Tenue du passé – «

Nous apprenons que lors de cette fusillade à Ota, la petite Amy âgée de 5 ans a succombé… Le père est toujours inconscient…… […] Quant au criminel, la police le recherche activement.

»

Il était en train de siroter un lait à la grenadine dans un bar à la décoration sobre où il était le seul client. Il connait le barman depuis quelques temps, c’était un ancien flic qui punissait les criminels à sa sauce mais, en était devenu un lui-même ainsi. Cho Yun se demandait parfois s’il avait des clients mais, le bar marchait toujours. Il l’entendit parler… Lui parler de cette affaire mais, il ne répondit rien.. En réalité, la paille toujours dans la bouche, il sourit ironiquement et tristement. La vie est loin d’être accueillante avec les nouveaux nés, les personnes âgées, tout simplement les êtres catalogués de « faibles ». La justice dans ce bas monde ? Elle n’a jamais existé. Qu’est-ce qu’ils le faisaient rire, tous ces officiers de la loi jurant ne travaillait que pour faire régner l’ordre et la justice… Ils étaient où quand ce père de famille et sa fille se faisaient tirer dessus ? Ils étaient où quand pour une fois il comptait passer de l’autre côté, qu’il était prêt à devenir un « indic » trahir son propre clan, son propre sang, ses propres convictions pour celle qui était devenue sa nouvelle source de vie… ?

A cette pensée, il ressortit cette petite peluche de singe sous l’œil hardi du propriétaire du bar, qui lui demanda ce que c’était… Le seul souvenir et son plus précieux cadeau.. Elle lui avait offert dès les premiers jours qu’il avait fait sa connaissance. En lui disant, qu’il la reverrait, qu’elle ne disparaitrait pas… Elle était si jeune et cette douleur… SA Douleur, elle ne disparaitrait jamais… Il allait la garder jusqu’à son dernier souffle. Cette douleur… Il ne la partagerait jamais… Il était tombé dans les ténèbres, prenait un plaisir monstre à tuer, à faire souffrir ses victimes… Jusqu’à leur dernier souffle… Il les narguait…. Au point que, c’étaient ses cibles qui le suppliaient de mettre un terme à leurs souffrances… Le suppliaient qu’il arrête, elles s’excusaient, rampaient comme des vers de terre non, des cafards mais…. Il ne ressentait rien…

« "Il est plus facile de construire des enfants solides que de réparer des hommes brisés." – Frederick Douglass»

Cette phrase était en référence pour ce qu’allait devenir ce père de famille quand, la nouvelle tombera. Il serait un homme brisé tout comme « lui ». Comme lorsqu’il a découvert « leurs » corps en sa compagnie.


flashback

Cela faisait un mois qu’il était revenu à Hong Kong. Au début c’était à cause de Feilong. Il avait dû s’occuper de sa protection et dans son sillage avait commis des crimes.. Il avait pris le soin d’effacer toutes ses traces. Que personne ne se doute que la famille Huang ait quelque chose avoir avec ça ! Il était redevenu froid, sadique, mystérieux, manipulateur avec son entourage ou de simples inconnus… Il comptait réellement repartir avec son « maitre » mais, ce dernier lui proposa de profiter un peu cependant, pas trop longtemps et, puis, ce n’était pas simplement des vacances, c’était aussi pour être certain de prévenir d’une quelconque rébellion du clan adverse ou plutôt de sous-fifres plus faibles que le clan Huang mais, étaient désireux de voleur leur place. Assurer les arrières du clan, était devenu sa raison de vivre. Dès que sa mémoire lui était revenue, il avait rapidement repris contacts avec « eux ». Tous le pensaient mort lors de sa dernière mission où encore une fois il s’était débrouillé pour servir d’appât afin de sortir le grand chef de cette affaire. Pour lui sauver la vie… Il avait été accueilli avec les honneurs mais, n’a jamais dit ce qu’il avait fait durant ces six longs mois. Cho Yun était une personne discrète et cachotière.

De toute façon, il n’avait porté aucuns tords à la famille et, c’était le plus important. Les choses avaient repris leur train habituel. Quelquefois, il repensait à cette famille laissée derrière. Derrière lui, il avait juste laissé le « merci » sur un bout de papier avec la liasse de billets que représentaient sa paie et un cadeau pour celui qui l’avait sauvé… Même s’il avait eu sûrement pitié pour l’enfant perdu qu’il était pendant ces six mois. Rien de plus, rien de moins. Ce cadeau, ce fut un pendentif d’une croix égyptienne. Symbole de l’immortalité.

C’était un cadeau qu’il avait voulu lui offrir avec une paire de gants de boxe mais, au final, il ne lui avait offert que ce pendentif qu’il avait probablement dû jeter depuis. Toutefois, se retrouver dans cette ville avait réveillé chez lui, ces « souvenirs » de ce passé qui semblait n’être qu’un doux rêve. Un trop beau rêve pour qu’il puisse y croire et pourtant… Il s’était retrouvé à flâner dans la ville, dans ces endroits qu’il fréquentait à « ses » côtés et puis, il avait fait des recherches sur lui. Apparemment, il était entré dans la police, ce qui ressemblait bien à son comportement… Du coup, un soir, il l’avait attendu sans vraiment se comprendre peut-être pour s’assurer qu’il allait bien. Sa morphologie était plus imposante qu’auparavant… Il était toujours aussi beau, voir un peu plus. Cette hésitation… Il l’avait senti mais, c’était normal après tout, il n’avait pas donné de signes de vie depuis près de 5 ans… 5 ans et 6 mois. C’est Yunnie qui commença la conversation avec un « hey » et un sourire amical comme il s’était rappelé l’offrir tant de fois...

De là, il avait appris l’existence de sa vie, que Li Na avait refait sa vie mais, cela ne lui faisait ni chaud ni froid en réalité, la seule chose qui importait c’était Mei Lin, elle s’appelait… Au début, la situation était cocasse et pour la première fois, il ne savait pas quoi dire. Il était tétanisé par ces grands-yeux magnifiques et innocents qui le regardaient avec curiosité avant de lui offrir le plus beau sourire qui lui avait été octroyé. Ce sourire qui lui rappelait un peu celui de l’homme qui se tenait à ses côtés lors de sa rencontre avec la petite.

Désormais cela faisait un mois qu’il était resté. Il avait essayé de passer le plus clair de son temps avec Shirong et Mei Lin qu’il gâtait alors que la nuit, il continuait à se salir les mains en commettant des meurtres, des chantages sur des magnats de finances et de crimes importants menaçant de faire de l’ombre à ceux qu’il servait. Les affaires roulaient comme sur des roulettes. Cependant, à chaque fois, il mettait une sucette dans la bouche, c’était une habitude qu’il avait pris depuis qu’elle lui avait donné sa sucette pour lui redonner le sourire quand, il était pensif….

Pour la première fois, en connaissant son passé, le désir d’être simplement un père de famille, de désirer vivre cette vie normale… Trouver un travail qu’il trouvait insignifiant avait tout son sens aujourd’hui et, en relativisant, il pourrait même aider la police… Bien que pour cela, il allait devoir dire toute la vérité à Shirong. Il risquait sa vie mais, il était certain que son ami d’enfance comprendrait parfaitement ses raisons. Peut-être que c’était naïf de pouvoir penser à ça… Que l’héritier de la Triade qu’il servait, voudrait bien lui donner sa liberté. Quand il y pensait, il se sentait vraiment idiot. Alors ce soir, il avait attendu devant le commissariat afin de rentrer avec Matsunaga. Celui qu’il avait aidé dans l’ombre en tant que tireur d’élite. Il s’était positionné tellement loin sur le toit qu’il savait qu’il ne l’avait pas vu mais, il s’était promis de tout faire pour protéger les membres de cette famille qui était un peu la « sienne ».

Cependant, il aurait dû savoir que dans cette vie, dans « son monde », on ne peut pas partir ainsi et que la vengeance est de mise. Un sourire amical à la vision de celui qu’il attendait depuis près d’une heure :

«Je me suis dit que ce serait bien qu’on rentre ensemble comme par le passé. Cela te dérange ?»

Ils se rendirent à cette bonne vieille supérette, le dernier endroit où ils étaient venus dans ce passé qui lui semblait tellement loin et le mot était faible. Très faible même… Pourtant, en clin d’œil à ce passé, il avait repris la même bouteille de Perrier. Les mots de Shirong lui firent accélérer un peu les battements de son cœur et, il répondit sur le même ton.

«Hm. C’est plutôt moi qui aie de la chance de l’avoir ! D’ailleurs, c’est de ça aussi dont j’aimerais te parler mais, rentrons d’abord chez toi.»

Yunnie n’avait pas donné son véritable prénom. Il l’avait connu en tant que Da Ying même si, ce dernier était mort depuis longtemps. Entrant calmement dans la maison, il se rendit compte que quelque chose clochait… Etait-ce son instinct paternel ? Ou bien son sixième sens qu’il avait développé à cause de son milieu dans lequel il a évolué depuis sa plus tendre enfance ? Le comportement de son aîné ne lui permettait pas non plus d’apaiser son esprit. Il le suivit dans la cuisine, observant si chaque chose que son cerveau avait mémorisée était à sa place… Il y avait cette légère odeur… D’un tabac… méconnu. Et puis, les vibrations de leurs portables respectifs.. Surpris au début, regardant son aîné pendant un instant, il lit le message provenant d’un inconnu et, son sang se glaça.

Sa respiration se coupa et il partit à la suite de son « hôte » mais, il sentit une présence étrangère les épiait retardant ainsi sa course voir l’arrêta… Cette présence qu’il avait ressentie quand il était venu… Il se projeta rapidement sur le côté par une roulade sur l’épaule et, sortit rapidement de son étui attaché à sa cheville son magnum 41 pendant que des coups de feu se firent entendre et qu’une balle effleura son visage. Il prit de l’élan pour se projeter sur le mur par ses jambes où il se mit à courir pour sauter cette fois sur le toit et viser cette silhouette masquée où il tira dans sa ligne de visée. Il suffit d’une balle dans la tête pour que le corps s’effondre mais, il n’avait pas le temps de vérifier qui était cette personne. Il sauta pour atterrir de nouveau sur la terre ferme et, se mettre à courir espérant ne pas arriver trop tard… Son cœur battant à mille à l’heure. Il décida de briser la vitre d’une voiture et qu’importe l’alarme, il entra dedans et la fit démarrer grâce aux fusibles qu’il fit entrer en contact. Il n’était pas à un crime prêt ce soir, c’était la vie de sa fille qui était en danger…

Il accéléra pour aller jusqu’à cet entrepôt et pria qu’ils allaient tous bien… Que Shirong ne fasse pas de conneries… Il pouvait entendre et voir dans son esprit la voix de Mei Lin « Papa, je ne vais pas mourir ! On pourra faire de la patinoire dis »… Oui, il allait l’emmener à la patinoire… Il ne s’arrêta pas quand l’entrepôt entra dans son champ de vision. Au contraire, rageusement il poussa l’accélérateur à son maximum à l’aide de son pied au point de démolir une des portes où le crissement affreux de cette dernière qui entra en contact avec le sol et la roue de la voiture. Il était fou et, il lui suffit d’un seul regard pour analyser la situation.. Shirong, en joug par un type. Il freina tout en faisant un créneau pendant que, de sa main gauche il attrapa la crosse de son arme et sortit la moitié de son corps par la vitre pour le viser « lui ». Cet enfoiré. Une balle en plein cœur mais, ce ne fut pas la seule, non il vida son chargeur en le visant dans la gorge, une traversa son œil pour ressortir derrière la tête. Le corps tomba, le crissement des pneus sur le bitume s’arrête… Un silence de mort régna. Il sortit de la voiture et c’est là, que sa main tenant toujours l’arme.. Oubliant son aîné il vit ce spectacle d’horreur. Il se mit à courir vers le corps de sa fille les mains tremblantes… Des larmes coulèrent sans qu’il s’en rende compte… Lui qui n’avait jamais pleuré… Il ne les sentait pas… Il s’était accroupi… Il avait l’impression qu’elle dormait.. Son petit ange… Son tout petit ange…

Il la prit dans ses bras… Elle saignait et serrait si fortement sa peluche…

«Mei… Lin… C’est papa… Je suis là… S’il te plait… Réveille-toi.. J’ai quelque chose à te dire..»

Elle était glacée… Il ne reçut aucunes réponses… Et n’en recevrait plus jamais. Il passe ses deux bras de façon protectrice qu’il emmena fortement ce petit corps contre lui..

De là, un cri d’un homme complètement désespéré s’éleva.. Pour la première fois.. Sun Cho Yun connu la sensation de « mort »… Son regard était devenu vide… Sa dernière lumière de vie venait de s’éteindre…

Tenue du passé – Good Bye…

C’était tout ce qu’il pouvait dire… Il ne voulait pas l’admettre. Il ne voulait pas lâcher ce corps… Ses larmes de sang car, pour lui, elles en avaient le goût… Il ne savait pas qui était la personne derrière tout ça… L’enfoiré qui avait osé toucher un seul cheveu de sa chaire et de son sang. Celle qui lui souriait si chaleureusement, qui lui donnait le sourire si naturellement… Sa voix… Il ne l’entendrait plus… Plus jamais… Il ne pourrait pas l’emmener voir un match de baseball, ni faire du patin. Et Li Nah… Elle aussi… C’était son amie et quand même bien elle ne l’a jamais aimé… Il ne lui en voulait pas, car c’était réciproque. Elle lui avait appris quelques trucs… Il se jurait qu’à partir de ce jour… Il ne vivrait et ne mourrait que pour le clan Huang… Etait-ce pour l’empêcher de changer de camps ? Il n’y avait pas besoin de ça… Pourquoi la vie lui avait offert le plus beau des cadeaux pour le lui enlever de la pire des façons ? Des corps… Des morts, il pensait que plus rien ne pourrait le toucher. Tout semblait si insignifiant jusqu’à ce qu’il fasse « sa » rencontre. Elle était probablement au « paradis » maintenant. Elle devait voir les anges lui, ne pourra jamais la revoir car, sa place était en Enfer. Son âme, la Cage de l’Enfer l’attendait… Il criait… Comme il n’avait jamais crié et essuya ce visage où ses larmes ricochaient sur son visage… Cette douleur… Il allait la garder, elle le rendrait plus fort… Plus haineux et, ferait souffrir le commanditaire de cette tuerie… Elle n’avait que 5 ans…. Et Li Nah avait 21 ans… Elles avaient encore une vie à construire… Ce petit corps, il ne voulait pas le lâché mais, quand il entendit un bruit derrière lui, il se retourna mollement pour voir le corps de Shirong allongé au sol baignant dans cette marre de sang… Cette vision… Ne fit que serrer davantage son cœur… Reposant malgré lui… Un dernier regard à sa petite fille il..

«Je reviens… Papa te fait la promesse de revenir.. Je dois m’occuper de Tonton tu comprends ?»

Un sanglot plus fort que les autres le prit avait d’accourir en sa direction et de le prendre dans ses bras se foutant du sang.. Ses affaires étaient déjà trempées.. Il le secoua avant de lui crier au visage :

«SHIRONG !!! S’il te plait meurs pas !!! Tu en as pas le droit !!!!»

Il souleva rapidement le t-shirt de son aîné et vit le trou de la balle.. Il sortit son cannif et fouilla dans la poche de son aîné pour y sortir un briquet et allumer la flamme dans le but de chauffer la lame et par la même occasion, la désinfecter. Ce n’est que par le feu qu’on puisse cautériser la plaie même si, c’est la manière la plus douloureuse… Il fallait qu’il arrête le saignement par tous les moyens. Il refusait de perdre son aîné… Il avait déjà perdu sa fille, Li Nah… Il ne supporterait pas de le perdre « lui ». Il ne pourrait pas ! Jamais ! Il ne le laisserait pas mourir dans ses bras… Cho Yun ne souhaitait pas enlacer un nouveau corps glacé dans ses bras.

«Je ne te laisserais pas MOURIR TU M’ENTENDS ????»

Ses larmes n’arrêtaient pas de couler, mais, ses mains étaient calmes… S’il voulait le sauver alors que son cœur lui était mort, il fallait qu’il fasse tout son possible pour sortir cette balle. Quand la lame du canif fut rougie… Il l’inséra dans la plaie et tourna la lame afin de récupérer cette balle. Quand ce fut fait, il laissa cette dernière reposait à plat afin que le trou se « ferme ». Il déchira sa propre veste pour lui faire un bandage et de là, passa un bras de son aîné autour de ses épaules dont il garda le poignet prisonnier et serpenta son autre bras à sa taille pour le relever. Il jeta un autre regard à sa fille. La laisser seule ainsi…. Il s’en voulait mais, en tant que médecin… Il devait faire un choix et, s’il restait là…. Il prenait le risque de perdre Shirong.. Elles étaient mortes… Pourtant, il avait l’impression de les abandonner toutes les deux encore une fois.

Pourtant, il dû faire un choix ! Ce choix fut d’emmener Shirong à l’hôpital le plus proche et d’appeler le commissariat pour les prévenir de ce qui s’est passé. Il ne déclina pas son identité malgré les questions mais, pendant qu’il se mit à conduire comme un dératé dans la ville, il les supplia de venir au plus vite dans cet entrepôt pour récupérer les corps et d’y faire bien attention ! Pendant que lui, emmenait leur « collègue » à l’hôpital. Il était allé droit au but et jeta un peu plus loin le portable de son aîné ne perdant pas de temps à essuyer ses larmes, retenir ses sanglots.

Les larmes de Shirong lui étaient douloureuses aussi… Peut-être qu’il ferait mieux de le laisser mourir mais, égoïstement, il voulait qu’il reste envie… Qu’il ne le laisse pas « seul ». Peut-être parce qu’au fond, il souhaitait que ce soit lui qui l’arrête. Lui qui le tue rejoindre sa petite princesse pour tout le mal qu’il lui a fait. Il doit certainement le haïr à l’heure qu’il est…

Le reste est flou… Il ne prit pas le temps de se garer et traina le corps de son « ami » à l’accueil de l’hôpital en criant à l’aide… Que quelqu’un vienne l’aider. Qu’un officier de police venait d’être touché.. Il donna le nom, le prénom.. Il tint sa main jusqu’à ce que le corps sur le brancard traverse les portes des urgences…

Cette main qu’il ne voulait pas lâcher… Il la lâcha… Ce fut la dernière fois qu’il l’étreignit. La dernière fois qu’il était proche de lui…. On avait beau lui poser des questions si tout allait bien. Pour avoir téléphoner à la police… Il savait que c’était trop tard… Qu’il était préférable pour lui qu’il parte… Il était inquiet… Mais, il priait… Pria plusieurs jours pour qu’il s’en sorte dans cette église… Même si Dieu.. Il ne l’a jamais autant détesté qu’à cet instant ! Ne l’a jamais autant haï de toute son existence… Peut-être que finalement, sa vie était de rester dans les ténèbres.

Quelques jours plus tard…

L’enterrement.. Lui qui avait erré dans les rues… Avait appris que Shirong s’était réveillé et, aujourd’hui c’était la journée des derniers adieux. Il ne s’était pas approché, était resté éloigné, afin que personne ne se rende compte de sa présence… Là, avec ses lunettes de soleil… Il avait prévenu Feilong de son retour… Tout s’était terminé si rapidement… Son « rêve » s’était effondré… AucuneS nouvelles chances ne pouvaient lui être données pourtant… En cette journée si belle… Il observa cet arc en ciel… A croire que son petit ange recevait un accueil digne de ce nom… Il espérait que Li Nah aussi trouve la paix…

Il n’aurait jamais dû croiser la route de cette famille… Elle n’aurait jamais souffert par sa faute… Eux qui l’avaient si bien accueillis. La cérémonie se terminant, il attendit que tout le monde parte pour y mettre des camélias et donner ses derniers adieux avant de tourner ses pas et d’entrer dans sa voiture. Il y démarra au quart de tour mais, pendant une fraction de seconde.. Son regard croisa le « sien »… Des émotions dissimulées derrière ses lunettes. Il était revenu sur ses pas… Il voudrait lui dire quelque chose mais, rien… Il n’en avait pas la force… C’est le dernier regard qu’ils échangèrent… Les mots en cet instant, étaient bien inutiles… C’est le cœur lourd qu’il partit… La culpabilité, la tristesse rongeant son cœur mort.

Retour dans le présent

Un sourire désabusé et mélancolique s’étira.. Cette peluche le ramenait à tellement loin… Son cœur lui faisait mal… En tant que père, il avait échoué… Il n’était plus un homme depuis longtemps. Sans un mot, il rangea sa peluche et paya sa consommation. Juste un signe de la main.. Cela faisait 2 ans… La peine de ce manque, de cette absence était toujours présente.. Elle ne s’atténuerait jamais.

"Nous traversons nos ponts, quand nous arrivons à eux, et les brûlons derrière nous. Il ne nous reste rien pour trouver le chemin parcouru à part le souvenir d'une odeur de fumée et l'idée que peut être cette fois là, nos yeux ont pleurés. Tom Stoppard."