TENUE ✧ Mon patron m'avait accordé un mois de préavis pour clore mon contrat avec lui et son entreprise. Il était vraiment heureux pour moi que je monte mon affaire avec un partenaire, il m'a souhaité de réussir et d'avoir beaucoup de succès. Tout le monde rêverait d'avoir un patron comme lui et sur le coup, j'ai été triste de l'abandonner en si bon chemin et si bon terme. Sur le coup seulement, parce que rien qu'à l'idée de retrouver dewei et de bosser avec lui, plus aucune trace de remord n'existe. Je suis juste content, super content d'être libre et disponible pour lui et son projet. Un projet qui a bien démarrer, faut croire. Peu à peu, dewei se fait son nom. Cela doit faire une semaine que je l'ai rejoins et pris ma place de coéquipier dans l'entreprise, même pas une semaine et un soucis se pointe. Rien à voir avec delian compos, mais avec l'auberge de mes parents. Ma mère est tombé malade après cette saison estivale à se donner à fond. L'épuisement, le temps, y a un peu de tout à la cause de son état. Ma mère ne voulait pas me déranger mais mon père ne parvient à tenir le rythme seul. L'auberge a du monde et de la popularité.

Je me suis excusé auprès de dewei, de devoir partir si loin alors que je venais à peine de le retrouver. Que pouvais je faire de plus ? Impossible d'abandonner mes parents. Évidemment, mon copain ne m'a pas tenu rigueur. Il sait que c'est difficile pour moi mais que je ne peux lâcher ma famille quand ils ont besoin de moi. Alors j'ai préparé mon sac et je suis parti à la campagne avec le train, puis un employé de l'auberge est venu me chercher à la gare pour me ramener chez moi. Ce chez moi que je connais depuis des années. C'est étrange de revenir là mais pas pour des vacances, juste pour bosser comme avant de quitter mon coin perdu. En tout cas, ma mère et mon père m'ont manqué, quoique je dise, ils sont toujours précieux et important pour moi.

Depuis mon arrivée, cela fait quatre jours que je suis chez mes parents. Quatre jours à avoir dewei au téléphone, par appel visio. Je ne peux pas vivre sans voir sa tête au moins trois fois par jour, même si je le dérange en plein travail. En quatre jours, j'ai fais du ménage, du service, de la réception et même de la cuisine ! J'ai pu ramasser les fruits et les légumes de mon jardin, ainsi que m'occuper de mes animaux. C'est fou mais en quatre jour, j'ai retrouvé l'ancien yulian. Yulian le paysan. Au bout de ce quatrième jour, j'étais épuisé et en rentrant du champ, j'ai vu cette voiture... comment ne pas la reconnaître ? Je me suis précipité dessus pour m'assurer que c'était bien la sienne mais y a peu d'indice pour me le prouver. J'ai lâché le véhicule et suis entré dans l'auberge, le cherchant des yeux presque désespérément mais toujours rien. Ai-je rêvé ? Suis-je autant en manque de lui ? J'aimerais tant le voir en face, en vrai.

TENUE ✧ Commencer une affaire demande beaucoup de temps et d’implication, la boutique a plu à pas mal de clients et j’ai même déjà des habitués dans le coin, c’est un boulot assez sociable, on échange avec les gens, ça devient convivial et agréable, je parle de mes compositions avec les intéressés, j’en crée de nouvelles le soir en rentrant sur commande ou juste sur inspiration. C’est un peu difficile car il faut tenir un sacré rythme, mais c’est le début et c’est là qu’on voit si on a fait une bonne affaire ou non. Je ne peux pas relâcher mes efforts. Surtout que depuis quelques jours je suis seul à la boutique, Yulian a dû partir précipitamment chez ses parents. Je l’aurais accompagné les yeux fermés si je n’avais pas des responsabilités. Le soir, quand je rentre et retrouve cette ambiance calme, nocturne, cela me fait me sentir seul de nouveau. J’étais habitué à l’entrain de Yu' et a son humeur enjouée, sa présence tout simplement. Heureusement je peux lui parler et le voir à travers l’écran du téléphone, bien que cela ne soit pas pareil que de l’avoir à mes côtés. Il a l’air épuisé par moments, il ne doit pas arrêter à la ferme et je me sens désolé de ne pas l’épauler plus que ça. Finalement le weekend arrive, c’est vendredi soir et plutôt que de rentrer chez moi, j’ai pris la route pour le rejoindre dans la campagne. Je n’ai pas hésité une seconde et puis ça me laissera deux jours pour profiter de lui, ne sachant pas jusqu’à quand il devra rester sur place. Une fois arrivé, Yulian n’est pas là, mais j’ai pu voir son père et le saluer, discuter avec lui quelques minutes avant qu’il ne me donne les clefs de « ma » chambre. Un sourire aux lèvres je le remercie sincèrement, je n’ai pas pris beaucoup d’affaire, je suis venu un peu sur un coup de tête, pour l’instant j’ai surtout envie de voir mon petit ami. Quand il entre dans l’auberge il semble chercher quelque chose ou quelqu’un, cela me fait rire, m’approchant doucement. « Tu cherches quelqu’un ? »

TENUE ✧ Être aux côtés de Dewei était mon but, mon nouveau rêve à chérir, avec son entreprise, mais on dirait que la vie n'est pas du même avis que moi. Ma mère est tombée malade et mon père se retrouve seul à gérer l'auberge. Ni l'un ni l'autre n'aurait voulu me déranger et me mettre dans la confidence, mais je l'aurai su quoi qu'il arrive et je me serais quand même ramené à la campagne pour les aider. Dewei compte beaucoup pour moi et j'aurai voulu m'investir plus dans son projet dès le départ, mais ma famille est tout aussi importante que lui. Je ne peux pas rester à Tokyo et m'inquiéter pour eux, à ruminer et me demander ce que je pourrais faire pour les alléger... Du coup, j'ai préféré partir quelques temps, jusqu'à ce que ma mère aille mieux et que je puisse rentrer à la capitale. évidement, c'est du boulot, pire qu'être co-patron avec son copain, dans une boutique de fleur et de composition. ça n'arrête jamais à l'auberge, malgré la proximité et le cadre, il y a toujours autant de monde qui passe par-là. En même temps, notre résidence n'est pas très loin du village, par là où passe forcément les gens. La plus part des touristes ou des voyageurs, des randonneurs ou n'importe qui d'autre, s'arrêtent ici pour la nuit. Les employés ne sont pas nombreux, et ce sont des gens du voisinage, des villages alentours, rarement des personnes de la ville. Aujourd'hui encore, c'est une grosse journée. Je ne dois pas seulement aider à l'auberge, je m'occupe aussi des champs ou des animaux. ça m'épuise, au point où je crois délirer quand j'aperçois cette voiture mais pas le conducteur qui va avec. Entre dans la bâtisse, je continue de chercher du regard et désespère peu à peu, quand sa voix illumine mon visage. Je me tourne vers lui, un grand sourire aux lèvres. « Dewei ! » M'écriais-je, n'attendant pas une seconde pour lui sauter dessus, m'accrochant à lui comme un koala en passant mes jambes autour de sa taille. « Tu m'as manqué ! » Je le serre dans mes bras, venant l'embrassant avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.

TENUE ✧ Je sais très bien à quel point sa famille est importante pour lui et je les apprécie beaucoup aussi alors cela n’était pas une option qu’il retourner chez ses parents pour les aider. Je l’aurais emmené de force s’il avait hésité, surement parce que je ne veux pas qu’il néglige ceux qui l’ont élevé par ma faute. Dans mon cas c’est différent, ce sont mes parents qui m’ont renié, mais lui, il est proche de sa mère, proche de son père et il est normal qu’il prenne quelques jours ou semaines pour être à leurs côtés quand ils en ont besoin. Pendant son absence j’ai continué de travailler sans relâche, l’entreprise a bien commencé et j’ai pas mal de commandes sur lesquelles bosser le soir. Puis j’ai aussi pu retrouver mon meilleur ami qui avait disparu, mais dans tout ça je mentirais si je disais que je ne ressentais pas un manque. La maison est vide sans lui, je me suis habitué à ce qu’il soit avec moi et rentrer sans entendre sa voix, sans le sentir à mes côtés quand je me couche, sentant son côté du lit froid, ça m’a vraiment frustré. Profitant du weekend, j’ai décidé de prendre la voiture et de partir le retrouver, même si ce n’est qu’un jour ou deux, je peux au moins le voir, c’est ce qui m’importe dans l’immédiat. À l’auberge j’ai déjà pris mes marques, mes affaires dans la chambre, je suis redescendu pour l’attendre et quand il entre, je vois bien qu’il cherchait quelqu’un, sachant parfaitement qui, j’annonce ma présence en brisant son calvaire, je suis bien réel. Un sourire se dessine sur mes lèvres quand il me saute dessus, le réceptionnant dans mes bras. Partageant un baiser désiré autant par l'un que par l'autre, je me demande ce que penseraient ses parents s’ils nous voyaient ainsi. « Tu n’es pas discret. » Me moquais-je avant de le reposer au sol, attrapant ses mains pour garder le contact malgré tout. « Tu m’as manqué aussi. Comment ça se passe ici, ta mère va mieux ? » Je voudrais pouvoir le ramener avec moi, mais je ne veux pas forcer les choses.

TENUE ✧ Dewei est le copain parfait, il n'est pas égoïste et égocentrique, il pense à moi avant de penser à lui et ses intérêts. Quand ma mère tombe malade, il est le premier à me dire de partir. Il n'a pas eu besoin de me forcer, puisque j'ai voulu m'en aller en premier, sans faire d'histoire. C'est ma famille, ils sont aussi important que mon petit ami. Quitter Tokyo pour la campagne me fait du bien, j'aime ma nouvelle vie mais c'est reposant de pouvoir partir de temps en temps. La seule chose qui me manque, c'est de ne pas l'avoir à mes côtés. J'ai pris l'habitude de rentrer chez nous, de manger et de dormir avec lui, de traîner, de discuter, d'être presque toujours collé ensemble lui et moi. Et me voilà chez mes parents à l'auberge, seul. ça change. C'est différent, mais je sais que je ne fais pas ça purement par plaisir et parce qu'ils ont besoin de leur fils, et que je les aime. Si je m'attendais à le voir débarquer ? Jamais de la vie. Je pensais devoir rentrer en ville pour le serrer dans mes bras, mais Dewei m'a devancé. J'ai d'abord aperçu sa voiture garé devant l'auberge, m'interrogeant sur le propriétaire. N'importe qui peut conduire ce genre de modèle, et j'avoue ne pas avoir fait attention à la plaque d'immatriculation. Ce n'est pas vraiment le détail que je capte de suite ou que je retiens. Rentrant à l'intérieur, c'est là que je le cherche vraiment. Sa voix ne tarde pas à attirer mon attention, lui sautant dessus dès que mon regard se pose sur lui. Je l'embrasse sans attendre, me fichant des clients ou du personnel présent. Discret ? « Je dois m'inquiéter ? » Souriais-je, posant pied à terre. Il m'a manqué, c'est tout ce qui m'importe. « Elle se repose. La saison a été dure pour elle, je m'en veux de ne pas avoir pu les aider plus tôt pour éviter ce surmenage. » Mais ça voulait dire rester deux ou trois mois ici pour les aider, alors que j'ai aussi ma vie à l'école, à Tokyo. Je ne pouvais pas me partager en deux, surtout qu'ils ont d'autres personnes pour les aider. Que je sois avec eux ou non, ma mère serait tombé malade quand même. « Tu as vu mon père ? ça fait longtemps que tu es arrivé ? » Demandais-je à la chaîne, cherchant mon père du regard. Il n'est peut-être pas dans les parages. « Pyg' va être heureux de te voir ! » Le gros chien blanc, Pygmalion.

TENUE ✧ Je savais parfaitement en venant ici que je surprendrais mon petit ami et c’était forcément le but ! Je pense que même s’il doit rester ici plusieurs jours ou semaines, je ne peux pas juste rester à Tokyo sans le voir, le weekend je ferais le déplacement juste pour profiter d’être à ses côtés, puis j’adore cet endroit alors ça tombe bien. Il me saute dessus et m’embrasse, je souris en secouant la tête. « Tes parents sont au courant ? » Je veux dire, pour nous deux, la dernière fois je n’étais qu’un ami, désormais nous sommes amant et je doute qu’il ait trouvé le temps de faire une définition sur notre relation à son père ou sa mère. Je ne voudrais pas qu’ils nous voient et qu’il ait des problèmes ou un truc du genre par ma faute. Ma prochaine question vient naturellement sur sa mère, après tout il est normal que je prenne des nouvelles. « Tu ne pouvais rien y faire. » Même s’il savait, c’est maintenant qu’elle a besoin d’aide et il doit vivre sa vie en effet et être à mes côtés aussi. On ne peut pas être partout à la fois, personne n’aurait pu prédire qu’elle tombe de surmenage avant que cela n’arrive. « Le principal c’est qu’elle se repose, elle ira mieux rapidement j’en suis sur. » Je souris en tapotant sa tête, sachant que ce n’est pas simple pour lui non plus. « Ouais, j’ai récupéré « ma » chambre, mais j’espère bien ne pas y dormir seul cette fois. » Lui soufflais-je d’un petit ton taquin et le plus explicite du monde. Pyg ? Je ris en tenant sa main. « Pour moi le principal c’est que toi tu sois heureux de me voir. » Je ne pensais pas être de ce genre-là, mais Yulian m’a fait découvrir des sentiments et des désirs plus forts. « Tu dois faire quoi maintenant ? Tu as un peu de temps à m’accorder ? »

TENUE ✧ Il marque un point, mes parents ne sont pas au courant pour moi, pour lui, ni pour nous. Je n'ai pas eu le temps d'expliquer clairement ma relation à mon père et à mère, mais ils savent que je suis proche de Dewei d'une certaine façon. Je devrais peut-être prendre le temps de mettre les choses au clair puisque nous sommes sur place, tous les deux. ça toujours été ainsi dans la famille, se dire les choses sans tourner autour du pot ou passer par quatre chemins. Je dois être sincère avec eux, pour ne pas les surprendre plus tard. « Non, mais c'est une bonne occasion pour le faire ? » Les mettre au courant. Pas maintenant, faut déjà les trouver. Ma mère est dans sa chambre, mais j'ignore où se trouve mon père. Il doit être quelque part dans les environs, mais j'aimerai l'avouer quand nous serons tous réuni. Ma relation avec Dewei ne devrait pas entacher la réputation de l'auberge ou de mes parents, ça n'a rien à voir avec eux. Quant à ma mère, elle va bien. Faut juste qu'elle se repose. Dewei a raison, je ne pouvais rien y faire. Hochant ma tête, je lui souris pour approuver ses paroles. D'ici peu, elle pourra revenir à la charge et reprendre les choses en main, comme la dirigeante qu'elle est. En attendant, je prends la relève. « Sa » chambre ? Je ris à sa dernière remarque. « Tu m'invites à dormir dans « ta » chambre ? » Fis-je, de manière innocente. J'ai bien compris que dormir ne voulait pas simplement dire dormir. « Je serais toujours heureux de te voir. » Même si c'est deux minutes après que nous nous soyons quittés. Dewei me manque à la seconde. Quand j'aime quelqu'un, je l'aime si fort que je pourrais m'en briser. Maintenant ? Je regarde autour de moi comme si j'allais trouver la réponse dans le hall d'entrée. « Je n'ai rien à faire, donc oui. C'est possible. » J'en ai terminé avec le jardin, on peut faire ce qu'il veut. « Tu veux sortir faire un tour ? La prochaine fois que tu reviendras, le décor aura sûrement changé. » Nous sommes toujours en été, mais bientôt ça sera l'automne et le paysage prendra son manteau orangé et rouge, terne et chaleureux à la fois. J'aime toute les saisons, alors même si je reviens en hiver avec la neige, je serais heureux. « Je te laisse me guider. »

TENUE ✧ Je n’ai rien contre le fait de mettre ses parents au courant, en même temps je n’ai plus rien à cacher après avoir été renié par mes parents pour être justement proche d’un garçon, ce qu’on pense, ce qu’on dit, tout cela n’a aucune importance pour moi. Je suis heureux avec Yulian et je pense qu’il l’est avec moi, c’est ce qui compte et donc, s’il veut qu’on annonce notre relation à ses parents alors je l’approuve totalement, surtout que j’apprécie vraiment sa famille et j’espère seulement qu’il n’y aura aucun problème avec ce que nous sommes l’un pour l’autre. « Je pense aussi, ils le sauront bien tôt ou tard. » Je ne compte pas me séparer de Yu, donc si notre relation est faite pour durer, autant qu’on puisse compter sur les proches pour nous soutenir, les siens du moins, car les miens c’est terminé. Annonçant donc que j’ai récupéré « ma » chambre, celle où je dormais en tant que Ying Tao, mais aussi toutes les fois où je suis venue ici. « Dans la mienne ou dans la tienne, peu importe. » Je souris, le principal c’est qu’il soit avec moi ce soir. « Moi aussi. » Je suis sincère, ne pas le voir fut vraiment dur et j’ai perdu l’habitude d’être seul et sans lui, alors forcément, tant que je suis ici je veux en profiter et rattraper ces jours séparés. « Allons-y, une petite balade ne peut me faire que du bien. » Je chope sa main sans gêne pour la tenir sans lui laisser la possibilité de me lâcher. « Peu importe le décor, il y aura toujours de belles choses à voir ou à faire non ? » Je suis un amoureux de la nature moi aussi, donc j’apprécie ce qu’elle a à nous donner et quand elle nous le donne. « Je suis chez toi, tu devrais être celui qui me guide non ? » Je le taquine, au fond on a juste à marcher, s’éloignant de l’auberge un peu pour se perdre un peu plus loin dans les bois.

TENUE ✧ Voilà, ils le sauront tôt ou tard et je préfère qu'ils le sachent de ma bouche plutôt que celle d'une autre personne. Mes parents sont précieux pour moi, je ne peux pas les imaginer me renier ou me traiter sous prétexte que j'aime un garçon et que je suis en couple avec lui. J'ai confiance en eux, je sais qu'ils seront heureux pour moi, quoi que je choisisse dans le vie. « Oui. Merci de me soutenir. » Et de ne pas m'empêcher de le faire, surtout. Je n'aurai pas pu accepter que Dewei me retienne ou m'interdisse de le dire. Je sais que notre relation l'a mise dans une situation instable avec sa propre famille, et que même si il dit que ce n'est pas grave ou quoi, ça reste ses parents. Un jour, peut-être qu'ils l'accepteront. En attendant je ne vais pas me priver d'aimer mon copain et de le faire comprendre à mes proches. « ça marche. » La sienne ou la mienne, ça n'a que très peu d'importance. Tant que je peux rester avec lui, dire les choses telle qu'elles me viennent et être heureux, toujours simplement. Acquiesçant avec un sourire, je serre mes doigts autour des siens et avance doucement vers la sortie de l'auberge, tout en l'interrogeant sur notre destination. « Tu as raison. » Je l'ai vraiment bien trouvé, des fois je m'étonne que Dewei soit comme moi. Il aime la nature, les choses simples, il ne se prend pas la tête pour des broutilles et fait ce qu'il veut sans se poser de question. « Très bien, tu n'es pas très aventurier. » Souriais-je, prenant les devants pour le tirer à l'extérieur. Il fait bon, toujours aussi chaud. C'est agréable de profiter des dernières chaleurs, avant que le froid arrive. Comme à chaque fois que je l'embarque à ma suite, je ne suis jamais le chemin principal et fait un détour par les petits sentiers battus. « Je t'en ai montré pas mal depuis que l'on se connait. Le lac, la forêt, la prairie, le village. Qu'est-ce que tu n'as pas encore vu ? » Je suis le seul à pouvoir y répondre, mais ça m'amuse de le questionner.

TENUE ✧ Je le soutiens et c’est normal, je ne veux pas l’empêcher d’être honnête avec ses parents, de plus je n’ai pas honte de notre relation, j’espère juste que son père et sa mère ne me verront pas différemment pour être le petit ami de leur fils, je saurais prendre soin de Yulian, il n’y a pas d’inquiétude à se faire. J’ai juste envie qu’il soit accepté par les siens pour ce qu’il est, aimer une personne du même sexe est souvent mal vu ou critiqué, mais cela ne m’a pas empêché de l’aimer lui ou lui de m’aimer, désormais il faut qu’on le fasse comprendre à ceux qui nous sont proches, bien que les miens ne veuillent pas le comprendre justement, je pense qu’il y a une chance pour que les parents de mon petit ami eux, l’accepte. Je souris simplement avant d’accepter sa proposition de sortir, d’aller marcher ensemble dans la campagne, se perdre dans la forêt ou ailleurs. « J’ai l’air d’un aventurier ? » Je ne pense pas, je suis un Citadin, certes amoureux de la nature, mais un Citadin tout de même et qui plus est, j’étais jusqu’à peu un dirigeant d’une grande société, le genre costard cravate, rien à voir avec celui que je suis désormais, beaucoup plus libre et simple. Main dans la main nous marchons donc sur le sentier, l’écoutant m’interroger, je regarde autour de nous. « Je pourrais revoir chacun d’eux, il y a surement des endroits que tu aimerais me montrer ? Sinon nous pouvons juste marcher dans la forêt ça me convient aussi. » Je ne suis pas compliqué, tant qu’on est ensemble, je ne cherche pas à découvrir de nouveaux endroits, je suis venue ici parce qu’il me manquait, pour le voir, donc le reste n’est que secondaire, tant qu’on est au milieu de la nature je suis content.

TENUE ✧ Que Dewei soit mon copain ou juste un ami, mes parents l'apprécieront de la même façon. C'est vrai que je n'ai jamais ramené de garçon en disant que c'est mon petit ami, ni de fille, mais par instinct et connaissance, je sais qu'ils l'accepteront sans problème. Je suis leur fils et ils m'aiment, c'est une raison suffisante pour qu'ils accordent autant d'amour et d'attendre à Dewei. Dans l'immédiat, je lui propose de bouger et de sortir de l'auberge, pour faire un tour dehors. Je ne sais pas encore où et ce n'est pas tellement important. à sa question, je le zieute de haute en bas avec une moue, l'air de dire « mouais ». Il n'a pas grand chose d'un aventurier, mais dans cette tenue je ne peux pas non plus dire qu'il ressemble à un patron d'entreprise. « Au moins, si il pleut, tu ne risques pas de mouiller ta chemise. » Plaisanté-je, ironique. Sa chemise a une sorte de plastique par dessus, comme une combinaison ou anorak. Commençons par les alentours de l'auberge, pas besoin de s'éloigner trop loin. Je lui fais une liste rapide des endroits déjà visité, lui demandant où est-ce qu'il voudrait se rendre ensuite. évidement, Dewei ne connait pas le coin, donc il ne peut savoir. « Marchons dans la forêt, on tombera bien sur quelque chose d'intéressant à voir. » Il y a tellement à voir là-bas, puis c'est le début de la promenade. Tirant sur son bras, je le guide vers les arbres au bord du sentier, trouvant une route qui s'aventure entre les troncs épais. « Tu pourrais trouver de beaux spécimen pour tes compositions, avant que le froid n'arrive. Quoi que, certaines plantes sont belles aussi même en automne. » Fis-je, songeur. ça pourrait être amusant de venir pour faire une récolte pour l'entreprise, ce n'est qu'une idée.

TENUE ✧ Je ne suis pas inquiet, même si je devrais l’être après ce que j’ai vécu avec mes parents, mais d’un autre côté je sais que ceux de Yulian ne sont pas comme les miens, ils sont cool et surement plus ouvert. J’ai grandi dans un monde complètement opposé au sien. S’il pleut ? Par réflexe je lève les yeux au ciel. « Je ne pense pas que cela va arriver. » Je souris en regardant ma chemise. « Je suis la mode à moi tout seul tu as vu ça. » Je plaisante, mais c’est vrai qu’il peut faire ce genre de remarque avec ma tenue, je suis bien dedans et c’est pratique alors bon. Hochant la tête je l’accompagne dans la forêt, au fond je m’en fiche de savoir où on va, je ne cherche pas vraiment à visiter, juste à faire un tour avec mon petit ami, marcher et me dégourdir les jambes tout en appréciant la nature qui se trouve ici et que j’apprécie, peu importe le nombre de fois où je viens c’est apaisant, reposant et je ne m’en lasse pas. « J’ai déjà quelque chose d’intéressant à regarder. » Je le regarde « lui » et souris. « Les fleurs ne tiendront pas jusqu’à Tokyo et honnêtement je ne veux pas détruire la nature, je préfère commander mes fleurs à des fournisseurs. » Je respecte les endroits comme ici, même si le décor change, il y a peu de personnes qui prennent en compte le fait que nous avons besoin d’elle pour vivre, les plantes, les arbres, la faune et la flore. « Pour les fleurs mortes par contre ce serait bien pour faire de l’ikebana, rendre vivant une composition avec des spécimens qu’on trouvera au sol par exemple. » Je souris en ramassant d’ailleurs une tige brisée avec une jolie fleur au bout. « Comme celle-ci. »

TENUE ✧ Les vêtements de Dewei ne sont pas bien épais, une averse et c'est comme si il était à nu. Je le taquine en parlant de la pluie, mais le ciel est complètement dégagé. Sa mode à lui ? Il me fait rire en disant cela. « Tu aurais dû te reconvertir dans la mode. » Mais je le préfère nettement dans les fleurs et les compositions, au moins nous partageons la même passion, le même amour de la nature. Cette forêt n'a plus de mystère pour moi, ça fait des années que je la parcours et la découverte, sachant où mène presque chaque chemin. Je l'ai déjà emmené à divers endroit de cette zone, et je pourrais continuer à le faire tant qu'il y a des choses à voir ici. Marcher entre les arbres, voir les plantes et les fleurs, écouter les oiseaux ou admirer les animaux sauvages. C'est toujours un plaisir et c'est mieux encore quand on le partager avec quelqu'un, avec celui que l'on aime. « Oh ? Plus intéressant que ce cadre ? » Je suis flatté, ayant compris ses paroles et son regard. Mon coeur s'emballe toujours dans ces moments-là, comme si il savait que c'était pour lui. « Tu as vraiment un grand coeur, et tu as raison pour les fleurs. » Il reste quand même les plantes, celles qui peuvent tenir assez longtemps. Je pourrais lui proposer du houe, pour ses compositions de noël. Les fleurs sont utiles pour beaucoup de chose, notamment les abeilles qui produisent du miel. « Tu es libre de ramasser toute les fleurs mortes que tu veux, il doit y en avoir dans mon jardin. » Nous avons des par terre de fleur, des rosiers, des hortensias, des camélias et tant d'autres sortes qui colorent notre propriété. Et quand on parle de ça, Dewei trouve une fleur et sa branche cassée. « Tu as un don pour trouver ce que tu cherches sans te fatiguer. » Riais-je, m'approchant de lui pour admirer la fleur. J'attrape mon poignet, apportant la branche à mon visage pour sentir la fleur avec un sourire conquis. « Elle sent bon. » J'amène les paroles à mon geste et mon expression, levant mes yeux vers Dewei.

TENUE ✧ Me reconvertir dans la mode ? J’ai beau avoir mon propre style où aimaient les vêtements je n’aurais jamais pu faire une carrière dans ce domaine, ce n’est pas du tout le genre de choses qui m’intéressent, puis de toute façon je ne suis pas assez grand pour être mannequin, j’aurais pu être commercial ayant une aisance à vendre les choses avec ma façon de parler clair et remplie d’assurance, mais non. Je fais du commerce oui, mais dans un domaine différent et qui me plaît plus, la nature, les fleurs, ce n’est surement pas dans ce genre de chose qu’on m’aurait vu il y a quelques mois, mais comme je l’ai dit à Yuto, les choses changent et moi aussi. « Oui, plus intéressant que n’importe quel cadre. » Je souris en gardant mes yeux sur lui, parlant ensuite des fleurs, ne voulant pas les arracher volontairement de leurs tiges. « Tu trouves ? Ça me paraît juste normal. » Je ne cherche pas à avoir un grand cœur ou à jouer dans l’humanitaire, j’agis simplement en suivant ma conscience et en faisant des choses dont je peux être fier. Ici la vision est magnifique et je n’ai aucune envie que cela change, à chaque fois que je viens j’aime admirer les lieux, je me fiche bien de les connaitre ou d’avoir déjà vu des tas de décors dans le genre, celui-ci est unique et a une histoire. Notre histoire. C’est là que tout a commencé, bien que je ne me souvienne pas de nos « vraies » débuts, je le sais et on s’est aussi lié dans cette forêt, je pense que pour moi comme pour Yulian, les souvenirs resteront, c’est quelque chose qu’on partagera ensemble et qu’on ne pourra oublier j’en suis sûr. « On ira faire un tour plus tard. » Dans son jardin, pour prendre toutes les fleurs tombées, autant qu’elles servent à quelque chose plutôt que d’être piétinées ou jetées. « Les choses viennent à moi, que veux-tu. » Je ris, la fleur entre mes doigts. Yulian se rapproche pour venir la sentir et je garde mon esquisse. « C’est vrai. » Elle sent bon, même coupée son odeur est toujours là. Je l’embrasse furtivement en profitant de la proximité, on n’a pas beaucoup de temps ensemble alors je veux me gonfler à bloc de tous ces moments avant de retourner à Tokyo sans lui.

TENUE ✧ Ce n'était qu'une plaisanterie pour la mode, je le préfère milles fois plus là où il se trouve actuellement. Au moins, je peux partager ma passion avec lui. Quant à cette chose plus intéressante que n'importe quel cadre, j'ai bien saisi de quoi il parle, mais j'aime bien le faire marcher. Pour la plus part des gens, les fleurs ne sont pas vivante, elles ne ressentent rien, ne respirent pas, elles sont décoratives et c'est tout. Pourtant, une fleur est bien plus qu'un élément du décor. Elles respirent, sans elles, le monde serait différent. Dewei a raison en disant qu'elles sont mieux là où elles sont, plutôt qu'être arraché. Certaines fleurs tombent d'elles-mêmes, et peuvent être récolté sans soucis. « Pas pour tout le monde. » C'est normal pour lui, mais si il posait la question à quelqu'un d'autre, la réponse serait différente. Cette forêt est particulière, autant pour lui que pour moi. Elle m'a vu grandir et évoluer, elle m'a vu la découvrir, apprendre à la connaître, puis ramener Dewei avec moi. Elle nous a vu ensemble, s'aimer, se désirer, se chercher. Cette forêt est le témoin de bien des choses, qu'elle garde sous silence, pour elle. Je pourrais revenir ici, encore et encore, sans jamais me lasser. Mon jardin peut attendre, il ne va pas s'envoler. « Tu dis ça pour la fleur ? » Ou dois-je me sentir visé ? Après tout, j'ai été le premier à tomber pour lui. Sentant la fleur, je commente son odeur avant d'être embrassé rapidement par mon copain. Sur le coup, j'en ai oublié la fleur et son odeur, portant mon attention sur Dewei. Un sourire se dessine sur mes lèvres, tandis que je m'empare de son vêtement pour le rapprocher de moi et l'embrasser plus franchement. Je prends mon temps pour redécouvrir ses lippes, faire danser nos langues et mêler nos souffles, dans un échange passionné et profond. Je ne me lasserais jamais de ces petites choses qui font de ma vie une réussite, une fierté. Nos baisers, nos mains liées, nos discussions, nos instants plus intimes. Toutes ces choses me renforcent, me rendent meilleur que je ne pourrais l'être déjà et je ne veux rien changer.

TENUE ✧ Chaque personne a sa propre vision des choses, je pense aussi que beaucoup ne voient pas la nature pour ce qu’elle est, mais ce n’est pas mon cas. Je peux paraître hautain et par le passé j’étais un aristo, le genre de gars qui paraissait au-dessus de tout le monde, gérant sa propre entreprise et participant à des soirées mondaines avec le compte en banque remplir, mais cela ne m’a jamais empêché d’apprécier les fleurs ou les plantes. C’est grâce à ma mère que j’ai pu découvrir leurs beautés quand j’étais jeune, puis en grandissant je n’ai pas perdu mon intérêt envers elles. Ici c’est pareil, j’aime l’endroit et peu importe le temps qui passe ça ne changera pas non plus, tout comme je pense, mes sentiments envers Yulian n’arrêteront pas de grandir. Je souris à sa question, haussant les épaules. « Qui sait, tu te sens visé ? » Je le taquine, mais c’est vrai que dans mes souvenirs il est venu à moi, alors que dans la réalité je suis celui qui s'est imposé à lui. En me crashant dans sa propriété, mais mes souvenirs et les siens ont une différence. Après qu’il ait senti la fleur j’en ai profité pour l’embrasser furtivement, avant qu’il ne me chope le vêtement et m’embrasse plus franchement, ce qui me fait sourire contre ses lippes une seconde, j’approfondis l’échange avec une certaine impatience et avidité. « J’ai vraiment hâte que tu reviennes à la maison. » Soufflais-je après que l’échange se soit terminé. Je sais qu’il doit rester encore ici un moment, mais c’est la vérité. Entrelaçant à nouveau nos doigts, je lui fais signe de continuer à avancer. Nous avons encore du temps avant que la nuit tombe alors autant continuer l’exploration, je suis heureux d’être venue et de pouvoir passer ce temps à ses côtés, j’aimerais que le weekend passe lentement ou que le temps s’arrête un instant.

TENUE ✧ Il est vrai qu'à la base, Dewei est le premier à s'être imposé à moi, entrant brusquement dans ma vie suite à un accident de voiture qui l'a conduit directement dans mon terrain, dans mon jardin. Ce soir-là, avec l'aide de quelques résidents de l'auberge, j'ai pu le sortir de cette boîte de conserve et l'allonger dans un lit, où un médecin l'a examiné et soigné. Heureusement, il n'avait rien de grave, si ce n'est pour sa mémoire. Quand il l'a retrouvé, il m'avait oublié. C'est ensuite que les choses sont devenus plus sérieuse, avec un Dewei entier, pleinement conscient. Le même Dewei avec qui je partage ma vie désormais. Je l'aime bien plus que les fleurs, que la nature ou que n'importe qui ou quoi au monde. évidement que je me sens visé, mais je préfère plaisanter que l'avouer directement. « Qui sait, hein. » Répétais-je, riant doucement. Je n'ai pas besoin de le confirmer pour qu'il s'en doute, et inversement. Le coup de la fleur a bien fonctionné, Dewei a pu me voler un baiser, mais ce n'est pas suffisant pour moi. Je l'attrape aussitôt pour un nouvel échange, plus profond, plus passionné, plus amoureux. J'en veux plus, toujours plus. La gourmandise me consumera, mais je m'en fiche, tant que j'ai faim de lui. « Moi aussi ... Bientôt. » D'ici peu, quand ma mère ira mieux, je pourrais revenir chez nous. Avec un sourire, j'enlace mes doigts avec les siens et continue d'avancer, parcourant la forêt sur une bonne distance. Il fait si bon ici, c'est calme, y a vraiment rien pour nous déranger. « Au fait, tu t'en sors sans moi ? » Je parle de l'entreprise, de ses compositions, de tout ça. à peine le temps de finir mon contrat avec mon ancien boulot que je pars à nouveau, c'est limite si je n'ai pas eu le temps de bosser avec mon copain. J'ai hâte d'être à 100% libre pour l'accompagner et l'aider dans ses journées, allégeant ainsi son boulot.

TENUE ✧ Au final ce qui s'est passé nous a menés où nous en sommes aujourd’hui, si Yulian ne m’avait pas poursuivis jusqu’à Tokyo je ne pense pas qu’on serait ainsi lui et moi, le plus important c’est le présent et je sais qu’à l’heure actuelle je ne pourrais pas vivre comme avant, je ne pourrais pas redevenir l’ancien Dewei, car j’ai trouvé quelque chose de plus précieux, quelque chose qui me donne envie d’avancer et je l’ai en face de moi à cet instant. Je lui souris, puis profite de lui voler un baiser quand l’occasion se présente et me semble évidente, avant que Yu' n’en demande plus, l’échange témoigné à lui seul de ce manque entre nous et de ce désir l’un envers l’autre. Je ne suis pas vraiment le genre de personne capable de lui répéter tous les jours des mots doux ou lui faire des déclarations poétiques, mais je montre mes sentiments autrement et j’espère qu’il réceptionne chacun de mes « je t’aime » dissimulé derrière mes actes. J’ai vraiment hâte qu’il rentre chez nous, de retrouver cette présence alors qu’en ce moment tout semble si vide sans lui. « Hm » bientôt je l’espère. Marchant main dans la main dans les bois j’observe les alentours comme toujours. « Je m’en sors toujours, tu devrais le savoir. » Pas que je suis un bouffon égocentrique, mais honnêtement je suis un travailleur et je ne m’avoue jamais vaincu, je suis plutôt du genre à donner l’impression d’être capable de tout réussir, alors même si c’est nouveau, je réussirais ce pari aussi. « Puis j’ai retrouvé mon meilleur ami aussi durant ton absence. » je parle de Yuto évidemment, j’ignore si j’en ai déjà parlé à Yulian vu qu’il a disparu un bon moment durant ces derniers mois. « Je lui ai dit que je sortais avec un garçon, ça l’a vachement secoué. » Je souris, mais c’est vrai qu’il avait l’air choqué, je suppose que c’est normal.

TENUE ✧ Que Dewei soit romantique ou poétique, qu'il s'exprime de manière simple ou direct, qu'il soit tactile ou démonstratif, n'est pas ce qu'il m'inquiète le plus. Je m'en fiche qu'il me dise « je t'aime » à tout bout de champ ou qu'il préfère m'embrasser pour me le dire, que ça soit à travers nos regards échangés ou nos sourires. Tant que je ressens ce quelque chose qui fait battre mon coeur, je sais qu'il m'aime et moi aussi. Bientôt nous serons réunis, ce n'est qu'une affaire de quelques jours avant de revenir sur Tokyo, mais j'ai déjà hâte de repartir chez moi et d'être avec lui. Sur le chemin, je l'interroge sur son affaire, notre affaire. Sauf que je ne peux pas encore l'aider comme je le souhaite, ayant toujours un imprévu. « Je m'en doute bien, mais si ce n'était pas le cas, tu me le dirais ? » Si jamais il rencontre un soucis pour l'entreprise, viendrait-il m'en parler ? Nous faisons les choses à deux, même éloigné, je veux être au courant de ses activités. Je ne souhaite pas cela à Dewei, ni à son projet et encore moins à nos efforts. Son meilleur ami ? Un sourcil haussé, je l'interroge sur ce dernier. « Ton meilleur ami ? » Qu'il m'éclaire, je ne peux pas deviner seul. Je me souviens de l'un de ses amis qui m'a balancé en croyant m'éliminer de la vie de Dewei, et il a faillit réussir si je ne m'étais pas acharné par la suite. Nous sommes quand même passé par des tas de situations différentes avec lui, mais c'est ce qui nous a rapproché le plus. « Heureusement que c'est ton meilleur ami, quoi que ça ne me dérange pas que tu le fasses savoir. » Que ce soit lui ou quelqu'un d'autre, je n'ai pas honte de ma relation, ni de mon orientation. Son meilleur ami ne devait pas s'attendre à une telle révélation, c'est tout à fait normal. Je n'ai pas de best, en dehors de mes parents, il n'y a qu'eux à qui je peux le dire et en discuter, mais je prends mon temps. Ce sont ma famille, pas des amis. Même si ils acceptent, je ne peux le cracher ainsi, aussi directement et brusquement. Il me faut trouver des mots et surtout le meilleur instant pour me déclarer, c'est tout un truc. « Il est heureux pour toi, au moins ? Je ne veux pas être la source de conflit entre ton meilleur ami et toi. » Mais même si c'est le cas, je ne lâcherais pas Dewei. Je ne l'ai pas fait pour ses parents, je ne le ferais pas non plus pour quelqu'un d'autre.

TENUE ✧ Nous n’avons pas besoin de nous faire des déclarations d’amour tous les jours pour savoir ce qu’on ressent, après tous les actes parlent plus que les mots. La preuve, je suis venue le voir ici dès que j’en ai eu l’occasion, n’est-ce pas une preuve qu’il me manquait ? Si j’en avais rien à faire je n’aurais pas fait le déplacement, puis il y a nos baisers, nos gestes l’un envers l’autre qui sont si démonstratifs et sincères. J’ignore quand exactement j’ai commencé à ressentir ça, je ne sais pas quand je suis tombé amoureux de lui, mais je sais aujourd’hui que malgré le jugement, les remarques de mes proches, les regards de la société, toutes ces choses ne comptent pas car je veux que lui soit avec moi, qu’il reste à mes côtés. « Je te le dirais. » Dis-je simplement avec un léger sourire comme pour lui promettre que je ne cacherais pas mes soucis en face de lui, je sais que Yulian ne le fera pas lui non plus. Finalement je lui dis aussi que j'ai pu retrouver mon best, hochant la tête pour affirmer. « Il est de mon milieu, du moins celui dans lequel j’étais avant, mais c’est un garçon cool. Il paraît froid, distant, mais je l’apprécie beaucoup. » Yuto est un chic type et il est fiable malgré tout, je sais que s'il pouvait faire un truc pour moi il le ferait si je demande. « Je n’ai aucune honte à le dire, de toute façon qu’est-ce que ça pourrait changer ? Je me suis déjà fait renié par mes parents, j’ai perdu mon entreprise, je ne veux pas commencer une vie basée sur un secret ou sur un mensonge. » Je souris à mon petit ami, lui faisant comprendre que même si ce n’est pas facile, même si cela est compliqué dans la société, on a fait notre choix, on a suivi notre cœur et sentimental ou non, je l’assume. « Honnêtement je pense qu’il ne se serait jamais doué que je puisse aimer un homme, son éducation ne laisse pas la place à ce genre de chose, mais même s’il va avoir besoin de temps il est content oui, que je sois heureux. » C’est normal non ? Puis je le suis vraiment. Arrêtant de marcher en me mettant face à Yulian, je le regarde dans les yeux en demandant. « Donc si mon meilleur ami ne l’aurait pas accepté tu m’aurais abandonné sous prétexte que tu es une source de conflits entre nous ? » Je le fixe en reprenant intentionnellement ses mots.

TENUE ✧ Dewei a toute ma confiance, que ce soit pour notre couple ou pour son projet. Je sais que, si quelque chose ne va pas, il n'hésitera pas à me le dire. Quand ma mère est tombée malade et que mon père semblait désespéré, j'en ai de suite discuté avec mon copain, et ainsi décidé de partir les rejoindre à la campagne. Il ne m'a pas retenu, ni retardé, il m'a juste laissé prendre ma décision par moi-même. La plus belle preuve d'amour qu'il puisse me faire dans l'immédiat, c'est d'être là malgré son boulot et son peu de temps libre. Il n'a pas besoin de me répéter des « je t'aime », un baiser suffit pour le comprendre. Dewei me parle de son best et je suis plutôt étonné d'entendre parler de lui. C'est rare qu'il mentionne un ami, quelqu'un de son entourage. En fait, je me rends compte que Dewei ne parle pas beaucoup des autres. Un garçon de son milieu ? Donc, un riche ou un jeune héritier. Dewei était « fils de », en plus d'être patron de son entreprise. « Si tu l'apprécies, alors je l'apprécierais aussi. » Confiais-je, souriant. Oui, si Dewei croit en cette personne, alors je peux le faire aussi. Son meilleur ami est mon ami, c'est ce que je pense. Nous n'avons rien à caché, autant l'un que l'autre. Je l'aime, ce n'est pas un crime. Pourquoi devrait-on le garder pour nous seul ? Son best, qui qu'il soit, n'est pas en droit de le juger ou d'être méchant avec lui. Si ça lui pose problème, il n'est pas obligé de regarder ou de demander. Il peut juste faire l'aveugle et se concentré sur son meilleur ami. « Tu as raison. » C'est la seule chose que je puisse dire, étant d'accord avec lui. Je n'ai rien perdu de mon côté, mais je suis de son côté quand même. « Tout ce qui compte, c'est qu'il t'accepte et ne te fuit pas à l'idée que tu sois avec un garçon. » Une amitié ne se base pas là-dessus, du moins ça ne devrait pas. Si la personne aime quelqu'un, c'est son choix à lui seul. Arrêté par mon petit ami, je le regarde et l'écoute, souriant doucement. « Jamais. » Répondis-je, avec toute la sincérité du monde. « Si ton meilleur ami n'acceptait pas notre relation, j'aurai tout fait pour qu'il change d'avis. » Voilà tout. Qu'il m'aime ou non, ça ne me regarde pas. Si son best ne m'apprécie pas, tant pis, mais qu'il n'empêche pas Dewei d'être à mes côtés.

TENUE ✧ Comment ne pas apprécier mon meilleur ami ? Dans ce monde de faux cul j’ai trouvé une personne avec qui j’ai réussi à créer un lien, Yuto à son histoire lui aussi et au fond je pense que malgré ce qu’on croit, faire partie de ce milieu engendre de nombreux sacrifices et personne n’est épargné. Je suis bien heureux d’y avoir échappé et de pouvoir vivre comme je l’entends auprès de Yulian, désormais je n’ai plus besoin de faire semblant, mes épaules peuvent porter des responsabilités et je peux avoir des hauts et des bas comme chacun de nous, mais elles ne seront plus jamais aussi lourde que par le passé, je prends la vie avec une légèreté que j’ignorais, profitant de chaque instant sans chercher à tout planifier, sans faire de chaque chose un projet. « Je suis sûr qu’il t’appréciera aussi, quand il sera prêt à te rencontrer. » Je ne veux pas forcer les choses, en attendant on ira à notre rythme tout simplement. Tant que notre amitié ne s’effrite pas à cause de mon couple tout ira bien, je n’ai aucune intention de perdre l’un pour garder l’autre. Hochant la tête a ses mots, je l’arrête dans sa marche en lui posant une question dont je connais la réponse, mais qui me semble tout de même importante en soi, le sacrifice n’est pas permis à mes yeux, donc qu’il ne m’abandonne pas pour des raisons idiotes. « Tant mieux, je préfère ça. » Je souris et pose ma main sur sa tête. Yulian est adorable, je l’imagine bien courir après Yuto en tentant par tous les moyens de se faire accepter ou de ne pas me tourner le dos, ce n’est pas le cas bien entendu, mais si ça l’avait été j’ai l’image nette dans ma tête. « Je sais que tu n’es pas du genre à lâcher. » Il m’a poursuivi à Tokyo, ce petit campagnard qui n’y avait jamais mis les pieds n’a pas hésité à aller me chercher là-bas seul, alors je suis bien placé pour savoir de quoi il est capable. En attendant on a encore un peu de temps pour nous, donc autant continuer de se promener avant de rentrer à l’auberge, je suis content d’être venue ici aujourd’hui.