Moto  /   Tenue


Soirée inoubliable en solitude. Maya était partie à l’étranger pour des questions de finance que son père négociait avec d’autres gangs. Une alliance politique et internationale avec les autres gangs se préparait et Maya, dans cette réunion secrète, représentait les Yakuza’s. Moi dans tout ça? Je suis ici à glander ma vie, puisque selon son père, je ne suis qu’un petit con qui n’a pas d’affaire là dedans, enfin, jusqu’à ce que j’obtienne son approbation. Alors moi, je me retrouve seul. Génial. Que faire? Une course de voiture? Il n’y en a pas à ce que je me souvienne… Alors que faire? Je n’ai pas de contrat pour aller botter le cul des autres et franchement dans mon appart, il n’y a rien d’intéressant. Sans elle je ne suis pas grand-chose dans ce pays que je n’appartiens pas. Sortir? Oui certainement, mais avec des amis? Non, je n’en ai pas vraiment. Mon seul ami est au Dojo et franchement… Je n’ai pas envie d’aller m’entrainer à 1 heure du matin.

Je sortais de mon appartement et me dirigeais vers ma moto, je devais sortir, me changer les idées, erré ici et là dans la ville. J’enfourchais mon bolide et le démarrais machinalement. Puis je partis, comme une fusée, ou je vais? Aucune idée. Plus que je m’évadais dans la ville et plus que je remarquais que les rues étaient tout de même animées pour une nuit de semaine.  

Je ne sais pas comment ça s’est arrivé, je ne faisais que prendre des tournants sur des rues qui m’étaient inconnues mais, je m’étais retrouvé dans un endroit qui m’était un peu trop familier.  J’allais stationner ma moto dans une rue écartée, à l’abri des regards curieux.  Je m’avançais dans cette rue trop familière. Au bout de la rue je voyais des lumières, j’entendais des gens rire et crier, je ne me trompais pas, c’était bel et bien ce bar.  

Une idée m’étais venue en tête. Et si il était là? Ce gars que j’avais croisé quelques fois, il m’avait aidé une fois, lorsque j’étais dans le pétrin. Je passais devant le bar et je regardais là il était habituellement positionné. Je ne le voyais pas. Évidement, qu’il n’allait pas être là, ça aurait été trop beau pour être vrai… Je passais mon chemin et continuais à marcher, déambuler dans les rues et ruelles du quartier. Lorsque je m’apercevais, un peu plus loin un silhouette qui m’était quelque peu familière.

 

Tenue ♠ Depuis que j’ai perdu mon boulot et fait prisonnier Zeno dans mon entrepôt les jours s’enchainent à une grande vitesse. Honnêtement je ne suis pas resté en vie que pour me venger de la trahison qu’il m’a faite et finalement je me suis trouvé une occupation tout autre en le voyant souffrir enfermé, privé de sa liberté et de son éternel coin de maitre avec ses coups d’avance qu’il n’a malheureusement pas avec moi. Et pourtant, les choses deviennent de plus en plus compliquées, le voir ne me plaît pas. Zeno n’est pas quelqu’un de faible, mais peu à peu c’est ce que je fais de lui. J’ignore comment cela va se terminer, mais on verra bien le moment venue, de toute façon ce n’est pas comme si j’avais quelque chose à perdre. Rien en dehors de ce lien n’a d’importance à mes yeux, je suis un monstre solitaire qui a déjà tout perdu de toute manière.

Après avoir bien attaché Zeno à son pilier pour éviter qu’il ne s’échappe durant mon absence, bien que je serais capable de le retrouver où qu’il aille et il le sait, je me retrouve dans les rues à errer. Passant par un tabac pour m’acheter un paquet de cigarettes, puis hésitant à acheter à bouffer, malgré l’heure les alimentations de nuit ou combini du coin sont plutôt utiles pour des estomacs affamés. Je ne suis pas un gros mangeur de toute façon, mais quand les nuits sont longues c’est assez tentant. Pour l’instant je me contente de mes clopes, j’étais sorti prendre l’air à la base, donc je ne vais pas tarder à reprendre la route jusque chez moi et retrouver mon captif surement endormi à cette heure-ci. Je ne fais pas attention aux gens en général, donc je n’ai pas de suite reconnu ce gars de l’autre soir. Ma mémoire n’est pas aussi incroyable que ma force, mais je me souviens des rencontres que je fais où sont marquée par un évènement particulier. Je l’ai aidé quand il était au bar avec ses histoires, mais lui aussi quand je fus blessé. Mes pas ralentissent en arrivant devant lui, sans trop savoir ce qu’on pourrait se raconter, je ne suis pas vraiment un grand bavard donc pour la conversation il y a beaucoup mieux que moi.

« Tokyo n’est pourtant pas une petite ville. » Pour qu’on se croise dans la rue de façon imprévue c’est assez amusant, l’endroit, l’heure, c’est une belle coïncidence. Après je me doute qu’en trainant le plus souvent à Minato on a forcément plus de chance de se croiser. « Qu’est-ce que tu fais par ici ? » Peut-être qu’il est occupé, peut-être pas.

 

Moto  /   Tenue


Plus que je m’avançais vers cette silhouette, plus je me disais que je la connaissais. Peut-être pas personnellement et intimement, mais elle me disait quelque chose. Sa posture, sa manière de marcher, ses épaules, son assurance et cette cigarette qui s’illuminait à chaque fois que ce personnage tirait. Je plissais des yeux, comme si de cette manière j’allais mieux voir.  N’empêche, j’ai tout de même un très bon sens de l’observation et je peux vous garantir que cette personne, je la connais. Et si… C’était lui?

Plus que je progressais vers lui, plus que je me disais que c’était impossible, quelle coïncidence si c’était le cas.  Nous sommes tout de même à Tokyo, la ville où personne ne se croise tellement elle est peuplée! Alors pourquoi, au beau milieu de la nuit ce serait lui? Ce n’est pas comme si on était chez moi au Canada et que l’on se croisait au centre ville, là ou tout le monde traine, non nous sommes à Tokyo dans des rues isolées et reculées, quoique, je suis tout de même entrain de trainer dans son quartier, son lieu de travail, peut-être allait-il bosser?

Nous étions maintenant à la même hauteur, c’était vraiment lui et je faisais mine de ne pas être surpris, probablement qu’il ne me reconnaitrait pas, on ne s’est croisé qu’à quelques rares occasions et à chaque fois, c’était lorsque l’un de nous deux était dans des embrouilles. Pourtant, il semblait me reconnaitre puisqu’il m’avait adressé la parole, étais-ce bon signe? N’empêche je suis quand même un membre des Yakuza’s, il faut quand même essayer de passer dans l’ombre… Quoique pour une nuit, j’essayais de jouer les citoyens exemplaires et être « normal ».

Hey... Dis-je d’une manière des plus ordinaires et banales possible. Bah... Je me suis dis que je devrais commencer à connaitre les rues de Tokyo’s, cette ville auquel je n’appartiens pas… Et toi? Tu vas bosser? Eh merde… Pourquoi est-ce que je parle trop? C’est pourtant pas dans mes habitudes…

 

Tenue J’ai fais partie d’un gang à Londres durant tellement d’années, je n’ai jamais été un citoyen modèle et je ne le serais jamais. Ici, à Tokyo, personne ne savait qui j’étais ou du moins une poignée l’avait découvert tandis que je traquais Zeno, mais sinon je ne suis qu’un homme se mettant dans les embrouilles un peu trop souvent. Il faut croire que les choses ne changent pas, peu importe la ville dans laquelle nous vivons. J’ai attrapé Zeno, je n’ai plus besoin de courir après un fantôme tentant de m’éviter comme la peste ni de me battre sans cesse, on ne m’appelait pas le « monstre » pour rien, malgré ma carrure ne sortant pas de l’ordinaire, il faut se méfier des apparences, cependant ce n’est pas parce que je suis fort que j’aime me battre. Ce soir j’étais simplement sorti sans chercher embrouille, voulant juste m’acheter mon paquet de clopes, mais je n’allais pas passer à côté de ce gars sans lui parler. Je ne suis pas un enfoiré, ignorant les personnes que je connais, même si on n'allait pas faire la conversation durant des heures cela ne signifiait pas que je devais tracer ma route comme un simple étranger. Chacun de nous deux avons notre propre histoire et bien qu’on ne sache pas grand-chose l’un sur l’autre, le fait de se serrer les coudes dans les mauvaises situations ce n’est pas anodin, ici la moitié des gens s’occupent de leurs affaires et se fichent de ce qui arrive aux autres. Que ce soit sous leurs yeux ou non, c’est chacun sa merde. Je suis surement trop gentil sous mes airs de mauvais garçons pour regarder sans agir et lui m’a aidé aussi quand je fus blessé, on a au moins ça en commun.

« J’avais plus de cigarettes. » Dis-je pour lui faire comprendre que c’est ce que j’étais aller acheter.  « Je me suis fais virer. » Avouais-je sans sourciller, ce n’est pas un drame, j’ai encore une fois protéger une vie en foutant le zouk, fallait s’en douter.  « Bonne chance pour te retrouver dans cette ville. » Pour ma part j’y arrive surtout aux alentours de mon quartier et parce que j’ai souvent guetté les déplacement de Zeno, mais comparé à Londres j’ai encore beaucoup à apprendre de Tokyo, surtout qu’il n’est pas prévu que je m’en aille de sitôt.

 

Moto  /   Tenue


Je laissais échapper un petit sourire en coin, la raison la plus banale qu’il ne pouvait exister, et pourtant, nous sommes dans le pays où fumer en public est complètement interdit, vous y croyez? Ils vous interdisent de fumer mais ils réussissent quand même à vous faire acheter cette petite merde.  Résultat, on s’est croisé parce qu’il allait s’acheter des cigarettes. Je plongeais ma main dans mes poches et je sortis un paquet de cigarette, je l’ouvrais et lui donnais ma dernière.

Tiens… Prends là.

Je dois avouer que je passe le plus clair de mon temps à donner mes cigarettes que de les fumer moi-même. Je pourrais presque dire que je suis non-fumeur à présent. Puis il m’annonçait qu’il avait été renvoyé de son job. Je m’étonnais, je me demandais bien ce qu’il avait pu s’y passé pour qu’il se fasse remercier de ses services.

Ah ouais?

J’étais surpris et curieux mais jen e voulais pas le montrer, s’il voulait parler c’était son choix sinon… Eh bien c’était compréhensible, je ne pourrais même pas dire que nous sommes des connaissances, je ne connais même pas son prénom… Alors pourquoi est-ce qu’il voudrait me dire en détails sa vie?

Eh bien ça m’étonne…

Puis il me souhaitait bonne chance, je riais cette fois, c’était tellement ironique et vrai à la fois, ces rues sont incompréhensibles. Et même que la plupart ne portent pas de nom. Il faut vraiment être natif pour se retrouver dans cette ville et encore là, je suis certain qu’il y en a qui ne connaissent pas la moitié des rues de cette ville.

Hahaha, ouais ça je vais en avoir de besoin. C’est certain que ce n’est pas comme chez moi ou toutes les rues forment des carrés.

 

Tenue - En réalité je me fichais des règles de ce Pays, je n’ai vécu ici que peu de temps et pour l’instant je découvrais petit à petit comment fonctionner les gens dans cette ville. Il est certain que c’est différent de celle où j’ai grandi, Londres. Pourtant, je n’avais pas l’intention de changer mes habitudes, de devenir quelqu’un d’autre ou de m’adapter par obligation. Tant qu’on ne me fait pas chié, je ne fais chier personne c’est comme ça que je marche, mais si on me cherche, évidemment qu’on me trouve. Le voyant sortir so paquet de cigarettes pour me tendre la dernière, je la prends vu qu’il me l’offre, ce serait étrange de refuser ou encore de l’interroger pour savoir si c’était vraiment ok... Ce n'est pas mon genre. « Merci. » Par la suite j’avoue simplement que s’il ne me voit plus dans cette boîte où on c’était rencontré, je n’ai aucune raison de le cacher et en réalité même si ça me fait chier, je ne reste pas touché par ce licenciement, j’avais une bonne raison et tant pis si cela m’a couté ma place. Allumant la clope je hoche la tête a sa question, et ouai, c’est la vérité. « Il y a toujours des clients cons, je regrette pas de les avoir remis en place. » On s’attaque à un de mes « amis » on le paie, quoique tu sois, qui que tu sois. Je ne m’étale pas sur le sujet, je n’ai aucune raison de le faire, mais avec cette information je suis sûr qu’il a dû saisir l’essentiel. « Chaque ville est différente, je ne suis pas ici depuis longtemps, à part les coins que je fréquente je connais pas grand-chose. » ça ne m’intéresse pas à faire du tourisme, je ne suis pas venue ici pour ça. « Ce n’est pas bête de visiter la nuit, au moins tu n’as pas masse de gens pour te rentrer dedans. » La journée c’est invivable, marcher dans les rues principales c’est le bordel, tellement de monde.