aucun filtre. Pourtant, elle devrait s’abstenir. Garder un peu de mystère, mais elle n’y arrive pas. Il est gêné et son air la fait un peu plus sourire. Non ? Etonnant, elle fronce légèrement les sourcils. Quoi, les filles d’ici ont de la merde dans les yeux ? C’est une fille, pourtant la mentalité de cette espèce que représente la gente féminine est un mystère pour elle. Sa langue claque de nombreuses fois contre son palais en guise de réponse. Croisant les bras contre sa poitrine, elle fait éclater la vérité. C’est officiellement son crush. Sans le connaître, comme ça, crush aux premiers regards. Elle ne perd pas de temps. Elle tend sa main mais la récupère rapidement. Elle lit ses traits, il fuit son regard. L’italienne se pince les lèvres, un regard inquisiteur se pose sur cette silhouette masculine. Lorsqu’il se décide à reposer son regard sur elle, une phrase s’échappe de sa bouche.

Elle ne sait pas si elle doit pleurer ou rire, sûrement pleurer de rire. Il est mignon, même lorsqu’il s’excuse et qu’il rejette sa proposition. La jeune femme couvre sa bouche de sa main et se met à pouffer discrètement de rire. Oui, elle a un crush sur lui, pour autant, elle n’attendait pas forcément de réponse. « .non vraiment, t’es trop mignon. » fit-elle avec une moue attendrissante. Elle serait presque touchée de son rejet. « .t’es juste un … mon crush. » elle hausse les épaules avant de fourrer ses mains dans les poches de sa veste. Un sourire sincère sur les lèvres. « .j’viens d’arriver ici et je ne recherche en aucun cas une relation. » ce qui était vrai, en réalité, elle n’a jamais vraiment cherché. Vu qu’elle n’a jamais été dans une relation, elle ne sait même pas ce que ça fait d’être amoureuse, sauf la version des livres bien trop édulcorés à son goût. « .et puis tu sais, un crush c’est du one side, j’attends rien de toi hein ! » c’était ce qu’elle avait toujours pensé, elle avait rarement vu ses amies finir avec leur crush. Alors avec le temps, elle avait déduit que c’était juste une attraction éphémère envers quelqu’un. « .mais merci, lâche-t-elle de façon théâtrale, sa main posé sur son cœur. .de ne pas m’avoir dit que j’étais moche. » elle rit presque à sa connerie, mais c’était du vécut. Certes, elle n’avait rien demandé, elle avait juste eu le droit à un « elle ? non merci, elle est trop moche ». Elle avait douze ans. Et il avait raison, elle n’était pas jolie en ce temps là.

TENUE ☾ Amusé ? Embarrassé ? Cette fille avait réussi à rendre bouche bée notre intrépide Alak. D’habitude, c’était lui qui surprenait les autres par ses propos sans queue ni tête, plus ou moins . Mais Hanae est d’un tout autre niveau que lui. Elle n’a pas peur et fonce tête baissée. Elle est fun comme fille et c’est la première fois qu’il rencontre une personne comme elle. Les autres avaient une façon moins directe de complimenter le physique du Thaï. Ça arrivait qu’on flirte avec lui lorsqu’il était dans un bar, entouré d’amis. Mais c’est bien la première fois qu’on vienne l’aborder ainsi dans le cirque, surtout en début de spectacle pendant un jour où il ne va même pas monter sur scène. En tout cas, ça fait plaisir, bien que ça le gêne un peu devoir la rejeter après cet acte, qu’il qualifie de courage. Ça aurait surement très bien marché avec un autre, car après tout, Hanae est jolie, même pour un gay tel qu’Alak. Mais malheureusement pour elle, elle est tombée sur une personne qui n’est pas attirée par les filles. Et quitte à briser ses espoirs, autant le faire plus tôt pour qu’elle ne perde pas son temps avec lui.

Hanae semble plutôt bien prendre le refus d’Alak. Elle en rigole même. Un sourire gêné s’affiche sur son visage. C’est bizarre mais il préfère ça que de la voir pleurer devant lui. Mais elle a l’air d’être assez cool et elle finit par mettre à l’aise Alak. Il est mignon. S’il y a bien une chose qu’il pourra retenir de cette rencontre – en plus du côté cool d’Hanae, c’est qu’elle le trouvait mignon... Et qu’il était son crush. La suite des mots rassure l’acrobate. Au moins il ne lui avait pas brisé son cœur. Elle lui explique sa perception du crush et ça rend surprend, dans le bon sens, le garçon. Ses yeux pétillent d’admiration et il n’est qu’à un pas d’applaudir la jeune demoiselle. Hanae est définitivement cool. Elle est classe et semble débordée de confiance. Merci ? Là il ne comprenait pas. Elle venait de le remercier de l’avoir rejetée ? « Tu n’es pas moche. » Elle a un beau visage et a du charme. De plus, son côté fougueuse attire beaucoup. Alak est lui-même envouté par le caractère d’Hanae, mais cette attirance est loin d’être celle qu’elle souhaite. « Ne t’inquiète pas, tu finiras par trouver un amour réciproque.  » Ça ne fait aucun doute. « Je m’appelle Alak.  » Avec tout ça, il avait complètement oublié de se présenter. « Moi, je trouve que tu as trop la classe.  » Un sourire sincère s’étire sur ses lèvres. Elle avait été honnête avec lui, alors c’est à son tour de lui dire ce qu’il pense.

alanae, aesthetic, ☾ La situation la faisait sourire. Elle était franche, dans n’importe quelle circonstance mais jamais elle n’avait avoué une telle chose à un mec. Non, elle se contentait juste de les trouvais mignons de loin, de fantasmer sur eux mais ça s’arrêtait là. Ils ne s’arrêtaient jamais sur elle, même encore aujourd’hui, ils continuaient de passer leur chemins comme si de rien était. Pourtant non, elle n’était pas moche, elle n’était pas la plus magnifique non plus mais elle se trouvait tout de même jolie. Et Hanae était arrivée à un stade où elle ne cherchait pas à se faire complimenter, elle n’avait pas besoin d’un mec pour exister. Si elle aimait sa propre image, alors c’était tout ce qu’elle avait besoin pour avancer. Elle sourit, timidement quand même lorsqu’il lui dit qu’elle n’était pas moche. « .mais je ne suis pas jolie non plus ? » elle pousse le bouchon un peu trop loin, juste pour le gêné un peu plus. Elle fronce les sourcils d’un air inquisiteur avant de détendre ses traits et sourire, faisant rebondir ses joues. « .tous les chemins mènent à Rome comme on dit. » lâche-t-elle en haussant les épaules. Oui, elle le trouvera, ou plutôt, il la trouvera. Elle ne cherche plus, on lui tombe dessus et quand bien même, elle n’est pas très douée niveau orientation alors elle risque de se perdre en chemin. Vaut mieux laisser ce côté-là à son futur amour. Elle s’amuse intérieurement de sa connerie. « .enchantée Alak. » ravie de pouvoir mettre enfin à nom à son crush. Elle pouffe de rire avant de faire un hirflip raté volontaire. « .j’sais. » dit-elle en se prenant pour Beyonce. Elle rit avant de se reprendre.

Elle jette un regard derrière Alak, se posant sur le chapiteau. « .t’es aussi venu voir le spectacle ? parce que j’crois qu’on va être en retard ! » dit-elle presque soucieuse de ne pas pouvoir y assister si ils traînent trop ici. Et ce serait dommage parce que maintenant, elle avait vraiment envie de le voir. « .tu crois qu’il y a des animaux ici ? j’adore les animaux, surtout les chevaux. » elle s’emballe, elle parle trop, mais elle s’en fout. Hanae c’est du 50 % idk, 50 % idc. Elle vit au jour le jour et parle ses pensées comme elle respire, vite et passionnément.

TENUE ☾ Qui n’aime pas entendre dire qu’on est beau ? Flatterie ou pas ça faisait toujours plaisir. Alak n’est pas superficiel et ne vit pas pour se faire complimenter mais il savait apprécier ce plaisir. Il n’y a pas de mal à être content d’entendre qu’on le trouve beau, bien que ce soit tout de même assez gênant vue la manière dont la jeune femme l’a approché. Et c’est surement parce qu’Hanae est une femme qu’il trouve ce comportement mignon. Un homme lui aurait dit la même chose, il aurait assurément pris différemment cette approche. Il ne l’aurait pas rejeté de cette façon. Il ne veut pas la blesser. Même s’il est vrai qu’il ne la trouve pas moche. Jolie ? Elle l’est. De toute façon, Alak n’est pas du genre trouver une personne pas jolie. Il pense que chacun possède son propre charme qui les rend beau. Le truc, c’est que Hanae est une fille et que le jeune thai aime les hommes. Surtout que le moment est encore mal choisi pour lui d’avoir une relation. L’expression d’Hanae échappe au garçon. Il ne maitrise pas assez bien le japonais pour pouvoir comprendre tous les proverbes mais comme elle ne semble pas attendre une réponse de sa part, il se contente d’acquiescer d’un sourire passe partout. Ça ne pouvait être qu’une bonne expression non ?  

Il connait le nom de la demoiselle et ça lui parait évident de lui dire le sien. Il ne cache pas le fait qu’il la trouve unique et débardant de coolitude. Il rit avec elle en voyant son comportement. Il se demande si les gens le trouvaient aussi drôle à être débordant d’énergie comme elle. Quoi que, elle est bien plus imposante que lui, dans le bon sens du terme, bien entendu. Il regarde rapidement l’heure sur un cadran présent. Effectivement, le spectacle allait bientôt commencer. « Je travaille ici. Je suis un acrobate mais je ne fais pas parti de la représentation d’aujourd’hui.  » Tout ça, à cause de sa maladresse. « Viens, il est encore temps. » Alak commence à avancer. « Je t’emmène à une place VIP.  » « …pour me faire pardonner » faillit il dire. Se remémorant de la question d’Hanae, il finit par répondre tout en se dirigeant vers les places. « On a surtout des chevaux. Mais on a aussi des félins.  » Pour le numéro des dompteurs de tigres. « Quels numéros tu préfères ? [/color][/b] » Parler ne dérange pas Alak. Lui aussi il aimait discuter, même si généralement il n’arrivait pas à comprendre parfaitement le japonais. « Tu ne sembles pas connaitre notre troupe. Puis-je te demander comment tu nous as trouvé ? Tu voulais juste voir un cirque ? » Il salue au passage des membres de sa troupe. Arrivés devant les belles places de devant, il patiente devant pour laisser Hanae s’installer. «Installe toi et apprécie le show. Je dois retourner dans les coulisses. Si jamais on vient te demander pourquoi tu es là, dis que je t’ai amené ici. Mais je le dirai aux autres pour t’éviter des problèmes. Et si tu en as envie, je pourrai t’emmener voir les chevaux après. » Alak est le genre de personne à montrer l’endroit où il vit sans aucune méfiance envers les autres. Et puis, elle lui avait donné une bonne première impression pour se méfier d’elle.  

alanae, aesthetic, ☾ Elle s’amuse, elle s’enchante, elle est comme une enfant Hanae. Elle a les yeux qui débordent de malice, ses pupilles abyssales qui sont dilatées de plaisir, le sourire toujours aux lèvres. Elle se sent bien Hanae, même si elle vient de dire à un parfait inconnu qu’il est magnifique, même si elle vient de se prendre un vent. Pour elle, ce n’est rien. La vie est trop courte pour qu’elle s’attarde sur des choses négatives. Le regard rêveur, la parole facile, le débit important. Elle questionne, elle parle, ses mots se calquent sur ses pensées brouillonnes. Et puis ses yeux s’ouvrent comme des petites loupes, sa bouche forme un petit o et soudain, elle a le palpitant qui s’agite. Il travaille ici, prête à taper des mains comme une otarie, elle s’arrête à temps lorsqu’il lui dit ne pas faire partie de la représentation. Et puis elle boude, elle fronce le nez, les sourcils, elle pince les lèvres, elle n’est pas contente. Malheureusement, elle n’a pas le temps d’exprimer son mécontentement verbalement, il l’invite. Docile comme un chaton, elle le suit, le sourire sur les lèvres. Elle a l’impression d’être importante, d’être quelqu’un. Comme si elle jouait un rôle, elle se met à marcher tout doucement, à pas de souris, ses mains autour des lanières de son sac. Les lèvres pincées pour empêcher tout gloussement ou mot s’échappés. Une place Vip. Rien que pour elle. Même si son nom de famille lui apporte bien plus que ça, pour une fois, dans sa vie, elle a vraiment l’impression de gagner le jackpot. Elle le suit de près, l’air satisfait sur le visage qu’elle pourrait même jouer la comédie en balançant ses cheveux par-dessus son épaule comme dans les films. Et puis non, parce qu’elle redevient cette gamine, cette amoureuse des chevaux. « .des chevaux ? vraiment ?! j’fais de l’équitation depuis des années. » mais elle a le cœur meurtrit, soudainement, parce qu’elle n’aime pas voir les animaux en cages. Elle est contradictoire, elle aime les voir, mais pas enfermé. « .je ne sais pas à vrai dire, je suppose que c’est le numéro qui me fait le plus frissonner. » elle est franche et lucide. Elle ne dira jamais aimé quelque chose pour faire plaisir. Si elle n’aime pas, elle le dira, si elle l’aime, elle le fait savoir. Elle secoue la tête. « .non, je suis là depuis peu, à vrai dire, j’viens d’arriver à tokyo, toute ma vie, j’ai vécus aux états-unis. » et sa terre natale lui manque, terriblement. Ils sont arrivés, les étoiles dans les yeux, Hanae prend enfin sa place et s’installe, le sourire aux lèvres alors qu’elle ne cesse de le remercier. « .d’accord. » dit-elle simplement alors que son regard se perd déjà sur cette piste encore inoccupée.

Le jeune homme prend enfin congé, et la jeune femme, les yeux pétillants se laisse bercer par les musiques, les couleurs et les voltiges des acrobates. Elle ne perd pas une miette, suit le fil du spectacle à la loupe. Le temps passe, elle ne s’en rend pas compte. Jusqu’à ce que quelqu’un se mette en travers de son chemin. Elle se décale sur les côtés, essayant de regarder le spectacle, mais rien n’y fait. Un homme se tient en face d’elle, pas très commode. Elle déglutit difficilement, mais ce sourire, elle ne le quitte pas. Toujours placardé sur son visage de poupée. Il lui demande sa carte. Elle pince ses lèvres. Il est pressant, trop pressant, ce qui commence à l’irriter. Elle inspire profondément, les regards commencent à se tourner vers elle. Elle n’aime pas ça, attirer l’attention. « .je suis désolée, je ne l’ai pas, je suis venue avec … Alak. » il croise les bras et Hanae lève les yeux au ciel, cette posture de supériorité ne lui fait aucun effet. Il fait un signe de tête, mais elle s’en fiche. Tant qu’il ne pose pas la main sur elle, tout va bien.

TENUE , ☾ Ça n’avait pas l’air de lui poser problème d’emmener une personne fraichement rencontrée dans le carré d’or. Il voulait rendre Hanae heureuse, l’émerveiller par la magie du cirque. Ce n’était pas une question d’orgueil mais parce qu’il aimait faire plaisir aux autres. Il lui en fallait peu pour accorder sa confiance aux autres. Et puis, Hanae était une personne agréable. Il suffisait de voir comment elle réagissait pour le savoir. Oui, Alak était naïf. Et quand deux enfants se rencontrent, la partie était loin d’être terminée. Parler de chevaux plaisait visiblement à la jeune femme. Elle avait presque les étoiles à la place des yeux. A cette observation, le sourire d’Alak se fit plus grand. Cela ne lui posait pas problème d’emmener sa nouvelle amie voir les chevaux. Ils n’étaient peut être pas dans un près, mais ils avaient de grands box individuels. Quant aux félins, ils étaient obligés, pour des règles de sécurités d’être dans des cages, mais ils n’étaient pas maltraités pour autant. La troupe ne s’appelait pas le Happy Virus pour rien. Les artistes ainsi que les animaux étaient tous heureux de vivre au sein de la troupe. « Oh ? En compétition pour par plaisir ?  » demanda-t-il avec son accent. Le thaïlandais pouvait monter à cheval, mais rien à voir avec le dressage des grandes écoles d’équitation. Il savait tenir sur un cheval quelle que soit l’allure et de la voltige. C’est pourquoi, il ne disait jamais qu’il savait faire de l’équitation mais simplement être sur un cheval. Alak susurra un grand « hmmm » comme s’il pouvait comprendre les paroles de la jeune femme. Ça n’avait de secret pour personne, les tours les plus impressionnants étaient ceux qui avaient une certaine dangerosité dans l’exécution du numéro. « Donc tu sais parler anglais ?  » dit il dans la langue de Shakespeare. Contrairement au japonais où Alak présentait des lacunes, il était à l’aise avec l’anglais. Il risquait même d’être encore plus bavard s’il se mettait à parler anglais. Il installa sa prestigieuse invitée et s’éclipsa dans les coulisses.

Pressé, il n’avait pas vu qu’il avait pris autant de temps à parler avec Hanae. Il se dépêcha de faire les dernières préparations. Tête en l’air, il oublia d’avertir la présence de son amie aux camarades qui s’occupaient des places. Ce n’était que lorsqu’on n’eut plus besoin de lui, c’est-à-dire vers la fin du spectacle, qu’il se souvint de ce qu’il avait oublié. Le thaïlandais quitta les « coulisses » et se dirigea vers le carré d’or, où il avait laissé son amie. Heureusement pour lui, il arriva à temps pour éviter le malentendu. La raison pour laquelle Hanae fut dérangée était qu’il y avait eu l’entracte entretemps. L’acrobate tapa amicalement l’épaule de son collègue. Après un bref regard, un signe de tête complice, puis un sourire charmeur, le collègue laissa enfin Hanae tranquille. L’acrobate vint s’assoir à côté de la jeune femme. « Désolé, j’ai complètement oublié de les prévenir.   » La mémoire de poisson rouge d’Alak était aussi populaire que ses numéros d’acrobaties. « Alors ça te plait pour le moment ?  » Il restait encore une petite demi-heure avant que le dernier tour arrive.