TENUE † Les vacances d’été étaient passées super vite. A une allure un peu trop avancée. J’avais envie de retourner aux Bahamas, mais ce n’était pas possible. Le retour avait été… Fatiguant… J’avais pris six kilos, ma mère m’avait incendié, et en plus de ça, ma peau était bien trop bronzé. J’avais laissé courir, préférant ne pas répondre. J’avais d’autres priorités en ce moment. Comme par exemple, Bae. On sortait ensemble, oui ou non ? Je ne comprends pas… Depuis quelques mois j’avais l’impression que c’est lui qui voulait le plus sortir avec moi… Et là, je me retrouvais, bêtement dans une impasse. Sans aucune réponse. Ca faisait bientôt trois mois, et je commençais sérieusement à m’énerver sur ce sujet-là. Sortant de mon cours, j’attrapais mon sac avant de me diriger vers la cafeteria. Je rêvais que d’une chose. Une énorme bubble tea. Soupirant, les mains dans les poches, je m’y dirigeais pour commander, l’une des grandes tasses avant d’attendre que ma commande soit prête. Je ne savais pas trop comment faire parler Bae, comment le faire sortir de sa bulle. On devait poser des mots sur notre relation, on ne pouvait pas continuer ainsi. Ou alors est-ce moi qui en demande trop ? Payant ma boisson, je pris la tasse avant de percer l’opercule avec la grande paille. Aspirant quelques secondes, je quittais le bâtiment avant de marcher dans la cour. Trainant un peu les pieds, je vis au loin mon soit disant petit-ami. L’observant quelques instants, je finis par détourner la tête. Je ne sais pas trop s’il m’a vu, je pense que si, mais tant pis. Agacée, je tournais vers la droite, histoire de l’éviter. M’engouffrant dans la section médecine, je longeais les bâtiments en pressant le pas. Je n’avais pas envie de le voir, parce que sinon, j’allais m’énerver pour de bon.

TENUE † Quand je pense aux vacances, j'ai plutôt l'impression que ce n'était qu'un rêve. Un long rêve. Et que là, je me réveille et remarque qu'en fait, ce n'était pas un rêve, mais bel et bien la réalité. Depuis notre retour à Tokyo, je n'ai pas su quoi dire à Sumiyo sur notre relation. Comme je l'ai dit, j'ai la sensation d'avoir vécu des mois dans un songe éphémère et que la réalité se prête peu à notre univers. Sommes-nous ensemble ? Est-ce ma petite amie ? Puis-je seulement la considérer comme mienne ? Quand je m'imagine avec Sumiyo, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce n'est pas vrai, ou qu'elle est promise à un avenir qui ne m'inclus pas. C'est une idole, une star de l'écran et de la scène, un modèle pour des shooting, une image à formater par sa mère. Bref, rien qui ne me concerne réellement. C'est stupide, après ce qu'on a vécu aux Bahamas tous les deux... Pourtant oui, je suis toujours dans ma bulle, dans mon monde en noir et blanc. J'ai plutôt la sensation de vivre ma vie comme dans un manga, avec une trame bateau et des obstacles à chaque page qui se tourne. ça devient grave, mais je ne réalise pas à quel point ça nous pénalise, et surtout à quel point cela énerve Sumiyo. D'ailleurs je la vois au loin, buvant dans une tasse en plastique, sauf qu'au lieu de venir dans ma direction ... Elle change de route. M'a-t-elle vu ? Que peut-elle bien faire dans la section médecine ? L'espace d'une seconde, j'ai cru qu'elle allait voir quelqu'un d'autre ailleurs... Suis-je fou ? Pour m'assurer que ce n'est pas le cas, je la suis et la rattrape aussi vite que possible. « Sumiyo ! » Appelais-je, choppant son bras entre mes doigts pour la stopper. « Où est-ce que tu vas ? C'est la section médecine. » Au cas où elle n'aurait pas remarqué. Nous sommes dans la section Art tous les deux... Pourquoi tourner là ? Je ne remarque même pas qu'elle m'évite, ni qu'elle pourrait se mettre en colère contre moi. De mon point de vue, je n'ai rien fait de mal, rien fait qui pourrait l'énerver à ce point-là. « Tu vas voir quelqu'un ? » Juste pour m'en assurer, pour ne pas me faire de film.

TENUE † Je l’admettais, je fuyais un peu Bae, ce n’est pas ma faute, c’est entièrement la sienne. Il n’a pas assuré pour le coup. Vraiment pas même. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça ? Est-ce parce que notre relation a évoluée qu’on devient lui comme moi totalement impatient et abruti ? Je ne sais pas du tout, mais tout ça est en train de me peser. Parce que plus je pense à lui et plus il me manque. Pourtant, j’ai envie de le punir et de lui faire comprendre qu’il devait un peu se bouger aussi pour qu’on n’en vienne pas à faire un retour en arrière dans notre relation. Si un retour en arrière est encore possible. Des meilleurs amis peuvent-ils le redevenir après avoir été en couple ? Ce n’est pas un peu bizarre ? Je n’ai pas envie de perdre Bae, c’est agaçant quand j’y pense. Et c’est bien pour ça que quand je le vois au loin, je ne peux m’empêcher de bifurquer ailleurs, me retrouvant alors dans l’allée de la section médecine. Je ne sais pas trop ce que je fous là, mais je suis ma route. Je ne veux pas croiser Bae. Hors de question. Pour autant, je l’entends m’appeler. Pas le temps d’ignorer, il avait dû courir. Je me retrouvais face à lui. « Où est-ce que tu vas ? C'est la section médecine. » Je regardais l’allée et les bâtiments avant de boire un peu de ma boisson. « Tu vas voir quelqu'un ? » J’hochais la tête de façon positive. « Je comptais voir un senpai oui. » Ce qui est totalement faux. Est-ce que je connais au moins quelqu’un en médecine ? Même pas. Au secours. « Pourquoi ? Tu voulais me voir ? Qu’est-ce qu’il y a ? » Demandai-je en soupirant de façon lasse. Je sais pas ce qu’il veut, mais si ce n’est pas pour mettre des mots sur notre relation. C’est mort.

TENUE † Peut-être est-ce Sumiyo qui est trop exigeante ? Nous n'avons jamais conclus à une relation de couple, elle et moi. Je n'ai pas la sensation d'être son petit ami, ni d'avoir une date précise à me souvenir pour le jour de notre déclaration. Peut-être suis-je plus compliqué qu'une fille ? Il me faut des mots, des preuves, quelque chose de claire pour me dire que, oui je suis son copain et elle, ma copine. Or, je traîne en longueur parce que je manque d'un petit truc pour m'affirmer. Mes doutes prennent parfois le dessus sur mes convictions et à ce moment-là, je redeviens juste le Bae qu'elle a toujours connu, son meilleur ami quoi. En même temps, je ne suis pas dans la tête de Sumiyo qui semble soudainement vouloir m'ignorer et m'éviter. Sur le coup, je ne pense pas de la sorte. Je me dis que peut-être elle a quelque chose à faire là-bas et qu'elle ne m'a pas vu... Alors je lui cours après et l'arrête, l'interrogeant sur sa raison de venir dans cette section. Elle doit avoir quelqu'un à rencontrer, ça ne peut être que ça. Un senpai ? Pourquoi ça ne m'enchante guère de le savoir ? Sur l'instant, Sumiyo paraît tellement détaché que ça m'agace. Son indifférence m'irrite sans savoir pourquoi. Après tout, elle fait ce qu'elle veut... « Bah, je sais pas. Je trouve ça étrange de te voir ici. » Dans la section médecine. « Mais si tu vas voir un senpai, je devrais te laisser. » Je ne voulais pas le dire comme un reproche, mais ça été plus fort que moi. Ma voix a prit une inflexion aigri, exaspéré. « Je suppose que je ne le connais pas ? » Mine de rien, je m'interroge sur les fréquentations de Sumiyo, surtout sur le fait qu'il puisse être mieux que moi. En même temps, je la retiens un peu, me disant qu'ainsi elle ne verrait pas ce gars de si tôt.

TENUE † « Bah, je sais pas. Je trouve ça étrange de te voir ici. » Bon il n’avait pas tort du tout… C’était étrange de me voir ici… Et je ne pouvais pas le nier. Difficile. J’étais venue ici pour le fuir en quelque sorte… Et j’étais un peu dans le pétrin. Il allait me dire quoi à présent ? Qu’il voulait voir l’homme en question que je comptais voir ? « Mais si tu vas voir un senpai, je devrais te laisser. » Surprise, du fait qu’il veuille déjà me laisser, je fronçais les sourcils en laissant échapper un simple petit « ah… » J’aurais bien voulu qu’il dise autre chose. Qu’il soit jaloux ? Ou qu’il marque son territoire. Un truc dans le genre quoi. Un truc que tout homme amoureux ferait non ? J’avais l’imite l’impression qu’il était plus jaloux à l’époque quand je lui parlais de Ryoma, que maintenant. On marche sur la tête. « Je suppose que je ne le connais pas ? » Oh ? Ah ? Serait-ce une pointe de jalousie qui sort ? J’essaie d’y réfléchir à la vitesse grand V. Mais tout ce que j’arrive à faire c’est frissonner. Parce que, mentir à Bae c’est pas trop dans mes habitudes. Voire carrément pas du tout en fait. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres pour les humecter, je me rapprochais de Bae avant de glisser mon bras autour du sien. Collée contre lui, je lui souriais avant de poser ma tête sur son épaule. « Serait-ce de la jalousie ? » Demandai-je en le secouant un peu. J’essayais de le faire parler. J’aimerais bien qu’il me dise oui. Que je lui appartiens, ou que sais-je encore. Me redressant je lui souris avant de caresser sa joue du bout de mes doigts. « Non, tu ne le connais pas, mais c’est juste pour le saluer. » Susurrai-je doucement.

TENUE † Je ne vois pourquoi Sumiyo viendrait dans cette section, pour moi c'est bizarre. Ce n'est pas le genre d'endroit où elle traîne normalement, d'ailleurs c'est la première fois que je la surprend ici. Est-elle déjà venu auparavant ou c'est la première fois ? Je pourrais l'interroger, mais je m'abstient. Je ne sais pourquoi d'un coup je garde ma langue, alors que d'habitude je n'hésite pas à dire les choses. Ma meilleure amie n'a pas beaucoup de réaction, son « ah » en dit long et je n'insiste pas de suite. En vérité, ça m'agace de savoir qu'elle vient ici pour voir un autre gars. Genre, pas un gars de sa section qui pourrait être un pote, mais un type d'un truc qui n'a rien à voir avec son cursus... Comment l'a-t-elle rencontré ? Finalement, j'ouvre la bouche pour ne pas la laisser partir trop vite, ayant conscience que cela pourrait passer pour de la jalousie. En fait, c'est le cas. Je suis jaloux de ce senpai qui s'accapare mon amie. Ma petite amie ? Je n'arrive toujours pas à me faire à cette idée qu'elle puisse être plus que ma meilleure amie... Sumiyo m'agrippe le bras en se rapprochant de moi, soulevant un point qui pourrait presque me contrarier. Jaloux ? « Et si c'était le cas ? Tu irais le voir ? » J'en ai marre de jouer le parfait ami qui dit toujours amen et qui garde son avis pour lui. Ce senpai n'a pas sa place entre elle et moi, c'est tout. Sa caresse pourrait m'apaiser, mais ses paroles me font serrer les dents aussitôt. Un simple salut, mais bien sûr. « Et où l'as-tu rencontré ce senpai ? » L'interrogeais-je, avec cette impression d'être ennuyé. Si j'ai envie de la retenir ou de la tirer loin d'ici, je me contiens un minimum pour ne pas jouer le mec possessif. Une chose est sûre, je n'aurai jamais ce senpai en bonne grâce, bien au contraire. Pour moi c'est une menace.

TENUE † Je ne sais pas si je me trompe ou pas. Mais il semble être jaloux. Mais a t-il le droit d’être jaloux, alors qu’il ne sait même pas poser des mots sur notre relation ? Je reste tout de même septique à tout ça… Je ne veux pas lui faire la remarque pour autant, j’aimerais qu’il s’en rende compte de lui-même. Mais ça aussi… C’est loin d’être facile. Il semble dans son monde et ne se soucie pas de ce qui pourrait me déranger. « Et si c'était le cas ? Tu irais le voir ? » Je le regardais en fronçant un peu les sourcils. Il l’est ou il ne l’est pas ? Il est quand même bizarre Bae… « Bah j’en sais rien ? Tu ne dis pas les choses clairement. Faut deviner avec toi. » Je lui lançais la pique, volontairement. Parce que mine de rien, il m’avait tout de même énervée. Mais je ne voulais pas faire d’esclandre au milieu de l’école, là où les fans pourraient filmer. Je n’avais pas envie de finir sur le net. Je ne voulais pas que les gens me voient en colère. Ma mère ne serait pas du tout contente… « Et où l'as-tu rencontré ce senpai ? » Oui, ça c’était une très bonne question. Je n’en sais trop rien. Puisqu’il n’existe pas au final. « A l’agence. » Oui, voilà, comme ça il ne se doutera de rien. Après tout l’agence est immense et je peux y rencontrer tous pleins d’idoles, comme des trainee. Pleins que le monde ne connaît pas vraiment tant qu’ils ne sont pas déclarés officiellement. « Pourquoi ? J’ai plus le droit d’aller voir des amis ? » Je demandais au cas où. Je voulais voir jusqu’où il poussait le truc. S’il était vraiment jaloux ou pas.

TENUE † Tout est confus. Notre relation, l'intérêt de Sumiyo pour un autre garçon, ma jalousie pour ce dit Senpai, le regard des autres qui diffèrent d'auparavant. Bref, je ne suis pas toujours à mon aise. Faut qu'elle m'interroge pour que j'en fasse de même, mais sur mon propre cas. Suis-je jaloux ? Je ne me comporterais pas ainsi si ce n'était pas le cas... Je ne dis pas clairement les choses ? Faut deviner ? D'habitude, je m'en soucis pas quand elle me dit ça, mais là. C'est différent. « Je suis jaloux, ça te va ? Maintenant répond à ma question. Tu vas le voir ou non ? » Ou je dois aussi le deviner pour elle ? Non, je ne suis pas du tout agacé. Elle m'a envoyé une pique, je lui renvoie à mon tour. Comparé à elle, j'en ai rien à faire de ses fans ou de sa mère. Cette histoire concerne que ma meilleure amie et moi, pas le reste de l'école. Ce senpai, même si je ne l'aime déjà pas, je me questionne sur lui. D'où sort-il ? Qu'a-t-il fait pour que Sumiyo s'intéresse à lui ? à L'agence ? Je pouffe doucement, incrédule. « Une idole en médecine ? Ou un top-modèle ? » Ma voix se fait plus moqueuse, ce qui ne me ressemble pas. Son histoire ne tient pas la route... Pourquoi vouloir devenir idole ou bosser dans une agence avec de telles études ? La médecine, c'est très compliqué et long. « Tu fais comme tu veux. » Soupirais-je, reprenant ma respiration par le nez et avec une impression d'être irrité. Mes yeux se détache d'elle, volontairement. « Si ce n'est qu'un bonjour. » ça peut le faire. Je ne peux pas l'empêcher de vivre non plus, surtout qu'elle a des amis en dehors de moi. L'amitié, ce n'est pas une raison pour se faire la guerre... « Je peux t'accompagner ? » Comme ça je suis sûr qu'il ne se passera rien entre son senpai et elle. S'il n'y a rien entre eux, je ne vois pas le mal. Ma jalousie peut être différente des autres, quoi que un peu envahissante sur certains angles.

TENUE † « Je suis jaloux, ça te va ? Maintenant répond à ma question. Tu vas le voir ou non ? » Je le regardais, il semblait un peu s’énerver non ? Ou alors je me trompe ? Je ne sais pas trop, il est rare pour moi de voir Bae en colère… Mais là, au vu du ton qu’il emploi, je dirais qu’il est agacé… Ce que je peux comprendre, et tant mieux, il le mérite. Il ne met pas clairement les mots sur les choses… « Et pourquoi tu es jaloux ? Qu’est-ce qui t’en donne le droit ? » Ma question était un peu dur, voire méchante, mais si ça pouvait le faire réagir, sous la colère, au moins peut-être que les choses seraient mise au clair. En plus j’ai l’impression que ça se voit que je mens… Je déteste ça… Alors j’aimerais couper court à la conversation, parce que je suis très mal à l’aise. Mais Bae m’énerve alors, c’est juste pour me venger, en quelque sorte… « Une idole en médecine ? Ou un top-modèle ? » Je soupirais fortement en levant les yeux au ciel. Il n’avait pas tort, une idole en médecine ça tient clairement pas la route. Le mec n’aurait même pas le temps de bûcher… « Un top model. Bon sang mais tu ne veux pas savoir aussi son groupe sanguin et sa taille ? Je ne connais pas toute sa vie ! » Le ton de ma voix s’haussait sous la colère. « Tu fais comme tu veux. » Je plissais le nez en le regardant. Monsieur détournait le regard, ah oui ? Tsss. J’avais envie de le secouer comme un prunier. Il ne pouvait pas me dire, je t’aime ? Ou alors que j’étais à lui ? Un truc qui pouvait annoncer que j’étais sa copine ? Déjà que durant les vacances ça m’avait énervée, mais là… C’était bien pire. « Si ce n'est qu'un bonjour. » « Comme si je trainais avec les autres de l’agence… » Il ferait presque croire que je traine qu’avec eux. La blague. « Je peux t'accompagner ? » Agacée je le repoussais avant de laisser échapper un soupire assez fort. « Laisse tomber. Je vais voir personne. Ni lui, ni toi. Tu me gonfles en ce moment. T’es stupide putain Bae ! » Dis-je avant de faire demi-tour et l’abandonner là.

TENUE † Si je n'étais pas un minimum censé, je pourrais croire que Sumiyo s'amuse à m'énerver et à me rendre jaloux. Ou alors, je commence à devenir parano et je ferais mieux de me faire soigner. Dans les deux cas, je n'apprécie pas ce senpai, ni les visites qu'elle lui apporte. Dire que je suis jaloux est idiot, ce sentiment ne s'exprime pas si facilement avec des mots. Je ne devrais pas l'accepter si facilement, ni le révéler à ma meilleure amie... Mais, elle m'agace. Le droit ? J'hausse les sourcils, surpris qu'elle puisse me poser une telle question. Je me renfrogne, visiblement touché par ses paroles. « Qu'est-ce qui me donne le droit de te répondre ? » Lançais-je, plus pour lui rendre la pareille. Je n'aime pas jouer à ce petit jeu avec elle, ni me disputer bêtement pour une histoire fausse. Nous sommes vraiment des abrutis à se lancer des piques, à chercher à mettre l'autre en colère pour une raison évidente. J'aime Sumiyo, mais je ne le montre pas comme je devrais. Mon ton se fait sarcastique, n'essayant même pas d'être plaisantin ou amusé. C'est loin d'être le cas, et plus je discute avec elle, plus je voudrais la laisser s'en aller vers la section médecine. « Pourquoi pas ? » Pour le groupe sanguin et la taille, même si j'en fiche en vérité. Il peut mesurer deux mètres et être du groupe B, ça m'importe peu. En fait, je m'en fou complètement de ce gars. à la fin, je lâche l'affaire et libère ma meilleure amie. Si elle veut partir, qu'elle aille le voir. Quoi ? Les autres de l'agence ? Je ne comprends pas où elle veut en venir, fronçant les sourcils. Au moins, je tente un coup de sympathie, me disant que je pourrais moi-même salué son ami ... Mais Sumiyo s'énerve subitement. Personne ? Je la gonfle ? Stupide ? Y a autre chose à ajouter sur la liste ou ce sera tout ? Elle s'en va et je la regarde partir, soufflant. « Les filles... » Marmonnais-je, prenant le même chemin qu'elle pour quitter cette section où je n'ai rien à faire. Sumiyo est compliqué, je ne sais pas ce qu'elle cherche vraiment et des fois... J'aimerai juste qu'elle me dise ce qu'elle veut. Avec elle, je ne sais plus sur quel pied danser. Ou si c'est une bonne idée de voir ma meilleure amie autrement que ma meilleure amie.

TENUE † « Qu'est-ce qui me donne le droit de te répondre ? » Joues gonflées, je le regardais, en me demandant à quoi il jouait. Il se rebellait. D’accord. Eh bien, aujourd’hui serait notre première vraie dispute. Puisqu’il en est ainsi. Je n’allais pas plier. Parole de Sumiyo. « Tu veux la jouer comme ça ? Très bien. Tu vas le regretter, Byun Bae ! » Est-ce qu’on s’était déjà disputé un jour lui et moi dans le passé ? Je n’en suis pas trop sûre. Des petites querelles, des petits trucs sans valeurs, car on n’était pas d’accord sur un sujet, mais là, c’était une vraie dispute. Idiote, d’amoureux. En plus de ça, il comptait vraiment, me pousser à bout. Pourquoi, il me demandait tout ça ? Car il a compris que je lui mentais ? Je n’en sais trop rien, mais tout ça c’est de sa faute. Il ne pouvait pas mettre un nom sur notre relation ? Pourquoi fallait-il qu’il soit si tête en l’air. Ça m’agaçait fortement. Encore plus de voir que le temps passait et que rien. Rien n’était dit. En tout cas, énervée, je l’abandonnais là. Lui et l’homme mystère de la médecine que je venais d’inventer. Parce que là, j’allais finir par péter un plomb, pour de vrai. Je ne sais pas trop où j’allais, mais tout ce que je réussi à comprendre, c’est que Bae, me suivait. Fermant brièvement les yeux, je soupirais, avant de finir par aller dans la patinoire. La fraicheur me fit frissonner. Il n’y avait personne apparemment. Tant mieux. Voyant que Bae me suivait toujours je me tournais vers lui avant de soupirer, pour la énième fois. « Tu vas faire sauter ton cours pour rester avec moi ? » Je m’en fichais personnellement de rater des cours. On ne me disait rien, puisque j’étais une idole. J’avais les cours par mail. Mais lui, c’était autre chose. Sans attendre, je pris une paire à ma taille, avant de les enfiler. Les serrant bien, je filais rapidement sur la glace.

TENUE † D'habitude je suis pacifiste, je ne me prête pas aux conflits et préfère éviter les disputes, mais je ne sais même pas comment nous en sommes arrivé à nous chamailler et à nous prendre la tête. C'est juste que... Je trouve cela agaçant. ça devient lourd comme sentiment, à croire qu'être amoureux ne rend pas plus intelligent, mais beaucoup plus bête. Sumiyo le prend mal, suffit de l'écouter me menacer. Hébété, je la regarde comme si elle venait de dire une ânerie, ce qui est le cas en quelque sorte. Je ne joue à rien, c'est elle qui a commencé. Même si au final, je ne sais toujours pas d'où vient la source de ce conflit. La meilleure défense reste l'indifférence, du coup je garde le silence. Je vais le regretter... C'est vraiment ce qu'elle souhaite ? Que je regrette ? Je pourrais renvoyer la balle, mais je ne vois pas l'intérêt d'envenimer les choses, donc je me tais et la laisse filer quand elle décide de tourner les talons. Bon, au moins elle n'est pas allée voir son « senpai top-modèle ». Mensonge ou pas, je m'en fiche un peu. Sumiyo est toujours énervée pour je ne sais quelle raison et même si je le savais, je ne saurais quoi en faire. Ce n'est pas parce que j'ai des sentiments pour elle que tout peut changer d'un coup. Ce n'est pas si facile. Quittant le bâtiment de médecine, je me retrouve encore sur le chemin de ma meilleure amie. Faut-il vraiment que ça reste ainsi ? Je n'aime pas la quitter sur une dispute, surtout aussi grosse. Du coup je me décide à la suivre, au moins pour m'excuser. Idiot comme je suis, je vais faire encore le premier pas. La patinoire ? Pourquoi la patinoire ? Avec tout les endroits possible de l'école, fallait qu'elle aille dans un lieu aussi froid. « Possible. » C'est quoi un cours dans une vie ? Certes, j'ai rarement sécher de ma propre volonté, mais je ne me donne plus l'impression d'être un bon élève depuis peu. Sumiyo récupère une paire de patin, les enfile et part sur la glace. Les yeux sur le terrain gelé, je m'appuie contre la palissade et la regarde. « Et toi ? Tu vas sécher ? » Je n'ai pas besoin de réponse pour le savoir, elle est déjà entrain de le faire. Ma voix résonne dans l'immensité de la pièce, quasiment vide. « écoute... Je ne voulais pas m'énerver contre toi tout à l'heure. » Je me suis énervé parce qu'elle était déjà en colère, mais ce n'était pas une réaction à avoir pour autant.

TENUE † J’étais énervée, et je pense que Bae aussi, de toute façon, ce n’était pas bien difficile à voir, vu comment notre conversation a tournée au vinaigre. Je le fuyais, mais pour autant il me suivait. Qu’il le fasse, ça ne me dérangeait pas. De toute façon, il avait toujours été comme ça. Ça serait bizarre s’il ne le faisait plus. Soupirant, j’entrais dans la patinoire afin de me vider la tête et de m’amuser un peu. J’aimais patiner, ce n’était plus un secret pour tout le monde. Et comme il me suivait, je lui demandais, s’il comptait sécher les cours. Ce n’était pas réellement son genre. Il ratait rarement un cours en fait. « Possible. » Possible… Il allait rester ici, je le voyais bien à sa façon d’être. Pour ma part j’enfilais les patins, les serrant, prête à glisser enfin sur la glace. « Et toi ? Tu vas sécher ? » Je le regardais, vite fait, accouder à la rambarde de la patinoire. Il aurait pu me rejoindre, mais même pas. « Je manquerai à personne. » De toute évidence. L’avantage d’être une idole, je peux rater les cours sans trop de souci. Mordillant un peu ma lèvre inférieure, je glissais tranquillement sur la glace, en faisant le tour du terrain. Je prenais tranquillement de l’élan, augmentant ma vitesse, en m’amusant à zigzaguer. « écoute... Je ne voulais pas m'énerver contre toi tout à l'heure. » Un soupire s’échappa d’entre mes lèvres alors que j’entendais Bae me dire ça. Restant silencieuse, je continuais de patiner, avant de ralentir ma cadence pour m’approcher de lui. Freinant je m’arrêtais en posant mes mains sur la palissade. Je le regardais silencieusement alors que mon souffle se faisait entendre. J’essayais de reprendre un rythme normal. « Qu’est-ce qu’on est toi et moi ? » J’étais en colère contre lui, mais s’il y a une chose que je n’arrivais pas à faire c’était bien de le bouder. J’aimerais qu’il pose des mots sur notre relation, je n’arrêtais pas de le pousser pour qu’il le fasse, mais jamais ça ne venait. « Tu comprends toujours pas pourquoi je suis tant énervée depuis quelques jours ? » Je baissais la tête en soupirant fortement.

TENUE † Même si je suis énervé après Sumiyo, je ne peux pas le rester bien longtemps. Généralement, ça me passe vite comme sentiment et je redeviens le Bae qu'elle connait, à peu de chose près. Là, je la suis, parce que je ne peux pas rester sur cette fin un peu froide. Même si elle est en colère, je suis persuadé qu'elle ne veut pas non plus que notre journée s'achève sur cette dispute. Après, ça sera encore plus difficile de remettre les choses en ordre, puis je déteste quand c'est ainsi. Je préfère savoir que je peux lui parler quand je le souhaite, lui envoyer un texto si ça me chante et ne pas ruminer dans mon coin en me répétant que, de toute façon, c'est elle qui a commencé. Parce que c'est plus facile de jeter la faute sur l'autre. Sécher les cours n'est pas dans mes habitudes, mais pour une fois je ferais une exception, pour elle. « Et moi ? Je ne compte pas ? » Personne, ça englobe tout le monde. Moi, elle me manquerait. Certes, nous ne sommes pas dans les mêmes cours, mais rien que le fait de ne pas la croiser dans les couloirs me manquerait énormément. Sumiyo ne pèse pas ses mots. Finalement, je fais le premier pas et tente de m'excuser. ça ne paraît pas la changer d'humeur, la regardant glisser sur la glace comme un poisson dans l'eau. Je ne suis pas aussi doué qu'elle pour ce genre d'activité, je préfère les arts martiaux. Elle se rapproche de moi, se retenant à la palissade où je m'étais accoudé, avant de me redresser sans la lâcher des mains pour autant. Elle et moi ? Je lui rends son regard, silencieux. Que sommes-nous ? Des meilleurs amis ? ça, c'est la réponse facile. « Pas vraiment non. Je n'ai pas changé pourtant. » C'est peut-être ça le problème, je n'ai nullement changé depuis notre retour de vacances. Bientôt nous sommes à noël et ce sera toujours la même chose. « J'aimerai de te demander un truc... D'après toi, que sommes-nous ? » Si moi je ne parviens à mettre les bons mots sur notre relation, est-ce que elle, elle est capable de le faire ? Je vois bien que ça lui tient à coeur, qu'elle s'énerve parce que rien ne change et je me doute finalement, que c'est ça qu'elle désire. Que les choses changent et que ce ne soit pas comme avant, comme au temps des meilleurs amis. « Je t'aime, c'est la seule chose que je sais. » Soufflais-je, sentant mon souffle se refroidir et faire de la buée. Y a aucun doute sur mes paroles, j'ai toujours aimé Sumiyo, mais aujourd'hui n'est pas similaire à hier. Ce ne sont pas les mêmes sentiments, les mêmes émotions. Je l'aime différemment.

TENUE † « Et moi ? Je ne compte pas ? » Je le regardais en haussant les épaules. « C’est pas comme si on se voyait en cours ? Et puis on est dans le même dortoir. » Donc même si je fais sauter les cours on se voit le matin et le soir dans tous les cas. En tout cas, on faisait péter tous les deux, donc il ne pouvait pas dire qu’il ne me voyait pas, on était ensemble là, à ce que je sache. Enfilant les patins à glace, je remarquais que j’étais la seule à le faire. Monsieur ne semblait pas vouloir en faire, tant pis pour lui. Je n’allais pas non plus le forcer, je n’étais pas ce genre de fille. Dans tous les cas, être ici me faisait du bien, même si on était toujours en train de se disputer dans un sens… « Pas vraiment non. Je n'ai pas changé pourtant. » Je soupirais sans rien dire, accoudée contre la rambarde, je le fixais, attendant qu’il réponde à ma question. Mais il ne semblait pas vouloir y répondre. « J'aimerai de te demander un truc... D'après toi, que sommes-nous ? » J’arquais un sourcil en le regardant. Je venais de lui poser la question, mais il préférait me la retourner ? Ma langue claquait mon palais, légèrement agacée pour le coup. Je ne supportais pas ça. Il ne pouvait pas me répondre ? « Je t’ai posé la question en première… Mais pourquoi tu n’y réponds pas ? » Demandai-je en le regardant quelque peu sévèrement. Je voulais qu’il réponde, qu’il mette un terme à notre relation, ce n’était pas la première fois, que je demandais à ce qu’il le fasse en plus… « Je t'aime, c'est la seule chose que je sais. » Le fixant, je soupirais longuement avant de me rapprocher de lui. Posant mes mains sur ses avant-bras je me penchais pour déposer un simple baiser sur ses lèvres. « Je t’aime aussi. Mais parfois t’es vraiment lent. Ou stupide. Je ne sais pas trop. »

TENUE † « Oui, c'est vrai. » Mais je garde à l'idée que son « personne » englobait à peu près tout le monde dans le bahut ou la ville. étrangement, je me suis senti visé. De toute façon, je sèche avec elle, donc ce n'est pas un soucis. Je n'ai aucune envie de retourner en cours quand elle me fait la tête ou que l'on reste sur une dispute futile. Sumiyo a enfilé des patins pour glisser sur la glace, pendant que je reste derrière la barrière de sécurité, préférant la regarder et discuter avec elle. Je n'aime pas rester en froid avec ma meilleure amie, c'est évident. Cette conversation est bizarre, vraiment. Parler de mes sentiments ou de ma relation avec elle, ce n'est pas un truc que j'aborde à chaque heure de la journée. Retournant sa question, je cherche à voir sa réaction, à entendre sa réponse. Pourquoi devrais-je le dire en premier ? « Il existe une loi qui m'oblige à répondre en premier parce que tu as posé la question d'abord ? » Je la taquine, sachant pertinemment qu'elle va s'énerver si je continue sur cette voie, mais ça ne me décourage pas pour autant. Sumiyo peut être susceptible quand elle s'y met. Finalement, j'arrête mon petit jeu et lâche ces trois mots qu'elle doit attendre depuis un moment. Je l'aime. C'est déjà un bon début, non ? J'ai des sentiments pour elle, je ne peux pas simplement le nier ou voir notre relation se dégrader au lieu de s'améliorer. Proche de moi, je me fige à son touché, gardant les paupières ouvertes pour l'observer quand elle se rapproche et dépose un chaste baiser sur mes lèvres. « Ce serait trop facile si j'étais intelligent, non ? » Souriais-je, libérant un bras pour venir attraper sa nuque et la ramener à moi pour l'embrasser à nouveau, insistant légèrement pour approfondir l'échange. « C'est pour ça que tu t'énerves ? Parce que je ne dis pas clairement les choses ? » Je demande, une fois nos bouches séparées.

TENUE † « Il existe une loi qui m'oblige à répondre en premier parce que tu as posé la question d'abord ? » Je le regardais avec dédain alors que mes joues se gonflaient légèrement sous la colère qui était en train de m’envahir. « Oui. Ça s’appelle du bon sens. Arrête de m’enquiquiner comme ça dès que je suis énervée. » Dis-je en mordillant ma lèvre inférieur. C’est dingue. Dès que je suis énervée, il a le chic pour m’énerver encore plus. Heureusement que ce genre de moment reste rare, face à tous les autres moments qu’on a pu passer ensemble. En tout cas, suite à son je t’aime, je m’approchais de lui pour déposer mes lèvres sur les siennes dans une douceur extrême, mais de façon assez rapide. « Ce serait trop facile si j'étais intelligent, non ? » Le sentant m’agripper la nuque, je lâchais un bref gémissement alors qu’il m’embrassait un peu plus profondément. Je le laissais faire, répondant à son baiser sans me faire attendre. Parce que dès qu’il m’embrassait mon corps s’enflammait. Mon cœur s’excitait et les frissons m’envahissaient. Pour autant, tout s’arrête un peu trop rapidement. Mes yeux s’ouvrent à nouveau et je le regarde. Il est encore proche de moi, et je peux sentir son souffle sur la peau de mon visage. « C'est pour ça que tu t'énerves ? Parce que je ne dis pas clairement les choses ? » Je pinçais franchement sa joue avant de ruminer. « A ton avis ! » Dis-je en finissant par caresser sa joue meurtrie. « Je sais pas ce que je suis pour toi ? Je suis toujours ta meilleure amie ? Juste ça ? » Je le regardais avant de passer mes bras autour de son cou. « Je t’aime moi aussi. Mais faut que tu comprennes que j’ai besoin après tout ce temps qu’on pose des mots sur notre relation. » Oui, relation. Enfin je l’avais dit.

TENUE † Je roule des yeux à sa réponse, même si je la trouve fortement mignonne à me répondre avec son air dédain et sa moue coléreuse. Y a que Sumiyo pour me faire cet effet quand elle est énervée, parce que sinon je ne trouve pas une fille furax très séduisante. M'arrêtant de l'enquiquiner, j'avoue clairement ce que je ressens pour elle, même si pour moi elle est déjà au courant. Il me semble que je n'embrasse pas mes amies normalement, et qu'elle est la seule pour qui je ferais n'importe quoi, même décrocher la lune. Son baiser confirme qu'elle a compris, mais je ne m'arrête pas à ça, ni là. Il n'en faut pas plus pour que je vienne l'embrasser à mon tour, liant nos lèvres avec plus de détermination, plus d'ambition, comme si son touché précédent était trop faible à mon goût. Sumiyo me répond, déclenchant un concert dans ma poitrine. Séparant nos lippes, je reprends dans un souffle, mêlant notre respiration comme si elles ne faisaient qu'une. Au même compte que nos coeurs battant à l'unisson. Ma question est simple, son geste est dure. Je grimace, manquant de m'écarter pour récupérer ma joue endolorie. « Tu n'es pas obligée de me pincer ! » Râlais-je, avant de souffler. Juste ça ? Ce sont des mots qu'elle veut ? Un statut sur facebook ? Une demande en mariage ? Je la regarde à mon tour, pendant que mon cerveau traite longuement l'information. Des mots, c'est donc bien ça qu'elle souhaite. « Sors avec moi. » Je tends ma main comme pour conclure une sorte de pacte. « Sumiyo, veux-tu être ma petite copine ? » Dans les mangas, c'est parfois ce qu'ils disent. Sauf que dans les mangas, ils font souvent ça avec des personnes qui connaissent à peine. Moi, je connais Sumiyo depuis si longtemps que je ne sais même plus depuis quand je la connais réellement. « Tu n'es pas simplement ma meilleure amie, tu es bien plus que ça. » Les mots sont fort, paraît-il. J'espère qu'ils le sont suffisamment pour elle. Posant ma main sur sa tête, je la décoiffe avec un petit rire. « Laisse-moi enfiler des patins. » Et je la rejoins aussitôt sur la glace.

TENUE † « Tu n'es pas obligée de me pincer ! » Pour autant, je m’en sentais obligée, parce que comme ça, peut-être que ça le ferait réfléchir. Il me faisait poireauter depuis des mois, il ne pouvait pas un peu ouvrir les yeux et se rendre compte des choses qui l’entourent ? Il ne se demandait pas pourquoi ces derniers temps j’étais constamment en train de lui faire la tronche ? Bae pouvait se montrer stupide parfois, mais ça faisait son charme, c’est comme ça que je l’aimais dans le fond. Je ne voulais pas le changer. Pour rien au monde, même. « Sors avec moi. » Surprise de l’entendre me dire ça, je le regarde droit dans les yeux, en me demandant s’il a enfin compris ce que j’attendais. Mon cœur s’emballait, à cette simple affirmation. « Sumiyo, veux-tu être ma petite copine ? » Un sourire s’ornait sur mes lèvres alors que j’hochais la tête. « J’ai cru attendre des mois encore. » Je faisais une faible moue alors que mon cœur lui, ne se calmait pas. J’adorais terriblement cette phrase. Elle résonnait encore dans ma tête d’ailleurs. « Tu n'es pas simplement ma meilleure amie, tu es bien plus que ça. » Même pas le temps de répondre, que monsieur me décoiffe et part chercher ses patins. Ah… J’arrangeais mes cheveux avant de glisser sur la glace pour reculer de la rambarde. Je le regardais me rejoindre assez vite. Bae était beau. Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, je le trouvais de plus en plus beau. Peut-être était-ce parce qu’on sortait ensemble, mais… Il avait ce pouvoir de rendre mon cœur totalement fou. M’approchant de lui, je freinais doucement avant de passer mes bras autour de sa nuque. Une main dans ses cheveux je souris avant de l’embrasser. Le genre de baiser qu’on voit dans les films américains. Pas ceux qu’on voit dans notre cinéma. Non, là ce n’était vraiment pas un baiser chaste. C’était le baiser qui dévoilait tous mes sentiments pour lui. Et plus je poussais ce baiser, plus je me sentais comme légère. J’avais juste envie de l’embrasser. Ce moment intime, partagé, seul, dans ce lieu particulier. Avec lui, l’homme que j’aimais.

TENUE † La plus part des hommes sont ainsi, un peu idiot sur les bords. Ils ne voient pas le problème quand il est en face d'eux, comme si c'était trop proche pour être net. L'humeur de ma meilleure amie ne m'a pas dérangé jusqu'à présent, mais il a fallut qu'elle s'enfuit et parle d'un « senpai » pour que je réagisse vraiment et baisse les yeux pour me rendre compte que c'était là depuis tout ce temps. Mieux vaut tard que jamais, comme dirait mes parents. Maintenant que je suis bien conscients du soucis, je n'ai plus à fuir ou à tourner le dos, ou même à faire comme si de rien n'était. Je ne passe pas par quatre chemins en lui demandant de sortir avec moi, mettant ainsi un terme à ce petit jeu. N'est-ce pas ce qu'elle voulait entendre de ma part ou ai-je encore fait une bêtise ? Je pensais qu'elle n'attendait que ça, que l'on sorte officiellement ensemble. Parce que c'est bien gentil de se tourner autours, mais à un moment, faut saisir son courage à deux mains et se jeter dans le bain. « Je prends ça pour un oui. » Souriais-je, un peu honteux d'avoir mit autant de temps à me déclarer comme dans un films disney ou un manga à l'eau de rose. Ceci dit, j'ai envie de patiner désormais que les choses ont été mise au clair. Décoiffant ma « copine » -c'est étrange de le penser ainsi-, je m'en vais chercher des patins à ma taille, les enfiler et la rejoindre sur la glace. Cette sensation de glisser sans effort me laisse toujours dubitatif, mais je prends doucement mes repères pour ne pas finir cul par terre ou sur la glace. Quand Sumiyo s'approche et s'accroche à mon cou, j'ai bien cru perdre mon équilibre, mais en tordant légèrement mes pieds, je parviens à me maintenir debout sur mes deux jambes à peine tremblante. Une fois que nos lèvres se scellent, j'en oublie complètement la patinoire, la glace, le froid qui permet à tout ce truc de tenir sans finir en piscine. Son baiser me réchauffe de l'intérieur, et ce n'était pas fou, je pourrais presque croire que le sol fondrait sous mes pieds. Mes mains sur son visage, je presse ses joues entre mes doigts pour approfondir le baiser digne d'un échange passionné et presque vulgaire. Je m'en fiche, y a personne pour nous voir et même s'il y a avait quelqu'un, je ne m'arrêterai pas. La seule chose qui puisse me stopper dans mon élan, c'est le manque d'air et le besoin de reprendre mon souffle, sans pour autant éloigner ma bouche de la sienne, le visage rouge pivoine et le sourire bête au bord des lippes. « Je t'aime. » Et ce n'est pas dit comme toute les fois où j'ai osé lui dire ces mots en tant que son meilleur ami. Là, ça vient d'une part profonde de mon coeur, bien au-delà des années précédentes.

TENUE † « Je prends ça pour un oui. » Bien sûr que c’était un oui. Il était hors de question que je laisse quelqu’un d’autre prendre ma place. Il y a un an, je n’aurais jamais cru pouvoir penser ça, ou me dire ce genre de chose, mais maintenant que je connais le goût de ses lèvres, que j’écoute mon cœur, battre pour lui, il est clair que non, jamais je ne le laisserais à quelqu’un d’autre. Parfois, je me revois lui demander d’avoir mon premier baiser avec lui. Cette sensation dans tout mon corps, ma peau qui brûlait pour lui. Parfois j’avais qu’une envie, c’était de revivre ce moment. D’ailleurs, je ne tardais pas à m’approcher de lui une fois qu’il eut mis ses patins à glace. Le regardant galérer un peu, je m’arrêtais près de lui pour pouvoir capturer ses lèvres. Avec envie, avec désir et plaisir. Je l’embrassais, franchement, sans aucune gêne. Je me sentais comme libéré d’un poids. Je me sentais bien. La chaleur de ses lèvres, le goût qu’elles avaient, tout me rendait folle. J’avais du mal à respirer, mon cœur s’emballait un peu trop, et j’avais l’impression qu’à nous deux on pourrait presque faire fondre la glace qui se trouvait sous nos pieds. Rompant le baiser, je soufflais alors qu’une de mes mains serrait fortement sa taille. « Je t'aime. » Fermant brièvement les yeux, je souris avant de poser mon front contre le sien. « Je t’aime aussi. » murmurai-je avant de déposer un bref baiser sur ses lèvres encore humide. Je le regardais à nouveau, avant de caresser de ma main libre sa joue. Il était beau, il était parfait, il était à moi. « Je t’aime. » Je le répétais une nouvelle fois, sans me lasser, avant de le serrer contre moi et enfouir mon visage dans son cou.