une petite faim ★ nawaki & orihime
TENUE ★ Tokyo change complètement de Miami, ce n'est pas du tout le même endroit. Il n'y a pas de plage, pour commencer. Ça m'a fait bizarre d'arriver dans une ville si loin de la mer et du sable, moi qui ai l'habitude de courir le long du littoral. A partir de maintenant, j'irai faire mon jogging le long de la rivière. Ce n'est pas le plus important, qui dit nouvelle ville, dit nouveau logement. Si j'ai toujours vécu dans une immense villa, me voilà dans un petit appartement d'une pièce. Un mini appartement plutôt, mais j'aime beaucoup. Ce n'est pas grand, ça m'évitera de perdre des heures dans le ménage. La petite fuuka m'a aidé à emménager ici, il n'y avait pas grand chose à faire puisque l'endroit était meublé à l'achat mais j'ai voulu faire du déplacement, du rangement et surtout de la décoration. Je voulais de la couleur, de l'harmonie, quelque chose qui me donne envie de rentrer après le travail. D'ailleurs c'était ma première journée officielle en tant qu'infirmière et ce ne fut pas ennuyant une seule seconde. À la fin de l'après midi, quand il a fallu rentrer, je n'avais aucune envie de cuisiner ... puis mon frigo est presque vide, n'ayant pas eu le temps de le remplir à mon arrivée. De ce fait, je me tâte à sortir. D'abord une douche et changer de tenue, puis je me jette à l'eau et quitte à nouveau mon petit appartement.

L'extérieur me semble effrayant, je ne connais pas les gens, même si je parle leur langue. C'est difficile pour moi de me faire des repères si vite, bien que je ne sois pas compliqué en matière d'adaptation. Disons qu'ici est la ville de mes cauchemars, où mon copain a perdu la vie. Perdu dans mes pensées, une douce odeur de nourriture attire mon attention. Changeant de chemin, je me dirige vers la source de la bonne odeur, qui s'avère être du poulet. Je n'aime pas spécialement le poulet, itoya adorait cela. Il pouvait presque en manger à tout les repas, ce que je ne comprenais pas à l'époque, aujourd'hui non plus. Pourtant, l'idée de manger du poulet me tente. Me rapprochant du stand, je regarde les brochettes ou les barquettes et hésite. C'est du poulet, cuisiné de différente façon. « bonsoir, je suis hésitante. Que me conseillerez-vous ? » demandais-je au vendeur de poulet, qui me lance un regard amical et un sourire attendri. C'est sûrement la première fois qu'une demoiselle lui demande son avis sur sa propre nourriture.

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TENUE ★ Rencontrer ma petite sœur dans les rues de Tokyo m’a vraiment perturbé, bien sûr, j’ai su prendre sur moi pour qu’elle ne se doute de ma véritable identité, mais il n’a jamais été annoncé que je devrais mentir ouvertement à mes proches dans le contrat ! Je pensais que je ne les croiserais pas jusqu’à la fin de cette histoire sordide et cruelle, mais il s’est avéré que Fuuka a choisi de suivre mes traces en débarquant dans cette ville où je suis censé avoir perdu la vie. Aujourd’hui rien d’inhabituel, je suis parti tôt au boulot et j’ai bossé sur les commandes, les réparations et sur ma propre caisse durant les pauses. Bossé me permet de ne pas penser, de ne pas me poser de questions, quand je suis aux garages je n’ai que les voitures en tête. De plus j’ai remarqué dernièrement que Lunan se comporter un peu étrangement, elle se rapproche de moi et même si c’est bien de pouvoir s’entendre en vivant sous le même toit, je n’arrête pas de penser à ma fiancée. Quand elle me complimente c’est la voix d'Hime que j’entends, ça a laissé un gros vide dans mon cœur de ne pas l’avoir à mes côtés, un manque énorme et je ne peux rien faire à part être patient. Après le boulot j’ai quitté les lieux en saluant tout le monde, j’ai les clefs si je veux bosser sur ma voiture la nuit, c’était ce que j’avais l’intention de faire, mais un repas s’imposer, je n’ai pas mangé à midi et je dois avoir ma dose de poulet. Je ne manque que lorsque j’ai faim et donc je saute pas mal de repas, mais là, j’ai la dalle. Me retrouvant devant mon restaurant habituel, ici je connais très bien les employés à force et ils savent ce que je commande sans me demander, sauf si je décide de changer un peu, mais c’est rare. Une fille devant moi demande les conseils du vendeur et je souris en intervenant. « Les cuisses de poulets pimenté ou au curry sont délicieuses. Mais les croustillantes légèrement épicées le sont encore plus. » Je souris, n’ayant pas encore vu le visage de la jeune fille, mais lorsqu’on parle poulet je réponds présent. « Nawaki, tu tombes bien, ce gars-là s'y connait quand on parle poulet, je vous conseille de l’écouter. » Ajoute le vendeur.

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TENUE ★ Ce n'est pas avantageux d'être nulle en cuisine. Faut dire que j'ai toujours vécu une vie de princesse à Miami. Ma mère ne s'occupait pas de m'apprendre à être une bonne femme, mais plutôt à me pousser dans mes études ou à profiter de ma jeunesse. Elle a toujours été compréhensive et attentionnée, puis elle-même ne savait pas faire à manger. Mon père savait mieux faire un repas qu'elle, donc bon. Voilà où j'en suis de ne pas avoir prit le temps de m'intéresser aux fourneaux, à devoir commander à l'extérieur, dans un restaurant ou un stand. l'odeur du poulet m'a de suite attiré à lui, mais le choix n'en reste pas moins difficile. Il n'y a pas qu'une sorte de recette, elles sont toutes à base de volaille, mais de manière différemment cuisiné. J'en perds un peu la tête, demandant conseille au vendeur. Sauf que c'est quelqu'un d'autre qui me répond, parlant de poulet pimenté, au curry ou bien croustillant et épicé. C'est beaucoup de choix, je doute de savoir lequel choisir malgré tout. Nawaki ? Ce prénom ne me dit absolument rien, ce n'est pas étonnant puisque je viens de débarquer à Tokyo. « Je vous remercie, Nawaki-san. » Commençais-je avec un sourire, me tournant dans sa direction pour voir son visage et parler en face à face, mais ... Mon esquisse s'efface brusquement, quand j'aperçois ses traits, son regard. Itoya ? J'en oublie pourquoi je suis là. Ce que je voulais à la base. Même le vendeur se demande ce qu'il se passe, m'interpellant avec des « madame » presque inquiet. « Je ... » Qu'est-ce que « je » justement ? C'est difficile de retrouver ses mots après un tel choc. ça ne peut pas être Itoya... Nous l'avons pleuré, enterré et aujourd'hui nous faisons en sorte de vivre avec cette réalité. Alors, ça ne peut pas être lui. Il lui ressemble beaucoup, énormément, mais Itoya est mort.

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TENUE ★ C’était une simple journée, comme hier et surement comme demain, sans surprise et sans nouvelles rencontres imprévues. Du moins c’était le cas jusqu’à ce que j’aille manger à mon restaurant de poulet habituel. J’avais fait part de mes « connaissances » des lieux et de leurs produits à cette jeune fille qui semblait nouvelle dans le coin et lorsqu’elle m’a regardé j’avais encore le sourire, mais ce regard, ce visage, cette expression… Elle. Orihime. Je pris énormément sur moi pour ne pas prononcer son prénom, surpris par sa présence et choqué aussi. Pourquoi fallait-il que je la croise ici, à Tokyo, sous cette identité qui n’est pas celle qu’elle connaît ? J’avais le cœur lourd, ça recommencé encore. Comme avec ma petite sœur, mais cette fois avec ma petite amie, ma fiancée, celle que je pensais toujours à Miami en priant qu’elle ne m’oublie pas et en même temps qu’elle ne me pleure pas. J’étais vivant et je faisais vivre un enfer à ceux que j’aimais malgré moi, je n'avais pas le choix, je n’avais aucune maitrise sur la situation et si c’était de moi… À cet instant précis, j’aurais tout balancé en la prenant dans mes bras. Si seulement vous saviez combien elle me manque, il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à elle et là, elle est devant moi avec cet air perdu et surement aussi surpris que Fuuka par ma « ressemblance » avec Itoya… Quelle mauvais blague franchement, c’était quoi ce destin qui jouait avec nos sentiments au juste ? « On dirait que vous avez vu un fantôme, vous allez bien ? » L’interrogeais-je en me giflant mentalement de devoir faire les ignorant devant elle, c’était compliqué, je ne savais pas comment je faisais, mais pour les protéger j’étais prêt à tout. Si j’avais accepté de « mourir », je devais en assumer les conséquences et ne pas impliquer ceux que j’aime dans cette histoire sordide. « Oji'san, mets nous deux menue crispy. » Dis-je en levant mon index et mon majeur pour désigner le chiffre voulu, attrapant le bras de la jeune fille pour la guider jusqu’à une table extérieur. « Ça va aller ? »

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TENUE ★ Revoir ce visage après tant de temps à vouloir ne pas y penser ... ça fait mal. J'ai faillit l'appeler par son prénom, Itoya, avant de me souvenir des paroles du vendeur. Nawaki. Pourquoi ? Pourquoi Nawaki et pas Itoya ? Parce que ce n'est pas lui. Parce que Itoya est mort dans un accident de voiture et depuis, il n'y a aucune chance de le revoir. Pourtant, mon coeur se serre à la vision de ce garçon qui connait si bien le poulet, tel un expert. Tout comme Itoya. Je me pince les lèvres, après avoir échoué dans un début de phrase ou de conversation, je ne sais plus trop ce que je voulais faire. Cet organe se serre si fort, lentement mais sûrement. Il se comprime au point de me donner le vertige et la nausée. Ai-je toujours aussi faim que tout à l'heure ? Je doute. L'appétit me manque quand les images me reviennent à l'esprit, des images de Itoya principalement. Je veux le revoir et le serrer dans mes bras. Cette triste réalité me rattrape et je me sens subitement mal. J'ignore si ce garçon l'a remarqué ou si je suis encore bonne actrice pour feinter mon malaise à travers un sourire. Un fantôme ? Je lâche un léger rire, rien de joyeux, plutôt nerveux. « Un fantôme. C'est presque ça. » Une réplique parfaite de mon défunt fiancé, si ce n'est pas un fantôme ça. Ce Nawaki commande mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi pour moi, jusqu'à ce qu'il m'attrape le bras pour me guider vers une table. Je le suis, toujours blême, mais cette fois mon sourire s'affaisse et je cache mon visage pâle dans mes mains. « O-oui. ça va aller. Merci. » Articulais-je, entre chaque battement de coeur dérangeant. J'ai réussi à sortir de ce désert, ce n'est pas pour croiser un mirage et retomber. Ce Nawaki est pire qu'une Oasis dans le Sahara, et pourtant je croyais être parvenu à quitter cette immensité de sable. « Excusez-moi ... Vous ressemblez tellement à quelqu'un ... » Que j'aimais. Quelqu'un que j'aimais tellement. Reprenant sur moi, je n'ai pas versé une larme, c'est déjà ça. Je me redresse sur ma chaise, pour faire face à ce Nawaki et affronter son reflet digne d'une cruauté sans nom. « C'est gentil ... Pour le menu. » Qu'il a commandé pour moi.

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TENUE ★ C’est difficile de devoir prétendre être quelqu’un d’autre devant ceux qui me connaissent mieux que je ne me connais moi-même. Ma petite sœur et maintenant ma fiancée, qui sera le prochain ? Mes frères, mes parents ? Combien de personnes encore je devrais torturer en leur faisant comprendre que je ne suis pas celui qu’ils pensent et que je ne fais que ressembler à ce fantôme décédé, car jusqu’à preuve du contraire Itoya est mort… Mes mots sont difficiles à évoquer en sachant ce qu’elle doit ressentir, mais en tant que Nawaki je ne peux pas savoir, je suis un ignorant qui ne doit pas y aller en douceur pour la ménager, cela ne ferait qu’éveiller les soupçons sur mon identité. Commandant les deux menues je la guide jusqu’à une table pour qu’elle se pose deux minutes, remarquant aisément sa pâleur et son état qui est entièrement de ma faute. Je me sens forcément coupable, mais je ne suis pas capable de la rassurer ou de la consoler. « Itoya n’est-ce pas ? » Dis-je en abordant un sourire avant de reprendre. « Désolé, c’est juste que vous n’êtes pas la première personne que je croise qui me prend pour cette personne et elle m’avait appelé Itoya. » Je m’explique en pensant à ma petite sœur Fuuka. « Je lui ressemble à ce point ? J’imagine qu’une personne ça peut être une coïncidence, mais deux, je vais finir par croire que j’ai un jumeau. » Ou que j’avais en l’occurrence. « Pas de quoi, je commande toujours ici donc vous pouvez me faire confiance, leurs plats sont vraiment bons et ça fait du bien au moral, j’ai l’impression que vous en avez bien besoin je me trompe ? » Je souris en la regardant, si je ne peux pas lui être utile en tant que Itoya, je veux essayer de l’épauler à la façon en tant que Nawaki. « Vous connaissez mon prénom, mais je ne connais pas le vôtre. » Soulignais-je pour qu’elle me le donne, si elle le souhaite bien évidemment, même si je le connais, je connais tout d’elle, mais je suis réduit à repartir de zéro.

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TENUE ★ Vivre sans Itoya était déjà très difficile, insurmontable et aujourd'hui encore, je ne pense pas être guéri de cette dépression qui m'a isolé durant des mois. Tomber sur son sosie, en chaire et en os, mais surtout vivant ... ça me fait l'effet d'un électrochoc, et je me demande comment mon coeur fait pour tenir. Parce qu'en vérité, je n'ai qu'une seule envie, c'est de pleurer si fort. Ce Nawaki n'est pas sauvage, ni mauvais, il ne me connait pas mais il ne me laisse pas là comme une pauvre fille qui aurait vu un fantôme. Un fantôme du passé, qui me hante chaque jour qui passe. Invité à une table pour manger du poulet, ce serait malpoli d'avouer que mon estomac est noué. Que suis-je censé dire à ce garçon ? à part qu'il ressemble à quelqu'un que j'aimais, que j'aime toujours, que je ne pourrais jamais arrêter d'aimer. Itoya ? Comment... Mes yeux s'écarquillent doucement, avant d'avoir plus amples explications. « Vous avez rencontré Fuuka ? » C'est la seule personne dans cette ville à connaître Itoya, son grand frère. Sinon ça serait très étrange. « ça me fait mal de le dire, mais oui... Vous lui ressemblez beaucoup trop. » Mais ce n'est pas un reproche, il ne peut rien contre cela. La nature est comme ça, elle peut être magnifique et cruelle à la fois. En tout cas, c'est gentil de sa part de s'inquiéter pour moi, alors qu'on ne se connait pas. « On dirait que vous savez lire les gens, ou alors je suis trop expressive. Je vous fait confiance pour le poulet. » Ajoutais-je, souriant doucement. Je me permets de piocher un morceau de poulet dans la barquette, du bout des doigts, juste pour croquer légèrement dedans. à sa requête, je m'essuie les mains sur une serviette et réponds. « Je m'appelle Orihime, et vous pouvez me tutoyer. Je suis encore jeune. » Entendre les élèves de cette école me vouvoyer me donne l'impression d'être vieille avant l'heure. Ce Nawaki ne semble pas plus âgé que moi, enfin dans une certaine limite.

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TENUE ★ Est-ce qu’un jour je pourrais retrouver mon identité ? J’aimerais que cela arrive rapidement pour que je sois capable de prendre les personnes que j’aime dans mes bras, je n’aime pas qu’ils me voient comme un inconnu, je ne sais pas… Est-ce qu’il ne voit vraiment en moi que ce « Nawaki » ? Ni Fuuka, ni Orihime ne semble se douter ou penser que je pourrais être en vie, mais d’un côté c’est normal j’imagine. Je préfère ça que de les voir souffrir en me voyant les repousser ou les traiter de « folles » je ne veux pas être blessant avec eux, ce n’est pas mon genre. Je préfère les soutenir à travers le sosie de la personne qu’elles aimaient, je ne suis pas ici en tant qu'Itoya, mais c’est moi. Je les connais, ma sœur, ma fiancée, je les connais mieux que personne et si je peux apporter mon soutien et apaiser leur peine en étant présent alors je le ferais. Ce tueur qui en a après moi, ces policiers qui me « protègent » dans cette nouvelle vie totalement construite par l’État, je voudrais que tout ça cesse et que les autorités fassent leur travail en arrêtant ces enfoirés qui ont commis tous ces meurtres. « Oui, elle m’a demandé de passer la journée avec elle, donc nous sommes partie jouer aux arcades, c’était amusant. Mais j’avais l’impression qu’elle me voyait comme cet itoya, j’imagine qu’elle doit beaucoup y tenir. » Je souris en la questionnant sur la « ressemblance » évidemment si elle me disait que je ne lui ressemblais pas ce serait idiot, je suis une seule et même personne après tout. « Vraiment ? Je suis désolé pour ça. » De lui ressembler au point de lui faire mal, en tant que Nawaki en tout cas je ne peux que m’excuser, bien que je ne sois pas fautif en soi je pense que je m’excuse aussi de la faire souffrir en étant face à elle sans pouvoir lui dire que je suis vivant, que je suis l’homme qu’elle aime. « J’imagine que je peux le sentir ? » Qu’elle n’est pas bien, en tout cas je suis ravi qu’elle me fasse confiance pour le poulet, je suis un connaisseur haha, comme l’était Itoya en fait. « Enchanté Orihime~ » dis-je en mangeant mon propre poulet, ne laissant que l’os.

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TENUE ★ Accepter la mort d'une personne que l'on aime est la chose la plus cruelle au monde. Accepter la mort de son fiancé est pire encore. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que Itoya ne rentrera jamais et je devrais refaire ma vie, sans lui à mes côtés. Des fois, je me sens comme Juliette après que Roméo soit mort pour elle, alors qu'elle faisait semblant pour le retrouver, et qui se suicide à la fin pour vraiment le rejoindre. Ma famille et mes proches ne me pardonneraient jamais un tel acte, pourtant j'ai souvent songé à partir durant ma période de dépression. Ce Nawaki ressemble beaucoup trop à mon fiancé, tellement que ça me blesse et que je dois me fermer à toute pensée, qu'elles soient d'espoir ou déprimantes. Itoya est mort, je me répète cela en regardant le visage de ce garçon. C'est mieux ainsi, de ne pas souffrir pour rien. Quand il parle d'une autre personne qui l'a confondu, je sais par avance que c'est ma petite soeur de coeur, Fuuka. C'est la seule capable de le reconnaitre, comme pour moi. « Fuuka est une fille adorable, ça a dû lui faire un choc de vous rencontrer après la perte de son frère. Vous êtes vraiment gentil de l'avoir accompagné le reste de la journée. » Je le remercie en quelque sort pour l'attention qu'il a porté à la demoiselle, alors qu'il n'était pas obligé. Quant à sa question, je suis bien forcé d'y répondre. Dire non serait un mensonge, et ne pas répondre serait irrespectueux. « Ne le soyez pas, ce n'est pas de votre faute. » Fis-je, désolée. Ce n'est pas à lui de se sentir coupable ou de s'excuser. Il n'a rien fait de mal, ressembler à quelqu'un n'est pas un crime. Le sentir ? ça doit paraître évident pour lui, puisque je parle d'une personne cher à mon coeur que j'ai perdu récemment. La plaie n'est pas refermée. « Enchantée, Nawaki. » Je rétorque, souriante, avant de croquer un nouveau morceau de poulet. « C'est vraiment bon. » Le poulet, il est super bon.

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TENUE ★ Comment est-ce qu’elle va réagir quand elle apprendre que je suis en vie ? J’imagine que le choc sera grand autant pour Orihime que ma sœur, mes frères, mes parents, tous mes proches. Pourtant j’ai une bonne excuse pour le cacher et vivre comme si j’étais mort et j’espère qu’un jour ils pourront tous me pardonner et comprendre que je n’avais pas le choix. Par moments je me dis que je pourrais partir, prendre l’avion et retourner chez moi où je récupèrerais mon identité, mais ceux qui ont fait ce massacre étaient un gang, ils sont partout et je ne peux pas avoir la certitude qu’ils ne me cherchent pas en ce moment, un jour ou l’autre ils pourraient me trouver et me tuer ou s’en prendre à ma famille, c’est pourquoi ce changement d’identité est nécessaire pour survivre. Pour retrouver ma vie. Je parle de Fuuka, mais c’est difficile de ne pas dire « ma petite sœur », je dois faire avec et continuer de paraître étranger à leur vie. « Ce n’était pas grand-chose, elle est plutôt étonnante, très énergique aussi. » Je souris en repensant à la journée passé ensemble. « Elle voulait absolument me battre aux jeux de voiture, mais c’est mon domaine donc c’était impossible. » Je ris, mais c’est exactement ce qu’elle faisait avec Itoya. Après tout c’était aussi son domaine, les voitures. Je donne un nouvel indice à Orihime, me rapprochant de celui que j’étais avant au fond, mais je ne changerais pas mes passions même si je dois changer de vie encore et encore. « Mais elle m’a dégommé au jeu de combat haha. » Enfin bon, je mange mon poulet, ne sachant pas si je la dérange en lui racontant tout ça, même si je doute que ce soit le cas, elle aime Fuuka et savoir qu’elle s’est amusée devrait la soulager un peu. « Je vous avais dit que je m’y connaissais, le poulet n’a pas de secret pour moi. » Plaisantais-je non loin de la vérité.

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TENUE ★ Ce visage ne m'est pas inconnu, j'ai l'impression de le connaître mieux que quiconque, et pourtant ce n'est pas mon fiancé. Ce garçon lui ressemble comme deux gouttes d'eaux, mais ce n'est pas lui. Je m'en convaincs pour ne pas craquer, sentant déjà mon organe se serrer si fort que ses battements sont irrégulier et douloureux. Je ne sais comment je vais survivre à cette rencontre inattendue. Nawaki me parle de sa rencontre avec la petit Fuuka, me disant que du bien d'elle. C'est ma petite soeur de coeur, je l'adore comme si c'était ma propre famille et que l'on partageait le même sang. « Oui, faut la suivre. » Riais-je doucement en visualisant ma cadette ne pas tenir en place et parler plus qu'elle n'est capable de respirer. Les voitures ? Son domaine ? Je bug un moment, le fixant en sentant à nouveau cette douleur dans la poitrine. Itoya adorait les voitures... Il est parti pour ça et il mort pour ça. J'inspire doucement, feintant mon malaise à cette nouvelle. « Vous aimez les voitures ? » C'est de la torture de poser cette question et de se douter de la réponse, mais juste d'attendre confirmation. Fuuka battait toujours son frère au jeu de combat... ça me touche particulièrement. Reprenant mes esprits, je termine mon morceau de poulet en essayant de garder le sourire. Je suis contente pour Fuuka, qu'elle se soit amusée et qu'elle est trouvée un nouvel ami. Ce Nawaki a sûrement tout pour plaire, il est agréable et charmant, amical et facile d'approche. C'est le genre d'homme qui plait au premier contact, dès la première rencontre. « J'espère avoir encore ton avis à l'avenir. » Je le tutoie exprès, pour qu'il en fasse de même avec moi. Je ne suis pas plus vieille que lui, ça va finir par me déranger. « Tu vis dans le coin ? » Si il vient ici pour commander, c'est qu'il ne doit pas vivre très loin. Ou alors il travaille dans le coin ? Y a forcément une raison à sa présence dans le coin, que ce soit pour le boulot ou pour le logement. Je suis juste curieuse de savoir pourquoi ce marchand de poulet et pas un autre.

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TENUE ★ Par moments j’aimerais que l’on doute, qu’on me voit pour ce que je suis, mais d’un autre côté je ne peux pas espérer cela de ma sœur ou de ma fiancée, ce serait sadique de les faire souffrir ainsi… Je souffre aussi, ce n’est pas mon genre de jouer avec les sentiments de mes proches ou même de n’importe qui d’autres… Seulement je n’ai pas le choix, je suis voué au silence, alors en attendant je reste honnête sur d’autre sujet qui eux aussi, se rapproche d'Itoya, je ne veux pas changer ce que je suis vraiment et faudra qu’on m’accepte avec les mêmes passions que celui que j’étais avant. Je parle de Fuuka, souriant quand elle me confirme qu’il faut la suivre, je le sais parfaitement, j’ai grandi avec elle en tant qu’ainé et j’espère être capable de continuer à la voir grandir même sur les terres japonaises. « En effet, j’adore ça. » Confirmais-je sans hésiter. « Je parie que ce n’est pas votre cas, je me trompe ? » Je souris en la fixant. Continuant de manger mon poulet, je remarque qu’elle me tutoie et je décide d’en faire de même, elle me l’avait déjà demandé et honnêtement tutoyer ma fiancée c’est beaucoup mieux quand même… Bien qu’elle ne puisse me voir à cette place tant que je serais Nawaki. « Quand tu voudras, ce sera avec plaisir. » Je suis sincère, j’ignore comment Hime vit mon absence, je ne sais pas si elle a pour projet de refaire sa vie ici ou un truc du genre, je ne sais même pas pourquoi elle est venue à Tokyo… J’ai peur qu’elle tombe amoureuse ou finisse par m’oublier, alors égoïstement j’espère vraiment qu’avec ma présence elle soit capable de m’attendre, j’ai besoin qu’elle m’attende, peu importe le temps que ça prendra. « Je travaille en face, dans un garage. » Précisais-je. « Donc je viens manger ici presque tous les jours. » Au cas où ça l’intéresserait.

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TENUE ★ J'ai vécu des mois avec la pensée sordide d'avoir perdu celui que j'aime, je l'ai enterré, je l'ai pleuré, je l'ai même supplié de revenir en sachant que c'était impossible ... Ce garçon, aussi ressemblant soit-il de mon fiancé, ne peut pas être celui que j'ai dû abandonner aux portes du paradis. Enfin, j'espère que Itoya est au paradis et non en enfer. Parler de la petite soeur de mon fiancé est étrange, surtout avec ce garçon qui partage le même faciès. Fuuka a dû aussi choqué que moi, mais peut-être qu'elle s'est faite à l'idée que son frère ne pourra pas revenir, qu'il est bel et bien mort... A moins qu'elle pense l'inverse. Je n'ai jamais vraiment demandé à Fuuka ce qu'elle en pensait. ça serait trop cruel de ramener ce genre de sujet sur le tapis, après si peu de temps. Nawaki parle de voiture et je ne peux m'empêcher de penser à Itoya et sa passion. Pourquoi ? Pourquoi sont-ils si semblable ? C'est affreux de le regarder comme un étranger ... Alors que ça pourrait être lui. Le poulet, les voitures, ça sera quoi ensuite ? « Effectivement ... Mais comment le sais-tu ? » J'ai déjà commencé à le tutoyer, donc je continue. C'est étrange de se dire qu'il sait, par je ne sais quel miracle, ma peur des automobiles. Elles m'ont prise mon chéri, elles m'ont enlevé celui que j'aimais le plus au monde. Comment pourrais-je leur pardonner ? Pour moi, elles sont toutes dangereuses et source de problème. En tout cas, je suis contente de l'avoir croisé et rencontré, d'avoir discuté et partagé un repas avec lui. J'espère vraiment le revoir, un jour ou l'autre. Il travaille à côté, quant à moi, je vis dans les parages. C'est obligé que l'on se recroise rapidement. « C'est une bonne chose, j'habite pas très loin. » Le plus proche de mon lieu de travail, et de ma petit soeur de coeur. Ainsi, je peux veiller sur elle, être en avance à l'école et rentrer quand je le souhaite sans me soucier du transport. « La prochaine fois je t'inviterais à manger. » C'est lui qui a payé le poulet, donc je me réserve le droit de l'inviter une autre fois.

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TENUE ★ Comment je le sais ? Si je disais que je l’ai deviné ce serait mentir et surement pas crédible, mais je me contente de sourire avant de lui donner ma réponse. « La jeune fille, Fuuka, elle m’a fait comprendre qu’elle n’aimait pas ça non plus. » Dis-je en doutant intérieurement que ce soit logique, après tout c’est « ça » qui est censé m’avoir tué et donc c’est légitime que ma famille n’apprécie pas les voitures autant qu’avant. Après je n’ai jamais cherché à ce qu’il déteste cela non plus, pour moi les bolides sont vraiment intéressants et offrent bien plus de choses que ce que les gens pensent. « J’en ai déduit que toi aussi tu avais un souci avec elles. » Je parle des autos évidemment. Enfin, dans tous les cas je me retrouve à devoir vivre dans la même ville que ma sœur et ma fiancée tout en cachant mon identité, ça s’avère un peu compliqué, mais j’ai tendance à faire passer ceux que j’aime avant moi donc je garderais le secret pour les protéger, quoiqu’il m’en coute. Je lui parle du garage et du fait que je vienne souvent ici, de cette façon elle saura où me trouver si jamais. « Oh, c’est vrai ? On risque donc de se croiser souvent. » Ce n’est pas pour me déplaire, bien que le fait d’entretenir une relation avec ma fiancée sans être son fiancé soit assez étrange, mais on va devoir faire ainsi jusqu’à ce que cette affaire soit terminée et que je retrouve mon identité. « Avec plaisir » Ajoutais-je à son invitation avant de me lever de ma place, le repas terminé je vais la laisser, je pense que bien qu’elle ne me le dise pas clairement, me voir l’a troublée et je ne veux pas faire durer cela trop longtemps pour des « retrouvailles » inattendues.

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